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BÉTON ARMÉ

DALLAGES
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DISPOSITIONS DANS LES CAS COURANTS

Locaux industriels - Justifications selon le


DTU 13.3 « DALLAGES »

RÉSUMÉ
Ce fascicule commente les principes de calcul des dallages industriels selon l’annexe C du
DTU 13.3 « DALLAGES » et de la révision de 2006 (l’annexe C a été reprise). Les justifications
deviennent complexes et ne sont plus abordables par de simples calculs comme avec les règles
professionnelles. Il fait l’objet du logiciel DALLAGE de la BLQ.

SOMMAIRE

1. AVERTISSEMENT 2
2. DOMAINE D’APPLICATION 2
3. CALCUL DES TASSEMENTS DANS LE CORPS D’UN DALLAGE 2
2.1 Principes 2
3 CAS DES CHARGES EN ANGLES OU EN BORDURES 6
3.1 Cas des charges en angles 6
3.2 Cas des bordures 9
ATTENTION 9
3.3 Valeurs admissibles des tassements 10
4. CALCUL DES CONTRAINTES DANS LE CORPS D’UN DALLAGE 10
4.1 Sollicitations sous charge concentrée en partie courante 10
4.2 Sollicitations sous charge concentrée en angle 11
4.3 Sollicitations sous charges concentrées en bordure de dalle 12
4.4 cas des charges uniformément répartie 13
4.5 Contraintes dues au retrait linéaire 13
4.6 les goujons 13
5. RÉSISTANCE À LA TRACTION DE RÉFÉRENCE DU BÉTON 14
6. COMBINAISONS 14
7. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES RELATIVES AUX ARMATURES 16
8. APPLICABILITÉ DU FASCICULE HORS DU TERRITOIRE
FRANÇAIS 16
9. BIBLIOGRAPHIE 16
Locaux industriels – Justifications selon le DTU 13.3 « DALLAGES »

1. INTRODUCTION
Ce fascicule fait l’objet du logiciel de la BLQ « DALLAGE ».
2. DOMAINE D’APPLICATION
Dans ce fascicule, seuls les dallages proprement dits sont traités.
Ce fascicule traite les règles de calcul des dallages industriels relevant de la partie 1 tels que :
- Les locaux industriels (les usines, ateliers, entrepôts, laboratoires) ;
- Les surfaces commerciales, halls et assimilés dont la surface excède 1000 m².
Ne sont notamment pas visés par la partie 1 du DTU 13.3 relatif aux dallages industriels :
- les dallages préfabriqués, précontraints, de types routiers ou aéroportuaires, de patinoire ;
- les dallages non armés supportant un ensemble de charges concentrées créant, sur le polygone
enveloppant les centres d’application de chaque charge, à une distance de 4 fois l’épaisseur du
dallage, une charge moyenne supérieure à 80 kN/m² ;
- les parties de dallages concernés par des équipements générateurs de vibrations, de chocs ;
- les dallages soumis à des charges mobiles sur des roues exerçant des pressions supérieures à
7,5 MPa, notamment dans le cas de roues à bandage métallique.
3. CALCUL DES TASSEMENTS DANS LE CORPS D’UN DALLAGE
3.1 Principes
L’ approche du DTU 13.3 n’est plus basée sur la connaissance d’un module de réaction du sol, mais
sur les modules d’élasticité des couches de sol rencontrées.
Le DTU retient la méthode de Mr Boussinesq qui permet d’évaluer le tassement en un point
quelconque du à une charge concentrée appliquée sur une zone circulaire de diamètre donné.
NOTE : Une charge est concentrée si la plus grande dimension de son impact sur le dallage est inférieure à D eq / 8.

