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Les subordonnées
conjonctives
circonstancielles

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circonstancielles

Se rafraîchir la mémoire

Si les notions de proposition voire de phrase


(simple vs complexe) sont un peu anciennes
pour vous, il est possible de se rafraîchir la
mémoire en consultant l’un de ces cours :

Introduction à la phrase complexe (cours très


simple pour reprendre les choses à la base)
De la phrase simple à la phrase complexe (un
cours complet qui explique ce qu’est une
proposition, une phrase simple, une phrase
complexe et donc les différents types de
propositions subordonnées)
Les propositions juxtaposées et coordonnées
(bref cours permettant de distinguer deux
types de proposition autres que
subordonnées)
La proposition subordonnée (leçon contenant
entre autres deux vidéos expliquant ce qu’est
une proposition subordonnée relative et
comment ne pas la confondre avec la
proposition subordonnée conjonctive)

Sinon faites directement les deux exercices ci-


dessous.

Exercice d’observation

Les exercices ci-dessous vont nous permettre de


faire le point sur les différents types de
proposition.

Pour chaque exercice, relevez les propositions.


Tâchez d’identifier au minimum :

Une proposition subordonnée relative


Une proposition subordonnée conjonctive (dite
complétive)
Une proposition subordonnée conjonctive
(exprimant une circonstance, un peu comme
avec les compléments circonstanciels)

Exercice 1
J’ai ouï dire que la seule invention des bombes
avait ôté la
liberté à tous les peuples de l’Europe. Les
princes ne pouvant plus confier la garde des
places aux bourgeois, qui, à la première bombe,
se seraient rendus, ont eu un prétexte pour
entretenir de gros corps de troupes réglées, avec
lesquelles ils ont, dans la suite, opprimé leurs
sujets.
Tu sais que, depuis l’invention de la poudre, il n’y
a plus de places imprenables ; c’est-à-dire,
Usbek, qu’il n’y a plus d’asile sur la terre contre
l’injustice et la violence.
Je tremble toujours qu’on ne parvienne, à la fin, à
découvrir quelque secret qui fournisse une voie
plus abrégée pour faire périr les hommes,
détruire les peuples et les nations entières.
Tu as lu les historiens : fais-y bien attention ;
presque toutes les monarchies n’ont été fondées
que sur l’ignorance des arts, et n’ont été détruites
que parce qu’on les a trop cultivés. L’ancien
empire de Perse peut nous en fournir un exemple
domestique.

Lettres persanes, lettre 105

Exercice 2
Car, enfin, défaites-vous des préjugés : que peut-
on attendre de l’éducation qu’on reçoit d’un
misérable, qui fait consister son honneur à garder
les femmes d’un autre, et s’enorgueillit du plus vil
emploi qui soit parmi les humains ; qui est
méprisable par sa fidélité même, qui est la seule
de ses vertus, parce qu’il y est porté par envie,
par jalousie et par désespoir ; qui, brûlant de se
venger des deux sexes, dont il est le rebut,
consent à être tyrannisé par le plus fort, pourvu
qu’il puisse désoler le plus faible ; qui, tirant de
son imperfection, de sa laideur et de sa
difformité, tout l’éclat de sa condition, n’est
estimé que parce qu’il est indigne de l’être ; qui
enfin, rivé pour jamais à la porte où il est attaché,
plus dur que les gonds et les verrous qui la
tiennent, se vante de cinquante ans de vie dans
ce poste indigne, où, chargé de la jalousie de son
maître, il a exercé toute sa bassesse ?

Lettres persanes, lettre 34

Leçon
1. Les différents types de propositions
subordonnée conjonctives
Une proposition subordonnée peut être relative
(1) ou conjonctive.

Une proposition subordonnée est appelée


conjonctive, car elle est introduite par une
conjonction de subordination. Il s’agit des
mots que (2) (et de tous ceux composés avec
que : dès que, aussitôt que, bien que, quoique,
tant que, pour que, parce que, puisque, alors
que, etc. ainsi que les mots si, quand et comme).

On distingue deux types de proposition


subordonnée conjonctive :

1. Les complétives
2. Les circonstancielles

Les complétives, comme leur nom l’indique,


complète un verbe à la manière d’un COD et sont
introduites par la conjonction de subordination
que : Je veux que tu finisses ton assiette, Il
pense que c’est un peu tôt (3).

Les circonstancielles, comme les compléments


circonstanciels, expriment les circonstances (4)
telles que le temps, la cause, le but, la
conséquence, la comparaison et la
concession.

