Vous êtes sur la page 1sur 4

GRAND SEMINAIRE DE THEOLOGIE SAINT GALL DE OUIDAH

MATIERE : INTRODUCTION AUX SAINTES ECRITURES.

La critique devant la Bible par Jean STEINMANN

ETUDIANTS :  PROFESSEUR :
HEKPAZO Gontrant Père Joël GOUGBADJI

ANNEE-ACADEMIQUE : 2021-2022
RESUME DU LIVRE ET SON RAPPORT AVEC LE COURS

Le livre qui fait l’objet de notre réflexion est La critique devant la Bible. Il est rédigé
par Jean STEINMANN et publié en 1956. Il est subdivisé en deux grandes parties. Avant
d’aborder ces deux parties, il a au préalable définir la critique et ses diverses formes. Le mot
critique est utilisé pour désigner l’art d’émettre un avis qualifié sur les œuvres littéraires. La
critique tend également à rétablir dans sa pureté un texte. Les formes de critique qu’il aborde
et dont notre cours fait également mention sont : la critique textuelle, la critique littéraire et la
critique historique qui tient en compte l’authenticité et l’historicité. Toujours dans
l’introduction, l’auteur fait mention de Léon Bloy, Paul Claudel et Renan qui ont violemment
protesté contre toute application critique à la Bible. Pour eux, c’est un attentat odieux et
impie. Il est « incompatible avec la foi de songer à exercer la critique sur la Bible. C’est
même une prétention grotesque, puisqu’elle consiste à soumettre la Parole de Dieu, l’œuvre
du Saint-Esprit, au contrôle de rats de bibliothèque»1.

Ainsi dans la première partie, Jean Steinmann développe l’histoire de la critique


biblique à partir de l’antiquité jusqu’en 1890 surtout avec le père Lagrange, le fondateur de
l’école biblique de Jérusalem et de la revue biblique. Dans le premier chapitre, il a montré
comment les communautés se divisaient les rôles. Par exemple, l’un d’eux lisait et l’autre
traduisait la Bible pour la rendre accessible aux premiers chrétiens qui ne comprenaient pas la
langue sacrée comme beaucoup de catholiques d’aujourd’hui devant la liturgie latine. C’est
ainsi que le targum est né. Dans la même perspective, Origène et Saint Jérôme ont contribué
également à la traduction et à la critique littéraire et textuelle de la Bible : les hexaples
d’Origène et ses nombreux commentaires consistaient à découvrir un sens caché et
allégorique aux textes de l’ancien Testament. Ensuite, la retraduction de l’hébreux de tout
Ancien Testament qu’on appelle la Vulgate par Saint Jérôme2.

Dans le deuxième chapitre, il est question de l’exégèse juive des massorètes à


Maimonide. A ce niveau, l’auteur raconte que, de même que les chrétiens ont voulu doter de
versions exactes de l’Ancien Testament, les juifs qui continuaient à lire la Loi dans l’original
étaient soucieux d’éviter les corruptions du texte provoquées par les erreurs des scribes dont
la charge est de recopier les manuscrits. C’est ainsi que les massorètes veillaient à la
préservation du texte hébreu de l’Ancien testaments. Les massorètes ont inventé deux

1
J. STEINMANN, La critique devant la Bible, Fayard, Paris 1956, p.12.
2
Cf.J. STEINMANN, La critique devant la Bible, , p.26.
systèmes de ponctuation. Les uns à Babylone et les autres en Palestine et en Syrie. Le système
qui a prévalu finalement est l’œuvre des rabbins de Tibériade aux VIIIe-IX après J.C.

L’exégèse du moyen-âge chrétien est la problématique abordée par l’auteur dans le


chapitre III. A l’époque, les juifs n’étaient pas les seuls à entreprendre l’étude de la Bible,
mais nous avons également d’une part André de Saint Victor, incontestablement le grand des
exégètes du Moyen âge qui a ébauché une vraie connaissance critique de l’Ancien Testament.
Il a des vues parfois singulièrement pertinentes. Il juge déjà que les récits de la création des
deux premiers chapitres de la Genèse est une leçon donnée à un peuple ignorant 3. D’autre
part, nous avons l’influence de la philosophie aristotélicienne qui a suscité des problèmes
bibliques avec les grands scolastiques comme Saint Albert et Saint Thomas. Leur grande
supériorité, c’est d’avoir donné une assise théologique solide à l’exégèse littérale. Ils
« rompent sciemment avec les méthodes d’Origine et de Saint Grégoire le Grand ».

