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Projet du 23 mai 2022

LA REVUE DE PRESSE DU CABINET NYEMB

De la semaine du 23 mai 2022

Actualités règlementaires

Déguerpissement de Dikolo-Bali: l’honorable Marlyse Douala Bell saisit


le Premier ministre

L’ancienne députée RDPC appelle Joseph Dion Ngute au secours.

Depuis le samedi 14 Mai 2021, une opération de déguerpissement des


populations a lieu au lieu-dit Bali Dikolo est en cours. Les démarches des
populations auprès de l’État pour désamorcer cette opération n’ont
finalement abouti à rien.

Témoin des casses, l’Honorable Marlyse Douala Bell a saisi le Premier


ministre Joseph Dion Ngute dans un message. « Monsieur le Premier
Ministre, quand j’ai vu ces engins marcher sur ma maison, sous mon
regard hébété devant mes enfants interloqués, face au visage de ma
femme baignant dans une rivière de larmes, j’ai compris que ces engins
ne marchaient pas seulement sur ma maison, mais sur mon corps. »,
écrit-elle.

La femme politique ajoute : « A soixante-dix ans aurais- je la force de


recommencer ? Je voudrais faire confiance à votre sens des
responsabilités. Espérer qu’une fois parfaitement édifier, vous trouverez
des solutions idoines qui apaiseront les cœurs et qui répareront notre
estime de soi, notre dignité. »

Ci-dessous son message au 1er Ministre Chef du Gouvernement.


« Ma maison

Monsieur le Premier Ministre chef du Gouvernement,

Humblement, je viens auprès de vous, vous confier en toute fraternité et


avec grand respect ma complainte. Ma détresse.

Excellence,

Une maison est un toit et quelques murs.

Mais, une maison c’est plus que cela.

Une maison c’est un rêve, une ambition, un projet, une réalisation,

Une maison c’est souvent toute une vie.

Une maison, c’est un foyer, un refuge, un cocon, un repère, un abri,

Oui une maison c’est aussi une fierté, un accomplissement, des efforts
incalculables, des privations insoutenables, des angoisses et des doutes.

Une maison c’est surtout, des rires, des pleurs, des murmures, des cris,
de la tristesse, du bonheur et de la joie.

Une maison c’est la vie. Une partie de soi.


Ma maison c’est ma vie.

Ma maison c’est beaucoup de moi et de ma famille.

Monsieur le Premier Ministre, quand j’ai vu ces engins marcher sur ma


maison, sous mon regard hébété devant mes enfants interloqués, face
au visage de ma femme baignant dans une rivière de larmes, j’ai
compris que ces engins ne marchaient pas seulement sur ma maison,
mais sur mon corps.

A soixante-dix ans aurais- je la force de recommencer ?

Je voudrais faire confiance à votre sens des responsabilités. Espérer


qu’une fois parfaitement édifier, vous trouverez des solutions idoines
qui apaiseront les cœurs et qui répareront notre estime de soi, notre
dignité.

Cela, pour que vive la République exemplaire et le Président Paul Biya.

Excusez-moi Excellence. Je n’ai plus de force.

Fer de Mbalam : Paul Biya refuse de payer 94 milliards de FCFA à


Sundance et choisit l’arbitrage

Débutées au deuxième semestre de 2021, les négociations entre le


Cameroun et Sundance Resources (et sa filiale locale Cam Iron SA), en
vue du règlement à l’amiable du contentieux qui les oppose au sujet du
projet d’exploitation du fer de Mbalam, ont échoué. C’est ce qui ressort
d’un ensemble de courriers officiels, dont nous avons obtenu copie.

Convaincu de la volonté de Yaoundé de poursuivre le développement du


projet avec d’autres partenaires, la junior minière australienne a saisi en
juin 2021 la Cour internationale d’arbitrage de la Chambre de commerce
international de Paris afin d’obliger le pays a lui accordé un permis
d’exploitation sur ce gisement de fer, après la convention minière du 29
novembre 2012 et l’accord de transition du 30 juin 2015.

Pour mettre définitivement fin à la procédure engagée au niveau de la


capitale française, Sundance demande à l’État du Cameroun de lui
rembourser les dépenses engagées lors de la phase de recherche. Des
dépenses « évaluées, sous réserve d’audit, à la somme de 94 milliards de
FCFA », selon le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement
technologique (Minmidt), dont les services ont mené les négociations
avec l’entreprise minière australienne.

