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Introduction à l’hydrologie

Ecole Supérieure de la Jeunesse - Année


2014-2015
Chapitre V: Ruissellement et
infiltration
 Ruissellement et infiltration
 Comportement hydrologique d’un bassin versant
 Processus de genèse des écoulements
I. Ruissellement et infiltration
1/3. Généralités

Infiltration : absorption de l’eau par le sol : capacité d’absorption d’un


sol
Ruissellement : part de l’eau qui ne s’infiltre pas qui s’écoule en
surface, en subsurface, via la nappe…..

→→L’infiltration ou recharge permet de reconstituer les stock d’eau


souterrains
→→L’infiltration est contrôlée par les processus de transfert dans la
frange capillaire

La capacité d’infiltration d’un sol = vitesse maximale possible


d’infiltration. Si la pluie est < à cette capacité, il y’a ruissellement
I. Ruissellement et infiltration
1/5. Mesure de l’infiltration

 Infiltromètre de Muntz (simple ou double anneau)


Cylindre creux de 25 cm de haut enfoncé dans le sol à 5cm environ. On maintient une
charge d’eau d’environ 3 cm et on note le volume d’eau ajouté à intervalle de temps
régulier

 Méthode de porchet à niveau variable


On creuse un trou à la tarière de diamètre D que l’on remplit d’eau. Ensuite on note à
intervalle de temps régulier la variation du niveau d’eau
I. Ruissellement et infiltration
2/5. Mesure de l’infiltration
 Méthode de porchet : cas de microbassins expérimentaux
Une fois les bassins creusés, ils sont remplis d’eau le plus rapidement possible et les sondes
enregistrent une hauteur d’eau toutes les 10 ou 15 s, selon la programmation effectuée
auparavant.
I. Ruissellement et infiltration
3/5. Mesure de l’infiltration
 Méthode de porchet : cas de microbassins expérimentaux

Réalisation de microbassin expérimentaux pour


test d’infiltration à Diaradougou (Dévisscher 2011)
I. Ruissellement et infiltration
4/5. Mesure de l’infiltration
 Méthode de porchet : cas de microbassins expérimentaux
Application de la loi de Darcy
h
Q  KA
l
Tout d’abord, le taux d’infiltration est calculé comme suit :
i(t )  h(ti )  h(t f )  H (t )

Avec i(t), l’infiltration au temps t [L], - Δh(t) la différence de hauteur d’eau pour le laps de
temps t [L]. Ensuite on trouve l’infiltration cumulée [L] :

i (t )  i (t0 )  i (t1 )  ......  i (tt )


0
I (t )   i (t )dt
t

di (t )
Qinf  Abassin
dt
I. Ruissellement et infiltration
5/5. Mesure de l’infiltration

Ordre de grandeur de l’infiltration


0-1 mm/h : argiles
Plusieurs dizaines de mm/h sur les sables et graviers
L’infiltration est maximale en début de pluie, puis diminue d’autant plus vite que le sol
contient des argiles fines (argiles colloïdales)
II. Comportement hydrologique d’un bassin versant
1/3. Généralités

 L'analyse du comportement hydrologique d'un bassin versant =


étude de la réaction hydrologique du bassin face à une sollicitation (la
précipitation). Cette réaction est mesurée par l'observation de la
quantité d'eau qui s'écoule à l'exutoire du système.

 Elle permet de tracer:


 Q en fonction du temps t → hydrogramme de crue
 La hauteur d'eau mesurée en fonction du temps → limnigramme
II. Comportement hydrologique d’un bassin versant
2/3. Hyétogramme - hydrogramme

Histogramme des pluies cumulées en fonction


du temps → Hyétogramme

Différentes parties de
l’hydrogramme
II. Comportement hydrologique d’un bassin versant
3/3. Paramètre de l’hydrogramme

 La réaction hydrologique d'un bassin versant à une sollicitation est caractérisée par :
 sa vitesse (temps de montée tm, défini comme le temps qui s'écoule entre l'arrivée de la
crue et le maximum de l'hydrogramme) et,
 son intensité (débit de pointe Qmax, volume maximum Vmax, etc.).
 Le temps de concentration des eaux sur le bassin :
 Le temps de concentration des eaux sur le bassin : Maximin de durée nécessaire à une
goutte d’eau pour parcourir le chemin hydrologique entre un point du bassin et l’exutoire de ce
dernier. Il est composé de trois termes:
 th : Temps d'humectation. Temps nécessaire à l'imbibition du sol par l'eau qui tombe avant
qu'elle ne ruisselle.
 tr : Temps de ruissellement ou d'écoulement. Temps qui correspond à la durée d'écoulement
de l'eau à la surface ou dans les premiers horizons de sol jusqu'à un système de collecte (cours
d'eau naturel, collecteur).
 ta : Temps d'acheminement. Temps mis par l'eau pour se déplacer dans le système de
collecte jusqu'à l'exutoire

tc  max  (th  ta t r )
III. Processus de genèse des écoulements
1/10. Généralités

 D’où vient l’eau des ruisseaux ? (Hewlett, 1961)


 D’où vient l’eau des pluies et où vont-elles? (Penman, 1963)
 Ecoulements = réponse du bassin versant à une impulsion pluvieuse
III. Processus de genèse des écoulements
2/10. Les différents types d’écoulements

