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INRS - Sorbonnes de Laboratoire
INRS - Sorbonnes de Laboratoire
Sorbonnes de laboratoire
Sous la direction
de Jean-Michel Dessagne
et de Jérôme Triolet
ED 795
Sommaire
5. Installation.............................................................................................................................................................................................................................................. 11
5.1. Ventilation de compensation du local............................................................................................................................................ 11
5.2. Dispositif d’extraction ............................................................................................................................................................................. 12
5.3. Emplacement de la sorbonne .............................................................................................................................................................. 15
6. Réception.................................................................................................................................................................................................................................................. 16
7. Exploitation............................................................................................................................................................................................................................................ 16
7.1. Règles d’usage ............................................................................................................................................................................................. 16
7.2. Maintenance et contrôles périodiques.......................................................................................................................................... 17
Annexe.................................................................................................................................................................................................................................................................. 19
Bibliographie......................................................................................................................................................................................................................................... 25
Introduction
Dans le cadre de ce guide, il ne sera pas fait référence aux valeurs limites de
concentrations des polluants au poste de travail. En effet, les travaux de la-
boratoires de chimie se caractérisent par la grande diversité des polluants
dégagés. Bien que les quantités générées soient souvent faibles, la mécon-
naissance actuelle des effets synergiques des mélanges ne permet pas de rai-
sonner en termes de valeurs limites admissibles comme on le fait généralement
dans les situations où l’on rencontre un ou quelques polluants.
Les recommandations faites ici sont de nature à faciliter l’atteinte d’un ob-
jectif de salubrité de l’air au poste de travail des opérateurs. Elles sont sus-
ceptibles d’évoluer en fonction de l’expérience acquise au cours de leur mise
en œuvre, de résultats d’études conduites sur ce thème ou de modifications
apportées sur le plan réglementaire. Sur le plan aéraulique, les préconisations
de ce guide s’appliquent principalement aux sorbonnes classiques installées
depuis de nombreuses années dans les laboratoires, ainsi qu’aux sorbonnes de
ce type encore installées aujourd’hui. Il est en effet à noter qu’apparaissent
depuis peu de nouvelles sorbonnes mettant en œuvre des dispositions aérau-
liques destinées à maintenir leur efficacité pour des débits d’air réduits. Toutes
les recommandations de ce guide ne sont pas nécessairement adaptées à cette
nouvelle génération de sorbonnes et des études complémentaires sont néces-
saires (voir encadré 3) . C’est pourquoi ce guide pourra être, au besoin, modi-
fié. Le groupe de travail demande à toute personne ayant des avis ou des
critiques à formuler sur ce document de bien vouloir les lui faire connaître 5.
1 GP’Sup : Groupement national pour la prévention des risques professionnels dans l’enseignement supérieur
2 CIFL : Comité interprofessionnel des fournisseurs de laboratoires
3 CETIAT : Centre technique des industries aérauliques et thermiques
4 CNRS : Centre national de la recherche scientifique
5 S’adresser à l’INRS en faisant référence au groupe de travail « Sorbonnes »
4
1. Définitions Vers le
ventilateur
et description d'extraction
Écran
1.1. Généralités mobile
nement n’est alors pas suffisant et la 1.2. Sorbonnes à débit variable Les sorbonnes doivent assurer en per-
protection de l’opérateur en cas de pro- manence la protection des opérateurs.
jection est plus faible. Le principe du débit d’air extrait varia- En raison de la complexité technique de
ble en fonction de la surface de l’ouver- ce type de sorbonne, il est impératif de
L’écran mobile, situé sur la face avant, ture permet de limiter la vitesse frontale faire appel à des concepteurs et des ins-
peut être à mouvement vertical ou hori- lorsque cette ouverture est réduite. Il tallateurs ayant une solide expérience
zontal. La manœuvre manuelle de présente en outre l’intérêt d’ajuster les des systèmes de régulation des débits
l’écran est facilitée par un dispositif rejets d’air chauffé au minimum requis extraits et de l’indispensable asservis-
d’équilibrage. Lorsque l’écran est à par la ventilation efficace de la sor- sement de la compensation d’air à l’ex-
mouvement horizontal, il comporte bonne. On notera que la réduction du traction (voir § 5.1.). Le problème est
plusieurs sections. débit d’extraction permet la réduction encore plus délicat en présence de plu-
Certains écrans à mouvement vertical concomitante du bruit et des courants sieurs ventilateurs et dans le cas de
sont composés de plusieurs sections à d’air produits par les bouches d’insuf- modifications d’installations existantes,
coulissement horizontal. flation d’air dans les locaux. avec le risque de déséquilibrer le fonc-
La réduction du débit aspiré ne doit tionnement aéraulique.
La position de l’écran détermine les cependant pas se traduire, par défaut
dimensions de l’ouverture par laquelle de dilution dans la sorbonne, par un
un écoulement d’air caractérisé par sa accroissement de concentration des 1.3. Sorbonnes à air auxiliaire
vitesse –dite vitesse frontale– réalise produits susceptibles d’être dégagés
le confinement des polluants générés tel qu’il y ait dépassement des 25 % de Le principe de fonctionnement des
dans le volume de travail. la LIE (limite inférieure d’explosivité) à sorbonnes à air auxiliaire est d’alimenter
l’intérieur de la sorbonne. partiellement la sorbonne avec de l’air
Le plenum d’extraction, au dos de la pris directement à l’extérieur. Cet air
sorbonne, répartit le débit d’air aspiré La variation de débit peut être obte- subit donc un traitement climatique
entre les fentes d’extraction, dont le nue soit par paliers grâce à un ventila- moins coûteux que celui pris dans le
nombre, la position et la largeur sont teur à deux ou trois vitesses, soit en local. Par rapport au cas précédent, seul
variables selon les constructeurs. Le continu par l’une des techniques sui- se pose le problème de réduction exces-
conduit d’extraction est raccordé à un vantes (par ordre décroissant d’effica- sive du débit aspiré dans le local de tra-
ventilateur. cité) : ventilateur à vitesse variable, incli- vail, lorsque la ventilation générale du
neurs à l’aspiration, registre piloté. Le local est uniquement assurée par le
Autrefois, dans la très grande majo- réglage du débit extrait est commandé fonctionnement des sorbonnes.
rité des cas, le ventilateur délivrait un par des capteurs de repérage de la posi-
débit constant quelle que soit la position tion de l’écran ou par un capteur de Une sorbonne à air auxiliaire externe
de l’écran mobile. Dans le cas d’une vitesse d’air placé dans un orifice percé (voir figure 3) est une sorbonne à laquelle
telle sorbonne à débit constant, la sur une paroi de la sorbonne. Ce dernier est ajouté un système composé d’un
vitesse frontale de l’air varie en mesure la vitesse de l’air passant par conduit, d’un ventilateur et d’un caisson
proportion inverse de la surface de l’orifice, qui est assimilée à la vitesse placé en partie supérieure de la face
l’ouverture. Aujourd’hui, pour des ques- d’air frontale. avant qui souffle un courant d’air vers le
tions d’économies d’énergie, de nom-
breuses sorbonnes sont installées avec
2 vitesses d’aspiration (Petite vitesse
qui passe automatiquement en Grande
vitesse à partir de 10-15 cm d’ouverture)
ou sont à débit variable (voir § 1.2.).
bas dans un plan parallèle à la face à air auxiliaire doit faire l’objet, au cas par de chimie. Au sens de la réglementa-
externe de l’écran. Certains caissons cas, d’une étude de rentabilité complète tion concernant l’aération et l’assainis-
encadrent en plus les deux côtés de la tenant compte des contraintes supplé- sement des lieux de travail, un labora-
sorbonne, soufflant l’air auxiliaire externe mentaires en matériel et entretien. toire de chimie est un local de travail à
dans trois directions. Comme il existe un pollution spécifique.
rapport nominal, déterminé par le fabri-
cant, entre le débit de l’air auxiliaire et Dans le cadre de cette réglementa-
celui extrait par la sorbonne, il convient
que le premier soit asservi au second.