La méthode d’évaluation proposée repose sur deux notions :


- Le diamètre d’impact équivalent, noté Deq , égal à celui d’une zone de support circulaire qui,
soumise à l’application directe d’une charge uniformément répartie q, subit en son centre un
tassement identique à celui provoqué sur le dallage par une charge concentrée d’intensité Q égale
à la résultante de cette charge répartie ;
- Le module conventionnel de réaction du support, noté KDeq, égal au rapport entre la pression
uniformément répartie q sur la zone de support de diamètre Deq et le tassement en son centre.
De ces définitions résulte le tassement sous une charge concentrée Q en partie courante :
w = 4.Q / (.Deq².KDeq) = q / KDeq FOR.1
Le tassement d’une plaque béton infinie,d’épaisseur H et de coefficient de poisson , sur sol
élastique de raideur K, au droit d’une charge concentrée Q, est donné par la relation de
BOUSSINESQ :

Q 12 ( 1- ² )
w= FOR.2
3
8 E b .H .K
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L’incidence mineure du coefficient de Poisson du béton pouvant ici être négligée, on obtient :

w = 0,43.Q/(Eb.H3.K ) 1/2 FOR.3


Le tassement d’une zone de support circulaire de diamètre D et qui est soumise à l’application
directe d’une charge uniformément répartie q a pour valeur :

w = q / K = 4 Q / p .D2.K FOR.4
Le diamètre équivalent Deq, qui rend égaux ces deux tassements s’exprime en posant K= KDeq par :

Deq = 1.72 ( Eb.H3 / KDeq)1/4 FOR.5


3.1.1 CAS D’UN SUPPORT HOMOGÈNE
Le tassement au centre d’une zone de support de diamètre Deq soumise à la charge répartie q, peut
s’exprimer en fonction de Es et s ou Es représente le module de Young du sol fourni par le bureau
de sol, module qui s’obtient à partir du module pressiométrique Ep et s le coefficient de poisson.
Ep
Le module de Young est lié au module pressiométrique par la relation  = avec  le coefficient
Es
de structure variable selon que le matériau est surconsolidé ou remanié et de son degré de
fissuration (en règle générale, on a 2EpEs3Ep ). Retenir les valeurs basses des modules.
Attention, si le bureau de sol ne définit pas le sol indéformable en limitant le module de sol à la
dernière valeur du module préssiométrique connu, il y a lieu de retenir une couche infinie avec ce
dernier module.

w = q.(1 – s 2 ) Deq / Es FOR.6


par combinaison des expressions précédentes, avec s pris égal à 0,35, on obtient :

Deq = 1,97 H ( Eb/Es)1/3 FOR.7

KDeq = 0,58 ( Es/H ).(Es/Eb)1/3 FOR.8

Le tassement sous la charge concentrée Q a pour valeur :

w = 0,57 Q / (Eb.H3.Es2 ) 1/3 FOR.9


3.1.2 CAS D’UN SOL DONT LA RAIDEUR VARIE AVEC LA PROFONDEUR
La diversité des caractéristiques des différentes couches du support interdit tout calcul direct.
KDeq et Deq sont liés par l’expression :

1 / KDeq =  [ I(0,hi ) – I (0,bi) ) ] .(1 – si2 ) Deq / Es i FOR.10

Esi : module d’élasticité du sol constituant la couche i considérée,


si: coefficient de Poisson du sol de la couche (qui peut être pris égal à 0,35, valeur par défaut)
I(0,hi) et I (0,bi) sont les coefficients d’influence à la verticale du centre de l’aire de diamètre Deq
(correspondant à x=0), et aux profondeurs relatives zhi/Deq et zbi/Deq du haut et du bas de la couche
de sol d’indice i . Ces coefficients sont calculés, en fonction de chaque profondeur exprimée avec
Deq comme unité (z/Deq), à partir de la première colonne (x = 0) du tableau ci dessous.
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Tableau des coefficients d’influence


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En pratique on choisit une valeur arbitraire de Deq, (ex : Deq = 15 H ). Par la formule 10 on calcule
KDeq, que l’on reporte dans le second membre de Deq, (voir FOR 5), avec itération jusqu’à
convergence.
Le couple compatible (Deq, KDeq) ainsi obtenu permet de calculer le tassement au droit de la charge
concentrée Q par application de la formule 1.
Note 1 : Les coefficients d’influence I(x,z) (cf. tableau ) relatifs à un support homogène et à une zone
uniformément chargée de diamètre Deq représentent le rapport entre le tassement y(x,z) induit en un point de ce
support situé à la distance horizontale x du centre de cette zone chargée et à la profondeur z, exprimées avec
Deq pour unité, et celui y(0,0) en surface du support et au centre de cette zone.

