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ECOLE SUPERIEURE POLYTECHNIQUE DE LA JEUNESSE

COURS DE BOIS ET BRIQUES


BTP 2 A
Année académique 2018-2019

CONTENU DU COURS

PREMIERE PARTIE : LES BOIS


Généralités sur le matériau bois
Caractéristiques du bois
Structure des arbres et du bois
Propriétés physiques du bois
Propriétés mécaniques du bois
Défauts du bois
Principales variétés
Principaux bois d'œuvre
Matériaux dérivés du bois

DEUXIEME PARTIE : LES BRIQUES

Les briques
Les blocs de terre comprimée
Les blocs de latérites taillées
Les blocs de béton
Les briques en pierres
PREMIERE PARTIE : LE BOIS

I. GENERALITES SUR LE MATERIAU BOIS


Le bois fut le plus grand matériau de l'ère préindustrielle. Les artisans
luthiers, ébénistes ou charpentiers portèrent alors son utilisation à des
sommets qui semblent défier le temps.
Il a été le support d'innombrables innovations technologiques en matière
d'usinage, de collage, d'outillages divers. Il fut aussi le matériau de
référence des premiers grands mécaniciens du 18è siècle comme St
Venant. Les cours de mécanique des premières écoles d'ingénieur telles
Centrale, les Ponts, Polytechnique ou les Arts et Métiers consacrent des
chapitres entiers à la mécanique du bois. Il est encore le matériau de base
pour l'aéronautique naissante jusqu'au début du 20è siècle.
Après la première guerre mondiale, c'est le grand vide en France. Le bois
a quasiment disparu de tous les cours d'enseignement supérieur
consacrés aux matériaux (physique, chimie, mécanique). Il est devenu
l'archétype du matériau obsolète ou de luxe, en voie de remplacement
progressif par des matériaux "modernes" synthétisés par l'homme.
Depuis quelques années on assiste en parallèle à un engouement
scientifique pour ce matériau particulièrement sophistiqué et à un retour
du bois dans des produits de haute technologie pour le sport, les
transports ou le nucléaire. L'art de l'ingénieur est aujourd'hui bien moins
de calculer et d'optimiser des formes et structures avec un matériau
standard, que de créer souvent en même temps le nouveau matériau et
le produit.
Le progrès des mathématiques de la mécanique et l'apparition de moyens
de calcul puissants ont permis de maîtriser de mieux en mieux de
matériaux anisotropes et hétérogènes.
En Afrique, le bois a toujours été l'un des premiers choix du constructeur.
Car avec le bois, il fait sa maison, construit son mobilier, sa pirogue pour
développer la pêche, bref l'utilisation du bois comme matériau de
construction est multiple.
En dehors du risque de brûler, il est l'un des matériaux qui conviennent le
mieux au climat tropical.
Le bois reste, avec la terre, l’un des plus vieux matériaux de construction
de l’humanité. Que ce soit en Asie, en Europe, les exemples de
technicité et de pérennité de ces structures ne manquent pas. Ces
réalisations ont franchi les siècles et montrent aujourd’hui les qualités
remarquables du bois dans l’acte de construire. La structure du matériau
présente une architecture anatomique très sophistiquée qui en fait un
matériau composite naturel d’exception. La plupart des caractéristiques
physico-mécaniques résulte de cette anatomie.
Paradoxalement, bien que le bois soit un combustible, il résiste
parfaitement au feu : sa conductibilité thermique, sa teneur en eau lui
assurent entre autres une combustion lente et régulière, depuis longtemps
connue et maîtrisée au moment des calculs de résistance. Le bois se
positionne aujourd’hui de manière forte dans l’architecture contemporaine.

II. CARACTERISTIQUES DU BOIS

Par définition, le bois est un produit naturel provenant par


découpage d’un tronc d’arbre. C’est un tissu végétal rigide,
composé de cellules aux parois ligno-cellulosiques particulièrement
performantes d’un point de vue mécanique qui a permis aux arbres
d’atteindre des records de taille et de longévité dans le monde vivant.

