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UNIVERSITE D’EVRY-VAL-D’ESSONNE

MEMOIRE POUR LE DIPLÔME UNIVERSITAIRE D’IMPLANTOLOGIE


2022/2023

Quelle est l’alternative thérapeutique la plus judicieuse


entre la voie crestale et latérale pour une hauteur osseuse
comprise entre 4 et 6 mm sous sinusale ?

Soutenu par :

Dr Salem Nathan Dr Serror Dan Dr Setti Benjamin

Responsable scientifique :

Monsieur le Docteur Patrick CURMI

Responsables pédagogiques :

Monsieur le Docteur Laurent CORCOS - Monsieur le Docteur Éric DAVID

1
Remerciements

2
Sommaire
Avant-Propos......................................................................................................................4
Introduction........................................................................................................................4
Lectures critiques des dix articles........................................................................................4
Article 1 : Flapless osteotome-mediated sinus floor elevation using platelet-rich fibrin versus
lateral approach using deproteinised bovine bone mineral for residual bone height of 2–6 mm: A
randomised trial............................................................................................................................4
Article 2 : Complications of sinus floor elevation procedure and management strategies: A
systematic review.........................................................................................................................4
Article 3 : Peri‐implant tissue conditions following transcrestal and lateral sinus floor elevation:
3‐year results of a bi‐center, randomized trial..............................................................................4
Article 4 : The comparative evaluation of transcrestal and lateral sinus floor elevation in sites
with residual bone height ≤6 mm: A two-year prospective randomized study..............................4
Article 5 : The effect of transcrestal sinus-floor elevation without graft on the long-term
prognosis of maxillary implants....................................................................................................4
Article 6 : Five Years Follow-up of Short Implants Placed in Atrophic Maxilla with Simultaneous
Sinus Floor Transcrestal Elevatio...................................................................................................4
Article 7 : Predictors of peri-implant bone remodeling outcomes after the osteotome sinus floor
elevation: a retrospective study....................................................................................................5
Article 8 : Comparison of 4 sinus augmentation techniques..........................................................5
for implant placement with residual alveolar bone.......................................................................5
height </= 3 mm............................................................................................................................5
Article 9 :.......................................................................................................................................5
Article 10 :.....................................................................................................................................5
Conclusion..........................................................................................................................5
Bibliographie......................................................................................................................5

3
Avant-Propos
La décision de traiter ce sujet de mémoire pour le Diplôme Universitaire a émergé des
différentes conférences auxquelles nous avons pu assister dans le cadre de cette formation.
Nous avons rapidement constaté, que chacun des intervenants possède sa propre méthode,
résultat de son expérience professionnel ainsi que de ses « observations », compétences
mais aussi de ses limites. Ainsi, en parlant d’élévation sinusale, très vite nous avons été
confrontés à deux grandes opinions : « je préfère l’élévation par voie latérale » et « je
préfère l’élévation par voie crestale ». Aussi, il est évident que chacune des méthodes est
validée scientifiquement et parfaitement juste cliniquement. Chaque praticien se faisant son
idée selon sa pratique quotidienne. Nous avons ainsi décidé de comparer ces deux
techniques, non pas pour arriver à une conclusion sur la supériorité de l’une ou l’autre des
alternatives. Mais bien afin de comprendre dans quelle situation privilégier l’une ou l’autre.
Ce mémoire nous a en outre permis de comprendre comment intégrer chacune des
méthodes dans notre arsenal thérapeutique, toujours avec le but ultime de réhabiliter les
patients « sans nuire » (Hippocrate : « Primum non noncere »).

Introduction
De nos jours, la pose d’implants dentaires sur les zones édentées est devenue une pratique
courante en dentisterie contemporaine. De plus en plus de patients en bénéficient, mais
surtout, de plus en plus de patients cherchent à en bénéficier. Les chirurgiens-dentistes
doivent s’adapter aux nombreuses contraintes inhérentes à l’implantologie. La pose
d’implants en secteur postérieur maxillaire est un défi conséquent en cas atrophie plus ou
moins sévère. L'insuffisance de la crête osseuse résiduelle et la pneumatisation du sinus
maxillaire entrainent un volume osseux insuffisant et une mauvaise stabilité à long terme de
l'implant. Ce problème a été résolu avec diverses techniques d'augmentation des sinus pour
accroitre la qualité et la quantité d'os et protéger les sinus, en permettant l’implantation en
secteur postérieur maxillaire atrophié.
Les techniques d'augmentation des sinus comprennent la fenêtre latérale et l'élévation
transalvéolaire des sinus avec ou sans greffes osseuses.
Le but de cette étude est d’évaluer, selon la littérature scientifique actuelle, l’alternative
thérapeutique la plus judicieuse entre une élévation de sinus par voie latérale et une
élévation de sinus par voie crestale pour une hauteur osseuse résiduelle entre 4 et 6 mm
sous sinusale. Nous analyserons 10 articles scientifiques récents sélectionné sur Pubmed
selon leur niveau de preuve.

