Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Propriétés
Mécanisme de base des propriétés mécaniques[
La mise en tension forme dans la matrice des fentes, comme dans le matériau non
composite, pour des allongements supérieurs à 0,05 %, selon le type de matériau, et
les fibres forment un pont à travers la fente. Ce mécanisme suppose que la matrice
peut glisser le long des fibres, c'est-à-dire, n'est que faiblement liée mécaniquement
à elles. Si l'adhésion entre la matrice et les fibres était forte, les fibres subiraient dans
l'ouverture de la fente un allongement extrême et devraient y résister, ce qui n'est
pas le cas. Ceci signifie que dans le cas d'une forte adhérence, la fente de la matrice
casserait aussi les fibres, et la céramique composite présenterait le même
comportement fragile que la céramique non renforcée
Le secret de la céramique composite à haute résistance à la cassure réside donc à la
fabrication dans la réalisation d'une marge de glissement entre matrice et fibre. Ce
n'est qu'ainsi que les fibres peuvent jouer un rôle notable de pont à travers les fentes,
en mettant en jeu leur grand allongement à la rupture (plus de 2 % pour les fibres de
C et de SiC, à peine 1 % pour l'alumine). Dans la fabrication de céramique
composite, ce mécanisme est assuré par une légère couche de carbone ou
de nitrure de bore sur les fibres. Ces couches ont des plans de glissement en
lamelles d'épaisseur atomique, et forment le lubrifiant entre fibre et matrice. Pour les
composites oxydes, la faible liaison est obtenue par la haute porosité de la matrice,
ou par des vides ménagés entre fibres et matrice. On obtient ces derniers par
exemple par un revêtement en carbone des fibres, qui brûle pendant le frittage, en
laissant un vide. Propriétés de résistance à la traction, à la flexion et à la
cassure[modifier | modifier le code]
L'influence des couches de fibres des céramiques composites est constatée par la
mesure de la résistance à la traction, à la flexion et à la cassure sur des éprouvettes.
Résistance à la
65 250 310 250 190 200
traction (MPa)
Allongement à
0,12 0,1 0,75 0,5 0,35 0,05
la rupture (%)
Module de
50 400 95 65 60 395
Young (GPa)
Résistance à la
80 450 475 500 300 400
flexion (MPa)
Au sujet des céramiques composites les plus importantes pour leurs application, on
peut glaner les remarques suivantes dans la littérature :
Alumine : l'alumine est à l'état pur résistante à l'égard de presque toutes les agressions ;
les phases vitreuses aux joints de grain et le contenu en silice décident de la vitesse de
corrosion dans les acides et bases concentrés. À haute température, cette corrosion
peut conduire en charge à un fluage. Pour la fusion des métaux, l'alumine n'est utilisée
que pour les métaux précieux comme l'or ou le platine.
Fibres d'alumine : elles se comportent comme l'alumine massive. Les fibres disponibles
commercialement ne sont pas d'une extrême pureté, et donc plus attaquables. Le fluage
aux températures au-dessus de 1 000 °C ne permet à l'heure actuelle que peu d'usages
des céramiques composites à oxydes.
Carbure de silicium : des échantillons très purs de carbure de silicium sont les matériaux
parmi les plus résistants à la corrosion. Seules les bases fortes, l'oxygène à partir
de 800 °C environ, et la plupart des métaux liquéfiés agissent sur ce matériau.
o Avec les métaux liquéfiés, se forment des carbures et des siliciures.
o Dans la réaction avec l’oxygène, il se forme de la silice SiO2 et du dioxyde de
carbone CO2. La silice forme une couche protectrice, qui passive la surface. À des
températures plus élevées (1 600 °C), et manque d'oxygène (pression
partielle inférieure à 50 mbar), il se forme cependant, à côté du dioxyde de carbone
et du monoxyde de carbone CO, le monoxyde de silicium gazeux SiO, qui empêche
la protection de jouer. Cette oxydation active conduit dans les conditions indiquées à
une destruction très rapide du carbure de silicium.
o En relation avec la céramique composite, cette caractéristique n'est valable que pour
la matrice en SiC fabriquée par procédé CVI. Par ce procédé, on obtient un SiC très
pur à fins cristaux. Avec le procédé LPI, la matrice obtenue est beaucoup plus
sensible à toutes sortes de corrosion, en raison de sa structure amorphe et de sa
porosité. Dans la matrice du matériau LSI, les restes de silicium toujours présents
dégradent la résistance à la corrosion.
Systèmes de protection thermique pour les véhicules spatiaux, qui à la rentrée dans
l'atmosphère, sont soumis à de hautes tensions thermiques et vibrations.
Composants de turbines à gaz dans le domaine où les gaz sont chauds, c'est-à-dire
les chambres de combustion des turbines, les ailettes statiques qui orientent le flux de
gaz, et les ailettes proprement dites de la turbine, qui actionnent l’axe de la turbine.
Pièces pour les brûleurs et les conduites de gaz chauds en céramique composite
oxydes.
Disques de freins pour freins à disque, très sollicités, et soumis sur leur surface de
frottement à des conditions de choc thermique extrêmes (contrairement à la situation
d'une pièce très chaude plongée dans l'eau, qui s'isole par une couche de vapeur, il n'y a
pas ici de couche de vapeur).
Composants pour paliers avec forte corrosion et abrasion.
En outre, sont intéressants tous les domaines dans lesquels intervient la céramique
technique conventionnelle ou pour lesquels les composants métalliques ne
présentent pas de durée de vie suffisante en raison de la corrosion ou des hautes
températures. La présentation qui suit de quelques exemples de recherches et
d'applications est de loin incomplète, et ne prétend qu'à illustrer l'étendue des
possibilités techniques.
.
Développements pour l'utilisation dans les turbines à
gaz[modifier | modifier le code]
Le but de l'utilisation des céramiques composites dans les turbines à gaz est
l'élévation de la température du gaz, pour atteindre de meilleurs rendements.
L'usinage complexe des ailettes statiques et des ailettes de turbine dans ces turbines
à gaz, ainsi que les charges thermiques et mécaniques très élevées de ces pièces,
ont conduit à ce que le premier succès n'a été que la réalisation de chambres de
combustion en céramique composite. Les progrès les plus avancés ont eu lieu aux
États-Unis. Une chambre de combustion de composite SiC/SiC utilisant une fibre de
SiC spécialement résistante aux hautes températures, a été utilisée pendant plus de
15 000 h dans une turbine à gaz14. Comme le SiC à ces durées, à environ 1 100 °C,
commence à être attaqué par l'oxydation, il a fallu ici aussi mettre au point un
revêtement anti-oxydant particulièrement efficace. Il consiste en un système
multicouches de céramiques oxydes15.
Utilisation des composites oxydes dans les brûleurs et les
conduites de gaz chauds[modifier | modifier le code]
Les gaz chauds contenant de l'oxygène au-dessus de 1 000 °C dans
les brûleurs avec conduits de flamme conventionnels conduisent plus ou moins vite à
l'oxydation de l'acier spécial hautes températures, aussi bien que du carbure de
silicium. Comme ces pièces ne sont pas soumises à de hautes contraintes
mécaniques, mais seulement à des chocs thermiques, les céramiques composites
oxydes sont particulièrement appropriées pour ces applications jusqu'à 1 300 °C. La
première figure ci-dessous présente le conduit de flamme d'un brûleur en composite
d'alumine qui a été utilisé 15 000 h dans le four d'une fabrique de pain croquant
suédois, et au total a servi 20 000 h16. Dans ces cas, une durée vingt fois plus grande
qu'avec des matériaux conventionnels peut être atteinte.