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Ecole Normale Supérieure – Rabat Département de

Langue et Littérature Françaises

Projet séquentiel
« Le chevalier double », Théophile
GAUTIER

Préparé par : Encadré par :

Latifa ERRACHIDI M. Rachid KHALESS


Naoual OUAHNINE

Année universitaire : 2009 – 2010.


« et, vous qui avez le malheur d’être double, combattez bravement, quand même
vous devriez frapper sur vous et vous blesser de votre propre épée, l’adversaire
intérieur, le méchant chevalier. » T. Gautier
Nous tenons à présenter nos remerciements les plus respectueux et les
plus sincères à notre professeur, M.Rachid KHALESS pour son
soutien inconditionnel, ses conseils, et ses directives, ainsi que pour sa
détermination qui nous a inspirée afin de remettre à terme à ce
travail.

Nos remerciements vont aussi à tous nos professeurs à l’ENS qui ont
veillé patiemment à nous former et à nous transmettre leur savoir.
Introduction……………………………………………………………………………. 5

Séquence 1 : Un genre littéraire : La nouvelle fantastique ……………………... 7

Séquence 2 : La structure de la nouvelle fantastique……………………………. 27

Séquence 3 : L’image, une figure matricielle dans la nouvelle fantastique……. 44

Conclusion…………………………………………………………………………….. 63

Bibliographie …………………………………………………………………………. 64

Annexes……………………………………………………………………………….. 65
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Les objectifs de l’apprentissage d’une langue vivante, comme le français, doivent être en
harmonie avec les principes d’une pédagogie moderne. Une exigence en laquelle nous
croyons fermement, et nous y attachons beaucoup d’intérêt.

Il s’agit, en effet, de créer en chaque élève un savoir–faire, un pouvoir, une compétence afin
qu’il puisse en user dans la vie, et non d’accumuler un savoir dont il n’aurait à rendre compte
qu’à l’examen. La notion passive est limitée du « programme à finir » a fait place à une
progression dans l’apprentissage. Le contrôle est intégré au processus d’apprentissage et ne se
constitue comme une fin. L’efficacité de l’enseignement dépend, ainsi, de l’adhésion des
élèves dans le processus d’apprentissage.

La pédagogie moderne implique :

- La psychologie : La recherche des motivations qui incitent l’élève à écouter, à parler, à


lire, à écrire.

- La recherche de la variété : du jeu, du concret, qui stimulent l’intérêt et l’attention de


l’adolescent.

- Le respect du rythme d’acquisition, d’assimilation des élèves dans tous les étapes
d’apprentissage.

L’élève est sollicité sans cesse à participer, à chercher, à réfléchir, à découvrir. Ni l’autorité ,
ni la fonction directive du maître ne disparaissent, mais changent d’aspect,

l’élève et le professeur assument chacun la part de responsabilité qui lui revient.

C’est dans cette perspective que nous concevons le présent travail, qui en s’inspirant des
Orientations Pédagogiques du Ministère de l’Education Nationale, relatifs aux principes
vitaux de l’enseignement du français comme première langue étrangère au Maroc, pourrait
être une tentative de sortir d’un système éducatif borné pour une pratique pédagogique où l’on
respire, et ce dans un respect de la progression de l’unité formulée à travers une séquence
didactique, gouvernée sous l’égide d’un projet pédagogique cohérent.

Il s’agit, en fait, d’amener l’apprenant à s’imprégner des caractéristiques de la nouvelle


fantastique et de reconnaître les règles qui régissent le genre à travers l’œuvre de Théophile
Gautier , « Le chevalier double », programmée aux élèves du Tronc commun, toutes options.

Notre souci majeur est de faire aimer la lecture aux apprenants, leur permettre de lire avec
plaisir les auteurs du 19ème siècle tel que Théophile Gautier. La réussite du professeur,
s’aperçoit lorsque ses élèves lui soumettent sans réticence ni ruse les travaux qu’il leur a
demandé de réaliser.

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Notre projet pédagogique, d’un volume horaire de 27 heures, s’articule autour de trois
séquences didactiques :

Première séquence : Un genre littéraire : La nouvelle fantastique .

Deuxième séquence : La structure de la nouvelle fantastique.

Troisième séquence : L’image, une figure matricielle de la nouvelle fantastique.

Le projet s’inscrit dans une multitude d’activités assez variées visant la maîtrise de la langue
en fonction de l’usage que l’on se propose d’en faire.

Chaque séquence didactique s’articule autour d’une activité d’Etude de texte qui fournit des
faits de langue à acquérir vers l’expression écrite faisant appel à la personnalité, tout en
s’initiant à la composition et au style. L’expression orale, par la conversation dirigée,
contribue à l’enrichissement culturel et le développement de l’esprit critique .

Nous souhaitons que chaque séance de cours ne soit pas considérée comme un simple
exercice scolaire, mais fait résolument appel à la manifestation authentique de la personnalité
de l’élève, particulièrement l’élève adolescent, afin que le groupe (élèves et professeur)
puisse vivre agréablement le moment, en tout esprit conscient, un moment de bonne volonté
pour vaincre les obstacles et relever les défis, et non la subir comme une épreuve cloisonnée
par la masse horaire et par l’ acquisition linguistique.

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Un genre littéraire : La nouvelle fantastique .

Séance Durée Activité Compétences visées

1 1H Travaux encadrés - Reconnaître un genre littéraire :


Une nouvelle  La nouvelle.
fantastique,  La nouvelle fantastique.
Son auteur.  Les caractéristiques de la nouvelle fantastique.
- La vie du nouvelliste.

2 2H Etude de texte - Connaître les caractéristiques de l’Incipit : Passage « Qui rend ……..de la fenêtre »

3 1H Langue - Les champs lexicaux liés au genre fantastique : Etrangeté, surnaturel et merveilleux.

4 1H Activité orale - La superstition dans la culture marocaine : chien /chat noir…


- Se référer à quelques exemples de l’œuvre : corbeau…
5 1H Etude de texte - Le rôle de la femme dans « Le chevalier double ».
- L’introduction du fantastique à travers le regard dans la nouvelle.
6 1H Travaux encadrés - Groupement de textes : Etrange, fantastique, merveilleux.

7 1H Production écrite - Raconter une situation de peur.


8 1H Test de lecture - Vérification de lecture .
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Séance :1
Activité : Travaux encadrés
Niveau : Tronc commun
Durée :2h
Support : Le chevalier double, Théophile Gautier.
Compétences visées : -Reconnaître l’œuvre et la vie du nouvelliste.

-Reconnaître un genre littéraire :

 la nouvelle
 la nouvelle fantastique

-Elaborer un résumé de la nouvelle fantastique.

Pré requis : lecture de l’œuvre/ les caractéristiques de la nouvelle.


Déroulement de la séance :

 Modalités de travail :

- Travail préparé hors classe : documentation sur


o la vie de l’auteur, sur ses œuvres
o la nouvelle et sur la nouvelle fantastique.
- Lors de l’activité :
o présentation des exposés sur les caractéristiques de la nouvelle fantastique.
o reprise sous forme de bilan.

 Mise en commun :
Le professeur écoute les informations apportées par les élèves afin d’élaborer une fiche
commune qui sera maintenue comme trace écrite dont voici les éléments essentiels.

1. La vie de Théophile Gautier :


« Théophile Gautier voit le jour à Tarbes le 31 août 1811. Il fait ses études à Paris au lycée
Louis-le-Grand puis au lycée Charlemagne où il rencontre Gérard de Nerval.
En 1829, sa rencontre avec Victor Hugo, précipite sa vocation d'écrivain. En 1830 il
publie son premier recueil de vers « Poésies » où se dessine déjà un don particulier pour
la poésie.
Trois ans plus tard, il édite un recueil de contes « Les Jeunes-France » qui rend compte
de la vie des artistes et écrivains qui formaient le Cénacle.
En 1836, Gautier commence une carrière de journaliste. Apprécié pour ses reportages, il
voyage et découvre plusieurs pays, il utilisera toutes ses découvertes pour colorer ses
œuvres d’une touche d’exotisme.
Atteint d'une maladie de cœur, il s'éteint à Neuilly-sur-Seine, le 23 octobre 1872. »

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2. Ses œuvres :

1832 : Albertus
1833 : Les Jeunes-France
1836 : Mademoiselle de Maupin
1838 : La Comédie de la Mort et poésies diverses
1839 : Une Larme du Diable, Le Tricorne Enchanté et Pierrot Posthume.
1841 : Giselle
1843 : Le Voyage en Espagne
1845 : España
1852 : Arria Marcella, Emaux et Camées
1856 : Avatar
1858 : Le Roman de la Momie
1863 : Le Capitaine Fracasse
1866 : Le Spirite

3. La nouvelle :
une nouvelle est une œuvre en prose généralement brève, un récit court, qui présente plusieurs
caractéristiques particulières :
 elle met en scène un petit nombre de personnages, rapidement mis en situation.
 l’histoire prend pour cadre la vie quotidienne (inscription immédiate et précise du cadre
spatio-temporel) et contient un fait singulier, qui bouleversera la vie du personnage
central.
 le rythme narratif est rapide, l’action généralement unique, intense ; l’action s’organise
autour d’un événement apparemment banal ou d’emblée extraordinaire.
La nouvelle se déroule dans un temps relativement court, peut comporter des ellipses
temporelles ; le récit est condensé, les actions concentrées.
Le rythme est souvent lent au départ, puis s’accélère jusqu’à la chute.
 les actions de la nouvelle tendent toutes vers une chute inattendue, qui provoque la
surprise du lecteur ; la fin peut produire un effet comique, tragique, effrayant ...
 le héros a un caractère nuancé (hésitations, doutes...) et traverse des épreuves qui
peuvent changer sa vie (destin du héros est souvent en jeu).
 le dialogue, dans une nouvelle, inscrit les personnages dans une réalité sociale, leur
donne vie mais permet aussi de faire avancer l’action avec rapidité, tout en mobilisant
l’intérêt du lecteur.

4. La nouvelle fantastique :

« Le récit fantastique se caractérise d'abord par l'irruption de l'insolite, de l'inexplicable dans


le quotidien. Il fait ressortir les aspects étranges, inquiétants de la réalité ou de phénomènes
ressentis comme des manifestations du surnaturel sans qu'il soit permis au lecteur de démêler
le possible de l'impossible, le réel et l'irréel, le rationnel et l'irrationnel.
En se propageant à mesure que le récit avance, l'évènement fantastique mine la réalité et fait
naître la peur. Éprouvée par les personnages, celle-ci se communique au lecteur.

