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Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication JIS.

ELSC Issue 1-November 2020

Pandémie mondiale du COVID-19


Traumatisme psychologique des dirigeants d’entreprise en
difficulté : quelle capacité de résilience ?

Nahid LYAZAMI1
Docteur en Droit. Enseignante-chercheuse (HDR)
en droit des affaires à la faculté des sciences juridiques,
économiques et sociales de Tanger

RESUME :
l’impact de la pandémie mondiale, et le gâchis qu’avait causée ne peut pas passer inaperçu. Des entreprises
qui étaient saines avec une trésorerie confortable, aujourd’hui sont au fond du gouffre, leur actif
patrimonial s’est amoindri, et leur passif s’est creusé.
Certes, des dépôts de bilan s’annoncent à l’horizon, mais les juridictions doivent se préparer pour recevoir
des dossiers en cascade relatifs au redressement ou à la liquidation judiciaire de ces entreprises
lourdement impactées.
Hormis ces difficultés touchant le portefeuille du manager marocain, une autre priorité doit être mise en
exergue, il s’agit de la santé mentale des dirigeants d’entreprise qui ne doit pas être sous-estimée.
Aujourd’hui, cette catégorie de personnes vulnérables doit être accompagnée, soutenue décemment et
suffisamment.
MOTS-CLEFS :
crise sanitaire-souffrance psychologique-chef d’entreprise en difficulté

ABSTRACT :
the impact of the global pandemic, and the mess it caused cannot go unnoticed. Companies that were
healthy with a comfortable cash flow, today are at the bottom of the abyss, their heritage assets have
diminished, and their liabilities have increased.
Admittedly, bankruptcy claims are on the horizon, but the courts must prepare to receive cascading cases
relating to the reorganization or the compulsory liquidation of these heavily impacted companies.
Aside from these difficulties affecting the Moroccan manager’s portfolio, another priority must be
highlighted, it is the mental health of business leaders which should not be underestimated.
Today this category of vulnerable people must be accompanied, supported decently and sufficiently.
KEYWORDS :
health crisis-psychological suffering-head of a company in difficulty

E-mail.Nahidlyazami@hotmail.com

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Journal of Integrated Studies In Economics, Law, Technical Sciences & Communication JIS.ELSC Issue 1-November 2020

INTRODUCTION
Tout le monde s’accorde à dire que la vie est loin d’être un long
fleuve tranquille et serein.
Une simple ironie du sort peut tout bousculer du jour au
lendemain, sans prévis ni même des signes prémonitoires qui laissent
présager la survenance d’un mal nécessaire.
La vie des affaires est à peu près la même chose. Les vicissitudes
du monde des affaires sont troublantes, les hauts et les bas du business
peuvent être éphémères comme ils pouvaient être subsistants.
L’apparition brusque de la crise sanitaire du covid-19 avait créé des
dégâts colossaux sur plusieurs niveaux : personnel, professionnel,
social, économique, financière mais également psychologique.
Cette détresse avait touchée toutes les couches sociales,
personnes physiques mais aussi les dirigeants des personnes morales,
qui sont les chefs d’entreprises en difficulté économique et financière
trouvés du jour au lendemain au fond du gouffre qui redoutaient de ne
pas pouvoir se mettre sur le railles ultérieurement.
Ces dirigeants malheureux espéraient se relever le matin en ayant
l’impression d’avoir fait un mauvais rêve. La crise sanitaire avait
causé une hécatombe dans le vieux continent, le nombre de mortalité
est vertigineux, le nord de l’Afrique n’a pas été épargné de ses effets
pernicieux sur le plan social, économique, financier et psychologique.
L’économie marocaine a subi un électro choc suite à la pandémie
du covid 19. Est-ce que les entreprises vont survivre à ce coma
économique, et est-ce que les chefs d’entreprises seront suffisamment
immunisés pour confronter cette épée de Damoclès qui plane sur leurs
têtes ?
Les mesures du confinement et de distanciation sociales étaient
annoncées de brut en blanc causant ainsi un renversement des
priorités, une détresse économique, financière, des créances en
souffrance, et une trésorerie insidieuse mais en l’occurrence une
souffrance psychologique dont les séquelles peuvent perdurer sur le
long terme.

