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UNIVERSITE DES SCIENCES JURIDIQUES ET

POLITIQUES DE BAMAKO (USJPB)


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FACULTE DES SCIENCES ADMINISTRATIVES
ET POLITIQUES (FSAP)
LICENCE - SEMESTRE 1 - UE : TECHNIQUES D’ANALYSE ET
D’EXPRESSION
C M EN GRAMMAIRE
INTITULE : ACCORD DU VERBE AVEC LE SUJET

(Séance 7)
OBJECTIFS : Outiller les apprenants pour une utilisation optimale des formes
verbales dans le discours.

A. REGLES GENERALES

Le verbe s’accorde généralement en nombre et en personne avec son sujet,


exprimé ou sous-entendu :
Les meilleures actions s’altèrent et s’affaiblissent par la manière dont
on les fait. (La Bruyère)
Cieux, écoutez ma voix, terre, prête l’oreille. (Racine)
Le verbe qui a plusieurs sujets se met au pluriel :
La mouche et la fourmi contestaient de leur prix.
Si les sujets ne sont pas de la même personne, le verbe s’accorde avec la
personne qui a la priorité : la première personne l’emporte sur les deux autres,
et la deuxième sur la troisième :
Mes parents et moi attendons votre retour.
J’ai gagé que cette femme et vous étiez du même âge.
Le plus souvent, quand les sujets sont de différentes personnes, on les résume
par le pronom pluriel de la personne qui a la priorité :
Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.

B. REGLES PARTICULIERES

1. CAS D’UN SEUL SUJET


Dans ce cas le sujet peut être exprimé par un nom collectif ou un adverbe de
quantité.
a) Le verbe qui a pour sujet un nom collectif suivi de son complément
s’accorde avec celui des deux mots qui frappe le plus l’esprit :
- avec le nom collectif si l’on considère en bloc (dans leur totalité) les
êtres ou les objets dont il s’agit :

Une foule de malades accourait.


La foule des vivants rit et suit sa folie.

- avec le complément si l’on considère en détail (dans leur pluralité) les


êtres ou les objets dont il s’agit :
Une foule de gens diront qu’il n’en est rien.
Une multitude d’animaux placés dans ces retraites par la main du
Créateur y répandent l’enchantement et la vie.

Remarques -1. Après la plupart, le verbe s’accorde toujours avec le


complément ; si ce complément est sous-entendu, il est censé être au pluriel :
La plupart des gens ne font réflexion sur rien.
La plupart sont persuadés que le bonheur est dans la richesse ; ils se
trompent.
-2 . Après le peu suivi de son complément, le verbe s’accorde avec le peu
quand ce mot domine dans la pensée (il marque souvent alors l’insuffisance) :
Le peu de qualités dont il a fait preuve l’a fait éconduire.
Si le peu n’attire pas particulièrement l’attention, c’est le complément de peu
qui commande l’accord (on peut alors supprimer peu sans ruiner le sens ; le
peu marque simplement la petite quantité) :
Le peu de services qu’il a rendus ont paru mériter une récompense.

b) Le verbe qui a pour sujet un adverbe de quantité s’accorde avec le


complément de cet adverbe ; si ce complément n’est pas exprimé, il est
censé être au pluriel :

Combien de personnes s’imaginent qu’elles ont de l’expérience par cela


seul qu’elles ont vieilli !
Beaucoup en ont parlé.
Remarques. -1. Après plus d’un, le verbe se met presque toujours au singulier,
à moins qu’on n’exprime la réciprocité ou que plus d’un ne soit répété :
Plus d’une Pénélope honora son pays.
Plus d’un fripon se dupent l’un l’autre.
Plus d’un savant, plus d’un artiste sont morts dans la misère.
-2. Après moins de deux le verbe se met au pluriel :
Moins de deux ans sont passés.
Peut également être sujet des verbes impersonnels le pronom il.
Le verbe impersonnel (ou employé impersonnellement), ayant pour sujet
apparent le pronom il et accompagné d’un sujet réel, s’accorde toujours avec le
sujet apparent il :
Il pleut des obus en cet endroit.
Il court des bruits alarmants.

Peut être sujet le pronom ce.