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Les caractéristiques narratives du récit fantastique :


- L’Incipit très court : situation de départ réaliste, ancrée dans le réel
- Emploi fréquent de la narration à la première personne.

- Récit souvent rétrospectif.

- -Certains lieux (paysage lugubre, lieu isolé) et certains moments (la nuit, l'hiver) sont
particulièrement propices aux manifestations surnaturelles.

- la chute n'explique en général rien. Elle laisse le lecteur dans l'incertitude entre une
explication rationnelle de ce qui s'est passé et une hypothèse faisant appel au
surnaturel ou à l'irrationnel.

- La nouvelle fantastique mêle le réel et le surnaturel. Le point de départ de la nouvelle


fantastique est réaliste, puis interviennent des éléments surnaturels qui ont été
annoncés par divers indices. (Travail élaboré à partir des sites internet sur le
fantastique) ».

5. Résumé de la nouvelle : “Le chevalier double”


L’histoire se déroule dans un château des pays nordiques. Le narrateur raconte un
phénomène étrange. Le héros appelé le compte Oluf a un double maléfique. L’histoire de ce
double remonte au passé.
Un soir, un étranger a demandé l’hospitalité chez le comte Lodborg, pour échapper à une
tempête, il fut reçu et y resta longtemps. L’étranger était bohémien et maître chanteur. Il avait
un corbeau luisant qui battait la mesure sur l’épaule de son maître.
Le bohémien séduisait par son regard, son sourire et ses paroles douces la jeune Edwige,
l’épouse du comte Lodborg. Ce dernier espérait avoir un garçon. Son vœu fut exaucé, le petit
Oluf est né. Il ressemblait étrangement au maître chanteur. Oluf est né sous une étoile double,
l’une verte et l’autre rouge. L’enfant fut difficile de caractère. Doux comme un ange et
méchant comme un diable.
Quand Oluf eut 20 ans, il s’est préparé pour voir la femme qu’il aimait. Il traversa la forêt sur
son cheval Mopse avec ses deux chiens géants Murg et Fenris. Brenda, posa une seule
condition pour accepter l’amour d’Oluf : Ce dernier devait tuer son double.
En retournant la voir le lendemain, le héros rencontra son double, le tua dans un combat
sanglant et ramena sa fiancée chez lui.
Donnant raison à la prédiction du vieux Comte Lodborg, l’étoile verte l’a emporté sur l’étoile
rouge. Les yeux noirs d’Oluf se métamorphosèrent en azur, couleur de réconciliation céleste
au grand bonheur de Lodborg souriant dans son tombeau et pour la paix de l’âme d’Edwige.

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Séance :2

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée :2h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier.


Passage « Qui rend ….fenêtre. » PP. 77-80

Compétences visées : -.Etudier les caractéristiques de l’incipit.


- Etudier la particularité de l’incipit de la nouvelle fantastique
« Le Chevalier double ».

Déroulement :

Hypothèse de lecture :

Quelles sont les procédés employés par le nouvelliste afin de souligner la particularité de
l’incipit dans « Le Chevalier double » ?

Axes de lecture:

I. Identification des caractéristiques de l’incipit.


 Les personnages
1) Dès le début, l’auteur nous présente Edwige « blonde, triste, morne, pâle », elle
souffre à cause d’un secret qui la torture « un terrible secret pèse sur son âme »
2) L’étranger c’est un maître chanteur avec sa harpe et son corbeau ; il demanda
l’hospitalité au château un jour de tempête et y resta longtemps « Il est beau
comme un ange, mais un ange tombé ». Edwige a beaucoup pleuré après son
départ.
3) Le comte Lodborg est époux d’Edwige
 Autres personnages de la nouvelle (qui ne figurent pas dans l’incipit)
1) Personnages ordinaires

- Oluf : fils d’Edwige et du comte Lodborg.


- Le mire : médecin qui tire l’horoscope au petit Oluf.
- Le prêtre qui a confessé Edwige avant sa mort.

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- Dietrich : le fidèle écuyer d’Oluf


- Brenda : la jeune châtelaine qui va épouser Oluf
- Les deux chiens géants d’Oluf : Murg et Fenris
- Mopse : le cheval d’Oluf à formes d’éléphant.

2) Personnage surnaturel
-Le chevalier à l’étoile rouge : le double maléfique d’Oluf.

 Le cadre spatio – temporel :


Les seules indications temporelles se résument en deux notations rapides citées en une seule
phrase : « Il y a quelques mois, un étranger est venu au château, il faisait un terrible temps
cette nuit-là.
Dans un retour en arrière, l’auteur situe le récit dans le passé « Il y a quelques mois » et
installe l’action dans un moment précis de la journée « la nuit » et dans un lieu significatif
dans un récit fantastique : le château.
 L’amorce de l’intrigue :
L’incipit se clôt sur deux événements :
 Le 1er est le départ du maître chanteur.
 Le 2e est les pleurs d’Edwige.
A travers l’expression « depuis ce jour » l’auteur laisse entendre chez le lecteur la relation de
cause à effet entre les deux événements. Edwige pleure à cause du départ de l’étranger et par
là, il répond à la 1ère question rhétorique posée au début de la nouvelle « Qui rend donc la
blonde Edwige si triste ?»
Ainsi le lecteur est de plus en plus impliqué car il n’a qu’une réponse partielle qui ne fait que
susciter sa curiosité pour comprendre les vraies raisons des pleurs d’Edwige.

II. La particularité de l’incipit dans “ le chevalier double” :


Dans ce début de la nouvelle, l’incipit nous renseigne sur les personnages, le cadre
spatio – temporel et amorce l’intrigue. Tous les éléments de l’intrigue sont mis en
place comme dans la scène d’exposition d’une pièce de théâtre. Mais tout en apportant
ces informations, il laisse de larges zones d’ombre :
 L’ouverture de l’histoire par des questions décrivant l’état d’âme mouvementé
d’Edwige, par conséquent le lecteur ne peut s’empêcher d’être ému et affecté par
l’angoisse et le malaise ressentis par le personnage.
 Les raisons des pleurs d’Edwige ne sont pas citées explicitement ce qui ne peut que
créer un effet de suspense qui rend la lecture plus angoissante et plus stimulante.

 L’étrangeté de la poésie du maître chanteur « qui troublait le cœur et donnait des idées
furieuses », une étrangeté inquiétante qui est propre à la littérature fantastique.
 Le caractère inexplicable de l’éclaircissement du ciel après le départ de l’étranger.
Synthèse :
L’incipit dans la nouvelle fantastique « Le Chevalier double » respecte les caractéristiques de
l’incipit, dans la mesure où il nous présente les personnages, le cadre spatio-temporel et

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amorce l’intrigue, mais sa singularité réside dans la curiosité qu’il crée chez le lecteur par les
questions rhétoriques qui ouvrent l’histoire.
Ainsi, l’incipit met en place le décor, fait entrer les personnages mais laisse ouverte la suite.
Chaque lecteur anticipe alors en créant son « horizon d’attente ».

Séance :3

Activité : Langue

Niveau : Tronc commun

Durée :1h

Support : Le Chevalier double, Théophile Gautier.

Compétence visée : -Etudier les champs lexicaux liés au fantastique : le surnaturel,


l’étrangeté, le merveilleux.

Pré requis : La notion du champ lexical.

Déroulement :
1. Mise en situation
- Faire rappeler qu’est- ce qu’un champ lexical.
Un champ lexical est un ensemble de mots (noms, adjectifs, verbes) ou d’expressions qui
se rapportent à une même idée, un même thème ou une même notion.

Ecrire le corpus d’appui au tableau :

1. « Pourquoi portez- vous sans cesse à votre flanc vos petites mains diaphanes,
amaigries et fluettes comme celles des Elfes et des Willis ? »
2. « Cet étranger était un maître chanteur ; (…) pour charmer le temps, il chantait
d’étranges poésies qui troublaient le cœur et donnaient des idées furieuses. »
3. « Brenda fit remarquer au jeune Oluf que le jais de ses yeux s’était changé en
azur. »
4. « Chose étrange, Oluf sentait les coups qu’il portait au chevalier inconnu. »
5. « Quoiqu’il soit seul, il parait converser avec un interlocuteur invisible! »
6. « Comme si l’on a eût plumé là -haut les ailes blanches de tous les anges et de
tous les chérubins. »
2. Observation
Lecture magistrale du support suivie d’une lecture vocale.

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Signaler que ces phrases sont extraites de la nouvelle fantastique « Le chevalier double ».
Amener les élèves à citer quelques champs lexicaux relatifs au fantastique.
Retenir trois champs lexicaux : l’étrangeté, le surnaturel et le merveilleux.

3. Conceptualisation
Relever les mots appartenant à ces trois champs lexicaux.
Demander aux élèves de fournir d’autres mots appartenant à ces champs pour pouvoir
aboutir à une définition pour chaque champ lexical.

Définition : (Le petit Robert)


 Etrangeté : caractère étrange, bizarrerie, singularité, excentricité, originalité.
 Surnaturel : qui est au dessus de la nature, ne peut pas être expliqué par elle ;
événement surnaturel : extraordinaire ; merveilleux ; prodigieux ; qui semble
inexplicable, trop grand, trop intense pour être naturel. Croire au surnaturel : le
fantastique.
 Merveilleux : qui étonne au plus haut point, extraordinaire, miraculeux,
magique.

4. Appropriation :
Relevez les mots ou expressions appartenant à un des champs lexicaux étudiés et
classez- les.
« Toutes les légendes de fées, des gnomes, des rôdeurs de l’air insaisissables et
malfaisants, c’était de lui qu’elles parlaient, de lui, pressenti par l’homme inquiet et
troublant déjà. » Le Horla de Maupassant

« II ôta, non sans peine, sa bague de diamants : je m’approchai pour la recevoir, mais il
me prévint, courut à la Vénus, lui passa la bague au doigt annulaire et reprit son poste à la
tête des Ilois(…) le doigt de la vénus est reployé, elle serre la main (…) c’est ma femme
apparemment, je lui ai donné mon anneau, elle ne veut pas me le rendre. » La Vénus d’Ille
de Mérimée

« En vérité, je vous dis, c’étaient deux drôles de voyageurs. Tiphaigne Hoof ahuri déjà de
leur apparition subite et mystérieuse, écarquille les yeux en les voyant de près.
Le petit, très petit, n’avait rien de trop extraordinaire dans la figure(…) son accent tout à
fait invraisemblable, cela comprenait un pantalon bizarre.
(…) Oui, oui c’étaient deux drôles de voyageurs. Mais on n’avait guère le temps d’y
penser. »

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Séance : 4

Activité : Activité orale

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : « Le chevalier double », Théophile Gautier

Compétences visées : Amener l’élève à :


- S’exprimer oralement
- Participer à un débat
- Exprimer son point de vue sur un fait social

Déroulement :

Mise en situation :

Votre grand-père annule son voyage par ce qu’il a vu un chat noir le matin en sortant de sa
maison. Que pensez-vous de son comportement ?

