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Module : Le roman à thèse.

Œuvre : Le Dernier Jour d’un Condamné.


Auteur : Victor HUGO.
Activité : Lecture.
Public visé : 2ème année du bac.
Phase pré-pédagogique :

Objectifs spécifiques : L’apprenant doit être capable de :


- découvrir les passages descriptifs et narratifs à visée argumentative.
Contrainte :
-Demander au préalable aux apprenants de lire le passage chez eux et de chercher
l’explication des mots jugés difficiles.
Support :
Extrait du chapitre XLVIII.
« Dès le début du chapitre, jusqu’à J’ai compris que cela serait demain dans le journal.»
Phase pédagogique :
Présentation- Appréhension globale :

Lecture silencieuse des apprenants.


Identification du passage :

→De quelle œuvre a-t-on extrait ce passage ? Le Dernier jour d’un condamné.
→Quel en est l’auteur ? Victor HUGO
→De quel genre il s’agit ? Le roman à thèse.
→De quel chapitre est-il extrait ? XLVIII
Situation du passage :
→ Demander aux apprenants de situer le passage (l’extrait) dans l’œuvre.
→ En cas de blocage, les guider et les orienter :
-Quel est le numéro du chapitre qui vient juste avant cet extrait ? XLVII.
- Quel est son titre ? Mon hostoire.
- C’est l’histoire de qui ? Du condamné.
- Est-ce qu’il a raconté ? Non.
- Qu’est-ce qu’on trouve dans ce chapitre ? Une note de l’éditeur.
- Quelle information apporte cette note ? Que les pages en relation avec ce chapitre n’ont pas
été retrouvées.
→ Cet extrait du chapitre XLVIII vient juste après le chapitre XLVII ou le condamné voulait
conter son histoire. L’éditeur note que les pages y attachées n’ont pas été retrouvées.
Focalisation et interprétation :
Étude des axes de lecture :
1er axe de lecture : Horreur des derniers instants avant l’exécution.

→ Relevez les lieux évoqués dans ce passage ? Hôtel de ville, corridor, escaliers, salle, au
milieu de la salle.
→ Qu’est-ce que vous constatez concernant ces espaces ? Comparez-en la surface.
- Rétrécissement de l’espace qui mène vers la guillotine. (L’issue fatale)
→ A partir des comparaisons et des métaphores, relevez la description que le narrateur fait du
peuple, du bourreau et du journaliste ?
- peuple : horrible, aboie (métaphore), rit, attend, un grand bruit comme un frémissement, à
des rires qui éclataient.
- bourreau : le plus grand, le plus vieux (le superlatif absolu), gras, la face rouge, une
redingote et un chapeau à trois cornes déformé, sa main grosse, le valet de la guillotine
(périphrase).
- journaliste : « comment s’appelait ce qu’on faisait là. » (Utilisation d’un verbe passe-partout
« faire ») → Indifférence.
→ Description dévalorisante. Le narrateur blâme violemment ces personnages.
→ À qui renvoient les pronoms sujets « je », « on » et « ils » ? – je le narrateur, on et ils les
gendarmes, le bourreau et ses serviteurs (La loi)
→ Relevez les verbes d’action qu’exercent ces personnages sur le condamné.
- fait traverser, descendre, m’ont poussé, on m’a déposé.
→ Quel rapport marque ses différents verbes entre ces personnages et le condamné ? – Un
rapport de force.
→ Relevez dans la scène de toilette les verbes en relation avec les sensations tactile et
auditive ? – tactile : j’ai senti un froid d’acier dans mes cheveux ; époussetait doucement –
auditive : les ciseaux ont grincé à mes oreilles (on rappelle la scène de la circoncision de Sidi
Mohamed dans le roman autobiographique de La boîte à merveilles).
Il s’agit d’une focalisation interne.
2ème axe de lecture : État d’âme du condamné.
→Relevez les sentiments du narrateur tout au long du passage.
La haine du peuple : aboie
Description de la salle : sombre, étroite, voûtée, à peine éclairée d’un jour de pluie et de
brouillard.
La description dévalorisante de cette salle reflète l’état d’âme du condamné.
Sa description des bourreaux marque leur brutalité.
Sa description du trajet (par l’adjectif qualificatif : exécrable) qui l’a mené à l’hôtel de ville
marque sa révolte.
Le champ lexical de la souffrance : le cœur m’a failli (2fois), j’ai tremblé.
Synthèse :