2. Réglementation et tion, et plus généralement dans le cadre
d’une démarche de prévention, il
normalisation convient de privilégier les moyens de
Dans certaines réalisations, l’air auxi- protection collective (voir encadré 1).
liaire est soufflé directement dans la Les concentrations des polluants émis Pour atteindre l’objectif de réduction de
sorbonne, dite alors à air auxiliaire dans l’atmosphère des locaux l’exposition, on utilise des dispositifs de
interne. Cette disposition est critiquable doivent être maintenues les plus basses ventilation, d’encoffrement et de cap-
car délicate à maîtriser ; elle risque de possibles, et en deçà des valeurs limites tage des émanations au plus proche de
perturber l’écoulement interne de la sor- d’exposition professionnelles [3] lors- leur point d’émission.
bonne sans pour autant permettre de qu’elles existent. Cette exigence de
réduire le débit d’air chauffé aspiré par réduction des concentrations au niveau Les sorbonnes sont à considérer
l’ouverture. De plus, le débit de l’air auxi- le plus bas techniquement possible s’ap- comme des dispositifs de captage enve-
liaire interne doit être adapté aux mani- plique tout particulièrement aux produits loppant auxquels doit être associée une
pulations réalisées dans la sorbonne. CMR (cancérogène, mutagène, toxique ventilation dite « de compensation » des-
pour la reproduction) pour lesquels la tinée à assurer une entrée d’air neuf cor-
Les nombreuses réserves formulées notion de valeur limite n’est pas adaptée. respondant au débit d’air extrait par les
ci-dessus se veulent dissuasives. La Il n’existe pas de réglementation spé- sorbonnes et autres dispositifs présents
justification économique des sorbonnes cifique à la ventilation des laboratoires dans les locaux.
ENCADRÉ 1
Protection collective dans les laboratoires de chimie
Dans les laboratoires de chimie, on utilise un certain nombre de dispo- L’air alimentant les sorbonnes provient du laboratoire et il n’a donc pas
sitifs de ventilation localisée adaptés à la nature des agents manipulés, à été filtré ou épuré au préalable. Les sorbonnes ne sont pas adaptées aux
la taille et au type des opérations effectuées et suffisamment polyvalents opérations nécessitant la protection des produits manipulés vis-à-vis des
pour répondre à leur diversité. Ces dispositifs peuvent se présenter sous la polluants présents dans l’atmosphère du laboratoire. Elles ne sont pas
forme de dispositifs de captage à la source mobiles ou non (buses aspi- adaptées en particulier à la manipulation de micro-organismes et on ne les
rantes, entonnoirs aspirants, anneaux aspirants, tables ventilées, dosserets rencontrera pratiquement pas dans les laboratoire de biologie où elles font
aspirants…) et surtout d’enceintes ventilées [1,2]. Ces enceintes ventilées place à des PSM [21].
sont le plus souvent des sorbonnes de laboratoire, mais d’autres disposi-
Sorbonnes à recirculation (anciennement « enceintes pour
tifs peuvent être utilisés.
toxiques à recyclage d’air filtré (ETRAF) ») [22]
Isolateurs (boîtes à gants) Définition : espace de travail partiellement fermé, ventilé par un courant
Définition : enceinte étanche, souple ou rigide, maintenue en surpres- d’air à travers une ouverture de travail réglable, qui limite la propagation vers
sion ou en dépression selon les cas, parfois sous atmosphère inerte. Air en- l’opérateur et autres personnels des polluants de l’air générés dans cet es-
trant et air sortant sont filtrés avant rejet dans le laboratoire ou à l’extérieur. pace et qui assure la filtration de ces polluants de l’air et le renvoi de l’air fil-
L’accès au volume de travail se fait par l’intermédiaire de gants à manchettes tré dans le local.
ou d’un demi-scaphandre.
L’air filtré ou épuré étant recyclé dans le laboratoire, on réservera l’uti-
Lorsque l’analyse des risques montre que la toxicité des substances lisation de ces enceintes à des opérations de même type dégageant des
susceptibles de se dégager est telle que la protection apportée par une produits connus comme efficacement retenus par un filtre ou adsorbés
sorbonne risque d’être insuffisante (produits très toxiques, cancérogènes, par un épurateur adapté à la nature chimique des produits à retenir. La liste
mutagènes ou toxiques pour la reproduction) ou lorsque la manipulation de ces produits devra être affichée sur la sorbonne à recirculation. En
doit avoir lieu en atmosphère contrôlée, il est fait appel à des isolateurs qui conséquence, une sorbonne à recirculation ne présente pas le même ni-
assurent une protection totale. veau de polyvalence qu’une sorbonne classique.
Un dispositif capable de signaler une insuffisance de filtration ou d’épu-
Postes de sécurité microbiologique (PSM)
ration sera inséré sur l’air recyclé. Un suivi rigoureux et le remplacement
Définition : enceinte ventilée destinée à assurer la protection de l’utili-
de l’épurateur, lorsque c’est nécessaire, doivent être assurés.
sateur et de l’environnement contre les dangers liés aux aérosols dans la ma-
nipulation de micro-organismes potentiellement dangereux, l’air rejeté dans L’utilisation des sorbonnes à recirculation est à proscrire lorsque des
l’atmosphère étant filtré. produits CMR sont susceptibles d’être dégagés.
7
ENCADRÉ 2
Normes en vigueur
JUSQU’EN 2003, en France, la norme en vigueur concernant les sor- cialement conçue. Sont notamment prévues la mesure de la vitesse d’air
bonnes de laboratoire était la norme française expérimentale XP X 15-203 ainsi que celle du confinement dans le plan d’ouverture de la façade mo-
de septembre 1996.Très novatrice, elle prévoyait un essai de type (un pour bile, selon des modalités pratiquement identiques à celles qui prévalaient
chaque modèle de sorbonne, effectué dans une salle spécialement conçue dans la norme XP X 15-203 ;
pour ce type d’essai), un essai de réception une fois la sorbonne installée 쐍쐍 NF EN 14175-4 – Méthodes d’essai sur site, février 2005 : catalogue
sur le lieu de travail, puis des essais périodiques destinés à contrôler le d’essais au choix du donneur d’ordres pour tester une sorbonne installée
maintien des performances observées lors de la réception. La norme XP X sur le lieu de travail, qu’elle ait ou non subi l’essai de type prévu dans la
15-203 fixait de plus un seuil de 0,1 ppm de SF6, à ne pas dépasser lors d’un NF EN 14175-3 ;
essai de confinement, effectué dans le plan d’ouverture de la façade mo- 쐍쐍TS 14175-5 – Recommandations pour installation et entretien, août
bile (avec ouverture à 400 mm), que ce soit lors de l’essai de type ou de l’es- 2006 :Technical Specification (en anglais uniquement), document à valeur
sai de réception. Un seuil de 0,4 m/s était également fixé pour la vitesse normative plus faible qu’une norme donnant essentiellement un certain
d’air dans le plan d’ouverture de la façade mobile (toujours avec ouverture nombre de conseils d’installation afin d’éviter des dispositions affectant le
à 400 mm), vitesse qui permettait de suivre une éventuelle dérive des per- bon fonctionnement d’une sorbonne (distances entre sorbonnes, dis-
formances lors des essais périodiques. tances vis-à-vis d’obstacles, ouvertures ou circulations…) ;
쐍쐍 NF EN 14175-6 – Sorbonnes à débit d’air variable, août 2006 : batte-
AUJOURD’HUI, cette norme a été remplacée par un ensemble de six rie d’essais à mettre en œuvre pour tester soit un dispositif variateur de
documents normatifs européens, publiés entre 2003 et 2007 [5 à 10]. L’esprit débit d’air adaptable sur sorbonne, soit une sorbonne équipée d’un tel dis-
de ces normes diffère sensiblement dans le fait qu’elles ne sont pas pres- positif.
criptives, ne fixant aucun seuil de performance et laissant aux réglementa-
tions ou normes nationales le soin de le faire si elles le jugent nécessaire. Au niveau national, en complément et conformément à la possibilité
Ces nouvelles normes européennes doivent avant tout permettre de com- qui est offerte à l’article 8.1 de la NF EN 14175-2, a été publiée la norme
parer de manière exhaustive les performances de deux sorbonnes, en lais- française expérimentale XP X 15-206 de janvier 2005 [11]. Elle fixe un seuil
sant à l’utilisateur le soin de choisir celle qui lui convient le mieux, en fonction de 0,1 ppm de SF6 à ne pas dépasser lors de l’essai de confinement dans
de ses besoins, donc de l’analyse des risques des manipulations qu’il envi- le plan d’ouverture de la façade mobile, effectué selon la méthode décrite
sage d’effectuer dans cette sorbonne. En conséquence, la conformité affi- au paragraphe 5.3 de la norme NF EN 14175-3 ou au paragraphe 5.10 de la
chée à l’une de ces normes traduit essentiellement le fait que la sorbonne norme NF EN 14175-4 (avec ouverture de la façade mobile à 500 mm). Cette
concernée a été testée selon les méthodes prévues par cette norme. exigence est pratiquement identique à celle que fixait la norme XP X 15-
Le contenu de ces nouvelles normes européennes est le suivant : 203 et permet ainsi de maintenir le niveau de performance de confinement
쐍쐍 NF EN 14175-1 –Vocabulaire, octobre 2003 : définitions utiles au reste attendu d’une sorbonne installée sur un lieu de travail en France.
