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Gilbert FRANÇOIS

Professe ur â /'L'niv er s it é d e Li ège

GRAMMAIRE LATINE
2e édition, r eni e e t corrigée

H. DESSAI N
© H. Dessain

Toute reproduction d'un extrait que lconque de ce li vre,


par quelque procédé que ce soit et notamment par
photocopie ou microfilm, est strictement interd ite.

D. 1976 ·_ 0107 - 22 ISBN 2 - 502 - 08005 - 3


PRÉFACE

Lorsque j'ai accepté de préparer une nouvelle édition de la Grammaire


latin e de Landgraf-Waltzing, j'imaginais que ma tâche se bornerait à
opérer quelques remaniements de fond et de forme. Je me suis tout
d'abord attaché à ce genre de travail. Mais, chemin faisant, j'ai dû recon-
naître qu'en restant dans cette voie, je ne pourrais présenter un manuel
répondant aux exigences actuell es de l'enseignement du latin. C'est donc
finalement un tout nouvel ouvrage que j'ai composé.

Je me suis assigné comme but de donner une image à la fois sommaire


et exacte du bon usage à l'époque classique, me gardant autant d'une
rigidité toute scolaire que d'une souplesse excessive. Mes recherches ont
surtout porté sur la langue de Cicéron et de César, qui m'a paru, à la
suite d'éminents philologues, refléter le mieux le génie et la richesse du
latin littéraire. Cependant, je me suis rarement désintéressé des données
de la grammaire historique quand elles aidaient à la compréhension de
la morphologie ou de la syntaxe et quand elles éclaira ient un fait impor-
tant de la langue réputée non classique.

L'économie de mon travail diffère notablement de celle de la plupart


des grammaires actuellement en usage. La raison en est que j'ai cherché
à disposer les matières de telle sorte que les élèves soient engagés à
s'intéresser au mécanisme de la flexion et à la valeur des constructions.

Un chapitre préliminaire comprend notamment des notions de phoné-


tique historique. Elles sont destinées à offrir une vue générale de l'évolution
des sons latins et surtout à servir de référence lors de l' explication des
formes nominales ou verbales.

Dans le corps de l'ouvrage, il est successivement question du nom, de


l'adjectif, du pronom et de l' adjectif-pronom, de l'adverbe, de la préposition,
de la conjonction, de l'interjection, du verbe. Chacune de ces catégories
de mots est l'obj et d'un chapitre, où se trouve rassemblé tout ce qui lui
est propre, qu'il s'agisse de morphologie, de syntaxe ou de stylistique. Les
matières qui sont communes à plusieurs catégories sont traitées dans des
chapitres isolés; telles sont la syntaxe d'accord et la syntaxe des cas.

V
PRÉFACE

Dans l'étude des formes, je me suis appliqué à donner aux élèves, en


leur fournissant à propos les éléments, la possibilité de se rendre compte
de la manière dont sont constituées les déclinaisons et les conjugaisons.
Si, de prime abord, cette méthode représente une complication, avec un
peu d'habitude, elle devient attrayante, procure des connaissances plus
fermes et permet d'établir des rapprochements qui allègent le travail de la
mémoire.
A l'instar de beaucoup de mes devanciers, j'ai groupé les divers emplois
d'un même cas. Je n'ai pas cru devoir, à leur exemple, procéder autrement
lorsque je me suis occupé des modes ; j'ai donc étudié séparément les
emplois de l'indicatif, de l'impératif, du subjonctif, de l'infinitif etc. Cette
disposition permet aisément de souligner les valeurs fondamentales d'un
mode ; elle offre aussi l'occasion d'en contrôler à loisir les applications.
De multiples faits, dont les rapports passent facilement inaperçus, sont
ainsi rapprochés et éclairés ; on saisit notamment mieux pourquoi le
subjonctif se trouve employé dans différents types de propositions qui,
à en juger d'après leur seule fonction , n'ont guère de points communs.
Afin de faciliter la tâche de ceux qui sont habitués à apprendre la syntaxe
dans un autre ordre, des tableaux récapitulatifs rassemblent les complé-
ments ou les propositions exerçant une même fonction .
En fin de volume, on trouvera un aperçu de l'ordre des mots dans la
proposition et de l'ordre des propositions dans la phrase, les appendices
traditionnels et un index général.

Les paradigmes des déclinaisons ont été pris presque tous parmi les
mots qui sont les plus employés par les auteurs classiques 1 . Quant aux
textes destinés à illustrer les règles de la syntaxe, je les ai choisis avec
beaucoup de soin, veillant de mon mieux à ce qu'ils soient courts, inté-
ressants, faciles à comprendre et surtout authentiques ; ils n'ont été tra-
duits, souvent partiellement, que lorsqu'ils présentaient quelque difficulté
de vocabulaire ou lorsqu'il importait de donner du relief à une particularité.
En matière de terminologie, je me suis efforcé de suivre fidèlement les
directives du Code de terminologie grammaticale, publié par les soins
du Ministère de !'Instruction publique, édition revue, 1958; j'ai aussi eu
constamment sous les yeux le Lexique de la terminologie linguistique de

1. Voyez à ce s ujet M. MATHY, VocC1l111laire d e bC1se cl11 latin , 3'" " éditio n , Paris,
O. C. D. L., 1958, 30 p.

YI
PRÉFACE

J. Marouzea u, 3111 • édition, Paris, 1951. D'une manière générale, je me


sui s abstenu de définir les termes que les élèves ont appris ou peuvent
facilement trouver dans leur grammaire de la langue française .

On admet commun ément qu'il importe de lire le latin en accentuant cor-


rectement les mots. C'est .à juste titre, semble-t-il, puisque à Rome, selon le
témoignage de Cicéron, même le peuple y éta it extrêmement sensible ; d' au-
tre part, il faut pouvoir reconnaître la syllabe accentuée si l'on veut com-
prendre la formation du vocabulai re fon damenta l du français . J'ai donc
cherché à attirer tout spécialement l' attention su r la pénultième, dont la
qua ntité règle ordinairement la place de l'accent; à cet effet, j'ai adopté,
pour les textes cités, un sys tème de notation (v. § 46) qui paraît être simple
et pratique.

Afin de bien dégager l' essentiel, dont certa ins maîtres ou élèves seront
peut-être amenés à se contenter, des petits caractères ont été utilisés pour
les remarques et pour tout ce qui est destiné à un enseignement approfondi.

Les mots latins ont été composés en italique, sa uf dans les tableaux des
déclin aisons et des conj ugaisons, où ce caractère eût été d'une lecture
fa tigante.

Il m'est agréa ble de dire ici toute ma gratitude à ceux qui ont con-
tribué à la réalisation de cet ouvrage : aux savants et aux pédagogues
dont les pu blications m'ont éclairé; a u professeur Armand Delatte, sous
la direction duquel j'ai, durant quin ze ans, familiaris é les étudiants de la
candidature avec les difficultés de la langue latine, et . qui n'a cessé de
m'encourager dans mes recherches; a ux professeurs Albert Severyns et
Loui s Delatte, qui se sont beaucoup intéressés à mon travail.

Ma reconnaissance est particulièrement profonde envers M. Etienne


Evrard, assistant à l'Université et professeur à !'Ecole normale. Il m'a
permis d'utiliser ses Notion s de grammaire latine, excellent opuscule inédit',
et il a eu l'obligeance d'exam iner de près mon manu scrit; sa connaissance
très précise du latin et son expérience de l' enseignement l'ont amené à
me faire de nombreuses suggestions, dont j'ai tiré le plus grand profit.

1. C'est par exem ple à cet opuscu l e, polycopié sou s sa prem i ère f orme en 1948, que
j'a i empru nté l a di sposition d es tableaux cl e co njugai son.

VII
PRÉFACE

MM. Armand Delatte, Etienne Evrard et Jean Loicq m'ont assisté


spontanément dans la correction des premières épreuves ; les observations
dont il m'ont fait part à cette occasion ont contribué à améliorer bon
nombre de passages.

Dès à présent, je remercie tous ceux qui voudront bien me signaler les
imperfections que leur pratique des textes et leur sens de la pédagogie
leur permettront de relever dans ce livre.

G.F.

Liège, le 31 mai 1961.

\'JI[
AUTEURS ET OUVRAGES CITÉS

La majorité des textes cités é tant ex traits de Cicéron et de César, le nom


de ces a ute urs n'est pas mentionné dans les références. Ainsi : De off., I,1 =
CICÉRON, De offïciis, I,1 ;.B. G., I,1,1 = CÉSAR, Be llum Gall'îcum, I,1,1.
Quand un auteur n'a écrit qu'un seul ouvrage, le nom de cet ouvrage es t
omis. Exemple : T.-L., I,1,1 = TITE-LIVE, Histoire romaine, I,1,1.
Les chiffres rnmains ne sont employés que pour désigner des livres :
I,1 = livre I,§1 ; I,1,1 = livre I, chap . 1, § 1.
Parfois la référence est précédée de l'abréviation cf. (= comparez). C'est
pour signifier que si le passage cité présente effec ti vement telle construction,
ou bien ell e y est exprimée par d'autres mots (v. par ex. § 250,r.2) ou bien
il s'agit en fait d'une maxime ou d'un prnverbc a non y mes (v. par ex. § 214).

Ac/ Her. Rhelorica ad Herenniwn (ouvra ge anonyme, vers 85 av. J.-C.).


CÉSAR (100-44 av. J.-C.).
B. c. Be llwn c ivile (Guerre ci- B. G. Bcllum Gallfcum (Guerre
vile). des Gaules).
CICÉRON (106-43 av. J.-C.) . ln sen. Ora ti o posl redflum in
.-le. Academlca . senatu habfla, cum se-
Ali. EpisliUae ad Allfcum nalui gralias egil.
(Lettres à Atlic11s). Or . Omtor.
Br. Brutus. Parad. Parado:ra Sto icorum.
Caecil. ln Caecilium divinatio. Pari. or. Partiliones oraloriae.
Ca l . ln Calilinam (Catilinai- Phil . ln An tonium o ralion es
res). philipplcae (Phi/ippi-
De agr. De /ege agraria. ques).
De am. Lae/ius, de amicilia. Pis. ln Pisonem.
De div . De divinatione. Pomp . De imperio Pompei ou
De dom. De domo sua. Pro lege Monilia.
De fat . De fato. Pro A rch. Pro Archia.
De fin. De finlbus bonor11m el Pro Balb. Pro Balbo.
malorum. Pro Caec . Pro Caecina.
De har. De haru splcum respon- Pro Cae/. Pro Cae/io.
sis. Pro ' Cl. Pro Cluentio.
De inv. De inv enlion e. Pro Dej. Pro rege Dejotèi.ro.
De /"g. De /eglb 11s. Pro FI. Pro F/acco.
De 11. d. De natura deorwn. Pro Font. Pro Fonteio.
De off. De officiis. Pro Lig. Pro Ligario.
De opt.g.or. De oplfmo genere orato- Pro Marc. Pro Marcello.
rum. Pro Mil. Pro Mi/one.
De or. De oralore. Pro Mur. Pro Murena.
De rep. De re pub/Ica. Pro Pl. Pro Plancio.
De sen. Calo major, de seneclule. Pro Qu. Pro Quinclio.
Fam. Epislii. /ae ad Familiares. Pro R. Am. Pro Roscio Amerino.

IX
AUTEURS ET OUVRAGES CITÉS

Prn H. Com. l'ro Uoscio Co m oedo. (J l!Ît'. Oralio posl redllwn ad


Pro R. Post. P ro Rabirio Pnsllimo. Quirites, cum pop1ilo
Pro Scal!r . Pro Scauro. gralias egil ,
Pro Sesl. Pro Sestio. Tim . Ti111aeus.
Pro S ul/. Pro S ulla. Top . 1'opica.
Pro Tu//. Pro 'l'lllli o. Tus c. 1'usculanae disp11lalion es
Prou . De pl'oUÎllCÎÎS CO TI Sll[Ort- (T11s c 11/anes ) .
bus. Val. ln Valinium.
Q. Fr. Ep islü lae ad Qu intllm l' e l'i'. pl'. ln VerTem aclio prima.
Fraire m. Ve rt'. ln Verrem aclio securu/a.
CORN Éuus !\'Éros (1 ••· s. av . .T .-C .).

HoHACE (65 -8 av . .J .-C.) .


A. P. A rt poétique. Odes.
Épodes. S al. S atires.
LUCRÈCE (vers 98 -55 av . .J .-C.).

MAHTIAL (vers 40 - v e r s 102 apr. .J .-C.).

O vrn E (43 av. J. -C. - 17 a pr. .T .-C.).


A 111. .-l llJ<ll/J'S. Mét . ~! élamorplwses.
Fastes. Tr. Trist es.
fl ér. l-Ié roïdcs.
PÉTHONE (1 " S . ~lpl' . J .-C.) .

PLAUTE (v ers 250- 184 a v . .J .-C.).


Trin. Tri 1111111 mu s. ï'ruc . 1' ru c u /e !lt us .
PLINE r, 'ANCJEN ou LE 1"ATUHA LI STE (23-79 ap r. J.-C .).

P r.1 NE LE .JEUNE (62 - vers 11 3 ap r . J .-C .).


!?p. /~ pitre s ou Lellres.

Qu i NTE-CU ll CE (proh . 1" S. apr . .J.-C.).

QU INTILIEN (1 •' S. a pr. J .-C. ).

S ALL US TE (86- ve r s 35 av . .T .-C. ).


Ca l. Co11jura tio11 de Catilina. Hi s /. Hi stoires (frag m ., .éd.
.!11r; . Guerre d e Jur;111·thu . Maurenhrecher) .

S1~ NÈQUE LE PH ILOSOPH E (vers 4 av . .T.-C. - 65 ap r . J.-C.).


/~ fi . Épîtres ou L ellres . Q. N . Q11 estio11 s na/l!rell es.
TfoENCE (v e r s 185-15 9 av . .J .-C.).
/~ 11 n. EllllllQll C. lf éa11/. H éa11 /011 / imorollmenos .

Trl'E-L1vE (59 a v . .T.-C.- 17 a pr. J. -C.).

\'111 GIL E (7 0-19 av. J .-C .).


f l u e. lfocoliq11es . /~ Il . Énéide.

X
TABLE DES MATIÈRES

Les ch iffres renYoient aux paragra phes .

NOTIONS PRÉLIMINAIRES

A. LETTRES ET SONS
1. Al p h a b et ... 1
2. Orthog r ap h e 2-3
:~. C lass ifi ca tion d es so n s . . . 4-8
4. P r o n o n c ia ti o n r o m a in e 9-11
;i . P h é n omè n es ph o n é tiqu es

n) ÉYo lnli o n d es Yoyell cs b r è Yes . . . 12-15


b) » » » lo n gues 16
c) Co ntr ac ti o n d es Yoye ll cs .. 17
cl) É Yo luli o n d es d ipht o n g ues 18
c) » » so n a nl es 19-2 0
f) » » co n so nn es 21-2 9

13. LA SYLLABE
1. Dé finit io n 30
2. Dé limit a ti o n ri es syll a b es 31-32
3. Q ua ntit é (0 11 d ur ée) des syll abe s 33

C. LE MOT
1. Ré p a rti li o n d es m o ls .. 34
2. É lé m e nts co n s titutifs des mo ls 35-3 6
3. Les m o ts d é riY és . .. 37
a) No m s d é ri vés 38
b) A dj ec li fs cléri vés 39
c ) \' e rb es dé ri Yés 40
cl ) Alh ·e1·bes d é ri Yés 41
4. L es m o ls co m posés 42
a ) Na tur e e t se n s d es élé m e nt s d es m o ls co mp osés 43-4 4
b) Fo rm e d es é lé m e nt s d es m o ts co mp o sés 45
5. Acce n tu a ti o n d es m o ls ... 46

XI
TABLE DES MATIÈRES

PREMIÈRE PARTIE

Les inots déclinables


Cas cl désinences

CHAPITH.E 1. - LE NO'.\I
A. GENRES 51-52
B. DÉCLINAISONS 53-5 .J
1. Première déclinai so n 55 -5fi
'.2. D e uxi è 111 e d~clinaison 57-GO
3. Tro is iè111 e d éclinaiso n Gl -G2
a) :\n111s ù thèm e consonantique G:1-t\ï
b) » » » ,·oc al iqu e OS-71
C) » anOlllHLIX 72-7 .j
d) Ge nre d es nom s 75-7S
-1. (Juatrit•mc d é clinaiso n î9-S2
;,i . Cinquième déclinai so n S:1-Sf\
G. Dé c lin;1i so n des n o m s g r ecs Sï
C. PAHTICULAHITÉS DE SENS ET D'EMPLOI
1. Le singnlic1· SS
2. Le pluril'i S!l-!lt)
:1. l'réd ik c tion pour les n o 111s co n c rct s !li
4. E111ploi cles nom s abstraits ... !l'..!
5. 1'0111 s Ycrbaux e n -Lor el e n -sor ... !l:1
G. Précis ion cl<lns l'express io n !l.J
7. :\ o ms latins correspondant it d 'a utres t~'JJC' S de mot s l'll fr;1 1H.'. !);-,

CHAPITRE II. L'ADJECTIF

A. DÉCLI NA ISONS !Ili


1. Première classe !l î- 1t)(I
2. D e uxil'.·m e classe 1 ll I
a) Acljectil's ù thè111c co n so nantique 10'.2- Jtl :l
b) » » » Yo calique 10-1- lllï

B. PAHTICULAH.ITÉS DE SE NS ET D'EMPLOI
1. i\Iocl e d e liai so n d es adjectifs .. . JUS
2. Adjectifs employés co mme n o ms l 09- 111
3 . Adj ec tifs latins correspondant ù d'antres l~'Jll'S de mol s
e n frnn~·ais 11'.2

C. FOH.MATION ET DÉCLI NAISO N DES COMPAH.ATJFS ET DES


SU PERLATIFS .. J J:l-l'.20

Les c hirfres ren,·oient aux paragrap hes.

xrr
TABLE DES MATI:ÈRES

D. PARTICULARITÉS DE SENS ET D'EMPLOI DES COMPARATIFS


ET DES SUPERLATIFS
1. Le comparatif 121-123
2. Le superlatif .. . 124-126

E. ADJECTIFS (e t a dverb es) NUMÉRAUX 127


1. Ad, ~c tifs cardinaux 128-130
2. » ordinaux 131-132
3. » dis tributifs 133-134
4. » multiplicatifs 135
5. Tablea u des principaux adjectifs numéraux 136
6. Adverbes ordinaux 137
7. Adverb es multipli catifs 138-139

CHAPITRE III. - LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM HO


1. Pronoms p ersonn els et a djectifs-pTonoms possessifs
a) Déclinaison . . . 141-143
b) E mploi des pronoms p ersonn els non r é fléchi s ... 14 4-14 5
c) » » adjectifs possess ifs » )) 146-147
d) » du réflé chi 148
e) Expression de la réciprocité 149
2. Adjectifs-pronoms démqnstra tifs 150
a) Déclinaison 151-154
b) Se ns et em ploi ... . .. 155-161
3. Adjectifs-pronoms relatifs
a) Déclin a ison 162-163
b) Particularités d' emploi 164 -165
4. Interroga tifs
a) Déclin aison ... 1G6-169
b) Particularités d'em ploi 170-172
5. Indéfinis . .. 17 3
a) Quelque, quelqu'un 174-184
b) Certain, un certain 18 5-186
c) Aucun n e, p ersonne n e 187-188
d) Chaque, chacun ... 189-191
e) N'importe qu el, n'importe qui .. . 192-193
f) Autre, un autre .. . 194-196
6. Acljecti fs-pronom s corrélatifs 197

CHAPITRE IV. - L'ACCORD


1. Dé finitions préliminaires 198
2. Accord du verbe
a) Verbe n'ayant qu'un seul s uj e t 199
b) » ayant plusieurs suj e ts ... 200
Les chiffres renvoient a ux paragraphes.

XIII
TABLE DES MATIÈRES

3. Accord de l'attribut
a) Attribut se rapportant à un seul mot ... 201
b) » » » » plusieurs mots 202
c) Espèces d'attribut 203
4. Accord de l'adjectif épithète 204
5. )) du nom apposé 205
6. » des pronoms
a) Accord grammatical 206
b) Accord grammatical et par voisinage 207
c) » sylleptique 208
d) » par attraction 209-210

CHAPITRE V. - L'EMPLOI DES CAS

A. NOMINATIF 211

B. VOCATIF .. . 212

C. ACCUSATIF 213
1. Accusatif de l'objet direct
a) Objet direct externe 214-219
b) Objet direct interne ... 220
c) Double accusatif 221-222
2. Accusatif de relation 223
3. » adverbial 224
4. » exclamatif 225
5. » d'ex tension
a) Accusatif d'étendue 226-227
b) » de durée 228
6. Prépositions régissant l'accusatif 229-230

D. GÉNITIF 231
1. Génitif possessif ... 232-233
2. » subjectif 234
3. » partitif 235-236
4. » explicatif 237
5. » descriptif 011 de qua li té ... 238
6. » de prix 239
7. » objectif 011 de relation 240-241
E. DATIF 242
1. Datif de l'objet indirect 243-24 7
2. » d'intérêt 248
a) Datif d'avantage et de dé sa vantage 249
b) » de possession .. . 250

Les chiffres r envoient aux paragraphes.

XIV
TABLE DES MATIÈRES

c) Datif de point de vue ou d e relation 251


d) » é thique ou de sen timent 252
e) » d'agent 253
3. Datif de destination 254 -255

F . ABLATIF . .. 256
1. Abl atif de point dè départ 257
a) Ablatif de séparation ou de privation 258-259
b) » d'éloign ement 260-262
c) » d 'ori gi ne . .. 263
2. Ablatif d'instrument 264
a) Ablatif d e moyen .. . 265-2 67
b) » d e cause ... 268-269
c) » d e relation 27 0-271
d) » de mesure . . . 272
e) » d'accompagnement e t de manière 273-274
f) » descriptif ou de qualité 275
g) » de co m para ison 27 G
h) » absolu 277
3. Ablatif d e li e u e t de temps .. 278
a) Ablatif d e lieu ... 27 9-280
b) » de tem p s. . . . 28 1-2 84
4. Prépositions régissant l'ablatif 285-28G

G. TABLEAU SYNOPTIQUE DE L'EMPLOI DES CAS 287

DEUXIÈME PARTIE

Les mots invariables


CHAPITRE 1. - L'ADVERBE

A. FORMATION 2s g-294

B. VALEUR ET EMPLOI 295


1. Adverbes de mani è re 29G
2. » d e quantité e t d'int en s ité 2!l7-2 99
3. » d e li eu ... 300-3 02
4. » d e temp s ... :~ 03 -3 06
5. )) in tcrroga tifs 307
6. » cl'affiwrntion et d e cloute 308-3 09
7. » d e néga tion
a) Adverbes simple s 310
b) » com posés :H 1-::!1 2
c ) Néga tion copulative 313
cl) Doubl e n éga tion :H 4

Les chiffres rem·oien t aux paragraphes.

XV
TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE II. - LA PRÉPOSITION

A. OBSERVATIONS GÉNÉRALES 315

B. RÉPÉTITION ET OMISSION 316-3 18

CHAPITRE III. - LA CONJONCTION 319


CONJONCTIONS DE COORDI NATIO N 320
1. Conjonctions copulatives 321-324
2. » disjonctives 325
3. » adversatives 326
4. ?> conclusives 327
5. » ex pli cati ves 328

CHAPITRE IV. - L'INTERJECTION 329

TROISIÈME PARTIE

Le verbe
SECTIO:'\ A. - L A C 0 N J U G A 1 S 0 N
1. No tions générales
a) Répartition des formes Yerbales 330-333
b) Éléments constitutifs des formes verbal es 334-336
2. Formes dérivées du thème du présent 337-338
a) Voix active 339-340
b) Voix passive ... 341-342
c) Verbes anomaux 343-349
3. Formes dérivées du thème du parfait 350-355
4. » » » » » supin 356-365
5. Verbes déponents 366
6. » semi-déponents ... 367
7. » in1personnels 368
a) Verbes· essentiellement impersonnel s 369
b) » accessoirement » 370
c) Passif impersonnel 371-372
d) Conjugaison 373
8. Temps primitifs 374
Parfait en -vi 375
» en -ui 376
» en -si 377
» à redoublement 378
» avec allongement d·~ la. <·o y.~Île ·d~ !~· ~-a~i·1~ c/ :: 379
» sans thème propre 380
Les chiffres ren\'oient aux paragraphes.

XVI
TABLE DES MATIÈRES

Verbes déponents 381


» anomaux ... 382
Index alphabétique 383
9. Particularités de sens 384
a) Voix active 385
b) Voix passive ... 386-388

SECTIO~ B. - E M PL 0 1 DES M 0 DES ET DES TEMPS 389-390

CHAPITRE I. - L'INDICATIF
A. VALEUR DES TEMPS DE L'INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS
INDÉPENDANTES OU PRINCIPALES . . . 391-396

B. VALEUR DES TEMPS DE L'INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS


SUBORDONNÉES
1. Temps employés d'une mani ère relative ou co ncordance des
t emps 397
2. Temps emp lo yés d'une mani ère absolue ... 398-399

C. EMPLOI DE L'INDICATIF 400


1. Indicatif dans les propositions indép en dantes ou principales 401-405
2. fodicatif dans les propositions sujets, appositions, complé-
ments d'objet . . . 406
3. In dicalif dans les propositions causales ... 407
4. » » » » temporelles 408-411
5. » » » » conditionnelles 412
6. )) )) )) )) co ncessi ves 413
7. )) )) )) )) relatives . . . 414-415
8. )) )) )) )) compa ra lives 416

CHAPITRE II. - L'IMPÉRATIF


A. VALEUR DES TEMPS DE L'IMPÉRATIF 417
B. EMPLOI DE L'IMPÉRATIF 418

CHAPITRE III. - LE SUBJONCTIF


A. VALEUR DES TEMPS DU SUBJONCTIF DANS LES PROPOSITIONS
INDÉPENDANTES OU PRINCIPALES . . . 419
B. VALEUR DES TEMPS DU SUBJONCTIF DANS LES PROPOSITIONS
SUBORDONNÉES
1. Temps employés d'une mani è r e relative 011 concorrlrince
des t emps 420
2. Temps emplo yés d'une manière absolu e . . . 421

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

X\'II
TABLE DES MAT{ÈRES

C. EMPLOI DU SUBJO.NCTIF 422


1. Subjonctif d e volont é ou d'intention
a) Propositions indép end a ntes ou principales 423-42G
1° Subjon c tif juss if (§ 424) . - 2° Subjon c tif co n·
cessif (§ 425 ). - 3 ° Subjon c tif d e so uhait (§ 42G).
h) Subordonnées c irconsta n cie ll es ou r el al ives ... 427-4:i:3
1 " Propositions final es (§ 428 ). - 2 ° Proposi lion s
te mporell es (§ 429 ) . - 3° Proposi li o ns r e la lives
(§ 430). - 4° Propositions co mpara tives (§ 43 1). -
5° Propos ition s exp rimant un renchérissement (§
432), un e res tri c tion (§ 433).
c ) Subordonnées s uj e ts ou compléments d'ob je t 4:H-438
1° Verbes de volonté ou d 'ac ti vit é(§ 435). - 2° Ve r -
b es d e c rainte (§ 436). - 3° Verbes d'empêch e m e n l,
d'opposition ou d e refu s (§ 437). - 4° Loc ution s
n éga tives fi gées (§ 438).
2. Subjon c tif avec 11/ co n séc utif 4:rn
a) Prnpositions ci r con s ta nciell es . . . 440
b) Propositions sujet s 441
3. Subjonctif clélib éi·a tif .. . 442
4. Subjonctif exclam a tif 443
5. Subjonctif d e poss ibilité e t subjon c tir d ' irréa lit é 444
a) Le potenti el et l'irréel cla ns la « p ériod e co nditi o nn ell e» 44;ï-450
1 ° Faits futurs (§ 44 6) . - 2° Faits présent s (§ 44 7).
- 3 ° Faits p assés (§ 448-449). - 4 ° P a rti c ul a rit és
(§ 450).
b) Le potentiel e l l'irrée l e n de hors de la « période con-
ditionnelle » ... 451-452
1 ° Prnpo s itions indépe nd a nt es 011 principal es (§
451). - Propositions subordonnées ( ~ 452).
G. Subjonctif de subordination
a) Prnpositions relatives e t prop os ition s intro duit es par
C ll/Jl 453-459
1° Nuance causale (§ 454). - 2° Nuance concessive
ou a dversa tive (§ 455). - 3° Nuance r es tri c tive (§
456). - 4° N uance co n séc utive (§ 457). - 5 ° C11m
historique . - 6 ° Idée d e r épé tition (§ 459).
b) Inte rrogations indir ec tes 4()t)
7. Subjonctif du s tyl e indirec t 461
a) ' Modes 4G2-4G:i
1 ° Propositions qui seraient indépendantes 011 prin-
c ipales en style direc t (§ 462). - '2° Propositions
qui seraient subordonnées en style direct(§ 463).
b) T emps 464
c) Pronoms, adjectifs-pronoms c l adverbes 4G5
cl) Exemples de transposition e n style indirect 466
8. Subjonctif par attr"action modale 4G7
Les chiffres ren vo ient aux paragraphes.

XVIII
TABLE DES MATIÈRES

CHAPITRE IV. - L'INFINITIF 468

A. VALEUR DES TEMPS DE L'INFINITIF . . . 469

B. EMPLOI DE L'INFINITIF ET DE LA PROPOSITION INFINITIVE 470


1. Emploi verbal de .l'infinitif dans les propositions ind é-
pendantes
a) Infinitif seul . . . . . . . .. 471
b) Proposition infinitive 472
2. L'e mploi verbal de l'infinitif dans les propositions subordon-
nées et son emploi nominal
a) Infinitif se ul ... 473
b) Infinitif seul ou proposition infinitive . .. . .. 474 -475
c ) Proposition infinitive .. . 476-477
cl) Construction personnelle 478-479

CHAPITRE V. - LE GÉRONDIF ET L'ADJECTIF VERBAL 480-484

CHAPITRE VI. - LE SUPIN . . . . . .. . .. 485-486

CHAPITRE VII. - LE PARTICIPE

A. NATURE ET SENS DU PARTICIPE 487

B. FONCTION DU PARTICIPE
1. Participe futur 488
2. Participe présent ou parfait
a) Participe épithète 489
b) Pai·ticipe attribut 490
c) Participe apposé 491
d) Proposition-participe ou ablatif absolu 492

PARTICULARITÉS DANS L'EMPLOI


CHAPITRE VIII. -
ET LA TRADUCTION DES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES

A. PARTICULARITÉS D'EMPLOI 493-495

B. PARTICULARITÉS DE TRADUCTION 496-499

CHAPITRE IX. - TABLEAU RÉCAPITULATIF


DE L'EMPLOI DES MODES

A. PROPOSITIONS INDÉPENDANTES OU PRINCIPALES 500

B. PROPOSITIONS SUBORDONNÉES 501

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

XIX
TABLE DES MA'I'IÈRES

C. APPE:\DICE. TABLEAU DÉTAILLÉ DES PROPOSITIONS COM-


PLÉMENTS D'OBJET 502

QUATRIÈME PARTIE

L'ordre des mots et des propositions

CHAPITRE I. - L'ORDRE DES MOTS DANS LA PROPOSITION

A. NOTIONS GÉNÉRALES .. . 503-5 04

B. SUJET, VERBE, ATTRIBUT 505-507

C. GROUPES NOM I NAUX 508-5 15

D. MOTS INVAliIABLES 516-518

CHAPITRE Il. L'ORDRE DES PROPOSITIONS


DANS LA PHRASE . 519-525

APPENDICES
1. Prosod ie 52(i
a) Principes gé n éra ux 527-529
b) Règles particulières aux s~ · JJab es finail's
1 ° Syllabes finales terminées par une Yoyell e 530-531
2° » » » » s . . . 532-533
3° Finales g r ecq ue s . . . 534
2. i\létrique 535
a) Obse rvations gé n é r ales 53G
b) Li ce n ces poétiques 537
c) Principaux types de vers . . . 538-541
cl) Prin c ipales strophes 542
e) Clausu les métriqu es 543
3. Calendrier romain 544-546
4. Prénoms, nom s, surnoms 547
5. Principales abréYiations 548-549
fi. JVIétrologie ... 550-552

INDEX GÉNÉRAL ... 553

Les chiffres rell\·oient aux paragraphes.

XX
NOTIONS PRÉLIMINAIRES

A. Lettres et sons
1. ALPHABET
§ 1. A l'époque de Cicéron et de César, l' alphabet latin se com-
posait de vingt et un e lettres :
ABCDEFGHIKLMNOPQRSTVX
que l'on transcrira comme suit en minuscules :
a b c d e f g h i k l m n o p q r s t u x.
REM. Les lettre s y et z ont été aussi employées, mais presque uniquement
dans la transcription des mots empruntés au grec (Pyrrhus, z ephiims). La
lellre w n'existait pas. Au sujet du j et du v, voir § 3.

2. ORTHOGRAPHE 1
§ 2. L'orthographe latine de l'époque classique ne reflétait pas
toujours la prononciation réelle et n'etait régie que par le bon
usage. Il n'est donc pas étonnant d'y découvrir des variantes, dont
les causes principales semblent être les suivantes :
1. maintien d e l'usage ancien (archaïsmes) : quom = cum, op-
tumus = opfi.mus, faciundus faciendus, ceterei (nom. pl.) =
celer/, eis (<lat. pl.) = is, etc.
2. influ ence de la prononciation vulgaire Clodius Olaudius,
cosul = consul, totiës = totiens, e tc.
3. opposition entre l'étymologie et la prononciation : ingenii
(gén. sg.) = ingeni, intellegere = intelligere, eumdem = eundem,
obtinere = optinere, adf erre = aff erre, adscendere = ascendere,
adiicere (ou adjicere, v. § 3,1) = adicere, etc.

§ 3. Pour des motifs de clarté, diverses conventions orthogra-


phiques modernes sont généralement adoptées dans les manuels
scolaires :

1. SIGNES CONVENTIONNELS. Placé au-dessus d'une voyelle, le signe - ind·i que


qu'elle est. longue ; le signe - , qu'elle est brève (v. § 46 · N.B.) L'astérisque ( •)
marque une forme restituée, c'est-à-dire dont l'exis tence n 'est directement attestée
p ar a ucun document. De plus , > = «a donné naissance à», < = «est issu de »,
s- = s initial, -s = s final.

1
§§ 3-7 NOTIONS PRÉLIMINAIRES

1. Les lettres j et v r em placent respectiYement i et u ayant une


Yaleur consonantique (cf. § 7) : juvcnis = iuuenis. Ces lettres sont
appelées ramistes, appellation tiré e du nom de l'humaniste fran-
çais Pierre La Ramée, qui en fit adopter l'usage.
2. On écrit uu ou Vit (cf. n° 1) alors que les Latins de l'époque
républicaine écrivaient uo - graphie originelle (v. § 15,3) ne cor-
respondant plus à la prononciation - pour éviter le groupe ambigu
uu : e.'i:iguum (< exiguom), servus (< servos), vivunt ( < vivant) , etc.

REM. En ce qui con.cerne l'emploi des majuscules, l'u sage est actuellement
le même en latin et en français, sm.~f toutefois qu'en latin on aime à mettre
une majuscule aux adjectifs dérivés de nom s propres : popiilus Ro111an11 s,
Graeci ludi.

3. CLASSIFICATION DES SONS

§ 4·. Les sons latins peuvent être répartis en quatre gro upes
les voyelles, les diphtongues, les sona ntes et les consonnes.

§ 5. VoYELLES. D'après leur point d'articulation, on distingue


les voyelles prépalatales ou antérieures i et e, la voyelle médiane a,
les voyelles postpalatales (vélaires) ou postérieures o et u 1 •

§ 6. D1PHTONGUES 2 • A l'époque classique, les diphtongues pri-


mitives (ai, au, oi, ou, ei, eu) ne subsistent plus guère qu'avec la
valeur de voyelles longues (v. § 18) ; seule au s'est gél).éralement
maintenue intacte.

§ 7. SoNANTES. La langue indo-européenne possédait six sonan-


tes : les semi-voyelles •y (yod) et *w 3 , les liquides l et r, les nasales
met n. Les sonantes étaient des sons qui avaient, selon leur position
dans le mot, valeur de consonnes, de voyelles ou de seconds élé-
ments de diphtongues.
En latin, •y et • w sont à l'origine de i (j) et u (v) ; /, r, m, n fonc-
tionnent généralement comme consonnes (v. § 8,2), mais il reste des
traces de leur emploi comme éléments vocaliques (v. § 20).

1 Pour la voyelle y, voyez § § l, rem. et 9.


2. Une diphtongue est la combinaison, en une seu le syllabe, de deux voyelles de
timbre différent, dont l'une fonctionne comme voyelle et l'autre comme seml-\'oyelle ;
ainsi, en trancais, ai dans ail, ei dans soleil.
3. Cf. en français iode ou yeux, oui ou ou a te.

2
PRONONCIATION ROMAINE §§ 8-9

§ 8. CoNSONNES. 1. Les occlusives se classe nt plus particulièr e-


ment que d'autres selon leur point et leur mode d 'articulation

POINT D'ARTIC ULATION MODE D'..\ RTICULATION


Sourdes Sonores
Labiales p b
Dentales t d
Gutturales ou vélaires c, k, q g

REM. Des labio-Yélaires indo-e uropéennes (qw , gw, gwh) il r es te qu e lque


s u ni \'an ce dans qu et gu (après n) : sequi, sang11is.

2. Les autres consonnes sont


m, nasal e labiale sonore 1 1 s, sifflante (ou fricative dentale)
n, nasale dentale sonore r sourde
l , liquid e (ou latéra le) sonore }" j, fricative labio-cle ntale sourde
r, vibrante (ou liquide) sonore
REM. Le signe h indique un souffle laryngal (v. § 11) e t non une véritable
consonne. - La lettre x représente deux consonnes (v. § 11) ; pour ce tte
raison on l' appelle consonne «double » . - La lettre z note s implement une
fricativ e dental e sonore (Y. § 11) .

3. Employées en fonction de consonnes (v. § 7), les semi-voyelles


*y et *w sont considérées comme des fricatives. Si l'on envisage leur
point d'articulation, *y es t une pal a tale et * w une bilabiale.

4. PRONONCIATION ROMAINE 3

§ 9. VOYELLES ET DIPHTONGUES (v. p. 2, n. 2) :


e = é ou è ; u = ou (cf. § 10) ; y = ü (v. § 1,re m).
au aw (v. § 10) : aurum, claudere.
eu = ew, mais seulement clans heu, neu, .seu, ceu (cf. § 18,6).
dipht. ay : Caesar (cf. Kcxîocxp ) ,
ae { puisé( = e long ouve rt) : scaena, scëna (cf. OKTJvTJ).
_ { dipht. oy : poena (cf. TIOlvTJ ),
oe -
tendance vers « ou » (?) : moenia (cf. munire).
1. Ces nasales sont aussi des occlusives, mals cette appellation est ordinairement
r éservée aux consonnes citées au n° 1.
2. Ces deux consonnes sont souvent englobées dans les fricatives, qu'on appelle aussi
spirantes et constrictives.
3. Seules vont être Ici signalées les particularités que présente cette prononciation,
dite aussi « restituée >>. pour un usager de la langue française.

3
§§ 10-13 NOTIONS PRÉLIMINAIRES

§ 10. SoNANTEs (Y. § 7) :


j (anc. i, v . § 3,1) = « i » d e iod e ou « y» de yeux : jam.
v (an c. 11, v . § 3,1) = « ou » d e oui ou « w » de \ Vat erl oo ucnire.

§ 11. CONS ONNES :


c e t ch = k , m êm e devant c c l i : cmlo, cc cidi .
g = g dur, m êm e de va nt c et i : Gallu s, genu s.
gn = g-n (cf. gnome ) : « pug-na ».
h, a spiré uniqu ement d a n s l a pronon ciation urbain e a ff ec tée . .
m et n = m et n , san s n asa lisation de la v oyell e précéd ente
« i-mp eralor », « mo-ns », « a-nie ».
r, prononcé roul é.
s = s sourd (ç) , m êm e entre voyelles ou en fin a l e : sua, ro sa, nauis.
t = t dur, m êm e d evant i ou en fin al e : tua, ratio, el.
x = k s sourd (cf. s) : ma:i:'fm e, Xe nophon.
z = z fr a n çais plutô t qu e dz (Y. § 1,r em).

5 . PHÉNOMÈNES PHONÉTIQUES

a ) Évolutio n des voyelles brèves 1

§ 1 2 . En syllab e intérie u re ouverte (v. § 30) , un e v o y e 11 e


b rè v e (sauf i5 ?) évolu e sou vent comme suit :
1. d evant r elle d evient ou r este e : capere (cf. cap'fo) , pulu eris
(cf. pulu'fs), d ed ere (cf. dar e ) ; legere (< *leg ese ) , amab eris (cf.
amab'ftur) .
2. en toute a utre position , ell e d evi ent 'i (parfoi s u ) : d ec'fmu s
(cf. d ecem) , flum'fnis (cf. flum en), capltis (cf. c aput) , conflteri (cf.
f iiteri) , ce c'fni (cf. cana), obs'f d er e, (cf. se d er e ) , leg'fl e (cf. l ege ) ,
uolumus ( < * uolomus) .

§ 13. En syll a b e inté rie u re f e rmée,


1. a d evi ent e : confec lus (cf. factus) , f e f elli (cf. fallo), in c plu s
(cf. aptus).
2. i5 devient parfois u : promunlorium (cf. mans).
3. z, e et u se maintienn ent : infirmus, con sentire, effund erc .

1. E n ce q ui con ce rn e les alternances vocaliques, q ui so nt du resso r t d e la m or ph o-


logi P. vovez § 36. - Par a na logie, o n garde volontie rs, da n s un com posé, la forme rlu
m ot simpl e : comparar e (cf. imperare), negli3gere (cf. diH g ére).

4
PHÉNOMÈNES PHONÉTIQUES §§ 14-16

§ 14.. En syllabe finale ouverte,


1. 'i d evient e : cap e (cf. cap'io) , mare (cf. mwfo, marï).
'.2. e et a se maintiennent : domin e, itâ.
3 . en certain s cas, la voye ll e brève di sparaît (apocope)
di ce > di e, * hice > hic, pu ere (voc.) > pu (' I', · animale> an'imal,
n eue > n eu.

§ 15. E n syllabe finale fe1·mée,


1. e Se maintient ; toutefois d evant S Oll l, il d evient gént•ralemcnt
i : ' leges > Legis, * leget > legit; • reges (gén . sg.) > ffgis.
2. èi devien t e : · auri-fac-s > aur'ife.r.
~1 . o d evient généralement u (cf. § 3,2) /ilios (nom.) > filius,
f iliom > filium, dederont > dederunt .
4. 'i et use maintiennent : navis, mwws.
i5. assez souvent, 'i e t o disparaissent (syncope) deva nt s • urbis
(nom.) > urbs, *ce leris (nom.) > *ce /ers > celer.

b) Évolution des voyelles longues

§ 16. Les voyelles lon gues n e subissent pas d e modifica tions de


timbre, mais elles p e uv ent s'ahréger. C'es t de fait ce qui se produit
presqu e toujours
1. en hiatus 1 moneo (cf. monëre ), aud'io (cf. amlïre), rei (cf.
rërnm).
ExcÉPTIONS : ë ne s'nhrège pns dans le g roup e -iëi (di ëi) ; il e n rn
d e mêm e pour i dans les form es sa ns r de [ïo (s nuf dnn s fil) e l ordinnirc-
m e nl d nn s lès gé nitifs i stïus, i/lïus , ipsïus, so l ïus , t olïu s, 11nï11s.

2. dan s un e syllabe finale fermée par un e consonne simple autre


qu e s : monel, aud'i.t, monebam, arbor.
ExcEPTIONS : dans les monosyll abes, un e voyelle lo ng ue ne s'nb r ège que
d eva nt m ou 1 : r em , fl et (mai s dï c, dn c, sï c, vër, f1ïr, pür, sal, sü l).

1. L' hiatus est l a rencontre de de ux voyelles ou d'une voyelle e t d'une diphtongue,


soit à l'intérie ur d ' un mot, so it entre deu x mots pro noncés sa ns pa use interméd ia ire.
Il ne s'agira ic i que d e l'hiatus interne. N . B. La présence d'un h n'e mpêche pas
l'hi at us : vrll h ibere (cf. 7J1"Ô).

;)
§§ 17-19 NOTIONS PRÉLIMINAIRES

c) Contraction des voyelles


§ 17. 1. Deux voyelles contiguës de même timbre peuvent se
contracter en la longue corres pondante : *coopia (cf. opes) > copia,
• n e(h) emo > n ëmo, delë(v) eram > d elëram .
2 . Deux voyelles contiguës de timbre différent p euvent se con-
tracter, sa uf si la 1 '" est brève et la 2"' longu e. Le résultat de la
0 0

contraction es t ordinairement un e voyelle lon gue du timbre de


la 1 1
·"*coago > couo (mais coëgi, coactum), *d cago > d ëgo.
:

cl) Évolution des diphtongues


§ 18. La plupart des diphton gues indo-européennes se sont mo-
difiées en latin, entre le 3 et le 2 siècle av. J.-C ., au point de
111
"
111
"

n'ê tre plus prononcées, voire écrites, qu e comme des voyelles lon-
gues, habituellement d e timbre i ou u. Voici un e brève revue des
principaux ph énomèn es qui se sont produits.
1. En syllabe i n i t i a l e , ai est devepu ae, puis éventuelle-
ment ë ; a i l 1 e u r s , ai est gén éralem ent dev enu ei, puis i.
Exemples : * quairere > quaerere, mais * inquairere > inquirere ;
de même aestimare, mais existimare ; caedcr e, mais cecidi ; •rosais
> rosis.
2. En syllabe i n i t i a l e , au s'est généralem ent maintenu en
latin classique ; ai 11 eu r s, au es t dev enu eu, puis ü. Exemples :
claudere, mais intercludere ; causa, mais accusare.
3. En syllabe f i n a 1 e , oi est devenu i ; a i 11 e u r s, oi est
devenu oe, puis éventuellem ent ü. Exemples : * servoi > servi, • be/-
lois > bellis ; • poina > poena, mais punire. N.B. -61 > -6 (v. § 49).
4. Ou est devenu ü : noutrix > nutrix, senatous > senalus.
5. Ei est devenu ë, puis i (sauf devant voyelle) : * eio (je vais) >
eo, *eis (tu vas) > is, *ei (va) > i.
6. Eu est devenu ou, puis ü : * deucer e > douc ére > ducere.
REM. Neu, seu, ceu sont des formes apocopées (v. § 14,3) de n eue, • sc ue,
• ceue.

e ) Évolution des sonantes


§ 19. Les semi-voyelles *y et *w se sont ordinairement mainte-
nu es, tantôt comme éléments consonantiques et tantôt comme
éléments vocaliques (v. § 7) :

6
PHÉNOMÈNES PHONÉTIQUES §§ 19-23

l. à l'initiale : jugum, iter ; videre, uler.


2. entre consonnes : vis, solutwn.
3. entre consonne e t voyelle : capio, morwi.

Le *w a en outre sübsisté :

a) entre voye lles : novus, fl evi.


REM. Entre voyelles d e m ê me timbre, le • w est so uY e nt deY c nu ca du c :
audivi > audii, d eleverun l > de/erunl (après contractio n). Des forme s telles
qu e amarunl (< amavel'llnl) so nt purement ana logiq ues (v. § 355) .

b) entre voyelle e t co nsonn e, position dan s laquelle il jou e le


ri'He d e seco nd élé m ent de diphton g ue : * cau-tum > cautum.

§ 20. L'évol ution s ubi e par 1, r, m., n, fonctionnant comme con-


so nnes, se ra d écl'ite aux §§ 23-29. En position d e voyelles ( = e ntre
· co nsonn es, ù l'initiale devant cons., à la finale après cons.), l, r, m,
n ont d éYelopp é un e : * agr-s (nom.) 1 > · ager-s, * reg-m > reg-em ,
* d ec-m > d ec-em , * req-ns > * reg-ens (> reges, v . § 24,2 ).

f) Évolution des consonnes

§ 21. Rhotacisme. S intervocaliqu e es t d eYenu r pendant le cours


du IVme siècle aY. J .-C. : *mos-is > maris, *ama-s e (cf. es-se )
> amar e.

§ 22. Assibilation. Les g roupes dt e t tt ont te ndu anciennement


Yers ss, mais plus r éce mment vers tt : *fid -lum > /ïssum , ' pat-tum
> passum ; mais wl-tenuere > atlerw fre.

§ 23. Simplification. Une consonne gémin ée se simplifie tr ès


so uv ent, notamment ù la finale des mots e t apr ès un e voyelle lon gu e
ou un e diphton gue • m ell (cf. m ellis) > met, *es-s >es, • prod-
wm > * pros-sum (Y. § 28,2) > /Jl'ô.rnm, * mït-si > * mïs-si (v. § 28,2)
> n1lsi.

1. Forme obten u e apres l a c hut e cl e l' o final clu th ème (v. ~ 5 7 ,r.l).

7
§§ 24-28 NOTIONS PRÉ LIMINAIRES

§ 24.. Amuissem e nt du 1er élém cn t d'un group e cl c consonn es.


1. Devant un e consonn e son or e (b, d, g, !, r, m , n) , s s'est amui
avec all ongem ent compen sa toire de la voyelle précé den te : • is-d em
> ïdem, • tres-d ecim > trëdecim, • dis-rumpére > dïrump ere .
2. D evant /' ou s, n s'est amui avec allon gem ent comp ensa toir e
cl e la voyell e précédente • r osa-n s > rosüs, 'ser uo-n s > seruos,
d ecien s > d edës .
ConOLLAIRE. De vant un e co n so nn e so n or e (v. n ° 1) , to ut le g ro up e 11 s
s'a muit aYec ail. comp. d e la voyell e précé d ente : lran s-du cere > lrildu cere .
:\.B. T ransdu cere, tran snare, e tc., sont d es fo rm es r eco mp osées.

§ 25. A~nuissement du 2rnc élém ent d'un gr oup e de conso nn es.


E n f in a l e, les group es m l, rd , et, qu se sont allégés en n , r, c,
c : d eind(e ) > d ein, •cord >cor, • tac: t > lac, n cqu(e ) > n ec.

§ 26. Assimilation . L or squ e deux consonn es entrent en con tact,


elles ont tend an ce à s'assimiler. L'assimila tion p eut être p a r -
t i e l l e ou t o t a l c p ar ailleurs, elle es t lll'ogœssive o u
régressive sui vant qu e c'es t la 1rc consonn e ou la 2 q ui influ ence 111 0

l'autre.

§ 27. ASS DH LATIO N TOTALE PROG HESS I\!E.


Les gr oup es ls, rs d evi enn ent Il, rr : • ue l- se (c f. es-se ) > ue l/ e, ' fer-se>
ferr e.

§ 28. ASS IMILATIO N TOTALE HJtGR ESS IV E.


1. U n e occlusive labiale (b, p) ou dentale (d , 1) tend ù s'ass imil er à un { 1 ,
à un m ou à un e gutturale (g, c, q} qui la suit imm édi a te m e nt : o b-f erre>
off erre, ad- ferre> aff erre, • sup-m11 s > sumnw s.
2. Un e occlusive dentale (d, 1) tend en outre à s'assimil er ù un e labi ale (b, p) ,
à un I, un n ou un s, qui la suit imm édiatem ent : ad-parare > a ppamre,
ad -loqui > al/oqui, ad-nu ere > annu ere, ad- sequi > assequi, ' p o t-se> p asse,
• ama-nt-s > • amanss (v. § 23 ) .
3. Dan s les préverbes sub - et ad-, les occlusives sonores b e t <l s'assi m ilent
souvent à un r qui les suit immé di a tem ent : sub-ripere > surrip ere, ad-ripere
> arrip ere.
4. D ' h abitude, les group es 111, nr, rl, sf d evi enn ent r es p ec tivem e nt Il, rr,
l!, ff : con -loquium > col/oquium, in-rwnpere > irrump e re, • ager-lus > age /lu s,
· di s-ferre > diff e/'l'e.

1. U n e occlusive gûtturale t e nd a u ss i à s'assimiler à un f : ec- ferre > ef/ erre.

8
SYLLABES § § 29-32

§ 29. ASSIMILATION PARTIELLE (= accommodation) RÉGRESSIVE.

1. Une occlusive passe au degré (sourd ou sonore) de la consonne qui


la suit immédiatement : • scrib-tus > scriptus, • scrib-si > scripsi, • ag-tus >
ac tus, • sec-mentum (cf. secare) > segmentum.
REM. Obtinere, urbs etc., ne sont pas de Yéritables exceptions ; on
prononçait - et parfois on écrivait - optinere, urps (cf. § 2,3).
2. Une occlusive labiale (b, p) se nasalise (> m) devant n (devant m, v. §
28,1) : • sop-nus > somnus.
3. Une nasale (m , n) passe ordinairement au m ême point d'articulation
(> labiale, dentale) que l'occlusive qui la suit immédiatement : ·in-piger >
impïger, • in-memor > imm emor, eum-dem > eundem.

B. La syllabe

1. DÉFINITION

§ 30. La syllabe, son ou groupe de sons que l'on prononce plus


ou moins en un e seule émission d e voix, est l'unité articulatoire.
Elle est constituée d'un e voyelle (ou d'une diphtongue), éventuelle-
ment accompagnée d'une ou de plusieurs consonnes.
Une syllabe es t ouverte ou fermée selon qu'elle se termin e par
un e voyelle ou par un e consonne : ro-sa, bel-lum.

2. DÉLIMITATION DES SYLLABES

§ 31. l\loTS SIMPLES. 1. Quand une seule consonne se trouY e en tre


deux voyelles ou diphton gues, elle s'unit à la seconde : ce-na, ma-
jor, cae-lum, a-mi-ci-li-a.
2. Quand plusieurs consonnes se trouvent entre deux voyelles
ou diphton gues, la dernière seulement s'unit à la seconde voyelle
ou diphtongu e : tec-tum, pos-sum, sanc-lus, ins-tar. Toutefois le
group e occlusive +liquide (v. § 8) n'est jamais divisé, il s'unit à la
voyelle (ou diphtongue) s1Jivante : pu-bll-cus, um-bra.

§ 32. l\IoTs COl\IPosÉs. On tient compte avant tout des éléments


dont ils sont formés : ab-eo, post-ea, ad-esse, ad-sum.

9
§§ 33-35 NOTIONS PRÉLIMINAIRES

3. QUANTITÉ (ou DURÉE) DES SYLLABES 1


§ 33. 1. Un e syllabe qui contient un e voyelle brève es t b r è v e ,
m a is elle deYient généralement 1 o n g n e (p ar position) lors-
que la voyelle es t stliYi e d'une consonn e doubl e ou d'un group e de
consonnes 2 •
Mare, pat èr; mais dux (cf. dil.ds) , f ërt (cf. fera).
2. Une syllabe qui conti en t un e voyelle longue ou une diphtongue
es t 1 o n g u e , mais elle devient gé néral ement b r è v e (par
position) en hi atu s e t en final e fermée par un e consonne simple
autre qu e s (v. § 16) "
Pl ënus, au(llr c, audïs; mais audio, aud'i.t.

C. Le n1ot

1. RÉPARTITION DES l\IOTS

§ 34. Les mols la tin s pcuY ent se r épartir comme suit


1. Les mots va riables ou ayant un e fl exion :
a) d éc 1 i n ab 1 es noms\ a dj ec tifs, pronoms ;
b) conjugables Yerb es.
2. Les m ots inva1·iables : adYerbes, prépositions, conjonctions,
interj ections.
RE:vr. La lan g ue lat in e n 'a pas d'article ; c'es t le co nt exte qui indique s i
1·oso sig nifi e « la r ose » o u « un e r ose ».

2. ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DES l\'IOTS 4

§ 35. Les mots Yariables se composent habituellement d'un


th èm e et d'un e désin ence.

1. Pour plus de dé tails, voyez l' ap pendice I ( §§ 526-534) co nsacré à la prosodie.


2. On ne tient a u c un compte de la présence d'un lt (cf. § 8,2) : AntUlchus.
3. A la s uite des grammairiens latins, les linguistes modernes groupent parfois
so us ce vocab le le s ubsta ntif et l' a dj ect if. I c i, le mot « nom » sera toujours utilisé
com m e synonyme de «s ubst a nti f >>. dont l'emp loi es t év ité pour de simples raisons
pédagogiques; toutefois, l'adj ec tif « nomina l » ( v. §§ 35,2; 331, etc.) se ra employé
pour d és ig n er a ussi bien ce q ui co ncerne les ad ject ifs que ce qui est relatif aux
noms e ux -mêmes. ·
4. Les mots co mposés ne sero nt ét udiés qu'aux §§ 42-45.

10
ÉLÉMENTS DES MOTS ET DÉRIVATION §§ 35-37

1
1. Le thème est ce qui reste du mot lorsqu'on a enlevé la dé-
sinence ; il indique le sens et sert de base à la flexion. En principe,
le thème comprend la r a ci n e , qui est un élément irréductible,
et un ou plusieurs s u f f i x e s (v. § 37) : reg-nu-m, reg-ali-s ;
ag-men, ae-lor ; die-z-mus, die-la-mus, die-li-ta-mus.
REM. Quand il n'y a pas de suffi xe, thème cl r acine coïncident : rex
(< ··reg-s).

2. La désinence est un élément final qui indique le cas et le


nombre (désinence casuelle ou nominale) ou la personne, le nombre
et la voix (désinence personnelle ou verbale) .
REM. Le contact entre les différents éléments en traîne souvent des modi-
fications telles qu'on ne peut plus les dissoci er avec netteté. Il est alors pré-
férable de parler simplement de radical et de finale.

§ 36. La partie vocaliqu e d'un élément (racine, suffixe, dési-


nence) est sujette à des variations de timbre ou de quantité qui
jouent un rôle dans la flexion ou dans la répartition des mots. Ces
variations s'appellent alternances vocaliques. Elles étaient fréqu en-
tes en indo-européen, où elles jouaient un rôl e essentiel dans la
déclinaison et dans la conjugaison. En latin, il n'en reste que de
rares vestiges, voilés la plus souvent par des altérations phonétiqu es
(v. §§ 12-17) .
Selon qu'un élément se présente av ec une voyelle e, une voyelle
o ou sans aucune de ces voyelles fondamental es, il est au degré e,
au d egré o ou au degré zéro. Exemples
degré .e degré o degré zérn
l eg-é- re log-a
ge11-i-lum gi-gn-é-rc
es-se S-llll/
pa-ter prt-tr-is
seru-ii scru-o-:; (> servils )
l e_q-ii-re ' /eg-o-mos (> l egimus)
Parfois l'alternance se produit entre ë, o, zéro ; clans ce cas le
degré zéro est généralement représenté ,par un e voyelle brève de
timbre a.
Ex. : f ëc-i, f ii.c-é-re ; së- u-i, sii.- /u -111 ; dii-m1 -m , dii.- /u- s.

3. LES MOTS DÉRIVÉS

§ 37. On appelle mots dérivés les mots qui comprennen t un ou


plusieurs suffixes. Le suffixe est un élément qui s'ajoute à la ra-
cine ou au th ème d'un mot pour en préciser le sens.

11
§§ 38-39 NOTIONS PRÉLIMINAIRES

a) Noms dérivés
§ 38. SuFFIXEs 1 SENS ExmvIPLES
-ti;,., -lü ris invenlor, l'inventeur
(-fl'ÏX , -lrïc is) agent de l'a c tion J
-sOr, -saris 1 defe11sor, le défenseur

-iO , -i ouis ( conlemptio, le mépris


-ura action cu//ura , la culture
-ils, -IÏS ( 111ol11s, le mouveme nt
-iitJis, -i.i tris fonction consulalus, le consulat
-ia parsimonia, l' éco nomi e
-tiis, -li.ilis qua li lé pietas, la piété
-tiïs, -ltïtis ou mani è re d'être virlus, la va leur (morale)
-tiïdo, -ltïdïnis mag11iludo, la gra ndeur
m edic ina, la .méde c in e
-i11a art 011 li e u
pisci11a, le vivier
gaudium, la joie
-iu1n état oil 1ieu r e fugiwn, le refu ge
-iiriunt lieu de dépôt armamentarium. l'nrscnal
-m.Cn, -111inis
-me11tunt l moyen,
1 nomen, le nom

documenl11111 , la prcu,·e
-trum
-cil/ u 111
) instrument
ou li eu
)
aralrlllll, la charrue
cubici'tlwn, la chambre
à coucher
-1"i/11s servillw;, le petit esclave
-olus diminutifs calceolus, le p etit soulier
-el/us libellus, le petit li\'r e
h) Adjectifs dérivés
§ 39. SUFFIXES SENS EXEMPLES
-eus matit• rc d'or
Clll l' CLIS,

-'ici us calidus , chaud


·UllS
é tat assiduus , assidu
-'ilis possibilité do cilis , docile
-cïx, -i.icis 111 e ndax , m e nteur
penchant
-il/us c red1ï/11s, crédule
-ius regius, de roi
·lCllS G11lllclls, de Gaule
-UIUS origine Plu11/im1s, de Piaule
-îlis Oil appartenance servi/is, d'esclaYc
-iilis navalis, de navire
-anus J?oma1111s, de Rome
-en~is Alheniensis, d'Athènes
-11/11s e tc. diminutifs (\'. nom s) Jlli1111s cülus, minuscule.
1. Par simplification pédagogiq ue, les suffixes ne sont pas nécessairement cités sous
leur forme scientifique ; il s'agit souvent plutôt de finales. Ainsi la finale -a x comprend
le suffixe -âc e t la désin ence -s.
2. Au sujet de l'emploi de ces noms , voyez § 93.

12
COMP,OSITION §§ 40-44

c) Verbes dérivés

§ 40. SUFFIXES SENS EXEMPLES


-târe (-siire) dictare, dire en répétant
-'itâre
-t'itâre (-s'itiire)
} fréquentatifs
ou intensifs
agilare, pousser vivement
diclitare, dire et redire
-turire (-s iirïre) esurire, désirer manger
-ssére
11 dé si dérati fs
capessifre, chercher à
prendre
-scére inchoatifs senescifre, devenir vieux.

d) Adverbes dérivés
§ 41. SUFFIXES ExEMPLES
-ter breuller, brièvem ent
-t'im priuatim, en particulier
-t1is fundflus, de fond en
comble .

4. LES MOTS COMPOSÉS

§ 42. On appelle mots composés les mots qui sont formés à


l'aide d'un préfixe (ex. im-memor) ou par juxtaposition (ex. agri-
cola, bene-valus, ail-quis) . Les mots composés peuvent être des
noms, des adjectifs ou des pronoms (v. ci-dessus), des verbes ou des
adverbes (ab -esse, post-ea).

a) Nature et sens
des éléments des mots composés

§ 43. Les éléments constitutifs des mots composés peuvent être


1. des mots (variables ou invariables) : bene-dicere, ante-ponere ;
2. des racines ou des thèmes : nav-igare (navem agere), agri-
cola (agmm colàe).

§ 44. Parmi les préfixes : 1. il en est qui sont d e simples parti-


cules qu'on r encontre seulement en composition. Exemples
amb- (am -, 011-), à l'entour : amb-ire, aller autour ; am-pulare, couper
autour, élaguer ;
clis- (cli- ), secl- (se-) expriment l' action de sé parer ou de distin guer : dis-
cedifre, s'en aller de côté et d'autre ; dis-cernifre, discerner ; se-gregare,
mettre à part ; sed-ilio, révolte ;

13
François. Grammaire latine - 2
§§ 44-45 NOTIONS PRÉLIMINAIRES

i11- privatif, nec- (rie-), marquent la négation ou la priva ti on : in-doclus,


qui n'est pas instruit ; ne-scire, ne pas savoir ;
red- (re-), en arrière, de nouveau : rcd-ire, revenir ; re -uocarc, rappeler.

2. d'autres sont utilisés également comme prépositions. Dans cet


emploi, leur acception est généralement bien connue (v. §§ 229-230
et 285-286) ; il ne sera donc fait mention ici que des différences
de sens qui apparaissent en composition 1 :
Cum-, de- et per- peuvent n'avoir d'autre valeur que de r e nforcer le s ens
du verbe simple, tandis que sub- peut avoir pour rôle de l'atténuer.
Exemples : con-ficere, per-ficere, faire intégralement ou complèt em ent,
ach ever ; de -uincére, vaincre complètement, soumettre ; sub-ridere, sourire.
Per- et prae- renforcent aussi le sens des adjectifs, sub- l'atténue : per-
magnus, très grand ; prae-clarus, très clair ; sub-obscurus, un peu obscur.

b) Forme des éléments des mots composés

§ 45. Les éléments des mots composés peuvent subir certaines


modifications en s'unissant.
1. FORME DU 1er TERME. Lorsque deux consonnes différentes sont
mises en contact, la première tend généralement à s'assimiler à
la seconde (v. §§ 26-29) : dis-ferre > differre, in-ruére > irruére.
Remarquez la forme de certains préverbes (v. §§ 22-29) :
a-, ab-, abs-, as-, au-, loin de : absterrere, asporlare, auf ugére, etc.
cum-, corn-, con-, co l-, cor-, co-, ensemble : comporlare, corruére, etc.
e-, ex-, ec-, ef-, hors de : ecferre ou efferre, etc.
ob-, oc-, of-, obs-, os-, au devant de : occurrére, offerre, oslendére, etc.
sub-, sus-, au-dessous de : subesse, suslinere, etc.

2. FORME DU 2"' 0 TERME. Dans les mots composés à l'aide d'un


préverbe, la-voyelle de la racine s'altère fréquemment (v. §§ 12-13) ;
le plus souvent elle aboutit à un i.
Comparez : facere et efficére, capére et accipére, quaerére et
inquirére, amie us et inimicus ; fac tus et confectus (v. § 13).

3. VoYELLE DE LIAISON. Si le premier terme est un mot à thème


consonantique, il est souvent uni au second terme par la voyelle de
liaison i ; s'il est un mot à thème vocalique, la voyelle finale
s'affaiblit en i : honor-i-f'i.cus, cruc-i-f er; agri-cola, signi-fer.

1. Attaché à une forme verbale, ce préfixe s'appelle normalement préverbe.

14
ACCENTUATION § 46

5. ACCENTUATION DES MOTS 1

§ 46. Les mots de d e u x syllabes ont l'accent sur la pénul-


tième (paene-ulff.ma) : via, utta.
Les mots de p 1 us de deux syllabes ont l'accent sur la
pénultième quand elle est longue (par nature ou par position) ;
sinon, sur l'antépénultième : amare, monêre ; mais légere, cédere.
N.B. Afin qu'on puisse accentuer les mots latins cités
dans la présente grammaire, nous avons marqué du signe v
toute pénultième brève des mots de plus de deux syllabes, sauf
dans les cas d'hiatus, où il n'y a pas de problème (v. § 16,1)
légere, 6ptimus ; audio, id6neus.

RÈGLE PRATIQUE. On mettra l'accent sur toute p é nu 1 t i ème


qui n'est ni en hiatus ni surmontée du signe u.
On le reportera sur l'antépénultième lorsque la pénultième
est en hiatus ou surmontée du signe . _, .

REM. 1. Quand les particules -que (et), -ve (ou), -ne (est-ce-que ?) , -ce
(v. § 15,2,r. 1), -met (v. § 142,2), qui sont des enclitiques 2 , se joignent à
un mot, l'accent frappe la syllabe finale de ce mot, quelle qu'en soit la
quantité : mensâqlle, aliâue, amâsne, i/li(isce, egômel.
Il faut toutefois excepter ilaque (c'est pourquoi), ûllque (en tout cas) et
und'fque (de partout), où -que a perdu son sens premier.
REM. 2. Quand un mot accentué normalement sur la pénultième perd sa
finale (apocope), l'accent n'est pas déplacé. On trouve donc illîc ( = illîce),
addûc ( = add(1ce), etc.

1. Les linguistes sont divisés au sujet de la nature de l'accent latin. Pour les uns,
il s'agissait d'un accent · de hauteur ou musical; pour d'autres, c'était un accent
d'intensité; pour d'autres encore, l'accent n'aurait été musical que durant la période
classique.
2. L'enclitique est un mot qui, étant dépourvu d'accent, s'appuie sur le mot qui
le précède.

15
PREMIÈRE PARTIE

LES MOTS DÉCLINABLES


§ 47. Les mots déclinables (noms, ad jectifs, pronoms) varien t
en genre, en nombre et en cas. Le latin possède :
1. trois genres : le masculin, le féminin, le neutre 1
2. deux nombres : le singulier et le pluriel ;
3. six cas.

§ 48. CAS. On appelle cas les formes qu e prenn ent le nom,


l'adjectif ou le pronom, d'a près le ur fonction dans la proposition ".
1. Le nominatif est le cas du suj et ou de son a ttribuP.
2. Le vocatif est le cas du mot mis en apostrophe.
3. L'accusatif est surtout le cas du complément d'obj e t direct
du verbe.
4. Le génitif es t surtout le cas du complément (d éterminatif)
du nom .
5. Le datif est surtout le cas du compl ém ent d'obj e t indirect
du verbe.
6. L'ablatif es t le cas des compléments circonstanciels du verb e.
Par syncrétisme, il a h érité des fonctions d e deu x cas pres-
que entièrem ent disparus (v. § 256) : l'instrumentai (moyen ,
accompa gn em ent, manière, etc.) e t le locatif (lieu , tem ps).

REM . 1. La sign ifi cation de l' acc usatif et de l' ablatif es l souvent précisee
par des préposition s (v. §§ 229-23 0 el 285-28 6).
R EM. 2. L e datif, le gé nitif et l' ablatif sont p a rfoi s appelés cas indirec ts
ou obliques . Il y a hésitation à propos d e l ' a cc usatif.

1. Nentrnin oem1s : ge nre qui n'est ni le m asc ulin ni le féminin.


2. Voir le détail a u x § § 211-287. Si, dans l es express ions « compl ément d'objet direct »
et. « ~om9 l.é ment d 'o bj et. indirect », on donne aux termes « dire ct» e t « indirect» une
va le ur purement fo rmell e, il est gé néra leme nt inadéquat de l es employer d a n s l'analyse
du latin. Pa r s ui te, il faudra dire « complément d'objet à l'acc usat if (notamment a u x
§§ 482-483), a u datif, voire a u génitif ( § 241), à l' a bl at if ( § 266,4 ) » o u «complément
cl' o bj et r épondant à la question . . ., etc. » ou encore « accu satif de l'objet, etc . » ; de
même, il conv iendra de ba nnir les ex pressions «transitif direct» et « tra n sitif indi rect».
3. Dans ce paragraphe, il n 'es t fa it mention ·qu e d e l'attr ibut du s uj et; c'es t le plus
fréque nt , mais non le se ul ( v. § 203).

17
§§ 49-50 LES MOTS DÉCLINABLES

§ 49. DÉSINENCES DU SINGULIER (v. § 35,2).


NOMINATIF : -s dans les mots masc. et fém . : servüs, nav'i-s ; sauf
à la 1"" décl. (rosa) et parfois à la 3me (pater) ;
aucune désinence dans les mots .neutres : nomen,
cornü ; sauf à la 2me décl. (templü-m).
VocATIF comme au nominatif, sauf dans les mots du type
servüs (serve, v. § 57,r.2).
ACCUSATIF -m, devenu ,.e,,,,, après consonne (v. § 20) : rosa-m,
reg-em.
GÉNITIF -ï à la 2 1110
décl., puis à la 1 r e et à la 5me : servi,
rosa-ï > rosae, rei ;
· ..es/-s : *- es > -is (v. § 15,1) dans les mots à thème
consonantique de la 3"'• décl. : *reg-es > reg-'is ;
-s ailleurs : f amiliiis, nav'i-s.
DATIF '-ei/-i : *-ei > ·Ï (v. § 18,5) aux 3me et 4me décl. :
* reg-ei > reg-ï, * manu-ei > manu-i ;
-i (avec degré long de la voyelle pi·édésinentiel-
le) aux 1 et 2 décl. : rosii.'i > rosae (v. § 14,1),
10 111

* servô'i > servô (cf. infra * servo-i > servi).


ABLATIF *-tl (avec degré long de la voyelle prédésinentielle)
à la 2"' décl., puis presque partout ailleurs :
0

* servôd > servô, • rosiid > rosa, * turrid > turri,


* manüd > manü, * rëd > rë ;
-e à la 3me décl., dans les mots à thème conson., puis
dans beaucoup de mots à thème vocal. : reg-e,
nav-e.
LOCATIF *,i: ' Roma-'i > Romae (v. § 14,1), *Tuscule-'i >Tus-
culï (v. § 18,5), domï (v. § 81) ; dans les mots
à thème consonantique, la finale -ï est analo-
gique : lucï, rurï, Carthaginï.

§ 50. DÉSINENCES DU PLURIEL (v. § 35,2).


No;-.rrNATIF : -i aux 1 et 2 décl: : * rosii.-ï > rosae, * servo-ï >
1
·•
111

servi (v. § 18,3) ;


-ii au .neutre : bella, mari-a ;
-es ailleurs : I}.avës (après contr. de *-ey-es), reg-ës
(après allong. de e par analogie) ; ·manu-es
remplacé par manüs (forme de l'accusatif).
VocATIF comme au nominatif.

18
DÉSINENCES ET GENRES §§ 50-52

ACCUSATI F : * -ns a u ma sc. et au f ém . : • rosâ-ns > roscïs (v. §


24,2) , * reg-ns > · reg-ens (v. § 20) > reg-ës (v.
§ 24,2) , * manu-ns > manüs ;
-ci au n eutr e : bellâ, mari-â (cf. nominatif).
GÉN ITI F ·-om > '_-om (v. § 16,2) > -um (v. § 15,3) , primiti-
vem ent presqu e partout : dc-um (v. § 59,3) ,
r eg-um, manu-um ;
·-soni (a vec degré long d e la voyelle prédésin en -
ti elle ) > ·-rom (v. § 21) > ·-rom > ·-rum ù la
1 r e , puis au x 2 e t 5 cl écl. : roscïrum, ser-
01

1
" •

uorum, rërum .
ÜAT . et A BL. ·-'is au x lr• e t 2 d écl. : • rosa-'fs > rosis (v. § 18,1) ,
111 0

• seruo-'i.s > servis (v. § 18,3) ;


-bus a u x 3 4 et 5 d écl. : nau1-bus, manil-bils >
111
• ,
111

111 0

man1-bus (v. § 12,2) , rë- bus.

CHAPITRE 1

LE NOM
A. Genre des noms
§ 51. E n principe, le gem· ~ d' un nom latin es t révélé p a r sa
s i g nif i c a t i on (genre naturel ) ; en fait , c'es t gén ér a lem ent l a
f i n a l e du mot qui en indique le plus s ùrem ent le genre (genre
grammatical) .

§ 52. Si l'on s'en ti ent à la s i g n i f i c a t i o n d es noms, on


p eut é ta blir les ca tégories suiv antes :
1. Sont m a s c u 1 i n s :
a ) l es noms d'hommes et de peuples : pater, le p èr e ; scriba,
l e scribe ; B elga, le Belge ;
b) l es noms d e vents (cf. uen tus, m .) e t de mois (cf. m ensis,
m.) : A qullo, le vent du nord ; A prilis, le mois d'avril.
N. B. Les n om s de cours d'eau p asse nt au ss i pour des noms m asc ulin s
(cf. fluuiu s, m.) ; m ais l 'ex am en des text es in c ite à b eau co up de c irco n sp ec-
ti o n en ce qui co ncern e l es nom s de la l" C, voire de l a 3"" déclin aison,
soit parce qu'auc un a dj ec tif n e les qu alifie, soit p a r ce q ue l'accor d se fa it
avec {lum en (n .) , qui les acco mpagne. Ex . : . .. {lum en Axonam (Aisne) ,
quod es l . . . (B. G., 11,5,4 ).
2. Sont f é m i n i n s :
a) l es noms de femmes mater, la m èr e ; soror, la sœur ;

19
§§ 52-54 LE NOM

b) la plupart des noms d'îles, de pays, de villes, qui s ubissent


l' attraction d es noms féminins imula, regio, urbs ou ciu'i.tas :
Rhodus, Rhodes ; Aegyptus, l'Egypte ; Corinthus, Corinthe.
Exc. : Pontus (m .) , Sagun lum (n .), e tc. (v. § GO).
c) la plupart d es noms d'arbres (cf. arbor, f.) e t de plantes :
popullls, le p e upli er ; pinus, le pin.
N .B. : acer, l'é r ab le, papaver, le pavot, et robur, le c hên e r o uvre,
sont du n e utre (v . §§ 75,2 e t 77).

3: Sont n c u t r e s : les noms indéclinables, par ex . fas , n efas


(v . § 74) e t tous les infinitifs (v. § 468) .
HEM . 1. L es nom s suivants onl le g e n r e g r a 111 .mat i e a 1 (indiqué
par le ur final e ) :
a) l es collectifs, par ex. legio, f. , la légion ; opeme, f., les ouv1·i e r s ; cop iac,
f., les froup es ; rw.r:ilia, n ., l es troup es a u x ili a ires.
b) man civium , n., l 'esc lave (co n s id é ré comme un e p 1·opriélé).
c ) la plup a rt d es n o ms d'animaux, par ex. 11q11lla, I'., l'ai g le ; anser, 111. , l'o ie ;
uulpcs. f., le r e nard ; passer, m., le passereau.
REM. 2. Il y a d es n o m s d e personnes e t d'animau x dont le ge nr e
v a r i e a vec le sens. T e ls sont adulescens (m., le j e un e h o mme; f., la
jeun e fille), c iuis, c am es, t/11.r:, parens , senex; bos, canis.

B. Déclinaison des noms

§ 53. L es noms sont r ép a rtis en cinq déclinaison s, qu e l'on dis-


tin gue s urtout par la finale du génitif singulie r .

......
NOM. SING. GÉN. S!NG . GENRE

l '''' déci. -a -ae féminins (qq . masc.)


2111t• )) -us, -er (-ir) , -um -i masc. (qq. fém ., ), neutres
3 1111· )) finale s diverses -is masc., féminins, neutres
41111• )) -us, -u -us masc. (qq. fém.,), neutres
5111~· )) -es -ei féminins (un masc.)

§ 54.. Certains cas ont des formes semblables.


1. Le vocatif es t toujours semblable au nominatif. Exception :
ies noms e n -us d e la 2 111 e déclinaison ont le vocatif sing. en -e.
2. Les noms . n e u t i: e s ont troi s cas semblables : le nominatif,
le vocatif e t l'accu satif. Au pluriel, ces trois cas ont la d ésinence -a.
PREMIÈRE DÉCLINAISON §§ 54-56

3. Au p l u ri e l , l'ablatif e t k datif sont toujours semblabl es.


Dans les 1r e et 2""' déclinaisons, ils se termincn t en -is ; dan s les
a ut res, en -bus.

1. PREMIÈRE DÉCLINAISON (gé n . -ne )

§ 55. Les noms de la première d écl in aison sont tous form és sur
un thème en -n.
Ils sont féminins, exce pté les noms d'hommes, qui sont masculin s.
Au suj e t des noms d e cours d'eau, voir § 52,1,b.
Déclinaison d e rosa, -ne, la rose .

CAS SINGULIER PLURIEL

N. rosa rosae
V. rosa rosae
Ace. rosâm rosas
G. rosae rosan1m
D. rosae rosis
ABL. rosa rosis

REM. Au s in g uli er, l'ablatif se di s tin g ue du nominatif et du vocatif par


la qu a ntité de l'a final. - Da n s les tex t es c it és, cett e quantité sera indiqu ée
c h aqu e fois qu e la moindre difficulté d'interprétation pourrait s urg ir.

§ 56. PART I CULARITÉS. 1. Au génitif singulier, la form e rosae es t un e a lt é-


ration d e rosti-ï, qui apparaît encore çà el lit chez l es poètes clas s iqu es.
P lus ancien n e m e nt, le gé nitif s in g uli e r é ta it e n -as, final e qui a s ur vécu clans
les expressio n s consac r ées : pater familias , le père d e famille ; mater fami -
lias, la mère de famill e ; paires familias . On dit aussi pate r familia e, e tc.
2. Chez les poètes, on voit parfois apparaître un génitif pluriel en -um
(surtout dans les composés e n -co la e t e n -gena) : ca eli co lum (au li e u d e
caelicolarum), Dardanidum (au lieu de Dardanidarnm), cf . § 59,3.
3. Au datif e t à l'ablatif du pluriel, dea, la d éesse, filia , la fill e, lib er/a,
l'affranchi e, se te rmin e nt en -abus dans les formules dis (= d eis) el d eabus,
a ux dieu x e t aux d éesses, filiis el filiabus , a ux fils e t aux filles, Iib erlis Iib er-
tabusqu e, a ux affran c his e t aux affranchies. Dan s ces formules, il import e
en effet d' a voir des form es distinctes pour le m asc ulin e t le féminin .
4. Certain s noms de la 1r• déclin a iso n sont défectifs ; o n n e les emploie
qu'au pluriel. Tels sont :
angusliae, le défilé nupliae, les no ces
delicia e, les déli ces reliquia e. les r estes

21
§§ 56-58 LE NOM

diuiliae , la richesse lenebrae, les ténèbres


induliae , la trêve Al h enae, Athènes
insidiac, les embüches Theba e, Thèbes.

2. DEUXIÈME DÉCLINAISON (gén. -i)

§ 57. Les noms de la deuxième déclinaison sont tous formés


sur un thème en -o/-e, qui n'apparaît plus nettement à l'époque
classique. A cette époque, leur nominatif singulier se termine en
-us, en -um ou en -er (-ir).
REM. 1. Nominatif singulie1·. A l'orig in e, il se term in a it en -os ou en -o m :
se ruas, 'be llam, • pueras, • agras. Dans ce lte finale, a s'es t normalement
c hangé en u (v. §§ 15,3 et 3,2).
Dans les noms du type ·pueras ou '.(tgras, la YOyellc o est généralerncn t
tombée (v. § 15,5) ; 'agrs est alo rs devenu ' agers (v. § 20).
· Pucrs et 'agcrs ont finalement abouti ù puer e t ù aye r, en passant par
· puerr, 'agerr (v. §§ 27 e t 23).
REM. 2. Vocatif s ing ulier. A l'origin e, il se te rminait en -e. Mais il ne s'est
maintenu so us cette rorme que dans le.s noms en -us; dans ceux en -e r, il
est devenu semblab le au nominatif : puere > pu er (v. § 14,3), 'agre > 'agr
> ayer (v. ~ 20).
§ 58. Déclinaison des noms en -us, ·er, ·mn.
-
servus, -i, ager, agri, puer, -eri, bellum, -i, n.,
CAS 1 l'esclave 1 le champ 1 l'enfant 1 la guerre

SINGULIER

N. servils ager puer bellilm


V. serve agêr puer bellilm
Ace. servüm agrüm puêrüm bellilm
G. servi agri puêri belli
D. servô agrô puêrô bellô
Ab!. servô agrô puêrô bellô
PLURIEL

N. se rvi agri puêri beilâ


V. servi agri puêri bellâ
Ace. servôs agrôs puêrôs beilâ
G. servôrüm agrôrüm puerôrüm bellôrüm
D. servis agris p uêris bellis
Ab!. ·servis agris puêris bellis
.,.

22
DEUXIÈME ET TROISIÈME DÉCLINAISONS §§ 58-61

Les noms. en -er se déclinent sur ager, sauf les suivants qui se
déclinent sur p u e r :
gener, le gendre lib eri, les enfan ts vir, l'homme
socer, le beau-père vesper, le soir.

§ 59. PARTICULARITÉS. 1. Noms en -ius (-ai us, -eius). Il s ont leur vocatif
singulier en -i (au lieu de -ie) : fili, geni, Gai, Pompei (mais Darïe). Au
génitif singulier de ces m êmes noms, la finale -ii s'est habituellement con trac-
tée en -ï : ingeni, Vergili.
2. Deus res te deus au vocatif sin guli er. Au pluriel (nom ., voc. ; dat., ab!.),
on emploie plus souv ent dii ou di et cliis ou dis que dei e t d eis, qui sont des
formes récentes. Sur deum, v. n ° 3.
3. Génitif pluriel en -um. Les nom s de monn aies et de mesures ont souvent
l'an cienne désinence -um (au lieu de -arum) ; lalenlum, sesterlium, jugerum ,
etc., p euvent donc être le gé nitif pluri el d e talenlum, le talent, d e serlerlius,
le sest erce (v. § 552,b,r.1), d e jugerum1, l'arpent.
Prennent égalem ent -um (à côté de -orum) : lib eri, les enfants, duum-
viri , triumv'fri , d ece mv'fri , d eus (surtout dans certaines formules, par ex.
d eum b enignilale), {ab er, le ch arpentier, dans l'expression praefeclus fabrum ,
le ch ef des soldats du gé nie.
4. Noms hétérogènes. Certains nom s peuvent changer de genre au pluriel :
caelum, -i, 11., le ciel, caeli, m. (pas classique) ; /renu m, -i, n., le frein, f rena,
n., ou fr eni, m . ; jocu s, -i, m., la plaisanterie , joca, n ., ou joci, m . ; locus, -i,
m., le lieu, loca, souvent aussi lo ci quant il s'agit d'endroits préc is.
5. Noms défectifs. Ne so nt usités qu'au pluriel : arma, les armes ; {asti, le
calendrier, posleri, la postérité .

§ 60. GENRE. Les noms en - us e t en - e r (-ir) sont généra-


lement masculins, tandis qu e ceux en - u m sont neutres.
ExcEPTIONS. 1. Sont féminins : les noms d'arbres (popülus , le p eupli er),
d'îles (R hodus), de pays (A egyplus), de villes ter,min és en -us (Corinlhu s) ,
ainsi que humus, l e sol. Toutefoi s Pontus et Hellesponlus sont ma sculins .
2. Sont neutres : pelèi.gus , la mer; virus , le poison; vu/gus, le vulga ire.

3. TROISIÈME DÉCLINAISON (gén. -is )

§ 61. L es noms de la troisième déclinaison peuvent être répar-


tis en deux groupes : a) les noms à thème consonantique,
b) les noms à thème vocalique.

1. Ce nom fait j11uerib11s a u datif et à l'ablatif du pluriel (v. p. 28,n.2).

23
§§ 61-64 LE NOM

Nettement disti.n cts à l'origine, ces deux groupes se sont influen-


cés réciproquement, si bien que leurs déclinaisons se sont forte-
ment rap prochées.
REM. Le thème s'o bti e nt l e p lus facilement en enlevant la désinence· au
gé n i li f s in g uli e r : -is cl:m s l e group e a), -s dans le groupe b) (v. § 49).

§ 62. DÉFINITION PRÉLIMINAIRE. Un mot est appelé parisyllabique


s'i l a le même nombre de syllabes au nominatif et au génitif sin-
guliers ; il est imparisyllabique dans le cas con traire.

a ) Noms à thème consonantique

§ 63. Appartienn ent à ce groupe :


1. La plupart d es noms imparisyllabiques, par exemple rex, reg-is,
le roi, legio, legion -is, la légion, corpus, co rpor-is, le corps.
>: . B. Font exception (du fait qu'ils ont presque tou s, à l'ori gi ne , un
thè m e vocalique, v. § fi8,2-:-l) :
;1) ce u x qui ont, au gén itif s in g uli er, deux co n so nnc s d eva nt la dé si n e nc e
-is , par ex. mous, monl-is .
IJ) ceux en -is, -i li s, et quelques-uns en -as, -alis .
c) ceux e n -ol , -alis e t en -or, -aris .

:Z. Les neuf noms parisyllabiques (m. ou f.) suivants :


paler, palr-is canis, can-is sene:r, sen-is
mater, malr-is mensis, mens-is secles, sed-is
f mlcr, f'ralr-is juuenis, juven-is vates, val-is.
:\.B . Ces nom s ;1yai ent ;mciennement un thème consonantique, sur lequ el
le s cas obliques (v. § 48,r. 2) ont é té l'i sont rèstés iJ âtis (cf. § 71,4 ) .
Cependant le gé nitif pluriel d e m ensis est assez so u ve nt 111ensi11m et celui
d e vales est parfois votium.
Se n e:r et juu enis so nt a uss i e mployés avec In valeur d'adjectifs (\' . §§ 104,2
l'i 118 .2 ).

§ 64·. DÉSINENCES. Les désinences (v. §§ 49-50 ) des noms à


thème consonantique s'a joutent simplement au thème ; mais sous
div e rses inflm' nccs d'ordre phon étiqu e ou analogique, les formes
anciennes se sont souvent altérées. Ainsi
1. 1· + s ou ,17 + s donn e x : • re(f-s > r1·.r; l et d tombent devant s (v. §§
28.2 el 2:{) : • 11ed-s > / )l' S.

2. entre \'oyel l ~·s, s passe à r (\'. § 21) : • nws-is > maris , 'co r pils-is (\'.
in frn) > corpiîris.

:Z4
TROISIÈME DÉCLINAISON §§ 64-67

3. la conso nn e finale disparaît parfois au nominatif sing uli er : • homon >


homo.
4. cer ta in s noms présentent des altérations vocaliques 1 (v. §§ 12-15) : co r-
poris, corpus (v. § 15,3) ; capul, capilis, {lumen, flwnin is ( v. § 12,2).
5. quelques noms se déclinent sur un double thème (v. § 72 ) : 'se n ec-s,
sen-is ; iter, ilinër-is.
6. a u datif et à l' ab lat if du pluriel, l'a ddition de la désinence -bus faisant
diFfi c ulté ( · rert-bus), on a emprunté la voyelle i aux thèmes vocaliq ues (v . §§
ü8-70) ; on a clone eu rert-i-blls par analogie avec naui-bus,

§ 65. DÉSINENCES CARACTÉRISTIQUES (v. §§ 49-50, cf. § 69) :


-e à l'ablatif singulier
-a a u nom. et à l'ace. du neutre pluriel
-um au génitif pluriel.

§ 66. Déclinaison des noms à thème consonantique.

rex, regis, pater, ·tris, corpus, -ôris, n.,


CAS le roi le père le corps
SINGULIER

N. (V.) rex pater corpus 2


Ace. regem patrem corpus
G. regis patris corpôris
D. regï patrî corpôrï
Ab!. rege patre corpôre
PLURIEL

N . (V .) regës patrës corpôrâ


Ace. regës patrës corpôrâ
G. regiim patriim corpôriim
D. regibiis patribiis corporibiis
Ab!. regibiis patribiis corporibiis

§ 67. P.u1T1CULARITÉS. Au gén itif pluriel, les s ix mon osy llab es s ui van ts" se
termin e nt e n -ium , par analogie avec les th èmes \'Ocaliqu es (v. § 6fJ) :
· (uu .r' (pl. fau ces) I'. le gos ier g . pl. fcmcium
(rau s gé n . frnudis I'. la fraud e » frnudium
mus » maris m. le mflle » marium
11111s » 1111u·i s Ill . le r a t ou » muriunt
la souris

1 . El l es n e doive nt pas être confondues avec l es altern ances vocal ic1ucs (v. * 36), q ui
appara i ssent par exem ple dans • g e nos (> ge1111s, '" * 15,3) , generis ou clan s pater, 1rn tris.
2. Au sujet cles va ri atio n s s i r et o / u , voyez H 21 et 15,3.
3. On a j o ut e d'habitud e ici l is, l e p r ocès, g . pl. / itinm. (v. * 68,2).
4. Ce nom est rare au sin gu lier; il es t m ême inusité a u nominatif.
§§ 67-69 LE NOM

nix » nivis f. la neige » niviu1n


vis (v. § 72) f. la force » virium.

b) Noms à thème vocalique (-i )

§ 68. Appartiennent à ce groupe :


1. les noms parisyllabiques (m. ou f.) en -is et en -es ; tels sont
navis, -is, le navire, nubes, -is, le nuage.
N.B. Font exception canis, juvenis, sedes, souvent a ussi vales, parfois
mensis ; voir § 63,2.
REM. Grus, gruis, m. ou f., la grue, et sus, suis, m. ou f., le porc, ont un
thème vocalique ; mais ils sont imparisyllabiques. Ils se déclinent comme les
noms à thème consonantique (cf. rex, § 66), exception faite pour le datif-
ablatif plu.riel subus, qui apparaît à côté de suibus.

2. les noms imparisyllabiques 1 qui ont au génitif au moins deux


consonnes devant la désinence -is (ex. mons, montis) , ceux en -is,
-ïtis (ex. lis, litis, le procès; Samnites, -ilium, les Samnites), ainsi
que Penates, -atium, les dieux du foyer, les Pénates, et, avec un
certain flottement, quelques autres noms en -iis, -ii.tis.
La plupart de ces noms avaient anciennement leur thème en - i
monti, marli, etc. ; cet i est tombé devant -s au nominatif singulier (v. § 15,5).
3. les noms neutres en -e, -al, -ar, qui avaient à l'origine leur
thème en -i', par ex. mare, maris, la mer ; an'i.mal, -alis, l'ani-
mal ; exemplar, -aris, la copie.

§ 69. FINALES CARACTÉRISTIQUES 3 (cf. § 65) :


-z-m à l'ace. sing., masc. et f ém. (parfois)
-i à l'abl. sing. j masc. et fém. (parfois)
. neutre (toujours)
-i-a au nom.~acc. neutre pluriel
-i-um au génitif pluriel.

1. On les appelle volontiers noms à thème mixte, en raison du fait qu'à la suite
de la chute du -i, Ils se déclinent pratiquement au singulier comme les noms à thème
consonantique, au pluriel comme les noms à thème vocalique.
2. Voici comment la forme primitive a évolué : •animali > animalil (v. § 14,1) >
animètl (v. §§ 14,3 et 16,2) .
3. La différence entre les tlnales des thèmes consonantiques et celles des thèmes
vocaliques est uniquement due ·au fait que ces derniers se terminent en -i. Au sujet de
la distinction ' entre les termes « désinences » et « llnales », voir § 35,2,rem.

26
TROISIEME DECLINAISON §§ 70-71

§ 70. Déclinaison des noms à thème vocalique.


\1
navis, -is, mons, -ntis, mare, -is, n.,
CAS le navire la montagne la mer
SINGULIER

N. (V.) navrs mons mare


Ace. navêm montêm mare
G. navis montrs maris
D. navi monti mari
Abl. navê monte mari
PLURIEL

N. (V.) naves montes maria


Ace. naves montes maria
G. navfüm montfüm mariüm
D. navlbüs montibüs marlbüs
Abl. navibüs montlbüs marlbüs

§ 71. PARTICULARITÉS. 1. Accusatif et ablatif singuliers.


Dans les noms masc. ou fém. (type mons ou navis), les finales -i-m et -i
ont été gé néralement remplacées par -iim et -ii, soit par évolution phonétique ,
soit par analogie avec les noms à thème consonantique (type rex ou pater).
Elles se so nt toutefois maintenues dans quelques noms en -i.s
a) les noms propres géographiques,' par ex.
Tiberis, -is, m., le Tibre, Tiberim Tiberi
Neapolis, -is, f., Naples, Neapolim Neapoli
b) (toujours) les trois noms communs
vis (cf. § 72) , f., la force, vim vi
sitis, -is, f., la soif, silim sili
lussis, -is, f., la toux, lussim lussi
c) (ordinairement) febris, -is, f., la fièvre
puppis, -is, f., la poupe
securis, -is, f., la hache
lurris, -is, f., la .tour
d) (parfois) navis, -is, f., le navire .

2. Tout en ayant l'accusatif en ..em, c i v i s el i g n i s gardent sou-


vent -i à l'ablatif singulier. On trouve même toujours igni dans les formules :
ferro ignique (par le fer et le feu), aqua el igni inlerdicere alicui (interdire
à quelqu'un l'eau et le feu, le bannir).
D'autres noms, masc. ou fém., tels amnis, -is, m., le fl euve, avis, -is, f.,
l'oiseau, classis, -is, f., la flotte, ont parfois aussi leur ablatif en -i.

27
§§ 71-72 LE NOM

3. A l'origine, l'accusatif pluriel des noms ù thème vocalique était en -ïs


(issu de '-i-ns, v. §§ 50 et 24,2). Cette finale se rencontre e ncore so uve nt
à l'époque classique : Jwstis, avis. De ,même omnis, etc. (cf. § 107,1),
4. Le génitif pluriel de parens, parenlis, m. ou f., le père ou la m ère, est le
plus souvent parenlum ; apis (ou apes), f., l'abeille, et civllas, f., la cité,
hésitent entre la forme en -ium et la forme en -11m.
N.B. Cette hésitation s'explique par le fait que le thème de ces nom s était
tantôt consonantique, tan tô t vocalique (cf. §§ 63,2 et 68,2).
5. Cor, cordis, n., l e cœur, et os\ ossis, n., l'os, se déclinent sur corpus
(v § 66), sauf au génitif pluriel (cordium, ossium).

c ) Non1s anomaux

§ 72. NoMs HÉTÉROCLITES. Ce sont des noms dont la déclinaison


est bâtie sur des thèmes différents.
Bos, m. ou f., le bœuf, gén. bouis, etc. ; mais gén. pl. boum, dat.
et abl. pl. bubus ou bobus.
Caro, f., la chair, gén. carnis, etc. ; gén. pl. carnium.
lter, n., le chemin, la marche, gén. itineris (v. § 64,5), etc.
Jupp'iter, m., Jupiter, gén. Jouis, etc. (le premier élément de
*Jou-pater subsiste seul à ces cas).
Requies, f., le repos, gén. requietis, etc. ; l'ace. se présente sous
deux formes : requietem et requiem (cf. § 86,3).
Senex, m., le vieillard, gén. senis (v. § 64,5), etc. ; pluriel sen es,
senum, sen'lbus.
Supellex, f., le mobilier, les ustensiles, gén. supellectWs, etc. ; à
l'ablatif, on trouve aussi supellectW.
Vas, n., le vase, gén. vasis ; mais au pluriel, il se décline comme
les neutres de la 2m• déclinaison 2 : vasa, vasorum, vasis.
Vis, f., la force, ace. vim, abl. vi (v. § 71,1 ; ce sont les seuls cas
existant au sing.). Au pluriel, la désinence du nom. sg. (-s)
ayant été considérée comme appartenant au thème et chan-
gée en r (v. § 21), on a eu vires, uir'lum, uir'lbus.

1. A distinguer de os, ori.s, n., la bouche, dont le génitif pluriel est arum.
2. En revanche, j1tgilrmn, -i ·(v. § 59,3), l'arpent, suit au pluriel la 3m• déclinaison
j1tgilra, jugilritm, jugerlb1ts .

28
TROISIÈME DÉCLINAISON §§ 73-7S

§ 73. NoMs DÉFECTIFS. Ce sont des noms auxquels il manque soit


un nombre soit un ou plusieurs cas.
1. Ne s'emploient qu'au pluriel
cervices, -um, f., la nuqu e moenia, -ium, n. les remparts
f ides, -ium, f., la lyr e · v erbera, -um, n., les coups
majores, -um, m., les ancêtres vis cera, -um, n., les viscères
manes, -ium, m., les mânes A lp es, -ium ,f., les Alpes.
On trouve cepend a nt cervix (nom. sg. ) et verbere (abl. sg. ).

2. Sont dépourvus de certains cas :


vis (v. § 72) : * vix, le tour, vic em , vz cis, vic e ; vices, vicibus ;
* ops, f., le secours, opem, apis, ope ; opes (les ressources), etc.
fors n'est gu ère employé qu'à l'ablatif : fort e, par hasard ;
• fru x, f., les fruits de la terre, ace. f rugem, <lat. f rugi (v. § 107,6),
plur. f ruges, frugum, f ruglbus ;
* prex, f ., la prière, abl. prece, plur. preces, precum, preclbus ;
• spons, f., la libre volonté, ne se r encon tre qu'avec les adj. posses-
sifs : m eâ (tuâ, etc.) sponte, de mon (ton , etc.) propre mouve-
m en t, spon tan émen t.

§ 74. NoMS INDÉCLINABLES. Fas, n., ce qui es t permis par les lois
divines, religieuses ou naturelles, ce qui est juste, licite ; nefa s, n.,
ce qui est contraire ... , l'impiété, le sacril ège.

d) Genre des noms de la 3me déclinaison

§ 75. Sont masculins, les noms en


-er aer (aeris) purus, l' air pur
-or dolor acerbus , un e doule ur vive
-os flos ({loris) candldus, un e fl eur blanche.
ExcEPTIONS

1. Sont f é min in s :

arbor (-oris) alla, un arbre élevé cos (colis) dura , un e pierre dure
soror (-oris), la sœ ur (cf. § 52,2) ,Ios (dolis) r~a_gna, u~e dot important e
1ixor (-oris) , l'épouse ( » » ) 1 mater (mains), la mere (c f. § 52,2) .
29
§§ 75-76 LE NOM

2. Sont n e u t r es :

uequor (-èiris) vaslum , un e vas te cuda ve r (- eris) cru enl11111 , un ca davre


s urfa ce sa nglant
cor (cordis) samun, un cœ ur sa in iter (itin eris) angustwn, un c h emin
murmor (-èiris) Parium , un m arbre de é troit
Paro s uber (-eris), la m a m ell e
os (oris) parvum, un e peti te bouche ver (v eri s ) , le printemp s
os (assi s) durum , un os dur les no ms d'arbres et de plantes en
-er, par ex. acer (-éris), l'érabl e, papaver (-éris) , le pavot (c f. § 52,2 ,c) .

§ 76. Sont féminins, les noms en

-o legio (-anis) d ec'i.ma, la dixièm e légion


-nus laus (lauclis) bell'i.ca, la renommée guerrièr e
-as aestas (-atis) callda, un été chaud
·es clades (-is) magna, un gra nd désastre
-is nauis (-is) Longa, un long navire, une galère
-x ( = es ) : nix (ni vis) d ensa, une n eige épaisse
-s, précédé d'une consonne : gens (gentis) val'frla, une nation
puissante.

EXCEPTION S

1. Sont m as c u 1 in s (v. aussi .§ 52,1)


ordo (-lnis) ce rtu s, un o rdre dé ter- .rnrmo (-onis) patrius, la la ngue
miné mate rnell e
pugio (-ionis) cru entus, un poig n ard septe11trio11es (-onum), le nord ,
sa ngla nt
les noms d'animaux en -o, -onis, par ex. leo sau ciu s, un lion blessé ;
as (assis) Romanus, l'as romain (piè ce de monnaie, v. § 552) ;
uries (-ietis) lanlger, le bélier porte- pes (pecli s) claudu s, le pie d boiteux
la in e
paries (-ietis) orI!alus, un e paroi !es imparisyll. en -es, -ltls, par ex .
ornée lim es angustus, un sentier étroit ;
collis (-is) ard1111s, un e co lli ne m ensis (-is) Martius, le mois de mars
escarpée orbis (-is) lotus, le cercle entier
en sis (-is) cruenlus, une épée piscis (-is) rarus, un poisson r a re
sanglante pulvis (-eris) siccus, un e poussiè re
fusci s (-is) magnus, un gro s faisceau sèch e,
lapis (-/dis) dums, une pierre dure
les noms en -nis, par ex . finis Romallus, l a fronti ère romaine,
les noms en -guis, -gui11 Ù, p a r ex. sallgllis humallus, le sang humain ;

30
TROISIÈME DÉCLINAISON (GENRES) §§ 76-78

c~lix (-lcis) argenteus, une coupe 1 grex (gregis) magnus, un grand


d'argent troupeau,
les noms en -ex, -icis, par ex. codex nouus, un nouveau livre ;
dens acutus, une dent aiguë 1 mons arduus, . une montagne escarpée
fons frigldus, une source fraîche pons f erreus, un pont de fer.

2. Sont n e u t r e s
fas et nefas (v. § 52,3) 1 vas (uasis) aureum, un vase en or
aes (aeris) Corinthium, l'airain de Corinthe.

§ 77. Sont neutres, les noms en


-e mare (-ris ) tranquillum, une mer calme
-l mel (mellis) Atficum, le miel attique
-ar calcar (-aris) acutum, un éperon pointu
-ur robur (-oris ) firmum, mi chêne solide
-us corpus (-oris ) sanum, un corps sain
-men : nomen (-fais) clarum, un nom célèbre
-ma poema (-iitis) longum, un long poème,
en outre : lac (lactis) concretum, le lait caillé
caput (-'i.tis) humanum, la tête humaine.

EXCEPTIONS

1. Sont m a s c u 1 i n s
sol (salis) matutinus, le soleil du (salis) marilimus, le sel marin.
matin
2. Sont f é m i n i n s , les noms- en
-us, -utis : salus publlca, le salut public
uirtus egregia, un courage remarquable ;
-us, -ildis : palu s alla, un marais profond
pecus timlda 1 , un animal (domestique) craintif ;
en outre : tellus (-uris) immensa, la terre immense.
3. Certains noms d'animaux à finale neutre sont m a s c u l i n s , par ex.
lepus, -i5ris, le lièvre ; uultur, -üris, le vautour ; mus, muris, le rat ou la souris.
Grus, gruis, la grue, sus, suis, le porc, sont plus souvent f é mi n i n s .

§ 78. Les adjectifs et les participes tenant lieu d'un nom pren-
nent le genre de ce nom (cf. § 52)
annaNs (s.-e. liber), m., la torrens (s.-e. f luuius), m., le
chronique torrent

1. Cf. pecits (-oris) magnum, un grand troupeau (ordinairement de petit bétail).

31
§§ 78-81 LE NOM

les noms d e mois (s.-e. m ensis) , oricns (s.-e. sol), m., l'orient
m., par ex. Aprilis, le mois occ'idens (s.-c. sol), m., l'occident
d'avril contin ens (s.-e . ferra), f., le
continent.

4.. QUATRIÈME DÉCLINAISON (gé n . -us )

. § 79. Les noms <l e la quatri ème déclinaiso n sont formés sur un
thème en -u. Au nomin a tif si nguli e r, les nom s masculins et féminin s
(v . § 80) prenn en t la désinence -s, tandis qu e les noms n e utres sont,
comme d' h a bitude, formés dt1 th ème pur et simple.

§ 80. GENJŒ. 1. Les noms e n -us so nt masculins, exce ption fait e


des se pt suivant s, qui so nt f é mi 11 in s :
ucus 11cllla, un e a ig uill e p o i ntu e mcmus d exlra , la main dro it e
1lomu s pu/ c h ra, un e be lle maison portlcus pub /Ica , un e ga ler ie pu li liqu e
/dus (-uum) Marliac , les Ides de m a r s 11ucrcus alla, un haut c h êne ( ~ 52,2 ,c.:)
(c'est-à-dire le 15 mars; v . § 545) tribu s urbana, la tribu urh :1 in c.

'.2. Les noms en -u, qui so nt p eu nombre u x c l peu fr éq ue nts, sont


tou s neutres.

§ 81. Déclinaison des noms en -us cl e n -u.

maous, -us, domus, -us (-i), cornu, -us (-u), n.,


CAS la main la ma ison la co rne
SINGULIER

N. (V.) manüs domüs cornu


Ace . manüm domüm co rnu
G. manüs domüs (ou domï) cornüs (ou cornü)
D. manüï (ou manü) domô (ou domüi) cornüï (ou cornü)
Abl. manu domô cornü
PLURIEL

N . (V.) manüs domüs cornüâ


Ace. manüs domôs (ou domüs) cornüâ
G. manüüm domôrüm (ou domüüm) cornüüm
D. manibüs' domibüs cornïbüs
Abl. manibüs domibüs cornibüs

1. Distinguez mclnl bus (cle mcl1111s) et mâ11ib11s (de mân es, -i11m, m., les mânes).
QUATRIÈME ET CINQU IÈME DÉCLINAISONS §§ 81-84

Les n oms en -us se d écline nt tou s s ur manus, à l'excep tion d e


d o m 11 s , dont la déclin aiso n es t bâtie à la fois sur un th ème
e n -o/ -e (2"" déci., '" § 57) et sur un th ème en -u. Dom us a e n outre
conservé sa forme de locatif (v. § 49 ) : dom/, à la maison.

§ 82. PARTICUl.AH I TÉs. 1. Les nom s d e la 4""' d éc lin aison, r e la li\' e m e nl p e u


nombre u x, o nl fortement s ubi l'anraction des noms de la 2 ""' déclinaison, aYec
lesq ue ls il s aYaient plusieurs traits c on1111uns, notamment la form e clu nomi -
n :1lif s in g uli e r . C'es t pourquoi beaucoup d' e ntre e u x prése nt ent parfoi s un
gén itif sing uli er e n -i : exe r c fti , tun111//i , e tc ...
2. Au gé nitif singulier d es noms n e ut1·es (type cor1111), la form e norm a le (en
-us ) se mbl e s'ê t1· e maint e nue assez longtemps; la form e en -u n' es t peut-êtrc
m ê m e e ntr ée dan s l' u sage qu' a près l' époqu e c lassique.
3. L e datif singuli er des nom s du typ e cor 11 11 es t le plus so uv ent e n
-u, du m o in s à p a rtir de Tite-Li\' e. Cette m ê m e finale se r e ncontre aussi.
m a is raremen t e n prose, cl a ns les nom s du t~· p e ma Il Il s.

4. Datif et ablat if pluriels. Quand la d és in e nc e -bus s'est ajout ée au th è m e


(' maml -bus), l'u , devenu inté ri e ur, s'est sou\'ent a lt é r é en i (v . § 12,2 ) ; il
y a dès lo r s e u h és it a tion e ntre les for m es e n -übus e l e n - /bus . La fina le
-ilfJus es t la se ul e attestée clan s nrc us, l'arc, qu er c us , le chêne, tribus , la
tribu ; e ll e apparaît aussi dan s artu s, l'a rti c ulation, /a c u s, le lac, por/us, le
port , e tc.
5. No m s défectifs. Be auc o up de nom s ù \'al e ur Ye rbal e ne so nt us it és qu'il
l' a b 1a t i f s in g uli e r .
Tels so nt :
jussu (injus s11) Caesiiris. sur (san s ) l'ordre de César
roout11 m eo, sur ma d e man d e
p en11iss11 luo , av ec ta permi ss ion
grandis na/11, avancé en âge
major 110/11 , e tc. plu s âgé (l'aîn é de d e ux) , etc.

5. CINQUIÈME DÉCLINAISON (gén. -ei )

§ 83. Les noms de la cinquième déclinaison sont tous formés


sur un thème en -e. Au nominatif singulier, ils prenn ent la désinence
-s ; ils se termin ent donc en -es.

§ 84·. GEN RE . Ils sont féminins, sauf m eridies, midi, qui es t


m a s c u l i n . Le genre de dies est mal fixé : ce nom es t géné-
ralcmen t masculin, mais il est féminin au singulier lorsqu'il signi-
fi e « délai, terme, jour ·fixé, date» , par ex. rlie dicta, au jour fixé.
§§ 85-87 LE NOM

§ 85. Déclinaison de res, rei, la chose.

CAS S INGU LIER P LURIE L

N . (V.) rës rës


Ace. rëm rës
G. réï rëriim
D. réï rëbüs
Ab!. rë rëbüs

REM. Da n s la fi n ale -ci, l a voyell e ë reste longu e, m alg r é l'hi a tus (Y. § 3:~,2 ) ,
qu and ell e est précé d ée d'un e autre voyelle : di ëi, ac iëi , en face de réi.

§ 86. PARTI CULARITÉS. 1. Le génitif singulier é tait p a r fois e n -.Ï (ex. ac ii) ,
en -ë (ex . di e ), e n -ë:; (ex. di es ) ; le datif, so uven t en -ë (ex. [id e ) .

2. Dan s les nom s ab s tra it s dé ri vés en -iës, le suffi xe -ië se prése nta it aussi
sous la fo rm e -id. Des doubl ets sont dès lor s ap pa ru s, tels ma/c ri es ! ma-
leria; luxuri es! l11 x uria . E n p rose, le da ti f sing. est p r esque touj o urs e n -fo e.

3 . P lu si eurs nom s en -es de la 3"" décli na ison ont s ub i l'i nllu e nce de l a
5"' déclin aiso n. C'es t a in si qu'on t ro uve req ui em et rcq 11i e (ar.c. r t abl. rle
0

requi cs, -elis) , pleb ei ou p/ ebi (gé n. de pleb es, an c. n o m . de pleh s ) , etc..

4 . R es et di es son t les se ul s n o m s q ui soie nt em plo yés r éguli i· r e me nl :111


11luriel.

6. DÉCLINAISON DES NOMS GRECS

§ 87. Les noms gr ecs empruntés à date an cienn e ont été gén é-
ralem ent la tinisés, tandis qu e ce ux qui fu rent introduits à p artir
de l'époque cl assique, surtout par les poètes, ont plus ou m oins
gard é leur déclinaison gr ecqu e. Voici un ap erç u des fin ales car ac-
téristiqu es les plus fréqu entes :
1. PR E MIÈR E DÉC LI N AI S ON

N . sg. -iis, -ës, -ë (Aen eas, P erses, A lcm en e )


V . sg. -ii ou -a, -ë (A en ea, P erse, A lcm ene)
Ace. sg. -iin (-am) , -ën (-em) (Aen ean, P ersen , A lcm en en)
G. sg. -ae, -es (Aen eae, P ersae, A lcm en es)
D. sg. -ae ( » » A.lcm enae )
Abl. sg. -ii, -ë (Aen ea, P erse, Alcm en e )
G. pl. -ihn, 'clans les noms en -iidës, -'idës (Dardan'idum).

34
PARTICULARITÉS DE SENS ET EMPLOI §§ 87-88

2. DEUXIÈME DÉCLI N AISON

N . sg. -os pour -us (D el os)


Ace. sg. -on pour -um (D elon)
V. sg. -eu, dan s les noms en -eus, -Cï (Orph eu).

3.' TROISIÈME DÉCLINAISON

V. sg. -ii, -1, -ë (A lla, Charybdi, Socrate ou -les)


Ace. sg. -ii, -o,
-ën ou .fo (aera, Dido, Socralen ou -lem, poesin
ou -sim)
G. sg. -i, parfois dans les noms en -es (Socrèi.li ou -lis)
-üs, dans les f éminins en -o (Didu s ou Didonis)
Ace. pl. -iis (Cyclopas)
D. ou abl. pl. : -ïs au lie u de -'i.bus, dans les noms neutres en -ma
(epigrammâlis) .

C. Particularités de sens et d'emploi

1. LE SINGULIER

§ 88. Le singuli er de certain s noms peut s'employer dans un


sens collectif. Le plus souvent, il s'agit :
1. de noms peu usités au pluriel : v eslis, le vêtement ou les
é toffes ; indoles, le naturel ou les aptitudes intellectuelles ; aes
alienum, les de ttes ; scienlia, les connaissances ; e tc. (v. notamment
§ 92,3).
D e muro v eslem argenlumque jaclabanl (B. G., VII,47,5). -
Premunlur aere alieno (Cal., 2,19) .
2. de noms de personnes, tels civis, hoslis, miles 1 •
Simu l alque hoslis superalus essel, ... (V err., III,125). - Sub
leclo miles sine periculo ... (B. c., II,15,3).
3. de noms d'animaux ou d'objets divers.
Fabii Pylhagorei abslinere jubenl (De div., II,119). - Villa
abundat porco, haedo, agno, gallina, !acte, caseo, m elle (De
sen., 56). - Capillum sibi evellere (Tu sc., III,62).

1. Pour Roma1111.s, Poe1111s , etc., voir § là!:J,2.

35
§§ 88-90 LE NOM

REM. L' e mploi du singulier avec un sens collel'lil' l'St toutefois p 1 u s


r a r c en latin qu 'en fran ~· ais. Le latin m et g(· n<'.·r :ilc r11 c nt au plu r iel le
mot qui suggère un e p luralité; ainsi c11len11e (anne :111 x ) . 1:1 C'h:i î nl' ; st11/r1c
(échelons), l'éd1ell c; lrube1111e (courroies, r ê n es), 1:1 hrid c .

2. LE PLURIEL

§ 89. Au pluriel, le sens de certains noms se restreint ou s'étend


parfois à tel point qu 'i l semble être question de choses différentes.
Exemples :
1. f o rtuna, -ae, le sor t, le h asa rd forlwrn c, - lll't1111 , la fortune, les bien s
li li era, -ae , l a l e tlr e (de l'alpha be t) lill er11e -(//'!lm , ln lettre (l e m essage ) ,
les le tt res (la litl érn turl')
2. imp e dim enl11m , -i, l' e mpêchem e nt impedimenta, -or11 m, les bagages
roslr11m, -i, le bec d'oiseau, rosira, -o r11m , les rostres , la tribu i1e
l'épero n d e navire a u x h a r ang u es
3. aeli es, -i s, f., le te mpl e ae<lcs, -i11117, r., l a maison, la d eme ur e
finis, -is, m., la limite, l a rronti è re J'in es, -ium, m ., les limites, le te rri-
toi r e , le pays
pars, -li s, f., l a partie, l a part, parles, -tiw11 , f ., les parts, le parti
l a portion (p olitiq u e), le rôle (d'un act e ur).

§ 90. Le pluriel s'emploie dans plusieurs cas où le fr a n ç a i s


préfère utiliser le s i n g u 1 i e r .
1. Noms propres. A la différ ence du français, le latin met le
nom propre au pluriel pour désigner plusieurs membres d' un e
même famille et aussi pour désigner avec emphase un seul individu.
Cn. et P. Sc ipion es (D e sen ., 29) . - Hinc illi L ycurgi, hinc
Piltaci, hinc So lon es fu enmt (D e or., III,56), c'est en p artan t
de là que se formèrent les Lycurgue, ...
R EM. Quand on veut dési g n e r d es homm es qui o nt l es m êmes qualités
qu e l a p e r so nn e indiqu ée (antonomase) , on met le pluri el , co mm e e n fr a n ça is.
Hyp e ridae uolunl esse el Lysiae (Br., 67), il s veulent ê tr e des H y-
pérides e t des Lysias.

2 . Noms communs concrets. On emploie d'ordinaire le pluriel :


a) quand on veut rapporter un e chose ou un e action à des
personnes différentes.
Host es terga verterunt (B . G., I,53,1), les en nemis tourn èr ent
le clos.· - Sicu li arbitrantur sibi relinquendas clomos suas
PARTICULARITÉS DE SENS ET EMPLOI §§ 90-91

(Ve n '. , II ,157 ). - Magorum mas es t non lwmare co rp ora


su arum , ni.si a f eris sinl ante laniata (Tu sc. , I,108).
b) qu a nd il y a p lusiem·s objets e n ca use.
A ures suas d e<l1're (Pro A rch. , 26) , prê te r l' oreille. - lt er
ingressu s p Pd'ibu s · (D e se n ., 34) , aya nt comm enc é un voyage
à pi ed .
REM. Il fa ut e n o ut1·e not e r l'e mploi d u pluri e l :
a ) d es n o m s de m a li LT e, po ur d ési g ne r d es espèces o u d es unit és dif-
fé r e nt es : v ina ( \'e rr ., V, 14G ) , d es so rt es de Yin ; - lign a ( Ve l'I'. , I ,G9 ), d es
m o r cea ux de h o is .
Il ) d es p h é n o rn è· n es du Le m ps : im/Jl' cs (D e 11. d ., II,14) , d es p lui es, un
lom p s d e plui e.

3. Noms communs abstraits. Le In ti n m e t vo lonti er s a u pluriel


les n om s a bstr aits :
a ) pour indiqu e r diffé rent es manifes ta tions ou catégories.
A udac iae (Cal. , 2,10), des actes d'a ud ace. - \! alellld'in cs
(T u.se., V, l B ) , diffé r e nts é tats d e sa nt é. - Cupid'itas ag endi
al'iquid ad olescit un a cum a elatlbus (D e fin ., V,55 ) , le d ésir
d' a gir gr a ndit a vec I'ùge.
h ) p our ra pporte r un e qu a lité, un e ac tion ou un éta t à des
époq u es différentes, à des cas différents ou à plusieius pe1·sonnes.
Poles lales (le pou voir) magistraluum (Pro Ses t., 98) . -
P lacw ;i odia (l a hain e ) improbornm (D e dom ., 44) .
R EM . O n e m p lo ie s urt o ut de ce ll e fa~·o n les pluri e ls a nlmi , m en/ es, in yc niu,
v u l11nl u /es (cf. § ~J 4 ,1) .
Tan/am 0 111111/Ju s vol u 11tut u m co mm11/aliu 11 em al/1ïlil (8. G., V,54,4 ) ,
il pro 1·oqu a ch ez to us un tel c h a n ge m e nt d e di s pos iti o ns. - C leanlh e s
n os /el' qual/11 o r d e ca11 s is di .r i/ in <m imi s h o m l 1111 m info l'malas d eo rum
e s se 11 0 /i o n es (D e 11. d ., II ,13) .

3. PRÉDILECTION POUR LES NOMS CONCRETS

§ 91. Le la tin utilise sou vent un nom concret là où le f r a n -


ç a i s r eco u r t à un e e x pr ess i o n a b s t r a i t e . Ce tte diffé-
re n ce a ppa raît surtout lorsqu e l e la tin emploie

1. un nom a tt ri but (v . § 203) pour indiqu er l'âge, la fon c tion , la


d a te.

37
§§ 91-92 LE NOM

f)<'( e11<li f'<'m publ'frllm adull'scl'ns, 11011 <f<>sfram s1·11e.1; (Phil .,


2, 118) , ... dan s ma .i e un essc, ... dan s ma vieill esse . - 111. Mes-
.rnl<ï M. Pi.rn111'. co11.ml'lb11s se11al us 1·1·11sw'l ul ... (B . G., I,:lG,4) ,
sous le co11sulal d e ...
2. un nom au pluriel (cf. ~ 90,~l ).
R eligiones (B . G;., Vl,16,1), k s pratiques rdi gic uses, le culte,
la religion. - Se alii ad po etas, alii ad geometras, alii ad
mwûcos contulerunl (D e or., III,58) , les un s se sont adonnés à
la poésie, ...
3. un nom attribut dan s un e proposition-participe (§ 492).
Mario consil.fie (Pro Arclz., 5) , sous le consulat de Marius. -
Auctore Pompcio (Alt ., I,19,4) , ù l'in s ti ga tion de Pomp ée . -
imp eralore (D e prou., 32), sous le commandement
Caesal,'r. de
César. - N atu ril du ce (D e leg ., I,20), so us la conduite de la
nature.
4. le nom des habitants pour d ésigner un e ville ou un pa ys.
Gallos a Be lgis Matrona et Sequana div'ldit (B. G., I,1,2), la
Marne et la Sein e sép arent la Gaule de la Belgique. - Petreius
p er Veltones ad A franium proficisc'ltur (B . c., 1,38,2).

4·. EMPLOI DES NOMS ABSTRAITS

§ 92. Qu elle qu e soit la préfér f'. nce accordée par le iatin à l'ex-
pression concrète (v. § 91), il emploie so uv ent d es noms abstraits,
tout particulièr ement dan s les tex tes d e nature philosophique. E n
gén éral, c'est clans les cas s uivants que le nom a bs tra it se trouve le
plus employé :
1. au pluriel (v. § 90,3).

2. lorsqu e l'idée abstraite est personnifiée.


Si quae vos n ecess'ltas acl r em publlcam cle f endenclam voca-
bit, ... (Pro Sest., 51) .

3. quand il a un e valeur collective (cf. § 88) : civ'f.tas (= cives ) ,


n obilltas ( = nob'lles ) , poster'f.tas ( = posteri) , juv enlus (= juven es ) ,
senectus ( = senes), e tc.
A ntiqu'i.ta:; r ece pit (a admis) fabulas fic las (D e r ep., II,19 ). -
Se n ec tiis es t -natw·<i loquacior (D e sen., 55 ) .

38
PARTICULARITÉS DE SENS ET EMPLOI §§ 92-93

4. lor squ'il remplace l'adjectif de m êm e sens. On r ecourt notam -


men t à cette subs titution pour a ttirer l'attention sur la qu alité
plutôt que sur la personn e qui en es t dou ée.
Es t proprium stultitiae aliorum vitia cemere, oblivisci suo-
rum (T usc ., III,73) . - Contemno magnilud'f.n em doloris (Tusc.,
II,44) .
5. lorsque ce n om est un dérivé verbal en -tio, -sio ou -us (4m•
décl.) , employé soit pour exprimer l'action du verbe (a u sen s actif
ou passif) , soit pour désign er la manièr e, la possibilité ou le moyen
de fa ire ce tte action . .
Mulatio con silii (Phil., 12, 7) , le fa it de ch anger d'avis. -
Gallorum eadem atqu e Belgarum oppugnatio (la m ani èr e d' as-
siéger) est haec (B. G., II,6,2) . - A dim ere omnem recusatio-
n em (possibilité de refu ser) Crassa volui (D e or., II,364) .
R E M . Le la tin d is tin gue : in uenlio, l'in ve ntion (l 'ac ti o n d'in ve nter) et
inuenlum , l ' in ve ntion (l a cho se in ve ntée) ; de m êm e conserualio e l sa /us,
promissio et promissum, cogilali o et cogilalum. Ce p endant Cicé1·on dit e n
T usc ., 1,6 : mandare lill eris cogilalion es suas (a u li eu d e cog ita/a s1rn) .

5. NOMS VERBAUX EN -TOR ET EN -SOR

93 . 1. Quelques noms verbau x en -to r, fém. -tri.·~ (v. § 38) , s'e m-


ploient avec la valeur d'adjectifs, .notamment victor.
Exe rc'f.tus uictor (B. G., VII,20,1 2) . - Manus victrix (Pro
Se st., 79) . - Cum hom'f.ne gladiatore bellum ger'f.mus (Fam.,
XII,22,1).
2. L es noms verb a ux en -to r et en -sor n'apparaissent gén ér a le-
m ent que pour désigner :
a ) celui qui fait l'action habituellem ent ou par m étier ,
b) celui qui s'es t fait un nom da ns l'histoire en accomplissa nt
cette action une foi s.
M ercatorzbus mare tutum non fuit (Pomp ., 32). - Lycurgus,
ille legum optimarum inventor (D e rep., III,16).
REM . Ainsi, malg r é l'ex is ten ce du term e su ccessor, on trouve presqu e
toujours, e n d ehors des cas m enti onn és c i-dessus : qui posl eum fuit, qui
eum seculus es l, ou en core qui ei suc cessit (cf. De fin ., 111,57 ; Tus c., 11 ,9 ;
De inu., 1,55). On pré fère de m êm e is qui m ea /egil (cf. De fin ., 1,12) à lec lor
m eus, etc. - Cf. Qui ab hoste obsidenlur (D e off., 11,56). Omnes qui ac/ eranl
(B. G., 1,32,1) , toutes les p ersonnes présentes.

39
§§ 94-95 LE NOM

6. PRÉCISION DANS L'EXPRESSION

§ 94. 1. Lorsqu'il est qu estion de personn es, le latin aime in-


diqu er par un nom ce qui est, en ell es, particulièrement en cause.
Oculi quem ad modum animo aff ecti .mmus loquuntur (D e
leg., I,27), les ye u x expriment les sentiments que nous éprnu-
vons. - Accendere mil'itum animos (T.-L., II,47,4) , enflammer
les soldats. - N udo corpore pugnare (B. G., I,25,4), combattre
nu . - Pompei voluntatem a m e alienabat aralia mea (Phil.,
2,38) , mon discours éloignait P omp ée de · mo~.
2. Certains noms de choses sont souvent complétés par le génitif
reru1n.
N atura r erum (D e fat. , 33), la nature. - Inopia r erum omnium
(Verr ., V, 134), un d énu em ent complet.
REM. Il faut aussi not e r l'e mploi du mot r es dans des exp r ess ion s abstrai-
tes ·du typ e suivant : Ill eo r es eral 111 urb s caperelur (T.-L. , XXVlII,22,8) , la
vill e était s ur le point d'être prise (litt. : la s ituation é tait à ce point qu e
la ville pouvait ê tre prise) . - Eral in sermone r es, magnam Heraclïo
pec uniam reliclam (V err ., II ,35) , c'était un sujet d e con ve 1·sa ti o n, la g rosse
fortun e lai ssée à H é ra c lius.

7. NOMS LATINS CORRESPONDANT


A D'AUTRES TYPES DE MOTS FRANÇAIS

§ 95. Divers noms latins sont volontiers r endus en français


par d'autres typ es d e mots, notamment pa r des a d j e c t i f s :
P. Cras.ms adulescens (B. G., I,52,7) , Puhlius Crassus le
.i eu ne (par opposition à son p ère). - Castra hostium (B. G., I,
22,3 ), le camp ennemi. - Furor et scelus 1 (Cal., 3,4), un e
fureur criminelle.
REM. Certains no.ms se trndui se nt souvent pa1· un nom accompagné d ' un
adjectif : libel/11s (D e or., I,94), un p e tit livre ; - con:mlaris (Fam ., XII,4,1),
un ancien consul ; -- lemp<ire (De ol/'., I,104), en te mps opportun.

1. Il s'ag it l à d'un hendiadys, !ïgure d e style qul consiste à unir de ux m o t s d e mêm e


nature, d o nt l'u'n de vra it ê tre su bordonn é à l 'a utr ~ et lui se r v it· d e complé m ent.

40
CHAPITRE II

L'ADJECTIF

A. Déclinaison des adjectifs


§ 96. Les a dj ec tifs sont r épar tis en deux classes, qu e l'on dis tin-
gue par la finale du nomina tif singuli er et, plus n e tt em ent en core,
par celle du génitif singuli er. ·
Les adj ectifs d e la l ' e classe se d éclinent comme les noms des
deu x premi èr es d éclinaisons (gén. sg. : -i, -ne, -i) ; ceu x de la 2 e111

classe, comme les noms de la troisièm e déclinaison (gén . sg. : -is ).

1. PREMIÈRE CLASSE (gén. -i, -ae, -i )

§ 97. L es adj ec tifs de la tre classe ont, a u nomin a tif sin gulier,
trois f o r m es distinctes. Ils se d éclinent :
au masculin, sur servus, nger ou p u er,
au f éminin , sur rosa,
au n eutre, sur b ellum.

