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1. Infiltration
L'eau qui s'infiltre dans le sol est retenue dans le sol jusqu'au comblement de son déficit en eau. Le
surplus d'eau s'écoule soit vers le cours d'eau sous forme d'écoulement hypodermique, soit vers la
nappe phréatique, ce qui constitue ce que l'on appelle la recharge de la nappe.
1
a- Définitions
L'infiltration désigne le mouvement de l'eau pénétrant dans les couches superficielles du sol et
l'écoulement de cette eau dans le sol et le sous-sol, sous l'action de la gravité et des effets de pression.
La percolation représente plutôt l'infiltration profonde dans le sol, en direction de la nappe phréatique.
Le taux d'infiltration est donné par la tranche ou le volume d'eau qui s'infiltre par unité de temps
(mm/h ou m3/s). La capacité d'infiltration (ou infiltrabilité) est la tranche d'eau maximale qui peut
s'infiltrer par unité de temps dans le sol et dans des conditions données.
L'infiltration est nécessaire pour renouveler le stock d'eau du sol, alimenter les eaux souterraines et
reconstituer les réserves aquifères. De plus, en absorbant une partie des eaux de précipitation,
l'infiltration peut réduire les débits de ruissellement.
C’est le processus par lequel l’eau est transférée à travers les couches superficielles du sol, vers
l’intérieur du sol, en cas d’averse ou de submersion.
Le flux d’eau pénétrant dans le sol en surface est appelé régime d’infiltration ou taux d’infiltration
ou vitesse d’infiltration i t .
Le volume total d'eau infiltrée pendant une durée donnée (∆t) est appelée infiltration cumulative
I t . L’infiltration cumulative 𝑰(𝒕) s’exprime par :
∆𝑡
𝐼(𝑡) = ∫0 𝑖(𝑡)𝑑𝑡 (1)
2
Taux d'infiltration et infiltration cumulée
La conductivité hydraulique
La conductivité hydraulique à saturation est la valeur limite du taux d'infiltration lorsque le sol
est saturé et homogène. Le flux d'eau maximal que le sol est capable d'absorber à travers sa surface,
lorsqu'il reçoit une pluie efficace ou s'il est recouvert d'eau est la capacité d’infiltration.
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Topographie et morphologie
Intensité de la précipitation
Conditions antécédentes d’humidité
b- Mesure de l’infiltration
4
C- Détermination de l’infiltration
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Généralement, des méthodes empiriques et physiques sont utilisées pour la détermination de
l'infiltration. Pour ce faire, on suppose que le sol est submergé par une lame d’eau de hauteur
négligeable et que le sol est saturé en surface.
Avec :
i(t) : capacité d'infiltration au temps t [mm/h],
io :capacité d'infiltration respectivement initiale dépendant surtout du type de sol [mm/h],
if : capacité d'infiltration finale [mm/h],
t : temps écoulé depuis le début de l'averse [min],
: constante empirique, fonction de la nature du sol [min-1].
L'utilisation de ce type d'équation, quoique répandue, reste limitée, car La détermination des
paramètres, i0, if, et 𝛾 présente certaines difficultés pratiques.
Ils peuvent cependant être estimés entre autre par régression à partir des données d'infiltration
cumulative.
Le paramètre io dépend du type de sol et des conditions initiales d'humidité, le paramètre if est une
caractéristique constante du type de sol donné et le paramètre 𝛾 dépend également de la direction
de l'écoulement.
La formule de l'Institut d'Aménagement des Terres et des Eaux de l'EPFL
La relation est légèrement différente de celle de Horton (seulement deux paramètres). Elle est du
type :
(3)
6
Avec :i(t) :
capacité d'infiltration au temps t [mm/h],
if : capacité d'infiltration finale [mm/h],
a et b : coefficients d'ajustement.
Cette relation a l'avantage de permettre la recherche de relations fonctionnelles, d'une part entre la
capacité limite (ou finale) d'infiltration et la texture du sol, d'autre part entre le paramètre a et
l'humidité volumique. On lève ainsi l'indétermination sur certains paramètres par l'intervention de
caractéristiques objectives.
D'autres formules peuvent être utilisées pour déterminer le régime d'infiltration de l'eau du sol (Voir
Littérature).
