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" Eh bien, songez-y, qu'est-ce que la peine de mort ?

La peine de

mort est le signe spécial et éternel de la

barbarie. (Mouvement.) Partout où la peine de mort est prodiguée,

la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare la

civilisation règne. (Sensation.)"

Messieurs, ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de

la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le dix-huitième siècle,

c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le dix-neuvième

siècle abolira la peine de mort [ …]

Je vote pour l’abolition définitive de la peine de mort.

" Eh bien, songez-y, qu'est-ce que la peine de mort ? La peine de


mort est le signe spécial et éternel de la

barbarie. (Mouvement.) Partout où la peine de mort est prodiguée,

la barbarie domine ; partout où la peine de mort est rare la

civilisation règne. (Sensation.)"

Messieurs, ce sont là des faits incontestables. L’adoucissement de

la pénalité est un grand et sérieux progrès. Le dix-huitième siècle,

c’est là une partie de sa gloire, a aboli la torture ; le dix-neuvième

siècle abolira la peine de mort [ …]

Je vote l’abolition pure, simple et définitive de la peine de mort.

Le thème du texte est la peine de mort.

La thèse : Victor Hugo s'oppose à la peine de mort comme l'implique

l'allégorie dépréciative qui souligne implicitement l'opposition de l'auteur.

le rythme ternaire final le confirme.

L'argument : le double parallélisme antithétique associe la peine de mort à

la barbarie. Il faut donc l'abolir pour se sentir civilisé. Hugo développe cet

argument logique lié au progrès.


L’exemple : le parallélisme vient illustrer l'argument en rappelant les

progrès antérieurs avec le passé composé « a aboli » et en annonçant les

progrès à venir avec le futur « abolira ».

LA STRUCTURE DU TEXTE ARGUMENTATIF

Un texte argumentatif est soigneusement structuré afin de défendre

une thèse et d'obtenir l'adhésion du destinataire. le texte argumentatif

peut aussi avoir pour objectif de réfuter une thèse.

Il est utile de distinguer :

_ le thème : c'est le sujet dont il est question et que l'on peut identifier

en se demandant : De quoi est-il question dans ce texte ?

_ la thèse : c'est l'opinion, c'est à dire le point de vue défendu par

l'auteur. Parfois, notamment dans le cadre d'un texte ironique, la thèse

n'est pas clairement identifiable il faut la reformuler.

_ les arguments : ce sont les idées et raisons de fond pour soutenir ou

réfuter une thèse.


_ les exemples : ce sont des éléments tirés de la culture collective, de

l'histoire, de la littérature, du quotidien qui servent à illustrer ou à éclairer

un argument.

_ les connecteurs logiques : ils permettent d'organiser et de faire

progresser logiquement le discours argumentatif.

Différents types d'arguments existent :

_ l'argument logique : il part d'une cause pour en tirer une conséquence.

_ l'argument d'expérience : il tire des conclusions d'une expérience vécue.

_ l'argument d'autorité : il convoque une personne reconnue ou un dicton

qui fait référence.

_ l'argument ad hominem : il justifie une position en attaquant l'adversaire.

LES TYPES DE RAISONNEMENT

Une démarche argumentative qu'elle défende


ou réfute une thèse s'appuie sur différents types de raisonnement :
- par déduction ( ou déductif) : il part d'une idée générale pour en
déduire une conséquence particulière.
- par induction ( ou inductif) : il part des faits particuliers pour en
arriver à une vérité générale.
- par concession ( ou concessif) : il semble donner raison dans un
premier temps à une thèse qui est renversée dans un 2nd temps.
- par analogie : il met en relation l'objet du discours avec une
autre réalité.
- Par l’absurde : il envisage les conséquences absurdes d'une
thèse.
- De mauvaise foi : il s'appuie sur des arguments hypocrites, des
prétextes qui tentent de masquer la faiblesse d'une
argumentation.

Histoire des deux Indes, Abbé Raynal- Diderot (1770)

Parue en 1770, sans nom d’auteur, augmentée de plusieurs éditions


jusqu’en 1780, l’Histoire des deux Indes est une œuvre considérable (10
volumes) consacrée à l’expansion coloniale de l’Europe au XVIIIe siècle.
Attribuée à l’abbé Raynal, c’est en fait un ouvrage collectif. Diderot y
collabora, et rédigea probablement les pages consacrées à la dénonciation
de l’esclavage.