Par la participation des apprenants, on rédige sur le tableau une synthèse générale sur ce
qu’on a vu dans l’analyse des axes de lecture.
Hugo, par la focalisation interne, dénonce la barbarie de la peine de mort, par la description
animée et frappante (hypotypose)
N.B. Ce passage nous rappelle la scène de la préparation de lapeine de Jean-Baptiste
Grenouille, héros du roman intitulé Le parfum de Patrick Süskind

Lecture méthodique Chapitre XLVIII - XLIX


I- Situation :
Suite à la visite de sa petite fille Marie, le condamné eut le cœur brisé. Il reconnait
qu’il est bon pour mourir, imaginant même la foule en liasse qui assiste au spectacle
de son exécution dans la place de Grève. A la fin il décide d’écrire son histoire à sa
fille mais une histoire qui reste inachevée.
II- Analyse :
1° - La toilette du condamné :
Le bourreau et ses valets préparent le condamné pour l’exécuter, tout en multipliant
les précautions, parlant à voix basse ; se montrant discrets, doux et attentionnés.
Cette préparation se fait dans une place sombre, étroite, vouté à peine éclairée. On
commence par lui couper les cheveux, lui lier les mains et les pieds, couper le col de
sa chemise et on l’enveloppe dans sa veste. Le condamné, en ce moment se laisse
faire et ne manifeste aucune résistance : totalement vidé, anéanti, agissant comme
un robot (Ils m’ont dit, ils m’ont fait traverser, ils m’ont dit de m’asseoir, je me suis
assis…)
Il n’arrive pas à exprimer ses sentiments. Ses sens sont aiguisés, il voit tout, entent
tout et ressent tout. Son esprit trouve encore le courage de faire de l’ironie : ces
bourreaux sont des hommes très doux ; c’était le bourreau, le valet de la guillotine.

2°- Le transfert du condamné vers la place de Grève :

Le chapitre 48 développe la dimension spectaculaire de la peine de mort, le


narrateur met en œuvre tous les moyens possibles pour souligner la barbarie et
l’horreur de cette pratique très courante à son époque, toutes les figure de style de
l’amplification ont été utilisées pour cet objectif :
L’hyperbole :
- j’ai vu les mille têtes hurlantes du peuple entassées pêle-mêle sur la rampe du
grand escalier du Palais.
- La place a éclaté en bruit, du pavé aux toits, et les ponts et les quais ont répondu
à faire un tremblement de terre.
- une mer de têtes sur la place.
- cette route pavée et murée de visages humains ;
- Alors j’ai ri horriblement aussi.
- J’avais vu une chose sinistre…
- Oh ! l’horrible peuple avec ses cris d’hyène !
La gradation :
- la voix de la foule est devenue plus vaste, plus glapissante plus joyeuse encore.

L’accumulation :
- Des chaises, des tables, des échafaudages, des charrettes, tous pliés de
spectateurs ;

La répétition :
- de la foule, de la foule et encore de la foule ;
Les figures d’opposition : (l’antithèse, l’oxymore, l’antiphrase, le chiasme)
L’antithèse :
- les cris de joie, les cris de pitié, les rires de plaintes.
L’antiphrase :
- Ces bourreaux sont des hommes très doux.
- Ils mettent de l’humanité là-dedans.
L’oxymore :
- Cet atroce éloge m’a donné du courage.

Le lexique péjoratif est largement utilisé également pour décrire la joie


incompréhensible, inadmissible de la foule face à la mort.
Quand au condamné, il semble avoir perdu la vie petit à petit : je vacillais, j’ai failli
tomer, comme si j’avais deux genoux, je n’ai pu faire un second pas…

3° - L’arrivée sur la place de Grève :


Sur la place de Grève la réalité s’impose au le condamné. L’horreur se présente à lui
sous forme de guillotine avec ses deux bras rouges faisant battre son cœur à se
rompre : « le cœur m’a failli ». Paradoxalement, cette situation fait renaître chez le
condamné, un fort espoir de s’échapper à la machine infernale. Ainsi nous assistons
à une scène pathétique qui nous présente le condamné, à genoux, les mains jointes,
demande la pitié. Il menace même de se défendre et de mordre. Malheureusement, il
se heurte à l’indifférence du bourreau, du juge et de la froideur du système
judiciaire : le juge souriant fatalement et le bourreau craignant que la machine ne se
rouille. Enfin, 4h sonne annonçant la fin de tout espoir.

III - Conclusion :

Ces deux chapitres confirment la visée argumentative de l’œuvre par d’autres


arguments : - L’horreur de l’exécution ne peut être un spectacle joyeux.
- Croire faire peur au peuple par le spectacle de l’exécution est non seulement plus
horrible car cela ruine sa sensibilité et ses émotions.

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