La méthode de Philip est basée sur une résolution simplifiée des équations de Richard en
supposant que la conductivité hydraulique K et la diffusivité hydraulique D varient avec la
teneur en eau. Dans un le cas d’un écoulement vertical, l’équation de Richards devient alors :
𝜕𝜃 𝜕 𝜕𝜃
= 𝜕𝑧 (𝐷(𝜃) 𝜕𝑧 + 𝐾(𝜃)) (4)
𝜕𝑡
1
Philip utilise alors la transformation de Boltzmann 𝐵(𝜃) = 𝑧𝑡 − 2 pour transformer l’équation
précédente en équation différentielle ordinaire. Il obtient l’infiltration cumulative (lame
infiltrée au bout d’un temps t) sous la forme
1
𝐼(𝑡) = 𝑆𝑡 2 + 𝐾𝑡 (5)
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uniquement sous l’action du gradient de pression. Le taux d’infiltration dans le sol est calculé par
dérivation de l’équation précédente :
𝟏
𝟏
𝒊(𝒕) = 𝟐 𝑺𝒕− 𝟐 + 𝑲 (6)
La méthode de Green Ampt, contrairement à la méthode de Philip, repose sur une approche
physique simplifiée du processus d’infiltration comme indiqué sur la figure. On considère un
sol submergé en surface. La conductivité hydraulique est constante et égale à sa valeur à
saturation.
Quand l’eau s’introduit dans le sol, elle provoque une perturbation du profil hydrique qui se propage
en profondeur dans le sol :
On distingue alors
Zone de saturation: brève zone saturée immédiatement sous le sol.
Zone de transmission : zone à teneur en eau uniforme
Zone d’humidification : zone ou la teneur en eau diminue
Front d’humidification interface zone imbibée - zone sèche
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i et 0 sont respectivement les teneurs en eau initiale et à saturation. Considérons une section de sol
de surface S saturée en surface. Soit 𝑍(𝑡) la profondeur atteinte par le front d’humidité à l’instant t.
Le volume d’eau infiltré à l’instant t à travers une surface S s’exprime par :
𝑉 = 𝑆𝑍(𝑡)(𝜃0 − 𝜃𝑖 ) (7)
Ce volume s’exprime également à partir de la lame d’eau infiltrée jusqu’à l’instant t 𝐼(𝑡) par :
𝑉 = 𝑆𝐼(𝑡) (8)
En combinant les deux équations, la lame infiltrée jusqu’ à l’instant t 𝐼(𝑡) s’obtient alors par :
𝜕𝐻 𝐻𝑓 −𝐻0
𝑖(𝑡) = −𝐾 𝜕𝑧 = −𝐾 (10)
𝑍(𝑡)
𝑯𝒇 charge au front d’humidification, 𝑯𝟎 charge au sol. Si l’axe Oz est orienté vers le haut, nous
pouvons poser
𝐻𝑓 = −ℎ𝑓 − 𝑍(𝑡)
et
𝐻0 = −ℎ0
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ℎ𝑓 + 𝑍(𝑡)
𝑖(𝑡) = 𝐾
𝑍(𝑡)
Or
𝐼(𝑡) = 𝑍(𝑡)(𝜃0 − 𝜃𝑖 )
∆𝜃 = 𝜃0 − 𝜃𝑖
𝐼(𝑡)
𝑧(𝑡) =
∆𝜃
En remplaçant, il vient :
𝒉𝒇 ∆𝜽 + 𝑰(𝒕)
𝒊(𝒕) = 𝑲
𝑰(𝒕)
𝜕𝐻 𝐻𝑓 − 𝐻0
𝑖(𝑡) = −𝐾 = −𝐾
𝜕𝑧 𝑍(𝑡)
𝑑𝐼 ℎ𝑓 ∆𝜃 + 𝐼(𝑡)
=𝐾
𝑑𝑡 𝐼(𝑡)
En arrangeant, on obtient :
𝐼
𝑑𝐼 = 𝐾𝑑𝑡
𝐼 + ℎ𝑓 ∆𝜃
𝐼 + ℎ𝑓 ∆𝜃 ℎ𝑓 ∆𝜃
[ − ] 𝑑𝐼 = 𝐾𝑑𝑡
𝐼 + ℎ𝑓 ∆𝜃 𝐼 + ℎ𝑓 ∆𝜃
Soit
10
ℎ𝑓 ∆𝜃
[1 − ] 𝑑𝐼 = 𝐾𝑑𝑡
𝐼 + ℎ𝑓 ∆𝜃
En intégrant entre 0 et t,
𝐼(𝑡) ℎ𝑓 ∆𝜃
∫ (1 − ) 𝑑𝐼 = 𝐾𝑡
0 𝐼 + ℎ𝑓 ∆𝜃
𝐼(𝑡)
𝐼(𝑡) − ℎ𝑓 ∆𝜃𝑙𝑛 (1 + ) = 𝐾𝑡
ℎ𝑓 ∆𝜃
Telle est l’équation de Green Ampt pour le calcul de la lame infiltrée à l’instant t. Cette
équation est non linéaire en I t . Elle peut être résolue par les méthodes itératives, dont la plus
courante est la méthode de Newton-Raphson.
