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COORDINATION
Chouaib ETTAIB Directeur
Centre de Développement des Compétences – Génie
Mécanique, DRIF
CONCEPTION
Badr EL HAJOUJI Formateur Animateur
Centre de Développement des Compétences –
Génie Mécanique, DRIF
2) Force : ......................................................................................................................... 5
3) Moment : .................................................................................................................... 6
c) Le couple : ............................................................................................................... 8
4) Torseurs :.................................................................................................................... 9
a) Définition ................................................................................................................ 9
.............................................................................................................................................. 17
2.1. En 3D ..................................................................................................................... 19
2.2. En 2D ..................................................................................................................... 21
1/85
.......................................................................................................................................... 22
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4. Loi de Hook : ............................................................................................................... 49
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3) Diagramme 𝑻 et 𝑴𝒇 : .......................................................................................... 65
1. Définition : ............................................................................................................ 78
4. Déformation : ....................................................................................................... 79
1. Définition : ............................................................................................................ 79
1. Définition : ............................................................................................................ 80
Chapitre 11 Bibliographie................................................................. 83
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RAPPEL DE LA STATIQUE
1) Introduction :
L’objectif de la Résistance Des Matériaux (RDM) est d’étudier la limite de résistance
et les déformations des pièces ou structures soumises à des actions mécaniques extérieures.
En fonction des études menées les objectifs peuvent être différents :
Les études de RDM permettent aussi de conclure sur le choix des matériaux et des
formes à donner aux éléments d’un système mécanique ou d’une structure.
2) Force :
On appelle force, l’action mécanique qui s’exerce entre
deux particules élémentaires, pas forcément en contact. Une
force est toujours appliquée en un point, elle est modélisable
par l’ensemble d’un point et d’un vecteur (glisseur) : (P,𝐹⃗ ).
L’intensité ‖𝐹⃗ ‖ se mesure en Newtons (N).
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3) Moment :
En plus de la possibilité de provoquer un mouvement de
translation, une force peut aussi faire tourner un corps rigide
autour d’un axe non parallèle à sa ligne d’action et ne
l’interceptant pas. Cette possibilité de faire tourner un corps rigide
est identique à l’action d’un moment de cette force par rapport à
un axe donné.
a) Le moment scalaire :
On note 𝑀(𝐹)⃗⃗⃗⃗⃗/𝑂 le moment de la force F par rapport au point O (Figure 1.6); sa valeur se
calcule à partir de la formule suivante:
⃗⃗⃗⃗⃗/𝑶 = ±𝑭𝒙𝒅
𝑴(𝑭)
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b) Le moment vectoriel :
⃗⃗⃗⃗⃗/𝑨 = 𝑨𝑩
𝑴(𝑭) ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ Ʌ 𝑭
⃗⃗
Remarque :
⃗⃗⃗⃗⃗/𝑨‖ = 𝑨𝑩. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
‖𝑴(𝑭) ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗, ⃗𝑭⃗) = 𝑭. 𝑨𝑩. 𝐬𝐢𝐧 𝜽 = 𝑭. 𝒅
‖𝑭‖. 𝐬𝐢𝐧(𝑨𝑩
Méthode pratique : On recopie les deux premières lignes des coordonnées de 𝑼 ⃗⃗⃗ et 𝑽
⃗⃗ sous
les deux vecteurs. La 1° ligne du produit vectoriel s'obtient alors en barrant la 1° ligne de ces
coordonnées, et en calculant le déterminant des deux lignes en dessous (lignes 2 et 3). Puis
on recommence en barrant la 2° ligne, et enfin la 3° ligne.
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Cas particulier : Si le point A appartient à l'axe de rotation du solide, alors le vecteur
moment en A d'une force ⃗𝑭⃗ produisant ce mouvement de rotation, est porté par l'axe de
rotation, et son sens sur cet axe est donné par la règle du tire-bouchon par rapport au sens
de rotation du solide.
c) Le couple :
On appelle couple le moment de deux forces égales, opposées et de lignes d’action
parallèles. Un tel ensemble de forces ⃗𝑭⃗𝟏 et ⃗𝑭⃗𝟐 est donné par la figure 1.8.
Les deux forces F et F (Figure 1.8) ne peuvent être combinées en une seule force puisque
leur résultante est nulle. Leur action consiste uniquement à faire tourner le corps sur lequel
elles s’exercent. La somme des moments des deux forces (𝑭𝟏 = 𝑭𝟐 = 𝑭 )par rapport à un
axe qui passe par le point O s’écrit :
Par convention, le sens positif du moment (couple) est celui du sens de rotation
trigonométrique (antihoraire).
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4) Torseurs :
Les actions mécaniques (forces et moments) exercées par un solide sont rarement
modélisables uniquement par une force ou par un moment. Elles sont souvent une combinaison des
deux. Les torseurs sont des outils de modélisation, analogue aux vecteurs, permettant de
représenter ces actions.
a) Définition
On note : Torseur des actions mécaniques de (1) sur (2), appliquées au point A.
⃗⃗⃗𝑨 𝑿𝑨 𝑳𝑨
𝑹
{𝝉𝟏/𝟐 }𝑨 = { } = { 𝒀𝑨 𝑴𝑨 }
⃗𝑴
⃗⃗⃗𝑨
𝑨 𝒁𝑨 𝑵𝑨 𝑨
Exemple :
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⃗⃗
𝑇 0 0
𝑇⃗⃗
{𝜏2 } = {⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑇𝑖𝑔𝑒 } = { } = { 0 0}
1 𝐶 𝑀( 1 ) ⃗0⃗ 𝐶
𝐶 𝐶 10 0 𝐶
𝑋1 𝐿1 𝑋2 𝐿2
{𝜏1 }𝐴 ={ 𝑌1 𝑀1 } et {𝜏2 }𝐴 ={ 𝑌2 𝑀2 }
𝑍1 𝑁1 𝐴 𝑍2 𝑁2 𝐴
{𝜏1 }𝐴 et {𝜏2 }𝐴 sont égaux, si et seulement si, leurs composantes sont égales.
𝑋1 + 𝑋2 𝐿1 + 𝐿2
{𝜏}𝐴 = {𝜏1 }𝐴 + {𝜏2 }𝐴 = { 𝑌1 + 𝑌2 𝑀1 + 𝑀2 }
𝑍1 + 𝑍2 𝑁1 + 𝑁2 𝐴
⃗⃗ ⃗⃗
{𝜏}𝐴 = { 𝑅 } et {𝜏}𝐵 = { 𝑅 } , seul le moment résultant est différent.
𝑀⃗⃗⃗𝐴 𝑀⃗⃗⃗𝐵
𝐴 𝐵
Exemple :
On a :
0
𝐹⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗ ⃗⃗⃗⃗
{𝜏𝑃𝑖𝑒𝑑/1 } = { } avec 𝑀(𝑃𝑖𝑒𝑑/1) 𝑂 = 𝑀(𝑃𝑖𝑒𝑑/1) 𝐵 + 𝑂𝐵 ^ 𝐹 = 0 + {−100} ^
𝑂 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀(𝑃𝑖𝑒𝑑/1)𝑂 𝑂 0
0
{ 0 }
−𝐹
60 0
𝑇⃗⃗
{𝜏2/1 } = { } avec ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀(2/1)𝑂 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ^ 𝐹⃗ = 0
𝑀(2/1)𝐶 + 𝑂𝐶 ⃗⃗⃗⃗ + {120 ∗ 𝑐𝑜𝑠(30)} ^ { 0 }
𝑂 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀(2/1)𝑂 𝑂 120 ∗ 𝑠𝑖𝑛(30) −10
Alors :
0 100𝐹 0 −1039.23
{𝜏𝑃𝑖𝑒𝑑 } = { 0 0 } et {𝜏2 } = { 0 600 }
1 𝑂 1 𝑂
−𝐹 0 𝑂 10 0 𝑂
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c) Torseurs des actions mécaniques dans les liaisons usuelles :
Glissière d’axe 𝑇𝑥 0 𝐿 0
0 {𝑌 𝑀} 0
(A, 𝑥⃗) 𝑍 𝑁 𝐴
0 0
0 𝑋 0 𝑅𝑥
Pivot d’axe (A,
0 {𝑌 𝑀} 0
𝑥⃗) 𝑍 𝑁 𝐴
0 0
Hélicoïdale 𝑇𝑥 0 0 𝑅𝑥
0 {𝑌 𝑀} 0
d’axe (A, 𝑥⃗) 𝑍 𝑁 𝐴
0 0
Pivot glissant 𝑇𝑥 0 0 𝑅𝑥
0 {𝑌 𝑀} 0
d’axe (A, 𝑥⃗) 𝑍 𝑁 𝐴
0 0
0 𝑋 𝐿 0
Rotule à doigt
0 {𝑌 0} 𝑅𝑦
de centre A 𝑍 0𝐴
0 𝑅𝑧
0 𝑋 0 𝑅𝑥
Rotule de
0 {𝑌 0} 𝑅𝑦
centre A 𝑍 0𝐴
0 𝑅𝑧
0 𝑋 0 𝑅𝑥
Appui plan de
𝑇𝑦 {0 𝑀} 0
normale (A, 𝑥⃗) 0 𝑁 𝐴
𝑇𝑧 0
0 𝑋 0 𝑅𝑥
Linéaire
𝑇𝑦 {0 0} 𝑅𝑦
rectiligne 0 𝑁 𝐴
𝑇𝑧 0
Linéaire 𝑇𝑥 0 0 𝑅𝑥
annulaire 0 {𝑌 0} 𝑅𝑦
d’axe (A, 𝑥⃗) 0 𝑍 0𝐴 𝑅𝑧
0 𝑋 0 𝑅𝑥
Ponctuel de
𝑇𝑦 {0 0} 𝑅𝑦
normale (A, 𝑥⃗) 0 0𝐴
𝑇𝑧 𝑅𝑧
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Exercice 01 :
Ce petit âne est attelé à la barre d'une roue qui permet d'actionner un puits. Afin de
remonter l'eau, il faut produire un moment MO = 1 500 Nm.