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On assiste à des scénarios cauchemardesques, car la


recrudescence des appréhensions de l’angoisse et de l’irritabilité est
évidente.
Des initiatives indéniablement courageuses étaient prises par
l’Etat marocain pour juguler les effets endémiques de la pandémie, de
multiples mesures (fiscales, financières2, sociales, juridiques) pour
circonscrire la crise.
Toutefois, Une question nous taraudait l’esprit : quid des mesures
d’accompagnement psychologique du chef d’entreprise en difficulté ?
On sait pertinemment que le chef d’entreprise est le chef
d’orchestre de cette entité économique, cette dernière aura besoin
d’un dirigeant intrépide, inébranlable face aux aléas.
Si une entreprise finissait par disparaitre, cela impactera
inexorablement tout le tissu économique du pays, causant ainsi une
contraction économique.
Le Maroc est devenu le cimetière des entreprises en difficulté, qui
frôlaient la mort toutes seules et ne trouvaient pas des aides ou des
subventions étatiques quand elles se trouvaient devant une gêne
financière en période normale, pire encore en période de crise
sanitaire.
La majorité écrasante des entreprises se volatilisaient car elles
arrivaient déjà moribondes et en état de cessation de paiement très
avancée et notoire. Les mesures salvatrices3 deviennent rédhibitoires.
Le chef d’entreprise perd déjà l’aubaine de bénéficier de la règle de
seconde change pour pouvoir rebrousser chemin et réorganiser sa
trésorerie.
Lorsque l’entreprise cesse de fonctionner de manière
harmonieuse et qu’une rupture dans la continuité de son exploitation
se produise, un certain traumatisme se dégage et devient source de
découragement pour le chef d’entreprise qui ne peut plus continuer sa
route dans la vie des affaires.
2
Le comité de veille économique (CVE) a fait le lundi 16 mars des initiatives pour venir en
aide aux entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 20 MDH. Des reports des
déclarations fiscales et du paiement de l’impôt, du 31 mars jusqu’à fin juin.
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On se réfère plus singulièrement, aux procédés de prévention interne ou externe (alerte), la
conciliation et le mécanisme de sauvegarde.

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Pour le commun des mortels, on n’est jamais mieux soignés que


par soi-même ; certes ; mais un chef d’entreprise qui risque un dépôt
de bilan imminent doit être épaulé psychologiquement par les
professionnels de santé4 mais également par les acteurs du
contentieux de l’insolvabilité dont le président du tribunal de
commerce, l’agent du secrétariat greffe, l’institution du ministère
public auprès des tribunaux de commerce ou de droit commun.
La situation devienne au fil des mois plus alarmante et le
marasme du commerce deviendra inéluctable. Le constat est vraiment
inquiétant et la situation risque de virer au drame.
INTERET DU SUJET :
Nous avons pu noter également que les écritures sont
parcimonieuses au sujet de l’aide au dirigeant en souffrance
psychologique trinqués à la peine. Combien même s’agit-il d’un sujet
épineux et parfois même tabou, puisque certains entrepreneurs
cachent leurs peines pour ne pas divulguer à l’extérieur « l’échec
professionnel et personnel » faisant semblant d’aller mieux.
A travers cette contribution, nous comptons projeter la lumière
non pas sur l’état de santé financière du chef d’entreprise en détresse
économique, mais plutôt sur son état de santé mentale en temps
normal c’est dire lorsque ce dirigeant est en état d’impécuniosité,
d’insolvabilité, suite à une faute de gestion ou tout simplement quand
il est victime de conjonctures économiques, financières nationales ou
internationales défavorables.
Notre ambition aussi c’est de pointer du doigt le faible
engouement exprimé par le chef d’entreprise pour le droit des
difficultés des entreprises (désormais DDE), en l’occurrence les
procédés de prévention qui continuent d’être boudés par le manager
Marocain. Chapitre I.
Un chef d’entreprise qui loupe l’opportunité de recourir le plus en
amont possible aux mécanismes préventifs est entrain de tracer lui-
même et sciemment son chemin malheureux.

4
A cause des mesures de distanciation sociale, les dirigeants en France sont pris en charge
par des cellules d’écoute téléphoniques ou par voie télématique qui mettent à leur
disposition des spécialistes en psychologie pour aplanir leur souffrance consécutive.

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En perdant ce ticket d’entrée aux procédés amiables, il ne lui