§ 98. Déclinaison des adj ectifs en -us. T ype bonus, bon .

CAS 1
masc. 1
féru . 1
neutre
SINGULIER
1

N. bonus bonâ 1 bonum


V. bonê bonâ bonum
Ace. bonum bonâm bonum
G. boni bonae boni
D. bonô bonae bonô
Ab!. bonô bona · bonô
PLURIEL
1

N. 1 boni bonae bonâ


V. boni bonae bonâ
Ace. bonôs bonâs bonâ
G. bonôrum bonarum bonôriim
D. bonis bonis bonis
Ab!. bonis bonis bonis

41
§§ 99-100 L'ADJECTIF

§ 99. PARTICULARITÉS. 1. L e vocatif m . sg. de meus esl mi (cf . § 59,1).


2. Solus, seul, et plusieurs adjectifs-pronoms indéfini s (v. § 173 ss.) pren-
n ent une d és in ence prnnominale au gé nitif et au datif d es trni s ge nres :
sol-ius (gén.), sol-i (datif) .
3. Pauci, peu de, n 'est guère employé a u sin guli er.

§ IOG. Déclinaison des adjectifs en -er.


T ypes : pulcher, pulchri, beau ; miser, miseri, malheureux.

CAs J masc. 1
fém. 1
neutre 1 masc. 1
fém. 1
neutre
1
SINGULIER

N. pulcher pluchra pulchriim miser misera misêriim


V. pulcp.er pluchra pulchriim miser misera miseriim
Ace. pulchn1m pulchram pulchriim miseriim miseram miserum
G. pulchri pulchrae pulchri miseri miserae mise ri
D. pulchrô pulchrae pulchrô misêrô miserae misêrô
Ab!. pulchrô pulchra pulchrô miserô misera miserô
1 PLURIEL

N. pulchrï pulchrae pulchra misêrï misêrae misera


V. pulchrï pulchrae pulchra misêri miserae misera
Ace. pulchrôs pulchras pulchra -
mISeros - miseras misera
G. pulchrôriim pulchrariim pulchrôriim miserôriim miserariim miserôriim
D. pulchrïs pulchrïs pulchris miseris miserïs miserïs
Ab!. pulchris pulchris pulchris miserïs misêrïs misêrïs
. . . . ... ... .........

Les adjectifs en -er se déclinent sur pulcher, à l'exception des


s uivants qui se déclinent sur mis e r :
1. asper, -era, -erum, âpre pros per, era, -erum, prospèr e
lib er, -era, -hum, libre tener, -era, -erum, tenclre1 ;
2. les adj ec tifs composés dont le second élém ent est la racin e
d e / erre ou d e gerere, par ex.
frug'f.f er, -era, -ernm, qui porte des fruits, fertile
lan'i.ger, -era, -ernm, qui porte de la laine.
REM. Satur, sa liira, salLlrum, rassasié, se d écline égale ment s ur mis er (mais
a Ycc " au li eu ri e e).
Dexter, tlrnit (opposé ù ga u c he), fait de:rlm , d e:r ll'um ou de .rlera, d e:rlerum .

1. Au suj et clc aller, -t?. ra, - i1 i'1l m., v oyez * 1 94.


42
DÉCLINAISON. - DEUXIÈME CLASSE §§ 101-103

2. DEUXIÈME CLASSE (gén. -is)

§ 101. Les adjectifs de la 2111 • classe se divisent en deux groupes


(cf. § 61) a) les adjectifs à thème consonantique,
h) les adjectifs à thème vocalique, qui sont de beaucoup
les plus · nombreux.

a) Adjectifs à thème consonantique

§ 102. Appartiennent à ce groupe divers imparisyllabiques


1. les comparatifs, par ex. doctior, longior (v. décl. § 115) ;
2. les neuf adjectifs suivants :
compas (-Otis), qui possède princeps (-1.pis), le premier
dives (-ltis), riche pubes (-ifris), pubère
parti.ceps (-1.pis), participant sos pes (-ltis), sain et sauf
pauper (-ifris), pauvre .mperstes (-ltis), survivant
velus (-eris), vieux;
3. quatre adjectifs, qui ont toutefois leur ablatif singulier en -i
comme s'ils avaient un thème vocalique
inops (-apis), sans ressources ahl. inopi
uber (-ifris), abondant abl. uberi
memor (-i5ris), qui se souvient abl. memori
immemor (-oris), qui ne se souvient pas abl. immemOri.

§ 103. Ces adjectifs, qui ont au nominatif singulier la même


for m e aux trois genres, se déclinent :
au masculin et au féminin, sur rex (v. § 66) ;
nu neutre, sur corpus (v. § 6G).

Déclinaison du type velus, vetér-is, vieux.

CAS SINGULIER 1
PLURIEL
masc. fém. neutre masc. fém. neutre

N. (V.) vetüs veterës veterâ


Ace. veterem vetüs veterës veterâ
G. veteris vetêrüm
D. vetêri veteribüs
Ab!. vetere veteribüs

43
§§ 103-105 L'ADJECTIF

REM. 1. A l'ex ce ption de v elus, les adjectifs mentionn és au § 102, 2 et 3


n'ont pas de forme usitée a u neutre plurie l.
REM. 2. Ces ad jec tifs n 'ont pas une déc linai so n différente lorsqu 'il s sont
employés co mme noms (cf. § 107,3-5) .

b) Adjectifs à thème vocalique

§ 104.. A pp a rti enn ent à ce groupe :


1. les adjectifs (parisyll a biques, v. § 62) en -er. Ils ont, au nomi-
natif singulier, t r o i s f o r m e s distinctes ; l eur type est acer 1 •
2. les adjectifs (parisyllabiques ) en -is. Ils ont, a u nominatif sin-
g ulier, un e form e commune au m asc ulin et a u féminin ; le ur typ e
est fortis. ·
N.B. Juvenis, -is, « jeune », qui est très rarement employé comme adjec-
tif au positif e t dont Je thè m e é tait anciennement consonantique (c f. § 03 ,2),
se décline toujours sur palcr (v. § GG) . Il en va de m ê me pour se11ex, senis,
« vieux ».

3. les adjectifs impa risyllabiques qui n 'ont pas é té mentionn és


::iu § 102. La plupart d'entre e ux é taient, à l'origine, bâtis sur un
thème en -i, voyelle qui es t tomb ée devant la désin ence -s au nomi-
n a tif sin gulier (cf. § 68,2). Les participes présents en -ans ou en
-em; sont venus les r e joindre, parfois avec qu elque h ésitation
(v. § 107,J ). Ces adj ec tifs e t ces participes ont, au nominatif sin-
guli er, 1 o. mêm e f o r me aux trois genres ; le ur typ e es t
f elix.

§ 105. FINALES CARACTÉRISTIQUES (cf. § 69)

-i à l'ablatif singulier,
-i-a au nom.-acc. n eutre pluriel,
-i-um au génitif pluriel.

1. A n ci ennement le nom . masc. éta it • acri-s. L'i é tant tombé (v. § 15,5), ''' acrs est
d evenu • acers (v. ~ 20), pui s •ace rr (v. § 27) et enfin acer (v. § 23) ; l' évo lution a
é t é a n a l og u e d a n s '' agros > ... ager (v. ~ 57,r.l). Le féminin acris a u ra it égaleme nt dü
abo utir à acer ; mai s o n a vou lu avo ir, sur l e modèle de 7J 11/c//. er / 7m/ c // rn, d es formes
(listincles p o ur l e masculin et l e f émi nin.

44
DÉCLINAISON. - DEUXIÈME CLASSE §§ 106-107

§ 106. Déclinaison des types acer, acri-s, aig u, fo rtis, forti -s, cou-
rageux, felix, f elici-s, heureu x.

CAS /masc. fém. neutrejmasc. fém. neutrelmasc. fém. neutre

SINGULIER
1

N. (V.) acer acris acre fortrs forte felïx


Ace. ac rem acre fortem forte felicem felïx
G. a cris fortis felicis
D. a cri forti felicï
Ab!. a cri fortï felicï

PLURIEL
1 .
N . (V.) acrës acriâ fortës fortiâ felicës feliciâ
Ace. ac rés acriâ fortës fortiâ felicës feliciâ
G. acrfüm fortiüm feliciùm
D. acrïbus fortïbüs felicibüs
Ab!. acrïbüs fortïbùs felicibüs

REM. Les adjectifs e n -er, -is, -e n e sont g uère qu e seize


acer, a igu equ es ler, équ estre lerres ler, le1Tes tre
aliicer, a le rt e pa lu sler, marécageux uolii ce r, a ilé
camp cs ler, de pl a in e pedes ler, pédestre Seplember, de sep tembre
ce lebe r, populeux pu Ier, pourri Oclober, d'octobre
celer, rapide salub er, sa in No uemb er, d e novemb re
December, de décembre.
Plusieurs d e ces a dj ec tifs, not a mment saluber, lerres ler e t uoUi cer h ési-
' le nt, a u m asc . sg., entre la forme en -er et celle en -ris.

§ 107. P..1.nTICULARITÉS. 1. L'an c ien accusatif pluriel en -ïs (iss u de • -i-ns,


cr. § 71,3) est so uve nt co nserv é : omnis pour omnes, forfis pour [orl es, e tc .
2. Pour des r a iso n s métriques, les poè tes e mploi e nt so uve nt le génitif
pluriel e n -um clans les participes présents, a in s i que cla ns ce ler, uo/11c er e t
vigil (\'i gilant).
3. Les participes e n -ans et en -e ns ont le ur ablatif e n -e lor squ'il s son t
em pl oyés co mm e verbes, com m e nom s, souvent aussi quand ils qu alifient
de s ê tres animés. Exemples : ardente domo , pendant que la maiso n brül e
(mais ardenli studio) ; a sapienle, par un sage .
X. B. in co nlin enli (s.-ent. terra) , sur le co ntinent.

45
Franço is. Gramma i re latine - 3
§§ 107- 108 L'ADJECTIF

4. L es adjectifs à th è m e vocalique n'ont pas une déclinaison parti c ulière


lorsqu'il s so nt employés comme noms (il s ga rd e nt not a mm e nt -i ù l'a bl. sg.) :
aequalis, -is, m., le contemporain, ab !. aequali
consularis, -is, m ., l'a n c i en co n sul , a b!. consu/ari.
Excep tion s :
aedilis, -is, m., l'é dile, fait aedile
il'iremis (s.-e . navis), f., la trirè me, fait trirem e ou lriremi
supp/ex, -fcis, m ., le s uppli a nt, fa it supplice (g .pl. supp/lcum)
vigil, -ilis, m., le veilleur, fait vigile (g.pl. vigllwn , cf . n ° 2).

5. Employés comme noms p rop1·es, les ad ject ifs ù th è m e vocalique ont -e à


l'ablatif s ing uli er, par ex. Fe lix, Fe li ce ; Martialis, Ma rtiale.
Excep tion s :
a) · les noms de moi s, par ex. Aprilis, Ap ri/i ;
b) ordinairement les adjectifs en -ensis dérivés de n oms de li e ux, par ex .
Alh enien sis, A lh eniensi ;
c ) l es adjectifs e n -is, -ilis et e n -as, -a lis (cf. § 68,2), lorsq u' il s qualifient
des nom s de c ho ses : in (agro) A rpinali, sur le le rriloirc d'A rpinum; mais
ab (hornln e) Arpinale, par un habita nt d'A rpinurn.

G. Deux ad jec tifs so nt indéclinables :


/ru gi (an cie n d a tif de destination d e · f m x ) , d e bon rapport (ager fm gi =
ager qui es t fm gi) , honnête, vertueux ;
riequarn, qui n e vaut ri e n, mauvais.

B. Particularités de sens et d'emploi1

1. MODE DE LIAISON DES ADJECTIFS

§ 108. De ux ad j ectifs déterminant le même nom sont unis par


un e conjonction de coordination (et, -que, etc.) quand ils sont de
même valeur, par exemple boni et fort es viri (Pro Mil., 4).
Mais quand l'un des deux adjectifs forme avec le nom une seul e
et même idée, déterminée· par l'autre adjectif, la conjonction ne
s'emploie pas. Exemples : naves magnae onerariae (B. c., I,26,1),
de grands vaisseaux de transport, mufti fortes viri (Cal. , 3,5 ) , de
nombreux hommes courageux, beaucoup de héros.

1. Pour les règles d'accord de l 'adject if, voyez § § 201-204.

46
PARTICULARITÉS DE SENS ET D'EMPLOI §§ 108-110

REM. Avec l'adjectif multi, on peut aussi emplo yer une conjonction
mulli ac summi viri (Cal., 1,10), nwlli el graves do/or es (Verr., V,119).

2. ADJECTIFS EMPLOYÉS COMME NOMS

§ 109. Les adjectifs latins sont rarement employés comme noms


(autrement dit substantivement) au masculin singulier; ils le sont
plus rarement encore au féminin . Voici les adjectifs qu'on ren-
contre surtout dans cet emploi :
1 . ceux qui expriment une relation, par exemple une relation
d'amitié ou d'inimitié : amicus, inimicus, familiaris , socius.
Si lis (une contestation) in judicio sil, propinquum potius et
.
amicum quam vicinum def enderis (De off., 1,59) .
2. ceux qui indiquent la nationalité, quand ils onl un sens collec-
tif ou quand ils désignent un individu illustre.
Poeno fuit Hispanus auxilio (Ad Her., IV,45), les Hispaniens
aidèrent les Carthaginois. - Romanus ( = les Romains) ira
odioque pugnabat (T.-L., 111,2,11).
3. ceux qui sont employés ·a u génitif avec esse (v. § 232,3).
N eglegere quid de se quis que se'ntiat arrogantis est (De off.,
1, 99).
REM. En d ehors des cas mentionnés ci-dessus, le latin préfère rattacher
l'adj ectif à un nom (par ex. homo, vir, civis) ou à un pronom1.
Homo docl11s (Pro Sesl., 23). - Vir bonus (Tusc., V,48). - Uegnum
non modo Romano hom'fni sed ne Persac quidem cuiquam lolerablle
(Ali ., X,8,2) . - Nec q11isquam privalu s (De rep., V,3). - A/'fquis Si-
cülus (V en ·., IV,146). - Quivis Alheniensis indoclus (De or., 111,43).

§ 110. Au masculin pluriel (plus rarement au féminin), les ad-


jectifs sont employés c'omme noms d'u.ne manière plus libre qu'au
singulier, surtout lorsqu'il s'agit de désigner une classe d'hommes.
Comparez : Nisi in bonis amicitiam esse non passe (De am.,
18) et M agnos an'imos esse in bonis viris (Cal., 2,19). - A Grae-

1. Quelques exemples de dérogation à cet usage : Jracm1dus (l'irascible) non semper


iratus est (Tnsc., IV,54). - Semper sapiens beat1ts est (Tusc., V,43). - Plttrinmm
intifrest inter doctmn et rudem (De or., IIl,197). - Jacet corpus dormientis 1tt mortiti
fDe div., I ,63). - Aegro adhibere m edicinam _(De or, II,186). - Qttod Th eseus a docto
se mulisse dicit (Tusc., III,30).

47
§§ 110-11 2 L'ADJECTIF

ciae sapientiss'i.mis (De n. d., II,60) et Sapientisszmi viri (D e div.,


I,84). - Graeci (D e div., I,84) et Graeci homzn es (Tus c., II,65).

§ Ill. Au neutre singulier et pluriel, les adjectifs sont employés


comme noms da ns les cas suivants :
l. ordinairement, aux cas (nom. et ace.) où la form e perme t d'i-
dentifi er facil ement le genre.
Paupertas si malum est, m endie us beatus esse nemo pot est ...
Bonum (est) patria (D e fin., V,84). - Summum bonum et
summum malum (D e fin., I,29).
2. souvent aussi aux autres cas, lorsque le tex te reste intelligible ;
il en va notamment ainsi lorsqu e l'adjectif dépend d'une préposition.
Nihil solldi (D e n . d., 1,75). - Anteponere utilia hon estis (D e
off., III,34). - R em esse in angusto vidit (B. G., II,25,1). -
ln tuto esse (Fam ., X II,2,3). - Ha ec dico de futuris (Phil.,
1,26). - Magna saepe intell egemus ex parvis (D e off., 1,146).

REM. 1. Au n eu t r e si n g u 1 i e r, les adjectifs de la p1·emière classe


sont fréquemm e nt employés, mais ce ux de la seconde le so nt rarement. Au li eu
de nihil solldi, on p e ul tout a ussi hien dir e 11ihil solidum (Tim., 13).
REM. 2. Au lieu du n e ut 1· e p 1uri e 1, on em ploie so u Ye n! un e
périphrase avec res, not amment pour éviter un e amphibologie.
Signa oslendunlur a dis rerum fult11·ar11m (D e 11. d., II,12) . --- 11111
rernm human.arum domina, Fortuna (Pro Marc., 7).
REM. 3. Lorqu' il est au n eutre, le participe parfait pass if employ é comme
nom p eul être détermin é par un adverbe.
Fa ce le di c ta (D e off., 1,104), d es trait s d' es prit , d es bon s m o ls. --
R ec/e fo c la (Pro Mil., 9G), des actions vertu euses.

3. ADJECTIFS LATINS CORRESPONDANT


A D'AUTRES TYPES DE MOTS EN FRANÇAIS

§ 112. Divers adjectifs latins, éve ntu ellem ent au comparatif ou


a u sup erlatif (v. § 113 ss .) , peuvent ê tre r endu s en fran ça is
par <l 'a utr e s t y pe s cl e mots. L e plus souvent il s'agi t
cl' adjectifs exprimant l'ordre, le rang (prior, primus, m edius,
ulfimus, summus), les circonstances de temps (abs ens, praesens ;
uivus, de son vivant ; inopinallls, à l'improviste ), d e lieu (div er-
sus, en sens opposé ), de manière (sciens, sciemment ; inscius, sans
le savoir ; fr équens, souvent), une certaine disposition d'esprit

48
COMPARATIF ET SUPERLATIF §§ 112-113

(laelu s, avec j oie ; maeslus, avec tristesse ; lib ens, avec plaisir ;
inuilus, à contrecœ u r ) , ou en core cl' adj ectifs tels qu e unus, sol us,
lotus.
Le m ot f r a n ç a ï s corresponda nt pe ut ê tre notamment :
1. un no m.
Prim a lu ce, cum summus mans a L abieno len erelur, .. . (B . G.,
I,22,1 ) , à la pointe du jour, com me le somme t du m ont ... -
Me dia in faro (Verr., IV,86) , a u milieu du forum. - L aeli
pareamu s (Tus c., 1,118) , ob éissons a vec joie ou joyeusem ent
(v. n ° 2. ).
Leonlinas Gorgias (Br., 30) , Gorgias de Leontiu m. - P ugna
Cann ensis (P ro R . A m., 89) , la b a taille de Cann es. - Lig.neae
lurres (B. c., 111,9,3) , d es tours de bois.
2. un a d v e r b e ou un e locution adv erbi ale.
V enio in senalum fr equens (D e sen ., 38) , j e viens so uvent a u
sén a t. - Se lolos (entièr em ent) in salutem rei publlcae con-•
lulenml (Phil., 12,7 ) . - De imiuersa philosophia (au suj e t de
la philosophie en gén ér al) salis diclum est in Hortensia (Tus c.,
111,6) .

C. Formation et déclinaison
du comparatif et du superlatif

§ 113. E n la tin , comme en fr a n çai s, l'adj ectif n e s'emploie p as


se ulem ent au positif ; il possède deu x autres degr és de significa-
tion : le compara tif e t le supPrl a tif.
On distin gu e trois types de compa ratifs d'infériorité, cl' égalité,
d e sup ériorité ; d eu x typ es de sup erl a tifs d'infériorité, de su pé-
riorit é.
Sans vari er d e forme, le sup e rl a tif latin peut ê tre r ela tif (le
plus .. ., le moins .. . ) ou absolu (très ... , très p eu ... ) .
Il ne sera ici qu estion qu e d es compara tifs et sup erl a tifs d e
sup ériorité, puisqu 'ils sont les se uls à a voir un e form e particuli èr e.
R EM. L es compa ratifs d'infériorit é et d' égalité s'e xpriment r esp ec ti ve m ent
à l'a ide d es adv erb es m inus et t arn ; l e sup erl a tif d ' infé riorit é, à l'a id e d e
m inime.

49
§§ 114-117 L'ADJECTIF

§ 114. FoHl\lATION D U COMPARATIF (de sup é riorit(·). On remplace


la final e -i ou -is du gt~ nitif sing ulier par Je s uffix e
-ior au masculin el au féminin,
-ius a li 1wu lrc
docl11 s <lodi <lol'l-ior plu s sava nt (cf'. § 121)
pulchcr 1111/chri p11ld1r-ior plu s hvau
ac cr l/Cl'I s ac r-ior plt1 s aigu
<liues <liu'itis <liuil-ior plus riche
('(jf' lis Cf!<'lliÎS cgcnl-ior plus pauvre.

8 115. D1'.:c1.1N.\ISON D l! corn'Al\ 1\TIF (cf. § 10:~ : velus, vdt". ris).

SINGULIER PLURIEL
-
CAS masc. fém. 1
neutre masc. fém. 1
neutre
N . (V.) doctiôr doctiüs docti6rës doctiora
Ace. docti6rêm doctiüs docti6rës doctiora
G. doctièiris docti6rüm
D. dor.ti6rï doc tiorïbüs
Ab!. docti6rê doctioribüs

§ 116. Fo1ncAï'IO N DIT SUPEHLATIF (d e s up ériorité). On rempla ce


gé n éra lement l a final e -i ou -is du géni tif si n g uli e r par le suffi xe
-iss'i.mus, -issl.ma, -iss'im llm (déclinaison du typ e bnnlls, v. § 98)
fongus longi long-isshnus le plus (ou très) long
for lis /or lis forl-iss'imus le plus ( » » ) courage ux
div es diu'ilis diuil-iss'inms 1 le plus ( » » ) riche
egens egentis egent-iss'imus le plus ( » » ) pa uvre .

§ 117. FonMATIONS PARTICULIÈRES. 1. Six adjectifs en - 'il i s


prennent -l'imus au lie u de -iss'im us. Cc s ont :
f ac'ilis f acil-ior f acil-fünus facile
dif(ic'ilis diflicil-ior diff ici l-limus difficile
sim'i!is simil-ior simil-l'imus se mblable
dissim'ilis dissimil-ior dissimil-lim.us dissemblabl e
lwm'ilis humil-ior /wmil-limus humbl e
grac'ilis gruc il-ior gracil-l'itnus grêle.
2. Les adjec ti fs e n - e r (1"e et 2m• classes ) form e nt le ur s up er-
l a tif en a j ou tant -r'imu~ au nom. masc. sing. Exemp les :
1. On trou ve auss i clilissi11111 s.

50
COMPARATIF ET SUPERLATIF §§ 117-119

pu/ch er pu/ch er-ri.mus le plus (ou très) beau


acer acer-rim.us le plus ( » » ) aigu.

§ 118. FORMATIONS ANOMALES. Compara tifs et sup erlatifs bâtis sur


un autre thème qu e le -positif.

1. bonus, bon melior, meilleur opt.i mus, le m eilleur


malus, mauvais pejor, pire pess'i.mus, le pire
parvus, petit minor, plus petit mininius, le plus p e tit
magnus, grand major, plus grand nuzx'i.mus, le plus gran d
multus, nom- plus (n.) , plus de
plurimus, le plus nom-
breux breu x
multi, un grand plures1, un plus plurimi, le plus grand
nombre de gra nd nombre de nombre de 2 ;
2. n eq uam (v . § 107,6), vaurien nequior nequiss'i.m.us
sen ex (v. § 104,2) , vie ux senior
juvenis (v. § 104,2L j e un e junior
3. Adj cc tifs en - d 'î c u s , - f 'î c u s , - v o l u s , qui form en t
leur comp ara tif et leur superl a tif comme s'ils étaient terminés en
-d'îc ens, -f'îc ens, -volens :
maled'îcus, médisant mal edicentior mal edicentissimus
magnif'îcus, magnifique magnif icentior magnif icentissimus
ben e volus, bienveillant ben evolentior ben evolentissimus.
4 . Adj ec tifs qui empruntent parfois à d'autres leurs degr és
{ru gi (v . § 107,6), tempé r a nt frn gn lio r frn ga lis slmus (fru galis)
frugif cr , fertile f crlili o l' f er lilis sinm s ({ el'llli s)
inops, pauvre cr;cn lior egenlisslnws (egens)
n ov11 s, nouvea u l' cce nliol' r ece nliss imu s (l' ece n s)
noviss im11 s (= le dernier)
sacer, sac r é sancliol' SOCCl'l'Ïmus
(sa n c tu s)
sa lulal'is , salut aire sa lularior salub el'l'Ïnw s (sa /11b er)
velus, vieux veluslior velerrimus (v el el') .
(v elus/u s)

119. COMPARATI FS ET SUPERLATIFS PÉRIPHHASTIQUFS. Cer tains ad-


j ectifs n'ont pas d e forme spéciale pour leur comparatif ou leur
sup erl a tif. On emploi e alors le positif précédé d e magis (plus) ou de
maxime (le plus). Tels sont :

1 . Neutre : 1il1tra, p lu rinm, plnribus. De m ême : comv l nres, -a, inm, -ib11s, plusieurs.
2, CL p l eriq1t e, pleraeqne, pleraque; au gén, on dit : 1Jlnrhnor1tm , -arnm, -ornm .

51
§§ 119-121 L'ADJECTIF

1. ce ux dont la final e -us es t précédée d' un e voyelle, autrement


dit ceux en - c us, - i us, - u us. Exemples :
idon cus, convenable magis idon eus ma.âme idon eus
ncccssarius, n écessaire magis n ece ssal'ius ma.nm e n ecessal'ius
al'dwis, escarpé nwgis al'duus ma.dme al'duus.
REM. On a r ég ul ièrcm e n l (v. § 8,1re,m.)
aeq1w s, égal , just e aeq11ior aeq11isslm11s
ri'11liq1111s, ancien un li 11u i or an 1i qu issï 11111s.

2. mirus, é tonnant J'udis, brnt sedillus, diligen t.

§ 120.
COMPARATIFS ET SUPERLATIFS SANS POSITIF. Plusieurs com-
p ~ : r ~1 tifs
e t s up e rlatifs sont formés sur d es adj ectifs disparns ou
peu usités, voire sur des adverb es :
e:i:lérus', ex té ri e ur e xte rior, ex tér ie ur e xtremu s, ex lr[•me
(int er, au mili e u d e) i11terior, inté ri e ur i11tlmu s, intime
in/ïfrus', in férieu1· i11/erior, infé ri e ur i11/'im11s cl imu s, le plus ba s
supérus , sup é ri e ur superior, s upéri e ur .~ummus , le plus haut
suv1·e11111s, le d e rn ic i·
·citer citerior, qui es t cn d eçù
'uller ulterior, qui est au-delà ulûmus , le dcrn ie r
posl.e ru s", s uivant J>Osterior, qui es t ap rè s, fJOStre111u s, le dernier
postérieur /JOSti'îmus , »
(' pri = pro , d e vant) 11rior, qui est :1vant, f"·imu.~, le p1·e111il'r
le pre mi e1· (de deux) (de plu s ie urs)
• deler d e terior , plus nrnuvai s det e rr'i11111.~ , le plus 111:1u1·:1is
polis , qui peul rwtiur , préfér;ilJll' (ù un fJuliss'i11111s , préfé rable
autn:) (ù lous), le 111 e illcu1·
(11rope, près ) t>ror>ior, pl us p roc hc fJrux'imus , le plu s proche .

D. Particularités de sens et d'emploi


du comparatif et du superlatif

1. LE COMPAHATIF

§ 121. Le co mparnlil' latin l ' ll -iur l'Xprimait originellcml'nl u11c


intensité. C'est pour c.:dlc raison qu'on le trouve souvent cmployt'·

l. L e positif se rcn<'on t. l'e dnn s l' cx p1 ·;,_•s:..; io n 11afirn1e s e.t·/t•ra e , l es n a tions é tran gè re s.
2. On lrouv e l e po s ;tif tian s i11/1' ri, <" CUX qui h ab itent so u s la terre. les enfe r s (aputl
i11ff' ro.'i, aux. e nfers ) : :H1p r r i , ·au cont r aire, d és ig n e l es dieux d'en haut. Je ('Î e l.
3. L e positif s' est con se r vé d a ns 7uJs l i!. r o di e, l e l e ndl'n1ain. l e jour sui va nt : JHJ.'ll ( 'l'o
a i 111 0, posUl rci nocte; posteri, l es clescenfl a nts, l a poslérilé.

[)2
COM PARATIF. - SENS ET EMPLOI §§ 121-123

sans complém ent1 pour indiquer qu' un e qu alité es t posséd ée à un


de gr é r ela tiv em ent élevé. Il correspond alors à l'adj ectif français
précédé de trop (cf . § 440,r .2) , asse z , un p e u , pa s-
s abl e m e nt.
Pe rturbatio est app etitu s v eh em entior (Tus c., IV,47) , la p as-
sion es t un élan trop im p é tu eu x . - Qui plura loquztur, is
in eplu s esse clid tur (De or., 11,17) , celui qui parle tr op ... -
S en ectus est naturii loqu ac ior (De se n., 55 ) , .. . assez b avarde.
REM. 1. On d it gé n éralem ent : nimis muunus (l'ro Dej., 3G) o u nimius
(Cal. , 3,7) , trop gr and ; - purum m agnu s (Ac ad ., II ,74 ) , trop p e tit ; --
parum mu/li (Pro Pl. , 18) ou nimis p au ci (De rep ., II ,5 0) , trop p eu d e; -
sera (Ve rr ., V, 164) ou se riu s (D e or., I II,75) , trop ta rd ; - longum esl (Ve rr. ,
IV, 13 5) , il se r ait tro p lon g (cf. § 404).
R EM. 2. Il y a li eu de noter l e ty p e d e p hra se sui va nt, qui app ara ît s urtout
à pa rtir d e Ti le-Li ve : Majo r quwn p ro r e /a eli lia (T .-L., XXX, 10,20) , un e
joie plu s gra nde qu e ne le comport a ie nt les circon stanc es. - N unliala ca
clad es majorem , quam res eral, lerrorem c:rc iuil (T.-L. , X,4, 1) , ... un e te rreur
p lu s g rand e qu e n e le com p ort a it la r éa lité .

§ 122. C'es t le comparatif e t non le sup erl a tif (ou le posi tif ) qu e
l'on emploi e quand on n ' oppose qu e deux per sonn es, deu x obj ets
on d eu x group es.
Duas a te acce pi epistulas ; responclebo igztur priori prius
(A it. , XV,13,1). Quaerltur ex cluobus uter clignior sil, ex plu-
rzbus quis dignisszmus (Q u rNT., Vll,4,21). Cyms major (D e sen.,
79) , Cyru s l'ancien . Minar na tu (D e am ., 32) , le ca det (de d eu x ).
R EM. Qu and la comp ar a ison porte s ur d e u x quali tés d' un e m êm e p ersonn e
ou d'un m ê m e obj e t, on met les d eux a dj ec tifs opposés au c om p aratif. P ar
là , on ex prim e n e ttem ent qu e l' un e d es qualités est possédée à un plus
haut d eg r é qu e l'autre. Ce tt e constru c tion n' est toute foi s d evenue coura nte
qu' à p a rtir de Tite-Live ; auparavant on e mployait plus souvent un e p e n-
phrase ave c mag is, qui présenta it l'in convé nient d e pouvoir sign ifi er au ssi
« plut ô t que ».
Lub enlius quam uerius (Pro Mil ., 78), avec plus d e p ass ion qu e d e
vérité. - A sia diliores quam forli ores e:rercl/11 s faci ebal (T.-L., XXXIX,
1,3) , ... plus ri ches qu'é n ergiqu e s. - Magis fa cllis di s pu/alio esl quam
n ecessaria (Phil. , 13,32) . - Diserlus magis esl quam sapien s (Ali ., X,1,4).

§ 1 2 3 . On r enforce le compa ratif par les adverbes etiam, multo,


aliquanto (v. § 271,rem .) : etiam major (B. c., 111,47,5) , encore plus
grand ; mulla pauciores (De or., 1,11), b eaucoup moins nombreu x ;
aliquanto minor (Br., 73) , sensiblement plus jeune. On l'attén u e
avec paulo : paulo majora canamus ! (VIRG., Buc., 4,1).
1. Il sera question du complément du comparatif aux §§ 276 e t 416, du complément
du superl a tif au § 235,4 et rem. 3.

53
§§ 124- 126 L'ADJECTIF

2. LE SUPERLATIF

§ 124. Le sup e rlatif latin en -imus correspond a u sup erlatif


relatif e t a u sup erlatif absolu du français (cf. § 113) .
Gallorum omnium f orlissl.mi sunt Belgae (B. G., I,1,3), les
Belges so nt le s plus brayes d es ( = par rapport aux) Gaulois.
- Acerrlmae ac forlissl.ma e senlenliae (Cal., 3,13), d es aYis
très décisifs et très én er giqu es.

§ 125. Lorsque le superlatif absolu ex prime un e notion d'éloge


ou de blâme,
1. il se traduit Yolonti cr s en françai s p ar le positif,
éYcntu elle m ent précédé de « si » inten sif. D'autre part, lor sq u'il
es t employ é comm e nom ou aYec homo, vir e tc., on le ren d souvent
par un nom accompa gn é d' un adjectif.
Urbs pulchCl'rl.ma (F err., 11,4) , un e vill e si belle . - lnimicis-
simus su us (Pro :llil., 25 ), so n pire en n emi, so n enn emi mortel.
- Forliss/.mus vu· (B. G., 11,25,1 ) , un homm e (si) brave, un
h é ros.
'J il n e se joint prcs t1u e jan1ai s ù un nom propre sa.n s l'appui
d' un pron om d émon stratif ou d'un nom commun (homo, vir, e tc.) .
Ce ph é nomè ne se produit aussi lorsqu e l'adj ec tif es t au posi tif.
Calo noslcr, magnus homo vel potius summus et singularis
uir (Br., 293). - Perirles, homo nobilissl.mus (V err., I,85). -
Pater lu us, f orliss/.mus vir (De fin ., 11,62) .
Rt-:~I. Ces ex press ions ne so nt pas purement de sc riptives, ell es marqu ent
impli c it em e nt la cause de l'action ex prim ée p a r le ve rb e. Ce tte cause p eut
ê tre indiquée plus n ettement en fais a nt précé der l'ad jec tif par ut es t , ou
simplement p a r ut 1 lorsqu'il es t e mployé co mme nom .
Ille, 11/ semper fuit apertissfmus , indicavil ... (Pro Mur., 51). - Dio-
r1en es , ut Cunlc11s (en c ynique qu ' il était), projlci se jussit inh1unat11111
(T11s c., 1,104).

§ 126. On ren force le superlatif en lui adjoi gnant :


1. un adverbe : longe, facile, vel ou quam.
E.r his nmnl.bus longe sunt humaniss/.mi, qui Cantium inco-
lunl (B. G., V,14,1). - Fir wws totius Graeciae far.li e doclis-
s/.mus, Plata (Pro Rab. Post., 23). - Protagoras, sophistes
lemporl.bus illis vel ma.rl.mlls (De n. d., 1,63) .. ., vraiment le
1. ['f sig nifi e lil :'é t a nt donn é que, en t a nt qu e (cf. ~ 407) .
ADJECTIFS NUMÉRAUX §§ 126-128

plus gran d. - Na ves quam plurlmas posswzt cogunt (B. G.,


III,9,9 ) ; cf. Quam primum (Cal., 3,9), le plus tôt possible.
2. rmus (par excellence), unus omnium, omnium.
Urbs una mihi amicisszma (Pro Pl., 97) . - Cur omnium
crnd elisszmus tam diu Cinna regnavit? (D e n. d., III,81)
R es ww est omnium difficillzma (Br., 25 ) .

E. Les adjectifs numéraux


§ 127. On distingu e quatre sortes d'adjectifs numéraux
1. les cardinau x, qui répond ent à la question « combien ? »
2 . les ordinaux, qui répondent à la question « le quantième ? »
3. les distributifs, qui répondent à la question « combien cha-
cun ? » ou « combien chaque fois ? »
4. les multiplicatifs, qui répondent à la question « combien de
fois ? »
A la suite de ces adjectifs il convient de placer les a dverbes numéraux,
dont la formation es t ordinaire ment parallèle à ce ll e des adje c tifs corres-
pondants . Ils peuvent être ordinau x ou multiplicatifs.

1. ADJECTIFS CARDINAUX

§ 128. DÉCLINAISON. Les adjectifs cardinaux sont indéclinables,


sa uf
1. unus, duo, tres,
2. les centaines, depuis duc en li jusqu'à nongenti (v. § 98 boni,
bonae, bona);
3. milia 1 (pluriel de mille).

CAS masc. fém. neutre masc. fém. neutre 1 m. et f. neutre neutre


N. un us una unùm duo duae duo trës tria milia
Ace. unùm unâm umlm duôs duâs duo trës tria miliâ
(duô)
G. un iü s duôrüm duârüm duôrüm triüm miliüm
D. uni duôbüs duâbus duôbüs _tribus milibüs
Abl. unô unâ unô duôbùs duâbüs duôbüs tribus milibus

1 . On trouve aussi millia.

55
§§ 128- 131 L'ADJECTIF

REM. 1. Unus se déclin e sur bonu s, saur au gé niti[ et [y{ datif s inguliers,
où il suit la déclinaison pronominal e (cr. § 140). Au p l;"r ie l il n e s'emploie
qu'av ec des noms dépourvus de singulier (v. §§ 56,4 ,( 59,5; 73,1) : una
cas tra, un camp ; e n d e hors de ce cas, 111ws n e précj de jamai s immédiate-
ment un nom au pluriel : LlllllS el uiginli milites ou mi/iles uiginti 111111s .
REM. 2. A mlw , -rtl', -u, « tous cieux », se déclin e comme duo.

§ 129. FoHMATION. De 18 à 99, les adjectifs composés termin és


par un 8 ou un 9 s'énoncent souvent par soustraction : duodeuiginti
(2 ôté de 20) , undeuiginti (1 ôté de 20).

De 21 à 99, on p eut commencer soit par les dizain es soit par


k :.; unités ; dans le second cas, on emploie et. Exemple
uiginli duo ou duo et uiginti.
Au-delà . cl c 100, ce sont les plus grands nombres qui précèd /ri t,
ùnlinairement sans et : lrecenti triginta (330), trecenti trigint~ltres
(33::3), tria mif.ia lrcc enti lriginta tres (3333).

§ 130. PAHTICULARITÉS DE SENS ET D'ElVIPLOI.


1. Mille (sing.) est le plus so uvent employé comme; adjectif :
mille milltes ; mais parfois il a la valeur d'un nom (cf.( en fran çais,
« un millier ») : mille milllum. j
Le pluriel milia es t presqu e toujours employé comme nom ; dan s
ce cas, son complément se m e t au génitif (v. § 235,l ; cf., en fran-
~; ais, « des milliers cle ») : tria mi lia mi/'itum, 3000 soldats.

REM. Quand mi/ia est accompagné d'un nombre inféri e ur, le nom qui
indique les p e r so nnes ou les choses en ca us e est associé nu nombre le plus
rappro c hé : tria milia militum el trecenli ou mililum tria milia lre ce nli,
mai s : tria milia lrecenli milites .

2. Sescenti, cenlzun et mille peuvent ê tre employés pour exprimer


une quantité indéterminée, souvent co nsid érable.

2. ADJECTIFS ORDINAUX

§ 131. DÉCLINAISON et FORMATION. Les adjectifs ordinaux sont


des adjectifs de la l'" classe ; ils se déclinent sur b o n u s , à
l'exce ption. d'all er (le seèond) qui est, en fait, un adjectif-pronom
indéfini (v. § 104).

56
ADJECTIFS NUMÉRAUX §§ 131-134

Les adjectifs ordinaux composés se form ent sur le modèle des


cardinaux, avec quelques Yariantes qui seront mises en reli ef dans
le tableau du § 136.

§ 132. PARTICULARITÉS D'EMPLOI. Les adjectifs ordinaux s'em-


ploient plus souYent q'u'en français, par exemple :
1. pour numéroter les années, l es h eures, les livres, les chapitres,
les pages : uno et uices'imo anno, l'an 21 ; anno milles'imo nongen-
les'imo se.rages'imo primo, l'an 1961 ; libro primo, livre I ; pagina
oclava, page 8 ;
2. pour indiquer la succession : Dionysius Secundus, Denys II.
3. pour indiquer la durée (cf. § 228,2), à la question «de puis
quand ? » : lerlium el vices'imum annum regnat, il règne d epuis
22 ans.
REM. 1. C'est prior et non pr i nws qui traduit « le pre mier (d e deux) » ;
~ le seco nd (de deux) » se dit aller ou poslerior.
REM. 2. Dans l' é nonc é d es fractions on so us-e nt e nd a) le num éra te ur s'i l
es t 1, h) le dénominat e ur, s'il est d'un e unité supérieur au num éra te ur,
c) pars, partis, la partie, dans les autres cas. Exemples : quarla pars (1 /4 ) ,
Ires parles (3 /4 ), q11all11or d eclmae (4 / 10). N.B. « un demi, la moitié »
se dit dimidia pars ou di111i<ii11111.

3. ADJECTIFS DISTRIBUTIFS

§ 133. DÉCLINAISON. Les adjectifs distributifs, qui sont toujours


au pluriel, a pparticnncn t à la 1 .. classe des adjectifs et se d édinen t
0

sur boni, -ae, -a.

§ 134·. SENS et EMPLOI. Les adjectifs distributifs ne s'emploient


généralement que dans les cas suivants :
1. pour exprimer l'idée que le français r end par les locutions :
un par un (e tc.) ou chacun un (etc.), chaque fois un (etc.) : bini
consules creanlur, les consuls sont élus deux par deux ; denos equ[-
tes addu.rerunt, ils amenèrent chacun dix cavaliers.
REM. D ' un e manière plus précise, singilli peut signifier «cha c un indi-
viduellement» : Leges omnium salulem singulorum saluli anleponunl (De
fin., IIl,64).

2 . au lieu des adjectifs cardinaux avec les noms qui n'ont pas de
singulier ou qui ont, au pluriel, une signification particulière

57
§§ 134-136 L'ADJECTIF

(v. § 89) : binae litterae, deux lettres (épîtres) , cf. dua e lillerae,
deux lettres de l'alphabet. Dans ce cas, singiili es t remplacé par
uni, terni par trini : ww castra, un camp.
3. dans les multiplications : bis bina swzt quattuor, de ux fois
deux font quatre ; decies cenlcna milia, dix foix cent mille ou un
million.

4. ADJECTIFS MULTIPLICATIFS

§ 135. Les ad j ec tifs multiplicatifs sont tous formés avec un


suffixe -plex, -pllcis. Il se déclinent sur felix (v. § 106). T els sont
sin'lplex, simple quin cüp/e:r , quintupl e
duple x, double seplemplex, septuple
trip/ ex, triple dec emp l ex, -décuple
quadnlplex, quadrupl e centilp/ex, cen lu pi e.

5. TABLEAU DES PRINCIPAUX ADJECTIFS NUMÉRAUX

§ 136. CARDINAUX ORDINAUX DISTRIBUTIF S 1


CHIFFRES

1 un us primus singüli 1
2 duo secundus (ou alter) bini II
3 tres tertius terni III
4 quattuor quartus qua terni IIII = IV
5 quinque quintus quini V
6 sex sextus se ni VI
7 septem septîmus septeni VII
8 octo octavus octoni VIII
9 novem non us noveni VI III = IX
10 decem decimus de ni X
11 und ëc im undecimus unden i XI
12 duodëcim duodecimus duodeni XII
13 tredëcim tertius decimus terni deni XIII
14 qua ttuordëcim quartus decimus quaterni d eni XIV
15 quind ëcim quintus decimus quini deni XV
16 sedëcim sextu s decimus seni den i XVI
17 septendëcim septimus decimus septeni de ni X VII
18 duodeviginti duodevicesimus duodeviceni XVIII
19 undeviginti undevicesimus undeviceni XIX

58
ADJECTIFS NUMÉRAUX § 136

20 viginti vicesimus viceni XX


21 unus et viginti unus et vicesimus singuli et viceni XXI
ou ou ou
viginti unus vicesimus primus viceni singuli
28 duodetriginta duodetricesimus duodetriceni XXVIII
29 undetriginta undetricesimus undetriceni XXIX
30 triginta tricesimus triceni XXX
40 quadraginta quadragesimus quadrageni XL
50 quinquaginta quinquagesimus quinquageni L
60 sexaginta sexagesimus sexageni LX
70 septuaginta septuagesimus septuageni LXX
80 octoginta octogesimus octogeni LXXX
90 nonaginta nonagesimus nonageni XC

100 centum centesimus centeni c


200 ducenti ducentesimus duceni cc
300 trecenti trec.e ntesimus treceni ccc
400 quadringenti q uadringen tesim us quadringeni ecce
500 quingenti quingentesimus quingeni D
600 sescenti sescen tesim us sesceni DC
700 septingenti septingentesimus septingeni DCC
800 octingenti octingentesimus octingeni DCCC
900 nongenti nongentesimus nongeni DCCCC
1.000 mille millesimus singula milia M
2.000 duo milia bis millesimus bina milia MM TI
100.000 centum miliacenties millesimus centena milia c
200.000 ducenta milia
ducenties milles!- ducena milia cc
mus
1.000.000 decies centena decies centies mil- decies centena IX I
mi lia lesimus milia

REi\IARQ UES SUR LES CHIFFRES ROMAINS.


1. Les chiffres rom a ins so nt presque toujours d es lettres de l'alphab e t
1 = 1 X = 10 C = 100 M = 1.000
\' = 5 L =
50 D = 500
2. Tout chiffre placé devant un autre qui lui es t supédcm· doit se soustraire
d e ce d ernier
IX = 10 - 1 = 9, XC =100 - 10 =
90 , CM =
1000 - 100 900. =
3. Les milliers s'indiquent souvent par un trait horizontal p lacé au-dessus
du chiffre; les centaines de mille, par un trait horizontal et deux trait s
ve rticaux. - Voir tableau ci-dessus.
X.13. U n trait horizontal signifie parfois s i~plemcnt qu' une lctt1·e est
employée avec la val e ur d' un chiffre. Ainsi Il VIR =
duumvir.
4. De no s jours, on représente volonti er s 1.000 par Cl:::>, 10.000 p a r CC!::>::>
100 .000 par CCCI:::>:::>:::>, e t d'autre part 500 par 1 :::>, 5.000 par 1 : >:::>, 50.000
59
§§ 136-139 L'ADVERBE NUMÉRAL

par 1:)'.)'.). Ces signes s'écartent assez fort de ceux qui étaient en usage à
'époque romaine.

6. ADVERBES ORDINAUX

§ 137. A part iterum, les adverbes ordinaux ont la for,m e de l'accusatif


ou de l'ablatif du neutre singulier des adjectifs correspondants (cf. § 305,2).
Exemples : prinwm, pour la première fois ; primo, d'abord ; ilerum,
pour ln seconde fois, de nouveau ; secundo, en second lieu ; lerlillm e t
tertio ; poslrcmum, pour la dernière fois ; poslremo, en dernier lieu .
REM. Dans une énumération, on aime à opposer primo, poslea et
poslremo .

7. ADVERBES MULTIPLICATIFS

§ 138. FoRMATJON . Exception l'ai te des quatre premiers (semel, bis, Ier,
q11aler), les adverbes multiplicatifs se forment à J'aide du suffixe -iës (-iens
V . §§ 2,2 et 24,2),

Exemples : q11inq11ies, cinq fois cenlces, cent fois


dccies, dix fois sescenlics, six cents fois
scxies decies, seize fois milies ou millies, mille fois
vicies, vingt fois bis milies, deux mill e fois .

§ 139. PAR'l'ICULARITÉS D'EMPLOI. Les arlverbes multiplicatifs s'emploient


tout particulièrement pour former les adjectifs ordinaux à partir du 2000me
(bis millcs'fnws, etc.) et les adjectifs cardinaux à partir de 1.000.000 (decies
cenlena mi!fa, etc.).

60
CHAPITRE III

LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM
§ 140. Les pronoms personnels, à sens réfl échi ou non, s'emploi ent tou-
jours comme pronoms.
!\fais les possessifs, les démonstratifs et les relatifs ont tantôt la valeur
d'adjectifs, tantôt celle de pronoms ; e t cela, sa ns c han ge r de form e. Pour
ce tte raison, ils s'appellent a d j e c t i f s - p r o n o m s .
Il en va encore autrement des interroga tifs et des indéfinis : certains sont
de vérita bl es adjectifs-pronoms (uler, ullus, ltlius, etc.), tandi s que d'autres
ne s'e mploient comme ad jectifs et comme pronoms qu'a ve c d es variantes
de for,me (qui/ quis, quod/ quid, etc.).
Dans l eur d é c 1 i n a i s o n , les démonstra tifs, les relatifs, les inter-
rogatifs et les ind éfinis ont deux trait s communs : le gé nitif sg. en -ius, le
datif sg . en -i.

1. PRONOMS PERSONNELS
el
ADJECTIFS-PRONOMS POSSESSIFS

a) Déclinaison

§ 14·1. PRONOMS PERSONNELS .


.
CAS 1
1 r e personne 1
zme personne 1
3me personne
SINGULIER

N . (V.) egô je, moi tü te, toi (sens réfléchi)


Ace. më me, moi të te, toi së se, soi
G. mei de moi tüi de toi süi de soi
D. mihi à moi, me tibi à toi, te sibi à soi, se
Abl. më (par) moi të (par) toi së (par) soi
PLURIEL

N. (V.) nos nous vos vous


Ace. nos nous vos vous mêmes
G. nos tri de nous vestri de vous formes
nostriim d'entre nous vestriim d'entre vous qu'au
D. nobïs à nous, nous vobïs à vous, vous singulier
Abl. nobïs (par) nous vobïs (par) vous
.
61
§§ 141-143 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

Aux 1 e t 2me p ersonnes, le pronom p ersonn el es t tantôt r éfl échi,


10

tan tôt non r éfl échi .

A la 3 p ersonn e, se, sui, sibi, se ne s'emploient que comme


111

pronoms réfléchis. A cette p ersonne, il n' exis te pas de pronom


p ersonnel non réfléchi ; c'est le « démonstratif » is, ea, id (v. § 153)
qui en tient lieu : amat eLlm, il l'aime ; no ce t eis, il leur nuit.

§ 142. PARTICULARITÉS. 1. Les gé nitifs mei, tui, sui , 11ostri, vestri so nt cm-
prnntés aux adjectifs-pronoms possessifs corresponc;lants (v. § 143). De
même nostrum et vestr rim so nt form és sur le thèm e des possessifs, avec
l'a nc ienne désinence -um du gé1ÙtiF pluriel ; noslrwn et ueslrllm ne s'e m-
ploient g uèr e qu'au gé nitif partitif (v. § 235,4,r.1) e t avec omnium.

2. Le s pronoms perso nn e ls peuve nt ê tre r enforcés : lu , à l'aide de -te (/Hic,


toi-m ê me) ; se, par redoubl e ment (s ese, soi-même) ; la plupart, ù l'a ide de
-met (egi5m cl, lib'imet, etc.).

3. La prépos ition cum (av ec) se joint ù ces pronoms m ec11m , e tc.

§ 143. ADJECTIFS-PRONOMS POSS ESS IFS. Ils se déclinent sur bo-


nus, mais le vocatif masc. sing. de m eLls est mi.

I •·e pers. sing. meüs, meâ, meum, mon, ma le mien, la mienne


)) )) plur. noster, -trâ, -trum notre le nôtre, la nôtre
2me pers. sing. tuüs, tua, tuum ton, ta le tien, la tienne
)) )) plur. vester, -tra, -trum votre le vôtre, la vôtre
3rne pers. sing. suüs, sua, suum, son, sa le sien, la sienne
)) )) plur. )) )) )) leur le leur, la leur

Aux 1 • et 2me personnes, l'adj ectif-pronom possessif es t tantôt


0

r éfl échi, tantôt non r éfl échi.


A la 3 pe rsonn e, suus a généralement la valeur d'un réfléchi
111

(v. § 148,r.5,b) ; c'est le génitif de is, ea, id (v. § 153 ) qui tient lieu
d'adj ectif-pronom possessif non r éfléchi : ejus, de lui, d'elle ;
corum, d' eux, earLlm, d' elles.

REM. L'a blatif s110, sua, suo peut ê tre r enforc é au moyen de -pie suaple
mallll , de sa propre main.
PRONOMS PERSONNELS ET ADJ.-PRON. POSSESSIFS §§ 144-146

h) Emploi des pronoms personnels non réfléchis

§ 144. Au nominatif, on n'emploie les pronoms personnels (ego,


tu, etc.) que si l'on veut insister, par exemple :
1. pour marquer une opposition.
Ego reges ejeci, vos tyrannos introduc'i.tis (Ad Her., IV,66).
2. dans les apostrophes et les interrogations exprimant l'impa-
tience ou l'indignation.
Tu vero perge ut instituisti (De or., 11,124). - Et tu contra
me dicere ausus es ? (Phil ., 2,51). - Nunc tu propera (Alt.,
111,4).
REM. Le latin n'emploie pas vos (pluriel de politesse) au lieu de tu. En
revanche, le pluriel de modestie ou de majeEté se rencontre souvent, à la
1'" personne, quand il n'y a pas d'opposition entre celui qui parle et les
autres.
Sed de ceteris et dix lmus mulla et saepe dicemus (De sen., 3). - Nos
eam rem relinquemus (SALL., Cal., 19,5).

§ 145. On omet le pronom personnel complément


1. dans certains tours de phrases où le sens ne le requiert pas
expressément.
Socrii.tes Xenophonti consulenti sequereturne Cyrum, ... in-
quit ... (De div., 1,122), à Xénophon qui lui demandait s'il de-
vait suivre Cyrus, Socrate dit ... - Caesar, cognl.to consilio
eorum (leur plan ayant été appris par lui), ad flumen Ta-
mesim exerc'i.tum duxit (B. G., V,18,1).
2. quand il devrait reprendre (au même cas), comme complé-
ment d'un second verbe, le nom sujet ou complément d'un premier
verbe.
Senatus haec intelllgit, consul videt (Cal., 1,2). - Nobiscum
versari jam diutius non potes ; non f eram, non patiar, non
sinam (Cat., 1,10), ... je ne le supporterai pas ...

c) Emploi des adjectifs possessifs non réfléchis

§ 146. L'adjectif possessif ne s'exprime généralement que si la


clarté le demande, si la phrase est emphatique ou contient une
antithèse.

63
§§ 146-148 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

Dionysius, sel'vus meus, aufugit ; is est in pl'ovin cia tua


(Fam., XIII,77,3). - Parei.te oeil lis saltem m eis (Phil., 12,19).
Mea domus tibi palet, mihi clausa est (Pl'o R. A m., 45).
REM. A l'id ée de possession se joig nen t parfois d'autt·es nuances. Laclius
noslcr peut s ignifi er : notre cher Lélius, Lélius notre ami, notre compa triote ,
notre maître, etc.
Mi Al/lcc (Alt., XIV, 12,1) . - Cleanlhes nosle,. (De 11. d ., II,13) . -
Nos le!' il/e Ennius (Pl'o Arch., 18), notre illu s tre E nniu s.

§ 14·7. Pour marqu er la possession ou un rapport subjectif, l'ad-


.i ectif possessif est habitu ellement préféré au génitif d es pronoms
personn els (v. §§ 232,1 e t 234).
Aclventus m eus (D e clam., 75). - Noslrum (neutre si ng.) est
popùli volunlates placare lul'batas (Pro Pl., 11), c'est notre
devoir de ... - Omnia ex luis injuriis nata sunt (V erl'., II,146).
- Mais (avec omnium) : quac acl omnium nostrum (gén. pl.)
vitam pertinent (Cal., 1,14).
HEM. U n nom peut ê tre d é termin é ù la fois · par un adjectif possessif c l
par un gé nitif.
Mea w1ius opera (Pis. , 6), avec ma seule aide. - Amicilia m ca el
Caesul'is (Fam., X, 24,5).

cl) Emploi du réfléchi

§ 148. Le pronom p ersonn el se, sui, sibi, se a toujours le sens


réfléchi; l'adjectif-pronom possessif mus a gén éralement cette va-
leur. Ils s'emploient :
1. pour représenter le sujet de la proposition dans laqu elle ils
se trouvent, qu'elle soit principale ou subordonnée. C'est le réfléchi
direct.
Helvetii per fin es Sequanorum suas copias lraduxerant (B. G.,
I,11,1). - Videti.me ut apucl Homerum saepisûme Nestor de
virlut'ibus suis praeclfret? (De sen., 31). - Voir aussi rem. 4.
N.B. Puisque le réfléc hi a pour rôle de représente r Je sujet, on ne peul
l'employer (hormis dans les cas signalés dans la rem. 5) pour déterminer
ce sujet lui -même.
Pompeius in suis uelel''ibus caslris consedil. Ejus (et non sui) mi/l-
ies ... longius JJl'Ogl'edi ebanlur (B. c., 111,76,2-3).
Quorum el'al princeps Lilauic cus alque ejus (et non sui) fl'llll'es (B. G.,
VIl,37 ,1). Cette phràse renferme deux proposi lions qui sont indépen-
dantes !'mie de l'autre.

64
RÉFLÉCHIS § 148

2. pour représenter le sujet du verbe principal, dans un e propo-


sition subordonn ée rapportant les paroles ou ex primant la pensée
de ce suj e t' . C'est le réfléchi indirect.
Ariovistus res pondit non opo1•lerc se a popûlo Romano in suo
jure imp ediri (B. G ., I,36,2). - Pe lunl a Verc ingetor'ige Haeclui
ut ad se ueniat (B. G., VII,63,4). - S agaclter pervestiget quid
sui cives cogit ent (D e or., I,223). - Dedma legio ei ( = Caesèiri)
gratias egit, quod d e se optlmum judicium f ecisse l (B. G.,
I,41,2). - Rex millebat qui ru mores ad se referrent (Pro Dej.,
25 ).
REM. 1. Il peul se fair e qu 'o n ait d a n s un e m ê me pro po s ition subordon-
n ée deux réfléc his dont l'un représente le sujet de ce tt e propos iti o n e l
l'a utre le s uj e t du Yerbe prin c ip a l.
Ario vistus r es pontlit n c min e m secum sine sua p crni cie conlendissc
(B. G.,I,36,6).
HEM. 2. Lorsqu'il y a li e u d·opposer n e tt e ment les pe r so nn es e n ca use , le
r éfl éc hi , exprimé o u sous-entendu, es t norm a le m e nt a ppu yé p a r ipse (v. §
161). Dans ce cas, ipse se tra duit YOlonti e r s pnr l' a dj ec tif « p e r so nn el » ou
pnr l'ndverbe «perso nn e ll e m e nt ».
Caesar eos incusavil : . .. cur d e sua uir/11/e au/ d e ipsius dilig enlio
d es p crarenl ? (B . G., I,40 ,4 ) .
HEM. 3. L e r é fl éc hi s'e mpl o ie auss i pour r e nYoy e r nu sujct l'éel d' un e pl'O-
position, a utr e m e nt dit à un mot qui, sn n s ê tre le sujet gra 1nmnti ca l, désigne
n éa nmoin s l'aut e ur d e l' nc ti o n e nvi sagée . C'est notamment le cns avec les
verbes e mplo yés imperso nn e ll e ment ou n u p ass if.
Si Caesiirem b en efi cii sui paenite rel, ... (Pro Lig ., 29) . - Ab L . Rosciu
ce rlior fa c tu s es t (Ca csar) magnas Ga/lorum co pias oppugnantli sui
causa cv nuenisse (B . G., \' ,53,7).
HEM. 4. D a ns un m e mbre d e phrase co nt e n a nt un infinitif, un p a rti c ipe,
un gé rondif, un a dj ec tif ve rb a l, voire un nom ve rb nl, le réfl éc hi es t d e
r ègle pour r ep r ése nter l'aute ur de l'action e xprim ée p ar cet infinitif, ce
participe, e tc .
Deform e est de se ipsum praedi care (De off. , I,137) . - Tiresiam poela e
m1mquw11 indilcunl (rep r ése nt e nt) deploranlem caecila/em suam (Tus c.,
V,115). - Nos /ri host'ibus sui c olligendi fac11//a/ em non d ed el'llnl (B . G.,
VII,80,8) . - lllis lum eral redïtus in suas ciuilales (Pro Ses/. , 30).
Dnns ces m ê m es m e mbres de phrnses - tout parti c uli è r e ment dnn s ce ux
qui conti e nn e nt un particip e - , on emploie nussi assez souvent le r é fl éc hi
pour renvoy e r a u sujet du verbe personnel. C'est qu'au li e u d' e nvi s a ge 1·

1. Il s' ag it l à tout particulièrement des propositions compléments d'objet (prop. in-


finiti ves ou prop. Introduites pa r 1<t, ne, Q1'in, q"omlnus, ou encore interroga ti ons in-
directes), des fin a les, de ce rta ins types de causales, de relatives, de temporelles (v.
§§ 427-433), des propositions du style indirect (v. §§ 461-466) .

65
§§ 148- 149 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

qu' il s ti enn ent li eu d 'un e propo s iti on ord in a ire, o n les co n sid èr e comm e de
s imples éléme nts d e la propo siti o n cl a ns laq llell e il s sc trouve nt.
Sena lui popiilu s ips e m ode randi el regendi su i poleslalem lrad ldit
(D e o r., 1,226). - Ariovistus , e.re rcllu s uo proesenlc, co nclamavil .. .
(B. G., 1,47 ,6).

REM. 5. Indépendamm e nt d es rè• gks é non cées ci -d ess us, on e mploi e habi-
tuell eme nt :
a) le pron.om 1·éfl échi da n s les exp r ess ions per se, prnvler se, in ter se.
Honeslalem p er se non omali s (D e fin., 11,94) . - .llulla sunl civ lb u s inter
se communia We off., I ,53) .
b) l'adjec tif-pronom srms, q ui a d a ns ce cas un e s im ple Ya leur possessive :
1 ° quand il a le se ns emp h a tique de « son propre » ; alo r s, il y a d'o r dinaire
une opposition et suu s se p lace asse z souYent, pour m ie ux la soulig ner,
à côté du mot auqu el il r envoi e.
HQrmibiilem sui ci ves e civilale ejece rnnl (Pro Ses /., 142) . - Ego
illum d e suo regno , i/le me de n os /ra re publlcu perconlatus es t (D e
rep., Vl,9 ).
2° lorsque sui signifie « les sien s» .
Quaesivil (Epaminondas) salvusnc esse / clip eus (so n bouclier) ; c11m
fi ent es sui respondissenl . .. (D e fin ., 11,97).
3 ° quand le nom d e l'ob je t possé d é es t r e li é par c um au nom du possesseur.
Caesa r Fabium. cum sua legione remiltil in hib erna (B. G., V,53,3) .
4° cl c van t qu isquc.
R es f amiliaris su a qu e mque d elec tal (Quir., :n .

e ) Expression de la réciprocité

§ 149. Employé av ec ipse, le pronom réfléchi peut marquer la


réciprocité : « l'un l'a utre ».
Barbii.ri se ipsi adhorlanillr (B. G., VI,37,10 ). - Caesar mi-
l'ües sibi ipsos ad pllgnam esse impedim enta vidit (B . G.,
11,25,1) .
REM. 1. Ordinairement la réciprocité es t exp rimée
a) par inter nos, inter vos , inte r se (int er ipsos ) , l e pronom réfléchi d e la
3'" " personne étant supprimé lorsqu'il es t co mpl ém e nt d 'ob je t.
Inter n os na lu ra con jun c li su mus (D e fin., 111,66). - Tum nos tri
colwrlali inter se n e ... (B. G., IV, 25,5).
b) par alter (uler) ou aliu s, r é p é t é , selon qu 'il s'agit de deux ou de
plus de deux personnes.
Aller alteri inimicus w1.l'ilio fuit (B. G., V,44,14).

c) par la répétition du nom ; cette r ép é tition es t surtout fr éque nte dans les
proverbes.

()6
AD JECTIFS-PRONOMS DÉMONSTRATIFS §§ 149-151

T en ebra s co.11ile11111 s lanla s ul n emo holllï11 e111 ho111 0 agn osc al (D e n. <i. ,
II,9G) , figuron s- nou s un e obscurité te ll e qu e les homm es ne pui ssent se
r eco nn a îtr e les un s les autres.
REM. 2. L'adjectif mutuu s signifie « réciproque » .
Id c irco a111i c ilia e co 111para11l11r , 11/ co 1111/l1111 e c umlll 6 d11111 nwluis
officiis (par d es se r\'i tcs r(· c iproqu es) rflibemelur (Prn n. A.Ill ., 111) .

2. ADJECTIFS-PRONOMS DÉMONSTRATIFS'

§ 150. a) Il y a trois adjectifs-pronoms proprem ent d émon -


s tratifs
1. hic, « cc . .. -ci, cel ui-c i », est le démon stratif ùe la tre per sonne
(ce qui est près de moi) .
2. iste, « ce .. .-lù , celui-là », est le démon stratif de la 2"'" personne
(ce qui es t près de toi).
:3 . ille, «ce . .. -lù, celui-là», es t le dém ons tratif de la 3me personn e
(cc qui es t près d e lui).
h) On range d'ordin a ire parmi les d émonstra tifs :
1. is, « ce, celui, il ». Sa fonction habitu elle es t de r eprendre ou
d' annonce r un autre te rme; il es t donc plus correct de le consi-
d é rer comme un a n a p h o ri q u e" , c'es t-à-dire comme un mot
de rapp el ou de renvoi .
2. idem. e t ipse, qui marqu ent un e i n s i s t a n c c . Id em ex-
prime s urtout l'identit é, il se traduit notamment par « le m ême» ;
iJJs c so uli gne un e opposition, il signifie « m êm e» .

a) Déclinaison

§ 151. La déclinaison d es adj ec tifs-pronoms d émonstratifs se


rapproch e de celle de bonus ; ses principales particularités sont
les suivantes :
1. final e -ius au gén . sing. et -i au datif sing.
2. souvent, thème en i au nom. masc. sing. (hi-c, i-s, i-ps e )
3. » finale -e » » » » (ist e, ille, ips e )
4. )) finale -d au nom.-acc. neutre sing. (istud, illud, id).
1 . Les corrélatifs t alis, tantus, tanti<lus, tot, totidem n e seront m entionnés qu' a u
197. Quant a ux qu estions d'accord, on les trouve r a examinées aux § ~ 206-209.
2. Mot dé rivé du ve rbe grec d:vo:cptpnv, « en référer à ».

67
§§ 152-153 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

§ 152. ce ... -ci, celui-ci \j iste, ce .. . là, celui-là ille, ce ... -là, celui-là
f hic,
CAS 1 m. f. n. i m. f. n. m. f. n.
SINGULIER

N. hic haec hôc istê istâ istüd illê illâ illud


Ace. hune ha nc hôc istüm istâm istud ilium illâm illud
G. hü jüs istïüs illïüs
D. huïc ist ï i 11 ï
Abl. hoc hâc h6c ist6 istâ istëi 1 ill6 illâ ill6
PLURIEL
-· ---
N. hï hae haec istï istae istâ illï illae illâ
Ace. · hos hâs haec istos istâs istâ illos illâs illâ
G. horümhârüm horüm istorüm -arum -6rüm ill6rüm -arum -6rüm
D. hïs i s tï s i 11 ï s
Ab!. hïs is t Is 1 i 11 ï s
.
'
REM. 1. Le -c d e hi c, etc., es t la form e apocopée (v . § 14,3) de la particule
déictique -ce, qu 'o n trouv e 1rnrfoi s aprt'.·s la finale -s : lwju sce, hosce, etc.
(cf. ecce, voici) .
HEM . 2. Dans h11nc , hun e, m est passé :\ 11 sous l'influ e nce du c qui suit
(cf. § 29,3) .

.... . .....
§ 153. 1
,,. is, ce, ce lui , il 1 idem, le même
"'"""
CAS m. f. n. 1
m. f. n.
SINGULIER

N. is eâ id ïdem eâdem idem


Ace. eüm eâm id eundem eandem idem
G. êjüs ejusdem
D. êï eïdem
Abl. e6 eâ e6 eodem eâdem eodem
PLURIEL

N. ii (ï, ei) eae eâ iidem (ï-, ei-) eaedem eâdem


Ace. eos eâs eâ eosdem easdem eâdem
G. e6rüm eârüm e6rüm eorundem earundeni eorundem
D. i ï s (Is, eïs) i i s d em (is-, eis-)
Abl. i ï s (ïs, eïs) i i sd em (is-, eis-)
' . ... ... ......

68
ADJECTIFS-PRONOMS DÉMONSTRATIFS §§ 153- 156

REM. 1. Les fo rm es ii (if-d em) , iis (ii s- d em) so nt d e venu es par co nt ract ion
i et is ; l es fo rm es e i (el- d em) c l e i s (e i s-de m) so nt a n a log iques (v. § 18,5).
REM. 2. Ide m es t compo sé d e is c l d e -de m , parti c ul e ind éclin a bl e. Is s'es t
alté r é e n di ve r ses pos iti o ns : · i s- d em > ïd em (v. § 24 ,1), • id-<lem (?) > ld e111
(v. § 23), eum-<l em > eund em , eu l'umd em > eo m11de111 , e tc. (v. §§ 29,3 e t 2,3 ).

§ 154·. l p se, m êm e, lui-m êm e, ...


.....
S INGULIER
..
PLURIEL
CA S 1 m. f. n. m. f. n.
N. ipse ipsa ipsüm ipsï ipsae ipsa
Ace. ips üm ipsam ipsüm ipsos ipsas ipsa
G. ipsïüs ipsorüm ipsa rüm ipsorüm
D. ipsï i psïs
Abl. ipso ipsa ipso i psïs
~ . . . ~ ~

REM. lpse es t co mpo sé du th è m e i (d e i-s) c l de la parti c ul e -pse, o ri gin e l-


le m e nt inv a riable .

h) Sens et emploi <les démonstratifs

§ 155. Hic es t le d émonstratif d e la premiè1·e pe1·so1me. Il d ésigne


ce qui es t près de celui qui parle, dan s l'es pace, le temps ou la
pensée.
Ho c libro ad amicum scripsi de amicilia (D e am., 5) , d ans ce
livre-ci (e t qui es t d e moi) .. . - Ha ec urbs (D e rep., I,l), cette
ville-ci, n otre vill e. - His annis viginli (Phil., 2,1), pendant
ces ving t d ernières années. - Ha ec Germania (B. G., VI,25,4) ,
ce tte partie de la Germanie dont j e parle à présent. - Hic
est ille D emoslhen es (Tus c., V,103 ), le voici ( = celui-ci es t)
cc fameux Démosth è ne.
REM. Compa r ez : ha ec c11111 dixissel (B. G. , V,44,4) e t quol'um ha ec fuit
oralio : . . . (IJ. G., IV, 7,2). Il s'ag it d' un e pa rt d es parol es qu'on v ie nt de
pronon ce r , d 'a utre part de ce ll es qu 'o n va p r o non ce r ; clan s les d e ux cas, il
y a proximit é par rapport à celui qui pa rl e.

§ 156. lste es t le démonstratif de la deuxième personne. Il


d ésign e ce qui se rapporte à la personn e à qui l'on parle.

69
§§ 156-158 LE PRONOM ET L'ADJ ECTIF-PRONOM

Ego isla sum umnia dim en.rns (D e sen., 59) , c'es t moi qui
ai m esuré tout ce qu e tu vois là . - Isla au clorltas (Pro Mur.,
1:3), l' autorit é dont tu jouis.
H EM. Dnn s ln fon gue judi c iaire, i:il c s'applique n o rmnle rn e nt à la pnrti e
nd ve r se ; p a r exe mpl e à Verrès, d a ns les Verrin es . E n vertu de ce fait , il est
so uvent employé av ec un e nuance p é jor ati ve.
V ideo d e islis, qui se popularcs lzab cri uolunl , ab es se non n em in cm
(Ca l., 4,10). - Animi es l isla (= islud, v. § 209, 2) m olli lia , n on uirlus,
paulispcr inopiam J' erre non posse (B. G., VII, 77 ,5).

§ 157. Ille es t le d émonstra tif de la troisième personne, celle


dont on parl e et qui es t gén ér alem ent a bsente. Il m arqu e donc
l'éloignemen t d a n s l'espace, le temps ou la pen sée.
N umquam ille mihi fuit suspectus (Q. Fr., I,2,2) . - Quam
dis sim'i.lis hic di es illi tempori uidebatur ! (Verr. , IV,77 ) .
HEM. Ill e a so uve nt un e vale ur e mphatiqu e . Il d és ig ne alors ce qui es t
fameu x, célèbre, autrem e nt dit élo ign é d e l'o rdin ai r e.
Cin cinnalus ille (D e fin ., II ,12) . - Hic esl il/e Demoslh en es (Tus c.,
V, 103). - Sc i/11111 es l illud Ca loni s (D e am ., 90).

§ 158. L a vale ur d ém onstra ti ve d e is es t très a ff aiblie. Ainsi


qu'il a été dit plus haut( § 150,b) , il s'agit plutôt d' un anaphorique ;
is s'emploie en effet tout p a rticuli èr em ent :
1. pour r en voye r à un e per sonne ou à un e chose d éj à mention-
n ée ; il tient alors gén ér a lem ent lieu de pronom personnel d e la
troisi èm e p er sonne (v. §§ 141 et 143) .
A pud He lve tios longe nobilissimus fuit OrgetOrix. l s
conjuration em f ecit (B. G. , I,2,1). - Dubitatisn e eum miserum
dicere ? (Tus c., V,45) . - Deum agnosc is ex operibus ejus
(Tus c., I,70)'.
H EM. Et is (el hic ), isque, alqu e is (n éga tivem ent n equ e is) se tra dui se nt
souve nt p a r « e t il , e t cela, e t de p lus, e t encore». Ces loc uti on s servent à
r ep r e ndre un e id ée en lui adj oig nant une qu alificatio n qu'o n veut m e tt re en
r elief.
Ani mus lwminis Jzab cl m emoriam, e t e am infini/am (Tus c., I. 57 ) . -
Doclum h omin em (= Cm ssum) cogn oui cl sludiis oplimis ded ilwn ,
id que a pu ero (Fam ., XIII, 16, 4).

2. comme antécédent du relatif ; il es t alors souv ent sous-entendu,


lorsqu'il doit ê tre a u m êm e cas qu e le r elatif.
A d eos qui vitii e:rcessenmt revertamur (Br. , 262) .
REM. 1. Lorsque le r e!::ltif est suivi du s u b j on e t i f (de m ê me avec
ul et le subjon c tif) , is p eut se tra duire p a r « homm e à, tel, un ».

70
ADJECTIFS-PRONOMS DÉMONSTRATIFS §§ 158-159

No n sumu s ii quibus 11ihil v erum esse uidealur (De n . d ., 1,12). -


A l quae mat er! Cuju s ea vis es t ut eam n emo {em'inam appel/are pos-
. sil (P r o Cl., 199 ) .
R EM. 2. Qua n d d e ux p rn p os iti on s r el a ti ves se font s uit e d a n s un e m ê m e
r.. brase, si la pre m iè r e exp rim e un e ob se r va ti o n a ya nt la Yaleur d ' un e pare n -
th èse, Cicéro n l' int ro duit Yolo nti e r s p a r is qui.
Nec audiendu s S lral o, is qu i phy s'ic us a pp el/alur, qui omn em ui111
di v irwm in nalura si/am esse ce n se l (D e 11 . d ., I,35 ) .

§ 159. E mp lo is parliculi crs d e hic, ille e t is.

1. Q ua n d hi c e l ille s'o ppose nt cla n s un e m ê m e phra se, il s r c n Yo ic nt gé n é:-


ra le m e nt to u s d eu x à ce q ui p récède : ille r ep r e nd ce qui a é té dit e n pre-
m ie r l ieu (= ce q ui es t le p lu s loin) e t hi c ce qui a é té dit e n de rni e r li e u
( = ce qui es t le plus proch e ) ; m a is c'es t l' inv e r se qui se prn d uit lo r squ e
l'êt r e ou l'obj e t le plu s é lo ig né cla n s le tex te es t ce lui qui int é r esse le plu s
la p e r so nn e qui parle.
S i haec (ces se ntim e nts d 'i nimiti é) n on di co majora {u crunl i11 Clodi o
qu a111 in Mi/on e, se d in illo (= Clo di o ) m a:d nw, nul/a ill hoc(= Mi/on e ),
quid vu/lis ampliu s? (Pro Mil ., 35). - Cave Ca/olli anle po11as n e islum
qui de m ip sum (= Soc ralem) quem 1\f!o /1 0, ul ais, sa pi enliss'imum
judi cauil : h u jus (= Calo nis ) cnim fa cto , illiu .~ ( = Soc f'(/ /i s ) d icta /au-
danlur (D e am ., 10).

2. Au li e u d e is qui , o n trnuv e par fo is hic qui o u il/e 'l"i; 111ai s c'es t s ur-
to ut qu a nd ces ex press ion s s ig nifi e nt « celui,ci qui », « ce lui -là q ui ».
Se d lwec (ces c ri mes-c i, dont je vie n s d e p a rl e r) quo c ro bu slioris
improbilali s su Hl omillamu s (Phil ., 2,6 3) .

:{ . E mpl o y és co mm e adj eclifs, hic, ille c l is pe u,·e nt te nir li eu :


a ) d ' un p r on o m (d é m o n s tra tif) a u g é n i t i f o bj ec ti f o u p a rtiti f.
H oc (= hujus rei) m elu (8 . G., V, 19,2), p a r c raint e de cela. - Ex
i//o (= illorwn) num ero (\l crr., V ,101) , a u nombre d 'e ntre e u x.
b) d' un a d j e c l i f p o s s e s s i f .
Antislh én es, in eo libro qui phys'icu s i11 sc ribi/11r, . .. W e 11 . d ., I ,32 ) ,
A nti s th è n e, dan s so n livre intitul é Phy siqu e, ... - - Ca lo, qu o crut
11e111 0 {ere se nio r /emp orlbu s il lis (n e 11 111 ., 5) , \.a ton , l' un d es ho mm es
les p lu s âgés d e son te mp s.

4. E mpl oyés co mme prono ms, hic, ille e t is p e uv e nt


a ) te nir li eu d ' un pro nom r e 1 a t i f au d é but d ' un e propos iti o n
re lative coo rd o nn ée à un e a utr e qui l a p1·écè d e.
Th emisto cles, ad qu em quidam do clus h om o acce;;s iss e di ci11u· e i-
que arlem m emoriae pollicllu s esse se lradilul'llm , ... (D e o r., II ,29 9) .
h) e n tê te d e phrase, dis p e n se r d ' utili se r un e p a rt i c u 1 c cl e 1 i a i -
s o n (el, nam, ilaqu e, e tc.). On p a rl e alors d e démons1ra1if de liaiso n (cf.
§ 165 : le r elatif d e liai son) .

71
§§ 159-160 LE PRONOM ET L'AD JECTIF-PRONOM

Apud H elu clios longe nobilisslnws fuit el dili sslmu s Orgeli5rix. Is,
M. Messala M. Pisone con sullbu s, conjuralionem n obililalis fec il. Id
hoc fa cilius eis p ersuasif quod .. . (B. G., 1,2, 1-3) .

5. L e latin emploi e souv ent un sim ple pron om neutre - habituellement


ho c ou illud, san s différe n ce de sens - pour rappeler ce qui précè de ou
annoncer ce qui suit . E n fran çais, on tro uv e d'ordinaire dans cc cas
des 1 o c u t i o n s tell ès que « ce tte vérité , ce mot, ce tt e affi rmation ,
cette pensée, ce principe » e tc.
M. Calonis illutl (ce tte pensée) semper magni{icwn el pracc/arum
pulaui : ... (Pro Pl ., 66). - Posidonius graviter el co pio se d e hoc ip so
(sur ce prin cipe m êm e) , nihil esse bonum nisi quod esse l lwn es lum,
dispulauit (Tusc ., II,61).

G. Le l a tin d ésign e simpl em ent par hic, ille ou is (et aussi par q11i, uir,
homo) des p er so nn es dont on a parlé précéde mm ent. Le fr a n <: ais a im e
ù désigner ces personnes par un n o m accompag n é d'un adjectif o u par
un a cl .i e 'c t i f emplo yé comm e nom : ce fa meux sage, notre malh eureux
philosophe , l'info rtun é, e tc.
Dam oc les .. . Gum se ille cupere dix iss el ... ('l'u se., V,61 ) . - C. F im -
bria ... ls cum curasse[ . .. (Pr o R . A m., 33). -;---- Dumnorix ... Ille aulem
res istere coep il ... //li, ut eral imp eratum , c ircumsistunl hominem a/-
que inlerfi ciiml (B. G., V,7 ,8-9).

7. Il y a li eu d'ob se rver le typ e de phrase suivant : Pla111i fllbillas praefero


fllbi'1lis T erenti, je préfère les pièces de Plaute ù cell es de Térence.
Le nom déterminé du premier m em bre (f abülas) n'es t r epri s, cl a ns le
seco nd, par un p1·onom démonstratif (par ex. i/lis) que si celui-c i doit y
ga rder toute sa valeur dé mon s trative.
Haud scia an major eliam lw ec necessiludo fuifrit quam il/a (opp. ù
lwec ) Carbonis (Verr., 1,41) , et je ne sais si ces li e n s-ci n 'o nt p as é té
en co r e plus é troits qu e ce ux-là qui l'ont uni à Carbo.
P r esque touj o urs, l es Latins p1·éfèrent répéte1· le nom ou, s'il doit être
r epri s au m êm e cas, le sous-entendre.
N ul/a es t ce lerllas, quae pos sil c11m an'fmi ce /erilale co ntcnder c
(Tu sc., 1,43). - Flebal pater d e fili m ort e, d e palris filius (Ven·., 1,76).
N.B. Au li eu de fabilli s T erenli ou T erentianis (adj ec tif dérivé), on em-
ploie volontiers Terenlio (= à Térence) ; c'es t un e brachylogie.
Natum lwminis a reliquis animanllbus diff erl (De off ., 1,96). - Ho c
non ex homin11m more so /wn , sed etiam ex b es liis inlel/igi poles l
(Tu sc., V,98). - lnl el/igetis, si cwn Lycurgo ci Draco n e el Sol one
no slrns leaes conf erre uo/ucrilis (D e or., 1,197).

§ 160. Idem ex prime l'identité. Il s'emploie not ammen t pour


a ttribu e r à un e personne ou à un e chose un second caractère, un e
activité nouvelle, e tc ... Il signifie essen tiellement « le même», mais
on le traduit souvent, selon le contexte, par un pronom personnel
ou un adj cCtif-pronom d émonstratif, accom pagn é cl e :

72
. ADJECTIFS-PRONOMS DÉMONSTRATIFS §§ 160-161

1. « aussi, également, à la fois, en même temps».


Quidquid honestum est, idem est utile (D e ofl., II,10). - Est
boni viri, quem eundem sapientem licet di cere (D e am., 65). -
Muszci, qui erant quondam idem poetae, machinati sunt ver-
sum atque cantum (De or., IIl,174) .

2. « cependant, néanmoins, au con traire, en revanche », s'il y


a opposition entre les deux caractères, activités, etc.
Saepe muHi vulnera e.1'Ceperunt (ont reçu) forllter et tul e-
runt, ildem dolorem morbi f erre non possunt (Tus c., II,65).

§ 161. lpse exp rim e une oppos1hon «même, lui-même». Il


~r t à opposer un e personne ou un e chose à une autre,

1. qui est indiquée.


Pomp eius mare lransiit; de lwc r1' lill1~ J'(t1' allala e sunt a
Clodia, quae ipsa transiil (fltt., IX,6,3).
REM . Notez l'emploi de ipse pour oppo se r le généra l m1x soldat s. le maître
aux esclav es ou aux disciples, etc.
Pylhagorei r espon dere sol/li er1111l : « ipsc di.rit » ; ips c 1111/c111 eml
Pyllwgi5ras (De n. d., 1,10).

2. qui n'est pas mentionnée.


I pse Caesar (B. G., III,18,3). - Quoiiens ego ips e r/fuqi ! (Pro
Mil ., 20).
REM. 1. Dans cet emploi, ipse .exprime dive .. ses nuances :
Ars ipsu (De lin ., V,16), l'art e n lui-m ême . - lpsa spes i1wpiw11
s11sle11/ubal (B. c., III,49,1), l'espéran ce seu le so ut e nait sa détr es se. - ·
Valu11e se ipsae aperucrunl (De div., I,74) , les portes s'ouv1·ircnt d'ellcs -
mêmes. - Bo ipso di e (\!err., V,160), précisément (justement) cc jour-lù .
·- Calo 111orl1ws esl 11nnis LXXXV l ipsis 1111/ e 111 c co 11si'tlc111 (/fr., G1),
ju ste 86 ans avant mon consulat. - 1'11111 ips11111 (De div ., I, 118) , :d o r s
même.
REM. 2. E mployé ù cô té d'un pronoln r éfléc hi ou d'un :i<lj ec tif possessif,
ipse se met de préférence au nominatif, en accord avec le su.ici , mê111 e pal'fois
quand le sens demanderai! qu 'il soit au cas du complément.
Mihi i11se n11mq1111m salisfucio (Fam., I,1,1). - - Non 1iolcs/ 1'.rcrci/11111
is conlinerc imperalor qui se ipse 11011 cu 11/1111'1 (1'01111J., 38). Mais :
Se ipso s omnes 11a/11rü di/lg11nl (De /'in., III,59).
REM. 3. Sur l'emploi de ipse avec un e Yalcur appare111111ent r0fkchie ,
voyez §§ 148,r.2 et 4G5 ; pom exprimer la réciprocité , voyez ~ 149 .

73
§§ 162-163 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

3. ADJECTIFS-PRONOMS RELATIFS

a ) Déclinaison

§ 162. 1. Le principa l a dj ectif-pronom r ela tif 1 es t qui (qua e,


quo cl) , « q ui, lequ el ».

SINGUL IER PLURIEL


CAS m. f. n. m. f. n.
-
quï quae q uôd quï quae q uae
quêm quâm quôd quos quâs quae
c üju s quo rum quârum quorum
cuï qu i bü s
quo qua quo qu i bü s

R EM. 1. L' a nc ien abl a tif c1u ï a pp a raît enco r e pa rf o is à l'époq ue c lass iqu e,
no ta mm e nt d a ns quï cum (= qu uc wn) . Les d a tif cl abla ti f pluri els quis so nl
égal eme nt a r ch aïqu es e t p eu emplo yés.
REM. 2. L a p r épo s iti o n cum se jo int a u r ela ti f : q11 oc11111 , q11i b 11 sc11m .
2. Uter (utra, utrnm) signifie « ce ou celui (des deu x ) qui » ; il
se déclin e sur pulch er (v. § 100) , sa uf qu'au singuli er , le génitif es t
ll t r ï u s e t le da tif ll t r ï (pour les trois genres ).

§ 163. RELATIFS IN DÉFIN IS . Ils ont un sens gén éral e t sont fo r m és


d' un r ela tif simple e t de la p a rticule sép arable cumque, ou bien ce
sont des relatifs redoublés. En dehors des corrélatifs (v . § 197) , on
cite d'ordinaire :
1. quicumq ue (qu aecumqu e, quodcumque; gén . cujus-, d a tif cui-) ,
« quel q ue soit ... qui, qui qu e ce soit qui, quiconqu e» .
2. quisquis (quidquid ou quicquid, v. § 28,1). Il a le m êm e sen s
qu e quicumque ; m ais il n e s' e m p 1 o i e g u è r e qu' a u nomi-
n a tif, m asc. ou n e utre, e t à l' abla tif da ns l'ex pression quoquo modo,
« de qu elque manièr e qu e».
3. utercumq ue (cf. uter) , « quel ou qui que soit celui (des deu x )
qui ».

1. L es re,l a tl fs q1tali s, q1ta1i.t11s, q1tant'll.l its, q1tot, quo t c11.mq1te et q11o t q11ot ne fi g ure-
ro nt qu'a u tableau d es corrélatifs ( v . § 197) .

74
ADJECTIFS-PRONOMS RELATIFS §§ 164-165

b) Particularités d'emploi 1

§ 164. Lorsque deux relatifs ayant un m ême antécédent intro-


duisent des propositions relatives coordonnées, le second est volon-
tiers omis quand il devrait être au nominatif ou à l'accusatif,
surtout si le premier relatif est lui-même à l'un de ces cas. En
d'autres circonstances, il arrive qu'un démonstratif se substitue
au second relatif (v. § 159,4).
Dumnorigi, qui eo tempore principatum in civitate obtinebat
ac max'ime plebi acceptus erat, ... (B. G., 1,3,5).

§ 165. RELATIF DE On met très souvent en tête de


LIAISON:2<
phrase, ou après une ponctuâtion forte, un relatif (pronom, adjectif
ou adverbe, v. § 302,2) dont le rôle n'est pas d'introduire une
. proposition relative. Ce relatif semble avoir la valeur du « dé-
monstratif» i s accompagné d'une conjonction de coordination
(sed, autem, ergo, enim, etc.) ; cette interprétation est tributaire
de la ponctuation adoptée.
Mullas ad res perut'iles Xenophontis libri sunt; quos leg'ite,
(lisez-les donc), quaeso, studiose (De sen., 59). - Sophocles ad
summam senectulem tragoedias f ecit ; quod propter studium
cum (mais comme à cause de cette passion) rem neglegere
familiarem videretur, a filiis in judicium vocatus est (De
sen., 22). - Ratio docet esse deos ; quo concesso (or, dès qu'on
a concédé cela), confitendum est eorum consilio mundum
administrari (De n. d., 11,75). - Quocl ubi auditum est (B. G.,
111,18,5). - Quibus rebus auditis (B. G., Vll,61,4). - Quae cum
ita sint (Cal., 1,10) .
REM. Le neutre quod est· souvent employé <;le la sorte devant si, ni si, et si,
ubi, c11m, quoniam. Dans cet emploi, quod semble être devenu un simple mot
de liaison, sans fonction définie. On le traduit, selon le contexte, par « mais,
car, don c, . .. » .
Quo</ si uelél'is con tumeliae obliuisci ue /l el, ... (B. G., 1, 14,3).

1. Au s ujet des divers types d'accords dn relatif (avec l' a ntécédent, avec l'attribut,
etc.), voyez § § 206-210.
'2. Cf. § 159,4 : le démonstratif de liaison.

75
§§ 166-168 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

4. INTERROGATIFS 1

a) Déclinaison

§ 166. Adj ectif interrogatif qui (quis) ? quae? quod? « quel ?


qu elle ? » Cet adjectif se décline exactement comme l'a djectif-
pronom r e latif qui(v. §162) .
REM. La forme quis pe ut ê tre employée (co mme adjectif) lorsqu'o n int er-
roge sur l'identité d'un e p e rsonn e ou d ' une chose, par ex. q11is ewn senalor
appe llauil ? (Cal ., 2,12) , qu el sé nateur lui a a dressé la parol e ?

§ 167. Pronom interrogatif quis ? quid ? « qui ? lequ el ? la-


quell e ? que ? quoi ? » .
,

SINGULIER CAS m. f. n.
N. quis (qui)? quae? quid?
Ace. quem? quam? quid?
G. cüjüs?
D. c u ï?
Abl. quo? qua? quo?
même déclinaison que l'adjectif-pronom relatif (v. § 162).
L
PLURIEL
. . . ....... ~

R EM . 1. Quis représente norm àlcm e nt aussi bi en le féminin qu e Je mas-


c ulin ; la forme quae exi s te néanmoin s, mais elle ne se r e n contre qu'excep-
tionn clleme nt. Le plus souvent, Je féminin es t r e ndu par l'emploi d e r es
et de l'a dj ec tif interrogatif.
REM. 2. On emploi e parfois qui a u li eu d e quis, notamm ent qu a nd on in-
terro ge sur la qualité d'une personne ou d'une c hose : Qui es se/ ignorabas
(Ven ·., V,166), tu ig norai s qu el ge nre d'individu il é tait.
3. L'ancien ablatif qui s'est maintenu, avec la valeur d'un adverbe
REM.
(·=quomi5do '!), s urtout dan s les formules : (Jui /'il'! co mm ent se fait-il? -
Qui factum es t ? com m ent s'est-il fait?

§ 168. Les interrogatifs cités ci-dessus sont renforcés par -nam


ou par tandem.
Quisnam ? qui donc ? - Quaenam urbs ? qu elle ville donc ? -
Quid tandem ? quoi donc ? quoi enfin ?

1 . C'es t a u § 197 qu' il sera' question d es interroga tifs corrélatifs qnalis r q1w.ntu.s r
qua11t1/lu.s r quot r

76
INTERROGATIFS §§ 169-172

§ 169. L'adjectif-pronom uter (utra, ulrum) ? signifie« quel (des


deux) ? ou qui (des deux ) ? » ; pour sa déclinaison, voyez § 162,2.
Quotus (-a, -um) ? « le quantièm e ? en quel nombre ? » p a r ex. dan s
Jiora qu o ta es t ? quelle h eure est-il ? ·
Quotusquisque (quotaqua eque , etc.) ? « Combien peu ? » pa r ex. dans quo-
taqua equ e res euenil ? combien peu de choses a rrivent ?

b) Particularités d'emploi

§ l?O. La plupar t des interrogatifs p euvent s'employer comme


exclamatifs.
Quae d e juuenum amore scribit Alcaeus ! (Tusc., IV,71). -
Isla uero quae el quanta barbaria est! (Phii .. 2,108).

§ 171. Quand quis? et quis est qui? introduisent une interro-


ga tion oratoire, on pe ut les r endre, en français, par «a-t-on jamais
vu ? y a-t-il au monde un homme qui ? »
Quis doclior temporl.bus illis fuiss e tracfüur quam Pisistra-
lus ? (D e or., IIl,137) . - Quis est enim cui non perspicua sint
illa ? (D e off., Il,16).

§ 172. Il y a ellipse clans certaines locutions commençant par


quid ?
1. Quid ? ou quid vero ? (sous-entendez : censes ou censetis d e
ea re) marqu e une tra nsition entre les parties d' un e argumentation,
avec un e idée de gradation : « eh quoi ? »
Loquor de principl.bus. Quid ? poetae nonn e post mortem
nobilitari uolunt? .. . Quid? nos tri philosophi nonn e· ... ? (Tusc.,
I,34).

2. Dans les locutions suivantes, on sous-entend généralement une


des form es du verbe dicere .
Quid si ... ? Quid, si reuiuiscant Plalonis auditores et ita tecum
loquanlur ? (D e fin., IV,61), et que dirais-tu si (ou qu e serait-ce
si ?) ... '?
Quid postea (ou deinde ou tum) ? et après, e t puis, que veux-tu
dire '? \'oyez Pro R . A m., 80 ; Pro Sull., 42 ; Tusc ., II,26.

77
François . G ramm a i re l a tin e - 4
§§ 172-175 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

Quid quod .. . ? quid (dicam de eo) quoa ... i' que dire de ce que ?
ou il y a plus. Quid quod sapientiss'fmus quisque aequiss'fmo anima
morltur ? (De sen., 83).
Quid plura ? (quid mulla ?) , pourquoi parler davantage (beau-
coup) ? ou bref. Voyez De sen., 78; De div., II,50.

5. INDÉFINIS 1

§ 173. La plupart des indéfinis sont composés de qui( s) ou de


uter, et d'un élément invariable. Au singulier, leur génitif est tou-
jours en -ius et leur datif en -i. Dans l'exposé qui va suivre, ils
seront groupés d'après leur signification.

a) Quelque, quelqu'un

§ 174. Qui(s), aüqui(s), quispiam, quisquam et ullus diffèrent


entre eux par des n u a .n c e s d e s e n s souvent peu percepti-
bles. En principe, qui(s) et quispiam désignent une personne ou une
chose très indéterminée, souvent même purement hypothétique ;
allqui(s), une personne ou une chose qui existe réellement. Quis-
quam et ullus impliquent plus nettement l'idée de « quel qu'il
soit » / « qui que ce soit » .
Mais l'e m p 1 o i de qui(s), allqui(s), quisquam et ullus est géné-
ralem ent régi par des règles fort précises, qui seront énoncées
ci-dessous.

§ 175. L'adjectif qui, quae (qua) , q u o d, « quelque », et le


pronom quis, quae (qua), qui d, « quelqu'un(e) », se déclinent
comme les interrogatifs correspondants, qui / quis (v. §§ 166-167) ;
mais le nom.-acc. neutre pluriel est indifféremment qua ou
q u a e ; de plus, le pronom a au nom. fém. sing. une forme usuelle.
REM. Dans les mêmes conditions que pour l'interrogatif, on emploie par-
fois la forme qui comme pronom (v. § 167,r.2) e t la forme <1uis comme adjec-
tif (v. § 166,r.).

1. Pour les corrélatifs aliq1iot et aliqnantus, voyez § 197.

78
INDÉFINIS §§ 176-179

§ 176. Qui et quis sont des enclitiques1 ; ils ne se trouvent donc


jamais en tête d'une proposition. On ne les emploie guère qu'immé-
diatement après si, sive, nisi, ne, num, an ou un relatif (qui, ubi, quo,
cum, etc.).
Si qui est sens us in morte, . . . (Phil., 9,13). - Ariovistus
postulavit ne queni pedltem ad colloquium Oaesar adduceret
(B. G., I,42,4). - Si quid in te peccavi, ignosce (Alt., III,15,4).
REM. Si qui(s) peut désigner, suivant l e contexte, un grand ou un petit
nombre.
Si quid est pabiili, obruunl nives (T.-L., XXl,37 ,4), le peu de fourrage
qui existe, les neiges le recouvrent.

§ 177. L'adjectif aliqui, al'f.qua, al'f.quod, «quelque», et le pro·


nom aliquis, al'f.qua, al 'i qui d, « quelqu'un(e) », se déclinent
respectivement sur qui et sur quis ; mais le nom.-acc. neutre pluriel
est a l'i q u a .

§ 178. ,4l'f.qui(s) n e s'emploie normalement que dans les propo·


sitions affirmatives.
Quid ergo opus est, dicet al'f.quis, consolatione illâ ? (Tusc.,
III,55). - Ut adulescentem, in quo est senile al'f.quid, sic senem,
in quo est al'iquid adulescentis, probo (De sen., 38).
REM. 1. Notez les expressions suivantes : esse aliquem (Ali., 111,15,8), ê tre
quelqu'un (une personne d'importance) ; - esse alïquid (Ali., IV,2,2) , valoir
quelque chose ; - esse alïquo in numero (De or., IIl,33), compter pour quel-
que chose ; - dicere aliquid (Tusc., IV,46), dire quelque chose d'intéres sant.
REM. 2. On en.ploie si (ne , etc.) aliqui(s) au lieu de si qui(s) quand on
veut insister (v. rem. 1) ou marquer une opposition.
Si alicujus injuriae (de la moindre injustice) sibi conscius fuiss e/, ...
(B. G., 1,14,2).
REM. 3. La valeur originelle de aliqui(s), = alius qui(s), apparaît encore
parfois.
Commenlabar declamllans (je faisais des exercices de déclamation)
saepe cum M. Pisone el cum Q. Pompeio aul cum aliquo cotidie (Br.,
310).

§ 179. L'adjectif quispiam, quaepiam, q u o d p i a m (quop-


piam), «quelque», se décline comme qui, sauf au nom. masc. sg.
Le pronom quispiam, « quelqu'un(e) », se décline comme quis, mais
il n'a pas de forme particulière au féminin ; au neutre, q u i d -
pi am peut devenir qui pp i am (v. § 28,2).
1. Voir p. 15,n. 2.

79
§§ 179-182 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

Quispiam s'emploie, comme allqui(s), dans les propositions affir-


matives ; mais il est beaucoup plus rare.
Iniquum me esse quispiam dicet (Verr., III,111). - Si alius
quis pi am ... (De or., I,190). - Gum quaepiam cohors exces-
serat, ... (B. G., V,35,1).

§ 180. L'adjectif-pronom quisquam, «quelque, quelqu'un», ne


s'emploie guère comme adjectif qu'avec des noms de personnes
masculins ou avec des noms collectifs désignant des personnes.
Num aralor quisquam nummum dedit ? (Verr., III,216). -
Non reperies quemquam jud'lcem, qui ... (Pro Caec., 61). -
Ubi ego cuiquam legationi fui impedimenta ? (Fam., III,10,6).
Employé comme pronom, quisquam se décline sur quis ; mais
au neutre singulier, il a ordinairement la forme qui c qua m (v.
§ 28,1). De plus, il est presque toujours remplacé par ullus (v.
§ 181) au féminin sing. et au pluriel, assez souvent aussi au gén. et
à l'abl. masc. sing.

§ 181. L'adjectif-pronom ullus (-a,-um), «quelque, quelqu'un»,


apparaît surtout, soit comme adjectif, soit comme pronom, dans
les cas où les formes de quisquam sont d'un emploi limité (v. § 180).
Ullus se décline au singulier sur unus (gén. -ïus, dat. -ï, v. § 128)
et au pluriel sur boni, -ae, -a (v. § 98).

§ 182. Quisquam et ullus ne s'emploient généralement que dans


les propositions négatives de forme ou de sens 1 • Comparez avec les
mots français « aucun, personne, rien».
N emo umquam neque poeta neque orator fuit, qui quem-
quam meliorem quam se arbitraretur (Alt., XIV,20,3). - Ne-
gauit umquam beatiorem quemquam fuisse (Tusc., V,61). -
Dubitare quisquam potes! quin ... ? (Caecil., 65). - Aut nemo
aut, si quisquam, ille (= Calo) sapiens fuit (De am., 9). -
Sine ullo dom'f.no sunt (De rep., I,67). - Negat se passe iler
ulli per prouinciam dare (B. G., I,8,3).
REM. 1. Ne quisquarn est plus rare, mais plus expressif que ne quis ; il
signifie « pour que personne au monde (personne sans exception) » .

1. Les propositions négatives . de sens sont des propositions dans lesquelles l' idée de
négation est ·s implement suggérée par le contexte. Cela se produit surtout dans les
propositions interrogatives, exclamatives, conditionnelles, comparatives.

80
IND ÉFINIS §§ 182- 185

Jnl erd'fcil omnibus n e qu emquam inler/ic ianl (B. G., VIII,4 0,4) ; cf.
quis e n V,58 ,4.
R E M. 2. On emploi e pre squ e toujours (cf. § 313) 11 e t111 e <1uisquam, n eque
quic quwn ou n equ e ul/a res, au li e u ùe, cl n emo , e l nihil.
Ve ni A lh enas, inquil Demo c rilu s, n equ e m e quisquam ibi agn o vi l
(Tu sc., V,104) .
R EM. 3. On dit vix quisquam (Pr o Mar c ., 6), un ù p ein e, presqu e p e r s onn e ;
- sine ullo p eri cülo (B. G., II,11 ,6) , - m a is non sine aliqua s p c (Pro Dej. , 7)
= cum al'fqua s p e.
§ 183. V nus (-a, -um), « un , qu elque, qu elqu' un », es t av a nt tout
un adj ectif nu m é ra 1 (v. § 128). V ter (utra , utmm) signifie
« l'un cl es deux » (cf. §§ 162,2 et 169).
M. Calidius non fuit orator wws e mulli:; (Br ., 274) , . .. un
or a te ur p armi b eau coup d'autres (= l e premi er venu d es ora-
te urs ) . - H ol'Llm u lro uti no! unws (Pro S es t., 92).

§ 184·. L e pron o m ind é fini « O il » es t r e ndu e n l nlin pnr di -


ve r ses tournur es qui ne so nt gé n é ral em e n l p ns in le r c han gea bl es :
1. un pronom indéfini (quis, ail quis , quis piam, qui s11uum) .
Ris ifril al'fquis l orla ssc ho c pmecep/11111 (D e or. , II,99) . - Ne oul
Epi c urus q11 emquam , qui honcs/ c non vivat, ju c und c pa sse viu ifrc (D e
{in ., Il ,70) , E pi c ure ni e qu'on pui sse vi v r e h e ur e u x s i o n n e 1·il pn s
h o nn ê te m e nt.
2. le passif p e r sonnel o u imp e1·s onn el (cf. §§ 37 1 e t 478-479).
t1ristides unus omnium juslisslmus /ui sse lradllur (Pr o Ses /., 141). -
Ne gal E pi c11ru s ju cunde pa sse uivi, nis i c11m virlu/e viualur (T11 sc.,
III,49) .
3. la l'" p er sonne du pl11ricl de ln v o ix nc tive, qu a nd c elui qui pnrl e es t
co mpri s d a n s le s uj e t.
Quac sc nlimus ipsi , r eliquo s se n/ire s p eranw s (B . c., II ,27,2).
4 . avec d es v e rb es s ig nifiant « dire » ou « ra co nte r », la 3"' 0 p ersonne du
pluriel d e la voix ac tiv e, e n s ou s-en tendant p a r exe mpl e h omln cs.
Ut aiunl (Cal ., 1,1 5), co mm e on dit. - H os (= il/os slipll cs ) c ippo s
a/Jfi el/abanl (B. G., VII ,73,4). ·
5 . cl a n s ce rt::iin s cas , hi 2"'" p ersonne du singuli er du subjonctif (cf . §§ 42 4,
2,r. e t 451,3).
Qu id est cnim Si ci lia , si a,r;ri c 111/io11 em s11sluleri s? (l'e n ·., JII ,22 6) .

b) Certa in , un certai n

§ 185. L'adjectif quidam, (qua edam , q u o d d a m) , « certain »,


et le p r onom quidam, (qua edam, q u id dam) , « un certain », se

81
§§ 185-187 LE PRONOM ET L' ADJECTIF-PRONOM

d éclin ent r espectivement sur qui e t sur quis ; mais on écrit souvent
(v. § 29,3) quendam et quandam à l'ace. sin g., quonmdam et
quarundam au gén. pluriel.
§ 186. A l'opposé de qui(s) , aliqui(s) , etc., qui éYoquent une
per sonne ou un e chose qu elconque, quidam d ésign e un e p ersonn e
ou une chose hie n d é te rminée, mais qu e l'on ne p eut ou n e v eut
nomm er.
Quidam c.i.: milifi_bus di.rit ... (B. G., I,42,6) . - Pomp eiani in
quodam monte constilerunl (B. c., III ,97,4). - Pythagoras, cum
in geom elria quiddam noui inueniss et, Mu sis bovem immolasse
dicllur (D e 11. d., III,88). - Th emislocles fertur S eriphio
cuidam respondisse .. . (D e sen., 8) .
Rmw. 1. Au pluri e l, quidam a souve nt le même sen s qu e c omplurcs ou que
1101111111/i (qu e lques, quelqu es-un s).
Cum Uomae 111ws<iw11 die s c o111morurl'i111· (Fu111. , XI ,5,1). - Viclco ess e
hi c in s c11a/11 quo sdr1111 , qui t cc um 111w i11 ern11l (Cal., 1,8).
REM. 2. Avec un adj ec tif, parfoi s auss i :wc c un nom , quidam r e nfor ce ou
all é nu e une expression : « vraim e nt , tout ù fait » ou bi e n (s urtout ave c
quasi ou /a111quam) « e n qu elqu e so rt e, pour ain s i dir e , un e es p èce de ».
Diuina quadam mclll e praedilus (Pro Mil., 21) , doué d'un e intelli -
ge n ce e n quelqu e sorte divin e. - - Quasi c og11atio 11 e quadam (Pro A r c h .,
2) , par une sorte d e pare nté. - Milo est quo<lu111 (Yraim e nt) in c r edibïli
r o b i5 r e animi (Pro Mil., 101).

c ) Aucun n e, p e r sonne n e

§ 187. Les indéfinis nem.o (< *n e-hômo, v. § 12,1), nihil (<* n e-


hilum, v. § 12,2), 1mllrts ( < * n e-ullus) e t neuter ( < n e-iller) com-
prennent tou s la négation ne (v. § 312).
Nullus, « aucun n e, nul n e», se décline comme ullus (v. § 181) ;
n e iller, « .ni l'un ni l' autre, aucun des de ux », comme uter (v. § 162).
N emo, « personne n e», e t nihil, « rien ne» , ont ordinairement
la d éclinaison suivante

N. nëmo nihil
Ace. neminem nihil
G. nullius nullius rêï
D. nemini nullI rêï
Ab!. nu)lo, -à, -6 nullâ rë

82
INDÉFINIS §§ 188-189

§ 188. Nemo, qui a normalement la valeur d'un pronom, s'em-


ploie comme adjectif dans les mêmes cas que quisquam (v. § 180).
Nihil es t toujours un pronom. Nullus est le plus souvent un adj ec-
tif; m ais à l'instar d'ullus (v. § 181) , il apparaît aussi comme un
pronom, notamment pour suppléer les form es manquantes de nemo.
Neuter est tantôt adjectif, tantôt pronom.
N emo Cornelius (Alt., VI,1,18), aucun m embre de la gens
Cornelia. - Nihil est agri cultura m elius (D e off., I,151). -
Quorum caeleslium contemplalione nullius expleri polesl an'i-
mus (D e n . d. , II,105). - Horum n euler (Br ., 207) . - Ne uter
anguis (D e div., II,62).

d ) Chaque, chacun

§ 189. Quisque e t unusquisque signifient « chaque, chacun » au


se ns <l i s t r i b u t i f du terme, c'est-à-dire « pris séparém ent,
en particulier »'.
L'élément -que es t invariable ; quis- se décline sur qui ou sur
quis, selon qu'il s'agit de l'adjectif ou du pronom ; wrns a sa décli-
naison propre (v. § 128) : quisque, quaeque, quodqu e (adj.) ou
quidqll e (pron.) ; unusquisqu e, unaquaequ e, wwmquodqu e (adj.)
ou unumquidqu e (pron.).
Hostes conslilu erunl optimum esse domum suam quemqu e
reverti (B. G., II,10,4). - Sto'ici censent unumqu emque noslrum
mundi esse partem (D e fin., III, 64).
R EM. 1. Quisque, qui es t un e nclitique (v. p. 15, n. 2) , n e s'emploi e ja m a is
e n tê te de phrase; d a n s les di sco urs de Cicéron", il n e se ren c ontre g ui.Te
qu e d a n s les cas s uil'ant s :
a) aprés un r éfl éc hi , un relatif ou un int e rro ga tif.
Sua c11ique judicio 11fendum es t (D e 11. d., III,1) , chacun doit se serv ir
d e so n propre juge m e nt. - Ma,qni inleres l quos quisqu e audial co lidi e
domi (Br., 210) .
h) après un s uperlatif.
Oplimu s quisque (Pro Arch., 26), (tous) les m e illeurs . - Excellen-
liss ima quacqu c (D e inv., Il ,4 ), (tout) cc qu'il y a de plu s r e marquable
(v. r e m. 3).
c ) après un adjectif ordinal.
Quinlo quoque anno Sicilia Iola censelur (\ 'er r., II,139), tou s les
quatre a n s (litt. : c haqu e cinquième année; c f. § 228,2). - Deci11111s

1. Voyez toutefois rem. 4.


2. Da ns les a ut res ouYrages de Cicéron et surtout chez Césa r, ce tte r èg le n'est
pa s en vig ueur.

83
§§ 189-191 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

quisque miles (B. G., V,52,2), un soldat sur dix (litt. : c haque dixième
soldat).

REM. 2. Notez les lo c utions e t les éq uation s s uivantes : Prinmm quidque


videamus (De n . d., IIl,7 ) , voyons chaque point successivement. - Primo
quoque !empare (Pro R. Am., 36), à la première occasion, le plus tôt pos-
sible. - Fortisslma quacque consilia tulisslma sunt (T.-L., XXV,3 8,18).
Ut quisque maxim e ad suum commodmn refert q11aec11111q11c agit, ila
minime est vir bonus (D e leg., 1,49) 1 .
REM. 3. En règle gé n érale, quisque et uterque (v. § 190) n e s'emp loie nt
au pluriel qu'avec des nom s qui n 'ont pas de s inguli er ou qui désignent de~
groupes d'individus. Quisque p e ut e n outre se trouv e r a u pluriel neutre quand
il accompagne un s uperlatif (v. r e m. 1,b) .
Caesar praes idium ulrisqu e cas Iris reliquil (B. G., I,51,1). - ln op-
llmis quibusque (c h ez les m eill eurs) oppo sé à in plerisque (De am., 34).

REM. 4. Quisque s'emploie, avec le sens de omnis, de quivis ou de quilfbel


(v. §§ 191-192), d a n s les formules cujusque molli et cujusqu e generis .
Cujusque generis lwmfn es (B. c., 1,51,2). /-lamines cujusqu e modi
We off., I,139).
REM. 5. Pour ce qui est d e l'e mploi d e s i n g li l i (bini , e tc.), « c ha c un
un » , voyez § 134.

§ 190. Uterque (utraqu e, utmmque) signifie « l'un e t l'autre,


chaque ou chacun (des deu x) ».
Fuit uterque summus oralor (Br., 103). - Uterque noslrum
(D e am., 16). - Siue Su/.la siue Marius siue uterqu e civile
bellum optauit (Phil., 13,1).
REM. 1. Au sujet de l'emploi d'ulerque au pluriel, voyez § 189,r.3.

REM. 2. Ambo (v . § 128,r.2) s'emploie quand deux individus agissent de


concert ou e n m ême temps.
C. Pansa A. I-lirlius constlles, aller ambove, quaeslorfbus impercnt
(Phil., 9,16).

§ 191. Omnis, nemo non, nemo est quin signifient « tout, chaque
ou chacun » au sens c o 11 e c t i f du terme ; lotus a le sens de
« tout entier ».
Sensi ego mortem omni aetati esse communem (D e sen., 68) .
- A perte adulantem n emo non uidet (D e am., 99). - N ego in
Sicilia lofa fuisse .. . (V err., IV,1).

1. Cf. Qito plures erant, ( eo ) major caedes fuit (T.-L., II,51,5) . - Ut qnisq1te me
vicl llrat narrabat (Ver r. pr., 19), chaque fois que qqn ...

84
IND ÉFINIS §§ 192-194

e ) N'importe quel, n ' importe qui

s 192. Les a dj ectifs quivis (qiza euis, q u o d u i s) et qrtillbet


(qiw ellb et, q u o dl 1 b e t) se traduisent par « n'importe quel » ;
les pronoms quiuis (qua euis, qui cl u i s) et quilib et (qua ellb el,
qui cl l 'i b e t), par « n'importe qm ».
Ha ec uitia uidenlur zn quemuis potius quam iir istum con -
uenire (Verr ., I,128).
Les adj ectifs-pronoms 1tlervis (ulrauis , utrumuis) e t uterl'ibet
(ulrallb et, utruml'ib el) signifi ent « n'importe qu el ou lequel (d es
deu x ) ».
Minus lwb eo uirium quam uestrum uleruis (D e sen., 33). -
Utruml'ib et ellge (Pro Qu., 81).

§ 193. Les r e 1 a tifs ind étermin és, n otamment quicumque et


quisquis (v. § 163) , s'emploi ent parfoi s comme a dj ec tifs-pronoms
ind éfini s : «n'importe quel ou qui ; qu elconqu e, quiconqu e» .
Quae swwri potemnt, quacumquc ratione sanabo (Cal., 2,11 ) .

f) Autre, un autre

§ 194. Alius (alia , aliud), « autre, un au tre (p armi plusieurs ) » ;


alter (-era, -erum), « l'a utre (de d eu x ) , le second».
A liud sibi consilium capiendum existimauit (B. c., III,77) . -
Est proprium stultiliae aliorum uitia cern ere, obliuisci suorum
(Tu sc., III,73). - An'lmum acluertii ad alter am f hi minis ripam
magnas esse copias hoslium (B . G., V,18,2). - Consu l es, alter
am boue, ad bellum prof iciscan tur (Phil., 7,11). - Tua altera
palria (V err., IV,17), ta second e patrie.
REM. 1. Ces ad jec tifs- pronom s on t, co mme les a utr es indéfinis, le ur gén.
s in g. e n -iiis, le ur d a tif sin g. e n -i ; mais a/ï11s, gé n. d e a/lus, es t ordinaire-
m e nt r e mpl acé par aller i us , gé n . de aller, ou par l 'a dj ec tif a 1 i en u s .
Qui nihil allel'ius causa fac it (De leg., I,41). - Suas agros co lebanl,
non ali en os appelebanl (Pro R. A m., 50).

85
§§ 194-196 LE PRONOM ET L'ADJECTIF-PRONOM

REM. 2 . .-\lius - alius, « l'un - l'autre (parmi plusieurs possibles) » ; alii -


alii, « les un s - les a utres». A ll e r - all er, « l'un - l'a utre (de cieux) » ou
unus - all er (qu a nd dllo précède) ; {[/li!ri - allifri, « les uns - les autres (en
parlant de d e ux gro up es) ».
A lil! s e.i.: alio C{[ ll SWn tumL11lL1s quaeril (H. G., VI,37,G ) . - Se alii ad
pl1ilosuphia111, {[/ii (Je/ jL1 s civile, {[/ii ad eloqllwliwn app/ïc{[nt (De o ff .,
1,11 5) . - Consiilw11 aller e.i:e rcilum perdidil, all er uendldil (Pr o Pl.,
8G. - Duae fll erunt A riouisli u.i.:ores, ww Slleba 1wlione, aile ra Norica
(B. G. , I,53 ,4 ).
REM. 3. Au suj et de l' emploi de ali11s ou d e aller, ,, é p é t é , pour mar-
qu er la réci prncité, voyez § 149.
REM. 4. Aliu s présente di\' cr s se n s ou e m plois particuliers (\'. a ussi § 149,
r .1)
Alii aliam in partem perterrlli ferebantL1r (B. G., 11,24,3), pris de pa-
nique, les un s se portaient ici e t les autres lù (= dan s des directions
différentes). - Id quod j'{[ c tum es t, aliucl alii uidetur esse el idcirco
alius alio nomine id ([[JfJClfol (De in u., I,11). - Hom Ines alii l{[c /i sunt
(Fam., XI,12,2), les homm es sont devenus différents. - Alia causa
tum Slaieni, alia 1wnc Lua est (Pro Cl. , SG), le cas d e S ta ie nns était
alors différe nt de ce qu 'est le tien a uj ourd' hui .
HEM.5. Al ter peut, lui aussi, présenter divers se ns ou emp lois particuli ers :
a) « a utrni, le prochain » : N ihil alléri in commodare (Pro Qu., 51) ;
li) aller Themistoc/es (/3r., 43) signifi e « un autre (un secon d) Thé-
mistocle ».

§ 195. Alteruter (all erulra, alteriltrwn), «l' un ou l'autre, l' un


d es deux». A lter pe ut aussi se déclin er : allern ulra, e tc. Pour
n eilter, voir §§ 187-188.
A llerutri n ecesse est f alsum dicere (D e or., II,30). - Rem
publkam alterulro exerd tu privare voluit (B. c., III,90,2).

§ 196. Reliqui (-ae, -a) signifi e « (tous ) les autres», ce qui reste
d'un tout ; il s'em ploie surtout avec des noms de nombre ou des
adj cctifs de quantité.
Magnus numerus eqiâtum interfi cllur; rellqui ex fuga in
ci vitales disc edunt (B. G., VII,88,7). - Duas legion es in Lin-
gon'i.bus, se:i: rellquas in Seni5num fin'i.bus collocavit (B. G., VI,
44,3).
Cewri (-a e, -a ) , qui es t un ancien comparatif, signifie a ussi « (tous)
les a utres» ; il s'emploie s urtout pour marquer un e opposition avec
un individu ou un groupe dé te rmin é 1 •

1. Cetiri se rencontre assez so u ven t là où, pour le sens, on a tte ndra it reliq:ii. Com-
parez B. G., Vl,44,3 et B. c., II,22,6.

86
CORRÉLA TIFS §§ 196-197

Ubii pau/ 0 sunt ceteris lwmaniores (B. G., IV,3,3). - Inter


1

Siciliam celerasque provincias hoc interest, quod . . . (Ve rr.,


III,12). - Quae (vitia) ipse norit, ceteri ignorent (De off., III,
54) . - Qui anleire ceteris virtute putantur (D e off., II,37).
REM. Il n'est pas rare· que omnes soit joint à rellqui (B . G., 11,3,4 ; Pro Pl.,
99; Po mp., 29) ou à celeri (Pro Marc., 12; Pro Su l/ ., 40; Ve rr., IV, 15 e t 111 ;
V, 171).

6. ADJECTIFS-PRONOMS CORRÉLATIFS

§ 197. Certains adjectifs-pronoms interrogatifs, démonstratifs,


relatifs et indéfinis se correspondent au point de vue de la forme
et du sens.
" .
RELATIFS
INTERROGATIFS DÉMONSTRATIFS INDÉF INIS
simples composés
qualis (-is, -e) ? talis (-is, -e), qualis, qualiscumque,
quel? (de quelle tel que quel qu'il so it
nature?) qui
quantus (-a, -um)? tantus (-a, -um), quantus, quantuscumque, aliquantus,
combien grand ? aussi (s i) grand que qq. grand que assez grand
quantülus (-a, -um)? tantülus (-a, -um), quantulus, quantuluscumque,
combien petit ? aussi (si) petit que qq . petit que
quot? tot, tant de, quot, quotcumque ou aliquot,
combien de? aussi nombreux que quotquot, quelques
combien nom- totidem, en quelque ou qq. -uns
breux? tout autant de 1
nombre que

REM. 1. Quot ? tot, etc., sont des pluriels ind éclinables.


Quoi homlnes, lot senlentiae (D e fin., 1,15), il y a au ta nt d'avis que
d'individus ou autant d'individus, autant d'avis. - A liquol saec ülis
posl, P. Scipio Carlhaglrzem cepit (Verr., IV,73).
R EM. 2. C'est dans les c o m p a r a i s o n s d'égalit é que les co rré lat ifs
se r épondent le mieux (v . § 416,1).
REM. 3. Les démonstratifs sont fr équemment employés, en corrélation
avec u 1 ou avec qui, pour annoncer un e proposition consécutiv e (v .
§§ 440 et 457,1,r.1 ).
REM. 4. On pourrait aussi accorder une place parmi les co rrélatifs à is . ..
qui (v. § 159,2) et à idem ... qui (v. § 416,3,a) .

87
CHAPITRE IV

L'ACCORD

1. DÉFINITIONS PRÉLIMINAIRES

§ 198. Quatre types d'accord sont bien attest és en latin.


1. Il y a accord grammatical quand un mot prend le cas, le
genre, le nombre ou la personne d'un ou d e plusieurs autres mots,
dont il dépend en raison de sa fonction dans la phrase.
2. Il y a accord par voisinage quand, au lieu de s'accorder avec
l'ensemble des mots dont il dépend grammaticalement, un mot ne
s'accorde qu'avec celui dont il es t le plus proche (v. §§ 200,2 ; 202 ;
204,2 ; 207).
3. Il y a accord par attraction quand un mot prend le genre ou
le cas d'un autre mot, dont il n e dép end pas grammaticalement
(v. § 199,2 ; 201,2 ; 209 ; 210).
4. L'accord est app elé sylleptique 1 quand il se fait uniquement
d'après le sens (v. §§ 199,3 ; 201,3 ; 208).

2. ACCORD DU VERBE

a) Verbe n'ayant qu'un seul sujet

§ 199. Tum fuit Lysias. - 1. Quand le verbe n'a qu' u n s e u 1


su j e t, il s'accorde généralement aYec ce sujet en nombre et en
personne (accord grammatical).
Tum fuit Lysias (Br., 35), à cette époque vécut Lysias. -
Multi palrimonia effudernnt (De off., II,54). - Eg? puto (Tus c. ,

1. On dit aussi «accord selon le sens », acl sensmn ou encol'e KaTà auvrnLv.

88
ACCORD DU VERBE §§ 199-200

I,11). - Haec ad vosmet ipsos, qui adestis, pertfoent (Ac., II,


144).
2. l\fais quancl un nom ayant fonction d'attribut s'intercale entre
le sujet et le verbe, celui-ci s'accorde de préférence avec cet attribut
(accord par voisinage ou par attraction).
Non omnis error stultitia dicenda est (De div., II,90).
3. Parfois l'accord du verbe avec son sujet est uniquem ent réglé
par le sens de ce dernier (accord sylleptique ). C'est notamment le
cas avec les noms collectifs désignant des personnes.
Orgelorix civitati persuasif ut de fin'ibus suis exirent (B. G.,
I,2,1). - Cum tanta 1nultitudo lap'ides ac tela conjicerent,. ..
B. G., II,6,3).

h) Verbe ayant plusieurs sujets

§ 200. Demosthenes et Aesch'ines decertare soliti sunt. - Lorsque


le verbe a p l u s i e u r s s u j e t s , il s'accorde tantôt avec l'en-
semble de ces sujets (accord grammatical), tantôt avec l' un d'entre
eux, ordinairement le plus rapproché (accord par voisinage).
1. En cas d'accord grammatical, le verbe se met normalement au
pluriel et, lorsque les sujets sont de personnes différentes, à la
personne qui a la priorité (1 r•, 2m•, 3m•).
Demosthenes et Aesch'in es inter se decertare sol'f.ti sunt (De
fin., V,5). - Ego el tu praesümus (De or., I,39). - Ut ego et
Triarius f ac'imus (De fin., I,72).
2. L'accord par voisinage (avec le sujet le plus proche) se produit
généralement :
a) quand les sujets sont des noms de choses, surtout s'il s'agit de
noms abstraits susceptibles d'exprimer .une seule et m ême idée.
Non longius progrediar quam me mea fides et causa ipsa
caget (Pro Cael., 32). - Auclor'itas et dign'f.tas Pisonis valebat
plur'imum (Caecil., 64).
b) quand les noms de personnes et de choses sont mêlés.
Nos eadem Asia atque idem iste Mithridates docuit (Pomp.,
19).
c) quand les sujets désignent des personnes qui sont présenté es
comme agissant isolément. C'est notamment le cas lorsque les sujets

89
§§ 200-201 L'ACCORD

sont unis par des conjonctions qui se correspondent ou par aut,


vel, sive, -ve, an.
Ego ilium de sua regno, ille me de nostrn re publlca percon-
tatus est (De rep., Vl,9). - Bac ratione et Chrysippus et Dio-
genes et Antipater ut'f.tur (De div., 1,84).
REM. La locution senatus pop11/11sq11e Roman11s est ordinairement suiYie
du singulier ; il s'agit là en effet d'un seul et même tout : l'Etat romain.
Pompeio senatus pop11/11sque Romanus amplissima praemia dedil
(Pro Balb., 10).

3. ACCORD DE L'ATTRIBUT

a) Attribut se rapportant à un seul mot

§ 201. Verae mnicitiae sempiternae sunt. - 1. Quand l'attribut


se rapporte à u n s e u 1 m o t (sujet ou complément, v. § 203),
il s'accorde généralement avec ce mot en genre, en nombre et en
cas (accord grammatical).
Le nom attribut s'accorde toujours en cas ; mais l'accord en
genre ne peut évidemment se faire que si ce nom a des formes
différentes au masculin et au féminin.
Verae amicitiae sempiternae sunt (De am ., 32). - Magister
ejus ex oratore arator factus est (Phil., 3,22) . - Amicitiae
effectrices su nt voluptatum tam amicis quam sibi (De fin., 1,67).
2. L'accord par attraction est très fréquent avec le complément
de l'impersonnel licet ; il apparaît aussi avec des expressions du
type mihi numen est ou alicui nomen dare (v. § 250,r.2).
Licuit esse otioso (au lieu de otiosum) Themistocli (Tusc.,
1,33). - Apollonius, cui Gemfoo (au lieu de Gem'lnus) cogno-
men est, ... (Verr., V,16).
3. L'accord sylleptique se rencontre parfois, notamment avec les
noms collectifs désignant des personnes (cf., à propos du verbe,
§ 199,3) .
Cap1ta conjurationis virgis caesi sunt (T.-L., X,1,3) . - Duo
milia crudbus affixi pependerunt (Q.-C., IV,4,17) .
REM . 1. Quel que soit le genre du nom auquel il se rapporte, l'adjectif
attribut peut. se mettre au n~utre quand il est lui-même employé avec la va-
leur d'un nom ( (( chose triste », etc.).

90
ACCORD DE L'ATTRIBUT §§ 201 -203

T riste lupus stabiilis (VrnG ., Bu c., 111,80) . - Turp iludo pejus es t


quam do/or (Tu sc ., 11,31).
REM . 2. Qu a nd un n o m p r o p r e es t accomp ag n é d ' un n o m co mmun ,
l' a dj ec tif a ttribu t s'acco rde le plus souve nt a vec ce n o m c ommun.
Ur bem S yracusas max'imam esse Gra ecarum saep e audislis (\!e n· .,
I V, 11 7) .

h ) Attribut se rapportant à plusieurs mots

§ 202. Si Circe et Calypso mulieres ap p ellandae sunt. - L orsqu e


l'attribut se rapporte à p 1 u s i e u r s m o t s, l'accord se fait
ta ntôt grammaticalement (v. § 198,1), ta ntôt par voisinage. Ce dernier
accor d l'empor te da n s les cas qui ont été sign a lés à p ro pos du
verb e (v. § 200,2) e t a ussi lorsqu e les mots a u xquels l' a ttribut se
ra pporte so nt d e genres di ffé r ents.
Quam mulla pass us es t Uli.xes cum mulier'f.bus, si Circe el
Calypso mulieres appellanda e sunl, inservirel ! (D e off., 1,113) .
- V ideo in m e omnium veslrum ora alque ociilos esse con-
versos (Cal., 4,1) . - lis au ctorltas senalus populique Romani
libertas carissi.ma est (Phil., 5,53 ). - S i res, si vir, si temp us
ullum dignum fuit, .. . (Pro Mil., 19) .
REM. Qua nd l' adj ec tif a ttribut s'acco rd e a vec un e nse mb le de rn o ts ri e
genres différen ts,
1° le m asc ulin l' e mp o rt e s ur le fé minin qu a nd il s';1g it de nom s d e p e r-
so nnes;
2° l'attribut se m e t au n e utre pluri e l qu a nd i l s'ag it d e nom s de c hoses ;
3° l' a ttribut pre nd Je ge nr e d es n o m s d e p e r sonn es lorsqu e les n o m s d e
p e r so nn es e t les nom s de c h oses sont m ê lés (vo ir to ut efo is § 201 ,r.1) .
Pat er mi hi e l mater morlui .r nnl (T ER. , E1111. , 518) . -- Hui c el gc 1111 s
et forluna hones la eranl (T.-L ., XX IV, 24,:1) , sa n a issa n ce cl sa co ndi -
tion é ta ie nt di g n es de con s id é r a tion . - R ex rer1iaq11 e c la ss is una pro-
f ec li .r nnl (T.-L., XXI,5 0,11).