Le verbe être ayant pour sujet le pronom ce se met ordinairement au pluriel
quand l’attribut est un nom pluriel ou un pronom de la 3è personne du pluriel :
Ce sont de braves enfants.
Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent.
Le singulier s’emploie aussi, mais il est plus courant dans la langue familière
que dans la langue littéraire :
Ce n’était pas des confidences, qu’elle murmurait.
C’est eux qui l’auront voulu.
Remarques :
1° Lors même que l’attribut est un nom pluriel ou un pronom de la 3è personne
du pluriel, le verbe être ayant pour sujet le pronom ce se met au singulier :
a) Dans si ce n’est signifiant « excepté » :
Si ce n’est eux, quels hommes eussent osé l’entreprendre.

b) Dans certaines tournures interrogatives où le pluriel serait désagréable à


l’oreille : serait-ce, fut-ce, etc.
Fut-ce mes sœurs qui le firent ?

c) Dans l’indication des heures, d’une somme d’argent, etc., quand l’attribut
de forme plurielle évoque l’idée d’un singulier, d’un tout, d’une quantité
globale :
C’est quatre heures qui sonnent (on indique l’heure, non les heures).
C’est deux cents francs que vous devez (idée d’une somme).

2° Si le mot pluriel qui suit le verbe être ayant pour sujet ce n’est pas attribut, le
verbe reste au singulier :
C’est des aveugles que je veux parler.

3° Lorsque l’attribut est formé de plusieurs noms dont le premier au moins est
au singulier, le verbe être ayant pour sujet ce se met au singulier, ou, moins
souvent, au pluriel :
C’est la gloire et les plaisirs qu’il a en vue.
Ce ne sont pas l’enfer et le ciel qui les sauveront.
Mais on met obligatoirement le pluriel quand l’attribut multiple développe un
pluriel ou un collectif qui précède :
Il y a cinq parties du monde : ce sont l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique et
l’Océanie.

4° Dans les expressions ce doit être, ce peut être, suivies d’un nom pluriel ou
d’un pronom de la 3è personne du pluriel, devoir et pouvoir se mettent au
singulier ou au pluriel :

Ce doit être mes tantes et mon oncle.


Ce pourrait être deux amis.
Ce devraient être deux orientaux.
Ce devraient être des vers.

Le pronom relatif qui peut être sujet.


Le verbe ayant pour sujet le pronom relatif qui se met au même nombre et à la
même personne que l’antécédent de ce pronom :
C’est moi qui irai.
Jeune homme qui m’écoute, crois-moi.
Remarques.
1° Puisque c’est l’antécédent qui commande l’accord, toutes les règles et
remarques relatives à l’accord du verbe doivent s’appliquer comme si
l’antécédent était le véritable sujet :
La veuve et l’orphelin qui souffrent.
Toi et moi qui savons.
Une meute de loups qui suivait les voyageurs.
Le peu de meubles qui se trouvent dans les habitations sont d’un goût affreux.
2° Lorsque le relatif qui est précédé d’un attribut se rapportant à un pronom
personnel, cet attribut commande l’accord :
a) S’il est précédé de l’article défini :
Vous êtes l’élève qui écrit le mieux.
b) S’il porte l’idée démonstrative :
Vous êtes cet élève - vous êtes celui - qui écrit le mieux.
c) Si la proposition principale est négative ou interrogative :
Vous n’êtes pas un élève qui ment. - Êtes-vous un élève qui ment ?
3° Lorsque l’attribut est un nom de nombre ou un mot indéfini indiquant une
pluralité, c’est toujours le pronom personnel qui règle l’accord :
Vous êtes deux, beaucoup, plusieurs, quelques-uns, qui briguez cet emploi.
Il y a incertitude sur l’accord lorsque, dans une phrase affirmative :
a) L’attribut est précédé de l’article indéfini :
Je suis un étranger qui vient (viens) chercher un asile dans l’Egypte.
Je suis un homme qui ne sait que planter des choux.
b) L’attribut est le seul, le premier, le dernier, l’unique :
Vous êtes le seul qui connaisse ou qui connaissiez ce sujet.
4°Après un(e) des, un(e) de, le relatif qui se rapporte, tantôt au nom pluriel,
tantôt à un (e), selon que l’action ou l’état concerne, quant au sujet, plusieurs
êtres ou objets ou bien un seul :
Observons une des étoiles qui brillent au firmament (ce sont les étoiles qui
brillent).
A un des examinateurs qui l’interrogeait sur l’histoire, cet étudiant a donné une
réponse étonnante (un seul examinateur l’interrogeait).

Après un de ceux qui, une de celles qui, le verbe se met au pluriel :


Un de ceux qui liaient Jésus au poteau.