restait qu’à ouvrir la porte pour rentrer dans un vrai labyrinthe de
procédures judiciaires et de tracasseries administratives inachevables.
Se trouvant en toute solitude au milieu d’un cercle vicieux, avec de
offres (de redressement ou de liquidation), la fatigue mentale atteint
son paroxysme car le risque d’un dépôt de bilan deviendra imminent.
Dans un chapitre II On sera tenté également de braquer le
projecteur sur son état de santé psychologique pendant cette période
exceptionnelle de covid-19. Et examiner aussi si le gouvernement
marocain avait judicieusement réagi pour combler ce désarroi comme
le fait son homologue français qui constituait une source d’inspiration
par excellence pour le législateur marocain.
PROBLEMATIQUE
Quelle capacité pour le chef d’entreprise d’encaisser le
traumatisme psychique causé par la pandémie mondiale, le
confinement mais également le déconfinement ?
Est-ce que le volte-face de l’Etat a pu être à la hauteur des
attentes, surtout lorsque les craintes s’exacerbent quant à la capacité
de survie des entreprises et leurs dirigeants financièrement et
psychologiquement fragilisés pendant la période de crise sanitaire
mais également en période post pandémique ?
CHAPITRE I : LE DROIT DE PREVENTION DES DIFFICULTES DES
ENTREPRISES : UN VRAI REMPART POUR L’ENTREPRISE ET SON
DIRIGEANT ?
Le dispositif juridique est nettement inapproprié et carentiel pour
faute d’adaptation et d’harmonisation du cadre normatif régissant le
DDE aux circonstances actuelles de crise sanitaire du covid 19.
Aujourd’hui nous avons besoin des rectifications substantielles
pour que le droit puisse servir la pratique ou ; plus particulièrement ;
amenuiser l’impact négatif de la pandémie mondiale sur nos
entreprises toute catégorie confondue (TPE-PME), mais aussi sur la
psychologie du dirigeant d’entreprise.
Peu importe la taille de l’entreprise affectée par la crise, à sa tête
il y a un chef d’entreprise, un être humain, qui peut paraitre incapable
de résorber le choc, résultant de l’effondrement de son entité à cause

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de la crise sanitaire et ses répercussions fatales. La pandémie


mondiale est Une crise qui a engendré des crises dont les séquelles
psychologiques peuvent devenir indélébiles malgré l’écoulement du
temps.
La pratique reflète une autre réalité, le DDE est un droit qui s’est
avéré incapable d’apaiser la souffrance psychologique du dirigeant
d’entreprise aussi en amont soit dès la découverte des anomalies
bouleversantes, mais aussi en aval lorsque les perspectives de
rebondissement ou de renflouement s’évaporent et le dépôt de bilan
devient inévitable.
Force est de constater que la culture entreprenariale marocaine
n’accepte pas la notion d’échec. En d’autres termes, lorsque le chef
d’entreprise sombre dans une situation de cessation de paiement, il
n’ose pas frapper la porte du tribunal de commerce pour demander de
l’aide, du soutien afin de sortir de sa gêne financière. Pourquoi une
telle réticence ?
C’est simple car ce dirigeant redoute d’être offusqué par le milieu
dans lequel il opère5, il craint d’être désigné du doigt6, vivre dans
l’infamie ou le stigmate7 et se déclarer vaincu. Le contexte socio-
culturel du Maroc lui empêche de réagir de façon précoce, pour traiter
à froid ce que plus tard sera traité à chaud. Lorsque le manager
marocain refuse de solliciter les mesures amiables, préventives pour
sauver son entreprise, par cette attitude il est en train de perdre une
opportunité en or pour sauver son commerce fragilisé.
L’évolution du DDE est spectaculaire. Un droit qui a su passer
avec succès d’un droit coercitif répressif, avilissant, et intimidant tout
commerçant qui n’a pas pu ou su tenir le coup, et par voie de
conséquent, il doit être éjecté du monde des affaires, advienne que
pourra.

5
Nahid Lyazami « la prévention des difficultés des entreprises : approche comparative entre
le droit Marocain et Français ». Thèse de doctorat en droit privé, université de Toulon-var. 4
juin 2013.
6
Nahid Lyazami « plus de vingt ans d’application du droit préventif des difficultés de
l’entreprise : un bilan mitigé ». –attitude ébranlée du chef d’entreprise face à l’amiable-
Revue Remald, n°148, septembre-octobre 2019, page 159, 160,161.
7
Célia Magras Végrés « quand les préjugés paralysent l’efficacité des procédures
collectives ».www.village-justice.com, mars 2020.