§ 203. Cato esse qumn vide ri bon u s male bat. - On di s tin g ue


l' a ttribut du s uj e t et l'a ttribut du compl ém ent.
1. L'a ttribut est uni a u sujet p a r un e copule, qui est h a bitu elle-
m ent l e ve rb e esse, m ais qui p eut ê tre a ussi un ve rbe de significa-
tion an a log u e : de venir, naître, p a r a ître, se m ontrer, r es ter , ê tr e
app elé ou élu, ê tre r econnu comme, p asser p o ur, e tc.
Cato esse quam videri lJonus male bat (SALL., Cal., 54,6).
Qui erant cum Arislotele Peripateti.ci di cti sunt (A c. , 1,17).

91
§§ 203-205 L'ACCORD

De amicitia alio libro di ctum est, qui inscribltur Laelius (IJe


off., II,31). - Ubi per exploratores Caesar certior f actus est
.. . (B . G., I,12,2).
2. L'attribut es t uni à un complément par des verb es signifiant
« nommer , fa ire, r endre, r egard er comme, avoir ou donn er comme,
prendre pour, se montrer , se ser vir d e »1 •
Sc ipio imperatorem se app ellaverat (B. c., III,31,1). - L abie-
nus Caesarem per nuntios f acit certiorem (B. G., VII,87,5 ) . - Sa-
crales totius mundi se incolam et civem arbitrabatur (Tu sc.,
V,108) . - Homines caecos r eddit cupid'f.tas (Pro R. A m ., 101) . -
Philippus Aristotelem A lexandra fili o doctorem accivit (De or.,
111,141). - Auctore utar Simonide (D e n . d ., I,60) , j e p r endrai
Simonide pour mod èle .
R EM. On dit aussi : eos in num ero hoslium habuit (B . G., 1,28,2) ; - pro
nihilo lot res san c ti ss lmas du cere (Ve rr. , 11,4 0) ; - a/lqu em p ro Jwsl e Jwb ere
(B . G., 1,44, 11).

4. ACCORD DE L'ADJECTIF ÉPITHÈTE

§ 204. Vir bonus. - 1. L'a dj ectif épith ète s'accorde en genre,


en n ombre e t en cas (accord grammatical) a vec le nom q u'il dé-
te rmin e.
V ir bonus ... utilitati omnium plus quam suae con sulit (D e
fin ., III, 64).
2. Qu a nd l'aclj ec tif épith ète cl é termine plu s i c u r s n o m s,
il s'accord e a Yec le plus rapproch é (a ccord p ar v oisinage) ; p a rfois
on le rép è te d enrnt ch ac un . Il s'accord e r ar em ent avec l'en sembl e
d es nom s (cf. § 202) .
A ristote/es, vir sum m o ingenio, scientia, copia, do cere coepit
(Tus c., I,7) . - Vitam tuam ac studia considero (D e or., III,82) .
- T anto consilio tantaqu e an'imi magnitud'in e (Fam. , V,7,3) .

5 . ACCORD DU NOM APPOSÉ

§ 20 5. Heroclotus, pater historiae. - 1. L e nom mis en a pposition


s'accord e toujours en cas aY ec le nom qu'il d étermin e, et, quand
c' es t possible, e n genre e t e n nombre (accord g ramma tical).

1. La plupart de ces \·erbes jouent le r ôle d e copul e quand il s sont e m p loyés au


pass if ( v. n ° 1 ).

92
ACCORD DES PRONOMS §§ 205-207

A pucl Herodotum, patrem hisloriae, swit innumcrnbll es fa-


bulae (D e leg., I,5). - Vo luptates, blandiss'imae domlna e,
animas a virtuie detorquent (D e off., II,3ï). - Urb em S yra-
cusas maxlmam e:;se Graecarum saepe mulisti:; (V err., IV,117).
2. Lorsqu'un nom est apposé à p 1 u s i e u r s n o m s, il s'ac-
corde réguli èrement avec l'ensemble.
L egati a Ptolomaeo et Cl eopail'a, reg/bus Aegypli, ven erunt
(T.-L., XXXVII,3,9).

6. ACCORD DES PRONOMS

a ) Accord grammatical

§ 206. His de causis quas commemoravi. - Le::; pronon1s s'a ccor-


dent en genre e t en nombre av ec le nom qu 'ils remp lacent; leur
ras d épend d e leur fonction dan s la proposition dont ils font
parti e.
Hi:; d e cau:;is quas comm emornvi (B . G., IV,17,1). - ln ea-
d em opinione fui qua rellqui omn es (1-ltt., VIII,lld,3).
REM. Lorsqu' un pronom r emplace un e proposit ion, il se m e t norm alrm e nl
nu neutre s in g uli er; au li eu d e quo d , o n trouve ord in airement id q11od (ou
1/llC/ C /' CS).
Int er omncs hoc co ns/al (c'es t un rail é tabli) , viromm esse / o rlium
lolcmnlc r <lo/orcm pali (1'11s c ., II,4 3). - Si u a uo/Jis, id <111utl non sp cro ,
rl cserar, /amen anim a non d c/i c iam (Pro U . A m ., 10) .

b) Accord g rammatical o u accord pat· voisinage

§ 207. Oppida vicosque, quos incender.ant, restituer<'. - Quand un


pronom r emplace plusi e urs n o ms , on appliq ue, en cc qui
concerne le genre et le nombre, les m êmes règles d'accord qu e pour
l'a t t r i h u t (v. § 202).
Colla et Titurius, qui in eo d em ca:;lello occiderunt, .. . (B . G.,
VI,37,8). - Ei otium aique divitia e, quae prima morfales pu-
tant, affluebant (SALL., Cat., 36,4). - Ca esar Helvelio:; oppi-
da vicosque, quos incendernnt, restilu ere ju:;sit (B. G., I,28,3 ).

93
§§ 208-209 L'ACCORD

c) Accord sylleptique

§ 208. Massiliam perve11it atque ab iis urbi praefic'itur. - Dans certains cas,
le pronom s'accorde d'après le sens impliquè dans le mot qu'il rempla<:e.
Domitius naulbus Massiliam peruenit alque ab iis (ou his) urbi prae-
f icllur (B. c., 1,36,1). -
Vestrii enim, qui cum summa inlegrilale vixistis,
hoc maxime interest (Pro Sul/., 79).

d) Accord par attraction

§ 209. ATTRACTION EXERCÉE SUR LE PRONOM PAR SON AT T R 1 BUT.

1. Alesia, quod est oppidum Mandubiorum~ ... - Lorsqu'un pro-


nom relatif qui introduit une e x p l i c a t i o n, a un nom pour
attribut, il s'accorde avec lui en genre et en nombre.
Vercingetorix Alesiam, quod (pour quae) est oppidum Man-
dubiorum, iter facere coepit (B. G., VII,68,1) . - An'imal hoc
prov'idum .. ., quem (pour quod) vocamus hominem, . . . (De
leg., I,22). - Senones, quae est (pour qui sunt) civitas firma ...
(B. G., V,54,2).
REM. Si l'attribut est un mot grec ou un nom propre étranger, cet accord
:1 'a pas toujours lieu.
Fatum id appel/a quod Graeci ElµcxpµtVTJv (De div., 1,125). -- Cujus
/ï nes f'lumen diuldit•quod appellatur Tamesis (B. G., V, 11,8).

2. Non est ista mea culpa. - Lorsqu'un pronom démonstratif ou


relatif qui, d'après le sens, devrait être au neutre singulier, a un
nom .pour attribut, il s'accorde avec lui en genre et en nombre.
Non est ista (pour istud) mea culpa, Quirltes, sed temporum
(Cal., 2,3). - Quae (pour quod) harmonia a mus'icis dic'itur in
cantu, ea (pour id) est in civitate. conco'rdia (De rep., II,69) .
REM. L'attraction du pronom interrogatif est rare , surtout quand on in-
terroge sur l'essence d'une chose.
Quid est deus ? (De 11. d., 1,60), qu'est-ce qu'un dieu ? - Qu id est
enim ciullas , nisi j11ris societas civiwn? (De rep., 1,49). Mais : Quae

94
ACCORD DES PRONOM S §§ 209-2 10

est enim civitas? Omni sn e conv enlu s eliam f erorum el immanium ?


(Parad ., 27 ).

§ 210. ArrH ACTION EXE HCÉE P AR LE P RO N OM H EL A T 1 F SU R S ON


AN TÉC É DEN T .

Qum n quisque n o rit artem, in h ac se exercent. - L'a ttrac tion du


rela tif a u cas de son a ntécédent (cf. § 206) es t tr ès rare et p eu
correc te. E n reva nch e, l' a n t é cé d e n t se m et a u mêm e cas que le
relatif qu and il es t a t t i r é dan s la proposition rel a tive . Cela se
p roduit notamment :
1. lor squ e la proposition r ela tive précè de la principale ; celle-ci
commence a lors d'h abitude p a r is, idem ou hic, qui r eprenn ent
l'ant écédent.
Qumn quisqu e norit artem, in hac se exerceat (Tu sc., I,41) ,
qu e ch ac un s'exerc e dans l' art (in lwc arl e) qu'il conn aît.
2. lorsqu e l'antécédent es t un m ot a pposé.
Santon es non longe a Tolo satium f infbu s absunt, qu ae civi-
tas ( = ciuitate quae) est in prouin cia (B . G., 1,10,1) .
3. dan s les tournures suiv antes, qui r estent en suspens dan s la
phrase :
S pero, q rw e tua prudentia et temperantia est, et conf ido te
jam ualere (Alt., VI,9,1) = prudenliii ... quae tua est, en r aison
de la sa gesse ... qui est tienn e. - S i mihi n egolium p ermisisses,
q u i m eus amor in te est, ... (Fam., VIl,2,1) = amor e qui m eus
in te est, ... en raison <le l'amour qui es t mien envers toi, ...

REM. 1. P a rfoi s, en prin c ip e pour d es motifs d e cla rt é, l'antécédent es t


r ép été a près le r elatif.
Eranl omnino itinera duo, quibus itin e ribus H elv elii domo e:r ire pas-
sent ... Di em dicunl, qua di e ad ripam Rhodlini omn es co nvcnianl
(B . G., I,6,1-4).
R E M . 2. Pour ce qui con ce rn e l' a ttrac ti o n ct'u sup e rl a tif dan s la propositi o n
r ela tive, vo ye z § 493,2 .

95
CHAPITRE V

L'EMPLOI DES CAS

A. No min a tif
§ 211. Sol omnibus lucet. - Le nominatif est le cas du nom
1. énoncé <l'une manière absolue 1 .
Brutus, Le Brutus; Orator, L'orateur 2 • - lndoctus dic'imus
breui prima litterii (Or., 159) , nous disons indoctus avec la
première lettre brève (par nature). - 0 magna vis ueritatis !
(Pro Cad., 63).
2. employé comme sujet 3 d'un verbe à un mode personnel. Ce
sujet p eut être aussi un pronom, un infinitif, voire toute un e pro-
position.
Sol omn'ibus lu ce t (PÉTn., Sat., 100) . - Si lent leges inter
arma (Pro Mil., 11). - Piclor uidet quae nos non uidemus (Ac.,
II,86). - Grammaff.ci certant (Hon., A . P., 78).
R EM . 1. Le sujet d'un verbe à l'infinitif se met à l'a c c u s a t i f (v. §
4 70) ; toutefoi s le suj et d'un infini tif his torique est au nominatif (v . § 4 71) .
Dan s la proposition-participe, appelée aussi ablatif absolu, le sujet du par-
ti cipe ne peut être qu'à l' a b 1 a t i f (v. § 492).
REM. 2. Les verbes impersonnels (v. §§ 368-373) forment des propositions
sans suj e t personnel.
lbllur ul censes (Ali ., X, 15,3). - In hiberna uentum est (B.G., V,
26,1). - Num senectulis eum suae paeniteret ? (D e sen., 19) ..

B. Vocatif
§ 212. 0 fortunate adulescens ! - On met au vocatif le nom qui
désigne la p ersonn e ou la chose que l'on interpelle. Ce nom est

1. C'es t- à-dire e n dehors d e tout contexte, sans être en r a pport grammatical avec
un a utre mot. Cet emploi est fort r are dans une phrase de l' é poque classique ;
l'accord s'y fait régulièrement : Veteres illi, H erodOtum dico et Tlrncydiclem, apte
lli xe rnnt (Or., 219). - Ill e senno n oster, qui est exposrtits in Brnto, ... (Or., 23).
2. Titres de tra ités de Cicéron.
3. L'attribut d'un sujet au nominatif se m et bien entendu aussi a u nomin a tif (v.
§ § 201-203). .

96
ACCUSATIF DE L'OBJET DIRECT §§ 2 12-214

ainsi exclu de la construction de l a phrase ; il p eut êtr e précédé


d 'un e interj ection (o, plus rarement pro).
0 f orlunate adulescens ! (Pro A rch., 24). - Qu id mrnc te,
as/n e, litteras do ceam ? (Pi s., 73 ). - Pro di immortales !
(Pomp ., 33 ) , dieux immortels !

C. Ac c u s a tif

§ 2 13. Les différentes vale urs de l'accusa tif se la isse nt difficilement ra-
m en e r à l'unité. A l'é poqu e historique, il es t par excell e n ce le cas de
l' obj e t sm· lequ el porte dir ec tem e nt l 'action du ..ve rb e, autrem ent dit il
es t le cas du complém ent d'obj et direct, ta ntô t ex tern e (§§ 214-2 19), ta ntô t
inte rn e (§ 22 0) , ta ntôt doubl e (§§ 221-222).
Mai s d' autres valeurs apparaissent, qu'il fa ut co ns id é r er ou comme ap-
pa r ent ées à la notion é non cée c i-dess us o u ' c omm e d es surviv a n ces d'un e
. acce pti o n plu s gé n érale, que l 'acc usa tif a urait eu e à l'origine; tell es so nt
cell es qu' ex prim ent l'accusa tif de r el a t io n (§ 223), l'accusa tif adve 1·bial
(§ 224), l'accusatif d'exclam a ti o n (§ 225 ) , l'accusa tif d 'ex te ns ion dan s
l'espace ou cl a n s le temp s (§§ 226-228).

1. ACCUSATIF DE L'OBJET DIRECT 1

a) Objet di rect externe

§ 214. Sophocles tragoedias f ecit. - On m e t à l'accusa tif le com-


plém ent d'objet direct d es verbes tra n sitifs. Ce compl ém ent r épond
à la qu es tion « qui ? » ou « quoi ? », placée après le v erbe.
Sophocl es ad summam senectutem trago edias f ec it (D e sen.,
22). - Romulus urb em cond'lclit (D e div ., I,30) . - Fortes for-
tuna juvat (cf. PLINE, Ep ., VI,16,11).
REM. Lo r squ' un e prnpos ition passe de l a Yoix acti\' c ù la voix p ass iYc,
le co mpl éme nt d'obj et direc t devient s uj e t, autrem e nt dit le m ot qui é ta it
à l' acc usa tif d'objet dir ect se met a u n o min a tif .
A di s omnia fa c /a sunl (D e n. d., 1,2). - Deo rnm prouidcnlia mundu s
admi11islral11 r (D e div., 1,117) .

1. A u s uj e t d e l 'emp l o i cl e l 'acc u sa tif p o ur désigner le sujet de l'infinitif, voyez § 470.

97
§§ 215-217 L'EMPLOI DES CAS

§ 215. Tempus me deficit. - Certains verbes latins sont, selon


leur sens, tant ô t tran sitifs directs, tantôt intransitifs (cf. § 247)
leur correspondant franç ais est souvent cle nature différente.
1. De/icere a) « fair e d éfa ut ù, m a nqu er it ». T cmp11 s Le de /ï cercl (Pro
H. Am., 89). - Ho s tes r es fnunentaria <lcficere cocpit (R. G., II ,10,4 ) .
b) « se détacher d e» . /Jc llou6. c i ab /-Ia c c/11is <icj'ccc l'llnl W . G .. II,14,3). -
Si a uirl11L c d cj'eceris , ... (De am ., 37).
2 . E //u ge re, a) « éc happ er ù, év iter ». illorlc 111 c/fu[J ere n e1n o pul es l
(Phil ., 8,29). - N ihil le c ff11[Ji c l (De o r., II ,147).
b) «s'échapp e r , s'enfuir ». D e manlb11 s u cs lris cj'f11uit (Pro R. A111., 34 ) .
- E proclio effu geranl (Phil., 2, 71) .
REM. Au passif, ces verbes se co n s trui se nt pers onnellement : Mulier
ralionc d e/'i cll11r (Pro Cl., 184), la rai so n fait d é faut à ce tte femme. --
C11m aquillf er a uirlbu s d e/Ï ccrclur, ... (B. c., III ,G4,3 ) .

§ 216. Antonius supplicium minatur civibus. - La cons truction


des verbes gratulari, « féliciter », minari, « menacer », est toute
différente de celle de leur correspondant français :
Brutus Ciceroni rec uperalam lib ertatem est gratulatus (Phil.,
2,28) 1 . - A ntonius supplicium minalur opt'i_mis civ'lbus (Phil.,
3,18).
REJw. 1. M i11ari s ig nifie « menace r » a u sens propre du terme. Il a don c
toujours pour s uj e t un nom d e p ersonn e ou d e c hose p e r s onnifiée. Quand
« m e nacer » a un se n s figuré ( «ê tre s usp e ndu a u-dess us, ê tre imminent ») ,
il se r e nd par immi11ere, impe11dere ou i11stare.
Mors coti di e immlnel (Tusc., I ,91). - Gladi11 s imp e nde bal Damoclis
ce ruiclbus (Tu sc., V,G2). _:_ Bellum inslal Ull ., XIV, 9,3 ) .
HEM. 2. Pugnare, « co mbattre», e t ses synonymes (d ece rlarc , e tc .) se co n-
struise nt avec l'abl a tif accompagné d'un e prépo sition , qui es t ordinairement
Cllnt (c f. § 273),

Gum hosle in acie saepe pugnauil (Pro Ba lb ., 22). - ... n e cives


c11m ciuïbus armis dcc erlarenl (B. c., III,19 ,2). - Caesar b e /111111 c11m
Germanis gerere c onsliluil (B. G., IV,G ,5 ).

§ 217. Filii mortem doluit. - Beaucoup de verbes de sentiment,


qu'on ne considère habituellement pas comme transitifs directs,
prennent volontiers à l'accusatif le complément qui exprime l'objet
du sentiment. Tels sont :
dolere, maerere, lug er e, fl ere et s'affli ge r de, ê tre en deuil à ca u se de,
deflere regis morl em , pleure r la mort du roi ;
gemere, queri, d e plorare, lam enlari , gé mir s ur, se plaindre de , se ]am e n-

1. Avec gratulari, on trou ve plus so uv ent l'ablatif cle la chos e accompagné cl ' un e
préposition (cle, -i?1, iJro).

98
ACCU SATIF DE L'OBJET DIRECT §§ 217-2 18

mise rari calamilal e111 re i pu/Jlicae , Le r au s uj e t du m alh eur d e l'E ta t ;


horre re , p e rhorr es cé re, re/ol'lnidor e a\'oir horr e ur d e, r ed o uter la c ruaut é
c rud c lilul c 111 l yrn1111i , du tyran ;
i11dig11ari re111 , s' indi g ner d ' un e c hose;
rid e r c (derid c re, irrid ere ) s lu// os , rire o u se m o qu e r d es so ls;
111irari, od111iral'i fortilw/in e.fll , s'é to nn e r d e , admire i· le courage;
d espe rare sa lut e 111 (co mm e s p c rorc d éses pére r du salut.
salut c 111) ,
Nemo umquam un'ici filii morlem magis doluit (Phil ., 9,12).
- Quis bonus non luget morlcm Tr eboni ? (Phil. , 12,25) . -
Mil'il es suum fatum qu erebanlur (B. G., 1,39,4).
REM . \:' es t a\'ec l' a IJ 1 a t i r, so uv e nt précé d é par d e, qu e la plupart de
ces \' e rhcs se co n s trui se nt le plu s fr équ c m,ment (cf. § 269,2) .
Despe rare adm e t so uv e nt le d a tif qu a nd so n co mpl é m e nt r c1wo ie a u suj e t
d es p e rarc s i/Ji (Pro Mur., 45), sui s Un se n ., 34 ) , re /Jus suis (Pis ., 89 ) .

§ 218. Circum.ire hostiurn castra. - Bea uco up de verbes de mou-


vement, normalement intransitifs, pe uv e nt se co nstruire comme des
verb es tran sitifs direc ts lor squ 'on le ur adjoint un préverbe. T els
so nt
1. la plupart des ve rb es compos és d e circum, p er , praeter, trans
c ir c wnire ho slium cas tra (B . G., III ,25,2 ) , fa ire le to ur du camp e nn e mi
(= ir e cir c um lwsti11111 cuslm) , 0 11 c irc uler dan s le ca mp ;
p e ragrare rlcyyplum (Tu se .. \ ',97) , p a r co urir l'Egy pt e ;
prae l c rire /wrlos (De fin ., \')), passer d e va nt le s jardin s;
lrans ce ndé re A lp e s (Cal ., 4,G) , rranehi1· les Alpes ;
lransir e Rh cnum (B.(;., VI,35,Ci), passe r le Rhin .

2. plusie urs verbes composés d 'aut res préverbes, le plus so uv ent


quand ils ont un sens figuré :
adirl' p e ri c i'ilum (Pro R. Am. , 110) , affronter le d a nge r , s'ex po ser :rn ...
inir c <1011111111 ali c uju s (/'ru D ej., 8) , e ntrer c h e z quelqu'un ;
in ire viam (Pro Mur., 2 ()) , s'e n.gage r dans un e voi e
"> co nsilium (B. G .. IV,5 ,:~ ). pre ndre un e déc is ion
» proc lium W c of/., T)7), e nga ge r un co mb a t ;
» magi sll'alum (Phil ., :1,2), e nt1'er en c h a r ge ;
obire regio n e m (D e fin ., V,87), \'isiter un e contrée;
» n egotium (Pomp., :34 ), s'acquitter d'un e affaire ;
» morl em (Phil ., 9,2), aller au d e vant de la mort
s11bire /ec lum (B. G., l ,3G,7) , e ntre r so us un toit ;
» injuri am (D e prou., 41) , subir l' injustice.

99
§§ 219-220 L'EMPLOI DES CAS

§ 219 . 1. Me j uvat. - Le nom de la p ersonn e se m et à l' accusa-


tif av ec les verbes i m p e r s o n n e l s :
j uval (me, te, eum, etc.) , il (me, te, lui) fait plaisir ;
decet, dedecet, il convient, il n e convient pas ;
fa/lit, fugit, praeterit, il échapp e (est ignoré).
T e hilari anfmo esse valde m e juvat (Q. Fr. , II,12,1). - Ora-
torem irasci minfme decet (Tu sc., IV,55 ) . - N isi m e fallil
(Pro S est., 106) . - T e non praeterit quam sil diffidl e ... (Fam.,
I,8,2) .
2. E orrun nos m iseret. - Av ec les verb es i m p e r s o n n e 1 s
paenltet, piget, pudet, taedet et miseret (v . § 369,2) , on met à
l'accusatif le nom de la personne qu e saisit le r epentir, le chagrin,
la honte, le dégoût ou la pitié.
L'obj et (ch ose ou p ersonn e) du r epentir, du c h ag rin , . .. s e m e t au gé nitif
(gé nitif obje c tif ou de r el a tion, v . § 241,2) ou s 'exprim e par un infinitif,
un pronom neutre au n o min a tif, un e propo sition tout en li èr e.
Eos peccatorum suorum paenltet (D e · div ., I,63) , le r epentir
s'empare d'eu x à propos de leurs fautes; de là, ils se r epent ent
de leurs faut es. - Me piget stultitiae m eae (De dom. , 29), je
suis chagrin é de ma sottise . - Si talium civium vos laedet,
ostendlte (Pro Fl. , 105), si vous êtes dégoûtés de tels citoyens,
montrez-le. - Eorum nos miseret (Pro Mil., 92) , nous avons
pitié d' eux.

b) Objet direct inter n e 1

§ 2 20. Vitam. tutiorem vivere. - Un verb e, m êm e intransitif,


peut avoir pour complément à l'accusatif un nom de même racine
ou de sens analogue, accompagn é d'un déterminant (adjectif, par-
ticipe, nom au génitif) 2 •
Le déterminant est nécessaire chaque fois que le nom ne précise
pas, à lui seul, le sens du verbe. Comparez : « combattre le bon
combat», - «jouer gros jeu».
Tutiorem vitam vivere (Verr., II,118). - Longam ire viam
(VrnG., En., IV,467-468).
N.B. Facinus lacere (SALL., Cal., 7,6 et 11,4) ; {acinus exprime ici , à lui

1. Certains préfèrent parler ièi d'accusatif de qualification.


2. Da ns la pros e classiqu e, cette con s truction est rarem ent tra nsposé e a u passif.

100
ACCUSATIF DE L'OBJET DIRECT §§ 220-221

se ul, une précisio n . - Sanguinem si/ire (Phil., 5,20) = sanguinis sitim silire,
avoir so if de sang.

c) Double accusatif!

§ 221. Litmras te cloceam ? - Parmi les verbes dont le complé-


ment d' objet direct es t indifféremment un nom de chose ou un nom
de personne, il en es t qui peuvent se construire avec deux accusa·
tifs ; ainsi, on peut dire non seul ement litteras doc eo et te doceo,
mais a ussi litteras te doc eo (cf. Pis., 73), je t'instruis en enseign a nt
les lettres. Tels sont :
1. docere, « enseigner, instruire», e t (parfois) celare, « cacher».
Ea quae scimus alios docer e possumus (D e n. d. , II,148). -
M orlem regis omnes celavit (T.-L., XL,56,11).
REM. 1. Quand do cere sig nifi e « informer de» , le nom de la chose se
m e t h a bitu ell e m ent à l' a b 1 a t i f avec d e.
De his rebu s Caesarem doc en/2 (B. c., 1,3,G).
REM. 2. Au p ass if, 1locere go uvern e l'ablatif seu l ; mai s le plus souvent,
il est remplacé par tliscere.
Graec is lillëris doc/us (Br. , 1G9). - Lillifras Graecas senex di di ci
(De sen ., 26).
L' accusatif de la perso nn e et l'ablatif (avec de) de la chose es t la co n-
s trnction habituelle de celar e.
De insidiis ce/are te noluit (Pro Dej., 18), il n' a pas voulu te tenir
dans l'ignorance au sujet des embûch es. - Non est de illo ueneno
ce la/a mater (Pro CI., 189), la mère n'a pas é té tenue dans l'ig norance
au suj e t de ce poison. A propo s de id (hoc , illud, .. . ) te ce la , voyez
§ 223.

2. les verbes qui signifient « d emander (pour avoir) » : poscere


(r eposcere ) et flagitare.
Verres Milesios navem poposcit (Verr., 1,86) . - Caesar Hae -
duos frum entum f lagitabat (B. G., 1,16,1).
RE M . Avec posce re (reposcifre) e t s urtout' avec fla gitare on dit aussi :
a/iquid ab aliquo , construction qui est h abi tu ell e avec postulttre.
il! ercedem f /a gi/al ab iis (Tusc., 1,34). - Omnes a n o bis di/igenliam
postiilanl (Q . Fr ., 1,1,41).

3. les verbes qui signifient « demand er (pour savoir), inter-


roger » : rogare, interrogare. Ces verbes ne se construisent toutefois
1. Le doubl e acc usat if cons titué pa r un complément d 'objet direct et so n attribut,
a été étuclié clan s le chapitre traitant de l' accord (v. § 203,2).
2. Cf. la co nstruction avec l'ex press ion sy nonyme al.iqnem cert iorem fa ce re : La-
l> ie1111>n de rebns g estis certiorem facinnt (B . G., V ,37,7) .

101
§§ 221-222 L'EMPLOI DES CAS

avec deux accusatifs que si la chose es t désign ée par un pronom


neutre (v. § 223).
Autrement, l'accusatif de la chose es t remplacé par l'ablatif
avec de ou par une interrogation indirecte.
Quid m e istud rogas ? (D e fin., V,83). - Visne ego te isdem
de rebus interrogem ? (Part. or., 2) . - Clodius interrogabat
suas quis esset qui plebem fam e n ecaret (Q . Fr., II,3,2).
REM. L a loc ution offi ciell e alfquem senl en liam rogare Uul errogare) fait
exce ption .
Racilius d e privalis m e primwn sentenliam rogavit (Q . Fr. , II ,1,3 ). -
Rogalus sum senlenliam (D e dom., Hi).

4. les verbes qui signifient « prier » : orare et rogare. Ces verbes


n e se construisent tout efois avec deux accusatifs que si la chose
es t désign ée p ar un pronom neutre (v. § 223) .
Autrement, l'accusa tif de la chose es t remplacé par un e propo-
sition introduite par ut ou n e.
Hoc te ueh em enter rogo (Fam ., XIII,43,2). - Faciam illud
quod rogatus sum (Fam. , IX,6,6 ) . - Boni uiri m e, ut id n e fa -
cerem, rogabant (Pro Pl., 91).
REM. Constructions div e r ses d 'autres ve rb es s ig nifiant « demander ».
Petere, « chercher à a tteindre, à obte nir, demander ».
Albucius ulllmas lfodriani maris oms pelivil (Pi s., 92), il gag na ... -
Pra eturam peliil (V en -. pr., 23 ), il bri gua la préture. - Pacem ab
Romanis peti erunl (B. G., II ,13,3 ), il s demandèrent . . . (v . § 285,1 ).
Quaerere, « c h erch er ù o bte nir, che r c h e r ù savoi r , d ema nd e r ».
Quaerebanl remedium (V en'., III,129), allqu em du cem (Pr o Lig., 3).
- Gum ab his quaerërcl q1wc civilales in annis csse nl, ... (B. G., II ,4,1) .
- Quaeril ex ii s quoi quisquc 11a11las J111b11 ëril (Ve n-., V, 102).
Precari, « prier, s uppli er, d e m a nd e r ».
A diis bona precanwr (D e 11 . d ., III ,84 ). - S i 11mquar11 vobis nwla
prccarer ... (Pis., 4 3). - De os immorlales precaballir (Pro Bulb., 55).

§ 222. Caesar /lumen exerc'itum trmluxit. - Cert ains verbes


transitifs direc ts, composés d'un préverbe (lrans, e tc.) , admettent
à l'accusa tif, en plus de leur complément d'obj et, un nom de lieu
qui dépend, en fait, de l'id ée ex primée par le préverbe.
Caesar f lum en Axonam (l'Aisn e) e.1:e rdtum tradu cer e malll-
rauit (B. G., II,5,4). - Caesar exerdlum Rhenum transpor-
ta vit (B . G., IV,16,6). - Caesar Germanos {lum en traj"f.cit (B . c.,
I,83,5).
REM. 1. Le préverbe es t p ;) rfoi s répété a vec la valeur d ' une pré positi on ;
c'es t notamm e nt le cas lorsqu 'il y a d e ux compléments d e li e u.

102
ACCUSATIF DE RELATION, ETC. §§ 222-224

... n e mullitud"inem homïnum lrans R henum in Ga Iliam lradu cërel


(B. G., 1,35, 3) .
REM. 2. Au p a s s i f , le nom de lieu se mainti ent à l' acc usa tif.
... n e major nmlliludo Germarwrum Rhenum lradu calur (B. G., 1,
31,16) .
R EM. 3. Tra )icëre et tran smiuëre s'emploi ent auss i dan s le se ns d e lran sire
(v. § 218,1) , trave r ser.
Quinctius mare lraje cil (T.-L., XXXIII, 31,9). - Exe rcllus ues lri mare
rwm quam lra nsmiserunl (Pomp., 32) .

2. ACCUSATIF DE RELATION

§ 223. lcl dubito. - L'accusa ti f de r ela tion ex prime un e idée


q ue le fra n çais rend p a r un e des locutions « p ar rappor t à, q uan t
ù , pour ce q ui est de ».
Ce t accusatif, si fr équent en grec, ne se trou ve guère en la tin
q uc da ns les pronoms (ou a dj ec tifs ) neutres.
Id dublto (De off., I,161 ) , quant à cela, je doute ou j 'en
do ute. - Hoc laetor (F am ., XIII,28,2 ) , j e m e réjouis de ceci.
T e illud celo, oro, interrogo, admon eo, etc. (cf. §§ 221 et 241,1,
r. 3) . - Ulrum que assentior (D e or., II,227 ) , j e suis d'accord
sur l' un et l'autre point. - Voi r aussi § 270, r em.

3. ACCUSATIF ADVERBIAL

§ 224. Maximam. partem. - Certains accusa tifs, qui ex priment


en somme un e r elation ou un e qu a lifi ~a tion, s'emploient souvent
avec la v aleur de simples adverb es.
Tels sont : m agnam partem , en grand e p artie ; max l.mam par-
Lem , p our l a plus gr ande p artie ; multum, bea ucoup ; id Lemporis,
ù ce moment-là ; id aetatis, à (de) ce t âge ; quid ? en quoi ? pour-
quoi ? (cf. §§ 137 e t 292 ) .
S uebi non multum frum ento, sed ma:dmam parlem !acte
atqu e pecore uiuunt (B . G. , IV,1,8 ) , les Suèves n e se n ourris-
se nt p as bea ucoup de blé ; ils vivent principalem ent de la it e t
de béta il. - Academia ab omni turba id temporis uacua eral
(D e fin. , V,1). - N abis qui id aetalis sumus, ... (D e rep., III,41) .

103
§§ 225-226 L'EMPLOI DES CAS

4.. ACCUSATIF EXCLAMATIF

§ 225. Me miserum ! - D ans les exclamations ex primant l'éton-


nement ou la doul eur, on emploie gén éral cn:ient (cf. § 211,1 ) l'ac-
cusatif précéd é ou non d'un e interjection (o, h eu, pro).
Heu m e miserum ! (Phil., 7,14), malheureu x que j e suis ! -
0 f allacem homznum spem ! (D e or., III,7). - Pro deorum (i-
dem atqu e homfnum ! (D e am., 52) , j'en atteste les dieu x et
les hommes ou j 'en appelle à l'assistance des di e u x et des
hommes.
REM . Les invo ca tions e t les apostrophes se m e tt e nt au v o c a t i f (v. ~
212).

5. ACCUSATIF D'EXTENSION

a) Accusatif d'étendue

§ 226. Milia passuum procedit. - L'accusatif d'étendu e (ou d'ex-


tension dans l'espace) s'emploie pour ex primer :
1. les dimensions d'un obj et. Il r épond à l'une des questions
suivantes : «combien lon g (fongu s) ? combien large (latus) ? com-
bien profond (altus) ? »
Milltes aggerem latum pedes CCCXXX, altum pecles LXXX
exstruxerunt (B. G., VII,24,1), l es soldats construisirent une
terra sse lai'ge de 330 pieds et haute de 80.
REM. Au li e u de fongus, lotu s, a/lus , on trouv e parfois in /011gil11dl11 em
e tc . aYec un acc usa tif co mpl é m e nt d'un ve rb e le i que paler e ou bi e n encore
un gé nitif desc riptif (v. § 238 ).
Fin es H elv eliomm in longilud'i11 em milia passm1m CCX L , in lnli-
ludln em CLXXX palebanl (B. G., 1,2,5).

2. l'espace parcouru, avec d es verbes de mouven1ent.


Eo di e Caesar milia passmzm XX procedit (B. G., V,47,1 ),
ce jour-là, César avance d e vingt mille pas.
3. la distance à la qu elle on se trouve.
Milia passuum tria ab eorum castris castra ponit (B. G., 1,
22,5). - Rellquae legion es magnum spatium aberant (B. G.,
II,17,2).

104
ACCUSATIF D'EXTENSION §§ 226-227

REM. Pour exprimer cette notion, on emploie aussi parfois l' ab 1 a t i f


(v. § 272,2).

§ 227. A l'accusatif d'extension dans l'espace se rattache l'ac-


cusatif marquant le terme d'un mouvement. Il répond à la question
quo ? vers où ?

1. Misit in Siciliam litteras. - Cet accusatif est habituellement


précédé de in (vers, dans, sur).
Misit in Siciliam litteras (Verr., III,167). - Torquatus in me
irruit (Pro Su l! ., 40) .
- REM. 1. Les verbes qui signifient «arriver, réunir, se rénni1· » sont consi-
dérés comme des verbes de mouvement. Leur complémen t répond donc à
la qu estion -quo ?
/H porlllln salvi pervenerunl (De n. d., 111,89). - ln cum locwn co-
pine conveneranl (B. G., V,11,8). - Se in si /va s abdidenrnl (B. G., V,9,
4) ; mais in si/vi s abdlli lal eban l (B . G., II,19,6).
REM.2. C'est la préposition acl qu'on emploie pour indiquer le voi s ina~e
d'un lieu ou d'une personne.
Agamemno maximas copias duxil ad Trojam (1'usc., 1,98). - Fil ad
domum ejus concursus (Ven·., V,93). - Ad Alllii5clwm regem missus
est (Phil., 8,23).

2. Delphos aclvenit. - Cet accusatif s'est maintenu sans prépo·


sition :

a) dans l es noms propres de villes et de petites îles, dans clomus,


f., « la maison », et rus, ruris, n., « la campagne », lorsqu'il ne
s'agit pas du voisinage (v. n° 1,r.2) et lorsqu'il n'y a pas d'autre
déterminant qu'un adjec tif possessif, un nom apposé ou un génitif
de nom propre.
Apollo e:i: Hyperboreis Delphos aduenit (De n. d., III,57). -
R egii.lus rediit Carthagfoem (De off., III,99). - Belgae consti-
luerunt optlmum esse domum suam quemque reuerti (B. G.,
II,10,4). - Pomponii domum acluen'it (De off., III,112). Mais :
remigrare (revenir habiter) in domum ueterem e noua (Ac.,
I,13).
b) au supin en -um (= ace. de noms verbaux en -us, v. § 485).
Mitt it rogatum vas a pulcherrlma (Verr., IV,63). - Dwn-
norix sororem et propinquas suas nuplum in alias ciuitates
collo cauit (B. G., I,18,7).

105
§§ 228-229 L'EMPLOI DES CAS

b) Accusatif de durée

§ 228. Decem annos Troja oppugnata est. - L'accusatif de durée


(ou d'ex tension dans le temps) s'emploie pour exp rimer :
1. combien de temps dure un e ac tion ou un éta t (question quam-
diu ?) . En p ar eil cas, on trouve a ussi la: préposition p e r (v. §
2:29,16).
Decem armas Troja oppugnata est (T.-L., V,4,11) , Troie fut
assiégée pendant dix ans. - Caesar totam hiem em ad exer-
dtum manere dec rcuit (B. G., V,53,3).
2 . depuis combien de temps dure un e ac tion ou un é ta t (avec
emploi de l'adj ec tif numéral or di n al).
Mithridates anrwm jam tertium et uices'imum regnat (Pomp .,
7), Mithridate règne de puis 22 a ns (= es t clans la 23me année
de son r ègne ). N.B. L'adjonction d e jam es t alors d e règle.
3. depuis combien de temps un événeme nt s'est produit (a vec em-
ploi de l'adverb e ab hi n c , « à compter de maintenant», e t de
l' adj ectif numéral car clin a 1) .
Cicéron dit , en comptant à partir de son temps : Demosthe-
n es ab hi ne an nos prope trecentos fuit (D e div., II,118) , Dé-
mos th ène vécut il y a environ 300 ans.
R EM . Viginli annos nalu s (c f. longus, lalu s, altus, § 226, 1) , âgé de 20 ans. -
Viceslmum (a elalis) annwn ago, je sui s dans ma vin gti è me année. - Calo
cmnos quinqu e el ocloginla nalus e:rcessil e uila (Br ., 80). - Quarlum ago
anrwm el oc l oges imum (D e sen., 32).

6. PRÉPOSITIONS RÉGISSANT L'ACCUSATIF 1

§ 229. Prépositions régissant toujours l'accusatif :


1. ad :
« \·e rs» (avec mouv.) : ad 11rb em uenire O' err., II ,167), - ad arma confugifre
(Verr ., 1,78) ;
« jusqu' à » : ad summam seneclulem (D e sen., 22), - usque ad ultimas
/erra s (V err. , IV,64) , - omnes ad unum (D e am., 86), tous jusqu'au
dernier ;

1. Au s uj et de l'or ig in e et de la va le ur des p répos itions, voyez § 315.

106
PRÉPOSITIONS RÉGISSANT L'ACCUSATIF § 229

« près de, auprès de» (avec ou sans mouv.) : ad exerc'flwn manere (B. G.,
V,53,3), - ad Nolam proelium (Br., 12), - ad (devant) popil/um
dicere (Br., 80) ;
« vers, environ» : annos ad quinquaginla nalus (Pro Cl., 110), - ad ves-
peram (Cal., 2,6) ;
« juste à» : ad diem (B. G,, 11,5,1), au jour fixé, - ad lempus (Ven'. , I,141),
au moment opportun ;
« pour, en vue de » : non ad eam rem , sed ul ... (Pro Tull., 49), - di/'{i-
cullas ad capiendum consilium (B . G., VII ,27,1).
:;!. adversus (-sum) :
« en face de, vis-à-vis de » : adversus montes consislil hoslis (T .- L., VII,
14,9) ;
« envers, contre» (sens fav. ou défav.) : copias adver.rns hosles ducere
(B. G., IV,14,2), - pie/as est juslilia adversum deos (De n. d., I,116).
3. ante :
« devant »1 : ante oppidum considifre (B. G., VII,79,4), - ante ociilos ponere
(D e or., I,192) ;
« ava nt » (cf. § 272,1) : ante horam terliam (Verr., II,92), - an le Romam
condïlam (Tusc., I,3).
4. apud (ord. avec un nom de personne) :
« auprès de » (sans mouv.) : apud {luvium nascunlur (Tusc., I,94) ;
« dans, chez » (sans mouv.) : apud Plalonem, Socrii.les .. . (Br ., 292) , - np1ul
Pompei1:m cenavi (Fam., I,2,3), - • causam apud (devant) judïcem
defendere (Pro Cl., 74).
5. circa et circum (circïler) :
« autour de » : circa montem (B. c., III,31,1), - terra circum axem se con-
vertit (Ac., II,123) ;
« aux environs de » : circum Hercyniam silum:; (B. G., VI,24,2), - circa
eandem horam (T.-L., XLII,57,10), - c.ircïler meridiem (B. G., 1,50,2).
6. cis et citra :
« en deçà de » : cis Rhenum disposïlis praesidiis (B. G., IV,4,3), - Germani
qui sunt cilra Rhenum (B. G., VI,32,1).
7. contra :
« en face de » : regiones (Bri/.anniae) quae sunl contra Galliam (B. G., IV,
20,3) ;
« contre » : contra popü/um Romanum conjurare (B. G., II,3,2), - res quae
sunl contra naluram (De fin., III, 18).
8. erga :
«e nvers » (sens fav.) : erga deos pielas (De dom., 107).
9. extra :
« en dehors de » : extra fin es egredi (Pro Qu ., 35), - extra culpam esse
(Vel'I'., V,134).

1. Ante indique généralement qu'on tait !ace à un objet; pro (§ 285,7), qu'on lui
tourne le dos.

107
§ 229 L'EMPLOI DES CAS

10. in/rn :
« au-dessous de » : sunl 111ag11ilucfin e pcmlo infra elephanlos (8. G., VI, 28,J),
- Homems non infm Lycurgum fuit (Br., 40).
11. inter :
«e ntre, parmi» : mans Jura est inter Seqiwnos el Helu elios (B . G., 1,2,3), -
colloqu'imur inter nos (De or., I,32), - isla inter Gmecos dicunl11l'
(De or., I,45), - inter Lol a11nos (Pomp., 68), en l'espace de ...
12. intra :
« en dedans de, e n deçà de, en moins de» : inlra situas aciem co11sliluifrw1l
(B. G., 11,19,6), - inlra annum vices'imum (B . G., Vl,21,5).
13. juxta :
« tout près de » : juxla 111111·11111 (8. c., 1,16,4).
14. ob :
« devant, en face de » : Sophocles ob ocillos (meos) versabalur (D e fin ., V,3) ;
« à cause de » : ob emn rem (D e {al ., 23) ou quam ob rem (Cal ., 3,23), -
ob edm ccwsam (B. G., V,33,2).
15. penes :
« entre les mains de, en poss ess ion de » ei, penes quem est poleslas (Fam.,
IV,7,3).
16. per :
« à trave rs, durant » : per forum (11ll ., XIV,16,2), - per Se qua nos (B. G.,
I,6,1), - per decem di es (Cal., 3,20) ;
« par le moye n ou l'intermédiaire de : per lillifras (Fam., 11,6,2), - per uim
(Ven'., IV,147), - r e cogn'ila per exploralores (B. G., V,49,1), - per sese
(Pro Sul/., 67) , par ses propres moyens, - amicilia per se el propler
se ex pelila (De am., 80) ;
« à ca use de », « par suite de » (surtout avec licel ou passe) : per aelalem
non poluisli (Fam., XII,2:~,3) ;
« avec » (manière) : ad islos honores p er neglegentiam pervenislis (Verr.,
V, 181).
« au nom de » : per deos (De off., II,5).
17. post :
« denière, après» : posl fonl em (Verr., V,80) ; - posl diem l ertium (Ali.,
III, 7 ,1 ) , - posl urbem cond'ilam (Cal., 4,14), - post lwm'in es na los
(Pro Mil., 69), depuis qu'il y a des hommes.

18. praeter :
« le lon g de, à côté de, devant » : f luvius Euro las, qui praeler Lacedae-
m6nem {luit (De inv., 11,96), - praete1· ocillos Lo/li omnia ferebanl
(Verr., III,62) ;
« au-delà de, au-dessus de, contrairement à» : haec praeler spem accidemnl
(B. c., III,70,1), - praeler ceteros excellunt (De or., 11,217), - praeler
nalumm (Phil., 1,'10) ;
« en dehors de, excepté» : quibus pr.a eter le mederi nemo polesl (Pro Marc.,
24), - de Antonio nilzil dico prneier imum (Pro Sesl., 8).
19. prope . :
« près de » : caslris prope oppidum pos'ilis (B. G., VII,36,2).

108
PRÉPOSITIONS RÉGISSANT L'ACCUSATIF §§ 229-230

REM. On construit également avec l'accusa tif, quand ils ont la valeur
d'une préposition, le comparatif propius et le superlatif proxlm e, ain si
que, par analogie, les adjectifs correspondants (propior, proxlnws) :
exe rcflum lwbere quam proxlme hoslem (Alt., Vl,5,3), - qu i prox lmi
Rh en!lm inciHunt (B . G., 1,54,1).
l\Iais propius e t pro x lme peuvent a ussi, comme propinquus, être
suiYis du datif : quam proxlme poles l hostium caslris (B . c., 1,72,5).
Au li eu de prope Siciliam, on dit aussi prop e a Sicilia (V en·. , V,6) ;
d'où prop e .abesse ab (D e se n., 77), ê tre à un e p etite distance de. Dans
ces locutions prop e a conservé sa valeur adverbiale.
20. propter :
« près de » : propler Plalonis staluam considere (Br., 24)
« à ca use de » (v. § 268,r.2) : propl er m elum (Par.ad., 34 ).
21. secu11clum :
« le lon g de » : it er secundum mare fac ifre (Alt. , XVl,8,2) ;
« imm éd iate m ent ap rès » (temps ou ran g) : secundum quietem (D e div ., II,
126) ; - sec undu111 l e nilzil es t mihi amicius solitudïne (A il., XII, 15)
« d'après, conformément à» : sectwdum naturam uiuifr e (D e fin., IV,14).
22 . supra :
« au-dessus de » : supra lurza111 sunt aeterna omnia (De r ep., Vl,17), - n e
su/or supra cr epïdam (cf. PLINE, li. N., XXXV,85), - supra h omïnis
forluna111 (D e /eg., II,4 1).
23. trcm s (sens propre) e t ultra (se ns propr e ou fi g uré) :
« au-delà de » : Ger111ani lran s Rh enum in ci'i lunl (B. G., I,28,4 ) , - l1lullilll -
d ï n em lwm!num lrans Rh enum lradu cifre (B. G., 1,35,3), - paulo u/lm
eu111 locum (B . c., III,66,4).

§ 230. Les prépositions suivantes r égissent tantôt l'accusatif, tan -


tôt l'a b 1 a tif (v. § 286), suivant le sens. C'est normal em ent
l'accu sa tif qu'on emploie .lorsqu'il s'agit d' ex primer le terme d'un
mouvement (v. § 227), au propre ou au figuré.
1. ;,. :
« ve rs, dan s, sw · » : Ca esa r in Haedu os pro/ï ciscïlur, . .. /eg ion es in hib erna
mi/lit (B . G., VII,90,1-3), - l1l111·u111 in altitudin e111 p edum se d ec im
p erdu c it (8 . G., 1,8,1 ) ;
« pour (temps), jusqu 'à » : in p erpetuum (Tusc., III, 59), pour toujours, -
in po slerum di e111 (D e off., III,58), ___: sermone111 in mu/lam n oc l em
produxïnws (De r ep ., Vl,10).
N". B. in di em uiuïmu s (Phil ., 2,87 ), nous viYons au jorn· le jour; - in
di es (jour par jour, de jour en jour) major W. G., V,58,1) ;
« en\'ers, co ntre » : am or in patriam (D e or., I,196) , - in m e ipsum p eccau i
(.-lll., III,1 5,4 ) .
2. sub :
« so us, au pied de» (avec mou\'.) : l eg ionïb11s sub jug11m mi ssis (D e off ..
III,109 , - sub p op1l/i Romani i111p erium cec iderunl (Pro Font ., 12) ;
« ver s, à l'approc he de » : sub noc l e111 (IJ. c., I,28,2 ), - s11b ues p ernm
(B. G., II,33, 1) .

109
Franç ois. Gramma ir e lati n e - 5
§§ 230-232 L'EMPLOI DES CAS

3. supe r
« sur, au-dessus de » (avec ou sans mouv.) : super tumi1/11m n oluil quicq11am
stalui ni si colum ellam (De /eg., 11,66).

D. Génitif

§ 231. Le gé nitif es t avant tout le ca s du n om qui e n d é te rmine un a utre


soit direc tement soit par l'interm édiaire d'un verb e ou d'un a dj ectif. On
p eut auss i dire que l e gé nitif indique essenti ell ement un r a p p o r t entre
d eux nom s.
La n a tpre de c e rapport est fort vari ée ; l e plu s souvent, il s' agit d'un e
a pp a rt e n a n ce à un e p ersonn e ou à une catégori e : gé nitifs possessif,
subj ec tif, partitif, et, d'un e mani èr e plus lointa ine, génitifs ex pli catif, descrip-
tif, de prix.
Le gé nitif obj ec tif ou de r elation n'es t au fond p as tell em ent différ ent des
autres ; il indiqu e la p er sonne ou le dom a in e qu' atteint l'a c tion ex prim ée
p a r un nom verbal.

I. GÉNITIF POSSESSIF

§ 232. Orationes Demosthenis. - L e génitif possessif désign e


la p er sonne ou la chose à laquelle app a rtient l'objet en visagé. Ce
génitif joue le rôle :
l. de complément déterminatif d 'un nom.
Oration es D emosthenis (Or., 111) . - H erculis templum
(Verr., IV,94). - Croesi pecuniae (D e fin ., IV,29). - Eburo-
num fin es (B. G., VI, 35,6) . - B elli difficultates (D e agr., II,
83).
REM.1. Certa in s liens d'appa rten an ce sont p a rfois exprim és, p eut-ê tre sou s
l'influence du gr ec, d'une m a nièr e plus ou moin s e lli p tique : Concurrerunl
ad Castoris (Pro Mil., 91) , ils ont couru a u templ e d e Cas tor. - Lute lia
Parisiorum (B. G., VI,3,4), la Lutèce (ville) des P a ri sien s. - Ca ec i/ia
Metelli (D e div., I,104), Caecilia (l a fill e) de Metellu s.
R EM. 2. Ce t emploi du gé nitif est con currencé p ar celui des a d j e c -
t i f s : senilis prudenlia (D e div., II,50), la sagesse d ' un vie ill a rd ; - Ho-
m ericus Ulixe s (D e leg., I ,2), !'Ulysse d'Hom ère ; - consulari s dignitas (in
se n ., 16) , la di gnit é de con sul ou la di gnité con sul ai r e1.
REM. 3. On évite d'emplo yer le gé nitif des prnnoms personn els pour ex-
primer l a posses sion (v. § 14 7) : Ille corp us suum (et non s ui) peri cülo
objec il (Pro Dej. , 14) .
1. cr. co11s 1ïlis clignltas (I n sen., 25), la di g nité du con s ul.

110
GÉNITIF POSSESSIF §§ 232-233

2. d e complément d' un adjectif exprimant l'appartenance ou une


notion qui en est proche. T els sont notamment les adjectifs proprius,
qui appartient en propre, sacer, consacré, communis, commun,
simllis, semblable, dissim[lis, diss emblable. Ces adjectifs se con-
struisent a ussi avec le . datif (v. § 245,2), mais l'emploi du géni-
tif es t à p e u près constant, ainsi d'ailleurs qu' avec .beaucoup d'au-
tres a dj ectifs, lorsqu'ils sont employés comme noms.
At id non proprium senectutis vitium est, sed commune
valetudfnis (D e sen ., 35) . - Ilia insu/a eorum deorum sacra
putatm· (V erl'., I,48). - ln Graecorum proverbio est « amico-
nzm esse communia omnia » (D e off., I,51). - Cyri et A lexan-
dri similis esse voluit (Br., 282). - lsti ab Ruila el Rulli simi-
llbus elec ti (D e agr., II,97).
REM . 1. On dit presque toujours ueri similis et m e i (lui, s11i, ... ) similis :
\'e ri similis narralio es l (D e or., II ,80). - - N emo la111 l11i si111ilis inu eniri
polesl (Cal., 1,5) .
REM. 2. Meus pro prius s ig nifi e « qui m'apparti e nt e n propr e ». Cul11a
m ea pro pria csl (Fam. , Xl\',::l,1), la faut e m ' es t personnell e.

3. Il lient li e u <l 'attribut avec esse, /ù~ ri, uideri, etc. (v. !i 20:1,1) .
On traduit alors csl (emplo yé impersonn elleme nt) par un e des
expressions suivantes : il est de, il apparti e nt à , c'es t le propre
(l 'affair e, l'haliitu<le, Je d e voir, ... ) d e.
Est adul escentis majores natu vereri (D e off., 1,122). - Cu-
jus vis homfnis est errare, nuNius nisi insipientis errore per-
seuerare (Phil., 12,5 ). - T empori cedere, id est n ecessitati
parere, semper sapientis est habltum (Fam., IV,9,2).
HEM . On pe ut dir e slulli ou sl11/ium (ou s lulliliu e ou s/11/lilia) esl di c er e ;
111ai s o n dit toujours sapicnlis (ou sapienliac ou sapie nli11) csl di cë re (c f. §
2:1 5,:2) el , e n 1·e v:1nchc, 111 e11J11 es/ (pas Jllci es t, v . ~ 14 7) .

§ 233. lnteres t omnium recte fac e re. - 1. Avec le verbe imper-


sonn el interest, « il est de l'intérê t de, il importe à »1, on m e t au
génitif le nom de la personne (ou de la chose personnifiée) à la-
qu elle il importe.
lnterest omnillm recte fac ere (D e fin., II,72), il importe à
tous d' agir avec droiture. - Hoc interest ùi publlcae (Phil.,
12,30), ceci est de l'intérêt de l' Etat.

1. Tn t er est s ignin e a ussi « il y a un e diffé ren ce ». Sa con s truction es t a lo rs t o ut


a utre : I nt e r h o m inem e t belu.a in hoc m axim e i ntér es t qitod ... (D e off., I ,11).

111
§§ 233-234 L'EMPLOI DES CAS

REM. 1. Au li e u du gé nitif d es pronoms p e r s onn els, on e mploi e l'a b 1 <l -


li f féminin sin g ulier 1 d es a dj ec tifs possess ifs : m ea, tua, sua, 11ostra, vestra :
m eti. inleres l , il m'importe ; 0111ni11m nosll'llm (v . § 147) inleres t, il nou s
importe à tous. - Ho c non m eti. so/11/ll, sed elialll l11ti. intercsl (Fr1111. , XII,
18,2 ). - Quod cos scire au/ noslrti. aul ipsorum inlër es l (Falll. , II,4 ,1) .
REM. 2. Le co mplém e nt indiquant la chose pour laquell e il import e es t
gé n é ralem e nt introduit par ad : Magni ad honorem no str11111 inlifres l
qua/Il prinwlll ad urb em m e uenire (Fa111. , XVI ,1,1) .
REM. 3. Ce qui importe (autre ment dit le s uj et log iqu e d e int ér cs l) n 'est
jamais ex prim é par un nom ; cela se r end JMI' :
a ) un pronom n e utre (hoc , il/ud, id , quod , quid) , é Ye ntu e ll e m e nl développé
p a r un e propo s ition introduit e par ut (v. § 441,r.) ou infinitive (v. § 474, r .2);
h) un e inte rrogation indirect e (v. § 460) ;
c ) un infinitif ou un e proposition infiniliY e (v. § 474,3).
lllud lll eti. magni intéresl, l e ut uideam (A.li. , XI,2 2,2) , c'est cela qui
m 'i mport e beaucoup , le Yoir. - Magni inl ére sl quos quisque mulial colidie
domi (Br. , 210), c'es t c ho se d e g r a nd e importanc e, les personnes qu e c ha-
cun e nt e nd quotidienn e m e nt à la m a ison . - Tua el m eti. maxim e inl éres l l e
ualer e (Fam. , XVI,4,4), ta santé (nou s) impo1·te au plus h a ut point, à loi ei
à moi .
RE!\I. 4. Pour m a rqu e r combien il import e (v . §§ 297 -298 ), on e mploi e
a) les gé nitifs d e prix : magni, parui, Lanli, quanti (v . § 23 9) ;
b) les ad Ye rb es : magnop ér e, maqis , maxim e, minim e ;
c) des accusatifs n e utr es : mullwn , plus, plurimum, pau/11m, minus , m1111 -
mum , lanlwn , quantum, nihil , non nihi/ (qu elqu e p e u), nihil non (tout à fa it),
aliquid .

2. Le verbe impersonn el rëf ert a le m êm e sens et les mêmes


constructions qu'interest, mais à l'époqu e classique (où son emploi
est au r este dev enu fort rare), il n'apparaît jamais avec le génitif
de la personne.
On trouve se ulement des propositions telles qu e quid rëf ert
utrum ... an ? (Phil., 2,29), qu'importe, que ... ou ? - nihil m ea
rëf ert (Pis., 39), il n e m ' importe en ri en.

2. GÉNITIF SUBJECTIF

§ 234. Caesiiris aclventus. - Le génitif subjectif, qui es t très


proche du génitif possessif, désign e la personne ou la chose qui
fait l'action exprimée. par un nom verbal. Si l'on change le nom

1. Pour compre ndre l'emploi de cet ablatif fém. s ing., il faut sa voir qu'à l 'ori gine,
c'était ri'fert qu'on e mployait dans .l'acception d e « il est d e l'intérêt d e, il importe » ;
or, la forme rëfert provient vraisemblablement de rë f e r t (d e là mea r ë f e rt, etc.).
Cette même construction a\'ec i11t ér es t semble être analogique.

112
GÉNITIF PARTITIF §§ 234-235

en ve rb e, le génitif devient un nominatif (Caesur adu enit) .


Quem timorem Caesaris adu entus sustu lit (B. G., VI,41,4) . -
Tanta uniuersa e Ga llia e cons en::;in f'uit (B. G., VII,76,2) . -
N ostronzm majorum inv enta no::;::;e d e be mus (D e or. , I,247 ) .
REM. On é vite d' e mploye r Je gé nitif d es pro nom s p erson n els p o ur ex-
prim e r un rappor t subje c tif (v . § 147) : wlucnlus m eus (D e <lunr., 75 ) e t n o n
adu enlus m ei .

3. GÉNITIF PARTITIF

§ 235. Magna pars ltaliae. - Mu ltum. tem.poris. --- Le gé nitif par-


titif indique le tout dont le mot rl é tcrmint' n e désign e qu'une parti e ' .
On l' em ploi e :
1. avec les noms qui ex prime nt un e quantit é, un e m es ure, un e
di Yi sion.
Magna 1wn Ilalia e (B. c., II,32,1) . - R el/qua purs nodis
(B . G., V,31,4). - Mi li a passuum Ill (Alt ., XVI,7,5 ) .
2. avec le n e utr e soit d es adjectifs d e quantit é emplo yés co mm e
noms, soit d es pronoms, employés a u nominatif ou ù l'acc usatif.
Multum tempo1ù (B. c., III,51,6) . - Tanlum ciuium (Cul.,
3,25). - A llquirl calamilllfü (B . G., V,29,1). - Nihi l n egnlii
(B. G., V,38,4).
~-B . On dit nihil :;o /idi <n e 11 . d ., l, 75 ) ou nihil so lli/11111 (Tim ., l:l) ;
m a is on n e peut dire qu e nihil lrnmile W c lin. , V,57), nihil 11/iutl (Pro !<.
Am., 8), nihil nwjus (Pro Liq. , 38). Cr. ~ 232,:~.rem.

3. avec des adverbes d e quantit é employés comme noms (v. §


297) ou ave c d es adverbes de lie u (v. :302,:~ ). s
Satis /rum enti (V err., III,4:n. -- Nimis insidiarum (Or., 170).
- Ublnam gentium su mus ? (Col. , 1,\1). - Qui ubicumqu e ler-
rarum .rnnt, ibi ... (Phil., 2,11 :~ ) .
4·. avec les compara tifs l'l les s up e rlatifs, avec les adj ectifs nu -
m é raux ainsi qu 'avec les pronoms inte rro ga tifs ou i nd é finis .
Omnium Ga llornm /orlisslmi sunt B elqa l' (B . G., I,1,3 ). -
Plerique Poenorum (Verr. , III,12) . - Quis m eorum amicorum "!
(D e dom., 85). - Quorum pmgredi lwsus f's l nemo (B. G., V,
43,G). - Eorum aMer ... alt er .. . (Tusc ., IV,5 ) .
1. Certain s préfèrent l es appellatio ns « gé niti f de quantit é » ou « gé nitif d' es pèce '"
en raison du fait qu'il s'agit de l' espèce dont t ell e quantité est env isagée.

113
§§ 235-236 L'EMPLOI DES CAS

REM. 1. Le gé nitif partitif de nos est nostrum , celui d e vos es t ves trum
(v. § 142,1). On n'emploie noslri e l v es lri qu e pour d és ig n er un tout in -
di\'i s ibl e.
Quis no slrw11 Lam impüd cns es l ? (De or., 1,101). - Quis ues lr11111
ho c ignorai? (De agr., 11,4 1). - Nos ll'i m elior pars r111'fm11s es t (SÉN.,
Q. N., 1, préf ., 14).
R EM . 2. Quand il accompagne un 110111, l'adj ec tif-p ro nom u te r (11lerq11c,
etc. ) s'e mpl o ie gé n éral em e nt avec sa va leur d 'adj ec tif.
Ul erq11 e d 11.1; (Prn Marc., 24 ) , mai s ul e rqu e noslrum (D e am., 1 G).
REM. 3. Au li e u du gé nitif partitif, on emploie volontiers :
a) ex ou d e et l'ablatif', notamm e nt ave c unu s : Un11 s e 111111Lis ('l'u se.,
1,17). - Unus d e mu/lis (D e oj'f. , 1,109). - D e /ega lis 11nus (V e l'I'. , IV,18).
b) in 1 .e r c l l'ac.:c.: usa til', après un sup e rlatif ou un mol de valeur analogue :
Hon es liss'fnws int er suas n11111 e ralur (Pro R. Am., lG) .

§ 236. Med icin ae egmnus. - R ationis ex pertes. - On peut éga-


lement appeler « partitif » le génitif qui est employé comme r égime
des verbes et des adjectifs s uiv an ts :
1. les verbes qui marquent l'abondance, la privation ou encore
la domination. A l' époque classique, il n 'y a toutefoi s plus que des
s urvivances de cet emploi, notamment avec ege re, indigere, « avoir
besoin », et, moins souvent, avec complere, implere, « r en1plir », et
poliri1, « s'emparer» ; c'est l'a b 1 a tif qui es t devenu le cas ha-
bitu el (v. §§ 258 e t 266,l et 4).
Grau'i.Las morbi facil ut m edicina e egeamus (Fam ., IX,3,2). -
Virlus plur'f.mae exe rcilalionis ind'f.gel (D e fin., III,50) . - Piso
mullas cadi.ces impie vil earnm rerum (V erl'., I, 119). - Tatius
Galliae sese poliri passe sperant (B. G., I,3,8).
2. les adjectifs de sens analogue : partlce ps, « qui participe »,
impotens, « qui n 'est pas maître» ; - gén ér a lem ent aussi (en
concurrence avec l'a b 1 a tif, v. §§ 259 et 266,1) inops, « dépour-
vu », campos, « qui es t maître », e.1:pers, « qui n e participe pas »,
plenus et re/ el'lus, « plein » ; - enfin parfois (l' ab 1 a tif est
ici plus fréquent , v. § 259) inanis e t uac uus, «vi de».
Millles praeda e uolwzl esse parlicf.pes (B. c., III,82,1).
Vila sine amicis insicliarum et m elus plena est (D e fin., I,66) . -
Tyranni .rnnt inop es amicorum (D e am., 53). - Ferae sw1l
ralionis el oralionis exp ertes (D e off., I,50).

1. C'est s urtout l'ex press ion f}otiri r erum, «s'emparer clu po u vo ir », que l'on trou\·e
en l'occ urre n ce.

114
GÉN ITIF EXPLICATIF, ETC. §§ 237-238

4. GÉNITIF EXPLICATIF

§ 237. J7irtus justitiae. - Le génitif ex plicatif es t le cas du nom


qui a pporte un e précision à la notion ex primée par le nom dont
il dép end.
V irtLLs j LLslitiae (Pro M Lli' ., 23), la ve rtu de justice (qui con-
siste dan s la pra tiqu e de la justice) . - Ho c po eta e nomen
(Pro A rch. , 19) , ce nom de poète. - N om en amiciliae (D e fin .,
II,78), le nom « amitié». - Vo x uoh1ptalis (D e fin ., II,6), le
m ot « plaisir ». - Tri st e es t nom en ipsum carendi (Tus c., 1,87) ,
le mot m êm e « m anquer » es t tris te. - Marlis periculLLm (B . G.,
V,30,2).
REM . 1. C'es t ce m êm e gé nitif qu'on re ncontre e n d é ncnd a ncc d es abla-
tifs c cm srï. (e n v ue de, ù cause d e) e t g ratirï. (p our l'a mour d e, à cau se d e) ,
a in si q ue d e l 'acc usa tif i11 s1ar (à la r esse mbl a nce d e, ù l' in s tar d e), empl oy és
d 'o rdin a ire avec la valeur cl e pré positi o ns.
Ves lra r eiqu c publlcae cau sa, nolo .. . ( V err. , \' ,173). - H onori s eo rum
ca usa (Br. , 86), p o ur les h ono1·er. - H oc amic itia e dig nilati squ e L .
,\Jurenae gralii'i facio (Pro Mur ., 78). - E .r:c mpli gmlii'i (D e off .. III ,5 0) ,
po ur pre ndre un exempl e. - Instar m onlis equus (Vina., É n., II,15) . --
Plalo mihi 11m1s es / instar cenlum milium (Br ., 191) , Plat o n . . . Yaut ...
R EM. 2. E n pro se c lassique, le nom propre qui d éte rmine un nom géog ra-
phiqu e es t toujours mi s en a p p o s i t i o n (c f. § 205) : {lum en Rh odanu s,
m on s Ju m (B . G., 1,8, 1), - urbs Syra cu sae (\'crr., l\' ,117) .
REM. 3. Un adj e c t i f ou un nom accomp ag n é d ' un e p r é p os i t i o n
se sub s titu e pa rfoi s au gé nitif expli ca tif : Le onlim1 s Go rgias (Br. , 30), Gorg ias
de L eontium; - pugna Cann en si s (Pro R. A m ., 89) , la bat a ill e de Ca nn es;
- ad N o/am proe lium (Br ., 12) , la b a ta ill e d e :\ oie; - - pugna ad /a c um
R egillum fa c /a (T .- L. , \'1,2,3).

5. GÉNITIF DESCRIPTIF OU DE QUALITÉ

§ 238. Ho m foes m ngnae virtutis. - On m et au génitif (desc rip-


tif ou de qu alité) le nom qui indique un e évaluation , une catégorie
ou encor e un e q u alité gén éral e, perman ent e, esse nti elle.
Ce génitif doit toujours être accompa gné d' un a dj ec tif.
1. T antôt il es t employé comme complément d é terminatif.
H om'f.nes magnae uirtLLtis (B . G., II,15,5) . - V ir magnae au c-
toritatis (B. G., V,35,6). - M agni ponderis sa.ra (B . G., II,29,
3) . - Fossa duod eviginti p edum (B. G., 11,5,6) .

11 5
§§ 238-240 L'EMPLOI DES CAS

2. Tan tôt il tient lieu d'attribut.


Res erat multae operae ac laboris (B. G., V,11,5). - Tuae
liltérae ma.T'imi sunt ap ud m e pondéris (Fam., II,19,2).
HEM. Po ur marqu e r un e qualit é, o n utili se a u ss i l'a b 1 a tif (v . § 275),
m a is on e n r éser ve o rdin a ire m e nt l'e mpl o i aux expressio n s in d iqu ant un e
parti c ul ar it é passagère ou ex té ri e ur e : é ta ls d'ft,me, trait s ph ys iques, e tc.

6. GÉNITIF DE PRIX

§ 239. Id quanti aestimavit tanti vendiclit. - Pour indiquer d' un e


mani èr e gé nérale 1 le prix ou la va le ur d' un objet, on met a u
gén itif les adj ectifs d e quantit é. Tels sont
m w1ni, b ea ucoup plu ri s, p lu s p/1u·/111i , le p lu s
/!({l'l!i, peu 111i n o ri s, m o in s min /mi , le 111 o in s
/anli , auta nt lrtnlid cm , tout :1li t:111 l 1711a111i , eo 1111Ji en
/Jl'l'nH/yni, tr c'.· s g 1·:rndc111 e nt /anl/Ï/i , s i pe u ni hl/i, pa s du to ut.
Ce tte cons tru ction es t con stant e avec les verbes «valoir, évalue1·,
estimer»", empl oyés en d eho rs <lu lan gage commer cial.
Mais avec les ve rb es qui signifie.nt « ach e ter , vendre, lou er , coù-
ter »", on n'emploie q ue les génitifs ta11ti (ta11did em) , quanti, plu ris ,
minoris, les a utres a dj ectifs se m ettant ù l ' ah la tif (v. § 266,
2, rem.).
Vo luplatem uirtus mi11'imi f'a cit (D e /in., II,42) . - P ericùla
parni sunt du ce nda (Pro A rch ., 14). - Id quanti aestimabat,
ta11li vend'i<lit (Verr., IV,10). - Qua11ti ucnÎT'c so /('11[? (V err ..
IV,1 :~).
REM . . 1. A u s ujet d e l'emp lo i du gé nitif d e prix :l\'l't' i11thest (et r e/' l' r/) .
vo~· ez ~ 2 :~:~.t ,1". 4 .
HE M. 2. Pro 11ih'ilo es t ha1Jitu e ll e 111 c nl pré l'é n" ù nihlli, 11 o t<1 1111n e11 t a \' C'C'
cssl' , p11/arl' , <iu ce r l' (cl'. ~ 285 .7) : A11s11s l'S 11rn 11ihilu l o i t' l's suncli ssl 11111 s
<iucérc (\! err ., II ,40).

7. GÉNITIF OBJECTIF OU DE RELATION


§24.0. S 1Jes salutis. - Avtdu s laudis. - Le génitif ob.icctif ou
de relation désigne l'oh.i et cle l'aclion cx primfr
1. Pour indiqu er l e prix d ' un e mani èr e pré(' ise, on se sert de nom s, qu i eu ,.; se
mette nt à !'ab l at i r ( , .. *
266,2).
2. Esse, va l o ir, ëlre de te ll e va l eur ; aestim.a re . fa ciJre , t/11 cére, é\·a lue r , es tim er , faire
cas de. N . B . âestimare se construit a u ssi avec un adject if à l' a blatif (v. *
266 ,2.rem.).
3. Em Bre, ac heter; v e nclBr e, vendre; ve nire, être vendu ; liceri, offrir un prix;
locare, donner en locat ion; conducCre, pre ndre en locat ion; store, consta re, coüter.

116
GÉNITIF OBJECTIF OU DE RELATION §§ 240-241

1. soit par un nom verbal (cf. § 234).


Spem salutis in virtute pon ebant (B. G., V,34,2). - Spes
praedandi occaecat an'lmos (Phil., 4,9) . - Liberari marlis m etu
possumus (Tusc ., I,23). - Marlis dolorisque contemptio (Tus c.,
II,43 ) .
REM . 1. Au lieu de m ei, lui, sui, noslri, ueslri, on emploi e p a r foi s
l'adjectif possessif.
Mi hi conspeclus ues l er (vot1·c vue, le fait de vou s vo ir) ju cwidis-
sïmus es l (Pomp., 1) .
REM. 2. A l'emploi du génitif objectif on s ub stitue assez so u vent un e
constru c tion p lus expli cite : l' emploi d ' un e p r é p os i t i o n suivi e d e son
régime.
Amor in palriam (Pro F la c., 103) . - Summo eroa vos amore (Ca l .,
3,1). - Conspiralio con lra di,gnilal em lu am (Pro Dej., 11).

2. soit par un adjectif, notamment par ceux qui marqu ent le d é-


sir, la connaissance, le souvenir. Tels sont av'ldus, cup'ldus, studio-
sus ; p eritus, gnarus, conscius, imperitus, ignarus, inscius, impru-
d ens, insuetus ; memor, imm emor.
Semper av'ldi taudis fuistis (Pomp. , 7). - Cup'ldus r erum
novarum (B. G., V,6,1). Calo fuit juris civilis peritiss'lmus (D e
or., I,171). - A licujus injuriae sibi conscius erat (B. G., I,14,
2). - lnsuelus navigandi mare tim ebat (B. G., V,6,3). - Habe-
tis ducem memorem vestri (Cal., 4,19). - Quis est tam im-
m emor patriae ? (Phil., 6,18).
REM. '1. En dehors de la pro se classique , ce génit if s'emp lo ie avec b ea u-
coup d'autres adjectifs, tout particuli èrement avec ce u x e n -"·'··
Tempus edax rel'llm (Ov., Mét., XV,234), le temps qui d é vore tout. -
Timïdus procellae (HoR., A . P., 28), qui redoute l'orage .
REM. 2. Dans les expressions s té r éo typées anxius (ou lu e/u s) anïmi
(SALL., Hisl.,IV, 68 M.), « anxieux (ou joyeux) en son cœur » et p endere
(ou an,gi) anïmi (Tusc ., IV,35), « ê tre indécis (ou se tourmente r) e n son
cœur », il semble qu'C11ti'mi soit plutôt un génitif de r elation qu'un locati f.

3. soit par un des participes présents (de verbes transi tifs) qui
s'emploient adjectivement pour marqu er un état permanent.
Homo amantiss'lmus patriae (Pro Sul!., 34). - Semper appe-
tenles gloriae fuistis (Pomp., 7). - Allquis legum, rei publlcae,
amicorum neglegenlior (V err., III,143) . - Comparez : Me in
se (v. n ° 1,r.2) neglegenlem pulabit (Fam., XIII,1,5).

§ 241. V eteris contumeliae oblivisci. - Accusare avaritiae. - Il


semble qu'il faille également rattacher au génitif objectif (ou d e

117
§ 24 1 L'EMPLOI DES CAS

r ela tion ) le génitif empl oyé pour d ésigne r le com plément d es verbes
s uiva nts (cf. § 48, n. 2) :
1. meminisse e t reniinisci, « se so u venir, se rappeler», oblivisci,
«o ubli er »1 • Ici le génitif es t concurrencé p a r d'a utres cas (v. r em .
1-4) .
V iuorum m em 'ini (D e fin ., V,3 ) . - R eminisceretur pristinae
virlutis He lueliorum (B. G., I,13,4) . - S i ueteris con tumeliae
obliuisci uell et (B. G., I,14,3 ) .
Hmvr. 1. Meminisse se co n s truit gé n é r a le me nt a\Tl' l'a cc ll sat i f de la
p e rso nn e (c f. § 22 3 : acc usa ti f' d e r ela ti on).
Cinrwm 111 e111lni (Phil ., 5, 17) . - ll lln a111 cw11111 lirnm m emini sses !
(Phil ., 1,34).
On tro u\' c a uss i parfo is 111 e m lni d e al/q uo (..Ill ., XV,27,3 ) , cla n s l e se n s
d e « je pe n se ù, je fa is m e nti o n d e ».
HEl\'L 2. Avec moner e e t ses co m posés adm o n e re, com .mon e re, « faire r es-
SOU\' c nir, r a pp eler », on empl oie o rdin a ire m ent d e e t l'abl a tif. Il en va
d e m{• n1 c a vec reco rdari , « se r app ele r », lo r squ e so n co mpl ém e n t es t un n om
d e p e r so nn e.
De proclio uos adm o rwi (Pn m p., 45). - D e s uis p a r e nllb11 s r eco r-
d a nfur (D e inu. , I, 108).
HEJ\! . :i. AYec tous les \' c rb es c ités c i-dess us (§ 24 1,1 e l r e m .) , le n om d e
la t" hosc se m e t so u\' c nt ù l' a c c u s a t i f (Y. r e m.1) , su rio ut lo r squ'il
s':1g it d ' un pro n om (o u d'un a dj ec tif) neutre.
Pa fl'i ac b e n e fï c iu 111e 111in e rn11l (Pro Pl .. 80) . -- O bli u isco r injurias
tuas (P r o Cae l ., 50 ). - - Na va les · p110 11as r cc ordanlur (D e se n., 13) .
U n11 s ex d ece 111 re diit q11 11s i a llq11id esse / u blil11 s W e o f'{ ., III,11 3) .
T c illud a dmon eo (Q . Fr., I.1 ,38 ) . ·· · M11/fa 111 emlni (Phil ., 4,:~ ) .
R EM. 4. Avec venit mihi ;,, m e nte m . « il m e Yi e nt ù l'es prit », le n om de
la p e r so nn e o u d e la c hose qui Yi c nt ù l' es p r it se m et a u géniti f; m ais les
pro no m s (c l les a dj ec t ifs) n c utrl's, :1i11 s i q ue le m o t r es, se m ett ent a u
n o m i n a t i f co mm e suj et.
\ ' e nil milii l'l11fonis in m e nfcm (D e fin ., V,2 ) . - l\111lta mi hi v cnic-
/Janl i n 111 c11l e111 (F a m ., lTI.10,1 ).

2. les ve rbes imp e rso nnels pae11itet, piget, p rulet, taedet, m iseret
(cf. § 219,2) ainsi qu e misereri, « :woir piti é» . Av ec ces Yerbes, le
gt'· nitif es t empl oyé pour indiq uer ù propos de qui ou d e quoi l'on
a du n ·pc ntir, du cha g rin , de la hont e, du dégoùt. de la piti é.
?l'i r fJig ct slLLllitiae m ear (D e dom., 29) . - E omm n os miseret
(Pro Mil., \12 ). - Miscrr nlini sociorum (\' C I'f' ., I ,72 ).
H EM. M ise rari . " pl a ind 1·e, dé pl o r l' r » . SL' co ns truit :1\'t'l' l' :1 C' c u s a l i f
(\·. ~ '.! 17). Mi sc ru11!11r co 111m11n1·111 Galli11c /'o rl11nw11 W . (;., \ïl, 1,5 ).

1. Les acljectt fs 111 e m o r et i mm ë m or (\'. * 2--10.2) se constr u isen t to ujo u rs avec le


gén i t i f.

118
DATIF DE L'OBJET INDIRECT §§ 241 -243

3. les verbes qui expriment un e action judiciaire. Tels sont : ac-


cusare, arguere, insimulare, reum f acere, « accuser» ; conuincere,
coarguere, « convaincre » ; damnar e, condemnare, « conda1nner » ;
absoluere, «absoudre». Avec ces verbes, on met au génitif le nom
du délit à propos duquel on accuse, condamne ou absout.
Eum tu accusas auaritiae ? (Prn Fl., 83). - Verrcm insimu-
lat auaritiae et cwdaciae (V err., I,128). - A esch!H es a D emos-
thr>nc est ca pltis (d ' un crime capi tal) accusalus (De opl. r;. or .,
21). - ln quo j uclicio uicleo illos damnalos esse cacclis (V c I'I'.,
I,72 ).
REM. 1. Le génitif du délit est parfois remplacé par un torn· préposition-
n el, très rarement par l'abl a tif. Ainsi on trouYe :
De vi el majeslalis dam nai us est (Phil. , 1,23). - De majeslale
damna/u s es t (V err. pr., 39) . - Omnibus in rebus coarg1!llur a me
(Verr., IV, 104). - Quo scelere da111nalus (Phil., B ,27).
REM. 2. Employé avec des verbes tels que da111nar e et co ndemnare, le
gén itif d e relation ca1J'itis est susceptible d'exprim er la peine (cf. caplle an
§ 266,3,rem.) : « co ndamner relatiYement ù la tê te (= ù la Yie), condamner
à la peine capitale ».
Socriilis responso judices sic e..ra rserunl , 111 cupllis h o111inem innoccn- ·
Lissimum condemnorenl (De or., I, 23 :~).

E. Da tif

§ 242. Lorsqu'on a nalyse les emplois du datif ù l' époq ue classique, on


es l porté à le s grouper en trois catégories : le datif cl e l'objet indirect, volon-
tiers appelé datif cl ' attribution (§§ 243-247) , le da tif d'intérêt (§§
248-253 ) et le datif cle destination (§§ 254-255).
Ces catégories n 'o nt toutefois pas des cloisons étanche s, surtout le s deu x
premières (objet indirect - intérêt) : ell es sont m êm e parfois très proches
l'une cle l'autre lorsqu'on envisage les notions qui s'y trnuvent exprimées;
ainsi la notion d'avantage ou de désavantage peut apparaîtr e cle part e l
d'autre.
Ce qu i sépare en fait ces cieux types de compléments, c'esi leur degré de
liaison avec le verbe ou l'adjectif : elle est plu s étroite dan s l e premier cas
(l egibus parnil) que clan s le se con cl (homo non s ibi so li na lus es/).

1. DATIF DE L'OBJET INDIRECT

§ 243. Nobis vimn ostendunt. - Beaucoup de verbes transitifs


directs, notamment ceux qui signifient « dire, donner, envoyer,

119
§§ 243-244 L'EMPLOI DES CAS

montrer», p e uvent avoir, indép endamm ent d e leur complément


d'obj et direc t (à l'accusatif, v. § 214), un complément d'objet in-
cli1·ect répondant à la question « à qui ? » ou « à quoi ? ». Ce com-
plément se m e t norm alement a u datif.
N obis uiam salutis ostendunt (D e har., 60). - Caes ari 1wn-
tiatum est (B. G., I,46,1). - Brevis a natura vita nabis data
est (Phil., 14,32). - Fortuna muftis dat nimis, satis nulli
(MART., XII,10,2) .
R EM. 1. Avec cer ta in s de ces ve rb es (pa r ex . 111illere, scribere), le d a tif
a é té progress iv e m e nt s upplanté par I' a c c u s a t i f accompag n é d'un e
préposition.
ll elv e lii legalus ad eum millun/ (B. G., 1,1~~.2). - L ilterns, q1ws ad P om-
p eium scripsi , libi misi (A il ., III, 9,3 ). \'oir a ussi au § 247,fi : ad aliqu em
lillfras dare .
REM. 2. Il y a li e u d'observer la double co n st ru c li o n de 1lo11are : a) 11/icui
libros (Ali., 1, 20,7) , donn e r des livres à qqn, b) quand on e nvi sage m o in s
l' ac li o n de d o nn e r qu e la notion de r éco m pe n se, d e ca d ea u honorifiqu e :
alfquem c i vitale donar e (Pro A r ch ., 2G) , gra tifi e r qqn du droit d e c it é (cf.
circumdare au ~ '.24fi, r .4).

§ 244. Homines hom i1ilbus prosunt. - La plupart des verb es


transitifs indirects ont a u datif leur complément d'objet ; ce com-
pl ém ent r é pond le plu::; souven t à la qu estion « ù qui ? » ou « à
quoi ? ». Tels so nt les verbes qui signifient :
1. ê tre utile, plaire, favori ser, ou frur contraire (nuire, d éplaire,
contrarier)
2. obéir, se fi er , ou leur contraire (résister, se défi er) 1 •
Plusieurs de ces ve rb es so nt souve nt tra duits e n fran ça is par de s ver bes
ran si tif s dirL• e t s :
au:rilial'i , opilulal'i, secourir, p or ter seco urs à;
blundiri, f1;1tt c r, adresse r d es fl a tteri es ù;
J'av cre, ravoriser, ê tre favora bl e ù;
r1rrilu/ur i (cf. ~ 211i), îé lic it e r , l'aire co mpliment ù ;
nwledic ére, inju1·i e r , dire du m a l de;
m cd eri , g ué rir, r e mé di e r ù ;
minari (d. ~ 2 11i). m e nace r , adresser des menac es à ;
1111h ère, épo use r, pre ndre le voile po ur
/!U l"Cèl'e, ép:1rgner, a\•oir d es m é na ge m e nt s pour;
/!c rs1wdere, pe r s uad e 1· qqn 011 ù qqn ;

1. A cette li ste 011 peut a jouter· l a plup art des verbes imp erso nn el s qui o nt co mme
sujet un infinitif ou une propositi on infinitive (v. ** 474 et 476) ou encor e un e propo -
si ti o n au subj onctif introduite par 11/ (v. ** 434-441).

120
DATIF DE L' OBJET INDIRECT §§ 244-245

salis/'a ce r e, sa ti s fa ire, donn e r sati s fac tion à ;


~crvi r e, se rvir, être nu se·rvi ce de;
slude r e, é tudi er, s'appliquer à.
H omzn es plurzmum hominzbus et prosunt et obsunt (D e off .,
II,1 ï ) . - Miloni n e fau ere quidem potui (Phil., 2,21) . - Epi-
curi lcgzbus panât (Tus c., V,108) . - Si quis mihi male dicat, .. .
(D e or., II,305). - Philosophia m edetur anzmis (Tus c., II,11) .
- Antonius supplicium minatur optlmis ciuzbus (Phil., 3,18). -
1'enus V u/cana nupsit (D e n. d ., III ,59) 1 • - Aedifï ciis sacris
pep ercit (V err., IV,120). - Fadl e Ne ruiis p ersuadet (B. G.,
V, 38,4) . - S ibi seruire grauiss[ma est serultus (SÉN ., Q . N .,
III, préf., 17) . - N avis r ebus student (B. G., III,10,3).
RE;-.1. 1. Au p a s s i f, ces ve rbe s n e s'emploi ent qu'impersonnellement :
11/i a e lali fa ve lur (D e o ff ., II ,4 5), on n d e l a fnv eur pour cet â ge . - N ou
par ce lur lob o ri (.4 11., II ,14,2 ) , on n' épnrg n era pn s sa p ein e. - Quod si libi
p e r sua sum es /, .. . (J'us e. , ll ,4 '/) .
Il e n va d e m êm e pour les verb es co mp osés qui se ront c it és au § 24 (i .
Ain s i o n dit : Mihi invide lur (F am., IX,lG,5 ), on m 'e nvi e . - Flure nli {or -
/una e invid e /ur (D e or., II ,2 10) , on e n vie un e brill a nt e fortun e . - T i/Ji su c-
cessum es t (Fam ., III ,6,2) , tu as un su ccesse ur.
R E '.\-L 2. L a lo c uti o n r es mihi probatur (Pr o Mil ., 81) , « un e c ho se a m o n
a pprobati o n » (= mihi place t) s'ex pliqu e pa r l a tournure ac tive r e m uli c ui
pro bur e (c f. \ 'e rr ., IV,82) , « fair e ag r ée r qq c h . à qqn ».

§ 245. H mnines lwmin'ib us utiles sunt. - L es adjectifs qui ont


un sen s a nalogue à celui des verb es tran sitifs indirects (v. § 244)
ont, comme eu x, leu r com plém ent d'objet a u datif. T els sont
1. les a dj ec tifs qui signifi ent « utile, convenable, inutil e, nms1-
hl e » : utllis, idon eus, aptus, accommodatus, inutllis, perniciosus .
Homzn es hominzbus ma:dme utlles esse possunt (D e off'., II,
11). - Caesar locum caslris idon eum ce pit (B. G., V,9,1) . --
Sihil est naturae homznis accommodatius (D e off., I,42). - Opi-
nio p erniciosa rei publlcae (V err., pr., 1) .
RDL L o r sque le compl ém ent d e ces adj ec tifs es t un n o m d e chose, il se
met so uY e nl à l ' a cc u s a t i f a vec a d .
H o mo ad nul/am r em ulilis (D e of{., III ,2 9). - H omilles ad o li11111
ac co mmodali (\ ' e rr., I,6 3) . - Lo c us ad egr edi e nc/11111 id one u s (13 . G., 1\ ',
23,4) .

1 . Au p a rf a it passif, on a l e ch o i x en tre deu x co n st r u ct i o n s : n u.vta V ulca no (d a ti f,


c f. i ·e n., \ '.34) ou cum Vul ca n o (cf. Fa m., X V ,3.1 ).
"·B. V 11/ c a1111 s V en ér e m 1i:1.oore m cl11 xi t ( c f . P ro Ses t. , 7) ou i n n w.tri m o 11 in m. d n x it
(cf. B. c .. I. 9 .3 ). Vul ca in épo u sa Vénus.

121
§§ 245-246 L'EMPLOI DES CAS

2. les adjectifs q9i expriment l'id ée d' un rapproch em ent, au


propre ou au figuré, qu'il s'agisse d' égalité (a equus, par, aequalis),
de ressemblance (sim'i.lis), de voisinage (affinis, fini fi.mus, prnpin-
quus, propior, prox'imus, vicimls), de communauté (communis) ,
de parenté (affinis, cognatus, propinquus) , d'amitié (amicus, carus,
gratus, benevolus, familiaris), ou une idée contraire (iniquus, impar,
dispar, dissim'ilis, alienus, adversarius, inimicus, ingratus, invisus,
infestus, contrarius, iratus) .
Antonio parem esse di ce bant L. Crassum (Br., 143). - Canis
nonne siml.lis Lupo ? (D e n. d., I,97). - Mulla sunt civ'ibus inter
se communia (D e off., I,53). - Hom'ines mihi cariss'imi et ami-
ciss'imi (D e or., II,15) .
REM. Beaucoup de ces adjectifs se cons trui se nt aussi avec d 'a utres cas .
Le g é n i t i f est m êm e de r ègle lorsqu'il sont emplo yés co mm e nom s
(gé n. possessif, v. § 232,2) .
Gmuis ad ver sari us imperii (De of{ ., III,86). - Cujus pm1cos pares
haec ciu"itas tulit (Pis. , 8). - Viros fort es uerilalis ami cos esse uo liimus
We off., 1,63) .

§ 24.6. Probus invidet nemini. - Avec beaucoup de verbes com-


posés <l'un des préverbes ad, ante, cum, d e, ex, in, inter,
ob, post, prae, sub, super,
on m et au datif le complément d'objet qui dépend de l'idée expri-
mée par le préverbe 1 •
Mai s avec quelques-uns de ces verbes (par ex . a{ ferre, in{ erre), on peut
aussi introduire ce complément d'objet par une p r é p o s i t i o n, qui
reprend le préverb e ; cette constru c tion l'emporte m ême dan s ce rtain s cas
(v. rem. 1-3).
Adsum amicis (De sen ., 38). - Barbaris consilium non de-
f uit (B . G., V,34,1) . - Mihi ignosc'ite (De agr., II,49). - Probus
(l'h. vertueux) inv'idet nem'ini (Tim ., 9). - Septem sapientes ...
omnes praeter Thalem civitat'ibus suis praefuerunt (De or.,
III,137). - Aetas succedit aetati (Phi l., 11,39).
REM. 1. L'emploi de la pré position est particulièreme nt fréqu ent :
a) avec les verbes composés de cum : comparare (Pis., 63) ou conferre
(Verr., IV,121), comparer; - communicare a/"iquid cum a/"iquo (Verr., V,
125), partager . . . ; ou cum a/"iquo de allqua re (Fam., 1,7,3), entretenir qqn
de qqch . - Pares cum pari bus facillime congreganlur (cf. De se n., 7).

1. Au s ujet de l'emploi de !'a ê c us a tif avec les ve rbes composés de certains


préverb es, voyez § § 218 et 222.

122
DA TIF DE L'OBJET INDIRECT §§ 246-247

b) lo r squ ' il s'agit d e marqu e r un r appo rt d e li e u ou un e id ée de mouve-


ment : adesse in Capilolio (Phil., 3,2 0) , ê tre présent au Cap itole; -- adesse
in senalum (Phil ., 5,19), venir a u sé nat.
c) clans des locution s tell es que i11c11mbere in (ou m/) al/quam r em
(Phil ., 4,12 e t 6,2) , s'ado nn er ù qqch., in cidére in m o rbum (Fa111., XIII, 29,4 ) ,
to mb er m alad e.
REM. 2. Les verbes co mposés de ante, ex, prae, qui marquen t la supériorit é,
se co n s lrni sen t auss i avec l'acc usa tif ou avec une préposition; mai s l'emp loi
du datif es t en gé n éraJl plus classiqu e.
Ralioll e alll ece llimu s besliis (De off., 1, 107). - Aelale paulum his unlecedo
(Br ., 82) , m ais aussi S cienlia ce /éros (ou reliquos) anlecedunl (B . G., III ,8,1).
- Ze ux is ce leris exce l/ebal pi cl oribu s (D e inv., II,1) , m a is aussi int er onw es
(Or., 6) ou prneler ce /éro s (D e or., II,217). - Socriites Jwmanital e omnibus
praestllit We or., II ,27 0) .
HEM. 3. Il importe d e distinguer les co n s tru c tion s s uiva ntes :
inleres l ulïq11id int er interes se sermoni (A lt ., IX,9,2) o u
labo rem el d o lor em (Tus c., II,35), in convivio (Pro R . Am., 39 ) , pren-
il y a un e diffé r en ce e nlrl:! l' effo rt dre part à un entretien ou à un
c l la d oul eur ; fes li n.
infe rr e signa in ha stes (/3. G., II, inferr e b el/11111 ali cui (/3. G., I,2,4) ,
26, 1), a ll aque r l es e nn emi s ; fair e la guerre à qqn.
se 1n11 cere in m edio s ha stes (D e injicere alicui lerrorem (13. c., III,
d om ., 64) , se je ter au milieu d es 23,2 ) , in sp irer de la terr eur à qqn.
e nn e mi s;
REM. 4 Circumdare el i11terc /1u/ erc peuvent avoir, sa n s c han ge r de se n s,
ci e u x co n s tru c tions différentes (cf. donè1re au § 243, r. 2) :
circmndare urbi fo ssam (c f . Pro Qu., 36) ou urb em f ossëi (cf. Fam., XV,
4,10), mettre (tel es l le se ns premier d e dare) un fo ssé a ut o ur de la vill e ou
e n lourer la ville d' un fossé.
inte rcludiire aliclli it er (cf. Prn R. Am., 110) ou alïquem ilinére (c f. B. G.,
III,23, 6) , co up e r la roul e à qqn (c f. § 260 ,r.4).
E n revanche, i1lterclice re n'a, à l'a c tif du moin s , qu'un e seule con s tru c tion
class iqu e : interdicere a/icui aqllëi e l igni (B . G., VI,44,3), interdire à qqn
l' ea u e t le feu, bannir qqn. Au p a s s i f, on trouve, à côté d e la co n s tru c-
tion imp erso nn elle (alicui aqllëi el igni interdic'itur, De dom., 82) : alic11i
vo:i: interdi cïtur (D e har., 11) .

§ 247. Consulere Apoll'i.nem, ou saluti suae. - Plusieurs verbes


sont, selon leur sens, transitifs directs ou indirec ts, voire intransi-
tifs (cf. § 215) ; leur construction change ordinairem ent avec leur
acception.

1. Parmi l es exceptions, il y a lie u de c iter a.nteire et praececlllre, qui se constr uisent


de préférence avec i' a c c u s a t i f .

123
§ 247 L'EMPLOI DES CAS

1. Aemulari
virlulcs acnwlari (T.-L., Vll ,7,3 ) , tüch e r d'imite r (chercher ù éga ler) les vertus;
alicui aemulari (Tu sc., 1,44 ), e nvi e r qqn , ê tr e ja loux d e qqn.

2. Cavere
cavcanw s illllollium (Phil., 11 ,10), ga rdon s- nou s d 'A ntoin e;
/c .1: sepulcris cavet (D e leg., 11,61), la loi veille s ur l es sép ulture s;
rcx a vencllo cave bat (D e fin ., V,64), le roi prenait ga rd e a u poi so n.

3. Co11sulcre
Alhenicnses Apo/lincm con:m lu crnnl (D e leg., 11,4 0) , le s Ath é nie n s co n s ultè-
r e nt Apollon ;
consullle vobi s (Cal., 4,3), saluti v eslra e (Pro Mur ., 86), veill ez s ur vous-
m ê m es, s ur votre salut ;
4 . Conve11ire
lcga ti Caesarcm conven er1111l (13. G., 1,27,2) , les d ép ut és a bord è r e nt César;
quae nrnlieri conveniunl (Pr o Caec., 16), ce qui co nvi e nt à un e femme;
mihi cum Ennio· convenit (D e off., 111,62), je suis d'accord av ec E nnius;
in Capitolium convcner11nl (Pro S es /., 26 ) , il s se ra sse mbl è r e nt au Cap itole;
5. Cre clere
alfquid c redere (13. G., 111,18,6), croire qq ch .
pecuniam alicui c red erc (Pro R. Po st ., 38), co nfi er (prête r) de l'argent ù qqn ;
([/icui c red ere (\l e /'/' ., I,::!8 ), a voir co nfi a n ce e n qqn , le cro ire;
11romissis alicuju s c rcderc (Pro Mur ., 50) , se fi e r aux promesses d e qqn.
6. Dare litté ras
(1(/ Oclavium darc lill eras (Ali., 11,1 ,12) , éc rir e (envoyer) un e le ttr e ù Octave ;
lill ems lab e// ariis dar c (Fa11J., 111,3,1), remettre un e lettre aux co urri ers.
7. Temperare e t moderari
r em publfcam lcmpemre (Tus c., 1,2) , organiser l'Etat
om nia m od e ra ri (Fam., II ,7, 1) , r égler tout ;
linguam mode ra ri (SALL., Ju ,g., 82,2), ê tre maître d e ses propos ;
imc (datif) lcmperarc (T.-L ., XXXIII, 20,7 ) , mod é rer sa colè re ;
alicui lclllp erar e (V err., 11,17) , é p a rgn e r (m é n age r) qqn ;
cl anlmo el oralioni moderari (Q. Fr ., 1,1 ,38), mettre un fr e in à . ..
ab injuria lelllp crarc (13. G., 1,7,5 ), s'ab s tenir d 'un e inju s ti ce.
8. Timere e t metué re
scrvos lim er e (Pr o Mil ., 3 6) , c raindre d es esclaves ;
sibi lim ere (B . c., III,27 ,1), suis rebus (13. G., IV,1G,1), c raindre pour soi,
pour ses a If aires ;
d e re pub/Ica timerc (Ali ., VII,6,2), craindre pour l'Etat ;
nb a/lq1w bcllw11 limcre (Phil., 10,14), craindre la guerre de la part d e qqn.
9. Proviclere e t prospiccre
lempes lal es provldct gub crnalor (De div ., 11,16), le pil o te prévo it les tempêtes;
prospicere f'ulu.ros casus (D e aill., 40) , prévoir les é vé n e m e nts futurs ; ·
providere sa lu li a li cujus (Q . Fr., I,1 ,31), pourYoir au salut de qqn ;

124
DATIF D'INTÉRÊT §§ 247-250

a dis lwminl bus es t prouisum (De n. d., 11,133) , les di e ux ont pourvu aux
besoins des h om mes ;
pros pi elle palriae (Cal., 4,3 ) , so ngez à (l'avenir de) la patrie ;
de re [rum en/aria prouidere (B. c., III,34,2), prendre des m esures co n ce rnant
l es approvisionnements de bl é.

2. DATIF D'INTÉR:f:T

§ 248. On met a u datif le nom d e la personne qui es t intéressée


à l'action exprimée par le verbe.
Au sens l a r ge du terme, ce datif d'intérêt englobe le datif d'avan-
tage (pour qui ?) , le da tif de possession (pour qui ? à qui ?) , le
datif de relation (aux ye u x de qui ?) , le datif é thiqu e e t le datif
d'agent.

a ) Datif d'avantage ou de désavantage

§ 249. Deus nobis haec otia fecit. - L'exemple le plus typique


du d a tif d'intérêt est assurément celui d e la personne à l' avan ta ge
ou a u désavantage de laquelle se fait l'action d'un verbe.
Deus nabis haec otia fecit (VrnG., Buc., 1,6). - Homo non
sibi soli natus es t, sed pafriae, sed suis (De fin ., II,45). -
Metelli sperat sibi quisque forlunam (Tus c., 1,86) . - His Caesar
imperat frum entum e:i;e rcitui (B. G., V,20,4).
REM. Il y a li eu de noter les loc utions suivantes : Quid huic lu homlni
facias ? (Pro Ca ec., 30), qu e peux-tu faire à l' égard d'un homm e tel que celui-
ci? - Vae uiclis ! (T.-L., V,48,9), m a lheur aux vain c us'.

b) Datif de possession

§ 250 . Amplissl.mae tibi fortu n ae suni. - Le verbe esse, construit


avec un datif, exprime qu' une personne ou une chose est à la dis-
position de quelqu'un (cf. § 232,3 ' : génitif de possession) ; il peut
se traduire par «avoir» ou «posséder», avec comme sujet le nom
de la personne qui est au datif.
Amplissl.mae tibi fortunae sunt (Phil., 10,4). - ln mura con-
sistendi potes tas erat nulli (B. G., II,6,3). - Huic spes nulla
salutis est (Verr., IIl,168).

125
§§ 250-252 L'EMPLü· DES CAS

REM. 1. On dit res est mi/ii tecum (cf. Fwn. IX, 20 ,2), j'ai affaire à toi.
Ce même type de construction s'emploie avec consueludo (relations) et
conlroversia (di scussion).
REM. 2. Avec mihi est (ou dalur) nome11, « je porte (ou je reçois) le nom
de, je m'appelle », le nom lui-même se met au n o m i n a t i f ou, par at-
traction casuelle (v. § 201, 2), au datif : Mihi Gaius ou Gaia nomen est (cf.
Tusc ., IV,24 et Verr., V,16), je m'appelle Gai us (= appel/or Goius).

c) Datif de point de vue

§ 251. Suum cuique pulchrum est. - Le datif de point de vue


(ou de i'elation) désigne la personne aux yeux de laquelle l'affir-
mation énoncée est vraie.
Suum cLLique pulchrum est (Tusc., V,63), aux yeux de cha-
cun, son propre ouvrage est beau, ou chacun trouve beau son
propre ouvrage. - An ille mihi liber cui mulier imperat?
(Parad ., 36).
RD1. On rencontre, mais surtout à l'époque imp é riale, le pal'ticipe présent
employé de la sorte au datif. Il prend alors souvent une yaleur indéfinie
(cf. o n , en français) et exprime des circonstances de lieu ou clc temps :
Caesar Gomphos pervenil, quod est oppidum primum Tl1essaliae
ve11ie1tt'ib11s ab Epiro (B. c., III,80,1), ... quand on vient d'Épire (litt. :
pour ceux qui .. . ) . -~ Si/a est Anlicura in Loc l'ide laevii parle simun
Corinlhiacum i11tra11ti (T.-L ., XXVI, 26,2), ... quand on entre dans le
golfe de Corinthe.

' d) Datif éthique ou de sentiment

§ 252. Mihi misericordimn nom:lnat ! - On emploie le datii' des


pronoms personnels pour désigner un peu explétivement la per-
sonne à qui l'action .du verbe inspire de l'intérêt, plus particulière-
ment de l'étonnement ou de l'indignation 1 •
Hïc mihi quisquam misericordiam nom'inat ! (SALL., Cat., 52,
11), voici qu'on me prononce le nom de miséricorde ! - TLL mi-
hi ... istius (Verrès) audaciam defendis ! (V err., III,213).
RE!\L C' est ce même type de datif qui apparaît dans les diverses locutions :
Quid libi vis? (De or., II ,269), que veux-tu? oil veux-tu en Yenir? - Quid
sibi /ex vull ? (De /e,q., III,33), qu e signifie la loi ?

1. Cf,. en fran çais, « .Prends-m oi le bon parti , laisse là tou s tes li v res. » - « On lui
lia l es pieds, on vou s l e suspendit. »

126
DATIF DE DESTINATION §§ 253-255

e) Datif d'agent

§ 253. V obis erit videndum. - Avec l'adjectif verbal en -ndus


(v. § 484), on met au datif le nom de la personne pour laquelle
l'obligation existe.
Ce datif prend souvent le nom de datif d'agent parce qu' en fait
la personne en cause est appelée à être l'agent de l'action envisagée.
V obis erit videndum (Cal., 3,28). - Delenda est vobis illa
maciîla Mithridatfco bello superiore concepta (Pomp., 7) . -
Caesèi.ri omnia uno tempore erant agenda (B. G., Il,20,1).
REM. Ce datif se rencontre parfois aussi avec un participe pal'fait pa ssif.
Il signifie alors que pour telle personne le fait énoncé est chose accomplie.
Dispulalio quae mi hi nuper habita est in T11sc11 /a11 0 (Tusc., II,2), la
discussion que j'ai soutenue récemment dans ma villa de Tusculum , . ..
- Cui non sunt audilae Demoslhifois uigi/iae ? (Tusc., IV,44), qui n'a
entendu parler des veilles de Démosthène ?
On emp loie aussi ab et l'ablatif, notamment pour éviter une ambiguïté :
A me mogislrallbus slatui gralias esse agendas Un sen., 31).

3. DATIF DE DESTINATION

§ 254.. Locum castris deügit. - Le datif de destination, qui est


également susceptible d'exprimer un résultat, n'apparaît guère
qu'avec des noms de choses, employés au singulier.
A l'époque classique, ce datif peut être considéré comme une
survivance, car il n'est plus employé que dans certaines locutions
traditionnelles, par exemple dans :
diem colloquio dicere (B. G., I,42,3), fixer un jour pour un entretien ;
locum cas tris deligere (B. G., VII,16,1), choisir un emplacement pour
le camp ;
lwbere alfquid re/igioni (De div., 1,77), se faire scrupule de qqch.

§ 255. Odio civitati Antonius fuit. - Le plus souvent, le datif de


destination ou de résultat est accompagné d'un second datif - de
là l'expression do u b 1 e datif - , qui est celui de la personne
intéressée à l'action du verbe (v. § 248). Cette construction se ren-
contre avec :
1. esse, être à (tourner à, servir de, etc.).
Odio civitati Antonius fuit (Fam., XII,10,3), Antoine fut pour
la cité un objet de haine (litt. : fut à haine à la cité). - Ea

127
§§ 255-256 L'EMPLOI DES CAS

rrs mayno usui rei publlcae fuit (Phil. 10,26), cela a été fort
util e à l'Etat. - Swzt rellquis docum ento (B. G., VII,4,10), ils
servent d' exemples pour les autres.

2. clare, clucere, tribuere, imputer à.


Vitio mihi dant quod ... (Fam ., XI,28,2), on me fait grief de
ce qu e ... - Ei crim'f_ni datum est p ecuniam acce pisse (Verr.,
V,73), on lui fit gri ef d'avoir accepté de l'argent.

3. a) clare ou mittere mun eri, donn er ou envoyer en présent à ;


b) mittere ou venire aux ilio, envoyer ou venir au secours d e ;
c) relinquere praesidio, laisser comme garde à.
Symphoniacos homfo es se.r cuidam arnica suo muneri misit
(V err ., V,64), il envoya en présent à un d e ses amis six musi-
ciens d'o rches tre. - Caesar . . . funditor es Baf.eares subsidia
oppidanis millit (B. G., II,7,1) , César envoie des frondeurs
baléa r cs au secours d es assi égés. - Labienus quinque cohor-
tes cas tris praesidio relinquit (B . G., VII,60,2), Labienus laisse
cinq cohortes pour ga rder le camp.

F. Ablatif

§ 256. L'ablatif est le cas p a r excellence du complément circonstanciel du


\'erbc. A l'or ig in e, il é tait se ul e ment d es tin é à marqu e r Je point d e d é part
(v. ~S 257-2 ô3) . A .]'époqu e hi s toriqu e, il a hérité par sy ncré ti s m e d es fonc-
tions de ci e ux autres cas di s parus, ou presqu e : l'i n s t ru JTI e n ta 1 , qui
ex primait le moye n ou l'accompagnement (v. §§ 264-276) ; le 1 oc a tif , qu i
indiquait soi t le li e u soit le moment où l'ac tion se s itu e (v. § 2 78-284 ).
Cette fusi o n paraît s'être opérée en raison du fait qu e plu s ieurs d es fon c-
tions exprimées par ces diff é r e nts cas é taient d e nature à se rapproch e r 1 ,
voire ù se co nfondre . C'est e n vertu d e cc même fait qu e s'explique l'e mplo i
fr équent d es p r é p o s i t i o n s : ell es sont appe lées ù préci se r la va-
le ur de s divers compléments circonstanciels.

1. Ainsi l' ab l at if d e pri va tion (§~ 258-259) et l 'i nstrum enta i d' a bond a n ce (§ 266,1),
- l'ablatif d ' origine <* 263) et l'instrumentai de ca us e CH 268-269), - l'ablat if de
poi nt de d épart · e t le lo ca tif O 262), - l 'in strument a i et l e loca tif (§§ 266,6; 280,
2.4.5). .

128
ABLATIF DE POINT DE DEPART §§ 257-259

1. ABLATIF DE POINT DE DÉPART

§ 257. L'abla tif de point de départ répond à la question unde?


d'où ? Il s'emploie pour désigner le complémen t circonstanciel de
verbes exprimant la séparation ou la privation, l'éloignement, l'ori·
gine, et aussi pour indiquer le complément des adjectifs de sens
analogue.

a) Ablatif de séparation ou de privation

§ 258. Philosophia cupiditatibus liberat. - L'ablatif de sépara-


tion ou de privation 1 s'emploi e sans pr é po si tion avec les
verbes qui signifient « délivrer, priver, manquer»" ; toutefois avec
lib erare, « délivrer», ab apparaît souvent, surt out quand le com-
plément est un nom de personne.
Philosophia cupiditatlbus li be rat (Tus c., II,11). - Theseus
Hippol(Jl o filio non esset orbatus, si ... (D e off., I,32). - Cotidie
nos natura admonet quam paucis rebus egeat (Tu sc., V,102) . -
V acare culpa magnum est solacium (Fam., Vll,3,4). - Popu lu s
lib eralus a regibus (De rep., 11,57).
REM. Ege re e t indigc rc, « manquer, a\'o ir b eso in », so nt aussi co n s truit s
Je g é n i t i f (\'. § 236,1) .
:l \ ' CC

' § 259. Animus curis vacuus. - A vcc les adjectifs qui expriment
un e sépara tion ou un e priva tion, on em ploie tantôt l'ablatif se u 1 ,
tan tôt l'abla tif avec a b . L'usage de la préposition est de règle
lorsqu e le com plém ent es t un nom de pe rsonn e.
Se co n s trui sen t de la sorte : lib e r, « libre », mulu s, « dépo uill é », orb11s,
« privé), ; gé n éralement a uss i (e n concurrence avec le g é nit i f , v. ~ 23 6 ,
2 ) inanis cl uac1111s, « vide » ; e nfin parfois (l e g é n i t i f es t ic i plus fr é-
quent, Y. § 23G,2) inops , « dépourYu », comuos, « qui es t maître », c:i:pc rs .
« qui n e participe pas, d épo urYu ».

Animus e.rcelsus omni est lib er cura el angore (D e fin ., 1,49).


·- Animus /)(' 1' somnum curis vacuus est (D e div., 11,27 ) . -
Omnia alia sunt n ab is vacua ab omni periculo (D e prnv. cons.,
30) . - Oppidum vacuum ab defensoribus (B. G., 11,12,2).

1. Cf. ~ 266,1 : ab lati f d'abondance, et 236 : gé nitif partiliL


2. Tels sont lib e rnre, délivrer; solvih'e (et s e s composés), déli e r; l evare, sou lager;
n1ulare) orbci r e) 71riv al'e, spoliare, e::r·u Bre, dépouiller, pri ver; frœ1ulare) frustrer; egere,
111tl i aere, manquei\ aYo ir besoin ; carere, ê tre pr i,·é ; vacare, être exen1pt.

129
§§ 260-261 L'EMPLOI DES CAS

b) Ablatif d'éloignement
§ 260. Aristicles expulsus est patriii. - L'ablatif d'éloignement
s'emploie avec ou sans préposition pour désigner un nom de chose
après les verbes qui signifient « se tenir loin, s'éloigner, ou éloigner,
écarter »1. Quant au nom de personne, il est réguli èrement précédé
de ab.
Aristides expulsus est patriii (Tusc., V,105) ; cf. expellet e.x
patria quem volet (Pro Sest., 30). - Vercingetorix oppugna-
tione (ou ab opp.) destltit (B. G., VII,12,1), V. renonça au siège.
- Qu i uitii excesserunt (Tusc., I,29) ; cf. qui e uita excesserunt
(Phil., 13,41) . - Castris egressi (B. G., II,11,1) ; cf. e castris
egressi (B. G., I,27,4). - A consu le abscessit (T.-L., XXXVII,
53,18) .
REM. 1. Les ' verbes composés de dis- ou de se- (dislinguere , diff erre, se pa-
rare, se jun gere, etc .) prennent ab : Differl an:r ielas ab angore (Tusc., IV,
27).
N.B. Discrepare, di ssenlire, dissidere, discordar e, « ê tre en désacco rd
avec qqn », se cons trui sent a u ssi avec c 11 m : Fac/a ejus cum dic li s dis -
crepan l (De fin., II,96).
REM. 2. Ablwrrere, « avoir de l'avers ion , ê tre in co mpatible », alic11are e t
11balie11are, « r endre qqn étranger ou hostil e», se constr uisent avec ab et
l'ab la tif. Mai s l'adjectif alie11us, « é tra n ge r, hostile, contraire », pe ut ê tr e
sui vi du datif (v. § 245,2) ou de l'ablatif avec ou sans ab .
Na lurcï nos a do/ore abhorremus (De fin ., III,62). - Noli anima s corum
alienare a cau sa (Pro Sul/., 64). - Ncquc Cacsar esl ali enus a nabis (Fam .,
VI,10,2) . - Homo sum : lwmani ni/ a me ali e mun pulo <TÉR., Héaul., 77) . -
Utrumqu e (vis el frau s) h omllle aliellisslmwn es l (D e o ff ., I,41) .
REM. 3. lntercludere allquem {rum en Io (B. G., I ,48 ,2), séparer (ou couper)
qqn des approvisio nn emen ts de blé , . .. ab cxercllu (B. G., VII,1,6), ... d e
l'armée; ou enco r e a/icui il er (v. § 246,r.4). - lnterdi cere ali cui aqucï cl igll i
(B. G., VI,44,3), int e rdire l'eau e t le feu à qqn, le bannir.

§ 261. A la question wule? le nom du lieu d'o ù l'on vient se m e t


à l'ablatif (d'éloignement).
1. De provincia abiit. - Ce t ablatif es t ordinairement précé dé
de a b , c x ou d e, lorsque le verbe employé n' est pas un de
ce ux qui ont été cités au x §§ 258-260.
Frumentum ab Asia comportari imperat (B . c., III,42,2).
Omnes omnibus ex terris hom'in es improbos co ll egerat (Pro
Cael., 14). - De prouincia clam abire (Ve rr., II,55).
1. Tels sont : abesse, être éloigné ; ced ere (et ses composés ), s'en a ller, se retirer ;
abire, s'en a ll er, part ir; (se) a.bsti11 ere, (se) tenir é loi g n é ; d esistere, renoncer, s'abste nir;
arcere, prnhib ere, t enir é loigné, écarter; mov e r e, éloigne,·, exc lure ; pell ëre (et ses
composés), extermin are, extnrbri re, chasser, repousser.

130
ABLATIF DE POINT DE DÉPART §§ 261 -263

2. Romii profectus est. - Avec les noms propres de villes ou de


petites îles, avec dornus, f., « la maison », et rus, ruris, n., « la cam-
pagne », la préposition n'apparaît que pour signifier qu'il s'agit des
environs du lieu indiqué ou lorsque le nom est déterminé par autre
chose qu'un adjectif possessif, un nom apposé ou un génitif de
nom propre.
Româ sublto Clodius profectus est (Pro Mil., 27). - Vidit
exeuntem ilium domo (Tusc., IIl,31). Mais : Caesar a Ger-
govia (qu'il assiégeait) discessisse audiebatur (B. G., VII,59,1).
- Concursus fiunt ex dom'f.bus omnibus (fltt., V,16,3).

§ 262. Ex equis pugnare. - Il n'est pas rare que le latin se place


à un autre point de vue que le français ; ainsi, dans les locutions
suivantes, il considère nettement le point de départ de l'action
(question unde ?) :
a fronte, par devant, a tergo, par derrière, a latere, sur le
flanc (Phil., 3,32) ; - ab de:r:lro cornu, ... ab sinistro ... (B. G.,
VIl,62,3-4), à l'aile droite, ... à l'aile gauche ; - erat a septen-
trion/bus collis (B. G., VII,83,2), il y avait au nord une colline ;
- Castor et Pollux ex equis (à cheval) pugnare uisi sunl (De
n. cl., II,6) ; - pendere ex arbore (Verr., IIl,66), être suspendu
à un arbre ; - ab eo loco conscendi (Phil., 1,7), je m'embar-
quai en cet endroit.

c) Ablatif d'origine 1

§ 263. Apollo /ove natus est. - Avec les participes natus (pro-
gnatus) et ortus,
1. on met à l'ablatif, avec ou sans ex, le nom des parents.
Ex Vulcano natus est (De n. d., III,57). - Servius Tullius
ex serva natus est (De rep., Il,37). :- Apollo Joue natus est el
Latonâ (De n. d., III,57). - Parentlbus nati sunt humillbus
(De am., 70).
2. pour indiquer la famille, la condition, on emploie l'ablatif seul.
NobW genere natus est (Verr., V,180) ou nalus est loco no-
bW (Pro Arch., 4), il est né d'une noble famille. - Equestri
ortus loco (De agr., I,27), issu d'une famille de chevaliers.
1. Au sujet de l'emploi des prépositions ab, ex, de, pour préciser la notion d'origine,
voyez § 285,1. 4 et 5.

131
§§ 263-265 L'EMPLOI DES CAS

R EM. 1. L es pronom s sont o rclin airem c nt pr écé d és de ex : E.r qud (=


Ven erc ) el Me r curio Cupid ln cm nalum ucce plmu s (D e n . d ., II I,5 9) .
R EM. 2. Qu a nd il s 'ag it d 'an cê tres éloignés, o n dit or/u s ab : Pi cri que
Be/gae sun/ o rli a Germani s (B. G., II, 4,1).

2. ABLATIF D'INSTRUMENT

§ 264. L' an cien cas a pp elé i n s tru me 11 t a l exprimai t ta n-


tôt le m'oyen ta ntôt l'accomp agnem ent. De ce fait , le type d'abl a tif
qu i lui a été .subs titu é à l' ép oqu e histori q ue est de nature à r end re :
1. l'id ée d e moyen et les noti ons qui s'y ratt ach ent, n otamm en t
celles de ca use et d'agent, d e r elation, d e mes ure ;
2. l'id ée d'accompagnement e t, par ex tension , les n otion s de m a-
ni èr e, de qu alité, d e compa r aiso n .

a ) Ablat if de moyen

§ 265. Britanni lacte et carne vivunt. - E n r épon se au x qu es tions


« p ar quoi ? a vec quoi ? de quoi ? », on m e t à l'a bl a tif sans prépo-
sition le nom de l a ch ose qui sert d e moyen ou d'instr ument.
Brilanni !acte et carn e vivunt pellibusqu e sunt vestiti (B. G.,
V,14,2) . - Corn'ibus tauri se tutantur (D e n . d., II,127). -
Demosthen es impedim enta naturae diligentia indu striaqu e su-
peravit (D e or., I,260).
On met égalem ent à l'ablatif sa ns préposition les noms d e per-
sonnes quand elles sont considéré es comme d e simples instruments
(cf. § 273,2).
Clodius servos barbaros, quibus Etruriam vexaverat, ex A p-
pennino d edu xerat (Pro Mil., 26). - Nihil se testlbus, nihil
tabU!is comperiss e dicunt (Pro Cl ., 126).
R EM . En d ehors du c as m entionn é ci-des sus , on emploie avec l es nom s
de personnes p e r ( « p a r l'in .t erm édi aire d e» ) e t l'ac cusatif (v. § 22 9,16) .
Galli, re cog1.11/a p er ex ploralore s, obsidion em relinquunt (B. G., V,
49 ,1) .

132
ABLATIF D'INSTRUMENT (MOYEN) § 266

§ 266. Bonii indole praedl.tus. - Morle multare. - L'ablatif de


moyen s'emploie tout particulièrement avec certaines catégories de
verbes et d'·a djectifs :

1. avec l es verbes et les adjectifs 1 marquant l'abondance (cf. §§


258-259 : ablatif de prhra tion, et § 236 : génitif partitif).
Viclesne abunclare me otio ? (Tusc., II,26). - Clamore et fl etu
omnia comp lebantur (B. G., V,33,6). - Aclulescentes bona in-
dole praecllti (D e sen., 26). - Ref erta quondam ltalia Pytha-
goreorum fuit (D e or., II,154) . - Onusti cibo et vina conf usa
cemzmus (D e div ., I,60).

2. avec l es verbes qui expriment une es timation ou une op ération


commerciale (v. § 239) pour marquer le prix, lorsque ce prix est
indiqué par un nom ; il s'agit, en quelque sorte, de ce grâce à quoi
l'on achète, moyennant quoi l'on vend, etc.
Populi Romani pecuniâ frum enlum a Sicil lis emere (V el'I'.,
IIJ,173). - Te trecentis talentis r egi venclidisti (Pis., 84). -
Piclol'em magna pretia con clu cere (cf. De inv., II,1), engager
un peintre à grands frais.
REM. Au li e u de se mettre au gé nitif (v . § 23 9) , cer ta in s adjectifs s'em-
ploient à l'abl a tif, mais c'est se ulement après les verbes qui signifi e nt
« acheter, vendre, louer, coüter » et parfois ap rès aeslimare. On trouve r ég u-
lièreme nt ainsi magno, vermagno, 11lurl11w, parvo, 11ii11'imo, tantillo.
1lfogno uendidi (V crr., IIl,40). - Cllr haec bona lanli'ilo uenicnwl ?
(Pro R. Am., 130). - '1"11 isla permagno aeslimas (V el'r., IV,13).

3. avec les verbes signifiant «punir» (multare) et « condam-


ner », pour indiquer la peine.
Hoc optlmum factu fuis.set, Catilinam morte mullal'i (Cal .,
I,29). - Sestertium (v. § 552,b,r.1) quingenis mil'i.bus clamnari
mavultis ? (V err., III,69).
REM. L'emploi de capile, au lieu de capilis (v. § 24 1,3,r.2), avec dan11wre
ou COJl(/e mnare, es t analogiq ue. Ca pile dr111111ali ('J'use. , 1,5 0), condamnés
relativement ù la tête (= à la vie, cf. § 270), condamnés ù la peine capitale.

4. avec les six verbes déponents uti, frui, fungi, niti, potiri, vesci,
ainsi qu'avec leurs composés (cf. § 48, n. 2).
Utamur igltur lib ertate (Tus c ., V,83). - Si pace frui volu-
mus, bellum gerenclum es t (Phil. , 7,19) . - Perfacl.le erat lotius

1. Tels sont abwnclare, abonder ; complere, exvZere, hnvlere, remplir ; orncire, ·i n-


strnere, hnb11ere, afficere, pourvoir ; praeclïtu.s, pourvu, doué ; omistus, chargé ; con-
f er tus, gorgé; a insi que, en concurre nce avec le g é nit i r (v. § 236,2), plenns et
refertns, plein.

133
§ 266 L'EMPLOI DES CAS

Galliae imp erio potiri (B . G., I,2,2). - Vesc11mu· bestiis (De


n. cl., II,151).
REJVI. 1. Potiri se construit aussi anc le g é nit i r (v. § 236,1), surtout
dans l'express ion poliri ren1m (Pro R. Am., 70), être maître des cho ses,
avoir le pouvoir. Tatius Ga/liae sese poliri passe spemnl (B. G., I,3 ,8) .
REM. 2. Certaines constructions de uti méritent d'être soulignées :
a) deux ablatifs (Y . § 203,2) : Aue/ore 11/ar Simon/de (De n. d., I ,6 0), je
prendrai Simonide potll' mod èle;
b) un ablatif et un adverbe : aliquo 11/i f ami/iari sslm c (Pro Cl., 46), traiter
qqn en ami très intime; - allq110 m11ll11m 11/i (Alt., XVI,5,3), avoir des rela-
tions suivies aYec qqn.

5. aYec la locution impersonnell e opus est, « il est besoin de»,


pour indiquer ce dont on doit se servir. Le nom de la p erso nn e
intéressée à la chose se m et normal ement au datif.
Magistrafi.bus opus est (De leg., III,5). - Auctoritale tua na-
bis opus est (Fam ., IX,25,3).
REM. 1. Opus est se construit aussi pe1·sonnellement ; cc dont on a besoin
se met alors au nom i natif comme sujet, surtout s'il s'agit d'un pronom
(ou d'un adjectif) neutre : Nabis exempla pcrmulla op11s s11nl (De inv., II,
57), de très nombreux exemples nous sont nécessaires. - Quaccw11rp1e ad
oppugnalionem opus sunl, ... (B. G., V,40,6).
REM. 2. On emploie toujoms l'ablatif après nihil et quid ? pris adverbiale-
ment (cf. § 224) : Nihil opus est sinwlalione We or., II,191). - Quid opus
exemplo est ? (Top., 49).
REM. 3. La chose dont on a besoin peut être exprimée par l'ablatif neutre
d'un participe parfait employé comme nom, par un infinitif ou une propo-
sition infinitive : Nihil eral cur properalo opus esse/ (Pro Mil., 49), il n'y
avait nullement besoin de se hâter.
REM. 4. Chez les poètes et parfois chez le s prosateurs, on trouve usu s est
comme synonyme d'opus est : Reduxil naves quibus consiîli usus non cral
(T.-L., XXX,41,8).

6. avec de très nombreux verbes qu'en français nous faisons


souvent suivre d'un complément de nature différente. Tels sont
notamment ceux qui signifient « enfermer, recevoir, mélanger,
échanger». Il y a toutefois lieu de noter que l'ablatif seul n'est pas
toujours la seule construction possible. Exemples :
verba versu includifre (De or., III,184), enfermer les mots dans le vers ;
recipifre aliquem leclo (Pro Cl., 170), recevoir qqn so us son toit ;
cas Iris se lenere (B. G., I,49,1) , se tenir dans le camp ;
memoriii tenere (Cal., III ,19), garder dans sa mémoire, se souvenir ;
pace bellum nwtare (SALL., Cal. , 58,15), échanger la guerre con Ire
la paix;

104
ABLATIF D'INSTRUMENT (CAUSE) §§ 266-268

assuelus (ussuefaclu s) labore 1 (D e or., III,58), h abitué au travail ;


eq110 uehi (B. c., II,44 ), aller à cheval ;
p edibu s peruenil'c (B. c., 11,21,5) , arriver à pi ed;
pilcï /udére (D e or., 1,73) , jouer à la ba lle;
f icllbus canére (Tll sc., 1,4 ), joue r de la lyre ;
fugcï sahzlem pelére (B . c., 111,97 ,5 ) , c he rc h er le sa lut dan s la fuit e;
pro clio conlendére, ul11 cére, uinci (B. G., 1,48 ,3 ; 31,12 ; Vl,24,6) , livrer,
gag 11e1-, p erdre un e bataill e ;
quid h oc homm e fa c ialis? (V en·., 1,42) , que pouvez-vous faire d' un
homm e lei qu e celui -ci ? (cf . § 249,r .1).

