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2021/2022

Enseignant référent : Emmanuelle SARROUY

2A/S7 MECAPHY – Partie Mécanique – TP


Méthode des éléments finis
Dernière mise-à-jour le 8 septembre 2021.

L’objectif de ce TP est de mettre en œuvre la méthode des éléments finis (MEF) afin d’étudier le mouvement
d’un tuyau – modélisé par une poutre creuse – parcouru par un écoulement fluide comme traité via le Principe
d’Hamilton au TD2.
Nous allons commencer par nous intéresser au tuyau en lui appliquant la méthode des éléments finis. Le
traitement des contributions liées au fluide se ferait de la même façon. Nous allons ensuite utiliser ces résultats
pour simuler le mouvement du tuyau parcouru par un fluide.
Toutes les hypothèses et notations sont identiques à celles du TD2 et ne sont pas redonnées ici.

1 Discrétisation du tuyau seul via la MEF


À l’issue du TD2, nous avions établi les énergies cinétique et potentielle de la poutre creuse servant à le
modéliser : Z L Z L
1 1
Ect = mt ẇ2 dx1 et Ept = EIt w002 dx1 (1)
0 2 0 2
Le principe d’Hamilton appliqué au tuyau seul nous donne que
Z t2
δLt dt = 0, ∀δw CA0 tel que δw(x1 , t1 ) = δw(x1 , t2 ) = 0 (2)
t1

Comme le Lagrangien du tuyau Lt vaut Ect − Ept , on obtient que


Z t2 Z L
(mt ẇδ ẇ − EIt w00 δw00 ) dx1 dt = 0, ∀δw CA0 tel que δw(x1 , t1 ) = δw(x1 , t2 ) = 0 (3)
t1 0

En faisant une IPP sur le temps pour la contribution liée à l’énergie cinétique, on obtient
Z t2 Z L Z Lh
 t2 = 0
i
00 00
(−mt ẅδw − EIt w δw ) dx1 dt + mt
 ẇδw

t1 0 0 t1

soit, après simplification en prenant en compte que la nullité de δw en t1 et t2 :


Z t2 Z L
(mt ẅδw + EIt w00 δw00 ) dx1 dt = 0, ∀δw CA0 tel que δw(x1 , t1 ) = δw(x1 , t2 ) = 0 (4)
t1 0

où δw n’apparaît plus que dérivé par rapport à l’espace.


C’est cette forme que l’on va utiliser pour la discrétisation par la méthode des éléments finis.

Maillage : La première étape de la MEF est le maillage. On découpe le domaine – ici l’intervalle x1 ∈ [0, L]
– en sous-domaines tels qu’on obtienne une partition de l’espace (il n’y a ni trou ni recouvrement).
On va ici utiliser un découpage en Ne tronçons de même longueur Le = L/Ne . Chaque tronçon est appelé une
maille ; les abscisses des extrémités des tronçons sont notées xk , 0 ≤ k ≤ Ne .
1) Ré-écrire l’équation (4) en faisant apparaître ce découpage géométrique du domaine.

Interpolation & Choix des éléments : On choisit de placer un nœud à chaque extrémité de maille. Les
nœuds sont numérotés de 0 à Ne . L’abscisse du nœud k est xk .
Pour chaque nœud, on décide de stocker les valeurs du déplacement transverse w et de l’opposé de sa dérivée
θ2 = −w0 . On note
• w(k) (t) = w(xk , t) la valeur du déplacement transverse au nœud k ;

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• θ(k) (t) = θ2 (xk , t) la valeur de θ2 au nœud k.


Pour chaque élément, on utilise l’interpolation suivante :

w(xk + s, t) = N1 (s)w(k) (t) + N2 (s)θ(k) (t) + N3 (s)w(k+1) (t) + N4 (s)θ(k+1) (t), s ∈ [0, Le ] (5)

avec
 3  2 3
  2
s s s s
N1 (s) = 2 −3 +1 N3 (s) = −2 +3
Le Le Le Le
 3  2  !  3  2 !
s s s s s
N2 (s) = Le − +2 − N4 (s) = Le − +
Le Le Le Le Le

Le tronçon reliant deux nœuds contigus associé au choix de l’interpolation par les fonctions N1 , N2 , N3 et N4
est appelé élément.
On note
• [N (s)], la fonction de s renvoyant la matrice ligne [N (s)] = [N1 (s), N2 (s), N3 (s), N4 (s)] ;
• uk+1

k , le vecteur colonne contenant les inconnues nodales pour l’élément k + 1 :
 k+1
uk = {w(k) , θ(k) , w(k+1) , θ(k+1) }T .
La même interpolation est utilisée pour δw sur chaque élément.