Note 2: Attention, la règle qui consiste à retenir à partir d’un module de réaction Kw, un module de sol égal à
0,40.Kw n’est recevable que pour la couche support du dallage, c’est à dire les 20 ou 50 cm supérieur.
C’est à dire, retenir 0,4 x 50 = 20 MPa pour Es, mais sur une épaisseur de 20 à 50 cm et non sur 10 m sauf si
ce support est posé sur du rocher.

3.1.3 PROPAGATION DES TASSEMENTS


Dans le cas d’un support réel, le coefficient de propagation CP(x,0) du tassement induit au droit d’une charge concentrée en
un point distant de x, exprimé avec Deq pour unité, est :

n n

CP(x,0) = ∑
1
[I(x, hi) -I(x,bi)) / Esi] / ∑
1
[(I(0, hi) - I(0,bi)) / E si] FOR.12

hi : profondeur relative du toit de la couche d’indice i, exprimée avec Deq comme unité
bi : profondeur relative de la base de cette couche, exprimée avec D eq pour unité
I(x, z) : coefficients d’influence relatifs à un support homogène

Note : Les caractéristiques du dallage n’ont pas d’incidence significative sur les tassements au-delà d’une
distance à la charge concentrée égale à Deq. En deçà de cette distance, la raideur du dallage influe sur les
courbures découlant des coefficients de propagation relatifs au support, qui ne peuvent être utilisés pour le
calcul des contraintes.

3.1.4 TASSEMENTS SOUS CHARGES CONCENTRÉES MULTIPLES EN PARTIES COURANTES


En un point quelconque, le tassement dû à plusieurs charges concentrées est égal à la somme des
tassements propagés en ce point par ces charges.
n

w= ∑1
[wi . CP(xj,0)] FOR.13

wi : tassement provoqué par la charge concentrée d’indice i au droit de cette charge


xj : distance de chaque charge QJ au point de calcul P(unité de longueur: Deq)
Note 1: Les supports médiocres en profondeur amplifient les propagations de tassements et sont source de
nombreuses pathologies sous charges multiples.
Note 2: L’obtention des grandeurs Deq , KDeq , CP(xj,0) nécessite des logiciels comme « DALLAGE ».
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FIG.1 : DEFINITION DES COUCHES

2.1.6 CHARGES UNIFORMÉMENT RÉPARTIES


L’évaluation du tassement sous une charge répartie p peut se faire soit en appliquant un certain

nombre de charges P espacées au maximum de Deq /8 avec P= p D ² . C’est un peu fastidieux,
eq
4
On peut aussi se ramener à l’étude d’un tassement d’une zone de diamètre D’eq de l’impact
équivalent sous charge répartie d’une zone chargée de diamètre D, définie par :

D’eq= D + [2.Deq / (1+2,22,2D/Deq)]

Et pour module KDeq la valeur définie par :

1 / KDeq =  [ I(0,hi ) – I (0,bi) ) ] .(1 – si2 ) D’eq / Es


Note :Le tassement d’un support homogène2de module Es, sans dalle, soumis à la charge p répartie sur une
zone de diamètre D est égal à w = p.(1 – s ) D / Es
Note : Cette méthode suppose que le dallage est continu, la présence des joints aggrave les tassements et les
sollicitations. Il doit être tenu compte des effets des rotules provoqués au droit des joints.

3 CAS DES CHARGES EN ANGLES OU EN BORDURES


3.1 Cas des charges en angles
3.1.1 SOULÈVEMENT DES ANGLES
C’est la nouveauté du DTU 13-3. Sous l’effet du retrait, l’angle du dallage au bord du joint se soulève. La zone soulevée
est délimitée par la longueur Lsa définie ci dessous.

FIG 2 :LONGUEUR SOULEVEE


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La longueur de soulèvement à l'angle, suivant la bissectrice, est donnée par l'expression :

Lsa=Lsb
Avec Lsb =(0,0375.’’r.Ebv/)1/2 FOR.14
 : poids volumique du béton.
r = r (retrait hydraulique total)  1,1.t.10-5 (effet du gradient)

