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A Propos Des Mathématiques Babyloniennes
A Propos Des Mathématiques Babyloniennes
Rey Abel. À propos des «mathématiques babyloniennes». In: Journal des savants, Janvier-mars 1940. pp. 16-26;
https://www.persee.fr/doc/jds_0021-8103_1940_num_1_1_6268
Si l'on tient compte de tous les faits mentionnés dans cette étude, cfue
l'archéologie nous a révélés et qu'elle continue de nous révéler chaque
jour, on reconnaîtra l'exactitude, au moins approximative, du chiffre
proposé par C. Jullian pour la population de toute la Gaule romaine. En
réalité, dans ce pays riche, florissant et laborieux, à qui la puissance
romaine avait assuré la paix intérieure et qu'elle avait protégé contre les
convoitises des Germains par la forte barrière militaire élevée dans la
vallée du Rhin, vivait une population dont la densité, la répartition, la
distribution entre les villes et la campagne ne devaient pas être très
différentes
étaient au xixe
de cesiècle.
qu'elles sont aujourd'hui, tout au moins de ce qu'elles
J. ToutAin.
simple
leur structure
transcription
et une
ordonnée.
remarquable
11 suppose
perfection
une profonde
dans la réflexion
traduction.
sur
babyloniennes
passe
1. Archaïques
techniqueetdeetégyptiennes
calcul.
non primitives,
sont déjà
comme
trèsonévoluées
dit quelquefois.
et supposent
Us un
mathématiques
très lointain
textes mathématiques babyloniens il
loniens
gure
la savante
cette
», leur
Compagnie
série,
traduction
valent
d'Orientalistes
d'être
et leurrapportés.
commentaire.
de Leyde
Aussi
Les
remercie
bien
termes
résument-ils
celui
dansqui
lesquels
inau¬
d'a¬
ments
Le classement
(qui n'apprennent
des tablettes
rien deestnouveau
fait d'abord
par rapport
d'aprèsauxleurs
précédentes).
lieux de
SAVANTS. 3
ABEL tVEY
qui
nos maintiendront
xvne et xvnie contre
siècles,luinous
les leurs.
constatons
Mais, même
de bien
pour
nombreuses
un classique
diver¬
de
d'Euclide,
marque
babyloniens
pas
quiet
assez
en
lesestthéorèmes
la une.
différence
Et ici,
grecs
d'esprit
je suis
universels,
aussi
et decontre
portée
indépendants
M.
entre
Gandz,
les decalculs
qui
toute
ne
naïve
temps lieensi général
naturellement
(partout
au cercle
astronomique),
de l'horizon
et que
ou del'intuition
la trajectoire
la plus
des
des
développé
calculsconsciemment
astrologiques sans
en Chaldée,
doute à lesquels
cause decomportent
l'importance
(à religieuse
caufce de
que
M.les
Thureau-Dangin
ordres usuels yrésume,
étaient très
en tête
peudenombreux.
son Introduction, cette numé¬
les
queunités
les ordres
successives
combinent
étantle1, système
10, 60, 600,
décimal
3, 600,
et leetc...,
systèmeen faisant
sexagésimal,
alter¬
ner les ordres décimaux et les ordres sexagésimaux. Ceci doit intéresser
directement la formation du système, héritier plausible de deux systèmes
système
tions avec
sexagésimal,
la mesure du
sumérien,
cercle et bientôt
du temps).
plus Rappelons
savant (à cause
nous de
queses
lesrela¬
pri¬
La documentation
(c'est un pléonasme)
est pourrait
jusqu'ici peut
muette.
être Mais
y trouver
la sociologie
un thèmecomparée
de re¬
cherches. N'oublions pas que l'heure babylonienne est le double de la
nôtre : 6 heures de nuit et 6 de jour (quelle que soit leur valeur relative,
selon la saison, l'écart étant moindre du reste que sous nos latitudes);
cl
née,qu'elle
comme estledivisée
Ninda en
d'arpentage
3o degrés-temps,
et ses 36o
au doigts.
lotal encore 36o par jour¬
TEXTES MATHÉMATIQUES BABYLONIENS 21
II
les
et cette
interprétations
traduction,des
grâce
procédés
à l'excellent
de solution,
lexique
cette
et mise
aux remarques
au point des
philolo¬
textes
et
mière
giques
en main.
langue
de l'Introduction,
assyrienne permettent
de travailler
auxà profanes
même les en documents
lecture cunéiforme
de pre¬
Il y a là l'indice
relativité, comparable
d'une àremarquable
celle que présente
analyse ladunumération
nombre abstrait
de position
et de sa
et
Cette
qui montre
notion lade haute
« l'inverse
valeur» de
a eulad'ailleurs
pensée mathématique
une fortune immense.
babylonienne.