§ 267. Aurelia viii profectus est. - C'est également l'ablatif de


moyen qui apparaît pour indiquer le lieu par où l'on passe (qu es-
ti on quii ? par où ?) .
Catilina A urelia uia profec lus est (Cal., 2,6). - 11nlonius
egress us est non uiis sed tramitibus (Phil., 13,19) . - Mari
elfuger e nullo modo polerant (V err., V,91).
REM. L'emploi de p e r avec l'a cc u sa li f es t tou tefo is plu s courant
ù ce propos (v. § 229,Hi) , surtout là où l'idée de moyen n' es t p as évidente.
H elu elii per a11g11 slias el fin es Seq11anorum s uas copias ll'ad11x éranl
(13 . G., 1,11,1).

b) Ablatif de cau se

§ 268. Timore dejugizmt. - Dans un sens dérivé, l'ablatif d'in-


strument s'emploie pour indiquer la cause motrice interne d'un e
action ou d'un état.
Timore defugiunt (B. G., I,32,7 ). - A m ore pugnandi in e.'l:er-
c'f.tu remanebant (D e. olf., I,36). - Off ici a des erunt mollitia
anl.mi (De fin., I,33). - Valetudl.n e aut aetate inut'f.les sunt
bello (B. G., VII,78,1).
REM. 1. Lorsque la ca use p e ul être co nsidérée co mme l e point de départ
ou l'origin e d'un e action ou d'un état, l'abl a tif esl ordin aire me nt précé dé
d'une pr é p o si t ion : presque toujours ex, parfois de, r a r e ment ab.
Tarquinius ex uzz/ner e aeger fzzil (D e rep., 11,3 8) . - Dionysius ex
re11Tb11s laborabal (Tu sc., 11,60), ... souffrait des r eins. - Ex inuidia
laborauit (Pro Cl., 202), il a souffert de l'hostilit é (qui lui était mani-
fest ée).

1 . Mals ins1ietus laboris (v. § 240,2).

135
§§ 268-269 L'EMPLOI DES CAS

REM. 2. Lorsq u ' il s'ag il du motif ex teneur e n vertu duqu el te l fai t a lieu,
on e mploi e gé n érn le m e nt o b o u pro pl e r e t l'acc usa tif, p r a e (pour
un e mp êc h e m e nl) , ex ou d e c l l'a bl a tif, parfois c a 11 s iî ( « e n vue d e, à
ca us e de ») e t le gé nitif.
R cgio n es omni e u/lu propler uim lri goris alll co loris uacanles (Tl! sc.,
I ,45) . - Neq 11 e pra e /a crïmis jam /oqui possum (Pro M il. , 105) .
REM. 3. L'abl a tif d e ca u se est" volontiers introduit par un participe.
His r ebu s addu c li el auclorilale Orgelorigis pcnnoti co nstilu erunl . . .
(B. G., I,:3,1). - A lfli c lu s /11 c l11 non adesl (Phil., 9,12).

§ 269. Vi victn vis. - Suii victoria gloriabnntur. - L' ahlatif de


cause s'emploie en particulier :
1. avec les verbes a u passif, pour désign er la chose ou l'être
inanimé qui es t l'agent de l'action . Da ns ce t em ploi, l'ablatif de
cause paraît se confondre av ec l'ablatif de moyen (v. § 265 ) .
Fi uiclà (est) vis (Pro Mil ., 30). - No n vir'i.bus corporum rcs
nwgnac ge rwztur (D e sen., 17). - Omnia sunt uni us uirl1Zte
pacata (Cal., 2,1 1) .
R EM. Qu:ind l'agcn l es t un nom de per s o1~ne, d'anima l ou de chose animée,
l'ahla tif est précédé de af1. Il s'ag it alors e n so mm e d' un co mpl é m e nt indi-
quant d e qui provie nt l' ac ti o n (\'. ~~ 2Gl- 2o3).
Nos /l'i ab i/11 ce l'i a / o l'iuna d cse r eba11/11r (8. G. , \' ,:H,2) .

2. avec les Ye rb es et les adjectifs qui ex priment un sentiment


de l'ùmc (cf. § 217) , pour indiquer la ca use qui fait naître ce .sen-
tim en t. Tels sont :
a) les verbes gmulere, I aetari, se r é jouir, d cleclari, se plaire,
<lolere, maaerl', s'afflige r, yloriari, se glorifie r.
b ) les adjectifs (rl'tus , confiant, conlcnlus, cont ent , laetus, joyeux,
mocs lus, lristis, e tc.
S uâ uicl'orùï Hl'lt!l'tii insolcnlcr gloriabantur (B . G., 1,14,4).
- Hoc proprium est an'i.mi ben e co nstiluli, et lactari bonis re-
bus cl dol Pre conlrariis (De am., 47 ). - Pan10 r>st natura con-
ll'nta (D e /in ., II,!)1) .
RE111. 1. Avec ce rt :ii n s de ces verbes o n e mpl o ie aussi l'a cc u sa tif de
l'o bjet (par ex . aycc dol cr e, ma cr erc , v . ~ 217), 011 ri c cl l':ihlatif (par ex.
a\'L'c <io/crc', lucturi , u l oriuri) o u e ncor e in el l'n hlatif (par ex. aYcc laetari ,
!J/Oriuri) .
HEllf. 2. L es se mi -d é po n e nt s /i1/he e t con/itlfre, « aYoir con fian ce », régis -
se nt l'a blatif ou le d :llif de la c h ose, mai.~ to uj o ur s le dntif de la pe rs o nn e.
(!11i pol ëri t / o r/1111uc stubili lu lc cv11ficl érc :> (T11s c., \ ',4 0). - \ 'e s/ro c
11 irt11ti co 1.1/Ïdc/Ju111 (!'h i/. ,' 5,1). Si/1i 11lcrq11 c co n/ïi/cbat (13. c., III.
10 ,7 ) .

136
ABLATIF D'INSTRUMENT (RELATION, ETC.) §§ 270-272

c) Ablatif de relation

§ 270. Barbari lingzûi et natione. - Ce typ e d'ablatif s'appelle


a ussi ablatif de point de vue et ablatif limitatif (il marqu e ordinai-
r ement un e r est ri c tï on). Il répond aux qu es tions « sous qu el
rapport ? à qu el point de vue ? »
Sunt quidam hom"in es non re secl nom"in e (D e off., I,105) . -
N on tam barbari fu enznt linguâ cl natione quam tu naturâ et
mor"ibus (V err., IV,11 2) . - Jam aetate prouectus erat (D e srn.,
10), il était déjà avancé en âge.
REM. Au li e u de l'abl atif, l es poètes, imita nt l'usage grec, emploient sou-
ve nt l' a cc u s a t i f : Os lwm erosqu e d eo similis (Vrnc., Én., I ,58 9) , sem-
bl a bl e à un di eu en ce qui co nce rne le visage et les é paul es ; de là : avec le
visage e t les ép aules d'un di eu. - Voir § 223.

§ 271. Germ anos Galli virtute superabant. - L'ablatif de relation


s'emploie en particulier :
1. avec les verbes exprimant un e appréciation (m etiri, aes limare,
juclicare) ou une comparaison (aequar e, ceder e, uincere , superare,
praestare, etc., cf. § 246,r.2).
Ante a Germanos Galli uirtute superabant (B . G., VI,24,1). -
Magnas hom"ines uirtute metimw, non fortunâ (C. N., 18,1,1). -
Chalclaei cognitione astrorum antecellunt (D e div., I,91).
2. avec les adjectifs de sens analogue : dignus, indignus, insignis,
illustris, etc .
. .. n e inclignus ben eficio videràis (Pis., 82). - Militari glo-
riâ illuslris (T.-L., XXVI,39,3).

d) Ablatif de mesure

§ 272. Dirniclio 1ninor est. - Cet ablatif qui répond aux qu es tions
« dans quelle mesure ? de combien ? » s'emploiP. :
1. avec l es comparatifs et les mots qui expriment un e idée de
comparaison.
Hibernia climiclio minor est quam Britannia (B . G., V,13,2 ) ,
l'Irlande est de moitié plu~ petite. que la Grande-Bretagne. -
Hom erus annis multis fuit ante Romülum (Br., 40), Homère

137
§§ 272-273 L'E MPLOI DES CAS

vécut un grand nombre d' ann ées avant Romulu s. - V igin ti


annis ante' (D e am ., 42 ) , vin gt a n s aup a rav a nt (cf. § 281) .
R E~r. I l fa ut s urt o ut r e m a rquer les abl a tifs mu/Io, p aul o, nih'ilo (nihil o
minu s, e n r ie n m oin s) , lanlo, quanl o, aUquanl o (con s icl érn b le m ent) ; quo ...
eo o u quwzl o . . . Lanio (c f. § 416,1), plu s ... p lus.
Jl/u//o (de b ea ucoup) breui or c ilin ere p er uc nil <B . c. , I,63,2) . -
Ncq u c mu/Io p os l cognllum es / (B. c., III ,101 ,7) . - V il'lul em omn i bu s
r cbu s mu/I o anlep onunl (D e fin ., IV,5 1) . - D i og en cs di spu l ar e so /eba /
q uanlo r eg em Per sarum ui/ ii. f orlu mïqu e sup er a r cl (Tu sc ., V, 92) .

2. p ::i rfoi s a vec des verb es tels que abesse e t clistare, pour m a rqu er
la d istance ù l a qu ell e on se trouve. Ce ty pe d' abl a tif, qui a con cu r-
ren cé l' a c c u s a tif d'é tendu e (v. § 226,3 ) à p ar tir d e César,
pourra it ê tre au ssi interpré té comme un e ex ten sion de l' a bl a tif d e
li e u (v. § 279).
Millbus pass uum se:i: a Caesèi.ris caslris consedit (B . G., I,48,
1) . - Castra Cleoputrac n on longn spatio a Ptolnmaei castris
distab cuzt (R. c., TIT,103,2 ) .

e ) Ahlat if d ' a ccomp agn em ent e t de manière

§ 273. O m nih us copiis pro ficisc'i.tu r. - L'a bla tif d' a ccompag ne-
m ent, qui es t h a bitu ellem ent précé dé de c u m z , s'e mploi e sa ns
p 1·épo si tion dan s l es cas s uiv a nts, où la 11otiu11 <l'in s trument es t pré-
pond érnntc (cf. ~ 264) :
1. avec des pa1·ticipes tels qu e jwz clu s, conjwzctus, comitalu s,
stipatu s (ento ur (· d e fa çon co mpa c te, in ves ti , escort é).
Aedilis i11s 1· slipal11s semper sicariis , saeptu s armulis fuit
(P rn Sc sl., \);} ).
2. lo rsqu ' i l csl qu es ti on d e t r oupes emnwn écs p a r leur ch ef ;
m ais ici c u m apparaît lorsqu e le nom es t empl oyé san s d é ter -
min a tion ou. a u co ntraire, <H ec un e indica tion tr ès précise (d e nom-
hre, d' a pparle na11 ce, e tc.) .
r. ae.rnr omnibus cupiis prnficisc!tur (B. c., I,41,2) . l\Inis :
A mbinri.r slatim cum equitatu proficisc'itur (B. G., V,38,1) ; -

1. Dan s ce Lypc de l oc u tion, ant e et 110.< I so n t des a cl \'erb es (\'. * 306 ). O n d it p lu s


rareme nt : ante (o u posl) dec e 111 annos, ante (o u vos!) deci m n1n a111111111.
2. Exe m p l es : Vivit //a/1 i tatq11e · w111 Balbo (Jill., XIV,20,4). - C11111 /ac t e n11tricis
errornin s11 x ernnt ('/'u, é., III .2) . - C11111 linsle sael' e JJll.'Jllat•it (Pro Ba/ b .• 23).

138
ABLATIF D'INSTRUMENT (MANIÈRE, QUALITÉ) §§ 273-275

Caesar cum equitlbus nongentis in castra p ervenit (B . c., I,41,


1) .
3. assez souvent à propos de vêtements qu e l'on porte.
Vesle servili navem conscendit (Pis., 92) . - Cf. Caesar cum
purpurea veste processif (D e div., I,119).

§ 274. Nudo corpore pug1wre. - Cum dolore mori. - L'ablatif


d'accompagn ement sert aussi à marqu er :
1. les circonstances qui accompagnent un e action ;
2. par extension, la manière dont l'action se fait.
Nudo corpore pugnare (B . G., I,25,4). - Ha ec omnia summiï
cura et diligenliiï recognlta sunt (V err., II,190) .
Cet ablatif es t le p·lus souvent précédé de c u m, surtout lors-
qu'il s'agit d'un nom employé sans détermination.
Meluunl n e cum dolor e morianlur (D e fin., V,31). - Ho-
n esle, id est cum virlute, vivere (D e fin., III,29). - Divitiacus
mullis cum lacr"f.mis Caesarem complexus obsecrare coe pif
(B. G., I,20,1).

REM. Dans les locution s des types suivants, l' ablatif est ordin a irem ent
em ployé sans préposition, que Je nom soit ou ne so it pas détermin é :
1. jure, merilo, à bon droit ; injuria, à tort ; arle, avec art ; more, selon
la coutume ; (e x ) consuelud'ine, p ar habitud e ; consilio, à dessein ; fraude ,
par fraude ; ui, avec viol ence ; silenlio, en silence ; ped'ibu s, à pi e d ; e tc.
2. aequo animo, avec calme ou avec sang-froid ;
3. jussu (injussu) alicujus, sur l'ordre (san s l'ordre) de qqn (cf. § 82,5) ;
duclu, imperio,, auspicio (-iis) alicujus, sous le commandem ent de qqn ;
uolunlale alicujus, avec le consentement de qqn ; pacc tua, avec ta permis-
sion, sans t'offenser ; hoc consilio, da ns cette intention ; hac condicione ou
lege, à cette condition ; hac ralione, de cette m anière ; nullo modo ou paclo,
d'aucune façon .
Duobus modis, id est aut ui aut fraud e, fit injuria (De off., I,41) . -
Id arte faciunt (Br., 118) . - Aequo an'if110 moriar (Cal., 4,3). - Ju ss u
alque imperio facér e Pompei (B . c., III,22,1) .

f) Ablatif descriptif ou de qualité

§ 275. Homo infirma valetudine. - Cet ablatif, qui se rattache


à l'ablatif d'accompagnement, s'emploie pour marquer une parti·

139
§§ 275-276 L'EMPLOI DES CAS

cularité, le plus souvent passagère ou physique, d'un individu (cf.


§ 238 : génitif d esc riptif ou de qualit é).
Il doit toujoms ê tre accompagné d'un adjectif. Tantôt il s'em-
ploie comme compl ém e nt d éterminatif, tantôt il tient li eu d'a ttribut.
Germani incrediblli virtul e in armis erant (B. G., 1,39,1) . -
Homo infirma valelLLdine (Pro Cl., 175). - Britanni capillo
sunt promis:;o (B. G., V,14,3).

g ) Ablatif de comparaison

§ 276. Nihil est bello miserius. - L' ablatif d e comparaison p e ut


être considéré comme un e variété d'ablatif cl'accompagne m enl, en
cc sens qu'il d ésign e la personn e ou la chose avec laquelle un e autre
es t mise en parallèle'.
Cet ablatif ne se confond guèr e, p endant la périod e républicaine,
avec la construction du type Pau/,us do ctior est quam Petrus (cf.
§ 416) , «Pa ul es t plus savant qu e Pierre».
Il se mbl e, en eff e t, qu'employé avec l'ablatif, le comparatif en
-ior a longtemps ga rd é sa valeur d'intensité (cf. § 121) , du moins
clans les contex tes suivants, où son emploi l'emport e n e ttem ent
sur celui de quam lorsqu e le 1" terme de la comparaison es t au
1

nominatif ou à l'accusatif (v. r em. 1) :


1. cl a ns les propositions négatives de form e ou d e sens (inte rro-
gations oratoires etc., v. p . 80, n. 1).
N ihil est bello civili miserius (Fam., XVI, 12,2) , rien n'es t si
misérable qu e la guerre civile. - Lacrimii nihil citius arescil
(cf. D e inv ., 1,109). - Quis Carthaginiensium pluris fuit Han -
nibale? (Pro Sest., 142). - Quid polest esse sol e majus? (A c.,
11,82).
2. en div erses locutions stéréotypées : m elle dulcior (D e sen., 31),
luce clarior (Tusc., 1,90), vita m eii carior (Phil., 13,7), e tc. On em-
ploie toujours les ablatifs opinione, spe, e:rspectatione, aequo, justo,
e t a ussi alio (en correspondance avec alius).

1. La valeur d e cet ab la tif est fort discutée. Dans beauco up de g r amma ires, il
es t encore considéré comme un ablatif indiqua nt le point de départ de la compara ison ;
mais cette interpréta tion se fonde moins s ur l'ana lyse des faits la tins que s ur l'hypo-
thèse d'une cor respondance entre les différentes la ngues Indo-e uropéenn es.

140
ABLATIF DE LIEU ET DE TEMPS §§ 276-278

Opinione major (Br., 1) ou latior (Cal., 4,6) ou celerior (Fam .,


XII,15,7). - Omnium spe celerius (T.-L., XXI,6,5). - Fieri po-
test ut sil alius alio beatior (De fin., V,95).
REM. 1. On emploie presque toujours qua m (avec le 2 111 e terme au
même cas qu e le 1 er) lorsque la clarté l'exige, notamment :
a) quand le 1er terme n 'est ni au nominatif ni à l'accusatif :
Hom Ines possessionis cupidiores quam uilae (Pro Caec., 4 7). - Rei
publfcae ulilior quam mi hi (Ali., 1,20,2).
b) quand le compara tif est un adverbe : Brulum non minus amo quam
111 ou quam le , selon le sens (l'ablatif le serait éq ui voque) .
Calonem noslrum non lu amas plus quam ego (Ali., 11,1,8). - Nemo
plus allernm dilfgit quam se (Tusc., III, 72).
REM. 2. Lorsque vlus, minus, amvlius, longius sont su ivis d'un nom de
nombre ou de mesure, ce nom peut se mettre à l'ablatif ou dépendre de
quam. Cependant ces comparatifs sont ordinairement traités comme des
ad \'erb es ; ils n'exercent alors aucune influence sur le cas du nom de
nombre ou de mesure .
Catilina initio non amplius duobus milfbus homfnum habuit (SALL.,
Cal .. 5G ,2). - Plus quam decem dies afuil (Phil., 2,31) . - Tecum plus
w1n11m ui.rit (Pro Qu., 41).

h) Ablatif absolu

§ 277. Natura duce. - L'ablatif absolu (ou indépendant) ex-


prime Yolontiers une idée d'accompagnement ou de manière, mais
il est également susceptible de rendre des notions telles que la
cause, le temps, la condition.
L'ablatif absolu é tant habituellement constitué d'un nom et
d' un participe, c'est au chapitre consacré au participe qu'il sera
étudié (Y. § 492) .

3. ABLATIF DE LIEU ET DE TEMPS

§ 278. Domi manserunt. - Vesperi venit. - A l'origine, c'était


le locatif qui indiquait clans quel lieu (question ubi ?) ou à
quel moment (question quando ?) se fait l'action.

141
F ra nçoi s. G rammaire latine - 6
§§ 278-279 L' EMPLOI DES CAS

A l'é poqu e his toriqu e, cc cas, cl ont la dés in ence cs l -'i (cf. § 49.
Romac es t iss u de * Roma-i) , n e s'es t m a in l L' nu qu 'au singu-
lier :
1. des n om s prop res de villes ou de petites îles de la ire e t de
la 2 déclinaison 1 : A lb ae, R omae ; Corint!zi, L ugdwz i ; Deli, Lem -
11 1

ni, e tc.
2. de certains n oms comm uns ; on trouY c s urtout : domi, chez
soi ; ruri, à la ca mpa gn e ; Jwmi, p a r terre ; militiae, <\ l'armée ;
belli, en temps de guerre ; lu ci, le j our ; ues péri, le soir.
Romae damnatu s est (P is., 92) . - H ercilles Tyri m a.ûm e co-
lltur (De n. d ., III,42). - Domi nwn serunl (B . G., IV,1,5 ) . -
Ruri lwbitare (D e off ., III,112). - A d m e h eri ucs péri (hier a u
soir) uenit Caesar (D e or ., II,13) .
P ar ton t ailleurs, le loca ti f a été r em pl acé p ar l'abl ati f.
RE M. Par s uit e de so n carac tèr e fi gé, un no m au loc atif n e pe ut r eceyo ir
d'a utre d é te rmination q u ' un ad jec tif possess il', un no m a pp osé ou Je gé nitif
d' un no m prop 1·e.
Ma riu s d o mi sua e se n ex es t m o rluu s (De 11. d ., II I,81 ) . - - Do mi P . L e n -
liW es t cd11 c al11 s (Phil., 2,18) . :\fai s : in d om o cla ri h om ini s (D e
o/f ., I ,139 ) .

a ) Ablat if de lieu

§ 279. A de rat in se11atu. - Ordin airem ent le nom de lieu qui


r épond à la qu es tion u bi? « où ? » se m et à l'abla tif précédé de in.
A derat in senatu Ve rres (Ve rr., II,95 ). - ln urb e perman ent
(Cal., 2,11). - H abitari ait Xc nophan es in lww (Ac ., II,123). -
Cacdes in A ppia via facl a est (Pr o Mil., 15) .
R EM. 1. Les verb es qui signifi e nt « placer, poser » so nt h abituellem ent
con si dé r és co mm e des ve rb es d e r e p os. Leur co mpl ém ent r é po nd donc à l a
qu es ti o n ubi ?
A egyplii c l Babylo11ii 011111 e111 c11ra111 in s idér 11111 cog nilio 11 e posu e-
1'/111/ (D e div., I,9 3). - S a::ra in 11111r o col/ ocabant (B . G., II,29,3). -
liz s tatua ins c rip s it (Fam. , XII, 3,1) .
R EM. 2. On empl oi e l' acc u sa t i f précédé de a d o u de a p 11 d p our
indique1· le vois in age e l deva nt l es no ms d e p e r sonn es.

1. Les form es Ca r t h ag!ni et Ti b iiri (3 "' " déc i. ), q u e l'on renco ntre pa rfois, sont
ana log iq ues.

142
ABLATIF DE LIEU §§ 279-280

Ad Cannas pugna (T.-L ., XXII,58,1). - Hannibal, credo, eral ad


parlas ! (Phil., 1,11). - Apud Pompeillm cenavi (Fam., 1,2,3). -
N eop lolemus apud Ennimn (dans Ennius) philosoplwri sibi ail ne cesse
esse (Tusc., 11,1) .

§ 280. Cumis. Totii italia. Nullo loco. - L'ablatif des locutions


et des noms suivants s'emploie sans préposition :
1. Noms propres de villes et de petites îles (exception faite de
ceux qui se mettent au locatif, v. § 278), lorsqu'il ne s'agit pas du
voisinage e t lorsqu'il n'y a pas d'autre déterminant qu'un adjectif
possessif, un nom apposé ou un génitif de nom propre (cf. §§ 278,
rem. et 279,r.2) .
Tarquinius morluus es t Cumis (T.-L., II,21,5). - Babylone
A lexander est mortuus (D e div., I,47) .
2. Un nom déterminé paT totus (ordinairement). En fait, il
s'agit so uv ent d'un ablatif d'instrument répondant à la question
qua ?
N unlios Lota ci vitale (dans ... ou à travers ... ) dimittit (B. G.,
VII,38,10). - Deleclus (des levées de troupes) haberi totâ ltaliâ
j ussistis (Phil., 7,13). Cf. Tollï in Asiëi cives Romanos necan-
dos cura vil (Pomp ., 7) .
3. Locus Souvent lorsque ce mot
1
• a) est accompagné d'un
adjectif, b) se trouve employé avec un sens figuré ou pour dé-
signer un passage d'auteur, c) signifie « en son lieu, à propos »
ou encore « à l a place de, en qualité de » 2 •
Hostes iniquiss'i.mo (très défav.) nostris loco proelium com-
mittere coeperunt (B. G., V,32,2). - Sacrales voluplatem nullo
loco (pour rien) numerat (De fin., II,90). - H aec oratio pue-
rilis est lacis multis (Br., 124) . - Verbum loco (à la bonne
place) posllum (De or., III,153). - Loco dicere (De leg.,
III,40), parler à son tour. - Rellquos obs'iclum lo co ducere
(B. G., V,5,4). - Allquem hostis loco habere (B. c., IIl,21,5),
tenir qqn pour ennemi ; cf. in ... loco dans B. c., II, 25,6,
B r., 1, etc.
4·. Liber. Assez souvent lorsque ce mot désigne la totalité du
livre mentionné (cf. n° 2 : abl. d'instr. ?) .
1. Parfois aussi des noms de sens analogue : pars, regio, etc.
2. On trouve de même sans in l' ablatif de numërus : deoruni n1tmero dncere (B. G.,
VI,21,2), compter au nombre des dieux.

143
§§ 280-282 L'EMPLOI DES CAS

D e amicitia alio librn (dans ... ou à trav er s ... ) dictum es t,


qui inscribltur Laelius (D e off., II ,31).
5. Terra e t mare. Ordinairement lorsque ces de ux noms so nt
unis par un e conjonction : et, -que, ac, uel, aut (cf. n ° '.2 : ahl.
d'instr. ?) : Omnia sunt terra mariqu e pacata (Cal., '.2,11).
E:galement lorsque terra e t mare sont employés seuls, pom·yu que
ce soit avec un sens militaire : Carthaginiensium classes mari plu-
r"f.mum potera nt (V err., V,97). Sinon, on dit in terra, in mari :
in terra occultare (B. G., VII,85,G) ; - nauigatio in concluso mari
(B. G., III,9,7) .

h) Ablatif de temps

§ 281. Die septimo. A la qu es tion quall(lo? (quand ?) 1, les


noms qui dési gn ent un e division du temps (h e ure, jour, nuit, mois,
saison , ann ée, teinps) se m ettent :
1. à l'ablatif seul, lorsqu'ils sont employ és au sens prop1·e.
Die sept"f.mo (B. G., 1,10,5) . - Postera di e (B. G., V,38,2 ) , le
lendemain . - Nocle (D e n . d., II,69), la nuit. - Plata unn et
octoges"f.mo anno scrib ens est mortuus (D e sen., 13) . - T em -
por'i.bus illis (D e am., 5 ) , en ces temps-là .
2. à l'ablatif avec ou san s in , lorsqu'ils sont employés au sens
figuré.
ln p ericulosiss'i.mo rei publ"f.cae tempore (Pro F I., G) , en des
circonstances très dan gereuses pour l'Etat. - ln hac tempeslate
populi (Pro P l., 11), dans cette tourmente populaire.
N.B. tempore (D e off., I,104), in tempore (T.-L. , XX IV,1 7,5),
wo lem pore (Br., 4), à propos .

§ 282. Summii senectute. - ln senectute. - A la question quwulo?


(quand ?) , les noms qui d ésign ent un âge de la vie (par ex. pueritia,
aclulescentia, seneclLLs, aetas) s'emploient ordinairem ent :
1. à l'ablatif seul, lorsqu 'ils sont accompa gn és d'une détermi-
nation.
Extremâ pu eriliâ (Pomp., 28). - SummlÏ seneclule (Pro
Sesl., 50). - PrimlÏ aetal e (D<' or., I,3).
1. Pour incliqu er l'antériorit é ou la postér iorité (combien cl e temps aya nt ou. ap r ès?)
on se sert surfout cle ante et cle 1' os t. (v. ~ 272,1).

144
PRÉPOSITIONS RÉGISSANT L'ABLATIF §§ 282-285

2. à l'ablatif précédé d e in , lorsqu 'ils so nt employés seuls.


il! pu eritia (V err., I,47). - ln adulescel!lia (Pro S ul!. , 18). -
ln seneclule (Ac., II,5).

§ 283. Primo prmico. bello. - Parmi les noms qui d ésign ent <l es
événements qui se rvent à en d a ter d'a utre s (question quando ?) , cer-
tain s se mettent à l'ablatif se ul , d'a utres à l'ablatif av ec in , d'autres
en cor e a dm e ttent les deu x con stru c ti ons.
Sa lis ocrnw (B. G., I,50,3). - Primü lu ce (B. G., V,31,6 ). -
A dv enlu Caesiiris (B. G., V,54,2). - Primo Pun'ico bello (D e
o/f., I,39). - ln pace, in bello (Verr., IV,7), cf. pace belloqu e
(T.-L., II,1,1). - Quarto consulalu (D e sen ., 43) , cf. in consu-
lalu nostro (P ro A rch ., 28) .

§ 284. Triginta mmis cursum srmm conficit. - On em ploi e aussi


l'abla tif, le plu s souv en t sa ns in, pour indiqu er l'espace de temps
d ans les limites duqu el un événement se produit ou non (qu es tion
quanta lempore ?) .
Satumi stella lriginla f ere allnis cursum suum co n(Icil (D e
n. d., II,52). - Roscius Romam muftis annis non venit (Pro
R. A m., 74) . - Pompeio in se.r m ens'ibus promissa sunl CC
talellta (A lt. , VI,3,5).
HEM. 1. On dit gé n é ral e m e nt bis in di e (Tusc ., \ ', 100), Ier in 111111 0 (Pr o
R. A m. , 132 ) , e lc. Au s ujet d e l'emploi de intr11 , Y . ~ 229, 12.
HEM. 2. A la qu es tion quamdiu? (durant combien d e te mp s?) , l' a blalif
c on c urr e n çait parfois !'a cc u s a t i f (\' . § 228 ).
Pe ri c l es quadraginta annis pr11efuit A!h enis (D e or., III, t:'l8 ) . -- T o/11
nocl c co nlin cn/er icrnnl W. G., J ,2ô,5 ) .

4. PRÉPOSITIONS RÉGISSANT L'ABLATIF'

§ 285. Prépositions r égissa nt toujours l'ablatif :


1. a, ab 2 :

« d e» (sé p a ration, élo ignement, origine, d épe ndanc e, c f. ~~ 257-2 ô:1) :


Popillus lib eralus 11 rcoib11 s (D e rep., II ,57 ) . - u/J arnlro a<l!/11 .rerun/
Ci11cinn11 /11m (D e fin ., II ,12) , - f11ga ab 11rbe (Ali .. YII ,21,1), - /il/ éros

1. Au s uj et de l'o ri gine et de la va leur des prépos iti ons. , ·oyez ! 315.


2. La forme a ne peut s'emp loyer que devant une consonne : "b se met d e ,·a nt une
voyell e o u un e consonn e (surtout <I, I, 11, r, s) ; on trou,·e aussi abs te a u lie u de a te.

145
§ 285 L' E MPLOI DES CAS

a Ca csare c1 ccc 11il W .c., llI,14,1) , - a IJ cu calio11 c orlu s (1'us c., I,21), -
1111i su11/ 11/J ca dis ciplina (1'u sc ., 11,7 ) ou 11 Ze n o n e (De fin. , IV,7 ) ;
« d 'ap r ès » : Ac11cas a/J nomin e uxo ris Lavin ium app el/al (T.-L. , I ,1,11 ) ;
« d e puis » : 11 111 cdio Il(/ s1w1nwm (7'i111. , 20) , - a puéro (B r., 12::i) ;
« p a r » : (age nt , ' " § 2G9,1,r e m .) : ion orn lum a/J S .11rn cusr111is sc pul c ru111
(Tus c., \ ',G4) ;
« so u s le rappo rt d e » : a ge n c rc 11111/ cn w (P r o S ul/., 25), du côté mat e rn e l, --
11ihil isli adulcscc nli a n a/111 ·11 d ccs l (De or., III ,22 9) .
2 . co ram :
« e n p1·ésc 11 ce d e » : con1111 f>o tub io (D e rcp. , I ,34 ).
3. C lt111 :
« avec » ( ~1 cco mp ag 11 r m c 11t , m a ni (· re, c f. §§ 27:3-27 4 ; uni o n o u oppos iti o n) :
uaownu r cr1c u/ cs c 11111 co njugi bu s cl ti/J ëris (.-\!/ ., \'III ,2,3 ) , - uidi
Cupidi11 e111 c 11111 /amp ifrl e (\ ' err. , II, 11 :1), -- 111u//is cwn lac ri111 is o/Jse-
c rar c coe 1;it W. G. , 1, 20,1) , - c 11111 Cacsèi re se 11Lic11 s (A il ., \'ll,1 ,3) , p ~1r­
tagea 11t le s o pini o n .~ d e Césa r , - c11111 l'oc ni s r/i 111ica /i u l111· (De o//. ,
r,:rnJ .
4. de :
« du h a ut d e» : d e 111uro se d ejece runl (/1 . c .. I.18 ,:·l) ;
« d e » (séparn ti o n , o ri g in e , c f. ~§ 257-2G:3) : exlor qu e rn d e nwni/Ju s (Cal.,
1, 16) , - sn c /Je h oc rwdiui d e paire 111 eo (De or ., III , l J:l), - accu sa/o r
d e p/cb e (Br ., 131) , - d e sui s peciwiis lemp/u111 o r11ar c (\ 'crr. , IV ,7 1) ;
« se lo n , d' a près, ù ca u se de » : gruui d e cau sa (.-tll. , \ ' II. 7,:1 ) , d e se 11alu s
sc 11l e11lia W e diu ., I ,4) ;
« a u s uj et d e » : /egali d e pace uen éra11l (B. G., IJ ,G,4). -- sc r111 0 f,ae lii d e
u111icitia (D e a111. , 3) ;
« d ' ent r e » : d e Lrilms fl oc ex lre11111 111 es l (Phil. , 7,2 1) ;
« p e ndant » : d e n oc le ue nil (A li ., I\' ,3 ,4).
5. e, ex 1 :
« d e » (lie u d'ot'1 l'on so l'! , point d e d é part, o r1 g rn c, mati è r e) : c cas lri s
co pias edu x il (13. G., 1,5 0,1) , - e:i: ·co n sulalu (l]r., 3 18), e n so rtant d e
son co nsul a t, -- ex equis col/6qui (B. G., I ,43,3) , - di em ex <li e e.rspec-
/11ba111 (A il ., \'Il ,26,3 ) , - e:i: me111oria e:i:po n ére (Ca l. , :~,13), - 11.ro rc111
c.r He luc lii s lwb cr e (B . G., 1,18,7 ) , - appe l/a/a es / e.r uiro ui rlu s (T usc .,
II ,43), - slaluu e.r acre fa c /a (Ven·., 11,50) ;
« d 'e ntre , d e » : unu s ex ejus milili/Ju s W . c ., II.3 5,1) ;
« d e pui s » : ex eo /emp are (Pro Qu ., 22) , - ex Ka/e11<lis Ja11uarii s (Phil .,
14,19) ;
« p ar s uit e d e» : e:r uulnére 11er1er (De l'Cf>., 11,38 ) , - q ua ex cau sa (D e
rep. , 11,13) ;
« se lo n, d 'a près » : c.r 0 11111iw11 se nlenlia (Pro Cl., 177 ), - e:r co nsu e /11din c
(Pro Cl .. 38).
6 . pra e :
« d e vant (e n fa isant co rp s a v ec ) » : fl/'{/ e se flll yionc m / err e (P hil. , 2,3 0) , -
sec/us el fu c inus prae se / ercn s (Pro Mit ., 43)

1. La form e e ne peu t s'employer que devant un e con so nn e, mais m ême clans ce


cas ex est plu s fréque nt.

146
PRÉPOSITIONS RÉGISSANT L'ABLATIF §§ 285-286

« à cause de » (empêchement) : 11on ... prae lo crlmis poss11111 (Ail., lX ,12,1)


« en comparaison de » : pl'ae no bis bealus uideri s (Fam., IV,4,2).
7. pro :
« devant, sur le devant de » : sedells pro aede Cas loris (Phil., 3,27), - pro
tribullali allquid agllur (Fam., III,8,2) ;
« pour, à la place de, en _guise de » : pl'o uallo carl'os objeceranl (B. G., I,
26,3 ) ;
« pour, en faveur de » : conuenil dimical'e pro /eglbus, pl'o libel'lale, pro
palria (Tusc., IV,43) ;
« en raison de, selon, en proportion de » : pl'O tua pnu/entia (Fam. , IV,10,2),
- pro lwslium munfro (B . G., I,51,1), - pro mea parle (Fam., XV,15,3),
dans l a mesure de mes moyens, - agere pro uirlbus (De se11 ., 27).
8. sine :
«sans » : uila sine amicis (De fin., I,66), - otium si11 e lill eris mon; es t
(SÉN ., Ép., 82,3).
9. tenus :
« jusqu'à » : Tauro tenus regnal'e (Pro Dej., 36), - uerbo tenus (D e leg.,
III,14), en paroles seulement.
REM. Cette préposition, qui se co nstruit d'ordinaire avec l'a blatif,
se place toujours après son régime.

§ 286. Les prépositions suivantes régissent tantôt l'ablatif, tan-


tôt l'accusatif (v. § 230), suivant le sens. C'est normale-
ment l'ablatif qu'on emploie en réponse aux questions ubi ? où ?
quando ? quand ? quanto tempore? en combien de temps ? (cf. §§
279-284).
1. in :
« dans, à, sur» : in cas /r is remanerc (B . c., III,97,3), - coro nam habebal
unam in caplte, allemm in co lla (V err., V,27), - in eo flumlnc pans
erat (B. G., II,5,6), - in (sous) ocillis c iuium ui:rlmus (De off ., III,3) ;
«au cours de, pendant» : bis in die (Tusc ., V,100), - h oc in bello (Pro Mur.,
34), - in consulalu suo (B. G., I,35,2) ;
« à propos de » : libi in ho c grallllor (Pro Pl., 91), - i11 salule comnwni
maluil . .. (Pomp., 56), - in hoc ipso Colla (Br., 137).
2. sub :
«sous» : sub pelllbus hiemare (B. c., III,13 ;5), - sub oc1ilis domlni s tude-
banl (B. c., I,57,4), - sub illorum imperio eranl (R. G., I,3 1,7).
3. s_uper :
«au sujet de» : hac super re scribam ad te (Ail., XVI,6,1) .

147
§ 287 L'EMPLOI DES CAS

G. Tableau synoptique de l'emploi des cas

§ 287. Dans l'étud e de l' emploi des cas, il a pu se faire qu'une


1uême fonction ait été men tionnée en plusieurs endroits en raison du
fait qu'elle s'exprime tantôt par un cas tantôt par un a utre. Le
tabl eau qui figure ci-dessous a pour but de remédier à cette dis-
persion.

1. SUJET

,
EXEMPLES §§

verbe à un mode pers. nom. Sol omnibus Lucet: 211


» d'une prop. inf. ace. (dixit) aquam esse initium rerum. 470-477
nom. Clamare ille. 471
» d'une prop.-part. ab!. Tarquinia regnante. 492

2. COMPLÉMENT DÉTERMINATIF DU NOML

NOTION EXPRIMÉE EXEMPLES §§

gén. Homines magnae virtutis. 238


qualité
ab!. Homo infirma valetudine. 275

1. Le comp lément déterminatif du nom se met généra lement a u gé ni tif ( v. ~ ~ 232-


240), mais l'emp loi de ce cas est conc urre n cé pa r ce lui d es adj e c tirs (H n 1" e ri c·11s
U l ixes, L eo ntinns Gorgias, vers argente·n m, etc.) ou d e tours « pré position n c 1 s »
(cwior in te ou e rga. te, sign<i ex cr e re, elc.). De plu s, les noms verbaux peuve n t se
constru ire comme 1 es ve rb es dont il s so nt dérivés (redilns Rn1"cr111, reclihrn
Narbon e, ad.ve 11t11s ·i n Gulliam, proeliu.m. cul Nulum, etc .).

148
TABLEAU SYNOPTIQUE § 287

3. COMPLÉMENTS DU VERBE ET DE L'ADJECTIF

NOTION EXPRIMÉE CAS EXEMPLES §§

objet' ace. Tragoedias fecit. 214-222


dat. Hominibus prosunt. 243-247
Hominibu s utiles sunt.
gén. Contumeliae oblivisci. 240-241
Laudis· avidus .
intérêt dat. Deus nabis haec otia fec it. 248-252
gén. Interest omnium. 233
ad + ace. Interest ad honorem nostrum. 233,1,r.2
possession dat. Tibi fortunae sunt. 250
gén. Est adulescentis. 232,3
Proprius senectutis. 232,2
ressemblance dat. Canis nonne similis lupo ? 245,2
gén. Alexandri similis esse voluit. 232,2
abondan.c e abl. Abundare otio. 266,1
Bona indole praediti.
gén. Codices implevit earum rerum. 236,1
Vita insidiarum plena. 236,2
privation abl. Philosophia cupiditatibus liberat. 258
Animus curis vacuus. 259
gén. Medicinae egemus. 236,1
Rationis expertes. 236,2
prix abl. Pecunia f rumentum emere. 266,2
gén. Id tanti vendidit. 239
relation 2 abl. Aetate provectus erat. 270
(à propos de) Barbarus Zingua et natione.
gén. Accusare avaritiae. 241,2-3
ace. Id dubito. 223

1. Il convient d e rappeler ici qu e certains verbes peuvent êtr e transitifs directs e n


lat in et tra n s itifs indirects ou intra n si tifs en fra nçais (t empns m e <leflcit, le t e mps me
fait défaut) , et v ice versa (111iloni fcivere, fa vori ser Milon) ; voyez nota mm ent à ce
propos § § 215-222 e t 244-247.
2. Le datif d e point de v ue, qui est aussi vo lontiers appelé datif de relation, est d' une
tout autre n a ture (v . s 251 : snmn cniqne pnlchrnm est).

149
§ 287 L'EMPLOI DES CAS

NOTION EXPRIMÉE CAS EXEMPL~S §§

cause ab!. Ti more def ugiunt. 268-269


prép. +ab!. Ex vulnere aeger fuit. 268,r.l
prép. +ace. Propter vim frig6ris vacantes. 268,r.2
agent ab!. Vi victa vis. 269,l
ab+ ab!. Ab duce deserebantur. 269,1,r.
dat. Vobis erit videndum. 253
distance ace . Legiones magnum spatium aberant. 226,3
ab!. Longo spatio distabant. ~72,2

lieu
ubi? locatif Domi (ou Romae) manserunt. 278
où? in+ ab!. Aderat in senatu. 279
ab!. Cumis. Tata ltaliü. Nullo loco. 280
ad+ ace. Ad (près de) Cannas pugnare. 279,r.2
apud +ace. Apud (auprès de) Pompeium cenavi.
quo? in+acc. Misit in Siciliam. 227,1
vers où? ace. Apollo Delphos advenit. 227,2
ad+acc. Ad Antiochum missus est. 227,1,r.2
unde? ab, ex, de Frumentum ab Asia comportat. 261,1
d'où? +ab!. De provincia abiit.
ab!. Roma profectus est. 261,2
ab+ ab!. A (des env. de) Gergovia discessit.
qua? ab!. Aurelia via profectus est. 267
par où? per+acc. Per fines Sequanorum iit.

temps
quando? locatif Vesperi venit. 278
quand? ab!.(+ in?) Die septimo. - In senectute. 281-283
quanta temp6re? abl.(sans Triginta annis cursum conficit. 284
en c. de temps ? in?)
quamdiu? ace. Decem annos Troja oppugnata est. 228
•(durée) per+acc. Ludi per decem dies facti sunt.
(pfs) ab!. Tata nocte ierunt. 284,r.2

150
DEUXIÈME PARTIE

LES MOTS INVARIABLES

§ 288. Les mots invariables sont l'adverbe, la préposition, la


conjonction e t l'interj ec tion.

CHAPITRE I

L'ADVERBE

A. Formation

§ 289. Les adjectifs de la 1 classe forment ordinairement des


10
·

adverbes en remplaçant la désinence -i du gén. sing. par -e.


Le s up er latif de l'adverbe dérive du superlatif de l'adjec-
tif de la même manière, tandis que le c o m p a r a t i f est en -ius,
comme le comparatif n eutre de l'ad j ectif.
doclu s, doc li do clë, savamment doc li us doctissim e
pulchel', pulchri pu lc11re, de b ell e façon pulchriu s pulch errim e
miser, miséri misére, mi sérablement miserius mis errime
Mais bonu s fait bcn ë, bi en m eliu s oplime
malu s » malé, mal p ejus pessime.

§ 290. Les ad j ectifs de la 2 classe form ent ordinairement des


111

adverbes en remplaçant la désinence -s du gén. sing. par -ter ;


ceu x qui se terminent en -en s, -entis ou en -ans, -antis, ainsi que
sol/ers, -rtis (ingénieu x ) , remplacent pratiquement la finale -is du
gén . sing. par -er.
Le c o m p ara tif et le s uperlatif s'obtiennent comme
ci-dessus (§ 289).
acer, ncris acr'il er, vivem ent acriu s ace rrlme
ce ler, ce léris celer'i/er, r a pid em ent celerius ce lerrfm e
forfis, fortis f orliler, courageusement f orlius fol'liss!me
felix, felicis f elic'ilel', heureuse ment f elicius f elicissime
prudens, prudenlis pnzdenl er, prudemment prudenliu s prudenlissime
~.B. audax, audacis mu/acier, hardime nt audacius audaciss'ime .

151
§§ 29 1-294 LES MOTS INVARIABLES

§ 291. Certains adjectifs ont donn é deux fonnes adverbiales;


ainsi on r en co n Ire breui et breulter, lzuman e e t lzumanlter, divin e
e t diuin'ilus .
Le sen s va ri e parfois d' un e forme ù l'a utre : ca l e scia, il es t' cer-
tain que j e sais, certo scia, j e suis s ür; uerc, co nformément ù la
vérité, uero, ù coup s ür.

§ 292. De nombre ux adverbes so nt e n fait


1. l'accusatif neutœ singulie1· cle l'aclj ec tif :
lllllll li 111 , li e auc o up fll'i11111111, prem i è r e m c n l
/Hlllilllll, peu so/11111. se ul e m e nt
fi(( /'Il Ill , tro p p e u facfl e, facilem e nt
11i111iu111 , trop illlflllllC, impun é m en t ; etc .
2. l'ablatif neutre singulier de l'ad.i eetif :
brcui, ilri èvc m e nt nc cess urio , n écessai r e m e nt
c ilo , \'ile perp c /1 10, co ntinu e lle m e nt
co 11/i11110 , a u ss i tù t /'{/1'0 , 1·ai·eme n t
crcbro, l'r ~q u cm m e n t SCl'O, trop ta rd
ful so, fau sse ment sccre lo , e n secre t
f u l'iuilo , par ha sa rd sc d1i/o , a v cc û·le
111{{11ifcs!<J, clairement su bl/o, s ubit e m e nt
me ri Io, ù bo n drnit Lu/ o, e n sî1rrté ; e tc.
3. l'accusat if ou l'abla tif cl ' un nom ou cl'un c loc ution nominale
(cf. §§ 224 c l 274, rem.)
f!Ul'lilll , en partie quomi5do '! co mm e nt ?
inùi ce m, ù so n tour 111ag11opif re, a\' ec insi s tan ce
111/111i5tlu111 , ju squ 'ù la me s ur e, plein e ment poslridic , le le nd e main , etc.

§ 293. D'autres ad verbes sont dérivés de nom s, par ex. fundllus


(cf. /wu/us, -i, le fond), .i usqu 'a u l'ond, radicalem e nt ; f'urtim (cf.
f'ur , le voleur), e n cachette ; d'adjectifs-pronoms, par ex . quo ? allbi,
/zin c ; de verbes, par e x. raptim (cf. rnp ere ), précipitamment; nu·-
sus (cf. rf'u ersus ou reuorsus) , en r eve n a nt sur ses pas, en arrière,
de nouv eau .

§ 294·. Com pa1·atifs e t superlatifs anomaux (ce ux de ben e e t cl c


male ont été cités au § 28!))
llllllllllll , bea uc o up lllllOis , plu s 11111.t·i111 e, le p lu s
plus, plus plur/11111111, le p lu s
f!OI'lllll , (pe u) , 111in11 s, m oi n s 111i llÏ/lll', le moins
trop p e u mini11111111, le moin s
diu , long temp s t!i11lit1 s t!iulissim e
sne 11e, so u 'v cnt SUC f! ÎllS saepissim e
111al11 r e, tôt 11111l11ri11s 111ul1uTi111 e e t !ll(l/ 11 rissi me

1;)2
ADVERBES DE MANIÈRE §§ 294-296

prope, pro c he, près pro pi us pro xlm e


nuper, récemment nuperl'lme
salis, asse z salius es t, il vaut mi e ux
secus, autrement nihilo sechis ou selius = non minus, p as moins
(sa ns po s itif) polius , plutôt polisslmwn, de préférence
( » » ) priu s, plus tô t primum, e n premier lie u.

B. Valeur et emploi

§ 295. En latin, comme en franç ais, l'adverbe modifie le sens


d'un verbe, d'un adjectif ou d' un autre adv erb e.
En se plaçant au point de vue du sens, on p eut répartir les ad-
verbes en huit catégories selon qu' ils ex priment : 1° la manière,
2° la quantité ou l'intensité, 3° le lieu, 4° le temps, 5° l'interroga-
tion , 6 ° l'affirmation , 7° le doute, 8° la n éga tion.
R EM. 1. Il a rrive qu ' un adve rbe porte sm· un nom. Normalement, il s'agit
alors d'un nom verbal ou d'un nom ex primant un e qualité susceptible de
vari e r e n int e n s ité . Mais parfois l' a dv erb e es t e mployé d'une manière très
libre, comme e n grec, e ntre un a dje c tif et un nom.
Ego, ille pacis semper Lauda/or, semper auclor, n olo .. . (Phil., 7,8 ). -
Al Marius, ru sli canus vir, sed plane vir, cum .. . (Tu se., II,53 ) . - R ellquis
d ein ceps di e/Ju s (B. G., V,40,4), tous les jours suiv a nts . - Allquol circa urb es
(T.-L., X,34,13), plu s ie urs vill es des e nvirons .
REM. 2. L es adverbes latins se 1·endent parfois en françai s par des locu-
tion s nomin a les ou verbales.
Verisslme /oquor (Ail., V,2 1,7), je parle a vec la plus gra nd e exac titude. -
Male repreh e ndunl (Tus c., III,34), ils ont tort de blâm e r . - Melius periblmus
(T .-L., 1,13,3) , il vaudra mi e ux pour nous de p é rir.

1. ADVERBES DE MANIÈRE

§ 296. La plup a rt des a dv erbes de manière sont dérivés d'ad-


j ec tifs e t, dans un e m es ure moindre, ·de noms ou de verbes. On
a donc pu voir a ux §§ 289-293 à qu els types ils appartiennent, qu'il
s'agisse de ce ux en -e, -ter, -um, -o, -i, -tim ou -tus. L eur signification
et le ur emploi n e prése ntent ri en de particulie r.
Parmi les autres ad ve rbes de mani è r e, il y a li e u d e c it er : les démonstra-
tifs ita , sic, a in s i, d e ce tt e faç on, item , d e m ê me, - le r ela tif sicul, que,
comme, - les r e la tifs ou int e rro ga tifs ut , co mme, comment? qui, avec quoi,
comment? quin (= qui n e ), p a r s uit e de quoi ... n e ... pas, comme nt ou
pourquoi ... n e . .. pas? quomôdo e t quemadmôdum, co,mme, comment?
les indéfinis 11 e11uicq1H1111 ou n equiquam, e n vain, s a ns raison.
§§ 297-298 LES MOTS INVARIABLES

2. ADVERBES DE QUANTITÉ 1 ET D'INTENSITÉ

§ 297. Dans certains cas, la quantité peut s'exprimer par un


adverbe ayant la valeur d'un nom neutre ; le complément clc ce
type de mot se met au génitif partitif (v. § 235,2-3).
Exemples : multum, plus, plur'imum, paulum (peu de) , pa-
rnm (trop peu de), minus, min'imum, satis, nimis, nimium,
tanlllm, tantundem (jus te autant), quantum, quantumcumque,
aliquantum (une assez grande quantité).

§ 298. Avec la plupart des verbes et des adjectifs ou adverbes au


p os i t i f, . l'adverbe de quantité a la même forme que ci-dessus
(§ 297 ), sauf toutefois que :
1. magis concurrence plus devant un verbe et le supplante de-
vant un a cl j e c tif ou un a cl ver b e . En principe, magis ex-
prime l'intensité, le degré, tandis que plus exprime la quantité, le
nombre, l'étendue.
Quod est magis uerisim'ile (B. G., III,13,6). - Ab urbe plus
quam decem dies af'uit (Phil., 2,31).
REM. Dans certain s cas, plus se substitue à magis sans raison apparente,
par exemple avec les verbes amare, di/igere, inlel/egere, proficere, posi;e et
ualere : Fieri non potes/ ut quisquam plus allerum dilfgal quam se (Tusc.,
III,72).

2. maxi.me et mini.me remplacent plur'imum et min'imum.


Huic legioni Caesar conf ide bat ma:âme (B. G., I,40,15).
Res ma.ûme necesspria (D e am., 86). Mais : plur'imum ua-
lere, interesse, posse (De rep., II,40 ; Pro R. Am., 4).
3. tam et quam remplacent parfois tantum et quantum devant
un verbe ; ils les supplantent devant un a cl j e c tif ou un a cl -
verbe.
De quo tantum, quantum me amas, uelim cog'ites (Alt., XII,
18,1). - Non tam prohibere uideballlr qizam admonere (Pro
Tu!!., 9). - Quam mullas e.'l:istimatis insu/as esse deserlas?
(Pomp., 32). - Qu am uero f ac'ile f al sas ration es inf erre soleant
cognosc'ite (Pro Fl., 20).

1 . Les adverbes numéraux multiplicatifs ont été étudiés à la suite des adjectifs numé-
raux (v. § 138).

154
ADVERBES DE LIEU §§ 298-300

REM. 1. D e Ya nt un " e r h e, on e mploi e a uss i t1111top iire (à ce point,


a ut an t) e l qucmtopiire (que) : /p se, Diuiti11 cum maynop ër e co h o rlalu s, d oce /
qu anl opere r ei 1wbllcae inl er sil ... (B . G., II ,5,2 ).
REM. 2. Quam 11011 (cf. ita 11 011, s i p e u , a u § 440 ,r.4) s ig ni fie « comb ie n
p e u » : ... ut in/ el/ eualis 11uam n on mu Ili uusi sinl dicere (Br., 270 ).
REM. 3. Qu11111 , 111wnlu11i, quanloper e, qui so nt ri es r ela tifs o u d es inl e r-
ro galil's, p e u1·c nl s 'emp loyer comme ex c 1 a m al if s : Nol! il!/e l/ ëgunl
h o m 'i n es quwn magn um uec li go l (reve nu) sil pursim o nia (Porad ., 4fl). - \'oir
a uss i plu s ha ut Pro FI ., ~ O.

4. Devant un verhe qui si gnifi e « ach eter, vendre, lou er , coûter»,


on emploi e, avec un e va le ur 2dv erhial e, tan tôt le gé nitif (d e
prix) tantôt l'a hl a tif (d e moye n) des a dj ec ti fs de quantit é (v.
§§ 230 c t 2fifi ,2,rem.) .
Devant un verb e signiflanl « va loir, é valuer, es timer» ainsi que
d evant i11l1~ r e st ou r ef crt, on tro uv e de m ême le géni t if (d e
prix) d e ces a dj ectifs (v. §§ 230 e t 233).
Tan li uendJ.dit (\1 err., IV,10). - Ma gn o uencfüli (V err., III,
40). - Pericu la par ui su nt <lu ce nda (Pro A rch ., 14). -- lllud
m eü mogni interes t (A il ., XI,22,2).

§ 299. Devant un comparatif ou un mot de sens comparn tif


(ant e, p ost, al'il er; molle, 11rw ?slore, clc.), on emploi e avec un e
valeu r a d verh ial e l' a h l a t i r (d e m cs u r e ) des ad j ectifs de quan-
tit é (v. § 272,rem .) .
Mulla breuiore ilin er e p eru enit (B. c., I,63,2). - Quonto cliu-
lius considero, Lanio mihi s p es uide lur obscu rior (D e n. d ., I,
GO).

3. ADVERBES DE LIEU

§ 300. Ln plupart des a dv erbes de lie u ont un e forme différente


suiv an t qu'ils r é pondent à l' un e d es questions suiv antes : ubi?
quo? wHle? quii? En outre, les a d verb es dém onstr a tifs présentent
entre e ux les m êm es différe nces d e se ns qu e les pronoms a u xq u els
ils corres po ndent (v. §§ 150-160) .

155
§§ 300-302 LES MOTS INVARIABLES

INT. ubi ? où ? quo? où? unde? d'où ? qua? par où ?


Lieu où l'on est ... où l'o n va ... d'où l'on vi e nt ... p a r où l'on p asse

DÉM. lbi, l à eo, là inde, de là eii, par là


lbïdem, là- m ême eodem, là-m ême indïd em, de eiid em, par
là- m ême là- même
hïc, ici luï c, ici hi n e, d'i ci hac, par ici
istïc, là isto, islü c, là islin c, de là isWc, par là
il/ïc, l à-ba s illo, i/lü c, là-bas il/in c, de là-bas il/ile, p a r là-bas
REL. übi, où quo, où undc, d'o ù qua, par o ù
ubicumqu e, quocumque, undecumqu e, q11ac11m que,
partout où partout o ù de p ar to ut o ù partout par où
IND. alicüb i, quelque aliquo, quelque alicunde, de ali quii, par quelque
part part quelque part endroit
usquam, quelque ulrimque, des
part deux cô tés
ubïqu e, partout undï que, de tou s
cô tés
alibi, a illeurs alio, ai ll eurs aliunde, d'autre aliii , p ar un autre
part endroit
forï s, dehors foras, dehors f Ol' ÏS, du dehors
w

REM. Répondent également à l a question qua? : unil, par un se ul et même


chemin, ensemble ; nequilquam, e n a ucun e manière, null cme n t ; rec lii, en
droite li gne ; dexlra, à droite ; lacvil, à ga u c h e.

§ 301. D'autres adverbes de lieu n'ont gén éralement qu'une seule


forme
All e, en h aut , profondément ; ante, dev a nt, en ava nt ; circa el circum ,
a utou r, à l'entour ; cilra, en deçà ; co ram , en face ; ex tra, a u-dehors ; infra,
au-dessous ; jux la, tout près ; /al e, sur un lai·ge espace ; /on{Je, e n lo ng, a u
loin ; pass im, çà e t là ; p os l, derri ère ; procul , a u loin ; prop e, à pro x imjt é ;
retro, e n arrière ; subler, au-desso us ; sup ra, au-dessus ; u/lra , a u-delà ;
ultra cilro , (en a llant) d'un cô té et d'un a utre, çù e t là.

§ 302. En cc qui concerne l'emploi des adverb es de lie u, il con-


vient <;le signaler les p à r ti c u la rit é s suivan tes :
1. Les adverbes relatifs s'emploient fréquemment en corrélation
avec les adverbes démonstratifs.
Ubi virtus est, ibi esse miseria non pot est (D e (in., V,95).
Ubi amici, ibidem opes (cf. Pl., Truc., 885).
2. Les adverbes d émonstratifs et relatifs ibi, eo, inde, ubi, quo,
uncle, qua, c.u m remplacent sou vent les pronoms accomp agnés d'un e
préposition, même lorsqu e l' a nt écédent de ce ux-ci es t un nom de

156
ADVERBES DE TEMPS §§ 302-305

personn e. A ce titre, on les app ell e Yolontiers adverbes pronominaux.


Placés en tê te de phrase, ils pe uY ent di spenser d' employ er une
particule d e liaison (cf. §§ 159,4,b e t 165).
Apud Gra ec os indequ e p erlapsus (arriv é) ad nos, H ercul es
hab etur deus (Tus c. , 1,28). - \ ' iennam peru enit. lbi nactus
recenl em equilatum ... in Lingon es con tendit, ubi dua e Legiones
hiemabant (B. G., VII,9,4 ). - Qua e ci vitales propinquae his
lacis erant ubi bellum gessi!r at (B . G., 11,35,3) .
3. Divers a dv erb es ont pa rfoi s comme complément un nom au
génitif partitif (v. § 235,3 ) .
Ublnam gentium sumus ? (Cal ., 1,9). - R Ps erat eo loci, ut ...
(Pro Sest., 68) .

4. ADVERBES DE TEMPS

§ 303. Les adverbes de temps r é pondent aux qu es tion s qmmdo?


qu a nd ? quamdiu? p endant ou d epuis combien de temps ? quam-
dudum ? d epuis combi en d e temps ? quanto tempore ? en combien
d e temps ? e tc.

§ 304.. Un certain nombre d'adY erb es de temps pe uvent être


r épartis, comme les pronoms, dans les catégories suivantes :
démon stratifs : hic, à ce moment(-ci) ; /11m où lune, à ce moment-là; n1111c ,
maintenant;
relatifsl : cum, dans les locutions f11il l emp11s cum (Y. § 457,2), il y eut un
temps où, et c11m ... lum (v. § 322,1), d'un e part ... d' a utre part;
quando, quand ; qup.mdi11 , aussi lon g temps que ;
relatifs ind é terminés : q11a11do c11mq11 e e t quandoque, à qq. mom e nt qu e;
interrogatifs (v. § 307) ;
indé fini s : quando (après si, n e, num , cf. quis) et a/iquando (c f. alfquis), un
jour, une fois ; quondam (cf. quidam) ; ù un certain mom e nt, jadis ;
umqiwm (cf. quisquam) , à qu e lque moment, jamais ; m1111q1wm, n e ...
ja mais; alias (cf. a/ius), un e autre fois; colidie ou co llidi e, c haque
jour.

§ 305. D'autres adverbes de temps


1. sont form és d'une préposition e t d'un démonstratif.

1. Les a dv e rbes relatifs, surtout quand il s n'ont pas de corrélatif, sont ordinairement
considérés comme c o n j on c t ion s d e subordination.

157
§§ 305-307 LES MOTS INVARIABLES

T els so nt ac_lhu c, jusqu'à prése nt , abhin c, à partir de m a inten a nt, d ehin c


ou d einde, e ns uite, ante hac, ava nt ce mo m ent-c i, anlea, ava nt ce mo ment-là,
pos lhac, déso rm a is, p os lea, ens uite.
2. son t en fa it des form es d'accusatif, d'ablatif ou de locatif (cf.
§ 292).
Tels so nt primum 1, pour la prem ièr e foi s ; - continuo, à l'in stant, imm é-
di a tem ent a près; modo, il y a un in sta nt, n ag uèr e; pri111 01, d'a bord ; se ro ,
tar d ou tro p ta rd ; subit o, sou da in ; brevi, b ientôt; h odie, a uj o ur d' hui ; -
heri, hier ; lem pi5 ri, à temp s.

§ 306. Nombreux sont les a dverbes de temps qui éch a ppent à


toute classifica tion ; on les ap p rendra à l'usage.
Vo ici n éanm oin s la li s te de ceux q u'il importe l e plus de con n aître : ant e
(c f. § 301) , ava nt, a up ar ava nt ; cras, dema in ; diu , lon gtem ps ; eliam , en co r e ;
J'ere ou /' erm e, presqu e to uj ours ; inlerdum , parfois ; jam , dès ma int en ant ou
jusqu'ù m a int e na nt ; m ox, bientô t ; olim, un jour (p assé ou futur) ; posl (c f.
§ 301) , a près, en suite ; saep e, so uvent ; semp er, toujou rs ; simul , e n même
te mps, e nse mbl e; s latim , a ussitô t ; tandem , e nfin ; vix, à p e in e.

5. ADVERBES INTERROGATIFS

§ 307. E n somme, les a dverbes interrogatifs n e con stitu ent pas


un e catégorie p arti culièr e. On a déj à pu les voir fi gurer p armi les
ad verb es de m ani èr e (ut ? quï ? quin ? quomodo ? quemadmo-
dil m ?) , de quantité et d'in ten sité (quantum? quam? quantopere ?),
de lieu (ubi ? quo ? unde ? qua ?) , de temps (quando ? quamdiu ?
quamdudum ?) .
Il y a li eu d'ajo uter à ce lle li s te : 1. les a dv erb es ·ignifia nt « po urq uoi? » :
cur ? quare (= qua re ) ? q u am o bre m (= quam ob rem) ? quitl (ace . adver-
bi al) ? e t a uss i quin (= qui n e) ? p ourquoi n e ... p as ?
2. p uis ce que l'on a pp elle l es p a rti c ul es interro ga ti ves :
? est-ce q ue ?
- 11 e utrum . . . au ? es t-ce que . . o u ... ?
1101111 e ? es t-ce que n e p as ? -n e . .. an ? » »
rmrn? es t-ce que (par h asa r d ) ? ... Ull ? » »

L'emploi de ces particul es interrogatives sera é tudi é dans le


ca dre des propositions interrogatives directes (§ 403) et indirectes
(§ 460) .

1 . Les a d verbes numé r a ux ordin aux on t é té é tudiés à la s uite d es ad j ec tifs numéra u x


( V, ~ 137).

158
ADVERBES D'AFFIRMATION, ETC. §§ 308-310

6. ADVERBES D'AFFIRMATION ET DE DOUTE

§ 308. Les a dv erb es d 'affirmation s'e mploient surtout clans le


di alogue, en r éponse à un e question posée (Y. § 403, r.3).
Les principaux sont
ila, o ui , exac te m e nt scilicel, uidellcel, bien e nt e ndu ,
eliam , o ui, c'es t cela év id e mment, san s d o ut e
ce rie, l'c rl a in e m e nt, sll r e m c nt quidem, equldcm , ce rt es, e n vérité,
nimirum , » assur é m e nt du moin s
profeclo, » » sa/lem , à tout le m oi n s, du moins
sane, r ée ll e m e nt » quin, quin eliam, il y a mi e u x, bi e n
uero, en vé rit é , p a rfait e m e nt plus
enim , nam, e n r éalit é, e n fait (c f. § a/que eliam, el quidem, e l il y a
328,r.2). mi eu x, e t qui plu s es t
immo , immo uero (répo n se rectificative), bien a u co ntr a ire, s i fait.

§ 309. On emploie comme adverbes de doute :


{orl e (abl. de for s, v. § 73,2), par hasa rd, d 'ave ntur e, peut-être ;
for/asse, peut-être bien , il se pourrait ;
for sllan, peut-être. Cet « adverbe » es t e n core n e tt e m ent se nti , à l'époq ue
classique, comme un e lo c ution verbale ({ors sil an, ce sera it un hasard
s i) e t co n s truit avec l e s ubj o n c tif de l'interrogation indirec te (v. § 460,
r .4 ) ;
houe/ sc ia an e t n esc io an s'e mploi e nt parfois co mm e d es loc uti ons adve r -
bi a les s ig nifiant « peut-ê tre» (cf. § 460,r .4) .

7. ADVERBES DE NÉGATION

a ) Adverbes simples

§ 310. Les adverbes de n égation simples sont non, né, haud.


1. Non es t la n éga tion la plus fréquente ; elle peut porter sur
un mot ou sur un e proposition. Dans ce derni er cas, on l'emploie
normalement lorsqu e le verbe es t à l'indicatif ou à l'un des modes
imper sonnels (v. § 331) , souv ent aussi lorsqu'il es t au subjonctif
(v.n °2).
Bonus oralor cml non bonus (Br., 185). - Non omnis moriar
(HoR., Odes, III,60,6). - Qui e.x istimabit posse se miserum
esse, bealus non erit (D e fin., II,87).
2. Né s'emploie pour ni er un e proposition dont le verbe es t à
l'impéra tif ou au subjonctif de volonté (v. §§ 417-438).

159
§§ 310-313 LES MOTS INVARIABLES

lmpius ne audeto ... (De leg., II,22), que l'impie n'ait pas
l'audace ... - Hoc ne feceris (De div ., II,127). - Ne agamus
(Alt., IX,6,7). - Justitiae primum munus est, ut ne cui quis
noc eat nisi lacessitus injuria (D e off., I,20).
3. Haucl n'apparaît que pour nier un mot, le plus souvent un
adjectif ou un adverbe.
Haud mediocris uir (D e rep ., II,55) . - Haud fac'i.le (D e rep .,
I,6). - Haud scia an ailler sentias (D e or., 1,263).

b) Adverbes composés

§ 311. Les locutions ou les mots composés de non s'emploient


dans les mêmes cas que la négation simple ; ainsi non ... }am,
« n e ... plus», et nondum, « ne ... pas encore ».
Venio nunc non jam ad furtum, sed ... (Verr., IV,60). - Non-
dum centum anni sunt (D e off., II,75).

§ 312. Parmi les locutions et les mots composés de ne, il en est


qui ne s'emploient que là où në seul peut se trouv er; ainsi
n ë cl u m, « bien loin que ou de » (v. § 432) et n ë u e 1 (v. § 313).
En revar)che, il en est d'autres qui s'emploient sans tenir compte
du mode du verbe, donc dans n'import e quelle proposition ; ainsi
n emo, nihil, nu/lus, n euter (v. §§ 187-188) , numquam, m1squam et
aussi ne ... quidem, qùi signifie « ne .. . pas m ême » ou « ne pas .. .
non pins».
B eatus esse sine uirtute n emo potest (De n. d., I,48). - Mihi
nemlnem patrormm clederis (De or., II,280). - Ne mors quidem
est malum (Tus c., I,16). - Nusquam est, qui ubiqu e est (SÉN.,
Ep., 2,2).

c) Négation copulative

§ 313. Lorsqu'un adverbe de négation, simple ou composé, est


accompagné d'une conjonction copulative (el, atque, ... ) , on pré-
fère généralement :
neque (nec) ù el non neque ullus à cl 11111/us
neve (n eu), ne que à el ne neque umquam à el m1mq1wm
neque c1uisquurn à el nen10 neque usquam ù el n11sq1wm.
neque quicquam ù e l nihil
!'\.B. Dans ces locutions , on emploie neve au lieu d e ne q 11 e lors-
que n e est la négation nttendue (Yoyez toutefois r e m. 4).
1. Les autres mots cle ce type (neque, m11lns etc .. , .. ~ 187) sont en fait composés
cle la négat ion archaïque né.

160
ADVERBES DE NÉGATION §§ 313-3 14

Host es terga ve rterunt n eque (n ec ) prius fug ere destiterunt


quam ... (B. G., I,53,1) . - Ne pareant improbis n eue ab isdem
lace rari rem publlcam patiantur (D e rep., I,9). - Gorgias
centum et septem comJJleuit annos n eq ue umquam in sua
studio atqu e opëre . r essauit (D e sen. , 13) .
HEM. 1. Le plu s souvent , n eq u e e t 11 evc s'emploient devant vo ye ll e, nec
e l 11 c11 d e va nt co n so nn e.

REM. 2. On préfère et 11011 (e t n cmo , e tc.) ù /1 e qu e (ne c ) d a n s les cas


s uiv a nt s :
a ) quand la n égation port e se ul e m e nt s ur un mot, a vec le qu e l e ll e forme
co rp s : Velus el non ionoblli s 111u.q islel' (Br ., 315). Dan s ce cas, e l non a
parfois le sens de « et non p as pluttit » : No n le pllllel rw11li/lce111 di cëre l'i
non co /l eyium ponli/lcum adluissc :i (D e <10111 ., 117) .
h) quand la n éga tion es t détach ée d e el, soit par un e proposition in c i-
dente , so it par un mouv e m e nt d'indi g n a tion : Vicl emus. el 11011 co11111w-
11l'l1llll' 1 We hui'., 25 ).

REM. 3. L o rsqu 'on oppose d e ux mol s l'un ù l' a utre, on e n1pl o ie , d eva nt
le seco nd , 11011 a u li e u d e e l no 11 , pour signifier qu e t:'es l le pre mi e r qui
es t e xact : Cul'ilal e le el ben evo lenliü c ivium saep/11111 oporlel esse, 11011 111'111is
(Phil ., 2, 11 2).

H.EM . 4. Neq ue (nec) es l so uv en t substitu é ù /1 e v e (nc11) lo r squ e le


pre mier m e mbre d e phra se es l positif : Coyilemus ... 11 equ e l'.rislim enw s
(Pro Ses /. , 143). -- Suwl ebil libi ut hin c clisce clus n equ e 1nihi ue!'b11111 11/lum
r es pondeas (Ca ec i/. , 52) .

REM. 5. Neque ... rr e qu e e l 11 eve ... rr eve (rare) signifi e nt « ni ni » (d.


~ 322,1) : Ne c m eliol' es ne c b euliol'es es se possü11111s (/) e l'Cfi., l,:~2) . - li!
(afin qu e ) n eue majol' n ev c minol' c111·a .rnsc ipialul' qw1111 cu11s11 posli'tlel (f)r
off., 1,141).

d) Douhle n égation

§ 314.. Deux adverhes d e n éga tion, employés d811s un e m ême


proposition, se détrui sent, sauf si le second est n equ e (n ec, neuf',
n eu) ou n e .. . quidem.
N ec hoc ille non uidit (D e /in., IV ,fül), et il n'a pas é té sans
voir ceci ou e t il a vu ceci. - Nihil est i/lo mihi n ec carius
n ec jucundius (Fam ., XIII,1,5). - Non possum nec cogitarc
n ec scrib ëre (Alt., IX,12,1). - Numquam illum n e mirûmcï
quidem re o((endi (D e am., 103).

161
§§ 314-315 LES MOTS INVARIABLES

R EM. Quand un e n égation s imple accompagne un e négation co mposée


(autre qu e n eque, n eue o u 11 e . . quiilcm), le sens varie avec l'o rdre de suc-
cession d e ces néga tion s :
AFFIRMATION AD SOL UE AFFIRMATION LIMITÉE
nemo non, ch ac un, tout le monde non n emo, qu elqu es- uns
nihil non, tout no11 nihi/, quelque c ho se
11111/us llon, cha cun, tout l e mond e no/! nul/us, quelque
n on 11u/li, quelqu es-un s
mimquwn non, toujours noll m1mq11am, quelquefois, parfo is.
Tuum con silium nemo polesl 11 on maxim e /mu/ar e (Fam., IV, 7 ,2). -
Video de istis ab esse noll n emln em (Cal ., 4,10).

CHAPITRE II

LA PRÉPOSITION

A. Observations générales

§ 315. La plupart des mots qu'on range h abi tuell emen t so us le


nom de prépositions étai ent, dans un éta t ancien de la langue, des
adverbes autonomes. De bonne h eure, ces a dverbes se sont
placés soit devant le verbe, soi t devant le nom ; ils ont dès lors
tendu à devenir tan tôt des préverbes et tan tôt des prépositions.
Destinées d'abord à souligner la relation exprimée par la forme
casuelle, les prépositions en sont arrivées à régir le nom sur lequ el
elles portaient, à tel point qu'elles en ont p arfois modifié le cas
et qu'on les a volontiers considérées comme les élémen ts indi-
quant le plus n ett em ent les rappor ts entre les termes de la pro-
position. En dehors de in, su b , su p e r et s u b t er (rare),
ch~qu e préposition s'es t construit e, cln moins en prose classique,
avec un seul cas.
L'étude détaillée des prépositions figure da ns le c h api tre co n sacré à l'em-
ploi des cas (v. § § 229-23 0 ; 237 ,r.1 ; 285-286).
Habituellement, elles se placent deva nt leur régime (v. § 517 ), qui
es t presqu e toujours un complément circonstanciel.
Il convient encore de signaler ici que bea u co up de prépositions
d'origine a .cl ver b i ale· n 'ont cessé d'ê tre utilisées avec leur
valeur premi èr e (v. §~ 001 e t ~lüf)) ; ainsi onie, circum, post, e tc.

1G2
PRÉPOSITIONS §§ 3 16-317

· B. Répétition et omission

§ 316. L orsqu'une m êm e prépo,s ition se rapporte à plusi eurs


noms coordonnés entre e u x, on la répète souvent deva nt chacun.
Permulti et e.1: Lirb e et ex agris se in il/a castra conf erre
di cunlur (Cal., 2,21) . - L egati ab Ha eduis et a Tr eueris uenie-
bant (B. G., I,37,12) .
Mais on n e répète presque jamais la préposition quand les noms
expriment un e m êm e idée ou des idées étroit em ent liées.
In labore ac do/or e (Tus c., V,41) . - In odium aut inuidiam
(D e off., I,86) . - A d urendum et secandum (D e off., I,136),

§ 317. L a préposition n 'est généralement pas répétée non plus


1. devant un nom a p p o s é .
Cum (avec) duobus du d bus de imperio in ltalia est dece r-
tatum, Pyrrha et Hannibiil e (D e am., 28). - Viu ebat cum
A. Catulo, et patre et filio (Pro Arch ., 6) , il vivait a vec Q. Ca-
tulu s, le pèr e et le fil s' .
R EM. Très norm ale m e nt , la pré pos ition n 'es t jama is r e p c t ce lorsqu e !'ap-
posé es t un nom propre d e vill e ou d e p e tit e île r épondant à la qu es ti o n 11bi ?
q11 i5? ou unde? (cf. §§ 278,1 et 280 ,1 ; 227,2; 261 ,2 ) .
Ve rc in,qel 6 rix ex p ellf/111' ex o ppida Gergovia (B. G. , VII,4 ,2 ) . - Cimon
in oppida Cilio est mor/uus (C . N., V,3,4 ).
N . B. Lorsqu e, r é ponda nt à l'une d e ces qu es tion s, un nom prnpre d e vill e
ou de petite îl e a comme ap·posé un nom commun, c 'es t souve nt cc d e rni e r
se ul qui pre nd l a pré pos ition qu e d emand e le se n s .
A/bae co nsliterunl , in urb e m11nila (Phil. , 4,fi). - D emaralu s se
conlillit Tarquinio s, in urbem Elr11ria e fl o renlis slnwm (D e re p. , II ,34 ) .

2. devant un r c 1 a tif , lorsqu'il dépend du m êm e verb e qu e


son a ntécédent.
In ista sum scientia, qua te fuiss e semper sc ia (D e leg., III,
33). - S i opinamur eos, quibus orbati sumus, esse in iis malis
qui bus (esse) vulgo opinantur, ... (Tus c., I,111) , d a ns lesquels
on imagin e commun ém ent qu'ils sont. - Ma is : De qua
( = d e lwmation e et sepultura) S acrales quidcm quid senserit,
apparet in eo libro in quo morltur (Tus c., I,102).

1. C f . Qn od i n C a t 1/ l o, et in patre et i n filio, vi d im1ts (D e off ., 1,1 09 ).

163
§§ 317-3 19 LES MOTS INVARIABLES

3 . d a ns un e qu e s t i o 11 ou un e ré pon se, denrnt le pro-


nom ou le nom qui reprend un terme accompagné d' un e prépo-
sition.
A rebus gerendis sen eclu s abslrâhit. - Quibus ? fln iis quae
juu enlllte gerunlur? (D e sen ., 15). A Jou e in cipiendu m
putat. - Quo Jou e ? (D e rep ., I,5G).

§ 318. Lorsq u' un même nom d épend de plusieurs prépositions,


on le r épète après chacun e d'elles ou bien on le r e prend par un
pronom.
ln caedc atque e.r caede uiuwzt (Pro R . Am., 78) . - Sen-
tentiae (l es suffra ges ) pro Sc ipione rt aduersus Sc ipionem
(T.-L., XXIX, 19,10).
REM. 1. Si les deux prépos iti o n s r égisse nt le Ill f· 111 c e as, il arri\' e
qu e Je n o m n 'es t expr i111 é qu ' un e se ule fo is : /11/rn e.rlrn1111c 1111111ilio 11 c·s
(B. c., III,72,2 ).

HEM. 2. S i la secon d e préposition peut f· tr e e m p loyée a\' ee sa \'ale ur a n -


c i e nn e cl ' a d,. e r be (1111/e, pos/, inlm , c'.t'/r11, ci r c 11111 , ... ) , ell e es t gl'.·nl'.Ta-
lc m e nl e mpl oyée comme telle : 1:; 1 in co r111ï r c el ex lr11 esse q1111cdn 111 honn
Wc Jin ., JT ,(i8).

CHAPITRE III

LA CONJONCTION

§ 319. La co njon c ti on est un e partic t1lc , so t1Y ent de nature ad -


ver b i a 1 e 1 , qui s'es t sp<'.·cialisée d a ns la liaiso n de mols ou de
proposi tion s.
Les conj o nctio ns de eoonl ination uni ssL' nl des mot s ou des pro-
p ositi ons qui ont la m ême fonction ; ks conjoncti ons de s ubo1·dina-
tion relient un L' prnpos ili on subordoun ée ù la prnposition dont ell e
dép end.
Le se n s cl le rûle d e.'i co nj o n c tion s d e s ub ordinati o n é tant 1'.·t rn itC'nt c nt
solid a ires d e l'e mploi des mod es d a n s les propositions su i> o rd o nn l'es. ces
co nj o n ct io n s se ro nt é tudi ées <h111 s l'l' ca dr e (\'. ~~ 4lHi-41G, 4~7 - 4fiü) .

1 . Cer taine s co njon c ti o n s. par exemple ta m e n (v. ~~ '113,r.2; 452,2, r .1 l, n'ont <'esse
d'être cn1ployées a\·ec le u r va leur orig in elle.

164
CONJONCTIONS COPULATIVES §§ 320-322

Conjonctions de coordination

§ 320. La conjonction d e coordination es t vol on ti er s remplacée


par un relatif d e liaison (v. § 165) , voire par un d é-
mon s tratif (v. § 159,4,b ).
Par aille urs, il n 'es t pas rare qu' elle soit omise (asyndè te ) quand
on veut donner plus de forc e à un e énumération, à un e gr ada tion
e t surtout à un e opposition.

1. CONJONCTIONS COPULATIVES

§ 321. Et, -que, atque, ac1, et; neque (n ec ) , neve (n eu), et non
(parfois), e t ... n e ... pas (v . § 313).
S uperb e et crndellter imperare (B. G., 1,31 ,12) . - T erra ma-
rique (Pomp. , 56) . - Senalus populusque Romanus (Pro Pl .,
90). - S acrificia pubrica ac priuata (B. G., VI,13,4). - Opinio-
n'ibus uulgi rap'imur in errorem n ec uera cern'imus (D e leg. ,
11,43).
REM. Il y a a s y n d è le :
1. e ntre les noms des magis tr'.ats de l'a nn ée : L. Pison e A. Gabinio con-
sul'ibus (B. r. ., 1,6,4 ).
2. quand l ' imp ératif suivi du futur éq uiva ut à un e proposition condi-
ti o nnell e : Subduc (= si tu soustrais) cibllm unum di em alhlelae, ferre
non passe clamil abit (Tus c., 11,40).

§ 322. En corrélation, on emploie normalem e nt


1. et . . . et, non se ulem en t . . . mais encore, aussi bien que ;
c l!m 2 .. . tum , non seul em ent ... mais surtout ; modo ... modo,
lllm ... tum, tan tôt .. . tan tôt ; n equ e (n ec ) .. . n eque (n ec ), ni ni ;
et .. . n eque, non seulement ... mais .. : ne ... pas ; n equ e ... el3,
non se ulem e nt . .. ne ... pas .. . mais encore.
Et monere et moneri proprium est uerae amicitiae (D e am.,
91) . - Et fac ere et pati fort'it er Romanum est (cf. T.-L., Il, 12,
10) . - Sacrales non tum hoc, lum il/ml dicebat, sed idem
1. D'o rd inaire, atque ( = ad-qne, e t e n outre) l' emporte sur ac d eva nt une voyelle
e t devant c, g, q.
2. Au s uj et de la va le ur de ce cum, voyez* 455,2, r em.
3. Dans toutes ces loc ution s conjonctives, neve (neu) se s ubstitue à 11eq11e (n ec )
quand Il y a li eu (v. § 313).

165
§§ 322-325 LES MOTS INVARIABLES

semper (D e am., 13). - Cum omnium rerum simulatio est


uiliosa, Lum amiciliae rcpugnat ma.rime (D e am., 92) .
2. non modo sed eliam
non solum ou
1 non seulement ...
mais encore ;
non tanlum uerum etiam ~
non modo (solum) non ... sed n e quidem, non seule-
m ent ... ne ... pas ... mais ... ne ... pas même.
Eyo non modo tibi non irascor, sed ne repreh endo quidem
/a ctum luum (Pro Su ll ., 50), loin d'être irrité contre toi, je ne
hlùme m êm e pas ta cond uit e (cf. § 440,r.4). - Tu non solum
nalura et mor'ibus, ucrum eliam studio et do ctrina sapiens es
(D e am., 7).

§ 323. Pans un e énumération de trois ou de plus de trois mem-


bres (mots ou propositions), on p eut :
1. n 'employer aucune conjonction de coordina lion (asyndète ) ,
2. r elier chaque membre au précédent au moy en de et (poly-
syndè le),
3. omettre tou le conjonction en Ire les membres et ajouter -que
au dernier.
E.1: cupidilat'ibus odia, dis ciclia, dis cordia e, sediliones, bella
nascwzlur (De fin., I,44). - Hora e cedunt et dies et m enses et
anni (D e sen ., 69) . - Paccm, tranquillilal cm, olium concor-
<liamque ad/erre (Pro lllur., 1).

§ 324,. On emploie ordinairement des conjonctions différentes


lorsqu e les rapports entre les m embres sont de nature différente.
Vir isle /uit oculus et prudens et in suo g e n1~ re perfeclus mi-
hique /amiliaris (De leg., J,54).

2. CONJO NCTIONS DISJONCTIVES

§ 325. Aut, vel, si1•e, -re signifi ent « ou », mais on relèYe en tre
ces conjonctions lrs différenc es suiYanlcs.

Aut indique qu'il y a entre les ml'mbres un e di f f é r e n ce


esse nt i e 11 e , :1 lei point qu 'e n gL;nfral ils s'excl u ent l'un l'au-
tre.

166
CONJONCTIONS ADVERSATIVES §§ 325-326

Hïc vin cendum aut moriendum est (T.-L., XXI,43,5). - Aut


vivet cras Hermarchus aut non viv et (Ac., 11,97). - Quicquid
erwntiatur aut v erum est aut f alsum (Ac., 11,95).

Vel (cf. vell e ) , sive (v. § 412,r.8), -ve indiquent qu'il y a entre
les membres une d i f f é r e n c e a c c e s s o i r e , à tel point
qu'il pe ut être presqu e indifférent de choisir l'un ou l'autre.
A llobrogfbus sese vel persuas uros e.Listimabant (H elvetii) vel
vi coacluros, ut per suos fin es eos ire palerentur (B. G., 1,6,3).
- Es t fragllis ea fortuna populi, quae posfta est in unius
voluntate vel mor1bus (D e rep., 11,50). - Cretum leges, quas
sive Juppft er sive Minos san;ât, labor1bus erudiunt juv entulem
(Tu sc., II,:34) . - Unu s pluresve (D e rep ., I,48).

REM. Aut apparaî t m a int es foi s avec un e vale ur affaibli e; ' il signifie a lors :
« o u plut ô t, ou préc isl· m ent, ou au ss i, o u du moin s», etc .
(Caesu l' l'Of/uu1'L eos ) cul' d e s1w uirlule aut d e ip siu s di/ig e11lia d es-
JJ Cl'al'enl W. G., I ,4 0,4). - In omnibus imp erator'i/Ju s, quos au/ vidimus
au/ muliulmu s . ... (P o mp ., 29). - Bonis au/ 011111'illlls w1L ma.ri mis frui
(1'11sc., V,84).

3. CONJONCTIONS ADVERSATIVES

§ 326. 1. Sed, verwn, at marquent un e fort e op po s ition.


Ces conjon ctions se placent en tê te de la proposition.
Sed et verum, « m ais, toutefois », s'e mploient, de préfér en ce à
toute autre conjonction, après un m embre de phrase n éga tif,
e t aussi pour interrompre ou r eprendre un déYelopp ement.
Quod non singulis lwminzbus, se d potent'ibus populis contlgit
(Tus c., V,15). - Verum, si placet, ad rellqua p ergamus (D e or .,
III, 51). - Verum ut Lilybaellm, unde digressa es t oratio, re-
uertamur, Diocles est Pamphfli gen er, ... (V err., IV,35).
At, «mais (au contraire) », souvent r enforcé par contra, enim,
saltem, tamen , etc., es t la conjonction qui marque la plus forte
opposition ; elle s'e mploie tout particuli èr em ent pour introduire
une obj ec tion .
Sil fur, sil sacrilegus ... At est bonus imp eralor (F err., V,4).
- Non est, inquit, in pariet'ibus res publlca ..-lt in aris et fo cis

16ï
§ 326 LES MOTS INVARIABLES

(A lt., VIl,11,3). - S ensi ego mortem omni aetati esse commu-


n em. A t sperat adulescens diu esse se uicturum (De sen., 68).
REM. Pour l 'emploi de al, al ce rl e , après une propos iti o n conditionn elle,
voy ez § 41 2, r.3.

2. A utem. et vero , « mais (d'autre part), quant à», marquent une


op p os i t ion fa i b 1 e , parfois m ême une simple distinction.
Ces conjonctions, surtout autem, se placent en principe a près le
premi er mot d e la proposition.
Suscipi encla quidem bella sunt ut sine injuria in pace
uiuatur ; parla aut em victoria conseruandi ii qui non crudeles
in bello fu enml (D e off., I,35 ) . - Instar et Academia ...
S tolci uero ... laqu eis te inretitum ten erent. P eripat etlci all-
tem ... uin cerenl (D e or., I,43).
REM. 1. A utem s'emploi e au ss i pour introduire la 111 in eu r e d'un s yl -
log is m e (c f. a/qui).
N cccs:;e c sl , qui inui c lus :;il, eu111 r e s lwmanas des1d c ere ; d e spic e rc
aul e111 n c m o pol cs l cas r c s . . . ; ex quo e flï c 'i/ur . . . (1'11s c ., III ,15) .
HEM. 2. Confon11ém e nl ù son é tym olog ie, ve ro ex prim e so uvent un e for 1 e
affirma 1 ion : « ass ur é m e nt, certainem e nt » (c f. ~ 308) .
Tolu s u c ro isl e, q11i vulgo app e /111/11r 11111or, /un/a c leuilali s es l (T11 sc., l\' ,G8) .
R EM. 3. Au s uj e t d es ex press io ns 111111 c vero , 11u11 c aut e m , \' Oyez § 450,:3.

3. Atqui ( = al atténu é) , «e t pourtant, ch bi en , alors». Comme


autcm, il sert aussi ù introduire la min e u r e d' un syllogism e.
Quid n cgotii est lw ec poclurnm portcntu conuin cere ? A lqui
pleni libri sunt contra ista ipsa diss erenlium philosophorum
(Tus c., I,11) , qu elle difficult é y a-t-il ù prouver l'inanité de ces
chim è res d es poètes '! E t pourtant . . . - Hun e (l'homm e af-
franchi des passion s) dubitalis beatum dicer e ? A tqui (or) sa-
piens s f' mpcr ila ad/eclus f' st. S emper igllllr sapiens beatlls
est (Tus c., V,43).

4.. T am en (allam en, sed tam en, ucrum tam cn) , « ce pe ndant (mais
cependant) »1 . Tamcn se m e t en seconde position .
S emper Aja."!: j'orlis (luit), /orlisslmus tam en in f'uror c (Tus c.,
IV,52) . - Sil hic /ans ; utamur lam en Stoïcorum de/inilionlbus
(Tus c., IV,11) .

1. 'f'a 111 e11 s'e m p l o ie a u ss i comme Ull Simp le ad\·e rb e ( V. ~ 413, t'.2 el 452,2, t'. l ).

168
) CONJONCTIONS CONCLUSIVES §§ 326-327

5. Quidem, « du moins, certes» (se place toujours en seconde


position) ; nihilominus, « en rien moins, néanmoins» ; quamquam,
etsi, tametsi, «cependant » (v. § 413,r.1) ; ceteru1n, « pour le reste»
(ép . class.) , «mais» (T.-L., SALL., TAc.).
Id nos fartass e non perfectmus, conati quidem saepiss'i.me
su mus (Or., 210). ~ Quod si nihil prof ecero, nihilom'i.nus vobis
satis faciam (Fam ., X,11,3 ).

6. Neque vero, « mais ... ne .. . pas» ; neque tamen, « mais ce-


pendant . .. n e .. . pas» .
N eque vero islis trago ediis luis perturbor (D e or., I,219).

7. La conjonction adversative p e ut ê tre supprimée (asyndète, cf.


§ 320).
Hoc pueri possunt, viri non poterunt ? (Tus c. , II ,34).
R emarqu ez qu' ic i le fran ça is subordonne volonti er s au mo y en d e « tan dis
que».

4. CONJONCTIONS CONCLUSIVES

§ 327. 1. Ergo e t igitur, « clone », marquent surtout un e con -


séquence logique. lg'i.tur occupe généralement la seconde
place ; telle es t aussi souvent la position d' ergo.
Tr es ergo, ut di.i:i, via e (Phil ., 12,22) . - Nihi l est praestan-
tius deo ; ab eo ig'i.tur mundum n ece sse es t regi ; nu/li ig'i.tur
est naturae oboediens aut sub j ectus deus ; omn em ergo regit
ips e naluram (D e n. d., II,77 ).

2. ltiique (cf. quamobrem, quapropler, quocirca), « c'es t pour-


quoi» , marqu e surtout le résultat cl ' un f a it. ·
Dumnori.x novis rebus sludebat. ltaqu e rem suscepit (B. G.,
I,9,4). - Sub'i.to ei nuntiatum est Cyrum architectum mortuum
esse ; itaque repente Romam consliluit proficisci (Pro Mi l., 46) .

3. proinde, « en conséq uence », n e s'emploi e que pour intro-


duire un ordre ou un e exhortation ; il est donc normalem ent suivi
de l'impératif ou du subjonctif.
Vercing elorix v enisse tempus victoriae demonstrat : f ugere
Romanos Galliaque excedere ; ... Proinde agm'i.ne impedilos
adoriantur (B. G., VII,66,3-4).

169
§§ 328-329 LES MOTS INVARIABLES

5. CONJONCTIONS EXPLICATIVES

§ 328. Nam, nmnque, enim, etenim, « car, en effet, à savoir, c'est


que». Enim apparaît ordinairement après le premier mot de la
proposition. Neque enim, non enim, nam non, «car ... ne ... pas».
R erum bonarum et ma/arum tria sunt geniira ; nam aut in
an'imis aut in corpor'ibus aut e.r:tra esse possunt (Part. or., 38).
- Duo sunt enim diuinandi genera (D e div., I,11). - Neque
enim ciu'i.tas in seditione beata esse potest (D e fin., I,58).

REM. 1. Nam s'emploie tout particulièrement pour int\·oduire un exemple


ju s tifica tif et aussi avec le se n s de !'express ion françai se « qua n t à » .
Mu/li uno lcmpi5r c ara/ores {loru erunl. Nam c l A. Albinus ... c l . . .
(IJr., 81). - Ana:rag6ras ·vo lui l ... ; Croloniales aulclll Alclllaco non
sellsil ... Nam Pylhag6ras non vidit .. . (De n . d., I,27).
REM. 2. En tête de phrase et dans l'expressio n al c nilll (introduisant un e
objection), e11im ga rd e so uv e nt sa valeur d e parti c ul e affirmative « e n
r é n 1 i l é » (cf. §§ 308 e l 319) . Il e n rn de même pour 11a111 , s ul'lout lors-
qu'il est placé après un pronom ou un advel'!Jc int e rroga tif ; on le tratlui-1
alors par « cl on c » .
..Il e nim vercor, inquil Cmssus, n e lw ec dil/'i c ilior11 uideanlur (De or.,
III ,188). - Qui.rna111 lu ebl/ur P. Scipio11is !llc111oria111 lllOl'lt1i ? (\' e n'. ,
I\',8 0) .

CHAPITRE IV

L'INTERJECTION

§ 329. L'interjection es t un mot invariable susceptible d'être


employé isolément et qui exprime d'une manière vive un mouve-
ment de l'âme ou un e attitude quelconque. Elle n'exerce aucune
influ en ce sur le cas du mot qu'elle accompagne. Les principales
inte rjections sont :
l. a;;.e ! (= imp é r . d e aoere) o u a,ged11111 ! « allons ! eh bien 1 » : Aue llll/IC,
consi d e renws (P ro R. f\ 111., 93). -- Age vc1·0, responde (Pro Caec., 48).
2. ecce ! (= en-ce ) ou en ! « voici ! Yoilà ! » souYent devant un nominatif,
parfois devant un accusatif : Ecce lua e lill erne 1 (!\//., XIII,1G.1). - Ecce
ltll/em re p ent e ... (\1Cl'r., Y.87). - En ca u sa C il/' uccllsel ! (Pro De j., 17).

170
INTERJECTIONS § 329

3. em ! (< impér. de emëre). « pn:nd s ! ti e n s ! \'Oilù ! » so u\' e nt d c,·a nt un


acc u s aHf : Em causam cur l e.i: .. . /err c lur ! (Phil., 5,15), voilà la rai so n
pour l aque ll e on porte rait un e loi ... !
4. e i ! hei ! « h élas!» sur to ut devm1t un datif : E i mihi (\'mu., 1~· n .,
II, 274).
5. hercle ! h ercii l e ! m eh .e rc l e ! m ehe r c til e ! m ehe r c iîles ! « par Her c ul e
cer tes ! ass urém e nt ! » : E l h ercul e ila f ec il ... (De am., :~7).
6. heu! ehelL ! « héla s ! a h ! » de\'ant un acc u sat if : [-feu m e misërum !
(Phil., 7,14).

7. o ! « ô ! » d e vant un nominatif, e t plu s s oun:nt d eYa nt un ,·oca til' ou


un accusatif : 0 l empora, o m ores! (Cal., 1,2), - 0 forlunal e adulcsc en s !
(Pro Arch., 24) . - 0 incredibfl em audaciam ! (Phil ., 2,4).
8. pro! (proh !) « oh ! ah ! » devant un \·ocatif ou un acc usatif : Pro dii
immorla/ es ! (Pomp., 33). - Pro deorum {id em a/que 110111/num ! (De a111 ., 52),
j'e n appell e à l'ass istance d es di e ux et des homm es.
9. vae ! « hélas! malheur! » devant un d a tif : ua e ui c li s ! (T.-L., V,48 ,9),
malheur aux vaincus !

171
TROISIÈME PARTIE

LE VERBE
Section A. - La conjugaison

1. NOTIONS GÉNÉRALES

a) Répartition des formes verbales

§ 330. Le verb e latin a deux voix : l'actif et le passif.


REM . 1. De l a voix mo )'cnne indo-e urop ée nn e il r es te d es ve s ti ges clan s
l'acce ption de ce rtaines fo rm es co mmun é m e nt ap p elées passives (v. ~ 385,2)
e t clan s la co nju g aison des ve rb es dép on c nt s (v. §§ :rn G-36 7) , qui n'ont
to ut efoi s co n se rv é qu'un lrl'.·s faib le se n s « moyen ».
R EM . 2. Les verbes int ra n s itifs n e peuvent ê tr e e mpl oyés au pass if qu'im-
personnell e menl : mi hi fau efur , mi hi pcrsllasum es / , e tc . (v. § 372).

§ 331. Le ve rb e latin a trois modes : l'indica tif, le subjonctif e t


l'impéra tif.
A l'é poq ue hi s toriqu e, ci nq formes nominales 1 on t é té incorporées
a u sys tème verba l ; on les appell e volontiers modes impersonnels
en raison du fai t qu'elles sont restées dépourvues cle d ésinences
personnelles 2 • Ce sont : l'infinitif, le gérondif, le supin , le p ar ticip e
e t l' adjectif YEThal e.n -ndus.

§ 332. Le verbe a s ix temps, qui se répartisse nt en d e ux gra nd es


ca tégories :
le présent
l'imparfait temps d e l'ac tion non accomplie (inf' ecl um) ;
le futur simpl e
le parfait
le plus-q ue- parfait temps d e l'action accomplie (p erf' ec lum) .
le futur an téri e ur

1. S ur la portée de ce terme, voyez p . lù, n.3 .


2. Voir § 35. Les dés inen ces personnelles ou verba les indiquent la pe rso nne, le
nombre et la. voix. Lorsqu'une · dési nence apparait clan s ces formes e ll e est toujo u rs
cl e n atu r e casuel l e o u nornina le ; ainsi cl a n s Ct(l arnaudu -m, amol'lt -m, amal!l-.-;, a1nun<l u-s.

172
NOTIONS GÉNÉRALES §§ 332-333

REM. Les temps peuvent être aussi groupés en deux autres catégories,
dont la connaissance est indispensable lorsqu'on doit appliquer la règle de
la concordance d es temps (v. § 420) : les temps primaires et les temps secon-
daires. En voici un aperçu sommaire (cf. § 420,r.5-9).

MooEs Temps primaires Temps secondaii·es

INDICATIF présent imparfait


parfait-prése nt parfait historique
futur simple
futur antérieur plus-que-parfait
IMPÉRATIF présent
futur

SUBJONCTIF présent imparfait


parfait plus-que-p~. \'fait

§ 333. Tableaux de la répartition des formes.

1. VOIX ACTIVE

Modes personnels Modes impersonnels


INDICATIF SUBJONCTIF IMPÉRATIF INFINITIF PARTICIPE

présent présent présent présent présent


imparfait imparfait
futur (v. § 420,r.l-2) futur futur futur

parfait parfait parfait


plus-que-parfait plus-que-parfait
futur antérieur

REM. On ajoute souvent à ce tableau le gérondif, qui est un infinitif


présent actif décliné (v. §§ 480-481) et les deux supins, qui sont des formes
de noms verbaux en -lis, -lis (v. §§ 485-486).

173
François. Grammaire latine - 7
§§ 333-336 LE VERBE

,. .. . .
2. VOIX PASSIVE

Modes personnels Modes impersonnels


INDICATIF SUBJONCTIF IMPÉRATIF INFINITIF PARTICIPE

présent présent présent présent


imparfait imparfait
futur futur futur

parfait parfait parfait parfait


plus-que-parfait plus-que-parfait
futur antérieur

REM. On ·ajoute ordinairem e nt à ce tabl ea u l'adjectif verbal e n -ndus, qui


a presque toujours un e valeur passive et assez so uve nt un sens futur (v.
§§ 480-484).

b) Éléments constitutifs des formes verbales

§ 334. Les formes verbales se composent habituellement d'un


thème et d'une désinence. Ces éléments ont été définis au § 35.

§ 335. On peut répartir les thèmes verbaux :


1. en th è m e s t e m p o r e 1 s . Exemples : vinci-1, thème de présent
comprenant une racine. vie, un infixe nasal n et une voyelle thématique
i (issue de e, v. § 15,1) ; liabeba-1, thème d'imparfait constitué du thème
du présent e t du suffixe bii.; rex-i, th ème de parfait comprenant la racine
reg et le suffixe s.
2. en thèmes m o cl aux. Exemples : victu-m, thème de supin com-
prenant la racin e vie et le suffixe lu ; audia-m, thème de subjonctif co nstitué
du thème du présent et du suffixe a.

§ 336. En fait, la conjugaison latine est bâtie sur les trois thè-
mes suivants, qui sont ceux de ce qu'on appelle communément
les temps primitifs (v. §§ 374-383) :
1. le thème du présent, qui s'obtient en enlevant le suffixe -re
à l'infinitif présent actif : ama-re, scribe-re. Il sert à former
les présents et les imparfaits,
les futurs de l'indicatif et de l'impératif,
le gérondif et l'adjectif verbal en -ndus.

174
THÈME DU PRÉSENT §§ 336-338

2. le thème du parfait, qui s'obtient en enlevant la désinence -i


à la 1 r e personne du singulier du parfait de l'indicatif actif : amat·-i,
scrips-i. Il sert à former
les parfaits (
les plus-que-parfaits de la voix active.
le futur antérieur

3. le thème du supin, qui s'obtient en enlevant la désinence -m


au supin en -um : amatu-m, scriptu-m. Il sert à former
les deux supins,
J e participe futur actif,
le participe parfait passif,
et par leur intermédiaire les formes périphrastiques suiYantes
l' in finitif futur passif ( = supin + il'i),
l'infini tif futur actif (= part. fut. actif + esse),
les parfaits )
les plus-que-parfaits f de la voix passive (= part. parf. passif + esse).
le futur antérieur
REM. A proprement parler, c'est seulement J'infin i tir futur passif qui est
construit à J'aide du supin; les autres formes doivent ê tre rattachées· direc-
tement au pal'ticipe pal'fait passif.
En rai son du fait qu'à l'époque classique, le thème de ce participe ne
di frère pratiquement plus de celui du supin, nous nous conformerons à la
tradition qui fait du supin en -Hm le troisième « temps » primitif.

2. FORMES DÉRIVÉES DU THÈME DU PRÉSENT

§ 337. Les formes dérivées du thème du présent peuvent varier


selon la catégorie à laquelle appartient le verbe qu'elles repré-
sentent.
On distingue quatre catégories ou conjugaisons; on y joint ha-
bituellement une cinquième, qui est mixte en ce sens que ses
formes paraissent appartenir tantôt à la 3me conjugaison et tantôt
à la 4m•. Actuellement, on préfère l'appeler 4me bis pour souligner
qu'il s'agit en fait d'une conjugaison de verbes à thème en ·i
(v. 338,2,b).

§ 338. 1. Les conjugaisons se reconnaissent pratiquement aux


finales de l'infinitif et de la 1 re personne du singulier de l'indicatif :

175
§§ 338-339 LE VERBE

I a mare amo IV au dire audio


II monere moneo IV bis capere capio
III legere le go

2. La constitution du thème est à la base de cette distinction :


a) dans les Ir•, 2m•, 4 conjugaisons, le thème se termine par
1110

une voyelle longue, soit respectivement -ii, -ë, -i ;


b) dans la 4 01 • bis, il se termine par un i bref, qui s'altère en e
devant r et en syllabe finale ouverte : * capz-re > capere, * capz >
cape (v. §§ 12,l et 14,1).
c) dans la 3me conjugaison, il est ordinairement constitué d'une
racine se terminant par une consonne 1 et d'une voyelle thématique
-e/-o : leg-e-re, pet-e-re.
REM. 1. A l'origine, le timbre 0 apparaissait à la 1 re p ers. du singulier,
aux 1 ' et 3"' pers. du pluriel ; le timbre e, aux autres personnes. Mais cette
0 0

alternance a été masquée par diverses altérations de ces voyelles (v. §§ 12-
15), qui peuvent devenir u (leg-u-nl) ou i (leg-i-s, leg-1-mus). Parfois aussi
on a généralisé l'emploi de la voyelle e (leg-e-re-m, v. § 12,1), éventuellement
allongée (leg-ë-s) . Dans leg-ë- ba-m, l'origine de l'ë est diversement expliquée.
REM. 2. Certains verbes de la 3me conjugaison présentent une des par-
ticularités sui van tes :
1. un redoublement à l'initiale. Il est constitué d'une consonne (qui est
l'initiale du thème) et de la voyelle i : bi-b-e-re, gi-,qn-e-re.
2. un infixe nasal : 1·11-m-p-e-re, vi-n-c-e-re.
3. un suffixe n, t ou se : cer-n-e-re, flec-t-e-re, cre-sc-ë-re.

a) Voix active

§ 339. Désinences verbales.

INDICATIF et SUBJONCTIF IMPÉRATIF


présent 1 futur

SING.
tp 2° p.
3e p.
-ô (?) ou
-s
-t
-m
(thème pur) -tô
-tô

PLUR. tp 2• p.
3e p.
-mus
-tis
-nt
-te -tôte
-ntô

1. La 3m• conjugaison comprend aussi des verbes en - 11, qui sont tirés de noms
(v. § 380, n°• 257-271). Tels sont metn- e-re, trib1i-e-re, etc.

176
THÈME DU PRÉSENT. - VOIX ACTIVE §§ 339-340

Ainsi qu'on vient de pouvoir le constater, l'impératif présent n'existe qu'à la


2"' personne ; l'impératif futur a en plus la 3"'• personne.
0

Dans la conjugaison, les désinences verbales s'ajoutent au thème


particulier de chaque temps.

§ 340. Conjugaison1 des principaux types de verbes aux temps


dérivés du thème du présent (cf. §§ 337-338), à la voix active.

II III IV IVbis

1. THÈME DU PRÉSENT
ainii 1 monë leg e/o 1 audi 1 capi

l (v. § 338,2,c) 1

2. INFINITIF PRÉSENT ACTIF

Th . pr. + suffixe -se (cf. es-se), qui devient -re par rhotacisme (v. § 21).

ama re 1 mone re l leg e re 1 audi re cape re


1
(v. § 338,2,b)

3. INDICATIF PRÉSENT ACTIF


Ri e n de particulier (v. § 338), si ce n 'est qu'on a wno au li eu de ama-o et qu'à
la 3111 • pers. du pluriel des types IV et IVbis, une voyelle thématique apparaît
(audi-11 - nl, capi-11-n/), sans doute par analogie avec /eg-11-nl (v. § 338,2,c).
mone o 1leg 0 audi o capi o
amo
amas mone s leg i s audi s capi s
ama t mone t leg i t au di t capi t
ama mus mone mus leg i mus au di mus capi mus
ama tis mone tis leg i tis au di tis capI tis
ama nt mone nt leg u nt
1
audi u nt capi u nt

4. INDICATIF IMPARFAIT ACTIF


Th. pr. + suffixe bii 2 + dés. ITh. pr. avec voy. I Th. pr. + e (cf. l egëbam)
finale e (§ 338) + suffixe bii 2 + dés.
+suff.ba 2 +dés .
1. Au s ujet de la quantité des syllabes, il y a lie u de se rappeler : qu'en général,
nous l'indiquons seulement s ur les pénultièmes brèves, non en hi at us, des mots de
plus de d eu x syllabes (v. § 46,N. B.), - qu'une longue s'abrège (v. § 16) en hiatus
(monëre, m a is moneo) e t en syllabe final e ferm ée, sauf devant s (monëre, m.ouês,
mais m.onet ; mon eba s, m ais monebam.).
2. Ce suffixe se décompose en deux éléments : b et ü; ce dernier élément suffisait,
à lui seul, à exprimer le passé (cf. er-ü-s).

177
§ 340 LE VERBE

II III IV JVbis

ama ba m mone ba m Ieg e ba m audi e ba m capi e ba m


ama ba s mone ba s leg e ba s audi e ba s capi e ba s
ama ba t mone ba t leg e ba t audi e ba t capi e ba t
ama ba mus mone ba mus leg e ba mus au di e ba mus capi e ba mus
ama ba tis mone ba tis leg e ba tis au di e ba tis capi e ba tis
ama ba nt mone ba nt leg e ba nt au di e ba nt capi e ba nt
REM. Dan s le type IV, la final e es t parfois -ibam (etc.) au li e u d e -i ebam (etc.)
audibam, cuslodibam , etc.

5. INDICATIF FUTUR ACTIF


Th. pr. + suffixe b / b'i/bil Th. pr. avec Th. pr. + ë (cf. /egës ), sa uf ù
(:= b+ voy. th ém ., cf. § 344,5) voy. thém. ë la 1r• p e rs. du s in g. (cf. n " 6) ,
+ dés . (c f. am eii) , sauf + dés.
clan s l eg am (cf.
11 ° 6), + dés.

ama b 0 mone b 0 leg am au di am capi a m


ama bi s mone bi s leg e s au di e s capi e s
ama bi t mone bi t leg e au di e t capi e t
ama bi mus mone bi mus leg e mus audi e mus capi e mus
ama bi tis mone bi tis leg e tis au di e tis capi e t is
ama bu nt mone bu nt leg c nt au di e nt capi e nt

REM. 1. Dans le type IV, la finale est parfois -ibo (e tc.) au li e u d e -iam (etc.)
audibo, inu enibil, etc.
REM. 2. Il existe, surtout dans le typ e III, quelques form es archaïques en -so,
ainsi faxa , « je ferai».

6. SUBJONCTIF PRÉSENT ACTIF


Th. pr. avec Th . pr. + s uffix e ii (qui, dan s l eyw11 e tc., se substitue ù la
voy. thé m . ë voy. thém .) + clés.
(qui absorbe N .B . Les su ffi xes a, ë ( < •yë) et même se ( v. n ° 7) so nt pe ut -être, e n
l'cï final) + fa it.. dPs carRct.éristiques de l'optatif, que le lati n a in corporé dans le s ub-
dés. jonctif.
am e m mone a m leg a m audi a m capi a m
am e s mone a s leg a s au di a s capi a s
am e t mone a leg a au di a t capi a t
am c mus mone a mus leg a mus a udi a mus capi a mus
am e tis mone a tis leg a tis audi a tis capi a tis
am e nt mone a nt leg a nt audi a nt capi a nt

R EM. Il ex is te aussi d es form es e n ï, qui so nt e n ré a lit é d es formes d 'o pta tif


edim (v. § 348 ) , s im , uelim, n o{im , ma/im (v. § 344,6), duim (d e dare), et a uss i des
formes archaïqut>s en ii : fiwm (v . § 344 ..6), duds (2 "' ' p . d e dare) ,e tc.

178
THÈME DU PRÉSENT. VOIX ACTIVE § 340

II III IV IVbis

7. SUBJONCTIF IMPARFAIT ACTIF


Th. pr. + suffixe së (cf. es-se-mus), qui devient rë par rhotncismc (v. § 21)
+ dés. Pratiquement, on peut' l'obtenir en ajoutant les désinences à ln forme de
l'infinitif, nprès en avoir allongé la voyelle finale .
ama re m mone re m leg e re m audi re m cape re m
ama re s mone re s leg e re s au di re s cape re s
ama re mone re t leg e re t au di re cape re t
ama re mus mone re mus leg e re· mus au di re mus cape re mus
ama re tis mone re tis leg e re tis audi re tis cape re tis
ama re nt mone re nt leg e re nt audi re nt cape re nt

8. IMPÉRATIF PRÉSENT ACTIF


Ri e n de particulier (\'. §§ 338,2 et 339).
ama 1 mone l leg e 1 audi 1 cape
ama te mone te leg i tei audi te capI te2

REJ\!. 1. Les formes tlic, tluc, fac sont ducs à ln chute d e l'e finnl (npocope, v.
§ 14,3). Dnns les composés de ces verbes, on emploie orclinniremenf les formes
non réduites. Au sujet de fe r, voyez § 346,1.
REM. 2. L'impérntif présent de scire, «savoir »>, est inusité; il est remplncé
par scilo, scitole (Y. infrn).

9. IMPÉRATIF FUTUR ACTIF (v. § 417)


Rien d e particulier (v. §§ 338,2 et 339), sauf qu'ù la 3me personn e du pluriel
des typ es I\' et JVbis, un e voyell e thématique appnraît : cwdi-u-11/0 et capi-u-nlo,
comme dans audiunl et capiunl (v. n ° 3) .

X. B. Au nominatif sing., 1 est tomb é parce qu'il se trouvait dev a nt s (v. § 28,2)
au génitif sing., ainsi d'ailleurs qu'aux autres cas, la forme originelle s'est main-
tenu e sans modification.

1. L'alternance e / i est purement phonétiqu e (v. §§ 14,2 e t 12.2).


2 . L"alternance i / e » » » ( v. *
14,1).

179
§§ 340-341 LE VERBE

III IV IVbis
II

amans 1 mone n s l lege n s 1 audi e n s


1 cap'.
e n s
ama nt is mone nt is leg e nt is au di e nt is cap1 e nt is

REM. Le participe se décline comme un ad jectif du type f elix (v. §§ 104,3 et


106). Au nom. sing., il a la même forme aux trois ge nres ; à l'abl. sing., il se ter-
mine en -e quand il garde sa valeur verbale (v. § 107,3) .

11. GÉRONDIF (v. §§ 480-482)


La déclinaison du gérondif comporte quatr·e cas ; ils vont êt r e c ités dans l'ordre
s uivant : acc usatif, gén itif, datif, ab latif.
Th. pr. + suffixe ndo Th. pr. + e (cf. /ege ndwn)
(cf. seruo-s, § 57 ) + dés. + suffixe 'mlo (cf. seruo-s, ~ 57)
+ clés.
ama ndu m mone ndu m leg e ndu m a udi e ndu m capi e ndu m
ama ndi mone ndi leg e ndi au di e ndi capi e ndi
ama ndo mone ndo leg e ndo au di e ndo capi e ndo
ama ndo mone ndo leg e ndo audi e ndo capi e ndo

REM. Dans les types III, IV et IVbis, la voyelle qui précède le s uffix e est parfois
u (provenant de o, v. § 13,2), surtout dans la langue juridique : dicundo, scri-
bundo, etc.

b) Voix passive

§ 341. Pour obtenir les formes de la voix passive, il suffit (à


l'indicatif, au subjon ctif et souven t aussi à l'impératif) de rem-
placer les désinences de l'actif par celles du passif. Le tableau
suivant facilitera cette substitution :

INDICATIF et SUBJONCTIF IMPÉRATI F

présent futur
actif vassif actif vas si/ actif vas si/

~ 1c p. -ô ou -m -or ou -r
SING. . 2" p. -s -ris ou -re th. pur -re -to -tor

PLUR.
!
( 3• p.

1" p
2" p.
3• p.
-t
-mus
-tis
-nt
-tur
-n1ur
-n1ini
-ntur
-te -n1ini
-to

-tote
-nto
-tor

-11101·

180
THÈME DU PRÉSENT. - VOIX PASSIVE §§ 341 -342

REM. 1. A l a 2 111 • pers. du sing., la désinence -ris l'empo rte ordinairement


s ur -re à l'indicatif présent ; cela perm e t d' éviter un e co nfusion avec l'im-
p é ratif. Aille u rs, -re sem ble ê tre plus fréquent.
REM. 2. Il es t utile de se so u ve nir i ci qu' e n syllabe inté ri e ure ouv cr l!!, un e
voyell e brève devie nt e d eva nt r (v. § 12,1) : capé-ris, ca pé- re, ca pé-re-r ; m a is
rwdi-ris, audi-re, e tc .
N . B. Dans leg-e-ris, leg-ii-re e tc., l'e est originel (v. § 338,2,c) ; il s'es t main-
te nu ou a é t é ré tabli par suite d e l 'influe n ce de l'r.

§ 34·2. Conjugaison des principaux types de verbes aux temps


dérivés du thème du présent (voix passive ).

II III IV IVbis

1. INFINITIF PRÉSENT PASSIF

On remplace l e suffixe -ré de l' ac tif par -ri, s auf dans les types III e t JVbi s, où
l'o n s ubs titu e à la final e -ére un simple -1.
ama ri \ mone ri lJeg ï j a udi ri, 1 cap ï

REM. On trouv e parfois un infinitif présent passif archaïque en -ier o u e n


-ri er, par exempl e dici er, videri er; cette formation r es te in ex pliqu ée .

2. INDICATIF PRÉSENT PASSIF


am or mone or Jeg or audi or capi or
ama ris (re) mone ris (re) Jeg e ris (re) audi ris (re) .cape ris (re)
a ma tur mone t ur leg i tur a udi tur capi tur
ama mur mone mur leg i mur a udi mur capi mur
ama mini mone mini leg i mini audi mini capi mini
ama ntur mone ntur Jeg li ntur au di l i ntur crupi l i ntur

3. INDICATIF IMPARFAIT PASSIF

ama ba r mone ba r leg e ba r audi e ba r capi e ba r


ama ba ris (re) mone ba ris (re) leg e ba ris (re) audi e ba ris (re) capi e ba ris (re)
ama ba tur mone ba tur leg e ba tur audi e ba tur capi e ba tu r
ama ba mur mone ba mur leg e ba mur audi e ba mur capi e ba mur
ama ba mini mone ba mini leg e ba mini audi e ba mini capi e ba mini
ama ba ntur mone ba ntur leg e ba ntur audi e ba ntur capi e ba ntur

181
§ 342 LE VERBE

II III IV IV bis

4. INDICATIF FUTUR PASSIF


ama b or mone b or leg a r au di a r capi a r
ama bê ris (re) mone bê ris (re) Ieg e ris (re) audi e ris (re) capi e ris (re)
ama bI tur mone bi tur leg e tur au di e tur capi e tur
ama bi mur mone bi mur leg e mur au di e mur capi e mur
ama bi mini 1 mone
bi mini leg e mini audi e mini capi e mini
ama bu ntur mone bu ntur leg e ntur audi c ntur capi e ntur

5. SUBJONCTIF PRÉSENT PASSIF


am e r mone a r leg a r au di a r capi a r
am e ris (re) JIIOne a ris (re) leg a ris (re) au di a ris (re) capi a ris (re)
am e tur mone a tur leg a tur au di a tur capi a tur
am e mur mone a mur leg a mur audi a mur capi a mur
am e mini mone a mini leg a mini au di a mini capi a mini
am e ntur mone a ntur leg a ntur audi a ntur capi a ntur

6. SUBJONCTIF IMPARFAIT PASSIF


ama re r mone re r leg e re r audi re r ca pe re r
ama re ris (re) mone re ris (re) leg e re ris (re) audi re ris (re) cape re ris (re)
ama re tur mone re tur leg e re tur audi re tur cape re tur
ama re mur mone re mur leg e re mur au di re mur cape re mur
ama re mini mone re mini leg e re mini au di re mini cape re mini
ama re ntur mone re ntur leg e re ntur au di re ntur cape re ntur

7. IMPÉRATIF PRÉSENT PASSIF


L'impératif prése nt emprunte ses formes aux 2 111 • • personnes de l'indicatif
présen t (passif) ; mais ù la 2 111 • pers . du sing., la dé s inence y est toujours -rii
(v. § 341). - Au sujet des alternances el i el ile dan s le s types III et I\'bis, Yoir
p. 179, n . 1 et 2.
ama re mone re leg e re audi re cape re
ama mini 1
mon e mini l leg
1
i mini
1
audi mini 1
capi mini

8. IMPÉRATIF FUTUR PASSIF (Y. § 417)


On l'obtient en ajoutant -r aux formes de l'impératif futur actif. La 2me per-
sonne du pluriel n' ex iste pas (Y. § 341).
ama tor mone tor leg i tor au di tor capl tor
ama tor mone tor leg i tor au di tor capî tor
ama ntor mone ntor leg u ntor au di ll ntor capi u ntor

182
THÈME DU PRÉSENT. - VERBES ANOMAUX §§ 342-344

II III IV IVbis
1

9. ADJECTIF VERBAL (v. §§ 480-484)

L'adjectif verbal se forme de la même manière que le gérondif (v . § 340,11)


il se décline sur bonus (v. § 98).

ama ndu s / mone ndu s j leg e ndu s [ audi e ndu s [ capi e ndu s

REM. Comme le gé rondif, l'adjectif verbal peut présenter, dan s les typ es III,
IV et JVbis, un e voyelle u (provenant de o, v . § 13,2), surtout dan s la la n gue
juridique : dec emufri sac ris faciundis (v. § 482,r.4 ).

c) Verbes anoniaux

§ 343. Les verbes anomaux sont des verbes dont la .eonj ugaison
f.'écarte, pour certaines form es, des types principaux (v. §§ 340 e t
342) . Dans ces verbes, qui sont presque tous d'anciens athématiques',
les anomalies n'apparaissent guère que dans les formes dérivées
du thème du présent (cf. § 382,2).

Elles consistent tantôt en des alternances vocaliques (es/s, ei/i,


v. § 36), tantôt en des alt ération s phonétiques (uel > vol > uul, ei >
ï, pot > pos, prod > pro), tantôt dans l'inconstance de la voyelle thé-
matique (s-zz-mus/ es- lis ; f er-1-mus/f er-tis), tantôt dans l'emploi de
formes d'optatif pour rendre le subjonctif (sim, uelim, etc.), tantôt
dans l'absence de certaines formes (verbes défectifs).

§ 344.. Conjugaison des verbes anomaux esse, « ê tre», posse,


« pouvoir », velle, « vouloir» , nolle, « ne pas vouloir » et malle,
« préférer», aux temps dérivés cln thème du présent.

1. Le latin n 'a pas gardé vivante la distinction entre les conjugaisons thématique et
athém at ique. A l' époq ue c la ss iqu e, il ne reste plu s qu ' un très petit nombre cle formes
athématiques.

183
§ 344 LE VERBE

1. THÈME DU PRÉSENT (ATHÉMATIQUE)


es/s pot es /s 1vel > vol > vul nol 1nal
(v. § 36) (ls >ss, v. § 28,2) (<ne-vol) (= · mage-vol)
l
REM. Pol es t issu de pole, neutre de !'a dj . polis, « qui peut » ; ne-vol est
devenu nô/ ; mage (forme arch. de magis) + vol s' est réduit à ma-vol, puis à
ma/ par analogie avec vel et no/.

2. INFINITIF PRÉSENT
(a nc. pol-esse) ls > li (v. § 27 )
es se
l pos se 1 velle 1 nolle 1 malle

3. INDICATIF PRÉSENT
Les fo .. mes athématiques ne se son t maintenues ici qu'aux 2 111 • et 3me p ers. du
s in g. et à la 2"'" pers. du pluriel (cf. ferr e au § 346,1).
A ces mêmes personnes, le th ème du présent de esse et posse se présente au
degré plein (es), ce lui de velle sous la forme vul, sauf dans vis, qui provient
d'une raci ne particulière (cf. in-vi-lus). ·
s u m pos sum vol o nol o mal o
CS pot es vi s non vi s ma vi s
es t pot est vul t non vul t ma vul t
s li mus pos sumus vol ii mus nol ii mus mal ii mus
es tis pot estis vul tis non vul tis ma vul tis
s u nt pos sunt vol u nt nol u nt mal u nt

4. INDICATIF IMPARFAIT

Th. pr. au degré plein (esl Th. pr. + ë (cf. § 340,4) + suffi xe bii + dés.
> er, par rhotacisme, v . § 21 )
+ suffixe ii + dés.
er a m pot eram vol e ba m no! e ba m mal e ba m
er a s pot eras vol e ba s nol e ba s mal e ba s
er a pot erat vol e ba t nol e ba t mal e ba t
er a mus pot eramus vol e ba mus nol e ba mus mal e ba mus
er a tis pot eratis vol e ba tis nol e ba tis mal e ba tis
er a nt pot erant vol e ba nt no! e ba nt mal e ba nt

5. INDICATIF FUTUR
Th . pr. au degré plein (es> 1 Th. pr. + voy. thém. ë (cf. 340,5), sauf dans
er, com.me à l'imp arf. ) + voy. vol.a m, no/am e t ma/am, où l e suffixe à est sub-
thém. b .. è ,·e de l'anc. subi. stitué . à ce tte voyelle, + dés.
+ dés. .

184
THEME DU PRÉSENT. - VERBES ANOMAUX § 344

er o pot êro vol am no! am mal am


er i s pot êris vol e s no! e s mal e s
er i t pot êrit vol e t nol et male t
er i mus pot errmus vol e mus nol e mus male mus
er i tis pot errtis vol e tis nol e tis mal e tis
er u nt pot êrunt vol e nt nol e nt mal e nt

6. SUBJONCTIF PRÉSENT
Th. pr. au degré zéro + Th. pr. + suffixe d'optatif i + dés.
suffixe d'optatif i + dés.
si m pos sim vel i m no! i m mal i m
s i s pos sis vel i s no! i s mali s
s i t pos sit vel t no! i t mal i t
s i mus pos simus vel i mus no! i mus mal i mus
s i tis pos sitis vel tis nol tis mal i tis
s i nt pos sint '.'el nt no! i nt mal i nt
REM. Au s ubj onctif présent de esse, il existe des formes archaïques : fu-a-m,
fu -a-s, fu-a-l, f u-a-nl.
7. SUBJONCTIF IMPARFAIT
Th. pr. au possem (etc.) Th. pr. + suffixe së (ls > Il, v. § 27 ) + dés.
degré plein + au lieu de
suffixe se + polessem par
dés. ana logie avec
passim
es se m pos sem velle m nolle m malle m
es se s pos ses velle s nolle s malle s
es se t pos set velle t noHe t malle t
es se mus ,pos semus velle mus nolle mus malle mus
es se tis pos setis velle tis nolle tis maUe tis
es se nt pos sent velle nt nolle nt malle nt
REM. Au subjonctif imparfait de esse, on trouve parfois fo-re-m (-se > -re , par
rhotacisme v. § 21), fo -re-s, f o-re-t, fo-re-nl.

8. IMPÉRATIFS PRÉSENT ET FUTUR


Th. pr. au Th. pr. +
degré plein, i emprunté au
sauf dans s-u- subj. prés.
nlo, où appa- (exc. no/ u nlo)
raît une voy. + dés .
th ém., + dés. 1
A. PRÉSENT
es
es te

185
§§ 344-346 LE VERBE

B . FUTUR
es to no! to
es to no! to
es tote no! i tote
s u nto no! u nto

9. PARTICIPE PRÉSENT
a) Le p arti cip e du verbe es se n 'e xi s te qu e da ns l es co mp osés ab esse e t praecsse :
ab-s-e-n -s et p r ae-s-e-11-s.
b) Po te-11 -s, qui s ert de p arti ci p e à po sse , es t issu de l'an ci en ve rb e • polere.
Il es t surtout emplo yé c omme a dj ec tif : « p ui ssa nt , influ ent ».
c) Jlo l-e11 s, p arti c ipe de v elle, a d'o rdin aire la valeur d' un ad jec tif, « de pl ein
gr é, volo nti e rs » ; on lui sub s titu e so uv ent lib en s ou cupieil s. No l-e-11 -s. p a rti cip e
de n o /l e, es t t rès rarem ent employé ; on Je r empl ace p ar in v ilus , -a, -11111 , « contre
son gr é, malgr é .soi ».

§ 34·5. E n composition ave c un préverb e, ess e n e présent e ri en


de particuli er, si ce n 'est d an s procl-esse, « ê tre utile», où le d es t
tomb é devant s 1 (v. §§ 28,2 et 23) pro-s um , prod-es, etc.
Ces composés sont les suivants
ab esse, absum , être absent, ob esse, obsum, fair e obs tacle,
éloign é nuire
adesse, adsum, être présent praeesse, praesum, être à la tête
deesse, desum, m anquer à prodesse, prosum, être utile
in esse, insum, être dans subesse, subsum, être so us
interesse, intersum, assister , superesse, supersum, ê tr e de
participer r este, sun·ivre.
R EM. 1. Seuls ab esse e t praeesse o nt un particip e prése nt (v. § 344,9,a) .
R EM . 2. A l'exception d e ab esse, qui se c on s truit avec l' ablatif d'éloigne-
m ent (avec ou san s ab, v. § 260) , les ve rbes énum ér és ci -dessus r ég isse nt Je
da tif (v. § 246).