de la série et glossaire en sept langues européennes ;
쐍쐍 NF EN 14175-2 – Exigences de sécurité et de performance, octobre Il n’est pas prévu que la spécification technique TS 14175-5 soit reprise
2003 : peu d’exigences, essentiellement sur l’architecture générale, les ma- dans la collection de l’AFNOR. Toutefois la publication de ce document
tériaux, la façade mobile ; aucune exigence aéraulique. Sur ce dernier n’étant pas garantie lors de la rédaction de la norme française XP X 15-206,
point, l’article 8.1 prévoit explicitement la possibilité de fixer des seuils au une annexe avait été ajoutée traitant de recommandations d’installation
plan national ; des sorbonnes. Les distances minimales entre sorbonnes et obstacles di-
쐍쐍 NF EN 14175-3 – Méthodes d’essai de type, août 2004 : batterie d’es- vers y sont égales, et parfois supérieures, à celles de la TS.
sais, assez lourde, à mettre intégralement en œuvre dans une salle spé-
Le rejet est effectué à l’extérieur du 쐌 articles R 4212-1 à -7 fixant les ment automatique en cas de défaillance
bâtiment, à l’écart des prises d’air de règles auxquelles doivent se conformer de la ventilation de la sorbonne (article
compensation. les maîtres d’ouvrage entreprenant la R 4222-13) ;
construction ou l’aménagement de bâti- 쐌 le contrôle des installations à leur
On évitera le rejet en façade lorsque ment destiné à l’exercice d’une activité mise en service, le contrôle et l’entretien
celle-ci est équipée d’ouvrants. industrielle, commerciale ou agricole périodique des installations et la tenue
(décret n° 84-1094 du 7 décembre 1984), d’un dossier de maintenance (articles
Les textes réglementaires traitant de ainsi que des commentaires techniques R 4222-20 et -21 et arrêté du 8 octobre
l’aération et de l’assainissement des des deux décrets rassemblés dans la 1987);
ambiances de travail sont essentielle- circulaire du 9 mai 1985 (non parue au 쐌 ce dossier de maintenance est
ment constitués des articles suivants JO). inclus dans la consigne d’utilisation du
du code du travail [4] : dossier de l’installation de ventilation
쐌 articles R 4222-1 à -25, R 4412-149 et L’application de la réglementation aux [19] comportant en outre la notice d’ins-
150 et R 4722-1, -2, -13, -14 et -26 fixant les sorbonnes et aux dispositifs de ventila- tructions établie à la réception.
règles générales que doivent respecter tion de compensation des locaux
les employeurs (décret n° 84-1093 du implique principalement : Les sorbonnes et leurs spécifications
7 décembre 1984) ; 쐌 l’emploi d’un système d’avertisse- font l’objet de normes (voir encadré 2).
8
Profilage de l’ouverture
Les bords de l’ouverture (côtés verti-
caux, extrémité inférieure de l’écran,
extrémité avant du plan de travail) doi-
vent être profilés de façon à favoriser
l’écoulement de l’air dans cette zone et
éviter les fuites d’air pollué. La figure 4
montre un exemple de réalisation de
profils aérodynamiques.
Plenum d’extraction
Le plenum d’extraction doit compor-
ter au moins deux fentes sur la totalité
de la largeur de la sorbonne.
La fente inférieure ne doit pas être
située au ras du plan de travail afin de
ne pas risquer d’aspirer les produits
éventuellement répandus sur ce plan de
travail. La profondeur du plenum doit
être suffisante pour assurer une aspi-
ration constante le long des fentes. La
paroi verticale arrière du volume de tra- Figure 4 • Principe du profilage de l’ouverture.
9
4.2. Cahier des charges sateur à l’installateur (à défaut d’être à la circulation des personnes. Les
fournies spontanément, elles doivent seuils d’acceptation recommandés sont
être demandées) : regroupés dans le tableau 1.
La mise en place d’une sorbonne 쐌 description générale du bâtiment
neuve met en rapport trois types d’ac- et du local qui recevra la sorbonne ;
teurs qui, pour simplifier, sont l’utilisa- 쐌 présence éventuelle et localisation
teur (en relation avec l’acheteur), le des portes, fenêtres, autres sorbonnes ENCADRÉ 3
fabricant et l’installateur (les deux der- et dispositifs de captage, autres meu-
niers rôles pouvant être tenus par la bles, dispositifs de soufflage d’air de
Cas des sorbonnes
basse vitesse
même société). compensation... ;
쐌 description générale de la ventila- Parallèlement au marché des sorbonnes
Il est fortement recommandé que l’utilisa- dites « classiques » s’est développé depuis
tion actuelle du local ;
quelques années un marché de sorbonnes
teur établisse un cahier des charges qui 쐌 contraintes d’environnement du
apporte au fabricant et à l’installateur les caractérisées par des vitesses d’entrée d’air
local (bruit, concentrations des pol-
informations qui leur seront utiles pour pro- inférieures à 0,4 m/s et comportant une in-
luants au rejet, protection contre l’in-
poser une sorbonne adaptée et l’installer sufflation additionnelle d’air pris dans le local
cendie...) ; permettant notamment de réduire les effets
sans devoir surmonter des difficultés im-
prévues. Dans ce document, l’utilisateur 쐌 spécifications relatives au conduit de bord à l’entrée. L’insufflation peut avoir
formalise une obligation de résultats par de rejet (trajets possibles, température lieu au travers de fentes disposées le long des
rapport à ses exigences, notamment de admissible, puisage des condensats, parois latérales, du plan de travail ou de la
performances aérauliques, qu’il fixe en trappes de visite, organes de mesure du poignée profilée, et produit une induction
fonction de la situation à traiter. débit et d’alarme...) ; d’air. On parle parfois de sorbonnes
쐌 nature et localisation des res- « actives » par opposition aux sorbonnes
쐍쐍 Les informations suivantes doivent sources utiles (fluides, énergie...) ; « passives ».
être fournies par l’utilisateur au fabri- 쐌 débit d’air extrait avec sa gamme Typiquement, pour une sorbonne d’une
cant : éventuelle de variation ; largeur de 1,5 m, le débit d’air extrait se situe
쐌 nature physico-chimique des pro- 쐌 régime de fonctionnement (continu entre 450 et 550 m3/h, pour des vitesses d’en-
duits utilisés ou dont l’emploi est prévu ; ou discontinu) de la sorbonne ; trée d’air de 0,20 ou 0,30 m/s selon les fabri-
쐌 spécifications relatives à la sécu- 쐌 méthodes d’essai de réception que cants.
rité et aux conditions de travail (incen- l’installateur devra (ou fera) mettre en
La validation du concept par les construc-
die, explosion, éclairement, bruit...) ; œuvre (voir méthodes recommandées
teurs a fait appel aux méthodes d’évaluation
쐌 dimensions minimales et hauteur en annexe et description dans la norme
des performances suivant les spécifications
du plan de travail ; NF EN 14175-4 [8]) ; de la norme EN 14175-3 :
쐌 largeur de l’ouverture frontale ; 쐌 seuils de performances aérauliques 쐌 visualisation par fumigène ;
쐌 hauteur maximale de l’ouverture et acoustiques. Deux critères de perfor- 쐌 mesurage du confinement, conduisant à
frontale dans les positions de travail et mances aérauliques, assortis de seuils des valeurs largement inférieures au seuil de
de maintenance ; d’acceptation, seront retenus7 tant pour 0,1 ppm fixé en France ;
쐌 nature des fluides et énergies à dis- les essais de type (ou de qualification) 쐌 mesurage de la robustesse du confine-
tribuer, nombre de points de distribution ; que pour les essais de réception (voir ment, avec des pics de concentrations en SF6
쐌 encombrement maximal de la sor- chapitre 6). Une vitesse d’air minimale très en deçà du seuil fixé en Allemagne.
bonne et dimensions des accès au lieu dans le plan d’ouverture permet de limi-
d’installation. ter dans cette zone les perturbations de Il faut noter que la pertinence du critère
l’écoulement d’air dues à la ventilation robustesse, censé permettre l’évaluation de
쐍쐍 Par ailleurs, les informations sui- du local, à la manœuvre des portes et la fiabilité d’un écoulement d’air entrant
vantes doivent être fournies par l’utili- fenêtres et plus fréquemment encore confronté à des perturbations aérauliques et,
plus encore, son caractère discriminant ont
été fortement remis en cause à l’issue d’une
étude menée par l’INRS [20].
TABLEAU 1 En l’absence actuelle d’avis circonstancié
Seuils recommandés sur ce principe, il est proposé de ne pas rete-
Paramètre mesuré Unité Essai de type ou de qualification nir la recommandation de vitesse minimale
d’entrée d’air de 0,4 m.s-1 pour ces modèles et
Confinement ϕ1 ppm SF6 < 0,1a
de déduire la vitesse moyenne d’entrée d’air
Vitesse d’air frontale m.s-1 ≥ 0,4b de la mesure du débit d’air extrait tant pour
Pression acoustique d’émission dB(A) < 55c les essais de réception que de routine.
a Concentration en ppm SF , mesurée selon spécifications de la norme NF EN 14175-3.