Le retrait hydraulique total est de l’ordre de 4.10-4

Note 1: cette définition du soulèvement est assez pessimiste puisqu’elle est basée sur un soulèvement d’une
dalle sur un support indéformable. Les auteurs de l’époque avait appliqué un coefficient correcteur de 0,6 à
cette longueur pour tenir compte de la souplesse du sol.
Des calculs plus fins ont été menés pour tenir compte de la présence du sol défini par son coefficient de réaction du sol
Kdeq. Il a été proposé de retenir la même longueur de soulèvement que les bordures
Note 2 : le retrait augmente lorsque la dimension des granulats diminue; si le diamètre nominal Dmax du plus
gros granulat est inférieur à 25 mm, la valeur du retrait doit être majorée de :
Dmax = 20 mm Dmax = 15 mm Dmax = 10 mm
+ 7% 13 % 30%
Note 3 : Pour un dallage t = C x H
Pour un dallage abrité du soleil C = 20°C / m, et pour un dallage non abrité C = 70 °C/m, soit t= 4°C s’il est
abrité, 14°C dans le cas contraire.
La flèche ascendante à l’angle d’une dalle sous l’effet du retrait différentiel et du gradient de
température vaut, en l’absence de charge :

wsa = 2wsb=2[(0,0675. Ebv . ''r ² /)-(1,975. .H.Lsb/ Esq).(2+3.U+2U²)] FOR.15

U=2,26Lsb/Deqv

H
Esq=7,645. Ebv. ( 3
Deqv )

On définit la charge Qs à l’angle annulant le soulèvement dû au retrait différentiel et au gradient de


température par :

QS =2 (0,17 r.Ebv.Esq/)Lsb FOR.16

3.1.2 CHARGE ÉQUIVALENTE AU SOMMET D’UN ANGLE DE DALLE ISOLÉ OU NON CONJUGUÉ
Le DTU admet que l’effet complémentaire, sur les déformations, des charges Q i disposées dans la
zone d’angle, à une distance di de l’angle, est équivalent à celui provoqué par la charge équivalente
Qe disposée au sommet de l’angle:

Qe =  Qi [ 1- (di / Lsa)] FOR.17

Attention di n’est plus défini comme la projection sur la bissectrice mais par sa distance au
sommet, soit r = x² + y² avec x et y les coordonnées de la charge.
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3.1.3 CHARGE ÉQUIVALENTE AU SOMMET D’UN ANGLE DE DALLE NON ISOLÉ CONJUGUÉ
Pour déterminer la charge Qe affectant un angle, la transmission de charge aux sommets des angles
adjacents sera prise en compte (diminution de 50%, de 30% ou de 15%), ainsi que les fractions de
charges Qe (20%, 10% ou 15%) qui proviennent de ces derniers.
Les calculs sont effectués sur celui des angles qui est le plus chargé.
 = 0,5  = 0,3  = 0,15

Q 0,15 0,15
Q 0,20 Q

0,20 0,10 0,15

Transmission à 3 angles adjacents Transmission à 2 angles adjacents Transmission à 1 angle adjacent

3 angles adjacents 2 angles adjacents 1 angle adjacent


 = 0,5  = 0,3  = 0,15
Soit 0,20 + 0,10 + 0,20 0,15 + 0,15 0,15
FIG.3 : TRANSMISSIONS DES CHARGES À TRAVERS LES JOINTS

Les coefficients  du tableau ci-dessous correspondent à la part de la charge Qe qui est transmise
aux angles adjacents, dans le cas de joints conjugués (Sinon,  = 0)

3.1.4 DÉFORMATION EN ANGLE


La déformation localisée complémentaire en angle de dalle s’ajoute à celles générales déterminées
dans le cas d’un dallage continu soumis à l’ensemble des charges.
• Cas Qe < Qs :
La flèche ascendante résiduelle au sommet de l’angle est évaluée à

war = wsa [1 – Qe / Qs] 2 FOR.18

• Cas Qe > Qs :
Le tassement complémentaire peut être évalué sous Qe – QS. :

wc = 6.wO (Qe - Qs) FOR.19

w0 (Qe - Qs) est le tassement calculé pour Qe - QS supposée appliquée sur le dallage continu.
Note1 : Il faut calculer aussi les déformations en supposant Qs = 0, puis de les cumuler avec celles générales.
Note 2 :Le majorant du tassement wc vaut 7 fois celui déterminé en partie courante sous Qe seule (7.wo(Qe))