La ré¬
simple, detelle
notion l'inverse
quelle, etdespar
règles
là peut-elle
relativesseaux
rattacher
entiers.à Mais
une même
elle esttradition
aussi la
ceux-ci
que la est
tradition
à peu près
des l'analogue
Babyloniens.
de celle
D'autant
des plus
quatre
que
papyrus
la géométrie
égyptiens
de
renconirons
(1.800),
L'activité
géométrie
originale
dans aucun
toute
de métrique
laautre
mathématique
documeni
et calculante,
babyloniennne
de cette
sanslointaine
plus.— que
époque
nous (les
ne
premiers ensuite
l'ensemble si remarquable
seront lesdes
« Arithmétiques
problèmes, que
» de
nous
Diophante)
pouvons appeler,
— c'est
nieuses
par là même
de Bortolotti)
purs problèmes
et bien qu'ils
de calcul
aient(malgré
pu, qu'ils
les aient
constructions
dû, serviringé¬
à la
mesure
reste aucune
(origine
trace).
géométrique
Rien ne paraît
bien avoir
difficile
été àfait
contester,
pour la pure
maissatisfaction
dont il ne
intellectuelle, avant
monstrative, pour le
la vepure
siècledémonstration,
hellène, jusqu'à
ni plus
cherché
ample
par
informé.
méthode dé¬
Ces problèmes, pour suivre une division qui, alors, est artificielle, sont
2$ ABEL REY
de même
près à ce mot
variété,
le sens
mais
qu'il
de amême
dans variété
les classifications
seulement,des
en naturalistes.
donnant à Ellepeu
est réellement une méthode d'essais constants. Mais ces essais impliquent
un savoir et des « habitudes » mentales plus ou moins conscientes,
permettant de passer de nombres privilégés, et choisis pour cela, aux
nombres proposés : paradigmes qui se subordonnent à un paradigme
plus général. Et c'est en cela que cette arithmétique s'approchera par
degrés d'une algèbre analogue à la nôtre. — Jusqu'à ce qu'on ait aban¬
donné toute considération de nombres pour ne plus avoir en vue que des
relations nécessaires entre nombres quels qu'ils soient, bref des fonç-
TEXTES MATHÉMATIQUES BABYLONIENS 23
vées. C'est
exact — en un
général
paradigme
— : bref
de calculs
tout seà passe
faire etcomme
cjui nous
si nous
amène
étions
au résultat
en face
d'essais heureux qui ont été conservés, analogues aux résultats d'opéra¬
tions uniques (multiplication, division, et cubes), conservés sur les tables
qui paraissent un des buts de la mathématique de ce temps. La diffé¬
rence, c'est qu'ici les opérations sont complexes et, par conséquent, indi¬
quées et effectuées.
D'un intérêt immense est la solution de nombre des problèmes du
2e degré conservés dans les tablettes venues jusqu'à nous (et non de tous,
ce qui, pour l'histoire de la pensée mathématique, est capital, car cela
AËEL ftEY
immense,
par exemple
carselatraduit
suite dans
des opérations
notre langage
indiquées
commepour
suit les
: iers problèmes
Pourquoi ? parce que, avec cette addition qui ne change rien, puis¬
qu'elle
est le carré
est faite
parfait
dans
deles
x deux
+ 1/2.
termes, le premier terme x* -)-x + (1 /if
nieuse
La méthode
extensiondea consisté
fausse position,
à transformer
dont tout
la somme
ceci n'est
donnée
qu'une
danstrès
l'énoncé
ingé¬
a2e plus
degrétard
et qui
universalisée
fournira le moyen
et démontrée
d'arriver
comme
par extension
solution etdetransformation
l'équation du
« L'algèbre
n'a rien de « babylonienne,
transcendant ».
on Elle
a pu n'en
en juger
est pas
parmoins,
l'exposé
eu qui
égard
précède,
à son
antiquité, un fait surprenant. Les textes les plus anciens qui nous soient
parvenus, témoignent, dans le maniement de l'équation du deuxième
degré, d'une telle maîtrise, qu'il paraît peu douteux que l'algèbre ait eu
une
Sumériens
longue ».
histoire antérieure et que les Babyloniens l'aient héritée des
SAVANTS. 4
Georges daiìx
---
--
—
Travaux
d'études
Deux
contenant
volumes
françaises
et88
mémoires
phototypies.
in-8° et; publiés
les membres
texteParis,
: xn-558
par E.
lesétrangers
de
professeurs
pages
Boccard,
; planches
de l'École.
de
1937.
l'Institut
: unFascicule
portefeuille
supérieur
V).
Professeur
l'histoire
fondie
bénéficié
décès
1. L'auteur
dedenotre
de
des
l'histoire
à saSciences
ladu
très
vaste
Faculté
savant
distingué
des
érudition.
etSciences
des
article,
des Lettres
collaborateur
Techniques,
C'est
que
dansde
avec
l'on
l'antiquité.
l'Université
un
vient
Abel
(IV.profond
D.Bey
deL.lire,
Le
de
A.).
possédait
regret
Journal
Paris,
a succombé
que
Directeur
une
desnous
connaissance
Savants
le i3avons
dejanvier
l'Institut
avait
appris
appro¬
ig4°*
déjà
de
le