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La série Collèges est animée par Michel Descotes,


Jean Jordy et Gérard Langlade

SA MAJESTÉ
DES MOUCHES
WiliamGolding

par Jean-Paul Chanteau


et Raymond Le Loch

BERTRAND-LACOSTE
* 96rueSaint-Germain-lA
' uxerrois- 75001 PARIS
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@BERTRAND-LACOSTE, Paris, 1995.


Toute représentation, traduction, adaptation, même partielle, par tous procédés, en tous
pays, faite sans autorisation préalable, est illicite et exposerait le contrevenant à des
poursuites judiciaires (réf. loi du 11 mars 1957).
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SOMMAIRE

Avant-propos 7
1. Le thème de l'arrivée sur l'île 9
Groupement de textes 18
II. Travaux d'approche 27
Un livre entre les mains 27
L'entrée dans le récit 33
Plongeons dans I'oeuvre 37
Meneurs et comparses 39
III. Sont-ils bons ? Sont-ils méchants ? 47
Des valeurs opposées ou partagées ? 47
La parole et le pouvoir 50
Porcinet et Simon : des comparses essentiels .. 54
IV. Àla recherche des repères perdus 59
Le temps dissous 59
Une combinatoire temporelle 62
Des territoires 67
Les scènes de chasse 67
V. Un narrateur changeant 69
Unobservateur désengagé 69
Ralph et le narrateur : distance et proximité 71
Ralph aux commandes 74
VI. Vers d'autres lectures 77
Lire une traduction 77
Repérer des indices culturels ......................................... 79
Interpréter des motifs ............................................................. 81
La scène de chasse ................................................................ 85
Lafin ambiguë ...........;�, ............................ 88
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Conclusion 93
Documents complémentaires 95
The Coral Island(R. M.Ballantyne) 97
La scène de chasse 97
La conque 99
La genèse du roman selon W. Golding ................... 100
La nourriture 101
Le bouc émissaire 102
Du roman à la scène 104
Quelques suggestions 107
Groupement de textes : épilogues ................................ 109
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Repères

Les stéréotypes de l'ouverture romanesque ............... 34


Le personnage de roman 40
La désignation des personnages 42
L'inscription dans le temps 60
Letemps du récit (1) : ordre et vitesse 62
Letemps du récit (2) : fréquence 64
La distance narrative 70
Les points de vue 71
Lediscours rapporté ......................................................................... 73
L'intertextualité ...................................................................................... 86

Lesignef}¡,enmargerenvoieaux
Activitésquifigurentenbasdepage.
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Avant-propos
- « Sa Majesté des Mouches » s'est vendu à des millions
d'exemplaires en Europe et aux États-Unis. Vous n'êtes pas
un peu jaloux de ce livre, si célèbre qu'il a presque éclipsé
le nom de son auteur ?
- William Golding : Ce doit être un très bon livre...
« Sa Majesté des Mouches » doit son succès aux étudiants
américains qui l'ont découvert et fait lire à leurs professeurs.
Aujourd'hui, il est lu par des gens de plus en plus jeunes. Je
redoute le jour où mon petit-fils, âgé de six ans, va rentrer à
la maison en m'annonçant qu'il vient de lire un machin ap-
pelé « Sa Majesté des Mouches » !...
- Est-ce un livre pour enfants ?
- William Golding : Bien sûr que non. C'est un livre
destiné aux adultes, même si aujourd'hui il est lu partout et
par tout le monde... De la même façon, « Robinson
Crusoé », « Les Voyages de Gulliver », « L'Île au trésor »
sont lus indifféremment par tous...
Interview publiéedansLeNouvelObservateur
du 14octobre 1983.
Depuis 1954, Sa Majesté des Mouches est lu dans le
monde entier. Traduit en français dès 1956, le roman a été
publié, chez Gallimard, dans quatre collections diffé-
rentes : « Du monde entier », « Folio », « Folio junior » et
« 1000 soleils ». Alors, livre pour adultes ou livre pour
adolescents ? Disons : histoire à partager, inscrite, comme
Golding le suggère, dans une longue tradition ; au croise-
ment d'une foule d'occasions de lecture, de rencontres for-
tuites ou suggérées. Contemporaine aussi de L'Homme ré-
volté (1952) ou de En attendant Godot (1953).
Ce «parcours »ne remplace pas la confrontation active -
dont nous savons qu'elle peut être douloureuse - avec un ré-
cit aussi dense. Mais, proposant quelques situations ou acti-
vités au seuil même du livre, il peut d'abord préparer la
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lecture-découverte de l'histoire racontée. La première situa-