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Le rang des priorités a pu être renversé, on est plus devant un


droit pro-créancier qui tend essentiellement à protéger les créanciers,
en reléguant à second rang les intérêts du débiteur et de son
entreprise8.
Ce dispositif tend aujourd’hui à conjuguer plusieurs impératifs
intrinsèquement liés, à savoir la préservation des entreprises saines et
viables, le maintien de l’emploi, l’apurement du passif par le
désintéressement des créanciers afin de leur éviter tout paiement
précaire ou aléatoire, mais aussi de mettre sous protection judiciaire
une entreprise qui s’est montrée incapable de surmonter seules ses
difficultés, même si elle n’est pas déclarée en cessation de paiement.
Le législateur ne cesse de nous surprendre par sa volonté ferme
de rehausser notre droit au palmarès des législations étrangères
protectrices des intérêts de tous les intervenants et agents
économiques pour conforter la position du Maroc dans le Doing
business mais aussi pour promouvoir le climat des affaires à l’Afrique
du nord.
L’adoption de la nouvelle procédure de sauvegarde9, l’une des
mesures phare de la loi 73-17 en est une preuve tangible. Cette prose
législative tendait à augmenter l’efficacité et à assurer l’ancrage
optimal des mesures préventives anticipatives.
Ce dispositif reflète la volonté du législateur : « le dépôt de bilan
n’est pas une fatalité » tant qu’ils existent des alternatives de
redémarrage et de rebondissement. La prévention se présente ainsi
comme un gage d’une bonne évolution économique de l’entreprise.
Le traumatisme attaché aux fermetures d’usines, aux
congédiements et les dépôts de bilan, est monnaie courante au Maroc.
Même si on parvient à répertorier le nombre des entreprises en faillite,
la tentative reste toujours peu crédible, car l’appareil statistique
marocain est disparate, il est même insusceptible de chiffrer ou de
recenser le nombre exacte des entreprises en difficulté, ces dernières
8
Nahid Lyazami « le rang de paiement des créanciers dans les procédures collectives :
comment trouver un dosage subtil à ce dilemme ? » - Vers un droit pro-créancier- Revue le
Censeur.n°7 avril 2019.page 33 et suiv.
9
Nahid Lyazami « Le nouveau mécanisme de sauvegarde des entreprises en difficulté : Une
vraie « bouée de sauvetage » pour les entreprises naufragées? Revue Remald, n°150,
janvier-février 2020.

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ne sont recensées qu’une fois le dossier est déposé au tribunal de


commerce. De même que les chefs d’entreprises en difficulté
préfèrent souvent garder le
« Secret des affaires ».
Le chef d’entreprise marocain, n’est plus prédisposé à extérioriser
ses échecs dus aux embarras financiers. Il n’accepte pas l’idée que ses
problèmes prennent des proportions beaucoup plus importantes, et
préfère par contre « laver son sale linge chez lui ».
Cette réticence d’extérioriser les problèmes financiers se
manifeste également par son refus de faire suite à des convocations du
président du tribunal de commerce pour qu’il soit entendu sur les
problèmes auxquels il fait face. Se comportant ainsi, il est en train de
le priver de jouer son rôle de magistrat économique qui laisse à coté
sa judicature pour l’accompagner à trouver un terrain d’entente ou un
commun grounds entre lui et la masse des créanciers.
Au Maroc, la culture de l’anticipation du dirigeant nécessite un
long apprentissage ; car il n’est pas simple pour un chef d’entreprise
de solliciter de l’aide ni de la défaillance financière de l’entreprise, ni
de la remise à flot de celle-ci.
Le dirigeant d’entreprise redoute le tribunal même si le recours
tendait essentiellement à demander le bénéfice des procédures
préventives de conciliation et de sauvegarde, des procédures purement
anticipatives, amiables malgré leur déroulement sous la houlette du
tribunal de commerce.
« Les entreprises ne doivent avoir peur du tribunal qui est là pour
les aider, plutôt elles viennent, plutôt on peut organiser un
sauvetage10, discrètement et en toute confidentialité pour ne pas
altérer sa renommée auprès des tiers ».
On constate que le chef d’entreprise est craintif d’ester en justice
et n’aperçoit en elle que les points négatifs. Pour que l’application des
procédures préventives ne soit pas l’apanage de quelques grands
tribunaux, la prévention doit gagner en notoriété et en attractivité pour
être sollicitée par un dirigeant malheureux et malchanceux, car
10
Gazette du palais, actualité juridiques Francis Griveau « les entreprises ne doivent pas avoir
peur du tribunal »,5 juin 2020. N°113 page 2 et 3.