Consigne :
Qu’est ce que la superstition ?
Comment se manifeste la superstition ?
La superstition dans la société marocaine.

Phase de présentation :

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Les élèves vont présenter oralement le sujet en lisant les recherches réalisées au préalable,
écrire le plan au tableau et l’expliquer lors de la présentation, les autres élèves doivent prendre
des notes et suivre attentivement.

Phase de discussion
Nous allons organiser un débat autour du sujet.

Le professeur doit intervenir pour diriger la discussion, surtout au début, ensuite chaque fois
que des explications sont jugées nécessaires.

SYNTHESE :
1. Qu’est- ce que la superstition ?
« Le fait de croire que certains actes certains signes entraînent d’une manière occulte ou
automatique des conséquences bonnes ou mauvaises (cf. porte bonheur, malheur) ;
croyances aux présages, aux signes. » Dictionnaire Le petit Robert.

2. L’emprise de la superstition sur la culture marocaine


 Eléments portant bonheur
 Œil droit qui se contracte,
 La paume de la main gauche qui pique,
 Porter une khmissa,
 Toucher le bois,…

 Eléments portant malheur


 Saupoudrer du sel dans la maison,
 Verser de l’eau chaude dans les toilettes,
 Le sourcil qui pique,
 Voir un chat noir le matin,…

3. Bilan :
La superstition existe dans le monde entier. Pour certains, elle fait partie de l’héritage
culturel ; pour d’autres ce sont de simples curiosités.
C’est une vaine croyance qui constitue un grave danger quand elle exerce une grande
influence sur le quotidien des gens.

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Séance :5

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier


Extrait : « Edwige est mère (…)….que la mourante »

Démarche : Lecture analytique

Compétence visée : - Etudier le rôle de la femme dans la nouvelle.


- Analyser l’impact du regard dans l’introduction du
fantastique dans « Le chevalier double »

Déroulement :

Texte :

« Edwige est mère ; (…) L’enfant est tout blanc et tout vermeil, mais il a le regard noir de
l’étranger : sa mère l’a bien vu. Ah! Pauvre Edwige! Pourquoi avez-vous tant regardé
l’étranger avec sa harpe et son corbeau?...(…)
De temps en temps un corbeau passait devant la vitre, croassant et secouant cette poussière
argentée. Cela faisait penser Edwige au corbeau singulier qui se tenait toujours sur l’épaule de

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l’étranger au doux regard de tigre, au charmant sourire de vipère. Et ses larmes tombaient plus
vite de ses yeux sur son cœur, sur son cœur percé à jour. (…)
Comme les mois s’envolent, et plus vite encore les années! Edwige repose maintenant sous
les arches ténébreuses du caveau des Lodbrog, à côté du vieux comte, souriant, dans son
cercueil, de ne pas voir son nom périr. Elle était déjà si pâle que la mort ne l’a pas beaucoup
changée. (…) Ce qu’a dit Edwige à sa dernière heure, nul ne le sait, mais le prêtre qui la
confessait est devenu plus pâle encore que la mourante. »

I. Hypothèse de lecture :

Quel est le rôle de la femme dans l’amorce de l’intrigue ?

II. Axes de lecture :

1. Edwige, femme charmée, mère soucieuse :


Devenue mère, Edwige a réalisé le rêve et la fierté du comte Lodborg. Mais, le nouveau -
né avait « le regard noir » de l’étranger, et non celui de son père. Un regard que la mère a
décelé dés de premier instant. Troublée, elle regrette pourquoi elle avait « tant regardé »
l’étranger .L’expression « Ah ! Pauvre Edwige ! » souligne parfaitement ce regret.
Ainsi, la femme amorce l’intrigue de la nouvelle et ouvre l’histoire. La femme –mère
n’est plus présentée comme symbole de bonté et de tous les sacrifices, elle apparaît
énigmatique, et pleine de secret.
Edwige est à la fois coupable, parce qu’elle a regardé le maître chanteur, et victime, parce
quelle n’a pas pu résister à son charme. Edwige, la femme qui reflète la complexité de la
nature humaine, un thème autour du quel se cristallise la littérature fantastique.

2. Edwige, au souvenir angoissant :


Gardant toujours souvenir de l’étranger, Edwige devient de plus en plus angoissée. Le
corbeau lui rappelle le regard fatal de l’étranger, sa vue rouvre les plaies de sa souffrance.
Un regard qui a percé son cœur, et qui était source de mélancolie pour Edwige et pour
son fils.
Ainsi, deux malheurs pèsent sur l’âme d’Edwige, celui de la femme-épouse qui a été
charmée par le regard de l’étranger, et celui de la femme – mère qui a transmis,
innocemment, à son fils l’influence d’un regard ensorcelant.

3. Edwige, un rôle initiatique :


Le chagrin d’Edwige persiste jusqu'à la fin de ses jours, en la transformant en une figure
pâle. Le secret est tellement lourd qu’il a autant affecté la mourante que le prêtre qui la
confessait
« Ce qu’a dit Edwige à sa dernière heure, nul ne le sait, mais le prêtre qui la confessait
est devenu plus pâle encore que la mourante ».
Certes, en se confessant elle a pu en fin avouer son secret, mais elle n’a pas pu rétablir
l’ordre des choses : l’ensorcellement se maintient par Oluf.

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Passive jusqu’à la fin, Edwige, pourtant, a un rôle initiatique dans l’amorce de l’intrigue,
c’est par son regard qu’elle introduit l’aspect surnaturel de l’histoire.

SYNTHESE :
Dans ce texte, la femme ouvre l’histoire en donnant au monde un enfant subissant une
double influence : celle du comte Lodborg, et celle de l’étranger.
Naturellement, un nouveau- né reçoit une seule influence masculine, celle de son père
dont il est le descendant.
Ainsi, après sa mort, Edwige laisse au monde un enfant singulier, si mystérieux.
La libération de l’influence indésirable semble être pour lui une nécessité afin de
s’aligner aux lois du monde ordinaire.
Pourra t-il gagner ce monde afin de rendre hommage à ses parents ?
Qui va avoir les clés de voûte afin de résoudre cette énigme ?

Séance :6

Activité : Tavaux encadrés

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Supports : La Vénus d’Ille, Le Horla, Aladin et la lampe merveilleuse.

Compétence visée : Distinguer entre le fantastique, le merveilleux et l’étrange.


Pré requis : Les champs lexicaux liés au genre fantastique.

Déroulement :

TEXTES :

1-
« Elle était couchée, dit-elle, depuis quelques minutes, les rideaux tirés, lorsque la porte de sa
chambre s'ouvrit, et quelqu'un entra. Alors, Mme Alphonse était dans la ruelle du lit, la figure
tournée vers la muraille. Elle ne fit pas un mouvement, persuadée que c'était son mari. Au

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bout d'un instant, le lit cria comme s'il était chargé d'un poids énorme. Elle eut grand’ peur,
mais n'osa pas tourner la tête. Cinq minutes, dix minutes peut-être… elle ne peut se rendre
compte du temps, se passèrent de la sorte. Puis elle fit un mouvement involontaire, ou bien la
personne qui était dans le lit en fit un, et elle sentit le contact de quelque chose de froid
comme la glace, ce sont ses expressions. Elle s'enfonça dans la ruelle tremblant de tous ses
membres. Peu après, la porte s'ouvrit une seconde fois, et quelqu'un entra qui dit: Bonsoir, ma
petite femme. Bientôt après on tira les rideaux. Elle entendit un cri étouffé. La personne qui
était dans le lit, à côté d'elle, se leva sur son séant et parut étendre les bras en avant. Elle
tourna la tête alors… et vit, dit-elle, son mari à genoux auprès du lit, la tête à la hauteur de
l'oreiller, entre les bras d'une espèce de géant verdâtre qui l'étreignait avec force. Elle dit, et
m'a répété vingt fois, pauvre femme !... elle dit qu'elle a reconnu... devinez-vous ? La Vénus
de bronze, la statue de M. de Peyrehorade... Depuis qu'elle est dans le pays, tout le monde en
rêve. Mais je reprends le récit de la malheureuse folle. À ce spectacle, elle perdit
connaissance, et probablement depuis quelques instants elle avait perdu la raison. Elle ne peut
en aucune façon dire combien de temps elle demeura évanouie. Revenue à elle, elle revit le
fantôme, ou la statue, comme elle dit toujours, immobile, les jambes et le bas du corps dans le
lit, le buste et les bras étendus en avant, et entre ses bras son mari, sans mouvement. Un coq
chanta. Alors la statue sortie du lit, laissa tomber le cadavre et sortit » . «Vénus d’Ille »,
P.MERIMEE .

2-
« La mère d’Aladin regarde la lampe. « je vais d’abord la nettoyer, pense-t-elle. Ainsi je
pourrai la vendre plus facilement. » Elle va à la cuisine, prend un chiffon et s met à frotter.
Alors, une lumière traverse la lampe. On entend un grand bruit. Les murs remuent. Au milieu
d’une fumée épaisse, un homme noir paraît, large, lourd, gros, plus laid encore que l’Esprit du
souterrain. Il est grand.sa tête touche presque le plafond. Ses pieds sont longs comme le corps
d’un gros chien. Il se penche en avant, ouvre une bouche aux dents blanches et sa voix fait un
bruit de tonnerre. Il crie : « Ton esclave est entre tes mains. Que veux-tu ?parle. Je suis le
serviteur du maître de la lampe. »
La mère d’Aladin n’a encore jamais vu d’Esprit. Elle a peur. Sa bouche s’ouvre ; mais sa
langue ne peut remuer. Elle pousse un cri et cache son visage dans le matelas. Aladin, lui, a
déjà vu un Esprit, moins laid peut-être, mais un Esprit quand même. Aussi, il ne perd pas la
tête il avance, prend la lampe des mains de sa mère et dit : « Serviteur de la lampe, j’ai faim.
Apporte-moi à manger de bonnes choses. –j’écoute et j’obéis », répond l’homme. Il disparaît
et revient presque aussitôt. Il porte un large et long plateau d’argent sur la tête. Douze plats
d’or sont posés sur ce plateau. Ils sont remplis de viandes. Il y a aussi du pain plus blanc que
neige, deux tasses d’argent et plusieurs verres de vin vieux. L’Esprit pose le tout devant le
jeune homme et disparaît de nouveau.» « Aladin et la lampe merveilleuse », Textes en
français facile