La longueur du levier OA est de 3 m.
Pour les différentes positions proposées ci-dessous, calculer l'effort que doit fournir l'âne.
Position N° 3 : l’âne est placé selon un angle de 60° par rapport au levier.
Exercice 02 :
Considérons un écrou serré avec une clé comme l’illustre la figure ci-dessous :
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Travail demandé :
1) Calculer les composantes de la force F = 120N ;
2) Exprimer le moment de la force F en fonction de α, avec 0°< α<180°.
3) Déterminer l’angle α pour lequel le moment est maximal ;
4) Conclure.
Exercice 03 :
On se propose d’étudier les actions mécaniques exercées
sur le levier (1).
Sachant que :
Travail demandé :
Énoncé du principe :
Si un système de solides est en équilibre, alors la somme des actions mécaniques extérieures
à ce solide ou ce système est nulle.
⃗ ⃗ ⃗ ⃗ ⃗⃗
{ 𝐹1 } + { 𝐹2 } + { 𝐹3 } … … … . + { 𝐹𝑛 } = {0}
𝑀𝐼1 𝑀𝐼2 𝑀𝐼3 𝑀𝐼𝑛 ⃗⃗
0
Cette loi décrit une certaine symétrie de la nature : les forces n'existent toujours que par
deux, un corps ne peut exercer une force sur un autre corps sans subir une force de ce
dernier en retour. Cette loi est parfois appelée principe d'action - réaction, l'action étant la
force exercée par un objet et la réaction étant la force exercée sur l'objet en retour.
𝑭𝑫𝟏⁄ = 𝑭𝑫𝟐⁄
𝑫𝟐 𝑫𝟏
Ces vecteurs forces ont les mêmes valeurs et ligne d'action (la droite D1D2) mais leur
sens est opposé. On note :
⃗⃗𝑫𝟏
𝑭 ⃗⃗𝑫𝟐
= −𝑭
⁄
𝑫𝟐 ⁄ 𝑫𝟏
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Les hypothèses de la RDM
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2. Hypothèses sur la géométrie :
En RDM, les solides étudiés portent le nom de poutres.
Par définition, une poutre est un solide engendré par une surface plane (S) dont le centre de
gravité G décrit une courbe () (la ligne moyenne), (S) restant perpendiculaire à ().
S
G
Continuité : La matière est supposée continue, c-à-d que les distances entre les
molécules sont toujours très petites ; à l'échelle de la RDM, alors la matière apparaît
continue.
Homogènes : mêmes propriétés mécaniques en tout point,
Isotropes : en un même point, mêmes propriétés mécaniques dans toutes les
directions (non vérifié pour le bois, les matériaux composites…).
Remarque : les matériaux qui satisfont à ces hypothèses sont principalement les métaux,
les alliages et les plastiques.
4. Hypothèses sur les déformations :
Les déformations doivent être :
Petites ⇒ réversibles,
Lentes ⇒ à chaque instant le corps peut être considéré comme étant en équilibre
statique.
Principe de superposition
La déformation (ou la contrainte) en un point M de la poutre due à plusieurs actions
mécaniques extérieures est égale à la somme des déformations (ou des contraintes) dues à
chaque action mécanique extérieure prise isolément.
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Intérêt : ramener un système composé (complexe) à une somme de systèmes simples.
Hypothèse de NAVIER-BERNOUILLI
Les sections droites planes et
perpendiculaires à la ligne moyenne, restent
planes et perpendiculaires à la ligne moyenne
après déformation.
Principe de Saint-Venant :
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Les efforts internes
1. Définition :
Lorsqu’un solide est soumis à un système de forces extérieures, il s’exerce, au cœur du matériau
constituant le solide, des forces intérieures (non visibles) permettant au solide de garder son
intégrité physique. Ces forces intérieures portent aussi le nom de forces de cohésion.
Pour mettre en évidence ces forces de cohésion, on peut effectuer une coupure fictive suivant
un plan perpendiculaire à la ligne moyenne, séparant la poutre en deux tronçons E1 et E2, tel que
E=E1+E2.
Si on isole le tronçon de gauche (E1), les forces de cohésion représenterons les efforts exercés
par le tronçon de droite (E2) sur le tronçon de gauche (E1).
2. Éléments de réduction :
Ce sont les différentes composantes des actions intérieures exprimées par rapport au centre de
gravité G de la section S de la coupure fictive.
Les expressions des éléments de réduction seront des fonctions de x, l’abscisse du centre de gravité
G de la section S.
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Les tronçons isolés sont en équilibre car il existe des efforts intérieurs atomiques ou moléculaires.
C’est ce qu’on appelle la cohésion.
Le torseur de cohésion au point G d’abscisse x modélise l’action de cohésion de la partie droite sur la
partie gauche de la poutre (orienté par un axe Ox).
MG
RG
(E1)
2.1. En 3D :
𝑁 𝑀𝑡
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑇𝑦 |𝑀𝑓𝑦 }
𝑇𝑧 𝑀𝑓𝑧
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Les composants de l’effort de cohésion :
Effort Normal
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
N : composante algébrique de 𝑅 𝐺 sur 𝑥
⃗
𝑵 𝑀𝑡
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑇𝑦 |𝑀𝑓𝑦 }
𝑇𝑧 𝑀𝑓𝑧
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑻𝒚 : Composante algébrique de 𝑅 𝐺 sur 𝑦
⃗
𝑻 ∶ La résultante de 𝑻𝒚 et 𝑻𝒛
𝑇 = √𝑇𝑦 2 + 𝑇𝑧 2
𝑁 𝑀𝑡
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑻𝒚 |𝑀𝑓𝑦 }
𝑻𝒛 𝑀𝑓𝑧
L’effort de Cohésion
⃗𝑹
⃗⃗ = ⃗𝑻⃗ + ⃗𝑵
⃗⃗
𝑵 𝑀𝑡
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑻𝒚 |𝑀𝑓𝑦 }
𝑻𝒛 𝑀𝑓𝑧
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Les composants du moment de cohésion :
Moment de torsion
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑴𝒕 : Composante algébrique de 𝑀 𝐺 sur 𝑥
⃗
𝑁 𝑴𝒕
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑇𝑦 |𝑀𝑓𝑦 }
𝑇𝑧 𝑀𝑓𝑧
Moment de torsion
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑴𝒇𝒚 : Composante algébrique de 𝑀 𝐺 sur 𝑦
𝑴𝒇 : Composante algébrique de 𝑀⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐺 sur 𝑧⃗
𝒛
𝑁 𝑀𝑡
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑇𝑦 |𝑴𝒇𝒚 }
𝑇𝑧 𝑴𝒇𝒛
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑴𝑮 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗𝒇
𝑴𝒕 + 𝑴
𝑁 𝑴𝒕
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑇𝑦 |𝑴𝒇𝒚 }
𝑇𝑧 𝑴𝒇𝒛
2.2. En 2D
𝑁: 𝐞𝐟𝐟𝐨𝐫𝐭 𝐧𝐨𝐫𝐦𝐚𝐥
𝑅𝐺 {
𝑇: 𝐞𝐟𝐟𝐨𝐫𝐭 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐜𝐡𝐚𝐧𝐭
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𝑴𝑮 {𝑴𝒇 : effort tranchant
3.1. Le principe :
Remarque : on peut procéder de manière identique en isolant le tronçon de droite, les résultats sont
inchangés (si on n’oublie pas d’utiliser la bonne convention de signes !!)
