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UE :

Madame

Gabriel JULIEN, n°

Morte Nature

Sommaire

1 - Présentation des projets


2–
3
4
5
6
Morte Nature

1 : Présentation des projets

Dans ce mémoire, nous allons aborder différents sujets allant de la vision de la


nature à la vision du réel.
Pour cela nous allons axer notre réflexion autour de 3 œuvres spécifiquement
produites à l’occasion de ce mémoire.

1- La nature des cubes


2- Racines d’Adam
3- Blessure
Projet 1
« La nature des cubes »
On peut voir plusieurs cubes, uniquement composés d’arrêtes, sur un mur blanc. Ils
sont en nombre, coupés comme sortant du mur. Ils sont de couleur noire, ce qui accentue le
contraste avec le fond du mur, blanc. Les ombre projetées sur le mur blanc rajoutent une autre
dimension a la production, en ajoutant une profondeur autant dans les thèmes que dans la
mise en scène.
Ce projet a pour but de représenter une génération naturelle et spontanée de cubes, à
différents stades de leur extension. Il est donc fait un parallèle avec la nature ou on peut
retrouver plusieurs exemple de formes géométrique qui apparaissent naturellement : on peut
penser a la plus évidente qui est la suite de Finobacci (escargots, plantes, tournesols…) mais
aussi plus intimiste avec les alvéoles hexagonales des abeilles ou les parfaites symétries des
cristaux de neige…
Ce projet tente donc de représenter cet évènement en mimant des générations
d’éléments naturellement géométriques faisant irruption dans la nature, comme si les cubes
étaient en encore plus grand nombre mais enfermés dans le mur. Grâce a cela on peut
questionner la nature du réel dans le sens où le regardant peut se demander « que se cache-t-
il derrière le mur ? Y a t-il d’autres cubes ? ».
Le choix des matériaux n’est pas anodin. Pour ce projet j’ai décidé d’utiliser du bois
pour le fait que c’est une matière vivante (reprenant donc le nom ) et extrêmement malléable.
L’inspiration du projet est incontestablement une bande dessinée nommée « La
fièvre d’Urbicande » de François Shuieten pour les dessins et Benoît Peeters pour le scénario
qui nous raconte la découverte par un homme d’un cube noir uniquement composé d’arêtes
qui subit une croissance sans fin.
Il y a aussi les productions de Nicolas Schöffer en particulier la série de «
Spatiodynamique ».

Nicolas Schöffer Spatiodynamique N24, 1954

Un autre artiste pouvant servir de référence est Arman, avec l’œuvre « Chopin’s
Waterloo ».
Car le fait d’exposer son œuvre comme la trace d’une histoire m’a beaucoup inspiré,
et c’est aussi c’est cette œuvre qui m’a inspiré pour l’accrochage en irruption, fragmentation
et suspension.

Arman, Chopins’s Waterloo ,1962


Illustrations du montage du projet :
Etape 1 Calcul des dimensions

Etape 2 Découpage
Etape 3 Préparation des attaches

Etape 4 : Etalonage de l’angle et collage


Etape 5 : Assemblage

Etape 6 : Séchage
Etape 7: Mise en couleur
Projet 2

« Racines d’Adam »

On peut voir là aussi un élément sortant a moitié d’une structure sous la forme d’un
crâne, dont la blancheur joue en contraste avec le support/sol ainsi qu’avec les éléments en
ajout.
Les matériaux utilisés sont un faux crane qui a dû être découpé pour donner cette
impression de fusion avec le sol, des filament noirs qui, eux, sont créés avec de la terre noire
Il y a 2 matériaux principaux pour ce projet, ce sont le crâne en plastique qui a
donc été commandé et de l’argile noire.
Le travail à partir de l’argile donne un effet de racine, de ronce ou même de lierre qui
s’insinue dans le sol mais sort aussi du crâne. Comme montrant la dégradation du béton et le
retour de la nature, mais qui aurait subi les modifications de son environnement, le végétal
devenant noir et rabougri . On peut aussi considérer ça comme une contamination voire même
une maladie venant de l’homme et se répercutant sur son environnement, l’élimination même
de l’homme, sa fin, ne suffisant plus à endiguer son influence néfaste sur son environnement

Le thème du crâne est fondé notamment sur le Golgotha et la Légende dorée,


racontant la régénérescence du monde à partir de la croissance de l’Arbre né du crâne
d’Adam, arbre devenu Croix, support de mort. Le crâne est un sujet très largement abordé
depuis la Renaissance, relié au thème des Vanités et au memento mori, précisément dans le
domaine d’expression de la « nature morte ».

Rachel Ruysch, Vanité. Tulipes et crâne, vers 1710.


En inspiration plus contemporaine, j’ai comme principale référence « Eternal Sleep »
de Damien Hirst, qui lui cristallise la présence du crane dans l’environnement.

Eternal Sleep, Damien Hisrt 2017

De même les sculptures de crane par Philipe Buil, qui lui montre la dégradation de la
matière face à l’environnement.

Vanité, 2020, Philipe Buil


On peut parler aussi de Maria Wettergren avec son œuvre « Vena Cuprum » qui m’a
grandement inspiré pour les racines.