Lectures critiques des dix articles


Article 1 : Flapless osteotome-mediated sinus floor elevation using
platelet-rich fibrin versus lateral approach using deproteinised
bovine bone mineral for residual bone height of 2–6 mm:
A randomised trial

4
Article 2 : Complications of sinus floor elevation procedure and
management strategies: A systematic review

Article 3 : Peri‐implant tissue conditions following transcrestal and


lateral sinus floor elevation: 3‐year results of a bi‐center,
randomized trial

Article 4 : The comparative evaluation of transcrestal and lateral


sinus floor elevation in sites with residual bone height ≤6 mm:
A two-year prospective randomized study

Article 5 : The effect of transcrestal sinus-floor elevation without


graft on the long-term prognosis of maxillary implants

Journal of Clinical Periodontology, March 2020


Peter Rammelsberg, Samuel Kilian, Christopher Büsch, Stefanie Kappel

Abstract:

Aim: To evaluate the effects of (a) transcrestal sinus-floor elevation (TSFE) and (b) residual
bone height on long-term implant survival.
Materials and Methods: Chi-squared and t tests were used for descriptive compari- son of
the groups. Kaplan–Meier survival curves and corresponding log-rank tests were used to
investigate implant survival over time. Multivariable Cox regressions were performed for the
total population and experimental group.
Results: A total of 634 patients received 648 implants with TSFE, while 674 implants without
TSFE served as controls. Thirty implant failures occurred in the experimental group and 28 in

5
the control group. Ten-year Kaplan–Meier survival curves for the 157 implants (24.3%) still
under observation showed a probability of survival of 93.7% for the implants with TSFE and
92.9% for the 72 implants without TSFE (p = .678). The probability of 10-year survival of all
implants in the experimental group decreased to 77.4% for implants placed in residual bone
heights of 1–3 mm, compared with 95.7% for implant sites with bone heights of 4–6 mm and
97.6% for bone heights of >6 mm. Conclusions: Transcrestal sinus-floor elevation has no
negative effect on the long- term implant survival. Membrane perforation or negligible bone
height, however, re- duces the probability of 10-year survival.

Résumé:

Objectif : évaluer les effets de l'élévation transcrestale du plancher sinusal (TSFE) (a) et de la
hauteur de l'os résiduel sur la survie à long terme de l'implant. (b)
Matériels et méthodes : Les tests du chi-carré et du t ont été utilisés pour la comparaison
descriptive des groupes. Les courbes de survie de Kaplan-Meier et les tests log-rank
correspondants ont été utilisés pour étudier la survie des implants dans le temps. Des
régressions multivariables de Cox ont été effectuées pour la population totale et le groupe
expérimental.
Résultats : Au total, 634 patients ont reçu 648 implants avec TSFE, tandis que 674 implants
sans TSFE ont servi de témoins. Trente échecs d'implants sont survenus dans le groupe
expérimental et 28 dans le groupe témoin. Les courbes de survie de Kaplan-Meier à dix ans
pour les 157 implants (24,3 %) encore sous observation ont montré une probabilité de survie
de 93,7 % pour les implants avec TSFE et de 92,9 % pour les 72 implants sans TSFE (p =
0,678). La probabilité de survie à 10 ans de tous les implants du groupe expérimental est
tombée à 77,4 % pour les implants placés dans des hauteurs osseuses résiduelles de 1 à 3
mm, contre 95,7 % pour les sites d'implantation avec des hauteurs osseuses de 4 à 6 mm et
97,6 % pour des hauteurs osseuses de > 6 mm. Conclusions : L'élévation transcrestale du
plancher sinusal n'a pas d'effet négatif sur la survie à long terme des implants. La perforation
de la membrane ou une hauteur d'os négligeable réduisent toutefois la probabilité de survie
à 10 ans.

Introduction :

Materiels et Methodes :

Resultats :

Discussion :

Concnlusion :

6
Article 6 : Five Years Follow-up of Short Implants Placed in
Atrophic Maxilla with Simultaneous Sinus Floor Transcrestal
Elevatio

Original Scientific Paper


Stefano Carelli, Alfredo Passaretti, Giulia Petroni, Alessio Zanza, Luca Testarelli, Andrea
Cicconetti

Abstract :

Objective: Many authors have tried to face the anatomical limitations resulting from
maxillary bone atrophy. Up to five millimeters bone height, the lateral sinus floor elevation is
the most commonly used and validated strategy to achieve the prosthetic rehabilitation.
However, the disadvantages of this technique are its invasiveness and delayed rehabilitation.
The aim of this paper was to assess 5 years clinical outcome of implants placed with a
technique that allows the percrestal sinus floor ele- vation and the immediate implant
placement. Materials and Methods 30 transcrestal sinus floor el- evations with immediate
implant placement were performed in severely atrophic maxillae. Implant survival, marginal
bone level variation, harvested bone height variation and periodontal indices were assessed.
7
Results: After a five year follow up none of the thirty implants were lost. The mean value of
vertical harvested bone loss was 5%. The mean crestal bone loss was -0.33 mm (Standard
Deviation (SD) 0.11 mm). The mean value of periodontal indices was respectively: PD 1.22
mm (SD 0.72 mm), PI 17.47% (SD 15.01 mm), BOP 9, 87 %.,( SD 19.17 mm). Conclusion: The
results obtained are com- parable with success criteria in implant rehabilitation. The
reported technique proved to be success- ful in the population observed, with minimal
trauma and reduced invasiveness.