tion proposée par exemple, le groupement de textes, consti-
tue une anticipation de lecture, visant à créer des attentes, à
se souvenir d'autres lectures, d'autres études, sur d'autres
textes, plus faciles d'accès. Ces prudences ne sont pas in-
utiles pour aider à vaincre les difficultés de lecture, liées
aux modes de narration, à l'imbrication du récit et du dia-
logue, à la polyphonie des voix, au caractère discret des ré-
férences historiques ou des repères temporels (combien de
temps les enfants restent-ils sur l'île ?), mais aussi à la ré-
currence de situations ou de motifs, à la distribution com-
plexe des rôles, à la valeur symbolique des lieux et des ob-
jets...
Ce « parcours »peut conduire aussi à expliciter la lecture
que l'on est en train de faire, offrant quelques repères, jalon-
nant de quelques balises un terrain souvent énigmatique.
« Le rôle d'un romancier est de poser des questions », dit
encore Golding, dans l'interview citée plus haut. On a donc
cherché à retrouver quelques-unes des questions ainsi po-
sées.
Il peut enfin accompagner une relecture du livre. Il
s'adresse, selon les situations de lecture proposées, aussi
bien à des élèves de quatrième/troisième qu'à des élèves de
seconde.
Les activités décrites ne tracent pas en conséquence un
itinéraire contraint ; elles sont des suggestions, parmi
d'autres, au service de projets de lecture multiples.
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I. LETHÈME DEL'ARRIVÉE SUR L'ÎLE


«- C'est comme dans un livre.
Aussitôt une clameur s'éleva.
- L'lie au trésor...
- Robinson Crusoé...
- Robinsons suisses.... »
Sa Majesté des Mouches, chap. II.

Les jeunes naufragés de Golding inscrivent immédiate-


ment leur aventure dans le souvenir de livres lus. Le texte
original parle de Treasure Island, comme la traduction fran-
çaise, mais il fait référence aussi à Swallows and Amazons
et à Coral Island, deux livres plus connus des lecteurs an-
glais et qui sont remplacés ici par Robinson Crusoé et Ro-
binsons suisses. Dans l'un et l'autre cas, les allusions com-
posent un « lieu commun » de la littérature d'aventures
maritimes, un thème que l'on peut suivre à travers un grand
nombre d'ouvrages : le thème de l'arrivée dramatique dans
un lieu inconnu, délibérément exotique, et qui se révèle être
une île, c'est-à-dire un espace clos à découvrir et à maîtriser.
Chaque lecteur pourrait composer son propre archipel
d'îles réelles ou imaginaires. Le groupement de textes que
nous proposons veut donner l'occasion de repérer les stéréo-
types, les clichés reproduits d'ouvrage en ouvrage, et les
éléments originaux, à partir des ressemblances et des diffé-
rences observées. L'arrivée en un lieu inconnu fait surgir
une foule de questions auxquelles chacun des textes se doit
de répondre : l'île est-elle habitée ? déserte ? est-elle ac-
cueillante ? hostile ? quelles en sont les ressources, la faune
et la flore ?...
Autant d'informations à donner au lecteur.
Notre archipel fait donc se rencontrer d'une part, trois
fragments d'ouvrages « classiques » :
- L'Île au trésor (R. L. Stevenson) - 1883
- Deux ans de vacances (J. Verne) - 1888
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- Vendredi ou la Vie sauvage (M. Tournier) - 1971