2. Les différents types de circonstances


La notion de circonstance est parfois un peu
vague à saisir voire à indentifier (5). Toutefois,
comme on l’a vu ci-dessus, on discerne :

a - Les conjonctions de subordination


exprimant :
le temps : lorsque, quand, pendant que, alors
que, après que, depuis que, aussitôt que,
avant que, chaque fois que, maintenant que...
la cause : parce que, puisque, sous prétexte
que, étant donné que, vu que, comme...
la condition : si, pourvu que, à moins que, pour
peu que.
la concession : quoique, bien que (6), encore
que...
le but : afin que, pour que, de peur que, de
crainte que, de manière à ce que...
la comparaison : comme, ainsi que, de même
que...

b - Exemples :
le temps : Lorsque je rentrai chez moi, je
n’eus plus le courage de déchirer ce papier.
la cause : Vous avez eu beaucoup de chance
puisqu’il vous a trouvé.
la condition : Il nous ferait plaisir s’il venait.
la concession : Il peut pleuvoir bien qu’il fasse
beau. / Quoiqu’il en dise, il n’a pas tort.
le but : Il t’aide pour que tu réussisses.
la comparaison : Il parle comme le fait son
père.

Exercices
Exercice 1
Relevez toutes les propositions subordonnées
dans cet extrait du Rouge et le Noir.

Madame de Rênal, fort timide, et d’un caractère


en apparence fort inégal, était surtout choquée
du mouvement continuel, et des éclats de voix de
M. Valenod. L’éloignement qu’elle avait pour ce
qu’à Verrières on appelle de la joie, lui avait valu
la réputation d’être très fière de sa naissance.
Elle n’y songeait pas, mais avait été fort contente
de voir les habitants de la ville venir moins chez
elle. Nous ne dissimulerons pas qu’elle passait
pour sotte aux yeux de leurs dames, parce que,
sans nulle politique à l’égard de son mari, elle
laissait échapper les plus belles occasions de se
faire acheter de beaux chapeaux de Paris ou de
Besançon. Pourvu qu’on la laissât seule errer
dans son beau jardin, elle ne se plaignait jamais.
C’était une âme naïve, qui jamais ne s’était
élevée même jusqu’à juger son mari, et à
s’avouer qu’il l’ennuyait. Elle supposait sans se le
dire qu’entre mari et femme il n’y avait pas de
plus douces relations. Elle aimait surtout M. de
Rênal quand il lui parlait de ses projets sur leurs
enfants, dont il destinait l’un à l’épée, le second à
la magistrature, et le troisième à l’église. En
somme elle trouvait M. de Rênal beaucoup moins
ennuyeux que tous les hommes de sa
connaissance.

Exercice 2
Relevez uniquement les propositions
subordonnées circonstancielles dans cet extrait
de Surveiller et punir de Michel Foucault puis
dans la préface des Misérables de Victor Hugo.

De petites justices et des juges parallèles se sont


multipliés autour du jugement principal : experts
psychiatres ou psychologues, magistrats de
l'application des peines, éducateurs,
fonctionnaires de l'administration pénitentiaire
morcellent le pouvoir légal de punir ; on dira
qu'aucun d'entre eux ne partage réellement le
droit de juger [...]. Mais dès lors que les peines et
les mesures de sûreté définies par le tribunal ne
sont pas absolument déterminées, du moment
qu'elles peuvent être modifiées en cours de
route, du moment qu'on laisse à d'autres qu'aux
juges de l'infraction le soin de décider si le
condamné « mérite » d'être placé en semi-liberté
ou en liberté conditionnelle, s'ils peuvent mettre
un terme à sa tutelle pénale, ce sont bien des
mécanismes de punition légale qu'on met entre
leurs mains et qu'on laisse à leur appréciation :
juges annexes, mais juges tout de même.

Tant qu’il existera, par le fait des lois et des


mœurs, une damnation sociale créant
artificiellement, en pleine civilisation, des enfers,
et compliquant d’une fatalité humaine la destinée
qui est divine ; tant que les trois problèmes du
siècle, la dégradation de l’homme par le
prolétariat, la déchéance de la femme par la faim,
l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas
résolus ; tant que, dans de certaines régions,
l’asphyxie sociale sera possible ; en d’autres
termes, et à un point de vue plus étendu encore,
tant qu’il y aura sur la terre ignorance et misère,
des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas
être inutiles.

Exercice 3
Dites quelle circonstance est exprimée dans les
phrases ci-dessous.