Désaveux

Le paiement de cette « dette » est considéré par Gabriel Dodo Ndocké


comme une « évolution » pour clore cette affaire. Ce dernier soumet
d’ailleurs cet « arrangement » à la sanction du président de la
République. Mais, Paul Biya décide de défendre les intérêts du
Cameroun devant le tribunal arbitral de Paris, selon une lettre du
secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh
Ngoh, datée du 18 avril et adressé au Minmidt. Ce dernier a également
choisi, selon le même courrier, de confier la défense du pays à Thierry
Lauriol, avocat au barreau de Paris, associé au sein du cabinet Jeantet.
Ce dernier est déjà l’avocat du Congo, trainé par Sundance devant le
tribunal arbitrale de Londres pour lui avoir retiré le permis sur le volet
congolais du même projet.

Ledit avocat, apprend-on, devrait avoir déjà déposé la réponse de l’État


du Cameroun à la demande d’arbitrage avant la date butoir du 30 avril
2022. Par lettre séparée, déclare le SG-PR, le ministre des Finances,
Louis Paul Motazé, a été instruit de mettre en urgence à la disposition
du percepteur près l’ambassade du Cameroun à Paris, de la somme de
55 000 dollars (environ 34,57 millions de FCFA) au titre du paiement des
frais de la procédure urgente qui s’est achevée le 1er avril 2022, par une
décision pas favorable pour le Cameroun. La Cour internationale
d’arbitrage de Paris a en effet rendu une décision provisoire interdisant
au Cameroun « de délivrer un permis d’exploitation relatif au gisement
de minerai de fer de Mbalam ou de délivrer tout instrument ou
document ayant un effet similaire, à Sonamines ou à toute autre
entité », a indiqué Sundance.

Lenteur

En août 2021, Sundance Resources a annoncé qu’elle mise sur les


procédures d’arbitrage contre le Cameroun et le Congo pour payer les
dettes dues à ses actionnaires d’un montant estimé à 132 millions de
dollars [environ 70,86 milliards de FCFA], à fin janvier 2021. Au Congo,
la firme australienne réclame des dommages d’un montant de 8,76
milliards de dollars US, soit plus de 4700 milliards de FCFA à la valeur
actuelle du dollar.

Depuis 2015, après plusieurs prorogations de sa licence d’exploration


sur le projet, la junior minière australienne n’est pas parvenue à
accrocher un partenaire technique et financier pour la mise en place des
infrastructures relatives au projet de Mbalam (construction d’un chemin
de fer plus de 500 km entre Mbalam et Kribi, de la mine et d’un terminal
minéralier au port en eau profonde de Kribi). Des tentatives successives
avec les sociétés chinoises China Gezhouba, en 2015, Tidfore Heavy
Equipment Group Ltd, en 2018, et enfin AustSino, à partir de 2018, ont
toutes été couronnées d’échec.

Et le 25 juin 2021 à Yaoundé, l’État du Cameroun, à travers le ministre


des Transports, Jean Ernest Ngallé Bibéhé, signe avec les sociétés
AutSino Resources Group Ltd et Bestway Finance Ltd, un mémorandum
d’entente (MoU), pour la construction du chemin de fer de plus de 500
km reliant Mbalam au port en eau profonde de Kribi. Ce qui a poussé
Sundance à trainer AutSino devant les juridictions australiennes pour
abus de confiance. Car Sundance estime que l’entreprise chinoise a
utilisé les données qu’elle lui avait fournies pour négocier et obtenir le
permis de Mbalam dans son dos.

Actualités juridiques

LEX’TALK: LA BLOCKCHAIN
À l’heure de la crise de confiance et du mécontentement vis-à-vis des
tiers et médiateurs traditionnels, institutions, banques et États, la
technologie blockchain, qui porte la promesse d’une désintermédiation
et de la transparence, séduit et intrigue.

Le terme « blockchain » est apparu en 2008 et depuis nous assistons à


une croissance des projets basés sur cette technologie.

Elle est souvent présentée comme une innovation de rupture, aussi


importante que la naissance de l’imprimerie ou d’Internet. Ses impacts
potentiels pourraient révolutionner nos systèmes économiques et nos
manières d’échanger. La blockchain est porteuse de transformations
profondes dans de nombreux domaines d’application.