𝐼(𝑡)
𝐼(𝑡) = ℎ𝑓 ∆𝜃𝑙𝑛 (1 + ) + 𝐾𝑡
ℎ𝑓 ∆𝜃
Le principe consiste, pour des valeurs de 𝐾, 𝑡, ∆𝜃, et ℎ𝑓 données, à introduire une valeur de
𝐼(𝑡) dans le membre de droite et à comparer le membre de droite avec le membre de gauche. Une
valeur initiale courante est 𝐼(𝑡) = 𝐾𝑡. On calcule le second membre et on compare au premier
membre. Si l’écart est suffisamment petit on adopte le résultat, sinon on reprend le calcul avec la
dernière valeur calculée
Cette équation permet de déterminer le taux d’infiltration à l’instant t par la relation déjà vue.
𝒉𝒇 ∆𝜽
𝒊(𝒕) = 𝑲 ( + 1)
𝑰(𝒕)
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L’application de la méthode de Green-Ampt nécessite la connaissance de la conductivité
hydraulique à saturation K, la porosité du sol e, et le potentiel de succion du sol hf au front d’humidité.
Des travaux expérimentaux ont permis de relier le potentiel de succion du sol à la teneur en eau de ce
sol en introduisant la saturation effective du sol par.
𝜽 − 𝜽𝒓
𝑺𝒆 = ( )
𝒆 − 𝜽𝒓
où r est la teneur en eau résiduelle du sol (après qu’il ait été drainé), e la porosité, la teneur
𝜃𝑖 − 𝜃𝑟 = 𝑆𝑒 𝜽𝒆
Lorsque le front d’humidité passe de 𝜃𝑖 à la valeur à saturation 𝑒, la variation de la teneur en eau qui
en résulte se met sous la forme :
∆𝜽 = 𝒆 − 𝜃𝑖 = (𝟏 − 𝑆𝑒 )𝜽𝒆
Au cours d'une averse, la capacité d'infiltration du sol décroît d'une valeur initiale jusqu'à une valeur
limite qui exprime le potentiel d'infiltration à saturation. En fait, elle diminue très rapidement au début
de l'infiltration mais par la suite, la décroissance est plus progressive et tend en règle générale vers
un régime constant, proche de la valeur de la conductivité hydraulique à saturation. Cette
décroissance, due essentiellement à la diminution du gradient de pression, peut être renforcée entre
autre par le colmatage partiel des pores et la formation d'une croûte superficielle suite à la dégradation
de la structure du sol provoquant la migration de particules.
Si l'on compare l'intensité de la pluie et la capacité d'infiltration d'un sol, il existe deux possibilités :
Tant que l'intensité de la pluie est inférieure à la capacité d'infiltration, l'eau s'infiltre aussi
vite qu'elle est fournie. Le régime d'infiltration est dans ce cas déterminé par le régime
d'alimentation. C'est le cas au début du processus. Le temps nécessaire pour égaler la capacité
d'infiltration est variable. Il dépend principalement des conditions antécédentes d'humidité du
sol et de l'averse. Le temps requis est d'autant plus long que le sol est sec et que le régime
d'alimentation est voisin de la conductivité hydraulique à saturation Ks.
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Lorsque l'intensité des précipitations est supérieure à la capacité d'infiltration du sol,
l'excédent d'eau s'accumule en surface ou dans les dépressions formant des flaques, ou bien
encore s'écoule en suivant les dénivelés topographiques. Dans ce cas, on a atteint le temps de
submersion et l'on parle d'infiltration à capacité (le régime d'infiltration est limité par la
capacité d'infiltration du sol). Comme la détermination du seuil de submersion définit le début
de l'écoulement superficiel (principe de Horton), on peut alors déduire la lame ruisselée
provoquée par une averse (volume du ruissellement divisé par la surface du bassin versant).
