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On observe alors que pour tout entier naturel k, ik est réel si k est pair, et imaginaire pur si k est
N N
impair. On a donc (en notant 2 l’ensemble des entiers pairs, et 2 + 1 celui des entiers impairs) :
` `
X ` k k X ` k k
ei`θ = i sin θ cos`−k θ + i sin θ cos`−k θ
k∈2N∩[0,`] k∈(2N+1)∩[0,`]
k k
| {z } | {z }
réel imaginaire pur
Observons que lorsque p décrit l’ensemble des entiers compris entre 0 et `/2, alors 2p décrit l’ensemble
des entiers pairs compris entre 0 et `, et lorsque p décrit l’ensemble des entiers compris entre 0 et
(` − 1)/2, 2p + 1 décrit l’ensemble des entiers impairs compris entre 0 et `. Il vient donc, vu que
i2p = (−1)p , et i2p+1 = i(−1)p pour tout entier p :
R
X `
∀θ ∈ , cos `θ = (−1)p (sin θ)2p (cos θ)`−2p
2p
`
N
p∈ ∩[0, 2 ]
et
R,
X `
∀θ ∈ sin `θ = (−1)p (sin θ)2p+1 (cos θ)`−2p−1
2p + 1
N
p∈ ∩[0, `−1
2 ]
Donnons-nous à présent un entier naturel n. D’après le calcul précédent, on a, pour tout réel θ (et
tenant compte du fait que sin2 = 1 − cos2 ) :
X n
cos(nθ) = (−1)p (1 − cos2 θ)p (cos θ)n−2p .
n
N
2p
p∈ ∩[0, 2 ]
On a d’autre part, pour tout réel θ non multiple entier de π (et toujours avec le calcul précédent) :
R Z
alors il est clair que pour tout θ ∈ \ (π ), on a sin(n+1)θ =Ufn (cos θ). De plus, si un autre polynôme
R Z
sin θ
S vérifie cette identité, alors S et Un coïncident sur l’ensemble {cos θ|θ ∈ \ (π )} =] − 1, 1[ qui est
e f
infini, donc S = Un .
Résumons ce que nous venons de prouver :
Soit n un entier naturel.
1. Il existe un unique polynôme Tn à coefficients réels tel que
∀θ ∈ R, cos(nθ) = T
fn (cos θ)
Soit p un entier compris entre 0 et n/2. Le polynôme 1 − X 2 est de degré 2, et a −1 pour coefficient
dominant, donc (1 − x2 )p est de degré 2p, de coefficient dominant (−1)p .Il en résulte que Hp est de
n n
degré 2p + n − 2p = n, de coefficient dominant 2p (−1) (−1)p × 1 = 2p
p
. Comme Tn est somme de
polynômes de degré n, le degré de Tn est a priori inférieur ou égal à n, mais le coefficient de X n de
Tn est
X n
> 0,
n
N 2p
p∈ ∩[0, 2 ]
k∈2N∩[0,`] k et
0 `
P
dans la somme, qui est 0 = 1. Supposons à présent que ` ≥ 1. Notons S1 =
S2 = k∈(2N+1)∩[0,`] k` . On a
P
`
X `
2` = (1 + 1)` = = S1 + S2 ,
k
k=0
et comme ` ≥ 1 :
`
X `
0 = (1 − 1)` = (−1)k = S1 − S2 .
k
k=0
Parité de Tn et Un
Soit n un entier naturel.
Pour tout réel θ, on a
Ainsi, les fonctions polynomiales associées aux polynômes Tn (−X) et (−1)n Tn coïncident sur l’en-
R
semble infini {cos θ|θ ∈ }, donc
Tn (−X) = (−1)n Tn
En d’autres termes, Tn est pair si n est pair, et impair si n est impair.
On a de même, pour tout réel θ non multiple entier de π :
n+1
U fn (cos(θ + π)) = sin((n + 1)(θ + π)) = (−1)
fn (− cos θ) = U sin(n + 1)θ
= (−1)n U
fn (cos θ),
sin(θ + π) −1 sin θ
et ceci prouve que Un est pair si n est pair, et impair si n est impair.
Valeurs en 1 et en −1
Soit n un entier naturel.
On a Tfn (1) = T fn (−1) = (−1)n T
fn (cos 0) = cos(n0) = 1. Et d’après la parité de Tn , T fn (1) = (−1)n .
R
L’application g définie sur par g(θ) = U fn (cos θ) est continue par composition, donc lim0 g = g(0) =
fn (1). Mais pour tout θ ∈]0, π[, on a
U
0
Relation entre Un et Tn+1
Soit n un entier naturel. L’application h définie pour tout réel θ par h(θ) = T] n+1 (cos θ) est dérivable par
0 0
composition, et on a h (θ) = − sin θ Tn+1 (cos θ). Mais on sait que h n’est autre que θ 7→ cos((n + 1)θ),
]
donc h0 (θ) = −(n + 1) sin(n + 1)θ. On en déduit en particulier que pour tout θ réel non multiple de
π, on a
0 sin(n + 1)θ
T]
n+1 (cos θ) = (n + 1) =U fn (cos θ),
sin θ
0
et les fonctions polynomiales associées à Tn+1 et à (n + 1)Un coïncident alors sur l’ensemble infini
R Z 0
{cos θ|θ ∈ \ (π )}, donc Tn+1 = (n + 1)Un .