Il faut connaître les efforts extérieurs appliqués au solide. Donc, pour déterminer les EDR, il
faut d’abord calculer les réactions d’appui.
A chaque discontinuité (de géométrie ou liée à l’apparition d’une nouvelle force), il faut faire
une nouvelle coupure.
Il existe une relation entre l’effort tranchant et le moment fléchissant : (voir chapitre Flexion
simple)
𝒅𝑴𝒇(𝒙)
𝑻(𝒙) = −
𝒅𝒙
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3.2. Méthode des sections :
Pour déterminer les forces intérieures qui apparaissent dans un élément soumis à une
sollicitation, on se sert, en résistance des matériaux, de la méthode des sections.
Cette méthode est basée sur le fait que si un élément est en équilibre, sous l’action des forces
extérieures, alors n'importe quelle partie de cet élément sous l’action des forces qui lui sont
appliquées, est équilibré par un système de forces intérieures agissant dans la section.
On considère l'élément AB plan, soumis à l'action d'un système de forces extérieures (Fig. 3.5).
Pour calculer les efforts et moments dans n'importe quelle section, on coupe à l’endroit voulu
l'élément AB en deux parties.
Les valeurs numériques des efforts N, T, et M sont égaux aux sommes algébriques des
projections et des moments des forces extérieures agissant sur une des parties (gauche ou droite)
de l’élément sectionné, généralement sur celle où les projections et moments se calculent plus
facilement.
M M
N N
T T
En général, les efforts et moments agissant dans différentes sections varient le long de la poutre
Entre autres les valeurs maximales et minimales de ces efforts et moments sont d’une grande
importance pour la sécurité de la poutre, on s’intéresse donc à tracer des courbes qui montrent
comment changent les efforts et les moments d'une section à une autre, on appelle ces courbes les
diagrammes des efforts et des moments.
On se limite dans cette section à l'étude des diagrammes des efforts et des moments dans les
poutres à deux dimensions (plan XOY), ce qui réduit le nombre des efforts et des moments à trois, à
savoir un effort normal N, un effort tranchant Ty et un moment fléchissant Mz.
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3.3.1. Les zones des efforts internes dans une poutre :
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5. Notions de contraintes :
Si on caractérise les efforts internes appliquées sur la section plane de la coupe fictive (torseur de
cohésion), notamment leur point d’application, on constate que ces efforts sont répartis sur la
totalité de la surface. Donc en RdM les efforts intérieurs exercés sur 𝒅𝑺 sont une densité surfacique
d’efforts ou densité de force par unité de surface. Cette densité surfacique d’effort est caractérisée
par le vecteur contraint :
⃗𝑪⃗(𝑴, 𝒏
⃗⃗)
La contrainte en un point M caractérise les actions mécaniques de cohésion qui existent entre les
grains de matière.
Un point M,
⃗⃗ Le vecteur normal à DS en M,
𝒏
⃗⃗ 𝒅𝒇
∆𝒇 ⃗⃗
⃗𝑪⃗(𝑴, 𝒏
⃗⃗) = 𝐥𝐢𝐦 =
∆𝑺→𝟎 ∆𝑺 𝒅𝑺
Les actions mécaniques qui s’exercent sur la surface 𝒅𝑺 sont donc :
⃗⃗(𝑬𝟐 → 𝑬𝟏 ) = ⃗𝑪⃗(𝑴, 𝒏
𝒅𝑭 ⃗⃗)𝒅𝑺
L’unité du vecteur contrainte est le rapport d’une force par unité de surface soit N/m2 ou Pa.
⃗⃗(𝑴, 𝒏
On définit les contraintes normales et tangentielle respectivement la projection de 𝑪 ⃗⃗) , sur la
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⃗⃗(𝑴, 𝒏
𝑑𝑆 ∶ 𝑪 𝒏 + 𝝉 𝒕⃗
⃗⃗) = 𝝈⃗⃗⃗⃗
𝝈 : Contrainte normale.
𝝉 : Contrainte tangentielle
6. Notions de déformations :
Elles résultent des charges appliquées sur le solide et varient en fonction de leur intensité. Elles
sont mises en évidence par la variation des dimensions du solide, et peuvent être élastiques ou
plastiques.
Un matériau qui ne reprend pas sa forme et ses dimensions initiales après avoir été déformé et
dit plastique (la pâte à modeler a un comportement plastique).
1. Introduction :
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Pour une sollicitation de traction ou compression simple, seule la donnée de l'aire de la
section droite est nécessaire pour étudier ou vérifier la résistance d’une section d’une poutre par
exemple. Pour toutes les autres sollicitations, la forme et les dimensions de la section droite de la
poutre jouent un rôle prépondérant sur le comportement aux différentes sollicitations de torsion ou
de flexion. Nous allons nous intéresser dans le présent chapitre aux caractéristiques suivantes :
𝑨 = ∫ 𝒅𝑨
𝑨
Autrement dit, l’aire d’une surface est la somme continue (l’intégrale) des éléments des surfaces
(𝒅𝑨) de la surface A.
𝑥
𝑑𝐴 = ℎ (1 − 𝑏) 𝑑𝑥
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Figure 4. 2 L’élément de surface d’un triangle
𝑏
𝑥 ℎ×𝑏
𝐴 = ∫ 𝑑𝐴 = ∫ ℎ (1 − ) 𝑑𝑥 =
𝐴 𝑏 2
0
𝑨𝑪𝒆𝒓𝒄𝒍𝒆 = 𝟐𝒙𝑨𝑻𝒓𝒊𝒂𝒏𝒈𝒍𝒆
𝒃×𝒉
𝑨𝑪𝒆𝒓𝒄𝒍𝒆 = 𝟐 × ( ) 𝑨𝒗𝒆𝒄 𝒃 = 𝝅 × 𝒓 𝒆𝒕 𝒉 = 𝒓
𝟐
𝝅×𝒓×𝒓
𝑨𝑪𝒆𝒓𝒄𝒍𝒆 = 𝟐( )
𝟐
𝑨𝑪𝒆𝒓𝒄𝒍𝒆 = 𝝅 × 𝒓𝟐
𝐴 = ∫ 𝑑𝐴 = ∫ (rdθ) × dr
𝐴
𝐴
𝑅 2𝜋
dθ = ∫ 𝑟𝑑𝑟 × ∫ 𝑑𝜃 = 𝜋𝑟 2
θ 0 0
Remarque :
Si la section est composée, nous la décomposons en sections usuelles et l’aire est calculée comme
suit :
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𝑛
𝐴 = 𝐴1 + 𝐴2 + 𝐴3 + … … … + 𝐴𝑛 = ∑ 𝐴𝑖
𝑖=1
Exemple : Calculer l’aire de la section droite de la poutre IPE 200, en négligeant le rayon :
Cotes h b tw tf
IPE200 200 100 5,6 8,5
𝐀 = 𝑨𝒂𝒎𝒆 + 𝟐 × 𝑨𝑺𝒆𝒎𝒆𝒍𝒍𝒆 = (𝐡 − 𝟐 × 𝐭 𝐟 ) × 𝐭 𝐰 + 𝟐 × 𝐛 × 𝐭 𝐟
𝑨 = (200 − 2 × 8,5) × 5,6 + 2 × 100 × 8,5
𝑨 = 𝟐. 𝟕𝟐𝟒, 𝟖 𝒎𝒎𝟐
𝑆𝑋 = ∫ 𝑦𝑑𝐴
𝐴
𝑆𝑌 = ∫ 𝑥𝑑𝐴
𝐴
Si on procède à des translations parallèlement aux axes ox et oy, les moments statiques
changent. Soit la section montrée par la figure (1.2) telle que SX, SY, A sont connus et on se propose
de déterminer SX’ et SY’.