Résumé :

Objectif : De nombreux auteurs ont essayé de faire face aux limitations anatomiques
résultant de l'atrophie de l'os maxillaire. Jusqu'à une hauteur osseuse de cinq millimètres,
l'élévation du plancher sinusien latéral est la stratégie la plus couramment utilisée et validée
pour réaliser la réhabilitation prothétique. Cependant, les inconvénients de cette technique
sont son caractère invasif et le retard de la réhabilitation. L'objectif de cet article était
d'évaluer les résultats cliniques à 5 ans des implants posés avec une technique qui permet
l'élévation du plancher sinusien percrestal et la pose immédiate d'implants.
Matériels et méthodes : 30 élévations transcrestales du plancher sinusien avec pose
immédiate d'implants ont été réalisées dans des maxillaires gravement atrophiés. La survie
de l'implant, la variation du niveau de l'os marginal, la variation de la hauteur de l'os récolté
et les indices parodontaux ont été évalués.
Résultats : Après un suivi de cinq ans, aucun des trente implants n'a été perdu. La valeur
moyenne de la perte d'os vertical récolté était de 5 %. La perte osseuse crestale moyenne
était de -0,33 mm (écart-type de 0,11 mm). La valeur moyenne des indices parodontaux était
respectivement de PD 1,22 mm (écart-type 0,72 mm), PI 17,47 % (écart-type 15,01 mm),
BOP 9,87 % (écart-type 19,17 mm).
Conclusion : Les résultats obtenus sont compatibles avec les critères de réussite de la
réhabilitation implantaire. La technique rapportée s'est avérée fructueuse dans la population
observée, avec un traumatisme minimal et une invasivité réduite.

Introduction :
Matériel et méthodes :
Résultats :
Discussion :
Conclusion :

8
Article 7 : Predictors of peri-implant bone remodeling outcomes
after the osteotome sinus floor elevation: a retrospective study

Wang et al. BMC Oral Health


Xingxing Wang, Lijuan Sun, Lei Wang, Shaojie Shi, Sijia Zhang, Yingliang Song

Abstract :

Background: This study aimed to evaluate the radiographic outcomes of implants after
osteotome sinus floor eleva- tion (OSFE), and further identify the separate predictors for
these radiographic outcomes.
Methods: In this retrospective cohort study, a total of 187 implants were inserted into 138
patients using the OSFE technique. Seventy-four patients in the grafted group, and 64
patients in the non-grafted group completed this study. The vertical bone gain (VBG) and
marginal bone loss (MBL) at 3 years following surgery were assessed as out- come variables.
Based on extensive literature results, variables considered potential predictors of outcome
variables included sex, age, tooth position, implant length, implant diameter, with or without
grafting materials, residual bone height, sinus width, bone density, and sinus membrane
thickness. Subsequently, the binary logistic regression analysis was applied with VBG and
MBL as dependent variables, respectively. The receiver operating characteristic curve (ROC)

9
with its area under the curve (AUC) was performed to further determine the predictive value
of these predictors.
Results: One hundred and six implants in grafted group and 81 implants in the non-grafted
group were analyzed. The average VBG was 2.12 ± 1.94 mm for the grafted group and 0.44 ±
1.01 mm for the non-grafted group at 3 years (P < 0.05). The mean MBL was 1.54 ± 1.42 mm
for the grafted group and 1.13 ± 1.69 mm for the non-grafted group at 3 years (P > 0.05).
After the adjustment for confounders, logistic regression analysis demonstrated that implant
length, grafting, residual bone height, and sinus membrane thickness were predictors of
VBG. The odds ratio for VBG was 3.90, 4.04, 4.13 and 2.62, respectively. Furthermore,
grafting exhibited the largest AUC at 0.80. While tooth position and implant length were
predictors of MBL, the odds ratio for MBL was 3.27 and 7.85, respectively. Meanwhile,
implant length exhibited the largest AUC at 0.72.
Conclusions: OSFE with or without simultaneous grafting materials both showed predictable
clinical outcomes. Additionally, the present study is the first quantitative and significant
verification that VBG has a significant association with sinus membrane thickness, as well as
residual bone height, implant length and grafting. Whereas tooth position and implant
length are markedly associated with MBL.

Résumé :

Contexte : Cette étude visait à évaluer les résultats radiographiques des implants après une
élévation du plancher sinusal par ostéotome (OSFE) et à identifier les facteurs prédictifs
distincts de ces résultats radiographiques.
Méthodes : Dans cette étude de cohorte rétrospective, un total de 187 implants ont été
insérés chez 138 patients à l'aide de la technique OSFE. Soixante-quatorze patients du
groupe greffé et 64 patients du groupe non greffé ont terminé l'étude. Le gain osseux
vertical (VBG) et la perte osseuse marginale (MBL) trois ans après l'intervention chirurgicale
ont été évalués en tant que variables externes. Sur la base d'une littérature abondante, les
variables considérées comme des prédicteurs potentiels des variables de résultats
comprenaient le sexe, l'âge, la position de la dent, la longueur de l'implant, le diamètre de
l'implant, avec ou sans matériaux de greffe, la hauteur de l'os résiduel, la largeur du sinus, la
densité osseuse et l'épaisseur de la membrane sinusale. Ensuite, l'analyse de régression
logistique binaire a été appliquée avec la VBG et la LBM comme variables dépendantes,
respectivement. La courbe caractéristique de fonctionnement du récepteur (ROC) avec son
aire sous la courbe (AUC) a été réalisée pour déterminer la valeur prédictive de ces
prédicteurs.
Résultats : Cent six implants dans le groupe greffé et 81 implants dans le groupe non greffé
ont été analysés. La VBG moyenne était de 2,12 ± 1,94 mm pour le groupe greffé et de 0,44 ±
1,01 mm pour le groupe non greffé à 3 ans (P < 0,05). Le MBL moyen était de 1,54 ± 1,42 mm
pour le groupe greffé et de 1,13 ± 1,69 mm pour le groupe non greffé à 3 ans (P > 0,05).
Après ajustement des facteurs de confusion, l'analyse de régression logistique a montré que
la longueur de l'implant, la greffe, la hauteur de l'os résiduel et l'épaisseur de la membrane
sinusale étaient des facteurs prédictifs de la VBG. Le rapport de cotes pour la VBG était
respectivement de 3,90, 4,04, 4,13 et 2,62. En outre, la greffe présentait l'AUC la plus élevée
(0,80). Alors que la position de la dent et la longueur de l'implant étaient des facteurs
prédictifs de la LBM, le rapport de cotes pour la LBM était de 3,27 et 7,85, respectivement.
Par ailleurs, la longueur de l'implant présentait l'AUC la plus importante (0,72).