et d'autre part, deux passages empruntés à des ouvrages
pour la jeunesse, moins connus, mais dans lesquels les in-
tentions morales (voire moralisantes) sont plus explicites et
l'appartenance à une littérature d'édification plus marquée :
- Le Petit Robinson des demoiselles (Mme Woillez) -
première édition 1835 - nouvelle édition 1861 (quatre
autres éditions jusqu'en 1883),
- Le Robinson de douze ans (Mme Mollar de Beaulieu) -
1885.
Le groupement aidera à cerner les stratégies utilisées
pour distribuer les informations entre personnage(s) et nar-
rateur : récit à la première personne, relais pris par le dia-
logue, présence insistante du narrateur, effacement derrière
le personnage...
Les modes de narration retenus sont suffisamment éloi-
gnés pour que les effets soient repérables.
k Chacundes textes doit «donner àvoir »l'espace dans le-
quel s'exercera l'activité du ou des personnages, espace à
découvrir, àexplorer, et donc àdécrire.

AcvitétiS
1. Au ODIdu collège ou dulycée, à la bibliothèque municipale, consultez
un dictionnaire des œuvres ou demandez à utiliser les logiciels de re-
cherche documentqire : combien d'ouvrages disponibles dont le titre
comporte le mot « île(s) » ? Combien de titres autour du nom «Robin-
son(s) » ? Que disent ces titres 9 Qu'annoncent-ils ? Quelles hypo-
thèses de lectureproposent-ils ?
2 Dressez une liste de noms d'îles, ceux que vous connaissez, ceux que
vous repérez dans un atlas : classez les îles selon les critères que
vousjugezpertinents (désinences - composition du mot...).
3. Imaginez vous-même des noms d'îles, en cassant et recomposant des
noms existants, enjouant avec les sonorités ou les allusions à d'autres
lieux...
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La reconnaissance de l'insularité du lieu peut être ache- h


vée, elle peut rester pour l'instant incomplète - et la re-
cherche du point élevé à partir duquel le regard embrasse
tout l'espace sera alors un motifobligé. Chaque description
a donc d'abord une visée topographique, c'est-à-dire
qu'elle doit aider àse représenter le reliefet la configuration
du terrain (dresser un état des lieux conduira à l'établisse-
ment d'une carte de l'île, dans Deux ans de vacances).
Mais le lieu inconnu est aussi, par définition, un lieu à
déchiffrer : l'immobilité du bouc sauvage sera interprétée
par Robinson comme signe de l'absence de tout être humain
sur cette île, l'envol des oiseaux signifiera au contraire pour
Jim une présence et une menace. Chaque motif, chaque dé-
tail se répétant de texte en texte, doit donc être reconnu
comme signe de quelque chose. La survie de l'individu ou
du groupe s'inscrit dans l'équilibre trouvé entre éléments fa-
vorables et aspects défavorables.
Ànous de lire ce qui est mis sous nos yeux.

Activités
Ces textes racontent une arrivée dramatique sur une île déserte :
1. Quelest, quels sontlespersonnages mis en scène ?Quesavez-vous
d'eux, grâce au texte, grâce à vos connaissances ? Sont-Ils seuls ?
D'autrespersonnagessont-ils évoqués ?
2 Parquil'événementest-ilraconté ?Dansquels texteslehéros del'his-
toire est-ilaussile narrateur ?
3 Peut-on deviner les circonstances de cette arrivée dramatique ?
4. Qu'avez-vous appris dulieu ? Lemot <<île »est-ilprononcé ?Àquel
moment?
5 Quels éléments étranges, inquiétants ou rassurants, avez-vous repé-
rés dansla description del'île ?
Par quisont-ils signalés ?Est-cepar unpersonnage oupar le narra-
teur ?
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Michel TOURNIER, Vendredi ou la Viesauvage,