Elle peut à la fois représenter une menace, dans ses intentions ou son
utilisation, en créant des systèmes de confiance basés sur des lois
mathématiques qui s’affranchiraient des exigences démocratiques ou
une opportunité pour la démocratie, si elle est bien utilisée. Cette
technologie porte surtout la promesse d’une nouvelle gouvernance, à
l’échelle locale comme mondiale, basée sur des principes novateurs :
collaboration, décentralisation et transparence.

Certains auteurs comme Jean-Paul Delahaye, chercheur au centre de


recherche en informatique, signal et automatique de Lille (CRISTAL) a
affirmé que la blockchain serait comparable à un grand cahier
informatique, partagé, infalsifiable et indestructible du fait même de sa
conception et est désormais au cœur d'une nouvelle révolution.

La France a quant à elle adopté la définition suivante : c’est une chaine


de blocs sur lesquels sont stockées des informations de toute nature.
Elle est équivalente à une « technologie de stockage et de transmission
d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe
central de contrôle ».

Elle est par ailleurs considérée comme une

technologie des registres distribués, ou DLT (Distributed Ledger


Technology), qui regroupe les systèmes numériques qui enregistrent des
transactions d'actifs et leurs détails dans plusieurs emplacements à la
fois et constitue la technologie DLT la plus connue.

Une blockchain constitue une base de données qui contient l’historique


de tous les échanges effectués entre ses utilisateurs, et ce, depuis sa
création.

Sanctions contre Banque Atlantique Cameroun : la Cour de justice de la


Cemac désavoue la Cobac

Le 12 mai 2022, la Cour de justice de la Cemac (Cameroun, Congo,


Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) a définitivement vidé le
contentieux qui oppose, depuis août 2021, la filiale au Cameroun du
groupe Banque Atlantique à la Commission bancaire de l’Afrique
centrale (Cobac), le régulateur du secteur bancaire dans l’espace Cemac.

Après avoir ordonné un sursis à exécution de la décision démettant


d’office le Conseil d’administration de Banque Atlantique Cameroun
(BACM), prise par la Cobac le 27 août 2021, la Cour de justice
communautaire vient d’annuler purement et simplement toutes les
quatre décisions prises par la Cobac contre cette institution bancaire et
ses dirigeants pour « vice de forme, de procédure et défaut de base
légale ». Cette décision fait suite aux recours (recours en sursis à
exécution et recours en annulation) introduits par la banque auprès de
la Cour, le 16 novembre 2021.

Les décisions ainsi annulées sont la démission d’office les membres du


Conseil d’administration, ainsi que les blâmes infligés au directeur
général, à son adjoint, et à la banque et ses dirigeants sociaux (PCA, DG
et DGA). Selon la Cobac, ces décisions prises le 27 août 2021, mais
révélées le 5 octobre 2021, l’avaient été principalement au motif de
« manquements graves aux règlements relatifs à la lutte contre le
blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, ainsi qu’à la
réglementation des changes ». Mais le collège des juges, conduit par
Julienne Elenga Ngaporo, a estimé que « la violation de la
réglementation relative au blanchiment des capitaux et financement du
terrorisme, reprochée à la Banque Atlantique Cameroun (BACM) et ses
dirigeants, n’est pas établie ».
Ces décisions, contestées par les dirigeants de Banque Atlantique
Cameroun dès leur révélation au grand public, avaient amené la banque
à organiser une intense activité de lobbying auprès des autorités
monétaires de la zone Cemac, dans l’optique d’obtenir un réexamen de
sa cause par le régulateur. À chaque étape, les émissaires de la banque
avaient présenté « toutes les informations de nature à lever d’éventuels
doutes sur la conformité de certaines opérations ».

Face aux résultats produits par cette mission d’explication, la banque


avait saisi la Cour de justice de la Cemac le 16 novembre 2021. Cette
instance judiciaire communautaire vient de lui donner raison sur toute la
ligne.

Actualités jurisprudentielles

Le bailleur qui débranche les installations électriques dans les locaux


loués, de manière à laisser le preneur dans le noir, et qui occupe le
garage dudit local avec son véhicule, cause au preneur des troubles de
jouissance qu'il convient de faire cesser

Les parties au contrat de bail se doivent chacune de respecter les


clauses qu’elles ont elles-mêmes convenues. Dès lors que le bailleur a
donné à bail ses locaux au preneur, il est tenu de les libérer tout en les
laissant en bon état de telle manière qu’il devient un occupant sans droit
ni titre s’il continue d'occuper les lieux donnés à bail. Tout sabotage des
lieux loués par le bailleur est constitutif d'un trouble de jouissance.
Ainsi, le bailleur impayé qui débranche toutes les installations
électriques faites par le preneur dans les locaux loués, de manière à le
laisser dans le noir et qui occupe le garage dudit local avec son propre
véhicule, cause au preneur des troubles de jouissance qu'il convient de
faire cesser en application des dispositions de l’article 109 et suivants de
l'AUDCG.