6
b Une sorbonne classique réputée conforme à la spécification de la norme XP X 15-206 en termes de confinement ne
7 Le paramètre « robustesse de confinement » n’est pas
devrait être sélectionnée que si ce niveau de confinement est obtenu avec une vitesse d’air frontale supérieure ou égale
-1
à 0,4 m.s en tout point (voir encadré 3). retenu en raison de son caractère peu discriminant et
c Mesuré suivant les spécifications de la norme NF EN ISO 11204. de la faible répétitivité des tests (voir annexe § 2.4.2.).
11
Les exigences du cahier des charges à tester la sorbonne et des normes aux- Des ouvertures pratiquées dans les
peuvent aller au-delà en fonction des quelles elle est conforme. murs et les portes du local constituent
problèmes à résoudre. des entrées d’air maîtrisées assurant
le transfert de l’air ou venant en com-
쐍쐍 Avant la commande, les informa- plément de la ventilation de compen-
tions suivantes (en langue française)
doivent être fournies par le fabricant à
5. Installation sation mécanique. Ces ouvertures per-
mettent de maintenir le local en
l’utilisateur qui les transmettra à l’ins- dépression par rapport aux locaux à
tallateur : Si l’on veut adopter une démarche pollution non spécifique adjacents. La
쐌 dessin coté de la sorbonne, avec men- cohérente, il faut que les précautions dépression recommandée est de l’or-
tion des hauteurs d’ouverture, dans les prises lors du choix de la sorbonne dre de 10 à 20 Pa. Les emplacements et
positions de travail et de maintenance ; soient complétées par des conditions dimensions des ouvertures doivent
쐌 nature de tous les matériaux de d’installation favorisant son bon fonc- être choisis pour éviter les courants
construction ; tionnement. Ces bonnes conditions d’air inconfortables et assurer un fonc-
쐌 désignation du type de la sorbonne d’installation seront d’autant plus faci- tionnement de la (ou des) sorbonne(s)
fournie ; lement mises en œuvre qu’elles résul- indépendant de l’ouverture/fermeture
쐌 résultats des essais de type selon la teront d’une réflexion précoce, si possi- des portes du local. Par ailleurs, ces
norme NF EN 14175-3 ; ble menée au stade de la définition portes doivent être conçues de façon à
쐌 instructions d’emploi et de mainte- architecturale du bâtiment. ne pas provoquer de courant d’air per-
nance de la sorbonne (en langue fran- turbateur pendant leur manœuvre.
çaise), ces documents devant être inté- L’efficacité d’une sorbonne de labo-
grés à la notice d’instructions et à la ratoire dans la protection des opéra- La mise en dépression du local est
consigne d’utilisation visées par l’article teurs repose essentiellement sur la réalisée en compensant le débit extrait
R 4222-21 et l’arrêté du 8 octobre 1987 ; réalisation d’un écoulement d’air suffi- par un débit introduit mécaniquement
쐌 définition du domaine d’emploi. samment intense, homogène et légèrement inférieur, le complément
constant à travers l’ouverture frontale. étant apporté par les infiltrations. La
쐍쐍 Après l’installation, les informa- L’établissement d’un tel régime s’ob- dépression du local doit être contrôlée
tions suivantes doivent être collectées tient à la fois grâce à une bonne concep- et doit servir à l’adaptation du débit
par le maître d’œuvre et fournies à tion du couple sorbonne/extraction, à d’air de compensation au débit d’air
l’utilisateur : une arrivée et une répartition de l’air de extrait.
쐌 dessin de l’installation complète compensation minimisant les perturba- Si le local doit rester occupé en l’ab-
incluant le dispositif de compensation tions aérauliques et à une installation sence de fonctionnement des sor-
d’air et l’éventuel épurateur au rejet correcte dans le local. Ces trois aspects bonnes, un débit d’air hygiénique de
(en outre, le dispositif d’extraction de sont développés dans ce chapitre. 45 m3.h-1 par personne doit être assuré.
la sorbonne doit être facilement iden-
tifiable par un marquage résistant aux Le taux de renouvellement d’air,
intempéries) ; 5.1. Ventilation élevé dans les locaux abritant plu-
쐌 nature de tous les matériaux de de compensation du local sieurs sorbonnes (ou dans les petits
construction du conduit de rejet et de locaux abritant une seule sorbonne),
ses accessoires ; Une sorbonne ne doit pas être instal- requiert une sélection rigoureuse de
쐌 date et résultats de l’essai de lée sans qu’ait été prévue la compensa- la méthode de soufflage de l’air de
réception (voir tableau 1 et chapitre 6) ; tion du débit d’air extrait. Dans un local, compensation si l’on veut limiter les
쐌 amendements éventuels au cahier l’extraction des sorbonnes et des autres courants d’air préjudiciables au bon
des charges ; dispositifs de captage et la compensa- fonctionnement des sorbonnes et au
쐌 instructions d’emploi et de mainte- tion de l’air extrait doivent être étudiées confort des occupants. Un espace
nance (en langue française) des dispo- simultanément. insuffisant justifie le recours à des dis-
sitifs d’extraction, d’épuration de com- positifs à faible vitesse de soufflage
pensation d’air. L’air de compensation doit être salu- comme les plafonds perforés ou les
bre, qu’il provienne de l’extérieur (air conduits textiles diffusants.
쐍쐍 La plaque d’identification de la sor- neuf) ou des locaux environnants (obli-
bonne doit comporter (en langue fran- gatoirement à pollution non spécifique, Les quelques recommandations sui-
çaise) les informations suivantes : bureaux, salles de réunions, couloirs, vantes peuvent servir de guide pour
쐌 nom et adresse du fabricant ; locaux de rangement par exemple), et ne définir l’emplacement relatif des sor-
쐌 désignation du type comprenant pas nuire au confort thermique des occu- bonnes et des dispositifs d’insuffla-
l’année de production ; pants, lequel dépend de la température, tion de l’air de compensation ainsi que
쐌 numéro de série ; de l’humidité et de la vitesse du courant les caractéristiques aérauliques de ces
쐌 désignation des normes ayant servi d’air produit par son introduction. derniers.
12
ENCADRÉ 4
Le traitement des effluents gazeux
La réduction des émanations doit être réalisée à la source par des sys- de l’environnement. Les procédés peuvent être classés principalement en
tèmes intégrés aux montages expérimentaux (pièges, laveurs…). Le trai- 4 grandes familles :
tement des effluents gazeux non retenus, extraits par les sorbonnes de
laboratoire, est un problème difficile, qu’il ne faut pas occulter compte tenu 1 쐍 Les procédés chimiques : l’absorption des polluants se fait dans
de l’importance croissante des efforts à réaliser pour la protection de l’en- des laveurs. C’est ainsi que les acides (HCl, HF…) peuvent être extraits
vironnement. par l’eau ou la chaux, et les solvants par absorption dans l’huile.
2 쐍 Les procédés physiques : ils sont basés sur l’adsorption des gaz et
Aspects réglementaires vapeurs par des supports solides comme le charbon actif ou les zéolithes.
Du point de vue réglementaire, deux cas peuvent se présenter : 3 쐍 Les procédés thermiques : ils consistent à brûler les polluants oxy-
dables thermiquement, c’est-à-dire essentiellement des COV.
1) Le local ou le bâtiment est soumis à classement pour la protection de 4 쐍 Les biofiltres : le système repose sur la propriété qu’ont certaines
l’environnement compte tenu de ses types d’activité (ICPE), des quantités bactéries sélectionnées de se nourrir des composés organiques pour les
de produits stockés ou de leur danger, des flux horaires spécifiques des ef- transformer en CO2 et H2O.
fluents rejetés et de leur concentration. Il existe deux seuils de classement
donnant lieu soit à déclaration, soit à autorisation. Dans chaque cas, des Tous ces procédés sont d’exploitation souvent très coûteuse. Si des ap-
arrêtés déterminent éventuellement les valeurs limites de rejet. plications industrielles existent ici et là, il faut bien reconnaître qu’elles ne
sont viables que dans des situations très particulières : concentration du
2) En cas de non-classement, le rejet d’effluents gazeux est soumis au polluant à traiter suffisamment importante, type de pollution bien définie
code des communes, au règlement sanitaire départemental, à la législa- (acides, COV, H2S…) et stable dans le temps, frais d’exploitation compen-
tion sur les composés organiques volatils (COV). Dans certains cas parti- sés en tout ou partie par la récupération du polluant ou par l’économie du
culiers (substances malodorantes, très toxiques, gaz colorés…), le préfet paiement de redevances en tant que pollueur.
ou le maire peut prendre des arrêtés spécifiques. Ce n’est réellement le cas que de quelques locaux (pilotes en particu-
lier) ; pour la plupart des laboratoires, compte tenu de la variété des pro-
Aspects techniques duits à traiter, de leur très grande dilution dans l’air des circuits
Les techniques d’épuration des gaz connaissent des développements d’extraction, du nombre important d’évacuations vers l’extérieur, le trai-
industriels récents sous la pression de la réglementation sur la protection tement est difficilement envisageable.