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l’impécuniosité ou la cessation des paiements peut être préméditée et


soigneusement organisée par des dirigeants malhonnêtes qui créent
une fausse apparence d’insolvabilité.
Pour l’entrepreneur marocain, c’est un échec professionnel et
personnel. Par voie de conséquence, les résultats escomptés de cette
démarche préventive, ne peuvent être atteints que s’il y a eu un
changement dans l’attitude des chefs d’entreprise, ou dirigeants de
société qui manifestaient au passé une inertie et une lenteur sans
précédent. D’où la forte nécessité d’inciter les débiteurs à réagir
précocement et d’espérer trouver un dialogue constructif avec les
créanciers ; de même à aboutir à un règlement rapide de la situation
financière de l’entreprise. Car l’intérêt de la politique de prévention
est de renouer avec la liberté d’entreprendre.
Pour promouvoir la détection précoce des difficultés d’entreprise,
le recours à la démarche préventive doit être amplifié ce qui signifie
que les entrepreneurs doivent être convaincus de l’intérêt que présente
pour eux un tel usage et, le cas échéant, être tenus pour responsables
s’ils ont laissé passer cette opportunité. Cela suppose par voie de
conséquence, qu’une telle conviction gagne le monde judiciaire.
Le droit certes vise à protéger plusieurs intérêts en jeu, en
essayant de trouver un dosage subtil et un juste équilibre aux
exigences de chacun mais à lui seul il n’est pas suffisant.
Le législateur doit intervenir pour élargir les attributions dévolues
au Président du tribunal de commerce ou à l’institution du ministère
public, aux greffes, afin d’exercer à l’instar de ce qui se passe en
France, une mission plus humaine, en soutenant un chef d’entreprise
en détresse psychique suite à une déconfiture. Le soutien personnalisé
dans ces cas est incontournable.
Face à la conjoncture actuelle du covid 19, qui laissera derrière
un fiasco total à tous les échelles et qui va perdurer dans le temps, des
mesures plus sérieuses et novatrices doivent être envisagées.
Le droit est à lui seul insusceptible de réduire ou prévenir les
défaillances des entreprises, la culture des Etats est déterminante, et
elle doit être mise en relief.

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Avant de transplanter le droit français sur le cadre normatif


marocain, il va falloir, l’adapter au contexte culturel du pays, pour
éviter d’aller droit au mur. Comme c’est le cas aujourd’hui, nous
disposons d’une large panoplie de lois mise à la disposition du
manger marocain variées et adaptées aux différentes situations ou
selon l’acuité des difficultés, mais qui n’attire pas vraiment son
engouement.
Le commerçant personne physique, le représentant légal de la
personne morale boudent toujours le recours anticipatif, mais aussi
curatif, car s’il est soumis aux procédures de traitement , il est obligé
d’en recourir, car il est assigné par les créanciers, par requête du
Ministère public ou via une saisine d’office du tribunal.
La preuve c’est qu’il s’abstient toujours de le faire de son propre
gré, et généralement transgresse (en créant une fausse apparence de
solvabilité) le délai légal imparti par le législateur (30 jours) pour
déclarer la cessation de paiement. Article 576 du code de commerce.
Une Proposition-loi visant à adapter le livre V relatif aux
difficultés des entreprises n’est pas bienveillante selon certains
praticiens qui critiquaient son contenu jugé antinomique à l’esprit de
sauvetage des entreprises. Une proposition législative lapidaire, pleine
d’interprétations équivoques et éparses qui peuvent induire en
erreur11.
Cette panoplie de proposition à notre sens ne va pas venir en aide
au chef d’entreprise boiteuse, car elle ne tend pas à éradiquer les
problèmes existants, elle tend à fournir des solutions court-termistes,
bornées à la pandémie du covid 19 ; alors qu’il aurait été judicieux
d’évoquer la notion de la force majeure qui pourra servir pour l’avenir
si jamais une chose pareille s’est produite12.

11
Dans ce cas, la volonté du législateur ne peut pas être explicitée que par la pratique
jurisprudentielle des juges.
Les décisions rendues seront soumises à l’appréciation souveraine et discrétionnaire de
chaque juge.
12
A titre de comparaison, le réflexe du gouvernement français était rapide. Consultez la loi
n° 2020-290 du 23 mars 2020 qui prévoit des mesures transitoires pour faire face à
l’épidémie de Covid-19. Titre II, intitulé « Mesures d’urgence économique et d’adaptation
à la lutte contre l’épidémie de Covid19 », prévoit dans son article 11, des mesures
d’adaptation et d’harmonisation du livre VI du Code de commerce pour circonscrire les