Tribunal de commerce de Cotonou, Deuxième Chambre de jugement de


la Section III, N° 069/2022/CJ2/S3/TCC du 15 avril 2022
Actualités financières

Les assureurs retirent leurs dépôts des banques pour souscrire à


l’emprunt obligataire du Cameroun, plus rentable
Selon le président de l’Association des compagnies d’assurance du
Cameroun (Asac), l’engouement de ces entreprises pour l’emprunt
obligataire 2022 du Cameroun, dont les souscriptions s’achèvent le 25
mai 2022, est tel que les assureurs rompent des contrats de dépôts à
terme (DAT) dans les banques commerciales, pour souscrire à l’appel
public à l’épargne lancé par l’État. À en croire Thierry Kepeden (photo),
par ailleurs directeur général d’Axa Cameroun, les assureurs sont
principalement aguichés par le taux d’intérêt de 6,25% servi par le
gouvernement camerounais dans le cadre de cette opération de levée de
fonds.

« Nous cassons des DAT à 5 et 5,5% dans les banques, parce que nous
souhaitons avoir un peu plus (d’intérêts, NDLR). Si l’État ne prend pas
nos souscriptions et que nous retournons vers les banques pour de
nouveaux DAT, elles ne nous les reprendront plus à ces mêmes taux »,
a-t-il confié le 17 mai 2022 à Douala, au cours de la phase du road-show
de l’emprunt obligataire 2022 réservée aux investisseurs de la capitale
économique camerounaise.

En effet, au regard du volume de la prise ferme de 180,5 milliards de


FCFA déjà garantie à l’État du Cameroun par les arrangeurs, le président
de l’Asac s’inquiète de ce que les 19,5 milliards restants sur les 200
milliards de FCFA recherchés par le Cameroun soient rapidement
souscrits, et que le volume sursouscrit ne soit pas encaissé par le Trésor
public. Auquel cas, l’engouement manifesté par les assureurs en
rompant les DAT pour privilégier les placements dans l’emprunt
obligataire aura été vain.

« Si j’obtiens plus de 200 milliards de FCFA, je prends », a rassuré Louis


Paul Motazé, en soulignant les besoins énormes de financements
auxquels fait actuellement face l’État du Cameroun. Afin de
définitivement rassurer le président de l’Asac, a expliqué Samuel Tela, le
directeur de la trésorerie au ministère des Finances, en cas de
sursouscription, ce sont les offres des personnes physiques qui seront
prioritairement encaissées, suivies de celles des investisseurs
institutionnels tels que les compagnies d’assurance. Ce n’est qu’après
ces offres que les prises fermes seront prises en compte, au prorata de
l’enveloppe restante.

Pour rappel, débuté le 16 mai 2022 à Libreville, la capitale gabonaise, le


road-show de l’emprunt obligataire 2022 du Cameroun, que conduit le
ministre des Finances, se poursuit ce 18 mai 2022 à Brazzaville, la
capitale du Congo, après l’étape de Douala, le 17 mai 2022. L’épilogue
est prévu le 23 mai 2022 à Yaoundé, la capitale du pays.

Actualités économiques et financières au Cameroun et en zone CEMAC

Au Cameroun

Economie numérique : suite à la crise de la Silicon Mountain, la Douala


Silicon se positionne
- Le Réseau camerounais de structures d’accompagnement à
l’entrepreneuriat innovant, KmerTech, a présenté, le 18 mai à Douala,
les six startups lauréates au terme de la compétition nationale « TIE
Champion », financée par l’Union européenne (UE).

Au cours de cette cérémonie, Philippe Van Damme, l’ambassadeur, chef


de délégation de l’UE au Cameroun, a indiqué que les États membres de
l’UE ainsi que ses organisations (GIZ, coopération allemande, Orange
digital Center etc.) veulent tous voir l’écosystème des startups se
développer en quelque chose d’un peu plus structuré à Douala. « Bien
avant la crise, Buea [dans le Sud-ouest du pays] était Sillicon Mountain.
Maintenant que cet espace n’existe plus, il y a peut-être un Douala
Silicon qui peut se développer et donner lieu à un hub des plus
intéressants », a déclaré le diplomate.