쐌 Grilles murales : la vitesse d’im- 쐌 Panneaux perforés en plafond : la Par ailleurs, le matériel doit être choisi
pact 8 du jet d’air doit être inférieure à la vitesse d’air en sortie doit être inférieure en considérant le niveau de bruit qu’il
moitié de la vitesse d’air frontale de la aux 2/3 de la vitesse d’air frontale ; une provoque.
sorbonne pour les grilles placées sur le seconde condition est que plus du tiers
mur opposé à la sorbonne. Celles pla- de la surface soufflante soit situé à plus
cées sur un mur adjacent à la sorbonne de 1,2 m de la sorbonne. Le rapport de la 5.2. Dispositif d’extraction
n’ont pas d’effet sur son efficacité à surface totale des ouvertures des sor-
condition que le jet passe nettement au- bonnes à la surface du sol doit être infé- Dans sa version la plus simple, le dis-
dessus de la zone de l’ouverture. Ces rieur à 0,5 [14]. positif d’extraction d’une sorbonne se
conditions imposent que le nombre des compose d’un conduit raccordé à la sor-
sorbonnes dans le local soit limité de 쐌 Conduits textiles diffusants : bonne, d’un ventilateur, d’une chemi-
telle sorte que le rapport de la surface cette solution est fortement recom- née de rejet et d’un dispositif avertis-
totale des ouvertures des sorbonnes à la mandée, notamment dans le cas de sor- seur de défaillance de l’extraction
surface du sol soit inférieur à 0,1 [14]. bonnes en batterie. Celles-ci sont ali- (article R 4222-13 du Code du travail et
mentées en air de compensation par circulaire du 9 mai 1985). Les trois pre-
쐌 Diffuseurs plafonniers : ils doivent des manches textiles poreuses dispo- miers éléments doivent être munis de
impérativement être placés à distance de sées parallèlement. Une hauteur mini- trappes de visite et de points de purge.
la sorbonne, décalés par rapport à son male sous plafond de 3 m est cepen- Le dispositif d’avertissement peut être
axe, avec occultation de la partie qui souf- dant nécessaire, et il faut prévoir leur constitué d’un organe de mesure du
fle en direction de la sorbonne. La vitesse remplacement régulier pour palier leur débit d’extraction complété par une
d’impact doit être inférieure à la vitesse encrassement. alarme.
frontale [14].
La réalisation du dispositif de souf- Le dispositif d’extraction peut égale-
8 La vitesse d'impact est définie ici comme la vitesse du flage d’air de compensation doit satis- ment comporter :
jet issu du système de soufflage mesurée dans le plan
de l'ouverture de la sorbonne, la ventilation de celle-ci
faire aux exigences en matière de pro- 쐌 un registre coupe-feu ou un collier
étant à l'arrêt. tection contre l’incendie. intumescent ;
13
ENCADRÉ 5
être le plus direct possible pour éviter en permanence, la nature et les débits
La récupération de chaleur les dépôts et la vitesse de transport doit de tous les polluants qui seront ou sont
La récupération de chaleur sur l’air extrait résulter d’un compromis entre le bruit et extraits de toutes les sorbonnes rac-
fait appel aux échangeurs [17] et doit faire les risques de dépôts. Une vitesse de cordées sur ce collecteur unique ;
l’objet d’une étude de faisabilité et de renta- 10 m.s-1 peut être considérée comme 쐌 le débit d’air extrait par une chemi-
bilité soigneuse en raison des limitations et un maximum. Les trajets horizontaux née unique d’un local abritant plusieurs
contraintes suivantes : sont par ailleurs à limiter de façon à évi- sorbonnes indépendantes ou des sor-
쐍 caractère modéré des quantités de cha- ter l’accumulation de condensats ; à ce bonnes à débit variable peut fluctuer
leur récupérables (basses températures) ; sujet, des récupérateurs de condensats dans de larges proportions et les phases
쐍 nécessité de protéger l’échangeur par peuvent également être intégrés au de fonctionnement à débit réduit ne per-
un épurateur, lui-même soumis à des réseau. mettent plus d’assurer les vitesses mini-
contraintes de maintenance et de contrôles ; males d’éjection à la cheminée. Dans ce
쐍 recours éventuel à des matériaux Les ventilateurs centrifuges sont cas, on peut connecter les conduits
constitutifs résistant aux polluants rejetés ; beaucoup moins sensibles aux varia- d’extraction des sorbonnes à un plenum
쐍 perte de charge supplémentaire pro- tions de pression et moins bruyants que de mélange ouvert sur l’extérieur à par-
duite par l’échangeur et ses accessoires ; les ventilateurs hélicoïdes. Ils doivent tir duquel un débit d’air constant est
쐍 nécessité de travaux d’entretien sup- donc être préférés à ces derniers. Le extrait (voir figure 5) [16]. Encore faut-il
plémentaires. moteur d’entraînement doit être situé à que le débit de sortie soit suffisant pour
Économiquement, la mise en place d’un l’extérieur du conduit. assurer en permanence les vitesses
récupérateur de chaleur est surtout intéres- minimales d’éjection à la cheminée et
sante sur des réseaux d’extraction collectifs. Le raccordement de l’extraction de éviter la création d’atmosphère explo-
plusieurs sorbonnes sur un collecteur sive, agressive ou toxique. Le (ou les)
unique est acceptable, mais peut pré- ventilateur(s) d’extraction du plenum
senter, pour ce qui est de la prévention doi(ven)t être surveillé(s) par un sys-
쐌 un épurateur à gaz ou un filtre à des risques professionnels, les incon- tème avertisseur de défaillance.
particules ainsi que leurs dispositifs de vénients suivants :
contrôle (voir encadré 4) ; 쐌 risque de refoulement des polluants L’ensemble du dispositif d’extraction
쐌 un récupérateur de chaleur (voir vers les sorbonnes à l’arrêt lorsqu’elles doit être étudié de façon à pouvoir
encadré 5). ne sont pas équipées de clapets anti- dépasser le débit maximal prévu à l’ins-
retour ; tallation d’au moins 10 %.
L’installation doit respecter simulta- 쐌 risque d’explosion9, d’agression
nément les prescriptions de sécurité chimique ou de création de mélanges
relatives à tous les éléments constitutifs toxiques dû aux mélanges de polluants
du dispositif d’extraction. en provenance de plusieurs sorbonnes ;
쐌 impossibilité de prévoir à l’étude de 9 Cette contre-indication s’applique tout particulière-
ment aux sorbonnes dédiées à l’emploi d’acide per-
En fonctionnement, la partie du l’installation, et difficulté de connaître chlorique.
conduit d’extraction située dans le bâti-
ment doit être sous pression statique
négative, ce qui nécessite le montage Cheminées
du ventilateur à l’extérieur du bâtiment,
en toiture ou le plus en aval possible du
réseau d’extraction. Si cette disposi- Ventilateurs
tion ne peut être respectée, une atten-
tion particulière doit être portée à
l’étanchéité du conduit. Une solution
Air extérieur Plenum Air extérieur
alternative consiste à disposer le
conduit de refoulement à l’extérieur des
bâtiments.
ENCADRÉ 6
Locaux à risque d’explosion et sorbonnes
Les articles R 4227-42 à R 4227-54 et R 4216-31 du Code du travail préci- La délimitation des zones correspond à une démarche d’évaluation des
sent les prescriptions minimales visant à améliorer la protection en ma- risques de la part du chef d’entreprise utilisant la sorbonne. Des mesures
tière de sécurité et de santé des travailleurs susceptibles d’être exposés au de prévention doivent être prises en conséquence, la priorité devant aller
risque d’atmosphères explosives. à la réduction du risque à la source, donc à la mise en place de mesures
Ils prévoient, entre autres, une classification des emplacements où des (ventilation, encoffrement… ) permettant de déclasser la zone considérée
atmosphères explosives peuvent être présentes ainsi que les conditions à ou d’en diminuer le volume.
respecter dans chacun d’entre eux.
Une sorbonne étant par nature un équipement de travail utilisé par un
Dans la suite de cet encadré, on s’intéressera plus particulièrement au opérateur en quasi-permanence, disposer une sorbonne dans un local
risque d’explosion de vapeurs inflammables, de solvants par exemple. classifié en zone 0 ou 1 est à proscrire du point de vue de la prévention des
risques professionnels. Une sorbonne installée en zone 2 devra être de ca-
Les zones à risque d’explosion sont des volumes ainsi définis : tégorie 3, sachant que l’idéal est d’installer les sorbonnes hors zone.