Rappel: wsa = 2wsb=2[(0,0675. Ebv . ''r ² /)-(1,975. .H.Lsb/ Esq).(2+3.U+2U²)


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H
U=2,26Lsb/Deqv et Esq=7,645. Ebv. ( 3
Deqv )

3.2 Cas des bordures


3.2.1 SOULÈVEMENT DES BORDURES
Ce paragraphe concerne les charges situées sur une bande de dalle d’épaisseur H, parallèle au joint
correspondant à la largeur soulevée Lsb définies:

Lsb =(0,0375.’’r.Ebv/)1/2 FOR.20

Q2
Q3
Q1
d2
Ls b d3
d1

N o te : L e s t la d is ta n c e e n tre
L ch a rg es e xtr èm es pris es
en c o m p te

FIG.4 :CAS DES BORDURES

la valeur du soulèvement , en l’absence de charge :

wsb=[(0,0675. Ebv . ''r ² /)-(1,975. .H.Lsb/ Esq).(2+3.U+2U²) FOR.21

U=2,26Lsb/Deqv

H
Esq=7,645. Ebv. ( 3
Deqv )

la charge Qsb annulant le soulèvement est prise égale à :

Qsb =(0,17 r.Ebv.Esq/)[(2.Lsb)+(6.H)] FOR.22


ATTENTION
Dans la fig 4 (VOIR FIG 4), iL faut envisager tous les cas : la charge seule, deux charges ,les plus
proches et les plus éloignées et les trois charges

3.2.2 CHARGE ÉQUIVALENTE EN BORDURE DE DALLE NON CONJUGUÉE


L’effet complémentaire sur les déformations des charges disposées dans la zone de bordure est
équivalent à celui provoqué par la charge équivalente Qe disposée en bordure :

Qe = [6.H / (L+ 6.H)]. S.Qi [1 – di / Lsb)] FOR.23

L : voir schéma ci dessus


i : indice de la charge Qi considérée
Le maximum de Qe est obtenu par essais successifs correspondant à diverses valeurs de L.
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3.2.3 CHARGE ÉQUIVALENTE EN BORDURE DE DALLE CONJUGUÉE


Lorsque les deux bordures conjuguées sont chargées simultanément, les effets seront calculés en
considérant la moyenne maximale des charges équivalentes agissant sur chacune des bordures en
vis à vis sur la même longueur L.
Dans le cas de joints conjugués, la moitié de la charge équivalente Qe agissant sur une bordure est
transmise à la bordure adjacente ( = 0,5).

3.2.4 DÉFORMATION EN BORDURE


La déformation localisée complémentaire en bordure de dalle s’ajoute à celles générales
déterminées dans le cas d’un dallage continu soumis à l’ensemble des charges.
• Cas Qe < Qs :
La flèche ascendante résiduelle wrb sur le bord est évaluée à wrb = wsb . [1 – Qe / Qs] ²

Avec wsb =[(0,0675. Ebv . ''r ² /)-(1,975. .H.Lsb/ Esq).(2+3.U+2U²) FOR.21

• Cas Qe > Qs :
Le tassement complémentaire peut être évalué sous Qe – Qs :

wc = 2,5.w0 (Qe - Qs) FOR.25

w0 (Qe - Qs) est le tassement calculé pour Qe - Qs supposée appliquée sur le dallage continu .
Note :un majorant du tassement vaut 3,5 fois celui déterminé en partie courante.

3.3 Valeurs admissibles des tassements


• État limite de déformation verticale absolue du dallage
Cette déformation doit être inférieure ou égale à
(L1 / 2000) + 20 mm
L1 étant le plus petit côté du rectangle enveloppe de l’ouvrage.
• État limite de déformation verticale différentielle du dallage
Cette déformation doit être inférieure ou égale à
(L2 / 2000) +10 mm
L2 étant la distance entre les deux points considérés.