Dans la même veine, Rebecca Enonchon, figure de proue d’Active Space,


un espace d’incubation à Douala, a indiqué que les six startups
lauréates, basées dans la capitale économique du pays, peuvent devenir
des milliardaires de demain. « Souvent on minimise le projet qu’on voit
dans ces compétitions de startups. Mais on y retrouve des gens qui ont
approché le marché, qui ont des modèles économiques intéressants et
qui reçoivent des financements. Nous avons des startups qui ont levé les
trois dernières années plus de deux millions de dollars, donc sont
milliardaires sur papier », a-t-elle déclaré.
Si l’idée de la Douala Silicon (en similitude avec la Silicon Valley aux
États-Unis) se matérialise, elle viendra palier l’affaiblissement de la
Silicon Mountain dans la région du Sud-ouest du Cameroun, victime
depuis 2016 d’une crise anglophone qui a causé l’arrêt d’activités
plusieurs entreprises. En 2017 déjà, l’ONG Internet sans frontières a
révélé que les entreprises numériques dans la Silicon Mountain ont
perdu 440 millions de FCFA en une année de conflit armé.

Pour donner plus de tonus à l’écosystème tech, KmerTech a lancé une


compétition nationale baptisée « Tech innovation entrepreneurship »
(TIE) du 10 décembre 2021 au 20 janvier 2022. Ainsi, 49 projets ont été
présélectionnés sur un total de 111. Le 3 mars 2022 à Douala, 18
candidats finalistes ont présenté leur idée startup. Au bout du compte,
les six gagnants bénéficient d’un soutien financier de l’Union
européenne (UE) pour implémenter des projets numériques portant sur
l’éducation (Miya Academy, Cameroon GCE APP), la santé (Telmi,
Ekosse) et le business (Nkwa, Tensend).

Pour sa part, le soutien fourni par la KmerTech comprend un soutien


technique via les incubateurs ; la formation des candidats à l’esprit de
résolution de problèmes et de conception de produits, tout au long du
processus de candidature. Enfin, Kmer Tech se charge de décrocher des
financements pour permettre aux champions nationaux TIE de lancer
leurs produits/services.

Projet Backbone : le Cameroun perd un financement de 7 milliards de


FCFA
Le 18 mai à Yaoundé, au cours de la 9e session ordinaire du Comité de
pilotage du projet « Central Africane Backbone » (CAB), qui vise à
interconnecter tous les pays de la Cemac par la fibre optique, le ministre
des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng,
a révélé que certaines activités de ce projet ont été annulées.

Cette annulation est une conditionnalité posée par la Banque africaine


développement (BAD), le principal bailleur des fonds, pour sauver les
financements dédiés au projet. Sauf que du fait de cette décision, le
Cameroun a perdu un financement de 7 milliards de FCFA. « L’annulation
de ces activités équivaut à environ 24% du montant de l’accord de prêt,
soit plus de 7 milliards de FCFA sur les 30 milliards de FCFA accordés », a
déclaré le Minpostel.
Selon Libom Li Likeng, concrètement la configuration de l’infrastructure
à fibre optique a été modifiée. Les travaux de construction des locaux
techniques devant abriter les équipements actifs de la fibre optique et la
résiliation du marché y relatif a été supprimé, au regard des lenteurs
observées dans l’exécution de ce marché. En plus, la solution « Indoor »
a été remplacée par la mise en œuvre de la solution « Outdoor »
proposée par l’opérateur Huawei. 13 autres activités non lancées, pour
la plupart, en cours de contractualisation (en attente de non-objection
de la BAD) ou à exécuter dans les régions du Nord-ouest et du
Sud-Ouest ont également été annulées.

Le Minpostel explique qu’au cours des deux dernières années, le projet


Backbone a connu d’importantes perturbations, qui ont sérieusement
impacté son fonctionnement, en raison, entre autres, des lourdeurs et
incompréhensions dans la réalisation du projet. Les pesanteurs
concernent la gestion des demandes de non-objection ; les difficultés
dans la gestion du personnel du projet tout au long de l’année 2020 et le
retard dans le recrutement du spécialiste en passation des marchés,
avec pour conséquence le non-respect du plan de passation des marchés
et du plan de travail annuel du projet.

