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Les propositions subordonnées circonstancielles

Rappel :
La proposition subordonnée circonstancielle dépend d’une proposition principale. Elle fait
partie d’une phrase complexe.
Elle est introduite par une conjonction de subordination (un mot) ou une locution conjonctive
(deux mots ou plus). Ce mot subordonant imposera le mode verbal, indicatif ou subjonctif.
Elle a pour fonction complément circonstanciel, elle peut être déplacée ou supprimée.

Méthode : Répondre à la question de grammaire à l’oral :


Question sur les subordonnées circonstancielles :
1. Commencer par dire qu’il s’agit d’une phrase complexe (plusieurs verbes conjugués).
Repérer la principale.
2. Définir la circonstancielle : proposition déplaçable et supprimable (comme un complément
circonstanciel).
3. Énoncer la valeur de la circonstancielle, dont il s’agit (cause, but, temps…) et nommer le
mot introducteur utilisé (conjonction de subordination, locution conjonctive).
4. Donner le mode verbal pour cette circonstancielle (ex : après que + indicatif, bien que +
subjonctif…)
Exercice nº1 :
Analysez les propositions subordonnées circonstancielles dans les phrases soulignées.
Je trouve maintenant, pour en revenir à mon sujet, qu’il n’y a rien de barbare et de
sauvage dans cette nation, d’après ce que l’on m’en a dit, sinon que chacun appelle barbarie
ce qui n’est pas dans ses coutumes, de même que, en vérité, nous n’avons pas d’autre point de
mire pour la vérité et la raison que l’exemple et l’image des opinions et des usages du pays où
nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, le parfait gouvernement, le parfait et
incomparable usage de toutes choses. [Ces hommes-là] sont sauvages de même que nous
appelons sauvages les fruits que la nature a produits d’elle-même et dans sa marche ordinaire,
tandis que, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par nos procédés et détournés de
l’ordre habituel que nous devrions plutôt appeler sauvages. En ceux-là sont vivantes et
vigoureuses les véritables et les plus utiles et plus naturelles vertus et propriétés que nous
avons abâtardies en ceux-ci et que nous avons seulement accommodées au plaisir de notre
goût corrompu. Et pourtant la saveur même et la finesse se trouvent excellentes à notre goût,
en comparaison des nôtres, dans divers fruits de ces contrées [où ils poussent] sans être
cultivés. Il n’est pas légitime que l’art emporte le prix d’honneur sur notre grande et puissante
mère Nature. Nous avons tellement surchargé la beauté et la richesse de ses ouvrages par nos
inventions que nous l’avons complètement étouffée. Cependant, partout où reluit sa pureté,
elle fait extraordinairement honte à nos vaines et frivoles entreprises,
Et veniunt ederæ sponte sua melius, Surgit et in solis formosior arbutus antris, Et
volucres nulla dulcius arte canunt (Et le lierre vient mieux de lui-même et l’arbousier croît
plus beau dans les antres solitaires, et les oiseaux, sans art, ont un chant plus doux.)
Tous nos efforts ne peuvent pas seulement arriver à reproduire le nid du moindre
oiselet, sa contexture, sa beauté et l’utilité de ses services, ni même la toile de la chétive
araignée. Toutes choses, dit Platon, sont produites par la nature ou par « la fortune » ou par
l’art ; les plus grandes et les plus belles, par l’une ou l’autre des deux premières ; les moindres
et les plus imparfaites, par le dernier.
Ainsi donc ces nations me semblent [réputées] barbares parce qu’elles ont été fort peu
façonnées par l’esprit humain et parce qu’elles sont encore très voisines de leur état originel.
Les lois naturelles, fort peu abâtardies par les nôtres, sont encore leurs commandements ; c’est
même dans une telle pureté que je me prends parfois à regretter vivement que la connaissance
n’en soit pas venue plus tôt [dans nos pays], du temps où il y avait des hommes qui auraient
mieux su en juger que nous. Je regrette que Lycurgue et Platon ne l’aient pas eue ; il me
semble, en effet, que ce que nous voyons par expérience dans ces nations-là surpasse non
seulement toutes les peintures par lesquelles les poètes ont embelli l’âge d’or et toutes leurs
inventions pour imaginer une heureuse condition humaine [en ce temps-là], mais encore la
conception idéale et le désir même des philosophes.

Montaigne, Essais
Exemple corrigé :
Ces hommes-là sont sauvages
proposition principale
de même que nous appelons sauvages les fruits que la nature a produits d’elle-
même et dans sa marche ordinaire,
proposition subordonnée circonstancielle de comparaison
tandis que, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par nos
procédés et détournés de l’ordre habituel que nous devrions plutôt appeler
sauvages.
prop sub circ d’opposition

Il s’agit d’une phrase complexe puisque nous voyons plus de deux verbes conjugués.
La principale est Ces hommes-là sont sauvages.

De cette principale dépend une proposition subordonnée circonstancielle de


comparaison, déplaçable et supprimable :
de même que nous appelons sauvages les fruits que la nature a produits d’elle-
même et dans sa marche ordinaire
Elle est introduite par la locution conjonctive « de même que » et a pour fonction
complément circonstanciel de comparaison (on peut remplacer par « comme »).

De cette subordonnée dépend une autre propsition subordonnée circonstancielle,


déplaçable et supprimable : tandis que, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés
par nos procédés et détournés de l’ordre habituel que nous devrions plutôt appeler
sauvages.
Celle-ci est introduite par la locution conjonctive « tandis que » et a pour fonction
complément circonstanciel d’opposition. Par exemple en utilisant la coordination on
peut remplacer « tandis que » par « mais ».

Dans les deux cas le mode verbal utilisé est l’indicatif.

Exercice nº2 : Analysez les propositions subordonnées circonstancielles dans les phrases
soulignées.

Notre monde vient d'en trouver un autre (et qui nous garantit que c'est le dernier de ses
frères puisque les Démons, les Sibylles et nous, avons ignoré celui-ci jusqu'à cette heure ?)
non moins grand, plein et fourni de membres que lui, toutefois si nouveau et si enfant qu'on
lui apprend encore son a, b, c ; il n'y a pas cinquante ans qu'il ne savait ni lettres, ni poids ni
mesures, ni vêtements, ni céréales, ni vignes. Il était encore tout nu dans le giron de sa mère
nourricière et ne vivait que par les moyens qu'elle lui fournissait. Si nous concluons bien
quand nous disons que nous sommes à la fin de notre monde, et si ce poète [Lucrèce] fait de
même au sujet de la jeunesse de son siècle, cet autre monde ne fera qu'entrer dans la lumière
quand le nôtre en sortira.

Montaigne, Essais

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