w(0) w(1) w(2) w(Ne ) e3


(0) (1) (2) (Ne )
θ θ θ θ
e1
x0 = 0 x1 = Le x2 = 2Le xNe = L
 2
Élément 2, u1

2) Utiliser le script Matlab ApproMECAPHY_TP_Interpolation.m pour visualiser les fonctions Ni (s) et “jouer”
avec les coefficients w1, theta1, w2 et theta2 du programme pour voirl’influence de k+1chacun.
3) Écrire w(xk + s, t) et δw(xk + s, t), s ∈ [0, Le ] en fonction de [N ], uk+1

k et δu k .
On définit les matrices élémentaires suivantes :
Z Le Z Le
[Mte ] = mt [N ]T [N ] ds et [Kte ] = EIt [N 00 ]T [N 00 ] ds
0 0

4) Quelle est la taille de ces matrices ? Donner la formule définissant [(Mte )ij ]. Que peut-on dire de [Mte ]T et
[Kte ]T ?
5) Ré-écrire l’équation (4) en faisant apparaître uk+1 , [Mte ], [Kte ] et δuk+1
 
k k .
Que devient la condition ∀δw CA0 tel que δw(x1 , t1 ) = δw(x1 , t2 ) = 0 ?

Assemblage : En utilisant les notations précédentes, les inconnues nodales du nœud k apparaissent deux
fois : une fois dans ukk−1 et une fois dans uk+1

k . On souhaite éviter cette redondance et stocker toutes les
inconnues du problème dans un seul vecteur colonne

utot = {w(0) , θ(0) , w(1) , . . . , θ(Ne −1) , w(Ne ) , θ(Ne ) }T .




6) En utilisant l’écriture de l’équation trouvée en question 5, donner schématiquement la composition des


matrices de masse [Mt tot ] et de raideur [Kt tot ] permettant d’écrire l’équation (4) sous la forme
Z t2  T  T 
ütot [Mt tot ] + utot [Kt tot ] δutot dt = 0,
t1
   
∀ δutot tel que δutot (t1 ) = δutot (t2 ) = 0 (6)

NB : On pourra commencer par écrire chaque terme de la somme non plus à l’aide de ük+1
  k+1
k et δuk mais
 
à l’aide de ütot et δutot .

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Prise en compte des conditions au limites en déplacement : Nous avons pour l’instant laissé de côté
les conditions limites en déplacement : w(0, t) = 0 et w0 (0, t) = 0. Dans la formulation du principe d’Hamilton,
le champ solution est supposé être CA et toutes les fonctions de l’espace dans lequel on le cherche doivent donc
respecter ces conditions.
7) Quelles sont les deux inconnues de la formulation discrète
 imposées
par les conditions limites en déplacement ?
Comment ces conditions aux limites se traduisent pour δutot qui doit être CA0 ? 
8) Comment ces données peuvent se traduire sur le nouveau vecteur d’inconnues nodales u et sa première
variation δu puis sur les matrices
 de masse [Mt ] et de raideur [Kt ] ? 
Après ces simplifications, u permet de représenter des champs  w(x1 , t) CA et δu permet de représenter
des champs CA0 . Le principe d’Hamilton nous donne donc que u doit satisfaire
Z t2  
T  T    
ü [Mt ] + u [Kt ] δu dt = 0, ∀ δu tel que δu(t1 ) = δu(t2 ) = 0 (7)
t1


9) Conclure en donnant l’équation différentielle (en temps) que doit satisfaire u .

2 Application : simulation du tuyau seul et du tuyau avec fluide


On peut appliquer le même raisonnement que précédemment sur la formulation du Principe d’Hamilton
incluant les contributions liées au fluide passant dans le tuyau. On fait alors apparaître :
• [Mf ] : une matrice de masse proportionnelle à mf ;
• [Gf ] : une matrice proportionnelle à 2mf U ;
• [Kf ] : une matrice de “raideur” proportionnelle à mf U 2 .
On choisit de prendre en compte aussi une petite dissipation visqueuse au sein du matériau du tuyau en
introduisant une matrice [Ct ]. 
L’équation différentielle devant être vérifiée par u est alors
   
([Mt ] + [Mf ]) ü + ([Ct ] + [Gf ]) u̇ + ([Kt ] + [Kf ]) u = 0 (8)

Le script Matlab ApproMECAPHY_TP_FEM.m contient l’implémentation de ces différentes matrices et permet


une résolution temporelle
 de
l’équation
 (8) via un schéma
 de Newmark
 lorsqu’on se donne des conditions initiales
en déplacement, u(t = 0) = u0 et en vitesse u̇(t = 0) = v0 .
10) Commenter la façon dont les conditions initiales sont choisies dans le code :
% Inital displacement u0 for a very small force at the end of the beam
f0 = zeros(2*Ne,1);
f0(end-1) = 0.01;
u0 = (Kt+Kf)\f0;
% Null initial velocity
du0 = zeros(2*Ne,1);

11) Exécuter la totalité du programme pour différentes configurations :


1. Sans fluide (en utilisant rhof = 0;) : est-ce que ce que vous observez vous semble réaliste ?
2. Avec fluide (rhof = 1000;) mais à vitesse nulle (U = 0;) : qu’est-ce qui change ?
3. Avec fluide pour différentes vitesses : 3 m/s, 6 m/s et 6.5 m/s : quelle évolution observe-t-on ?

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