Celle-ci correspond à la pluie nette
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on montre que le temps d’imbibition s’exprime par :
𝑲ℎ𝑓 ∆𝜃
𝑻𝒃 =
𝒊𝒂 (𝒊𝒂 − 𝑲)
Le bilan hydrique d’un sol porte sur la superficie d’une parcelle et s’étend sur une profondeur
suffisante pour inclure la zone racinaire des plantes. Il repose sur le principe de conservation de la
matière : l’inventaire des apports et des pertes en eau du système considéré dans un intervalle de
temps donné est égale à la variation du volume d’eau stocké dans le sol durant ce même intervalle de
temps. Les apports sont constitués par l’infiltration I , les pertes par l’évapotranspiration E et la
percolation profonde D . Le bilan d’un sol s’exprime alors par :
𝑰 − (𝑬 + 𝑫) = ∆𝑺
3 Pluie nette
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a- Définition
Elle représente la quantité de pluie qui ruisselle strictement sur la surface du terrain lors d'une
averse. La pluie nette est déduite de la pluie totale, diminuée des fractions interceptées par la
végétation et stockée dans les dépressions du terrain. La séparation entre la pluie infiltrée et la pluie
écoulé en surface s'appelle fonction de production. Les pertes sont constituées par la différence entre
la pluie nette et la pluie brute. Elles sont constituées par l’infiltration, le stockage superficiel et
l’interception. Dans ce paragraphe, quelques méthodes de détermination de la pluie nette seront
présentées.
𝑟𝑑 = ∑ (𝑅𝑚 − 𝜑∆𝑡)
𝑚=1
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d- Méthode du Soil Conservation Service (SCS)
Cette méthode a été développée par le Service de Conservation des Sols (SCS) aux USA. On pose
que 𝑃 est la pluie totale tombée au cours d’une averse, 𝑃𝑛 la pluie nette, 𝐹𝑎 l’infiltration en cours de
pluie, 𝑆 la capacité de rétention maximale du sol, 𝐼𝑎 les pertes initiales avant saturation (lame d’eau
infiltrée avant le début du ruissellement), la méthode du SCS repose sur l’hypothèse que :
𝐹𝑎 𝑃𝑛
=
𝑆 𝑃 − 𝐼𝑎
𝐹𝑎
Où représente le taux de remplissage du sol
𝑆
𝑃 = 𝑃𝑛 + 𝐹𝑎 + 𝐼𝑎
𝑃𝑛 = 𝑃 − 𝐹𝑎 − 𝐼𝑎
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𝐹𝑎 𝑃 − 𝐹𝑎 − 𝐼𝑎
=
𝑆 𝑃 − 𝐼𝑎
De là on tire 𝐹𝑎 par :
𝑆(𝑃 − 𝐼𝑎 )
𝐹𝑎 =
𝑃 − 𝐼𝑎 + 𝑆
Détermination de la pluie nette
𝐹𝑎 = 𝑃 − 𝑃𝑛 − 𝐼𝑎
𝑃 − 𝐼𝑎 − 𝑃𝑛 𝑃𝑛
=
𝑆 𝑃 − 𝐼𝑎
Ce qui donne
(𝑃 − 𝐼𝑎 − 𝑃𝑛 )(𝑃 − 𝐼𝑎 ) = 𝑃𝑛 𝑆
On développe et on factorise
(𝑃 − 𝐼𝑎 )(𝑃 − 𝐼𝑎 ) − 𝑃𝑛 (𝑃 − 𝐼𝑎 ) = 𝑃𝑛 𝑆
On obtient :
(𝑃 − 𝐼𝑎 )2
𝑃𝑛 =
𝑃 − 𝐼𝑎 + 𝑆
𝐼𝑎 = 0.2𝑆
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Ce qui permet d’obtenir pour la pluie nette l’expression finale :
(𝑃 − 𝐼𝑎 )2
𝑃𝑛 =
𝑃 + 0.8𝑆
En représentant 𝑃 en fonction de 𝑃𝑛 pour un grand nombre de bassins versants, on trouve des courbes
correspondant à différents états de surface. Ces courbes ont été standardisées sous forme de nombre
CN. Les nombres CN ont été reliées à la capacité de rétention maximale par :
1000
𝑆= − 10
𝐶𝑁
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𝑖𝑡 < 𝑖𝑎 une partie de la pluie est infiltrée, l’autre est disponible pour le ruissellement (C’est
le cas (c) )
l’imbibition se produit dans l’intervalle de temps compris entre 𝑡 et 𝑡 + ∆𝑡. Une partie de
l’averse s’infiltre et constitue les pertes initiales pour imbiber le sol. Le reste se répartit en
ruissellement et infiltration. (C'est le cas (b))
NB : pluie efficace la hauteur totale de la lame d'eau reçue par le bassin pendant la seule durée de la
pluie nette.