10
Conclusions : L'OSFE avec ou sans matériaux de greffe simultanés a donné des résultats
cliniques prévisibles. En outre, la présente étude est la première vérification quantitative et
significative que la VBG a une association significative avec l'épaisseur de la membrane
sinusale, ainsi qu'avec la hauteur de l'os résiduel, la longueur de l'implant et la greffe. En
revanche, la position de la dent et la longueur de l'implant sont nettement associées à la
LBM.

Introduction :
Matériel et méthodes :
Résultats :
Discussion :
Conclusion :

Article 8 : Comparison of 4 sinus augmentation techniques


for implant placement with residual alveolar bone
height </= 3 mm

Abstract
This study compared implant outcomes following maxillary sinus floor augmentation
(MSFA) in edentulous patients with a residual alveolar bone height 3mm. Four techniques
were evaluated: 1-stage bone-added osteotome sinus floor elevation procedure (BAOSFE)
with simultaneous implant placement; 2-stage BAOSFE with delayed implant placement; 1-
stage lateral window sinus floor elevation with simultaneous implant placement; and 2-stage
lateral window sinus floor elevation with delayed implant placement. Patients were followed
for 18 to 72 months (mean: 52.5 months) after prosthesis placement. Data were analyzed with
cone-beam computed tomography. A total of 96 implants from 71 patients were analyzed;
pretreatment, there were no significant differences between patients. Total implant survival
was 98.9%. The mean residual bone height was significantly higher in the 1-stage BAOSFE
group than the other groups (P < .01); 1 implant in this group failed at 3 months. There was
no significant difference in total bone height gain between groups. However, the bone height
gain of 1st sinus lifting with 2-stage BAOSFE was significantly lower than the 2-stage lateral
window procedure (P < .01). There was no prosthesis failure. The favorable implant outcomes
suggest these 1-stage and 2-stage MSFA procedures should be considered as alternative
treatment options for patients with extremely atrophic posterior maxilla.

Resume :

11
Cette étude a comparé les résultats des implants après une augmentation du plancher du
sinus maxillaire (MSFA) chez des patients édentés avec une hauteur d'os alvéolaire résiduel
de 3 mm. Quatre techniques ont été évaluées : Procédure d'élévation du plancher sinusal
par ostéotome à os ajouté en 1 temps (BAOSFE) avec pose simultanée d'implants ; BAOSFE
en 2 temps avec pose différée d'implants ; élévation du plancher sinusal par fenêtre latérale
en 1 temps avec pose simultanée d'implants ; et élévation du plancher sinusal par fenêtre
latérale en 2 temps avec pose différée d'implants. Les patients ont été suivis pendant 18 à 72
mois (moyenne : 52,5 mois) après la pose de la prothèse. Les données ont été analysées par
tomographie à faisceau conique. Au total, 96 implants de 71 patients ont été analysés ;
avant le traitement, il n'y avait pas de différences significatives entre les patients. La survie
totale des implants était de 98,9 %. La hauteur moyenne de l'os résiduel était
significativement plus élevée dans le groupe BAOSFE en 1 temps que dans les autres groupes
(P < 0,01) ; 1 implant de ce groupe a échoué à 3 mois. Il n'y a pas eu de différence
significative dans le gain de hauteur osseuse totale entre les groupes. Cependant, le gain de
hauteur osseuse du lifting du 1er sinus avec BAOSFE en 2 temps était significativement plus
faible que la procédure de fenêtre latérale en 2 temps (P < 0,01). Il n'y a pas eu d'échec de la
prothèse. Les résultats favorables des implants suggèrent que ces procédures de BAOSFE en
1 et 2 temps devraient être considérées comme des options de traitement alternatives pour
les patients dont le maxillaire postérieur est extrêmement atrophié.

Introduction :

La pose d'implants dentaires est une option de traitement courante pour les
patients édentés ou partiellement édentés. Cependant, la hauteur osseuse
alvéolaire résiduelle peut être insuffisante pour permettre la pose d'implants
de manière stable et durable. Dans de tels cas, une augmentation sinusienne
peut être nécessaire pour augmenter la hauteur osseuse et permettre la pose
d'implants. Les quatre techniques d'augmentation sinusienne examinées dans
l'article sont :
- L’élévation de sinus par voie latérale (technique de Summers) en un
temps avec pose immédiate de l’implant. (L-1)
- L’élévation de sinus par voie latérale (technique de Summers) en deux
temps avec pose différée de l’implant. (L-2)
- L’élévation de sinus par voie crestale (technique de Tatum) en un temps
avec pose immédiate de l’implant. (B-1)
- L’élévation de sinus par voie crestale (technique de Tatum) en deux
temps avec pose immédiate de l’implant. (B-2)
Au sein de l’introduction, les auteurs affirment que le soulèvement du sinus par
voie crestale (technique de SUMMERS) est adaptée pour les hauteurs
résiduelles initiales d’os alvéolaire supérieures à 5 mm. Pour les hauteurs
inférieures à 5 mm, ils affirment que l’élévation par voie latérale est indiquée.
Ces postulats sont affirmés en se basant sur l’étude de Fugazzoto :
12
« Fugazzotto PA. Immediate implant placement following a modified trephine:
osteotome approach- success rates of 116 implants to 4 years in function”. En
revanche, ceux-ci citent Krasny et al. qui ont reconstruit des crêtes maxillaires
atrophiées avec succès en utilisant la technique de SUMMERS sur des hauteurs
d’os alvéolaires résiduels entre 3 et 5 mm. L’objectif de cette étude est donc de
comparer les différentes techniques sur des patients présentant une hauteur
osseuse résiduelle supérieure ou égale à 3 mm.