Zone 0 : emplacement où une atmosphère explosive consistant en un
mélange avec l’air de substances inflammables sous forme de gaz, de va- Les règles de construction d’un équipement de catégorie 3 sont
peur ou de brouillard est présente en permanence, pendant de longues pé- strictes. En ce qui concerne une sorbonne, il faut en particulier veiller :
riodes ou fréquemment. 쐌 à utiliser du matériel électrique (tableau de commande, prises, venti-
Zone 1 : emplacement où une atmosphère explosive consistant en un lateurs, contrôleur de débit, éventuel moteur de la façade mobile… ) de ca-
mélange avec l’air de substances inflammables sous forme de gaz, de va- tégorie 3 ;
peur ou de brouillard est susceptible de se présenter occasionnellement en 쐌 à ce que les dispositifs mobiles (façade mobile dans sa glissière et
fonctionnement normal. son parachute… ) ne puissent pas générer de source d’inflammation
Zone 2 : emplacement où une atmosphère explosive consistant en un (échauffement mécanique, électricité statique, température de sur-
mélange avec l’air de substances inflammables sous forme de gaz, de va- face…) ;
peur ou de brouillard n’est pas susceptible de se présenter en fonctionne- 쐌 à ce que tous ses éléments constitutifs ainsi que les gaines d’éva-
ment normal ou n’est que de courte durée, s’il advient qu’elle se présente cuation soient conducteurs et reliés à la terre par un ensemble de disposi-
néanmoins. tifs assurant leur équipotentialité (tresses, par exemple). La mise à la terre
des différents éléments devra être régulièrement vérifiée.
La délimitation des zones à risques d’explosion est de la responsabilité
du chef d’entreprise utilisant la sorbonne et répond à un double objectif : Les éventuels meubles sous sorbonnes doivent répondre aux mêmes
쐌 limiter l’étendue de ces zones ; exigences.
쐌 mettre en place et utiliser un matériel, notamment électrique, adapté
et conforme au décret n° 96-1010 du 19 novembre 1996 qui prévoit 3 caté- Pour s’assurer qu’une sorbonne répond bien aux critères de la catégo-
gories de matériels en fonction des zones dans lesquelles ils peuvent être rie 3, son fabricant pourra utilement se rapprocher d’un organisme spé-
placés. cialisé dans la certification de ce type de matériel.
Zone ATEX 0 1 2
Catégorie de matériel 1 2 3
15
TABLEAU 2
5.3. Emplacement Distances minimales conseillées
de la sorbonne
Emplacements Distance (m) voir figure 7
Pour éviter que les courants d’air pro- Entre l’écran de la sorbonne et :
duits par les activités développées
쎱 une voie de circulation habituelle 1 a
dans le local (manipulations, circula-
tion, aspiration des autres systèmes de 쎱 une paillasse parallèle à la sorbonne et utilisée
1,4 b
par le même opérateur
captage...) aient une influence néfaste
sur le fonctionnement des sorbonnes, 쎱 un mur opposé (ou autre obstacle à l’écoulement de l’air) 2 c
on peut se baser sur les recommanda- 쎱 l’écran d’une autre sorbonne 3 d
tions du tableau 2 et de la figure 7, sans
쎱 une porte dans un mur perpendiculaire à la sorbonne 1 e
pour cela les considérer comme des
obligations absolues, mais plutôt Entre l’extrémité de la sorbonne et :
comme des conseils susceptibles d’as-
쎱 un mur ou autre obstacle perpendiculaire à la sorbonne 0,3 f
surer les chances maximales de bon
fonctionnement. 쎱 une colonne placée en avant du plan de l’écran 0,3 g
LÉGENDE
a) Distance entre e) Porte dans mur
sorbonne et zone S perpendiculaire S Zone de protection
de passage habituel de la sorbonne
S
1m (surface dans
1m laquelle l'écoulement
ne doit être perturbé
par personne d'autre
que l'opérateur)
b) Distance entre f) Distance entre
sorbonne et paillasse S Pa sorbonne et mur S 0,3 m
opposée (sans zone perpendiculaire
de passage habituel) Pa Paillasse
1,4 m
0,3 m
P
Voie de passage
c) Distance entre g) Distance entre
sorbonne et mur S sorbonne et pilier S
opposé placé en avant P Pilier
de l'écran
2m
3m Opérateur
i) Paillasse
adjacente S
1m
Pa
TABLEAU 3
Enfin, la possibilité qu’une explosion Seuils recommandés à la réception.
ou un incendie se déclare dans une sor-
bonne n’est pas à écarter. En consé- Paramètre mesuré Unité Essai de réception
quence, une sorbonne ne doit pas être Confinement ϕ1 ppm SF6 < 0,1
installée sur le trajet de sortie d’urgence
du personnel. Vitesse d’air frontale m.s-1 ≥ 0,4
6. Réception que, pour les sorbonnes classiques, les 쐌 Maintenir l’écran baissé après une
vitesses d’air frontales sont supérieures phase de dégagement des polluants en
à 0,4 m/s en chaque point. laissant la ventilation fonctionner
La mise en service de la sorbonne est Dans le cas contraire, le débit d’air jusqu’à la purge de la sorbonne.
l’occasion pour l’utilisateur de vérifier si extrait devra être ajusté et les vitesses à 쐌 Limiter les quantités de produits
les fournitures du fabricant et de l’instal- nouveau mesurées. manipulés.
lateur sont conformes aux termes du mar- Les seuils d’acceptation regroupés 쐌 Limiter le dégagement de polluants
ché passé et de dresser l’état de qualité au tableau 3 sont identiques à ceux de dans l’atmosphère à la source, en main-
initial de la sorbonne qui fournira la réfé- l’essai de type. tenant les récipients fermés ou en ins-
rence pour estimer les dérives futures tallant un laveur d’air sur les manipula-
(article 2 de l’arrêté du 8 octobre 1987). L’établissement de la référence tions qui le nécessitent.
consiste à consigner dans les procès- 쐌 Éviter la génération des polluants à
À côté de l’examen du matériel et des verbaux des essais de réception les grande vitesse.
documents qui l’accompagnent, l’essai valeurs de vitesses d’air frontale en 쐌 Placer les points de génération des
de réception du matériel constitue chaque point permettant l’obtention du polluants à une distance (repérée sur
l’opération la plus importante de la niveau de confinement satisfaisant. le plan de travail) qui ne soit pas infé-
phase de mise en service. L’essai de Pour les sorbonnes classiques, ces rieure à 15 ou 20 cm du plan de l’ouver-
réception est effectué sur la sorbonne valeurs doivent être systématiquement ture.
installée dans son local et vide de tout supérieures ou égales à 0,4 m/s. Ces 쐌 Placer la zone de génération des
montage ou matériel, par l’installateur procès-verbaux doivent figurer dans la polluants le plus bas possible dans le
ou sous sa responsabilité s’il fait appel à notice d’instructions établie en applica- volume de travail, de façon à favoriser
une entreprise spécialisée. tion de l’article R 4212-7 du Code du tra- l’entraînement des polluants par la
La méthode utilisée pour l’essai de vail et de l’arrêté du 8 octobre 1987. fente inférieure du plenum d’extraction
réception doit correspondre aux objec- et éviter leur dissémination dans la par-
tifs visés, qui sont de deux ordres : véri- tie supérieure du volume de travail, où
fication de la fourniture et établissement règne un écoulement tourbillonnaire
de la référence. 7. Exploitation susceptible de provoquer la fuite des
polluants par l’ouverture.
La vérification de la fourniture À l’instar des mauvaises conditions 쐌 Limiter les sources chaudes qui per-
consiste à comparer l’efficacité initiale d’installation dans les locaux, le non- turbent l’écoulement de l’air dans la sor-
de la sorbonne à son efficacité nominale respect des bonnes pratiques peut bonne.
annoncée par la documentation com- contribuer à réduire l’efficacité de confi- 쐌 Éviter d’encombrer inutilement le
merciale du fabricant. Ces deux gran- nement des sorbonnes et à accroître volume de travail afin de ne pas pertur-
deurs doivent donc s’exprimer de la l’exposition des opérateurs. Par ailleurs, ber l’écoulement de l’air dans la sor-
même façon, en termes d’efficacité de l’entretien préventif et le contrôle pério- bonne.
confinement, et les méthodes d’essai dique des sorbonnes sont à la base de 쐌 Manipuler avec des gestes calmes ;
doivent être semblables. La méthode de leur fiabilité. organiser la manipulation pour éviter les
mesure de l’efficacité de confinement entrées et sorties répétées des bras
est décrite au chapitre 2.3 de l’annexe 1. dans la sorbonne.