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CHAPITRE II : COVID 19 : AUX GRANDS MAUX LES GRANDS


REMEDES ?
L’Etat marocain avait adopté, un décret-loi n° 2.20.292 portant
sur les dispositions relatives à l’état d’urgence sanitaire et aux
procédures de sa déclaration, a été publié au Bulletin officiel le 24
Mars 2020 et a instauré l’état d’urgence sanitaire, prorogée trois fois
de plus, avec un allégement des mesures de confinement jusqu’à la fin
du mois de juillet 2020.
Le diagnostic de l’approche post-pandémique n’est pas à son tour
florissant, car les effets de la crise sanitaire et les mesures drastiques
du confinement sont lourds de conséquences.
Est-ce qu’on a pu trouver un remède au mal ? Ou bien
l’interventionnisme de l’Etat était limité ?
Selon le président du mouvement des entreprises au Maroc,
Ahmed Bouzidi 90% des TPE-PME sont impactées par la crise
sanitaire. Un déficit budgétaire qui peut se creuser encore davantage
en raison de l’influence du secteur informel sur la capacité de
rebondissement de ces entreprises fragilisées qui manquent un fond de
roulement solide.
Si l’entreprise ne dispose pas des réserves pour faire face aux
aléas du monde des affaires, elle va finir par chuter comme un château
de sable, car elle ne pourra pas résister à des concurrents féroces ayant
cette capacité de présager ou pronostiquer le mal avant sa survenance.
Une fois le mal est là, ils sont prédisposés à l’absorber pour sortir
avec moins de dégâts possibles.
Mais également en raison de la violation flagrante des délais de
paiement et ce malgré la réforme récente introduite sur la loi 32-10
relative aux délais de paiement qui n’a pas pu changer la réalité amère
du non-respect des délais fixés par les débiteurs et leurs créanciers à
l’occasion d’une transaction commerciale quelconque.
L’Accompagnement « étriqué » du gouvernement Marocain sur
le plan psychologique devient aujourd’hui un danger réel. Ce silence

répercussions graves de la pandémie mondiale sur les entreprises, les exploitations et les
professions libérales.

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précautionneux du gouvernement ou la sous-estimation de l’acuité du


risque qui menace cette catégorie de citoyen est source d’indignation.
Nul ne peut nier que depuis le début de la crise sanitaire, le
gouvernement Marocain n’a pas ménagé les efforts pour affronter les
effets pernicieux que cette crise avait laissés derrière et continuait de
provoquer des dégâts à plusieurs échelles. L’Etat n’a pas tergiversé à
prendre des mesures préventives anticipatives, en reléguant à second
plan les mesures curatives, car mieux vaut prévenir que guérir.
Le 16 mars 2020, le Président délégué du Conseil supérieur du
pouvoir judiciaire a déclaré la suspension de toutes les audiences au
niveau de toutes les juridictions du Royaume jusqu’à nouvel ordre,
une mesure qui a été poursuivie par la dématérialisation, et la
digitalisation des audiences publiques.
Nous n’envisageons pas à travers cette contribution, réitérer les
initiatives menées par le Maroc dès la déclaration de l’Etat d’urgence
sanitaire. Certes, le Maroc a fait des prouesses juridiques en adoptant
des plans financiers, sociales fiscaux et juridiques très audacieux.
Cependant, il est resté inerte voire insoucieux concernant l’état
psychologique des chefs d’entreprises en difficulté de trésorerie. Nous
comptons par contre rappeler que l’appui psychologique réservé à
certaines personnes réputées être fragilisées par la pandémie
mondiale, exclue le chef d’entreprise nonobstant sa vulnérabilité.
La capacité de résilience diffère d’une personne à une autre, si
certaines personnes peuvent encaisser le choc et ses répercussions,
d’autres par contre peuvent se replier sur elles-mêmes et vivre dans un
vrai désarroi qui peut ramener au pire (devenir introverti, avoir des
hallucinations, des idées de mettre fin à sa vie ou à la vie des autres,
voire une psychose. bref un état de dépression irréversible)13.
Quand on fait référence par exemple, à d’autres pays, comme
l’Espagne en tant que pays limitrophe ou la France, on constatait

13
Sur ce point consultez pour plus de détails. Christophe Delattre « le parquet garant de
l’ordre public économique : acteur des enjeux des procédures collectives » justice actualité
n°19, juin 2018. Page 104.
L’auteur était témoin d’un crime atroce (un homicide commis par un agriculteur soumis à la
liquidation judiciaire qui par désespoir avait tué son fils pendant son sommeil et avait
ensuite retourné son arme contre lui).

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qu’on est vraiment dépassé sachant que le nombre des victimes de la