Matériel et méthodes

Les patients ont été sélectionnés selon les critères d’inclusion suivants :
1. Partiellement édenté avec crête édentée maxillaire postérieure après une extraction
de + de 3 mois.
2. Plus de 18 ans
3. Hauteur osseuse résiduelle de 3 mm ou plus
4. Pas d’inflammation du sinus
5. Pas de maladie systémique

Et selon les critères d’exclusion :


1. Parodontite non traitée et hygiène bucco-dentaire incorrecte
2. Une maladie systémique non contrôlée
3. Traités ou en cours de traitement par biphosphonate
4. Antécédent d’irradiation dans la zone de la tête et du cou
5. Patiente enceinte
6. Toutes les contres indications de la chirurgie implantaire
7. Faible motivation
8. Fumeur actuelle
9. Perforation de la membrane sinusale.
Au total, 71 patients ont été sélectionné afin de participer à l’étude.
Pour chacune des techniques, les protocoles chirurgicaux tels que décrit par TATUM et
SUMMERS ont été respecté. Toutes les procédures ont utilisé des xenogreffes (Bio oss,
Geistlich, Suisse) pour les greffes osseuses et les implants Biomet (3i, USA).
Les praticiens ont respecté une période de temporisation d’au moins 6 mois pour la
cicatrisation du greffon avant la mise en place des implants lors de l’utilisation des
techniques en 2 temps (L-2 et B-2). Ils ont également temporisé 6 mois avant l’analyse des
résultats pour la technique en 1 temps.

Les mesures ont été déterminées par un examen clinique et des radiographies CBCT : la
hauteur et la largeur osseuse a été mesuré avant le traitement et après le traitement pour
chaque patient. Des données ont été collectées pour le nombre d’implant par patient, la
position et la largeur des implants.

13
Résultats :

Au total, 96 implants ont été posé chez 71 patients. Les caractéristiques des patients sont
présentées dans le tableau 1.
Les mesures des hauteurs osseuses ont été enregistré par le biais d’un CBCT pré et post
opératoire.

14
La hauteur osseuse résiduelle avant les traitements pour tous les groupes était en moyenne
de 2,78mm. Le gain de hauteur osseuse moyen est significativement plus important après les
traitements pour le groupe L2 que pour le groupe B2.
Par ailleurs, les gains de hauteurs osseuses moyens ne diffèrent pas significativement entre
les groupes sauf pour le groupe B1 pour lequel le gain de hauteur osseuse est légèrement
plus faible que pour les autres groupes.
Les résultats entre 18 et 72 mois après la pose des prothèses ne diffèrent pas entre les
groupes. Par ailleurs, un seul échec implantaire a été constaté (groupe B1). Celui-ci s’est
soldé par un succès après la pose d’un nouvel implant.

Discussion :

Il s’agit de la première étude à évaluer 4 techniques différentes d’élévation sinusienne pour la


pose d’implants chez les patients présentant une hauteur osseuse résiduelle inférieure ou égale
à 3 mm.
L’évaluation du succès des implants de 18 à 72 mois après la mise en place des prothèses a
montré des résultats similaires pour toutes les techniques d’élévation sinusienne. La
différence s’est surtout faite ressentir par la durée du traitement comme l’on pouvait s’y
attendre.
Des études antérieures ont affirmé que les techniques d’élévation sinusiennes par voie
crestale (SUMMERS, B1 et B2) devrait être réservé à des hauteurs osseuses résiduelles
supérieures ou égale à 5 mm. Cette étude va à l’encontre de ces affirmations.
Néanmois, plusieurs limites à cette étude sont à souligner. Il s’agit d’une étude
rétrospective, une étude prospective randomisée devrait être réalisée. De plus, la taille de
l’échantillon dans chaque groupe est faible, des études sur un plus grand nombre de patients
avec des échantillons plus importants devrait être réalisée également.

Conclusion :

Des résultats comparables et souhaitables ont été obtenus pour le succès implantaire
quelque soit la technique d’élévation sinusienne pour une hauteur osseuse résiduelle
supérieure ou égale à 3 mm. Ces résultats peuvent aussi être corrélés à la taille et à la
longueur des implants utilisés. Le nombre de temps chirurgicaux a peu impacté les résultats
mais un échec implantaire a quand même eu lieu avec un soulèvement de sinus par voie
crestale en un temps chirurgical.
Il est à noter que les auteurs affirment pour conclure que l’élévation sinusienne par voie
crestale est moins invasive que par voie latérale. Mais celle-ci nécessite une certaine
dextérité et la technique chirurgicale est plus délicate. Aussi, cela nécessite une planification
et un protocole opératoire très rigoureux.

