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Les propositions subordonnées

Vous avez au programme uniquement les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles.


Mais comme on peut vous demander d’analyser une phrase parfois longue, vous rencontrerez
toute sorte d’autres propositions supposées connues. Un bref rappel donc avant le vif du sujet :

1/ Rappel sur nature et fonction :

- la nature, c’est en quelque sorte la carte d’identité d’un mot ou groupe de mots : comment il
s’appelle (nom, pronom, verbe, adjectif… ou, ici, propositions subordonnées relatives ou
conjonctives).
- La fonction, c’est en quelque sorte le métier de ce mot ou groupe de mots : son rôle dans la
phrase : sujet, COD, COI, COS, complément circonstanciel, etc. 1

2/ Voir fiche sur les propositions, complétée ici.

3/ La subordonnée relative

Nature : « proposition subordonnée relative », c’est la nature de la proposition. On la reconnaît


parce qu’elle est introduite par un pronom relatif. Les pronoms relatifs les plus connus sont « qui,
que, quoi, dont, où » (à retenir) et les mots composés comme lequel, duquel, auquel et leurs
variantes au féminin et / ou au pluriel : ex : à laquelle, auxquels/ auxquelles…

Fonction : les propositions subordonnées sont généralement complément d’un antécédent qui est
un NOM ou un GN (groupe nominal) :

Ex : Montaigne, texte 1 l. 4 : l’exemple et l’image des opinions et des usages du pays où nous
sommes » : complément de l’antécédent « pays »; l. 6-7 « les fruits que la nature a produits d’elle-
même et dans sa marche ordinaire », complément de l’antécédent « les fruits », texte 3 l. 7-8 : « ils
demandèrent trois choses dont j’ai oublié la troisième » : complément de l’antécédent « trois
choses ». Jean de Léry, texte 4 : le « bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait » l.
5-6, complément de l’antécédent « bois de Brésil » qui est un GN.

Toutefois certaines propositions relatives n’ont pas d’antécédent. Elles sont plus rares mais peuvent
avoir toutes les fonctions d’un nom ; elles commencent par « ce qui/ ce que/ ce dont/ ce à quoi »,
« celui/celle(s)/ ceux qui, que, dont » ou encore « quiconque ».

Ex : Léry T4 l.10 : « ayant bien retenu ce que je lui venais de dire : COD de « ayant retenu »-on peut
poser la question : ayant retenu quoi ?) ; même chose chez Diderot T6 : l. 23 : « nous ne voulons plus
troquer ce que tu appelles notre ignorance contre tes inutiles lumières » : COD de « troquer »
(troquer quoi ?).

Ex non littéraire : Quiconque croit son propre peuple supérieur fait preuve d’ethnocentrisme (sujet
de « fait preuve » ; réponse à QUI fait preuve ?). Je pense à ceux qui respectent les Indiens
complément d’objet indirect (COI) de « pense » (réponse à Je pense à qui ?, avec une préposition).

4/ Les subordonnées conjonctives complétives

Nature : proposition subordonnée conjonctive. Les conjonctives ne dépendent pas d’un nom ou GN
comme les relatives mais d’un VERBE. On les appelle complétives parce qu’elles ont pour fonction, la
plupart du temps, d’être complément de ce verbe : COD ou COI, attribut du sujet après l’auxiliaire
être ou ses équivalents (paraître, sembler). Elles commencent par « que », « qu’ » ou des variantes
comme à ce que, en ce que, de ce que.
Ex T1 Montaigne : Je trouve, pour en revenir à mon sujet, qu’il n’y a rien de barbare et de sauvage
dans cette nation COD du verbe « trouve » l. 1-2. Idem Texte 10 Mme de La Fayette : « il crut qu’elle
avait été touchée de la vue de ce prince (COD de crut).

5/ Les propositions subordonnées circonstancielles


Nature : propositions subordonnée conjonctive aussi, mais avec une fonction différente :
complément circonstanciel de temps, de but, de cause, de conséquence, de condition, de
comparaison, de concession. Elles répondent aux questions quand ? dans quel but ? pour quelle
raison ? à quelle condition ? Comme quoi, plus ou moins que quoi ? Bien que quoi ?