3-
« 5 JUILLET.
Ai-je perdu la raison ? Ce qui s'est passé, ce que j'ai vu la nuit dernière est tellement étrange,
que ma tête s'égare quand j'y songe ! Comme je le fais maintenant chaque soir, j'avais fermé

ENS – Rabat 22
« le chevalier double », T.Gautier 

ma porte à clef ; puis, ayant soif, je bus un demi-verre d'eau, et je remarquai par hasard que
ma carafe était pleine jusqu'au bouchon de cristal.
Je me couchai ensuite et je tombai dans un de mes sommeils épouvantables, dont je fus tiré au
bout de deux heures environ par une secousse plus affreuse encore.
(…) Ayant enfin reconquis ma raison, j'eus soif de nouveau ; j'allumai une bougie et j'allai
vers la table où était posée ma carafe. Je la soulevai en la penchant sur mon verre ; rien ne
coula. - Elle était vide ! Elle était vide complètement ! D'abord, je n'y compris rien ; puis, tout
à coup, je ressentis une émotion si terrible, que je dus m'asseoir, ou plutôt, que je tombai sur
une chaise puis, je me redressai d'un saut pour regarder autour de moi ! Puis je me rassis,
éperdu d'étonnement et de peur, devant le cristal transparent ! Je le contemplais avec des yeux
fixes, cherchant à deviner. Mes mains tremblaient ! On avait donc bu cette eau ? Qui ? Moi ?
Moi, sans doute ?
Ce ne pouvait être que moi ? Alors, j'étais somnambule, je vivais, sans le savoir, de cette
double vie mystérieuse qui fait douter s'il y a deux êtres en nous, ou si un être étranger,
inconnaissable et invisible… ».« Le Horla », Maupassant

Organisation des groupes :


 Répartir les élèves en groupe de 5 ou 6 élèves.
 Remettre à chaque groupe un texte (plusieurs groupes peuvent avoir le même texte)
 Désigner un rapporteur pour chaque groupe.
 La consigne : relevez du texte tous les indices que l’on ne rencontre pas dans la réalité.

Mise en commun :
Collecte des indices relevés par les élèves.
Rassembler les éléments qui se rapportent au même thème.

Synthèse :
Les récits merveilleux, fantastiques et étranges peuvent paraître très proches ; leur
différence fondamentale est l’appréciation face au surnaturel.

A. Le fantastique est un univers dans lequel l’explication rationnelle ainsi que l’implication
surnaturelle demeurent possibles. Il est ancré dans la réalité.
Dans l’extrait de « La vénus d’Ille », la phrase « Alors la statue sortie du lit, laissa tomber le
cadavre et sortit » met le lecteur dans une atmosphère fantastique, comment une statue de
bronze « objet particulier » a pu étreindre avec force jusqu’à la mort Alphonse.
L’événement surnaturel n’est pas admis comme tel, il crée une hésitation de la part du héros
et du lecteur qui peuvent soit trouver une explication rationnelle de l’événement soit pencher
pour son caractère surnaturel.
Pour conclure, nous pouvons déduire que le fantastique relève du monde réel mais les
événements sont inexplicables, incompatibles avec les lois de notre monde, ils sont même
effrayants « tremblants de tous ses membres », dangereux et douloureux.
Le fantastique transforme le monde en cauchemar et provoque la peur.

B. L’étrange relève d’une affectation surnaturelle : un fait d’abord perçu comme anormal,

ENS – Rabat 23
« le chevalier double », T.Gautier 

surprenant ou extraordinaire reçoit finalement une explication rationnelle. La norme est


perturbée mais jamais niée.
Dans l’extrait « Le Horla », la phrase « Elle était vide ! Elle était vide complètement !
D’abord je n’y compris rien. » présente le fait sous un aspect incompréhensible et
inadmissible par le personnage qui par la suite, dans la phrase « Qui ? Moi ? Moi, sans
doute ? » essaie d’y trouver une explication rationnelle.
Deux explications sont envisageables pour répondre aux questions du personnage :
L’une est rationnelle et qui suppose que c’est lui qui a bu l’eau de la carafe.

-L’autre est irrationnelle : peut- être que c’est l’être invisible qui est à l’origine de
la disparition de cette eau.
Ainsi, nous pouvons constater que la différence entre le fantastique et l’étrange est très
infime.

C. Le merveilleux caractérise un univers où le surnaturel est incontesté : personnages,


comportements, événements obéissent à des lois insolites, généralement très éloignées de la
logique ordinaire.
Dans l’extrait « Aladin et la lampe merveilleuse », la phrase dite par l’Esprit « Ton esclave
est entre tes mains. Que veux-tu ? Parle. Je suis le serviteur du maître de la lampe. » installe le
lecteur dans un environnement relevant du monde surnaturel dont les données sont acceptées
comme allant de soi par le lecteur, on observe de sa part une confiance, une
crédibilité « Aladin ne perd pas la tête, il avance, prend la lampe des mains de sa mère et dit :
« Serviteur de la lampe, j’ai faim. Apporte- moi à manger de bonnes choses. ».
L’auteur l’ayant bien ménagée l’arrivée du merveilleux pour qu’il passe inaperçu, personne ne
s’étonnera ni quand l’Esprit écoute et obéit et « pose le tout devant le jeune homme et
disparaît de nouveau. », ni dans un conte de fée, de l’existence des dragons et des sorcières.

Séance :7

Activité : Production écrite

Niveau : Tronc commun

Durée :2h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Compétence visée : Rédiger un paragraphe plus au moins long tout en


respectant une consigne.

Déroulement de la leçon :

ENS – Rabat 24
« le chevalier double », T.Gautier 

1. Mise en situation :
« Voici le bois de sapins ; pareils à des spectres, ils étendent leurs bras appesantis. Chargés
de nappes blanches; le poids de la neige courbe les plus jeunes et les plus flexibles : on dirait
une suite d’arceaux d’argent. La noire terreur habite dans cette forêt, où les rochers affectent
des formes monstrueuses, où chaque arbre, avec ses racines, semble couver à ses pieds un nid
de dragons engourdis ».

- Faire lire le texte,


- Dégager le thème en rapport avec la consigne, (avoir peur)

2. Consigne :
Un jour tes parents étaient absents. Tu étais seul dans ta chambre et tu as ressenti une grande
peur. Raconte ce qui s'est passé en décrivant les sentiments éprouvés.

3. Phase de préparation :
A l’aide des questions /réponses, le professeur déclenche une discussion pour les amener à
proposer certaines idées qui peuvent les aider lors de la rédaction du récit.

 Qu’est ce que la peur ?

La peur est une émotion naturelle et universelle produite par l’idée ou la vue d’un
danger.

 Qu’est ce que j’étais en train de faire ?

- Dormir,
- Lire une histoire,
- Regarder un film,
- Contempler la nature,

 Comment ma peur s’est elle manifestée?


- Etonnement, bouche ouverte et sèche,
- écarquillement des yeux, tremblement des membres,
- claquement des dents,
- perturbation du rythme respiratoire
- poils de la peau dressés, sueur froide
- autres.

4 .Informations :

Temps : la nuit, le jour, un matin d’été, …


Espace : la maison, la chambre,
Enonciation : Emploi du « je ».
le temps verbal : le présent d’énonciation, le passé simple, l’imparfait

ENS – Rabat 25
« le chevalier double », T.Gautier 

Champ lexical : sentiment de la peur


Niveau de langue : soutenu
Structure : un paragraphe de 15 lignes au maximum

5. Phase de la rédaction :
- Le professeur demande aux élèves de procéder à la rédaction.
- Il passe entre les rangs pour guider les élèves et aider ceux qui rencontrent des
difficultés.

6. Phase de correction :
- Lecture des productions des élèves.
- Le professeur désigne un élève pour écrire son essai au tableau..
- La correction des erreurs se fait par les élèves eux-mêmes.

7.Exemple de production :
Je me souviens encore de ce soir-là comme si c'était hier. J'avais encore 10 ans quand mes
parents me laissèrent dans ma chambre pour aller faire une course et revenir rapidement. Mais
à cause de la tempête, ils rentrèrent tard.
J'étais allongé dans mon lit en train de lire le conte d’ « Aladin et la lampe merveilleuse ».
Soudain, j'entendis un grand bruit qui me fit sursauter. Je me mis debout sans savoir que faire.
Mes cheveux se dressèrent et j'avais la chair de poule. Mes jambes tremblaient. Mon cœur
battait très fort. Je ressentis une panique incroyable. Après quelques secondes, je décidai de
descendre l'escalier pour voir l'origine du bruit. Alors, je pris un balai et j'avançais à pas
timides vers la cuisine. Quand je m'approchai de la porte, un chat miaula. Je fus soulagé. Le
chat cherchait à manger dans le buffet et fit tomber une casserole. Je repris mon souffle et je
revins dans ma chambre. Après un instant mes parents arrivèrent et je leur racontai l'histoire.
Ils saluèrent mon courage et me donnèrent du chocolat. "Tu es devenu un homme Mehdi,
désormais, nous pouvons compter sur toi".
Je n'arrive jamais à oublier ce souvenir .Il est resté gravé dans ma mémoire.

ENS – Rabat 26
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :8

Activité : Vérification de lecture

Niveau : Tronc commun

Durée :1h

Support : « Le chevalier double », Théophile Gautier

Compétence visée : Vérifier la lecture de la nouvelle et les acquis de la première séquence.

Déroulement de la séance :
Distribuer les copies et demander aux élèves de répondre aux exercices :

1. Choisissez la bonne réponse : 5 pts


 « Le Chevalier double » est

 Une nouvelle réaliste

 Une nouvelle fantastique

 Un conte merveilleux

 Edwige pleure car

 Elle cache un secret

 Elle attend un bébé

 Elle s’ennuie dans le château

 Le héros du conte est

 Le comte Lodborg

 Le maître chanteur

 Oluf

ENS – Rabat 27
« le chevalier double », T.Gautier 

 L’étranger a

 Un corbeau et une harpe

 Un corbeau et une flûte

 Un corbeau et une cornemuse

 Oluf est le fils de

 Edwige et le comte Lodborg

 Edwige et le maître chanteur

 Brenda et Dietrich

 Oluf est tourmenté par

 L’étoile verte

 L’étoile rouge

 Les deux étoiles

 Brenda exige qu’Oluf se débarrasse de

 Mopse

 Fenris

 Son double

 Le personnage surnaturel est

 Le mire

 Le chevalier à l’étoile rouge

 Le chevalier à l’étoile verte

ENS – Rabat 28
« le chevalier double », T.Gautier 

 La couleur des yeux d’Oluf s’est transformée en

 Vert

 Noir

 azur

 L’origine de cette histoire est

 La Suède

 La Norvège

 La Finlande

2. Remplissez le vide : 5pts


 L’histoire se déroule dans un ………………. du pays nordique.