Le bois possède une résistance relativement forte pour une masse


volumique faible, une bonne élasticité et une faible conductivité thermique.
Il peut durer très longtemps en cas d'utilisation dans de bonnes conditions.
Il est largement utilisé dans les activités de construction.
L'hétérogénéité de la structure du bois se manifeste par le fait que la
résistance mécanique et la conductivité thermique n'ont pas les mêmes
valeurs dans le sens de la longueur des fibres et dans le sens
perpendiculaire aux fibres. La conductivité thermique du bois est
relativement faible en raison de la porosité du bois. La conductivité
thermique s’affaiblit avec la diminution de la densité du bois. La
conductivité thermique du bois est environ deux fois supérieure dans le
sens des fibres que perpendiculairement aux fibres. Il en résulte certaines
difficultés dans l'emploi du bois pour les constructions.
Les matières dont les propriétés physiques sont différentes avec le sens
considéré des fibres sont appelées des matières anisotropes.

L'hygroscopicité du bois est sa propriété d'absorber ou de dégager (par


évaporation) de l'eau quand l'humidité et la température du milieu
extérieur varient.
Quand l'humidité augmente, le volume du bois augmente également, et
vice versa inversement (contraction de séchage). Par suite de
l'anisotropie, les variations de dimensions qui en résultent ne sont pas les
mêmes dans les divers sens des fibres. Le bois est anisotrope car ses
éléments sont orientés dans plusieurs directions déterminées; il en résulte
que ses propriétés mécaniques et physiques
ne sont pas les mêmes dans tous les plans ou les sens dans lesquels on
l’observe ou on l’utilise. Il en résulte des contraintes
internes qui provoquent des fissurations et un gauchissement.
Le gauchissement, c’est la déformation de la surface initialement plane
d'un matériau ou d'un ouvrage (pièce de bois, porte, châssis, etc.), selon
une courbure non développable.
Cette dégradation est généralement l’effet d’une variation importante ou répétée du taux d’humidité sur
les objets en bois, éventuellement à cause de variations de la température.

Le gauchissement du bois est le plus souvent irréversible. Les efforts pour le contrecarrer conduisent alors
à la rupture de l’objet.

La putrescibilité consiste dans le fait que la matière est détruite


progressivement par l'action de micro-organismes (inférieurs). Le bois qui
se trouve dans de mauvaises conditions est affecté de ce défaut. Le bois
autoclave est un bois qui a subi un traitement en profondeur afin d'être
protégé des agressions biologiques (insectes - champignons)
responsables de la détérioration du matériau. Pour pallier à la
putrescibilité du bois, le bois autoclave reçoit des traitements qui
prolongent sa durabilité.

La combustibilité : les constructions en bois sont dangereuses au point


de vue de l'incendie si l'on ne prend pas de dispositions spéciales pour
les protéger. Le bois brûle…lentement. Les constructions en bois existent parce qu’elles sont
en conformité avec la réglementation, qui impose pour une maison individuelle une tenue au feu
de 15 minutes minimum avant l’effondrement de la structure, et ce quel que soit le système
constructif : bois, béton, métal, parpaings, briques, béton cellulaire….

En comparaison avec d’autres matériaux, le bois résiste bien au feu. Il transmet la chaleur
beaucoup moins vite que le béton et l’acier. Il brûle en se consumant lentement, et surtout,
conserve longtemps ses capacités mécaniques et de portance. Par ailleurs, le comportement au
feu du bois peut être amélioré par l’application de produits ignifuges de surface : vernis ou
peinture formant une pellicule étanche, mousse isolante agissant par effet d'écran ou par
intumescence, mais aussi produits ignifuges pénétrants appliqués au moment de la fabrication
ou par imprégnation en autoclave

III. STRUCTURE DES ARBRES ET DU BOIS

On peut étudier la structure du bois à l'œil nu ou bien avec des instruments


grossissants. La structure visible à l'œil nu ou sous un faible
grossissement (à travers une loupe) est la macrostructure. La structure
visible seulement sous un fort grossissement (microscope) est la
microstructure.

