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Gohan Abolet

L3 Pratique de L’image

Gohan abolet, Écosystème, toile noire, 2023

Description :
L’œuvre est une installation immersive disposée le long d’un mur de plusieurs mètres de haut sous
la forme d’une toile noire gigantesque à laquelle vient s’apposer deux points, particules, de couleur
blanc et bleu. Cette installation représente une vue de la terre et de la lune depuis l’espace lointain,
d’une distance assez importante de telle sorte qu’elles en paraissent réduite à de simples points.

Analyse :
Quand on pense écosystème généralement on imagine un système écologique formé par un milieu
riche et vaste (biotope) et les nombreux organismes qui y vivent (biocénose). Une forêt est un
écosystème par exemple. Et si nous prenions le mot écosystème dans sa forme la plus universelle et
impactante possible ? Sur cette question j’ai imaginé alors la forme la plus unitaire d’un
écosystème, cette forme, c’est la Terre. Sous aucune autre planète nous n’avons été capable de
trouver des organismes évoluant et s’organisant dans un biotope excepté celle sur laquelle nous
vivons, en tant qu’écosystème gigantesque. Et si nous jouions sur les échelles pour représenter cet
écosystème depuis l’espace dans un minuscule point. Ce petit point ridiculement petit comparé à
l’immensité de la toile stellaire, c’est notre maison. C’est ici que nous organisons notre survie, nos
guerres de territoire, nos destructions écologiques. Ce point de vue particulier a pour objectif de
reconsidérer notre place dans ce monde, nous faire prendre conscience de cette place à une plus
grande échelle. Ce gigantesque écosystème vivant dont on n’a du mal à en mesurer la taille est en
réalité infiniment dérisoire par rapport à l’espace où celui-ci évolue. Cela permet de relativiser sur
notre manière de percevoir notre environnement, repenser notre schéma de pensée sur des questions
politiques, territoriales, sociales, via notre rapport à ses formes primaires, naturelles, notre place sur
terre et le rôle qu’on a à y jouer, nous avons une forme de responsabilité. Notons l’utilisation d’une
toile noire comme matériau pour réaliser cette installation, pour faire un rappel au terme de toile
stellaire, un mot souvent utiliser pour qualifier l’espace qui est en réalité agencé sous forme de
tissus diffus cosmologique. Il est intéressant de voir comment cette toile gigantesque fait un
dialogue avec les spectateurs qui pourront analyser celle-ci en grand nombre puisque la toile du fait
de sa taille est destinée à une exposition dans un grand espace, notez encore une fois la notion
d’« espace » qui est intrinsèquement lié à l’œuvre sous différentes dimensions, par l’espace
d’exposition et par l’espace que représente la toile. Du fait de son accessibilité à un grand nombre
de regards et de la symbolique assez accessible des formes qu’elle compose cette toile unis un
groupe d’individus qui observent et comprennent au même moment une seule image, représentation
collective, créant ainsi un écosystème à l’intérieur de l’écosystème, offrant alors une dimension
supplémentaire à l’œuvre. Le choix du titre écosystème est également un moyen de créer chez le
spectateur un déclic sur la notion d’unité entre lui et le monde sur lequel il se situe, ses individus,
espèces, forêts, rivières et permet en cela une forme de renouement avec son environnement, dans
un monde où les modèles de sociétés tendent à nous y en détacher.

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