Devant les variantes des manuscrites, quel texte voudrait-il choisir ? voilà la
préoccupation qui a habité les premiers éditeurs de la Bible de la Renaissance, période de
l’invention de l’imprimerie qui allait donner fougue nouvelle aux multiples recherches du
moyen âge. Ainsi les humanistes comme Erasme se sont appliqués à mettre à jour de très
anciens auteurs et à corriger ceux dont le texte est corrompu. Cependant, un puissant
mouvement venu d’Allemagne allait gauchir l’effort des humanistes : il s’agit de la reforme
luthérienne. Même s’il ne s’est pas révolté contre Rome au nom du principe de l’autorité
absolue de l’Ecriture, il a développé une certaine forme de biblicisme intégral et sa critique
des livres bibliques reste néanmoins toute subjective et arbitraire : « il traite l’antique et
vénérable canon des livres inspirés avec une désinvolture qui ruine toute certitude. Il
interprète à sa manière les épîtres de Saint Paul aux Galates et aux romains »4. Dans la même
époque s’observent deux tendances. D’une part le piétisme qui conclut à la totale suppression
de l’Eglise, même à l’abandon de la valeur normative de la Bible pour leur substituer à la pure
expérience de Dieu. Pour ce faire, les quakers ont priorisé la religion du silence au détriment
de la religion de la Parole Dieu. Même tous les rites bibliques y compris le baptême et la Cène
sont supprimés. Par opposition à ce piétisme, les fondamentalistes préconisaient l’infaillibilité
absolue de la Bible et de la Bible seule.

Au temps moderne, la naissance de la critique biblique a lieu avec deux auteurs


fondamentaux. D’abord Richard Simon qui publie son ouvrage Histoire critique du Vieux

3
J. STEINMANN, la critique devant la Bible, Fayard, Paris 1956, p.34.
4
J. STEINMANN, la critique devant la Bible, p.40
Testament où il affirme que le Pentateuque ne peut être attribué Moïse5. Cet ouvrage fut rejeté
par Bossuet qui le traite de médiocre et d’une malignité dans le suprême degré. Cependant il
faut reconnaitre que, même si son ouvrage n’a pas eu l’assentiment tous, il a pourtant apporté
des lumières nouvelles. Même s’il n’a pas indiqué les vraies solutions, il les a préparées. Il
affirme par exemple que : « l’Eglise catholique n’a rien à craindre du travail critique, bien au
contraire. Il savait que l’étude critique de la Bible amènerait à reconnaitre la valeur éminente
de la tradition dans la transmission »6. Au temps Richard Simon vivaient deux philosophes
qui tentèrent de confronter leur pensée à la Bible. Il s’agit de Blaise pascal et Baruch Spinoza
qui ont illustré à leur manière l’opposition entre le Dieu des philosophes et le Dieu
d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de la Bible. On est parvenu avec Voltaire au XVIIIe
siècle à la plus honteuse histoire de la pensée moderne vis-à-vis de la Bible. Il fait partie des
gens qui ont douté l’existence de Moïse, traitant l’Ecclésiaste d’ouvrage impie. Dans la même
période, la Révolution française détruit les bibliothèques des monastères et la critique biblique
tomba dans l’oubli en France durant près d’un demi-siècle et va renaitre plus tard en
Allemand au début du XIXe siècle. Ernest Renan polarisait en France les résultats de la
critique allemande.

C’est ainsi que la critique évolue jusqu’à présent. Mais il faut par ailleurs remarquer que
d’autres états actuels de la critique biblique s’élaborent et donnent même une compréhension
plus large sur la Bible

5
J. STEINMANN, la critique devant la Bible, Fayard, Paris 1956, p.44.
6
J. STEINMANN, la critique devant la Bible, Fayard, Paris 1956, p.45.

Vous aimerez peut-être aussi