 Le narrateur raconte un phénomène ………………………...

 L’histoire s’ouvre sur des questions…………………………

 Le héros est accompagné de ses deux…………….........énormes


 C’est le Chevalier à l’étoile…………………..qui est sorti vainqueur du
combat.

Le corrigé des exercices :

Choisir la bonne réponse :

 « Le Chevalier double » est une nouvelle fantastique.


 Edwige pleure car elle cache un secret.

 Le héros du conte est Oluf.

ENS – Rabat 29
« le chevalier double », T.Gautier 

 L’étranger a un corbeau et une harpe.

 Oluf est le fils d’Edwige et le comte Lodborg.

 Oluf est tourmenté par l’étoile rouge.

 Brenda exige qu’Oluf se débarrasse de son double.

 Le personnage surnaturel est le chevalier à l’étoile rouge.

 La couleur des yeux d’Oluf s’est transformée en azur.

 L’origine de cette histoire est la Norvège.

Remplir le vide :

 L’histoire se déroule dans un château du pays nordique.


 Le narrateur raconte un phénomène étrange.

 L’histoire s’ouvre sur des questions rhétoriques.

 Le héros est accompagné de ses deux chiens énormes.


 C’est le Chevalier à l’étoile verte qui est sorti vainqueur du combat.

ENS – Rabat 30
« le chevalier double », T.Gautier 

ENS – Rabat 31
La structure de la nouvelle fantastique.

Séance Durée Activité Compétences visées

1 2H Etude de texte - Elaborer le schéma narratif de la nouvelle et le schéma actantiel.

2 1H Langue - Etudier les valeurs du présent dans l’œuvre.

3 1H Travaux encadrés - Etude du thème du double dans l’œuvre.

4 1H Etude de texte - Etudier le nœud , passage « un jour Oluf appelle Dietrich… deux
hommes à la fois »
5 1H Langue - Etudier la comparaison.

6 1H Production écrite - Rédiger un récit à partir d’une situation imposée .

7 1 H Etude de texte - Etudier le dénouement, passage « Fenris et Mug…jeta un grand


cri et disparut »

8 2H Evaluation - Evaluer les acquis de cette première séquence.


« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :1

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée : 2h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Pré-requis : Connaître les constituants du schéma narratif et du schéma actantiel

Compétence visée : Appliquer le schéma narratif, et le schéma


actantiel sur l’œuvre objet de l’étude.

Déroulement de la séance:

I. Le schéma narratif

1. Composantes du schéma narrative

Rappel oral (voir le schéma narratif de La ficelle)

2. Application sur « Le chevalier double »

 Situation initiale : La vie au château avant l’arrivée du bohémien.


 Force transformatrice : L’arrivée du bohémien avec sa harpe et son corbeau luisant.
 Dynamique de l’action : Edwige est séduite par le bohémien, la naissance d’Oluf, la
mort de ses parents, l’amour d’Oluf pour Brenda.
 Force équilibrante : Le combat d’Oluf avec son double et la disparition du chevalier
à l’étoile rouge et de ses corbeaux.
 Situation finale : La victoire du bien sur le mal ; le retour d’Oluf à son château avec
sa fiancée et la métamorphose de la couleur de ses yeux.

II. Le schéma actantiel :

1. Composantes du schéma actantiel

Rappel oral (voir le schéma actantiel de La ficelle)

ENS – Rabat 33
« le chevalier double », T.Gautier 

2. Application sur « Le chevalier double »

Objet
Gagner le coeur de
Brenda et se
débarrasser de
l’ennemi (le double)

Destinateur Sujet Destinataire


Le chavalier à Brenda+ Oluf (à
Oluf (chevalier à
l’étoile verte + son l’étoile verte)
l’étoile verte)
amour à Brenda

Adjuvants Opposants

Les deux chiens Le double


Fenris et Murg, le
cheval Mopse (Le chevalier à
l’étoile rouge)

ENS – Rabat 34
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :2

Activité : Langue

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : “Le chevalier double”, Théophile Gautier

Pré-requis : Connaître le présent.

Compétence visée : Identifier les valeurs du présent dans le récit.

Support : Des phrases extraites de l’œuvre.

1- « Maître, regardez comme la neige tombe, comment le vent siffle et fait ployer
jusqu’à la terre la cime des sapins » p.87
2- « Du coin de sa paupière une grosse larme roule sur le duvet de sa joue, une seule,
mais qui ne tarit jamais »p.77
3- « Le chapelain ondoie l’enfant ; - on lui donne le nom d’Oluf, un bien beau nom !-
Le mire monte sur la plus haute tour pour lui tirer l’horoscope »p.84
4- « Vous allez être mère » p.78
5- « Il refend la flèche qui vient de se planter en tremblant dans le cœur du but » p.85
6- « Les amoureux ne se rebutent pas aisément »

Déroulement :

I. OBSERVATION :

- Faire lire le support,


- Souligner les verbes,
- Relevez le temps verbal,
- Identifier la valeur du présent dans chaque phrase

II. CONCEPTUALISATION

1. Tableau récapitulatif :

Exemples Valeurs Quand est-il utilisé

Phrase n°1 Présent L’auteur ou le narrateur exprime des pensées, les sentiments
qu’il éprouve au moment où il écrit.

ENS – Rabat 35
« le chevalier double », T.Gautier 

d’énonciation

Phrase n°2 Présent Le lecteur a l’illusion d’assister en direct à une scène qui s’est
déroulée dans le passé. Le récit est plus vivant.
de narration

Phrase n°3 Présent Il permet d’exprimer dans un contexte au présent une


habitude, une répétition.
d’habitude

Phrase n°4 Présent du futur La valeur du futur proche est précisée par le verbe aller au
proche présent suivi d’un verbe à l’infinitif

Phrase n°5 Présent du passé La valeur du passé récent est précisée par le verbe venir au
récent présent de l’indicatif précédé de la préposition « de ».

Phrase n°6 Présent de vérité Il exprime un fait valable pour tout le monde, tout le temps, et
générale partout (proverbes, maximes)

2. Axe du temps :

III. APPROPRIATION :

1. Identifiez les valeurs du présent dans les phrases suivantes :

- « - Du chevalier à l’étoile rouge que vous menez toujours avec vous. »


- « Oluf est un petit drôle insupportable : tantôt il pleure, tantôt il rit »
- « Les amoureux sont pressés »
- « Un petit sourire vient de dérider la face du ciel »

2. Construisez des phrases en se servant des différentes valeurs du présent.

IV. CORRECTION

ENS – Rabat 36
« le chevalier double », T.Gautier 

Demander aux élèves de passer au tableau et de corriger les exercices.


Correction de l’exercice n°1 :
- Présent d’énonciation.
- Présent d’habitude.
- Présent de vérité générale.
- Présent de narration

Séance :3

Activité : Travaux encadrés

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Pré-requis : La mythologie nordique.

Compétence visée : Relevez les aspects du thème du double dans l’œuvre.

Déroulement :

- Ecouter les suggestions des élèves,


- Retenir les plus pertinentes, les compléter, les enrichir et les maintenir comme trace
écrite dont voici le contenu :

1. Dualité d’Oluf :
Oluf, personnage principal, est venu au monde avec double tendances
contradictoires, une tendance du bon Oluf, et une tendance du mauvais Oluf. Cette
dualité est mise en évidence par l’emploi abondant des antithèses :

favorable désastreux

bonne mauvaise

heureux malheureux

rit pleure

mobilité turbulence

ENS – Rabat 37
« le chevalier double », T.Gautier 

ange diable

la passion la haine

bon méchant

doucereux cruel

2. Dualité des couleurs :


Les couleurs sont très présentes dans « Le Chevalier double », le lecteur est toujours
devant un tableau de peinture dont les couleurs ont une symbolique et une
influence sur la psychologie des personnages, ces couleurs opposées marquent le
contraste et le dédoublement de la nature humaine :

Rouge vert

brun blond

noir blanc

3. Dualité des animaux :


Lors de son voyage, Oluf est accompagné de deux chiens géants, Murg et Fenris. Créature
canine ayant une symbolique dans la mythologie nordique. Murg et Fenris ont un double rôle
à l’aspect contradictoire, leur position varie des chiens protecteurs à celui de la menace. Au
sein des deux rôles, on trouve la figure récurrente de Gardien.

ENS – Rabat 38
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :4

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier


Passage : « Un jour Oluf appelle Dietrich…je ne puis être
la femme de deux hommes à la fois »

Compétence visée : Etudier le nœud dans une nouvelle fantastique

Déroulement :

I. Identification :
Genre : Nouvelle fantastique

Type : narratif+descriptif

Lieu : le château + la forêt

Temps : durant le rendez- vous avec Brenda+ pendant son chemin


vers Brenda

Personnages : Brenda+Oluf+chevalier à l’étoile rouge+ Mopse et les deux chiens

Temps verbaux : imparfait + passé simple + futur + P.P + passé composé

Enonciation : Discours + Récit

II. Hypothèse de lecture :

Quel est le rôle de Brenda dans la découverte de la dualité d’Oluf ?

III. Axes de lecture :

1. La bravoure d’Oluf

ENS – Rabat 39
« le chevalier double », T.Gautier 

Fermement décidé à rencontrer sa bien-aimée la jeune châtelaine, Oluf demande à son écuyer
de lui seller son cheval malgré les mauvaises conditions météorologiques et le risque à courir
dans la traversée de la forêt.

 Les compagnons du chevalier


Lors de son voyage d’amour, Oluf est accompagné de deux chiens géants et de son cheval
« à formes d’éléphant ».

Ces adjuvants sont décrits de manière hyperbolique qui met le lecteur face à une scène
fantastique où les animaux sont fabuleux.

Murg et Fenris, les deux chiens géants se mettent à côté de leur maître, prêts à le servir ; le
vigoureux cheval Mopse bat la terre avec ses fers qui « heurtent sous la neige une aigrette
d’étincelles » ; quant à Oluf, chevalier déterminé, « il ne connaît pas la terreur ».