La comparaison avec les exigences du 7.1. Règles d’usage 쐌 Aménager le poste de travail de
cahier des charges peut, en cas de façon que l’opérateur n’ait pas à intro-
non-respect, conduire l’utilisateur à Il s’agit de règles simples et de bon duire la tête dans l’enceinte pendant les
réclamer des modifications, suivies de sens qui devraient être appliquées natu- manipulations.
nouveaux mesurages, jusqu’à la satis- rellement par les opérateurs. On citera 쐌 Nettoyer et ranger le plan de travail
faction de ses exigences. notamment: en fin de manipulation.
쐌 Réduire la surface de l’ouverture
Outre la satisfaction à la spécification au strict minimum compatible avec le On rappellera enfin qu’une sorbonne
de confinement, il convient de s’assurer déroulement de la manipulation. doit être considérée comme un poste de
17
Annexe
Méthodes d’essai
Description et commentaires
- Exploration du champ
des vitesses dans le plan 7.5 5.5 6.3
de l’ouverture
Leurs méthodes d’évaluation, décrites 2.2 Détermination de la vitesse contrôles périodiques, les conditions de
dans les normes NF EN 14175-3 et 4, d’air frontale mesurage doivent être entièrement
sont explicitées ou commentées aux décrites et les plus similaires possibles.
paragraphes 2.2 à 2.3 et des précisions La mesure de la vitesse d’air frontale
sont fournies sur l’interprétation des a pour objectif de vérifier le profil de la À titre d'exemple, les caractéristiques
résultats. vitesse d’air dans l’ouverture de la sor- suivantes du fonctionnement de la sor-
bonne. bonne et de la ventilation du local peu-
Le nouveau paramètre « robustesse Seule la composante horizontale est vent être utiles à la description des
du confinement », proposé tant pour prise en compte. conditions de mesurage :
l’essai de type que pour les essais de 쐌 situation de la sorbonne dans le
qualification, est censé permettre d’ap- Pour la réception ou la qualification local ;
précier la tenue des performances de de la sorbonne, il s’agit d’une méthode 쐌 position de l’écran, dimensions de
confinement de la sorbonne à des per- complémentaire à la mesure directe de l'ouverture de la sorbonne ;
turbations aérauliques. En fait, une l’efficacité de confinement qui permet 쐌 indication de l’éventuel dispositif
étude de l’INRS [20] a montré que ce d’établir une grandeur de référence de mesure du débit extrait ;
paramètre n’est ni répétitif, ni discrimi- représentative de l’efficacité initiale de 쐌 marche ou arrêt des sorbonnes et
nant (voir § 2.4). Ce test est donc inutile la sorbonne. Lors des contrôles de rou- des autres dispositifs de captage du
car un résultat «satisfaisant» dans la tine, cette mesure est un substitut à la local ;
notice constructeur n’apporterait mesure directe de l’efficacité de confi- 쐌 position des entrées d’air de com-
aucune garantie à l’utilisateur. nement et aide à repérer des dérives pensation, ouverture ou fermeture des
éventuelles par rapport à la situation portes et fenêtres du local ;
Les quatre derniers paramètres sont initiale. 쐌 régime de fonctionnement de la
brièvement évoqués aux paragraphes ventilation du local (compensation, cli-
2.5 à 2.8. On notera que le mesurage du matisation) ;
2.2.1 Appareillage
débit d’air extrait et de la perte de 쐌 conditions ambiantes du local (tem-
charge de chaque sorbonne doit être Pour l’essai de type, de qualification pérature, pression, hygrométrie), diffé-
effectué annuellement conformément ou de réception, l’anémomètre doit pos- rence de pression entre le local et son
aux exigences réglementaires (article séder les caractéristiques minimales environnement.
R 4222-20 du code du travail et arrêté du suivantes :
8 octobre 1987). 쐌 capteur directionnel aux dimen- Les essais de type, de qualification et
sions les plus réduites possibles de de réception sont effectués sorbonne
façon que le point de mesure soit bien vide. Pour les essais de routine, l’en-
2.1 Visualisation des flux d’air défini (les capteurs à micromoulinet combrement de l’espace de travail à
dans le local sont, par exemple, exclus) ; l’intérieur de la sorbonne devra être
쐌 seuil de mesure 울 0,20 m.s-1 ; décrit. S’il est jugé préjudiciable à l’effi-
L’essai consiste à évaluer qualitati- 쐌 incertitude de mesure 울 0,02 m.s-1 + cacité de la sorbonne, le mesurage ne
vement le schéma d’écoulement d’air à 5 % de la vitesse mesurée ; sera effectué qu’après le retour à des
proximité de la surface d’ouverture de la 쐌 dispositif de compensation de la pratiques plus raisonnables.
sorbonne. Pour visualiser les flux d’air, température ;
un traceur visible (fumigène) est généré 쐌 possibilité d’enregistrement du
2.2.3 Mode opératoire
en direction du plafond. signal pour analyse ultérieure ou fonc-
tionnalité de calcul de la moyenne et de Lors des mesures, l’ouverture de la
Cet essai s’applique : l’écart-type d’une série de mesures sur façade mobile est réglée à 500 mm, ou à
쐌 lors des essais de réception ou de une période donnée. sa valeur maximale si celle-ci est infé-
qualification de la sorbonne, pour véri- rieure (hauteur de l’ouverture pour les
fier qu’il n’y a pas de perturbations cau- Dans l’état actuel de la technique, écrans à manœuvre verticale, ou lar-
sées, par exemple, par l’air de compen- seuls les anémomètres thermiques geur pour les écrans à manœuvre hori-
sation de la pièce ; conviennent. zontale).
쐌 lors des contrôles de routine, dans
le but de repérer des dérives éventuelles Les mesures sont effectuées selon un
2.2.2 Conditions de mesurage
par rapport à la situation initiale. maillage du plan de mesure intérieur.
Comme le but du mesurage est de Le nombre de points de mesure dépend
Cette visualisation doit être effectuée comparer ou de faire correspondre la de la largeur de la sorbonne. La norme
dans des conditions représentatives du vitesse frontale initiale et l'efficacité de NF EN 14175-3 précise la façon de déter-
travail habituel ; des éléments à prendre confinement dans le cas de l'essai de miner les positions des points de
en compte sont recensés au paragraphe réception ou les vitesses frontales mesure et leur nombre (voir tableau et
2.2.2. actuelles et initiales dans le cas des figure page 21).
21
La norme prévoit que la composante 2.3 Essai de confinement gaz traceur dans le plan d’ouverture de
de la vitesse perpendiculaire au plan de la façade (plan de mesure intérieur).
mesure soit mesurée à des intervalles Pour l’autre, proche de l’ex-norme DIN
2.3.1 Principe
réguliers inférieurs ou égaux à une 12924-1, les prélèvements sont effec-
seconde pendant une période minimale Le principe de la mesure consiste à : tués 50 mm devant la façade (plan de
de 60 secondes. Le nombre de mesures 쐌 générer à des emplacements spé- mesure extérieur) avec ouverture et fer-
est le facteur déterminant. Pour les ané- cifiés du volume de travail de la sor- meture de la façade au cours de l’essai.
momètres délivrant un signal à une fré- bonne un gaz traceur à un débit connu ; Tous les prélèvements sont collectés et
quence inférieure, il conviendra d’allon- 쐌 prélever l’atmosphère à des empla- mélangés avant analyse.
ger la durée de mesurage. cements spécifiés d’un plan de mesure.
La première option conduit a déter-
Que l’essai soit de type, de qualifica- miner les fuites potentielles de subs-
2.2.4 Analyse des données
et résultats tion ou de réception, il est effectué sor- tances chimiques s’échappant par l’ou-
bonne vide. verture. On pourrait en première
En chaque point de mesure, sont cal- Deux méthodes sont proposées dans analyse estimer que la seconde permet
culés la moyenne temporelle et l’écart- la norme NF EN 14175-3 pour mesurer de mieux refléter la réalité subie par les
type des mesures de la composante le confinement. L’une, proche de la opérateurs car elle conduit à déterminer
horizontale de la vitesse d’air. On trou- méthode de l’ex-norme XP X 15-203, pré- les fuites effectives. En fait, en raison de
vera au paragraphe 4.2 du guide les voit des mesures de concentration en la dilution rapide avec l’air aspiré du
valeurs minimales de vitesse d’entrée
recommandées.
En chaque point de mesure, la com- Nombre de points de mesure des vitesses d’air frontales.
paraison de l’écart-type à la moyenne Nombre de points Largueur sorbonne l (mm)
permet d’apprécier la stabilité tempo-
6 l ≤ 610
relle de l’écoulement d’air.