§ 34·6. Conjugaison des verbes anomaux f erre, « porter », fieri,


« devenir », ire, « all er », a ux temps dériv és du th èm e du présent
(voix active).

1 . L e <l es t éga l em ent t ombé devan t f (v. ~ 28, l et 23), q ui ap p ara ît a u th èm e du


pa rf ait (pro-/11.-i) · et du supin ( p a r t. fu t. : 1iro-/u- l 11n1-s) .

186
THÈME DU PRÉSENT. - VERBES ANOMAUX § 346

1. THÈME DU PRÉSENT (ATHÉMATIQUE)


fer fi ':'ey / I (v. § 36)
Ce verbe est rest é A toutes les form es Exception faite du s u-
ath ém. aux 2"' 0 e t 3"'• bâties sur le thè m e du pin (i-lum , v. § 382,2)
pers . du sing. ainsi présent, d ésinences ac- e t du nom. sg . du part.
qu'à la 2m• du pluriel tives, sauf dans l'infi- prés . (i-e n s ) , tout e la
de l'ind. prés. (cf. esse nitif f i e I' i . co nj . est b â ti e sur la
a u § 344,3) e t d e l'im- Se co njug ue comme forme pl ein e 'ey, qui
péra tif, au subj . imparf. audire, sa uf à l' inf. a subi diverses alté-
et à l'inf. présent. f i e /' i (au li eu de rations phonétiques :
En dehors de ce s •{ir e) et a u s ubj. imp . elle es t devenue e d e-
formes, f err e se con- f i e r e m ' etc. (au vant voyelle (par s ui-
jugue comme leg-e-re. lieu de • flr em, e tc. ) . te de la c hut e du · !J
L'i du th è me res te intervoc., v. § 19) , e t
long deva nt voyelle i d e vant co n so nn e ou
(v. § 16,1) , sauf d a n s en final e (v. § 18,5) .
fieri, fier e m .. .

2. INFINITIF PRÉSENT ACTIF


fer re fi ê ri (v. n° 1) re

3. INDICATIF PRÉSENT ACTIF


fer o fi 0 e o
fer s fi s s
fer t fi t t
fer I mus fi mus mus
fer tis fi tis i tis
fer u nt fi u nt e u nt
4. INDICATIF IMPARFAIT ACTIF
fer e ba m fi e ba m ba m
fer e ba s fi e ba s ba s
fer e ba t fi e ba t i ba t
fer e ba mus fi e ba mus i ba mus
fer e ba tis fi e ba tis i ba tis
fer e ba nt fi e ba nt i ba nt

5. INDICATIF FUTUR ACTIF


fer am fi a m b 0
fer e s fi e s hi s
fer e t fi e t hi t
fer e mus fi e mus hi mus
fer e tis fi e tis hi tis
fer e nt fi e nt bu nt

187
§§ 346-347 LE VERBE

6. SUBJONCTIF PRÉSENT ACTIF

fer am fi am e am
fer a s fi a s e a s
fer a t fi a t e a t
fer a mus fi a mus e a mus
fer a tis fi a tis e a tis
fer a nt fi a nt e a nt

7. SUBJONCTIF IMPARFAIT ACTIF


fer re m fi ê re m ire m
fer re s fi ê re s i re s
fer re t fi ê re t i re t
fer re mus fi e re mus i re mus
fer re tis fi e re tis i re tis
fer re nt fi ê re nt i re nt
8. IMPÉRATIFS ACTIFS (PRÉSENT ET FUTUR)
fer fi i
fer te fi te i te
fer to i to
fer to i to
fer tote i tote
fer u nto

9. PARTICIPE PRÉSENT
fer e n s i e n s
fer e nt is e u nt is

10. GÉRONDIF
fer e ndu m eu ndu m
fer e ndi eu ndi
fer e ndo e u ndo
fer e ndo e u ndo

§ 347. Ferre et ire à la voix passive. - Fieri, passif de facere.


1. Le passif de ferre se forme normalement (v. § 341), c'est-à-
dire en remplaçant les désinences actives par les désinences pas-
sives ; on a donc notamment sur le modèle de l'actif : fer-ri (inf.
prés.), fer-o-r, fer-ris, fer-fur, etc. (ind. prés.), fer-rer, fer-re-ris,
fer-re -tur, etc. (subj. imp.) . La seule fÇ>rme inattendue est fer - i -
m 1 n i en face de f er-tis et de fer-te.

188
THÈME DU PRÉSENT. - VERBES ANOMAUX §§ 347-348

REM. Au sujet des modifications phonétiques subies par les préverbes


qui servent à former les composés de ferre, voyez § 45,1 et, pour plus de
détails, §§ 28,1 et 4 ainsi que 29,3.

e
2. Fieri sert de passif à fac r e ; il signifie alors en outre
« se produire, arriver .», par exemple dans fit gem'ilizs ou fieri
potest izt. Il emprunte à facere l'adjectif verbal faciendizs (ainsi
que le ·participe parfait f aclizs, v. § 382,2).

3. Ir~, qui est un verbe intransitif, ne peut s'employer au passif


que d'une manière i m p e r s o n n e 11 e : itur, on va, ibatur, on
allait, etc. Mais quelques-uns de ses composés peuvent prendre un
sens transitif et avoir, de ce fait, une voix passive complète ; tels
sont adire, transire (v. § 218). Cette voix passive se forme norma-
lement (cf. ferre au n° 1) : adeor, adiris, aditur, etc. ; l'adjectif
verbal est adeundus.
REM. Se conjuguent comme ire, eo :
quire, queo, « pouvoir » ; nequire, nequco, « ne pas pouvoir »1 ;
pcrire, pereo, « périr », qui sert de passif à perdere, perdo, « faire périr,
perdre» ;
uenirc (uenum ire), ueneo, « être mis en vente, être vendu », qui sert de
passif à uendere, uendo, « vendre » 2 •
N.B. Venirc, uenio, « venir », et ambire, ambio, « aller autour, entourer»,
se conjuguent sur Ulldire (v. § 340).

§ 348. Edere, edo, « manger», et ses composés, ont eu, sous


l'Empire, une conjugaison thématique complète, conforme à celle
de l e g e r e (v. § 340) . Mais antérieurement, leur conjugaison
présentait plusieurs formes athématiques (cf. esse et ferre) :
1. à l'infinitif présent : es-se ;
2. aux 2me et 3me pers. du sing. ainsi qu'à la 2 pers. du pluriel
111

de l'indicatif présent et des impératifs : es, es-t, es-lis ; es, es-te ;


es- lo, es-to, es-lote ;
3. au subjonctif imparfait : es-se-m, es-se-s, es-se-t, es-se-mus,
es-se-lis, es-se-nt.

1) En prose classique, ces deux verbes ne s'emploient guère qu'aux formes sui-
vantes : neqnire, non q1ieo, 11eque11.nt, non qneam, (non) qu.eat, nequeamus et qneam1is,
(non) q1teant et nequeant; neq1drem, neq1;iret et non quiret.
2. Perd ere et vendere n'ont, au passif, que les formes suivantes : verclitus et
verdend1is, venditus et venclendns. N.B. Aux formes bâties sur le thème du parfait
( v. § § 350-354), employez perii etc. et non verdltus smn etc., venii etc. et non ve'hd'itus
sum etc.
189
§§ 348-350 LE VERBE

En outre, eclere avai t, à côté du subj onctif en lÏ (cd-a-m, e tc.), un


ancien optatif en ï (ed-i-m , e tc.) faisant fonction de subjonctif (cf.
sim, uelim, nolim , malim, § 344,6).
REM. Da n s les form es a th ém a tiques c itées c i-dess us, la yoyell e du th ème
es t au d eg r é lo ng ( es, e tc., ' " § 3G).
D'autre p a rt, on sai t (v. §§ 22 et 28,2) qu e les g roup es d -1 e l d -s abo uti ssent
ù ss e t que l a gé minée lend ù se s implifie r ('" § 23 ) ; m ais plu s ieurs irré-
gul a rit és se so nt pro duit es par analogie, ain s i • ëd -se es t d eH nu ësse (au li eu
d e · ëse ) , • ëd- lis es t d e ,·e nu ës lis (au li eu d e • ës is) , etc.

§ 349. VERBES DÉFE CT IFS (cf. § 352) .


1. Aio, « dis-j e, j e dis, j e dis oui » ; ce verbe s'emploi e d e pré-
fér ence en incise. L es formes usit ées so nt : aio, ais; ait e t aiun l
(ind. prés.), aiebam, e tc. (ind. imparfait, au complet).
2. lnqu.mn, « dis-j e» ; ce verb e n e se trouv e qu'en incise. Les
form es les plus employées son t inquam (qui est un ancien s ubj . =
« veux-j e dire» ) e t inquit ; mais on r encontre au ssi d'a utres formes,
qui ont p our mod èle ca p e [' e ' c a/lin ' ainsi : inquis, inquiunl
(ind. prés.) , inquies, inquiet (in cl. fut.), inquisti, inquil (ind. parf.,
' " § 352).
3. Fari, « parler , dire», apparaît rarem e nt en prose classique ;
on y trouv e s urtout les formes fatur e t fandn .
4.. Quaeso, « j e t'en prie », et quaesilmus, «no us vous prions».
5. S alvere, « ê tre en bonne san té, se bien porte r », n e s'emploie
gu èr e qu'à l'impératif présent : salue ou saluelc, «salut ! bon-
j ou r! »
6. Cedo (d'origine obscure ) a la val eur d'un imp ératif; il signi-
fie « donn e», « montre» ou «présen te». Le pluri el correspondant
est cette, « donn ez».
7 . Les verbes m em'ini, odi, coepi n 'o nt pas d e th èm e d e présent ;
ils n'apparaisse nt qu'aux temps d érivés du th èm e du parfait (v.
§ 352) .

3. FORMES DÉRIVÉES DU THÈME DU PARFAIT ( ACTIF )

§ 350. A propos de l'ét ud e des formes dérivées du thème du


parfait, la classification en cinq conjugaisons adoptée pour les

190
THÈME DU PARFAIT §§ 350-351

form es dérivées du th ème du présent est tout à fait impropre : au


parfait, la constitution des diff ér ents typ es de th èmes est ind épen-
dante de celte classification', ensuite les div ers éléments suffixaux
qui apparaissent dans les formes dérivées sont identiques pour
tous les ve rb es 2 •
Un seul mod èle suffü:a donc (v. § 354), un e fois que les mod es de
formation clu th èm e auront été définis.

§ 351. FORMATION DU THÈME DU PARFAIT.

1. Dans l es verhes dont le th èm e du présent se termin e p ar une


voyelle lon gue (-ii, -ë, -ï), le th èm e du parfait se termine généra-
lement soit par v soit par u 3 , selon qu e cette voyelle longue se
maintient ou non dans tout e la conjugaison (cf. § 357,2). On a
donc amii-u-i, f lë-u-i, audï-u-i, - mais cubui (cf. cub-'i-lum), sec-u-i
(cf. seclum), mon-u-i (cf. mon-'i-lum), aper-u-i (cf. ap er-lum). -
Voir §§ 375-376.
R EM. Quelques verbes dont le thèm e du présent se termin e par une voye ll e
brève ont aussi leur parfait e n -vi ou en -ui : spre-u-i, si-u-i; uom -u - i (cf.
uom-1- lum) , ser-u-i (cf. se r - lum) .

2. Bea ucoup de verbes dont le th ème du présent es t essentielle-


ment constitué d'un e racine consonantiq ue et d'une voyelle théma-
tiqu e (3m• conj., v. § 338,2,c) forment leur thème de parfait en
ajoutant s à la racin e ; des altéra tions phonétiques peuvent alors
se produire au point de contact de ces éléments. Exemples :
rep-s-i, rex-i, scrip-s-i (v. § 29,1), ces-s-i (v. § 28,2), clau·s-i et
mi-s-i (v. §§ 28,2 et 23) . - Voir '§ 377.
REM. Quelques ::i utres typ es tic verbes ont également leur parfait en -si
mw1 -s- i, uinx- i, percus-s-i (v. § 28,2), sen-s-i (v. § 28,2 e t 23).

3. Le thème du parfait p eut aussi ê tre caractérisé par un re-


doublement, qui consiste dans la répétition de la consonne initiale
et de la voyelle qui suit (cell e-ci es t parfois remplacée par un e) :
mo-mord-i, cu-curr-i. L' emploi de ce redoublem ent provoque sou-
vent un e modification phonétiqu e de la voyelle du thème, en raison

1. Ainsi amare et and.ire appartiennent à des catégories différentes (I et IV) au


thèm e du présent, m a is leur parfait est du même type (ama-vi , aucli-vi). Inv e rsement,
amare et stare (1« conj .) ont des parfaits tout diffé rents (ama- v i, stet-i).
2. Par exemple ama-v-er-a-m, aux-er-a-m , pe-pnl - er -a-m, ven-er-a-m, fec-ifr-a-m .
3 . Il s'ag it en fait du même phonème (v. § 3), qui fonctionne t a ntôt comme con-
sonne, tantôt comme voyell e (v. § 7), selon qu'il se trouve entre voyelles ou entre
consonne et voyelle (cf. § 19) .

191
§§ 351 -353 LE VERBE

du fait que la syllabe initiale devient une syllabe intérieure (v. §


13) : pe-perc-i, ce-c'i-n-i. - Voir § 378.
REM. Les composés laissent généralement tomber le redoubl ement :
suc-curr-i (cf. c u -curr- i).
Les composés rle dare, slare, disc ére , pos cere
semblent être les seuls à le conserver.

4. Le thème <lu parfait et le thème du prése nt se différencien t


parfois par un e alternance vocalique (v. § 379) :
a) alternance de quantité : jüv-o, jüv-i ; ciive-o, cü.v-i; leg-o,
lëg-i ; veni-o, vën-i ; fügi-o, füg-i.
b) alternance de quantité et de timbre : ag-o, ëg-i ; capi-o, cëp-i ;
fa ci-o, f ëc-i.

5. Il arrive enfin que le thème du parfait ne comporte aucune


particularité (v. § 380) : vert-o, vert-i ; blb-o, bib-i ; in-cïd-o, in-cïd-i ;
inqu-i-t, inqu-it.

§ 352. VERBES DÉFECTIFS. Les verbes qui sont défectifs aux temps
dérivés du th ème du présent (v. § 349) n'ont pas de thème de par-
fait, sauf inquam, qui présente les form es inqu-is-ti et inqu-it (cf.
§ 351,5), et les trois verbes suivants, qui ont une conjugaison com-
plète au parfait et aux temps qui en dérivent : m emini, j e me sou-
viens, odi, j e h ais, coepi, j'ai commencé. M emini et odi son t des par-
faits à valeur de présents (v. § 393,1,r.1), tandis qu e coepi a un sens
passé.
REM. 1. Mem'ini possède un impératif : m em en lo, so uvi ens-toi ; m em en-
lol e, so uven ez-vo us.

REM. 2. Au th ème du présent, coepi est s uppl éé par in c i pi o (inf.


in c ip ére ) ; il a par ailleurs un e form e passive coeptus s1un, qui s'e mploie
toujours avec l'infinitif passif (v. § 473,r.2).

§ 353. SUFFIXE ET DÉSINENCES.

1. Exception faite d' une partie de l'indicatif parfait (1,.e pers.


sg., 3me sg., 1,. pl.), le suffixe is es t utilisé à toutes les formes déri-
0

vées du thème du parfait ; mais devant voyelle, il es t devenu er


par évolution phonétique (v. §§ 21 et 12,1).
2 . En dehors de l'indicatif parfait, les désinences n e diffèrent en
ri en de celles qu_i ont été ·citées au § 339.

192
THÈME DU PARFAIT §§ 353-354

A l'indica tif par f a i t , les d ésin ences se mbl ent être les sui-
vantes :
S I N GUL IE R 1 r e personn e ·Ï PL C RI E L 1"• per sonne -mus
2\l\(' » ·ti 2me » -tis
3me ))' ·Ït » -rutt.
RE M. A la 1'" pe rsonn e du p luri el, la dés ine nce -mus se joint a u thè me ù
l' a id e d ' un e voye ll e de liaiso n i, dont l'origin e est obscure. - A la 3"'" pe r-
so nn e du p luri el, la fin ale -er-unt (< '-er- onl , Y. § 15,3 ) était con c urrencée par
-ëre, d'ori gin e indo- euro pée nn e, m ais qu e la prose classique n 'e mploi e guè re.
U ne cont a min a ti o n de -é runl el de -ër e a do nn é -ë runt , qui es t la fin ale habi-
tuell e d a n s la poés ie d ac t~· Iiqu e et d a ns la prose class iqu e.

§ 354. Conj ugaison d es ve rbes a u x temps d érivés d u thème du


parfait (ac tif ).
Typ e de th èm e : ama·v
ama-v-is (er, v . § 353,1)

PAR FAIT P LUS-QU E-PAR FAIT FUTUR ANTÉRIEUR

INDICATIF Th . pft + suf f. Th. pft + s uff. Th. pft + suif .


is (v. § 353) + dés. er + su rr. ii (cf. é r -1- vo y. t h é m.
c ram) + dés . (c f. e ro, eris ) +
cl és.
ama v ama v e r a m a m ;:i v er o
ama V ÎS ti ama V er a s ama v er i s
a ma V it a ma V e r a t ama V er Î t
a ma v I mus a ma v er a mus ama v er I mus
a ma v is tis ama v e r a tis ama v er I tis
ama v er unt ama V e r a nt ama v e r i nt

SUBJONCTIF Th . pft + suff. Th . pft + suff.


ér + suff. d'o pt. is + suff. së (cf. es-
(v. r em .) + dés. sem) + dés.

ama v er i m ama V is se m
ama v er i s ama V is se s
ama v er i t ama V is se t
ama v er mus ama V is se mus
ama V er I tis ama V is se tis
ama v er i nt ama V is se nt

INFINITIF Th. pft + suff. se


ama v is se

193
§§ 354-356 LE VERBE

REM . A l'origine, le futur antéri eur e t le su!Jjonctif parfait ont eu des for-
mations différ e ntes (Y . tab leau), qui s' opposai e nt not a mm e nt p a r la quantité
d e la voyelle i : 'i au futur ant é riem (c f. er-ï-nws), î au s ubjon c tif parfait (c f.
s-ï-mus). A l' époqu e cl ass ique, ces conjugaisons se confondent - la Yoye ll e
i est commune (v. § 529) c h ez les poè tes - , sa uf ù la 1' 0 pers. du s in g. (oma -
véro / amav érim). A la :~"' ' pers. du pluri e l du futur antérieur, 'a mav érunl
(cf. érunl) a été rempla cé par amavérinl pour éYiter tout e s imilitud e avec
l'indicatif parfait.

§ 355. Formes contractes ou syncopées.


On sait qu'à un e époque relativ ement ancie nn e, un v (transcription du 'w
indo-europée n) tombait souvent lorsqu ' il se trouv a it e ntre d e u x Yoy elles cl e
m ême timbre (v. § 19,a,r) ; puis les vo ye lles mise s e n présence se so nt gé n é-
ral e ment contractées. On p e ut donc suivre l'é volution que vo ici : d el evé l'ilm
> 'deleémm >. d el eram , audivisli > audiisti > audis t i.
Par analogie, le u est tombé dans beaucoup de form es où cette c hut e
n' é tait phonétiqu e m e nt pas possible ; pui s des co ntra c ti o n s ou d es sy ncop es
d e voyelles ont pu se produire, clans la mesure du moin s où les form es ainsi
obtenues ne dev e n ai e nt pas équivoques .

Pratiquement, clans les parfaits en -avi et en -evi, ainsi qu e clans


les form es qui en dérivent, ve et vi peuvent disparaître là où leur
chute ne provoque pas de confusion ; ainsi on trouve : amasse,
amasti, amarunt, amaram, cleless e, clelesti, etc. ; mais amauit,
amau'f.mus (cf. in cl . prés. amat, am am us) , etc.
Le même phénomène peut se produire dans n o u i (pft de
noscere) et dan s les composés de m o u i (pft de mouere) , ainsi
que clans leurs autres form es dériv ées du th ème du parfait : nasse,
norunt, commosse, etc.
Dans les parfaits en -ivi, ainsi que clans les formes qui en dé-
rivent, la chute du v n 'entraine jamais de sy]lcope (de voyelles)
et n 'est susceptible de provoquer qu'un e seule contraction : celle
de deux i. Ainsi on trouve : cwdierunt, audicram, audisti, auclisse,
etc. ; mais, pour éviter toute confusion : audiit, audzïmus (cf. ind.
prés. audit, auclimus), etc.

4. FORMES DÉRIVÉES DU THÈME DU SUPIN

§ 3 56. Ici comme au parfait (v. § 350), la r épartition des for-


m es clans les cinq typ es de conjugaison adoptés pour le présen 1
est sans grande utilité : il n 'y a pas nécessa irement correspondance

194
THÈME DU SU PIN §§ 356-358

entre le th èm e du présent et celui du supin ; de plus, les élém ents


suffixa ux n e varient pas d' un ty pe à l'autre.

§ 357. F OR MATION DU T HÈ!VIE DU SUPI N. Le suffixe propre a u


supin es t -tu. Durant la périod e classique, les principa ux modes
de formation sont les suiv ants :
1. On a joute le suffixe -tu a ux racines dont on p erçoit encore
la fin ale consonantiqu e (surtout à la 3 1lle conj. et à la 4lll e bis ) ; des
a ltéra tions p hon étiques p euvent alors se produire au point de con-
tact de ces élém ents. Exemples : vic- lLL-m , cap-tu -m , nup-tu-m e t
l ec-tu-m (v. § 29,1) , ses-s u -m e t mis-s u -m (v. § 22) , vi-s u -m et sen -
su -m (v . §§ 22 et 23) , cautum (v. § 19) .
2. On a joute le suffi xe -tu a u thème du p résent lorsqu e ce thèm e
se ter m ine par une voyelle lon gue (-lÏ, -ë, -ï) qui tend à se m ain-
tenir dan s toute la conju gaison (cf. § 351,1). Exemples : ama- tu-m ,
f l ë-t-u -m , audï-tu-m .
R EM. Les form es du ty pe man.m m , {l exum, fix u m sont n ées, p a r a nalog ie.
des p ar fa its man si , f lex i , fi x i .

§ 358. Pra tiqu em ent, on peut établir entre le p a..fa it e t le supin


les cor r es p on clan c es suivantes, qui se vérifient le plus sou-
vent.

PARFAIT SUPIN EXEMPLES

-avi -atum amavi amatum (inf. prés. : amare)


stravi stratum ( )) stemêre)
-ëvi -ëtum flevi fletum ( )) flere)
sprevi spretum ( )) spernêre)
".
· IVI -itum audivi auditum ( )) audire)
sivi sltum ( )) slnêre)
cuplvi cupltum ( )) cupêre)
-ui -itum vetui vetitum ( )) vetare)
monui monitum ( )) monere)
vomui vomitum ( )) vomêre)
-ütum 1 statui statutum ( )) statuêre)

1. Da ns ce c as, il s'agi t t o ujou rs de v e rbes d ont le th ème du présent est d é j à t e r-


miné en -u (v . § 380, n °• 257-269 ) .

19;)
§§ 359-363 LE VERBE

§ 359. Formation des modes et des temps dérivés du thème du


supin (v. § 336,3).

Type de thème : ama-tu

1. SUPIN

§ 360. Le supü1 présente deux formes invariables. L'une est


identique au thème : ama-tu, à aimer; l'autre s'obtient en ajoutant
au thème la désinence nominale -m : ama-tu-m, pour aimer.
Le sens et l'emploi de ces formes seront indiqués avec précision
aux §§ 485-486.

INFINITIF FUTUR PASSIF

§ 361. C'est une forme invariable composée du supin en -um et de


l'infinitif passif impersonnel de ire, aller (v. § 347,3) : dico me ama-
tum iri signifie littéralement : je dis qu'on va m'aimer, de là : je
dis que je serai aimé.
REM. Cette forme est souvent remplacée par d'autres tournures, notam-
ment par la périphrase f o r e (ou /ulurum esse) u 1 et le subjonctif ou
par le verbe auxiliaire p os se suivi de l'infinitif présent (v. § 469,3,r.1).

2. PARTICIPE FUTUR ACTIF

§ 362. Le participe futur actif se forme en ajoutant -rri-s au


thème du supin ou, pratiquement, en remplaçant la finale -um
du supin par -uru-s, -s étant la désinence du nominatif masculin
singulier : ama-turu-s.
Le sens et l'emploi de ce participe, qui se décline sur b on us
(v. § 98), seront indiqués aux §§ 487,2,c et 488.
REM. Quelques participes futurs sont bâtis sur le · thème du présent a u
lieu de l'être sur celui du supin : juuail!rus, pari/urus, ruilurus (cf. § 366,
r .2). N.B. f ulurus (v. § 382,2,a).

INFINITIF FUTUR ACTIF

§ 363. L'infinitif futur actif est composé du participe futur ac-


tif et de l'infinitif esse : ama-turu-m esse.
Le participe s'accorde, comme un attribut, en genre, en nombre
et en cas avec le sujet de l'infinitif : Dicunt socios uenturos esse,
ils disent que les alliés viendront ; mais socii dicuntur venturi esse,
on dit que lès alliés viendront.

196
THÈME DU SUPIN §§ 363-365

Souvent, l'auxiliaire esse n'est pas exprimé Sperant se hoc fac-


turas .
REM. A fulunun (-am, -um) esse le latin préfère souvent un e autre form e,
qui es t in variable for e.

3. PARTICIPE PARFAIT PASSIF

§ 364. Le participe parfait passif se forme en remplaçant le


suffix e -tu du th ème du supin par le suffixe '·to (cf. seruos > seruus,
§ 57,r.1) ou, d'une manière plus pratique, en r emplaçant la finale
-tu-m par -tu-s, -s étant la désin ence <lu nominatif masculin sin-
gu lier : ama-tu-s, ayant été aimé. Ce participe se décline comme
bonus (v. § 98) .
REM. Quatre parti cip es parfa its passifs on L un se n s actif (cl'. s
3GG)
cenalus, ayant dîn é in f. pré s. cc nare, dîner
pmnsu s, aya nt d éje uné » » pmndere, d éje un e r
polus, aya nt bu (c l ayant é té b u) » » polare, boire
inmlu s, ayant juré (el aya nt é té » » jurure, jurer.
juré)
N.B. Tacilus sig nifi e « dont on n e p arle pas », m a is a ussi «q ui n e parl e
pas ».

FORMES COMPOSÉES DE LA CONJUGAISON PA SSIVE

§ 365. Le participe parfait passif se joint à l'auxiliaire esse pour


former le passif du parfait, du plus-que-parfait et du futur anté-
rieur :

PARFAIT PLUS-QUE-PAR FAIT FUTUR ANTÉRIEUR

INDICATIF amatus sum amatus eram amatus ero


(-a, -um) es (-a, -um) eras (-a, -um) eris
est erat erit
amati sumus amati eramus amati erimus
(-ae, -a) estis (-ae, -a) eratis (-ae,-a) eritis
su nt erant erunt

S UBJONCTIF
-
amatus sim amatus essem
(-a, -um) sis (-a, -um) esses
sit es set
amati si mus amati essemus
(-ae, -a) sitis (-ae, -a) essetis
si nt essent

INFINITIF \ amatum esse


(-am, -um)
. 1 1

197
§ 366 LE VERBE

5. VERBES DÉPONENTS

§ 366. On appelle verbes déponents 1 des verbes qui ont gén éra-
lement un e forme passive tout en ayant presque toujours un sens
actif2 ; ils sont un des vestiges de la voix moyenne indo-européenne
(v. § 330). T els sont :
lw rta•ri exhorter cf. ama-ri t r e conju gaison
vere-ri craindre cf. mon e-ri 2me »
loqu-i parler cf. leg-i 3me »
largi-ri donner cf. au di-ri 4me »
pati souffrir cf. capi 4me bis »
L es verbes dépouen ts se conj uguen t comm e le passif des verbes
correspondants, indiqu és ci-dessu s ; mais ils présentent les p a r -
t i c u l a ri t é s sui van tes :
1. Ils ont certaines formes ac t i v es :
le participe présent et le gérondif : horlans, horlandum, etc.,
le supin : hortatu, hortatum,
le participe et l'infinitif futurs : hortalurus, hortatunim esse.
2. L'adjectif verbal en -nclus a un s en s p as si f : horlandu s,
devant être ex horté.
REM. 1. Le s ubj onct if imparfait se forme no r male m en t : th ème du présent
+ s uffi xe së (> rë) + d ésin ence : h or la-re- J'. Si o n ve ut l 'ob tenir à l'aide
de l'infi nitif, on d evra partÎI' de la fo rm e qu'aurait l'infinitif acti f s' il ex is-
tait : lwrlare-r (cf. § 340,7.)
REM. 2. Trois participes futur s so nt bâtis sur le thème du présent au lieu
de l'être s ur celui du supin (c f. § 362, r e m.) : m oril11r11 s (cl e m ori) , na sc it11r11 s
(de nasc i) , orilurus (de oriri).
REM. 3. Ce rt ai n s participes parfaits (de verbes d é p o n en ts ) on t un sem
passif3 en plus de leur sen s actif. T els so nt :
conf es.ms aya nt avo ué avo ué
dcleslalus ayan t m a udit maudit
dimeHs11s ayant m es uré mesuré
em cn sus aya nt parcouru parcouru
emenlilus aya nt controuvé co ntrouvé
m cdilalus ayant m é dit é 1nécl it é
l cs lal11 s aya nt attesté attesté.

1. Cette appell atio n vient du fait qu e ces verbes on t abandonné (<l epon ëre) une
partie de le ur conjuga ison : la plupart des formes de la voix act ive.
2. Il existe, en r evanch e, quelques verbes de forme active qu i se tradui sen t par le
passif (v. § 384,r.2).
3. Quand ils ont un sens pa ss if, ces pa rticipes ont toujours la va leur d'a dj ectifs :
il s ne peuve nt clone e ntrer clan s la com pos ition des formes pass ives d es parfa it, p lu s-
qu e- parfa it et fut u r antérieur < ~ 365).

198
VERBES DÉPONENTS ET VERBES IMPERSONNELS §§ 366-369

D'a utr es partic ip es parfaits ont égal em e nt les d e ux se n s, m a is cela est dl!
a u fa it qu'il exis te ou a ex is té un ve rb e « ac tif » à cô té du ve rb e d é pon e nt :
c omilalu s, imitC1i11 s, pC1cius, pClriitu s, popu/Cltu s.
ln11/tu s, d é riv é d e u lcisc i, a se ul e m e nt un se n s p ass if : « n o n Ye ngé , sa n s
ve n gea n ce ».

6. VERBES SEMI-DÉPONENTS

§ 367. Six verb es de se n s a c tif ont la forme active a u x


temps d érivés du thème du présent e t la forme passive a u x p a r fa it,
plus-qu e-p a rfait e t futur antérieur. Pou r ce tt e rai son , on les a p-
p elle semi-dépon en ts. Ce son t :
auclere audeo ausus SU111 oser
gallclere gaudeo gavisus sum se ré jouir
soler e soleo soli.tus su1n a voir l'h a bitud e
fï dere fi do f is us SU11l.
l se fi er
conficlere confido conf isus smn 1
dif fid cre diff'ido di/ f is us smn SC défi er .
REM. E n re va n c h e, reverti, « r eve nir », a o rdin a ire ment un e fo rm e p ass iY e
a u x te mp s d é riv és du p rése nt e t un e fo rm e ac tiv e :rnx parfa it, plus-qu e-
p a r fa it c l futur a nt é ri e ur : reue rl or, reuert eùar, e tc., m a is reuerli, reuerl ërn111,
e tc. L e p a rti c ip e p a rfait r e u e r s u s a un se n s ac tif : « é tant r e ve nu ».

7. VERBES IMPERSONNELS

§ 368. L es ve rb es sont appelés irn.p er sonnels lorsqu'ils s'em -


ploient, san s r elation à un suj et dé terminé, à la 3me per sonne du
singulier ou à l'infinitif.

a ) Verbes essentiellement. imperson nels


§ 369. 1. Verb es incliquan t des phénomèn es naturels
f u lg i'ira t il écla ire ful g11rauit fu lgurare
toiwt il tonn e lorwit lonqre
grand lrwl il g r êle r1randinar e
niHgit (-gui/) il ne ige li i ll .l' i t ni Hgere
pluit il pleut pluit p/u ëre
l11 ce scit i il commen c e \ l11:rit l11 ce scere
il-/11 ce scil \à fa ire jom· ( ill11:rit il/u cescere
adv es perC1s cil le soi r a ppro c h e adues p ernvil adv es perC1s cë rc .

199
§§ 369-370 LE VERBE

R EM. L 'ac tion de certains d e ces verbes p eut ê tre a ttribuée à so n


auteur naturel ou surnaturel : Cum sol il/uxissel (D e n. d., II,96), Jou e
f ulguranl e (De div ., II,42).

2. Verbes de sentiment
paenlle l (me) je me repens paeniluit paellil ere
pigel (me) je suis fftché piguil pig ere
pudel (m e) j'ai honte puduil ou pudltum es t puder e
ta ed el (m e) je sui s dégo ûté perlaesum est la ed ere
misërel (me) j'ai pitié < miserftus sum, de miserere.
misereri >

REM. Pa enlt et, pige t e t pudel ont un gérondif e t un adjectif ''erbal ;


paenfte l et pude t ont en plu s un participe présent à valeur d 'a dj ec tif :
paenlt ens, « qui reg r ctl c », pudens, « qui a de la pudeur, r ésc r\' é,
dis cre t ».

3. Autres verbes
d ece t il convient d ecuil d ece re
d e- d ëce l il n e convient pas de-decuil <le- d ece re
lib el (ou lu bel) il pl aît libuil ou 1i b i lzun es l lib ere
licel il est permi s lieu il ou licilum es / li ce re
oporlel il faut oportuil oporlere
r ëf ert il importe r ëtülit rëferre.

REM. Lib et et dec e l on un participe présent à valeur d'adjectif


libens, « qui agit volontiers, de bon gré, aYcc pl aisir » ; d ece ll s,
« décent, convenable».

h) Verbes accessoirement impersonnels

§ 370. Quelques verb es, normalem e nt personn els, pe u,·ent être


employés impersonnell em ent
apparel appal'Llil a pporere
constat ( il " ' hideo! co ns Ill il com; lar e
pate't ) paluil
palere
convënil il y a accord co nvenil conve nire
ex p ëdil il es t util e expe divil ou -iit ex pedir e
place t il plaît placuil ou placftum es t plo ce re
praes lal il vaut mieux praes lf/il pra es lore
ju val il fa it pl ais ir juvil juvare
accedit il s'ajoute accessit accedëre
accidit il a rriv e accldil uccid ëre
conlingit il arrive co 11lf.qit con ting ëre
evënit il arrive evenil evenire

200
VERBES IMPERSONNELS §§ 370-373
fit il arriv e f uc/11111 est fiéri
fa/lit (me) ( ~ fef ellil f allére
fugil (me) ( il (m') échappe ·) fugil fugére
praelér-il (me) J ( praeleriil praelerire
inlér-esl il importe inlerfui 1 inleresse.

c) Passif impersonnel

§ 371. Le passif des verbes transitifs directs peut être employé


impersonnellement : tradltum est (v. § 478), « il a été transmis
(à la mémoire), on a raconté» ; uidetur, « il semble bon» (v. §
478,r.2).

§ 372. Le passif des verbes intransitifs ou transitifs indirects ne


peut s'employer qu'impersonnellement :

ilur on va nocetur on nuit


uenitur on vient {auetur on favorise
uentum est on est venu pugnari debel on doit combattre.
uenie-ndum est on doit venir

d) Conjugaison

§ 373. Les verbes impersonnels se conjuguent régulièrement


dans les limites indiquées au § 368. Toutefois l'impératif est rem-
placé par le subjonctif présent. Voici ·quelques types de formes

pudel me j'ai honte pudeal le aie honte


pudel le tu as honte pudeal vos ayez honte
pudel eum il a honte pudeal eos qu'ils aient
pudel nos nous avons honte honte
pudel vos vous avez honte nabis pudendum est nou s devons
pudel eos ils ont honte avoir honte
pudere nos debet ou polesl, e tc.

201
§§ 374-375 LE VERBE

8. TEMPS PRIMITIFS
DES VERBES LES PLUS USITÉS
CLASSÉS D'APRÈS LEUR THÈME DE PARFAIT
(voir index au § 383)

§ 374. Dans ce tablea u des temps primitifs, bon nombre de par-


ticularités, qu'on app elle trop facilement des irrégularités, pour-
ront être expliquées si l'on se r eporte aux paragraphes consacrés
aux modes de formation des thèmes du présent (§ 338), du parfait
(§ § 351-355), du supin (§§ 357-358) et des verbes composés (§ 45).
REM. Lorsqu e l e supin fait défaut dans la prose classique, c'est le parti -
cipe futur que nous me ntionnons. S'il manqu e lui aussi, nous indiquon s le
supin d'un verbe synonyme (entre crochets obliques) ou un adje c tif dérivé
(entre crochets droits).
D'une manière générale, les verbes composés figure nt clans ce tableau lors-
que l'usage cla ss ique les a préférés au verbe simple co rrespondant (par
ex. com-p/ere, n° 6) ou encore lorsqu'il s prése ntent quelqu e particularité ;
quand cette particularité es t l a même pour tou s les co mposés d'un même
verbe, un seul d'e ntre e ux est cité, à titre de modèle (par ex. in-serifre, n" 11).

§ 375. Parfait en -vi


PREMIÈRE CONJUGAISON

L. amare amo amavi amatum aimer.


N.B . Tous les verbes de la première conjugaison se conforment à ce modèle, sauf
ceux qui figurent aux n°' 3, 34-41, 191 -192, 220-221.
2. di-micare dimico dimicavi (n° 39) dimicatum combattre.
3. potare poto potavi potum (§ 364) boire.

DEU XIÈME CONJUGAISON

4. delere deleo delevi deletum effacer, détruire.


5. flere fleo flevi fletum pleurer.
6. com-plere compleo complevi completum remplir.

7. ciere cieo civi citum mouvoir.


N. B. Les composés ac-cire, ex-cire, etc., se conjuguent sur audire.

TROISIÈME CONJUGAISON

8. de-cernêre dercerno decrevi decretum décider, décréter.


9. spernêre sperno sprevi spretum mépriser.

202
TEMPS PRIMITIFS. - PARFAIT EN -VI § 375.

10. ob-linére oblino oblevi oblrtum enduire.


11. serére (n° 89) sero sevi satun1 semer (p. 211,n.3) .
in-serére inséro insevi insitum planter, greffer.

12. terére tero trivi tritum frotter, user.


13. petére peto petivi/petii petitum demander(§ 221,4,r.).
14. sinére sino sivi situm laisser, permettre.
de-sinére desino desii (§ 355) desitum cesser (n° 198).
15. quaerére quaero quaesivi quaesitum chercher, demander.
ac-quirére acquiro acquisivi acquisitum acquérir en plus.
16. arcessére arcesso arcessivi arcessitum faire venir, mander.
17. capessére capesso capessivi capessitum se saisir de.
18. lacessére Jacesso lacessivi lacessitum harceler, provoquer.
19. sternére sterno stravi stI·atum étendre.

20. crescerel cresco crevi cretum croître.


21. con-suescére consuesco consuevi consuetum prendre l'habitude.
22. quiescére quiesco quievi quieturus se reposer.
23. ad-olescére adolesco adolevi [ adultus, adulte]grandir.
24. noscére nosco novi [notus, connu] apprendre à connaître.
i-gnoscére ignosco ignovi ignotum pardonner.
a-gnoscére agnosco agnovi agnitum reconnaître.
co-gnoscére cognosco cognovi cognitum apprendre à connaître.
25. pascére pasco pavi pastum faire paître.
26. in-veterascére inveterasco inveteravi devenir vieux.
27. con-cupiscére concupisco concupivi désirer ardemment.
28. ob-dormiscére obdormisco obdormivi s'endormir.
29. sciscére scisco scivi scitum agréer, décider.

QUATRIÈME CONJUGAISON

30. audire audio audivi auditum entendre, écouter.


N. B. Tous les verbes de la quatrième conjugaison se conforment à ce modèle, sauf
les n•• 31, 107-109, 178-186, 219, 238, 301-312, 327-328.
31. sepelire sepelio sepelivi sepultum ensevelir~

QUATRIÈME CONJUGAISON bis

32. cupére cupio cupivi cupitum désirer.


33. sapére sapio sapivi avoir du goat, du
jugement.

1. Parmi les verbes inchoatifs (en - s c~re, -sco), certains dérivent de verbes Inusités;
leur parfait est en -vi (n°• 20-25) ou comporte un r edoublement (n •• 212-213) . D'autres
dérivent de verbes usités ; leur parfait est semblable à celui du verbe dont Ils dérivent
(n °• 26-29, 92-106 passim, 176-177) . D'autres encore dérivent d'adjectifs; leur parfait
est en - ni (n•• 92-106 passim).

203
§ 376 LE VERBE

§ 376. Parfait en -ui


PREMIÈRE CONJUGAISON

34. crepare crepo orepui 1 creprtum faire du bruit.


35. cubare cubo cubui cubitum être couché.
36. do mare domo domui domitum dompter.
37. sonare sono sonui sonrtum résonner.
38. vetare veto vetui vetitum défendre.
39. micare mico micui (n° 2) s'agiter, étinceler.
40. tonare tono tonui tonner.
41. secare seco secui sectum couper.

DEUXIÈME CONJUGAISON

42. monere moneo monui monitum faire songer à, avertir.


43 . habere habeo habui habitum avoir, tenir.
pro-hibere prohibeo prohibui prohibrtum écarter, empêcher.
debere z debeo debui debitum devoir.
praeberez praebeo praebui praebitum présenter, fournir.
44. merere (n° 274) mereo merui meritum mériter.
45. nocere noceo nocui nodtum nuire.
46. placere placeo placui pladtum plaire.
47. tacere taceo tacui tacitum se taire.
48. terrere terreo terrui territum effrayer.
49. calere caleo calui caliturus être chaud.
50. carere careo carui cari tu rus manquer de.
51. dolere doleo dolui doliturus souffrir.
52. jacere jaceo jacui jaciturus être couché, gisant.
53. parere pareo parui pariturus obéir.
ap-parere appareo apparui appariturus apparaître.
54. valere valeo vailui valiturus être fort, bien portant.
55. arcere arceo arcui contenir, écarter.
co-ercere coerceo coercui coercitum contenir, réprimer.
ex-ercere exerceo exercui <exercitatum> exercer.
56. egere egeo egui avoir besoin de.
ind-igere indigeo indigui )) )) ))

57. e-minere emineo eminui s'élever au-dessus.


58. florere floreo florui fleurir.
59. horrere horreo horrui trembler, redouter.

1. Le parfait du composé dis-cre71are est le plus souvent cUscrevavi.


2. Deb ere provient de *cle-habere; vraebere, de *71rae-habere (v. §§ 12,1 et 17,1) .

204
TEMPS PRIMITIFS. - PARFAIT EN -UI § 376

60. latere lateo latui être caché, se cacher.


61. nitere niteo nitui briller.
62. patere pateo patui être ou vert, évident.
63 . r ub ere rubeo rubui être rouge.
64. sHere sileo s ilui se taire, taire.
65. splendere splendeo · splendui briller.
66. stud ere studeo studui s'appliqu er à.
67. st upere stup eo stupui être frappé de s tupeur.
68. timere timeo timui craindre.
69. vigere vigeo vig ui être vigoureux.
70. virere vireo virui être vert.
71. docere doceo docui doctum enseig ner, in stru ire.
72 . miscere misceo miscui n1ixtu1n mêler.
73. ten e re te neo te nui tentum tenir, maintenir.
74. torrere torreo torru i tostum dessécher, griller.
75. censere censeo cens ui CCllS Ulll évalue r, ju ger, presc rire.

TROI SIÈME CONJUGAISON

76. mol êre molo molui molltum moudre.


77. vomêre vomo vom ui vomitum vomir.
78. in-c umb êre incumbo incuhui incuhitum s'étendre.
79. gi-gnêre gignO genui ( § 36) genitum engendrer.
80. ponêre pono posu i1 positum poser, placer.
81. con-cinêre concino concinui (n° 202) être d'acco rd .
82 . fremêre fremo fremui murmurer, fr émir.
83. gernêre ge mo ge mui gé mir, dép lorer.
84. tremêre tremo tremui trembl er.
85. strepêre strepo strepui faire du bruit.
86. alêre a lo a lui altum / a lit um nourrir.
87. colêre colo colui cultum cultiver, honorer.
oc-culêre occi:ilo occulu i occultum cacher.
88. con-s ul êre consi:i lo cons ului cons ultum consulter, veiller à.
89. serêre (n" 11) sero serui se rtum ent relacer, unir.
90 . texêre texo texui text um t isser.
91. nectêre necto nex ui (n° 147) n ex u1n tresser, lier.
co-nectêre conecto co nexui '~O ll CX lllll lier ensemble.
92. co-a l escere~ coalesco coalui s' unir en croissant.

1. Pon ere étant issu de • vosin e re, l e parfait ancien éta i t norma l ement posivi (cf.
n° 14) ; l a forme posui est a n a l ogique.
2. Voir p. 203, n . 1.

20:)
François . Grammaire latin e - 8
§§ 376-377 LE VERBE

93. con-senescêre consenesco consenui devenir vieux.


1
94. con-ticescêre conticesco conticui devenir muet, se taire. '
95. con-tremiscêre contremisco contremui trembler.
96. con-valescêre convalesco convalui prendre des forces.
97. ef-florescêre effloresco efflorui fleurir .
98. e-vanescêre evanesco evanui s'évanouir.
99. ex-timescêre extimesco extimui s'épouvanter, redouter.
100. in-geiniscêre ingemisco ingemui gémir.
101. maturescêre maturesco maturui marir.
102. ob-durescêre obduresco obdurui devenir dur.
103. ob-mutescêre obmutesco obmutui devenir muet.
104. ob-surdescêre obsurdesco obsurdui devenir sourd.
105. per-crebrescêre percrebresco percrebrui se divulguer.
106. per-horrescêre perhorresco perhorrui frissonner.

QUATRIÈME CONJUGAISON

107/8. aperire aperio aperui apertun1 ouvrir, dévoiler.


operire operio operui opertun1 couvrir, voiler.
109. sa li re salio salui saltun1 sauter.
de-si lire desilio desilui desultum sauter du haut de.

QUATRIÈME CONJUGAIS ON bis

llO. e-licêre (n° 187) elicio elicui elicitum tirer de, attirer.
lll. rapere rapio rapui raptum ravir.
di-ripere diripio diripui direptum piller.

§ 377. Parfait en -si


DEUXIÈME CONJUGAISON

ll2. ridere rideo ri si risum rire (de).


ll3. suadere suadeo suasi suasum conseiller.
ll4. haerere haereo haesi haesum être attaché.
ll5. manere maneo mansi mansum rester.
ll6. abs-tergere abstergeo abstersi abstersum essuyer, effacer.
117. per-mulcere permulceo permulsi permulsum apaiser, adoucir.
ll8. jubere jubeo jussi jussum ordonner, inviter à.

ll9. indulgere indulgeo indulsi indultum être indulgent.


120. torquere torqueo torsi tortum tordre, tourmenter.
121. augere augeo au xi auctum augmenter.
122. lucere luceo luxi luire.
123. lugere lugeo lu xi pleurer.

206
TEMPS PRIMITIFS. - PARFAIT EN -SI § 377

124. ardere ardeo ars i ars urus brûl er, être en f eu.
125. algere algeo alsi avoir froid.
126. fulgere fulgeo fulsi briller.
127. urgere urgeo ursi presse r .

TROI SIJ!:ME CONJ UGAISON

128. carpere carpo carpsi carptum cueillir.


de-cerpêre decerpo decerpsi decerptum détacher de.
129. repere repo repsi reptum ramper.
130. serpêre serpo serps i ))

131. sculpêre sculpo sculpsi sculptum sc ulpter .


132. nubere nubo nu psi nuptum épo use r (§ 244).
133. scribere scribo scripsi sc riptum éc rir e.
134. co ntemnere contemno co ntempsi co ntemptum mép riser.
135. demeret demo dempsi demptum enlev er.
promere promo prompsi promptum tirer de.
sumere sumo sumpsi sumptum prendre.
136. de-mergere demergo demersi demersum plonger, enfoncer.
137. spargere spa rgo sparsi spa rsum répand re.
di-spergere dispergo di spersi dispersum disperser.

138. di-ligere di!Igo dil exi (n° 231) d;l ect um aimer.
intel-l egere intellego intell exi intell ect um comprendre.
neg-legere neglego. neglexi neglectum négliger.
139. regere rego rexi rectum diriger.
cor-rigêre co rrigo cor rex i corre ctum co rriger.
pergere ~ pergo perrexi perrectum continuer à.
surgere2 su rgo surrex i s urrectum se leve r .
140. tegere te go texi tectum couvrir, protéger.
141. di ce re dico di xi dictum dire.
142. vivere vivo vixi victum vivre.
143. af- fli gere affli go a ffli xi affli ctum abattre, affliger.
con-fli gêre co nfli go3 conflixi conflictum combattre.
144. figêre fi go fi xi fixum fixer.
145. vehere ve ho vex i vec tum transporter.
146. fl ectere fl ecto fl exi fl ex um fl éc hir.

1. D e m ere, sum ër e, vromë re provie nn e n t respectivement de • cte- em é r e, • sub- e m ere,


''' pro- emi!re . L es autres composés ont Je même type cle parfa it qu e le verbe s im p le :
ëmi (\'. n° 230) .
2. P e rg i! re et snrg i! re proviennent respectivement de • v er -r eg er e et de " sHb-reg er e.
3. Cf. profl igc1re, -o , 1ll'Ofligav i, vrofligatmn, a ba ttre, défa ire.

207
§ 377 LE VERBE

147. nectere necto nexi (n° 91) nexu1n tresser, lier.


148. trahere traho traxi tractum traîner.
con-trahere contra ho contraxi contractum contracter.
149. coquere coquo coxi coctum cuire.
150. ducere duco duxi ductum conduire, estimer.
151. sugere sugo suxi suctum sucer.
152. struere struo struxi Stl'UCtum construire.
153. fluere fluo fluxi fluxu1n couler.
154. cingere cingo cinxi cinctum ceindre, entourer.
155. tingere tingo tinxi tinctum tremper, teindre.
156. ex-stinguere exstinguo exstinxi exstinctum éteindre.
di-stinguere distinguo distinxi distinctum distinguer.
157. jungere jungo junxi junctum joindre, atteler.
158. ungere un go un xi unctum oindre.
159. fingere fingo finxi fictum façonner, imaginer.
160. pingere pin go pin xi pictum peindre.
161. stringere stringo strinxi stl'ictum serrer, arracher.
162. comburere comburo combussi combustum brüler (qqch.).
163. gerere gero gessi gestum porter, faire.
164. cedere ce do cessi cessunt aller, céder.
165. premere premo pressi pressu1n presser, enfoncer.
166. mittere mitto misi 1nissun1 envoyer, laisser partir.
167. di-videre divido divisi divisum diviser, répartir.
168. laedere laedo laesi laesum blesser.
al-lidere allido a Ili si allisum heurter contre.
169. in-vadere in va do invasi invasum envahir, assaillir.
170. radere ra do ra si rasum raser.
171. rodere rodo rosi rosum ronger.
172. claudere claudo clausi clausum fermer, enfermer.
ex-cludere exclu do exclu si exclusum exclure, empêcher.
173. plaudere plaudo plausi plausum applaudir.
explodere explodo explosi explosum siffler, huer.
174. ludere Judo lu si lusum jouer.
175. trudere trudo trusi trusum pousser.

176. ex-ardesL-eret exardesco exarsi s'enflammer.


177. re-viviscere . revivisco revixi revicturus revivre.

1. Voir p. 203, n . 1.

208
T EM F'S PRIMIT IFS. - PARFA IT A REDO UBLEMENT §§ 377-378

QUAT IUÈME CON J UGAISON

I 78. fui cire fulcio ful s i fultum é ta ye r, soutenir.


] 79 . far cire fa rcio fa rs i fa rtum remplir, garnir.
r e-fer cire refe rcio refe rs i re fe rtum bourrer, entasser.
180. sa rcire sa rcio sa rsi sa rtum rapiéce r, ré parer.
18 1. sae pire saepio s a e psi sae ptum e nclore.
182 . sentire se ntio sensi ~C ll S lllll sentir, penser.
183 . h a urire ha uri o ha usi hau stum puiser.
184. a mi cire a mi cio a mi x i a mi ctum envelopper.
185. sa ncire sa ncio sa nx i sa nctum con sacrer.
186. vin cire vin cio vin x i v in ctum lier, enchaîn er.

QUAT RIÈME CON J UGA I SON bi s

187. a llice r e (n" 110) a llicio a ll exi a llectum at tirer.


il-licere ( )) ) illicio ill ex i ill ectum séduire.
pel-licer e ( )) ) pelli cio pellexi pell ectum ))

188 / 9. a-spicer e as picio aspexi aspec tum rega rder.


con-spice r e co ns picio consp ex i cons pec tum aperce voir.
190. qu a ter e qu a tio qu ass i quass um ébranler.
con-c ute re concutio concussi conc uss um ))

per -cute re per cutio percu ssi per cuss um frapp er.

§ 378. Pa1·f ail à redo ublem ent'


P REM I ÈHE CONJUGAISON

19 1. da r e do cledi cla tum (m ettre ), donn er.


Les composés èL préverbe monosyllabique passe nt èL la 3"' " conj. (v . n " 197).
192. s ta r e sto steti (n" 198) st atu ru s se tenir debout.
circum -st a re circumsto circumsteti circumstaturu s se t enir a utour.
Les composés èL préverb e m onosylla bique ont -s ti ti (v. § 12,2), par exe mple
con-st a r e consto constiti consta turus exister, coûter.
prae-st are praesto praestiti praes t a turu s l'emporter s ur.

DEUXIÈME CONJ UGA I SON

193. mord er e morcl eo momo rdi morsum mordre.


194. spondere s poncleo s popondi s ponsum prom ettre.
r e-spondere respondeo r espondi r esp onsum ré pondre.

1 . I l fa u t ic i se rapp el er (v. ~ 351,3) : 1° que l e r eclo u b l eme n t ten cl à cl isparaitre


cla n s l es ve r bes composés , sa uf cl a n s l es comp osés cl e cl are, stare, ll. isc il re et poscil re;
2" qu e l es m ocli flca ti on s voca liqu es qu 'o n va po u vo ir r el eve r en cl i ffére n ts t h èm es
verb aux n 'o nt a u cu ne va leu1· mo r p h o l og i q u e (c f. ~ 379).

209
§ 378 LE VERBE

195. tondere tondeo totondi tonsum tondre.


196. pendere (n° 207) pendeo pependi être suspendu .

TROISIÈME CONJUGAISON

197. ab-dêre (n° 191) abdo abdidi (§ 12,2) abditum cac her.
red-dêre reddo reddidi redditum rendre.
cre-dêre credo credidi creditum confier, croire.
c/e même ad-dere, ajouter. per-dere, perdre ; passif perire, -eo (§ 347,3).
con-dere, fonder . ven-dere, vendre ; » venire, -eo (§ 347,3) .
de-dere, rem e ttre . tra -dëre, livrer.
e-dere, publier. pro-dere, trahir.
198. con-sistêre consista constrti (n° 192) se placer, s'arrêter.
de-sistëre desisto destrti cesser, renoncer (n" 14).
re -sistêre resisto restrti s'arrêter, résister.
circum-sistëre circumsisto circumstcti se tenir autour.
199. bibêre bibo bibi (§ 380) < potum > boire.
200. cadere cado cecidi cas uru s tomber .
oc-cidëre occido occidi occasurus tomber, mourir.
201. caedêre caedo cëôdi caes um frapp er, abattre.
oc-cïdere occïdo occïdi occisum tuer.
202. canere cana cecini (n" 81) < cantatum> chanter, résonne r.
203. fa ller e fallo fefelli falsum tromper, échapper à.
re-fellere refell o refelli < refutatum> réfute r.
204. parcere parco pepcrci pars urus épa rgne r.
205. currere curro cucurri cursum courir.
suc-currere succurro succurri succursum courir vers.
206. pe llere pell o pepiili pulsum chasser.
ex-pellere expello expü li expulsum expulser.
207. pendere (n" 196) pendo pependi pensum peser, payer.
im-pendëre impendo impendi impensum dépenser.
208. tendere ten do tetend i tentum (-sum) tendre, viser à.
os-tendëre ostendo ostendi <ostentatum> montrer.

209. tangêre tango tetrgi tactum toucher.


con-tingêre contingo contrgi contactum toucher, arriver.
210. pungêre pungo pupügi punctum piquer, toLirmenter.
211. tundêre tundo tutüdi tunsum/tusum frapper.
con-tundere contundo contüdi contusum éc rase r.

212. disccrc 1 disco didici apprendre, é tudier.


de-discere dedisco dedi dici désapprendre.

1. Voil' p. 203, n. 1.

210
TEMPS PRIMITIFS. - PARFAIT AVEC ALLONGEMENT §§ 378-379

213. poscëre posco poposci < postul atum > réclamer, demander.
de -poscere deposco depoposci réclam er in stamment.

QUATRIÈME CON J UGAISON bi s

214. parëre (n° 219) paria pc11eri partum enfanter.


pariturus 1

Formes de parfait ayant perdu leur redoublement "


TROISI ÈME CONJ UGAISON

215. dif-findëre diffindo diffidi diffiss um fendre.


216. scindere sein do scidi scissum déchirer.
217. per-cellere percello perciili (n° 322) perculsum abattre.
218. tollere tollo sus-tiili (n° 330) suh-latum élever, en lever.

QUATRIÈME CONJUGA I SON

219. com-perire (n" 2 14) comperio comperi compertum apprendre, déco uvrir.
re-perire (n° 214) reperio repperi / reperi repertum trouver, déco uvrir.

§ 379. Parfait caractérisé par l'allongement de la voyelle de la racine


(v . § 36) , éventuellement aussi par une modification du timbre
de cette voyelle 3
PREMIÈRE CON JUGAISON

220. jüvare jüvo jüvi )jütum


jüvâturus (§ 362)
l
a ider.

22 1. !a vare lava lâ vi
~ lavâtum (-turus)
lautum (§ 357,1)
!
laver.

DEUXIÈME CONJUGAISON

222. sedere (n° 250) sedeo s ëdi sessum être ass is.
pos-sidere possideo possëdi possessum posséder.
obsidere obsideo obsedi obsessum assiéger.
223. videre4 video vïdi vïsum voir.

1. Cf. § 362, re m. Partu s s ignifie «ac quis »· Les composés comper ire, reperire, ex-
periri. a ppartiennent à la 4 "' • con juga ison.
2. Cet te chute de redoubl eme nt est ic i t rès normale, puisqu'il s ' agit en fait d e
fo rmes à préverbe (v . p . 209, n .l). N.B. La forme s imple scicli (anc . scicidi < •sci-scicl-i)
s 'est a lign ée s ur les formes co mposées (re-scicli , etc.) . - D a ns re pp lfri ( < •repepéri),
il reste un e trace du redoublement .
3. Sérére, sëvi, sat1im appartient à la fois à cette catégorie-ci et à celle du § 375
(V. n o 11).
4. Videri, vicleor, visits sum es t le passif de vi clere, -eo ; il s lg nitle : être vu, semb le r,
paraitre.
211
§ 379 LE VERBE

224. cavere càveo câvi cautum prendre garde.


225. fâvere fâveo fâvi fautum favoriser.
226. fôvere fôveo fôvi fôtum réchauffer.
227. môvere môveo môvi môtum mouvoir, écarter.
228. vôvere vôveo vôvi vôtum faire vœu.

TROISIÈME CONJUGAISON

229. ëdëre (§ 348) edo êdi ësu1n manger.


230. ëmëre ëmo ëmi (n° 135) empttnn (prendre), acheter.
ex-imëre exlmo exërni exemptum enlever.
red-ïmëre redïmo redëmi redemptum racheter, délivrer.
231. legëre !ego lëgi (n" 138) lectum choisir, lire.
per-lëgëre perlëgo perlëgi perlectum lire en entier.
de-ligëre deligo delëgi delectum choisir.
e-ligëre elïgo elëgi electum ))

col-ligere colligo collëgi collectum rassembler.


232. agëre àgo ëgi actum pousser, faire.
per-âgëre perâgo perëgi peractum achever.
sub-ïgëre subïgo subëgi subactum forcer, soumettre.
233. frangëre fr an go frëgi fractum briser.
234. fundëre fun do füdi füsum verser, répandre.
235. rumpëre rumpo rüpi ruptum rompre.
236. re-linquëre rel in quo relïqui relictum abandonner.
237. vincëre vinco vïci victum vaincre.

QUATRIÈME CONJUGAISON

238. vënire vënio vëni ventum venir.

QUATRIÈME CONJUGAISON bi s

239. câpëre càpio cëpi captum prendre, recueillir.


ac-cïpëre accïpio accëpi a.cceptum recevoir.
in-cïpëre incïpio <coepi> inceptum1 commencer.
240. fâcëre" fâcio fëci factum faire.
assue-fâcëre assuefil.cio assuefëci assuefact um habituer.
pate-fâcëre patefâcio patefëci patefactum ouvrir.
inter-fïcëre interfïcio interfëci interfectum tu er.

1. On trouve aussi un p a rti c ipe passé coep tus de coepi; voyez ~§ 352,r.2 et 473,r.2.
2. Au sujet cle l'impératif cle ces verbes, voyez § 340,8,r.l. Dans plusieurs formes de
ca l efacere, ca l e- se réduit à ca l- : ccilfèice, calfacias, ca lfa cienclu.m. Au passif, on a
-fi eri, -fio, -foe tus su.m. (v. n° 336 et § 347,2) ; cle m ê me dan s les composés autres que
'i?1terficere, effi ce r e et 1ierfi cëre (int er/ici , -ior, etc.) .

212
TEMPS PRIMITIFS. - PARFAIT SANS THÈME PROPRE §§ 379-380

ef-fic ere efficia eff ëci effectum effectuer.


per-ficere perficia perfëci perfectum ache ver.
241. jacere jacia jëci jactum jeter.
a b-jicere abjicia a bjëci abjectum re jeter, abattre.
242. fôd ere fèidia fôdi fossun1 cre user.
243. fü gere fü gio fü gi fügiturus fLLir, échapper à.

§ 380. Parfait sans thème propre


DEUX I ÈME CONJ UGA I S ON

244. prandere prandea prandi pra ns um(§364) d éjeun er.


245. ferv ere fer vea ferv i/ferbui bouillonn er.

TROISIÈME CON JUGAISO N

246. ice re ica ou icia ici ictum frapp er, conclure.


247. vise re visa visi visum examin er, vis iter.
248. e-veHêre evella eve lli evuls um arrach er.
249. vertere verta ve rti versum tourn e r., traduire.
250. sïde re (n" 222) sïda s ëdi (sïdi) sessum s'asseoir.
pas-sïdere passïda poss ëdi possess um s'emparer de.
251. metere meta mess um récolter.
252. pandere panda pa n di pa ssu111 dé ployer.
253 . ac-cender e accenda accendi accensum allum er.
in-cendere incenda incendi incensum e mbraser.
254. a-scendere ascenda a scendi ascensum monter.
can-scendere canscenda canscendi conscensum monter sur.
255. de-fendere defenda defendi defensum re pousse r, défendre.
af-fendere affenda affendi offensum he urter, offense r.
256. prehendere prehenda prehendi prehensum sais ir, prendre.
cam-prehendere camprehenda camprehendi camprehensum sais ir, comprendre.
r e-prehende re reprehendo reprehendi reprehensum reprendre, blâmer.

257. acue re acua acui 1 [acutus, aigu] aiguiser, exciter.


258. arg uere argua argui < accusatum > accus er.
ca-arguere coarguo coargui < convictum > dé montrer.
259. can-gruere congrua cangrui ê tre d'accord.
260. luere luo lui luiturus paye r, effac e r.
di-lue re dilua di lui dilutum di ssot1dre, délayer.

1 . Ma lg r é les a ppare nces, ces pa rfa its (Il" ' 257-269) sont d 'un to ut a utre t ype que
ceux du § 376. S' il s se t e rmin ent e n -ui , c'es t uniqu eme nt pa rce qu'il s so nt tirés d e
ve rbes à thème en -u.

213
§§ 380-381 LE VERBE

261. metuere metuo metui craindre.


262 . minu ere minuo rninui minutum climi11uer.
263. ab-nuere abnuo abnui r efuser, nier.
ad-nue re adnuo adnui a dnutum consentir.
264. ruere ruo rui ruiturus se préc ipiter .
di-ruere diruo dirui clirutum d étruire.
265. re-spuere r es puo r espui r epousser, m épriser.
266. statuere statuo statui statutum établir, décider.
con-stituere constituo constitui constitutum )) ))

267. suere suo sui s utum coudre.


268. tribuere tribuo tribui tributum attribuer.
269. ex-uere exuo exui exutum ôter, dépouiller.
imb-uere imbuo irnbui imbutum imprég11er.
ind-uere in duo indui indutum revêtir.

270. solvere solvo solvi soluturn délier, payer.


271. volvere volvo volvi vo lutum roul er .

§ 381. Verb es déponents 1


PHEMIÈRE CONJUGA I SON

272. hortari hortor hortatus s um ex horter.

N . B. Tous les verbes d éponents de la première co11jugaison se co11forment à ce


modèle.

DEUXIÈME CONJUGAISO N

273 . liceri liceor licîtus surn offrir un prix.


pol-liceri polliceor pollicrtus sum promettre.
274. rnereri (n° 44) rnereor rn errtus sum m ériter.
275. mis ereri misereor rniseritus sum avoir pitié.
276. vereri vereor veritus sum craindr e.
277. tueri tueor tuitus sum protéger.
in-tueri intueor intuitus sum considé r er.

278. fateri fateor fa ssn s sum avoLLer.


con-fiteri confiteor eonfe ss n s sum confesser.
279. rnederi rnedeor <sanavi > guérir.
280. re ri reor rat11s sum penser.

1. Les t emps primitifs d es verbes .semi-dép o n e nt s ont ét é· cités nu ~ 3fi7 <111<I C'I"<'.
q audcrc, snlnre, fid (' re et ses con1posés. re1 1(n-1i.

214
TEMPS PRIMITIFS . - VERBES DÉPONENTS § 381

TROISIÈME CONJUGAISON

281. frui fruor fructus/fruitus


sum, fruiturus jouir de.
per-frui perfruor perfructus sum jouir complètement.
282. fungi fungor functus sum s'acquitter de.
283. loqui loquor locutus sum parler.
284. sequi sequor secutus sum su ivre.
per-séqui perséquor persecutus sum poursuivre.
285. queri queror questus sum se plaindre.
286. labi labor lapsus sum glisser, chanceler.
287. am-plecti amplector amplexus sum embrasser, entourer.
com-plecti complector complexus sum )) ))

288. niti nitor nixus / nisus sum s'appuyer sur, s'efforcer.


289. uti utor usus sum se servir.

nanctus ou/
290. nancisci nanciscor obtenir, trouver.
nactus sum \
natus sum / '
291. nasci nascor naître.
nasciturus 1
pactus sum /
292. pacisci paciscor conclure un traité.
ou pepigi \
293. irasci irascor iratus sum s'irriter.
294. ad-ipisci adipiscor adeptus sum atteindre, obtenir.
295. ex-pergisci expergiscor expe .... ectus sum se réveiller.
296. pro-flcisci proflciscor profectus sum partir.
297. com-minisci comminiscor commentus sum imaginer.
re-minisci reminiscor <recordatus sum> se rappeler.
298. ob-livisci obliviscor oblitus sum oublier.
299. ulcisci ulciscor ultus sum (se) venger, punir.
300. vesci vescor <ëdi> (n° 229) se nourrir de.

QUATRIÈME CONJUGAISON

301. blandiri blandior blanditus sum flatter .


302. largiri largior largitus . sum donner, prodiguer.
303. mentiri menti or mentitus sum mentir.
304. mol iri molior molitus sum faire effort, préparer.
305. partiri parti or partitus sum partager.
306. potiri potior potitus sum se rendre maître de.
307. sorti ri sorti or sortitus sum t irer au sort.
308. ex-periri experior expertus sum éprouver, essayer.
op-periri opperior oppertus sum attendre qqn.
309. ordiri ordior orsus sum commencer (qq. chose).

215
§§ 381-382 LE VERBE

ortus sum
310. oriri1 orior se lever, commencer.
oriturus (§ 366,r.2)
311. metiri metior n1ens us sum mesurer.
312. as-sentiri assentior a ssen s u s sum être d'accord.

QUATRIÈME CON JUGAISON bis

313. gradi gradior g ress u s sum marcher.


ag-gredi aggredior aggressus sum attaquer.
314. pati patior passus sum souffrir, supporter.
per-peti perpetior perpessus sum endurer.
rnortuus sum
315. mori morior mourir.
moriturus (§ 366,r.2)

§ 382. Verbes anomaux

1. Verbes défectif~

On a pu relever dans les paragraphes p1·écédents des v erbes san s parfait ou sans
s upin. Ceux qui sont grot1pés ici n'ont ni l'une ni l'autre de ces form es.

DEUX IÈME CONJUGAISON

316. avere aveo désirer.


317. frigere frigeo être froid.
318. im-minere immineo être imminent, menacer.
319. maerere maereo s'affliger.
320. pollere polleo être puissant.

TROISIÈME CONJUGAISON

321. angere an go remplir d'angoisse.


322. ante-cellere antecello <praestïti> < praestaturus> surpasser, se distinguer.
ex-cellere excella (cf. n° 217)
323. cernere cerna (cf. n° 8) discerner, décider.
324. furere furo < insanivi> être en délire.
325. vergere vergo pencher.
326. in-gravescere ingravesco s'aggraver.

1 . L a co nju ga ison de ce verbe e t d e ses co mposés (à l'exception d e adorior, acloriris,


etc.) es t h és itante. E lle s uit norma lement ce ll e de largiri (4 "'" conj., v .* 366) . Ma is au
présent d e l'indi catif e t cl e l'impéra tif a ins i que, avec un ce rta in flott e m e nt, à l' im-
parfa it du s ubjonctif. . e lle su it généra le m e nt ce ll e cle pati (4'"" co nj. bis, v. ~ 366 ) :
orior, o rëris. orihtr, ori?nur, ori?nhli, o ri11ntur ; orëre , ori1nïni; o rëre r, e tc.

216
TEMPS PRIMITIFS. - VERBES ANOMAUX § 382

QUATRIÈME CONJUGAISON

327. esurire esurio désirer manger.


328. ferire ferio \ < percussi> < percussunt > ) frapp er, conclure
/ < ici> < ictum> ~ (un traité) .

2. Verbes anomaux au thème du présent (v. §§ 343-349)


a) Deux de ces verbes sont h é 1é rocli1es, en ce sens que leur conjugaison est
bâtie sur plusieurs thèmes essentiellement différents :
329. esse sum < fui > < futuru s> être.
330. ferre fero < tuli > (n" 218) <Iatum> porter, raconter.
referre refera retüli relatum re porter.
rettü li'

b) Les autres verbes (posse, velle, nolle, malle, ire, fieri et inquam) 1 n'ont pu
jusqu'ici trouver place dans le tableau des temps primitifs parce que leur con-
jugaison présente des cmomalies au thème du prése111; ma is leur parfait et éven-
tuellement leur supin n'offrent rien d'insolite :
33L posse possum potui pouvoir.
332. velle vola vo lui vouloir.
333. no lie nolo no lui ne pas vouloir.
334. malle ma lo màlui préférer.
335. ire eo ivi/ii itum aller.
336. fie ri fio <factus sum> devenir, être fait.
337. inquam inquisti d is-je; as-tu dit.

1. Ell e r e, eclo, edi, ësu.m a été norma lem ent placé a u n" 229.
2. cr. repperi § 378, n . 2.
217
§ 383 LE VERBE

§ 383. Index des verbes


dont les temps primitifs ont été indiqués aux §§ 375-382

N. B. Les temps primitifs de reverti et des verbes semi - déponents (au-


dere, fid er e et ses composés, gaudere et solere) figurent au § 367 ; ceux des verbes
impersonnels, aux §§ 369-370.

(Les chiffres renvoi e nt aux numéros mi s en marge. )

A a pparere 53 carpére 128


arce re 55 cavere 224
abd ére 197 arcessére 16 cedére 164
abjicére 241 ardere 124 censere 75
a bnuére 263 ardescére 176 cernére 323
abste rgere 116 a rg ué re 258 ciere 7
accendére 253 ascendé re 254 cingére 154
accipére 239 aspicére 188 circumsistére 198
accire 7 assentiri 312 circumstare 192
acqu irére 15 assuefacére 240 claudére 172
acuére 257 audire 30 coalescére 92
addére 197 augere 121 coarguére 258
adipisci 294 avere 316 coercere 55
adnuére 263 cogére 232
adolescére 23 B cognoscere 24
affligére 143 colére 87
agére 232 bibére 199 colligére 231
aggrédi 313 blandiri 301 comburére 162
ag noscé re 24 comm inisci 297
alére 86 c comperire 219
algere 125 complecti 287
al li cére 187 ca dére 200 complere 6
allidére 168 caedére 201 comprehendére 256
amare 1 calere 49 co ncinére 8 1
amicire 184 cané re 202 concupiscére 27
amplecti 287 capére 239 concutére 190
angére 321 cap escé re 17 condére 197
antecellére 322 ca rere 50 conectére 91
aperire 107 confiteri 278

218
TEMPS PRIMITIFS. - INDEX § 383

confligëre 143 diruêre 264 fiêri 336


congruëre 259 discêre 212 figêre 144
conscendêre 254 discrepare 34, n. findêre 215
consenescêre 93 dispergëre 137 fingêre 159
consistêre 198 distinguêre 156 flectêre 146
conspicêre 188 dividêre 167 flere 5
constare 192 docere 71 florere 58
constituêre 266 dolere 51 florescêre 97
consuescêre 21 domare 36 fluêre 153
consulëre 88 ducêre 150 fodêre 242
contemnêre 134 durescêre 102 fovere 226
conticescêre 94 f frangêre 233
contingêre 209 E fremêre 82
contrahêre 148 frigere 317
contremiscêre 95 êdëre 229 frui 281
contundêre 211 ëdêre 197 fugëre 243
convalescêre 96 efficêre 240 fulcire 178
coquêre 149 efflorescêre 97 fu lgere 126
corrigêre 139 egere 56 fundêre 234
credêre 197 elicêre 110 fungi 282
crepare 34 eligêre 231 furëre 324
crescêre 20 emëre 230
cubare 35 eminere 57 G
cupêre 32 esse 329
currêre 205 esurire 327 gemêre 83
"'-cutêre 190 evanescëre 98 gerêre 163
evell êre 248 gignêre 79
D exardescëre 176 gradi 313
excellëre 322
dare 191 excire 7 H
debere 43 excludëre 172
decernere 8 exercere 55 habere 43
decerpêre 128 ex imëre 230 haerere 114
dedëre 197 expellëre 206 haurire 183
dediscêre 212 expergisci 295 horrere 59
defendêre 255 experiri 308 horrescêre 106
delere 4 explodêre 173 hortari 272
deligëre 231 exstinguêre 156
demëre 135 extimescêre 99 1
demergëre 136 exuëre 269
deposcêre 213 icêre 246
F ignoscëre 24
desilire 109
desinêre 14 facêre 240 illicëre 187
desistêre 198 fallëre 203 imbuêre 269
dicêre 141 farcire 179 imminere 318
diffindêre 215 fateri 278 impendêre 207
diligêre 138 favere 225 incendëre 253
diluëre 260 ferire 328 incipêre 239
dimicare 2 ferre 330 incumbêre 78
diripëre 111 fervere 245 indigere 56

219
§ 383 LE VERBE

induëre 269 metëre 251 pandëre 252


indulge re 119 metiri 311 parcere 204
ingemiscëre 100 metuere 261 parëre 214
ingravescëre 326 micare 39 parere 53
inquam 337 minuere 262 pa11:iri 305
inserëre 11 miscere 72 pascëre 25
intellegëre 138 misereri 275 patefacëre 240
interficëre 240 mittëre 166 patere 62
intueri 277 molëre 76 pati 314
invadëre 169 moliri 304 pellëre 206
inveterascëre 26 monere 42 pellicëre 187
irasci 293 mordere 193 pendëre 207
ire 335 mori 315 pendere 196
movere 227 peragëre 232
J mulcere 117 percellëre 217
percrebrescere 105
jacëre 241 N percutëre 190
jacere 52 perdëre 197
jubere 118 nancisci 290 perficëre 240
jungere 157 nasci 291 perfrui 281
juvare 220 nectëre 91 & 147 pergëre 139
neglegëre 138 perhorrescëre 106
L nitere 61 perlegëre 231
niti 288 permulcere 117
labi 286 nocere 45 perpëti 314
lacessere 18 nolle 333 persequi 284
laedëre 168 noscëre 24 petëre 13
Jargiri 302 nubëre 132 pingëre 160
latere 60 placere 46
lavare 221 0 plaudëre 173
Jegëre 231 -plere 6
obdormiscëre 28 pollere 320
licëre 110 & 187
obdurescëre 102 polliceri 273
liceri 273
oblinëre 10 ponëre 80
loqui 283
oblivi sci 298 poscëre 213
lucere 122
obmutescëre 103 posse 331
ludëre 174
obsidere 222 possïdëre 250
luëre 260
obsurdescëre 104 possîdere 222
lugere 123
occîdëre 200 potare 3
occïdëre 201 potiri 306
M
occul ëre 87 praebere 43
offendëre 255 praestare 192
maerere 3 19
operire 108 prandere 244
malle 334
opperiri 308 prehendëre 256
manere 115
ordiri 309 premëre 165
maturescere 101
oriri 310 prodëre 197
mederi 279
ostendëre 208 proficisci 296
mentiri 303
merere 44 p prohibere 43
mereri 274 promëre 135
mergëre 136 pacisci 292 pungëre 210

220
TEMPS PRIMITIFS. INDEX § 383

Q sentire 182 timere 68


sepelire 31 tingére 155
q ua erére 15 sequi 284 tollére 2 18
quatére 190 serére 11 tonare 40
queri 285 se rére 89 tondere 195
quiescére 22 serpére 130 torquere 120
sidére 250 torrere 74
R silere 64 tradére 197
s inére 14 tra hëre 148
radére 170 s istére 198 tremére 84
rapëre 111 solvére 270 tribuére 268
reddére 197 so nare 37 trudére 175
redimére 230 sortiri 307 tueri 277
refellére 203 spargë re 137 tundére 2 11
refercire 179 spernëre 9
referre 330 -s picére 188 u
regére 139 splendere 65
re linquére 236 spondere 194 ulcisci 299
reminisci 297 sciscére 29 ungé re 158
repére 129 stare 192 urgere 127
reperire 219 statuëre 266 uti 289
reprehendere 256 stern ére 19
rer i 280 s trepére 85 V
resistére 198 st ringëre 161
respondere 194 struëre 152 vadë re 169
respuëre 265 stud ere 66 valere 54
r eviviscére 177 stupere 67 vehére 145
rid ere 1.12 suadere 113 vell e 332
rod ére 171 s ubigë re 232 ve llére 248
rubere 63 succurrére 205 vendére 197
ru ére 264 suére 267 venire 238
rumpére 235 suescëre 21 vereri 276
sugëre 151 vergëre 325
s sum ëre 135 vertére 249
surgére 139 vesc i 300
saepire 181 vetare 38
salire 109 T videre 223
sancire 185 vigere 69
sapére 33 tacere 47 vincë re 237
sarcire 180 t a ngé re 209 vincire 186
scindére 216 tegére 140 virere 70
sciscére 29 tendére 208 visére 247
scribé re 133 tenere 73 vivére 142
sculpére 131 terére 12 volvére 271
seca re 41 tergere 116 vomére 77
sedere 222 terrere 48 vovere 228
senescére 93 t exére 90

221
§§ 384-385 LE VERBE

9. PARTICULARITÉS DE SENS

a ) Voix active

§ 384. L'actif exprime parfois une action que le suj et fait faire.
Cum Piso uellet sibi anulum facere (faire faire), aurifzc em
ju ssit uocari (V err., IV,56). - Hune per judkem conclem·
nabis (Pro R. Cam., 25), ce t homme, tu le feras condamner
par le juge.
REM. 1. Certains verbes so nt tantô t transitifs, tantô t intransitifs.
Terra in aquarn se verl it (D e n. d., 111,31) . ~ Delrim enlum ill bonum
verti1 (B. G., 111,73,6), un préjudi ce se c han ge en (ou devie nt) un bien.
REM. 2. Plusieurs Yerb es de form e ac tive peuYent ê tre t;·ad uit s pa1; le
pas s i f : uapu/are, r cceYoir des coups, être battu ; exs11lare, ê tr e exi lé,
Yivre e n ex il ; venire, -eo, être mi s en Yen tc, être Yendu , a in s i que perire,
périr, ê tre perdu (Y. § 3-17 ,3,re m .) .

JJ) Voix passive

§ 385. Le passif, dont le la tin fait un usa ge plus étendu que le


françai s, a souyent le sens :
1. de l'actif. C'est le cas da ns la plupart des form es des verbes
appelés déponents (v. § 366) et dans bon nombre de celles des
sem i - d é p on e n t s (Y. § 367).
2. du réfléchi : moueri (De n . d., Il,83 ) , se mouvoir ; d electari
(Pis., 45) , se réjouir; lauari (B. G., IV,1,10), se laver ; congregari
(cf. De sen., 7) ... se rassembler; f alli (D e n. d., III,76), se tromp er; etc.
Cette acception est vraisemblablem ent la marque d' une voix moyen-
ne (v. § 330,r.1), qui n'a jamais été très vivante en latin .
3. de « se laisser» : adduci (Pro Cl., 104), se laisser convaincre ;
permou eri (Pro Fl., 38), se laisser ébranler; rapi (D e leg. , Il,43) , se
laisser entraîner ; etc.
R E ~!.
Quand la forme du passif fait d éfaut, on a recours :
1. à des périphrases form ées à l'aide d'un nom " cr b a 1 alicui odio
esse (Fam., XII, 10,3) ou i 11 odio esse (Phil ., 1,33 ), être h aï de quelqu'un ;

222
PARTICULARITÉS DE SENS §§ 385-388

aliclli in odiwn ue11ire (D e rep., I,62) , en venir à être haï de quelqu'un ; ali-
Clli in suspicionem uenire (Pro FI., 81), être soup çonné par quelqu' un ; etc.
2. au passif d'un verbe s y 11 o 11 y me : co li sert de passif à uereri
(Verr., IV,96), oppugnari à adoriri (B. G., VIl,41,2), 11 surpari à uli (De leg.,
1,56).

c) Verbes auxiliaires modaux

§ 386. On appelle volontiers verbes auxiliaires modaux des ver-


b es qui sont de nature à exprimer un e modalité de l'action indi-
quée par un infinitif ou un participe qui leur est subordonn é.
1. Coepi, construit avec l'infinitif (cf. § 473), marque le début
d'une action ou l'entrée dans un état (cf. aoriste grec).
Fugere coe pit (B. G., IV,14,5), il se mit à fuir, il prit la fuit e.
- lmpugnare coeperunt (B. G., III,26,4), ils en vinrent aux
mains.
2. Les verbes suivants, construits avec l'infinitif (cf. §§ 473 et
476) , ont une valeur adverbiale : solere, consuevisse, habituellement,
souv en t ; maturare, properare, en hâte ; desinere, desistere, ne ...
plus ; non desinere, sans cesse, sans relâch e ; appar et, manifestc-
m en t ; constat, certainement.
Pueras maires et magistri castigare soient, si ... (Tusc., III,
64). - Caes.ar maturai ab urbe proficisci (B. G., I,7,1).
3. D es verbes tels que habere, jac ere, latere, tenere, peuvent
constituer avec un participe parfait passif un e p ériphrase qui ex-
prime un état avec plus de force qu'un verbe simple (v. § 490,r.3).

§ 387. En reva nche, un verbe simple p eut parfois correspondre à un e


locution fran ça ise constituée d'un des auxiliair es modaux suivants :
devoir, pouvoir, savoir, voulo·ir, oser, n e pas laisse r de, e tc.
Ego in hoc Caecinam non defendo (Pro Caec., 94), je n'ai pas à
défendre Caecina sur ce point. - Rhodanus uado transilllr (B. G., 1,
6,2), on peut franchir le Rhône par un gué . - Si uerllm dicimus (D e
/eg., II,3), si nous voulons dire la vérité. - Ut spero (Pro Sull., 20),
ainsi que j'ose le croire. - Ego lwc cogor (Pro R. Post., 17), moi, je
me vois for cé à ceci.

§ 388. Par ailleurs, le latin dispose d'autres ressources que l e fran çais pour
rendre diverses modalités de l'action. Ainsi, il peut exprimer :
l. l'idée de « pouvoir » par le subjonctif de possibilité (v. § 446), de con-
cession (v. "§ 425) ou de souhait (v. § 426,1) ;

223
§§ 388-390 LE VERBE

2. celle ùe « devoi1· » par Je subjon c tif d élib éra tif (v. § 442), ex hort a tif
(v. § 424,1) ou d e r egr e t (v . § 426,2), par l'adj ectif verbal en -ru/us (v. § 484),
par Je p ar ti c ipe futur (v. § 487,2c,r.3) ;
3. cell e de « vouloil' » (s'e ffor ce r de , essayer de, se mettre à) par l'indi ca tif
prése nt ou imparfait d e co nat11 (v. §§ 391,1 e t 392) .

Section B

Emploi des modes et des temps

§ 389. Les modes du verbe expriment l'attitude de celui qui


parle (ou écrit) vis-à-vis de l'action verbale, autrement dit la
manière dont il présente ce tte action : s'il l'énonce objectivement,
on emploie l'indicatif ; s'il l'énonce subjectivement, c'est-à-dire en
l'accompagnant d'un e interprétation p ersonnelle, on emploie
l'impératif ou le subjonctif.
L'indicatif, l'impératif et le s ubjonctif vont ê tre étudiés successivement.
Pui s il sera question de l'infinitif, du gé rondif et de l'ad jectif verbal, du
supin , du p ar ti c ip e ; en fait, ce so nt là des forme s nominales, mais elles ont
été, à l'époqu e historique, incorporées au système verbal (cf. § 33 1).

§ 390. Les temps p euvent servir à exprimer l'asp ec t du


verbe, autrement dit à préciser où en es t le développement de
l'action .
Les aspects qui se sont le mieux maintenus en latin sont ceux
d 'infectum (l'action est envisagée dans le cours de son développe-
m ent) et de perfectum (l'action est considérée comme achevée).
A ce point de vue, les temps se r épartissent comme suit :
INDICATIF SUBJONCTIF
(présent
( présent 1
I N FECTUM ) futur
(imparfait imparfait
parfait
(parfait
PERFECTUM futur antérieur
1plus-que-parfait plus-que-parfait.
1. En ce qui concerne l'emploi, clans les subordonnées, de la périphrase e n -lll'll S S Îlll
pour rendre Je futur a u subjonctif, voyez § 420, r. 1-2.
(ess e111)
INDICATIF. - VALEUR DES TEMPS § 390-391

Mais ce qui domine le système du verbe latin , c'est la préoccu-


pation d'indiquer rigoureusement le temps de l'action, soit d'une
mani-ère absolue, soit d'une manière relative.
Dans le premier cas, on indiqu e si l'action es t, indépendamment
de toute autre, présen te, passée ou future.
Dans le second cas1, on la met en rapport avec un e autre, p a r
référence à laquelle elle est simultanée, antérie ure ou postérie ure.

CHAPITRE I

L'INDICATIF

A. Valeur des temps de l'indicatif


dans les propositions indépendantes
ou principales 2

§ 391. Le présent s'emploie, comme en fran çais, pour exprimer

1. ce qui existe ou es t en voie <l'accomplissem ent au moment


de la parole, éventu ellem ent avec un e idée d'effort, de tenta tive
(présent d e conatu) .
Praelereo illa quae praetereunda non_ sunt (Pro FI., 7). -
Domum pestilentem uendo (D e off., III,55) , j e cherche à ven-
dre une maison insalubre.

2. ce qui es t vrai d' un e manière générale (max imes, prover -


bes, etc.).
Ennius recte (di::ât) : « Amicus certus in re in certa cern'i.-
tur » (D e am., 64). - Hora e quidem cedunt et dies et menses
et anni, n ec praeterltum tempus umquam reue rtltur (D e sen.,
69).

1. Il s'agit a lors presque toujours de propos itions subo rdonnées.


2. Dans ces propositions, s i l'on fait excep ti on des indi catifs imparfa it, plus-que-
parfait et (dans une mes u re moindre) futur antérie ur (v. ** 392 et 394-395), les t emps
sont normal ement employés d'une manièro absolue.

225
§§ 391-393 LE VERBE

3. ce qui est passé, lorsqu'on veu t rendre un récit animé (pré-


sent historique).
Ub i cle ejus aduentu Heluetii cerliores facti sunt, legatos ad
eum miltunt (B. G., I,7,3).

§ 392. L'imparfait s'emploie pour exprimer ce qui existait ou


était en voie d'accomplissement dans le passé.
Il s'emploie tout particulièrement lorsqu'il s'agit de descriptions
ou de répétitions ; par ailleurs il est apte à ex primer un effort, une
tentative (imparfait cle conatu).
Nih il pub l'i.ce sine auspiciis gerebalur (De cliu., I,3) . - Ma-
jores nostri suas agros studiose colebant, non alienos cupzde
appetebant ; quibus rebus populi Romani nomen auxerunt
(Pro R. Am., 50). - Dicebat melius quam scripsit Hortens ius
(Or., 132). - Britanni nostr.os infra munitiones ingredi prohi-
bebant (B. G., V,9,6), .. . s'efforçaient d'empêcher ...
L'imparfait a le plus souvent une v a 1 e u r r e 1 a t ive (v. §
390) , c'est-à-dire qu'il présente l'action comme étant en train de
se faire au moment où une autre eut lieu.
On l'utilise donc tout naturellement pour exprimer les circon-
stances accessoires.
Librum legebam, cum tu uenisti (cf. § 409,2), je lisais le
livre (et je n'avais pas fini de le lire) au moment où tu es
arrivé. - Verres inflammatus scelere et furore in forum uenit;
ardebant oculi (ejus), toto ex ore crndelltas eminebat (V err.,
V,161). - Regulus Carthagznem rediit. Neque uero tum igno-
rabat se ad crudelisszmum Jwst em proficisci, sed jusjurandum
conseruandum putabat (De off., III,100) .
REM. Dans une narration vive, l'imparfait (ou le présent historique) est
parfois remplacé par l'infinitif présent (infinitif descriptif ou. historique,
V. § .471) .

§ 393. Le parfait exprime : 1. un état présent résultant d'une


action accomplie (parfait-présent ou parfait proprement dit). En
principe, il correspond alors au passé composé du français, au
parfait du grec.
Delenda uobis est illa macula, qizae penltus jam insedit ac
nimis inueterauit in populi Romani nomme (Pomp., 7). - Om-
nes quicumque nati sunt, miseri sunt (Tusc., I,9). - Gallia est
omnis divisa in partes ires (B. G., I,1,1).
INDICATIF. - VALEUR DES TEMPS § 393

REM. 1. Il r ésu lte de là que, clan s un ce rtain nombre de verbes, le parfait


se traduit par Je présent : novi, cogn ovi, didici, mulivi, j'ai appris, je sais;
consuevi, je me s ui s habitué, j'ai l'habitud e; memini, je me so uvien s; uici,
je s ui s vainqueur ; odi, je h a is.
Nos li cetera (Falll., VII,28,2), lu sais le reste.

REM. 2. Pour insi s ter s ur l' é tat p1·ésent ou s ur le r és ultat durable d' une
ac tion passée, le latin peut se se rvir d'un e périphrase composée de lwbere
(etc., v. § 386,3) et d'un participe parfait passif (v. 490,r.3) : cognilum Jwb eo,
jai r eco nnu, donc je sa is.
Caesar pcrfidiam l1aed11orun1 perspeclam Jwbebal (B. G., VIl,54,2). -
N.B. La prose classique préfè1·e pcrsw1s11m est mihi à per.rnasum hab eo.
REM. 3. La périphrase du typ e clausus fuit indique un état (ou un r ésultat)
qui a ex isté clans le passé e t a cessé ou non d'existe r au moment présenl1.
Bis posl Numae regnum Janus (le temple de Janu s) clausus fuit (T.-L.,
I,19,3). - De/eslabilis est islorum im11w11ilas , qui lac era runl palriam
el in ea f1wdilus dell:nda occupa li el sunl el f11 er11n/ (D e of/'., 1,57).

2. ce qui a exis té ou est arrivé dans le passé ; c'est pourquoi


le parfait est le temps de la narration (parfait historique). En prin-
cipe, il correspond au passé sim ple ou au passé antérieur du fran-
çais, à l'aoriste du grec.
Omnes anliquae gentes regibus quondam paruerunl (D e leg.,
III,4). - L. Lucullus permtiltos annos Asiae provinciae prae-
f uit (A c., II,1) . - Res quae sunt in llalia gestae (B. c., II,17,1),
les événcmcn ts d' Italie.
REM. 1. Da ns les sen tences, on em ploi e aussi le parfa it pour énoncer un e
vérité d'expérience (cf. § 391,2) : on constate qu'un fait a eu li eu clans le
passé et l'on fait entendre que, clans le s mêmes circonstances, il se r enou-
vellera (parfait gnomique) ~ .
Dans la prose class iqu e, ce ll e va leur du parfait n'~st jamais complètement
dégagée du passé et se trouve d'ordinaire soulignée par l'emploi de saepe,
semper, plerumque, diu ou e ncore de mu/li, omnes, n emo. Pour exprim er
celle idée on a aussi recou r s à solere, avoir co utume.
Nil sine magna / uila labore dedil morlalibus (HoR., Sa/ .. 1,9,59-GO) . -
Ob d ebililalem animi mu/li amicos p erdiderunl (De fin ., 1,49).
REM. 2. Pour exp rimer l'id ée qu' une action a failli se produire, on emploie
le parfait avec paene (parfois prope), presque.
Brulum non minus amo q1wm !11 , paene dixi (j'ai failli dire) q11am le
(A li., V,20,G).

1. Cla11sus f1ûfra.t indique un état qui avait cessé d'exister à tel moment du passé;
clausus /tû!rit, un état qui a m ..a cessé d 'ex ister à t e l moment de l'avenir.
2. Cf. « Qui ne sait se borner ne sut j ama is écrire. »

227
§§ 394-396 LE VERBE

§ 394. Le plus·que-parfait marque, comme en français, qu'une


action se trouvait accomplie à un moment du passé e t, par con-
séquent, peut être antérieure à une autre qui se situe également
dans le passé.
Dixerat hoc ille, cum pu er mmtiavit venire ad eum Laelium
(D e rep., 1,18).
REM. Voi1· § 395,r.2.

§ 395. Le futur simple 1 exprime une action future ; le futur an-


térieur, une action qui se trouvera accomplie à un moment du
futur et, par conséquent, peut être antérieure à une autre, qui se
situe également dans l'avenir.
De Carthag'ine vereri non ante des'inam quam illam excisam
(rasée) esse cognovero (De sen., 18). - Ut sementem (l'ense-
mencement) fe ceris, ita me tes (D e or., II,261).
REM . 1. En rai so n de sa parenté morphologiqu e avec Je su b jonc t i f
présent, dont la plupart de ses formes son t mêmes issues (v . 340,5),
le futur simple apparaît parfois pour ex prim er d i verses nuances propres ù
ce mode, notamment un ôrdre atténué, une possibilité, une hési ta tion.
Facies 111 sciam (Fam., XIV,8). - Die el alïquis (Pis., 68).
REM . 2. Le plus-qu e-parfait et le futur antérieur des verbes cités au § 393,
r. 1 p euvent prendre respectivement le sens de l'imparfait et du futur s im -
ple : cons11eueram, j'avais l'h abitude ; consueuero, j'aurai l'habitude ; vice-
/'(/111, j'étai s vainqueur, uicero, je serai vainqueur.

§ 396. .Dans le style épistolaire, les Latins avaient tendance à


exprimer le temps en envisageant le moment où la lettre serait lue ;
ils m ettaient donc au passé les verbes indiquant des faits qui
allaient être du domaine du passé lorsque le destinataire en pren-
drait connaissance .
Chez Cicéron, cette transposition est h abituelle avec les verbes
exprimant l'action d'écrire (scribere) on d'envoyer (mittere) la
lettre .
Nihil habebam, quod scriberem ; neque enim novi quidquam
audieram el ad tuas omnes epistiilas rescripseram pridie (Alt.,
IX,10,1), je n'ai rien à t'écrire ; car j e n'ai rien appris de nou-
veau et j'ai répondu hier à toutes tes lettres.

1. En ce qui concerne la périphrase en -1tr11s smn, voyez § 487,2,c.

228
INDICATIF. - VALEUR DES TEMPS § 397

B. Valeur des temps de l'indicatif


dans les propositions subordonnées

1. TEMPS EMPLOYÉS D'UNE MANIÈRE RELATIVE


OU CONCORDANCE DES TEMPS

§ 397. Beati erimus cum cupiditatum erimus expertes. - Dans


la plupart des propositions s ubordonn ées où l'indica tif ap p araît,
tout spécialemen t dans celles qui expriment un e r é p éti t ion 1 ,
les temps de l'ind ica tif sont em ployés d'un e manière relative,
c'es t-à-dire en tenant comp te du temps de la proposition principale
(cf. § 390).

1. Quand l'action de la s ubordonn ée et celle de la principale


sont simultanées, a utr emen t dit quand elles ont lieu a u même mo-
ment, les La tin s emploient le même temps de part et d'a utre2.
Inilis a nobi::; gratiam, cum eum auctorem d ef ensionis nos-
tra e esse didtis (Pro Caec., 79 ; v. § 409,4). - Prof'ecto beati
er'imus cum, corpor'ibus relictis, cupiditatum er'imus e:-i;p ertes
(T us c., I,44). - D um longius a munitione abemnt Galli, plus
multitud'ine lelorum profi ciebant (B. G., VII,82,1 ) .
2. Quand l'action de l a subordonnée est antérieure à celle de la
pro posi tion principale, le verbe de la subordonn ée prend l' un des
tem p s d e l'ac tion accomplie (p erf ectum) :
le pal'fait, quand le verbe prin cipa l es t au prése nt ;
le plu s-qu e- parfait, » » » » passé ;
l e futur a ntéri e ur , » » » » futur.
Pardte dignitati Lenluli, si ipse dis pepercit (SALL., Cal.,
52,31). - De Carthag'in e uere ri non ante des'inam, quam il-
lam excisam esse cognouero (D e se'n ., 18 ; v. § 411). - Cum v er
esse coepfral, Ve rr es dabat se labo ri alque itin er'ibus (Ve rr .,
V, 27).

3. Quand l'ac tion de la s ubordonn ée est postérie1ue à celle d e


la proposition prin cipale, ce rapport ne se marq ue p as d'une ma-

1. A u sujet d e l 'e mpl o i du su b jonc t i f pour exprim er l a répétition, voyez *-159 .


2. Dans ce cas, l e parfa it pe u t être em p l oyé pour faire pendant à l' imparfa i t et
vice v ersa (v . exemp l es au * 392) .

2~9
§§ 397-399 LE VERBE

ni èr e particulière ; on emploie simplement les temps absolus (v. §


398).
Membris ufimur priusquam didic'i.mus cujus ea causa utili-
tatis habeamus (De fin. , III,66). - Vix agmen extra munitiones
processerat, cum Galli committere proelium non dubltant
(B. G., VI,8,1).
REM. Dan s les proposition s subordonnées, le latin m a rque souvent les
rapports de temp s avec plus de précision que le françai s.
N uluram si sequenmr (si nou s s uivons) ducem , nw11qua111 aberm-
blmus (De off., 1,100). - Host es vero, ubi a/lquos singulares ex rwvi
cgredi enles conspexeranl (d ès qu' il s apercevaient qu elqu es isolés ... ),
imp edllos udoriebanlur (B. G., IV,2 6,2).

2. TEMPS EMPLOYÉS D'UNE MANIÈRE ABSOLUE

& 398. Dum /mec geruntur, nuntiatmn est. - C'est surtout dans
les propositions tempo r e 11 es que les temps de l'indicatif sont
employés d'une manière absolu e. Il y a lieu de signaler à ce pro-
pos les particularités sui van tes :

1. l'emploi du présent après dmn (pendant qu e, tandis qu e),


m êm e pour mentionner un fait passé (cf. § 410,1). Ce présent s'em-
ploie sa ns qu'il soit tenu compte du temps employé clans la pro-
position principale.
Dum haec in colloquio geruntur, Ca esari mmtialum est
equltes Ariouisti propius accedere (B. G., I,46,1).

2. la préfér ence accordée a u parfait, par rapport au plus-que-


parfait, pour ex primer un e circonstance temporelle non r é p é -
t é e, après ubi, ut primwn, postquam, etc. (v. § 408).
Posteaquam victoria constituta est (eut été assurée) ab ar-
misqu e recesslmus, erat Roscius Romae fr equ ens (Pro R . Am.,
16).
REM . Le plus-qu e-pa rfait es t toutefoi s pré fé r é quand un ce rtain lap s de
Lemps (souvent indiqué pa1· un complément à l'accu satif ou à l'ablatif) s'est
éco ul é entre l'a c tion see ondaire et l' action principal e.
Tab el/arii v enerunl posl diem quadragcsl11111m el se:rlum quam a
vobis di scesseranl (Fam ., XVl,21 ,1).

§ 399. Facilius eis p e rsua sit quocl u111l"i<1u e ... co11ti11e11t11r. - - D'un e maniL' re
plu s gé nérnl e, le latin emploie Yol onti ers, là où le fran ça is utili se l'imparfait
INDICATIF. - PROP. PRINCIPALES §§ 399-402

1. le présent, quand il s'ag it d'un é tat passé qui s'est maint e nu ju squ 'au
moment où l'on parle.
Id hoc /a c iliu s ii s p ersua sil quod 1111dlqu c lo c i nalul'lï /-l elu e lii co n-
lin enlur (8 . G., I,2,3).

2 . Je parfait, qu a nd il s'ag it de signal e r un fait qui s'est produit d a n s un e


circonstance qui n e s 'es t p'r ése nt ée qu ' un c foi s (c f. § 398, 2) .
A.udiimus Pomp eium cw11 omnibus cop iis , qua s scc11111 lwbuit , pro-
l ec lum esse (.4.11 ., IX ,G,3) .

C. Emploi de l'indicatif

§ 400. L ' indi ca tif, dont le 1·ô le es t cl e présenter une ac ti o n (ou un é tnl)
d ' un e m anière objective, c'es t- à-d ire snns a uc un e inte rprétation , s'e mploi e ù
peu près com me e n fr a nçai s d a n s les propo s ition s ind épe nd a nt es prin -
c ipal es; rnnis d nn s les propositions s uho r clonn écs, il y a , en ce domain e. de
no ta bl es différences entre les ci eux la ng ues.
La n éga ti o n qui acco mpa g n e un ,·c rb e ù l' indi ca tif est touj o urs 11011.

1. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS


INDÉPENDANTES OU PRINCIPALES

§ 401. Sile11t leges inter arma. - Conformément à ce qui a é té


dit ci-dessus, l'indicatif s'emploie, en principe, dans les proposi-
tions énonciatives indépend an tes ou principales, quand on fai t
mention d' un e action (ou d' un état) en toute o b j e c t i vit é,
autrement dit sans impliqu er dans cette mention une nuance de
pensée (potentiel , irréel, e tc. ; v. § 444 ss.).
Si lent leges inter arma (Pro Mil., 11) . - Don ec eris feli x ,
mullas num erabis amicos (Ov., Trist es, I,9,5). - Scaevola ex-
posuit nabis sermonem Laelii de amicitia (D e am., 3).

§ 402. Dans les propositions interrogatives indépendantes ou


principales, l'em ploi de l'indicatif est régi par le même principe
que dan s les propositions énonciatives correspondantes 1 (§ 401).

1. Certains g rammai rie ns estiment que les propositions interrogatives sont simpl e-
ment un e d es !ormes que peuvent pre ndre les é no ncia tives.

231
§§ 402-403 LE VERBE

Parmi l es nuanc es de p ensée qui e ntraîn ent l'emploi du s u b j on c tif,


il faut fair e une place particuli èr e à l'h ésitation et à l' indi g n a tion (§§ 442-
443).

§ 403. Visne fo rtunam experiri mearn? - Les propositions inter-


roga tives sont généralement introduites soit par un adjectif, un
pronom ou un adverbe interrogatifs, soit p ar une des particules
suivantes :

1. dans l' i n t e r r o g a t i o n s i m p 1 e :
a) -ne? (es t-ce que?), qui se joint au mot sur leq uel il y a lieu
d'in si s t~r.
C'est la p articul e interrogative générale ; elle s'emploi e
surtout pour indiquer qu'on ne sait pas si la réponse sera affir-
mative ou néga tive.
b) nonne? (est-ce que ... n e ... pas?), qui s'emploie pour indi-
quer qu'on attend un e réponse affirmative.
c) num? (est-ce-que?), qui s'emploie pour indiquer qu'on attend
un e réponse n éga tive.
V isne, in quit (Dionysius) , o Damocl e, fortunam experiri
m eam? (Tusc., V,61). - Nonne uer endum e:;t n e philosophiam
falsa gloria exorn es ? (Tus c., 11,12). - Num barbarorum Ro-
mulus r eJ: fuit ? (D e r ep., I,58) .

2. dans l' i n t c r r o g a t i o n d o u blc ou cl i s j o n c t i v e


utrum ... an? -ne . . . an? ... an? «es t-ce que ... ou bien ? »
Pour rendre « ou non », on remplace an par armon (rar ement par
n ecn e, cf. § 460).
Haec ulrum tandem le.r e:; t an legum omnium dissolutio ?
(Phil, 1,21 ) . - Utrum cetera nom'ina habes annon ? (Pro R.
Corn. , 9).
REM. 1. On emploi e an (rarem ent ((Jlll e ) a u co mm e nce men t d ' un e int er-
roga tion direc te, e n so us-e nte ndant le 1er m embre :
a) pour confirmer ou infirm er un e affirmation qui précède : « (ou bi en)
est-ce que pm· ha sal'd ? »
Oralorem irasc i minim e d ece l, sinw lare (iram) n o1i dedece l. An libi
irasci lum uidemur, cum quid in causis ueh em entius diclnws? (Tus c.,
IV, 55). Le se ns es t : « tu ne p e nses tout de m êm e pas . .. ».
Très souvent ces interrogations so nt introduit es par aH ce n ses, ((Il ir1no-
ralis, an quisquam dubllal (= n em o dubllal) ?
b) pour développer un e i11te rroga ti on gé n érale qui précè de ; le se n s
es t alors affirmatif :' « sa n ~ dout e » .

232
INDICATIF. - PROP. PRINCIPALES §§ 403-404

A r ebu s ge re ndis se n ec lu s abslriihit . - Quibus ? an iis quae ju ve n/11/e


ge runlur ? (D e s en ., 15). L e se n s es t : Olllnibu s n e a n ii s e tc. - AI'iov is-
lu s conclamavil quid ad se v e nil'e nl ? an spe c11/a11di causii? (B . G., I,
47,6).
RE M. 2. Quand « ou » n ' introd uit pa s le second m e mbre d ' un e int e n ·o-
ga ti o n , o n le tr a duit p a r cwt o u par vel.
Quis id (oralionis g e n11 s) polesl a11l 11I11quw11 poleril imilari ? (D e
/eg ., II ,17) .
REM. 3. Les l'ép ou ses « o ui » e t « n o n » s'exprim e nt :
a) ou hien p a r la .. épét ition du mot s ur lequel porte la qu es tion , avec
o u sa n s n éga ti o n , a ve c ou sans p a rti c ul e (u el'O, son e, .. . ) .
Dasn e au/ 111an ere animas posl m o r/ e111 aul m a rie ipsli. inl el'ire ? -
.Do v er o (Tusc., I,25). - No n igllur exis llmas cader e in sapie nl em
aeg ri111dln e111 ? - Prorsus non arbilror (T11sc., IV,8).
h) ou bien p a r les pal'ticules affi rm a ti ves eliam , ila , san e, v e ro , imm o o u
im111 0 v e ro (mai s s i, o ui a u contraire) ou n éga ti ves n o n, 11 0 11 il a, minim e,
mi11 l111 e u el'o, immo ou immo uel'O (m ais n o n , a u co ntra ire).
Visne sermoni l'ellquo d emu s operam ? - S an e quidem (D e Leg., II ,1).
- Ex h e re dilaviln e ({ilium)? - Non (Pl'o R. A m., 54 ). - Ca u sa ig ll11r
n o n bona es l ? - /mlllo o ptima (Ail., IX ,7,4 ). - A n lu haec non c re di s? -
Mi n im e vero (Tus c., I ,10) .

§ 404.. Multos possmn nominare. - A la différence de ce qui


se passe en françai s,. où l'on emploie le con di t ion n el , on
m et à l'indicatif, dans les propositions ind épendantes ou princi-
pales\ les verbes et les locutions verbal es qui expriment la possi-
bilité, la nécessité ou l'opportunité2 , lorsq u'il s'agit d' un e action qui
serait ou a urait été possible, nécessaire ou opportune, mais qu e
l'on n'a pas l'intention de faire ou qu e l'on n'a pas faite .
En somme, le latin emploie l'indica tif parce qu 'il ex prime ces
notions pour elles-mêmes, sans se prononce r sur la r éalisation de
l'action envisagée.
Cette règle es t observée aussi bien dans les propositions in ter-
rogatives que dans les propositions énonciatives.
Posswn fa cere, je pourra i s fair e ·= je puis fa ire, soit maintenant, soit da n s
l'ave nir .
Poteram fa c er e, j'a urais pu fair e =
je pouvais fair e e l je le puis e n co re.

1. Ain s i qu e dans la plupart des propositions s ubordonnées qui se co nst ruisent n or -


mal e me nt avec l'fndicatif ( §§ 406-416) .
2. P ossum, li cet, fas est ; debeo , oportet, n ecesse est, l'adj ectif v erbal e n -ndu.s avec
est ; le participe en -unts avec est (v. § 487,2,c,r.) ; convllni t, d ecet; m enm est, il
serait de mon d evoir, aeq1mm ou par est, il serait juste; par fni.t, il eût été (il é t a it)
juste; m eli1ts ou satius est, il vaud rait mieux ; 1ttilins est, il serait p lu s utile; l on-
gum est (v. § 121,r.l) , il sera it trop lon g; diffi cil.e est, il serait diffic il e ; etc .

233
§§ 404-406 LE VERBE

1
Potui (parfois potueram) fac ere, j'aurais pu faire = j'ai pu faire, mai s
je n e le pui s plus.
Mullas pas.mm banas viras nominare (Tus c., II,45). -- A d
morlem te, Catilina, duci jussu consü.lis jam prùlem opor-
tebat (Cal., 1,2). - Mari milies praestltit quam haec pati (A lt .,
XIV,9,2). - Omntbus eum contumeliis on erasti quem patris
laco, si ulla in te pietas esset, colere debebas 1 (Phil., 2,99) .
Toutefo is lo rsqu e la possibilité, la nécess ité ou l 'opportunité n e peuvent
être envisagées que dan s la m esure où une co ndition à laquell e elles so nt
so umises se trouve réalisée, le verbe se met h abituellem e nt au s u b j one-
t if (v . § 444 ss.).
Orationes Thucydidis ego laudare soleo ; imitari n eque pass im si
velim, n ec velim fartass e si passim (Br ., 287 ). - Mi hi igrwscére 11 0 /l
deberelis , si tac erem (Pro Cl., 18) . - Nisi milil es essent d efessi, omn cs
lwstium copiae deleri potuissent (B. G., VII,88,G). - Q11icl fa cerc p o-
t11is scm , nisi lum co n sul fuiss em ? (De rep., 1,10).

405. Paene clixi. - Numquam pulavi. - Le latin emp lo ie a uss i l'indicatif :


1. avec paene (parfoi s prope) signifi a nt « un peu plus e t, il s'e n fallut de
peu que» (v. § 393,2,r.2).
Brul11m n on minus amo quam tu, paene di.ri quam le (Al/., \' ,20,G) .
2. dans les expressions signifia nt « je n'aurais pas pensé» : 11011 1m1avi et
surtout non pularam.
Tantum esse in Jwmine sceléris nw11q1wm pulavi (Pro Ses/., 22).

2. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS


SUJETS, APPOSITIONS, COMPLÉMENTS D'OBJET

§ 406. Molestissime fero quocl nescio. - L'indicatif s'emploie


normalement dans les propositions subordonn ées introduites par
quocl 2 signifiant « ce fait que» . Ces proposi tion s p euve nt exercer
l' un e des fonction s suivantes :
1. Sujet, notamment d'une locution impersonn elle telle que bene,
male, opportune fit (ou acddit ou evenit), il arrive par bonheur,
par malheur, ù propos.

1. Dans cette phrase, l'id ée d'obligation n'est pas liée à la réalisation de la suppo-
s ition exp rimée dans la subordonn ée Introduite par si.
2. Quod est, à l'origjne, l'accusa tif neutre du pronom rel a tif; il est de,·enu peu à peu
conjonct ion .

234
INDICATIF. - PROP. SUJETS ETC. § 406

Percommode factum est quod (c'est fort à propos que) de


morte et de dolore disputatum est (Tusc., IV,64). - Non tam
ista me sapientiae f ama deleclat quam quod amicitiae nos irae
memoriam spero sempiternam fore (De am., 15).
REM . Après (hue, eo) acc.e dit, « il s'(y) ajoute», on emploie <1uod et l'indi-
catif ou bien u l et le subjonctif (cf. § 441).
Accessit elïam quod il/a pars equilalus se lrans Rhenum receperal
(B. G., IV,16,2). - Ad Appii Claudii seneclulem accedebal ut caecus
essel (De sen., 16).

2. Apposition à un pronom démonstratif.


Ex lofa /'aude Reguli unum (par excellence) illucl est aclmi-
ratione cligmzm, quocl captivas retinendos censuit (De off., III,
111). - Hoc praestamus maxime f eris, quo cl colloqiz'imur inter
nos (De or., I,32).

3. Explication de l'une des locutions gratum f acere (faire plaisir


à), bene, male, pruclenter, ... f acere (agir ... bien, mal, avec pru-
dence).
B ene facis, quocl m e adjuuas (De fin., III,16). - F ecisti mihi
pergratum, quod Serapionis librum ad me misisti (Atl., II,4,1).

4 . Complément d'objet
a) d'un verbe de sentiment. L'emploi de quod est ici concur-
rencé par la proposition infinitive (v. § 476), voire par une propo-
sition introduite par si 1 •
Molestiss'f.me fera quod te ubi uisurus sim nescio (Fam., III,
6,5) . - Sane gaudeo quocl te interpellaui (De Leg., III,l).
h) d'un verbe ou d'une locution verbale signifiant « louer, féli-
citer, remercier, être ou se montrer reconnaissant2, blâmer , accu-
ser3, imputer à (v. § 255,2) ».
Gratulor tibi, quod saluum te ad tuos recepisti (Fam., XIII,
73,1), je te félicite de ce qu e tu es revenu en bonne santé au-
près des tiens. - Tibi ago gralias quod m e omni molesticï.
Ziberas (Fam., XIII,62).

1. Miror si quemquam amic11m habere potnit (De am.., 54). - Si mel.ius v a.l es,
v ehement er gaucleo (A tt. , IV,14,1).
2. Grcitiam d ebere, devoir de la reconnaissance ; grati.am hab ere, a voir de la re-
connaissanc e (dans son cœur) ; gratias agifre, remercier (pa r d es paroles) ; gratiam
referre, témoigner sa reconnaissance (pa r des a ctes).
3. A ccn sare et r emn fac e re; mals a.rg11 er e et i nsinwlare sont s uivi s d e l' infinitif
(V . § 476,2,a) .

235
§§ 406-408 LE VERBE

N.B. Dans celle fonction de complément d'objet, la proposition introduite


par quod est souvent fort proche de la proposition circonstancielle de
<'ause (v. § 407) el le su b jonc tif y apparaît dès qu'on y exprime la
pensée d'autrui (style indirect, v. § 461,rem.) .

5. Proposition en suspens. Quand quod précède la proposition


principale, il introduit souvent une subordonnée qui reste comme
en suspens. Il signifie alors : « pour ce qui est de ce fait que, quant
au fait que».
Quod Silius te cum Clodio loqui vult, potes id mea voluntate
(avec mon assentiment) facere (Alt., XII,30,1).

3. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS CAUSALES

§ 407. Quoniam jam nox est. - La proposition circonstancielle


de cause est introduite par une des conjonctions suivantes : quod
ou quia, parce que ; quoniam, quando et quandoqiûdem, puisque,
siqu'f.dem (cf. § 412 et r .2), si vraiment, puisque, ut, étant donné
que, vu que (cf. § 125,2,rem.).
Le verbe est normalement à l'indicatif, mais le su b j on c tif
apparaît quand la cause énoncée représente la pensée d'autrui
(style indirect, v. § 461,r.) ou n'est qu'une pure hypothèse (v. § 452,5).
La proposition principale contient souvent un corrélatif démonstratif :
proplerea, idcirco ou simplement eo : eo quod ou eo quia, pour ce motif
que ; eo (magis ou minus), d'autant (plus ou moins) que.
Quoniam jam nox est, in vestra tecta discedlte (Cal., 3,29).
- Virtute nos tri mil'f.tes f ac'f.le superabant, atque eo magis quod
in conspectu (sous les yeux de) Caesaris res gerebatur (B. G.,
III,14,8). - Magnif'f.ce, ut erat copiows, conviuium comparai
(V err., 1,65).

4. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS TEMPORELLES

§ 408. Eo postquam Caesar pervenit. - Les propositions tempo-


relles qui marquent la succession des événements se construisent
avec l'indicatif.
Elles sont introduites par ubi, ut (parfois quando), quand, lors-
que, ubi primum, ut primum (statim ut, continuo ut), cum pri-

236
INDICATIF. - PROP. TEMPORELLES §§ 408-409

mum, simul, simul ac ou atqu e, d ès que, aussitôt que, postquam,


posteaquam, après que .
Eo postquam Caesar peruenit, obs'i.des poposcit (B . G., I,27,
3). - Hostes, ubi primum nostros equltes conspexerunt, im-
pelu /acta, celerlter nostros perturbav erunt (B. G., IV,12,1). -
Pompeius, ut equilatum pulwm vidit, acie e.1.·cessit (B. c., III,
94,5 ).
REM. L 'e mpl o i d es te mp s présente ici que lques parti c ul a rit és (cf. § :HJ8 ) :
le parfait s'e mploie d ' un e maniè re ahso lu e, il es t le te mp s h a bituel ; le
plus-que-parfait n e lui es t g uè r e préféré qÙe pour marqu er la r é p é t i li o n
dan s l e pas sé; l'imparfait esl utilis é pour indiqu e r un é ta t de c ho ses qui
s'es t maint e nu jusq u' a u m ome nt d e l'ac tion du verbe prin c ipal.
Ho stes v ero ubi a/'iquos sillgulares ex rzuvi eoredie 11l es c onsp e.rera 11l,
imp ei/ilos adoriebanlur (13. G., IV, 26,2). - Labienu s, poslquam n cqu e
ur;r1eres n e qu e fos sac vim h os lium su slin ere poleranl , Caesifrem p er
nullli os farit cc rlior em quirl fa c ienilum e:l'isl'imcl (B . G., VII,87 ,5) .

§ 4-09. Cum Caesar in Galliam venit. - Dans les propositions


temporelles introduites par cum1, l'indicatif s'emploie d a ns les cas
s ui vants" :

1. après cum corrélatif ; il indiqu e un e simple r elation tem po-


relle, souvent précisée dans la principale par un démon s tratif
(tum, eo di e, eo tempore, nunc, ... ).
Ce cum signifie d'habitude « au moment où, ù l'époque où » ;
il n e s'e mploie que pour situer clans le temps un e action ou un é ta t
de choses 3 •
Sex libros de re publlca lum scrips'i.mus, cum gub ernacula
rei publlcae tenebamus (D e div. , II,3). - Cum Caesar in Gal-
liam venit, aileri us f actionis prin c'ipes erant fi aedui, alterius
Sequani (B. G., VI,12,1).

2. a près czun inversif (quand, lorsque). Cette subordonn ée se


place toujours après la proposition principale ; son verbe est
normalement au parfait ou au présent historiqu e.
Le verbe de la proposition principale est à l'imparfait ou au
plus-que-parfait de l'indicatif, ordinairement avec jam, vix, modo,
nondum, pour indiqu er que l'action envisagée est à peine ou pas
1. La conjo n c tion cum s'écrivait qnom. Il s'ag it vraise mbl ab le ment là d'un e forme
fi gée de l'a n cien acc usatif du pronom qni.
2. Cnm y correspond assez bi en a u fran ça is « quand '" Au s ujet de l'emploi du
s u b jonc tif dans les propositions introduites par cum , voyez § § 453-459.
3. Il y a li eu de noter que !'expression fuit (t e111p11 s) c11 111 se construit ordinairement
avec le subjo n ct if (v. § 457,2).

237
François . Grammaire lat ine - 9
§§ 409-410 LE VERBE

encore accomplie (v. § 392). En somme, c'est la subordonnée qui


exprime l'action principale.
Cenabam apud Sejum, cum ulrique nostrum redd'i.tae sunt a
te litterae (Fam., IX,7,1). - Vix agmen extra munition es pro-
cesserat, cum Galli committere proelium non dubltant (B. G.,
VI,8,1).
REM. La valeur de ce c11m est parfois soulignée par un adverbe qui l'ac-
compagne : interim, inlerea, quidem , Lamen ou encore rep ente , subllo.
Caedebalur virgis civis Romanus, ciw1 inlerea (et pendant ce temps)
nul/us gemllus audiebalur (V err., V, 162).

3. après cum itératif ( « chaque fois que »).


Cum ver esse coeperat, Verres dabat se labori atque iline-
r'lbus (Verr., V,27). - Marti (à Mars), cum proelio dimicare
constituerunt (Gal/.i), ea quae bello ceperint deuouent (B. G.,
VI,17,3).
4.. après cum explicatif (correspondant au frânçais « en» avec le
participe présent), qui exprime l'identité ou l'équivalence de deux
actions et marque qu'en faisant l'une, on fait nécessairement l'autre.
La proposition temporelle et la proposition principale ont le mê-
me mode et le même temps (v. § 397,1).
Exspec tationem (des espoirs) nobis non paruam attuleras,
cum scripseras ... (Att., III,18,1). - lnitis a nabis gratiam, cum
eum auctorem def ensionis nostrae esse dic'ltis (Pro Caec., 79),
vous entrez dans nos bonnes grâces en disant que c'est lui le
garant de notre défense.
REM.Distinguez : Cum Caesiirem excusavit, accusavil, en excusant César
(= par le. fait même qu'il a excusé César), il l'a accusé. - Caesiir em accu-
savil, cum diceret (ou affirmaret, etc.) ... , il a accusé César en disa nt ... (=
puisqu'il a dit . .. ).
Dans la seconde phrase, cum dicerel apporte la justification de l'affir-
mation énoncée dans la proposition principale (accusavil) ; il s'agit donc
d'un c11111 causal (v. § 454,2).

§ 4.10. 1. Dum, « pendant que, tandis que», est ordinairement


suivi de l'indicatif présent, même quand le verbe principal est au
passé (cf. § 398,1).
Dum haec geruntur, qui erant in agris discesscrunt (B. G.,
IV,34,3). - Lucanius, dum circumuento filio subuenit, inter-
f ic'ltur (B. G., V,35,7). ·- Dum loquor, hora fugit (Ov., Amours,
I,11,15).

238
INDICATIF. - PROP. CONDITIONNELLES §§ 410-412

REM. Dum, « tandis que », est aussi suivi de l'indicatif parfait qu a nd il


marque un e équiv a lence ou une exp lica tion . On le pré fè r e au cum ex pli cat if
(§ 409,4 ) lorsq ue l'action ex primée dan s la proposition te mporelle es t d e
nature à avo ir de s suites fâcheuses.
Dum hamspicinam ueram esse uullis, physiologiam Lo/am peru erlïlis
(D e div., II,37).
2. Dum, donec, quoad, quanuliu, « aussi longtemps qu e, pendant
tout le temps que», se construisent avec tous les temps de l'indi-
catif (v. § 397,1).
Donec eris f elix, mullas numerabis arnicas (Ov. , Tristes, I,
9,5). - Hoc f eci dum licuit (Phil., 3,33). - Ut aegrolo, dum
anima est, spes esse dicftur, sic ego, quoad Pomp eius in ltalia
fuit , sperare non destlti (A lt., IX,10,3).
3. Dum, donec, quoad, « jusqu'au moment où », se construisent
avec l'indicatif (présent, parfait ou futur antérieur) lorsqu'on se
borne à indiquer le temps (cf. § 429,2).
De comitiis, donec rediit Marcellus, silentiam fuit (T.-L.,
XXIII,31,9) . - Milo autem, cum in senatu fuiss et eo di e quoad
senatus est dimissus (con gédié ), domum venit (Pro Mil., 28).

§ 411. Antequam acl sententiam recleo. - Après anicqiwm (antea-


quam) e t priusquam, «avant qu e, avant le mome nt où», on em-
ploie l'indicatif (présent, parfait ou futur antérieur), lorsqu 'on in-
dique simple m ent l' ordre de succession des faits (cf. § 429,1).
Nunc, antequam ad sententiam redeo, de m e pauca dicam
(Cat., 4,20). - Neque prius fuger e destiterunl quam ad {lu-
m en Rhenum perv en erunt (B. G., I,53,1). - De Carthagfne
vereri non ante des fnam (dit Caton) quam illam e.i:c isam
(ra sée ) esse cognovero (D e sen., 18) .
R EM. Lorsqu'il s'agit de f a its r é p é t és se vérifiant e n co r e dan s le
prése nt, c'es t habitu elle ment l'indicatif parfait que l'on e mpl o ie (cf. ~§ 397,2
et 409,3).
Membris 11/lmur prillSQLWm didi cïnws cuju s ea causa 11/ililalis hab e-
anws (De fin ., III ,6 6) .

5. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS CONDITIONNELLES

§ 412. Si pace frui volumus, bellum gerenclum est. - Le verbe


de la proposition conditionnelle se met à l'indicatif lorsqu' on
énonc~ une condition en toute objectivité sans se prononcer sur sa
réalisation (cf. §§ 444-452).

239
§ 412 LE VERBE

Cette subordonnée, qu e l'on appelle volontiers pro ta s e 1 , est


introduite par si (nisi, sive, siqu'f.dem, ... ) et se trouve normalem ent
en rapport avec une principale, énonciative ou interrogative, que
l'on p eut appeler a p o dos e 2 • L'ensemble ainsi formé a été
désign é de diverses manières ; nous l'appelons « période condition-
nelle».
Le verbe de l'apodose es t ordinairement au m ême mode que le
verbe de la protase, mais rien n'empêch e qu 'il en soit a utrement
(v. § 450,1). En somme, l'indicatif apparaît dans les deux proposi-
tions quand le rapport qui les unit est purement logique : on énonce
un e dépendance entre deux actions, sans les mettre en rapport
avec la réalité.
Si (du moment que) pace frui volumus, bellum gerendum
est ; si bellum omittlmus, pace numquam fru emur (Phil., 7,19).
- Aclum de te est, nisi prov'f.des (Fam., IX,18,4). - Si in ex-
ponendis uuln er'f.bus illis de m e ipso plura dicere nidebor,
ignoscitote (Pro Sest., 31).
REM. 1. Quand l'action du verbe principal se rapporte à l'avenir, d'ordi-
n ai r e la co ndition s'y rapport e égalem ent. Dan s ce cas, l e latin est plus lo-
gique que Je franç a is : il emploie gé n ér alement le futur simple ou le futur
antérieur (v. § 397,3,rem.) da ns la subordonnée conditionnelle.
Si ho c pulabis, errabis , s i tu penses cela, tu te tromperas. - Nalu-
ram si sequem ur ducem, numquam aberrablmus (D e off., 1,100). -
S i gravius quid ac ciderit, abs le mtionem reposcenl (B. G., Y,30,2).
REM. 2. On est p a rfois amené à traduire si par « s'il est vrai que, puisque » ;
m ais c'es t d'habitude siquldem qu'on trouve pour rendre cette idée (cf. § 407).
A pud Graecos anliquisslmum e doclis genus est poelarum, siqulde111
Ho111 erns fuit el Hes ii5dus ante Romam condllam (Tus c. , 1,3) .
REM. 3. Nisi, qui a norm alem ent un e valeur r est ri c t i Y e (à moins
qu e, sauf si), est maintes fois emplo yé dans le se ns de si non (s i .. . n e ...
pas, au cas où . . . ne .. . p as ) .
N isi m e fa/lit anlnws (Pro R . Am., 48 ), à moins que je n e m e trompe.
-- Hun e sermonem, nisi (sauf si) Quinlus aliud quid nos agëre mavull,
suscipiam (D e leg., 1,13) . - Ne qu e judex ad misericordiam addu ce /ur ,
nisi (s i ... n e . . . pas) lu ei signa d oloris lui osl endéris (D e or., II,
190).
S i 11011 (p a rfoi s s i minus) reste toutefois nécessaire
u) lorsque la proposition principal e commence par ut, cerle, la111en, al
cc rie, al /am en (si ... ne ... pas .. . du mo ins) .
Si non praescns pcric1il11111 . al cC/'/c lo119i11q11ii obs idion e fa111 es eral
li m en da (B . G., V,29,7).

1. np6tao1ç = proposition mi se en avant.


2. ·An6ôoo1ç = proposition en rela ti on avec un e proposition a ntérieure.