 Une forêt monstrueuse


La forêt est l’incarnation de la nature à l’état sauvage, elle constitue un espace d’épreuve et
d’aventure pour notre héros ; malgré la difficulté de la traversée : « bloc de glace, terreur
noire, formes monstrueuses, des spectres, des nids de dragons » celle-ci ne représente pas un
obstacle pour le brave chevalier mais plutôt un charmant spectacle où « les branches sont
ouatées et les brindilles se dessinent en blanc sur l’obscurité de l’atmosphère ».

2. Le rendez-vous d’amour
Le rendez-vous d’amour tant attendu est une étape décisive aussi bien dans la vie des
amoureux que dans l’intrigue.

 Un rendez-vous d’amour à trois


Enfin arrivé chez sa bien-aimée, Oluf est accueilli sévèrement par celle-ci qui lui reproche de
venir à un rendez-vous d’amour avec un compagnon.

A la surprise d’0luf, Brenda lui précise que ce compagnon est son double : le chevalier à
l’étoile rouge qui lui est inséparable, c’est l’esprit funeste qui le possède. Ainsi Brenda en
dévoilant cette connaissance secrète pousse l’intrigue à son paroxysme et met Oluf dans une
situation de complexité et de défit.

 Un amour conditionné
Amoureuse, possessive et égoïste, Brenda exige qu’Oluf se débarrasse de son double, une
condition à laquelle il doit répondre afin qu’il puisse accéder à son cœur : elle ne peut être la
femme de deux hommes car l’amour se consomme à deux et non à trois.

Synthèse :

Ce passage représente l’enjeu d’une épreuve initiatique pour Oluf qui vient de découvrir
l’amour avec Brenda, mais celle-ci lui dévoile le secret du double et lui impose des
conditions.

Prolongement :

Faire des recherches sur Fenris, Odin, le cygne dans la mythologie scandinave.

ENS – Rabat 40
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :5

Activité : Langue

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Compétence visée : Initier les élèves à utiliser la comparaison dans leurs productions
écrites

Déroulement de la séance

I. Observation
- Ecrire les phrases d'appui sur le tableau:
P1: L'étranger était beau comme un ange.
P2: Il charmait à la façon d'un serpent qui fascine l'oiseau.
P3: Il chante à la manière de Mickel Jackson.
P4: Elle était pareille à une déesse.
P5: Ce petit ressemble à son père.
- Lecture du corpus par le professeur.

ENS – Rabat 41
« le chevalier double », T.Gautier 

- Lecture de quelques élèves.

II. Conceptualisation
- Que remarquez-vous? De quoi s'agit-il dans ces phrases? (il s'agit de la comparaison,
c'est une figure de style).
- Dans la première phrase, l'étranger est comparé à quoi? (il est comparé à un ange).
- Quel est le moyen utilisé pour établir cette comparaison? (comme).
- Expliquer aux élèves que:
oL'étranger est le comparé
oL'ange est le comparant
oLe moyen de comparaison: comme, moins …que, plus…que, Tel, …
- Demander aux élèves de faire de même avec les autres phrases, c'est-à-dire dégager
les comparés, les comparants et les moyens de comparaison.
III. Appropriation
1- Complétez la phrase avec l'élément qui manque:
- Elle est blanche…………..la neige.
- Il…………………à son oncle.
- Cette petite sourit…………de sa mère.
- Il joue le football……........de Zine Eddine Zidane.
2- Voici des comparés et des comparants, construisez des phrases en utilisant des
moyens de comparaison:
- Elle est rayonnante/ soleil.
- Il/ un loup.
- Le joueur/ l'éclair.
- Terrifiant/ nuit.
IV. Correction

Demander aux élèves de passer au tableau et de corriger les exercices.

V. Exercice libre :
Formulez des phrases en se servant de différents moyens de comparaison.

ENS – Rabat 42
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :6

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier


« Fenris et Murg….un grand cri et disparut. », PP. 92-95

Compétence visée : Etudier le dénouement d’une nouvelle fantastique.

Déroulement :

I. Mise en situation :

Brenda fait découvrir à Oluf l’existence de son double « Le chevalier à l’étoile rouge.

II. Hypothèse de lecture :

Comment le combat entre le chevalier à l’étoile verte et le chevalier à l’étoile rouge

mène-t- il à la délivrance d’Oluf ?

III. Les axes de lecture :

1. Un combat inévitable :
Sur le chemin du retour, Oluf est averti par ses chiens de la présence d’un ennemi : c’est un
chevalier monté « sur un cheval de grande taille et suivi de deux chiens énormes ».

La ressemblance entre les deux chevaliers est frappante, ils sont même identiques, chose
confirmée par le narrateur qui intervient en s’adressant directement au lecteur « vous l’auriez
pris pour Oluf ». La seule distinction est la couleur de la plume : Oluf a une plume verte alors
que son double a une plume rouge.

ENS – Rabat 43
« le chevalier double », T.Gautier 

Sur un chemin étroit où un seul chevalier peut passer, la confrontation devient donc
inévitable, puisque aucun des deux ne veut céder le passage.

2. Le triomphe de l’étoile verte :


Le combat entre les deux chevaliers est décisif, il s’agit de la libération d’Oluf de son
« compagnon » le chevalier à l’étoile rouge qui est une exigence de la part de Brenda afin
qu’il puisse accéder à son cœur.

Par l’expression « Seigneur Oluf », nous comprenons que la séparation commence et que
chacun des deux adversaires est prédisposé à devenir autonome et libre.

« La visière baissée » face à « la main sur la garde de son épée » met les deux étoiles, les deux
chevaux et les deux chiens dans un vrai champ de bataille assez serré. Résultat : du sang
rouge qui coule sur la neige formant « de petits trous roses ».

Une fin logique et vivement attendue. Mais ce qui est étrange, Oluf souffre autant des
blessures qu’il a reçues que celles qu’il a infligées.

Un combat assez singulier qui n’est qu’un face à face avec soi-même, avec son double. Oluf
s’est battu avec le spectre à l’étoile rouge qui a fini vaincu et anéanti.

L’étoile verte a fini victorieuse et le cœur a triomphé avec. L’étoile verte l’emporte sur
l’étoile rouge et le vœu du comte Lodborg est exaucé.

Le fils d’Edwige et du Lodborg regagnera sereinement le cœur de sa bien- aimée.

Son spectre, chevalier à l’étoile rouge, disparaît à jamais.

Le triomphe de l’étoile verte est mis en valeur par l’emploi des figures d’amplification (chiens
énormes), une exagération qui met le lecteur dans une atmosphère d’un combat épique. Cette
exagération est renforcée par l’abondance des figures d’analogie :

- Comparaison : « se servant de leurs sabots comme des poings de fer »


- Métaphore : « On eut pris les combattants, à travers la fumée de leurs chevaux et la
brume de leur respiration haletante, pour deux noirs forgerons acharnés sur un fer
rouge »

Synthèse :

Dans cet extrait, le thème du double, thème exploité dans le genre fantastique prend une
dimension symbolique, la dualité d’Oluf n’est qu’une allégorie de la dualité de l’être humain
tiraillé entre le bien et le mal, deux influences opposées qui cohabitent dans le cœur de chacun
de nous et dans la bataille est éternelle.
Cette épreuve de la dualité trouve sa résolution grâce à l’amour.

ENS – Rabat 44
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :7

Activité : Production écrite

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Compétence visée : Rédiger un récit à partir d’un schéma actantiel

Déroulement :

Phase de préparation

 Rappeler les éléments du schéma actantiel


 Formuler une définition de chaque terme, à l’aide des élèves.
1. le sujet de la quête : c’est le moteur principal de l’action, il cherche à réaliser un
but en accomplissant cette action
2. l’objet de la quête : c’est le but de la mission poursuivi par le sujet
3. l’adjuvant : aide le sujet dans la réalisation de sa quête
4. l’opposant : fait obstacle à l’accomplissement de la mission
5. le destinateur : tout ce qui pousse le sujet à agir
6. le destinataire : est le bénéficiaire de l’action du sujet

 Après avoir dégagé le vocabulaire du schéma actantiel, le professeur présente les


constituants du schéma actantiel que les élèves doivent transformer en un récit :

1. le sujet : un jeune garçon ou une jeune fille


2. l’objet : l’aide de la famille ou l’amélioration de son niveau de vie
3. l’adjuvant : un vieil homme, l’intelligence
4. l’opposant : la belle- mère ; la peur
5. le destinateur : pauvreté, famine
6. le destinataire : sa famille; ses frères

ENS – Rabat 45
« le chevalier double », T.Gautier 

Phase d’exécution

Les élèves rédigent un récit à partir de ces éléments.

Exemple :

Il était une fois, un jeune garçon qui voulait tout faire pour aider sa famille et surtout ses
petits frères qui ne trouvaient pas de quoi manger. Ce garçon était très pauvre et sa belle mère
l’obligeait toujours à aller travailler au lieu d’aller à l’école.

Le jeune garçon trouvait rarement du travail ; il passait ses nuits d’hiver sous la pluie et
dans le froid parce qu’il avait peur de sa belle mère.

Mais, un jour, il rencontra un vieil homme qui le conseilla de retourner à l’école et de


poursuivre ses études.

En effet, le jeune garçon s’est rendu compte que seules ses études peuvent l’aider à sauver
sa famille, alors il décida de retourner à l’école. Après dix ans de labeur, et grâce à son
intelligence ; le garçon est devenu alors un homme célèbre et riche sauvant ainsi sa famille et
ses frères déjà grands.

ENS – Rabat 46
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :8

Activité : Evaluation

Niveau : Tronc commun

Durée :2h

Support : Document préparé par le professeur

Compétence visée : - Evaluer les acquis,


- Prévoir une régulation en cas de besoin

Texte :

« Le jeune Oluf est un enfant bien étrange : on dirait qu'il y a dans sa petite peau blanche et
vermeille deux enfants d'un caractère différent ; un jour il est bon comme un ange, un autre
jour il est méchant comme un diable, il mord le sein de sa mère, et déchire à coup d'ongles le
visage de sa gouvernante.

Le vieux comte Lodbrog, souriant dans sa moustache grise, dit qu'Oluf fera un bon soldat et
qu'il a l'humeur belliqueuse. Le fait est qu'Oluf est un petit drôle insupportable : tantôt il
pleure, tantôt il rit ; il est capricieux comme la lune, fantasque comme une femme ; il va,
vient, s'arrête tout à coup sans motif apparent, abandonne ce qu'il avait entrepris et fait
succéder à la turbulence la plus inquiète l'immobilité la plus absolue ; quoiqu'il soit seul, il
paraît converser avec un interlocuteur invisible ! Quand on lui demande la cause de toutes ces
agitations, il dit que l'étoile rouge le tourmente.