 Ecoulement hortonien (hortonian overland flow) Dès que l’intensité de pluie


dépasse la capacité d’infiltration du sol, il y’a saturation de la surface par le haut et
ruissellement
 On parle aussi d’écoulement par dépassement de la capacité d’infiltration
III. Processus de genèse des écoulements
3/10. Les différents types d’écoulements
 Ecoulement par saturation (saturation overland flow)
III. Processus de genèse des écoulements
4/10. Les différents types d’écoulements
 Ecoulement par intumescence de la nappe (Groundwater ridging)
III. Processus de genèse des écoulements
5/10. Les différents types d’écoulements

 Ecoulement préférentiel dans les macroporosités (macropore flow)


 Les macroporosités concernent toutes les discontinuités dans le sol: fissures, fente
de retrait, réseaux racinaires, galeries d’animaux
 En fonction de leur taille les macrospores alimentent le ruisseau ou la nappe de
manière rapide
III. Processus de genèse des écoulements
6/10. Les différents types d’écoulements

 Ecoulement de subsurface
 Ecoulement hypodermique
III. Processus de genèse des écoulements
7/10. Les différents types d’écoulements
 Ecoulement de subsurface
 Ecoulement par effet piston:
L’eau nouvelle de pluie (« event water) qui pénètre dans le sol chasse l’eau
préexistante (pre-event water) dans la matrice poreuse du sol. Ce qui libère au
ruisseau un volume d’eau équivalent au volume infiltré.
III. Processus de genèse des écoulements
8/10. Les différents types d’écoulements
 Ecoulement de nappe (groundwater flow): cas des interactions nappe – rivière
 La rivière gagne de l’eau : « Gaining stream »

L’altitude du niveau de l’eau souterraine à proximité de la rivière reste supérieure à


celle-ci, induisant ainsi un écoulement depuis la nappe souterraine vers la rivière la
rivière est drainante (gaining stream) →→ la rivière « gagne » de l’eau en provenance
des eaux souterraines
III. Processus de genèse des écoulements
9/10. Les différents types d’écoulements
 Ecoulement de nappe (groundwater flow): cas des interactions nappe – rivière
 La rivière perd de l’eau : « losing stream »

L’altitude du niveau d’eau de la rivière est supérieure à celle de l’eau souterraine,


induisant ainsi un écoulement de la rivière vers la nappe →→ la rivière est
infiltrante (losing stream): la rivière « perd » de l’eau au profit de la nappe
III. Processus de genèse des écoulements
10/10. Les différents types d’écoulements
 Ecoulement de retour (return flow):
Si la nappe ou la frange capillaire est proche de la surface du sol, une petite quantité
d’eau suffit à saturer le profil. De suite, si la capacité du sol à transmettre l’écoulement
de subsurface diminue, ce dernier revient en surface et ruisselle
III. Processus de genèse des écoulements
1/3. Paramètres influençant l’écoulement

 La couverture végétale
La forêt, intercepte une partie de l'averse, elle régularise le débit des
cours d'eau et amortit les crues de faibles et moyennes amplitudes.
Par contre, son action sur les débits extrêmes causés par des crues catastrophiques est
réduite. L’indice de couverture forestière K

Surfacefor ets
K x100
Surfacebas sin

A l'inverse, le sol nu, de faible capacité de rétention favorise un ruissellement très


rapide. L'érosion de la terre va généralement de paire avec l'absence de couverture
végétale.

 Les plans d'eau


La présence de surfaces d'eau libre tels que les lacs jouent un rôle important du fait
de leur capacité de stockage temporaire d'un certain volume d'eau. Ce stockage
temporaire a pour effet de laminer les crues : réduire le débit de pointe de la crue..
III. Processus de genèse des écoulements
2/3. Paramètres influençant l’écoulement
 La neige et les glaciers
La température peut entraîner une fonte rapide de la neige et provoquer du même
coup un important écoulement d'eau venant s'ajouter à celui de l'eau des
précipitations.
De la même manière, la présence de glaciers ou le gel des cours d'eau peut, lors des
processus de fonte, générer des crues de débâcle de glace se traduisant par un
transport de blocs de glace. Ceux-ci peuvent localement bloquer l'écoulement de l'eau
( embâcle) jusqu'à la rupture de ces barrages naturels. Il s'ensuit alors des crues
rapides et intenses pouvant avoir des conséquences catastrophiques.

 Les surfaces urbanisées


Les surfaces imperméables jouent un très grand rôle en hydrologie urbaine. Elles
augmentent l'écoulement de surface, réduisent les infiltrations et la recharge des
nappes, et diminuent le temps de concentration.
On calcule souvent un taux d'imperméabilité qui est le rapport entre
les surfaces imperméables et la surface totale
III. Processus de genèse des écoulements
3/3. Paramètres influençant l’écoulement
 Coefficient de ruissellement
Pour caractériser la capacité d'un bassin versant à ruisseler un indice est très
souvent utilisé en hydrologie de surface : le coefficient de ruissellement (Cr).
→→ Calcul et emploi simples mais peuvent conduire à des grosses
erreurs
→→ Coefficient fortement influencé par la couverture du sol
volumeruisselé lamed ' eauruisselé
Cr  
volumeprécipité lamed ' eauprécipi tée

 Coefficient d’écoulement
Rapport du volume écoulé à l’exutoire du bassin versant sur le volume de la
pluie tombée pendant une période donnée

volumetotalécoulé lamed ' eauécoulée


Kr  
volumeprécipité lamed ' eauprécipi tée
Merci de votre attention

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