240
INDICATIF. - PROP. CONCESSIVES §§ 412-413

b ) po ur reprendre sou s forme n éga ti ve (= s inon) un e propos iti on co ndi -


ti on n ell e positive.
S i f ecifris id quod osle11dis, magnam lwb ebo graliam ; si 11 011 (ou si
minus) f ecifris, igno scam (Fam., V,19,2) . Si l'o n so us-e n lc n cl le verbe
d e la proposition n égative, on devra dire : si minus, iy11oscam .
REM. 4. Nisi forte et nisi vero, « à moins que par lrn sa nl » (res tri c tion so u -
v c n t ironique), sont toujours s ui vi s d e l'indicatif.
N isi vero exislimalis d em e11tem P. A fri ca11um fuis se, qui ... (Pro Mil.,
8) . - N isi vero /oqui solem c um luna pu Lam us (D e 11. d ., III,27).
REM. 5. Nis i peut être emplo yé comme un s impl e advc .. be (excepté, si ce
n'est), surtout lorsq u'i l es t e n co rréla tion avec un te rm e n éga tif. De l ù, les
loc uti o n s nisi qui, nisi quod , nisi ul, nisi si.
Dicere bene n emo potes/, nisi qui pnu/enler intell égit (Br., 23 ) . --
... nisi s i quis ad me plu ra sc ripsil (Fam. , XIV,2,1).
REM. G. Quand on oppose expli ci teme nt cieux propositions co nditi o nn ell es
(si d ' un e part . .. s i a u co ntraire ) , la sec ond e es t d'ordin a ire introd uit e par
sin ou par sin autern.
S i honoris causâ slaluam 1lederunl, i11imici no11 sun/ . S in aul em m e/u
coac li d edenrnl, ... (Ve l'l'. , II,150).
REM. 7. La loc ution si motlo s ignifi e « s i seu le ment, si tou te fo is » ; e ll e
est n o rm a leme nt s ui v i e de l'indicatif quand aucune nu a n ce particulière n 'a p -
p e ll e le s ubjon c tif.
Tule scis, si modo m cminisli , me libitum dix isse ... (Ail., XII,18 a, 2) .
REM. 8. Po ur r eli e1· les deux membres d'une alte rn a tiv e, on se sert vo lon -
ti ers d e sive (s eu) . . . sive (se u) , « soit que ... soit que », avec l'i ndi ca tif.
Venie l lempus morlis, el quidein ce ~e ril c r, sive relra c labis sive pro-
perab is (Tusc., 1,76), ... so it que tu r ésis tes, so it que tu te h â tes .

6. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS CONCESSIVES

§ 4·13. 1. Quamquam, « bien q ue, quoique », se construit avec


l'indicatif'.
Illas , quamquam sunt hostes, lamen monltos (esse ) vola (Ca l.,
2,27) . - Medzci, ·quamquam intellegunt saepe, tamen num-
quam aegris dicunt illo morbo eos esse morituros (D e div., II,
54) .
2. Les propositions introduites par etiamsi, « même si, quand
même», etsi, tametsi, « bien que, quoique», ont la même con s tru c-

1. Qun111q11n111 = quam q1'am, «à quelque degré que ». Le s ubj onctif apparait, mais
seul eme nt à partir cl e Tite-Live. C'est cl e même l'indicatif q u 'o n trouve habituellement
avec q1'isq1tis, etc. (v. § 415). ,

241
§§ 4 13-415 LE VERBE

tion que les proposition s. introd uit es par si leur verbe est tantôt à
l'indicatif (v. § 412 ) , tan tô t au s u b j on c tif (Y. § 452,2 ).
Quod creb ro uidet, llOll miratur, etiamsi cur fiat nescit (D e
div., II,49). - Caesar , efa i nondum eorum con:;ilium cogll o-
uerat, tam en ... wspicabatur (B. G., IV,31 ,1).

Ih:1vr. 1. Q rwmquam (elsi, lam e/s i) s'e mpl oie aussi co 111111 e adverhe o u
co mm e conjo n ctio n de coorcli n a li on pour introduire un e rectification. On
l e traduit par «ce pendant, mais, du r es te » .
Q11amqua111 quid opus es t in h oc 11hilosop fwri ? (Tu se., I.89).
01w111qua111 h oc mir11111 es t (De se n. , 2,t).
Rem. 2. La noti o n d 'o pposition es t Yolonticrs so uli g n ée par l'e mpl oi de
l'ath cr he tame11 dans !;1 proposition principale .

7. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS RELATIVES

§ 4.14., Rhe111.ts, qui agrum Hel vetium a Germanis div'idit. - Lors-


que ln proposition relativ e a sim plemen t comme rôle de d é termi-
n er ou d'ex pliqu er l'a ntécéd ent' , son verbe se met ù l'ind icatif.
Quand le s u b j o n c tif apparaît , c'es t qu ' il es t a m e né rwr un e nunn cc
clc pe n sée (v. ~~ 43 0 ; 45~,4; 453 -459) o u p;i r le co nl ex tc (v. §§ 4(il -4G7 ) .
. . . flum'i.n e Rlz eno, qui agrum Helu etium a Ge1'manis diu'i.dil
(B. G., 1,2,3 ) . - Pic riqu e cos poliss'i.nwm dillgunl <'.l' quibus
speralll se ma:t:lmum /ru ctum esse ca pturas (D e am., 79). -
Mulla swzt quae m e sollie'i.tant wzgwzlqu e (A lt., 1,18,1 ) . - N on
<·nnuafrscit JJ!anta quae sae. p e lrnn s/ ertw· (Sl::N., 1;,·JJ., 2,3) .

§ 4·15. Quicwnque hoc f ecit, su pplicio dignu s ''si . - Co n trnire-


men t au fran ça is, le latin met d'ordinaire ù l'inrliea tif le verbe des
propositions qui sont in trnd ui tes par un relatif indéterminé tel que
qLLisqLLis, quntqiwt, utut, quicumque, q1wlisc11mq11<' , q11ant11sc11m -
q11 c, ubicumqu(', qLLncumque.
Ubic umqu e ho c /aclum l's l, imprnbr. /a clum est : q11icumq11I'
hoc f ec it, Sll/!JJlicio diqnus es t (' 'e n·., 111,217). - Quacnzmquc
ad pro.L'i.mi <lil'i OJJ/!ll(Jll<llionem O/Jlls sunt noctu cnm 11w·anl11r
(B . G., V,40,!1).

1. La dist in ction des relatives itéterminatins e t des re lati\·es ex plicati\' os est cle peu
d'importan ce e n sy ntaxe latine.

242
INDICATIF. - PROP. COMPARATIVES § 416

8. INDICATIF DANS LES PROPOSITIONS COMPARATIVES

§ 416. Amicum. talent volunt quales ipsi esse non possunt. - Le


verbe des propositions · comparatives non conditionnelles (v. § 452,3 )
se met à l'indicatif. Toutefois, comme dan s les propositions rela-
tiv es - dont elles n e son t souv en t qu'une esp èce particulière
le sens ou le contexte peut exiger un a utre mode.
Le ver b e peut être so u s - e nt e n cl u lorsqu e la clarté de
la phrase n'en souffre pas ; c'est notamment le cas lorsqu 'il es t
identiqu e ù celui de la princip a le.

1. Comparaison d'égalité. La subordonn ée comparative es t intro-


duite par un relatif, qui es t gén éralement en corrélation avec un
démon s tratif, employé dan s la principa le. Voici le tahlca 11 des prin-
cipaux cor ré 1 a tif s (jll e l'on rencontre en pareil eus :
La lis . .. q1wlis te l .. .
tan/us . . . (/llW!lllS a us s i (s i) g rand
tanliHu s . q1111nliH11s a uss i (si) pe tit . ..
toi (l o lld e111) (/1101 a uss i nombre ux (tant d e )
tom ... (/ll(/l/I aussi (t ell em e nt , s i) .. .
/onlum lfl/Wlfl/111 autant . . .
tanlï (v . ~ 298,4) . . . 1/Ulllliï ù tel prix . qu e
lr1nff1 (v. ~ 2fl 9) .. . qnwzlü l d'autant . . .
eo (» ) .. . qn <J 1
tanlop ere . . . r11wnlop erc ù ce point ..
/o/i CTIS ... q11otiens autant d e fo is . ..
ila, sic, item . .. 11/(i), si c11t, \ • . .
e1ï d em nw1i<ï (fllemcu/modum 1 r1e mcm e, aJ11 s 1 ...

:\.B. A l'inv e r se d e cc qui se p asse e n f1·ança is, c'es t so uv e nt la propo-


s iti o n s ub o rd o nn ée qui précèd e la proposilion principa le (v. s
52 1,1) .
Q ualis pater, lalis /ïli11 s se traduit par « le fil s es t tel que le p è r e » ou
par « tel p è re, tel fil s». - Quo prud enlior es, eo fe/i ciores sunl se r e nd p a r
« il s so nt d'autant plu s h e ure ux qu'il s son t p)u s prud e nt s » o u par « plu s il s
so nt prud e nts, pin s il s so nt h e ur e ux ».
Plerique habere tal em amicum uolunl, qua/es ipsi esse non
posswzt (D e am ., 82). - Quid est oralori lam n ccessariwn
quam um;? (D e or., 1,251). - Quot homl.n rs, lot senfrnliac
(D e fin., 1,15). - Haec, sicul e:cposui, ila gesla sunl (Pro Mil.,
30). - Pe rge ut insliluisti (D e or., 11,124). - Quanlo diulius
considero, lanlo mihi res uidetur obscurior (D e n . d., 1,60). -
Tam mihi gratum id erit quam quod gratissl.mum (Fam.,
XIIl,3 ), ce sera pour moi la chose la plu s agréable a u monde.

243
§ 416 LE VERBE

REM. 1. Il fa ut se ga rd er d e co nfondre les s ub ordo nn ées comparnt ives in-


troduit es par rit, iîti, éve ntuellement annoncées par ila, a\'e C les subo r-
donn ées co ns éc u t i \'es, dont le Yer!Je est toujours a u s ubj o nctit' (\'. §
439-44 1) .
R EM. 2. Dans un e comparaison proportionnelle, on e mploi e eo (el un corn-
paralit') ... r111otl lorsq u 'il n'y a p as de compara tif cl a n s la s ub o rd o nn ée.
Haec eo facilills fa ciebanl quod no s lrll e n aues lemp es lallbu s deline-
banlllr (8. G., III,1 2,5) . - \lirlule n os /ri milftes facile sup e rabun/, u/-
que eo magis quod in cons p ec lu Caesèi. ris res gerebal!u· (8. G. , Ill,H ,S).

2. Comparaison de supériorité ou d'infériorité. La s ub ord onn ée


comparative es t introduite par quam, qui es t a ppelé par un c o m -
par a tif ou par un mot de va le ur éq uiY alent e (p a r ex. les verbes
mali c, prac.~lare, les adverb es ante, praeler, etc.) .
Cum etiam plus contender'im us (nous a uron s m ême beau
faire plus d'efforts) quam possilmus, minus tam en fa ciemus
quam de be mus (Fam. , I,8,7). - Caton em nostrum non tu amas
plus quam ego (A lt. , II,1,8).
REM. 1. Le s exp 1·ess ion s s ui\'anl es prés l'ntenl ce rt a in es p:11'1ic ularit t·s de
se ns :
11011 111i1111s .. . <1110111 , p as moin s ... que, a ut a nt ... que ;
11011 mllg i s .. . t111am, pas p lu s ... q ue, a utant ... que ; a u ss i peu ... que (si

l' idée est n éga tive) ;


11 011 tmn ... qullm , pas aussi .. . qu e, moin s .. . qu e .

Qlli es t animlls (= animus qui es t) in aliquo morbo 11 0 11 nwr1is es t


sa nus q1wm id corpus quod in nwrbo es t (Tusc. , lll,10).
HEM. 2. Lorsque potius ... quam se rt ù co mpare r e ntre ell es cieux aff ir ma -
tion s et sig nifi e que l'une es t plus exac te que l'autre (= plut (1l que). les deu x
Ycrilcs ::iin s i opposés se m e tt e nt au m ê m e mode.
Lo1·squ'au contraire un e nu ance cl e volont é apparaît, Je s u il .i on c tir
es t le m o d e h a bitu el d e la s ubord o nn ée (\' . § 431 ) .
Caloni moriendum po/iw; quam turanni vullu s as piciendu s l11il (De
o f/'. , 1,11 2) . - Lapsus qllam p rogress us poli us uidebalur (.-\li., II ,21,4 ) .

3. Comparaison de ressemblance, d'identité ou de diffé1·ence. La


subordonn ée com parative es t introduite :
a) p ar atque (ou ac), ut1, un pronom relatif, après id e m .
Idem wm in re publlca qlli fui semper (Pro Pl., 93) ;
b) par atque (ou ac), après les a dj ec tifs et les verbes q ui mar-
quent la r esse m b 1 an ce, l'id en tit é ou la di f f é r en ce.

1 . On trouve e ncore et, voire, si le sens le demande, quasi (que s i ) et le s u b jonc -


tif (cf. * 452,'3) : Dia.nam et lu.11Crn1 ec111cle111 esse pu t a n t (De 11. cl., II,68 ). - Fit
idem quasi natus non esset (De am ., 14) .

244
IMPÉRATIF §§ 4 16-417

Tels sont simllis, dissimllis, par, dispar, idem, alius; similller, pa-
rlter, aequ e (d e même ) , perinde e t proinde (= parlter) , allier,
secus (autreme nt) , contra.
Ho rlalur ut simili ration e (d e la m êm e manière) atqu e ipse
f eceril suas injurias pers equantur (B. G., VII,38,10). - Coepi
secus ogi;re atqu e ·initio di.û ram (D e n . d ., II,23). - Simu la-
crum Jouis, contra alqu e antea fuèrat, ad oricn tem conuerlere
(Cat., 3,20) .
:\ . B. On tro uve aussi aliud q11am , co n/ra quam , (11 0 11) sec 11 s q11am , p erind e
e t proi11d e ut : Sec u s q11a111 d cc uil vi:re l'l111/ (D e div. , I,n:~ ).
c ) par nisi; c'es t la conjonction ordinaire apr ès un membr e d e
phrase négatif de form e ou de sens, tout partic uli èr em ent après
nihil aliud ou quid aliud ?
N ilzil aliud f ecc runt nisi rem dclul erunt (Pro R. A m ., 108) ,
ils n'ont rien fait d'autre qu e <l e d énoncer la chose.
N.B. Romani vero quid volunt (s.-e . f acere ) nisi his aeter-
nam injungé.re servilulem? (B. G. , VII,77,15) .

CHAPITRE II

L'IMPÉRATIF

A. Valeur des temps de l'impératif

§ 417. C'es t l'emploi du présent qui domine largeme nt clans la


prose classiqu e ; il es t obligatoire pour exprime r un e action qui
doit être accomplie immédiatement.
Egredere ex urbe, Ca tilina ; lib era rem publlcam m etu (Ca l.,
1,20). - Si quid in te peccavi, ignosce (Alt., III,15,4).

Le futur, qui semble ê tre un archaïsme dans la prose classique,


s'emploie en parlant d'actions dont l'accomplisseme nt peut ê tre

245
§§ 417-418 LE VERBE

différé. Il n 'est fr équ ent qu e dan s les tex tes de lois et dan s les
phrases où il est mis en rapport av ec un indicatif futur.
Virgl.nes Ves tales in urbe custodiunto ign em fo ci publlci
sempitenwm (D e leg., II,20). - Salus popüli suprema le:i:
esta (D e leg., III,8) . - R em vobis proponam ; vos eam suo
pondere penditote (V err., IV,1), ... vous, appréciez-la à son
poids. - Q1wd in buccam venerit, scribzto (A lt. , 1,12,4).
REM. 1. L'impératif futur ne se trouY e a ccompagné d' une n éga tion
qu e dans Jes textes de lo is. En dehors de ce cas, il faut dir e, au li eu de ho c
Il e /'actlo : Jioc no/i {a cere Oll h oc n e {eceris (Y . § 424,2,b) .
Ho c lac/Lo, ho c n e f eceris (D e div. , II,127 ).
REM. 2. L'impératif futur de ce rtai ns Yerbes a la Yal e ur d'un présent
scilo, scilole (v. § 340,8,r.2) e t sic lwb elo, sic hab elol e, sac he, sachez ;
mem enlo, souviens-toi ; es lo (3me pers.), soit.
Barbc1ro s Lilybaco scilole adduclos ess e (\ ' c l"/' .. I\',77).

B. Emploi de l'impératif

§ 418. Desine mirari. - Noli putare. - L'impératif, qui es t étroi-


tement associé, au point de vue du se ns, au subjonctif de vol on té
(v. '§ 424), est d' un usage très limité. Si l'on fait exception du
futur, où il apparaît en plus à la 3me p ersonne (v. § 339) , il ne se
trouve qu'à la 2 personne. On l'emploie :
111
"

1. pour ex primer un ordre positif, éventu ellem ent atténué (in-


vitation, prière, ex hortation, souhait, p ermission, concession etc.).
Desinlte mirari (Phil., 2,67). - Justitiam cale et pietatem
(De rep., Vl,16) . - Perglte ut facltis (D e or., 1,34). - V ale
(Fam., IV,8,2). - Voyez aussi § 417.
2. pour ex primer une défen se, mais uniquement dans les pen -
phrases noli (nolite ) e t l'infini tif présent, « n e veuille (veuillez )
pas ... », cave et le subjonctif présent, « prends garde de ... » .
Noli haec contemnere (Ca ecil., 39). - Nolite id velle quod
fieri non polest (Phil., 7,25 ). - Caesar, cave ignoscas (Pro
Lig., 14).
REM. Le s u b jon c tif se s ubstitu e, clans certains cas (v. § 424), ù
l'impératif ; parfoi s aussi, tout co mme en fran çais, c'est l' i n clic a l i f f u -
tu r qui apparaît : Si quid acciclerit noui, f acics ut sciam (Fam., XIV,8) .
E n vieux latin e t e n poésie ," une défense s'exprime aussi par ne e t l'impé-
ratif présent : Ne abi (Pr.. , 1'mc., 3ôG). - Ne {11gil e (Vrna., /l n. , VII ,202).

246
SUBJONCTIF. - VALEUR DES TEMPS §§ 4 19-420

CHAPITHE 111

L.E SUBJONCTIF

A. Valeur des temps du subjonctif


dans les propositions indépendantes
ou principales
§ 4·19. Dans la proposition indépendante ou principale, le sub-
jonctif présent et le subjonctif imp arfn il indiquent, en principe,
un e ac tion en voie d'accomplissement (infect11111), tandis qu e le sub-
jonctif parfait et le subjon ctif plu s-qu e- parfait expriment un e ac-
tion qui se trouv e accomplie (p erf ectmn ).
Par aill eurs, le présent es t un temps présen t ou futm·, tandis que
l'imparfait, le parfait et le plus-qu e-parfait sont des temps passés.
Amemus palriam (Prn Ses t., 143) . - V al eanl ciues m ei (P ro
Mil., 93). - Ufi.nam v er c auguraverim ! (De r ep ., IV,8). -
Mo rlem PllfJIWlls oppetisses (Pro Ses l., 4;) ) , lu aurais dû a ff ron-
ter la mort en combattant.
RENI. 1. L e parfait n ' implique ni n o tion d' as p ect ni n o tion d e pass é quand
il exp rim e un e d é fe ns e (Y. ~ 424 ,2, b) o u le p o tenti el (\-. §§ 44 (i e l 45 1) .
Ne mol'icm limu e rilis (T11 sc., I ,!l8) , n e n a ig nez pn s la Jllort. - - /." or-
/a sse dix eril 17uis pia111 (D e se n. , 8), qu elqu' un pourrait dir e.
REM. 2. L ' imparfait sem bl e n 'a voir plu s au c un e y;iJeu1· tempor e ll e lorsqu ' il
es t em plo yé p o ur r e ndre l' irréel e n d e h o r s du p assé (Y. § 447).
S i Ro sc iu s lw s ini111icilias cavc r e poluisse l, viu e rcl (fJro H . ,-\111 ., 17),
.. . il sera it (e ncor e) Yivm1t.

B. Valeur des temps du subjonctif


dans les propositions subordonnées

1. TE:MPS EMPLOYÉS D'UNE MANIÈRE RELATIVE


OU CONCORDANCE DES TEMPS

§ 4·20. V bi esses cog11ovi. - L es règles cl c la concordance des


temps du s ubjonctif s'appliqu ent surloul dan s les propositions

247
§ 420 LE VERBE

suj e ts ou com pléments d'obj e t (y compris les interrogations in-


direc tes ) et d an s les propositions circonstancielles ex primant le
but ou l'intention. Ces règl es s'énonce nt comme suit
1. après un t e mps primaire (v. r. 5-9 et § 332,r em.) dan s
la principal e, on emploie ordinairemen t un temps primaire du
subjonctif dan s la subordonn ée, à savoir :
le prése nt , pour marqu e r la simultanéité o u (v. r em. 1-2) la post éri o rit é,
le parfait, » » l'antéri orit é,
le futur p é riphras tique (\" . r em. 1-2 ) e n -urus sim , pour m arq ue r la
p os tério ri té.
scio, je sa is quid facia s, ce que tu fais ,
sc iam , je sa urai ) quid fecéris , ce qu e tu as fait (ou a uras fait) ,
>
noui (v . § 393,r.1), je sais \ quid fa c /uru s sis, ce que lu feras .
sciu ero, j'a ur a i su
Legum omn es servi sumus, ut lib eri esse possl.mus (Pro Cl.,
146). - Nec dubilari debet quin fu erint ante Hom erum poetae
(Br. , 71 ). - In certum es t quam longa cu jusqu e· nostrum vita
fulura sil (\ ' err., 1,153) .

2. a près un temps seco nd a ir e (v . r. 5-9 et § 332,rem.)


dan s la principal e, on emploi e ordinairem ent un temps second aiœ
clu subjonctif d a ns la s ubordonn ée, à savoir :
l'imp ar fait , pour marque r la s imullan é ilé ou (v. r e m. 1-2) la postéri orité ,
le plus-qu e- parfait, pour marqu er l'anté riorit é,
le futur périphrastique (v. r em.1-2) en -urus esse m , pour marquer la
posté riorité.
sciebum, je savais quid facer es, ce qu e tu faisais,
sc iui , je' sus ou j'ai s u » f ecisses. » » » avais fait (ou a urai s fait) ,
sc iu érnm , j'a vai s s u » fu c l11r11s esses, » ferais.
E.r iis litleris quid ageres et ubi esses, cognovi (Fam., IX,1,1).
- Ma jores nos tri ab aratro addu.rerunt Cincinnatum ilium, ut
dictator esset (D e fin., II,12). - Id cum animadvertisset P.
Crassus, terliam aciem nos tris subsidia misit (B. G., 1,52,7). -
Laceda~monii (de Philippa) quaesiverunt num se esset etiam
mori prohibiturus (Tus c., V,42).
REM. 1. La périphrase en -urus sim ou essem1, parfois accompag née d'un
adYerhe d e temps , appa raît surtout : 1° dans les inte rro ga ti o n s indirec tes,

1 . Cette périphra se es t h a bituellement ch argée d'une des nuances é non cées a u


~ 487,2. c,rem ., par ex. dans : Omnibus c u.ra e sirnt q1w e pos t mortein fnt11ra si nt (T'll SC .,
1,31) . Il faut se garder de l' em ploy ~r pour re ndre un s u b j onc tif d é lib éra ti r :
Go/li q11id agant .co n s1il1111t (B . G_, VIl,83,1). - Consu.ltabot 11tr11m Ronwm pro.fic is ce-
r e tur an Capuam t e nere t (Ait. , XVl,8,2).

248
SUBJONCTIF. - VALEUR DES TEMPS § 420

2° à la suite de locutions du typ e sequllur ut ou non dubito quin,


3° après cum causal, quasi, n edum .
Quand le verbe es t au passif ou ne possèd e pas de p a rticipe futur,. on e m -
ploie Je subjonctif présent ou imparfait (scion la concordance des temp s),
souvent accompagné d'un adverbe (mo x, brevi, jam , e tc.), oq bien on re co urt
à d'autre s tournures (par .ex . posse .. ., putare ... ).
No n du bitai (Agam emno) quin brevi sil Troja perilura (De sen., 31).
- ln ce rlum est quam longa cujusque nosll'llm vila fulura sil (Verr. 1,
153). - Eral nemini dubium quin is (Plolomaeus) in regnwn restilue-
relur a senalu populoque Romano (Pro Rab. Post., 4).

RE M. 2. D'une manière gé nér a le, le futur n e se r e nd pas, au s ubjon c tif,


par les formes périphrastiques, lorsqu e la notion d'avenir est déjà exprimée
par Je mode ou le temps du Yerbe prin ci pal , par le contexte.

Noli exspeclare quid dicam (Br., 133) . - lmpelrabis a Caesèire ul


libi ab esse lic ea t el ess r olioso (.411 ., IX ,2a,1 ) . - Nihit cnro nisi ut
cives mei salvi liberique si nt (Fam., IX,24 ,4 ).

REM. 3. Lorsqu'on doit ex prim er, dans un e subordonnée a u s ubjon c tif,


un e idée gé nérale ou une vérité d'exp érience, on applique souYent les rè g les
d e la concordance des temps.
Tum i//e subito, scelére demcns, quanta conscientiae vis esse/ osleu-
dil (Cal., 3,11). - Pompeius narrabal Posidonium gmviler el co piose
d e hor ipsu, nihil esse bonulll nisi quoi/ esse l hon es lum , cubanlem dis-
p11/avisse (Tusc., 11,61).

REM. 4. Lorsqu e les \'erb es e t les lo c utions verbal es s ignifi a >1t « pouvoir,
de,·o ir, convenir » sont e mployés au parfait du subjonctif pour rendr e l'irréa-
lité clans le passé (v. ~ 450,5,rem .) , ce parfait r és is te ordinairement aux r èg les
de la concordance des te mps (c f. § 421,1). - Général e ment ce m a intien du
parfait peut aussi s'expliquer par le fait qu e la p1·oposition contenant l'un
de cc.'i verbes es t une subordonnée consécutive (Y . ~ 421,5) ou par le fait que
le Ye rbe de la principale est au parfait de l'indic a tif(\' . r e m. 7).
\ ' e11/11/ll cral eo 11/, si hoslelll similem autiquis Ma ce donum rc(Ji/>us
Jwbni sse l co ns11/ , magna c/adeii acc'ipi po/uéril (T.- L., XLI\',4,9).

REM . 5. Le présent historique peut être trait é, relati\'em e nt ù la concordance


des te mp s. comme un prés e nt (dont il a la forme) ou comme un pa ssé (dont
il a le se ns) .
Pers11ad en/ /ï11i/ï111is suis lÏ/i (= 11/) pro/ïciscanlur (B. G., 1,5,4).
Orgelori.r per.madt:I Caslico 111 reg n11111 in civilale sua occuparel (H. G.,
1,3,4).

REM. 6. L'infinitif historique (\' . ~ 471) entraîne l' e mploi d ' un temps secon-
daire du subjonctif.
Int é rim colidic Caesar Ha eduos /'rn111 e 11l11111 , quod essenl pub/ice pol-
li clti , {/agi/are (B. G., I ,16,1).

249
§ 420 LE VERBE

REM. 7. Le parfait d e l' indi ca tif es t ordinairem ent trait é co mm e un temp s


seconda ire (c f. ao ri s te gr ec) ; mai s il es t con sidé r é comm e un temp s prim a ire
lorsqu'il exprime un é ta t p1r ésent (v. § 393, 1).
Orgeti5rix civitali p ersuasil ut d e fin lbus suis exire n t W . G., 1,2 ,1). -
Mais Membris ullmur, priu squ am didiclmu s (aya nt de sa voir) cuj11 s ea
ulililalis causâ hab e arnus (D e fin., 111,66). - An ob/il11 s es quid initio
di xerirn ? (D e n. d ., 11,2) .
Qu a nt au p arfait du subjonctif, il es t un tem p s p rim a ire, sauf lo rsqu'il
r eprése nte un in d ica tif p ar fa it à val eur « seco nd aire » (v. § 393,2 ) .
Ne quis sil admiralu s (que p er sonne n e se dem a nde a vec é lo nn emenl)
c11r nunc virtules se j1wgarn (D e off., 11,35) . - l\fa is Magn a culpa Pe /opis,
qui non erudiéril {ilium n ec do cu éril qualenu s (jusqu 'à qu el po int) es-
set quidque cumndum (Tu sc., 1,107) .

R EM. 8 . Après un ve rb e au subjonc tif d'irréalité (im pa rfa it o u p]u s-qu e-


pa r fa il) , on e mploie les te m ps secondaires du subjon c tif, m êm e p our ex prim er
un fa it présent indép enda nt de toute h y poth èse. L'a ppli c ati on de ce tte r ègle
es t ri goureuse da n s les interro ga tion s indirec tes.
Hisce ego rebus exemp la adjungére m , nisi np11d quo s Jw ec habe re tur
oralio (devant qui es t te nu ce discours) ce rn érem (D e or., I,190) . -
Quae, si bis bina quoi essent (combien font de ux fo is deux) didi cissc l
E picurus , ce rl e n on di cere l (D e n . d ., II ,4 9). S i solos eos di céres
miséros quibu s moriendum esset , n emln em 111 q11idem eo rum qui
viviirent excipéres (Tu sc., 1,9) .

R EM. 9 . Qu a nd un e prnp ositi on subj on c tive d ép end d' un ve rb e qu i es t au


subj o nc tif, à l'infinitif, a u gérondif, au p arti cip e ou au supin , il fa ut exa min er
q uel se rait le te mps de ce verbe s' il n 'était pas subordonn é.
E n d 'autres termes, il faut r ech er ch er si l'ac tion de ce ve rbe est, p ar r a p-
port a u mom ent de la parol e, prése nte (future) o u passée.
N escio quid causa e sit (= quid est causae ?) , cur nul/as ad m e lil -
léras d es (ou d e de ris). - Nesc io quid cm1 sae fu èrit (= quid era t ou
fuit ... ?) , cm· nul/as ad m e lill éras dures (ou cle di sses ) . - Ego vero Ly-
curgo max lmam graliam hab eo qui m e eâ poenâ mulctaverit, quam .. .
p o ssern dis so lvére (Tu sc ., 1,100) . - Tibi p ersuad e m e nihil c m a r e nisi
ut m ei cives salvi lib erique sint (Fam ., IX,24,4 ) . - Caesar res pondil eo
sibi minus dubilalionis dar i, quod eas res m cmoriâ te n e re t (B. G., 1,
14,1) . - S alis d ocuisse video r, homlnis nalura quanlo omnes a11teire t
animanles (D e n. d ., 11,153). - Vid emus progr e dientem apud Hom ernm
A jacem mulla cum hilarilate, cwn depu gnalurus esset cum H ec lorc
(T11 sc., IV,4 9). ·- Cognoscendi quid fie ret hosllbu s f acullalem non
relinquunl (prés. hi st.) (B. G., 111,6,1).
N.B. P ratiquem ent, lorsqu e le verb e prin cipal (à un mod e personn el) est
au passé, la con cord a n ce s'é tablit p ar ra p port à lui ; a u con traire, lorsqu'il
es t au présent (ou au futur), la con co rda n ce s'é tablit p a r r apport au ve rb e
subordo nn é (subj ., inf., e tc .).
Ces r ègles n e s'appliquent gé n.éralem en t p as au x proposition s subordonn ées
qui, p a r n at ure, éch appent à l a co ncordan ce d es temps (v. § 421).

250
SUBJONCTIF. - VALEUR DES TEMPS § 421

2. TEMPS EMPLOYÉS D'UNE MANIÈRE ABSOLUE

§ 421. Dubitatis quin ei vis esset allata ? - Certains types de su-


bordonn ées échappent, ù des degr és divers, aux règles de la
conc ordance des temp si.
Telles son t surt out les propositions qui expriment l'irréel, le
potenti el du passé, un e délibération r elative au passé, les propo-
sitions constituant un e par enth èse, les propositions consécutives 2 •
1. IRRÉEL. Quod ille si repudiasset, clubitatis quin ei vis
esset allata? (Pro Sest ., 62). - Ejus negotium sic velim sus-
cipias, ut si' esset res mea (Fam., Il,14,1). - Nihilo magis res-
pirare poss unt, quam si essent in profundo (D e fin., III,48).
2. POTENTIEL ou PASSÉ. Video causas esse permultas, quae
istum impellerent (Pro R. Am., 92), ... qui amaient pu le pous-
ser ù agir.
3. DÉLIBÉRATIOi\' (rel. au passé) . Quaero a te cur C. Corne-
lium non defenderem (F al., 5) , ... pourquoi j c n'aurais pas dù
défendre C. Corneliu s.
4. PARENTHÈS E. Tamen, ut levissfme dicam, dimicandum
nabis cum illo fui sse t (Cal., 3,17). - Sestius non venerat, quod
sciam (Alt. , XVI,2,4).

5. CONSÉQUENCE. Dans les propositions consécutives, le pré-


sent exprime un e conséquence actuelle ou future, l'imparfait
et le parfait un e conséquence p assée. Le . plus-que-parfait est
fort rare. On emploiera donc normalement :
a ) le subjonctif présent (même en dépendance d'un temps se-
condaire) lorsqu'il s'agit d'exprimer une conséquence actuelle ou
future.

1. Il est dès lors normal que le parfait du subjonctif y so it employé (c' est s urtout
le cas dans les prop. consécutives) en dépend a n ce d'un t em ps passé, pour transposer
le parfait de l'indicatif.
Dans cet emploi, le parfa it du subjonctif n e rentre nature llement ni dans le cadre
des temps primaires, ni dans ce lui des t e mps seco ndaires ; il es t employé avec une
va leur ab solue.
2. Au s uj e t des va riation s de t e mps qui se produisent vo lontiers d a n s le style in-
direc t, voyez § 464,r. l.
3. Les propositions Introduites par quasi ou tamquam, «comme s i '" s ui vent ord i-
nairement les règles de la co ncordance des t e mps (v. § 420) .

251
§§ 421 -422 LE VERBE

S iciliam Ve rres p er triennium ita vexa vi t ... ut ea restitui


in antiquum statum (dans son ancien état) nullo modo possit
(V err. pr., 12). - Quam (provin ciam) sic spoliatam r eliquit,
ut nunc vestigia violatae religionis m.aneant (V err., V,186 ) .
b) le subjonctif imparfait (même en dépendance d'un temps
primaire) ou parfait (v. § 420,r.7) , lorsqu e la conséquence es t un
fait passé.
Quod crimen (ce grief) ejus modi est ut, cum primum ad me
delatum est, usurum m e illo non putarem (Verr., V,158 ) .
RE M. L'imparfait du subjon c tif es t le tem ps passé le plus emplo yé, surtout
quand il y a un e idée de r ép étition ou de durée.
Le pal'fait se rencontre nota mm ent tantôt pour exprim er un effet qui s'est
prolongé jusque dan s le présent, ta ntôt pour é non ce r un fait hi sto riq ue aya nt
sa valeur propre ; dans ce dernier cas, la proposition principale exprim e
ordinairement un étal1 :
Ardebat cupiditate sic, ut in nullo umquam f lagrantius slt1dit1m viderirn
(Br., 302). - In bello Murena sic est versa/us, ut mullas res el magnas sine
imperalore gesserit (Pro Mur., 20). - Eo faclo sic doluil Dionysius, nihil ul
tulerit gravius in vila (Tu sc., V, 60). - Tempo ris Lanta fuit exiguilas .. . ul
eliam ad galeas indu endas (pour m ettre les casques) lempus de fu erit (B. G.,
II,21,5). - Qui lanlus fuit labor, quem ego non suscepiirirn 2 ? (De dom. , 27 ) .

C. Emploi du subjonctif

§ 422. E n princip e, l e subjon c tif présente l'ac tion verb ale d'une mamere
subj ective, c'est-à-dire comme objet d'un e conception de l'esprit, qu'il s'agisse
d'une volonté, d'un e h ésitation , d'une protestation, d'une possibilité, d'une
irréalité .
Ces diverses valeurs apparaisse nt dan s les propositions indépendantes ou
principales, e t aussi dan s les propositions subordonnées ; m ais da n s celles-ci,
l'emploi du subjonctif s'est la rgement é tendu : on le trouve dans certaines
d'entre elles pour souligner un e nuance subjective (cause, concession, restric-
tion, etc.), en d'autres pour rapporter les paroles ou les pensées d'autrui, en
d'autres encore pour r enforcer le li en de subordination ou p ar simple
attraction.
Il y a aussi li eu de se souvenir qu'avant l'apparition du futur de l'indicati f
(v. §§ 340,5 et 395,r.1), c'était le subjonctif qu'on empl oyait gé n éralement
pour exprimer l'idée d'avenir ; il en reste maints vestiges à l'é poque clas-
sique.
1. C'est a insi qu'on ne trouve presq ue jamais le subjonctif parfa it après des verb es
t els que accldit, fit, efficit, etc.
2. L' emploi du parfait est à peu près constant d a ns les relatives conséc uti ves q ui
sont néga tives et qui dépendent d'une prin cipa le néga ti ve de forme ou de sens.

252
SUBJONCTIF DE VOLONTÉ. - PROP. PRINCIPALES §§ 423-424

1. SUBJONCTIF DE VOLONTÉ OU D'INTENTION

a) Propositions indépendantes ou principales

§ 423. Dans ces propositions, le subjonctif ap paraît tantôt ~wec


sa valeur originelle, parfois très proche de celle de l'impéra tif,
tantôt pour remplacer l' op ta tif. La négation est ne'.

1" SUBJONCTIF JUSSIF

§ 424·. Aucliam.us. - Ne m.ortem. tim.uer1tis. - Le s ubjon c tif s'em-


ploie, en concurrence avec l'impératif (v. § 418 ) , pour exprimer un
ordre catégorique ou atténué, positif ou négatif.

1. A la Jr• personne du pluriel, le subjonctif présent exprime


un e exhortation que l'on s'adresse pour accomp lir un e acti on,
soit seul , soit de concert avec d'autres.
Audiamus (D e am., 33). - Amemus patriam, pareamus se-
natui (Pro Sest., 143 ) . - Ne difficilia optemus (V err., IV,15).
2. A la 2rne personne :
a ) quand il s'agit d'un ordre positif, le subjon ctif s'efface devant
l'i m p é rat if (v. § 418,1), du moins en prose classique ; il s'im-
pose toutefois lorsqu e l'ordre est en fait un regret (v. n° 4) e t
lorsqu e l e suj et est indéfini (v. rem.).
h) quand il s'agit d'un e défense 2 , la prose classique évite d'em-
ployer le subjonctif présent ; elle lui préfère le subjonctif parfait.
Mais c'est la locution composée de no li (no/il e) et de l'infinitif
présent qu'elle emploie l e plus souvent (cf. § 418,2).
Ne vos quidem, j ud!ces ii, qui m e absol uistis, mortem ti-
mu erWs (Tus c., I,98). - De me nihil timu eris (A lt., IV,17,4).
REM. A l a 2"" personne du singulier, le subjon c tif présent s'e mploi e très
co rrectemen t, que l'ordre soit positif ou n éga tif, lorsq ue ce lte 2"" personne a
un e valeur indéfinie (en français, « o n » ).
Eas, qu'on a ill e. - Ne eas, qu'on n'aill e pas. - lslo bono utare dum
adsit ; cum absil, ne requlrns (D e sen., 33).

1. Ne ou l'un de ses composés : n emo, nul/us, nihil, numquam , etc. Dan s les propositions
ind~p . ou princ., n eve ne s'emploie d'ordinaire que pour conti nu er ne : Ne f1igiat 11 e11e
inortein thneat; m ais veniat nec mortem timeat (v. §§ 310-313).
2. On parle a lors souve nt de s ubjonctif prohibitif.

253
§§ 424-426 LE VERBE

3. A la 3me personne, à l'exception de quelques emplois de l'im-


pératif futur (v. § 418), c'est presque toujours le subjonctif présent
que l'on emploie, qu'il s'agisse d'un ordre positif ou d'une défense.
Nemo de nabis wws excellai (Tusc., V,105). - Suum quisque
noscat ingenium (De off., 1,114) . - Donis impii ne placare
audeant deos (De leg., 11,41) .

4. Un ordre qui est en fait un regret que telle chose n'ait pas été
réalisée dans le passé, se rend par le subjonctif imparfait ou plus-
que-parfait (cf. § 448 : subjonctif d'irréalité).
Quod si meis incommodis laetabantur, urbis tamen periciilo
commouerentur (Pro Sest., 54), ... ils auraient dû être impres-
sionnés par le danger que courait la ville. - Mortem pugnans
oppetisses (Pro Sest., 45), ... tu aurais dû affronter la mort
en combattant.

2° SUBJONCTIF CONCESSIF

§ 425. Sit fur, sit sacrilegus, at est bonus iniperator. - Ce type de


subjonctif s'emploie lorsqu'on fait une concession, que l'on s'em-
presse de tempérer dans la suite en lui opposant la réalité présente.
On emploie le présent ou le parfait selon que l'objet de la conces-
sion appartient au présent ou au passé.
Sit fur, sil sacrilegus .. ., al est bonus imperator (V err., V,
4), admettons qu'il soit voleur, ... - Ne sil sane summum
malum dol or, malum cerle est (Tusc., 11,14). - Fuerinl eu pl.di,
f uerint ira li ... ; sceleris uero criml.ne liceat multis carere (Pro
Lig., 18), ... mais qu'il soit permis à beaucoup d'entre eux
d'être exempts dœ grief de crime.

3° SUBJONCTIF DE SOUHAIT

§ 426. Valeant cives mei ! - Pour exprimer un souhait, on em-


ploie le subjonctif à valeur d'optatif.
1. Si l'on énonce le souhait sans se préoccuper d'indiquer s'il
est réalisable ou non, on emploie le présent ou le parfait (selon que
l'objet du souhait est présent ou passé). L'idée de souhait peut
être soulignée par rdinam (plaise au ciel).
Valeanl cives mei ! (Pro Mil., 93). - Utlnam uere auguraue-
rim ! (De rep ., IV,8).

254
SUBJONCTIF DE VOLONTÊ. - PROP. FINALES §§ 426-428

2. Si l'on présente le so uhait comme n'étant plus r éalisable,


autrement dit si l'on exprime un r egre t, on emploie l'imparfait ou
Je plus-que-parfait (selon qu e l'objet du souhait est présent ou pas-
sé ) , presqu e toujours précédé d 'utinarn (plùt au ciel).
Illud idinam n e vere scriberem ! (Fam., V,17,3). - Uilnam
Catilina omnes secum suas copias edu x isset .1 (Cat., 2,4).
REM. On peut aussi introduire les so uhaits par les anciens optatifs velim,
110/im, malim, qui sont remplacés p a r vellem, nollem, malle m lorsqu'il
s' agit d'ex prime r un reg re t. Ces verb es auxiliaires sont suivi s de l'infinitif
(v. § 475) ou du subjon c tif (v. § 435,r.2).
Velim mi hi ignoscas (Fam ., XIII ,75,1). - Ve /l em ad esse poss ct Pa-
naelius (uix il cum A fri cano) ; quaererem ex eo . . . (Tusc ., I ,8 1) . -
Vel/em Ronwe mansisses (A li., II,22,1).

b) Subordonnées circonstancielles ou relatives

§ 427. Dans ces propositions, le subjonctif exprime à lui seul


(cf. § 434) l'idée d'intention qui es t dans l'esprit du suj et du verbe
de la principale. La n égation est ne.

1° PROPOSITIONS FINALES

§ 428. A dduxerunt Cincinnaturn ut dictator esset. - Les propo-


sitions circonstancielles de but ont leur verJ;>e au subjonctif, présent
ou imparfait selon la concordance des temps (v. § 420).
E lles sont introduites par l'un e des conjonctions suivant es :
ut, uti, pour que (ou afin que) ;
quo( = ut eo) , pour qu e p a r là ou d'autant (v. § 272,1) ; ne (parfois
ut n e ), pour qu e ... n e ... p as;
!'\ . B. Ne forte se traduira par « de peur que par hasa rd » ; n e quis =
« pour que personne ... n e » ou « de peur que quelqu'un ... n e » ; n e ... n eue
(ou n eu) = « pour que . . . ne .. . pas . . . e t . .. n e ... pas ».
La proposition prin c ipale r enferme souve nt un conélatif dé mon s tratif :
eo, ideo, idcirco, ob eam causam (pour cette raison), ea m ente, eo cons ilio
(avec celle inte ntion), ea condicione (à cette condition).
Majores nostri ab aratro adduxerunt Cincinnatum ilium, ut
dictator esset (D e fin., II,12). - Esse (= edifre ) oportet ut
vivas, non vivere ut edas (cf. Ad H er., IV,39). - Caesar ad
Lingonas lilteras nuntiosque misit, ne Helv etios frum ento neve
alia re jiwarent (B. G., 1,2?,6). - Sub lata erat celebr'f.tas vu·o-

255
§§ 428-429 LE VERBE

rum ac mulierum, quo lamentatio mirweretur (De leg., II,65),


on avait interdit la grande affluence des hommes et des
femmes (aux funérailles), afin de diminuer par là les lamen-
tations. - Copias traducere conati sunt eo consilio ut caslel-
lum expugnarent (B. G., II,9,4).

REM. 1. V/ non ne s'emploie à la place de ne que si la n éga tion porte


sur un seul mot (v. § 310,1) : An lu (Alexander) id agis ut Macedones non le
regem sm1m, sed minislrum sperenl fore (De off., 11,53).

REM. 2. Le bu t p eut aussi s'exprimer, selon le cas, par l'adje c tif


verbal (ou par Je gé rondif) à l'accusatif, précé dé ou non de ml (v . §§ 481-
483) , par la « préposition » causa (parfois gratia) précédée du génitif (Y.
§ 237,r.l), par une proposition relative au subjonctif (v. § 430), par le supin
en -11m (v. § 485) ainsi que par la périphrase composée du participe futur en
-11rus e l de l'auxi l iaire esse (v. §§ 487,2,c el 488).

2" PROPOSITIONS TEMPORELLES

§ 4.29. 1. Priusquam Germani sentire possent. - Les proposi-


tions circonstancielles de temps introduites par antequam ou prius-
quam, « avant que », ont leur verbe au subjonctif lorsqu'il y a, dans
l'esprit du sujet de la principale, une intention et plus particuliè-
rement la volonté de faire telle action avant que telle autre ait eu
lieu ou sans attendre qu'elle ait pu s'accomplir. On le voit, l'idée
d'int ention se combine parfois avec celle de p o s s i b i 1 i t é .
Lorsqu'il s'agit d'un fait futur, le subjonctif apparaît yoJonliers là où il eltt
été p lus logique de trouver l'indicatif (v. § ~11) et vice versa.
Caesar prius ad hostium castra pèruenit quam quid agere-
tur Germani sentire passent (B. G., IV,14,1). - Caesar, prius-
quam se hastes reciperent (avant que les ennemis pussent
se remettre), in fines Suessionum exerc'itum duxit (B. G., Il,12,
1). - Quos ille priusquam audiret interf'i.ci jussit (B. c., Ill,
109,5). - M ed'i.co diligenti, priusquam conetur aegro adhibere
medicinam, natura corporis ejus cui mederi volet cognoscenda
est (De or., II,186).

2. Quoad me reficiam. - Les propositions circonstancielles de


temps introduites par dum, donec, quoad, « jusqu'à ce que», ont
leur verbe au subjonctif quand elles expriment une intention du
sujet de la principale : on a soin de faire telle chose afin que telle
action ait le temps de s'accomplir. Ici aussi (cf. 1) une nuance de
p os si b i l'i té apparaît souvent.

256
SUBJONCTIF DE VOLONTÉ §§ 429-432

Au passé , le subjonctif se r e ncontre aussi lù où il efit été plus logique de


trou ve r l' indicatif (v. § 410,3).
Ego hic coglto commorari quoad m e reficiam (Fam., VII,
26,2 ). - Dum rellqua e naues eo conuenirent, ad horam nonam
exspectauit (B. G., IV,23,4).
REM. Di s tinguez : exspeclo (opperior) dum tlicat, j'attends jusqu'à ce qu'il
dise (= j'ai soin d 'a ttendre afin qu'il a it p e nda nt ce temps la po ss ibilit é de
dir e) ; - exs pec lo si tlicat, ... pour voir s'il d ira 011 pour le cas où il dirait
(v. ~ 452,1) ; - exs pec lo ut clicat, . .. (afin) qu'il dis e (v. § 435).

3° PROPOSITIONS RELATIVES

§ 430. Qui locurn idoneum. castris clefi.gant. - On m e t au sub-


jonctif le verbe des propositions relativ es qui expriment une in-
tention du sujet de la principale 1 •
Exploratores praemittit, qui locum idon eum caslris dellgant
(B. G., II,17,1) . - Caes ar equitatum, qui sustin eret hostium im-
petum, misit (B. G., I,24,1).

4° PROPOSITIONS COMPARATIVES

§ 431. Depugna potius quam. servias. - Lorsque potius quam,


« plutôt que (de) »,est employ é pour r epousse r un e éve ntualité que
l'on ne veut pas voir s'accomplir, il se construit av ec le subjonctif,
ordinairement sans utt.
Depugna poli us quam seruias (Alt., VII,7,7). - Zeno per-
pessus est omnia potius quam conscios (ceux qui conspiraient)
delendae tyranniclis inclicaret (Tus c., II,52) .
Toutefois, on e mploi e souvent le m ê m e mod e dans la s ubordonn ée e t
clans la principale lorsqu e le ve rbe de cell e-c i est un infinitif futur ou une
loc ution co mposée de l'adjectif verbal en -ndus et de l'auxiliaire esse.
//Io !am en polius ulendum (esse) consilio quam aul d edilioni s au/
pacis subeundam condicionem (B. G., VII,78 ,2 ) .

5° PROPOSITIONS EXPRIMANT UN RENCHÉRISSEMENT

§ 432. . . ., neclum. salvi esse possim.us. - Après une proposi-


tion principale négative, on emploie nedum. e t le subjonctif pour
ex primer un renchérissement : « à plus fort e raison ne ... pas, bie n
loin que (ou de) ».
1. On trou vera a ux §§ 453-459 les autres typ es d'emplo i du s ubjon ct if dan s les
proposi tion s relatives.
2. Au s ujet de la co nstru ction d e poti11s qnam avec l' indi ca tif, voyez § 416,
2.r.2.

257
§§ 432-435 LE VERBE

Opt'f.mis lempor'i.bus, nec Popiliw; n equ e Mete llus uim lri-


buniciam sustin ere potuerunt, n edum his tempor'i.bus salvi
esse possimus (Pro Cl., 95). - Vi.1; in ipsis lectis frigus uitatur,
nedum in mari et via sil f acl.le abesse ab injuria temporis
(Fam., XVI,8,2).

6° PROPOSITIONS EXPRIMANT UNE RESTRICTION

§ 433. Modo permaneat stuclium. - On emploie le subjonctif


pour exprimer une restriction :
1. dans les propositions introduites par clum, dummoclo, modo,
« pourvu que ». A l'origine, dum et modo n 'étaient que des parti-
cules précisant la valeur volitive du mode.
Manent ingenia sen'i.bus, modo .permaneat studium el in-
dustria (De sen., 22). - Omnia recta et honesta n eglegunt,
dummodo potentiam consequantur (D e off., III,82).
REM. Si moclo a un tout autre sens (si seulement 1 si tout efo is) ; il es l ordi -
nairement suivi de !' i ù clic a tif (v. § 412,r.7).

2. <lans les proposi tions introduites par ut (ut n e, n e), «à con-


dition que (ne pas) » ; cf. § 440,r.3 (propositions consécutives).
Scia te omnia f acturum ut nobiscum quam primum sis, secl
tam en ita uelim, ut n e quid properes (Fam., XVI,9,3 ). - Dancla
opera est .. ., sed ila ut ea res aut prosit aut certe n e obsit rei
publ'f.cae (De off., II,72).

c) Subordonnées sujets ou compléments d'objet

§ 434. Dans ces propositions subordonnées, le subjonctif de vn-


lonté est amené par l'idée d'intention qui est impliquée dans le sens
du v~rbe de la principale (cf. § 427). En de nombreux cas, l'emploi
du subjonctif est concurrencé par celui de l'infinitif (v. §§ 473-477).
La négation est ne 1 •

1° VERBES DE VOLONTÉ OU D'ACTIVITÉ

§ 435. Te lwrtor ut maneas. - Cura ut valeas. - Beaucoup de


Yerbes qui expriment une manifestation de la volonté ou de l'ac-
1. De comp léments d'objet ces propos itions deviennent su jets lorsque le verbe prin-
cipal passe de l'a ctif au passif impersonnel ou est remplacé par un verbe (ou locution)
impersonnel de sens a nalogue. Dans les propositions sujets, il y a hésitation entre 11e
et llOll.

258
SUBJONCTIF DE VOLONTÉ § 435

tivité se construisent avec ut (üti , ut n e, n e ) et le subjonctif. T els


sont ceu x qui signifient :
souh a it e r (op/are ; ra re m e nt cup ere ), d e m a n de r ( O /'(/l' C, rogar e, p etere, p os-
tula r e, flagilar e; très r a r e m e nt p oscere ) , o rdonn e r (imp emre ; r a r e m e nt
jub er et ) , c h arge r d e (mandar e) , ex h o rt e r (adhorlari, admon er e) , pou sse r ù
(imp ell ér e, addu cé r e) , co n s·ei ll e r (s1wder e) , p e rm e ttre (p ermill él'e ; parfois
pali, très ra r e m e nt sin ére ) ,
pre ndre soin (curare, l aborar e, o p éram dure, vider e) , s'e ff o r ce r (co 11te11-
d ére, enili ; très r a r em e nt canari , niti, slud ere ) , a m e n e r (addu cére ; p a rfo is
cog ifre ) , fa ire e n so rte qu e (f acér e, c/fi cé r e) , obte nir (adipi sc i , ass équi, illlpe -
tmre) , m é rit e r (m er er e o u m er eri) .
'Optemus ut eat in e:i:silium (Cal., 2,16). - T e hol'lor ul ma-
n eas in sentenlia, n eue uim p ertimesc as (P omp ., 69 ) . - Caesal'
postulauit n e A l'iouistus aut Ha eduis aul eol'um sociis bellum
inf erret (B. G., I,43,9) .
Cul'a ut ualeas (Fam., IX,8,2). - Damla opera est n e quo
amicorum discidia fiant (D e am., 78) . - A S equanis impetl'al
ut p el' fin es suas H eluetios il'e patianlur (B. G., I,9,4).
R EM. 1. Avec cavere (pre ndre ga r de ) e t vitare (é vit e r) o n préfè r e presque
to ujours n e à ut n e (c f. Ye rb es d e c rnint e , ~ 43 !i) .
Cav et e n e sp e 11ra cse 11lis pa c i s p erp cl11am pace m alllillulis (Phil. ,
7,25). - Fml!'em egu vitavi n e vid er e111 (Ail ., IJT ,10,2).
RE M. 2. Lorsqu e f ace r e e t ca v e r e sont e mplo yés ù l ' impéra til
(fa c, cav e) , il s se co n s trni se nt a us si a\' ee le su bjonctif san s c onjonc tion . D ':lll -
tres Ye rb es se co n s trui se nt p a rfoi s d e m êm e; te ls so nt s urto ut 1 i ce l , o fi u r -
i e /, li e ces s c c s l , v e 11 e, li o 11 e, m a 11 c , qui o nt h a bitu e ll e m e nt
c omm e co mpl é m e nt un infinitif o u un e propo siti o n in fi niti\'e (v. §§ 474-4 7 5) .
Ce t e m p loi du s ulJjon c til' sa n s co nj o n c ti o n es t un ves ti ge de l' ép oqu e o li les
r a ppo rt s d e d é p e nd a n ce e ntre les propo s iti o n s n' é ta ie nt p as m a rqu és p a r des
c o njon c ti o n s . La di s p os iti o n qui co nsi s te à m e ttr e a in s i cô te ù c ô te ll·s
m e mbr es d e la phrase s'ap p e ll e parata xe (\'. ~ 519 ).
Fac cogfl es (Fam .. XI,3 ,4) . - Cav e pu l es (D e fi11 ., II, 7 1) . - Cav e ( a-
cias (A.Il ., XIII ,33,4). - \ 'a l e/11dln em /11 a111 ve/im cures <li/ige ntis slm e
(Pam ., XIV,8). - llfulla op o l'/ et di sc al (/'l'o (J. 11 ., 5!i) . - lu s v a/{'(! /
11 eccs se es t (l'r o Scs i ., 92) .
RE M. 3. L es verb es qui s ig nifi e nt cl é cicle 1· (.Ùat11 él'e. con slil11 él'e, d ece n1 él'e,
co 11 siliw11 c11p er c o u inire, [J/a ce l) n'ex ige nt l'e mpl o i de ut e t du s ubjon c tif qu e
s i les s uj e ts d es d e u x pro pos iti o n s so nt diffé r e nt s. L o r squ ' il s so nt les m ê m es.
on e mpl o ie d e pré fé r e n ce l' i 11 fin i t i r (\'. ~ 473).
Q ua nd ces Yc rh es ex prim e nt p lutô t un e o pinion (je s ui s d 'a \' is, je c r o is)
qu'un e m a nifes ta ti o n d e la Yo lont é, il s sont s uiYi s d'un e pr o p os iti o n
i 11 r i 11 i t i " e (\' . ~ 4 7 fi ,2,h) .
D cc r evit q 11 011da111 se nulu s ut L . ()pi111i11 s co nsul vide re t n e quid l'CS
pub/Ica d ell'illl enti ca[Jércl (Ca l ., 1.4 ) . - Caes ar in lfa e<i11o s wo/icisci
1. C'est d a n s l e sty l e offic ie l qu 'on emp l oie .i11l>e r e 111.

25!1
§§ 435-436 LE VERBE

statuit (B. G., VII,33,2). - Host es, concilia conuocalo, conslilu erunt
opt'imum es se domum siwm quemque reverti (B. G., II,10,4) .
N.B . Consilium capere (inir e, es t) se con struit au ssi av ec le gé nitif : (;a//i
b elli renouandi cons ilium ceperunt (B .G . III ,2,2).
REM. 4. Les propositions compl ém e nts d'obj et qui dépende nt de verbes
cl é cl a ra t i f s ou de ve1·bes d' o p i ni o n se m etlen t au subjonctif a ve c ul,
lorsqu 'il s sont employés avec la valeur de verbes de volonté. Les plus co urant s
so nt : di cere, scrib ere, persuadere, mon er e, concedere , cen se re, d ece rnere,
slalu ere, con slituere (v. re m . 3).
Dicam tuis ut librum describanl (Fam. , XII,17,2 ) , je dirai à tes ge ns
de transcrire ce liv re. - Orgetorix ciuilali persuasil 111 d e /'inïbu s suis
cum omnibus copiis exirenl (B.G., I,2,1). - Dumnorigem mon el ul
in reliquizm tempiz s omnes suspiciones vil e/ (B. G., I,20,6). - Senalus
censuerat iiti (= ut) quicumque Ga/liam prouinciam oblineret, Haeduos
defenderel (B. G., I,35,4).
~.B. Monere ut, « avertir de (faire) » ; mon ere 11e « déconseiller de (fai-
r e) » ; monere avec l a p r o p o s i t i o n i n fi n i t i v e, «avertir ou rappe-
ler que».
R EM. 5. Qu and un verbe de volonté o u d'activité sem bl e être co ns truit
avec un double co mpl ém ent d'objet : un pronom . neutre e t une proposition
introduite p a r ul, cell e- ::i est e n fait un e apposition au pronom e l ut, qui a une
valeur explicative, S'! traduit par « à s a v o i r que » (cf. § 441,rem.) .
. . . cum icl agam (pui squ e j'a i cel a pour objet), 11e po sl morl em mi-
seras nos pu lem us for e, . .. (Tus c., I ,83 ). - Plane hoc speclal Oc lauia-
nus, ut se duc e bellum geratur cum Antonio (Ali ., XVI,8,1) .

2° VERBES DE CRAINTE

§ 436. Timeo ne veniat. - Avec les verbes qui ex primen t la


crainte (tim ere, m eluere, uereri, periculum est) , on emploie ne et
le subjonctif quand on craint qu e l'action <lu verbe subordonné
ait li e u , et ne .. . non et le subjonctif quand on craint qu e cette
action n 'a it pa s li e u (= on souhaite qu 'elle ait lieu).
Tim eo n e hoslis uenial, lim eo n e socius 11on uenial ,
que l' e nnemi (n e) vienne ; qu e l'alli é n e Yi enn e pas;
tim eo ne quis ueniot , lim eo n e nemo uenial ,
qu 'on (n e) vie nne ; qu ' il ne vi enne p e rsonne ;
timco (m etuo , etc.) n e .. . el (ou et n e) ou aul (ou au/ n e) .
Host es uer'i.ti swzt ne omnl.no spes f"uga e toll eretur (B. G., VII,
28,2). - Labienus uer'i.tus est ne lwslium impetum sustin ere
non posset (B . G., V,47,4). - Raud sane periculum es t ne non
mortem aut optandam aut cerle non lim endam pulet (Tusc.,
V,118), il n'y a assurément pas de danger qu'il n'em·isage p.ns
la mort on comme .souhaitable on du moins comme n'é tnnt
pas à èraindre ( = il envisagera certainement la mort .. . ).

260
SUBJONCTIF DE VOLONTÉ §§ 436-437

RDi. 1. Lorsque les ve rb es de crainte n e sont pas accompagnés d ' un e né-


ga tion , ne non peut ê tre remplacé par ut (= comm e nt ?) .
l ' ereor ut Dolab e /la ipse satis nabi s prodesse pos sil (Fam ., XIV, 14, 1),
je m e dem a nde a vec inquiétude comm e nt Dolabella lui-m ê m e pourrait
nous ê tre s uffisamm e nt util e ( = je c r ain s que ... n e puisse pas ... ).
R E ~L 2. Après vereri (lim er e) signifiant « je n'o se pas », on m e t l' i n fi -
n i tif (cf. § 473) .
Ca esar eos in conspeclu Galliae (sou s les ye ux d es Gauloi s) inl erfi-
c ere uer ebalur (B. G., V,6,5).

3° 'VERBES D'EMPÊCHEMENT, D'OPPOSITION OU DE REFUS

§ 4·37. lmpedior rie plura dicmn. - La plupart de ces verb es


(Y. rem .1-2) se constr uisent avec ne (ou quom fous ) e t le subjonctif
q ua nd ils sont employés a f fi r m a t i v e m e n t , avec quin ou
quom'inus 1 et le subjonct if quand ils se trou vent d a ns un e· propo-
si tion n éga tiv e de fo rme ou de sen s (v. p. 80,n.1).
lmpedire, prohib ere (e mp êc h e r) ; ob sla re (fa ire ob stac le) ; d elerr er e (d é-
to urn e r) ; r e tin ere (re te nir) ; obsi stere, res islere, r epugnare (s'oppo se r) ;
recusare (re fu se r) .
I mpedior dol ore anzmi rie plura dicam (Pro S ull., 92) . -
A. etas non imp edit qu01n irms agri colendi studia t en eamus ad
ulllmum tempus sen ec tutis (D e sen., 60). - Germani re lin eri
(se r etenir) non potuérant quiri in nostros tel a conjicerent (B. G.,
1,47,2). - Quid obstat quomfous d eus sil beatus ? (D e n . d .,
1,95) . - R egûlu s sententiam ne dich et r ec usavit (D e off. , III,
100).
R EM . 1. Avec les ,·crb es s ig nifia nt « em pêch er », on trouv e a ussi 1' in fi-
n il if ; c'es t m ê m e la co n s tru c tion ordin a ire a vec p rohibe re (v. § 477 ) . D' a u-
tr e pal'I , imp edir e qui!l n 'es t g uè r e e mplo yé.
P/11ra scrib ére fl e /11 pro hib eor (A U., XI ,9,3) . - N ihil prohïb e l qiwr-
dam es se cum b estiis homïni c ommirnia, q11oniam omnium es/ na/11ra
communis (D e fin ., V, 25 ).
REM. 2 . Avec irrterclicére, « inte rdire , d é fe ndre», on e mploi e seul e m e nt n e
e t le s ubjon c tif. \' e l ar e ve nt toujour s l'infinitif Olt la prop os iti o n infinitive
(Y . ~ 477) ; ce lle m ê m e con s truction es t h a bituell e a\'ec 11 o 11 e (v . ~ 475)
c l ell e se r e n contre parfois av ec (Hon) r e c 11 sa r e.
Ca esar i11l erd'fc il omnibus n e qu cmqiwm inl erfï cianl (B . G., VII , 40,
4) . - Pyllwgore is inlerdi clum p11la/11r n e fab i1 uesc cre nlur (D e <liu ., 1,
62) .

1. Quin est composé d e q ni (a bl a tif ne utre du pronom in terr ogatif, voi r § 457,1,r. 2)
et. de ne .< par ti cu le n éga ti ve ) ; il s ig ni fie o ri g in e ll e m ent « comm en t. .. n e ... pas? », pui s
« a la s uit e de q uoi ... n e .. . pas ». Q110111i1111 s, éc ri t e n un o u de u x m ot s, est composé
cte qno (a b!. n e u t r e ctu pron om re la ti f) et ct e mhrns (aclv . à va le ur néga ti ve) · il s ignifi e
origin e llem ent « à la s uite cl e qu oi ... ne pas ». '

261
§ 438 LE VERBE

4° LOCUTIONS NÉGATIVES FIGÉES (cf. §§ 437 e t 441)

§ 438. Non duMtat quin sit Tro ja peritura. - Avec plusieurs lo-
cutions n égativ es et figées signifiant «ne pas douter» ou encore (v.
§ 437) « ne pas s'empêcher, ne pas s'abstenir», on emploie pres-
que uniqu ement quin et le subjonctif'.
Non d11b'flo, je n e doute pas ; - dubium non es t , il n 'est pas douteu x , il
es t ce rtain ; - quis d11hï/al ? qui dout e '!
Retineri non poss11m , je n e pui s m'empêch e r ; - pa11lum (haud nmltum,
non longe, haud procul) ab es l, il s'en faut d e peu que ; - mihi non t empéra ,
je n e m e r e ti e n s p as ; - nihil praelermit/o, je n e m a nqu e aucune occasion ;
nul/am moram inl erpono , je n e mets aucun retard .
Non dubliat quin breui sil Troja peritura (D e sen., 31). -
Nec dubitari d ebel quin fuerint ante Homerum poelae (Br .,
71). - Qllis ig'i.lur dub'i.tet quin in virtule divitiae sint? (Parad .,
48) . - N equ c multum af uit quin castris expell erenlur (B. c.,
II,35,3 ). - N eque sibi hom'i.n es f eros ac barbaros temperaturos
(se r e tenir) existimabat quin in provinciam exirent (B . G.,
1,33,4).
REM . 1. Lorsque 11011 dub'ito signifie «je n'hésite pas», il se construit par-
fois nYec quin e t le subjonctif ; m a is 1' in fin i t i f es t la construction ordi-
naire (c f. § 4 7 3). No n cun c lari e l non morari so nt le plus souv e nt suivi s d e
q11in.
Ga /li {lum en transir e et iniquo l oco commillëre proelium non dubïtant
(B. G., VI,8,1 ). - Crassus non cun c tandum ex islimauit quin p11gnâ d e-
cer tare/ (B.G., III,23,7) . .
R EM. 2. Lorsque clublto s ig nifi e « je me demande », il se construit avec un e
i n l e r r o g a t i o n i n cl ire c te. Pour ce qui co nc e rn e dublto an , an non,
Yoycz § 460,r.4 . Dubïto n11111 n' es t pas c lassi qu e .
ll er cilles d11bilavit 11tr11m ui11111 ingredi me li us esse/ (D e off., I,118) . -
Hi a11/l'111 dubïlant de m1111l/o, casune sil eff ec l11 s an ralio11e ac m ente
di vina (D e 11 . d., II,88).

HEM.:{. Quin a co n se rY é sa pl e in e valeur négative (v. § 437, n. 1) à la s uit e


des locutions fac ër e non possllm, fiëri 11on pote st (cf. § 441), nul/a caHsa es t,
q11id es t ca Hsae ? e tc.
Fi ëri 11 0 11 potes/ quin (ou ut ... n on) l e laudem, il n e peut se faire
qu e je n e te lou e pas ou il est imposs ibl e que je ne te lo u e pas 011 je
n e puis m 'e m pêc h e r d e te louer, e tc .
Fi eri 1111//0 m odo pot ërat qHin Cleomeni parceretur (V err., V, 104),
il n' é tait d'aucune façon po ss ibl e d e ne p a s épa r g n er Cléomène. -
Q11i11 ad di cm d ece dam nlllla causa es t (A lt. , II,17,1), il n'y a aucune
raison pour que je n e m' e n aille pus a u jour fix é.
1. Au suj et de l' emp loi des temps, notamment du futur périphrastique en -uru s sim
ou essem, voyez ~ 420,r.l.

262
SUBJONCTIF AVEC UT CONSÉCUTIF §§ 439-440

:\f .B. Fi éri non pol es l ut le lm1dem, il m'est impo ss ible de le lou e r . -
Nul/a causa es/ cur le laudem, j e n'ai aucune raison de le louer
(à di s tinguer de cur ... Hon = q11in= de n e pas).
REM. 4. Concernant quin = qui non, quae non, quod non, v. § 457,1 ,r.2.

2. SUBJONCTIF AVEC VT CONSÉCUTIF

§ 4.39, Les propositions consécutives introduites par ut présen-


tent quelque analogie a Yec les propositions fi n a l e s : elles sont
introduites par la même conjonction e t leur verbe est toujours au
subjonctif.
1\Iais cette analogie semble être purement fortuite ; elle n'ap-
paraît en tout cas plus dans l'emploi de la négation - qui est
presque toujours 11on dans les propositions consécutives - ni dans
l'emploi des temps (Y. § 421,5).
Certes le subjonctif se justifie pleinement lorsque ces proposi-
. tions coJ.1SécntiYes expriment le potentiel, l'irréel (v. §
444) ou quelqu e autre notion exigeant l'emploi de ce mod e ; mais
lorsqu 'elles énoncent simplement un fait, le subjonctif ne peut
plus s'expliquer que par une extension, dont la cause nous échappe
(cf. §§ 453 et 45ï).

a) Propositions circonstancielles
§ 440. Nec tam swn demens ut nesciam. - Les propositions cir-
constancielles exprimant une conséquence ont leur verbe an sub-
jonctif. Elles sont introduites par :
ut, (de sorte) que ;
ut non, (de sorte) que ... ne ... pas ;
ul neque (ou nec) ... neque (ou nec) , (de sorte) que ... ne ... pas ...
et ... ne ... pas.
Le plus souvent 111 a un corrélatif démon s tratif clans la proposition pri n-
cipale : is, ta/is, tantus ; eo , adeo, usque adeo, tam, tot, tantum, tanlopere,
ita, sic, satis, ejusmodi, etc.
Nec tam sum demens ut nesciam quid sentiatis (Pro Mil., 72).
- Siciliam Verres ita vexavit ut ea restitui in antiquum sla-
tum nullo modo possit (Verr. pr., 12). - Usque adeo ille per-
timuerat ut mari mallet quam de his rebus Sullam doceri
(Pro R . Am., 26), ... que de voir Sylla informé de ces événe-
ments. - Unde fuit tam felix concursus alomorum ut repente
hom'i.nes deornm forma nascerentur? (De n. d., I,91).
REM. 1. Au sujet de l'emploi des temps, voyez § 421,5.
263
§§ 440-441 LE VERBE

R EM . 2. U n comparatif suivi d e quarn 11t (parfoi s quam qui) se r end par


« trop pour» (cf. § 121) : lso crates majore mihi in genio uidelur esse
quam ut cu m oralionlbus Lys iae compare fur (Or., 41).
REM. 3. Ut non es t p arfoi s r endu par « sans, sa n s que ». Ex . : No n
possunl nwlli f orlunas amillere ut non pl ures secum in eandem lrahwll cal a-
mi la l em (Pomp., 19) . - Au s uj et d e ut (ut ne, n e), que l 'o n peut ê tre amené
à traduire par « à con cl i t ion qu e (n e pas) », voir § 433,2.
REM . 4. Locutions rem a rquables :
Tanlum absum ab odio, ut te am em et lanlum ab est (imper sonnel) ut l e
oderim, ut l e wnem, loin d e te haïr, je t' a ime. - Cf. lia non (ad eo non) le
odi, ut le umem, je te h a is s i peu que j e t'aime. On trou ve r a d'autres loc utions
de sens ana logue aux §§ 322,2 et 432 .

b) Propositions sujets

§ 441. Restat ut cloceam omnia. - On met au subjonctif le verbe


des propositions qui sont suj ets de verbes ou de locutions verbales
entraînant l'expression d' un e conséquence « il ar riv e , il
s,-e nsuit , il reste, il es t po ssib l e', il es t
d ' u s a g e », etc ... Ces subordonnées suj ets sont introduites
par ut.
Est, c'est un fait ; - fit , il se fait (ita ou quo fa ctum es t, ainsi il s'es t fait
qu e) ; - fieri potes/, il peut se faire ; - .a ccldit, conl in gi l, euenit, usu uenil,
il arrive ; - restai, re/inquflur, il reste (nihil re lin quflur nisi ut, il n e reste
qu'à) ; - prope es t , mullum abest, il s'en faut d e p eu, d e b ea ucoup ; -
efficflur, se qultur 2 , proxlnwm est, il r és ulte que ; - mas (ou moris) es t,
co nsu eludo , /ex ou ju s es t.
Est ut plerique philosophi nulla !radant praecepta dicendi
(D e or., II,152). - Restai ut doceam omnia,quae sint in hoc
mundo, hom'inum causa {acta esse et parafa (D e n. d. , II,154).
- Fieri potest ut recte quis sentiat et id, quod sentit, polite
(avec élégance) eloqui non possit (Tu sc., I,6 ). - Est mos ho-
m'inum, ut no/iint eundem (la même personne) plur'ibus rebus
excellere (Br., 84).
REM. Lorsqu'un pronom neutre est employé comme sujet d'un de s verbes
(ou locution s verbales) é numérés ci-dessus, la subordonn ée introduite par
ut joue le rôl e d' apposition à ce pronom.

1. Toutefois licet ne se co nstruit qu' avec l'infinitif, la proposition infinitive (v .


474,3) ou le subjonctif sans itt (v . · § 435 r 2). '
2. Avec e fficit ur et sequitur, on trouv e a u ssi la proposition infiniti ve (v. § 474,3).

264
SUBJ. DÉLIBÉRATIF ET SUBJ . EXCLAMATIF §§ 441-443

Cet usage s'est é te ndu à de nombreux autres Yerbes, que le pronom neutre
soit suje t ou complémen t d'objet.
Dans cet emploi, ut a un e valeur expli cative ; il signifie « à sa v o i r q u e » .
La négation es t 11011, sa uf lorsq u'il y a un e idée d ' int e ntion (cf. § 435,r.5).
Soli hoc conlingit sapienli, ut nihil facial inuilus (Parwl. , 34). - /foc
unum rem edium esse arbitror, ut homlnes inleori causam r ci p11bllcae
leg11111q11e suscipianl (Cacci/ ., 9).

3. SUBJONCTIF DÉLIBÉRATIF

§ 442. Queni sequamur ? - Quicl faceret ? - Lorsqu'on hésite


au sujet de ce qu'on doit ou <levait faire, et qu'on délibère à ce
propos, on emploie généralement le subjonctif (subj. d é 1 i b é ra -
tif ou dubitatif). Dans les propositions ind épendantes ou
principales\ ce subjonctif ne se rencontre guère qu'à la première
personne. La négation est non.
Quand il s'agit du présent, on emploi e le présent ; quand il s'agit
du passé, l'imparfait.
Quem sequamur ? (Alt., XVI,8,1 ) , lequel devons-nous suivre ?
ou lequel suivre (maintenant) ? - Quid f acJiret aliud? (De or.,
III,86), que devait-il faire d'autre? ou que faire d'autre
(alors) ? - Haec cum uiderem, quid agerem, jud'fces ? (Pro
Sest. 42) . - Utrum superbiam (Verris) priw; commemorem
an crudelitatem ? (V err., I,122).

4. SUBJONCTIF EXCLAMATIF

§ 443. Ego tibi irascerer ! - Lorsqu'on veut, dans un e proposi-


tion exclamative ou interrogative, marquer la désapprobation, l'in-
dignation, l'étonnement, l'impatience, ·on emploi e le subjonctif
(subjonctif ex c 1 amati f ou de protestation). La néga-
tion es t non.
Ego redeam ! je retournerais, moi ! - Ego tibi irascerer !
(Q. Fr., I,3,1), moi, je me serais fâché contre toi ! - Hune ego
non admirer! (Pro Arch., 18).

1. Au s uj et de l'emploi de ce subjonctif dans les propositions su bord on nées


surtout dans les interrogations indirectes - voyez § 460 et p. 248, n.l.

265
§§ 444-445 LE VERBE

5. SUBJONCTIF DE POSSIBILITÉ
ET SUBJONCTIF D'IRRÉALITÉ

§ 444. L e subjonctif de possibilité 1 s'emploie pour rendre le


potentiel, c'est-à-dire pour présenter un fait comme un simple pro-
duit de l'imagination. Le subjonctif d'irréalité est appelé à expri-
mer l'irréel, autrement dit à souligner que le fait envisagé ne cor-
respond pas à la réalité 2 •
La négation es t non, tant clans les subordonnées qu e dans les
indépendantes ou les principales.

a) Le potentiel et l'inéel dans la « pédode conditionnelle»

§ 445. Le su bj on et if de possibilité c t le subjonctif d'irréalité


apparaissent surtout clans la «période conditionnelle», autrement
dit dans un e phrase constituée d' une subordonnée introduite par
si (protase) 3 et d'une principale (apodose), énonciative ou inter-
rogative4.
Le mod e - voire le temps - étant h ah i tue 11 e men t le
même dans les deux propositions", nous allons les exa miner con-
jointem ent.
En fran çais, les notions de potentiel e t d'irréel sont d'ordinaire rendu es
clans la p1·incipale par Je co11ditio1111el prése nt ou passé; dan s la subordonnée,
p;11· l'indicatif imparfait ou plus-que-pa rfait.

1. Au sujet du sens qu 'i l faut donner à ce terme, c f. ~ 446,r.2.


2: Primitivement, Je contex t e seul permettait de distinguer le potentiel de
l' irrée l. En effe t, le subjonctif présent ou parfait exprim a it à la fois le potentiel et
l'irrée l (du présent), tandis que le subjonctif imparfait transposait ces notions dans le
passé.
C'est la créatio n - relativement récente - du subjonctif plus-que-parfait qui est
venue modifier cette répartition ; à partir de ce moment, on a tendu à donner à
l'irréel une syntaxe spéc iale, distin c te de celle du potentiel.
A l' é p o q u e c 1 as s i q u e, le s ubjon ctif imparfait est encore maintes fols em-
ployé pour rendre l'irréel du passé (v . § 448) ; en revanche, le subjonctif présent ou
parfait n' apparait plus qu'exceptionnellement avec sa va leur d'irréel.
3. Cette subordonnée est parfois sou s-e nte ndue ; parfois aussi elle est remplacée par
un a dverbe, un participe ou un a utre type de proposition (v. * 452).
4. Au sujet de l'emploi de l'indicatif dans ce genre de phrase, voyez § 412.
5. Voyez § 450, 1.

266
1 ° FAITS FUTURS

§ 446. Si icl putes, erres. - Pour exprimer l'idée que tel fait se
produirait si tel autre fait venait à s'accomplir (p o t e nt i e 1) 1, on
emploie généralement le· subjonctif présent ou parfait2 •
II importe peu que ces faits soient en eux-mêmes réalisables ou
non ; il suffit qu'on veuille les présenter comme un simple produit
de l'imagination, relatif à l'avenir.
Dans la proposition principale, le présent et le parfait sont em-
ployés sans différence de sens (v. § 419,r.1) ; mais dans la subor-
donné e, l e parfait, temps d e l'action accomplie, marque habituelle-
ment l'antériorité (v. § 420,1).
En françai s, on utilise, tout comme pour l'expression de l'irréel du présent
(v. § 447), le conditionnel présent clans la principnl e et l'indicatif imparfait
dans la subordonnée.
Si id putes, erres, si tu venais à penser cela (un jour ou dans
un instant), tu te tromperais. - Si gladium quis apud te
wna mente deposueril, repelal insaniens, reddere peccatum
sil (De off., III,95). - Si qui deus mi hi largiatur ut ex hac
aetale repuerascam, val de recusem (De sen., 83). - Quid (v. §
172,2), si reuiuiscant Platonis auditor es et lecum ila loquan-
tur ? (D e fin ., IV,61).
REM . 1. Le subjonctif présen l ou parfait s'emploie aussi lorsque les faits
envisagés ont une portée générale : Nihi / enim mercalores proficianl, nisi
admodum mentianlur (De off., 1,150) .
REM. 2. En latin comme en français, le verbe «pouvoir» marque parfois.
une simple possibilité (il peul arriver, il se peul qu'il arrive) ; dans ce cas,
il a la va leur d'un auxiliaire modal susceptibl e de se substituer au potentiel.
Mais il en va tout autrement lorsque ce verbe signifie « être capable de, être
en état de, etc. ».

2° FAITS PRÉSENTS

§ 44,7. Si id putares, errares. - Pour exprimer l'idée qu'actuel-


lement tel fait se produirait si tel autre fait s'accomplissait
(i r rée 1 cl u prés en t), on emploie le subjonctif imparfait\

1. Cf., au § 449, le potentiel du passé.


2. Le futur de l'indic atif entre parfois lei en concurrence avec le subjonctif présent,
auquel l'attachent des 11ens étroits (v. §§ 395,r.l et 422). Il présente toutefois les
faits d'une manière moins nuancée.
3. En prenant cette valeur modale, l'imparfait a perdu, plus ou moins complètement,
sa valeur temporelle (v. § 419,r.2).

267
§§ 447-449 LE VERBE

On considère par là que les faits envisagés ne col'l'espondent pas


à la réalité présente.
En français , on utilise, tout comme pour l'express ion du potentiel (v . §
446), le conditionnel présent dan s la principale e t l'indicatif imparfait clans la
s u borclon née.
Si id pu tares, errares, si tu pensais cela (maintenant), tu te
tromperais. - Si tam fac'i.l em populum (un public) haberem
quam Aesopus habuit, Libenter artem (mon métier d'avocat)
d esinerem (Fam., VII,1,4). - Si plane sic verterem Plalonem
aut Arislolelem ut vertcnml nosll'i poetae fabulas, male m e-
rerer d e m eis ciuibus ... Sed id neque f eci adhuc nec .. . (D e
fin., 1,7).

3° FAITS PASSÉS

§ 448. Si id putavisses, erravisses. - Pour ex primer l'id ée que


jadis tel fait se serait produit si te l a ut~· e fait s'était accompli
(i r rée 1 du p as s é), on emploie le subjonctif plus-que-parfait
ou - moins souvent - le subjonctif imparfait.
On signifie par là que les faits envisagés ne se sont pas produits.
En frança is, on utilise le conditionnel passé dan s l a princip a le et l'indicatif
plus-que-parfait dans la subordonn ée.
Si id putauisses, erra viss es, si tu avais p ensé cela (alors), tu
te serais tromp é. - Si Neptunus quod Theseo promiseral non
fecisset, Theseus Hippolyto filio non cssel orbatus (D e off., 1,
32). - Si nihil litteris adjuvarentur (avaient été aidés), num-
quam se ad earum sludium conlulissent (Pro Arch., 16). -
Heclora quis nossel, si f elix Trnja fuiss et? (Ov., Tristes, IV,
3,75).

§ 449. Quis umquam crecleret? - Pour exprimer l'idée qu e tel


fait aurait pu se produire dans le passé (p o t e n t i e l d u
p a s s é), on emploie le subjonctif imparfait ou - moins souYcnt -
le subjonctif plus-que-parfait.
Pratiquement, cette notion se distingue peu de l'irréel du passé, tout
d'abord parce qu'elle s'exprime d'une manière presque idenlique1, ensuite
rt surtout parce qu'il s'agit de part et d'autre de faits qui ne se sont pas pro-
duits.

1. Anciennement, ces notion s se rendaient toutes deux par le subjonctif imparfait


(v. p. 266, n.2) ; seule l'ana lyse du contexte permettai t de les di stingu er l'une de l'autre.

268
SUBJ. DE POSSIBILITÉ ET SDBJ. D'IRRÉALITÉ §§ 449-450

Dan s la p rose classique, le potentiel du passé n'app ara ît gu èr e


qu'en des expressions stéréotypées form ées avec un des verbes
suivants : dicere, put are, cred ere, cern ere, uidere.
Crcd eres, on aurait cru , on pouvait croire (cf. § 446,r. 2). -
Quis umquam crederet mulierum adu ersarium Ve rrem f utu-
rum ? (Ve n ·., I,106). - Mirandum in modum - can es uenatlcos
dicéres - ita odorabantur omnia ut ... (V err., IV,31) . - Se rvius,
j'rater tiws, quem litteratisszmum j'uiss e jud fr o, fa d le diceret :
« Hic verws Plauti 11 0 11 est, hic est. » (Fam., IX,16,4). - Dix i::-
se t eliam coUega m eus (Phil., 2,70) .

4° PARTICULARIT ÉS

§ 45 0. l. A in si qu'il a été dit (§§ 41 2 e t 445 ) , il y a h abitu ell e m e nt , cl a n s


la « p é ri o d e co nditi o nn e ll e », co n es p o n da n ce d e m o d es e t m êm e d e te mp !"
e ntre la prin c ipale (a p o d ose) e t l a s ub o rd o nn ée (protase ) ; m a is des di scor-
da nces d e fo rm es a pp a rai sse nt très n o r male m ent un e fo is q Ut! l es fa its é n o n cés
n e se s itu e nt pas s ur le m êm e p la n . E n vo ic i qu elques exe mpl es :
S i h aec supplica li o c um ce l e ris supp/i cali o nlbu s con/eratu r, h oc in-
, ,~rest (il y a ce tte diffé r e n ce ) ... (Cal., 3,15). - Lab eb a r lo n gius (j e
gli ssa is plu s Join) , nis i m e r e li1111i sse 111 (D e /ey., I ,52).
REM. Ces di sco rd a nces d e for mes so nt par ti c uli è r em e nt fr éq ue ntes
lo r squ e, d a n s l'un d es m e mb res de la p éri o de, le s ubj o n ct if es t em -
p loy é avec un s uj e t ind éfini ex pr im é par la 2"' • pe r so nn e du s in g uli e r
(e n fr a n ça is, « o n ») .
:ll l' m o ria 111i11ultur, ni si eam e x e r ceas (D e se 11., 21) . - Quill est c nim
S i c ilia, s i ag ri c ullio11 e 111 s u.~t u l e ri s ? (Ve rr., III,22 G) .

2 . ..\ pro p os d e l'e mpl o i du s ubj o n c tif avec les ve d Jes signifia nt «pou vo ir,
devoir, co n venir », voyez ~ 404.

3. Lo r squ 'il des fait s prése nt és co mm e co ntraires ù la réa lit é o n ye ut op-


pose r la r éa lit é ell e- m ê m e, o n int ro duit vo lo nti e r s l'é no n cé d e ce ll e-c i p a r
nu11 c, 11u11 c vero ou 11u11 c autern (c f. vûv ÔÉ ) •
S i pularem . . . , uocil c ra r e r ... .; nun c ue ro n o n in sulta bo ue h e111 e 11/i11 s
(IJr o FI ., :~ 8). ·

4. Au su.i e l d e l' emp loi d es co nj o ncti o n s 111s1, sin o u sin 1wil'111 . s i m o do,
siue . . . s iu e, Yoyez § 41 2, r. 3-8. P our ce qui co n ce rn e dum , d11111111 ii do , 11111<1 0 ,
« p o u r vu q ue », voyez § 4:~ 3.

5. Lo r sq u' un e a po dose (v. n" 1) ex prim a nt le pot e nti e l o u l' irrée l a la fo rm e


d' un e p ro p os iti o n subor do nn ée d a ns laq ue lle l'e mpl o i du s ubj o n ct if es t d e
ri gue ur (inte rr . ind. , pro p . d épe nd a nt d e n o n d11bilo q11i11 , e tc. ) , plu s ieurs c a s
doiYe nt ê tre d is tin gués :

269
F ra nçois. Gramma ire la tine - 10
§§ 450-451 LE VERBE

a) le subjonctif présent ou parfait (pote nt i e !) peut être r e mplacé par


la périphrase en -urus sim ou essem 1 , si du moins Je verbe est à l'ac tif et pos-
sède un participe futur .
Gum quaerimus, si ce lare possint, quid facturi sint, . .. (D e ol{., III,
39). - Vide ne tua jam culpa futura sit, si ego quicquam timemn
(Fam., XI,21,4).
b) le subjonctif imparfait (potentiel du passé ou irréel) reste inchangé.
Mais l e subjonctif plus-que-parfait (i r rée 1 du p a s s é) est rég ulière-
ment remplacé par la périphrase en -urus fuerim, si du moin s le Ye rbe est à
l'actif et possède un participe futur. Dans cette périphrase, fuérim devie nt
r arfois 2 fuissem en dépendance d'un verbe au passé .
Non dubilo quin, si hoc credidisses, erraturus fu e ris. - .\ "on dubi-
labam quin ... erraturus fueris (ou fuisses). - Os tendis qua lis lu, si
ila forte accidisset, fueris illo tempi5re consul futurus (Pis., 14). -
Dubium nobis quin ita futurum fuerit non eral (Fam., XIII,18,1) .
REM . Lorsque les verbes signifiant « pouvoÎI', devoir, conYenir » sont
employés dans une apodose de ce type, ils se mett ent d'ordinaire au
parfait (plutôt qu'au plus-que-parfait).
Ventum erat eo ut, si hoslem similem anliquis ll1acedi511w11 rcglbus
habuisset consul, magna clades accipi potuerit (T.-L., XLIV,4,9). -
I-laud dubium f ecil quin, ni si firmala extrema agminis fuissent, 1'11gens
accipienda c lades fuerit (T.-L., XXI,34,7). - Cf. B. G., VII,33,3 et Fam.,
I,1,2.

b) Le potentiel et l'irréel
en dehors de la « période conditionnelle »

1° PROPOSITIONS INDÉPENDANTES OU PRINCIPALES

§ 451. Dixerit quispiam. - Vendat aedes vir bonus. - Les apo-


doses des « périodes conditionnelles» (v. § 445) ne sont pas les
seules propositions principales (ou indépendantes) qui puissent
avoir leur verbe au subjonctif de possibilité ou au subjonctif d'ir·
réalité. Ces types de subjonctif apparaissent aussi :

l. dans les propositions où l'on cherche à atténuer une affirma·


tion. Ce rôle est toutefois réservé au présent et au parfait du sub-
jonctif.
Citius dixerim (Tusc., II,46), je dirais plutôt. - Dixifrit quis-
piam (De n. d., IIl,76), quelqu'un pourrait dire ou dira peut-
1. Un verbe qui exprime le potentiel est soumis aux règles de la concordance des
temps, exception fa ite toutefois pour le potentiel du passé (v. § 421,2) .
2. Un verbe qui exprime l'frréel échappe aux règles de la concordance des temps
(v. § 421,1 et aussi § 420,r.4).

270
SUBJ. DE POSSIBILITÉ ET· SUBJ. D'IRRÉALITÉ §§ 451-452

être. - Multo malim tibi placere (Br., 184). - Hoc tibi per-
suadeas velim (De or., Ill,83). - Quis dub'i.tet ? (Parad., 48).
REM. En ce qui concerne le seris et l'emploi de velim, rwlim, malim, ainsi
que des imparfaits correspondants, voir § 426,rem.

2. dans les propositions qui expriment une supposition 1 (cf.


452,1).
Vendat aedes vir bonus propter allqua vitia quae ipse norit
(De off., III,54), (supposons) qu'un homme de bien vende sa
maison ... - V elim nolim (De n . d., 1,17), que je le veuille ou
non ou bon gré mal gré. - At dares hanc uim M. Crasso, ... in
foro saltaret (De off., IIl,75), mais tu aurais donné cette puis-
sance à M. Crassus, .. . il aurait dansé sur le forum.
3. à la 2m• personne du singulier, lorsqu'elle a une valeur indé-
finie (cf. § 450,1,rem.) .
Ubi istum inuenias qui honorem amici ante,'Jonat suo ? (De
am., 65). - Canes venat'f.cos diceres (v. § 449).

2° PROPOSITIONS SUBORDONNÉES

§ 452. Ut non efficias quod vis. - Etiamsi vellem. - Les pro-


tases des « périodes conditionnelles » (v. § 445) ne sont pas les
seules propositions subordonnées qui puissent avoir leur verbe au
subjonctif de possibilité ou au subjonctif d'irréalité.
Ces types de subjonctif peuvent aussi apparaître dans les pro-
positions subordonnées qui ont un e valeur conditionnelle (prop.
concessives, relatives ou comparatives conditionnelles, etc.) et dans
celles qui admettent les mêmes modes que les principales ou les
indépendantes (prop. sujets, compléments· d'objet, causales, etc.).
Telles sont notamment :
l. les subordonnées exprimant une supposition (cf. § 451,2) -
elles commencent par ut, « à supposer que» - et les subordonnées
indiquant une éventualité - elles sont introduites par si, « pour le
cas où ». Ces dernières propositions s'emploient surtout à la suite
des verbes qui expriment une attente (exspectare, etc.) ou une
tentative (experiri, temptare, canari, etc) ; le subjonctif y est appelé
à la fois par une nuance de possibilité et par une manifestation de
la volonté.
1. Ce type de subjonctif («supposons que») doit être distingué du subjonctif de
con ces s 1 on ( « admettons que»), qui exprime une manifestation de la volonté (v.
§ 425) et dont, tout normalement, la négation est ne.

271
§ 452 LE VERBE

Ut non effïcias quod vis, tam en mors ut malum non sil ef-
fici es (Tusc ., I,16) . - Ut n emltiem alium rogasse t, scire potuit
(Pro Mil., 46). - Hanc (palud em) si nostri transirent hastes
exspectabant (B. G., II,9,1). - Si perrumpere (forcer le pas-
sage) passent conati sunt (B. G., I,8,4). - Dicllnl se e.l: cas tris
e:àsse, si quid frum enti reperire passent (B. G., VII,20,10).

2. les subordonnées concessives introduites par etiamsi (même


si) , etsi ou tametsi (bien que, quoique). Cf. § 413 : indicatif.
S unt qui quod sentiunt, etsi optlmum sil (v. § 446,r.l) , tam en
non audent clicere (D e off., I,84). - E tiamsi ru ere uellem,
boni uiri m e ut id ne fa ce rem rogarent (Pro Pl. , 91). - Se d
me uera loqui, etsi m eum ingenium non moneret, nccessilas
cogit (T.-L., III,68,9).

REM . 1. La notion d'opposi tion est volontiers so uli gnée par l'e m ploi. de
l' adve rb e tamen da n s la proposition principale (exem ples c i-dess us).

REM. 2. Le verbe qui s'emploie à la suite de qumnvis (à quelque degré que,


si .. . qu e) est n o rm a le.ment au subjonctif. Il s'agit , à l' origine, d'un subj o nc tif
de po ssibilit é employé clans un e proposition ind é p en da nte (v. § 446) ; a in si
quamuis sil sapiens signifie littéralement : «supp oson s qu'il so it sage
a ut a nt que tu l e veux ».
Paupertas s i malum es t, m endfcu s beatus esse nemo potes/, quamuis
sil sap iens (De fin., V,84).
E n vertu de sa signification m ême, quamuis n e peut porter qu e sur des
mots ex prim a nt un e notion s usceptibl e de variations ; mais ce prin c ipe n'est
pas toujours r esp ec té. Par ailleurs, quamuis s'emploi e très bi en sans verbe
exp rim é : rh elor quamuis e/6quens (D e n. d., 11,1).

REM. 3. L icet es t toujours suivi du subjonctif ; cela est dû au fait qu'il n'a
cessé d' être co nsidéré co mm e un e f o r m e v e r b a 1 e : « il est permis,
je veux bien, bien qu e» . Ce subjonctif (toujours présent ou parfait par con-
cordance des temps) est employé sans con jonc tion, comme c 'es t parfois le
cas avec uel/ e, nol/e, etc . (v. § 435,r.2).
Licel concurranl omnes p/ebeii philos6phi, nlhil umquam /am e/e-
ganler explicabunl (Tu sc., I,55) .

REM. 4. Au suj e t de cum, qui se construit de m ême avec le subjonctif quand


il exprim e l a concession, voyez § 455,2.

3. les subordonnées comparatives conditionnelles. E lles sont in-


troduites par quasi, tam,quam, tamquam si, ut si, velut si, proinde
(ou perinde ) ac si.

272
SUBJ. DE POSSIBILITÉ ET SUBJ. D'IRRÉALITÉ § 452

Dans les proposition s introduites par quasi ou tamquam1, on


s'abstient habituellem ent de confronter l'hypoth èse émise avec
la réalité, si bi en qu'on y applique simplement les r ègles de la
concordance <les t e mps ·.
Qui aliis nocen( ut in alios liberales sint, in eâdem sunt in-
j ustilicï ut si in suam rem aliena converlant (D e off., 1,42). -
A bsentis Ariovisli crudelilatem, velut si coram adess et (comme
s'il était prése nt), horrebant (B. G., 1,32,4). - A ris lippus, quasi
anlmum nu llum hab eamus, corpus so lum tuetur (A c., 11,139) .
- Ejus n egotium sic velim suscipias, ut si esset res m ea (Fam.,
11,14,1).

REM . Q uasi peut aussi introduir e une simple comparaison ; dan s ce cas,
il es t sy non y me de 11 / , sicu/ (v. § 41ô,1) e t le s ubjonctif n'e s t employé qu e s i
Je se ns ou le eontextc ( §~ 461-467) l'exige.

4. les subordonnées relatives ou temporelles, qu 'elles aient la valeur


d'une protase ou d' une a poclose. Cf. §§ 414-415 et 408-411 : indicatif.
H ace qui videat nonn e cogatur conf ile ri de os esse ? (D e n. d.,
II,12), celui qui verrait ceci, ... - Qui (id) videret ... urb em
captam di ce rel (V err., IV,52), celui qui aurait vu cela, .. . -
Quis non, cum haec videal, irriserit ? (De leg., 11,2). - Fece-
runt id servi Milonis quod suas quisque servos in tali re fa-
cere voluisset (Pro Mil ., 29) 2 •
5. les subordonnées causales ex primant un motif pm·ement hypo·
thétique et que l'on r ejette comme n' étant pas fondé. Elles son t
ordinairement introduites par non quod, non quo( = non eo quod) ,
non quia, et lorsqu e la proposition causale es t elle-même n égative,
par non quod non, ... ainsi qu e par non quin (v. p . 261, n.1) .
N on eo dic,o quo (ou quod) mihi veniat in dubium lLLa fid es
(Pro Qu., 5) , j e ne parle pas à cause du fait qu'il m e vient un
doute sur ta loyauté ou si je parle ainsi, ce n'est pas qu e ... -
Quaerebatur ubi esset Cleomenes, non quo ilium quisquam
supplicia dignum pu taret (V err., V,107) , non qu'on le crût .. .
6. les subordonnées où le verbe es t employé à la 2 111 0 personne
du singulier lorsqu e le sujet est en fait indéfini (cf. § 451,3).
Dissimulatio est cum alia dicuntur ac senlias (D e or., 11,269).
- Conformatio sententiarum (la figure de pensée) permanet,
quibuscumqu e ver bis uti velis (De or., 111,200).
1. Après ta m q na m s i, l'emp loi du temps est réglé tantôt par le se n s, tantôt
par la concordance.
2. Voyez aussi H 429 (ant eqnam, dmn, etc.) et 457 (relatives consécutives) .

273
§§ 453-454 LE VERBE

6. SUBJONCTIF DE SUBORDINATION

a) Propositions relatives
et propositions introduites par cum1

§ 453. A partir de l'époque classique, le subjonctif s'emploie de


plus en plus couramment - surtout à l'imparfait ou au plus-
que-parfait - clans des propositions subordonnées où il n'est pas
nettement appelé en vertu d'une de ses valeurs originelles, autre-
ment dit en des propositions subordonnées où l'on attendrait plutôt
l'indicatif.
Son rôle paraît être alors de souligner une nuance subjective
qui accompagne l'énoncé d'un fait, qu'il s'agisse d'une cause, d'une
concession ou d'une opposition, d'une restriction, d'une conséquen-
ce, voire d'une indétermination ou d'une répétition.
La négation est non.

1° NUANCE CAUSALE

§ 454. 1. Propositions relatives. Le sens causal est volontiers


accentué par l'emploi des particules quippe, ut, utpOte.
0 fortunate adulescens, qui tuae virtutis Homerum praeconem
(comme héraut) inveneris ! (Pro Arch., 24). - Salis candor
illustrior est quam ullius ignis, quippe qui in immenso mundo
tam longe lateque colluceat (De n. d., II,40).
2. Propositions introduites par cum.. Cum signifie alors « puisque,
vu que, du moment que» ; sa valeur causale peut être renforcée
par praeserlim, quippe, utpote.
Quae cum ita sint, Catilina, p erge quo coepisti (Cal., 1,10). -
Cum solitudo et vita sine amicis insidianzm et metus plena
sil, ratio ipsa monel amicitias comparare (De fin., I,66). -
Caesar Haeduos accusat quod ab iis non sublevetur (sublevare
= aider), praesertim cum eorum predbus adductzzs bellum
susceperit (B. G., I,16,6).

1. C11111 n'est qu'une forme figée du pronom rela tif; anci ennement on écrivait q11om.

274
SUBJONCTIF DE SUBORDINATION §§ 455-457

2° NUANCE CONCESSIVE OU ADVERSATIVE

§ 455. 1. Propositions relatives.


Eyomet, qui sero ac leviter Graecas litteras attigissem, tam en,
cum venissem Athenas, complurcs lum ibi di es sum commo-
ratus (De or., I,82).
2. Propositions introduites par cUJn, alors qu e.
Socrâlcs, crun facile posset educi e cztstodia, noluit (Tusc.,
I,71).
REl\L Les propos iti ons uni es par cum ... tum (non se ulem e nt. mnis s ur -
tout) sont gé néral e ment rega rdées comme d es coo rdonn ées (v. § 322,1) . La
valeur :rnc ie nn e de c11rn, con jonction de s ubordination (= q11om, c f. quam,
quoi, elt'.) , n' es t toutefoi s pas com plèt eme nt effacée; cli c apparaît notam-
ment lorsqu' un e idée d 'oppos ition ou de co ncess ion s'est gli ssée entre les
deux termes.
Gum p/urlmas el ma.tlmas commodilates wni cilia conlinea l, 111111
i/la nimirum praesla/ omnlb11s, quod ... (De a111., 2:3), ... il en est un
(un avantage) par l eq uel ell e l'e mporte ce rtainem e nt s ui· tout : c'est
que ...

3° NUANCE RESTRICTIVE

§ 456. Propositions relatives. Les adverbes quidem et modo peu-


vent s' ajouter au rel a tif.
Epicurus se umls, quocl sciam, sapientem profiteri ausus est
(De fin., II,7). - Cinna praecidi caput jussit M. Antoni, om-
nium eloqu entiss'f.mi quos ego audierim (Tusc., V,55).
REM. Dans la locu tion quod sciam, le verbe est toujours au subjonctif ; en
revanche, dans quod (quantum) in me est, quod possum, quod alllnel, il est
toujours ?1 l'indicatif.

4° NUANCE CONSÉCUTIVE 1

§ 457. 1. Propositions relatives. En fait, la nuance consécutive


est souvent accompagnée d'une idée de p os si b il i té ou d' in -
détermination, que l'antécédent du relatif soit un mot dé-
terminé ou qu'il soit laissé dans le vague comme c'est le cas dans
les locutions suivantes :
sunt qui, reperiuntur qui, il y a, il se trouve des gens qui ;
n emo est qui, nul/us (nul/a) est qui (quae), il n'y a personne qui ;
quis est qui ? quel est l'homme qui ?
non d esunt qui, il ne manque pas d'homm es qui ;

1 . Cf. § § 439-441 : emploi du subjonctif nYec 111 consécutif.

275
§§ 457-458 LE VERBE

q11olusq1Zisq11 e es L qui ? combien peu d'homm es y a-t-il qui ?


(nihil) es t quod, il (n') y a (pas) lieu de ; (nihil) hab eo quod, je (n') ai (pas)
li e u d e. '
Sunt qui dicant a me ejectum esse Catilinam (Cal., 2,12). -
Nam qui polest temperantiam laudare is qui ponat summum
bonum in voluptate ? (De off., III,117). - lnventi mulli sunt
qui vitam profundere pro patria parati essent (De off., I,84). -
Quid est quod tu alios accuses ? (V err., II,49). - N ihil est quod
m e tuas (Pro R. il m., 97). - Nihil habeo quocl accusem senec-
tutem (D e sen., 13).
REM. 1. Lorsque le r ela tif es t annoncé par un cor1·élatif (Lam, LanÎus, ... )
ou dépend de cliguus, imlig nus, ido11eus ou aptus, on emploie toujours le sub-
jonctif.
Quae Lam f irma ciuiLas es L quae non odiis el discidiis f undllus pos-
sil eue rli ? (De am ., 23). - Liuianae fabülae non sunL salis dignae quae
ilérwn leganLur (Br., 71). - Calonem indu x i senem dispulanl em (v . §
490,r.l), quia nu/la uidebaLur aplior persona quae de illa aelale loque -
r elur (D e am., 4) .
REM . 2. Au li eu de qui n on , quae non , quod non, e tc ., on emploi e volon-
ti er s qui11.
Nemo esL Lam forlis quin rei nouilaL e perlurb elur (B. G., Vl,39 ,:~). -
Neyo ullam picLum111 fuiss e quin insp exeril, . .. absluléril (Verr., IV,1).
N.B. La ya]eur pronominal e de quin s'est effacée peu à peu (v . §§ 437-438).

2. Propositions introduites par cum. C'es t dans cet emploi que


cum apparaît le plus n ettement avec sa valeur de relatif.
Fuit antea tem,pus cu1n Germanos Galli virtute superarent
(B. G., VI,24,1). - Milio profectus est id temporis cum jam
Clodius redire potuisset (Pro Mil., 28).

5° CUM HISTORIQUE

§ 458. Propositions introduites par cum historique. Il s'agit


moins d'indiquer le temps (cf. § 409,1) que de marquer l'enchaîne-
ment des événements ou de décrire les circonstances qui ont en touré
l'action principale.
C'est ordinairement avec l'imparfait ou le plus-que-parfait du sub-
jonctif que ce type de cum se trouve ·employé ; il se traduit par
« comme, lorsque ».
Cum essem otiosus in Tusculano, accepi tuas tilleras (Fam.,
IX,18,1). - Cum Rex Pyrrhus populo Romano bellum intu-
liss et, perfuga (un· transfuge ) ab eo venit in castra Fabricii
(D e off., III,86).

276
SUBJONCTIF DE SUBORD INATION §§ 459-460

6" IDÉE DE RÉPÉTITION

§ 459. Dan s l es propositions relatives a in s i qu e dan s cell es qui sont intro-


duit es par cum ou par si, l'e mpl o i du subjon ctif - s urt o ut ù l'imp a rf a it ou
a u plus-qu e-parfa it - s'es t é te ndu ù ce point qu 'il se.mbl c a pp ara îtr e parfois
poli!' exprimer un e id ée 'Il'. r épé tition 1 •
A partir d e Tite-L ive, cell e substi tuti o n du s ubjon c tif ù l'ind ica tif (v . § 397)
d e \'i c nl p lu s fe rm e e l p lu s fr équ e nt e, qu el que so it Je t y p e d e propos ition
s ub o rd o nn ée .
Nec v ero Phidias , cmn faceret Jovis formam au/ Min erva e, co nlem -
plabalur alfquem e quo simililudln em ducerel (Or., 9) . - lia Camil/11 s,
q 11 oc11mq11 e se illlulisse l , u i c l oriam :sec um lwud dubiam lrah ebal (T.-L.,
VI,8,6) .

b ) lntenogations indirectes

§ 460. Quid actum sit aveo scire. - Dans l'interro gation incli -
r ccte, c'es t-à-dire dan s un e prop osition interroga tive qui d é p en d
d'un ve rb e signifiant « d ema nd er, sa voir, dire, e tc. », on emploie
presque toujours le subjonctif2, du moins à l'é poque classiqu e.
Cer tes ce subjonctif s'ex plique p a rfois, comm e dan s l'interro-
ga lion directe, par la n u a n ce d e p en s é e qui accompa gne
l'interroga ti on : h ésitation , protestation , possibilité", irréalité (v. §§
442-452) .
i\fais la gén éralisation cl e ce t emploi semble ê tr e du e, e n ordre
prin cipal, a u fait qu e le s ubjon c tif se présent e de plu s en plus
comme le mode par excellence des subordonnées (v. § 453) , tout
pa rti culi èr em ent d es subordonn ées qui rapportent des p aroles sous
un e forme indirec te (v . § 461).
L'interrogation indirecte es t gén éralement introduite soit par
un ·pronom, un adjectif ou un adverbe interroga tif (v. §§ 166-172 e t
307) , soi t par un e des particules suivant es

1. Il s'ag it là d' un point de sy ntaxe fort di sc uté . Selon certa ins , cl a ns les tex tes
oü .l'o n croit reconnaitre un s ubj onc ti f de répé tition, c'est en fa it un e nuan ce d e pos-
s ibilit é, de ca use, de concession etc. , qui a pp elle ce mode . Selon d'a utres , ce su bjonc tif
s'exp li quera it pa r les li ens qui uni sse nt l es notion s de r épétition, d'ind éte rmin ation,
de poss ibilité, pa r l' influence de la sy ntaxe de c nm. o u par a nalogie avec la co ns truc-
ti on g r ecq ue.
2. Pour l'e mploi d es tem1>s, voyez § 420. Les proposition s ex clamatives indirectes s e
m e ttent a u ss i au s ubjonctif : Vi d el.isn e 11.t (comme) a.pud Hom erwn saepisshne N estor
de virtuti bus sui s prnedicet ? (D e sen., 31) . - Videte qnantci relig i o /1!/frit a1nul Se gesta-
nos (V e!'I'. , IV, 77).
3. Ains i nescit qnid fa ci a t p e ut s ig nifi e r n o n seulement « il ne sa it ce qu'il fait >>,
m a is e n core « il ne sait ce qu' il fera it » o n « il n e sait ce qu'il doit fa ire,, ( = « il ne
sa it t1ue faire '" v . Att., XVI,8,2).

277
§ 460 LE VERBE

\ -11 eo u 11um (sa ns n ett e diff. de se ns), « s i »


interr . simpl e
! 110111ie (a près qua ero) , « s i ... n e .. . pa s »

~
' utrum .. . rm / " .•; ·, .
-11 e .. . <rn . • \ . o u s i ''
int crr . doubl e -- ... <111(1.1 .4)
( pou1· re ndre « ou non », o n n·mpla e r un par 11 ec11 e (t"[ll"l'nH•nt
p ar a1111011 , cf. § 403,2 ).
Quid actum sil au eo scire (.-itt., V,20,8). - Doce bat ut (com-
m cn t) am Hi tempore loti us Galliae principatum H aedui te-
nuisselll (B. G., 1,43,6) . - Lacedaemanii (de Philippa) quaesi-
uenmt num se cssel eliam mari prahibiturus (Tus c., V,42). -
Consullabat ulrum Romam proficis ceretur (p. 248,n.1 ) an
Capuam ten eret (.-itt ., XVI,8,2) . - Postrema syllaba breuis an
langa sil, n e in uersu quidem ref ert (Or., 217) . - Di utrum
sinl n ec n e si nt quaer'i.tur (D e n. d., 111,17) .
REM. 1. Il arrive qu 'un e m ême idée puisse ê tre rendue, a u gré de l'éc ri -
vain, p a1· un e inte rrog ation indirecte ou par un e proposition r e lative. L'i n te rro-
ga ti o n indirec te e xprime un e subordin a tion logiqu e plu s é tro ite, e ll e es t un e
co ns tru c tion plus s;w;rn te ; en fait, ell e r e prése nte un e int erroga ti o n directe
qu'on a mi se sous la dépe nd a nce d'un verb e signifiant « demand er (interro-
ge r), saYoir (co nn a îtr e) ou dire (montrer) ».
Narra mihi quid tibi accidërit = qu'est-ce qui t'es t arrivé ? Racontc -
le- moi. - Narra mil!i (id) quod libi accldil , raconte-moi ce qui t'es t
a rrivé (= ton a ve nture) . Comparez : Ostendit Dumnorigi quae quis-
que de eo apud se dixerit (B. G., I ,19,4) et Quaeril e Lisco ea quae
in conuentu di:r erat (B. G., I,18 ,2), il interroge Liscus sur le di sco urs
qu'il a tenu dan s l'assemblée. .-tueo .audire d e diuin alion c <1uid se11 -
tias (De div. , I, 11) e t '!\'on dubilabo quod senlio di cerc W e or., I,61).
Voyez aussi § 496,2-3.
RDI. 2. L'e mploi de si au li eu de 1111m ou de -n e es t très r are, surtout dan s
la pros e cl ass iqu e ; so n e xi stence m êm e es t l' obj et de co ntroYe rses . E n ce qui
co nce rn e les locutions du type exspectare si ou temptar e si, voyez § 452,1.
REM. 3. Causa et ratio peuYe nt ê tre suivis de cur ou de quare. - Causa
nul/a est car m enliar, ou simplement non est (ou nihil est) cur mentiar. -
Q11id fuit cau sae (Y. § 235,2) cur Caesiirem non sequererc ? (Phil., 2,71). -
De m êm e : Qu id est c11r uirtus ipsa per se non efficiat beatos ? (Tu sc ., Y,17) .

R EM. 4. Haud scio an signifie : « je n e sais pas si . . . n e .. . pas »l'


nescio an » : » » » » » » »
dub'flo an » : « je me demand e » » » p eut-ê tre
incertum est an » : « on ne sait » » »
forsitan (fors sil an) )) : «ce serait un h asar d s i» »
n escio an nemo signifie (une néga tion détruisant l'autre) « je n e
sais pas si quelqu'un, peut-être ne ... personne. »
Haud scia an non p·ossis (Ac. , II,81), p eut-ê tre ne peux-tu p as? --
Non nulli d11bilanl an per Sardiniam ueniat (Fam., IX,7,2). - D11bilat

278
SUBJONCTIF DU STYLE INDIRECT §§ 460-461

an lurp e n on sil (D e off., III, 50). - Illucl fors li an quaerenclum sil (D e


of( , I,1 59) .
N'. B. Haud scio an e l n esc io an s'emploient parfois, m ême d ans la p r ose
classique, comme d es l ocuti on s adverbi ales.
REM. 5. Les tournures suivantes n 'exe r ce nt a ucun e inllu e n ce sur le mod e
du verbe, parce qu' ell es ont l a valeur d'un pronom ou d'un aclverhc : n esc io
quis (= ail quis), n escio quomodo (= ail quo m odo), n esc io quo casu, nesc io
qizo pac to ; mirum quantum (= mire) , nimium qu antum.
Nesc io quis ex eo quaeslui l, qu elqu' un (on, je n e s a is qui) lui a d e-
mand é . - Nesc io q1zom6do, dum /ego , assenlior (T usc ., 1,24 ) . - Sed
n escio quo paclo ab eo, quod eral a le proposi tum , abermuil omlio
(Tusc., III,80) , m ais mon discours s'es t éloign é - je n e sais comme nt -
du suj et que tu avais p r oposé. - Id mirum quantum pro/uil ad con-
cordiam ciuilati s (T.-L., II,1,11) , cela se rvit m erveill euse ment ù r é tablir
la con co rd e d a n s l 'Eta t.
N.B. Nesc io qui s ex eo quaes iuerit, je n e sais pa s qui lui a d em a ndé .

7. SUBJONCTIF DU STYLE INDIRECT 1

§ 461. Si l'on s'en ti ent a u sen s m êm e de l'expression, il y a style


indirect lorsqu'au lie u de rapporter des paroles ou des p ens ées sous
leur form e originelle, on les transpose pour les fa ire dépendre gram-
maticalement d'un verbe signifi ant « dire» ou « p enser».
On p e ul log iqu emcn t pl ace r ic i ce rt a i n cs interro ga ti o n s indirec tes (§ 460),
les propositi o n s ex primant un e intentio n (§§ 427-433 ) cl la plup a rt d es pro-
pos iti o n s co mpl é m e nt s d 'o bj e t, que leur ve 1·bc soit a u subj o n c tif (§§ 434-438 )
ou ù l'infinitif (§§ 475- 477).
Conformémen t à la tradition, nous réserverons l'ap p ellation de
style indirect a ux propositions subordonn ées dans lesqu elles on
rapporte les paroles ou les pensées d'autrui 2 •
N.B. La négation est ne dans les propositions volitives, non dans
les autres (v. § 310).
REM. Dan s certa in s types d e subord o nn ées, not amme nt dan s les propo si-
tion s ca u sales (v . §§ 406 ,4,N .B e t 407) , la pensée d ' autrui p e ut ê tre ra pp or tée
sa n s qu'il y a it , pour l' introd uire, un Yerb e s ignifiant « dir e » o u « pen se r ».
C'es t le subjonctif qui indiqu e, à lui seul \ qu'il s'agit de la p ensée d ' un e ti e r ce

1. Comme l a sy ntaxe du s tyl e indirect con stitu e un tout coh é rent, nou s n e nous
b orneron s pas, d a ns les paragraph es qui vont s ui vr e, à s igna le r les p arti cul arités
qu'e l le prése nte da ns l' e mploi du subj on c tif ; nous examinerons s u ccessivement les
modifications qu'un e transpos ition en s tyle indirec t fait subir a u x modes, a u x t em1>s, a ux
pronom s et a ux adverbes.
2. Egalement les pensées de celui qui parle, lors qu'ell es datent d' u ne époque a nté rieure
au moment de la parole ou de la pensée .
3. Le réfléchi, r en voyant a u sujet du verbe prin cipal (v . *§ 148,2 et 465) , s 'e mploie
a lors de pa ir avec le s ubj on ctif a u li eu clu p ron om personne l.

279
§§ 461-462 LE VERBE

p e r sonn e. Cel le particularit é po rt e so uv en t le nom d e style inclil'cct au se ns


large.
A ris/id es no1wc ob cam cm1sw11 ex pu/su s es / palriü, quod (parce qu e,
p e nsa it-o n) pmelc r 111 od11m ju s lus esscl '! (1'u sc., V,105). - Scip io quc-
r eba/111· q11ud (de ce que, à so n a\·is) om n ib u s in rcbu s lwmin cs dili-
g enliores csse nl quum iu ami cis clig enclis (D e am ., G2). - Decima leg io
ei (= Caesrl ri) gra lias egil quod d e se (sur e ll e ) up limum jlll/i ci11m
/' ec isse l (B. G., I ,4 1,2) .

a ) Modes

1° PROPOSITIONS QUI SERAIENT INDÉPENDANTES OU PRINCIPALES


EN STYLE DIRECT

§ 462. 1 . Les propositions énonciatives qui, en style direc t, se-


r a ient des propositions in cl é p e n clan t es (à l'indicatif ou au
subjon ctif) deviennent des propositions infinitives (cf. § 476,2 :
Sncrèites nihil se scire dice bat) .
Cicero ad haec respondit : non esse. co nsu etud'ln em populi
Romani ullam accipere ab haste armato condicion em (B . G.,
V,41,7 ). - Labienus doc et omnes copias Tr euerorum lria mi-
lia passuum longe ab suis castris consedisse (B . G., V,47,5). -
R egulus sen tentiam n e dicer et rec usauit : quamdiu jure j uran-
do h ostium ten eretur, non esse se senatorem (D e off., III,100).
REM. Au s uj e t des tran s formation s subies par les prnpo s ition s ex primant
le potentie l ou l'irréel, voyez § 4G9, r. 3.

2. Les propositions volitives qui, en style direct, seraient des


propositions indép endantes (à l'impératif ou au subjonctif) se
mettent ou restent au subjonctif.
Galba celerl.ter mifües certiores f acit : paulisper intermit-
terent proelium seque e.-r labore reficerent (B. G., IIl,5,3) -
Caes ar milltes hortatus est : n e ea, quae accidissent, grau'iter
f errent n eue his rebus terrerentur (B . c., Ill,73,2).

3. a ) Les propositions interrogatives de forme et de sens (interr.


véritabl es) se m ettent ordinairem ent a u subjonctif, tout comme les
interroga tions indirectes (v. 460) .
Ariovistus Caesèiri respondit : ... quid sibi vellet ? Cur in
suas possessiones veniret? (B. G., 1,44,8).
b) L es propositions qui n e sont interrogatives que de forme (interr.
oratoires) deviennent généralement des propositions infinitives,
comme les proriositions énonciatives dont elles ont le sens.

280
SUBJONCTIF DU STYLE INDIRECT -§§ 462-463

His Caesar ita respondit : si veteris contumeliae oblivisci


vellet, num etiam recentium injuriarum m emoriam deponere
(se sous-entendu) posse ? (B. G., I,14,3). - Docebant : ... quid
esse fevius aut turpius quam, auclore haste, de summis rebus
capere consilium ? (B. G., V,28,6).
c) Les propositions interrogatives, véritables ou oratoires, se
maintiennent au subjonctif lorsqu' elles y sont déjà en style direct
(subjonctif délibératif ou dubitatif (§ 442), exclama tif ou d e pro-
testation(§ 443), de possibilité(§§ 446 et 449), d'irréalité( §§ 447-448).
Titurius clamitabat : ... quis hoc sibi persuacleret (qui pour-
rait se persuader ?) , Ambior'f.gem ad ejus modi cons ilium des-
cendisse? (B. G., V,29,5). - Caesar docet : ... Qui ( = Pom-
peius), si improbasset, cur ferri passus esset? (B. c., I,32,3),
s'il n'approuvait pas c~tte proposition,_ pourquoi avait-il admis
qu'on la présentât ?

2° PROPOSITIONS QUI SERAIENT SUBORDONNÉES


EN STYLE DIRECT

§ 463. Le verbe des propositions qui seraient déjà subordonnées


en style direct se met (ou reste) au subjonctif, sauf s'il est à un
mode impersonnel (infinitif, participe, ... ) , auquel cas il ne subit
aucun changement.
Div'f.co ita cum Caesèire egit : si pacem popiilus Romanus
cum Helvetiis faceret, in eam partem ituros (esse) Helv etios
ubi eos Caesar constituisset (B. G., I,13,3). - His Caesar ita
respondit : se eas res eo grauius ferre quo minus merl.ta po-
puli Romani acciclissent (B. G., I,14,1). - N aturales divitias
dixit (Epicurus) parab'f.les esse, quocl parvo esset natura con-
tenta (De fin., II,91).
REM . 1. Tl faut se garder de considérer corn.me des subordonnées relatives
les propositions introduites par un relatif de liaison (qui = el is, is enim, is
au lem ; v. § 165). Ces propositions deviennent normalement des propositions
infini t i v c s, puisqu'elles sont, en style direct, des indépendantes énon-
ciatives.
Locülus est pro his Diviciacus : ... Quibus proeliis fmclos, Haeduos
coactos esse Sequmzis absides dare (B. G., 1,31,7).
REM. 2. Le style indirect est parfois interrompu p a r une proposition dont
le verbe est à l'i n di cati f. Il s'agit le plus souvent d'une relative expri-
mant une explication intercalée par !'écrivain ou constituant une sorte de péri-
phrase.

~81
§§ 463-464 LE VERBE

Apud Hypiinim fluvium, qui (ajoute Cicéron) ab Europae parle in


Ponlum in/luit, Arisloteles ait besliolas quasdam nasci, quae t1num
diem vivanl (Tusc., 1,94). - Quis potest esse tam mente captus qui
neget haec omnia, quae videmus, deorum immortalium potestale admi-
nislrari ? (Cal. , 3,21).
REM . 3. Par une sorte d'attraction, quand un verbe signifiant « dire )) ou
« penser » se trouve dans une proposition subordonnée, on le met parfois a u
subjonctif alo r s même qu'il ne fait pas partie du style indirect.
H elvetii, seu quod timore perterr'itos Romanos discedere a se existi-
marent, sive ... , noslros la cessere coeperunt (B . G., 1,23,3) .

b) Temps

§ 464. Au subjonctif, on emploie généralement les temps pri-


maires ou secondaires d'après le temps du verbe qui introduit le
discours indirect, autrement dit on applique les règles de la con-
cordance des temps (v. § 420).
His Caesar ita respontlit : eo sibi minus dubitationis dari,
quod ... memoria teneret (B. G., I,14,1).
REM. 1. Lorsque Je verb e qui introduit Je style indirect est ù un temps
secondaire, on trouve p a rfois les temps primaires du subjonclif 1 e t vice versa,
sur tout dans le cas envisagé au § 420,r.9. Parfois même les temps primaires
s uccèdent aux temps secondaires et vice versa.
H elv elii legalos ad eum millunl ... qui dicerent sibi esse in anima iter
per provinciam la cere proplerea quod aliud iler haberent nullum ;
rogare ut eju s voluntate id sib i facifre liceat (B. G., 1,7,3).
REM. 2. Dans les propositions du style indirect, les rapports de simulta-
néit é, d'antériorité et de postériorité s'établissent par référence au verbe dont
ell es dépende nt immédiat em e nt. A ce propos, il importe de tenir compte de
la r ègle énoncée au § 420,r.9.
Is ila cum Caesiire egit : si pacem popiilus Romanus cum Helveliis
facifrel, in eam partem ituros (esse) Helvelios ubi eos Caesar constituisset
(B . G., 1,13,3).
REM. 3. Les temps de l'infinitif n e sont par eux-mêmes ni primaires ni
se condaires (v. § 469) ; on emploi e le présent, le passé o u le fÙtur selon qu'il
y" a, par rapport au verb e dont dépend l'infinitif, simultanéité, antériorité
ou postériorité.
Dixerunt : sibi omnes fere finitimos esse inimicos, a quib11s se d~­
feridere, lradilis armis, non possenl (B. G.; 11,31,5). - Ariovislus res-
pondit : Haeduis se absides redcliturum non esse (B. G., 1,36,5), ... Gallos
sibi bellum intulisse (B. G., 1,44,3).

1. Souvent c'es t parce que l'auteur veut garder le temps du discours di rec t ou
re ndre plus lâche le lien de dépendance.

282
STYLE INDIRECT § 465

c ) Pronoms, adjectifs-pronoms e t adverbes

§ 465 . L es r ègles qui, d ans le s tyle direc t, sont relati\' es à l'em-


ploi des pron oms e t d es adj ec tifs-pronoms réfléchis (s e, sui, sibi,
se; su us) restent en viguem d a ns le style indirect (v. § 148).
On notera pa rti culi è rem ent ici qu e les pronoms personnels e t les
ad j ec tifs-pronom s possessifs renvoyant au suj e t du verbe « in-
trodu cte ur » se r end ent par se, sui, sibi, se, suus ; e t cela, quelle
qu e soit la nature des propositions s ubordonn ées\ puisque d e toute
façon elles rapportent les paroles ou les p ensées de ce suj et2. E n
s tyle direc t, ces pronoms ou ad j ec tifs-pronoms seraien t à la }re
personn e.
lpse apparaît norm a leme nt lorsqu'il y a li eu de souli g ner un e oppos ition
(\' . ~ 1G1 J.
Ariovistus res pondit : si quid ipsi a Caesare opus esse l, sese
ad eum uenturum fuis se (B. G., I,34,2) ... Quod (quan t au fait
qu e) sibi Caesar denuntiarel, se H aeduornm injurias non ne-
gleciurum, nemin em secum sine sua pernicie conlendisse (B. G.,
I,36,6). - Per fu ga a Pyrrha uen il in castra Fabricii ei que est
pollicl.ius, si praemium sibi proposuisset, se Pyrrlwm uen eno
n ecalurnm (D e of(., III,86).
Les p ro nom s p e rsonnel s et les ad jectifs-pronom s po ssess ifs qui se -rappor-
te nt ù la 2 '" 0 ou à la 3"" p e rsonn e (e~ s tyl e direct) se r e nd ent ordinairement
paris ou par ill e quand il n'y a p as li eu d'employer le ré fl échi (§ 148) .
César ù Arioviste: Obs'illes quus Jwb erel ab !lueduis redd ërel Seq ua nis-
qu e pcrmillercl ut quos illi hub ercnl volunlale cjus (ave c so n asse nti-
m e nt) reddër e illi s li ce re/ CR. G., I , :~5,3). N. B. c jus =
Ariovi ste ; illi ,
illi s = Scquani(s) ; permill ërel ul li ce rel es t un pl éo n as me.
Le s a dj ec tifs- pronom s d é monstratifs d es l '" e t 2"" personnes (hi c, is le) sont
d e m êm e d 'o rdinaire r empl acés par ce ux d e la 3'" 0 personn e . Il s'e n suit que
les adve rb es dérivés de hi c ou d e isle so nt souvent rempl acés par d es a dv e r -
b es d ériv és d e is ou de ille : hic e t islic par ibi ou illic, poslhac par postea,
abhin c p a r inde, e tc . Enfin, nun c fait logi quement place à tune ou à tum.
Caes ar jussil cos in eo lo co , quo tum essenl, suum advenlwn exs pec-
lar c (B. G., I ,27 ,2).

1. Exception faite des parenthèses , relatives ou a utres (cf. § 463, r.2 ).


2. Toutefois, même chez César, on trouve a lors parfois is a u li e u du réfléchi,
n otamment da ns une proposition subordonn ée à une autre qui est e lle-même subordonnée.
Conjurandi (pour les De Iges ) has esse causas : primmn qnod vererentur ne ad eos
exercitus 11 os ter adduceretnr (B. G., 11,1,2) . - Allobrogïb1ts sese pers11as uros ( esse) exi-
slimabant (H elv elii) nt per s1tos fin es eo• ire pate r e11t1tr (B. G., I ,6,3) . - Voir aussi B. G.,
VI,29,5, VII,1,6, e tc .