4. CALCUL DES CONTRAINTES DANS LE CORPS D’UN DALLAGE


4.1 Sollicitations sous charge concentrée en partie courante
NOTE PRÉLIMINAIRE : Sauf, le cas où les épaisseurs du dallage et du support déformable sont comparables,
le comportement de ce dernier n’est pas assimilable à celui de ressorts juxtaposés. En effet, une charge sur
une aire élémentaire de support provoque des tassements propagés sur des aires non chargées.
Une charge Qi génère en un point P situé à une distance x de celle ci, exprimée avec D eq comme
unité, un moment radial Mr(x) et un moment tangentiel Mt(x) par unité de longueur déterminés à
l’aide du tableau suivant :
Note : Les contraintes de traction ne sont plus fonction des surfaces d’impact des charges, ce qui évite les
ruses de « sioux » pour faire passer les dimensionnements retenus.
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• Variation des moments tangentiels et radiaux en fonction de la distance x

FIG.5 : VARIATION DES MOMENTS TANGENTIELS ET RADIAUX

Ces moments déterminent des contraintes principales de flexion :

σrx = 6.Mt(x) / H² et σtx = 6.Mr(x) / H²

• Moments radial et tangentiel : Courbes mr et mt sous Q

FIG.6 :COURBES DES MOMENTS

Note Les vecteurs « contrainte » sont perpendiculaires aux vecteurs « moment »

le logiciel « «DALLAGE » donne la contrainte radiale SXX (t) qui correspond à un moment d’axe tangentiel, et
une contrainte tangentielle SYY perpendiculaire.
4.2 Sollicitations sous charge concentrée en angle
4.2.1 SOLLICITATIONS SOUS CHARGES CONCENTRÉES EN ANGLE DE DALLE
- Cas où l’angle du dallage d’épaisseur H reste soulevé ( cas général où Qe  Qs )
Moment unitaire : m = Qe / 2 FOR.27
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Contrainte :

s = 6.m / H² FOR.28

- Cas où le sommet de l’angle vient en contact avec le support ( cas Qe > Qs)
Chaque charge Q indicée i, intervient pour sa valeur résiduelle Qci, qui majore le moment
précédemment obtenu :

Qci = Qi (1-)[1 – (Qs / Qe)] FOR.29

Moment unitaire complémentaire :

mc = (Qci / 2) . δ i FOR.30

Avec δi =1 – 1,64.(di / Deq) 1/2 FOR.31


1/2
cette formule n’est valable que si 1 – 1,64.(di / Deq) >0 € lorsque la charge est située au
delà de dcr, le logiciel retient un mc=0, mais conserve .le moment ms
Contrainte complémentaire :

σc = 6.(ms + mc) / H² avec ms = Qs/2 FOR.32

4.3 Sollicitations sous charges concentrées en bordure de dalle


4.3.1 SOLLICITATIONS
la charge Qs annulant les soulèvements d’un dallage d’épaisseur H

Qsb =(0,17 r.Ebv.Esq/)[(2.Lsb)+(6.H)]. FOR.33

Avec r= r (retrait hydraulique total)  1,1.t.10-5 (effet du gradient)

et Lsb =(0,0375.’’r.Ebv/)1/2

- cas général Qe  Qs :
Moment unitaire : m = (Qe / 2). Lsb / (3H + Lsb) FOR.34
NOTE Ce moment et la fissure qu‘il tend à provoquer sont parallèles au joint
Contrainte de calcul :€ s = 6.m / H²
- Cas Qe > Qs :
moment parallèle au joint :

m’ = 0,20 . (Qe – Qs) FOR.35

Contrainte (moment et fissure parallèles au joint) :

σ = 6. (ms + m’) / H² FOR.36

avec ms = Qs/2.[ Lsb / (3H + Lsb)]


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• Formule enveloppe
Dans les deux cas (Qe < ou > Qs), il est admis que le moment orthogonal au joint (fissure
orthogonale au joint) a pour enveloppe 0,32.Qe, la contrainte étant 1,92.Qe/H²

4.4 cas des charges uniformément répartie


Le moment enveloppe approché sous une charge uniforme q appliquée sur une bande de dallage de
largeur aléatoire a pour valeur :

M = 0,035.q. Deq² FOR.37

Cette valeur correspond à une largeur chargée de 0,7. Deq et à une distance entre joint de 1,65.Deq.
• Cas des sols homogènes
Dans le cas d’un support homogène : m = 0,134.q.H².(Eb/ Es) 2/3 FOR.38