Il n’arrivait jamais à dire quelque chose de


bien que lorsque, distrait par quelque
événement imprévu, il ne songeait pas à bien
tourner un compliment. (Stendhal)
Dès lors que l’on en mesurait l’ampleur, rien
ne pourrait s’opposer à une prochaine
réunification. (Simone Veil)
Lorsqu’il fallut entrer dans le lieu où je devais
prononcer le vœu de mon engagement, je ne
me trouvai plus de jambes. (Denis Diderot)
J’ai pris les précautions nécessaires pour que
l’ordre règne à Plassans. (Émile Zola)
Donc, aussi longtemps que possible, et sauf
dans les cas où il s’agit de susciter une
représentation efficace, inutile de déployer la
grande panoplie des échafauds. (Michel
Foucault)
Les peines de la séparation s’amplifièrent du
fait que, voyageurs surpris par la peste et
retenus dans la ville, ils se trouvaient éloignés
à la fois de l’être qu’ils ne pouvaient rejoindre
et du pays qui était le leur. (Albert Camus)
Si elle était très généreuse avec les uns, elle
pouvait être terrible avec les autres.
Ce qui se passe dans le domaine de l’écriture
n’est-il pas dénué de valeur si cela reste «
esthétique », anodin, dépourvu de sanction,
s’il n’y a rien, dans le fait d’écrire une œuvre,
qui soit un équivalent (et ici intervient l’une des
images les plus chères à l’auteur) de ce qu’est
pour le torero la corne acérée du taureau [...] ?
On m’avait mis près de la porte parce que
c’était la plus plus mauvaise place, et en ma
qualité de fils de professeur, je devais être à
l’avant-garde, au poste du sacrifice, au lieu du
danger... (Jules Vallès)

Évaluation
Relevez trois propositions (6 points)
Relevez trois propositions subordonnées : l’un
relative, l’une complétive et l’autre
circonstancielle.

Julien faisait durer son récit, et parlait de la vie


malheureuse qu’il avait menée depuis son départ
de Verrières. Ainsi, se disait madame de Rênal,
après un an d’absence, privé presque
entièrement de marques de souvenir, tandis que
moi je l’oubliais, il n’était occupé que des jours
heureux qu’il avait trouvés à Vergy. Ses sanglots
redoublaient. Julien vit le succès de son récit. Il
comprit qu’il fallait tenter la dernière ressource : il
arriva brusquement à la lettre qu’il venait de
recevoir de Paris. (Stendhal)

Les propositions subordonnées


circonstancielles (14 points)

Relever les propositions subordonnées


circonstancielles et donnez la circonstance
exprimée.

Quoiqu’il soit ultra et moi libéral, je l’en loue.


(Stendhal)

S'il avait pu en tenir un au coin d'une rue, dans


l'ombre bien noire, il lui aurait tordu le cou, ma
foi, sans scrupule, comme il faisait aux volailles
des paysans, aux jours de grandes manœuvres.
(Guy de Maupassant)

Je vous fais part de ce détail afin que vous ne


vous fassiez pas d’illusions sur ce qui vous
attend dans l’état de prêtre. Si vous songez à
faire la cour aux hommes qui ont la puissance,
votre perte éternelle est assurée. (Stendhal)

Chaque fois qu’on me jette le nom de mon père


au visage, j’éprouve une brûlure par tout le corps.
Quand je passe et que les gamins crient : Eh ! la
Chantegreil ! Cela me met hors de moi ; je
voudrais les tenir pour les battre. (Émile Zola)

Notes :

1 - Lire le cours sur la proposition subordonnée


relative.
2 - Attention ! « que » peut aussi bien être un
pronom relatif (comme dans « Il m’a rendu le livre
que je lui avais prêté »). Il peut aussi être pronom
interrogatif (« Que voulez-vous ? »). Il peut encore,
comme on le voit dans cette leçon, être conjonction
de subordination (« Je pense que ce livre n’était
vraiment pas terrible »). Apprenez à les différencier
en regardant la vidéo Le mot « que », qu’est-ce que
c’est ?. Vous pouvez aussi vous entraînez à
différencier le pronom relatif de la conjonction de
subordination en faisant cet exercice.
3 - Certaines complétives ont un fonctionnement
plus complexe :
- Les complétives dépendant d’une construction
verbale attributive : Il est vrai que, Il est dommage
que, Il est probable que : Il est vrai que c’était la nuit.
- Les complétives dépendant d’un
présentatif : em>C’est que Max est un véritable
bandit.
- Les complétives placées en tête de phrase : Qu’il
vienne m’étonnerait beaucoup (= Cela m’étonnerait
qu’il vienne).
4 - C’est-à-dire les circonstances dans lesquelles un
fait se produit et qui permettent d’en comprendre la
réalisation.
5 - L’identification d’une circonstance n’est pas
toujours aisée et il est souvent permis d’hésiter :
- Tandis que son père avait donné son accord, sa
mère persistait à refuser. (temps ou opposition ?)
- S’il vient, on le reçoit généralement bien. (condition
ou temps ?)
- Bien qu’il ait très faim, il s’obstine à ne pas manger
(opposition ou concession ?)
6 - L’expression malgré que est jugée incorrecte.
Elle est toutefois utilisée par de grands écrivains.

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