283
§§ 466-467 LE VERBE

§ 466. cl) Exemples de transposition en style indirect

STYLE DIRE CT STYLE I N DIRE CT

Helv elii Caesari dixemnl (adaptation d e B. G., 1,13 ,3-7) :


« Si pacem nobis c um facies Si pace m sec um facere t,
in eam parlem ibimu s a/que in eam parlem se iturns alque
ibi e rimu s ubi nos co n s titu è ri s ibi futuro s ubi se cons tilui sse t
alqu e esse Yoluèris ; sin bello a/qu e esse voluissel ; sin bello
pe rse qu i perseveraret, r e m in i sce r e tur
p ers eq ui p e r se Yera bi s , r e m in iscë r e
veteris in comm i5 di popü/i Rolllani. veleris incomm odi popilli Romani .
Quod impro visa 1wum pagum Quod improvisa unum pagum
adorlus es, cum ii qui {lum en adorlus esse!, cum ii qui f lum en
tran s iè rnnt sui s au:r:ilium ferre tran s ii sse nt suis auxilium ferr e
non poteranl, n e ob eam rem non pa ssent, n e ob eam rem
aul tuae nwgnop ére virluli aul s ua e magnop ére virluli
tribu è ris aul nos despiceris. tribuère t aul (se) ipsos des picère t.
Quare ne co mmi se ris ul hi c lo cus, Quare n e committërèt ul is lo cus,
ubi co n s titimus, ex ca /alllilal e ubi co n s titi sse nt, ex calamilale
popüli Romani nom en capiat. » pop1lli R omani nomen capcre t.
Tilurius clamitabal (adap ta tion d e B. G., V,29,1-5) :
« Caesiirem arbitrnr profeclum esse Caesiirem se a rbitrari profectum esse
in llaliam ; n equ e aliler Carnut es in llaliam ; n eque ailler Carnutes
inler fi ciundi Tasgetii consilium inl erfi ciundi Ta sge lii consilium
ce pi sse nt. Subest Rh e nu s, fuis se capturns . Subesse Rhcnum,
magna es t Germanis dolori magna esse Germanis dolori
Ari ov isli mors , ardet Gallia ; Ariovisli morl e m, ardere Galliam ;
poslremo quis ho c sibi p e rsuad eat, poslremo quis hoc sibi persuacleret,
sine cerla re Ambiorigem (§ 462,3,c) sine ce rla r e Ambiorigem
ad eju sm odi consilium d esce ndisse? » ad ejusm odi consilium d escendisse ?

8. SUBJONCTIF PAR A'ITRACTION MODALE

§ 467. !_l.eslat ut cloceam ~mnia quae sint in hoc munclo


Les propositions p ersonnelles qui dép endent d'un verbe au sub-
jonctif peuvent se mettre au subjonctif par attraction, lorsqu'elles
sont indispensables à l'ex pression de l'id ée générale d e la phrase.
Il conYient toutefoi s de n e parler d'attraction ,modale que si le subjonctif
en ca use n e peut se justifie r ni p a r une de ses Yaleurs propres (§§ 423-452)
§§ 453-463). Ainsi, sinl e t velim (Y. infra ) so nt avant tout d es s ubjon c tifs du
style indirect.
Restai ut doceam. omnia quae sint in hoc mundo, quibus
f acta esse (De n. d., II,154).
utantur hom'f.n es, hom'f.num causa

284
INFI NITIF. - VALEUR DES TEMPS §§ 467-469

- V ereor n e, clum minuere velini laborem, augeam (D e leg., I,


12) . - Si eos cliceres miseras quibus morienclum esset, n em'î-
n em eorum qui viverent exciperes (Tus c., I,9). - Nec eorum
quisquam acllwc inuentus est1 cui quocl hab eret esset satis
(Paracl., 52) .
REM. L o r squ e le subjon cti f a pparaît d a n s un e p ro p os iti o n p e r so nn e ll e qui
dépe nd d' un infinitif, on l'ex pliqu e pa rfo i s pa r un e ex te ns io n d e l'a tt rac ti o n
moda le . E n fa it , il es t fo rt ra r e 11 u e, d a n s ce cas, le s ubj o n c tif n 'a it p as un e
an tr e r a i so n d'ê tr e (nu a n ce ca u sa le, a d ve r sa ti vc , e tc .) .
Mo s es t A lh e nis lauduri in co nlio n e cos qui si11 t i11 proe li o i11/e rf cc li
(Or ., 151) . - Necesse es /, r1ui forli s sit, eund em esse m ugni an lmi
(Tu sc., 111 ,15) .

CHAPITRE IV

L'INFINITIF

§ 468. L'infi nitif présent, ac tif 0 11 pa ssif, es t un nom verbal


neu tre. Il pe ut s'employer , comm e tel, au nominatif e t à l'accusatif
(sa ns préposition) ; il es t alor s s uj e t, complém ent direct, attr ibut
ou a pposé. C'es t l'e m p 1 o i n o min a 1 de l'infinitif.
Hom'îni n ecesse est mori (D e fat ., 17). - Beate uiuere alii in
alio (v. § 194,r .4) , vos in volupl ale 11onltis (De fin ., II,86 ) . -
Docto hom'îni et erudito uiuere est cogilare (Tu sc., V,111) . -
Utrwnqu e uitium est, et omn'ibus credere et nulli (SÉN., Ep.
J,4) .
L a d éclinaison <le l'i nfinitif présent a été complétée, à la voix
acti ve, pa r le gérondif e t le supin (v. §§ 481 e t 485-486) .
Pa r aille urs, cet infinitif est entré d an s le s y s l è m e ver b a 1
à la s nite de l'a pparition d e form es indiquant le passé et le futur .

A. Valeur des temps de l'infinitif

§ 4 69. E n principe, l'infinitif p résent exprime l'idée verb ale pure


e t simple, ta ndis qu e l'infinitif parfait présente l'action verbale
comm e ache vée.
>! .B. L ' infinitif futur, qui es t d e form a ti o n plus r éce nt e, n 'a ja m a is d 'ac-
ce pti o n d e ce ty p e.

285
§ 469 LE VERBE

Mais dans le typ e de proposition infinitive signalé au § 476, ces


notions d'aspect sont souvent voilées par celles de simultanéité,
d'antériorité, de postériorité, autrement dit par l'expression du rap-
port temporel qui existe entre le verbe subordonné et le verbe prin-
cipal.
N.B. l\Iême clans ce cas, les Lemps de l'infinitif ne sont par eux-mêmes ni
primaires ni secondaires (\". § 332,r. ; cf. § 420).

1. La simultanéité s'exprime par l'infinitif présent :


audio eum dicere, j'apprends qu'il dit,
audiebam » » j'apprenais qu'il disait.

2. L'antériorité s'exprime par l'infinitif parfait :


nuntio eum abiisse, j'annonce qu'il est parti,
mmtiaui » » j'annonçai qu'il était parti.

3. La postériorité s'exprime par l'infinitif futur :


spero eum uenturum esse, j'espère qu'il viendra,
sperabam » » » j'espérais qu'il viendrait.

REM. 1. L'infinitif futur, actif ou passif, peut toujours être remplacé par
une périphrase formée au moyen de fore ut (ou fulurum esse ut) et du présent
ou de l'imparfait du subjonctif (cf. § 420). La notion du futur se rend égale-
ment, lorsque le contexte s'y prête, par l'auxiliaire posse (v. § 44G,r.2).
Pompeius dixeral fore uli exercilus Caesifris pel/erelur (B. c., III,86,
1). - Loculus est f ulumm esse ut omnes ex Galliae f inïbus pel/crenlur
(B. G., I,31,11). - Tolills Galliae sese poli ri posse spemnl (B. G., 1,3,8).
Avec les verbes qui n'ont pas de forme d'infinitif futur, on emploie une
d es périphrases indiquées ci-dessus.
Spero fore ut contillf}al id nobis (Tusc., I,82). - Cacsar in spcm ue-
niebal fore uli Ariouislus perlinaciü desislerel (B. G., I,42,3).

REM. 2. Au passif, on forme parfois une sorte d'infinitif futur perfectif au


moyen du participe passé passif et de fore. Ce type d'infinitif signifie qu'à
tel moment de l'avenir, l'action envisagée arrivera à son terme.
Arisloléles uidebal breui /empare philosophiam p lane absolu/am fore
(Tusc., III,69), ... serait pleinem ent épanouie.

REM. 3. Certaines formes périphrastiques en -umm sont aptes à rendre les


notions de potentiel et d'irréel (§ 444).
La forme de l'infinitif futur actif, -urum esse, s'emploie pour exprimer le
potentiel. Si le verbe doit être au passif ou s'il ne possède pas de forme d'infi-
nitif futur, on recourt à une périphrase avec posse ou avec fore (futurum
esse) ut (v. rem.1).
Die.a, si hoc f aclas, le peccalllrum esse . - Dico, si hoc credas, le
paenilere posse .

286
INFINITIF. - PROP. IND ÉPENDANTES §§ 469-471

La forme en -urum fuisse s'e mploi e pour exprimer l'irréel. Si le Yerbe doit
ê tre au passif ou s'il ne possède pas d'infinitif futur, on reco urt ordinaire-
m ent ù la péi'iphrase constituée par fuli1rum {uisse 111 et l'imp arfa it du su b-
jon c tif. Il n'y a pas ici de diffé rence de forme entre l'irréel du présent e t
l'irréel du passé.
Dico (ou dicebam), si hoc faceres, le peccalul'llm {uisse. - Dico (ou
dicebam), si hoc fecis ses, le peccalurum fuisse. - A.riovislus re s pondil,
si quid ipsi a Caesare opus esset, sese ad eum venlurum luisse (B. G.,
I,34,2) . - Diclmus Crassum non fuisse perilurnm, si omim paruissel
(De div., II ,84 ). - Existimabanl p/erique fulurum {uisse ul oppidum
ami/tcrelur (B. c., III,101,3).

B. Emploi de l'infinitif
et de la proposition infinitive

§ 470. On appelle proposition infinitive une proposition essen-


tielleme nt constituée d'un verbe à l'infinitif et d'un sujet à l'accu-
satif ; elle n'est introduite par aucun mot de subordination.
A l'origine, ce sujet était le complément d'obj et direct d'un verbe
principal admettant deux accusatifs.
Legatos Caesar disc edere vetuerat (B. G., II,20,3), César
avait défendu aux léga ts de s'éloigner.
Dans les paragraphes qui vont suine (§§ 471-479), nous nous attacherons
s urtout à distinguer le s emplois de l'infinitif se ul de ceux de la proposition
infinitive. Celte distinction apparaîtra nettement dans les deux parties de
notre exposé.
Il importe de signaler que l' emploi de l'infinitif, seul ou non, est co n cur-
rencé par d'autres constructions : ut et le subjonctif, quod et l'indi ca tif ou le
subjonctif, une proposition-participe, e tc. ; ces variantes seront notée s au
passage.
La n éga tion de l'infinitif est toujours non.

1. EMPLOI VERBAL DE L'INFINITIF


DANS LES PROPOSITIONS INDÉPENDANTES

a) Infinitif seul

§ 471. Clamare ille. - L'infinitif présent s'emploie volon-


tiers, avec le sens d'un passé, dans un récit animé ; de ce fait,
on l'appelle · infinitif de narration ou historique.

287
§§ 471-473 LE VERBE

Il constitue avec un sujet au nomina tif une proposition indépen-


dante de type quasi nominal et qui est sans doute un vestige d'une
expression rudimentaire de la pensée.
On le traduit, e n français, par l'infinitif du même nom', mais plus souvent
par l'imparfait de l'indicatif.
Clamare ille, cum rap eretur, nihil se miserum fecisse (Verr.,
V,17), et lui de crier .. . ou lui, il criait ... - Interim cotidie
Caesar Haed uos frumenlum flagitare (B. G., 1,16,1).

b) Proposition infinitive

§ 472. Te propler me inciclisse ! - Dans les exclamations, voire


dans les interrogations, on emploie parfois, pour rendre un sen -
t i m c nt avec Yivacité, un infinitif accompagné d' un sujet à l'ac-
cusatif (cf. § 223, emploi de l'accusatif seul).
Cc type d e phrase, où l'idée verbale se trouve exprimée d'une mani ère
indépendante, est é \·e ntucl leme nt introduit par la parti c ule -11e.
T e in tantas aerumnas propter m e incidisse ! (Fam., XIV,
1,1). - T e nunc, mea Terentia, sic ue:rnri, sic jacere in la-
crlmis, idque fïéri meiï. culpa ! (Fam., XIV,2,2). - Quem-
quamne luisse lam sceleratum qui hoc fingeret ? (Phil., 14,14).

2. L'EMPLOI VERBAL DE L'INFINITIF


DANS LES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES
ET SON EMPLOI NOMINAL

a) Infinitif seul

§ 473. Vincere scis, Hannibal. - L'infinitif (seul) s'emploie com-


me c o m p 1 é me n t cl' o b j et de beaucoup de verbes expri-
mant un e manifestation de la volonté ou de l'activité (cf. § 477) . Il
s'agi t ordinairement d'une act·io.n que l'on proj e tte, prépare, com-
mence , poursuit ou cesse.

1. Cf. « Grenoull les de rentrer en leurs grottes profondes.,,

288
INFINITIF SEUL § 473

Tels sont : cogilare, so nger à ; in anfmo lwbere, a voir l'intention d e ; sta -


tuere , conslituere, d ecernere , co nsilium capere, décider de 1 ; anfmum i11d1L-
cifre, se résoudre à ;
parare, se préparer à ; canari, essaye r de ; sludere, nili, conlendifre, s'ef-
forcer d e ; discere , apprendre à ; scire, savofr 2 ; nescire, ne pas savoir ;
posse, pouvoir~ ; debere, dev.oir ; solere, co nsueuisse, avoir coutume ; audere,
oser ; limere, uereri, ne pas oser (cf. § 43G,r.2) ; incipere, (ex) ordiri, insli-
tu ere, commencer à; coepisse, avoir commencé à ; pergifre, perseu erare, in-
slare, continuer à, s'o bstiner à; fes linare, malll/'Clre, properare, conlendere,
se hâter de ; dl!bilare (cf. § 438), cunclari, morari, hésiter à ; salis lwb ere,
se co nt ent er de; 1x1n1m habere, ne pas se contenter de; omillere, inlermil-
tifr e, négliger de ; desinere, desistere, cesser de.
Avec certai ns de ces verbes, et plus encore avec d'autres de sens analogue
qu'on trouvera cités au § 435, l'emploi de l'infinitif était concurrencé par
celui du s u b j o n c t i f avec 111.
Caesar bellum cum Germanis gerere constituit (B. G., IV,
6,5). - Vincere scis, H ann'ibal ; victoria uli n escis (T.-L., XXII,
51,4). - Caesar maturai ab urb e proficisci (B. G., I,7,1). - Pro
patria quis bonus dubltet mortem oppetere ? (De off., I,57) .
Maria montesque polliceri coepit (SALL., Cal., 24,3).
REl\I. 1. L'attribut qui accompagne l'infinitif complément se met au nomi-
narif s' il se rapporte au sujet du verbe principal.
Beatus esse sine uirlule nemo potes / (D e 11. d ., 1,48). - Dionysills a
Zenone /ortis esse didiceral (Tu sc., II,GO). - Ficri sludebam doctior (De
am., 1).
REM. 2. Les verbes signifiant « pouvoir, devoir , avoir co utum e » peuvent
ê tre construits ave c un infinitif passif. Ils sont alors généralement employés
d'une manière personnelle.
Sine seuerila/e adminislrari ciuf/as non potes/ (De oif., I ,88 ), on n e
peut diriger une cité ...
Cette règle est plus absolue avec incipere, coepisse, desinifre. Au lien
de coepi et desii, on emploie les formes passives coeptus .mm et des'itus sum
quand l' infinitif a réellement un sens passif.
ln murnm lapides jaci coepti sunt (B . G., Il,G,2). - Vcleres oralione:;
a plerisque legi sunt cles'itae (Br., 123). - Mais : Piura fié ri judicia cne-
perunl (Br., 10G), les procès commencèrent à cleYenir (se faire) plus
nombre ux.

1. Dans certains cas, les verbes qui signifient « décider » se construisent avec ut et le
subjonctif (v. § 435,r.3); en d'autres, avec la proposition infinitiv e
*
(v. 476,2,b).
2. Il s'agit ici de l'emploi de « savoir » construit (en français) avec un infinitif (sa-
voir faire, etc.). Scire, «savoir que ... », es t suivi de la proposition infinitive
(v. § 476,2,c). Cette remarque vaut également pour nescire.
3. De mêm e habere, signifiant « être capable de », ad met comme complément d'objet
un infinitif qui, chez Cicéron, est presque . toujours clicere ou scribere : Habeo etiam cli-
cere q11,em in Tiberim clejecerit (Pro R. Am., 100). - De re pubz.ica 11ih'il hab eo acl te
scribilre (Att., II,22,6).

289
§ 474 LE VERBE

b) Infinitif seul ou proposition infinitive

§ 4,74, Non me vixisse paenitet. - On emploie l'infinitif (seul)


ou, si le sens le demande, la proposition infinitive comme s u j e t :
1. de est (ou de toute autre copule) accompagné d'un attribut
(cf. § 476,1) ou d' un génitif possessif (v. § 232,3).
Vivere ipsum turpe est nabis (Ait ., XII l ,28,2). - Dulce et
de corum est pro patria mari (HoR ., Odes, III,2,13). - Tempus
est nos d e il/a p erp elu a vita cogitare (A tt., X,8,8 ) . - Cujusvis
hom[nis es t errare (Phil., 12,5).
2. des verbes impersonnels paenitet, piget, pwlet, taedet et mise-
ret (v. § 369,2).
Non me vixisse paenltet (D e sen., 84). - No n m e pudet fa -
teri nescire qu6d n esciam (Tusc., 1,60).
3. d'un grand nombre d'a utres verbes (ou locutions) imperson-
nels qui ex priment la possibilité, la nécessité, l'opportunité, .. . de
telle action : licet1, fas (ou n efas) est; oportet, n ecesse est, opus
est ; interes t, ref ert ; d ecet, conven it ; li bel, placet, videtllr (il sem-
ble bon), juvat, praeslat, etc. 2 (v. §§ 369,3 et 370).
Hac forlunâ frui licet senibus (De sen., 60). - Hoc fïeri el
oportet el opus est (Alt., XI II,25,1 ). - Oralorem irasci minime
d ecet (Tusc., IV,55). - Accip1-:re quam f acere praestat inju-
riam (Tu.s e., V,56).
TIEM. 1. S i un attrib ut ou un apposé acco m png n e l' infinitif suje t, i l sr met ;'1
l'accusatif masculin singulier, que l que so it Je s ujet logiq u e d e l' in fi n iti r (prr-
sonne indétermin(•e, mol au génitif o u nu datif) ; toutefoi s il se 111l'l ordi 1wi-
rrment au cl nt if Jorsq u l' l 'infinitif dép e nd d e 1i ce1 accomp;ign(· de
so n co mplément d'objet indirec t (cf. § 201 ,2 ).
Har11111 rcrum esse 1le/e11sore m 111ao11i u11/111i es t (Pro Ses l .. 9\)). - - Eru l
facl/e, seq11e11tem cw11 ratio11 e m , nc9are ... (1'11sc .. IY,GG) . - - lfu ec fll'Ol'-
scrip ta servantem li cel mor111i/lcc u i vere (/Je oi/., 1,92). - L i cuit esse
otio so 1'hc111isloc/i (l'use ., I,:i:n.

HEM. 2. U n infinitif ou llll l' proposition in fi niti ve pc uY e nt aus s i t'·l r r :1p-


po sés :\un p ro n om n eutr e (cl'.§§ 40G,2; 435,r.5; 441,r.).
Pos idoniu s de h oc ip so, nihi/ esse bonum , disp11luuil (1'usc., 11,Gl).

1. Licet, oportet e t necesse est se construisent aussi avec le su b jonc tif sans
ut (v. § 435,r.2). Toutefois la proposition lnftnltlve est obligatoire quand ces verbes
impersonnels sont eux-mêmes à l'inftnitlf : Vidit ?1ecesse esse .Milo?li proficis ci L r11111vinm.
(Pro .Mil., 45).
2. Les verbes ou locutions qui signlftent « il arrive ,, se construi sent presque toujours
avec 11 t et le su b jo n c t l { (v. § 441) ; les locutions slgniflant «c'est l'hahitud c de ,,
(mos est, cons·11etitdo est) a dm ettent les deux constructions.

290
PROPOSITION INFINITIVE §§ 475-476

§ 475. Beati volii.tnus esse. - Les verbes de volonté signifiant


« vouloir, n e pas vouloir, préfé r er1, désirer ou souhaiter 2 » ont
ordinairement comme c o m pl é men t cl ' o b j e t un infinitif ou
une proposition infinitive, selon que le ur sujet es t identiqu e ou non
à celui de l'infinitif.
S ec undum nalurcùn uolunt ui ucre (De off., III,23) . - N otite
dubilar e (Pomp ., 68). - Nemo est qui non lib eros suas in-
colum es et beatos esse cupiat (D e inu., I,48).
Rmvr. 1. La proposition infinitive apparaît a u ssi p a rfoi s lorsqu e les d eux
ye rb es ont un 111 ê m e :> u j e t, s urtout quand le Ye rb e s ubordonn é es t au
p ass if ou n ' es t autre qu e la co pul e esse .
Timol eo n maluil se dillgi qua111 m e lui (C. NÉP., XX,3,4). - Po pu/ares
se esse uo lunl (De o//., II ,22). - Cupio m e esse c /em enlem (Cal., 1,4).
REM. 2. L'attribut se m e t a u nominatif o u à l'accusatif selon qu 'o n a e m -
pl oyé l' infinitif (se ul) ou la prnpo sition infinitiYe.
Boni el beati uo/iimus esse (Tnsc ., IV,84). - Calo esse qnam uideri
bo1111s male bat (SALL ., Cal., 54,G). - A /fabll e m esse se uult (D e ol/'., 1,
113). - Niliil m a/uni esse se quam bo11os viros (De or., 1,2 04).

c) Proposition infinitive

§ 476. S ocriites nildl se scire dicebat. - C'es t la proposition


infinitive, et non l'infinitif seul, qu e l'on emploie :

1. comme su j e t ou a pp o s é de di verses locutions corres-


pondant aux verb es m entionnés ci-desso us (n ° 2). Telles sont :
perspicuum (clair), manifestum, ap erlum est; apparet; veri siml.le,
uernm est; constat (il est certain) ; opinio, spes, fama est; dignum
est (il conYient) ; indignum est ; non f erenclum, aequum, par,
justum, j'adnus, scehls es t, etc ...
Constat ad salutem ciuium inventas esse leges (De leg., Il,11).
- lnu eterauit opinio perniciosa pecunio.mm homl.n em , quam-
uis sil nocens, n eml.nem passe damnari (V err. pr., 1).
2. comme c o m pl é m e n t cl ' o b j e t des Yerb es qui ex pri-
m ent :
a) un e déclaration : dire, écrire, enseigner, montrer, persuader ,
jurer , m enacer, promettre, etc.

1. Velle, nolle, mcille, qui se cons truise nt d'ailleurs aussi avec le s u b jon c tif,
ordinairement sans nt (v. § 435,r.2) .
2. Optare, avere, cl esiclernre; m ais on dit p lus sou\'e nt 07Jtare 11 t (v. § 435).

291
§ 476 LE VERBE

b) un e opuuon croire, p enser, juger, soup çonn er, es pére r , e tc.


c) un e perception 1 : voir, entendre, sentir, apprendre, savoir,
se souvenir, etc.
d) un sentimeutz : se réjouir, souffrir, se plaindre, s'indigner, etc.
S acrales nihil se se ire dice bat (Ac., I,16) . - Tlwl es Milesius
aquam di.1:it esse initium rerum (De 11. d ., I,25 ) . - Orph eum
poetam do ce t A ristote les mzmquam fuiss e (D e n. d., 107). -
H eluelii angustos se fin es hab ere arbitrabantur (B. G., I,2,5 ) .
- lpsum di cere audistis (F err., V,116) . - N ihil sibi de esse
sentiunt (Parad ., 52) . - A llquid scire se gaudent (D e fin. , V,
48).
REM. 1. L'accusatif suj et de la propo s ition infinitiv e es t nonnal e m ent ex-
primé, m êm e qu a nd il es t ide ntiqu e à celui du Ye1·b e principal.
Sacrales nihil se s cire di cebal (A c. , I ,lG). - Eos (amicos) polisslnwm
dillg11nl , ex quibus spe ranl se maximum f'r11 c l11111 esse capturas (D e am.,
79).
Toutefois, ce suj et es t m a intes foi s s ous - e nt e n cl u lorsqu ' il es t un
pronom p ersonn el, r én ée hi ou non . Dan s ce cas, l'attribut se met r ég uli è re-
m e nt à l'accusatif, car il s' accorde avec l e suj e t so us-ent endu .
Carnutes be l/11111 facturos (= se f'u c tur os es se) pollice nlur (8. G., VII,
2.1) . - Germani di.r c rnnl v e ni sse in vitos (H . G., IV,7 ,3).
REM. 2. Après les \·e rb es sig nifiant « espé1·er, jurer, p1·omettre, menace1· »,
le ve rb e d e la proposition infinitiY e es t or din aire ri1ent au futur.
Sp e ral w/11/csce n s diu esse se vic tur11111 (D e sen ., GS). - Se eversurum
esse c ivital e m minabalur (Y e n· ., l\', 7(i).
l\lais o n dira très log iqu em ent : S p e ro le va/cr c (A li ., VI,9,1) ou te rec or-
duri (Pro Lio., 35), je présume que tu es e n bonn e sa nt é 011 que tu te so uvi ens.
REM . 3. A\'ec m e mi11isse on m et le plu s souvent à l'infinitif présent le verbe
qui exp rim e un évén e ment pa ssé auquel le suj e t a assisté.
Mem'fni Calonem, anno uni e q11am es l morl11u s, m ec um clisserere (De
am ., 11) , je me so uvi e ns qu e Caton , un an a1·ant s a )llOrt, di sse rt ait avec
m oi. - J11ri stu der e le m cmlni (D e le.If., 1,13) , je m e souviens que tu
é tudiai s le clroit.
nEM. 4. Quand la propo siti o n infinitil'e CS! Slll\'Je d'une proposition com-
parative dont le ve rb e es t so us-e nte ndu, le sujet d e ce lt e d erniè r e propo sition
se m et d'habitud e à l'accusatif pnr attraction.
Plaloncm f'cr1111/ de a11imor11m aclcrnilalc sensisse idem quod Pytha-
goram (T11s c ., I,:rn) . - Ariovist11s r espondil se prius in Galliam v enisse
q11am popiilum Ro111a1111111 (B. G., 1,44 ,7) .

1. Lorsqu'il s'agit d' un e perception des sens, on emploie a ussi le p a rticipe (V . § 490,r.2).
2. Les verbes de sentiment se construisent a ussi avec qnocl suivi de l'indica tif oû du
s ubj on ctif, sµrtout lorsqu' il y 'a un e nua nce de ca u se, éga lement avec une proposition
introduite p ar si (v. § 406,4) .

292
INFINITIF. - CONSTRUCTION PERSONNELLE §§ 476-478

HEM . 5. U n e propo s iti o n infinitiv e p e ut aussi dép e ndre d'un nom , pourvu
qu ' il r e nfe rme implicite m e nt l'id ée de « dir e, croire, e tc. » (v. 11 ° 2).
J11/ërim 111mtio allalo omnes eor11m mffiles in pol es lale Caesiiris l e-
n eri , ... (B . G., VII,43,1). - Magnam lwbebal spem Ariovis/11111 finem ill -
j11riis j'ac l urum (13. G., 1,33,1).

§ 477. Jubet nos Apollo noscere nosmet ipsos. - La proposition


infinitive est la cons truction habitu elle avec les verbes suivants, qui
expriment un e manifestation de la volonté ou de l'activité (cf. §
473) : j ub erP, ordonner' ; v etar e, défendre ; sin erc, pati, permet-
tre~ ; cogere, forcer ; prohib ere, empêch er 3 •
Jub et ig'i.lllr nos Pythius A pollo noscere nosmet ipsos (De
/in . V,44) . - Legatos Ca es ar disceclere vetuerat (B. G., II,20,3).
- Belgae TeutOnos intra /in es suas ingrcdi prohibuerunt
(B. G., II,4,2 ).

cl) Constn1ction personnelle

§ 478. Aristides justissinms f uisse trmlitur. - Quand un verbe,


qui es t cl e nature à se construire avec un e proposition infinitive,
n'a pas de sujet défini (cf. «on <lit que ... »), il peut logiquemen t
se mettre a u passif (cf. § 184,2) avec pour suj et la proposition
infini live : Trnd'i.tum est H omerum •caecum fuiss e (Tusc. , V, 114),
on a ra con té qu'Homère était aveu gle.
l\fuis le plus so uvent, surtout avec les verbes dic erc, ostendere,
f erre, lradere, e:âstimare, pu tare, videre (v. rem. 2), cwdire, i1t-
ll' llegere, on préfère em ployer une construction personnelle, c'est-
à- dire qu e le sujet de l'infinitif devient éga lem ent sujet du verbe
principal e t se met clone au nominatif.
Aristides wws omnium justiss'i.mus fuiss e traclitur (Pro Sest.,
1-11). - Lycurgi tempor'i.bus Homerus fuiss e tra<lltur (Tusc.,
Y ,7 ) . - Pisistriitus primus H omeri libros, conf us os ante a, sic
disposuisse dicitur ut nunc hab emus (D e or., III,137). - Tha·
les primus de/ ec tion em (éclipse) salis praedix iss e f ertur (D e
div., I,112) .

1. En revanche, im7iemre et postnla.re se cons trui se nt ordinairement avec 11 l et le


s u b jonc tif; cette dernière construct ion es t de rigueur, dans la prose c lass iqu e, avec
ora.re, .flagitar e e t 1ietere (v. § 435) .
*
2 . Cf. concédere 11 t et 11ennittere 11 t ( 435).
3. On dit gé néral eme n t impeclire 11 e (v. * 437).

293
§§ 478-479 LE VERBE

REM. 1. Ave c l es forme s passives composées (esse + p a rticip e pa ssé ou +


ad jec tif verbal) la co n s tru c tion i m p ers o n n e 11 e est la plus fr équ ente ;
ell e es t m ê m e obli ga toir e lorsqu e l'infinitif est lui-même un e form e co mposée.
Tracl'itum est Homerum caecum fui sse (Tu sc., Y,114). - Cbi lyrannus,
ibi rlicemlum est plan e n111/am esse rem publïcnm (D e rep., III ,4 3). -
Homfm1m cau sii cas rerum co pias compara/as (esse) fal endum es t
Wc 11. d ., 11,158 ).
REM. 2. Le verbe virleri se co n s truit i m p e r s o n n e 11 e m e n t quand il
s ig nifie « s e mbler bon, décider » ; m a is qu a nd il s ig nifie « se mbler», la
co n s tru c ti on pe1·sonnelle s'impo se onlinaire m e nt.
E n fr a n ça i s, o n traduit ta ntôt pa r un e lo unrnr e impersonn ell e (il
se mbl e que je, ù ce qu'il m e sembl e,. .. ), ta ntôt par un e tournur e personn e lle
(je m e figure, je croi s,. .. ).
Zenoni S lolco w1 ï11111s ignis (esse ) uidclur (Tus c., 1,19). - .\'11111q11am
mihi uidcor /l'à c lr1ssc ca11 sa111 dilfï ciliorcm (Fw11 ., 111,12,3). - - Pa enc
c11111 la c il' 1111/ricis 1•rrorr•111 s11.l'issc vidc11111r (Tus c .. 111,2).

§ 4.79. Simo11'ides vet'itus est 11avigare. - La construction per·


sonnelle s'e mploie d e même - m ais ici elle es t obligatoire - avec
les verbes jub ere, uetare, sini're, cogere, prohibere, quand leur
s u j e t es t i n cl é fi n i .
Simonlcles vetitris est navigare (D e div., II,134), on défendit
à Simonide de Yoyager sur mer. - Milo accusare Clodium non
est situs (Pro Ses t., 95) , on n e permit pas à Milon d'accuser
Clodius.
REM. 1. Qu a nd c'es t l' infinitif qui a un s uj e t indéfini , il se met ord in ai r e-
m e nt au passif e t so n co mpl ém ent d'objet dir e l'l deYient so n s uj e t.
Cncsar po11tem jub cl resci1Hli (B . G., 1,7,:n, Césa 1· o rd o nn e qu 'o n coupe
le pont. - Gcrmani 1·i11um ad se impurtnri 11 011 sinunl ou pali1111 lur (B.
G., IV,2,6) , les Germains n e permettent pns qu 'o n importe du Yin c h ez
eux.
:'\.B. lJc spe rali s lli11/Joc n"i lcs ve la/ (s.-rnt. mcd'fc 11111) adhib erc m edicinam
(.-l.11 ., X\' 1,15.5 ).
REJ\!. 2. Quand le Ynb e princ ip a l e l le Ye rb e subordonné (it l'infinitif)
on t tous de ux un s uj e t ind éfi ni. il s se 111eltent l' un et l' a utre an p assif, e t le
co 111pl é111rnt d'obje t direct cle l'infinitif rleYi e nt kur s ujC'l.
Jussus es re11u111 inri con.ml (Phi l., 2.ï~l) . o n ordonna de le pro clame r
co n sui.

294
GÉRONDIF ET ADJECTIF VERB AL §§ 480-481

CH APITRE V

LE GÉRONDIF
ET L'ADJECTIF VERBAL EN -NDUS

§ 480. La plup art des différ en ces qu 'on r elève entre la forme
ou le sens du gérondif e t de l'a dj ectif verbal en -nclus s'ex pliqu ent
pa r le fait qu e l' un a la Yaleur d' un nom, tandis que l' autre s'em-
ploie comme un adjectif.
En vertu de leur n a ture nominale 1 , ils écha pp ent en principe
a ux di stinctions de voix e t de temps : ils ex priment simplem ent
l'idée verb ale.
Mais pratiquem ent, le gér ondif a presqu e toujours un sens actif,
l'adjectif verbal, un sens passif. T ous deu x tendent à exprimer l'idée
de l' a c t i o n à a c c o m p 1 i r .

§ 481. Cupidu s audiendi. - L e gérondif est a pte à r emplacer


les cas manquants de l'infinitif p résent actif (v. § 468)
ace. ad legenclum 2 , pour lire, pour la lecture ;
gén . : legencli, de lire ;
dat. legenclo, à lire ;
abl. : legenclo, en lisant, par la lecture.

1. L'accusatif du gé rondif avec la préposition ad (parfois in)


marqu e le but.
N empe n egas ad beate uiuendum salis passe uirtutem ?
(Tu sc., V,1 2) .

2. Le génitif du gé rondif s'emploie comme complém ent de noms


ou d'adj ectifs (v. §§ 231-240) .

1. Au sujet du sens de ce t erme, voyez p. 10, n . 3.


2. A l'accusatif, le gérondif dép end toujours d'un e préposition : ordinairem ent acl, pa r-
fo is in, exceptionnellement ob e t an te . - Pour ce qui est de l'lnflnltlf Joua nt le r ôle de
complément d'objet direct, voyez § 468.

295
§§ 481-482 LE VERB E

A rs dicendi (D e or., 1,66) , l 'art d e p a rl er ; - cizp'f.dus audien-


di (D e or., 11,16) , d ésireu x d'entendre ; - prnedandi causü
(B. G., 11,17,4) , pour fair e du butin .

3 . Le datif du gérondif, dont l' emploi es t assez rare, se trou ve


comme compl ém ent d'obj et indirect (à la qu estion « à quoi ? »)
d' a dj ectifs tels qu e accommodat us (v . § 245 ) ou d e verb es tels qu e
:mf/ïcere, studere, opernm dal' e, labol'em impel'iire (con sacrer sa
p ein e à ), ess e (êtr e en é ta t de ).
S olvendo civitates non erant (Fam. , 111,8,2) , les cités n 'é taient
p as en é ta t d e payer.

4.. L'ablatif du gé rondif s'emploi e


a ) sans préposition, comme a bla tif d e m oyen o u de mani èr e. Il
se traduit gén éralcmen t, en fr a n çais, p ar l e parti ci pc présc n t pré-
céd é de « en ».
Homl.nis m ens discendo alltur el cogilando (De o/f. , 1,105) . -
Furorem v eslrwn ce dendo mahiit j'rang ére quam resistendo
(Vat., 6).
b) avec l es prépositions de, in, plus rarem ent a, ex :
Mulla de ben e beatequ e viv endo a P latan e disput ata sunt
(D e fin. , 1,5). - E:1; dis cendo capiunt voluplatem (De /in. , V,
48).

§ 482. ln mnicis eligenclis 11eglegentes sunt. - Da n s be au co up


de ca s, le latin é vite de me ttre a u gérondif un verbe qui es t accom-
pagné d'un complément d'objet direct ; i! préf èr e emplo yer l'adjec·
tif verbal en -ndus. Le nom qui a urait é té compl ém ent du géron-
dif es t a lors a u cas où se se r a it m is le gérondif, e t l'a dj ec tif verbal
s'accorde a vec ce nom (v. § 204) .
Dan s ce t empl oi, !'a dj ec tif verb a l a n ormal em ent un sens passif,
mais il n 'exprime a ucun e nu a n ce p a rti culi èr e (cf. §§ 480 e t 483-484) .
1. A u datif ou avec une préposition, c'es t l'a d,i ec ti f verb a l qu ' on
emploi e, du moin s en dehors du cas si gn a lé a u n ° 3.
Vestae colenclae se.1: virgl.n es praes unt (De leg. , 11,29) , six
vier ges président a u cult e de Ves ta. - Pl'imus lib el' Tu scu-
lanarum disputationum est de contemnemla morte (D e div .,
11,2) , . .. es t r ela tif au m épris d e l a mor t. - H oml.nes in capris
et ovibus p arand is adhlb ent curam, in amicis eligemlis n egle-
gentes sunt (D e am., 62) .

296
GÉRONDIF ET ADJECTIF VERBAL §§ 482-483

2. Au génitif ou à l'ablatif (sans préposition) , l'adjectif verbal


est simplement plus fréquent qu e le gérondif.
Quis ignorai Gallos retinere consuetud'inem hom'lnwn im-
molandorum? (Pro Font., 31). - Loquendi elegantia aug etur
legemlis oratoribus et poetis (D e or., III,39). - Nec vero super·
stitiorie tollendii reliigio tollltur (De div ., II,148). - l\Iais : Ita
sum cup'i.dus te au die n di ut ... (De or., II,16), etc.
3. En revanche, quand le complément d'obj et direct est un
adjectif neutre pluriel ou un pronom neutre, on éYite, pour des mo-
tifs de clarté, d'employer l'adjectif verbal.
Diogenes dicebat artem se tradere (ensei gner) u e ra ac
f' al sa di j u di c and i 1 (De or., II,15ï) . - Non est jam
tempus plu ra narra n di (Fam., VIII,6,2). - Consilium
est al 'i. qui d f' ac i e nd i (De inu., I,36 ).
REM. 1. L'adjectif Vel'bal des vel'bes déponents uti, frni , fu11gi , potm, vesci
(cf. § 266,4) est habituellement considél'é comme transitif. Cela tient au fait
· qu'à l'origine, ces verbes admettaient un complément d'objet direct.
Snpie11tia non parwzda nabis solum, sed fruendn eliom est (De fin.,
1,3). - Hostes in spem potiemlormn cnstrorum uenéronl (B . G., III,G ,2 ).
REM. 2. En l'aison du fait que les gé nitifs mei, lui, sui, 11ostri, vestri (\',
§ 142,1) ont gal'dé, an point de vue gra mmatical, Jeu!' \'alenl' Ol'iginelle de
neutres singuliers, l'adjectif ve!'bal qui les détermine a toujours la final e -11di.
Legali in castra uenerunl su.i purgamli causa (B. G., I\',13,5), ... pour
se justifier. - Neque sui collige11di hosllbus facullalem reli11q111111t (B . G.,
III,G,1) .
REM. 3. A l'é poque impéri ale, le génitif marque parfoi s le but.
Pacis petemlae orotorcs ad consillem miserunl (T.-L ., XXXYI,27,2),
pour demand e r la paix ...
REM. 4. Remarquez le datif de l'adjectif ve rbal (datif de de s tination , , ..
§ 254) clans les expressions consacrées du type suivant :
d ece muïri legïbus scribendis (T.-L., l\',4 , :~ ), les clécem\'irs (nommés)
pour rédiger les lois ; - duumuïri sac ris focii11ulis 2 (T .-L. , \',13,G) , les
rluumvirs (élus) pour faire les sacrifices; - c11ralor m11ris_reficiendis
(De op. gen. or., 19).
D e même on trouve diem (l empus, /oc11m) praestiluére (dicére, etc.)
uperi faciundo (Verr ., 1,148) .

§ 483. Caesar obsl.des Haeduis custocliemlos tradit. - Lorsque


l' adjectif verbal en -ndus est employé comme attribut du complé-
ment d'objet direct d'un verbe signifiant « cl o 11 ne r, p r e 11 d r e,

1 . Cf. De leg., I, 62 : veri et falsi dijndi cancli scientia .


2. Au sujet de la graphie - undis , voyez § 342,9, rem.

297
§§ 483 -485 LE VERBE

prendre soin 1 » , le contexte lui confère généralement une


nuance de but.
Caesar obs'ldes Haeduis custodiendos tradit (B. G., VI,4,4),
César confie aux Héduens les otages à garder ou la garde des
otages ou la mission de garder les otages. - Caesar pontem
in Arare faciendum curat (B. G., 1,13,1), César s'occupe d'un
pont à construire sur la Saône ou César s'occupe de la
construction ... ou César fait construire ...
REM. Cette tournure peut être transposée au passif : Simulacrum Dianae
tollendum locatur (Vel'l'., IV, 76), la statue de Diane est mise en adjudication
pour être enlevée ou l'en lè vement de . . . est mis en adjudication.

§ 484. Pietati tribuenda laus est. - Lorsqu'il est employé comme


épithète ou comme attribut d'un sujet (avec esse ou un verbe ana-
logue), l'adjectif verbal en -ndus exprime d'habitude une obliga·
tion, une convenance, voire une possibilité. Ces diverses valeurs pa-
raissent être dues, elles aussi (cf. § 483), à l'influence du contexte.
Oratores non contemnendi (Br., 51), des orateurs qui ne
sont pas à mépriser. - Pietati summa tribuenda laus est (De
or., 11,167). - Vix erat credendum (B. G., V,28,1), il était à
peine croyable.
REM. L'adjectif verbal des verbes intransitifs ou transitifs indirects ne
s'emploie guère qu'au neutre singulier (construction impersonnelle) : N emo
umquam sapiens prodilori credendwn (esse) putavit (V err., 1,38).

CHAPITRE VI

LE SUPIN

§ 485. Legatos mittunt rogatum auxiliwn. - Le supin en ·mn


était, à l'origine, l'accusatif singulier d'un nom verbal masculin
en -us (4m• décl.). On l'emploie pour indiquer le but de l'action (cf.
§ 227,2) après les verbes de mouvement (venir, aller, envoyer, etc.).
Il régit le même cas que le verbe dont il est dérivé.

1. Tels sont : dare, tradllre, donner, remettre, confler ; mittllre, envoyer ; committllre,
penni tt llr e, concedll re, confler ; relinqullre, laisser ; conducllre, prendre en location ;
locare, donner en location; s1tscipllre, se charger de; curare, prendre soin, s'occuper de.

298
pARTICIPE. - NATURE ET SENS §§ 485-487

Haedui legalos ad Caesèi.rem mittunt rogatum aux ilium (B . G.,


I,11,2) . - Ve ientes (les Véiens) pacem pet'itzun oratores Ro-
mam mittunt (T.-L., I,15,5).
Remarquez : cubllum eo, je vais me co uch er ; - uenalum eo, je vais à la
cha sse ; - dormilum eo, je vais dormir ; - alicui fïliam nuplum d o ou co /-
/uco, je donne ma fill e en 1n°ariage it quelqu'un.

§ 486. Di/ ficile est die tu. - Le supin en -u était, à l'origine, le


datif ou l'abla tif singulier d'un nom verbal en -us (4m• décl.). On
l' emploie, avec la valeur d'un da tif de destination (v. § 254) ou d'un
ablatif de relation (v. § 270), à la suite d'adjectifs tels que f ac'i.lis,
diffidlis, in credibllis, mirab'i.lis, horribllis, jucwidus, ainsi qu'après
(a s e t n efa s.
Difficile est clictu quanta in odio simus apud e:i:teras nationes
(Pomp ., 65). - Quod optlmum factu uidebltur, fa cies (Att.,
VII,22,2 ). - S i hoc f as est dictu (Tus c., V,38).
REM. 1. On trouv e plus so uv ent : Ha ec res es t fa cïli s ad cogn osce nd11m,
fa cïle est han c rem cognoscëre, haec res fa cï/ e (ad v.) cognosc llur .
REM. 2. Les supins en -u les plus usit és sont : aiiditu, cognilu, di e lu , f actu,
intell ec lu, invenlu , m emoralu.

CHAPITRE VII

LE PARTICIPE

A. Nature et sens du participe

§ 487. D'après sa forme, le p articip e est un adjectif!; mais il


a certaines propriétés qui dérivent de sa nature verbale et le distin-
guen t des a utres adjectifs :
1. Il régit le même cas que le verbe, sauf toutefois quand il es t
n ettem ent employé avec sa valeur d'adjectif.

1. Voyez § 331 et les dittérents paragraphes consacrés à la déclinaison et à l'accord


de l'adjectif. Certains participes ont un comparatif et un superlatif, par ex. a.mans,
egens, ornatns.

299
§ 487 LE VERBE

Optlmo anima utens (A tt., 11,1 ,8) . - Ma is (v. § 240,3) : Piso


et Gabinius, fl amin es legum j udiciorumque m e tu entes (De
dom., 70).
2. Il a deux voix (v. § 330) et trois temps 1 •
a) L e participe présent (actif ou d éponent) m a rqu e un e action
en Yoie d'accomplissem ent a u moment où s'accomplit celle du verb e
principal ; pratiqu em ent il exprime l a s i mu l t a n é i t é .
setlen s loqllOI', éta nt assis (1= pen da nt q ue je suis ass is) , je pa rle ;
» IO CllillS Sll/11 , » » (= » » j'é ta is » ) , je parl a is ;
» loq11ar, » » (= » » je se ra i » ), je pa rl era i.

h) L e p a r ticipe pai-fait (passif) m arqu e une a ction accomplie au


mom ent où s'accomplit ce lle du verb e principal ; pra tiqu em ent il
exprim e l' a n t é r i o ri t é .
locuiu s laceo, a ya nt p arl é (= qu a nd j'a i pa rl é) , je me tais ;
» lacui , )) » (= » j'e us » ) , je me suis tu ;
» lace bo, » )) (= » j'a ura i » ) , je m e la irai.
R EM. 1. Les vcrh es la tin s, exception faite des dépo ne nts (v. § 3GG) , n' ont
p a s d e pa 1·tic ipe p arfait actif. C'es t e n r a iso n de ce tte lacune qu'on trou ve des
con stru c ti o ns p ass ives co rresponda nt à des con structions ac ti ves du fr a n ça is.
Ve rcin ge lo rix, co nuocali s sui s clienlibus, fac'ile incendit (B . G., VII,
4,4, 1), V. co n voqu a ses cli e nt s e t l es enfla mm a sa ns pe in e. - Ma is s i le
Ye rbe es t dépo ne nt : Sabinu s, su as h o r/.a lus , cupicnlibus sig1111111 dal
W. G., III ,19,1).
R EM. 2 . Le p arti c ipe p a r fait - s urtout celui des verbes dé pon ents - se
r en co ntre pa r fo is lù oil le fr a n ça is empl o ie le p t·ésent .
Caesar ue rl/u s n e Carnutes n oc lu ex oppida profugere nl, duas leg io-
n es in annis excllbare (veill er) jub el (B . G., VII,11 ,G).
c) Le participe fu tur (actif ou déponent) m arqu e un e ac tion fu-
ture p ar r a pport à celle du verbe princip al ; autrem ent dit il
exprime la p o s t é ri o ri t é .
R EM. L e parti c ip e futur impliqu e gén éralem e nt un e des nuan ce s suiva nt es :
1. On es t sm· l e point de fa ire tell e ac tion.
A ll enlos faci emus auditores, si d em ons/l'ablmus ea quae di c l 11 r i
erfnw s m agna, n oua, incredibilia es se (D e inu., 1,23) .
2 . On a l'inte ntion de fa ire telle actio n.
Dicalur sane ejec lus esse a m e, dwnm6do eat in exsilium . Se d, mihi
c recllle, non est i t ll r ll s (Cal ., 2,1 5) .
3. On es t d estiné à fa ire telle ac tion.
Quid lim eam si aul non miser posl mortem aut beatus etiam f u t 11 -

1. A in si q u'on va s'en rendre compte, c'est a u fo nd l' aspect verbal (v. § 390) qu' ex-
p r ime le partic ipe employé a u présent ou a u pa rfa it.

300
PARTICIPE. - FONCTIONS §§ 487-489

r li s sum ? (De se11., 67). - Si 11on s11111us i111morlales f u l u ri, ta-


me11 ... (De se n., 85).
4. On ferait telle action si telle condition sc trouvait réali sée . Cet emploi,
qui correspond à celui du subjonctif exprimant le potentiel ou l'irréel, n'ap-
paraît qu'à partir de Tite-Live.
Dedil mihi quantum maximum poluil, da lu rus amplius, si po-
luiss e t (PLINE, Ép., 111,21,6).

B. Fonctions du participe

1. PARTICIPE FUTUR

§ 488. Te sum. visurus. - Dans la prose classique, si l'on excepte


f uturns et uenturus, qui peuven t être employés comme épithètes,
le participe futur n e se r encontre généralement que comme attribut
avec le Yerbe esse.
Au suj e t de la périphrase qu'il l'orm e ainsi au subjonctif et à l'infinitif,
voy ez §§ 420 ,r.1 ; 450,5 ; 469,r.3.
Dolor f uturns et impendens (D e fin., Il,95), la douleur fu-
ture et menaçante. - Venturum bonum (Tus c., IV,14), le bien
à Yenir. - Breui tempnre te sum uisLLrns (Fam., IX,11,1).

2. PARTICIPE PRÉSENT OU PAH.FAIT

a) Pa1·ticipe épithète

§ 4·89. De bene mer1tis civ'i.lms. - Employé comme épithète, le


participe (présent ou parfait) équivaut à un adjectif ou à une
proposition r elative.
Labentem et prope cadentem rem pLLbllcam f lllcire (Phil.,
2,51), soutenir un Etat chancelant et presque succombant. -
De bene merltis ciu'i.bus potes tas uobis j lldicandi fuit (Pro
Mil., 4).

301
Françoi s. Grammaire l a tin e - 11
§§ 490-491 LE VERBE

b) Participe attribut

§ 490. Homerus Laertam colentem agrum facit. - Le participe


(présent ou parfait) peut être employé comme attribut du sujet ou
du complémen t.
Videtis ut senectus sil operosa et semper agens allquiâ et
moliens (De sen., 26). - Homerus Laertam colentem agnzm
f acit (D e sen., 54).
REM. 1. Après l es verbes fac ére et i11ducere, « représe nter (clans un li\'l' e),
m ettre e n scè ne, montrer , fai re », on emploie ordinairement le parlieipc pri·-
scnt au li eu de l' infinitif.
Xenophon lacil Socriilem disputa11tem /'ormwn dei quaeri 1101! opor-
lere (De n. d., J,31). - Polyphenwm Homenu; Cl/ 117 arielc colloqu e 11te111
facil ejusque laudare forlunas (Tusc., V,115).
Lorsque le participe présent fait d éfa ut (au passif, an parfait .... ) , l' i n fi -
n i t i f apparaît réguli èrement.
Plalo conslr11i a deo mundwn fa c il (De 11. d. , 1,19).
REM. 2. Avec les verbes qui ex prim ent une pe1·ception des sens (uidere, ccr-
nere, conspicere, a11dire), on emploie l e participe présent (actif) ou l e parti-
cipe parfait (passif) pour bien marquer qu'on a vu ou entendu l'action se
faire. Toutefoi s on ne trouve pas moins souvent les i n fi n i t i I' s cor r es-
pondants (v. § 476,2,c).
Vidi l e fugientem , je t'a i vu fuir ("= au mom e nt où tu fuyais), ou le
fuger e. - /ll11m rede11nlem uidelis (Pro R. Am., 98). - Calonelll uidi in
bibliolh eca seclentem, mu/lis circumfusum Stoïcorum libris (De fin., III,
7). - Non audiuil ille draconem loquentem, sed est uis11s au dire (De
div., 11,141).
REM. 3. Avec des verbes tels que Iwb er e, jacere, laler e, lenere (cf. § 386,3)
le participe parfait (p assif) constitue un e périphrase qui exprime l'état aYec
plus de force que le verbe simple. Dans la prose classique, cette périphrase
se renconti·e surtout avec les participes cogn'fl11s, camper/us, e.rploral11s, per-
specl11s.
In siluis abcllti latebwzl (B. G., 11,19,6), ils se tenaient cachés clans les
forêts. - Caesar perfidiam Haednorum perspectam habebal (B. G., VII,
54,2).

c) Participe apposé

§ 491. 1. Pisistratus primus Homeri libros, confusos antea, ... clis·


posuit. - Lorsqu'il est apposé au sujet ou à un complément, le
participe (présent ou parfait) équivaut souvent à un e proposition
temporelle, causale, conditionnelle, concessive, e tc.

302
PROPOSITION-PARTICIPE §§ 491-492

Pisislrâtus primus l-lomCl'i libros, confusos anl ea, sic clis-


posuisse didlur ut nun c hab emus (D e or., III,1 37 ). - Hanc
ndepti uictoriam, in fJ erp eluum se for e uiclores conf id ebant
(B . G., V,39,4). - Quis pol esl, morlem aut do lorem metuens,
ess e non mis er? (Tus c., V,15).
On trou\·e aussi le part icipe pour ex primer une équivalence : Ca esclri dia-
dema imponens An lonius seruum se il/ius quam co l/ egam esse malebal (Phil.,
13,17). - Cf. § 410,1 ,rem.
Mais il apparaît rarement, du moins dan s la prose classique, pour indique r
le moy e n ; c'est le g é r on cl if qu'on emploie alors (v. § 481,4) : l-Io-
m'inis men s disc endo alilur el cogilando (De of/'., 1,105).

2. Post urbe1n conllltam. - Participe traduit par un nom verbal


(cf. § 496,5,rcm.) . N.B. = adclcnclum au § 489.
Post urbem condltam (Cal., 4,14) ou A cond'f.ta urbe (Phil.,
3,9), de puis la fondation de la ville. - Ante natum Ennium
(Tus c., I,3) , avant la naissance d'Enni us. - Carthaginienses
Cap1we amissae Tar entum caplum aequabant (T.-L., XXVI,
;iï ,6), les Carthaginois égalaient la prise de Tarente à la perte
de Capoue.

d) Proposition-participe ou ablatif absolu

§ 4·92. Tarquinio regnante. - Comme en français\ un participe


(présent ou parfait) peut être associé à un nom ou à un pronom
qui n' exerce aucune fonction dans le reste de la phrase.
Ce nom (ou pronom) et ce participe se mettent tous deux à
l'ablatif ; ils constituent en somme une proposition indépendante,
qu'on appelle proposi tian-participe ou ablatif absolu 2 (cf. § 277).
La négation y est toujours non.
Tout comme le participe apposé, la proposition-participe peut tenir lieu
d'une subordonnée circonstancielle de temps, de cause, de condition, etc.
Tarquinia Superbo regnante, Pythagoras in lta liam uenit
(Tusc., I,38), Tarquin le Superbe régnant ou sous le règne
de ... ou lorsque .. . régnait. - Quae potest esse vitae jucun-

1. «Dieu aidant, nous vaincrons ». -· « La tanche rebutée, Il trouva dLt goujon». -·


c Le cas échéant, que faut-il faire ? »
2. Absol11t11s, part. parfait passif de absolvl!re, signifie « détaché, qui forme un tout
par sol-même ».

303
§ 492 LE VERBE

dltas, sublatis amicitiis ? (Pro Pl., 80), .. . si l'on supprime les


manifestations d'amitié. - Caesar, cogn'f.to consilio eorum 1 , ad
{lumen Tamesim exerc'f.tum duxit (B. G., V,18,1).
REM. 1. Le sujet du pal'ticipe non seule.ment n e peut exercer aucune fonc-
tion dans le reste de la phrase, mais encore il ne peut y être repri s par un
pronom.
L'application de ce dernier point n'est toutefois pas rigoureuse 2 :
Nemo erit qui credat, le invita, provinciam tibi esse decrelam (Phil.,
11,23). - Obsidibus imperalis centum, hos l-Jaeduis custodiendos trad il
(B. G., VI,4,4). - Vercingetorix, convocatis suis clienlibus, la c il e (s.-
ent. eos) incendit (B.G., VII,4,1).
REM. 2. L'ellipse du sujet du participe est exceptionnelle avant l'é poque de
Tite-Live, et elle ne se produit jamais que là où le contexte penne! d'id e ntifier
nettem ent ce sujet.
Caralilani, sinwl ad se Vnlerillm mil!i cwdiernnt, nondum pro/'e clo
(s.-ent. Valerio) ex Ilalia, Coltam ex op pi do ejiciunt (B . c., I,3 0,3).
REM. 3. Déjà dans l'ancienne langue, on employait des ablatifs absolus
sans ve1·he exp1·imé, c'est-à-dire formés d' un sujet et d'un a 1ttribut (nom ou
adjectif). Dans la prose classique, cet usage s'est maintem~ avec différents
adjectifs et avec les noms désignant l'âge, l'agent, la fonction.
Vivo Clodio, bono imperatore (quand il y a un bon gé néral) , hue
veslra Jwmanitate (étant donné votre politesse), me puera , na/llJ'(Î c/11ce ,
Mario consi'tle, Tarquinia rege, etc. (v . § 49G,5).
REM. 4. Surtout à partir de Tite-Live, on trouve des participes parfaits à
l'ablatif neutl'e. Ou bien ils sont employés seuls, ou bien ils ont pour sujet
une proposition infinitive ou subjonctive. Les plu s usités sont audilo, cognilo,
comperlo, explorato, nuntiato (= nunlio al/ato).
Symcusis /ex est quae Jouis sacerdotem sortito (en tirant au sort)
capi jubeat (Verr., 11,126). - Lucullus, aiulito Q. Mar cium R egem in
Ciliciam tendere, ... (SALL., l-list., fr. 5,14M.) .
REM. 5. Le sens du particip e, employé ou non à l'ablatif absolu, es t par-
fois précisé pai· certaines pal'ticules. Telles sont, chez César et Cicéron, vix-
dwn, à peine, statim, aussitôt, quasi, sicut, et tamq11am, comme si, 11/, clans
la pensée que, elsi et q1wmquam, quoique, nisi, à moins que.
Calidius, slatim designa/11s, ... d ec laravil (In sen., 22).

1. Quancl l'action exprimée par Je participe (au passif) est faite par Je sujet « prin-
cipal » clu reste cle la phrase, .ce sujet ne doit pas être repris dans la proposition-participe
_(par ex. au moyen de ab eo).
2. Comparez en français : « Les oies saignées, on les ouvre, on les fencl. ,,

304
PROP. SUBORDONN ÉES. - PARTICULARITÉS §§ 493-494

CHAPITRE VIII

PARTICULARITÉS DANS L'EMPLOI


ET DANS LA TRADUCTION
DES PROPOSITIONS SUBORDONNÉES

A. Particularités d'emploi

§ 493. Le la tin évite de rattacher un e prnposition relative ù lin


s u p e r 1 a t i f . A cet effet, il r eco urt à l' un des procédés sui van ls :
1. Il empl oie omnium comme compl ément du sup erl a tif et anté-
cédent du r ela tif.
M. A nlonius, omnium. doquenlisslmus quos ego audierim
(Tus c., V,55 ) , Marc Antoin e, l'ora teur le plus éloqu ent que
j'aie entendu.
2. Il attire le superla tif dan s la proposition r elativ e.
Verres mittit rogatum vasa ea quae pulcherr1.ma apud A n-
tioclwm viderai (V err ., IV,63), ... les très beaux vases qu'il
avait vus ch ez Antiochus.
3. Il se sert du comparatif, qu ' il introduit dan s la proposition
relative (v . § 276 ) .
Sc quamur Pnlybium noslnim, quo n emo luit diligentior (D e
rep., II,27) , ... l'homme le plus soigneux qui ait exis té.

§ 494. L a périphrase p ri mus es l qui es t ordinairem ent


r emplacée par primu s se ul.
Primus in eam insillam quaestor venisli (Fam ., XIIJ ,48), tu
es le premi er qui soit venu dan s ce tte îl e en qualit é de qu es-
teur. - Qui prinws omnibu s rebus imposuit nom"ina (Tu sc.,
I,62).
En revanche, on trouv e très normalem ent (v. § 457,1) soins est
qui (B. G., 11 ,4,2, ·e tc.) , wms est qui (B. G ., 1,31,8, e tc.) , a \' CC le
subjonctif.

305
§§ 495-496 LE VERBE

§ 49 5. L es propositions r c l a t i v c s sont apt es à marqu er un


rapport de temps, d e cause, de concession (cf. §§ 414 et 454-455 ) ;
mais o.n exprime plus souvent ce rapport par un participe (v. § 491)
ou par un e proposition subordonn ée introduite par une conj onc-
tion.
Dionysius, cllllros m elll ens tonsorios, candente carbon e sibi
adurebat capillum (D e off., II,25) , D en ys, qui craign ait les
r asoirs, se b r ùlait la b a rbe avec un cha rbon a r dent. - Dio-
nysills, cum in communlbus suggestis consistere non auderet,
contionari ex lul'l'i alla sole bat (Tus c., V,59) , D en ys, qui n'osait
pa s se présenter à la tribun e ordinaire, av ait l'habitude de
haran gue r le peuple ...

B. Particularités de traduction

§ 496. Diver s ty pes de proposition s se r end ent volontier s en


fran çais p a r un nom ab s trait , év entu ellem ent accompagn é
d' une préposition .
1. Propositions introduites par une conjonction : Cura ut ualeas
(Alt., XI,3,3), prend s soin de ta santé. - Cum A th enis essem (D e
n . d., 1,59) , pendant mon séjour à A th èn es. - Cum triginta tyranni
essent (A lt., VIII,2,4) , pendant le r ègn e des trente tyr a ns. - Quae
cum ita sint (Pro Mur ., 2 ; Cal. , 1,20), d a ns (ma lgr é ) ces circon stan-
ces. - Dum haec yeruntur (B . G., IV,34,3) , p end a nt ces événements.
2. In terrogations indir ectes : In certum est quam longa cujusque
nostrum uita futura sil (V err., 1,153) , on n e sait quelle sera la durée
de la vie d e ch acun d'entre nous. - Primum do cent esse cleos,
deincle quales sint (D e n . cl. , II,3), ils en seign ent d'abord l'exis tence
des dieux, en suite leur nature. - Si quaeralllr quid inter.sil inter
amicum et assentatorem , .. . (Top ., 85) , si l'on cherchait à savoir
la différ ence qu'il y a entre un a mi e t un flatt e ur, ... - Aueo audire
de cliuination e quid sentias (D e div., 1,11), j e d ésire entendre ton
opinion sur la divin a tion.
3 . Propositions r elatives : Non ea quae finguntur aut optantur
spectare clebemus (D e am., 18), ce n e sont ni les fiction s ni les sou-
haits qu e nou s devons considér er . - Ut eo qllo intenclit peru eniat
(Pro Mur:, 22) , afin qu'il parvienne à ses fin s. - N ihil admirabilius
quam quo modo ille mortem f ilii tu lit (D e sen., 12), il n 'y a rien de

306
PROP. SUBORDONNÉES. - PARTICULARITÉS §§ 496-498

plus admirable qu e la manièr e dont il supporta la mort de son


fil s. - Faciam quae uullis (De rep., 1;38) , j e ferai votre volonté .
4·. Propositions infinitives : Id quod repreh endl.tur rcc le fa ctum
esse d ej'endes? (Ve n ·., 111,205), e t cela qui es t critiqué, en défen-
dras- tu le bien-fondé ? ...:.._ Esse igllur d eos confitendum est (D e n. d .,
I,44) , il faut donc reconnaître l'existen ce des dieux. - Romae esse
miserrl.mum est (Fam., VI,1,1), le séjom à Rome es t très pénible.
5. Propositions-participes : Romula regnante (T.-L., I,1 5,6) , sou s
le règne de Romulus. - N w1tio affala d e victoria Caesiiris (B. G.,
V,53,7) , à l'annonce de la victoire d e César. - Mario consule
(Pro A rch., 5) , so us le cons ulat de Ma ri us. - A uctore Pomp eio
(A lt ., 1,19,4), à l'instigation de Pompée. - N alurâ du ce (D e ley.,
J,20), sous la conduite de la .nature.
REl'IL De m ême, des participes o u des ad j ec tifs verbaux e n -11d11 s pcu\'ent se
traduire par un nom n b s t r nit lorsqu'i ls so nt empl oyés comme ép i-
thè tes ou mi s e n appositio n so it au s uj e t soit à un co mpl ém ent : A co ndila
11rb e (Phil ., 3, 9), depuis la fond a ti o n de Rome. --- Anie E1111i11m rw/11m (1'11sc.,
I,3) , avant la n a issa nc e d'Ennius . - Exper/w; dico (Pro Pl ., 22 ) , je pa l"! c
d'expéri e nce. - Queri d e Mi/one ex pulsa (Ail ., IX.14,2), se plaindre de l'ex-
pulsion de i\Hlon . - Ab urb e oppug11a11da Poenum absl ern1 e r e co nspec /a
moe nia (T.- L., XXIII,1,10) , la vu e des r emp a rt s détourna le Ca rthn g inoi s du
siège de la ville. - R es ad uive11d11m n ecessa ria e (D e off., III ,31), les c h oses
nécessaires à la vie .

§ 497. Certaines propositions relatives peuv ent être commodé-


m ent tra duites en français non seulement par un nom abstrait (v. §
496,3) , mais encore :
1. par un a d j e c tif : Quod f ieri non pot est (Pro R. A m., 150),
impossible. - Quod uitari non polest (Tus c., 11,2), in évitable. -
Quibus f requentissl.m e Demosthenes utllur (Or., 136) , tr ès fr équents
chez Démosthène. - Vestra uero quae dicl.tur uita mors est (D e rep.,
VI,14), mais votre pré tendue vie es t en r éalité un e mort.
2. par un p ar t ici p e : ln illo libro qui inscribllur Men on
(Tus c., 1,57), dan s le célèbre ouvrage intitulé M énon .
REM. Parfois la propos ition rela tive se mble n'avo ir pour raison d'ê tre qu e
d'éviter le rattachement d'un nom à un autre par une préposition : B el/11111
quod c um Persis f uil (D e off., III ,4 9), la g uerre contre les Perses. - Plalonis
lib e r qui es t d e anima (Tusc., I,24), le livre de Platon sur l'âm e. - Cf.
§ 237,r.3.

§ 498. Pour traduire un e proposition infinitive, diverses tour-


nures fr a nçaises p euv ent être employées (v. aussi § 496,4). Par

307
§§ 498-499 LE VERBE

exemple, la phrase Pula Ciceron em fui sse prindpem oratorum


Romanorum se r end indiffér emme nt p a r :
J e pen se qu e Cicé ro n é ta it
Cicé ron, je pe n se, é ta it le prin ce des orat eurs romain s.
A mon a vis, Ci cé ro n é tait

D e m êm e, la phrase A pparet Ciceron em princl.pem oralorum


R omanorum fuis se peut se tra duire pa r :
Il es t m a nifes te qu e Cicéro n é ta it
Cicé ro n , c 'es t m a nifeste, é tait le prin ce des o rat eurs romain s.
Cicé ron éta it manifes tem e nt
Qua nd l'accusa tif suj et de l'infinitif es t un pronom rel a tif, le de rnier typ e
d e tradu c tio n es t p r éférable : Ci cero, qu em a pparel p r inc ipem oral o l'll111
R oman orum fui sse, ab A ntonio pros c riptus es t, Cicé ron, qui é ta it m anifes te-
m e nt le prin ce des ora te urs romain s, fut proscr it p a r Anto in e.

§ 499. Un e proposition-participe pe ut ê tre r endu e, cl a ns ce rtains


cas, d' une des m a nières suivantes (v. a u ssi § 496,5 ) :
1. p a r « sa n s » a vec un in fini t i f , qu a nd le p articipe
es t a ccomp agn é d'un e n éga tion : Caesar, nequ e diurn o nequ e noc-
lurno itinere intermi:;:;o (san s inte rromp re sa m a r ch e) , p er fin es
Ha edu orum in Lingones contendit (B. G., VII,9,4) . - Causâ indictâ
(Ve rr ., II,75) , sans qu e la cause a it é té plaid ée .
REM. Ce ty p e de t ra d uc tio n co n vie nt to ut a ussi bi e n lor squ e le participe
es t apposé a u s uj e t o u à un co mpl é 1ne nt (§ 49 1) : Dicam , n o n re ueren s asse n -
lcmdi suspic ione111 (D e o r. , II,122 ) , je p a rl e r a i, sa ns cra ind re le so up ço n de
fl a tteri e.

2. par un a cl v e r h e : Qu o fa cto (B . G., IV,34,2) , ensuite.


REM. Lo rsqu' un pa1·ticipe r epren d, en gui se de li a iso n , le Yerb e de la p ro-
pos iti on précé d e nt e, o n pe ut le traduire p a r un a dYerb e s uiYi d' un p ro no m :
fl amines coegit, ann auil, coa ctis arnwtisqu e uim fec il (Pr o Ca ec .. 23 ) , il a
rasse mbl é e t a rm é des hommes, puis aYec eux il s'es t liYré ù la Yi o len ce . -
Milit es dua s na ue s scuphi s linlribu s qu e rep r eh endunl , re pre h e nsas e.rc i pi uni
(B. c., 1,28 ,4) , avec des ca nots e t des ba rqu es, les sold a ts r e ti e nn ent cieux n a-
vires, puis ils s'en emp a r e nt.
3. p a r un c o m p 1 é m e nt introd uit p a r un e pr é p os i -
t ion : lnterj ectis allquot di e bus (B. c., II,14,1) , a près qu elques
jours.
REM. Il e n va cle m ê m e lorsque le part1c1pe es t apposé a u suje t ou ù un
co m plé ment (§ 491) : L abienu s, eadem 11 s11 s si11111/ation e, progredi ebalur (B .
G., VI, 8,2), .. . a vec la mê me feint e. - Jll elu p er111 0 /11 s .~c ri ps i (Alt ., X, 4,6) , j'a i
éc rit so us le co up de la cra inte ou p a r cra int e.

308
MODES. - TABLEAU RECAPITULATIF § 500

CHAPITRE IX

TABLEAU RÉCAPITULATIF
DE L'EMPLOI DES MODES

§ 500. Emploi des modes


dans les propositions indépendantes ou principales

l. PROPOSITION ÉNONCIATIVE

indicatif Silent leges inter arma. 401


Multos possum nominare . 404
subjonctif . . . , reddere peccatum sit. 446
Dixerit quispiam. 451,1
... , libenter artem desinerem . 447
.. ., Theseus Hippolyto non esset orbatus. 448
Canes venatîcos diceres. 449 et 451,3
infinitif Clamare ille. 471

2. PROPOSITION INTERROGATIVE
indicatif voir prop. énonciative. 401-405
subjonclif )) )) )) 446-451
Quem sequamur? - Quid faceret? 442
infinilif Quemquamne fuisse tam sce/eratum ? 472

3. PROPOSITION EXC~AMATIVE

subjonclif Ego tibi irascerer ! 443


infinitif Te propter me incidisse ! 472

4. PROPOSITION SUPPOSITIVE
subjonctif Vendat aedes vir bonus. 451,2

5. PROPOSITION VOLITIVE
impé1·atif Desine mirari. - Noli putare. 418
Quod in buccam venerit, scribîto. 417-418

309
§§ 500-501 LE VERBE

subjonctif Aucliamus. - Ne mortem timueritis. 424


Nemo de nabis unus excellat. ))

Urbis tamen periciilo commoverentur. »


Sit fur, sit sacrilegus, at est bonus imµ erator . 425
Val eant cives mei 1 - UtTnam suas copias eclu-
xisset ! 426

§ 5 01. Emploi des modes


clans les propositions subordonnées 1

1. SUBORDONNÉE SUJET

quod + iud. Percommocle factum est quocl de morte disputa-


tum est. 406,1
ut2 + suhj. Restat ut doceam omnia. 441
ne + suhj. Haud periciilwn est ne non mortem optandam
putet. 436
quin + suhj. Neque multwn afuit quin hastes expellerentur. 438
suhj. seul Multa oportet discat. 435,r.2
intel'I'. indir. Di utrwn sint necne sint quaerrtur. 460
prop. inf. Traclitum est Homerum caecum fuisse . 474-479
[inf. seul] Non me vixisse paenitet. 474

2. SUBORDONNÉE APPOSITION
quocl + ind. Illud est admiratione dignum, quod censuit. 406,2
ztt + suhj. Soli hoc contingit sapienti, ut nihil faciat invitus. 435,r.5
et 441,r.
prop. inf. De hoc ipso, nihil esse bonum, disputavit 474,r.2
3. SUBORDONNÉE COMPLÉMENT D'OBJET
quod + ind. Molestiss1me fera quod nescio. 406,4
ut + suhj. Te hortor ut maneas. - Cura ut valeas. 435
ne + suhj . Timea ne veniat. - Impedior ne plura dicam. 436-437

1. Le mode indiqué est toujours celui que demande la proposition mentionnée, en


vertu de sa n a ture mêm e ; mais d' a utres modes peuvent être employés pour des raisons
particulières cl e sens ou de construction. Ainsi notamment, dans les propositions intro-
duites par la conjonction quod, le s ubjonctif se substitue à l'indicatif pour exprimer la
pensée d'autrui (style indirect, v . §§ 406,4, N.B.; 407; 461,rem.), le potentiel ou l'irréel
(v. § 452,5) ou encore par attraction modale (v. § 467).
Lorsqu'un mode est indiqu é entre crochets droits, c' est ou bien parce que sa vra ie
place est ailleurs, ou bi e n parce qu'il n e s'agit pas en fa it d'une proposition (infinitif
seul, géro ndif, etc.) .
2. Il n'est pas sans intérêt de noter que la conjonction ut peut introduire tous les
t y pes de propositions subordonnées. Elle est suivie du s u b .ion c tif, sauf dan s les
causales, les tempore lles et les comparatives .

310
MODES. - TABLEAU RÉCA PITULATIF § 501

§§

quom'iu us + subj. A etas non impedit quominus ten eanws ... 437
quin + subj . Non dubîtat quin sit Troja peritura. 438
subj . seul Valetudin em tuam velim cures. 435, r .2
inl c l'l'. inclir. Quid actum s it aveo scire. 460
e xcl. inclir. V idetisn e . ut N estor de virtutîbu s suis prneclicet ? 460,n.
prop. inf. S ocrates nihil se scire clicebat. 474-477
[inf. se ul] Vin cere scis. - Bea ti vo lUmu s esse. 473-475

4 . SUBORDONNÉE COMPL. CIRC. DE CAUSE


quotl (etc.) incl.+ Quonia m jam nox est, discedîte. 407
» subj.+ Nonn e ex puls us est quod .. . justus esset? 407. 461 ,r.
non quo(d) + subj . Non eo dico quo mihi veniat in dubiwn tua ficl es. 452,5
ut + ind. Magniffce, ut erat copios us, conviviwn compèi rat. 407
cum + suhj. Cwn vita s ine amic is insicliarum plena s it, ... 454,2
[rel. + s ubj.] voir n° 10. 454,l
prop.-part. C. Flaminius, religione neglecta, cecîclit. 492
[pa rti cipe] Hanc acle pti victoriam , se for e victores co nficlebant. 49 1

5. SUBORDONNÉE COMPL. CIRC. DE B UT


ut (11 e ) + suhj. Aclcluxe nmt Cincinna tum ut clictator esset. 4:l8
[rel. + subj .] voir n" 10. 430
[gé rondif] Ad beate vivendwn satis potest virtus. 48 1,1
[a dj. verbal] Caesar obsîdes Ha ecluis custocliendos traclit. 483
[supin] Legatos mittunt rogatwn au x ilium (cf. § 428, r.2) . 485

6. SUBORDONNÉ E COMPL. CIRC. DE CONSÉQUENCE


ut + suhj. Nec tam s t1111 dem ens ut nesciam quid sentiatis. 440
[rel. + subj .J voir n° 10, et 7 (fuit tempus cum . .. ) . 457

7. SUBORDONNÉE COMPL. CIRC. DE TEMPS


ubi (etc .) + ind. Eo postquam Caesar pervenit, . . . 408
cum + incl . Cwn (quand) Caesar in Galliam venit, . . 409
Cenabmn, cwn reddîtae sunt a te littera e. »
Cum (cha qu e foi s que) ver esse coeperat, . . . »
Exs pectationem attuleras, cum scripseras... »
)) + suhj. ' Cum essem otiosus in TtlSc ulano, acce pi. .. 458
Fuit tempus cum Germano s Ga/li s uperarent. 457,2
dum +
ind. Oum haec ge nmtur, .. . 410
drmi (et c.) + inti. Donec eris (aus si longt. que) felix, . . . ))

Donec (jusqu 'au mom ent où) recliit Marcellus, ... ))


» + suhj. Ego hic cogito comm orari quoacl (jusqu'à ce qu e)
m e reficiam . 429,2

1. Voyez les a utres e mpl o is de c1111l aY ec le s ubjon ctif a u x n ° 4 (ca u se)


et 9 (con cess ion o u oppos ition ).

311
§ 501 LE VERBJ

§§

cmtequam + ind. Antequam ad sententiam redeo, ... dicam. 411


» + subj. Caesar peryenit priusq ua m Germani passent... 429, 1
prop.-pai·t. Tarqitinio regnante, Pythag6ras in Italiam venit. 492
[participe] Plata scrib ens est mortuus. 49 1

8. SUBORDO NNÉE COMPL. CIRC. DE CONDITION OU DE SUPPOSI TIO ~

si + ind. Si pace frui volumus, bellwn gerendum es t. 412


» + subj. Si id putes, e rres. 446
Si id putares, errares. 447
Si id putavisses, erravisses. 448
ut + subj. Ut (à supp. qu e) non efficias quod vis, tamen ... 452,l
mocfo·( etc.) + subj. . .. modo (pourvu que) pennan eat studiwn. 433, 1
quasi (etc.) + subj. voir n'' 11. 452,3
[rel. + ind. ou s.] voir n" 10. 4 14. 452,4
prop. -part. Quae potest esse jucundïtas, sublatis amicitiis? 492
[participe] Quis potest, dolorem m etuens, esse 11011 miser? 49 1

9. SUBORDONNÉE COMPL. CIRC. DE CONCESSION OU D'OPPOSITION

quamquam + ind. Illa s, quamquam sitnt hastes, monïtos vola. 413,1


e tiamsi + ind. Hoc 11011 miratur, etiam si cur fiat 11escit. 413,2
» + subj. Etiam si ve/lem, ... roga rent. 452,2
quamvis + subj . Beatus esse nemo potest, quamvis sit sapiens. ))

lice t + subj. Licet co11currant philos6phi, nihil explicabunt. ))