- Mais les nègres sont une espèce d’hommes nés pour l’esclavage. Ils
sont bornés, fourbes, méchants ; ils conviennent eux-mêmes de la
supériorité de notre intelligence, et reconnaissent presque la justice de
notre empire [1].
- Les nègres sont bornés, parce que l’esclavage brise tous les ressorts de
l’âme. Ils sont méchants, pas assez avec vous. Ils sont fourbes, parce
qu’on ne doit pas la vérité à ses tyrans. Ils reconnaissent la supériorité
de notre esprit, parce que nous avons perpétué leur ignorance […].

- Mais ces nègres étaient nés esclaves.

- A qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut-être la propriété


d’un souverain ; un fils, la propriété d’un père ; une femme, la propriété
d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un nègre, la
propriété d’un colon ?

Histoire des deux Indes, Abbé Raynal- Diderot (1770)

Parue en 1770, sans nom d’auteur, augmentée de plusieurs éditions


jusqu’en 1780, l’Histoire des deux Indes est une œuvre considérable (10
volumes) consacrée à l’expansion coloniale de l’Europe au XVIIIe siècle.
Attribuée à l’abbé Raynal, c’est en fait un ouvrage collectif. Diderot y
collabora, et rédigea probablement les pages consacrées à la dénonciation
de l’esclavage.

- Mais les nègres sont une espèce d’hommes nés pour l’esclavage. Ils
sont bornés, fourbes, méchants ; ils conviennent eux-mêmes de la
supériorité de notre intelligence, et reconnaissent presque la justice de
notre empire [1].
- Les nègres sont bornés, parce que l’esclavage brise tous les ressorts de
l’âme. Ils sont méchants, pas assez avec vous. Ils sont fourbes, parce
qu’on ne doit pas la vérité à ses tyrans. Ils reconnaissent la supériorité
de notre esprit, parce que nous avons perpétué leur ignorance […].

- Mais ces nègres étaient nés esclaves.

- A qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut-être la propriété


d’un souverain ; un fils, la propriété d’un père ; une femme, la propriété
d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un nègre, la
propriété d’un colon ?
Raisonnement de mauvaise foi

l'argumentation repose sur des arguments subjectifs et faux. Le locuteur


s'appuie sur le présent de vérité générale qui ne repose sur aucune vérité
et qui trahit sa mauvaise foi.

Raisonnement concessif

L'interlocuteur reprend la thèse du locuteur mais pour mieux la détruire.


Un renversement s'opère et permet à la fois de défendre les esclaves et
de critiquer l'inhumanité des esclavagistes.

Raisonnement par analogie

L'interlocuteur souligne qu'il n'y a pas de droit qui permette à un homme


d’être propriétaire d'un autre et rapproche différentes réalités entre elles.
Ce qui est valable pour le roi, pour le mari, pour le père, pour le maître,
l’est aussi pour le colon.

CONVAINCRE ET PERSUADER

Dans ce procès, Monsieur, qui a eu des suites si affreuses, vous ne voyez


que des indécences, et pas une action noire; vous n’y trouvez pas un
seul de ces délits qui sont des crimes chez toutes les nations, point de
meurtre, point de brigandage, point de violence, point de lâcheté: rien
de ce qu’on reproche à ces enfants ne serait même un délit dans les
autres communions chrétiennes. […]

Enfin le premier juillet de cette année se fit dans Abbeville cette


exécution trop mémorable : cet enfant fut d'abord appliquer à la torture.
Voici quel est ce genre de tourment.

Les jambes du patient sont serrées entre deux ais ; on enfonce les
coins de fer ou de bois entre les ais et les genoux, les os en sont brisés.
le chevalier s'évanouit mais il revint bientôt à lui à l'aide de quelques
liqueurs spiritueuses, et déclara, sans se plaindre, qu’il n’avait point de
complices.

Persuader :

Ce texte éveille la colère du lecteur en insistant sur la jeunesse du


chevalier et en décrivant minutieusement la souffrance endurée. Le
sentiment de révolte du lecteur interpellé à plusieurs reprises, est renforcé
par l'ironie à l’aide de l’antiphrase hyperbolique : « exécution trop
mémorable ».

Convaincre :

Voltaire emploie des arguments qui justifient la non culpabilité du


chevalier. Il utilise l’anaphore « point de » et la négation « rien » afin de
souligner l’absence de crimes du chevalier. Ce dernier apparaît ainsi
comme une victime innocente.

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