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Figure 4. 4 Translation des axes
De la figure (1.2), on a :
𝑥′ = 𝑥 − 𝑎 ; 𝑦′ = 𝑦 − 𝑏
Par définition, on a :
𝑆𝑋 ′ = ∫ 𝑦 ′ 𝑑𝐴 = ∫ (𝑦 − 𝑏)𝑑𝐴
𝐴 𝐴
𝑆𝑌 ′ = ∫ 𝑥 ′ 𝑑𝐴 = ∫ (𝑥 − 𝑎) 𝑑𝐴
𝐴 𝐴
D’où
𝑆𝑋 ′ = 𝑆𝑋 − 𝑏. 𝐴
𝑆𝑌 ′ = 𝑆𝑌 − 𝑎. 𝐴
Ou bien :
𝑆𝑋 ′ − 𝑆𝑋 = 𝑏. 𝐴
𝑆𝑌 ′ − 𝑆𝑌 = 𝑎. 𝐴
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En général, pour deux axes parallèles Δ et Δ’ :
(Δ)
d=AC
(Δ’)
𝑆𝚫′ − 𝑆𝚫 = 𝑑. 𝐴
4. Centre de gravité :
On peut choisir a et b de sorte que SX’ et SY’ soient nuls, c-à-d :
𝒂 = 𝑺𝒀 ⁄𝑨
𝒃 = 𝑺𝑿 ⁄𝑨
L’axe pour lequel le moment statique est nul s’appelle axe central
Le point d’intersection de deux axes centraux s’appelle centre de gravité d’une section.
𝑿𝑮 = 𝑺𝒀 ⁄𝑨
𝒀𝑮 = 𝑺𝑿 ⁄𝑨
Définition :
Le centre de gravité G d’une section est le point tel que le moment statique de la section par
rapport à n’importe quel axe passant par ce point est nul.
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On peut dire que le moment statique d’une section est égal au produit de l’aire de la section par la
distance entre son centre de gravité G et l’axe.
Remarque
Pour une section composée, les coordonnées du centre de gravité sont données par les
expressions :
𝑛
𝑆𝑥 = ∑ 𝑦𝐺𝑖 . 𝐴𝑖
𝑖=1
𝑛
𝑆𝑦 = ∑ 𝑋𝐺𝑖 . 𝐴𝑖
𝑖=1
Propriétés
Si la section possède un axe de symétrie, le centre de gravité G est situé sur cet axe. A défaut
d’axes de symétrie on procède à :
o Choisir un référentiel (O,x,y)
o Calculer le moment statique S de la section par rapport aux axes du référentiel
o Calculer l’aire totale de la section
o Utiliser la propriété du moment statique SY = XG .A , SX = YG .A
Exemple 1 :
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Etape 1 : choisir un référentiel (O,x,y) & décomposer la section plane à des sections ordinaires dont
on peut déterminer facilement la position du centre de gravité et l’aire desdites sections.
G1
S1
G2
S2
Exemple 2 :
Étape 1 : choisir un
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référentiel (𝑶, 𝒙, 𝒚) & décomposer la section plane à des sections ordinaires dont on peut
déterminer facilement la position du centre de gravité et l’aire desdites sections.
S1
G1
G2
S2
a) Définition :
On définit le moment d’inertie ou moment quadratique d’une section comme le degré de
résistance de cette section aux efforts extérieurs appliqués, en tenant compte de la forme de
cette section.
𝑰𝑿 = ∫ 𝒚𝟐 𝒅𝑨
𝑨
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𝑰𝒀 = ∫ 𝒙𝟐 𝒅𝑨
𝑨
S’appellent moments d’inertie de la section A par rapport aux axes 𝑜𝑥 et 𝑜𝑦, respectivement,
conformément à la figure 1.1. Ces expressions sont déduites de la définition suivante.
Le moment d’inertie d’une surface infiniment petite par rapport à un axe éloigné de cette
surface est égal au produit de son aire par le carré de la distance à l’axe. Il est toujours positif et
s’exprime en m4(cm4, mm4).
L’intégrale :
𝑰𝑿𝒀 = ∫ 𝒙𝒚 𝒅𝑨
𝑨
S’appelle moment centrifuge ou produit d’inertie de la section A par rapport au système 𝒙𝒐𝒚.
Remarque
Les moments quadratiques 𝑰𝒙 et 𝑰𝒚 sont toujours positifs, tandis que le moment produit 𝑰𝒙𝒚
peut être positif, négatif ou nul.
Exemple :
Calculer les moments quadratiques par rapport aux axes 𝒐′𝒙′ et 𝒐′𝒚′ et le moment produit pour
le rectangle montré par la figure suivante.
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Figure 4. 7 Moment d’inertie d’une section rectangulaire
𝟐
𝑰𝑿′ = ∫ 𝒚′ 𝒃 × 𝒅𝒚′
𝑨
+𝒉
𝟐 𝟐 𝒃 × 𝒉𝟑
𝑰𝑿′ = ∫ 𝒚′ 𝒃 × 𝒅𝒚′ =
−𝒉 𝟑
𝟐
De la même manière, mais cette fois en intégrant sur l’élément de surface 𝒅𝑨 = 𝒉 × 𝒅𝒙’ , on
détermine le moment d’inertie :
𝟐
𝑰𝒀′ = ∫ 𝒙′ 𝒉 × 𝒅𝒙′
𝑨
+𝒃
𝟐 𝟐 𝒉 × 𝒃𝟑
𝑰𝒀′ = ∫ 𝒙′ 𝒉 × 𝒅𝒙′ =
−𝒃 𝟑
𝟐
Le moment d’inertie polaire de la section montrée par la figure 1.1 est donné par la relation :
𝑰𝑶 = ∫ 𝒓𝟐 𝒅𝑨
𝑨
Avec 𝑹𝟐 = 𝒙𝟐 + 𝒚𝟐
D’où
𝑰𝒐 = 𝑰𝒙 + 𝑰𝒚
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Théorème :
Le moment d’inertie polaire d’une section par rapport à tout point de cette section est égal à la
somme des moments d’inertie par rapport à deux axes perpendiculaires passant par ce point.
Exemple :
Pour un cercle montré par la Figure 4.8 calculer le moment quadratique polaire 𝑰𝒐 .
dθ
θ
𝑰𝑶 = ∫ 𝒓𝟐 𝒅𝑨 = ∫ 𝒓𝟐 (𝒓𝒅𝒓𝒅𝜽)
𝑨
𝑨
𝑹 𝟐𝝅
𝑹𝟒
𝑰𝑶 = (∫ 𝒓𝟑 𝒅𝒓) (∫ 𝒅𝜽) = × 𝟐𝝅
𝟎 𝟎 𝟒
𝝅 × 𝑹𝟒 𝝅 × 𝑫𝟒
𝑰𝑶 = =
𝟐 𝟑𝟐
c) Théorème de Huygens :
Soit une section A, ses moments d’inertie dans le système 𝑥𝑜𝑦: 𝐼𝑥, 𝐼𝑦, 𝐼𝑥𝑦 sont connus. On se
propose de calculer les moments d’inertie de la section A dans le système 𝑥’𝑜’𝑦’ en procédant
aux translations des axes 𝑜𝑥 et 𝑜𝑦 conformément à la figure 1.6.
𝑥’ = 𝑥 + 𝑎 ; 𝑦’ = 𝑦 + 𝑏
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Figure 4. 9 les coordonnées de l’élément de surface dans les reperts ( OXY) et (O’X’Y’)
𝑰𝒙′ = ∫ 𝒚𝟐 𝒅𝑨 + 𝟐𝒃 ∫ 𝒚𝒅𝑨 + 𝒃𝟐 ∫ 𝒅𝑨
𝑨 𝑨 𝑨
𝑰𝒙′ = 𝑰𝒙 + 𝟐𝒃𝑺𝒙 + 𝒃𝟐 𝑨
Si le point O coïncide avec le centre de gravité G, les moments statiques 𝑆𝑥 𝑒𝑡 𝑆𝑦 deviennent nuls et
on a :
𝑰𝒙′ = 𝑰𝒙 + 𝒃𝟐 𝑨
𝑰𝒚′ = 𝑰𝒚 + 𝒂𝟐 𝑨
𝑰𝒙′𝒚′ = 𝑰𝒙𝒚 + 𝒂𝒃 𝑨
Énoncé du théorème :
Le moment d’inertie d’une section par rapport à un axe quelconque Δ est égal au moment d’inertie
de la section par rapport à l’axe passant par son centre de gravité et parallèle à Δ augmenté du
produit de l’aire de la section par le carré de la distance entre les deux axes.
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Figure 4. 10 Schématisation du théorème de Huygens
𝑰∆ = 𝑰∆′ + 𝒅𝟐 𝑨
Exemple :
Déterminer les moments d’inertie par rapport au système 𝑥𝑂𝑦 pour le rectangle montré par la figure
ci-dessous.