 = 0,804.q. (Eb/ Es)2/3 FOR.39

Note: La formule donnant  est en général assez pessimiste par rapport à un calcul avec charges concentrées.
Cette contrainte est indépendante de l’épaisseur de la dalle:
Cette contrainte doit être appliquée autant pour la fibre supérieure que pour la fibre inférieure
La méthode générale consiste à simuler l’effet de charges réparties par des charges concentrées
distante de d avec d < DEq/8. Attention, l’influence de cette distance sur le résultat n’est pas si
négligeable qu’on peut le penser (5 à 8% sur des valeurs de d comprises entre 10cm et 40 cm).
COMMENTAIRE. Attention, les résultats sont relativement différents de ceux trouvés avec la formule
approchée, qui supposent que le dallage est libre au niveau des joints, ce qui n’est pas le cas avec les charges
ponctuelles.

4.5 Contraintes dues au retrait linéaire


La contrainte de traction dans le béton d’un dallage d’épaisseur H peut être évaluée ainsi :

r = 0,5.µ.L(p+.q) / H FOR.40
µ : coefficient de frottement dallage / support
égal à 0.5 avec couche de glissement du type 2 cm de sable
égal à 1.5 dans le cas d’un support lisse et fermé, non adhérent au béton
L : distance entre joints autorisant les retraits ( 2 x distance si une bordure est fixe),
p : poids du dallage par unité de surface,
q : charge moyenne d’exploitation répartie par unité de surface,
: rapport entre charges extrêmes durant une période d’exploitation de 3 mois (à défaut d’autre précision des
DPM,  =1/2 pour les dallages industriels.

4.6 les goujons


Diamètre minimum de calcul :

  0,1H FOR.41

Longueur minimale (répartie à égalité de part et d’autre du joint) :


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L  50 cm FOR.42

4.6.1 DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES


- ouverture du joint maximum autorisé : 15 mm
- Distance entre axes des goujons : 3 par mètre

5. RÉSISTANCE À LA TRACTION DE RÉFÉRENCE DU BÉTON


La contrainte de traction du béton calculée en flexion à l’état limite de service (ELS) sous la plus
défavorable des combinaisons d’actions définies ci-après, doit vérifier la condition :

 ELS  0,21. fc282/3 (= fctk,0,05 en notation Eurocode) FOR.43

Note 1 Pour fc28 = 25 MPa , cette expression conduit à  ELS  1,8 MPa.
Note 2 : Il est également possible de se référer à la valeur caractéristique de la résistance en traction par
fendage à 28 jours, (norme EN 206-1), lorsque l’on dispose des résultats de ce type d’essais. Dans ce cas, la
condition à satisfaire devient :

 ELS = 6 M / H 2  0,90 ft fendage 28 FOR.44


avec
H épaisseur du dallage
M moment de flexion à l’ELS par unité de longueur
fc28 résistance caractéristique en compression
fctk,0,05 résistance caractéristique en traction axiale (c’est l’équivalent du ft28 du BAEL)
ft fendage 28 résistance caractéristique en traction par fendage (voir la norme EN 206-1).

Note sur le ferraillage


Si la contrainte dépasse cette valeur limite, on détermine le ferraillage à placer en calculant M par la formule 44,
D’ou Ms = H².  ELS / 6 d’ou As= Ms /z.S
si fissuration préjudiciable  S= 250MPa et z=0,87 d
si fissuration peu nuisible, Au= 1,5.M /(0,9d.435)
Note : le DTU n’a pas repris les notations de l’EUROCODE 1992 1-1
Origine de la formule  ELS = 6 M / h2  0,60.ft flexion28
De ft flexion 28 = 1/ 0,60. fctk,o,05
fctk ,0,05 = 0,7. fctm la résistance caractéristique à la traction directe (valeur plus basse que le f t28 du BAEL).
2/3
fctm = 0,3 . fc28 la résistance moyenne à la traction directe à 28 jours
Note : Dans le cas de dallage de fibres métalliques, la contrainte de calcul est fixée par le cahier des charges
des dallages faisant l’objet d’une EPPN (consulter IRIS) ou d’un avis technique.