1) Macrostructure

Il est bon d'étudier la macrostructure suivant trois plans de section d'un


tronc d'arbre.

1. Section transversale : le plan de section est perpendiculaire à l'axe


du tronc
2. Section radiale : le plan de section passant par l'axe du tronc
3. Section tangentielle : le plan de section est parallèle à l'axe du tronc
à une certaine distance de cet axe.
L'écorce a la couche extérieure constituée de liège et la couche intérieure
constituée par le liber.
Coupes du tronc d’arbre

Au cours de la croissance de l'arbre, la couche de liber véhicule les


substances nutritives en les faisant descendre depuis la couronne de
l'arbre. La masse épaisse de bois qui se trouve à l'intérieur de cambium
est constituée par une série de couches minces et concentriques.
Sur la coupe transversale de certaines espèces on distingue très
nettement une région extérieure dans le bois qui est l'aubier et une région
intérieure qui est le cœur. L'aubier est constitué par les cellules les plus
jeunes, le cœur étant constitué de cellules complètement mortes.
Dans certaines espèces (pin, chêne, cèdre) le cœur est plus sombre que
l'aubier. Dans d'autres espèces (épicia, sapin, hêtre), la partie centrale du
bois a toutes les caractéristiques du cœur, mais elle a la même couleur
que la partie périphérique. Un tel bois est appelé un bois mûr. Il existe des
espèces appelées bois d'aubier, sans cœur (bouleau, érable, aune).
On peut ainsi avoir : bois de cœur, à cœur et à aubier ; bois d'aubier, sans
cœur constitué uniquement de bois d'aubier et bois mûrs, constitués de
bois mûr et d'aubier.

2) Microstructure

Dans un microscope, on peut voir que le bois est constitué par un très
grand nombre de cellules vivantes et mortes de grandeurs et formes
variées.
Toutes les cellules variantes comprennent une enveloppe et, à l'intérieur
de cette enveloppe, du protoplasme, du suc cellulaire et un cœur. Les
protoplasmes c'est-à-dire le protoplasme et le cœur constituent les
organes essentiels de toutes les cellules vivantes du bois.
Microstructure du bois

IV. PROPRIETES PHYSIQUES DU BOIS

* L'humidité d'un bois a une grande influence sur ses propriétés. On la


définit par la formule suivante : W  100. G1G2G2 % 

G1 : Poids de l'échantillon avant séchage


G2 : Poids de l'échantillon séché jusqu'à un poids constant.
Une humidité de 15 % en poids est considérée comme normale. Pour
permettre des comparaisons, les résultats des mesures de toutes les
propriétés physiques du bois doivent être référés à cette humidité. On
distingue l'humidité libre qui remplit les cavités des cellules, les vaisseaux
et les espaces intercellulaires, et l'humidité hygroscopique, qui se trouve
dans les parois des cellules et les vaisseaux sous forme de couches
d'épaisseur microscopique.

D'après le degré d'humidité, on distingue les bois suivants :


- bois humides : humidité supérieure à celle du bois fraîchement
abattu
- humidité d'abattage : 35 % et plus
- humidité dite « sec à l'air » (15 à 20 %)
- humidité dite « sec en chambre » (8 à 13 %)
Au cours du séchage, le bois perd tout d'abord son humidité libre. C'est
seulement ensuite qu'il commence à perdre l'humidité hygroscopique. Le
taux maximal possible d'humidité hygroscopique dans un bois est appelé
le point de rosée ou humidité de saturation des fibres.
Comme l'humidité de l'air est toujours variable, l'humidité du bois varie
également. Une variation de l'humidité du bois depuis 0 % jusqu'au point
de saturation des fibres fait varier le volume du bois, ce qui provoque des
phénomènes de contraction, de gonflement et de déformation ou
gauchissement du bois dans les constructions. Cela peut également
provoquer des fissurations. Il faut donc recouvrir la surface par des
peintures ou des vernis qui s'opposent mécaniquement à la pénétration
de l'humidité. On peut stabiliser le bois pendant longtemps par un
traitement thermique ou par un traitement chimique spécial.