𝑏 × ℎ3 ℎ 2 𝑏ℎ3
𝐼𝑥 = 𝐼𝑥 ′ − 𝑑 2 𝐴 = − ( ) × (𝑏ℎ) =
3 2 12
2
ℎ × 𝑏3 𝑏 2 ℎ𝑏 3
𝐼𝑦 = 𝐼𝑦 ′ − 𝑑 𝐴 = −( ) × (𝑏ℎ) =
3 2 12
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6. Module de résistance :
7. Le rayon de giration :
Le rayon de giration d’une surface A selon l’axe x ou l’axe y est défini par :
𝑰𝒙 𝑰𝒚
𝒊𝒙 = √ ; 𝒊𝒚 = √
𝑨 𝑨
Exemple :
Soit la surface rectangulaire montrée par la figure suivante :
𝟑
𝑰𝒙 √𝒃𝒉 ⁄𝟏𝟐
𝒊𝒙 = √ = ≈ 𝟎, 𝟑𝒉
𝑨 𝒃𝒉
𝟑
𝑰𝒚 √𝒉𝒃 ⁄𝟏𝟐
𝒊𝒚 = √𝑨 = 𝒃𝒉
≈ 𝟎, 𝟑𝒃
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Traction simple
1. Introduction :
Ce chapitre étudie le comportement des poutres sollicités axialement. Tous les éléments ayant des
lignes moyennes droites et soumis à des efforts axiaux (de traction ou de compression) font l’objet
de cette étude.
Mise en évidence :
⃗⃗
𝑭 ⃗𝑭⃗
⃗⃗
𝒚 M
⃗⃗
𝑭 G N N
⃗⃗
𝒙
T T
⃗⃗
𝒛
Figure 5. 1 les efforts internes NTM
⁄𝑥 𝑁−𝐹 =0
⁄𝑦 𝑇=0
{ ⁄𝑧 𝑀=0
Donc 𝑵 = 𝑭 𝒆𝒕 𝑻=𝑴=𝟎
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2. L’essai de traction :
But de l’essai :
L'essai de traction est l'un des principaux essais pratiqués sur les métaux car les alliages métalliques
sont très utilisés pour travailler en traction. Il permet de mesurer des propriétés qui nous sont utiles
Pour tenue en service d'un appareil, et nous indique le niveau d'aptitude du matériau à subir des
déformations plastiques pour son formage en fabrication.
Éprouvette d’essai :
Pour les produits de section assez importante, tels que les tôles ou les profilés couramment utilisés
en fabrication soudée, l'essai de traction ne peut pas être réalisé sur toute la tôle ou tout le profilé,
car la capacité des machines de traction est limitée.
On réalise l'essai sur une éprouvette de dimensions plus réduites qui est prélevée dans le produit à
tester.
i. Le sens de prélèvement de l'éprouvette (par exemple, sens travers ou sens long par rapport
au laminage),
ii. La position de l'éprouvette dans l'épaisseur (si l'éprouvette est usinée dans un produit trop
épais un pouvoir être testé sur toute son épaisseur).
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Cylindrique pour les éprouvettes prélevées dans des pièces épaisses et usinées par
tournage,
Prismatique pour les éprouvettes prélevées dans des produits plats suffisamment
minces pour que l'on puisse conserver toute leur épaisseur.
Remarque : pour les pièces de section réduite telles que les fils, les petits tubes, les ronds de faible
diamètre, l'essai est généralement réalisé sur un tronçon de la pièce dont on conserve la section
d'origine.
Machine d’essai :
Principe d’essai :
Avant de lancer l'essai, il faut marquer une base de mesure de longueur sur la partie calibrée de
l'éprouvette et mesurer précisément la section de cette partie calibrée. Puis l'essai consiste à
déformer l'éprouvette à faible vitesse jusqu'à sa rupture. Durant tout l'essai, deux paramètres sont
mesurés simultanément :
i. L'allongement du métal,
ii. L'effort que la machine exerce.
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Résultats de l’essai :
Les valeurs mesurées en cours d'essai sont exploitées sont la forme d'une « courbe de traction La
courbe de traction décrit la relation entre l'effort exercé et la déformation du métal.
Pour avoir une courbe plus facilement exploitable, l'effort est transformé en contrainte dans
l’éprouvette (R). La contrainte dans l'éprouvette est considérée égale à 𝑭/𝑺𝒐, où F est l'effort exercé
par la machine et So est la section initiale de la partie calibrée de l'éprouvette. Par ailleurs, la
déformation peut être exprimée en allongement pour cent (𝑨%), sachant que l'allongement pour
cent est égal à 𝟏𝟎𝟎(𝑳 − 𝑳𝟎)/𝑳𝟎 où 𝐿 est la longueur en cours d'essai et Lo est la longueur initiale
d'une même base de mesure sur la partie calibrée de l'éprouvette.
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Figure 5. 3 schématisation de la déformation
𝑳 − 𝑳𝟎 ∆𝑳
𝜺= =
𝑳𝟎 𝑳𝟎
La déformation longitudinale est notée ε et vaut :
Zone B
Zone A
On voit que cette courbe de traction est composée d’une partie droite suivie d’une partie courbée.
En haut de cette droite, la contrainte « Re » correspond à la limite d'élasticité. On dit que Re est la
limite d'élasticité apparente du matériau (apparente car elle est directement visible sur la courbe de
traction). Autrement dit, il y a uniquement déformation élastique (sans déformation plastique) tant
que la contrainte de traction reste inférieure ou au plus égale à Re.
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Remarque : dans les normes, on utilise souvent « ReH » comme limite d'élasticité. ReH est la
contrainte maximale mesurée dans la zone de petites fluctuations de la partie horizontale de la
courbe, juste à proximité de Re (on définit également « ReL » comme étant la contrainte minimale
mesurée dans cette zone).
Au-delà de la partie droite de la courbe de traction (quand la contrainte de traction dépasse Re), une
déformation plastique s'ajoute à la déformation élastique. Le point le plus haut de cette partie de la
courbe de traction, noté Rm, correspond à la résistance à la traction qui est la contrainte nécessaire
pour provoquer la rupture de l'éprouvette.
La courbe de traction peut également ne pas présenter de limite d’élasticité apparente (il n’y a pas
de transition visible entre une partie droite et une partie courbée)
47/85
Figure 5. 7 Définition de l'allongement à la rupture
Dans ce cas, on a l'habitude de définir une limite conventionnelle d'élasticité à 0,2% appelée Rpoa_
Rpo,2 correspond à la contrainte nécessaire pour provoquer une déformation plastique de 0,2% soit
un allongement par déformation plastique de 0,2mm sur une pièce de 100mm de longueur, ce qui
est une valeur de déformation plastique considérée acceptable si l'on fait travailler une pièce jusqu'à
cette limite conventionnelle d'élasticité.
Pour avoir une indication de la capacité de déformation plastique du matériau, on évalue, après la
rupture de l'éprouvette de traction, l'allongement à rupture où Lo est la longueur initiale et Lu est la
longueur après rupture d'une même base de mesure sur la partie calibrée de l'éprouvette.
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A retenir :
3. La contrainte de traction :
Le bilan des forces sur la section droite donne F+ N= 0. La contrainte de traction s'obtient en
considérant une répartition des contraintes uniforme sur la section droite :
𝝈 = 𝑵/𝑺
4. Loi de Hook :
Dans la zone A (Figure 5.4), la déformation est élastique et il y a proportionnalité entre la contrainte
appliquée et la déformation (ou entre l'allongement et l'effort de traction), le phénomène de
déformation reste réversible, et si la contrainte est relâchée l'éprouvette retrouve sa longueur
initiale et 𝑙 = 𝑙0.
Le coefficient de proportionnalité E s'exprime sous la forme de la loi de Hooke (Robert Hooke 1635-
1703):
𝑵 ∆𝒍
=𝑬 , 𝒐𝒖 𝝈 = 𝑬𝜺 𝑳𝒐𝒊 𝒅𝒆 𝑯𝒐𝒐𝒌𝒆
𝑺 𝒍
E est alors appelé module d'élasticité longitudinal ou module de Young (Thomas Young 1773-1829).
49/85
Ce module dépend du matériau considéré et est la pente de l'essai de traction dans le domaine
élastique. On voit que l'unité de mesure de ce module est homogène à une contrainte puisque η est
sans dimension. Des valeurs typiques de module d'Young vont de quelques MPa à quelques
centaines de GPa (Table 1). Une valeur de E élevée indique une rigidité élevée du matériau (le
diamant par exemple). En revanche le plomb ou l'étain sont des matériaux de rigidité faible. Pour les
aciers, on atteint typiquement des modules de Young de 2.105 N/mm2, soit quelques 200 GPa. Les
fontes en revanche présentent des modules d'Young typiques de 8.104 N/mm2 , et sont moins
élastiquement déformables.