6. COMBINAISONS
La détermination des sollicitations se mène à l’état limite de service.
Désignons par :
(G) les charges permanentes y compris le retrait
Locaux industriels – Justifications selon le DTU 13.3 « DALLAGES »

(Q) les charges variables, autres que la température


(T) l’action de la température.
Les combinaisons d’actions sont de la forme :

(S) = ( G) + ct .cd (Q) + 0,6 (T)


Dans le cas courant, les effets de la température ne sont pas pris en compte. Il en est de même
des effets du retrait linéaire lorsque l’espacement des joints respecte le DTU, et à condition qu’il y
ait une couche de glissement ( sable)
- Coefficient de majoration ct des charges roulantes
Les charges roulantes sont affectées du coefficient ct lié au trafic, défini ci-après :

Trafic Circulations occasionnelles Stockages courants Trafic intense

Ct 1,00 1,20 1,40

En l’absence de spécification des DPM concernant les zones de stockage, le trafic pris en compte
est celui des stockages courants.
Commentaire :Le nombre de passage par jours n’est plus défini, on peut retenir l’ancienne proposition du DTU,
à savoir : 10 à 20 passages par jour pour une circulation occasionnelle, 100 passage pour un stockage courant
et plus de 250 pour un trafic intense.
- Coefficient de majoration dynamique cd
Les sollicitations dues aux charges roulantes sont majorées de 1,15
Dans le cas général on retiendra : (S) = ( G ) + 1,38 (Q) + 0,6 (T) (1,38 =1,2x1,15).
• Action simultanée de charges permanentes et d’exploitations
L’EC2 précise que les sollicitations de calcul à l’état limite de service résultent des combinaisons
d’actions simultanées (pieds de rayonnages plus chariots, etc.) définies par les textes en vigueur.
Par exemple dans le cas de pieds de rayonnages considérés comme permanent et des FENWICK à
proximité, il y a lieu d’ envisager les cas suivants :

(S) = 1,38 (Q) + ψ 0 Qa avec Q les charges de roue et Qa les pieds de rack.

(S) = (Q) + ψ0 .1,38.Qa avec Q les pieds de rack et Qa les charges de roue avec 0 = 0,77

Avec le logiciel dallage, il y a lieu de faire la première combinaison avec un premier calcul en
retenant Q et un module instantané et un autre calcul avec Qa et un module différé si les charges de
rack sont considérées comme permanentes et de sommer les contraintes maximums. Attention si la
température est à retenir, rajouter 0,6 T. à l’une des combinaisons.
Cas des angles ou bordures
Dans le cas ou l’angle ou la bordure reste soulevé (Qe < Qs,) le calcul est plus simple puisque les
contraintes sous longue ou courte durée sont identiques. On peut donc retenir soit le calcul en
prenant des charges permanentes ou variables.
Par contre, dans le cas ou le dallage n’est plus soulevé, c’est à dire si Qe >Qs, le calcul se
complique, il faut évaluer la part permanente et la part variable de la valeur Qe dépassant Qs et faire
deux calculs, un pour la part permanente et un autre pour la part variable et sommer la part des
contraintes complémentaires pour (Qe –Qs)
Locaux industriels – Justifications selon le DTU 13.3 « DALLAGES »

Le logiciel dallage ne prend pas en compte ce calcul car la multiplication des données au niveau des
charges compliquerait l’introduction des valeurs.
Il est donc conseillé de faire un calcul en module instantané et un autre en différé et de retenir le
maximum.

7. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES RELATIVES AUX ARMATURES


- Section minimale : dans chaque sens :

Amin (cm²/m) = 0,40 h (cm) FOR.45


où h représente l’épaisseur du dallage :
- diamètre :

 h 15 ; FOR.46
- espacement :

St  2 h
- enrobage minimal : 2 cm ou plus selon Règles BAEL

8. APPLICABILITÉ DU FASCICULE HORS DU TERRITOIRE FRANÇAIS


Les règles de calcul énoncées dans le présent fascicule peuvent être utilisées dans tous les pays.
Elles s’appuient en effet sur les bases de la RDM et des dispositions constructives qui peuvent être
étendues à tous les pays.

9. BIBLIOGRAPHIE
(1) NF P11-213 DTU 13.3 Partie 1 T1 :Dallages industriels ou assimilés : texte examiné en
commission du 02-07-2004
(2) Norme homologuée NF P 18-201 (DTU 21) Travaux de bâtiment – Exécution des ouvrages en
béton (CCT), AFNOR, Paris, 03-2004,

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