« Folio junior », (Ç)Gallimard, p. 13 et 14
Lorsque Robinson reprit connaissance, il était couché, la
figure dans le sable. Une vague déferla sur la grève
mouillée et vint lui lécher les pieds. Il se laissa rouler sur le
dos. Des mouettes noires et blanches tournoyaient dans le
ciel redevenu bleu après la tempête. Robinson s'assit avec
effort et ressentit une vive douleur à l'épaule gauche. La
plage était jonchée de poissons morts, de coquillages brisés
et d'algues noires rejetés par les flots. Àl'ouest, une falaise
rocheuse s'avançait dans la mer et se prolongeait par une
chaîne de récifs. C'était là que se dressait la silhouette de La
Virginie avec ses mâts arrachés et ses cordages flottant dans
le vent.
Robinson se leva et fit quelques pas. Il n'était pas blessé,
mais son épaule contusionnée continuait à lui faire mal.
Comme le soleil commençait à brûler, il se fit une sorte de
bonnet en roulant de grandes feuilles qui croissaient au bord
du rivage. Puis il ramassa une branche pour s'en faire une
canne et s'enfonça dans la forêt.
Les troncs des arbres abattus formaient avec les taillis et
les lianes qui pendaient des hautes branches un enchevêtre-
ment difficile à percer, et souvent Robinson devait ramper à
quatre pattes pour pouvoir avancer. Il n'y avait pas un bruit,
et aucun animal ne se montrait. Aussi Robinson fut-il bien
étonné en apercevant à une centaine de pas la silhouette
d'un bouc sauvage au poil très long qui se dressait immo-
bile, et qui paraissait l'observer. Lâchant sa canne trop lé-
gère, Robinson ramassa une grosse souche qui pourrait lui
servir de massue. Quand il arriva à proximité du bouc, l'ani-
mal baissa la tête et grogna sourdement. Robinson crut qu'il
allait foncer sur lui. Il leva sa massue et l'abattit de toutes
ses forces entre les cornes du bouc. La bête tomba sur les
genoux, puis bascula sur le flanc.
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Après plusieurs heures de marche laborieuse, Robinson


arriva au pied d'un massif de rochers entassés en désordre.
Il découvrit l'entrée d'une grotte, ombragée par un cèdre
géant ; mais il n'y fit que quelques pas, parce qu'elle était
trop profonde pour pouvoir être explorée ce jour-là. Il pré-
féra escalader les rochers, afin d'embrasser une vaste éten-
due du regard. C'est ainsi, debout sur le sommet du plus
haut rocher, qu'il constata que la mer cernait de tous côtés la
terre où il se trouvait et qu'aucune trace d'habitation n'était
visible : il était donc sur une île déserte. Il s'expliqua ainsi
l'immobilité du bouc qu'il avait assommé. Les animaux sau-
vages qui n'ont jamais vu l'homme ne fuient pas à son ap-
proche. Aucontraire, ils l'observent avec curiosité.
Robinson était accablé de tristesse et de fatigue. En er-
rant au pied du grand rocher, il découvrit une espèce d'ana-
nas sauvage qu'il découpa avec son couteau de poche et
qu'il mangea. Puis il se glissa sous une pierre et s'endormit.
Michel TOURNIER,Vendredi oula Viesauvage, 1971.
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Pour lire les oeuvres intégrales.


Lire, c'est tracer dans un texte des
PARCOURS DELECTURE.
Chaque volume de la série COLLÈGES
propose un parcours de lecture possible
dans une oeuvre
à desintégrale plusclasses
spéciale-
mentdestinée lecteurs des de
Collège.
Pour aider chacun à tracer ses propres
chemins,
• des repères font le point sur les no-
tions, les méthodes, les outils utilisés,
• des activités invitent à étudier des
points précis, à formuler les décou-
vertes, à s'exprimer par écrit,
• des prolongements ou des dossiers
complémentaires suggèrent des ap-
profondissements
d'autres oeuvres. et des ouvertures vers

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