Le débit observé à l'exutoire après une averse, est constitué généralement de deux types, à savoir :
les écoulements « rapides » et par opposition, les écoulements souterrains qualifiés de « lents » qui
représentent la part infiltrée de l'eau de pluie transitant lentement dans les nappes vers l'exutoire.
Le ruissellement est la part des précipitations qui est drainée ou transite à travers l'exutoire du bassin.
Le ruissellement peut atteindre l'exutoire par différentes voies:
– Ruissellement surface
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– Ecoulement hypodermique
– Ecoulement souterrain ou de base
L'écoulement de surface ou ruissellement est constitué par la frange d'eau qui, après une averse,
s'écoule plus ou moins librement à la surface des sols. L'importance de l'écoulement superficiel
dépend de l'intensité des précipitations et de leur capacité à saturer rapidement les premiers
centimètres du sol, avant que l'infiltration et la percolation, phénomènes plus lents, soient
prépondérantes.
Cependant des crues sont fréquemment observées pour des pluies d'intensité inférieure à la capacité
d'infiltration des sols. Dans ce cas, d'autres processus tel que l'écoulement sur des surfaces saturées
en eau, permettent d'expliquer la formation des écoulements. Des zones de sol peuvent être saturées
soit par contribution de l'eau de subsurface restituée par exfiltration (d'une nappe perchée par
exemple), soit par contribution directe des précipitations tombant sur ces surfaces saturées.
Il existe ainsi deux modes principaux d'écoulement de surface qui peuvent se combiner:
L'écoulement souterrain
Lorsque la zone d'aération du sol contient une humidité suffisante pour permettre la percolation
profonde de l'eau, une fraction des précipitations atteint la nappe phréatique. L'importance de cet
apport dépend de la structure et de la géologie du sous-sol ainsi que du volume d'eau précipité. L'eau
va transiter à travers l'aquifère à une vitesse de quelques mètres par jour à quelques millimètres par
an avant de rejoindre le cours d'eau. Cet écoulement, en provenance de la nappe phréatique, est appelé
écoulement de base ou écoulement souterrain. A cause des faibles vitesses de l'eau dans le sous-sol,
l'écoulement de base n'intervient que pour une faible part dans l'écoulement de crue. De plus, il ne
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peut pas être toujours relié au même événement pluvieux que l'écoulement de surface et provient
généralement des pluies antécédentes. L'écoulement de base assure en générale le débit des rivières
en l'absence de précipitations et soutient les débits d'étiage (l'écoulement souterrain des régions
karstiques fait exception à cette règle).
Les différentes composantes de l'écoulement dans le cas simple d'une averse uniforme dans le
temps et dans l'espace, sont également représentées schématiquement dans la figure suivante.
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Ces processus qui se produisent à des vitesses très différentes, mobilisent des eaux d'âge, d'origine et
de cheminement très distincts, et permettent d'expliquer la plupart des comportements hydrologiques
rencontrés sur les bassins versants, depuis les crues de « ruissellement pur » jusqu'aux crues où la
contribution à l'écoulement final est essentiellement hypodermique ou phréatique
4.2 Définition
Un hydrogramme est la représentation graphique du débit à l’exutoire en fonction du temps. Il est
constitué des différentes fractions d’écoulements déjà cités.
Les éléments les plus importants dans la génération des crues sont finalement les écoulements de
surface et de subsurface et les précipitations directes à la surface du cours d'eau, l'écoulement
souterrain n'entrant que pour une faible part dans la composition du débit de crue.
La figure suivante montre un hydrogramme type mesuré à l'exutoire d'un bassin versant:
Le temps de montée TM est le temps écoulé entre les points B et C qui délimitent la courbe
de concentration;
Le temps de base TB est le temps écoulé entre les points B et D, il représente la durée du
ruissellement en surface;
Le temps de réponse Lag est le temps écoulé entre F et C, F étant le centroide de
l'hyetogramme;
Le débit de pointe Qp est le débit maximal en période de crue. C'est ce débit est qui est
normalement utilisé dans la conception des ouvrages hydrauliques
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En général, la courbe de concentration est assimilée à une droite. La courbe de décrue prend une
forme exponentielle décroissante. En pratique on considère que la décrue est bien représentée par
l’équation:
Qt =Qoe−at
Qt : le débit à l’instant t
Qo : le débit pris comme origine de la décrue
a : Coefficient d’ajustement
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Qe: débit d'équilibre
I : Intensité́
A : superficie du bassin
- la distribution spatiale et temporale des précipitations ;
- la direction de l'averse ;
b. Facteurs liés aux caractéristiques du bassin :
Le ruissellement représente l'effet intégré de toutes les caractéristiques du bassin :
– la surface du bassin
– la forme
– la pente
– le réseau hydrographique
c. Le sol
Il intervient par :
- Le couvert végétal (capacité d’infiltration plus élevée) ;
- La perméabilité ;
- La profondeur et le profil géologique du sol.