Les autres perturbations majeures rencontrées sont : la pandémie du


Covid 19 qui a entraîné de multiples suspensions de l’exécution de
plusieurs contrats, les reports systématiques des travaux des
commissions de passation des marchés ainsi que le retard dans
l’exécution de certains contrats ; l’insécurité dans les régions du
Nord-Ouest et du Sud-ouest, qui a entraîné la reconfiguration du projet
dans sa globalité avec l’annulation de tous les projets inscrits dans ces
régions.

Articulé en une composante régionale et en des composantes nationales,


le projet CAB a démarré au Cameroun en 2016, mais n’a connu sa
vitesse de croisière qu’en 2018, et particulièrement en 2019. Ceci avec
notamment le début des travaux de pose de la fibre optique dans la
région du Sud du pays, en vue de l’interconnexion avec le Congo, et dans
la région de l’Est, pour l’interconnexion avec la République
centrafricaine.

Emprunt obligataire 2022 : 200 milliards pour relancer les projets


Avec l’opération baptisée « ECMR 6,25 % Net 2022-2029 » l’État entend
mobiliser par Appel Public à l’Épargne, un montant de 200 milliards de
FCFA. A cet effet, l’État du Cameroun a été autorisé par la Commission
de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF) à
effectuer une opération d’emprunt obligataire par appel public à
l’épargne pour un montant de 200 milliards de FCFA pour financer
certains projets inscrits au budget de l’État pour l’exercice 2022 Après
2010, 2013, 2014 ,2016 et 2018, l’État du Cameroun vient de lancer son
sixième emprunt obligataire. L’opération amorcée depuis le 16 mai 2022
est conduite par le Ministre des Finances Louis Paul Motaze. Cet appel
public à l’épargne de l’État du Cameroun fait l’objet d’un Road show, une
campagne marketing qui a conduit la délégation camerounaise au
Gabon au Cameroun et se rendra Congo Brazzaville pour inciter les
investisseurs à souscrire à cet emprunt obligataire auprès d’un syndicat
de placement.Le taux d’intérêt de cet emprunt obligataire est de 6,25 %
au lieu de 6 % comme antérieurement fixé. La durée de cet emprunt est
de 7ans. Le minimum des souscriptions est de 30 titres obligataires et le
montant de l’émission est de 200 milliards de FCFA.

Pour atteindre les résultats escomptés par cette opération dont l’État du
Cameroun est l’émetteur, appel a été fait à quatre arrangeurs dont
Afriland Bourse and Investissement, la Société générale Capital
Securities-Central Africa, Upline Securities Central Africa, BGFI Bourse,
et deux co-arrangeurs : Atlantic financial group Capital et ASCA qui
constituent ce syndicat. Depuis un peu plus de deux décennies l’État du
Cameroun s’est engagé dans un vaste programme d’investissement dans
des projets porteurs de croissance et d’emploi dans les domaines des
infrastructures portuaires, routières, et énergétiques.

Le 17 mai 2022 à Douala le Ministre des Finances Louis Paul Motaze a


procédé au lancement de l’emprunt obligataire baptisé « ECMR 6,25%
NET 2022-2029 » au cours d’une cérémonie très courue. Étaient conviés
à cette grand-messe de la finance publique un important panel de
personnalités publiques de tous les secteurs d’activités. Au cours de son
allocution, le Ministre des Finances a exhorté les souscripteurs à saisir
cette offre qui est « une occasion unique de poursuivre l’écriture de la
grande histoire financière du Cameroun ».
Sur le choix porté sur Douala pour le lancement de cette nouvelle
opération, le Ministre des Finances précise par le fait que de cette ville
porte-bonheur est parti le succès des opérations précédentes de
financement de l’État de 2010, 2013, 2014 ,2016 et 2018 avec des taux
de souscription respectifs de 101,5%, 162%, 100%,115% et 138%. Et
de Douala a-t-il conclu avec conviction, viendra encore le succès de celle
du 17 mai 2022. À toutes ces périodes, le Cameroun à la faveur de ces
différents emprunts obligataires a bénéficié d’un important concours
financier pour la réalisation de ses programmes de développement.

Les quatre premiers emprunts ont été intégralement remboursés, le


cinquième s’achèvera en novembre 2023. Au cours de la décade 2010
2023, le Trésor public a également remboursé un montant total de 3
349,14 milliards de FCFA dont 2 294, 024 milliards sur le monétaire de la
BEAC, 645 milliards sur le marché financier local et 360,12 milliards sur
le marché international.