pandémie est astronomique par rapport à notre pays.
En France, les mesures de soutien personnalisé et d’écoute aux
chefs d’entreprises en détresse à cause du covid 19, baignent dans un
climat de bienveillance.
Un dirigeant d’entreprise replié sur soi, devant des lois déjà
caractérisées par le repli sur soi.
Il est temps de remettre les pendules à l’heure. On a besoin d’un
« comité de Veille psychologique » également pour nos managers
Marocains. Le risque de contagion non pas du virus mais de l’état de
dépression peut atteindre les membres de la famille nucléaire que ces
dirigeants fréquentaient au quotidien, et là on rentre dans un vrai
engrenage. On se demande quel moral à l’épreuve du confinement ?
La recrudescence des appréhensions de l’angoisse, irritabilité et
colère ont été déjà ressenties et constaté sur une partie non
négligeable des marocains pour ne pas dire tous les marocains car la
prolongation du confinement devienne compliquée, stressante et
anxiogène.
A cet état d’âme se rajoute les difficultés de trésorerie, les trous
de caisse, qui mettent en péril la continuité de l’exploitation des
entreprises risquant ainsi de mettre les clefs sous la porte.
Tout au long de ces trois mois, on a constaté que des mesures
d’écoute psychologique salutaires étaient adoptées en faveur de
certaines personnes (étudiants universitaires, salariés, fonctionnaires
des prisons, corps médical, femmes victimes de violences conjugales
ou de problèmes intrafamiliales pendant le confinement et même aux
personnes à besoin spécifiques ou en situation d’handicap14). Sans que
le chef d’entreprise puisse en faire partie, alors que sa santé mentale
peut être altérée suite au traumatisme financier, professionnel, et
personnel.

14
A noter qu’en France, les propriétaires des animaux de compagnie domestiques ont pu
bénéficier de soutien, car l’impact du covid 19 sur leurs animaux et le risque de contagion
des propriétaires est une question prioritaire qu’il ne faut reléguer à un second plan. Car la
contamination d’un animal par propriétaire viropsitif est probable.

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Nous déplorons la rétiveté du gouvernement de prendre en charge


psychologique des chefs d’entreprise en difficulté financière en
dehors de la pandémie du covid 19 c’est dire avant son apparition.
Si l’on ne réagit pas assez vite une fois les difficultés sont
décelées et débusquées, les mesures prises auront toujours un temps
de retard par rapport aux besoins.
En France, la santé mentale des dirigeants fait actuellement
l’objet d’une étude15, mais également de plusieurs initiatives louables
pour aider le chef d’entreprise de sortir de son embarras
psychologique, « les dirigeant sont psychologiquement lessivés, à
bout de force, qui voient le sol s’écrouler sous leurs pieds et leurs
repères s’effondrer »16. « Une enquête nationale sur le moral des chefs
d’entreprise et le redémarrage économique post-crise sanitaire » est
aujourd’hui en cours d’élaboration.
L’accompagnement psychologique des dirigeants d’entreprise été
initié en France pour la première fois par une juridiction lilloise en
2018 sur initiative du parquet. Les chefs d’entreprise en liquidation
ont une lourde sensation d’échec, de responsabilité morale, de
vulnérabilité, de précarité et de solitude17.
On assiste aujourd’hui en France, à l’implication sans précédent
de l’institution du ministère public qui a beaucoup gagné en notoriété,
en confiance. Un organe impartial et neutre dans les procédures
d’insolvabilité. Garant du respect du cadre légal, il est le mieux placé
pour gérer les dérives et les dérapages procéduraux de certains
débiteurs de mauvaise foi.

15
(Cf. éditorial Ch. Delattre, La souffrance du chef d’entreprise face à la défaillance de son
entreprise publié au Bulletin Joly des Entreprises en difficulté juillet/août 2015, n° 112. V.
dispositif APESA (Association d’Aide Psychologique pour les Entrepreneurs en Souffrance
Aiguë ; association créée par Maître Marc Binnie, greffier du tribunal de commerce de
Saintes et de Jean-Paul Douillard, psychologue clinicien ; également reconnue d’intérêt
général.
16
Ch. Delattre « Les magistrats et les acteurs de l’insolvabilité agissant pour venir en aide
aux chefs d’entreprise en souffrance psychologique ». Revue des procédures collectives,
numéro 2. mars/avril 2020/2, étude n°9.
17
Le dispositif mis en place est APESA. V. Christophe Delattre « le parquet garant de l’ordre
public économique : acteur des enjeux des procédures collectives ». Justice actualité n°19,
juin 2018. Page 104.