d. Le climat
Il intervient essentiellement par la température et les précipitations antérieures
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Identification des différents écoulements
La séparation des différentes composantes d’un hydrogramme se fait par le biais de trois méthodes
approximatives :
Hypothèse :
Soit le point C, point de cassure déterminé à partir du tracé Ln(Qt)=f(t).
Supposons que C représente le début du tarissement et la fin de l’écoulement de surface. Et soit A le
point de montée de l’hydrogramme. La figure illustre le mode d’application des trois méthodes de
séparation
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Méthode AC :
Cette technique consiste à tracer une droite reliant les points A et C. l’aire au-dessus de la ligne AC
et l’hydrogramme représente le volume de l’écoulement de surface. Celle en bas de la ligne AC
représente l’écoulement de base.
Méthode ADC
Elle consiste à prolonger la courbe de tarissement avant le début de la crue (avant le point A) jusqu’au
point D situé sous la pointe.
On peut procéder de la même manière pour séparer le ruissellement direct de l’écoulement
hypodermique, s’il existe.
Pour la détermination du ruissellement direct, généré par la pluie nette, il faudra soustraire à chaque
instant t, des coordonnées de l’hydrogramme total ceux des écoulements séparés
(Écoulement de base et hypodermique, s’il existe).
L’hydrogramme de ruissellement direct (pur) est limité dans le temps et se termine par un débit nul.
Son volume correspond à la lame d’eau nette écoulée.
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L'hydrogramme unitaire a donc une forme fixe pour un bassin versant. La forme de l'H.U. est affectée
par la durée. On aura donc des H.U. de 1, 2, 3, .... 6h etc. selon la durée de la pluie efficace
correspondante. Cette théorie permet ainsi la reconstitution de crues complexes.
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5. extraire pour chaque pas de temps, les ordonnées de l’hydrogramme de ruissellement direct et
diviser par la lame d’eau ruisselée. On peut déterminer ainsi les ordonnées de l'hydrogramme unitaire
correspondant à une pluie efficace de durée te
Souvent l'hydrogramme engendré par une averse résulte de plusieurs unités de pluie efficace.
Autrement dit l'intensité de l'averse (surtout l'excès) est variable. Dans ce cas la dérivation de
H.U. est différente:
Soit m le nombre d’excès de pluie et n le nombre des ordonnées du ruissellement direct
L’averse sera décomposée en m averses élémentaires juxtaposées, chacune d’intensité constante et
de durée t. On admettra que l’hydrogramme global de ruissellement est la somme des m hydrogramme
relatifs aux averses élémentaires.
Dans ce cas, si on note Qi les ordonnées de l’hydrogramme de ruissellement et ui les ordonnées de
l’hydrogramme unitaire recherché.
Alors nous avons :
On obtient ainsi un système d’équations linéaires simultanées qui permet de calculer les ordonnées
ui .
4.4.2 Convolution de la pluie nette avec l’HU
A partir d’un HU connu pour une averse unitaire de norme 1mm et de durée de référence τ (HUN),
on peut calculer l’hydrogramme résultant d’une averse longue et complexe. Le hyétogramme de
l’averse est décomposé en une succession d’événements simples de durée τ.
Pour chacun des événements simples, on peut déterminer l’hydrogramme de ruissellement qui en
résulte en appliquant le principe de linéarité. De plus, chaque hydrogramme obtenu est décalé dans
le temps d’une durée τ par rapport à l’hydrogramme résultant de l’événement précédent.
L’hydrogramme résultant de l’événement pluviométrique complexe s’obtient finalement en
effectuant la somme des hydrogrammes obtenus.
La figure résume les différentes étapes de la convolution
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Convolution d’une pluie nette avec un HUN
29
– Temps de réponse (tr)
– Temps de monté (tm)
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