Article 9 : Intraoperative complications and early implant failure after transcrestal
sinus floor elevation with residual bone height ≤5 mm: A retrospective multicenter
study

15
Abstract
Objective: Clinical indications for maxillary sinus floor elevation with transcrestal techniques
have increased in recent years even in sites with minimal residual bone height (RBH).
Nevertheless, limited information is currently available on incidence of intraoperative
complications and early implant failure in these cases.
Material and Methods: This retrospective multicenter study was performed on an-
onymized clinical and radiographic records of patients who underwent transcrestal sinus
floor elevation in seven clinical centers. Influence of different factors related to patient, and
sinus anatomy and surgical technique on the incidence of intraop- erative complications and
early implant failure rate after transcrestal sinus lift were investigated.
Results: A total of 430 patients treated with transcrestal sinus floor elevation for single-
implant insertion in sites with RBH ≤5 mm were included in the final analysis. After 1 year of
loading, 418 implants of 430 were satisfactorily in function. Early implant failure was
recorded in 12 cases (2.8%); results were significantly associ- ated with the presence of large
sinus cavities and with the occurrence of membrane perforation.
The following adverse events were recorded: membrane perforation (7.2%), acute sinusitis
(0.9%), implant displacement into the sinus cavity (0.7%), oro-antral fistula (0.2%), and
benign paroxysmal positional vertigo (0.5% of osteotome cases). A strong direct correlation
between sinus membrane perforation and bucco-palatal sinus width (p = .000) was
demonstrated.
Conclusions: Early implant failure after transcrestal sinus elevation showed signifi- cant
direct correlation with bucco-palatal maxillary sinus width and the presence of membrane
perforation. Sinus membrane perforation was strongly associated with bucco-palatal sinus
width (extremely low perforation rate in narrow and much higher incidence in wide sinuses).

RESUME

Introduction :

Les auteurs introduisent l’article en revenant sur l’historique des techniques d’élévation de
sinus et les indications de chacune. Ils affirment que la conférence de consensus sur les sinus
qui s’est tenu à Boston en 1996 ainsi que les classifications ultérieures ont suggéré
l’approche transcrestale (Boyne, James, Summers) pour hauteur osseuse résiduelle entre 6-7
mm à 9 mm et la voie latérale pour une hauteur osseuse de 5mm ou moins sous le sinus
(Wang & Katranji, 2008) (Jensen et al. 1998).
Cependant, il est à noter que l’élévation sinusienne par voie latérale est considérée, avec la
chirurgie d’avulsion de dents incluses comme la procédure entrainant les plus fréquentes et
plus graves complications que les autres chirurgies buccales, parodontales et implantaires.
C’est pour cela qu’il est intéressant d’étudier une technique moins invasive et moins
traumatisante pour le sinus.

16
Ils affirment enfin que de nombreuses publications sont parues ces dernières années en
faveur de l’augmentation sinusale par voie crestale. Peu d’étude se sont en revanche
interessées aux critères anatomiques (largeur du sinus, distance entre les parois etc.)
indiquant ou contre indiquant ce protocole.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective multicentrique sur des dossiers cliniques et


radiographiques anonymes de patient ayant subi une élévation sinusale par voie crestale
entre 2000 et 2020 dans 7 cliniques privées italiennes. Tous les patients âgés de 18 ans ou
plus ont été inclus dans l’étude et le seul critère d’inclusion est un dossier médical, clinique
et radiographique bien documenté. Ont été exclus les patients dont la hauteur osseuse
résiduelle était supérieure à 5 mm.
Tous les dossiers ont été classés selon de nombreux critères inhérents au protocole
chirurgical réalisé par le praticien et aux matériaux employés.
La largeur du sinus (SW) définie comme la distance entre la paroi buccale et palatine a été
mesurée à une hauteur de 10 mm de la crête alvéolaire. La cavité sinusale a été défini
comme large lorsque SW>12 et étroite lorsque SW<12. Cette étude vise donc à tester
l’influence de différents facteurs (patient, anatomie du sinus et protocole chirurgical) sur le
succès du traitement.

Résultats :

430 patients ont été inclus dans l’analyse finale. Le gain de hauteur osseuse moyen mesuré
est de 5,4 +/- 2,9 mm. L’évènement indésirable le plus fréquent est la perforation de la
membrane de Schneider (incidence : 7,32%). Parmi les patients qui ont présenté cette
complication, 2 patients sur 176 présentaient une cavité sinusienne étroite (incidence de 1,1
%) et 26 patients sur 161 présentaient une cavité sinusienne large (incidence de 16,1 %). Les
autres complications retrouvées sont la sinusite aigue, le déplacement de l’implant dans le
sinus, la fistule oro-antrale et le vestige paroxystique. Mais ceux-ci ont tous une incidence
inférieure à 1% et il ne semblerait pas que l’anatomie du patient ou le protocole chirurgical
aient influencé la survenue de ces complications.

17
Discussion :

Dans la présente étude, il semblerait que la largeur du sinus, mesurée à 10 mm de hauteur


de la crête alvéolaire entre les parois buccales et palatines aient une influence sur le succès
d’une élévation de sinus par voie crestale. D’autres études ont prouvé qu’une cavité
sinusienne large représentait un environnement défavorable biologiquement pour la néo
formation osseuse (Stacchi et al. 2022), (Lombardi et al. 2017), (Zhoiu et al. 2021). Aussi,
cette étude rétrospective semble valider cela.
Il est intéressant de noter que cette situation est exactement à l’opposé de ce qui se produit
dans l’élévation du plancher sinusal par voie latérale ou une corrélation inverse entre la
largeur du sinus et le déchirement de la membrane a été démontré (Cho et al. 2001) (Marin
et al. 2019). Cela s’explique par la meilleure visibilité et le passage plus facile des
instruments en présence d’un sinus large et plat que d’un sinus étroit et profond. Les
principales limites de cette étude sont inhérentes à la conception de l’étude rétroactive ainsi
qu’aux caractéristiques de l’échantillon (les dossiers ont été utilisés et non conçus pour
l’étude), certains paramètres ont pu être mal documentés ou source de confusion.