∆𝒆 ∆𝒍
= −𝝂
𝒆 𝒍
Le coefficient de proportionnalité ν est appelé coefficient de Poisson (Siméon Denis Poisson 1781-
1840) et est sans dimension. Le signe moins dans cette équation rend compte de la diminution de
diamètre lorsque la contrainte augmente. On peut définir alors un module d'élasticité transversal G,
lui aussi dépendant du matériau (G vaut typiquement 8.104 Nmm-2 pour les aciers):
𝑬
𝑮=
𝟐(𝟏 − 𝝂)
5. Limite d'élasticité :
La longueur de la zone A (figue 5.4 ) du domaine élastique dépend également du matériau. La valeur
Re maximum du domaine élastique s'appelle limite élastique, au-delà de laquelle le matériau se
déformera plastiquement de façon irréversible. La Table 2 répertorie les limites d'élasticité de
quelques matériaux usuels.
Au-delà des petites déformations et du domaine élastique, pour de plus fortes contraintes
appliquées, on observe une déformation rémanente de l’éprouvette : la courbe de décharge du
matériau ne se superpose pas à la courbe de charge (Figure 5.4).
Zone 2 : On entre dans le domaine de déformation plastique, irréversible. Sans réelle augmentation
de contrainte appliquée, le matériau continue à se déformer plastiquement. Ce domaine présente
quelquefois des oscillations de σ correspondant à la création de fissures ou de glissements cristallins
dans le matériau. Pour d'autres matériaux ce domaine apparaît comme un plateau.
Zone 4 : La contrainte appliquée participe à augmenter la déformation plastique, jusqu'à une valeur
maximale σm dite contrainte maximale avant rupture.
Tous ces domaines sont variables selon les matériaux et leurs modes d'élaboration.
50/85
Remarques :
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Table 2 Répertoire des limites d'élasticité
a) Situation classique
La contrainte appliquée sur le matériau doit impérativement rester inférieure à la limite pratique à
l'extension du matériau, Rpe. Cette limite pratique prend en compte, pour des raisons de sécurité
bien compréhensibles, différents aléas inhérents aux matériaux et sollicitations appliquées, via un
coefficient de sécurité s:
b) Concentrations de contrainte :
S'il y a variation brusque de section (Figure 9), une des hypothèses de base de la RdM n'est plus
vérifiée à proximité de cette variation de section. La contrainte ne varie plus lentement, on doit
appliquer un coefficient de concentration de contrainte, k, et la condition de résistance devient :
Figure 5. 9 Cartographie de répartitions de contraintes autour a) d'une fissure et autour b) d'une dent d’engrenage. Les
contraintes sont représentées croissantes du bleu vers le rouge
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8. Compression simple :
a) Définition – Hypothèses
Une poutre est soumise à un régime de compression simple si on applique à ses extrémités 2 forces
directement opposées qui tendent à la raccourcir.
Les équations de la traction simple restent valables. En revanche, selon le matériau, les limites
élastiques pour la compression et pour la traction diffèrent notablement. Pour les aciers, Re est
identique en compression et en traction. Cependant, pour d'autres matériaux comme la fonte et le
béton par exemple, on doit différencier les régimes de traction et compression. On appellera les
valeurs correspondantes de limites élastiques Ret et Rec respectivement pour ces matériaux :
Rec ≈ 10 Nmm-2
b) Conditions de Résistance :
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Cisaillement simple
I. Définition – Hypothèses
Une poutre est soumise à un régime de cisaillement simple (Figure) lorsqu'on lui applique 2 forces
directement opposées dans un plan de section droite.
L'hypothèse principale de travail est que les efforts de cisaillement sont considérés parfaitement
localisés dans le plan de cisaillement. On ne tiendra pas compte du fait que de manière pratique il est
impossible de réaliser un cisaillement parfait (les efforts de part et d'autre de la poutre ne sont pas
parfaitement alignés, par exemple dans un encastrement), et que donc un petit moment de flexion
est engendré proche du plan de cisaillement.
Une poutre est sollicitée au cisaillement simple si les forces de cohésion n’ont qu’une composante
tangentielle (effort tranchant).
𝑵 = 𝟎, 𝑴𝒕 = 𝑴𝒇𝒚 = 𝑴𝒇𝒛 = 𝟎
Exemples :
54/85
II. Contraintes dans une section droite :
f
f
S f
Chaque élément de surface ∆𝑺 supporte un effort de cisaillement ∆𝒇 contenu dans le plan (S) .
On considère qu’il y a répartition uniforme des contraintes dans la section droite. D’où :
𝜏 : contrainte de cisaillement en MPa ou en N/mm2
T : effort tranchant en N
S : aire de la section droite cisaillée en mm2
𝑻
𝝉=
𝑺
Remarque : S représente l’aire totale soumise au cisaillement. Cela signifie que s’il y a
plusieurs plans de cisaillement, il faut considérer l’aire de la section droite, multipliée par le
nombre de plans de cisaillement.
III. Essai de cisaillement simple
Une poutre est cisaillée par l'application de deux efforts opposés parallèles à sa section droite
(Figure). L'essai de cisaillement fourni une courbe similaire à celle de l'essai de traction, avec
une zone de déformation de cisaillement élastique et une zone de déformation plastique. On
remplacera alors les valeurs de Re et Rr par :
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- Rrg = Tr / S: résistance à la rupture au glissement
𝑻
𝝉=
𝑺
𝝉 = 𝑮𝜸
𝑻 = 𝑪∆𝒅
56/85
a)Dispositif d'essai de cisaillement simple. Les distances AA1 et BB1 ont été volontairement
agrandies pour raison de compréhension b) Agrandissement de la zone déformée AA1BB1.
Torsion pure
I. Définitions-Hypothèses :
Une poutre est soumise à un régime de torsion simple (Figure 12) lorsqu'elle est soumise à ses
extrémités à un moment porté par l'axe de symétrie de la poutre (encastrement par exemple). Les
formules de la torsion simple ne sont valables que pour des poutres de révolution (section de poutre
circulaire). On néglige le poids de la poutre.
La Figure représente un essai de torsion simple. Une génératrice du cylindre est déformée (ligne
pointillés forts) par application de Mt.
57/85
Essai de torsion simple appliqué à une poutre cylindrique
Diagramme Mt – α correspondant
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Si Mt<Mte, on est dans le domaine élastique, l’angle a est proportionnel au moment appliqué
Si Mt>Mte, on est dans le domaine plastique, l’angle a n’est plus proportionnel au moment appliqué.
On appelle 𝜸, l’angle MM0M’. Cet angle représente l’angle de glissement de (S)/(S0) (ou distorsion).
On a :
𝑀𝑀′ 𝑀𝑀′
= = 𝑡𝑔𝛾 ≈ 𝛾
𝑀𝑀0 𝑙
′
𝜸 = 𝑴𝑴
𝒍
= 𝝆.𝜶
𝒍
= 𝝆. 𝜽
En torsion, les sections du solide sont soumises à une contrainte tangentielle (ou de cisaillement).
Nous avons vu (cf. chapitre VI) la relation liant les contraintes et les déformations :
𝝉 = 𝑮. 𝜸
On obtient donc :
𝝉 = 𝑮. 𝜽. 𝝆
Avec :
𝜏 : la contrainte de cisaillement,
G : le module de Coulomb,
On coupe le cylindre en une section (S) et on exprime que la partie isolée est en équilibre sous
l’action du moment de torsion Mt et des forces de cohésion dans la section (S).
59/85
L’équilibre de l’élément isolé s’écrit donc :
Or :
𝝉 = 𝑮. 𝜽. 𝝆
D’où
𝑴𝒕 = ∬𝝆². 𝑮. 𝜽.dS
𝑺
𝑴𝒕 = 𝑮. 𝜽. ∬𝝆².dS ⇒ 𝑴𝒕 = 𝑮. 𝜽. 𝑰𝟎
𝑺
Avec 𝐼0 le Moment d’inertie polaire de (S)/ à G.
On a donc :
𝑴𝒕 = 𝑮. 𝜽. 𝑰𝟎
On sait aussi que :
𝝉 = 𝑮. 𝜽. 𝝆
𝑴𝒕
𝝉 = 𝝆.
𝑰𝒐
La contrainte de cisaillement est donc proportionnelle à la distance / au c.d.g. de la section et est
maximale pour𝝆= r :
𝑴𝒕
𝝉𝒎𝒂𝒙 = 𝒓.