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Le parquetier français, a su démonter avec brio son côté humain


pour épauler un chef d’entreprise seul au « monde judiciaire » à
l’occasion d’une ouverture de procédure de traitement des difficultés
de l’entreprise.
Le substitut général auprès de la cour d’appel de Douai Mr.
Christophe Delattre a précisé que « le moral des chefs d’entreprise est
une clé de la réussite du sauvetage des entreprises fragilisées, cela est
d’autant plus vrai dans cette période troublée et secouée par de fortes
turbulences »18
Contrairement au droit marocain, où le MP est timidement
associé aux procédures préventives et collectives. Son homologue
Français l’a intimement lié au contentieux commercial, financier mais
aussi psychologique19.
Le parquetier Français, n’est pas là pour requérir seulement des
sanctions, il n’hésite pas à encourager le dispositif de prise en charge
psychologique des chefs d’entreprise. Cela atteste qu’une prise de
conscience a pu déjà gagner les esprits20.
Le parquet marocain est un « abonné absent » pendant la
procédure amiable de conciliation et même pendant la nouvelle
procédure de sauvegarde. Il ne dispose d’aucune possibilité de
contrôle du respect du cadre légal, cela ne veut pas dire que pendant
la phase contentieuse de traitement cet organe peut être impliqué.
Certes, la loi lui permet d’intervenir tantôt pendant le redressement
tantôt pendant la liquidation. Cependant, la réalité est une toute autre
paire de manche dans la mesure où cet organe lors des affaires
relatives au traitement des difficultés de l’entreprise se contente
seulement de fournir des conclusions écrites et ne dispose d’aucun
pouvoir influent ni sur la décision du juge ni sur le sort de
l’entreprise.

18
Ch. Delattre « Quel rôle pour le ministère public dans le traitement des procédures
d’insolvabilité à la suite du Covid-19 ? ». Bulletin Joly entreprises en difficulté, mai-juin
2020, page 15.
19
Cf. Oliver Torrès « La crise hante les nuits blanches des patrons », interview Libération,
3 mai 2020.
20
Selon Christophe Delattre « savoir aider un chef d’entreprise en cas de besoin relève de la
responsabilité et de la conscience de chacun, ils sont indispensables pour notre pays et pour
le développement de notre tissu économique ».op, cité, page 5.

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Donc un profond fossé se creusait entre la réalité et les textes de


loi en l’occurrence la loi 73-17 qui n’a pas trouvé l’engouement
espéré ni auprès de la doctrine ni auprès des praticiens ou les ténors
du DDE.
Son adoption et sa promulgation étaient fortuits. On n’a pas
besoin d’une législation procrastinatrice21 qui temporise les
problèmes jusqu’à leur aggravation car les enjeux sont colossaux.
CONCLUSION
La lecture factuelle et pragmatique du droit préventif anticipatif
régissant les difficultés des entreprises au Maroc, atteste que ce droit
n’a pas pu attirer l’engouement des chefs d’entreprise en détresse
financière, malgré les coups forts qui frappent leur portefeuille.
Notre législateur a beau trimé de promouvoir la culture du rebond
et d’anticipation, mais vainement.
Nous avons mené une étude quelques années avant, pour évaluer
le degré d’applicabilité des procédures non judiciaires devant nos
juridictions, le bilan fut rachitique, maigre et décevant.
La conjoncture actuelle de la pandémie mondiale avait effacé
d’un trait de plume ces dispositions législatives préventives, les
dirigeants n’en rêvent même pas, criblés de dettes accumulées par la
crise, se trouvaient ligotés devant une trésorerie obérée et insidieuse.
Alors que les vertus de ces procédures de prévention sont
incommensurables, les difficultés sont débusquées quasiment à temps,
soit avant leur éventuelle aggravation, permettant ainsi de les tuer
dans l’œuf.
On a pu déduire également que le droit à lui seul est incapable de
tout circonscrire. L’art de prévenir les difficultés de l’entreprise qui
est une méthode d’inspiration française est malheureusement en
déclin, les résultats sont en berne, quant aux perspectives elles
demeurent incertaines.

21
Nahid Lyazami « Eléments de réflexion sur le rôle du Ministère Public dans les procédures
d’insolvabilité :
Approche analytique, critique et comparative entre le droit Marocain et Français ». Revue
Remald. N°150. janvier-février 2020.

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L’état psychologique du chef d’entreprise est de mal en pire. On


parle de détresse psychique également qui frappe nos dirigeants, qui
luttaient inlassablement contre leur agonie et celle de leur entreprise
en toute solitude.
Aujourd’hui il y a une nécessité impérieuse d’inciter les débiteurs
à réagir précocement et d’espérer trouver un dialogue constructif avec
les créanciers afin de faire dissiper les signes avant-coureurs de
difficultés et éviter un éventuel naufrage de l’entreprise, il faut agir
avant que le mal ne se produira.
En réalité la justice ne peut être considérée comme ennemie de
l’entreprise, la loi a conféré à ces dirigeants des outils juridiques
précieux pour appréhender au mieux leurs difficultés.
On va bientôt boucler trois mois de confinement, des petites
étincelles d’espoir s’annoncent à l’horizon, par un ton optimiste on
peut affirmer que la fin de ce long tunnel est pour bientôt.

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