Oluf a bientôt quinze ans. Son caractère devient de plus en plus inexplicable; sa
physionomie, quoique parfaitement belle, est d'une expression embarrassante; il est blond
comme sa mère, avec tous les traits de la race du Nord; mais sous son front blanc comme la
neige que n'a rayée encore ni le patin du chasseur ni maculée le pied de l'ours, et qui est bien
le front de la race antique des Lodbrog, scintille entre deux paupières orangées un œil aux
longs cils noirs, un œil de jais illuminé des fauves ardeurs de la passion italienne, un regard
velouté, cruel et doucereux comme celui du maître chanteur de Bohême ».

« Le chevalier double », T.Gautier

LISEZ LE TEXTE ET REPONDEZ AUX QUESTIONS SUIVANTES :

Compréhension et langue : 10 pts

ENS – Rabat 47
« le chevalier double », T.Gautier 

1. Situez le passage dans l’œuvre. (1 pt)


2. Remplissez le tableau suivant : (2 pts)

Auteur Titre de l’œuvre Le siècle Le genre

3. Pourquoi Oluf parle –t-il avec lui- même ? (1 pt)


4. Relevez quatre éléments qui montrent la dualité d’Oluf. (2 pts)
5. En quoi Oluf ressemble- t-il au maître chanteur ? Justifiez (1pt)
6. Quel type de focalisation figure dans ce texte ? (1pt)
7. Relevez deux adjectifs épithètes et deux adjectifs attributs. (1pt)
8. Relevez deux comparaisons et dites quel est leur effet. (1pt)

Production écrite :

Imaginez une suite à l’histoire.

================

Pistes de correction :

Auteur Titre de l’œuvre Le siècle Le genre

Théophile .G « Le chevalier double » 19ème siècle Nouvelle


autier
fantastique

 Eléments de dualité d’Oluf :


- Tantôt il pleure, tantôt il rit,
- Il est bon, il est méchant,
- Peau blanche, et vermeil,
- Turbulence, mobilité,

 Focalisation zéro.

 Deux adjectifs épithètes : étranges, blanches.

 Deux adjectifs attributs : bon, méchant

ENS – Rabat 48
« le chevalier double », T.Gautier 


Comparaisons Effets

Blond comme sa mère Souligner la ressemblance d’Oluf avec sa mère

Capricieux comme la lune Souligner la singularité d’Oluf

ENS – Rabat 49
L’image, une figure matricielle dans la nouvelle fantastique.

Séance Durée Activité Compétences visées


1 1H Etude de texte - Etudier le portrait.
- Etudier l’évolution d’Oluf
2 1H Langue - Reconnaître et employer quelques moyens de description.
 La métonymie et la métaphore.
 Images et les hyperboles
3 1H Activité orale - Analyser une image : s’initier aux notions de dénotation et de connotation.

4 1H Langue - Etudier les procédés de modalités appréciatives.

5 1H Etude de texte - Etudier l’exipit, passage « La spirale de corbeaux…moitié nageant, moitié volant »

6 1H Production écrite - Faire le portrait d’une personne étrange :


 Employer les caractéristiques du genre fantastique.
7 2H Evaluation écrite - Vérifier l’ensemble des acquis suite à l’étude de l’œuvre.
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :1

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier


« l’enfant tout blanc… corbeau » p.80
« le jeune Oluf … les plus sauvages » pp.83, 84, 85
« vous l’auriez pris …reculât » p. 93

Compétence visée : Etudier l’évolution d’Oluf dans la nouvelle à travers son


portrait.

Déroulement de la séance

I. Hypothèse de lecture :
Jusqu'à quelle mesure le portrait d’Oluf annonce-t- il son évolution ?

II. Les axes de lectures :


1. Le descendant du Comte Lodborg tant attendu :

La naissance d’Oluf était un événement réjouissant pour le Comte Lodborg. Edwige, la


maman du nouveau né a décelé des points de ressemblance avec l’étranger, le bohémien qui a
séjourné au château lors de sa grossesse.

 Le portait d’Oluf – enfant :

Portrait physique Portrait moral

- Un bel enfant - Bon,


- « tout blanc » - Méchant,
- « tout vermeil » - Humeur belliqueuse,
- Il a le regard noir de l’étranger, - Il est drôle,
- Il a une étoile rouge et une étoile - Insupportable,
verte. - Capricieux,
- Fantasque.

Du caractère singulier d’Oluf émane son appartenance à deux races différentes :

- La race du nord du Lodborg,


- La race du bohémien de l’étranger.

ENS – Rabat 51
« le chevalier double », T.Gautier 

Sa dualité, donc, est innée. Elle l’accompagne depuis son premier instant de vie.

2. Oluf, l’adolescent imprévisible :

La double influence qui a présidé à la naissance d’Oluf, marque aussi son


adolescence. A quinze ans, son double caractère se confirme aussi bien au niveau
physique qu’au niveau moral :

Portrait physique Portrait moral

- Belle physionomie,
- Blond,
- Front blanc, - Tantôt il ressent la passion, tantôt
- Paupières orangées, il ressent la haine,
- Un œil aux longs cils noirs,
- Un regard velouté, cruel, doucereux,
- Un caractère de plus en plus
inexplicable.
-
N.B : Les mots difficiles seront expliqués aux élèves.

3. Oluf, le guerrier qui fait triompher la race nordique :

A Vingt ans, Oluf tombe amoureux de la jeune châtelaine. Brenda, exige de lui qu’il
se débarrasse de son double, celui qui porte l’étoile rouge. Ainsi, le combat est
inévitable, un combat avec son double qui aura certainement un impact sur les
caractéristiques physiques et morales d’Oluf :

Portrait physique Portrait moral

- Il porte une seule étoile verte, - Réconciliation avec soi,


- Le jais de ses yeux s’est changé en - Retour du calme,
azur,

III. Synthèse :
Lors de son enfance et de son adolescence, la dualité d’Oluf fait partie inhérente de son
existence. Une dualité qui grandit avec lui, mais qui va pas murir, car sa maturité se révèle
source de déséquilibre, et de danger pour la vie d’Oluf.

A l’âge adulte, la défaite du double maléfique est devenue une libération conditionnelle, car
c’est une exigence de l’amour.

ENS – Rabat 52
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :2

Activité : Langue

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Compétence visée : Identifier quelques figures de style et les employer comme moyens de
description.

Pré requis Les figures d’analogie, d’amplification, et de substitution.

Déroulement de la séance

1. Observation
- Ecrire les phrases d'appui sur le tableau:
P1: Son grand cheval à formes d’éléphant.
P2: Le feu rampait dans la cheminée.
P3: L’étoile verte l’emportera.
P4: Je quitterai bientôt ces murs.
2. Conceptualisation
 Lire et faire lire le corpus
 Demander aux élèves de relever la figure de style figurant dans chaque phrase.
P1: une hyperbole: le cheval d’Oluf est grand mais il ne peut égaler l’énormité
d’un éléphant, l’expression ici dépasse la pensée du destinataire.
P2: une métaphore : le feu est désigné par le mot rampait qui convient plutôt
aux reptiles, au lieu de dire le feu rampait à la manière d’un serpent.

P3: une métonymie: l’étoile est un signe qui symbolise la bonne influence, les
deux éléments entretiennent un rapport logique c’est pourquoi le signe « étoile » a
remplacé la chose « le Bien ».

ENS – Rabat 53
« le chevalier double », T.Gautier 

P4: une synecdoque : les murs font partie de la maison, la partie remplace le
tout car entre les deux il y a une relation d’inclusion.

A retenir :

1. L’hyperbole est une figure d’amplification, c’est une exagération dans les termes
utilisés dans le but de produire une forte impression.
Dans l’exemple « Un bruit à réveiller un mort » pour faire comprendre que le bruit
est très fort, on recourt à une exagération inconcevable « réveiller un mort » pour faire
connaître une réalité qui est le bruit.

2. La métaphore est une figure d’analogie, c’est une assimilation entre deux termes
dans un même énoncé sans l’outil de comparaison.
Dans l’exemple « L’espoir fleurissait », on a mis en relation deux éléments
explicites « l’espoir et les fleurs »pour traduire une image plus riche et plus complexe
car les deux mots n’appartiennent pas au même champ lexical.

3. La métonymie est une figure de substitution, elle consiste à remplacer un terme par
un autre qui lui est proche: l’effet par la cause, le contenu pour le contenant, la matière
pour l’objet,….
Dans l’exemple « Manger son assiette », l’assiette ici est le contenant qui a remplacé
le contenu de l’assiette à manger, les deux mots entretiennent un rapport de liaison.

4. La synecdoque est une figure de substitution, elle consiste à utiliser la partie pour le
tout et inversement.
Dans l’exemple « laisser parler des bouches si timides » la bouche fait partie du corps
voire de la personne, on a remplacé le tout « la personne » par « la bouche » qui est la
partie.
3. Appropriation
Identifiez la figure de style utilisée dans chaque énoncé :
a. On dirait qu’il galope dans un nuage.
b. Je découvre de nouveaux visages.
c. A l’entrée des joueurs, tout le stade s’est levé.
d. Un gros serpent de fumée noire.

ENS – Rabat 54
« le chevalier double », T.Gautier 

e. Il vit de son travail.


f. Mopse est un vigoureux coursier qui porterait sans plier Odin le gigantesque.
g. C’est une bonne raquette.
h. Mon ami est sans toit.

Corrigé :

a) Hyperbole
b) Synecdoque
c) Métonymie
d) Métaphore
e) Métonymie
f) Hyperbole
g) Métonymie
h) synecdoque

ENS – Rabat 55
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :3

Activité : Activité Orale.

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h
Démarche : Observation + Cours dialogué

Support : Affiche du film : « le retour du roi »

Compétence visée : - Initier les élèves aux notions de dénotation et de


connotation.

Déroulement de la séance

 Le professeur présente l’affiche, objet de l’étude,


 Faire le relevé des éléments figurants dans l’image.

Le support :

ENS – Rabat 56
« le chevalier double », T.Gautier 

L’analyse se fait en deux parties :


1. La description de l’image (la dénotation) :
L’affiche du film LE SEIGNEUR DES ANNEAUX, « le retour du roi », représente plusieurs
personnages :
Au premier plan, un jeune tient une épée, brandit un anneau illuminé.
Au second plan, une créature mystérieuse, semblable à un vieil elfe qui sourit d’une manière
démoniaque. Au deuxième plan toujours, un autre jeune garçon semble accompagner le
personnage du premier plan. Aussi, on aperçoit, comme sortant des nuages, une jeune femme
qui a une allure de princesse.
Au centre de l’image, la figure d’un chevalier brandissant son épée de façon menaçante
comme s’il s’apprêtait à combattre. Il a le regard dur et déterminé, il a la posture d’un héros.
En haut, à droite, un vieillard, vêtu de blanc regarde vers l’horizon.