Quand un (e) des…qui contient un attribut, c’est presque toujours le nom


pluriel qui commande l’accord :
La poésie française au XVI è siècle est un des champs qui ont été le plus
fouillés.
2. CAS DE PLUSIEURS SUJETS
Dans ce cas l’accord peut se faire avec le sujet le plus rapproché.
Le verbe qui a plusieurs sujets s’accorde avec le plus rapproché :
1° Lorsque ces sujets sont à peu près synonymes :
La douceur, la bonté de ma mère plait à tous ceux qui la connaissent.
2° Lorsque ces sujets forment une gradation :
Une parole, un geste, un regard en dit plus parfois qu’un long discours.
Un aboiement, un souffle, une ombre fait trembler le lièvre.
3° Lorsque ces sujets sont résumés par un mot comme tout, rien, chacun, nul,
etc. :
Hommes, femmes, enfants, animaux, tout dormait dans la maison.
Remarque. – Parfois les mots tout, rien, etc., au lieu de résumer les sujets, les
annoncent :
Tout, hommes, femmes, enfants, animaux, dormait dans la maison.
Des infinitifs peuvent être également sujets.
Le verbe qui a pour sujets plusieurs infinitifs se met au pluriel :
Promettre et tenir sont deux.
Cependant, si les infinitifs expriment une idée unique, le verbe se met au
singulier :
Ecouter et comprendre suffit pour savoir à moitié sa leçon.
Souffrir et se taire est une grande vertu.

Il peut y avoir des cas où les sujets sont joints par ainsi que, comme, avec, etc.
a) Lorsque deux sujets sont joints par une conjonction de comparaison :
ainsi que, comme, de même que, non moins que, non plus que, etc., c’est
le premier sujet qui règle l’accord si la conjonction garde toute sa valeur
comparative :
Son visage, aussi bien que son cœur, avait rajeuni de dix ans.
L’humilité, non plus que la loi, n’est ni timide ni raisonneuse.
L’alouette, comme l’hirondelle, au besoin, nourrira ses sœurs.
b) Mais le verbe s’accorde avec les deux sujets si la conjonction prend la
valeur de et :
Votre père, ainsi que votre mère veulent votre bonheur.
Une condition où le corps non plus que l’âme ne trouvent ce qu’ils
désirent.
La santé comme la fortune retirent leurs faveurs à ceux qui en abusent.

c) Lorsque deux sujets sont joints par moins que, plus que, non, et non,
plutôt que, etc., le verbe s’accorde avec le premier seulement, le second
se rapportant à un verbe sous-entendu :
La vertu, plus que les richesses, assurera votre bonheur.
La bonté, et non les profits, doit régir notre conduite.

Les sujets peuvent être joints par ou ou bien par ni.


a) Lorsque plusieurs sujets de la 3è personne sont joints par ou , ou bien,
par ni, le verbe se met au pluriel si l’on peut rapporter à chacun des
sujets l’action ou l’état :
La peur ou la misère ont fait commettre bien des fautes.
Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux.
Ni l’un ni l’autre n’ont su ce qu’ils faisaient.

b) Mais si l’on ne peut rapporter qu’à un seul des sujets l’action ou l’état, le
verbe s’accorde avec le dernier sujet seulement :
La douceur ou la violence en viendra à bout.
Ni Pierre ni Paul ne sera colonel de ce régiment.
Remarques. - 1. Même quand les sujets joints par ni ne s’excluent pas
mutuellement, l’accord se fait parfois avec le dernier sujet seulement :
Ni l’un ni l’autre ne viendra.
2. Les sujets joints par ou, ou bien, par ni ne sont pas de la même personne, le
verbe se met au pluriel et à la personne qui a la priorité :
Pierre ou moi ferons ce travail. - Ni vous ni moi ne le pouvons.
3.L’un ou l’autre, pris pronominalement ou adjectivement, veut toujours le
verbe au singulier :
L’un ou l’autre fit-il une tragique fin ?
L’un ou l’autre projet suppose de la fatuité.

Peut être sujet l’un (e) et l’autre.


Après la locution pronominale l’un(e) et l’autre, le verbe se met au pluriel ou,
beaucoup moins souvent, au singulier :
L’un et l’autre sont venus.
L’une et l’autre est bonne.
Remarque : l’un(e) et l’autre, adjectif, quoique précédant un nom singulier,
admet le verbe au pluriel ou au singulier :
L’une et l’autre hypothèse sont également plausibles.
L’un et l’autre cadeau faisait grand plaisir à Christophe.

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