cum + subj. Socrdtes, cwn posset educi e custodia, noluit. 455,2


n eclum + subj. ... 11edum (bien loin qu e) salvi esse possimus. 432
[rel. + subj.] voir n° 10. 455,1
pr·op. -par·t. Oppidwn , paucis defe11de11tibus, expitgnare 11011
~~~ 4~
[participe] ut eum ( = riswn) cupientes tenere nequeamus. 491

10. SUBORDONNÉE RELATIVE

rel. + ind. Rhenus, qui agrum Helvetium a Germanis dividit. 414


(v. aussi n° 11) Quicumque hoc fecit, supplicia dignus est. 415
rel. + subj. (but) Exploratores praemittit, qui locum de/lgant. 430
(potentiel) Haec qui videat, nonne cogatur confi-
teri? 452,4
(irréel) Qui videret, urbem captam diceret. ))

rel. + subj. (cause) 0 fortunate adulescens, qui ... inveneris. 454.1


(généralement) (cons.) Sunt qui dicant. - Dig11ae quae legantur. 457
Quae tam firma civïtas est qitae possit ... ? ))

(conc.) Ego, qui sero littéras attigissem, tamen .. 455,1


. (restr.) Omnium eloquentissîmus quos audierim. 456

312
MODES. - TABLEAU RÉCAPITULATIF §§ 501-502

§§

11. SUBORDONNÉE DE COMPARAISON


i·el. + ind. Amicwn talem volunt quales ipsi esse non possunt. 416,1
Quanto cliutii1s consiclero, tanto mihi vicletur ... ))

Perge ut instituisti. ))

conj. + ind. Minus tmiwn faciemus quam clebemus. 416,2


(quam, ac, nisi) Nihil aliucl fecerunt nisi rem cletulerunt. 416,3
potius quam + ind. Catoni morienclum potius quam tyranni vultus as-
picienclus fuit. 416,2, r.2
» + s ubj. Depugna potius quam servias. 431
quasi(etc.) + subj. Crucle litatem ejus, velut si aclesset, horrebant. 452,3

§ 502. Appendice

Tableau détaillé de l'emploi dës modes


dans les subordonnées compléments cl'objet1

1. VERBES DÉCLARATIFS OU D'OPINION


prop . inf. Socrèites nihil se scire clicebat. 476
Helvetii angustos se fines habere arbitrabantur. ))

[inf. seul) Aristides justissimi1s fiâsse traclitur. 478


interr. indir. Quaesiverunt num se esset mari prohibiturus. 460
quod + ind. Tibi aga gratias quod me omni molestiëi liberas. 406,4,b

2. VERBES DE DOUTE
q11i11 + subj. Non clubîtat quin sit Troja peritura. 438
[inf. seu l] Galli flwnen transire non clubitant. 438,r.l
int crr. indir. Dubitavit utram viam ingredi melius esset. 438,r.2
Dubitant an per Sardiniam veniat. et 460,r.4

3. VERBES PERCEPTIFS
prop. inf. 2 lpsum dicere auclistis . .,..,.-- Nihil sibi cleesse sentiunt. 476,2
intc1T. indir. Quid actwn sit aveo scire. 460
excl. indir. Vicletisne ut Nestor de virtutîbus suis praeclicet? 460,n.

1. Cf. § 501,3 et p. 310,n .1. La plupart cle ces propositions compléments d'obj et peu-
vent, sans changer de forme, devenir des 1nopositions sujet s lorsque le verbe qui les in-
troduit passe de l'actif au passif Impersonnel ou est remplacé par un impersonnel de
sens analogue (v. §§ 501,l; 406,l; 434,n .1; 441; 460; 474; 476,1; 478).
2 . Cf. Gatonem vidi in bibliotheca sedentem. Dans cette construction, le participe est
attribut du complément d'objet du verbe principal (v. § 490,r.2) .
§ 502 LE VERBE

§§
4 . VERBES DE SENTIMEl\T

quotl +
ind. Mo lestissime fera quod nescio. 406,4,a
si + ind. Miror si quemquam amicwn habere potuit. ))

prop. inf. A lîq uid scire se gaudent. 476,2

5. VERBES DE CRAINTE
11e + suhj. Timea ne veniat. 436
ut + suhj. V ereor ut Dolabella prodesse possit. 436,r.l
[inf. (cf. n ° l)] Caesar eos in terficere verebatur. 436,r.2
et 473
6 . VE RB ES DE VOLONTÉ OU D'ACTIVITÉ
ut + suhj. Te hortor ut maneas. - Cura ut valeas. 435
Orget6rix civitati persuasit ut exirent. 435, r .4
11e +
suhj. Cavete ne pacem amittatis. 435,r.l
parataxe Cave putes. - Fac cogites . 435,r.2
prnp. inf. Jubet nos Apollo noscere nosm et ipsos. 477
inf. ou prop. inf. Nolîte clubitare. - Liberos s uas beatos esse cupit. 475
[inf. seul] BellL1m gerere constit uit. - Vincere scis. 473
S imonides vetitus est navigare. 479

7. VERBES D'EMPÊCHEMENT
11 e +
suhj. Impedior ne plura dicam. 437
quin +
suhj. Retineri non potuerant quin ... conjicerent. ))

quomi11us +
suhj. Aetas non impedit quominus t eneamus .. . ))

finf. seul] Scribere fl etu prohibeor. 437,r. l


et 477

314
QUATRIÈME PARTIE

L'ORDRE DES MOTS


ET DES PROPOSITIONS 1

CH APITRE I

L'ORDRE DES MOTS


DANS LA PROPOSITION

A. Notions générales

§ 503. E n la tin,- l'ordre des mots est fo r t lilH'e, mais il n 'es t pas
ind ifférent : il n 'y a gu èr e de règles stri c tem ent suivies pa r les écri-
vains, m ais il y a des tendances, souvent très n e ttes, à employer
telle cons truction d é termin ée pour donn er à l'exposé plus de cla rt é,
à un e nuan ce de pensée plus d'ex pression , a u style plus de relief.
A va nt de signaler q u el es t l'ordre h abituel dan s la proposition
ou d a ns dh·er s gr oup es <le mots, il importe d'a ttirer l'attention
sur cert ain s p rocédés qui, en modifi a nt l'ordre r éputé norm al,
me llent en valeu r un term e de l'énoncé. L es principa u x de ces p ro-
céd és, volontier s app elés fi g ur es d e con s t ru c t i o n , sont
les suiva nts :

1. l'inversion, qui consiste à pl acer en prem1 er e position des


mots qui occupent la seconde ou vice v ersa ; elle crée un effe t de
surprise. Pour le lecteur, c'es t l'indice d' une intention qu'il faut
interpréter .
Hoc est proprium lib erae (v. § 510,2) ciuitatis (De dom. , 33).
- Non mullitud'f.nis tem eritate, sed optimatium consilio (v . §
509) bellum ab istis ciuitafi.bus est susceplum (Pro FI., 58).

1 . Ces obser vatio ns p ortent essentie ll em ent s u r les u sages de la p r ose de l'époqu e
c lassiq u e . Po ur plus d e détails, voir J . MAROUZEAU, T r ait é d e stylist ·i q1te ap pliq1iée ai t
l at in, Paris, L es Be ll es Le ttres, 1935, XI X-329 p. ; - L 'ordre des mots d ans la p h rase
l atine, I -III, Pa ris , L es Bell es L e ttres , 1922-1949 ; - L'or dre d es m ots en la. tin ( v ol.
compl émen t a i re), P aris, Les Be ll es Let t res, 1953, XI-149 p.

31 5
§§ 503-504 L'ORDRE DES MOTS

2. la disjonction', qui consiste à insérer un ou plusieurs mots


entre deux termes formant un groupe. Elle tient en su spens l'es prit
du lecteur et, de ce fait, le rend plus attentif.
M. uero Scaizrus (D e or., I,214). - P edestr'i.bus valent copiis
(B. G., II,17,4). - Angustos se fines habere arb itrabanlur
(B. G., I,2,5). - Tarn infestam rei publlcae pestem totiens jam
effug'f.mus (Cal., 1,11). - Legatos ad eum mittunt nobiliss'i.mos
ciuitatis (B . G., I,7,3 ) . - lndignor quandoqu e (ch. fois que)
bonus dormitat Hom erns (HoR., A. P., 359).
REM. U n nom au gé nitif ou accompagné d'une préposition es t ain s i volon-
ti er s in séré.
Ad ueri inuesligandi cupidilalem (D e n . d., 1,4). - Ad urbi s in cen-
cli11111 (Ca l., 4,4) . - Cae sèiris summa erga nos Jwman'ita s (Fam ., IV,1 3,2).

3. l'adnomination , qui co n sis te à rapprocher des mots ayant entre eux un


rapport d e se ns, d e forme, etc.
Ut ad senem se 1Z ex d e senec lul c, sic Jioc libro ad amicum ami cisslm us
scrips i de wnicilia (D e am ., 5). - S ublalo lyrann o, lyrannlda nwn ere
uideo (A lt ., XIV,14,2). - Arlcmisia quamdiu uix il, uix it in lu clu (Tusc.,
III ,75).

4. l a sym é11·ie2, qui co n siste à dispo ser côte à cô te d es group es s imilaires.


Sup eraui dignilale Catilinam, gralia Galbam (Pro Mur ., 17). -- Qu is
uilup erare impri5bos asperius, quis laudare bonos ornalius,. .. pole si ?
We or., II ,35) .
A l'oppo sé, le chiasm e3, qui consiste à dispos e r d eux g roup es de m o ts dans
l'o rdr e i nvers e l' un d e l'autre .
Fragile co rpus w1lnw s sempilel'IWS m oue l (De rep., VI, 26). - Forluna
nrn/lis dal nimis, salis nulli (MART., XII,10,2). - Si lwsliu m fuit ille
sanguis, summa milllwn pie las; n efarium scelu s, si ciuium (Phil ., 14 ,6).

§ 504. VALEUR DES PLACES INITIALE ET FI NA LE. Contrair ement à


ce qu'on a lon gtemps pensé, il n'est pas établi que les places initiale
et final e soient par elles-mêmes des places d e ch oix.
Si le mot initial semble être souvent mis en reli ef, il le doit
maintes fois à une in v e r s i on o u à un e d i s j on c t i o n .

1. On e mploi e a u ssi dans ce sens le t e rme hyp erba te, qui peut ê tre é qui voqu e, en
ra ison du fait qu'il s ig nifi e auss i « in version ».
2. Il vaut mi e ux r éserv er le n om d'anaphore à la fi g ure d e style qui consiste à reprendre
un même t erme, soit pour réaliser un e sym é trie, soit pour renforcer l'é non cé : nihil .. .
nihil ... nHiil .. . (Ca t., 1,1) ; - m.eis ... m eis ... m.ei .. . (Pro Sn ll. , 33) .
3. Nom dérivé d e la lettre g re cque x (khi), dans la qu elle les ja mb ages fi g urent une
d isposition en cro ix .

316
SUJET. VERBE. ATTRIBUT §§ 504-507

Mea domus tibi palet, mihi clausa est (Pr o R. Am., 145). -
Co nclamat omnis multitudo (B . G., VII,21,1). - S cptfows mihi
lib er Orig'f.num est in man'ibus (D e sc1l., 38).
Quant à l a position finale, elle es t avant tout de n a ture à pro-
duire un effe t de s urpri se ou de s u s p e n sio n (cf.§
503,1-2) .
Pugnatum est utrimque forliss'f.m e atqu e ac err'im e (B . c., I,
5ï,3). - Apud H elvetios longe n obiliss'f.mu s fuit et ditiss'lm us
Orgetori:c (B . G., I,2,1) . - Hamm omnium forli ssim i sunt
B elga e (B. G., I,1,3).

B. Sujet, verbe, attribut

§ 505. SUJET. En gén éral, le sujet se m et en tê te de la propo-


si li on .
Senatu s haec inlell égit, consul uidet; hic (= Catilina) tam en
uiuil (Cat ., 1,2 ).

§ 506. ATTRIBCT et CoPL'LE. L'attribut précède la copule (e t so u-


Yent m êm e se trouv e en tête de la proposition) , sauf quand la
co pule a le sens fort de « être r éellem ent, n e pas laisser de» .
F era e amicitiae sempiternae sunt (D e am. , 32). - Ipsorum
linguii Ce ltae, nostrii Ga/li app ellantur (B. G., 1,1,1 ). - Es t,
es l illa ( = illud) vis profecto (Pro Mil., 84).
Rc:11. PA RTI C IPE PA RFAIT ou ADJECTIF VERBAL EN -11dus, ET COPULE . L'ordre
de s mol s es t le m ême qu e dan s l e gro up e a ttribut- co pul e, m ais à l' époqu e
c lass iqu e, la copule précède souvent sans raison ap pare nte.
Quae c aedes p er ho sce anno s sine illo {acta es t ? (Cal. , 2,7) . - Prae-
ponenda es t diuitiis gloria (Top. , 84). - Quae q11idem si p o /enlia es t
appel/an da poli u s quam . .. , app el/etur ila sane (Pro Mil., 12).

§ 507. VERBE. Tant dans les subordonnées qu e dan s les prin-


cipales, le verbe se m et de préf ér ence à la fin d e la proposition .
Dan s ce cas, les compléments précè dent gén éral em ent d a ns l'ordre sui-
,·a nt : co mpl é m ent c irco ns ta n ciel, co mpl. d'objet indirect, co mpl. d'objet
direc t.
Dum haec in colloquio geruntur, Caesari nunliatum est
equ'ites Ariovisti pro pi us tumulum acce dére (B . G., 1,46,1).

317
§§ 507-509 L'ORDRE DES MOTS

REllI. 1. Quand on place le verbe en tê te d e la propos ition , c'est souYenl


parce qu 'on c her c he ù attirer l'atte ntion sur une d e ses v ale urs : te mps ,
mod e (impératif, subjonctif d e so uhait, elc.) , voix , se n s (volont é, ce rtitude.
protestation, m c n:t t'l', e tc. ) e l, d'un e maniè r e plu s gé n é rnl e, pou1· so uli g n er
un e orrosition .
.-lwlit e Rolllwws lllilil es (8. G., VII,20,8). - Vi<llmus cos ardentes,
!11m c upiditale, lt1111 m e tu (D e leg., II ,43 ). - Non enim audiuil ille dl'((-
co nem loqu e nlelll , sed es l uisus auclire (D e div ., II,141). - Laelaris tu
in 0J11ni11m yemllu ! (\'en·., V,121). - Eripiel e t e:i:lorqu ebil libi is ta
popiilus Romanus (Phil., 2,113).
HE:\I. 2. On trnuYe nussi le verbe à l'intérieur de la prnpo s ition; ce lte posi-
tion , dont l' exp lication es t malai sée, d e Yi e ndra fréqu e nte clans le lnlin tardif.
ls lo c us ab e l'((/ novis Pompei caslris .. . (B . c. , III ,G7 ,1) . - fl'am quid
coo de sludiis di cw11 c ognoscendi semper allquid alque disc e ndi :' (De
({Ill. , 104).

Hr.111. :i . lnquit l'l ait (11i1111/), insé r és dan s le dis cours direc t, précèd e nt gé-
nér:ill'ltt c n t le m· s ujet.
Mi hi u e ro, i11 (1uil il/ c, nihil pole si ess e ju c iwdius (De div. , II ,150) . - -
Eténilll, ni ail /-lon1 c rus , « c:i: ej11s ( = fl'eslôris) li11011a m ell e dul c ior /'luc -
b11t or11/io » (Di' sc11., :H).

C. Groupes nominaux

§ 508. Nmr APPOSÉ . Le nom apposé se met gé n éraleme nt après


k mot qu 'il détermine .
Historia, teslis frmporum (D e or., II,36). - C. Marills el L.
Valerills cons il les (Pro Rab., 20).
TIEM. On place so uYent en premier li e u les mots re:i:, imperalor (quand il
s ig nifie «e mp e reur ») e t les termes gé o g raphiques (11rbs , oppidum, {lumen ... ).
J?rx Drjolarus (Pro Dej., 13). - Quicl de L. Mummio (/oquar) , qui 111·-
/i e 111 pulc h e rr'f11111111 a/qu e ornaliss'fmam, Corinlh11m, susllllil (V err., I,55 )?

§ 509. l.oMl'LhIE:\'T DÉTERM INATIF. Le complément déterminatif


se m e t normalement après le nom qu'il détermin e (cf. §§ 231 et
;)10,2).
En fait il k pr é c è d c souvent, notamment lorsqu'on cherche
a attirer l'attention sur l'idée qu'il ex prime (v. § 503,1).
CullLLs deo nun (D e n. d., II,71). - PLLlchrilll(lo mundi or-
doqu e r crwn caelestium (De div ., II,148). - l\fais : Non mul-
lilud'inis lem erilale sed oplimalium consilio bellum ab islis
ciuilallbus est susceplum (Pro FI., 58).

318
GROUPES NOMINAUX §§ 509-5 12

REM. On dit toujours : mas majornm , orbis lerl'(l e, lribunus plcbi s ou mili-
lum, mugisler cqll'ilwn; - m a is : honoris cullscl, sc11at11s COllSll/lu111, plcbis
sc ilum .

§ 510. ADJECTIF ÉPITHÈTE. 1. Quand l'a djectif a la valcnr d'un


qualificatif, il ex prime souvent une appréciation subjecti\'e, voire
sentimentale ; il précède alors le nom.
Ha ec novi judicii nova forma lerret oculos (Pro Mil., 1) . -
Mihi cum Murena et magna et v elus amicilia est (Pro :1lur., 8).

2. En r evanche, quand l'adjectif épithète a une valeur discri-


minative, autrement dit exprime un caractère distinctif (nature, na-
tio1:wli té, origine, lieu, rang social, époque, etc.), il suit le nom
(cf. § 509).
B ellum civile (D e div., II,24) ; - clavi f err ei (B. G., III, 13,
4) ; - ager Helv etius (B. G., I,2,3) ; popillus Romanus (Pro
Mur., 1) ; - indignae homfne docto voluplal es (De off., II,2)
- aetas puerllis (Pro Arch., I,4).

REM. 1. La distinction n'es t p as toujours n e tte entre ces deux valeurs (qua-
lifi ca tiv e - discriminaliYe) et un même adjectif peut aYoir tantôt l'une, tan -
tôt l'autre . De plu s, !'.inversion (v. § 503,1) de l'adjectif es t particuli è rem e nt
fr éq ue n le.
REM . 2. L 'a dj ec tif épithète accompagné d'un complément se m e t ordinai-
rement apr ès le nom : Virllls cligna sllmmo imperatore (Pro Ba/b., 6). -
Dllas fossas q11indecim pedes latas perdllxit (B. G., VII ,72,3).
REM. 3. On dit toujours : Jup'iler optinws nwxim11s , pont if e:i_· ma.ri11111s, dii
immorta/es, senallls poplllllSQll e Romanlls, res pllbllca, aes alierwm , e tc.

§ 511. PAHTICIPE. En principe, le participe précède le nom quand


il a la valeur d'un adj ectif qualificatif et le s u i t quand il a une
val eur ver b a 1 e (il exprime alors un caractère distinctif.)
Quï (comment) illam max'ime optalam securitafem hab ere
quisquam potest, cui adesse possit mullitudo malorum ? (Tusc. ,
V,42). - Consu l d esignatus (Cal., 1,11). - Diviciacus Caesèi.-
rem comple:ws obsecrare coepit ... (B . G., I,20,2).

§ 512. ADJECTIF NUMÉRAL. 1. L'adj ectif numéral ordinal se pla-


ce ordinairement après le nom.
Die septlmo pervenit (B. G., I,10,5). - Ab hora tertia bi-
bebatur (Phil., 2,104). - Mais (cf. § 504) : Sepllmo die, cum
iter non intermitteret, certior factus est ... (B. G., I,41,5) .

319
§§ 512-516 L'ORDRE DES MOTS

2. A part Hmt s, qui précède d'habi tucl e le nom, l'adj ec tif nu-
méral cardinal n 'a p as de place fixe.
lta in wza ri vitale bis improbus f uisti (V err., V,59).

§ 513. ADJECTIF POSSESSIF. L'adjectif possessif a toujours une


valeur discriminative (v. § 510,2) ; c'est pour cette raison qu'il
suit gén éralem ent le nom.
Dionysills, servus m eus, aLLf ugit ; is est in provincia tua
(Fam. , XIII, 77,3) .
REM. 1. L'adjectif po ssessif précède toutefo is le n om quand l e r a ppo rt de
po ssess ion doit ê tre mi s en r eli ef (v. § 503,1) :
Mi T es la (Falll., \111,2 1) , mo n c her T es ta. - Hmwibalem Slli cives e ci vitale
ejece runl (Pro Ses/., 142).
REM. 2. On dit touj o urs lll elÏ (tua, etc.) sponle, 111 ea causa, m eo jure, e tc.

§ 514. ADJECTIF DÉi\IONSTRATIF. L es adjectifs démonstratifs hic,


iste, ille se m ett ent avant' ou après le nop.1 selon que l'on veut ou
non attirer sur eux l'a ttention.
Hic locus (Pomp ., 2). - Filii dignissimi illo patre (Fam.,
XIII,79). - Mais : Romullls ille (D e or., I, 37). - Calo ille sa-
piens (D e div., I,28).

§ 515. Is, IDEl\I e t LES ADJECTIFS INDÉFINI S . ls, idem et les adj ec-
tifs indéfinis non enclitiques (v. §§ 176 et 189) précèdent générale-
ment le mot auquel ils se rapport ent.
Ob eam caLLsam (D e dom., 35). - lsdem de rebus (De fin.,
1,6). - A llqua e civitates (V err., III,180). - Omn es cives (Pro
Mur., 2) . - Mais (v. §§ 176 e t 189,r.1) : Optlmus quisque (Pro
Arch., 26).
Rm\l. lps e e t qllidam n 'o nt pas de pla ce d é termin ée .

D. Mots invariables

§ 516. ADVERBE. 1. Quand l'adverbe porte sur l'ensemble de la


ph ra s c, il p eut y occuper n'importe quelle place.
Deux tendances se manifestent n éanmoins : il se met volonti.ers

1 . Voyez , a u § 159,4,b, la li a iso n démonstrative.

320
MOTS INVARIABLES §§ 516-5 18

en tê te lorsqu 'il annonce l'én oncé, en finale lorsqu'il es t a pp elé t1


e n so uli gner l'origi nalité, l'exactitude, e tc.
Primum quis coeyit eos f al.mm pu tar e? ... Deinde quï
minus grnuis cssel cis se n ecl us si ... ? (D e sen ., 4). - Huic
legioni C:aesu r propler uirlut cm co n/ide bat ma.âme (B. G.,
J,40,15). .

2. Quand l'a <h·e rb e détermin e un se ul mot, il le précède onli-


nairemcnt : Sed jam satis mulla d e causa (Pro Mi l., 92).
REIII. 1. L' aùverhe n rga til' se me l gé n éra le m e nt devant le verbe lo r sq u 'il
porle s ur l'e n semble de la proposition ; il pre nd alo r s place devant l'auxi-
li a ire s i le Ye rb e es t ù un te mp s composé : Clo diu s in ca m p11111 ire n o n est
1111.ws (.4 11., IV,3,4). ~ ... quasi 11at11 s n on esse l (De am ., 14).
RE:.r. 2. Les a<he rb cs / e r e, ferme , 11a e11 e, prope se placent ord inair e m e nt
après le 111 0 1 qu'ils déter1nim•nt : 1'0 /i11 s fcre Galliac /egali (11. G., I,30,1) .

§ 517. PnÉPOSITION. Ainsi que so n nom l'indique, la p1·éposition


prend n ornrnlem ent place avant son r égime .
.-\pud Platon cm (D e of/ ., I,28) . - Quid tibi cwn Cae lio ? (Pro
Cae l., 33).
HE111. 1. On éc rit toujours m ec um (l ecum , e tc .) et générnlemen t q1wc11111,
q 11ac 11111 , q uib11 sc11111 . Au s uj e t de ccw sâ ' e l grnliâ , Yoyez § 237,r. 1.
REM. 2. Qua nd le régim e de la pré pos iti o n es l co n s lilu é par p lu s ie urs é lé-
m e nts en aeco 1·d , n ota mm e nl pa r un n om précédé d' un mol qui le clélermine,
o n a im e :'t int e rca le r la préposition e ntre ces é léme nt :; .
Quam ob rem (R. G., I ,50,4). -- 111a.ûmâ cum cw·cï (Verr., IV,74). -
Qui bus in reb u s (De o f!' ., I ,129). - flll e /l ëg it quanta id cum pericülo
l ecërit (B. G., I ,17,G).
RE!w. ;{ . E n dehors d es indi ca ti ons de dales (\'. § 544, rem .), o n éY ite cle
placer un e préposition imm é di a teme nt ap r ès un e a utr e .
Au li e u de in u Cice rone sc riplo libro, o n dit in /ibr o a Cicero n e scripto .

§ 518. CONJONCTION. 1. L'enclitique 1 -que (ou -ve) s'a ttach e or-


din air ement au mot qu'il introduit.
Senatus populu squ e Romwws (Pro. Pl., 90). - Propterque
inuidiam (D e am. , 42).
REM. Si le mot introduit forme gro upe avec un a utre qui le s uit , -qu e (ou
-ue ) peut s'a tt ac h e r it ce seco nd mot; c'es l m ême lit l' usage, e n prose c lassiqu e,
lorsque le premier term e es t un e préposition m o nosyll abi qu e.

1. L'cncliti<tue est un mot qui, éta nt dépourvu d'accent, s'appui e sur le mot qui le
précède (cf. § 46,r.1 ).

321
§§ 518-519 L'ORDE DES PROPOSITIONS

2'ol lam uariisque uirl11llb11s (1'usc., V,72) . - ln rebusq 11 e ua1111!1is


(T11sc., V,57 ). - Ob casque res W. G., II,35,4).

2. Ainsi qu'il a déjà été dit plus haut (§§ 326-328), autem,
enim, quidem ne se mettent jamais en premi ère position dans la
phrase ; vero, tamen, igl.tur ne s'y trotn-ent que rarement.
M. aut em Antonius (De or., II,1). - Post enim Chrysippum
(D e fin., II,43). - Moriendum est enim omn'ibus (Tu sc ., I,9). -
Re quidem ipsa (Fam., I,8,6). - Res uero publ'ica (Tus c., I,2).

3. Les conjonctions d e subordination se placent ordinairement


en tête de la proposition subordonnée, du moins dans la prose de
l'époque classique.
Quoniam jam no.-i: est, ... (Cal., 3,29). - Cum Caesar in
Galliam venit, ... (B. G., VI,12,1). - A.ddu.-rernnt Cincinnatum
ut dictator esset (D e fin., II,12).
REM. 1. Le démonstratif e l Je r elatif cl e li ais on précèdrnl la con-
jonction de subordination.
Eo pos/q11am Caesar peruenil, . . . (B. G., I,27 ,3) . - Q11ae c11111 Îlll si Ill , . .
(Cal ., 1 ,20).
RENI. 2. On di sjoint volontiers les deux term es d 'une conjonction composée,
surtout lorsque le seco nd term e est q11lt111.
No!l ante deslnâm quwn .. . (De sell., 18). - Caesltr pri11s ud hosti11111
cas tra peruenil q11am ... (B. G., IV,14,1) . - Pos/ea uero qlllllll e<111itu/11s
uenit, ... (B. G., IY,:n,4).

CHAPITRE II

L'ORDRE DES PROPOSITIONS


DANS LA PHRASE

§ 519. Normalement, l'ordre des propositions devrait être reg1


par le développement progressif de la pensée ; en fait, il es t sou-
vent déterminé par des préoccupations de style. Celles-ci peuvent
conduire à l'élaboration de la période, couronnement de l'or-
ganisation des propositions par subordina tion.

322
OBSERVATIONS PRATIQUES §§ 519-521

Il semble qu'en dépit des nombreu x emplois de la par a taxe 1 ,


le latin littéraire soit naturellement porté à subordonner les éléments
ou à les coordonner (v. §§ 320-328) plutôt qu'à les juxtaposer.

§ 520. La période (gr. nEp[oooç, lat. circ uilus) est une phrase
complexe, souvent rythmée~, dont l es membres sont disposés de
telle façon qu'il se dégage d e l'ensemble un e impression d'équi-
libre e t d'unité, de telle façon aussi que le sens général est main-
tenu en s usp ens jusqu'aux tous derniers mots.
La période comprend un e partie ascendante, l a protase, puis
un e pàrtie descendante, l'apodose.
On peut distinguer plusieurs types de périodes selon le degré de
leur p erfec tion ; au somme t se trouve la période oratoire, si chère
à Cicéron.

REM. Dans la phrase, e t en particulier dans la périod e, le s Latins se plai-


sent à di ssocier l es groupes s yntaxiques : avant qu'une proposition soit termi-
née, un e autre com:mence, interrompue elle-même par une troi sième et ainsi
de suite.
De ce tt e façon, les propositions s'emboîte nt les un es dans les autres, parfois
après a,·o ir été amorcées par un mot tel que hoc , illud, ila, adeo, idcirco .
Ad lw ec A riouis/11s respo ndit : jus esse belli ut qui uicissenl iis quos
uicisseni quern ad motlurn uelleni imperareni (B. G., 1,36,1). - - Sed cur
Lam diu de 11110 haste loq11l11111r .. . quem, quia, quo1l semper uolui, mw·us
inl eres l, non lim eo ? (Cal., 2,17), mai s pourquoi parlons-nous si lon g-
temp s d'un se ul enn e mi ... que je ne crains pas puisqu'un mur, que j'ai
toujours désiré, est entre nou s? - Voir aussi Pro Qu., 39 et Pro Sul/.,
31.

Observations pratiques

§ 521. 1. Souvent les propositions causales, conditionnelles, con-


cessives, temporelles e t comparatives p ré c è cl en t la proposition
dont elles dépendent, ou s'y trouvent inséré es.

1. La p ara ta x e est un procédé qui consiste à disposer côte à côte plusieurs pro-
positions sans marquer le rapport de dépendance qui les unit. La parataxe est propre au
langage familier : conversations d'esclaves, relations faites par des chroniqueurs, phrases
qu'on voudrait taire Ure sur un ton !amlller ou présenter comme le trult d'une Impro-
visation. cr. § 435,r.2.
2. Le rythme se manifeste principalement à la tin des membres, plus partlcullèrement
encore à la tin de la période. Ces tins de phrases, appelées clausules métriques, présentent
diverses combinaisons de syllabes longues et brèves (v. § 543).

323
§§ 521-522 L'ORDE DES PROPOSITIONS

Si amitti uita beata potest, beata esse non potest (D e fin .


II,86) . - Cum so litudo et uzëa sin e amicis insidiarum et m et us
pl en a sil, ratio ipsa mon el amicitias comparare (D e fin., I,66).
- Quo plurfbus pro/u crint, eo phzres ad benign e laciendum
adjutores lwb ebunt (D e ofl., II,53).

2. En renrnche, les propositions complétives (y compr is les int.


indirec tes) , finales et consécutives s ui ve nt d'habitud e la pro-
position dont elles dépend ent, ou s'y trouv ent ins é ré es .
Tantum ab est ut scribi contra nos nol"imus, ut id etiam
ma.âm e opte mu s (Tus c., II,4). - Non dubilari debet quin
fu érint ant e Hom ernm poetae (Br ., 71) . ---:-- Legum idcirco
omn es servi sumus, ut lib eri ess e possimus (Pro Cl., 146).

§ 522. On aime à pl acer e n t ê t e d c 1 a phra se (cf. §


504)
1. le sujet et le complément qui apparti enn ent à la foi s à la
principale et à la subordonn ée.
H aedui, cum se suaque ab H elu etiis d e/ endére n on passent,
legatos ad Caesiirem mittunt (B . G., I,11,2).
REM. E n vu e d 'au g m e nt e r l'unit é d e l a p é riod e, le l a tin a im e ù donn e r le
m ê me suj e t a ux di ffér e n ls m e mbres.

2. le suj et de la principale, s'il es t en m ême temps complément


dans la s ubordonn ée ; un complément de la principale, s'il est en
m ême temps le sujet de la subordonnée.
Rex Prusias, cum Hannibii.li apud eum exsulanti depugnari
placeret (comme il plaisait à H ... ) , n egabat se audere, quod
e:i:la prohiberent (D e div., II,52). - L. Manlio, cum dictalor
fuiss et, M. Pomponius, tribunus pleb is, diem dix it (D e off.,
III,112). - Pompeius Cretensibus, cum ad eum usqu e in Pam-
phylzàm legatos misissent, spem d edilionis non ademit (Pomp .,
35) .
3. le mot on le gro up e de mots qui constitue la liai son aY ec la
phrase précédente (cf. §§ 159,4,b, 165 et 326-328).
ltaque, cum ceteri consulares irent, redir ent, in senlentia
mansi (Phil ., 2,89). - Haec cum animaduertisset, ... ueh em en-
ler eos incusauit (B. G., 1,40,1) . - Post ejus mortem, nihllo
minus Helu etii id . quod consliluérant fa cere conantur (B. G.,
I,5,1).

324
OBSERVA TI ONS PRATIQUES §§ 523-525

§ 523. Quand plusieurs suhm·données sont introduites par un e même con-


jonction, on ne p eut les coordonner que si ell es sont dans la même ligne1.
Poslridie ejizs diei, quod omnino bidzwm superifral cum (vu qu'i l res-
tait se ulem e nt cieux jours avant le moment où) exercilui fnzmenlum
m eliri oporlerel et quocl (et vu que) a Bibracte non amplius mirfbus pas-
suum XVIII abéral, re.i frumentaria e prospiciendum exislimavil (B. G.,
1,23,1). - Calullus, cum ex vobis q1werere l, si in uno Cn. Pompeio om-
nia poneretis, si quid eo factum esse/, in quo spem esselis habiluri,
cepil ... (Pomp., 59) , lorsque Catulle vous a demandé en qui vous met-
triez vos espérances, au cas où, après avoir ('= si vous aviez) tout placé
sur le se ul Pompée, il en serait fait de lui, il reç ut ...

§ 524. Il e n va de m ême pour les p1·opositions-participes : on évite de


le s coordonn e r quand ell es n'ont pas la même valeur syntaxique .
His cogn'flis et Lilavicci fraude perspecla, Haedui manus lendére el
dedilion em signi/'icare incipiunl (B. G., VII,40,6). - Qua re 11u11tiata,
Caesar, inlennissa profeclione atque omnibus rebus poslposllis, ma-
g11am parlem equilalus ad eum' insequendum millit (B. G., V,7,6).

§ 525. Quand un e proposition relative a une autre propos1t10n sous sa dépen-


dance, on combine volontiers ces deux propositions, de sorte que le relatif a
sa fonction grammaticale (suj e t ou complément) clans la subordonnée qui
dépend de la relative'.
Cette subordonnée est ordinairement
1. un e proposition infinitive.
Torquatus saluli prosp ex it c1vwm, qua intel/egebal conlineri suam
(De fin., I ,35 ) , ... dont dépendait le sien, il le comprenait ou ... dont
il comprenait que dépen dait le sien.

2. une interrogation indirecte.


Errnre malo cum Pla/one, quem (et non de quo) lu quanti facias scio
(Tzzsc., 1,39), . .. que tu estimes beaucoup, je le sais ou car je sais com-
bien tu l'estimes.

3. une autre proposition relative.


Qualia isla bona sunl, quae (et non quibus) qui habeal, miserrlmus
esse possit ? (Tusc., V,45), ... dont la possession laisse place à la plus
g rande misère.

4. une proposition introduite par une conjonction.


Abérat omnis do/or, qui (et non quem) si adesset, non molllter ferret
(De fin., 11,64). - Aue tore utar Simon/de, de quo (et non qui) cum quae-
siuisset hoc idem tyrannus Hiero, deliberandi sibi unum diem postu-
lavit (De n. d., 1,60).

1. En ce qui concerne les propositions relatives, voyez § 164.


2. Comparez : Cet enfant que je dis avoir vu. - L'endroit où il sait qu'on Je mène. -
L'homme à qui je sais que vous nuisez.
325
APPENDICES

1. PROSODIE

§ 526. La prosodie es t l'en semble des r ègles qui font connaître


la quantité (ou la durée) des syllahes 1 •

a) Principes généraux

§ 527. Une s y 11 ah e est brève lorsqu'elle renferme un e Yuyel-


le brève, non suivie d' un e consonn e double (x) ou d'un gro up e de
consonnes, dont la première ... (v. § 529).
Quelle que soit leur qu antité n a turelle, les voyelles sniYant es
sont brèves en vertu de leur p os i t i on clan s le mot :
1. les voyelles qui sont en hiatus (v. p . 5,n.J) : scfo, r i! i, manui,
prohibere.
EXCEPTIONS
a) le gé nitif arc h aï qu e e n -âi (1 '° clé cl.) : viâi (> uine).
b) Je vocatif e t le gé nitif e n -lii e t -ëi d es noms propres e n -liiu s el -ë ius :
Gâi, Pompëi.
c ) les gé nitifs e n - lus (v. §§ 99,2 e t 140) : i111l11 s; cepe ndant les pol•les les
a brège nt so uv en t.
cl) l' e d e la terminai so n -ei d e la 5"" d éc linaison , si un i le précè de : di(ii
(mai s fid ë i).
e) le ve rb e {Io clans les form es sa ns r : flam, e tc. (mais fi ë ri ; Y . ~ 34ô,l).
f) les mols g r ecs, qui ont originellement un e Yoyelle lo ng ue o u une diph -
ton g ue : tier, Ages ilüos , Darïu s, llfedërt.

1. La qu a ntité es t incliqu ée par les s ig n es s uiva nts (cf. p. 1,n.1) syllabe brève,
- = sy ll a be lon g u e, : = sy ll abe commune.

;326
PROSODIE §§ 527-529

2 . dans une syllabe finale fermée, les voyelles sm v1es d'une con-
sonne sim ple autre que s (v. §§ 532-533) : ab, apud, tribunal, rosèi.m,
lwn en , pater, amcl.t (cf. amas).
Exc:EPTIONS :
a ) l es a dY erbes co rré la tifs termin és p ar -c : sic , hlc, il/le, hü c, etc. (v. §§
29G e t 300).
b) les monosyll a bes f1ïr , par (et ses composés), vër, so l, sa! ; cür, n on , sïn ,
qLiïll ; die, düc.
c) des mots é tra nge r s (cf. n• 1, f) tels que aër.

§ 528. Une s y 11 ab e es t longue par nature lorsqu'elle ren-


ferme un e Yoyell e longu e ou un e diphton gue : car us, f ëlix , aurum,
rnsae.
Son t notamment longues (cf. § 527,1-2) les voyelles suivantes :
1. celles qui résult en t d' un e contraction (v. § 17) : nïl ( <n'f.hH) ,
cogifre ( < coèi.gere) .
2. dans les mots composés, celles qui, dans le mot simple, avaien t
la fo rme de diphtongues 1 : occïdifre (cf. cae dere ) , inïquus (cf. ae-
quus).

§ 529. Es t l on g u e p a r p os i t ion un e syllabe qui ren-


f erme un e voyelle brève smv1 e d'une consonne double (x ) ou d'un
group e de consonn es 2 dont la prermere a u moins fait partie de
cette syllabe (v. § 31,2) : dü x , omnis, în castris .

N.B . Quand le gro up e de co nsonn es es t cons titué par un e occlusive (v. §


31,2) sui vie d' un I o u d'un r, l a syll a bl e es t appelée comm un e en r aison
du fait qu e les poètes la co mpten t tan tô t co mm e un e lo ngue e t ta nt ô t co mm e
un e brève : ügri ou iigri, palris ou piilris.

Tout efo is. quand les deux consonnes font parti e de deux syll a bes diffé-
rentes (Y. §§ 31,2 e t 32) , la syll abe e n ca use es t toujours lo ngue : al'cebëi.t l o n -
ge, ab-rum pere.

1. En dehors de ce cas, il y a parfois, dans une même racine, des var iat ions de qu an -
tité du es a u jeu des alternances vocaliques (v. § 36). Comparez par exemple rëgis (gén. de
rex) e t rl!go, diico et d 11cis (gén. de du x ). ocli et oclimn, fïclo et ficles, acer et èicnt·11s ou
cicies, lëgi et ll!g o.
2. L'li, sig ne de l' aspirat ion, n'est · pas une vérita ble consonne ( v. § 8,2) : lnhuman1ls,
;,, /1orto.

327
§§ 530-531 APPENDICES

h) Règles particulières aux syllabes finales

1° SYLLABES FINALES TERMINÉES PAR UNE VOYELLE

§ 530. Sont brèves les syllab es finales termin ées en

1. • (! : ros a, clona, corporà.


ExcEPTIONS : -ii final es t l o n g
a) à l'ablatif sg. d e la 1 ·· c déclinaison roscï.
b) à l' im pératif d e la 1" 0 conju ga iso n : amcï .
c) clan s les mots ind éc linnbl es, pnr ex. cl (= ab), anleii, co 11/ra, trigi11lii,
quadragi11lii, e tc. - Exception s : ilii, quiâ.

2. ·e : dom'in e, hom'irn~ . amare.


EXCEPTIONS : -e finnl es t j 0 n g :
a) ù l'abla tif d e la 5"'• d éclin aison : r ë, di ë (d e lù qu a r e, lwdi e) et clan s
fam ë.
b) à l'impé r a tif d e la 2"' • co nju gaison : mon ë. Ce p e ndant on trouYe parfois
cave, vale , vide.
c) dans les a dv erb es dérivés d es adjectifs d e la 2"' • d éclinai so n : l n ng ë;
égalem ent d a n s ferë, f erm ë.
ExcEPTIONs : b en e, mal e, pa en e, sae p e, l e111 ere.
cl) d a ns ë (= ex ), d ë, m ë, l ë, së , n ë (n e pas) e t 11 ë (en vérité).

§ 531. Sont longues les syllabes final es terminé es en

1. -i : dom'inï, hom'inï, marï.


EXCEPTIONS : -i final
\ b r e f dans nisl, quasi,
es t ·/ c ommun dans 111ihi, tibi, sibi, ibi, ubi; m:ii s on d il : ibïd em,
iblqu e, ubïqu e.

2. ·lt manü, cornü, j ussü.

3. •O clomlnO, /egio, amO.


ExcEPTIONS : -o final es t b r c f
dans ego , duo , ci/à, modo (a dv . ou conj.)
parfois dan s certaine s désin en ces ;
SOU Vent dan s pl'Ü lorsq u' il est e n Composition, surtout d CY::\11 l f [Jl'Ü-
f ilgu s.

328
PROSODIE §§ 532-534

2° SYLLABES FINALES TERMINÉES PAR S 1

§ 532. Sont brèves les syllabes .finales terminées en


1. -is : civ'f.s, patr'f.s.
EXCEPTIONS : - i s final est l 0 Il g :
a) au pluriel, dans les déclinaisons : i·osïs, servïs, nobïs, omnïs (= omnës).
b) à la 2"' personne du sing. de la 4"'• conj. active ·et de esse, il"e, fieri,
0

vel/e, nolle, malle : audïs, sïs, is, fis, vis (de là : quamvis, quivïs), velïs,
nolis, mavis, mails.
c) dans Ils, le procès, et vis, la force.
2. •US : SeI'VUS, ma-nus.
EXCEPTIONS : - u s final est l 0 n g :
a) au nom. sing. de la 3"' 0 décl., si le gén. a un u long : vil'llïs, virtütis ;
müs, miïris ; mais aussi dans grüs, grüis, et dans süs, suis.
b) au gén. sing. et au plur. de la 4"' 0 décl. : rilüs, domüs.

§ 533. Sont longues les syllabes finales terminées en


1. -os : servos, honos.
ExcEPTIONS : - os final est bref dans os (ossis) et dans compas.

2. -as : rosas, aetiis, amas, moneâs, legas, audiiis, capias.


3. -es : vulpës, hominës, diës, amës, monës, legës, audiës, ca-
piës.
ExcEPTIONS : - e s final est b r e f :
a) au nom. et au voc. sing. des mots imparisyllabiques de la 3"" décl. si
la pénultième du génitif est brève :
seges, segetis ; miles, mililis ; dives, div'ilis.
Exceptions : Cerës , abiës, ariës, pariës etpës.
b) dans es ( « tu es, sois ») et dans ses composés : potes, etc.
c) dans la préposition penes («entre les mains de »).

3° FINALES GRECQUES

§ 534. Les finales grecques conservent en latin la quantité


qu'elles ont originellement : aër, Delas, Pallas, epitomë, Aenea
(voc.), Didüs (gén. de Dido), Pari.dl. (<lat.), heroiis (ace.).
ExcEPTIONS : les mots terminés en -or, par ex, rhetor, Nestor.
1. Au sujet de la quantité des syllabes finales dans lesquelles se trouve une voyelle
suivie d'une consonne autre que s, voyez § 527,2. Il ne sera pas Ici question des syllabes
qui contiennent une diphtongue; elles sont toujours longues.

329
§§ 535-536 APPENDICES

2. MÉTRIQUE

§ 535. La m étrique es t la science qui a pour obj e t l' é tud e d'un e


versification foncl éc sur l'emploi d e m ètres ou de piecls1.

a ) Observations générales

§ 536. 1. Le ve1·s es t un group em ent fix e de pieds.


Le pied, qui es t l' unité rythmique, es t un group eme nt de sylla-
bes de quantité d é termin ée.
Un pied comprend d e ux temps : le temps fort, qui coïncide gén é-
ralem ent avec un e syllab e lon g ue. Il s'oppose au tem ps faible par
le fait qu'il es t frapp é d'un accent 2 ; celui-ci s'a ppelle ictus (cf.
icere, fra pp cr).
Le rythme es t constitué par la combinaison des syllabes longues
e t des syllab es brèves. Il es t a s c e n cl a n t ou cl e s c e n d a n t
selon qu e le temps fort occupe, da ns les pieds, la premi ère ou la
second e place.
2. \'oi ci les pil'ds les plu s importants :
le trochée le dactyle l'iambe l'a napeste
f
\,..•V -

m ënsil potë11s bo11lias.


3 . .-\u point de YU e d e la duré·e, un e syllabe l o 11 g u e nrnt
d f' li x h r è v c s ; il r ésulte de là qu e d e ux brèYes so nt souvent
rcm pl acl-es par un e longue et vice ver sa.
Lorsqu'on remplace par un e longue les de ux brèYes du dactyle
ou <l e l':111ap es te, on obtient un spondée : sûmnü ou sümn <i.
Lorsqu'on d éco mpose en de ux brèYes la lon gue d't111 lroch èe
011 d ' t111 iambe, on obti e.nt un tl'Ïbrnque : d h tlil ou <l1;d1il.

4. D'après la Il a tu r e des pieds, on dis tin gue les ve rs trochaï-


qu es, dactyliqu es, iambÜ[u es e t anapestiques.
1. Le mot " métrique » est iss u de « m è tre " · Le mèt re est, en principe, un groupe cle
de ux pierls ; com m e ce tte m esu re n 'es t pas fix e e n la tin (pa r ex. un m è tre co mprencl
d eux pieds iambiques, mai s un seul pied dacty lique) , il est préférable de parler s imple -
ment de p ieds.
2. Les termes tlt esis et (lr.•is ont é té év ités parce qu'ils son t susceptibles d'interprét a-
t ions contra di ctoires.

330
-
MÉTRIQUE § 536

D'après le nombre de pieds contenus dans un vers, on dis-


tingue les dipodies (2 pieds), les tripodies (3 p.), les tétrapodies
(4 p .), les pentapodies (5 p.) et les hexapodies (6 p.).

5. Toute syllabe finale de vers est indifféremment longue ou


brève ; pour cette raison elle est appelée in différente (en
latin, anceps). Voyez § 529.
6. Le dernier pied d'un vers est complet ou incomplet. Dans ce
dernier cas, il est appelé c a tale c tique (en grec, Ka-raÀ.YJK'tlK6ç,
« qui se termine brusquement»).

7. La césure (ou coupe) est une pause qui coupe le vers après
la fin d'un mot, mais à l'intérieur d'un pied. Elle est mas c uî in e
si elle tombe après un temps fort, f é mini .n e si elle· tombe au
milieu d'un temps faible.
Une pause qui se place entre deux pieds s'appelle diérèse.

8. Scansion. Scander un vers, c'est le réciter en marquant la


quantité des syllabes, les temps forts et la césure.
9. Elision. L' hi a tus (rencontre de deux voyelles, v. p. 5,n.1)
n'est pas admis entre deux mots qui ne sont pas séparés par une
pau~e métrique ; on élide donc généralement la voyelle finale d'un
mot quand le suivant commence par une voyelle ou un h 1 . La lettre
qui représente cette voyelle finale n'est ordinairement pas sup-
primée dans l'écriture.
,-.._ ,-.._ ,-...
Ille et (VrnG., Én., 1,3) ; atque altae (id., 1,7) ; Trojano a
(id., I,19). - Mais : Si pereo, homl.num manzbus periisse ju-
vabit (id., III,606).
REM . 1. :E:tant faiblement articulé, l'm qui se trouve après voyelle à la fin
d'un mot n'em~he pas, dans la prononcia~, l'élision de cette voye lle en
hiatus : multum ille (Vrna., Én., 1,3} ; noxam . el (id., 1,41).
REM. 2. Les monosyllabes terminés par une voyelle longue, une diphtongue
ou un m, peuvent se maintenir en hiatus sans élision ; dans ce cas la voyelle
devient ordinairement brève : qui amant (Vrna ., Buc., 8, 108) ; si mé amas
(HoR., Sat ., 1,9,38).

l. Quand le mot suivant est es ou est, l'e de ces formes verbales s'enlève. Ce phé-
nomène s'appelle aphérèse : lici.t11rnst (PLAUTE, Tri.>1., 566), necessest (LUCR., I,512).

331
§§ 537-538 APPENDICES

b) Licences poétiques

§ 537. 1. La quantité des syllabes varie parfois pour des raisons


métriques : iialfom (VmG., En., 1,2) au lieu de itallam ; mollïerünt
(Ov., Am., 11,1,22), v. § 353,rem. ·
2. Synizèse ou synérèse. Deux voyelles contiguës peuvent être
fondues ensernble et constituer une seule syllabe, la première
prenant la valeur d'une semi-voyelle : deinde (VmG., En., 1,195),
aurea (id., 1,698), deesse (Ov., Hér., 18,136) , dehinc (Ov., Fastes,
VI,788).
REM. Deva nt voyelle, i et u doivent être parfois prononcés et consi dérés
comme 'des consonnes ('y el • w, transcrits ci-dessous par j et u; v. § 7) :
genva (Vrna., Én., V,432) au lieu de gemw ; de même parjet'ibus (id., 11,442)
pour parietïbus.
3. Diérèse. Il arrive qu'une syllabe soit dissociée en deux élé-
ments, à tel point que j et v prennent valeur de voyelles là où ils
sont habituellement consonnes : sl.luae (HoR., Epodes, 13,2) pour
sïluae ; persOluëre (Ov., Fastes, V,330) pour persolvëre.
4. Syncope. Dans certains mots (ou formes verbales) d'au moins
trois syllabes, une voyelle brève tombe entre deux consonnes :
puertiae (HoR., Odes, 1,36,8) pour pueritiae ; calfèicit (Ov., Fastes,
IV, 698) pour cale( acit.
5. Vers hypermètre. Certains hexamètres semblent avoir une
syllabe de trop (souvent -que) ; en fait, elle va s'élider devant le
vers suivant, qui commence normalement alors par un mot à ini-
tiale vocalique : ... Latinorum/ Ardua ... (VmG., En., VII,160-161) .

c) Principaux vers

§ 538. L'hexamètre dactylique est un vers qui se compose de


six pieds ou mètres\ ordinairement dactyliques.
Chacun des quatre premiers dactyles peut être remplacé par
un s p o n d é e ; le cinquième est presque toujours un dactyle
(v. rem.) ; le sixième pied est un spondée, mais la dernière syllabe
est commune (v. § 536,5) .
_!_ v-v/ _!_ vv/ _!_ v-v/_!_ v-v/_!_ v v/_!_ ':=!.

1. Voir p. 330, n. 1.

332
MÉTRIQUE §§ 538-540

L a c ésure principale es t h a bituellem ent placée a près le temps


fort du 3"' 0 pied ; dan s ce cas, elle s'a ppelle p enthé mimère (du gr ec
TIEv8-Y]µL- µ E p~ ç , « de cinq moiti és ») .
•4.rma u'frûmqu e d lnô , Il Trôja e quï prtmi/s ab ôris
(VIRG., Én., I,1).
A d éfa ut de ce tt e césure, il y en a un e a près le temps fort du 4me
pied : la césure h e p h th é mi m è r e, qui es t éventu ellem ent
combinée avec un e tri h é mi m è r c (a près le temps fort du 2 111 0
pied).
Qutaue c1 aténs 11 rëgtnâ <leum li tot uotuere caslÏs (id. , 1, 9) .
La césure troch a ïqu e (césure f éminin e, après le troch ée du
3me pie d) et la di ér èse bucoliqu e (a près le 4 111 0 pi ed) sont rare-
m ent e mployées e n la tin.
R E M. Qu a nd il y a un spondée a u cinqu iè m e pi ed, le ver s es t a pp elé spon-
daïque . Le 4"' 0 pi ed est alors presq ue to ujours un dac tyle et le ver s se termin e
souv ent p ar un mot de qu a tre syllabes ou d'un e se ul e :
Ca ra d eum sub o /es, 11 magnum J o ui s ln cr em enlum (YIH G., B u c., 4,4 9) .

§ 539. L e p e ntamè tre dactylique se compose de deux tripodi es


dactyliqu es catal ectiques sép a r ées p a r un e césure.
C'es t uniqu em ent d an s la premi èr e tripodi e qu e l'on p eut rem-
place r les d actyles pa r d es spondées. Au d erni er pied (ca talectique )
du v e r s, la sylla b e pe ut ê tre brève (v. § 536,5) .
.f. v-v/ .f. v-v/ .f.11 .1 v v/ _f_ v v/-f:.

Le p entamè tre est toujours joint à un h exa m è tre ; ces deu x v er s


r é unis form ent un distique app elé élégiaque.
Dôn ec erts f ëlîx , Il mzï/lôs nilm era bis âmtcôs;
Témpi5râ st filertnt Il nzîbilâ, sôlils fris (Ov. , Tr ., I, 9, 5-6).

§ 540. L e sénaire ou trimètre iambique se compose d e six ia mb es


formant trois dipodies ou m ètres. Chaque dipodi e iambique con-
tient deux temps forts, dont le premi er est subordonné au second.

V ..!./ V !.!/ V Il _f_ / V !.!/ V .!./ V {!_

La césure est ordinairem e nt penthé mimère.


Pie ds de substitution : le spondée aux pieds impairs, le d actyle
au 1er ou au 3me pie d, l'anapeste au 1er ou au 5m•, le tribraqu e
aux cinq premiers. Pour le dernier pied, voyez § 536,5.

Fra nçois. Gramma ire la tine - 12


§§ 540-542 APPENDICES

Le trimètre iambique est souvent smv1 d' un dimètre iambique.


Beatûs tll e Il qut procûl n egôtlîs ,
Ut Jll'Îsl'ii_ gc" ns mortâ/'ilÎln,
Patfrnii nîra Il babils b:ël'C él silîs,
So!Mils ômnl fénor é (Hon ., Épodes, 2, 1-'1).

§ 54·1. On appelle gén éralem ent vers logaédiques des vers em~
pruntés à la métriqu e éolienn e et qui présentent, en latin du moins,
les caractères suivants :
a) le nombre d e syllabes es t fix e ; on n e peut donc y rem-
placer deux brèves par un e longue ni une longue par deux brèves.
b) ils sont constitués de dactyles et de trochées (ceux-ci étant
r emplacés par des spondées devant les dactyles) e t la plupart com-
m encent par un pr é lude formé d'un e syllabe (anacruse) ou
de deux (base ) . Mais cette analyse, qui es t tra ditionn elle, es t ac-
tu ellem ent l'objet de controverses.
Voici la s tn1 c ture des principaux ver s logaédiqucs, ·telle qu 'e ll e se présente
dans l es Odes d ' Horac e. On r c m a rqu e1·a qu e certains Yers sont c a ta 1 e c-
liqu es, soit ù la finale (n '" 3,4,8), so it à la césure (n ° 4).
/
1. Adonique :
T e du ce, / Caesar, (Hon., Odes, I , 2, 52 ).
2. Phérécratien :
Annos / fata de / d c runl (id ., I\',13 ,2 3).
3. Glyconiquc :
Sic le/ diva pol l e ns Cy / pri (id., I,:~,1).

4. Asclépiade mineur :
Maec e/ nas , ala l vis Il e clile / regi/bus (id ., I.1,1) .
5. Saphique min eur :
D e f'/11 / il sa/.r is Il am'/ tatus / hum o r (id ., I,1 2,29 ).
6. Alcaïque cnnl'.•asyllabe :
Di / 11111/la / ne11lec / li Il d e/ clemnl (ici ., III ,ô,7 ).
7. Alcaïque décasyllalJc :
\ïr,17i11 i/ b11s Il /J11 e/ risq11 e / cwzlo (ici ., III ,1,4) . _f_vv /-'-l vv/.!.v/.!.~

8. Alcaïqu e hL' IHll'.•cas ~· llab e :


O / cli pro l {a1111m !! u11/,q11s e l / m·ce / o (id., 111.1 , 1) .

d) Principales strophes

§ 542. Cne strophe se cornpose de plusi eurs Ycrs se mblabl es ou


différ ents formant un tout. La plupart des Odes d'Horace sont

334
CALENDRIER §§ 542-544

écrites en strophes de quatre vers. Voici les strophes les plus im-
portantes :
1. Str. asclépiade A 3 asclép. mineurs, 1 glyconique (id., I,15) .
» » B 2 asclép. » , 1phérécr.,1 glyc. (id. I,14).
2. Strophe alcaïque : 2 alcaïques hendécasyllabes, 1 ale. ennéa-
syllabe, 1 ale. décasyllabe (id ., III,1) .
3. Strophe saphique : 3 saphiques mineurs, 1 adonique (id., I,2).

e) Clausules métriques

§ 543. Dans la prose latine artistique (v. § 520 : la période),


les syllabes qui terminent les membres de phrases sont disposées
en groupes ou pieds, d'après leur quantité métrique.
Ces finales, appelées clausules métriques, sont généralement con-
stituées de deux pieds, parfois de trois. Dans ces combinaisons, les
syllabes s'allongent par position ou s'élident, conformément aux
lois de la prosodie et de la métrique ; de même, la dernière syl-
labe est commune.
Voici les principales clausules métriques employées par Cicéron :
Dicrétique (= 2 crétiques) : cônsilles desûmtis.
» cntalectique : esse mûnïtiim .
(= crét. + trochée 011 sp.)
Ditrochée ou dichorée : - ~ 1-~ cünsiilarls.
(= trochée + tr. ou sp.)
Dispondée : --!-~ nos ôppügnanl.
(= spondée + sp . OH tr.)
Péon 1 + trochée Ol! sp. : esse v'frlealilI·.

:-\'.B . Le ditrochée et le dispondée sont souvent précédés d'un cré-


tique.

3. LE CALENDRIER ROMAIN

§ 544. 1. Avant la réforme de Jules César, l'année romaine


comptait 355 jours : 4 mois de 31 jours, 7 de 29 et 1 de 28, avec un
mois intercalaire tous les deux ans. A partir du 1• janvier 45 (av.1

J.-C.), l'année compta 365 jours (v. § 546), avec un jour inter-
calaire tous les quatre ans 1 .
1. On ajoutait ce jour après le 6m• jour des calendes de mars (24 février). Ce jour
Intercalaire s'appelait a(nte) d(iern) bis sex tum Kal. Mart.; c'est en partant de cette
expression qu'on a appelé bissextile l'année qui comprend cette addition.

335
§§ 544-545 APPENDICES

Jusqu'en 153 (av. J.-C.), l'a nn ée civile s'ouvrait le 15 mars ;


ainsi s'explique l'emploi de Seplember, Octob er, e tc., alors les 7m•',
Sme mois, etc. Le mois de juille t s'appelait Quintilis e t le mois
d'aoùt Sextilis ; mais l'un fut modifié en J u Liu s (en 44, en
l' honneur de Jul es César), l'autre en August us (en 8 av. J.-C.,
e n l'honneur d'Auguste).
En 153, on fit commencer l'année civile le 1 ei· janvier, dat e de
l'entrée en fonction des consuls.
2. Trois jours de chaque mois portaient un nom spécial :
Kalemlae (Kat.), le 1er jour du mois.
Nonae (Non.), le 5me jour (le 7me de mars, mai, juille t, octobre) .
ldus (Id .), le 13mu jour (le 15111 • » » » » ).
On disait donc : Kal enclis Januariis, le 1• janvie r; Nonis
1

Januariis , le 5 janvier; /di.bus Januariis, le 13 janvie r.


REM . Dans l'indication de s dat es, Januarius , Febr11arius, etc., ont gardé
tout e leur valeur d'adj ec tifs ; ils s'accordent donc a \' ec Kal endae, Nonae, /d11 s.

3. On désignait les autres jours en comptant à rebours de puis


les cal endes, les non es ou les ides suivantes. Dans ce compte, les
Romains incluaient le jour des calendes, d es non es ou des id es.
L e 1er jour avant les calendes, les nones ou les ides s'appelle
pridie Kal endas, Nona1; ou Idus (= priore di e ante .. . ) ; le 2 e jour 111

s'a pp elle tertio di e ante Kal endas, etc.


Nonis Jarwariis ( = Non. Jan .), le 5 janvier; pridie Nanas
Jarwaria1; ( = pr. Non. Jan .) , le 4 janvier; di e quarto ante
Nanas Januarias ou, plus souvent, avec un e inve rsion e t une
attraction, ante cliem quartum Nanas Januarias ( = a. d. IV
Non . Jan.), le 2 janvie r; a. d. VIII Kat. Febr. , le 25 janvier;
a. d. VI Id. Mart., le 10 mars.
REM . L e s dates é tai e nt co nsidérées co mme d es {)xpressions toutes faites, ù
te l point qu'on pouvait les fair e dépendre d'un e préposition , par ex. ad, in,
ex (c f. § 517,r.3).
Dix i ego idem caedem le oplimalium co nlulisse in ante di em V Ka-
lendas Novembres (Cal ., 1,7), c'est moi e n co r e qui ai dit qu e tu a vais
fix é a u 5"'" jour avant les ca lend es d e n o \'embr e le massacre d e l'aristo-
c rati e.

§ 545. Le jour civil va de minuit à minuit et se divise en 24


heures (hora e ) : 12 pour la nuit e t 12 pour le jour naturel (e ntre
le lever e t le coucher du soleil).
Dans les camps, les heures de la nuit étaient groupées par 3 e t

33()
CALENDRIER §§ 545-546

constituaient ainsi 4 veilles (uigiliae), dont la 3me (tertia) commen-


çait toujours à minuit.
La durée des heures du jour variait avec les saisons ; la 7"'"
(s ept'ima) commençait toujours à .midi (meridies).

§ 546. TABLEAU DU .CALENDRIER JULIEN (appliqué à partir de


janvier 45 av. J.-C.) .
...
-~
... Martius Januarius Aprilis
~~ Mai us
~ s::~ Sextilis Junius
Quinti'lis ( = Augustus) September
"'-
... Cl
;:s (.) ( = Julius) December November Februarius
..., ....~...
0
October (31 jours) (30 jours) (28 jours)
0 (31 jours)
s::

1 Kal e ndi s Martiis etc.


-
Kalendis Januarii s etc.
-
z
No~as Januarias etc.
2 a . d. VI a. d. IV

~
0
::i
3 a. d. V $>)
rn a. d. III }
4 a. d. IV ...!"'
C1)
~ pridie

)
$>)
5 a. d. III ::4. Nonis Januarii s etc.
6 pridie ;·
Cil a. d. VIII
7 Nonis Martiis etc. a. d. VII

10
8
9
a. d. VIII
a. d. VII
a . d. VI ( ...
C1)
- o.
i::
Cil
a. d. VI
a. d. V
a. d. IV
Idus Januarias etc.

11 a . d. V 1 ~
!"' $>) a. d. III
12 a. d. IV ::4. pridie

13 a. d. III Cil
[dibus Januariis etc.
14 pridie 1
a . d. XIX \ a. d. XVIII a . d. XVI
15 lclibus Martiis etc. a. d. XVIII a. d. XVII a . d. XV
16 a. d. XVII \ a. d. XVII a. d. XVI a. d. XIV
17 a. d. XVI a . d. XVI a. d. XV ~ a . d. XIII
~ $>)
18 a. d. XV ~
a. d. XV $>) a. d. XIV ;- a. d. XII
;-
19 a. d. XIV $>)
;- a. d. XIV a. d. XIII 2. a. d. XI
20 a. d. XIII ::i a. d. XIII
8.
$>) a. d. XII $>) a. d. X ~
o. Cil rn e!.
21 a. d. XII $>) a. d . XII a. d. XI -;;: a. d. IX Cl>
Cil
a . d. XI
-;;: 8.
22 a. d. XI ,-.. i:: a . d. X i:: a. d. VIII \
23 a. d. X
i:l.
i:: a. d. X 3 a. d. IX 30 a. d . VII el
\ 0
24 a. d. IX 3
0
a. d. IX
a. d. VIII
i;;·
rn
a. d . VIII
a. d. VII
i;; · a. d. VI
a. d. V
~
25 a. d. VIII i;;·
rn 5. "'i::<:• ::4.

26 a. d. VII i::
a. d. VII < a. d. VI p
a. d. IV Cil
p
27 a. d. VI <:'
p a. d. VI ...;:s
.._.
a. d. V ;:s
~
a. d. III
28
29
a. d. V
a. d. IV
...
;:s
.._. a. d. V
a. d. IV
a. d. IV
a. d. III
pridie

30 a. d. III a. d. III pridie


31 pridie pridie

337
François. Grammaire latine - 12bls
§§ 547-548 APPENDICES

4. PRÉNOMS, NOMS, SURNOMS

§ 547. A partir du 1er siècle avant J.-C., tout Romain avait trois
noms (tria nom'ina), qui s'é nonçai ent toujours d a ns l'ordre suiYant :
1. le prénom (pra enomen) , propre à chaque individu.
2. le nom de famille (nom en gentilicium) , commun aux membres
de la gens (ensemble de familles descendant d'un même a ncêtre).
3. le surnom (cognom en) , commun à un e branche (stirps) de
la gens.
EXEMPLES : P. Vergilüls Maro, Virgile; - Q. Horatius Flac-
cus, Horace ; - M . Tullius Cicero, Cicéron ; - L. Annaeus
Seneca, Sénèque.
REM. 1. Le prénom s'écrit e n ab .. égé (v. infra) quand il n' es t pas em pl oyé
se ul.
REM. 2. L a plupart d es surnom s é ta ient originellement des so briqu ets indi-
viduels qui sont passés a ux descendants : R11fus, le roux ; Sc ipio , le bâ ton ;
Ta crtu s, le silencieux .
R EM. 3 . U n second su rnom pouv ait ê tre tit·é des hauts faits d e la pe rso nn e
(cognom en ex virlul e) et m ême deve nir héré ditaire : P. Cornelius S cipio
A/ri canus.
REM. 4 . So us la République, les enfants adoptés prena ient l es prénom, nom
et surnom d e leur p ère a doptif, en y ajoutant un second surnom : le nom de
leur famill e naturelle avec le suffixe -anus. C'est ainsi que le fil s de L. Aemi-
lius Pau lus s'appela, lorsqu'il fut adopté par P. Cornelius Scipio : P. Corne-
liu s Sc ipio Aemilianus.

5. PRINCIPALES ABRÉVIATIONS 1

§ 548. Abréviation des prénoms.


A. Aulus C. Caius, Gaius 2
Ap. Appius Cn. Cnaeus, Gnaeus 2

1. Quelques abréviations latines modernes


cf. confer, compare, compa rez ms. man1tscri,pt1ts
e.g. exemp li gratilï, par exemple op.c. opére c it ato, da ns l' o u vrage cité
ibid. i bidem, là même p.s . postscri,ptum
id. idem, le m ême sq . seq1tensq1ie
i.e . id est, c'est-à-dire sqq. sequentesq1ie
l. c. l oco citato, a u passage cité v. V'ide, vols, voyez
l.l. loco laudato, ,. » v.g. ver bi grat'ili, par exemple.
2. A !'origine, la le ttre g n'ex ista it pas. C'est c qui se r vait à noter, e n plus du son k,
le son g ; l'usage lui a conservé 'cette dernière val eur dans les abréviations de Gai1tB
et de Gna eus.

338
ABRÉVIATIONS. MÉTROLOGIE §§ 548-550

D. Dec'f.mus P. Publius
f{_, Kaeso Q. Quintus
L. Lucius Sex. Sextus
M. Marcus Ser. Servius
M' Mani us Sp. Spurius
M am. M amàcus T. Titus
N. ou Num. = Numerius Ti. ou Tib. Tiberius.

§ 549. Autres abréviations.

A. = anno S.C. = sena lu s consullum


A.U.C. = ab Urbe concilia S.D. = salulem dico, salut,
u.c. = Urbis condllac bonjour
Cos. = consu l S.D.P. = sa/. dico plurlmam,
Coss. = consüles gn ·. nd bonjour
C.R. = civis Romarws S.P.Q.R. = senalus populusque
Des. = designalus Roman us
F. = filius Tr.Mil. = lribunus milllum
lmp. = lmperalor Tr.Pl. » plebis
N. = nepos X Vir S.F. = decemvir sacris fa -
O.M. = opllmus maxlmus ciundis
P. = pater \' = vole.
P.C . = patres conscripli
P.R. = popü/us Romanus
Pr. = praelor Voir aussi §§ 544-546, 552 : Calen-
P.S. = plebis scilum drier (a.d., Id., Kal., Non.) et Mon-
S. = senatus ou sal11lem naies (HS, :\', IXI ).
(dico)

6. MÉTROLOGIE

§ 550. Mesures

a) MESURES DE LONGUEUR.
Pes, pedis, m., le pied, environ 0,30 m.
Cub'i.tus, -i, la coudée, 1 112 pied, » 0,45 m.
Passus, -us, le double pas, 5 pieds, » 1,50 m.
Mille (pas sus), le mille, » 1500 m.

339
§§ 550-552 APPENDICES

b) MESURES DE SUPERFICIE.
Pes quaclratus, le pied carré, environ 0,0\10 m".
Jugerum, -i, l'arpent, 28.800 pieds carrés, » 2.500 m "
ou 25 ares.
c) MESURES DE CAPACITÉ.
1. Pour les matières solides
Moclius, -i, le boisseau, environ 8,75 litres.
2. pour les liquides
Congius, -i, le conge, environ 3 14 litres.
Amphora, -ae, l'amphore, » 26 litres.

§ 551. Poids
L'unité de poids est la livre, libra, -ae, f., ou hbra pondo (= une
livre en poids) ou simplement pondo (invar.), 327 grammes. La
livre se subdivise en 12 onces (unciae )-

§ 552. Monnaies

a) MONNAIES DE BRONZE.

As, assis, m., l'as, est une ancienne unité de poids.


1. Durant les premiers siècles, il pesait une livre (as libralis) et
valait environ 25 centimes-or. L'as perdit peu à peu de son poids
et de sa valeur.
2. C'est ainsi qu'à partir de 269/8, il ne pesa plus que 4 onces
et sa valeur tomba à 10 centimes-or.
3. A partir de 217, il pèse 1 once et vaut 5 à 6 centimes-or.
4. A l'époque de Sylla, il ne pèse plus qu'un tiers d'once.
Voir aussi ci-dessous : sestertius.

h) MONNAIES D'ARGENT, à partir de 269/8.


Sestertius, -i, le sesterce ; il représente 21/z as.
1. Comme, à l'époque, un as est égal à 10 centimes-or (Y. a,2), le
sesterce vaut 25 centimes-or.
2. A partir de 217 av. J.-C., il représente 4 as, soit à peu près
22 centimes~or.

340
MÉTROLOGIE § 552

3. E n 43 av. J.-C., le ses terce d'a rge nt es t remplacé par un


sesterce de bronze de va leur égale.

REM. 1. a) Dece m scsl crlii , mille seslerlii; d cce m (cenlum, d ec ies ce nle-
na) milia seslerli11111 (plutôt qu e scs lerli ornm, v. § 59,3), 10 .0 00 (100.000,
1.000.000 ou 10 fois 100 .0QO) ses terces .
b) Ma is ordinairem ent ses tertium a é té co n sid ér é co mm e un 110111 neutre.
1) E mplo yé au p 1uri e 1 avec un adjectif num éra l cardin al ou di s tribu-
tif, il signifi e 1.000 ses terces (milia é tant tombé) : d eccm (ou d cna ) ses lerlia,
10.000 sesterces; ce nlum (ou cenl ena) seslerlia, 100.000 ses te r ces.
2) E mplo yé a u s in g u I i e r avec un adverb e numéral, il sign ifi e 100.000
sest er ces (cenl ena milia é ta nt tomb é) ; cl a n s ce cas, seslertium p eut ê tre so us-
entend u d ecies ses lerlium ou simpl eme nt d ecies, 1.000.000 d e sesterces
(litt . : dix fois ce nt mi ll e) , milies ses terlium ou milies, 100.000.000 d e ses-
terces.

REM. 2. Le ses te rc e es t représe nté par le s igne llS (2 foi s 1, puis l'i niti ale
de semis, qui signifie d em i-as) , qu e l'on écri ra , a pr ès réunion des deux 1 par
une barre, HS : · HSX = 10 sesterces, HSX = 10.000 ses terces, HS .\' =
1.000.000 de ses terces.

Denarius, -i, le denier, 10 as, donc 1 franc-or ; à partir de 217


av. J.-C., il vaut 16 as, soit environ 0,88 franc-or. Pour le calcul,
voyez-ci-dess us.

c) M oNNAIE o'oR.
C'est Jules César qui, en 49, frappa la prem1ere monnaie d'or,
l'aureus (nummus) , d'une valeur de 100 ses terces, soi t 25 deniers.

341
INDEX GÉNÉRAL

Les verbes sont cités à l'infinitif ; l'index particulier aux t e mps primi tifs (§ 383)
n'est pas repris ici. J,cs chiffres renvoient aux paragraphes.

A abondance (verbes ou adj.) : gén. 236


ab!. 266, 1 tabl. syn. 287,3.
a ou ab 285,1 v. aussi 215,1 221, ahrév iat ion s 2,n. 548-549.
2,r. et 4,r. 253,r. 258-263 268,r.l ahsolu : empl. abs. d'un mot 211,1
269,1,r 481,4. ab!. abs . 277 492 temps abs. 390
a- (ab -, abs-, as -, au-) 45,1. 39 1,n., 397,3 et 398-399 (ind .) 421
abalienare : ab et ab!. 260,r.2. (s ubj.).
abesse : ab!. 260 272,2 multum absolvere : gé n. 241,3.
abest ut 441 tantum abest ut ... « abstenir» (empl. nég. ) : quin et su bj.
ut 440,r.4. 438.
abhinc 228,3 305. abstinere : ab l. 260.
abhorrere : ab et ab!. 260,r.2. ahstrnits (noms) : sens au plur. 90,3
abire : ab!. 260. emploi 92 noms abstraits du fr.
ablatif : généra lités 48,6 et n. 2 256 expr. en latin par de s noms concrets
49-50 (désin.) ; 91 par divers types de prop . 496.
d 'a bondance 266,1 absolu 277 abundare : ab!. 266,1.
492 d'accomp. 256 273-274 -cibus (l ' " déci.) 56,3.
d'agent (inanimé) 296,1 de cause ac ou atque 321,n. (orthogr.) conj.
268-269 de compar 276 descrip - copul. 321 conj. compar. 416,3.
tif 275 d'éloign. 260-262 d'in- accedit (impers.) 370 quod ou ut 406,
str. 264-277 de lieu (v. aussi li eu l ,r.
et locatif) 256 279-280 limitatif accentuation 46.
270 de manière 274 48 1,4 (gér. ) accîdit (impers.) 370 ut et s ubj. 441
de mesure 272 de moyen 256 474,3,n. bene ... quod et ind. 406,1.
265-267 481,4 (gér.) d 'origine 263 accipere : v. perceptifs (verbes).
de la peine 266,3 de point de dé- accommodatus : dat. 245,1 481,3
part 256-263 de point de vue 270 (gé r.).
de privation 258-259 de prix 266,2 accompagnement (ab!. d') 256 273-
de qualité 275 de relation 270-271 274.
de séparation 258-259 de temps accord : grammatical 198,1 199,1
(v. aussi locatif) 256, 281-284; 200, 1 201,1 202 204,1 205,1
après interest ou refert 233,1,r.l 206-207 par attraction 198,3 199,
locutions diverses 266,6 274,r. 2 201,2 209-210 par vois inage
ab!. du gér. ou de l'adj. verba l 481- 198,2 199,2 200,2 202 204,2 207
482 ab!. du supin 486 régim e syll eptique 198,4 199,3 201,3
d'une prép. 285-286 ; 208 v. auss i adjectif épithète, ap-
rapproch. entre divers emplois 256 posé, attribut, pronom, verbe.
et n. concurrencé par d'autres cas accusa tif : générali tés 48,3 et n. 2
287,2-3 par divers tours (v. prép.). 213 49-50 (désin.) ;

Les chiffres re m·oi ent aux paragraph es.

343
INDEX GÉNÉRAL

adverbial 224 exclamatif 225 s uperlatif, complément de !' adj., in-


d'extension 226-228 de lieu 226- déclinables, numéraux, parisyllabi-
227 d'objet direct 214-219 (exter- ques et imparisyllabiqu es.
ne) 220 (interne) 221-222 (dou- adjectif-1H·onom 140-197 465 (style
ble) de relation 223 de temps ind.) 513-515 (place) v. aussi
228; corrélatifs, démonstratifs, indéfinis,
après meminisse (etc.) 241,1,r.l-3 interrogatifs, possessifs, réfléchis,
après les composés de ante, ex, prae relatifs.
246,r.2 cas du sujet de l'inf. 470 adjectif ve1·bal en -ndus : nature et
cas de l'attribut du c. d'objet dir. sens 480 « substitut » du géro ndif
203,2 483 (adj. verb.) ace. du 482 attr. d'un sujet 484 attr.
supin 227,2,b 485 régime d'une d'un compl. 483 épithète 484
prép. 229-230 ; expr. le but 483 expr. l'oblig., la
concurrencé par d'autres cas 287, conv., la possib. 484 ;
1 et 3 par divers tours prép. (v. constr. avec un dat. 253 constr.
prép.) . imp:'!rs. 484,r. rendu par un nom
« accuser» (verbes sign.) : gén. 241,3 abstrait 496,5,r . place 506,r.
quod et ind . 406,4 quod et subj. admonere : ut et subj. 435.
461,r. adnomination 503,3.
activité (verbes d') : ut ou ne et subj. adonique 541-542.
435 subj. seul 435,r.2 inf. 473 adverbes : formation 41, 289-291 et 293
477 479 prop. inf. 477 part. (dérivés) 42-45 et 3 11 -312 (com-
490,r.I tabl. rée . .502,6. posés) 137 et 292 ( = ace. ou ab!.)
ad 229,1 v. aussi 227,1,r.2 233,1,r.2 298,4 ( = gé n. ou ab!.) 299 ( = ab!.)
237,r.3 245,1,r. 279,r.2 481, 1. 3 05,2 ( = ace., ab!. ou ,!oc.) 289-
ad- (verbes comp. de) : ace. 218,2 290 et 294 (comp. et super!.) va-
dat. 246. leur et emploi 295 ;
adducëre : ut et subj. 435. adv. d'affirm. 308 de doute 309
adeo 440 adeo non . . . ut 440,r.4. d'intensité 297-299 d'interr. 307
adesse : dat. (etc.) 246 et r.l,b. de lieu 300-302 de manière 296
adipisci : ut et subj. 435. de négation 310-314 numéraux 127
adjectif : adj . dérivé 39 adj. comp. 137-139 pronominaux 302,2 de
42-45 déci. 97-100 (1; 0 classe) quantité 297-299 de temps 303-
101-107 (2"'" classe) comp. et su- 306;
per!. 113-126; en st. ind. 465 place 516 v.
empl. comme nom 103,r.2 et 107, aussi complément de l'adv., corréla-
4-5 (déci.) 109-111 empl. au gé n. tifs, démonstratifs, indéfinis, inter-
pour marquer le prix 239 empl. rogatifs, relatifs.
au lieu d'un nom au gén. 232,1,r.2 adverbial (ace.) 224.
237,r.3 287,2,n. rendu en fr. par adversarius : dat. (etc.) 245,2.
d'autres types de mots 112 (medius, adversatives ~prop.) : v. concessives.
frequen s, invitus, etc.) ; adversus (-um) 229,2.
accord de !'adj. attribut 201-203 aedilis 107,4.
de !'adj. épithète 204 nihil solldwn aemulari : constr. 247,1.
ou solldi, mais nihil humî/e 111,r. l aequalis : dat. (etc.) 245,2.
235,2 stultwn ou stulti est, m a is aeque ac ou atque 416,3,b.
sapientis est 232,3,r. ; aequus 119,1,r. (comp. et super!.)
v. aussi anomaux, compar~tif et dat. (etc.) 245,2.

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

344
INDEX GÉNÉRAL

aestimare : gén. 239 ab!. 266,2. anomaux noms 56,4 59,4-5 72-
afficere : ab!. 266,1. 74 82,4 86,2-4 adjectifs 103,r.
affinis : dat. (etc.) 245,2. 107,6 118 et 120 (comp. et su-
age ou agedwn 329,1. per!.) adverbes 294 (c . et s .) ver-
agent (compl. d') : ab!. ou ab et ab!. bes 343-349 352 382.
269,1 dat . 253 tabl. syn. 287,3. ante : adv. 301 306 v. aussi 272,1
aio 349,1 (conj.) ait 507,r..3 (place). et n. prép. 229,3.
alcaïques 541-542. ante- (verbes camp. de) : dat. ou ace.
alienare : ab et ab!. 260, r.2. 246.
alienus : dat. (etc.) 245,2 ab!. 260,r.2. antécédent (du re latif) : attiré dans la
aliquanto (ab!. de m es ur e) 272,1,r. v. prop. rel. 210.
aussi 123. anteire : ace. 246,r.2,n.
alîqui (adj. indéf.) 174 177-178. antequam ou anteaquam : ind. 411
alîquis (pron . ind éf. ) 174 177-178. subj . 429,1 tabl. rée. 501,7 ante
allter ac ou atque : 416,3,b. . .. quam 518,3.
alius 194 al it1s alius 194,r.4 419,r. an1 ériori 1é : à l'ind. 394-395 397,2
1 (récipr.) alius ac ou atque, aliL1d au subj. 420 446 à l'inf. 469 au
quam, nihil aliud nisi 416,b-c. part. 487,2,b en st. ind. 464,r.2-3.
allong. compen satoire 24. antiquus : camp. et super!. 119,1,r.
alphabet 1. aphérèse 536,8,n.
a lter 194 alter alter 149,r.l (récipr.). apis (apes) 71,4.
alternances vocaliques 36 64,4,n. (3'"" apocope 14,3 46,r.2.
déci.) 338,r.l, 351,4 et 379 (ver- apo<lose 412 et n. 445 520.
bes) 528,2,n. apostrophe (mot mis en) 48,2 212.
alteruter 195. apparet (impers.) 370 prop. inf. 476.
amare : conj. 340-342 (th. du prés.) appartenance (génitif d') 231 -236 ss.
350-355 (th. du parf.) 356-365 (th . apposé ou apposition : nom 205 237,
du supin). r.2 (nom propre) 317,l (omission
amb- (am -, an -) 44,1. de la prép.) accomp. l'inf. sujet
ambo : déci. 128,r.2 emploi 190,r.2. 474,r. place 508;
am icus : dat. (etc.) 245,2. participe 491-492 proposition
amplius 276,r.2. 406,2 (quod .. . ) 435,r.5 et 441,r.
amuï ssement (d'une cons .) 24-25. (ut ... ) 474,r.2 (prop. inf.) 501,2
an? 307 403,2 et r .l (ind.) 460 (tabl. rée.).
(subj.) haud scia an, nescio an, app1·écia1ion (verbes expr. l') : ab!.
dubrto an (etc.) 460,r.4. 271,1 v. auss i prix.
anacruse 541,b. aptus : dat. 245,1 qui et subj. 457,l,
anapeste 536,2 540. r.l
anap ho re 503,4,n. apud 229,4 v. aussi 279,r.2.
anaphorique (adj.-pron.) 150,b,l 158. arhi·es (noms d') : genre 52,2,c.
animaux (noms d') : genre 52,r.l,c. arcere : ab!. 260.
animus : précision dans l'expression arguere : gén . 241,3.
94, 1 anim i (gén. de relation) 240, « arriver » = verbe de mouvement 227,
2,r.2 in animo habere ou animum l,r.l «il arrive» v. accidit, etc.
inducere et l'inf. 473. arsis 536, 1,n.
anne ? 403,r. l. article 34,r.
année 544. -as : gén. sg., l '"' déci. 56,1.
annon ? 403,2. asclépiade 541-542.

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

345
INDEX GÉNÉRAL

a spect verbal 390 469 (inf.) 487,2,


n. (part.) .
assequi : ut et subj . 435. ha se 541,b.
assibilation 22. belli (locatif) 278,2.
a ssim ilation (d'une cons.) 26-29. bene : comp. et super!. 289.
a s~· ndète 321,r. 323, 1 326,7. benedicere : dat. 244.
at 326,1 412,r.3. benevôlllS : <lat. (etc.) 245,2.
athémat ique : v. verbes . bilabiale 8,3.
atqiie : v. ac. bini au lieu de duo 134,2.
atqui 326,3. bissextile 544,1,n.
attamen 326,4. « blâmer» (verbes sign.) : quod et ind.
atténuation (d'une affirmation) : subj. 406,4 qiiod et su bj. 461,r.
451,1. blandiri : dat. 244.
bonus : déci. 98 comp. et super!.
attraction : concern. le cas 198-2 10
118, 1.
(antéc. du rel.) 476,r.4 (compar.)
bos 72.
544,3 (date) v. aussi accord par
brachYlogic 159,7 476,r.4.
attraction ;
but (expr. du) 428 et r.2 v. aussi 429-
attr. modale 467 431 (après po- 438 481,1 (gér.) 483- (adj . verb.)
tius quam) 463,r.3 (en s t. ind.). 485 (supin) 487,2,c,r. (part. futur)
attribut : accord gram. 201,1 202 501,5.
par attraction 201,2 par rnisinage
202 sylleptique 20 1,3 ;
attribut du sujet 203,1 484 (adj. c
verba l) 488 (part. futur) d' un
compl. 203,2 483 (adj. \·erba l) ; caelwn 59,4.
accomp. un inf. sujet 474,r. un calendrier 544-546.
inf. corn pl. 4 73,r. l 4 75 ,r. 2 476, canis 63 ,2.
r.1 ; capëre : conj. 340-342 (th. du prés.)
gén . ou abl. tenant li eu ct·un attri- 350-355 (th. du parf.) 356-365 (th.
but 232,3 238,2 275 place de du supin) .
l'attr. 506. caput : capitis damnare 241,3,r.2 ca-
attribution (datif d') 243 -24 7. pite damnare 266,3 ,r.
audere 367 (conj.) inf. 473. cardinaux (adj .) 127 128-130 136
audire : conj. 340-342 (th. du prés.) 228,3.
350-355 (th. du parf.) 356-365 (th. carere : abl. 258.
du supin) constr. pers. 4 78 v. caro 72.
aussi perceptifs (\·erbes). carns : dat. (etc.) 245,2.
cas 48 48,r.2 (cas obliques ou indi-
aut 325 et r.403,r.2 (dans inte rr.).
rects) 54 (formes sembl.) 287
autem 326,2 et r.1 nun c autem 450.3.
(tabl. syn.) v. aussi déclinaisons.
auxiliari : dat. 244.
cata lectique 536,6 539 (pentamètre)
arnntage (datif d') 249.
54 1 (Yers logaéd.) .
avere : inf. ou prop. inf. 475. eau.sa est cur ou quare 460,r.3 causa
avidus : gén. 240.2. 237.r.l v. aussi 268,r.2 481,2
-ax (adj. en) 39 gé n. 240.2 ,r. l. (gér.).
causales (prop.) ind . 407 subj. 407
452,5 461 ,r. part. 491-492

Les chiffres; ren\· o:e nt aux paragraphes.

34()
INDEX GÉNÉRAL

v. aussi relatives (prop.) et cwn cognitum habere 393,1,r.2 490,r.3.


tabl. rée. 501,4 place 521,1. eolleclif : nom 52,r.1 (genre) valeur
c:mse (compl. de) : ab!. ou tour prép. 88 et 92,3 (nom) 191 (adj.-pron.).
268-269 tabl. syn. 287,3. comitatus : 366,r.3 (sens) ab!. 273,l.
cavere : dat. (etc.) 247,2 ne et subj. committere : adj. verbal 483.
435,r.1 cave et s ubj. prés. (avec ou communicare : constr. 246,r.l.
sans ne) 418,2 435,r.2. · comm unis : gén. 232,2 dat. (etc.) 245,
-ce, -c 152,r.l. 2.
cedère : ab!. 260. comparaison (abl. de) 276 comp.
cedo (verbe défectif) 349,6. abrégée 159,7 476,r.4 (verbes
ce/are : ace. (etc.) 221,1. expr. la) 271,1 272,1 v. aussi
celer 107,2. comparatives (prop.), supériorité.
«celui de» 159,7. comparare : constr. 246,r.l.
cenatus 364,r. comparat if (des adj.) : déci. 115 for -
censere : v. opinion (verbes d'). mation 114 118-120 sens 113
cernère : v. perceptifs (verbes). 121 empl. au lieu du positif 122
certe 308 certe/ certo 291 at certe ou du superlatif 122 493,3 ;
412,r.3. (des adv.) : formation 289-290
certiorem facère : v. déclaratifs (ver- 294;
bes) certiorem fieri : v. perceptifs renforcé ou atténué 123 compl. du
(verbes). comp. 272,l et 276 (abl.) 276,r.
césure 536,7 538 (hexamètre) 539 (quam ... ).
(pentamètre) 540 (tr. iamb.) 541 comparaliYes (prop.) : même mode que
(vers logaéd.). dans la princ. 416 subj. 431 (po-
cetèri 196 cetèrum 326,5. tius quam ... ) 452,3 (comp. cond .)
chiasme 503,4. tabl. rée. 501,11 place 416,1
chiffres romains 136 et r. 521,1.
circa, circiter, circum : adv. 301 prép. compertwn habere 490,r.3.
229,5. complément de l'adjectif : ace. 226,1
circonslancielles (prop.) : ind. 407-416 gén. 232,2 235,2 236,2 240,2
subj. 427-433 440 444-450 452- 481,2 (gér.) dat. 245 481,3 (gér.)
459 463 part. 491 -492 tabl. abl. 259 266,1 269,2 270 271,
rée. 501,4-9. 2 272,1 ;
circum- (verbes comp. de) : ace. 218,1. de l'adverbe : gén. 235,3 ;
circwndare : constr. 246,r.4. du comparatif : abl. 272,1 276
cis 229,û. quam . . . 276, r. ;
citra : ady. 301 prép. 229,6. du nom : gén. 48,4 231,1 234
civis 71,2. 235,1 237 238,1 240,l 481,2
civïtas 71,4. (gér.) ab!. 275 tabl. syn. 287,2
clausules 543. place 509;
coarguère : gén. 241,3. du participe : gén. 240,3 dat.
coepisse : conj. 349,7 352 auxil. 253,r. ab!. (etc.) 263 273,1 ;
modal 386,1 constr. 473 (inf.) du pronom : gén. 235,4 ;
coeptus sum et inf. passif 473,r.2. du superlatif : gén. 235,4 ace.
cogère : prop. inf. 477 constr. pers. (avec inter) 235,4,r.3 ;
479 ut et subj. (pfs) 435. du yerbe : ace. 213-230 gén. 233
cogitare : inf. 473 ut et subj. 435. 236,1 239 241 dat. 242-244
cognatus : dat. (etc.) 245,2. 246-247 249-255 ab!. 233,1,r.l

Les chiffres ren\·oient aux paragraphes.

347
INDEX GÉNÉRAL

258 260-263 265-274 278-286; (con cl.) 328 (exp!.) 518 (place)
en t ê te d e phrnsc 522,1-2. de subordination 406-416 427-460
complément d 'obj e t (pro p.) : quod ... (passim) 518,3 (place).
406,4 subj. sans conj. 435,r.2 ut conjugaisons (tableaux) : th. du pré-
.. . 435 ne .. . 436 ne ... , qu in ... , sent 340 (actif) 342 (passif) 344
quo minus . .. 437 int. ou excl. ind. et 346 (verbes anomaux) th. du
460 prop. inf. 475-477 si ... 406,4 parfait 354 th. du supin 360-365
tabl. rée. 501,3 502 place 521,2 v. aussi périphrastique.
à propos du nom compl. d'objet, conjunctus : ab!. 273,1.
v. tabl. syn. 287,3 . connaissance (adj. expr. la) gé n. 240,
complere : gén. 236,1 ab!. 266,1. 2.
campos : 102,2 (déci.) gén. 236,2 conscius : gén. 240,2.
ab!. 259. consécutives (prop.) : subj. 439-441
composés (verbes) : 42-45 (formation) emploi des temps 421,5 tabl. rée.
ace. 2153 222 dat. 246 ab!. 260. 501,6 place 521,2 v. aussi rela-
compositïon (des mots) 42-45. tives (prop.).
canari : inf. 473 si et subj. 452,1 ut consiliwn capere ou inire : constr. 435,
et subj. (très rar.) 435. r.3.
conatu (de) 391,1 392. consonnes 8 amuïssement 24-25 as-
concedere : adj . verbal 483 v. aussi simil. 26-29 doubles 8,2,r. évol.
déclaratifs (verbes). 21-29 géminées (simplif.) 23 pro-
concessif (subj .) 425 451,2,n. none. 11.
concessives (prop.) : ind. 413 subj. conspicere : v. perceptifs (verbes).
452,2 455 432 part. 491-492 constare : gén. 239 abl. 266,2 con-
tabl. rée. 501,9 place 521,l v. stat (impers.) 370 prop. inf. 476,1.
aussi relatives (prop .). cortstituere : constr. 435,r.3.
concordance (des temps) à l'ind. 397- constrictives (consonnes) 8,2,n.
399 au subj. 420-421 452,3 (avec consuetudo est : mihi tecwn .. . 250,r.l
quasi ou tamquam) 464 (en st. ut et subj. 441 inf. ou prop. inf.
ind.) . 474,1.
concrets (noms) : valeurs part. au plu- consuevisse : inf. 473 inf. passif 473,
riel 90,2 prédilection pour ce type r .2.
de noms 91. consulere : constr. 247,3.
condemnare : gén. 241,3 ab!. 266,3. contendere : ut et subj . 435 inf. 473.
conditionnelles (prop.) ind. 412 contentus : ab!. 269,2.
subj. 433 445-450 452 part. contingit (impers .) 370 ut et subj.
491-492 tabl. rée. 501,8 place 441 474,3,n.
521,1. continuo 305,2 continuo ut et ind .
conducere gén. 239 ab!. 266,2 408.
adj. verbal 483. contra : adv. 416,3,b (contra atque, ac,
conferre : ab!. (etc.) 246,r.1. quam) prép. 229,7 240,l,r.2.
confertus : ab!. 266,1. contractions 17 355 (formes verb.).
confessus 366,r.3. contrarius : dat. (etc.) 245,2.
confidere : 367 (conj.) dat. 244,2 « convenir » : v. opportunité (verbes
dat. ou ab!. 269,2 ,r.2. expr. !').
conjonc t ions : nature et rôle 319 de convenire : constr. 247,4 convenit
coordination 319-320 321-324 (co- (impers .) 370 inf. ou prop. inf. 474,
pul.) 325 (disj.) 326 (adv.) 327 ')


Les chiffres ren,·oi e nt aux paragraph es.

~48
INDEX GENERAL

convincere : gén. 241,3. ras 247,6 duas, duim, 340,6,r.


coordination : entre des adj. 108 en- date 544-545.
tre des subord. 523 v. aussi con- datif : généralités 48,5 et n. 2 242
jonctions. 49-50 (désin.) ;
copule 203,1 et 2,n. 506 (place). d'agent 253 d'attribution 243-
cor 71,5. 247 481,3 (gér.) 482,1 (adj. ver-
cor.am : adv. 301 prép. 285,2. bal) d'avantage ou de désavanta-
corrélatifs : adj.-pron. 197 adv. 300 ge 249 de destination 254-255
(lieu) 304 (temps) . v. aussi 302, 482,r.4 (adj. verbal) double datif
1 407 409,l 416,1 440 255 éthique 252 d'intérêt 248-
conj. 322. 253 de l'objet indirect 243-247
crainte (verbes de) ne (etc.) et subj. 481,3 (gér.) 482,1 (adj. verbal)
436 inf. 4 73 tabl. rée. 502,5. de point de vue 251 de possession
credere : constr. 247,5. 250 de ·r elation 251 287,3,n. de
crétique 543. sentiment 252 ;
cum (conj .) : = quom (forme de rela- dat. du gér. 481,3 de !'adj. ver-
tif) 302,2 409,n. 453,n. 457,2 bal 482,l du supin 486 ;
= si 452,4 cwn/dum 410,l,r. concurrencé par d'autres cas 287,
avec l'ind. 408 409,l (corrél.) 3 par divers tours prép. (v. prép.).
409,2 (inversif) 409,3 (itératif) de 285,4 v. aussi 215,2 217,r.
409,4 (expl.) ; 221,1,r.l-2 221,3 235,4,r.3 241,
avec le subj. 453 454 et 420,r.l l,r.1-2 241,r.l 261,1 268,,r.l-2
(causal) 455 (conc.) 457 (con- 269,2,r.l 481,4.
séc.) 458 (hist.) 459 (répét. ?) ; de- 44,2 (verbes comp. de) : dat. 246.
cwn . . . tum 322,1 455,2,r. ; debere : inf. 473 inf. passif 473,r.2
tabl. rée. 501,4.7.9. v. aussi nécessité.
cum (prép.) 285,3 v. aussi 216,r.2 decernere : constr. 435,r.3.
246,r.l 273-274 place 517,r.l. decet et dedecet (impers.) 369,3 ace.
cum- (com-, con-, col-, cor-, co-) 44,2 219,l inf. ou prop . inf. 474,3 v.
45,1 constr. des verbes comp. de aussi opportunité.
cum : dat. (etc.) 246. « décider» (verbes sign.) : constr. 435,
cunctari : inf. 473. r.3.
cupere : inf. ou prop. inf. 475 ut et déclm·atifs (verbes) : prop. inf. 476,2,a
subj. (rar.) 435. interr. ind. 460 style ind . 461-466
cupidus : gén. 240,2. quod et ind. 406,4,b ut et subj.
cur (adv. interr.) 307 causa (ou ratio) 435,r.4 (dire de) constr. pers. 478
est cur, non (ou nihil) est cur 460,r. tabl. rée. 502,1.
3. déclinaisons : noms 53-87 adjectifs
curare : Llt et subj. 435 inf. 473 96-107 comp. et super!. 115-116
adj. verbal 483 . adj . num. 128 131 133 135
adj.-pron. 141 143 151-154 162
166-169 173-197.
D défectifs : noms 56,4 59,5 73 82,
5 86,4 adj. 103,r.l verbes 349
dactyle 536,2 538-539 541,b. 352 382,1 (temps prim.) .
damnare : gén. 241,3 ab!. 266,3. deficere : constr. 215,1.
dare : double datif 255,2-3 adj. ver- degrés (des altern. voc.) 36 (de si-
bal 483 supin 485,r. dare litte- gnif. ou de compar. des adj.) : v.

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

349
INDEX GÉNÉRAL

comp. et super!. dexter 100,r.


déictique (particule) 152,r.l. dicére : v. déclaratifs (verbes) cons-
délibératif (subj.) 442 v. aussi 420, tr. pers. 478 die 340,8,r. l.
r.l,n. et 421,3 (temps) 462,3,c (sty- dicho1·ée 543.
le ind.). diérèse 536,7 537,3 538.
délit (compl. expr. le) 241,3. dies, 84-86 v. aussi h e ures, veilles.
« demander » (verbes sign.) : ace. ou difficilis 117,1 (super!.) supin 486.
autres cas 221 ut et subj. 435 in- diffidere : 367 (conj.) dat. 244,2.
terr. ind. 460. dignus abl. 271,2 qui et subj. 457,
démonstratifs (adj .-pron.) : classif. 150 l,r.l dignum est et prop. inf. 476,
déci. 151 -154 sens et empl. 155- 1.
161 465 corrél. 197 accord dimensions (d'un objet) : ace. 226,l
206-209 exp!. par une prop. 406,2 cf. ab!. de mesure (272) .
435,r.5 441,r. place 514-515 dimensus 366,r.3.
518,3,r.l ; diminutifs 38-39.
(adv.) 296-305 465. diphtongues 6 évol. 18 49-50
dentales (cons.) 8 amuïssement 25 prononc. 9.
assibil. 22 assimil. 28 prononc. dipodies (etc.) 536,4 540.
11. « dire>> (verbes signif.) : v. déclaratifs.
déponents (verbes) 330 366 381 (t. dis- (di-) 44,1 (verbes comp. de) :
prim.). ab et abl. 260,r.l.
dérivation (des mots) 37-41. discére : inf. 473 = passif de docere
descriptif : gén. 238 abl. 275 tabl. 221,l,r.2.
syn. 287,2. di scours indirect v. style indirect.
desiderare : inf. ou prop. inf. 475. di sjonction 503,2 504-518 (passim).
désidér·atifs (verbes) 40. dispar : dat. (etc.) 245,2 atque ou
d ésinences 35,2 36 casuelles ou ac ... 416,3,b.
nominales 49-50 v. aussi 64-65 et di ssimllis : 11 7, 1 (super!.) gén. 232,2
69 (3"' 0 déci.) personnelles ou ver- dat. (etc.) 245,2 ac ou atque 416,
bales 334 339 (actives) 341 (pas- 3,b.
sives) 353,2 (à l'ind. parf. actif). distance : ace. 226,3 ab!. 272,2
desinere : inf. 473 desrtu s swn et inf. tabl. sy n. 287,3.
passif 473,r.2. distare : abl. 272,2.
désir (adj. expr. le) : gén. 240,2. di stique 539.
desistere : abl. 260 inf. 473. di stributifs : adj. num. 127 133-134
desperare : constr. 217,r. 136 adj.-pron . 189-190.
destination (datif de) : 254-255 482, diu 306 comp. et super!. 294.
r.4 (adj. verbal) 486 (supin en -u). dives 102,2.
détermination : nécessaire avec l'ace. docere : ace. (etc.) 221,1 v. aussi dé-
d'objet interne 220 avec le gén. claratifs (verbes) .
ou l'abl. descr. 238 et 275 d'un domination (verbes ou adj. expr. la) :
emploi res treint avec les noms de gén. 236 ab l. 266,4.
villes, de p. îles, avec donws ou rus domus : déci. 81 emploi à l'ace.
227,2 261,2 278,r. et 280,1. (qtw ?) 227,2,a à l'abl. (unde ?)
deterrere : ne (etc .) et subj. 437. 261,2 au loca tif (ubi ?) 278,2.
detestatus 366,r.3. donare : constr. 243,r.2.
deus 59,2. donec : ind. 410,2-3 subj. 429,2.
« devoir >> 388,2 v. aussi n écessité. double : (ace.) 221-222 (dat.) 255

Les chiffres r e nvo ient aux para g r aphes.

350
INDEX GENERAL

(lettre ou cons.) 8,2,r. (négation) jet ou du verbe de la prop.-part.


314. 492,r.2-3.
duas, duim : v. dare. éloignement (ab!. d') 260-262.
dubitare : interr. ind. 438,r.2 460 em 329,3.
460,r.4 (an) non dub. : quin et emensus 366,r.3.
subj. 438 420,r.l (périphr.) inf. ementitus 366,r.3.
438,r.l 473 tabl. rée. 502,2. emere : gén. 239 ab!. 266,2.
dubitatif (subj .) : v. délibératif. empêchement (verbes d') : ne (etc.) et
ducere : gén. 239 double datif 255,2 subj. 437 inf. ou prop. inf. 437,r.l
abl. 266,2 prop. inf. 476,2,b duc 477 479 loc. nég. figées : quin
340,8,r. et subj. 438 tabl. rée. 502,7.
dum : ind. prés. 398,1 410,1 ind. en 329,2.
410,2-3 subj. 429,2 (temp.) 433, enclitique 46,r.l,n.
1 (restr.) tabl. rée. 501,7. enim : adv. 308 328,r.2 conj . 328.
dummodo : subj. 433,1. eniti : ut et subj. 435.
dmée : ace. 228 ab!. (pfs) 284,r.2. énonciatives (prop.) : ind. 401 404-
416 subj. 444-451 462,1 et 463
(st. ind.) inf. 471 et 473-479 tabl.
E rée. 500-502.
énumé1·ation (part. de Haison) 323.
e ou ex 285,5 v. aussi 221,4,r. 235, envfrons : v. voisinage.
4,r.3 261,1 262 263,l et r.l eo 300 302,2 eo ... quo 272,1,r.
268,r.l-2 481,4. 416,1 eo ... quod 416,1 ,.r.2 eo ...
e- (ex-, ec-, ef-) 45,1 ; (verbes comp. ut 440.
de) : dat. 246. épithète : v . adjectif, participe.
-e : abl. sg. des part. prés. ou des adj. erga 229,8 v. aussi 240,1,r.2.
empl. comme noms 107,3-5. ergo 327,1.
-ë : 5'" 0 déci., gén. ou dat. sg. 86,1. -ës : 5"' 0 déci., gén. sg. 86,1.
ecce 329,2. espace : compl. de lieu 226,2 (ace.)
écriture : archaïsmes 2,1. compl. de temps 284 (abl.) cf. ab!.
ëdere 348. de mesure (272).
efficere : ut et subj. 435 efficitur espèce (gén. d') 235,n.
(impers.) : ut et subj. 441 inf. ou « espérer » (verbes sign.) : prop. inf.
prop. inf. 474,3. 476,2,b et r.2.
effugere : constr. 215,2. esse : conj. 344 345 (composés) 363,
égalité (adj . expr. l') : dat. (etc.) 245,2. r. (inf. fut.) 417,r.2 (esto, sens)
egere : gén. 236,1 ab!. 258. 382,2 (t. prim.) ;
ego : v. personnels (pron.). auxiliaire 363 365 copule 203,
eheu 329,6. 1 (nom.) 238,2 (gén.) 275 (ab!.)
ei 329,4. « être le propre de » 232,3 (gén.)
ejusmodi ut 440. « être à» 250 et 255,1 (dat.) « être
élision 536,9. en état de » 481,3 (gér. au dat.)
ellipse : de l'antéc. du relatif 158,2 « valoir» 239 (gén.) 266,2 (abl.)
de )'apposé 232,1,r.l de l'auxi- 178,r.l (esse allquid);
liaire esse 363 du démonstratif esse et attribut : inf. ou prop. inf.
(«celui de») 159,7 de la préposi- 474,l prop. inf. 476,l est ut 441
tion 316-317 après quid? 172 du sunt qui 457,1.
sujet de la prop. inf. 476,r.l du su- et 321 et ... et 322-323 et ... non

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

351
INDEX GÉNÉRAL

313,r.2 idem ... et 416,3,n. part. 490,r.l bene (etc.) fac ere
étendue : ace. 226-227 v. aussi es- qLtod et ind. 406,3 fac 340,8,r.l
pace. (forme) subj. avec ou sans ut 435,
eténim 328. r.2 faxo 340,5,r.2.
éthique (datif) 252. facîlis 117,1 (super!.) supin 486 et r.
etiam 308 403,r.3,b 123 (renf. le facile (renf. super!.) 126,1.
compar.). fallit (impers.) 370 ace. 219,1.
etiamsi ou etiam s i : ind. 413,2 subj. familiaris : dat. (etc.) 245,2.
452,2. familiâs : gén. sg., l ' 0 déci. 56,1.
etsi : adv. ou conj. de coord. 326,5 fari 349,3.
413,r.l particule ace. le part. 492, fas 74 supin 486 fas est : inf. ou
r.5 conj . de subord. 413,2 (ind.) prop. inf. 474,3.
452,2 (subj.). •:'faux 67.
évaluation (verbes expr. !') : v. prix. favere : dat. 244.
evénit (impers.) 370 ut et subj. 441 febris 71,1.
474,3,n. bene .. . quod et ind. 406,1. « féliciter» (verbes sign.) : quod et
éventualité : si ( « pour le cas où ») et ind. 406,4 quod et subj. 461,r.
subj. 452,1. ferre 346-347 (conj.) constr. pers.
ex: v. e. 478 moleste ferre quod 406,4,a.
exclamatif : adj.-pron. 170 adv. 298, festinare : inf. 473.
3,r.3 ace. 225 inf. 472 subj . fidére : 367 (conj .) dat. 244,2 dat.
443 462,3,c (en st. ind.) tabl. ou ab!. 269,2,r.2.
rée. 500,3 501,3 502,3. fiéri 346-347 (conj. et sens) fit ut,
exho1·tation (subj. d') 424,1. fieri potest ut 441 fieri non potest
existimare : v. opinion (verbes d') quin ou ut 438,r.3 opportune (etc.)
constr. pers. 4 78. fit quod 406,1.
expédit (impers.) 370 inf. ou prop. finale : d'un mot 35,2,r. 69 (3"' 0 dé-
inf. 474,3. ci.) 87 (noms grecs) 105 (adj.
experiri si 452,1. 2"' " cl.);
expers : gén . 236,2 ab!. 259. syll abe finale (quantité) 527,2
explere : ab!. 266,1. 530-534 536,5 ;
explicatif : gén. 237 cwn 409,4 place finale dans la phrase 504.
quod 406,2 ut 435,r.5 441,r. finales (prop.) : ut (etc.) et subj. 428
exploratum habere 490,r.3. 429-438 501,5 (tabl. rée.) 521 ,2
exspectare : constr. 429,.Z,r. v. aussi (place) v. aussi but.
452,1 (si). finitimus : dat. (etc.) 245,2.
exsulare 384,r.2. flagitare : ace. (etc.) 221 ,2 ut et subj.
extension (ace. d') 226-228. 435 .
exterminare : ab!. 260. flem·cs (noms propres) : genre 52, l ,b.
extra : adv. 301 prép. 229,9. foras , foris 300.
exturbare : ab!. 260. fore ( = futwwn esse) 363,r. fore ut
exuére : ab!. 258. 361 et 469,3,r.l (futur) 469,3,r.3
(potentiel) fore et part. parf. pas-
sif 469,3,r.2 (futur perfectif).
F forem (etc.) 344,7,r .
•:'fors 73,2.
facére : gén. 239 dat. 249,r.l abl. forsitan 309 460,r.4.
266,2 et 6 ut et subj. 435 inf. ou fra<:tions 132 ,r.2.

:[:,es chiffres renvoi ent aux para g raph es .

352
INDEX GÉNÉRAL

frater 63,2. concurrencé par d'autres cas 287,


fraudare : ab!. 258. 2-3 par divers tours prép. (v.
fraus 67. prép.).
frenwn 59,4. gemes 47 51-53 55 (!'• déci.) 60
fréquentatifs (verbes) 40. (2"' 0 d.) 75-78 (3"' 0 d.) 80 (4"' 0
fretus : ab!. 269,2. d.) 84 (5"' " d.) accord en genre
fricative (cons.) 8,2-3. 201-202 204-209 v. aussi hété-
frugi : adj. indécl. 107,6 comp. et su- rogènes.
per!. 118,4. gél'ondif : nature et sens 480 = inf.
fruglfer 100,2 comp. et super!. 118,4. prés. décliné 481 rempl. ou non
frui : ab!. 266,4 fruendus 482,r.l. par l'adj. verbal 482 fonctions 481
' 'f rux 73,2. 491,l,r. conc. des temps après le
fuam (etc.) 344,6,r. gér. 420,r.9.
fugit (impers.) 370 ace. 219,1. glyconique 541-542.
fungi : ab!. 266,4 fungendL1s 482,r.l. gnomique (parfait) 393,2,r.l.
futul' antél'icm· : à l'ind. 395 et r.2 gracrlis : super!. 117,1.
397,2 412,r.l à l'inf. 469,r.2 (pé- gratiëi 237,r.l v. aussi 481,2 (gér.).
riphr.). gratula r i : ace. 216 dat. 244 quod
futm· simple : à r)'ind. 395 412,r.l 406,4,b.
418,r. au subj . (périphr.) 420 et r. : dat. (etc.) 245,2.
1-2 à l'inf. (périphr.) 361 363 gl'ec : ace. 270,r.l déci. 87 quan-
469,3 et r.l au part. 487,2,c 488; tité des finales 534.
parenté avec le subj. prés. 340,5 grus 68,1,r.
395,r.l 422 446,n. rendu par guttul'ales (cons.) 8,1 assimil. 28,1,n.
l'auxiliaire passe 361 420,.r.l 469, prononc. 11.
r.l.
futurus 362,r. 488 futurum esse ut
361 et 469,3,r.l (futur) 469,3,r.3 (po- H
tentiel) futurum fuisse ut 469,3,r.3
(irréel). h ( :;r:. consonne) 8,2,r. 11 (prononc.)
33,1,n. 536,9.
habere : inf. 473,n. part. parf. passif
G 386,3 393,1,r.2 490,r.3 parum
ou satis habere et inf. 473.
gaudere 367 (conj .) v. sentiment (ver- haud 310,3 haud scio an 460,r.4.
bes de) . hei 329,4.
gemere : v. sentiment (verbes de). hendiadys 95,n.
génitif : généralités 48,4 et n. 2 231 hercle ou hercule 329,5.
49-50 (désin.) ; hétél'oclites : noms 72 verbes 382,
descriptif 238 d'espèce 235,n. 2,a,
explicatif 237 objectif 240-241 hétél'ogènes (noms) 59,4.
partitif 235-236 possessif 232-233 heu 329,6.
de prix 239 de qualité 238 de heures 545.
quantité 235,n. de relation 240-241 hexamètre 538-539.
subjectif 234 ; h iatus 16,1 et n. 33,2 46 85,r.
après causa, gratiëi ou instar 237, 527,1 536,9.
r.l gén. du gérondif et de l'adj. hic (adj .-pron.) : déci. 151-152 sens
verbal 481,2 482,2 et r.2-3 ; et emploi 155 159 465 (en st.

Les chiffres renvoient a ux paragraphes.

353
INDEX GÉNERAL

ind.) place 514 ; adv. : 300 304. épist. ) 408,r. (prop. temp.) ;
hi s torique : cum 458 inf. 471 et 420, au subj . 419 et r.2 (prop. indép.)
r.6 parfait 393,2 présent 391,3 420,2 (prop. subord.) 421,5 (con-
· 420,r.5. séc.) 424,4 et 426,2 (regret) 442
horribîlis : supin 486. (délib.) 444,n. et 447-449 (irréel et
hortari (et composés) : ut et subj. 435. pot. du passé) 453 et 458-459
humîlis : super!. 117, 1. (subj. de subord.) 469,3,r.l (après
humus 60 (genre) humi (locatif) 278, fore ut) 469,3,r.3 (après futurum
2. fuisse ut).
hype1·bate 503,2,n. imparisyllabiques (mots) : défin. 62
h ypermètre 537,5. déci. 63,l et 68 (noms) 102 et 104,
h~· pothétique s (prop.) v. condition- 3 (adj.).
nelles. impedire : ne ou quominus et le subj.
437 quin et le subj. (très rar.) 437,
r.l inf. (pfs) 437,r.l.
1 impellere : ut et subj. 435.
imperare : ut et subj. 435 prop. inf.
-ï : 2"'" déci., voc. ou gén. sg. 59,1 (pfs) 477,n.
3"'" déci., ab!. sg ., m . ou f. 71,1-2 impératif : formes 340,8-9 (actif)
4'"" déci., gén. sg. 82,1 5"'" déci., 342,7-8 (passif) 344,8 et 346,8 (ver-
gén. sg. 86, 1 adj. 2"'" cl. , th. cons. bes anomaux) temps et emploi
102,3. 417-418.
iambe 536,2 540. imperitus : · gén. 240,2.
ibi 300 302,2. impersonnels : modes 33 1-333 ver-
ictus 536,1. bes 368-370 (liste) 373 (conj .)
idée générale : ind. prés. 391,2 parf. co nstr. 211,r.2 (sans su jet pers.)
gnom . 393,r.l concord. des temps 219 (ace.) 233 et 241,2 (gén.)
420,r.3 potentiel 446,r.l. 266,5 (ab!.) ;
idem : déci. 151 153 sens et em- verbes empl. impersonnellement
ploi 160 place 515 idem ... qui 370-372 v. auss i 244,r.l 330,r.2
(atque, ut, etc.) 4 16,3. 347,3;
idon e us : dat. 245, 1 qui et subj. 457, constr. impers . et constr. pers.
l ,r.l. 478-479 (inf.) 484 et r. (adj. ver-
igïtur 327, 1. bal) 492,r.4 (part.).
ignarus : gé n. 240,2 . impetrare : ut et subj. 435.
ig nis 71,2. implere : gén. 236,1 abl. 266,1.
iles (petites ) : v. villes. impôtens : gén. 236,2.
ille : déci. 151 -152 sens et em ploi imprudens : gé n . 240,2.
157 159 465 (en st. ind.) place « imputer à » (verbes sign.) dat. 255,
514. 2 quod et ind. 406,4 quod et
illustris : ab l. 271,2 . subj . 461,r.
-im : 3"'" déci., ace. sg. 71,1. in : ace. 230,1 v. a us si 227,1 240,
imbuere : ab!. 266,1. l,r.2 481 ,1 ;
imitatu s 366,r.3. abl. 286,1 v. aussi 203,r. 241,
i111111ifa10r 102,3 (déci.) gén. 240,2. 3,r. l 269,2,r. l 279 281-284
i1111110 e t i111mo vero 308 403, r. 3,b. 48 1,4.
i111par : dat. (etc.) 245,2. in- 44,1 (verbes camp. de) : ace. 218,2
imparfait : à l'ind . 392 396 (st. dat. 246.

LC's chiffres renyotent aux paragraphes.


INDEX GÉNÉRAL

inanis : gén. 236,2 ab!. 259. tabl. rée. 500-502 ;


incertum est an 460,r.4. inf. concurrencé par le subj. avec
inchoatifs (verbes) 40 375,n. ut 470 et 473-477 (passim) par
incidente (prop.) 349 507,r.3 l'ind. avec quod 406,4.
v. aussi parenthèses. infinitive (prop.) : défin. 470 emploi
incidere : constr. 246,r.l,c. 472 (indép.) 474-477 et 492,r.4 (s u-
incipere : v. coepisse. bord.) 462,l et 3,b,463 (st. ind.)
incredibllis : supin 486. 500-502 (tabl. rée.) combinée avec
incumbere : constr. 246,r.l,c. une prop. rel. 525,l traductions di-
inde 300 302,2. verses 496,4 498.
indéclinables : noms 52,3 (genre) 74 infixe nasal 338,r.2.
adj. 107,6 adj.-pron. 197,r.l. infra : adv. 301 prép. 229,10.
indéfinis adj.-pron. 173-197 515 ingratus : dat. (etc.) 245,2.
(place) adv. 300 (lieu) 304 inimicus : dat. (etc.) 245,2.
(temps) sujet indéfini 368-373 iniquus : dat. (etc.) 245,2.
478-479 v. aussi « on». initiale (place) 504 522,1-2.
indépendantes (prop.) : temps 391-396 injicere : constr. 246,r.3.
(ind .) 417 (impér.) 419 (subj.) ; injussu 82,5 274,r.
modes 401-405 (ind.) 418 (im- inops : déci. 102,3 comp. et super!.
pér.) 424-426 et 442-451 (subj.) 118,4 constr. 236,2 (gén.) 259
471-472 (inf.) 492 (part.); (ab!.) .
mises en style ind. 462 (inf. ou inquam (etc.) 349,2 352 507,r.3.
subj.) tabl. rée. 500. inscius : gén. 240,2.
indétermination (nuance d') 457,1 insignis : ab!. 271,2.
(prop. rel.) 459,n. insimulare : gén. 241,3 v. aussi dé-
indicatif : temps 391-399 valeur et claratifs (verbes) .
emploi 400-416 tabl. rée. 500-502. instar 237,r. l.
indigere : gén. 236,1 ab!. 258. instare : dat. 246 inf. 473.
indignari : v. sentiment (verbes de). instituere : inf. 473.
indignus : ab!. 271,2 qui et subj . 457, instruere : ab!. 266,l.
l,r.l indignum est et prop. inf. instrument (abl. d') 264-277.
476,1. instrumental 48,6 256 264
inducere : inf. ou part. 490,r.l. v. aussi instrument.
infectum 332 390 419 (subj.). insuetus : gén. 240,2.
inferre : constr. 246,r.3. intellegere : v. perceptifs (verbes)
inf est us : dat. (etc.) 245,2. constr. pers. 478.
infinitif : formes 338 ss. (prés.) 361 intensifs (verbes) 40.
et 363 (fut.) 354 et 365 (parf.) intention (subj. expr. l') 427-438 501,
nature, genre, fonctions et déci. 468 5 (tabl. rée.) v. aussi but.
emploi nominal 468 473-475 em- inter 229,11 v. aussi Î49,r.l 235,4,
ploi verbal 471-472 474-479 va- r.3.
leur des temps 469 inf. et conc. inter- (verbes comp. de) : dat. 246.
des temps 420,r.6 et 9 ; intercludere : constr. 246,r.4 260,r.3.
inf. indép. 471-472 inf. subord. interdicere : constr. 246,r.4 260,r.3
473-479 inf. hist. 471 420,r.6 ne et subj. 437,r.2.
inf. excl. 472 inf. sujet 474 476, interesse : constr. 246,r.3 intérest
1 478-479 inf. compl. 473 475 (impers.) 370 constr. 233,1 v.
476,2 477 inf. apposé 474,r.2 aussi 474,3 (inf. ou prop. inf.).

Les chiffres renvoient aux paragraph es.

355
INDEX GÉNÉRAL

intérêt (datif d') 248-253 v. aussi ita 296 308 403,r.3,b ut . . . ita
287,3. (compar.) 416,1 ita ... ut (conséc .)
inte1·jections 329 v. aussi 211,1 440 ita non .. . ut 440,r.4.
(nom.) 212 (voc.) 225 (ace.). itèique 327,2.
intermittere : inf. 473. item 416,l.
interne (compl. d'objet) 220. iter 72 .
interrogare : ace. (etc.) 221,3 interr. -ium : 3'" " déci., th . cons., gén. pl. 67.
ind. 460.
interrogatifs : adj .-pron. 166-172 197
(corrél.) adv. ou particules 307
J
403 460.
; 3,1 prononc. IO 537,2-3 (métr.) .
interrogation indirecte : mode et par-
jacere et part. parf. passif 386,3 490,
ticules 460 temps 420 et r.l.2.8
r. 3.
tabl. rée. 501-502 trad. 496,2 pla-
jocus 59,4.
ce 521 ,2 interr. ind. et prop. rel.
joui· 544-546.
460,r. l 496,2-3 525,2.
jubere : prop. inf. 477 constr. pers.
inle1·roga1ion 01"atoi1·e 472 en st. ind.
479 ut et subj. (rar.) 435.
462,3,b-c.
jucundus : supin 486.
intel'rogatives (prop.) : ind. 402-404
judicare : v . opinion (verbes d').
subj . 442-443 444-451 462,3 et
jugen1111 59,3 550,b.
463 (st. ind.) inf. 472 tabl. rée.
junctus : ab!. 273, 1.
500,2 v. aussi interr. indirecte.
Juppiter 72 .
intra 229,12 .
jurare : prop. inf. 476,2,a et r.2 jura -
inultus 366,r.3 .
tus 364,r.
im1trlis : dat. 245,l.
jus est ut 441.
inversion 503,l 504-518 (passim)
jussif (subj.) 424.
544,3 (date).
jussu 82,5 274,r.
invisus : dat. (etc.) 245,2.
juvat (impers.) 370 ace. 219,1 inf.
invitus 112 344,9.
ou prop. inf. 474,3.
ipse : déci. 151 154 sens et emploi
juvenis : déci. 63 ,2 et 104,2 compar.
161 avec valeur appar. réfléchie
118,2.
148,r.2 465 place 515,r.
jt1xta : adv. 301 prép. 229,13.
ira tus : <lat. (etc.) 245,2.
ire 346-347 (conj .) 361 (rôle dans
form. de l'inf. fut. passif) supin L
485.
irréalité (subj. d') 444-452 conc. des labiales (cons.) 8 assimi l. 28 29,2
temps 420,r.4 et 8 421,l. labio-vélaires 8,1,r. labio-dentale
irréel : au subj. 444-445 447-449 8,2.
450,5 (périphr.) 451-452 à l'inf. laborare : ut et subj . 435.
469,3,r.3 (périphr.) au part. 487,2, laborem impertire : gér. au <lat. 481,3.
c,r. en st. ind. 462,1,r. et 3,c. laetari : v. sentiment (verbes de).
is : déci. 151 153 sens et emploi laetus : abl. 269,2.
158-159 465 et n. (en st. ind.) latérale (cons.) 8,2.
place 515. latere et part. parf. passif 386,3 490,
-ïs : 3'"" déci., ace. pl. 71,3 107,1. r.3.
iste : déci. 151-152 sens et emploi legere : conj. 340-342 (th. du prés.)
156 465 (en st. ind.) place 514. 350-355 (th. du parf.) 356-365 (th.

Les chiffres l'envoient aux paragraphes.

356
INDEX GÉNÉRAL

du supin). magnus (comp. et super!.) 118,1 ma-


/ex est ut 441. gni 239 magna 266,2,r.
liairnn : démonstrative 159,4,b rela- niajuscules 3,r.
tive 165 (adj.-pron.) 302,2 (adv.) male : comp. et super!. 289.
463 ,r.l (en st. ind.) entre adj. 108 maledicere : dat. 244.
dans une énumération 323. malle 344 (conj.) subj. sans ut 435,
liber (adj.) : abl. 259 . r.2 inf. ou prop. inf. 475 malim/
liber (nom) 280,4. mallem 426,r.
liberare : abl. 258. malus : camp. et super!. 118,1.
libet ou lt1bet (impers .) 369 ,3 dat. mandare : ut et subj. 435.
244, 1 inf. ou prop. inf. 474,3. manière : ab!. 274 481,4 (gér.)
licences poétiques 537 . adv. 296.
licet (impers .) 369 ,3 subj. sans ut mare (à !'ab!.) 280,5.
435 ,r.2 452,2 ,r.3 inf. ou prop. mas 67.
inf. 474 ,3 lice t alicui esse otioso mater 63,2.
201 ,2 4 74,r. ; maturare : inf. 473.
(conj.) : subj. 452 ,2,r.3. mature : camp. et super!. 294.
lieu (compl. expr. le) : 278-280 (ubi ?) maxime (pour former un super!.) 119
227 (quo?) 261 (unde ?) . 267 maxîme/plur1mum 294 298,2.
(qua? ) 226,3 et 272,2 (distance) mederi : dat. 244.
287, 3 (tabl. syn.) adverbes de lieu meditatus 366,r.3.
300-302. mehercle ou mehercule ou mehercules
limitatif : a ce. 270,r. abl. 270. 329,5.
liquides (1 et r) 7 8,2 assimil. 28,4 meminisse 349,7 et 352 (conj .) 417,
prononc. 11. r.2 (memento) gén. (etc.) 241,l
locare : g én. 239 abl. 266,2 adj. prop. inf. 476,2,c et r.3.
\'erbal 483. memor 102,3 (déci.) gén. 240,2.
locatif -i 8, 6 -i9 256 278 v. aus- (mens) venit mihi in mentem : constr.
si ablatif. 241 ,1,r.4.
locus : au plur. 59,4 à l'abl. sans mensis 63,2 v. aussi mois.
prép. 280,3. merere ou mereri : ut et subj. 435.
logaédique 541. mesure (abl. de) 272 cf. espace, éten-
« loin de » et un inf. : nedum et subj. due.
432 v . aussi 322 ,2 440,r.4. mesures (de longueur, etc.) 550.
longe 301 126,l (renf. un super!.) -met 142,2.
longius 276 ,r.2. mètre 535,n. 538 540 (dimètre, tri-
« louer » (\·erbes sign.) : quod et ind . mètre).
406,4 qtwd et subj. 461,r. métrique 535-543.
lt1ci (locatif) 278,2. métrologie 550-552.
metuere : constr. 247,8 ne (etc.) et
subj . 436.
meus : v. possessifs (adj.-pron.) mi
(voc.) 99,1 143.
-111 (en métrique) 536.9 ,r. militiae (locatif) 278,2.
maestt1s : abl. 269,2. mille 128 130.
magis 29-i 298.1 119 et 122,r. (pour minari : ace. 216 dat. 244 prop.
form er un comp.) non magis .. inf. 476,2,a et r.2 .
qtrn111 -H6.2 ,r.l. minime 403,r.3,b minîme/minîmum

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

357
INDEX GÉNÉRAL

294 298,2 minîmi 239 minima moyenne (voix) 330,r.l 366 385,2.
266,2,r. mu/tare : ab!. 266,3.
minoris 118,l 239 . multiplicatifs : adj . 127 135 adv.
minus 294 minus decem anni 276,r.2 127 138-139.
non minus . .. quam 416,2,r.l si nwltum (adv.) 292,1 294 (camp. et
minus 412,r.3. super!.).
mirabîlis : supin 486. mu/tus 118,1 (camp. et super!.) mttlti
mirari : v. sentiment (verbes de) . 108,r. (liaison) multo 272,1,r. et
mirum quantum 460,r.5. 123 (ab!. de mes ure) .
mirus : comp. et super!. 119,2. mus 67.
miserari : ace. 241,2,r. mutULIS 149,r.2.
misereri : gén. 241,2 miseret (im-
pers.) 369,2 ace. 219,2 gén. 241,
2 inf. ou prop. inf. 474,2. N
mittere : dat. ou ad et ace. 243,r.l
double datif 255,3 adj. verbal 483 nam ou namque 328 et r.1 -2.
supin 485. -nam 168.
mixte : conj. 337 th ème 68,2,n. na sales (m et 11) 7 8,2 amuisse-
moderari : constr. 247, 7. ment 24 assimil. 28,4 29,3 pro-
mode s : 331 333 389 (valeur) none. 11.
500-502 (tabl. rée.) . natu 82,5.
modo : adv. 456 modo . .. modo 322,1 natus : ace. de durée 228,3,r. ab!.
conj . avec s ubj. 433,1. d'orig. 263.
moi s 544-546 adj . 106,r. 544,2,r. na vis 71, 1.
adj. empl. comme noms 52,1,b et 78 ne (adv. nég.) 310,2 423 427 434
(genre) 107,5 (déci.) . et n. 461 hésitation entre ne et
monere : conj. 340-342 (th. du prés.) non 434,n. ne . . . quidem 312.
350-355 (th. du parf.) 356-365 (th. ne (conj .) : finales 428 compl. d'ob-
du supin) ; jet 435-437 tabl. rée. 501 ,1.3 et 5
de et a b!. (etc.) 241, 1,r.2-3 v. 502,5-7 ne . . . non 436.
aussi déclaratifs (verbes) . -ne? 307 403,1 (ind.) 460 (subj .)
monnaies 552. 472 (inf.) -ne .. . an? 307 403,2
morari : inf. 473 . 460.
mos est : u~ et subj. 441 inf. ou nec ou neque 313 321 313,r.l (or-
prop. inf. 474,1. thogr.) nec . . . nec 322,1 nec
mots : accentuation 46 composition qLiisquam (etc.) 313.
42-45 constitution 35-36 dériva- nec- (ne-) 44,1.
tion 37-41 répartition 34 v. aussi nécess ité (verbes expr. la) : à l'ind. ou
adjectifs, adjectifs-pronoms, adver- a u subj. 404 au subj . parf. (au lieu
bes, conjonctions, interjections, du pl.-que-parf.) 420, r.4 450,5,r.
noms, prépositions, pronoms, ver- constr. 474,3 (inf. ou prop. inf. )
bes. 435,r.2. (s ubj. sans ut).
mouvement (verbes de) : ace. (etc.) 218 necne? 460.
226,2 227 dat. (etc.) 246 et r.l,b nedum : subj . 432 et aussi 420,r.l.
supin 485. nefas 74 supin 486 nefas est et inf.
movere : ab!. (etc.) 260. ou prop. inf. 474,3.
moyen : ab!. 256 265-267 481,4 et négation : composée 311-312 copu-
491,1 (gér.) per et ace. 265,r. lative 313 double 314 simple

Les chiffres renvoient a u x paragraphes.

358
INDEX GÉNÉRAL

310 place 516,r.l. prop. inf.) v. auss i compl. du


nemo 187-188 nemo non 191 nemo nom;
non/non 11emo 314,r. nemo est rattachés entre eux par une pré-
qui(n) 191 457, 1. pos. (pas fréq.) 237,r.3 240,1,r.2
nequam (adj. indécl.) 107,6 118,2 497,r. rendus, en fr., par des adj.
(compar. et super!.). 95;
neque : v. nec. v. a ussi abstraits, anomaux, col-
nescire : v. scire nescio an et nescio lectifs, concrets, déclinaisons, défec-
an nemo 460,r.4 nescio quis ou tifs, genres, grecs, hétéroclites, hé-
quom6do ou quo casLt ou quo pacto
térogènes, imparisyllabiques, indécli-
460,r.5.
nables, parisyllabiques, thèmes.
neu : v. neve.
11011 310,1 avec ind. 400 avec subj .
11euter 187-188.
neve ou ne tt 312 313 321 322,1, 434,n . (au lieu de ne) 439 442-
n. 313,r.l (orthog r.) neve quis- 444 453 461 avec inf. 470
quam (etc.) 313 N.B. 423,n.l. avec part. 492 et . .. 11011 313,r.2
nihil 187-188 nihîli 239 nihilo 272, 321 nemo non/non nemo 314,r.
l,r. pro nihilo 239,r.2 nihilomï- non ... ;am 311 non modo (solwn ,
nus 326,5 nihil aliud nisi 416,3,c tafltum) ... sed etiam (verum etiam)
nihil 11011/non nihil 314,r. 322,2 11011 quod (quo, quin) et subj.
nimiwn 292,1 nimium quantum 460, 452,5.
r .5. nondwn 311.
nisi (conj. cond.) : ind. 412,r.3-5 subj. nonne? 307 403,l (ind.) 460 (subj.).
450,4 part. 492,r.5 (conj. camp.) nos = ego 144,r. v. aussi personnels
416,3,c. (pron.).
niti : ab!. 266,4 inf. 473 ut e t subj. noster : v. possessifs (adj.-pron.) nos-
(très rar.) 435. tri/nostrum 142,l 235,4,r.l «no-
nix 67. tre ami, notre compatriote, .. . » 146,
nolle 344 (conj.) inf. ou prop. inf.
r.
475 subj. sans ut 435,r.2 nolim/
11ovus : camp. et super!. 118,4.
11ollem 426,r. noli (nolite) et l'inf.
417,r. l 418,2 424,2,b. nubere : dat. 244.
nombres 47 v. auss i numéraux, plu- nudare : ab!. 258.
riel, singulier. 11udt1s : ab!. 259.
nomen (mihi est) 250,r.2. nuil 546.
nominal : 34,1,n. (sens) dés inences nullus 187-188 nul/us non/non nu/ -
nom. 35,2 49-50 form es nom . du lus 3 14,r. nul/us est qui et subj.
verbe 331. 457, 1.
nominatif : 48,1 49-50 (désin .) 22 1, num? 307 403,1 (ind.) 460 (subj.).
2 (sujet, etc.) 471 (avec l'inf. hist.) num i-rnux adj. 127-136 5 12 (place)
203,1, 473,r.l, 475,r.2 478 (attr.). adv. 127 137-139.
110111s : dérivés 38 composés 42-45 num erus : à l'abl. 280,3,n.
noms propres au pluriel 90,1 en nwnquam et nusquarn 3 12 nwnquam
apposition 237,r.2 noms de fa- non / non numquam 3 14,r.
mille 547 noms verbaux 92,5 93 nunc 304 465 (en st. ind.) nunc
287,2,n. 227,2,b et 485-486 (s upin) (vero) 450,3.
468 (inf.) 480 (gér.) 234 et 240, l nuper : super!. 294.
(compl. a u gén.) 476,r.5 (avec

Les chiffres renvoient a u:-: paragraphes.


INDEX GÉNÉRAL

0 optatif : formes 340,6,r. 343 344,6


348 notion 423 426 et r.
o (interj.) 329,7. opus est : ab!. 266,5 inf. ou prop. inf.
ob 229,14 v. aussi 268,r.2. 474,3.
ob- (oc-, of-, obs-, os-) 45,1 ; (verbes orare : ace. (etc.) 221,4 ut et subj.
comp. de) : ace. 218,2 dat. 246. 435.
objectif (génitif) 240-241. orbare : ab!. 258.
ohjet : v. compl. d'objet. orbus : ab!. 259.
oblivisci : gén. (etc.) 241,1 inf. 473 ordinaux : adj. 127 131-132 136
prop. inf. 476,2,c. 228,2 512 (place) adv. 127 137.
obsistere : dat. 246 ne (etc.) et subj. ordiri (et composés) : inf. 473.
437. ordI"e (des mots) 503-518 (des prop.)
obstare : dat. 246 ne (etc.) et subj. 519-525 v. aussi volitives (prop.).
437. origine (ab!. d') 263.
occlusives (cons.) 8,1 et 2,n. assimil. ornare : ab!. 266,1.
28-29 · v. aussi dentales, gutturales, orthog1·aphe : convention 3 orth. et
labiales, nasales, etc. pron. 29,l,r. variantes 2.
odisse 349,7 352 393,1,r. ortus : ab!. 263.
omittere : ipf. 473. os 71,5.
omnis 191 omnes (avec ceteri ou re- ostendere : v. déclaratifs (verbes)
llqui) 196,r. omnium (avec nos- constr. pers. 478.
trum, vestrwn) 142,1 (avec su- oubli (adj. et verbes expr. !') : gén.
per!. 126,2 493,1. (etc.) 240,2 241,1.
«on» 184 v. a ussi 251,r. 424,2,
r. 450,l,r. 451,3 452,6.
onustus : ab!. 266,1. p
operam dare : ut et subj. 435 gér. au
dat. 481,3. pactus 366,r.3.
opinion (verbes d') : prop. inf. 476,2,b paene avec l'ind. parf. 393,2,r.2 405,
style ind . 461-466 quod et ind. 406, 1.
4,b ut et subj. (par ex. « décider paenîtet (impers.) 369,2 ace. 219,2
de ») 435,r.4 constr. pers. 4 78 gén. 241,2 inf. ou prop. inf. 474,2.
ta bl. rée. 502, 1. palatales : cons. 8,3 voyelles 5.
opitulari : dat. 244. par : dat. 245,2 ac ou atque 416,3,b.
oportet (impers.) 369,3 inf. ou prop. parare : inf. 473.
inf. 474,3 subj. sans conj. 435,r.2 parataxe 435,r.2 519.
v. aussi nécessité. parcere : dat. 244.
opportunité (verbes expr. l') : à l'ind. parens 71,4.
ou au subj. 404 au subj. parfait parenté (adj. expr. la) : dat. (etc.) 245,
(au lieu du pl.-que-pft) 420,r.4 2.
450,5,r. avec inf. ou prop. inf. 474, parenthèse (prop. formant) : conc. des
3. temps 421,4 en st. ind. 463,r.2.
oppos11Ion (verbes d') : ne (etc.) et parfait : thème 336,2 351-352 for-
subj. 437 et r.2 v. aussi concessi- mes dérivées de ce thème 336,2
ves (prop.). 354-355 parfait en -vi 351,1 375
*ops 73,2. e n -ui 351,1 376 en -si 351,2
optare : ut et subj. 435 inf. ou prop. 377 à redoubl. 351,3 378 avec
inf. 475. altern. voc. 351,4 379 sans thème

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

360
INDEX GÉNÉRAL

propre 351,5 380 ; préfixes, etc.


à l'ind. 393 397,2 398,2 399, partitif (génitif) 235-236.
2 408,r. au subj. 419 et r. 1 partitus 366,r.3.
(prop. indép.) 420,1 et 421,n. (prop. parum 292,1 294 (camp. et super!.)
sub.) 421 ,5,b (conséc.) 424,2,b parum habere : inf. 473.
(défense) 425 (cane.) 426 (souh.) parvus : camp. et super!. 118,1 parvi
444,n. et 446 (potentiel) 451,1 (at- 239 parvo 266,2,r.
ténuation) à l'inf. 469,2 au part. pater 63,2.
487,2,b 489-492 ; patet (impers.) 370 prop. inf. 476,1.
parf. et cane. des temps 420,r.7 pati : prop. inf. 477 constr. pers . 479
parf. du subj. au lieu du pl.-que-parf. ut et subj. (pfs) 435.
420,r .4 450,5,r. paulum 292, 1 pau!o .123 272,1,r.
parisyllabiques (mots) : défin. 62 dé- pauper 102,2.
ci. 63,2 et 68,1 (noms) 104,1-2 pays (noms propres) : genre 52,2 ,b .
(adj.). pe ine (comp l. de) : au gén. 241,3,r.
parïte r ac ou atque 416,3,b. 2 à !'a b!. 266,3.
pars : à !'ab!. 280,3,n. pellere : ab l. 260.
partïceps : 102,2 (déci.) gén . 236,2. penes 229,15.
participe : nature 487 constr. 487, 1 « pense r» (verbes s ignif.) v. opinion
vo ix et temps 487,2 en st. ind . 463 (verbes d').
part. et cane. des temps 420,r.9 pentamètre 539.
prop.-part. ou ab!. absolu 492 524 péon 543.
(coord. ou non) 525,1 (combinée per 229, 16 v. aussi 228,1 265,r.
avec prop. rel.) traduction (not. 267,r.
par un nom abstrait ou verba l) 491, per- 44,2 (verbes camp. de) : ace. 2 18,1.
2 496,5 499; perceptifs (verbes) : prop. inf. 476,2,c
part. présent : formes 340,10 part. 490,r.2 in terr. ou excl. ind.
344,9 346,9 déci. 104,3 107,2-3 460 tab l. rée. 502,3.
va leur 487,2a 491, l fonctions p erfectum 332 390 397,2 (ind.)
489-492 (ép ith., attr., a pposé) 251, 419 (subj .).
r. (datif de point de vue) place pergere : inf. 473 .
!'il l ; pericillum est : ne (etc.) et s ubj. 436
part. parfait : forme 364 form. inf. ou prop. in f. 474,1.
périphr. 365 393, l ,r.2 va leur 487, perirrde : ac ou ut 416,3,b ac si et
2,b et r.2 491,1 111 ,r.3 et 266,5, sub j. 452,3.
r.3 (empl. comme nom) 268,r.3 (in - période 5 19-520 période candit. 4 12
trod. un compl. de cause) fonc - (ind.) 445-450 (s ubj .) .
t ions 489-492 (épith., attr., apposé) pfriphrast ique : v. futur, irréel, par-
266,5,r.3 et 492,r.4 (ab l. n e utre). fait, potentiel, -urwn, -urus, etc.
place 506,r. 5 11 ; perire 347,3,r. 384,r.2.
part. futur : forme 362 conj . pé- peritus : gén . 240,2.
riphr. (voir -urus et -ii rum) va leur permagni 239 permagno 266,2,r.
et sens 487,2,c fonctions (surt. pe rmissu 82,5.
attribut) 488 ; permittere : ut et subj. 435 adj. ver-
tabl. rée. 501-502. ba l 483 .
particules : accomp. un part. 492,r.5 perniciosus : dat. 245, 1.
une interr. 307 403 460 v. aussi perseverare : inf. 473.
adv. de négation, conj . de coord., person nels (pronoms) : formes et sens

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

361
INDEX GÉNÉRAL

141 -142 emploi 144-145 147-148 poscere : ace. (etc.) 221,2 ut et subj.
remplacés, au gén., par un adj. pos- (rar.) 435.
sessif 147 232,1,r.3 234,r. 240, passe : conj. 344 verbe auxil. 361 et
l,r.l en st. ind. 465 v. aussi ré- 469,r.l (inf. futur) 420,r.1 (subj.
fléchis ; fut.) 446,r.2 et 469,r.3 (potentiel)
(construction pers.) 478-479; v. aussi possibilité (verbes de)
(modes pers.) 333. constr. avec J'inf. 473 et r.2
perspectLLm habere 490,r.3. possessif (gén.) 232-233 (dat.) 250
persuadere : dat. 244 v. déclaratifs tabl. syn. 287,3.
(verbes) persLLaswn est mihi 393,1, possessifs (adj .-pron.) : formes et sens
r.2 476,2,b (prop. inf.). 143 emploi 146-147 au lieu du
petere : ace. (etc.) 221,4,r. Lit et subj. gé n. d'un pron . pers. 147 232,l,r.3
435 . 240,l,r.l au gén. avec !'adj. ver-
phéréeratien 541-542. bal 482,r.2 à !'ab!. avec interest
phonétiques (phénomènes) 12-29 64 ou refert 233,r.l en st. ind. 465
(3 "" déci.). place 513 v. aussi réfléchis.
pied 536 538-543. possibilité : subj. de possib. 444-452 ;
piget (impers.) 369,2 ace. 219,2 nuance de possib. 429 (temp.) 439
gén. 241,2 inf. ou prop. inf. 474,2 . (conséc.) 452,1 (suppos.) 457,1
« placer, poser » = verbes de repos (rel. conséc.) 459,n. (répét.) 460
279,r. l. (interr. ind.) v. aussi potentiel ;
placet (impers.) 370 dat. 244,l Ltt verbes expr. la possib. : à l'ind. ou
et subj. ou inf. ou prop. inf. 435,r.3 au subj. 404 au subj. parf. (au lieu
474,3. du pl.-que-parf.) 420,r.4 450,5,r.
plantes (noms de) : genre 52,2,c. constr. avec J'inf. ou la prop. inf.
plebs 86,3. 474,3 .
plenus : gén . 236,2 ab!. 266,1. post : adv. 301 306 v. aussi 272,1
pluriel : de modestie ou de majesté et n. prép. 229,17.
144,r. des noms propres 90,l de post- (verbes comp. de) : dat. 246.
quisque et Ltterque 189,r.3 valeurs postériorité : à l'ind. 397,3 au subj.
particulières 89-90. 420 à l'inf. 469 au part. 487,2,c
pluris 239 p!urîmi 239 p!Ltrîmo en st. ind. 464,r.2-3.
266,2,r. postquam ou posteaquam : ind. 408
plus (adv.) 276,r. (constr.) 294 post ... quam 518,3.
298,1. postulare : ab et ab!. 221,2,r. ut et
plus-que-parfait : à J'ind. 394 395,r. subj. 435 prop. inf. (pfs) 477,n.
2 397 398,2 408,r. au subj . potentiel : au subj. 444-446 450,5
419 420,2 424,4 et 426,2 (regret) (périphr.) 451-452 449 (pot. du
444,n . et 448-449 (irréel et pot. du passé) à l'inf. 469.,r.3 (périphr.)
passé) 453 et 458-459 (subj. de su- au part. 487,2,c,r. en st. ind. 462,1,
bord.). r. et 3,c. pot. et conc. des temps
poids 551. 421,2 450,5,n. v. aussi possibi-
point de départ (ab!. de) 256-263. lité.
point de vue (ace. de) 270,r. (dat. potiri : gén. 236,l ab!. 266,4 po-
de) 251 (ab!. de) 270. tiendus 482,r.l.
polliceri : prop. inf. 476,2,a et r.2. potius 294 potius . . . qLLam ind.
polysyndète 323,2. (etc.) 416,2,r.2 subj. 431.
populatus 366,r.3. potus 364,r.

Les chiffres renvoient aux para graph es.

362
INDEX GÉNÉRAL

« pouvoir» 388,1 v. aussi possibilité. 468-469 471 (inf. hist.) au part.


prae 285,6 v. aussi 268,r.2. 487,2,a 489-492 ;
prae- 44,2 (verbes comp. de) : dat. présent hist. et conc. des temps
ou ace. 246. 420,r.5.
praecedere : ace. (etc.) 246,r.2,n. p1·éverhes 44,2,n. 45 315.
praeditus : abl. 266,1. prex 73,2 .
praesertim 454,2. p1-inrnires (temps) 332,r. au subj. 420
praestat (impers.) 370 inf. ou prop. et r.5-7 421,5 à l'inf. 469 en
inf. 474,3. st. ind. 464.
praeter 229,18 . p1·imitifs (temps) 336 374-383.
praeter- (verbes oomp. de) : ace. 218. primum 137 292,1 avec cum, ubi,
praeterit (impers.) 370 ace. 219,1. ut 408 primo 137.
pransus 364,r. primus (est qui) 494.
precari : ace. (etc.) 221,4,r. princeps 102,2.
précision (plus grande qu'en français) : principales (prop.) : v. indépendantes.
94,1 (partie en cause) 397,3,r. et prius 294 priusquam : ind. 411
412,r.l (rapports de temps) . subj. 429,1 tabl. rée. 501,7 prius
préfixes 42-44. . .. quam 518,3.
prélude 541,b. privare : abl. 258.
prénoms 547-548. privation (verbes ou adj. expr. la) :
préposition s : nature et rôle 315 ré- gén. 236 abl. 258-259 tabl. syn .
pétition ou omission 316-317 plu- 287,3.
sieurs prép. avec un même nom 318 prix (compl. de) : au gén. 239 (adj.)
prép. rég. l'ace. 229-230 le gén . à l'abl. 266,2 (noms, adj.) tabl.
237,r.l l'abl. 285-286; syn. 287,3.
prép. et son rég ime tenant lieu pro : prép. 285,7 v. aussi 203,2,r.
d'un nom à '1'acc. 216,r. 2 217,r. interj. 329,8.
221 222,r.l 227,1,r. 228,1 probatur (res mihi pr.) 244,r.2 .
d'un nom au gén. 235,4,r.3 237,r.3 prohibere : ab!. 260 prop. inf. 477
240,l,r.2 241,1,r.l-2 241,3,r. l ne (etc.) et subj. (pfs) 437.
d'un nom au dat. 243,r.l 245,1,r. prnhihitif (subj.) 424,2,b.
246,r.1-2 d'un nom à l'abl. 258-263 proinde 327,3 ac ou ut 416,3,b ac
265 267-269 273 279 et r .2 si et subj . 452,3.
281-286 287,2,n. 287,3; promittere : prop. inf. 476,2,a et r.2.
prép. avec le gérondif 481-482 pronoms 140-197 465 (st. ind.) V.
avec !'adj. verbal 482,1-2 devant aussi personnels, réfléchis, adjectifs-
une date 544,3,r. place 517. pronoms, complément du pronom ;
présent : thème 336,l 337-338 344, accord gramm. 206-207 par at-
1 et 346,1 (verbes anomaux) for- traction avec l'attribut 209-210 par
mes dérivées de ce thème 336,1 voisinage 207 sylleptique 208.
340-349; prononciation (romaine ou restituée)
à l'inà. 391 398 (après dum) 9-11 pron. et écriture 2,2-3 29,
399,1 au subj. 419 (prop. indép.) l,r.
420,l (prop. sub.) 421,5 (conséc.) prope : adv. 301 294 (comp. et su-
424,1-3 (ordre) 425 (conc.) 426 per!.) avec l'ind. parf. 393,2,r.2
(souh.) 442 (délib.) 444,n. et 446 405,l prope est ut 441 prope a
(pot. et irréel) 451,1 (atténuation) 229,19,r. prép. 229,19.
469,3,r.1 (après fore ut) à l'inf. properare : inf. 473.

Les chiffres renvoient a u x paragraphes.

363
INDEX GÉNÉRAL

propinquus : ace. 229,19,r. dat. (etc.) dant à cette question 228 (ace., etc.)
245,2. 284,r.2 (ab!.) quamdiu et l'ind. 41 0,
propior, proxïmus 120 ace. 229,19,r. 2.
da t. (etc.) 245,2. quamdudum ? 303 307 camp!. ré-
propius, proxïme 294 ace. 229,19,r. pondant à cette question 228,2-3
propos ition s : v. indépendantes, cau- (ace.).
sales, tempore ll es, etc. tabl. rée. quamobrem ? 307.
500-502. quamquam : adv. ou conj. de coord.
propriLts : gén. 232,2 et r.2. 326,5 413,r.l conj. de s ub. 413,l
propter 229,20 v. aussi 268,r.2. (ind.) particule 492,r.5.
prosodie 526-534. quamv is 452,2,r.2.
prospicere : constr. 247,9. quando ? 303 307 compl. répon-
p1·ota sc 4 12 et n . 445 520. dant à cette ques tion 278 (locatif)
prntcstation (subj. de) 443 . 281-283 (abl.) .
providere : constr. 247,9. quando : ind. 407 (cause) 408 (temps)
prox1mum est : ut et subj. 441 in f. subj. 461,r. qua11doquide111 407 461 ,r.
ou prop. inf. 474,l. quanti 239 416,1 quanta 272,1,r.
-pte 143,r. 416,1 qiwnto tempore ? 303 284
pubes 102,2 . qLwntopere 298,3,r.l 307 416,1
pudet (impers.) 369,2 ace. 219,2 quantLilus 197 416,l quant1tm
gén. 241,2 inf. ou prop. inf. 474,2. 298,3 307 416,l quantus 197
pugnare cum 216,r.2. 416,l.
puppis 71,I. quantité : adv. 297-299 gén. 235,n.
putare : v. opinion (verbes d') constr. v. aussi syllabes.
pers. 478 non putavi ou non pu- quare? 307.
taram 405,2. quasi : subj. 452,3 420,r.l (périphr.)
particule 492,r.5.
-que 321 323,3 518,l (place).
Q quemadmodum 296 307 416,l.
queri : v. sentiment (verbes de).
qua? 300 307 compl. répondant à qui : adj .-pron. relatif 162,l 164-165
cette question 267 (ab!.) qua 300 adj . (et parfois pron.) interrogatif
302 (adv. pron.). 166-168 ou indéfini 175-176.
quaerere : ace. (etc.) 221,4,r. quï: abl. arch. du relatif 162,l,r.l 296
quaeso 349,4. ou de l'interrogatif ( « comment ? »)
qualis 197 416,I. 167,r.3 296 307.
qualité : gén. 238 abl. 275 tab l. quia : ind. 407 subj . 46 1,r. non quia
syn. 287,2. et subj. 452,5.
quam : renf. le super!. 126,1 intro- quicumque : adj.-pron. rela tif 163,1
duit le second élément d'une com- indéfini 193.
paraison, soit d'égalité 416,1 soit quidam 185-186 515,r. (place) .
de supériorité 276,r. 416,2 soit quidem 308 326,5 456 v. aussi
de ressemblance (etc.) 416,3,b,N.B. siquidem.
quam-? 307 quam/quantwn 298,3 quillbet 192.
quam non 298,3,r.2 quam ut (après quin ( = qui ne ou qui non) 296 307
un comp.) 440,r.2 v. aussi potiLtS ... subj. 437-438 ( = conj .) 457,1,r.2
quam, antequam, priusquam. ( = qui non) non quin 452,5 tabl.
quamdiu ? 303 307 compl. répon- rée. 501,1 et 3 502,2 et 7 quin

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

364
INDEX GÉNÉRAL

ou quin etiam 308. recusare : ne (etc.) et subj. 437 inf.


quippe 454,1-2. ou prop. inf. (pfs) 437,r.2.
quire 347,3,r. red- (re-) 44,1.
quis : pron. (et parfois adj.) interro- redoublement 338,r.2 351,3 378.
gatif 166-168 ou indéfini 174-176 refert (impers.) 369,3 constr. 233,2
quis est qui et subj. 457,1 qttid v. aussi 474,3 (inf. ou prop. inf.).
(avec ellipse) 172 307. refertus : gén. 236,2 abl. 266,1.
quïs : dat. ou ab!. pl. de l'adj.-pron. ,.éfléchis (pron. ou ad j.) : formes et
relatif 162,1,r.l. sens 141 143 emploi 148-149
quispiam 174 179. 465 (en st. ind.) .
quisquam 174 180-182. refus (verbes de) : ne (etc.) et subj.
quisque 189. 437 inf. ou prop. inf. 437,r.2.
qttisquis : adj.-pron. relatif 163,2 ou i·égim e : v. complément, prépositions.
indéfini 193. regio : à l'abl. 280,3,n.
quivis 192. regre t (expr. du) : subj. 424,4 426,2.
quo ? 300 307 compl. répondant à relatifs (adj.-pron.) : classif. et déci.
cette question 227 (ace.) quo 300 162-163 197 (corrélatifs) parti-
302,2 (adv. pron.) ; cul. d'emploi 164-165 416,3,a. (avec
quo introd. une rel. compar. 272,1, idem) 452,4 (valeur candit.) 317,
r. 416,1 introd. une prop. finale 2 (sans prép.) remplacés par des
428 non quo introd. une prop. cau- démonstr. 159,4,a v. aussi liaison
sale 452,5. (relatif de), pronoms (accord) ;
quoad : ind. 410,2-3 subj. 429,2. (adv.) : 300 (lieu) 304 (temps).
quod (pron. rel.) 165,r. quod sciam relatifs (temps) 390 391,n. et 397
421,4 456,r. quod attinet, quod (ind.) 420 (subj.).
in me est, quod possitm 456,r. r elation : ace. 223 270,r. gén. 240-
(nihil) est quod, (nihil) habeo quod 241 dat. 251 abl. 270-271 486
et subj. 457,1. (supin) tabl. syn. 287,3 .
qiwd (conj .) : ind . 406-407 subj. 461,r. l'elatives (prop.) : ind. 414-416 subj.
452,5 (non quod) tabl. rée. 501,1-4 430 (intention) 452,4 (pot. ou ir-
502,l et 4. réel) 454 (cause) 455 (conc.)
quomlnus : subj . 437. 456 (restr.) 457 (conséc.) 459
quomodo ? 292,3 296 307. (répét.) en st. ind . 463 et r .2
quoniam : ind. 407 subj. 461,r. tabl. rée. 501,10;
quot 197 et r.l 416,1. rel. et interr. ind . 460,r.l 496,2-3
quotiens 416,1. rel. dépend. d'un super!. 493 rel.
quotus? et quotusquisque? 169. combinée avee une prop. qui lui est
subord. 525 rel. rendue en fr. par
un nom abstrait 496,3 par un adj.
R 497,1 par un part. 497,2 rempla-
cée par un part. ou par une conj. et
racine 35,1 36 338,2,c et 351,2 et le subj. 495.
357 (rac. verb.). relinquere : double dat. 255,3 adj.
radical 35,2,r. verbal 483 relinqurtur ut 441.
ratio est cur ou quare 460,r.3. reliqui 196.
réciprocité 149. « remercier» (verbes sign.) : quod et
recordari : de et ab!. (etc.) 241,1,r. 2-3 ind. 406,4 quod et subj. 461 ,r.
pro p. inf. 4 76,2,c. reminisci : gén. (etc.) 241,1.

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

365
INDEX GÉNÉRAL

rench éri ssement (expr. du) : nedum et 232,2.


subj . 432. saepe 306 294 (comp. et super!.).
renforcement : du comp. 123 du su- salutaris : comp. et super!. 118,4.
perl. 126 du pron. pers. 142,2 de salvere 349,5.
l'adj.-pron. démonstr. 152,r.1. sane 308 403,r.3,b.
reperiuntur qui : subj . 457,1. « sans » : sine 285,8 ut non 440,r.3
répétition : répét. d'un mot pour expr. nég. et part. 499,1.
la réciprocité 149,r.l ou une ré- saphique ou sapphique 541-542.
ponse 403,r.3,a pour rendre « celui satis 294 (compar.) gén. 235,3 ut
de» 159,7 v . aussi alius; et subj. 440 satis habere et inf.
idée de répét. à l'ind. 397 408,r. 473.
(pl.-que-parf.) 409,3 411,r. (parf.) satisfacere : dat. 244.
au subj . 459. satur 100,r.
réponse 308 403,r.3 . scansion 536,8.
repugnare : ne (etc.) et subj. 437. scire : prop. inf. 476,2,c inf. 473 (par
requies 72 86,3 . ex. « savoir faire ») interr. ind. 460
res 86,4 apporte une précision 94,2 haud scio an 460,r.4 scito, scitote
au lieu du fém . d'un adj . empl. com- 340,8,r.2 417,r.2.
me nom ou d'un pronom 111,r.2 scribere : dat. (etc.) 243,r.l v. décla -
167,r.l major quam pro re. (etc.) ratifs (verbes) .
121,r.2 res est mihi tecum 250,r.l se, sui, sibi, se : v. réfléchis.
in eo res est ut 441. se- (verbes comp. de) 44,1 ab et abl.
resistere : ne (etc.) et subj. 437. 260,.r.l.
ressemblance (adj . expr. la) : gén. 232, secondaires (temps) : 332,r. au subj.
2 dat. 245,2 ta.hl. rée. 287,3 ac 420 et r .5-8 421,5 à l'inf. 469
ou atque 416,3. en st. ind. 464.
restat ut 441. secundum 2~9 , 21.
restriction (expr. d'une) : dum (etc.) et securis 71,1.
subj. 433,1 ut et subj. 433,2 qui secus 294 (comp.) ac ou atque ou
(etc.) et subj . 456. quam 416,3,b.
résultat (datif de) 254-255. sed 326,1.
retinere : ne (etc.) et subj . 437. sedes 63,2.
reum facere : gén. (etc.) 241,3. sedulus : comp. et super!. 119,2.
reverti 367,r. semi-déponents (verbes) 367.
rhotacisme 21. semi-voyelles 7 8,3 évolution 19
rogare : ace. (etc.) 221,3-4 ut et subj . pron. 10 537,2-3 (métr.).
435. sénaire 540.
rogatu 82,5. senex : déci. 63,2 72 104,2 com-
rudis : comp. et super!. 119,2. par. 118,2.
rus : à l'ace. 227,2,a (quo?) à l'abl. sentiment (verbes de) : ace. (etc.) 217
261,2 (unde ?) au locatif 278,2 dat. 252 abl. 269,2 quod et ind.
(ubi ?). 406,4 quod et subj . 461,r. si et
rythme 520 536,1. ind. 406,4,a prop. inf. 476,2,d
tabl. r ée. 502,4.
sentire : v. perceptifs (verbes).
s séparation (verbes ou adj . expr. la) :
abl. 258-259.
sacer 118,4 (cornp. et super!.) gén. sequitur : ut et subj . 441 420,r.l (pé-

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

366
INDEX GÉNÉRAL

riphr.) inf. ou prop. inf. 474,3. sourdes (cons.) 8.


servire : dat. 244. « souvenir (se) » (adj . et verbes sign.) :
sescenti 130,2. gén. 240,2 241,1 prop. inf. 476,2,
sestertium 552,b,r. l. c et r.3.
sestertius 59,3 552,b. sperare : prop. inf. 476,2,b et r.2.
seu ... seu : v. sive ... sive. spirantes (cons.) 8,2,n.
si (conj. cond.) : ind. 412 subj. 445- spoliare : abl. 258.
450, 1 452, 1 ( « pour le cas où ») spondée 536,3 538 et r. (hexam.)
459 (répét.) si modo : ind. 412, 539 (pentam.) 540 (iamb.) 541,b
r .7 433,1,r. subj . 450,4 si non (logaéd .) 543 (clausules) .
412,r.3. spondere : prop. inf. 476,2,a et r.2.
si (miror si, etc.) 406,4 spons 73,2.
si (part. interr.) 460,r.2. stare : gén. 239 abl. 266,2.
sic 296 sic ... ut (compar.) 416,1 statim 306 492,r.5 (avec part.) sta-
sic .. . ut (conséc.) 440. tim ut et ind. 408.
sicut 296 416,l (compar.) 492,r.5 statuere : constr. 435,r.3.
(avec part.). stipatus : abl. 273,1.
sifflante (cons.) 8,2 amuïssement 24 strophe 542.
assimil. 27 28,4 évol. 21 pro- studere : dat. 244 481,3 (gér.) inf.
nonc. 11. 473 ut et subj . (très rar.) 435.
. signes conventionnels 2,n. studiosus : gén. 240,2 .
similis 117,l (superl.) gén. 232,2 et style : épistolaire 396 indirect 461-
r.l dat. 245,2 ac ou atque 416,3. 466.
simplification (d'une cons. géminée) 23. suadere : ut et subj. 435.
simul : adv. 306 conj. 408 (ind .) si- sub : ace. 230,2 abl. 286,2.
mul ac ou atque 408. sub- (sus-) 44,2 45,l ; (verbes comp.
simultanéité : à l'ind. 397,1 au subj. de) : ace. 218,2 dat. 246.
420 à l'inf. 469 au part. 487,2,a subjectif (génitif) 234.
en st. ind. 464,r.2-3. subjonctif : concessif 425 451,2,n.
sin ou sin autem : ind. 412,r.6 subj. conséc. 439-441 délibératif ou du-
450,4. bitatif 442 exclamatif 443 final
sine 285,8 sine ullus 182. ou d'intention 427-438 d'irréalité
sinere : prop. inf. 477 constr. pers. 444-452 jussif 424 de possibilité
479 ut et subj. (très rar.) 435. 444-452 de protestation 443 de
singüli 134. souhait 426 de style indirect 461-
singulier (à sens collectif) 88 92,3. 463 de subordination 453-460 vo-
siquidem ou si quidem : ind. 407 412, litif 423-438 tabl. rée. 500-502 ;
r.2 subj. 461,r. valeur et emploi 422-463 temps
sitis 71,1. 419-421 420,r.9 et 421,n. (concor-
sive 325 sive . . . sive : ind. 412,r.8 dance) subj. prés. et ind. futur
subj. 450,4. 340,5 ·3 95,r.l 422 446,n. subj.
solere 367 (conj.) inf. 473 et r.2. dans subord. sans conj. 435,r.2
solus 99,2 solus est qui et subj. 494. subj. 2m• pers. sg. ( = (( on )) ) 424,2,
solvere : abl. 258. r. (jussif) 450, l ,r. et 451,3 et 452,6
sonantes 7 évol. 19-20 prononc. 10. (potentiel) subj. et inf. 434.
sonores (cons.) 8. subordonnées (prop.) : temps 397-399
sospes 102,2. (ind.) 420-421 et 464 (subj .) 469
souhait (subj. de) 426. (inf.) 487,2 (part.) ;

Les chiffres renvoient aux paragraphes.

367
INDEX GENÉRAL

modes 406-416 (ind.) 427-44!, sub. 452,l (ut et subj .) tabl. rée.
444-450 et 452-463 (subj.) 474-477 500,4 501,8.
(inf.) 491 (part.) ; supra : adv. 301 prép. 229,22.
mises en style · ind. 463 coor- surnoms 54 7.
données 523 tabl. rée. 501-502. sus 68,1,r.
substantifs : v. noms . suscipere : adj. verbal 483.
subter 315. suspicari : v. opinion (verbes d').
sufficere : dat. 246 481,3 (gér.). suus : v. possessifs et réfléchis.
suffixes 35,l 36 37-41 v. aussi syllabe : défin. 30 délimitation 31 -
à propos des formes ve rbales déri- 32 quantité (ou durée) 33 536,
vées du thème du présent 338,r.2 1 et 3 527 ,2 et 530-534 (en finale) ;
340 342 344 du parfait 350- brève 33 527 530 532 536,
351 353-355 du supin 357 362 1 et 3 commune 529 536,5 538
364. (hexam.) 543 (claus.) longue 33
sujet (mot) : au nom. 48,1 211,2 528-529 531 533 536,1 et 3.
471 (avec inf. hist.) à l'ace. 470 syllepse : v. accord .
472 474-477 476,r.4 (par attr.) symétrie 503,4.
à !'ab!. 492 tabl. syn . 287,1 sous- syncope 15,5 355 (f. verbales) 537,
entendu 476;r.l (ace.) 492,r.2 (abl.) 4 (métrique).
place 505 522,1-2 . s~· ncrétisme (des cas) 48,6 256.
sujet (prop.) : quod ... 406,1 ut, ne, s~· nérè s e ou s ~· nizè s e 537,2.
quin ou quomlnus et le subj. 434,n.
ut et subj . 441 subj. seul 435,r.2
inf. ou prop. inf. 474 prop. inf. T
476,l tabl. rée. 501,1 et 502,n.
-sum (supin en) 357,r. tableaux (récap. ou synopt.) : cas 287
supellex 72. modes et propositions 500-502.
super : ace. 230,3 abl. 286,3. tacrtus 364,r.
super- (verbes comp. de) : dat. 246. taedet (impers.) 369,2 ace. 219,2
supériorité (verbes expr. la) : dat. gén. 241,2 inf. ou prop. inf. 474,2.
(etc.) 246,r.2 ab!. 271. talentum 59,3.
superlatif (des adj.) : déc!. 116 for- talis 197 416,1.
mation 116-120 sens 113 124 tam 298,3 416,1 ut 440 qui 457,
125 (éloge / blâme) super!. et prop. l,r.l.
relative 493 ; tamen : adv. ou conj. de coord. 326,4
(des adv.) : formation 289-290 et 6 412,r.3 413,r.2 452,2,r.l.
294; tametsi : adv. ou conj. de coord. 326,
renforc. du super!. 126 compl. 5 413,r.l conj. de sub. 413,2
du super!. 235,4 et r .3. (ind.) 452,2 (subj.).
superstes 102,2. tamquam : subj. 452,3 part. 492,r.5
supin 333,1,r. thème 336,3 357 tamquam si 452,3.
formes dérivées de ce thème 336,3 tandem 306 portant sur un adj.-pron.
360-365 nature et emploi 485 et interr. 168.
aussi 227,2,b (-um) 486 (-u) su- tanti ou tantidem 239 416,l tanto
pin et conc. des temps 420,r.9. 272,l,r. 416,l tantopere 298,3,r.
supplex 107,4. 1 416,1 440 tantum 298,3
supposition : expr. dans prop. indép. 416,1 440.
ou princ. 451,2 (subj.) dans prop. tantiili 239 tantiilo 266,2.r. tan-
\

. Les chiffres renvoient aux paragraphes .

368
INDEX GÉNÉRAL

tUlus 197 416,1. totus 191 et aussi 173 (déci.) avec


tantus 197 416,1 ut 440 qui 457, un nom à l'abl. 280,2.
l,r.l. tradere : v. déclaratifs (verbes) cons-
-te 142,2. tr. pers. 478 adj. verbal 483.
temperare : constr. 247,7. trans 229,23 v. aussi 222,r.l.
temp01·elles (prop.) : ind. 408-411 trans- (verbes comp. de) : ace. 218,1
subj. 429 (antequam, dum etc.) 452, 222.
4 (cum = si) 453-459 (cum) ti·ibraque 536,3 540.
rempl. par un part. ou une prop.- tribuere : double datif 255,2.
part. 491-492 tabl. rée. 501,7 triremis 107,4.
place 52 1,1. tristis : ab!. 269,2.
temps (compl. ind. le) : ace. 228 ab!. tl'Ochée 536,2 541,b 543.
281-284 tabl. syn. 287,3. tu : v. personnels (pron.).
temps (en métrique) : faible/fort 536,1. tum 304 465 (en st. ind.) tum .. .
temps (du verbe) : primitifs 336 374- tum 322,1 tum ... cum 409,1.
383 v. aussi absolus et relatifs, turris 71,1.
primaires et secondaires, concordan- tussis 71,1.
ce; tuus : v. possessifs (adj .-pron.) .
à l'ind. 390-399 408,r. à l'im-
pér. 417 au subj. 420-421 464
(en st. ind.) à l'inf. 469 464,r.3 u
(en st. ind.) au part. 487,2 v.
aussi présent, imparfait, etc. -u 4"'" déci., gén. ou dat. sg. 82,2-3.
temptare si 452,1. uber 102,3.
tenere et part. parf. passif 386,3 490, ubi ? 300 307 compl. répondant à
r .3. cette question 278 (loc.) 279-280
tenus 285,9. (ab!.) ubi 300 302,2 (adv. pron.)
terminaison : v. finale. ubi (primum) et l'ind. 408.
terra (à l'abl.) 280,5. -iibus : 4"' 0 déci., <lat. et ab!. pl. 82,4.
testatus 366,r.3. ullus 174 180-182.
thématique : v. voyelle. ultra : adv. 301 prép. 229,23.
thème 35,l 36 l '• déci. 55 2"' 0 -um : l ' • déci., g. pl. 56,2 2"'• d ., g.
d. 57 3"' 0 d . 61 64 68-72 4me pl. 59,3 3"'' d., th. vocal., g. pl. 71,
d. 79 81 5"'• d. 83 conson. 61 4 adj. 2"" cl., th. vocal., g. pl. 107,
et 63 (noms) 101-102 (adj .) vo- 2 et 4.
cal. 61 et 68 (noms) 101 et 104 unde? 300 307 compl. répondant
(adj.); à cette question 261 (ab!.) unde
modal et temporel 335 du pré- 300 302,2 (adv. pron.).
sent 336,1 337-349 du parfait -undo (etc.) = -endo (etc.) 340,11,r.
336,2 350-355 du supin 336,3 342,9,r.
356-365. unus : adj. num. 128 ou adj-pron.
thesis 536,1,n. indéf. 183 renforce le super!. 126,2
timere : constr. 247,8 ne (etc.) et place 512,2 compl. de unus 235,4,
subj. 436 inf. 473. r.3 unus est qui et subj. 494.
-tio ou -sio (noms verbaux en) 92,5. unusquisque 189.
-tor ou -sor (noms verbaux en) 93. -urum esse : périphr. apte à rendre le
tot 197 et r.l 416,l 440. f.utur 363 ou le potentiel 469,r.3
totiens 416,1. -urum fuisse : périphr. apte à rendre

Les c hiffres renvoient a ux paragraphes.

369
INDEX GÉNÉRAL

l'irréel 469,r.3. vacuus : gén. 236,2 abl. 259.


-urus sum : sens 487,2,c,r. -urus sim vae 249,r. 329,9.
ou essem : périphr. apte à rendre le vapulare 384,r.2.
futur 420 et r. 1-2 Je potentiel vas 72.
450,5,a -urus fuérim (ou fuissem) : vates 63,2.
périphr. apte à rendre l'irréel du -ve 325 518,1 (place).
passé 450,5,b. veilles 545.
-us (noms verbaux en) 92,5. vel : adv. renf. le super!. 126,l conj.
usus est : ab!. 266,5,r.4 usu venit ut de coord. 325 403,r.2 (dans interr.).
et subj. 441. vélaires : cons. 8 voyelle 5.
ut (particule) : dans ·rel. causale 454,1 velle 344 (conj .) velim/vellem 426,r.
avec participe 492,r.5 « com- inf. ou prop. inf. 475 subj . sans ut
ment ? » ou « comment ! » 296 307 435,r.2 locutions (quid tibi vis?
460,n. etc.) 252,r.
ut (conjonction) avec ind. : introd. velut si et subj. 452,3.
prop. causale 407 prop. temp. 408 vendére : gén . 239 abl. 266,2.
prop. compar. 416,1 et 3,a; venire, -eo (passif de vendére) 347,3,r.
avec subj . : introd. prop. sujet 384,r.2 gén. 239 abl. 266,2.
406,1,r. 434,n. 441 prop. venire, -io : double datif 255,3 ·s upin
compl. d'objet 435 436,r.l prop. 485 venturus (emploi) 488.
explic. 435,r.5 441,r. prop. finale, vents (noms de) : genre 52,l,b.
428 prop. cons. 439-441 prop. ve1·bes : dérivés 40 composés 42-45
suppos. 452,1 « à cond. que» 433, (v. aussi ce mot) athématiques
2 après potius quam (pfs) 43l ; 343-344 346 348 formes con-
tabl. rée. 501-502 ; tractes ou syncopées 355 verbes
concurrencé par quod 406,4 par auxil. modaux 386 place 507 ;
subj. seul 435,r.2 par inf. ou prop. accord (avec son ou ses sujets) :
inf. 434 et 473-477; gramm . 199,l 200,1 par vois.
ut ne ou ne (seul) 435 ut non 200,2 sylleptique 199,3 (avec
440 et r.3 428,r.l (au lieu de ut l'attribut) par attraction 199,2;
ne) ut si 452,3. v. aussi anomaux, compl. du ver-
uter : adj .-pron. rel. 162,2 interr. 169 be, défectifs, déponents, hétéroclites,
indéf. 183 empl. comme adj. 235, impersonnels, inchoatifs, semi-dépo-
4,r.2 utercumque 163,3 uterlîbet nents.
192 uterque 190 235,4,.r.2 uter- vere/vero 291 vero 326,2 et r.2
vis 192. 403,r.3 412,r.4 nunc vero 450,3.
üti = ut. vereri : ne (etc.) et subj. 436 inf. 473 .
üti : abl. 266,4 et r.2 utendus 482,r.l. ve1·s 535-542.
utHis : dat. (etc.) 245,1. verum (conj. de coord.) 326,l verum
utpote 454,1-2. (adj.) est et prop. inf. 476,1.
utrum . . . an ? 307 403,2 (ind.) 460 vesci : ab!. 266,4.
(subj.) . vespéri (locatif) 278,2 .
vester : v. possessifs (adj .-pron.) ves-
tri/vestnim 142,1 235,4,r.l.
V vetare : prop. inf. 477 constr. pers.
479.
v 3,1 prononc. 10 537,2-3 (métr.). vetus : déci. 102-103 comp. et super!.
vacare : ab!. 258. 118,4.

Les chiffres r e nvoient aux paragraphes .

370
INDEX GÉNÉRAL

vibrante (cons.) 8,2 11. tabl. rée. 500,5.


vicinus : dat. (etc.) 245,2. rnlonté (verbes de) : ut ou ne et subj.
videre : prop. inf. 476,2,c part. 490, 435 subj. seul 435,r.2 inf. 473
r.2 excl. ind . 460,n. ut et subj . 479 inf. ou prop. inf. 475 prop.
( « veiller à ce qu e ») 435 (mihi) inf. 477 tabl. rée. 502,6.
videor 478,r.2 mihi videt.u r 474,3 volücer 107,2.
478,r.2. vos : v. personnels (pron.) .
vigil 107 ,2 et 4. voyelles 5 allong. compens. 24 con-
villes (noms propres de) : à l'ace. 227, traction 17 évol. 12-16 45,2
2,a (quo?) à l'a bl. 261,2 (unde ?) (mots comp.) 64,4 (3 "'" déci.) 82,
280,1 (ubi ?) au locatif 278, 1 (ubi ?) 3 (4"' " déci.) prononc. 9 v. aussi
empl. comme apposés ou avec un a ltern. vocal. ;
apposé 237,r.2 317,r. genre 52, voyelle thém . 338,2,c 340 343
2,b. 344 346 voyelle de liaison 45,3
vir 58. (mots comp.) 64,6 (3"' 0 déci.).
vis 67 71,l 72.
*vix 73,2.
vitare : ne et subj. 435,r.l. w
vixdum avec part. 492,r.5.
vocali sation (d'une sonante) 20. w = double vé (lettre) l,r.
. vocatif : formation 49-50 emploi ''' w (semi-voyelle) 7 8,3 évol. l9
48,2 212. 355 méttique 537,2-3.
voisinage (adj. expr. le) da t. (etc.)
245,2;
(compl. expr. le) : ad et ace. X Y Z
(quo?) 227,1,r.2 ad ou apud et
ace. (ubi ?) 279,r.2 ab (etc.) et abl. X 8,2,r. 11 529.
(unde ?) 261,2 v. aussi accord. y = i grec (lettre) l,r. 5,n.
voix 330 333 384-385 (partie. de ''' y = yod (semi-voyelle) 7 8,3 évol.
sens). 19 346,1 métrique 537,2-3.
volitives (prop.) impér. 418 subj . z l ,r. 8,2 11.
423-438 462,2 et 463 (st. ind .)
Les chiffr es renvoient a u x paragraphes.

Imprimé en Belgique

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