9 610 < l ≤ 1 010
100 315
100
Ouverture de travail
15 12 9 6
3
150
500
14 11 8 5
2 150
13 10 7 4
1
100
local et du mélange de tous les prélève- Un seul injecteur de gaz d’essai est même ordre, dérive du signal) ; il est
ments, on observe un abaissement des disposé en alignement et en retrait de donc recommandé d’adopter la valeur
concentrations de traceur tel qu’il n’est 150 ± 5 mm du centre de la grille de 25 ppb.
plus possible de parvenir à une discri- d’échantillonnage comme indiqué sur
mination des sorbonnes quant à leurs la figure ci-dessous. L’injection, verti- Il convient de veiller à limiter l’enri-
performances de confinement. cale, est effectuée à un débit de 2 l/min. chissement de la concentration rési-
Les prélèvements sont réalisés dans le duelle de gaz traceur dans le local,
La méthode dans le plan de mesure plan d’ouverture au moyen d’un groupe notamment en rejetant à l’extérieur les
intérieur est donc vivement recomman- de neuf sondes d’échantillonnage dis- gaz en sortie d’analyseur. Le seuil de
dée et sera la seule considérée ci-après. posées comme ci-dessous. concentration résiduelle en SF6 recom-
mandé est de 25 ppb.
La norme demande un temps de
2.3.2 Caractéristiques du local
où sont effectués les essais réponse du système d’analyse inférieur
2.3.4 Mode opératoire
à 15 s. Ce temps de réponse court
L’essai de type est réalisé dans un nécessite d’avoir un débit d’échan- Lors des mesures, l’ouverture de la
local où les conditions aérauliques tillonnage adapté et d’optimiser l’en- façade mobile est réglée à 500 mm ou
d’environnement de la sorbonne sont semble du dispositif de prélèvement. à sa valeur maximale si celle-ci est
maîtrisées (§ 4, NF EN 14175-3). Cependant, il faut veiller à ne pas per- inférieure (hauteur de l’ouverture pour
turber l’aéraulique du système à l’en- les écrans à manœuvre verticale ou
Les essais de réception ou de qua- droit des points de prélèvement. On limi- largeur pour les écrans à manœuvre
lification (NF EN 14175-4) sont réalisés tera donc la vitesse d’air à l’entrée des horizontale).
dans le local où la sorbonne est instal- sondes d’échantillonnage à 0,1 m/s (soit Le nombre de points de prélèvement
lée. Toutes les informations utiles à la un débit total inférieur à 17 l/min). On dépend de la largeur de la sorbonne. La
description du fonctionnement de la notera qu’une pompe de prélèvement norme NF EN 14175-3 précise la façon
sorbonne et de la ventilation du local auxiliaire peut-être nécessaire pour cer- de déterminer leurs positions et leur
doivent être notées, en particulier tains analyseurs. nombre (voir tableau et figure page 23).
celles recensées au § 2.2.2 dans le
cadre des mesures de vitesses d’air.
Analyse de l’atmosphère 2.3.5 Analyse des données
et résultats
Le seuil de détection de l’analyseur de
2.3.3 Appareillage
gaz (et de son dispositif d’enregistre- Pour chaque point de prélèvement,
Injection et prélèvement ment associé) spécifié dans la norme une concentration moyenne ϕ1 du gaz
du gaz traceur NF EN 14175-3 est de 10 ppb alors qu’il traceur est calculée, après stabilisation
est de 25 ppb dans la partie 4 de cette du signal, sur une période d’essai de
Le gaz d’essai est un mélange de 10 ± même norme. En sus du souci de cohé- 300 s (voir diagramme page 23). S’agis-
1 % en volume d’hexafluorure de soufre rence, le seuil de 10 ppb est technique- sant d’une concentration de gaz, le
(SF6) dans de l’azote (N2). ment difficile à respecter (résolution du résultat s’exprime en fraction de
10 à 15 mm
20 à 25 mm
150 ± 5 mm
5 4 1
30
30 130
Cotations en mm 1 460
50
40
35
Concentration en SF6 (ppb)
30
25
20
15
10
volume, soit en ppm. Conformément aux 2.4 Essai de robustesse Pour les essais de type, la seule
spécifications de la norme XP X 15-206, du confinement méthode retenue par la norme NF EN
le seuil de 0,1 ppm1 doit être respecté : 14175-3 est la mesure de pression diffé-
ϕ1 울 0,1 ppm. rentielle d’un organe déprimogène
2.4.1 Principe
inséré dans le conduit d’extraction (EN
L’obtention d’un degré de confine- Cet essai est censé permettre, lors ISO 5167-1). Il est bien évident que la
ment satisfaisant a un coût (énergé- des essais de type ou de qualification, détermination du champ des vitesses
tique et financier) lié au débit d’air de vérifier le maintien du confinement dans une section du conduit a tout
extrait Q qu’il convient d’introduire dans de la sorbonne face à une perturbation autant de valeur, que la vitesse soit
les locaux et de traiter thermiquement aéraulique. mesurée directement par un anémo-
(chauffage en hiver, éventuellement Pour simuler la perturbation causée mètre ou via la pression dynamique par
refroidissement en été). Le coefficient par le passage d’une personne devant la tube de Pitot. Pour l’essai de réception,
de confinement CF1 est un critère sorbonne ou par des courants d’air, une la mesure en conduit est également pro-
optionnel défini dans la norme NF EN plaque rectangulaire est déplacée posée dans la partie 4 de la norme avec
14175-3. Il fait intervenir le débit de tra- devant la façade de la sorbonne à une une référence normative à l’ISO 5221.
ceur q au numérateur, le produit du vitesse de 1 m.s-1. Celle-ci décrit des méthodes allégées
débit d’air extrait Q et de la concentra- Dans le même temps, le gaz traceur par rapport à celles de la norme EN ISO
tion ϕ1 au dénominateur. est généré dans le volume de travail de 5167-1.
À l’instar des autres paramètres, la sorbonne. La robustesse du confine-
aucun seuil n’est indiqué dans la norme. ment est évaluée en mesurant la fuite Une méthode alternative est propo-
Comment interpréter ce critère au cas de gaz traceur consécutive aux allers- sée consistant à mesurer la vitesse d’air
où il apparaîtrait dans la notice tech- retours de la plaque par des prélève- frontale dans l'ouverture de la façade.
nique d’un constructeur ? ments d’atmosphère dans le plan de Afin d’éviter toute entrée parasite pou-
Ce coefficient ne constitue pas une mesure extérieur situé 5 cm en amont vant être source d’erreur dans l’estima-
caractéristique intrinsèque de la sor- de la façade. tion du débit et pour que la totalité de
bonne puisque sa valeur est fortement l’air extrait passe bien par l’ouverture, il
dépendante des conditions d’installa- est nécessaire de s’assurer d’une étan-
2.4.2 Pertinence du paramètre
tion (débit d’air extrait). chéité correcte de la sorbonne.
Des mesurages de la robustesse du
De plus, le débit de traceur étant fixé, confinement ont été effectués par Une troisième méthode dite « mé-
ce coefficient est d’autant plus grand l’INRS sur une sorbonne dont le niveau thode de la pression différentielle » est
que le produit Q x ϕ1 est faible. La seule de confinement satisfait au critère fixé proposée. Elle ne pourra être réalisée
connaissance de CF1 ne permettrait par la norme XP X 15-206. Il s’avère que, que sur des sorbonnes équipées de
donc pas de comparer des équipe- pour des vitesses d’air frontales variant points de référence spécifiés par le
ments entre eux, puisqu’une valeur éle- de 0,30 à 0,70 m/s, les résultats ne sont constructeur. Le débit sera alors estimé
vée peut provenir soit de faibles valeurs pas reproductibles et ne permettent d’après des abaques fournis par le
de ϕ1, ce qui ne peut que satisfaire le aucunement de différencier les situa- constructeur.
préventeur, soit d’une forte réduction tions. En effet, quelle que soit la vitesse,
du débit d’air. En poussant le raisonne- la concentration moyenne en traceur Pour les essais de routine, une autre
ment à l’extrême, à débit nul, CF1 ten- reste très faible (≤ 70 ppb). Les pics de méthode est proposée avec une ouver-
drait vers l’infini. concentration élevés observés en-des- ture de la façade mobile à 100 mm. Cet
sous de 0,4 m/s restent par ailleurs infé- essai ne peut pas être retenu, car les
Il est donc impératif que le construc- rieurs aux valeurs-seuil de confinement erreurs générées par ce type de mesure
teur de sorbonne, comme le spécifie la actuellement retenues en Allemagne sont trop importantes.
norme, communique les valeurs de [20].
ϕ1 afin de les comparer au seuil de
0,1 ppm. 2.6 Efficacité du renouvellement
2.5 Débit d’air extrait d’air