Cette sixième opération est entièrement garantie par l’État du


Cameroun. À cet effet un compte séquestre a été ouvert dans les livres
de la BEAC et approvisionné régulièrement en prévision des échéances
de remboursement sous le contrôle de la Représentation de la masse
des Obligataires qui sera mise en place. Les principaux caractères de
l’émission obligataire sont un montant de 200 milliards de FCFA, un taux
d’intérêt séduisant et maitrisé de 6,25% net d’impôts et taxes, une
maturité innovante de 7 ans, une période de différé de 2 ans .

La réalisation d’une cinquantaine de projets est prévue dans les secteurs


stratégiques des infrastructures, des industries et services, du
développement rural, conformément à la vision 2035. En effet, certaines
activités au cours de cette année 2022 nécessitent la mobilisation de ces
200 milliards qui sont destinés à des projets structurants de
développement inscrits au budget 2022 dans les secteurs de l’Eau et
l’Énergie.

Gicam suggère la prudence et des mesures réglementaires face à


l’adoption de la cryptomonnaie en RCA
Dans une récente note, le Groupement inter-patronal du Cameroun
(Gicam) donne son point de vue par rapport à la loi du 22 avril 2022
régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine, faisant de cet
état, le deuxième à légaliser le Bitcoin après le Salvador. Pour
l’organisation des patrons la plus influente du pays, cette loi a un
caractère révolutionnaire et emporte un certain nombre de
conséquences pour la RCA.

D’abord, l’exposition médiatique du pays relative à cette information.


Car, il est probable que de nombreuses personnes s’intéressent
désormais à ce pays. Ce qui peut augurer des jours meilleurs pour
l’industrie touristique. En plus, bien que la RCA soit un pays à l’économie
et à l’influence assez modestes sur la scène mondiale, le pays a sans
doute accru son capital de sympathie dans la communauté des
« cryptophiles » dont une bonne frange pourrait envisager des
investissements en RCA.

Cependant, relève le groupement patronal, de nombreux défis doivent


être relevés pour que la cryptomonnaie devienne une réalité en RCA.
« En effet, en se souvenant que la RCA est membre de la Cemac et
partage le franc CFA en commun avec six autres pays de la sous-région
Afrique centrale, ce pays est donc soumis à la Convention régissant
l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) qui dispose, entre
autres, que : l’unité monétaire légale des États membres de l’Union est
le Franc de la Coopération financière en Afrique centrale (FCFA) ».

Selon le Groupement, il semble ainsi clair que la Convention susvisée ne


prévoit pas d’autre unité monétaire légale que le FCFA dans les pays
membres, et par conséquent en RCA. En plus de l’exclusivité de l’unité
monétaire, cette convention accorde aussi le privilège exclusif de
l’émission de monnaie en zone Cemac à la Banque des États de l’Afrique
centrale (Beac).

Réserves et prudence

Le Gicam relève que, même si le problème de la conformité aux normes


communautaires était réglé, et que les institutions d’opérationnalisation
étaient mises en place (Agence nationale de régulation de transaction
électronique-ANTE et Trust), la nouvelle loi centrafricaine sera de peu
d’effet à court et même moyen termes. Principale raison : le taux de
pénétration de l’Internet dans le pays est seulement de 11,3 % en
janvier 2022, dans un pays qui du reste à un taux d’alphabétisation de
48% et où l’alimentation en énergie électrique reste un luxe pour les
populations.

En guise de conclusion, le Gicam déclare que, « la légalisation des


cryptomonnaies par des pays comme la RCA ou [le] Salvador est une
décision non sans implications sérieuses pour ces deux pays. De fait, ce
choix de grande portée ; qu’est l’acceptation d’actifs cryptographique,
devrait s’accompagner d’autres mesures réglementaires et de
facilitation opérationnelle pour faire de la cryptomonnaie un outil de
développement économique et social ».
Le Gicam suggère ainsi des mesures réglementaires face au choix de la
RCA dans un contexte où, indique l’organisation, la plupart des pays
observent encore « la prudence face au développement de cette
technologie ». À preuve, certains pays ont opté pour l’interdiction, dure
ou souple, même s’il est difficile au niveau technique de faire respecter
cette interdiction, notamment pour l’acquisition de bien et de services
dématérialisés.

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