 La masse volumique du bois dépend de son humidité et de la


porosité. On rapporte généralement la masse volumique du bois à
l'humidité normale de 15 % à l'aide de la formule suivante :
 15   w [1+0,01 (1-Ko) (15-W)] en g / cm3
 15 : Masse volumique à une humidité de 15 % en g / cm3
 w Masse volumique du bois à l'humidité (W) à laquelle on fait la mesure
en g / cm3
Ko : coefficient de contraction ou retrait volumique.
W : humidité du bois lors de la mesure.

V. PROPRIETES MECANIQUES DU BOIS

La résistance mécanique du bois, par suite de l'hétérogénéité c'est-à-dire


de son anisotropie, varie avec le sens de l'effort mécanique appliqué. Il
faut tenir compte de cette particularité lorsqu'on utilise le bois dans les
charpentes.
Car on distingue la compression dans le sens des fibres et en travers des
fibres. Le bois travaille à la compression parallèlement aux fibres dans les
pieux, les poteaux et les montants.
 La résistance à la compression parallèle aux fibres de diverses
essences varie de 350 à 700 daN /cm²
 La résistance à la traction (à l'allongement) parallèle aux fibres varie
de 800 à 1500 daN /cm² et de 15 à 100 daN/cm² perpendiculaire aux
fibres.
 La résistance à la flexion varie de 500 à 1000 daN /cm².

VI. DEFAUTS DU BOIS

Il s'agit des irrégularités de la structure du bois : lésions et éventuellement


les diverses maladies.
Les défauts réduisent sensiblement les caractéristiques mécaniques du
bois. L'influence des défauts du bois sur ses qualités de construction
dépend de la nature et de l'emplacement des défauts, de leurs dimensions
; ainsi que de la nature et de la destination de la pièce considérée.

Cadranure en croix Fente de retrait


Défauts du bois
- Fentes : c'est un défaut fréquent. Les fentes se forment non seulement
au cours du séchage d'un bois abattu mais aussi pendant sa
croissance. Cela peut être du: contractions de séchage du cœur,
ébranlements produits par le vent, fortes gelées.
On peut avoir la cadranure simple ou en croix de même que les roulures.
On peut avoir d'autres défauts.
- Nœuds : un nœud est constitué par la pousse d'une branche vivante
ou morte (d'un arbre vivant) incorporée dans le bois du tronc. C'est le
défaut le plus répandu.
- Pourriture du bois : c'est une transformation biologique qui se
manifeste par la décomposition du bois par des champignons qui s'y
développent. Les champignons provoquent la pourriture, dégagent des
ferments particuliers qui transforment en glucose la cellulose qui est le
principal composant du bois. Le glucose est une substance facilement
soluble dans l'eau qui alimente et favorise la croissance des
champignons.
- Vermoulures : détériorations causées par les insectes. Les insectes
s'attaquent de préférence au bois fraîchement abattu ; mais ils
attaquent également les bois sur pied desséchés et affaiblis. Il y a perte
de résistance mécanique.
- Déformations naturelles des troncs et de la structure du bois :
forme anormale du tronc de l'arbre : courbure du tronc, évasement du
pied (tronc à la base très élargi), resserrement du tronc : forte
diminution du diamètre du tronc sur toute la hauteur depuis la base
jusqu'au sommet de l'arbre, saignées extérieures qui sont des creux
extérieurs longitudinaux.
Défauts du bois

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