Conclusion :

Pour conclure, cette étude introduit un nouveau paramètre dans le choix de l’alternative
thérapeutique la plus judicieuse entre la voie crestale et latérale pour l’élévation du sinus. En
effet, il semblerait que la morphologie du sinus et notamment sa largeur puisse être un
critère de choix, bien plus intéressant et prédictif que la hauteur osseuse résiduelle.

Article 10. “Evaluation of crestal sinus floor elevations using versah burs
with simultaneous implant placement, at residual bone height ≥ 2.0 _ < 6.0 mm. A
prospective clinical study”
Jenna Z. Alhayati1 · Auday M. Al‐Anee1,2

Abstract

18
Purpose To evaluate the efficacy of Versah drills in breaching the maxillary sinus floor while keeping the
membrane intact, as well as measure the implant stability (primary stability at the time of implant placement by
the osseous densification of the residual bone height (RBH) of ≥ 2.0 _ < 6.0 mm, and secondary stability after 6
months of osseous healing period).

Methods This prospective clinical study, which included twenty crestal sinus floor elevations, was conducted on
17 patients (10 males and 7 females, ages 29 to 70 years). The sinus membrane integrity was clinically checked
at the time of osseoden- sification sinus lifting and confirmed by CBCT after sinus augmentation and implant
insertion. Time of operation has been recorded from the first drill to implant installation. Primary implant
stability was measured using an Osstell beacon at the time of implant placement, and secondary stability was
measured after 6 months of osseous healing.

Results The mean of secondary stability in the current study is significantly higher than the mean of primary
stability (P ≤ 0.011), which was 74.22 ± 8.11 and 69.85 ± 9.74, respectively, in RBH 3.81 mm as a mean. There
was no clinical evi- dence of membrane perforation or complication reports, and the average operation time was
11.2 ± 1.85 min.
Conclusion
Thecurrentstudyfoundthatathighlyatrophicposteriormaxillawitharesidualboneheightof≥2.0_<6.0mm,
osseodensification using Versah drills was effective in crestal sinus elevation with no membrane perforation,
which was confirmed by cone-beam CT scan postoperatively, and showed higher primary and secondary implant
stability.

Resume :
Objectif Évaluer l'efficacité des forets Versah pour ouvrir une brèche dans le plancher sinusien maxillaire tout en conservant

la membrane intacte, et mesurer la stabilité de l'implant (stabilité primaire au moment de la pose de l'implant par la
densification osseuse de la hauteur d'os résiduel (RBH) de ≥ 2,0 _ < 6,0 mm, et stabilité secondaire après 6 mois de période
de cicatrisation osseuse). Méthodes Cette étude clinique prospective, qui comprenait vingt élévations du plancher sinusien
crestal, a été menée sur 17 patients (10 hommes et 7 femmes, âgés de 29 à 70 ans). L'intégrité de la membrane sinusienne a
été vérifiée cliniquement au moment de l'élévation du sinus par ostéoden- sification et confirmée par CBCT après
l'augmentation du sinus et l'insertion de l'implant. La durée de l'opération a été enregistrée depuis le premier forage jusqu'à la
pose de l'implant. La stabilité primaire de l'implant a été mesurée à l'aide d'une balise Osstell au moment de la pose de
l'implant, et la stabilité secondaire a été mesurée après 6 mois de cicatrisation osseuse.

Résultats La moyenne de la stabilité secondaire dans la présente étude est significativement plus élevée que la
moyenne de la stabilité primaire (P ≤ 0,011), qui était de 74,22 ± 8,11 et 69,85 ± 9,74, respectivement, dans RBH 3,81
mm en moyenne. Il n'y a pas eu de preuve clinique de perforation de la membrane ni de rapport de complication, et la durée
moyenne de l'opération était de 11,2 ± 1,85 min.

Conclusion L'étude actuelle a révélé qu'au maxillaire postérieur fortement atrophié avec une hauteur osseuse résiduelle de ≥
2,0 _ < 6,0 mm, l'ostéodensification à l'aide de forets Versah était efficace pour l'élévation du sinus crestal sans perforation de
la membrane, ce qui a été confirmé par la tomodensitométrie à faisceau conique en postopératoire, et a montré une plus
grande stabilité primaire et secondaire de l'implant.

Introduction :

Pour introduire cet article, les auteurs reviennent sur les difficultés inhérentes à la mise en
place d’implants dans le secteur maxillaire postérieur. Ils s’appuient sur des études antérieures
pour affirmer que les deux techniques d’élévation de la membrane sinusale sont pratiquées
selon la hauteur osseuse résiduelle (moins de 5 mm ou plus de 5 mm). Ils expliquent en outre
qu’avec l’une ou l’autre des alternatives, les taux de succès implantaires sont similaires mais
que la voie transcrestale est plus avantageuse car moins risquée. Ils reviennent brièvement sur
19
l’historique de l’osteodensification. Ainsi, Salah Huwais, en 2015 a présenté́ la technique
d'ostéodensification, qui utilise une fraise densifiante pour produire une faible déformation
plastique. L'os compact non excavé soulève et pénètre le plancher sinusien sans perforer la
membrane ou violer le sinus pour augmenter la hauteur osseuse verticale. C’est le principe
même de l’osteodensification utilisant les forets Versah.