Par ailleurs, on sait que pour tout réel θ, h(θ) = cos(nθ), donc
h0 (θ) = −n sin(nθ), h00 (θ) = −n2 cos(nθ),
et on voit que pour tout réel θ, on a h00 (θ) + n2 h(θ) = 0, ce qui donne
on voit donc que la fonction polynomiale associée au polynôme (1 − X 2 )Tn00 − XTn0 + n2 Tn s’annule
R
sur l’ensemble infini {cos θ|θ ∈ }, donc
(1 − X 2 )Tn00 − XTn0 + n2 Tn = 0
on en déduit donc, en notant P = Tn+1 − 2XTn + Tn−1 , que Pe(cos θ) = 0 pour tout réel θ, ce qui
entraîne la nullité de P (toujours le même argument).
On a de même, pour tout réel θ :
sin(n + 2)θ + sin nθ = sin[(n + 1)θ + θ] + sin[(n + 1)θ − θ] = 2 sin(n + 1)θ cos θ,
donc pour tout réel θ non multiple entier de π,
sin(n + 2)θ + sin nθ sin(n + 1)θ
U
]n+1 (cos θ) + Un−1 (cos θ) =
] = 2 cos θ = 2 cos θ U
fn (cos θ),
sin θ sin θ
donc si on note Q = Un+1 + Un−1 − 2XUn , alors Q e s’annule sur l’ensemble infini ] − 1, 1[, donc Q = 0.
Il est à noter que les relations précédentes peuvent servir à définir les suites (Tn ) et (Un ) par récurrence.
Par exemple, (Tn ) est la suite de polynômes définie par T0 = 1, T1 = X, et Tk+1 = 2XTk + Tk−1
pour tout entier k ≥ 1. Il faut savoir parcourir le chemin en sens inverse, c’est-à-dire retrouver les
propriétés des polynômes Tk (degré, coefficient dominant, parité, relation fondamentale) avec cette
définition (beaucoup de récurrences doubles en perspective...)
MPSI 2—Mathématiques 5
Racines et factorisation de Tn et Un
Soit n un entier naturel supérieur ou égal à 1 (T0 = 1 et U0 = 1 sont constants...)
R
Soit θ ∈ . On voit que cos θ est racine de Tn si et seulement si cos(nθ) = 0, c’est-à-dire si et seulement
Z
si nθ est de la forme π2 + kπ (avec k ∈ ), ou encore si et seulement si
∃k ∈ ,Z θ=
π
2n
+
kπ
n
=
(2k + 1)π
2n
Z
∃k ∈ , θ =
kπ
n+1
.
π nπ
On voit alors que les réels cos n+1 , . . . , cos n+1 sont n racines distinctes de Un (toujours l’injectivité
de cos sur [0, π]). Comme Un est de degré n et de coefficient dominant 2n , on a
n
Y kπ
Un = 2n X − cos ,
n+1
k=1
π nπ
et on voit ainsi que les racines de Un sont cos n+1 , . . . , cos n+1 .
|T
fn (x)| = 1 ⇐⇒ | cos(nθ)| = 1 ⇐⇒ nθ ∈ π Z ⇐⇒ ∃k ∈ , θ = Z kπ
n
.
(n−1)π
Les entiers relatifs k tels que kπ π
n appartient à [0, π] sont 0, 1, . . . , n. Les réels 0, n , . . . , n , π sont
kπ
distincts dans [0, π] donc les réels cos n sont distincts lorsque k décrit {0, . . . , n} (car cos est injective
sur [0, π]).
Il résulte de ce qui précède que le maximum de la fonction |T fn | sur [−1, 1] est 1, et ce maximum est
atteint en exactement n + 1 points distincts de [−1, 1].
1
Posons à présent Sn = 2n−1 Tn , de telle sorte que Sn est unitaire. Le maximum de S fn sur [−1, 1] est
1−n
donc M = 2 .
Considérons P un polynôme unitaire de degré n. Montrons que le maximum λ de Pe sur [−1, 1] (qui
existe car Pe est continue sur le compact [−1, 1]) est supérieur ou égal à M . Raisonnons par l’absurde
MPSI 2—Mathématiques 6
et supposons que λ < M . On a donc |Pe(x)| < M pour tout réel x de [−1, 1].
Notons xk = cos kπ
n pour 0 ≤ k ≤ n. On a
fn (xk ) = 21−n T
S fn (cos kπ
n ) = 2
1−n
cos kπ = (−1)k M
On pourrait même montrer (mais c’est plus délicat 1 ) que le seul polynôme unitaire pour lequel il y
a égalité est Sn .