𝑰𝒐
𝑰𝟎
: 𝒎𝒐𝒅𝒖𝒍𝒆 𝒅𝒆 𝒕𝒐𝒓𝒔𝒊𝒐𝒏 (𝒎𝒎𝟑 )
𝒓
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IV. Equation de déformation élastique, module de torsion
𝑷 = 𝑴𝒕 . 𝝎
Avec :
P : puissance en Watts
𝟐. 𝝅. 𝒏
𝝎=
𝟔𝟎
V. Condition de résistance
Le dimensionnement des solides soumis à la torsion pure se fera en limitant la valeur de la contrainte
tangentielle à une valeur notée Rpg (résistance pratique au glissement = contrainte tangentielle
admissible 𝜏adm) définie par :
61/85
𝝉𝒆
𝑹pg =
𝒔
𝝉𝒆 : Limite élastique au cisaillement
𝒔 : coefficient de sécurité
On obtient ainsi l’inéquation (d’équarrissage) suivante :
𝑴𝒕
𝝉max = .r ≤ 𝑹pg
𝑰𝟎
Flexion simple
I. Définition -Hypothèses :
Selon la nature du torseur de cohésion on distingue plusieurs types de flexions. Ceux-ci dépendent
entre autres de la nature de la poutre, des configurations des actions mécaniques extérieures
appliquées …
Flexion pure :
𝟎 𝟎 𝟎 𝟎
{𝝉}𝒄𝒐𝒉 = {𝟎| 𝟎 } 𝒐𝒖 {𝟎|𝑴𝒇𝒚 }
𝑮
𝟎 𝑴𝒇𝒛 𝟎 𝟎
62/85
Flexion plane ou composée :
𝑵 𝟎 𝑵 𝟎
{𝝉}𝒄𝒐𝒉 = {𝑻𝒚 | 𝟎 } 𝒐𝒖 { 𝟎 |𝑴𝒇𝒚 }
𝑮
𝟎 𝑴𝒇𝒛 𝑻𝒛 𝟎
Flexion déviée :
𝟎 𝟎
{𝝉}𝒄𝒐𝒉
𝑮
= {𝑻𝒚 |𝑴𝒇𝒚 }
𝑻𝒛 𝑴𝒇𝒛
Le régime de flexion plane simple sera étudié ici, car il correspond au cas le plus fréquemment
rencontré.
Une poutre est dite soumise à un régime de flexion plane (Figure ) si la réduction au centre de gravité
d'une section droite des forces extérieures situées d'un même côté se réduit à un moment ainsi qu'à
une résultante tous deux situés dans le plan de la section droite.
0 0 0 0
{𝜏}𝑐𝑜ℎ
𝐺
= {𝑇𝑦 | 0 } 𝑜𝑢 { 0 |𝑀𝑓𝑦 }
0 𝑀𝑓𝑧 𝑇𝑧 0
A toutes les hypothèses générales de la RdM, il faut rajouter pour la flexion plane le fait que :
Cet essai consiste à mesurer les déformations de flexion d’une poutre lorsqu’on lui applique une
force r dont on peut modifier l’intensité, la répartition et le point d’application (Figure 17). Sur le
flanc d’une section droite (Σ) de la poutre, on place des jauges (dispositif extensométrique)
permettant de mesurer les variations de longueur relative 𝜟𝒍 des portions de fibres sur lesquelles
elles s’appliquent. On place aussi un comparateur permettant de mesurer la déformation de la fibre
moyenne, ou flèche.
63/85
Poutre en appui soumise à l'action d'une force verticale
⃗⃗ et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
2) Relation entre 𝑻 𝑴𝒇 :
Soit une poutre en appui à laquelle est appliquée une charge variable avec x, p(x),(Figure 18) et deux
sections parallèles Σ et Σ' distantes de dx. A gauche de Σ l'effort de cisaillement est T(x) et le moment
de flexion Mf(x). A droite de Σ' ces deux composantes deviennent 𝑇(𝑥) + 𝑑𝑇(𝑥) 𝑒𝑡 𝑀𝑓(𝑥) +
𝑑𝑀𝑓(𝑥) respectivement.
64/85
D'autre part 𝑴𝒇(𝒙) + 𝒅𝑴𝒇(𝒙) = 𝑴𝒇(𝒙) + 𝑻(𝒙)𝒅𝒙 – 𝒑(𝒙)𝒅𝒙. 𝒅𝒙/𝟐, soit en négligeant le
deuxième ordre en 𝒅𝒙:
𝒅𝑴𝒇 (𝒙)
𝑻(𝒙) =
𝒅𝒙
Et par conséquent, l'effort de cisaillement peut être associé à la pente de l'évolution du moment de
flexion avec x. Des deux équations précédentes on tire :
𝒅𝟐 𝑴𝒇 (𝒙)
= −𝒑(𝒙)
𝒅𝟐 𝒙
Soit la poutre ci-dessous soumise à la flexion simple. Imaginons une coupure en un point C qui divise
la poutre en deux partie notées gauche et droite. Chacune de ces deux parties est en équilibre sous
l’action des efforts des efforts extérieurs qu’elle reçoit et sous l’action des effets de l’autre partie
(efforts intérieurs).
Tous les mouvements horizontaux, verticaux et de rotation d’une partie par rapport à l’autre
sont nuls.
Chaque partie est en équilibre.
Pour qu’il y ait concordance en signe entre les deux parties, on utilise la convention de signe montrée
sur la figure.
L’effort tranchant T(x) dans une section d’abscisse x, séparant la poutre orientée en une partie
gauche et une partie droite, est la résultante des forces extérieures s’exerçant sur la partie gauche.
Le moment fléchissant M(x) dans une section d’abscisse x, séparant la poutre orientée en une partie
gauche et une partie droite, est la somme des moments extérieurs (dus aux couples concentrés et
65/85
aux efforts d’action et de réaction) s’exerçant sur la partie gauche.
66/85
67/85
Ayant obtenu les expressions des efforts tranchants et moments fléchissant pour chacune des deux
parties, traçons leurs variations le long de la poutre comme montrées par la figure ci-dessous.
Exemple :
Pour la poutre console schématisée par la figure ci-dessous, exprimer et tracer la variation de l’effort
tranchant et le moment fléchissant le long de la poutre
68/85
III. Expression des contraintes :
1) Contraintes normales :
On coupe la poutre en une section (S) et on exprime que la partie isolée est en équilibre sous l’action
des efforts extérieurs et des forces de cohésion dans la section (S).
𝑬 𝑬
𝑴𝒇 = − ∬ − .y².dS = ∬y².dS
𝑺 𝝆 𝝆 𝑺
𝑬 𝑬 𝑰Gz
⇒ 𝑴𝒇 = . 𝑰Gz 𝒐𝒓 𝒐𝒏 𝒂 𝝆 = − . 𝒚 ⇒ 𝑴𝒇 = − .𝝈
𝝆 𝝈 𝒚
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𝑴𝒇
Finalement, on obtient 𝝈=− .𝒚
𝑰Gz
Avec 𝐼𝐺𝑧/𝑦 module de flexion, dont l'unité est le m3. 𝑰𝑮𝒛 est le moment quadratique de la section
droite par rapport à l'axe principal Gz (G: centre géométrique de la section droite). L'unité de 𝐼𝐺𝑧 est
le m4.
On remarque la forte similitude de la forme de ces équations avec celles obtenues pour le régime de
torsion simple.
𝑴𝒇
𝝈max = − .𝒚
𝑰Gz max
Avec le module élastique de résistance par rapport à l’axe Gz
𝑰Gz
𝑾𝒆𝒍𝒛 =
𝒚max
𝑴𝒇
Donc 𝝈max = −
𝑾elz
70/85
2) Contraintes tangentielles :
Dans une poutre sollicitée en flexion plane simple les contraintes tangentielles s’expriment de la
façon suivante :
𝑻𝒚 𝑺∗ 𝑮𝒛
𝝉=
𝒃𝑰𝑮𝒛
T : l’effort tranchant dans la section (S)
considérée
𝑏 ℎ2 𝑏ℎ 3
𝑑𝑜𝑛𝑐 𝑆 ∗ (𝑦) = [2 × (2 − 𝑦 2 )] 𝑒𝑡 𝐼𝐺𝑧 = 12
𝑏 ℎ2
𝑇 × [2 × (2 − 𝑦 2 )]
𝑇𝑦 𝑆 ∗ 𝐺𝑧 6𝑇 ℎ2
𝜏= = = ( − 𝑦2)
𝑏𝐼𝐺𝑧 𝑏ℎ3 𝑏ℎ3 2
𝑏 × 12
ℎ
C’est l’équation d’une parabole dont le maximum et à 𝑦 = 0 et le minimum 𝑦 = ∓ 2
𝑚𝑎𝑥 6𝑇 ℎ2 3 𝑇 3 𝑇
Donc 𝜏𝑥𝑦 = 𝜏(𝑦 = 0) = 3 × = =
𝑏ℎ 2 2 𝑏×ℎ 2 𝐴
ℎ
𝜏 (𝑦 = ± ) = 0
2
Répartition de la contrainte tangentielle
La répartition de la contrainte tangentielle est parabolique. Elle est nulle sur les faces inférieures et
supérieures de la poutre ; elle est maximale en G.