Vena Cuprum, 2021, Maria Wettergren

J’ai décidé de me placer à la limite entre ces trois artistes et de modifier la


symbolique du memento mori en le remplaçant par un concept de Renaissance avortée dans la
mort. En faisant cela je demande au regardant, de se questionner sur sa place dans
l’environnement et sur ce qu’il a comme influence sur celui-ci, mais aussi de s’interroger sur
comment agir pour réagir, au-delà de toute finitude des choses.
Projet 3

« Blessure »

Ce projet montre une simple branche avec une ouverture en son centre comme une
plaie, dans cette ouverture on peut voir plusieurs strates de couleur et en-dessous, comme si la
couleur coulait. On peut interpréter ça comme un comme un saignement naturel.
Sur ce projet les éléments utilisés sont une branche qui a dû être travaillée pour
donner particulièrement cet effet de cassure , de brisure, de déchirure, et la « sève » qui
s’écoule en blessure a été faite a partir de colorant alimentaire et de miel.
Je me suis inspiré de certaines œuvres de land art, principalement des nombreux
travaux de Pierre Malphettes.

Pierre Malphettes, L’Arbre et le lierre, 2010.

Ce projet tente d’apporter une réflexion sur la nature, sur ce qui la compose ou/et la
décompose, sur ce qui fait d’elle notre environnement et sur ce que l’on peut considérer
désormais comme naturel, dans un passage du vert au rouge.
2- Idée de recherche

Dans l’idée générale, les recherches menées pour ce projet tendent à questionner le
rapport de l’homme a son environnement et comment représenter cela par le fait que la
plupart des matériaux utilisés sont de la matière dite « vivante » ou issue du vivant .Ce qui
permet de faire un parallèle avec les élément présents qui ne le sont pas .
C’est donc une réflexion sur la nature, sur l’être, sur la nature de l’être, son influence
sur l’environnement mais aussi un questionnement sur le réel.

3- Modalités d’accrochage et exposition

J’ai décidé de faire des accrochages, cela m’a paru être le plus approprié pour
aborder les sujets que je voulais présenter car cela permet de les mettre en avant par rapport à
un fond, blanc notamment.
Pour les cubes, en raison de leur couleur noir on les voit particulièrement ressortir sur
le mur blanc. Ils sont placés de façon aléatoire pour respecter l’idée de génération spontanée
et aléatoire. Je les considère comme des éléments indépendants de l’endroit ou ils sont comme
s’ils ne devaient pas être là mais arrivent quand même à percer le mur de la réalité

Pour le crâne c’est une autre affaire car il ne peut doit pas vraiment être exposé
comme une œuvre indépendant, il doit se remarquer presque dans de son état latent de
cadavre enterrer et surgir plus encore inopinément que les cubes. Je suis plus dans la vision
d’un organisme synergisant avec son environnement d’où le fait que on peut le voir au sol et
non pas sur un piédestal.

La branche, elle, est dans un registre bien plus classique, elle est accrochée au mur,
exposant ainsi les effets de l’humain sur l’environnement comme le témoin de la réalité
clouée au mur.
4 – Difficultés rencontrées

En faisant ce projet j’ai rencontré plusieurs difficultés.


Je ne suis plus en capacité de réaliser des projets aussi précis qu’avant en raison des
douleurs que me procure ma maladie, j’ai compensé ce problème avec des travaux nécessitant
des interventions peu précises, ou pour certaines répétitives. J’ai donc remplacé le détail par la
surabondance d’éléments.

J’ai aussi rencontré comme problématique le fait que je voulais des cubes de
différentes épaisseurs mais je me suis rendu compte que en fait je n’avais que à changer la
taille de mes cube. A partir de là le cerveau humain crée une illusion de différences de taille
en correspondance entre elles ce qui m’a permis de faire différents point de vue. Les ombres
projetées sur le mur permettent quant à elles d’ajouter encore de la profondeur a ces cubes.

Le crâne, lui, ma posé différents problèmes au niveau des couleurs et de la mise en


scène et composition. J’ai hésité sur le fait d’utiliser des couleurs voir même des filaments de
papier coloré pour cette production. J’ai finalement opté pour le noir car plus en accord avec
mon thème général. Un autre problème a été comment faire en sorte d’intégrer le crane de
manière logique dans le sol et finalement la solution m’est venue grâce au sujet des cubes, en
découpant le crane je pouvais donner l’illusion d’un crane s’enfoncent dans le sol ou alors au
contraire en train de s’en extraie.

le troisième projet luis c’est déroulé sans accrocs à part pour le visuel de la sève qui
est passé par plusieurs stades partant de la sève faite en papier et finalement faite en matière
alimentaire car plus efficace pour représenter ce que je voulais.
5 - Expérience apportée par le projet

Le premier apport de ce travail entre dans la continuité de mes précédents projets de


collage mais transcende les thèmes déjà abordés car ne ce cantonne plus au collage de dessins
mais de vrais éléments formels. Il en va de même pour le second projet qui lui m’a
particulièrement permis de me poser des questions sur la symboliques des éléments que je
place dans mes compositions.
Le premier sujet et le troisième m’ont également fait me poser la question de
comment raconter quelque chose par l’accrochage. Exemple avec le premier sujet : comment
placer les cubes avec une « logique aléatoire » qui réponde au sujet sans apparaître comme un
système. De même avec le troisième : devais-le le placer en hauteur, ou bien a hauteur
d’homme, ou bien au sol, au niveau zéro de ce qu’il tend à représenter dans le côté néfaste,
mortel, des actions humaines.
Je pense que toutes ces questions sont extrêmement importantes à prendre en compte
pour moi désormais.
Conclusion

Toutes ces œuvres sont liées entre elle par le fait qu’elles parlent de nature et de
l’impact de l’homme sur l’environnement, autant dans leur sujet que dans leur production. J’ai
moi-même monté les cubes, modelé la terre, modifié la branche, ce sont-là les mêmes
interventions sur le naturel que je cherche à dénoncer qui m’ont permis de produire ces
travaux. Cela me fait donc me poser la question « jusque où peut-on aller pour dénoncer un
disfonctionnement et ne risque-t-on pas en faisant ceci de devenir le miroir de ce que l’on
dénonce ? ».

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