L'étude vise à évaluer l'efficacité́ des forêts Versah pour ouvrir une brèche dans le plancher
sinusien tout en conservant la membrane intacte, ainsi qu'à mesurer la stabilité́ de l'implant ;
stabilité́ primaire au moment de la pose de l'implant avec soulèvement simultané́ du sinus et la
stabilité́ secondaire après 6 mois de période de cicatrisation osseuse.

Matériel et méthodes
Il s’agit d’une étude prospective réalisée sur 17 patients âgés de 29 à 70 ans. Tous les
patients présentant une contre-indication à l’implantologie ont été exclu et les patients
inclus devaient présenter une hauteur osseuse résiduelle entre 2 et 6 mm sous sinusale. Un
CBCT pré et post opératoire a été réalisé pour chaque patient et le protocole Densah a été
suivi. Ainsi, lorsque la hauteur de l'os alvéolaire est de 4-5 mm, la largeur de l'os résiduel doit
être ≥ 5, et lorsque la hauteur de l'os alvéolaire est de 2-3 mm, la largeur de l'os résiduel doit
être ≥ 7 mm. Lors de la chirurgie, la vérification de l’intégrité de la membrane sinusienne a
été réalisée avant la pose des implants. La stabilité primaire a été évaluée grâce à l’Ostell
Beacon (Goteborg, Suède). Les rendez-vous de suivi ont été fixés après dix jours pour
l'ablation des sutures, un mois pour l'observation clinique et six mois pour la prothèse finale
et l'enregistrement de la stabilité́ de l'implant secondaire à l'aide de l’Ostell.

Résultats :
Aucune perforation de la membrane sinusienne et aucune complication n’a été relevé lors
des interventions. Dans 35% des cas, des implants de dimension 4.3/11 ont pu être posé,
pour les 65% restants, leur dimension était de 5.0/9. À la fin de cette étude, aucune
complication précoce ou tardive n'a été observée au cours de la période de suivi de 6 mois,
et tous les implants étaient ostéo-intégrés, ce qui fait que la survie précoce des implants est
de 100 %.
Sur la base de la hauteur osseuse résiduelle initiale, les deux groupes sont classés en groupe
A (23,9 mm) avec une moyenne de 2,92 ± 0,60 mm, et en groupe B (45,9 mm) avec une
moyenne de 4,73 ± 0,62 mm.

20
Les résultats sont présentés dans les tableaux ci-dessus. Pour le tableau 2, la stabilité est
considérée comme élevé lorsqu’elle dépasse 70 ISQ, moyenne entre 60 et 70 ISQ et faible
lorsqu’elle est inférieure à 60 ISQ. En comparant les valeurs ISQ dans les deux groupes, la
stabilité́ primaire et secondaire est significativement plus élevée dans le groupe B (4-5,9 mm)
que dans le groupe A (2-3,9 mm) au cours de la période d'étude.

Discussion :

La hauteur d'os alvéolaire restante au niveau du site receveur de l'implant est essentielle
pour déterminer le risque de perforation de la membrane sinusienne lors de l'élévation
crestale du sinus. D’autres études précédentes (Rosen et al. ; Kasaba et al. etc) ont considéré
que la principale limite à l’élévation sinusale par voie crestale est le manque d’hauteur
osseuse résiduelle (<5mm). Dans ces conditions, le risque de perforation de la membrane
sinusienne peut atteindre des proportions très importantes.
Cette étude semble valider une alternative satisfaisante à l’élévation selon la technique de
SUMMERS pour une hauteur osseuse résiduelle comprise entre 2 et 6 mm. La rotation dans
le sens inverse des aiguilles d'une montre de la fraise Versah, de conception unique, facilite
le compactage de l'os autogène le long de la paroi de l'ostéotomie et en direction apicale du
plancher sinusien. De plus, l'action de pompage de la fraise (mouvement de va-et-vient) et
l'irrigation abondante pressent le greffon osseux visqueux, et réalise une pression
hydraulique pour libérer et soulever la membrane de Schneider de manière atraumatique.
Contrairement aux ostéotomies traditionnelles, l'osteodensification crée une ostéotomie
tout en préservant le tissu osseux vital et en augmentant la quantité ́ et la densité́ de l'os
péri-implantaire, ainsi que le contact os-implant et le pourcentage de volume osseux autour
de celui-ci, améliorant ainsi la stabilité́ de l'implant sans entraver l'ostéointegration par
rapport à un forage classique. Dans la présente étude, aucune perforation de la membrane
sinusienne n’a été diagnostiqué et les implants ont une stabilité primaire largement
suffisante.
Nous pouvons néanmoins nous interroger quant à la qualité de cette étude, notamment par
la taille très faible de l’échantillon (17 patients). Nous ne connaissons pas non plus
l’expérience du praticien ainsi que les suites opératoires à plusieurs mois après la pose la de
la prothèse.

Conclusion :

Pour conclure, cette étude est intéressante pour notre problématique par ce qu’elle
semblerait apporter une alternative thérapeutique à l’élévation sinusienne par voie crestale
et latérale. L’ostéodensification pourrait permettre d’éviter les procédures chirurgicales
traumatisantes et éviter la perforation de la membrane sinusienne. Néanmoins, d’autres
études sont nécessaires et celle-ci n’est absolument pas suffisante pour conclure à une
supériorité de cette technique en comparaison aux méthodes conventionnelles.

21
Conclusion
Bibliographie

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