71/85
Remarque :
𝑻𝒚
𝝉𝒎𝒂𝒙
𝒙𝒚 = 𝑲
𝑺
Où S est l’aire de la section et K un coefficient dépendant de la forme de la section :
Exemples de distribution des contraintes tangentielles dans une section de poutre en flexion simple.
72/85
Pour une section en I :
Calculer la répartition des contraintes de glissement dans une section IPN soumise à l’effort tranchant
Tmax, d’une poutre fléchie IPN260.
Application numérique :
𝐹𝑎 4
𝑇𝑚𝑎𝑥 = = 5 × 104 × = 3,33. 104 𝑁
𝑙 6
𝐼 = 5740𝑐𝑚4 ; 𝑆 = 53,4 𝑐𝑚2 ; 𝜎 = 𝑅𝑝 = 150 𝑁⁄
𝑚𝑚2
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3) Contraintes maximales :
Les contraintes maximales appliquées à la poutre sont données pour les valeurs maximales 𝒚𝒎𝒂𝒙 de
𝒚 et 𝒛𝒎𝒂𝒙 de 𝒛:
𝑴𝒇 𝑻𝒚 𝑺𝑮𝒛
𝝈𝒎𝒂𝒙 = 𝒆𝒕 𝝉𝒎𝒂𝒙 =
𝑰 𝒛𝒎𝒂𝒙 𝑰𝑮𝒛
( 𝑮𝒛⁄𝒚
𝒎𝒂𝒙 )
Exemple :
Pour une poutre simplement appuyée, le longueur L et supportant une charge uniformément
𝝉𝒎𝒂𝒙
𝒙𝒚 ℎ
répartie, montrer que le rapport est comparable à 𝐿 . La section transversale de la poutre est
𝝈𝒎𝒂𝒙
𝒙
supposée rectangulaire.
4) Déformation :
On considère un élément de longueur Dx, délimité par les sections S0 et S. M0M est une fibre de cet
élément située à une distance y de la ligne moyenne.
𝜟𝓵
𝝈 = 𝑬. 𝜺 = 𝑬.
𝓵
Or on a :
𝓵 = 𝜟𝒙
Et
MM' 𝛥ℓ
− =− = tgΔ𝛼 ≈ Δ𝛼
𝑦 𝑦
D’où :
𝛥ℓ = −y.Δ𝛼
Finalement, la loi de Hooke s’écrit :
𝜟𝜶
𝝈 = −𝑬. 𝒚.
𝜟𝒙
75/85
Si on prolonge toutes les sections déformées, elles concourent toutes en un point O, appelé centre
de courbure. La distance OG est appelée r, rayon de courbure.
On a :
𝜟𝒙
= tg𝚫𝜶 ≈ 𝚫𝜶
𝝆
D’où
−𝑬.𝒚
𝝈=
𝝆
dN = σ.dS
-E.y -E
𝑵 = ∬σ.dS = ∬ .dS = ∬ydS = 𝟎
𝑺 𝑺 𝝆 𝝆 𝑺
−𝑬. 𝒚
𝝈=
𝝆
Or :
𝑴𝒇 𝟏 𝑴𝒇
𝝈=− .𝒚 ⇒ = −
𝑰Gz 𝝆 E.IGz
L’expression analytique du rayon de courbure d’une courbe d’équation
y=f(x) est :
𝟑
(𝟏 + v'²)𝟐
𝝆=
v''
Comme v’ est petit (petites déformations), v’² négligeable / 1, il vient :
76/85
𝟏
𝝆≈
v''
On obtient donc l’équation différentielle de la déformée :
𝑴𝒇
v'' = −
E.IGz
Remarques :
On limitera la valeur de la contrainte normale à une valeur notée Rpe (résistance pratique à
l’extension = contrainte normale admissible 𝜎adm) définie par :
𝝈𝒆
𝑹𝒑𝒆 =
𝒔
𝝈𝒆 : Limite élastique a la traction
𝒔 : coefficient de sécurité
|𝑴𝒇 |
|𝝈max | = . |𝒚max | ≤ 𝑹pe
𝑰Gz
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Sollicitations composées
I. Introduction :
Pour simplifier l’étude des effets des sollicitations, nous avons jusqu’ici considéré les différentes
sollicitations séparément. Dans la pratique, cependant, on rencontre rarement des cas où les
sollicitations sont simples, mais plutôt différents types de leurs combinaisons. Sous les hypothèses de
la RDM, ces combinaisons peuvent être analysées en utilisant le principe de superposition des
efforts.
II. Flexion-Torsion :
1. Définition :
Un arbre est soumis à une sollicitation de flexion-torsion si le torseur associé aux efforts de
cohésion peut se réduire en G, barycentre de la section droite S, à un moment de torsion et à un
moment de flexion (figure )
𝟎 𝑴𝒕
{𝝉}𝒄𝒐𝒉
𝑮
= {𝟎| 𝟎 }
𝟎 𝑴𝒇𝒛
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𝝀 =Rpg/Rpe ; pour les aciers λ=0.5 , pour les fontes λ=1
3. Condition de résistance :
La condition de résistance d’un arbre sollicité à la flexion-torsion s’écrit : |𝜎𝑀 |𝑚𝑎𝑥 ≤ 𝑅𝑝𝑒
𝑴𝒇𝒊
|𝝈𝑴 |𝒎𝒂𝒙 = |𝒚|𝒎𝒂𝒙 ≤ 𝑹𝒑𝒆
𝑰𝑮𝒛
4. Déformation :
Pour le calcul des flèches verticales, partir de la sollicitation de flexion supposée seule, et
vérifier ensuite que cette flèche est acceptable :
|𝒇|𝒎𝒂𝒙 ≤ 𝒇𝒍𝒊𝒎
Pour le calcul des angles de torsion, partir de la sollicitation de torsion supposée seule, et
vérifier ensuite que cet angle est acceptable :
𝜽𝒎𝒂𝒙 ≤ 𝜽𝒍𝒊𝒎
III. Traction-Torsion :
1. Définition :
Un solide est soumis à une traction-torsion si le torseur associé aux efforts de cohésion peut se
réduire en G, barycentre de la section droite S, à un moment de torsion et à un effort normal :
𝑵 𝑴𝒕
{𝝉}𝒄𝒐𝒉 = { 𝟎 | 𝟎 }
𝑮
𝟎 𝟎
2. Contrainte idéale :
Toute fibre supporte deux contraintes de nature différente, une contrainte normale et une
contrainte tangentielle. On définit la contrainte idéale :
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𝑵 𝑴𝒕
𝝈𝒊 = √𝝈𝟐 + 𝟒. 𝝉𝟐 𝒐𝒖 𝝈 = 𝒆𝒕 𝝉 = 𝑹
𝑺 𝑰𝟎
3. Condition de résistance :
𝝈𝒆
La condition de résistance pour ce type de sollicitations s’écrit : √𝝈𝟐 + 𝟒. 𝝉𝟐 ≤
𝒔
IV. Torsion-Cisaillement
1. Définition :
Un solide est soumis à une torsion-cisaillement si le torseur associé aux efforts de cohésion peut se
réduire en G, barycentre de la section droite S, à un moment de torsion et à un effort tranchant :
𝟎 𝑴𝒕
{𝝉}𝒄𝒐𝒉 𝑻
= { 𝒚| 𝟎 }
𝑮
𝑻𝒛 𝟎
V. Flexion et traction :
Un solide est soumis à une sollicitation de flexion-traction (compression) si le torseur associé aux
efforts de cohésion peut se réduire en G, barycentre de la section droite S, à un moment de flexion et
à un effort normal.
Toute fibre supporte deux contraintes normales. On définit alors une contrainte résultante comme
étant la somme vectorielle de la contrainte de traction et de celle de flexion :
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𝝈𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆 = 𝝈𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 + 𝝈𝒇𝒍𝒆𝒙𝒊𝒐𝒏
Avec :
𝑵 𝑴𝒇
𝝈𝒕𝒓𝒂𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝒆𝒕 𝝈𝒇𝒍𝒆𝒙𝒊𝒐𝒏 = .𝝆
𝑺 𝑰𝑮
Condition de résistance :
|𝝈𝒓é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒏𝒕𝒆 | ≤ 𝑹𝒑𝒆
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Études de cas :
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Bibliographie
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