- La subordonnée complément circonstanciel de temps commence par quand, lorsque, dès


que, après que, avant que, pendant que, au moment où, jusqu’à ce que, en attendant que : 2
Ex texte 11, Flaubert l. 3 : et, quand il se fut mis plus loin, du même côté, il la regarda
(proposition subordonnée conjonctive complément circonstanciel de temps. T 12 Aragon :
La première fois qu’Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide l. 1 : proposition
subordonnée conjonctive, complément circonstanciel de temps. Idem pour T 10 Mme de La
Fayette l. 1-2. : lorsqu’ il fut proche d’elle, et qu’elle lui fit la révérence, il ne put s’empêcher
de donner des marques de son admiration. Ou T. 8 Stendhal : Au moment précis où dix
heures sonneront, j’exécuterai ce que, pendant toute la journée, je me suis promis de faire.
Même chose pour le T 11 Flaubert l. 2-3 : « En même temps qu’il passait, elle le regarda
(réponse à la question quand ?).
- La subordonnée complément circonstanciel de but commence par afin que, pour que, à seule
fin que, de peur que ou de crainte que (but d’évitement). Ex : Montaigne a écrit ces deux
chapitres des Essais afin que les lecteurs renoncent à leur ethnocentrisme. Proposition
subordonnée conjonctive complément circonstanciel de but. Idem l. 16-17 Stendhal T 9 : Il
avait pris ses arrangements d’avance pour que, le matin du dernier jour, Fouqué enlevât
Mathilde et Mme de Rênal.
- La subordonnée complément circonstanciel de cause commence par : parce que, puisque,
comme, étant donné que, vu que, sous prétexte que…
Ex Montaigne T3 : quant à leur roi, puisqu’il demandait, il devait être indigent et nécessiteux
l. 10-11. Même chose pour C’était une chose qu’ils ne tenaient en nulle estime parce
qu’elle était inutile au service de leur vie l. 14-15. Ce sont des propositions subordonnées
conjonctives (nature) compléments circonstanciels de cause (fonction).
- La subordonnée complément circonstanciel de conséquence commence par : si bien que, de
sorte que, de telle sorte que, tellement… que, à tel point que, si… que, tant … que (à ne pas
confondre avec tant que sans rien entre les deux termes, qui introduit une temporelle =
aussi longtemps que), assez… pour que, trop… pour que
- EX Montaigne T1, à propos de la nature : Nous avons tellement surchargé la beauté et la
richesse de ses ouvrages par nos inventions que nous l’avons complètement étouffée l. 14-
15. Complément circonstanciel de conséquence. Même chose pour le T2 « J’avais un
interprète qui m’assistait si mal et que sa bêtise empêchait tellement de comprendre mes
pensées que je ne pus guère tirer de plaisir de cet entretien l. 18-19. Voir aussi chez Stendhal
le T8 : La violence que Julien était obligé de se faire était trop forte pour que sa voix ne fût
pas profondément altérée l. 4-5
- La subordonnée complément circonstanciel de condition commence par : à condition que, à
moins que, pourvu que, à moins que, et surtout SI.
- Ex Diderot T6 : Si un Tahitien débarquait un jour sur vos côtes l.12- ou Aragon T 12 l. 11 :
Qu’elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n’y aurait pas repensé après coup. Mais Bérénice. =
si elle s’était appelée Jeanne ou Marie. Proposition subordonnée conjonctive complément
circonstanciel de condition.
- La subordonnée complément circonstanciel de comparaison commence par : comme (au
sens de « pareil que »), ainsi que, aussi… que, plus… que, moins … que, de même que.
Ex : T1 Montaigne : chacun appelle barbarie ce qui n’est pas dans ses coutumes, de même
que, en vérité, nous n’avons d’autre point de mire pour la vérité et la raison que l’exemple
et l’image des opinions et des usages du pays » l. 3-4: complément circonstanciel de
comparaison. Idem chez Stendhal T 9 : Marcher au grand air fut pour lui une sensation
délicieuse, comme la promenade à terre pour le navigateur qui a longtemps été à la mer.
- La subordonnée complément circonstanciel de concession ou d’opposition commence par
bien que, quoique, quoi… que, quel que soit…, même si ou tandis que, alors que lorsque ces 3
derniers ne signifient pas « pendant que » (si c’est le cas ils introduisent plutôt une
subordonnée de temps).
Ex T 1 Montaigne: Nous appelons sauvages les fruits que la nature a produits d’elle-même et
dans sa marche ordinaire, tandis que, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par
nos procédés et détournés de l’ordre habituel que nous devrions plutôt appeler sauvages :
complément circonstanciel d’opposition ou concession. Ex T10 Mme de La Fayette l. 24-25 :
quoiqu’il fût fort tard, elle alla dans la chambre de sa mère, pour lui en rendre compte :
idem. Propositions subordonnées conjonctives compléments circonstanciels d’opposition ou
concession.

Le cas suivant est plus rare : il n’y a rien de barbare et de sauvage dans cette nation, sinon que
chacun appelle barbare ce qui n’est pas dans son usage l. 1-2complément circonstanciel de
restriction (rare) : « il n’y a rien de sauvage sauf … ».

Il faut maintenant bien apprendre cette fiche pour avoir les bonnes connaissances pour le
bac. Attention : il peut y avoir plusieurs subordonnées dans un même phrase, et même
des subordonnées imbriquées les unes dans les autres.

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