ENS – Rabat 57
« le chevalier double », T.Gautier 

→ La dénotation consiste, donc, en une première lecture d’une image. C’est une description
neutre des éléments présents dans l’image.

2. La signification de l’image (la connotation) :


L’emplacement de la tour dans une perspective éloignée de l’image donne l’impression d’un
horizon qui s’ouvre à l’ensemble des personnages.
Le personnage qui porte une armature et une épée est mis en valeur par son emplacement au
centre de l’image, par sa taille grande et haussée au dessus de tous. On peut dire que c’est lui
le Seigneur.
Quant au jeune garçon qui prend l’anneau illuminé, qui est probablement magique, il adopte
une attitude à plusieurs lectures : un pas vers l’avant, portant une épée à la main droite, et
levant de la main gauche l’anneau vers le haut. Ce garçon peut être le protecteur de l’anneau,
son Ange gardien.
La présence de la femme, laisse entendre que le sentiment amoureux sera présent dans le film.
Le vieux habillé en blanc peut inspirer la sagesse, la pureté.
Ainsi le Seigneur, il est entouré par l’amour d’une femme et la sagesse d’un vieux contre le
petit démon, de qui le mal émane.
→ La connotation consiste, donc, en une deuxième lecture de l’image. Il s’agit de dégager le
message, le sens implicite véhiculé à travers cette image.
Une hypothèse de lecture à travers laquelle le lecteur place sa signification selon son
imaginaire, et sa propre interprétation.

Synthèse :
L’image est une forme de communication dont le but est de transmettre un message à travers
un support vers un destinataire. Ce message se base sur trois piliers fondamentaux : faire
connaître, faire aimer, faire agir.
Ainsi, à travers cette affiche, nous avons pu avoir une idée sur le film « Le retour du roi »,
développer une perception sur ce film, et nous allons traduire tout ceci en un comportement
vis-à-vis de ce film, certainement une curiosité de le voir.

Prolongement :
Visionner le film, à partir d’une grille de lecture.

ENS – Rabat 58
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :4

Activité : Etude de texte

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier


Passage : « Fenris et Murg s’arrêtent subitement….moitié
volant »

Compétence visée : - Etudier la situation finale d’une nouvelle fantastique.


- Dégager la morale de l’histoire.

Déroulement de la séance :

I- Mise en situation :

La rencontre entre Oluf et son double les a amenés à s’affronter puisqu’il n’y a de place que
pour l’un des deux dans le cœur de Brenda.

Après un combat entre les deux chevaliers, Oluf triomphe et le chevalier à l’étoile rouge
disparaît.

ENS – Rabat 59
« le chevalier double », T.Gautier 

II- Identification de l’extrait :

Genre : extrait de la nouvelle fantastique : le Chevalier double

Type : narratif, descriptif et injonctif

III- Hypothèses de lecture :


1) Quels changements Oluf a-t-il subis suite à la disparition de l’étoile rouge ?
2) Quelle est la réaction de Brenda après le changement d’Oluf ?
3) Oluf a-t-il retrouvé son équilibre ? De quelle manière ?
4) Quelle morale peut-on tirer de cette histoire ?
IV- Axes de lecture :
1. Un changement bénéfique.

Oluf, chevalier à double étoile, est déterminé à affronter son double, voire son ennemi, le
chevalier à l’étoile rouge. Oluf a vaincu son double maléfique, le chevalier à l’étoile rouge,
son deuxième cœur du côté droit. La récompense ne peut être que le cœur de Brenda qui était
« heureuse » de cette victoire qu’elle attribuait à l’amour. Le vieux Lodborg « sourit d’aise »
et « Edwige est toute joyeuse. Suite à ce triomphe, Oluf a subi des changements physiques
(ses yeux ont changé de couleur) et moraux (réconciliation céleste). Ces changements l’ont
conduit vers un équilibre positif.

2. Une situation d’équilibre positif :

Oluf s’est débarrassé de son double maléfique (le chevalier à l’étoile rouge).Il n’est plus sous
l’influence de deux ascendants, mais sous l’influence d’une seule et bonne étoile en
l’occurrence l’étoile verte (symbole du bien). La fin est donc heureuse.

Le changement bénéfique a amené un équilibre positif dans la vie d’Oluf, il trouve son
caractère d’être humain contrairement à ce qu’il était puisque son caractère double lui donnait
une dimension surnaturelle.

Remarque : le texte garde sa dimension fantastique puisque dans la situation finale le lecteur
ne trouve pas des réponses à certaines questions qu’il s’est posées au début.

3. Interprétation de l’histoire :

A la fin de l’histoire, le narrateur se tourne vers le lecteur. Il y a trois types de lecteurs


auxquels il s’adresse directement et clairement :

- Les jeunes femmes (représentées par Edwige).


- Les jeunes filles (représentées par Brenda)

ENS – Rabat 60
« le chevalier double », T.Gautier 

- Ceux qui sont doubles (représentés par Oluf)

Le narrateur demande aux jeunes femmes de ne pas regarder les maîtres- chanteurs
bohémiens. Ceci signifie que les femmes mariées ne doivent pas tomber amoureuses
d’inconnus.

Pour les jeunes filles, il leur demande de ne se fier qu’à l’étoile verte.

Quant à ceux qui ont le malheur d’être double, il leur demande de combattre bravement le
méchant même si ce n’est pas évident et aussi douloureux que cela peut être.

Ainsi, Le narrateur généralise ses propos d’où la dimension qui confère à ces conseils une
portée moraliste (l’étiquette de la morale). La nouvelle a pour rôle de divertir mais également
d’instruire.

Synthèse :

Le changement bénéfique a favorisé la réalisation d’un état d’équilibre positif. Ce dernier est
marqué par le triomphe du bien sur le mal symbolisé par la disparition de l’étoile rouge. Oluf
doit cette libération à Brenda, symbole de l’Amour. C’est l’Amour qui dénoue l’énigme de la
dualité de l’être humain. L’histoire se termine par une morale destinée à tout le monde et qui
se base sur le conflit éternel entre le bien et le mal.

Ainsi, dans son œuvre « Le Chevalier double », T.Gautier prêche pour l’Amour, sentiment
noble est précieux, source de bonheur et d’équilibre de l’Homme.

Certes, l’Homme a la liberté de choisir sa voie, mais son penchant instinctif, inné vers le
bonheur réprime cette liberté, et le mène à s’inscrire dans la voie de la recherche de
l’équilibre, voire la voie de l’Amour symbole du bien d’où l’engagement humain
inconditionnel dans une lutte éternelle entre le bien et le mal.

ENS – Rabat 61
« le chevalier double », T.Gautier 

Séance :5

Activité : Langue

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Compétence visée : Etudier les procédés de modalité appréciative.

Pré requis Les adjectifs, les comparatifs, les superlatifs, les interjections, les
figures de style.

Déroulement de la séance

I. Observation :
- Hélas ! Hélas ! La pauvre Edwige a le cœur percé des sept glaives de la douleur ; un
terrible secret pèse sur son âme.
- Le jeune Oluf est un enfant bien étrange : on dirait qu’il y a dans sa peau blanche et
vermeille deux enfants d’un caractère différent ; il est bon comme un ange, un autre

ENS – Rabat 62
« le chevalier double », T.Gautier 

jour il est méchant comme un diable, il mord le sein de sa mère, et déchire à coup
d’ongles le visage de sa gouvernante.
- Le vieux comte Lodborg, souriant dans sa moustache grise, dit qu’Oluf fera un bon
soldat et qu’il a l’humeur belliqueuse. Le fait est qu’Oluf est un petit drôle
insupportable : tantôt il pleure, tantôt il rit ; il est capricieux comme la lune, fantasque
comme une femme ; il va, vient, s’arrête tout à coup sans motif apparent, abandonne
ce qu’il avait entrepris et fait succéder à la turbulence la plus inquiète l’immobilité la
plus absolue ; quoiqu’il soit seul, il parait converser avec un interlocuteur invisible !
Quand on lui demande la cause de toutes ces agitations, il dit que l’étoile rouge le
tourmente.
- Oluf a bientôt quinze ans. Son caractère devient de plus en plus inexplicable, sa
physionomie, quoique parfaitement belle, est d’une expression embarrassante, il est
blond comme la neige que n’a rayée encore ni le patin du chasseur ni maculée le pied
de l’ours, et qui est bien le front de la race antique des Lodborg, scintille entre deux
paupières orangées un œil aux longs cils noirs, un œil de jais illuminé des fauves
ardeurs de la passion italienne, un regard velouté, cruel et doucereux comme celui du
maître chanteur de Bohême.

II.Conceptualisation :
 Lire et faire lire le texte
 Relever ce qui exprime le jugement que porte le narrateur sur Edwige.
 Relever et classer les comparatifs valorisants et dévalorisants qui caractérisent
Oluf.
 Relever et classer les superlatifs valorisants et dévalorisants.

Réponses attendues :
 L’interjection : Hélas !, l’adjectif « pauvre ».
 Adjectifs valorisants : blanche, vermeille, belle, blanc, bon,…
 Adjectifs dévalorisants : embarrassante, orangées, cruel, méchant, insupportable,…
 Comparatifs valorisants : comme un ange, comme la neige,…
 Comparatifs dévalorisants : comme un diable, comme la lune,….
 Superlatifs valorisants : l’immobilité la plus absolue.
 Superlatifs dévalorisants : la turbulence la plus inquiète.

ENS – Rabat 63
« le chevalier double », T.Gautier 

A retenir :
La modalisation comprend les indices de subjectivité qui signalent l’implication de
l’émetteur dans son énoncé : pour repérer la modalisation, il faut reconnaître les
marques de jugement du locuteur.
Les outils :
1- Les adjectifs : sûr, certain, probable, évident, …
2- Les adverbes : certainement, probablement, assurément, …
3- Les locutions adverbiales : sans doute, peut- être
4- Les verbes d’opinion : penser, prétendre, croire, insinuer, souligner, …
5- Les verbes modaux : pouvoir, devoir, falloir, …
6- Le conditionnel / le futur antérieur.
7- Le vocabulaire mélioratif ou péjoratif.
8- Les figures de style : comparaison, métaphore, périphrase, antithèse, euphémisme, …
9- Les phrases exclamatives et interrogatives (les fausses questions), les
interjections.
III. Appropriation
1. Soulignez et classez les marques de modalisation dans ces phrases :
1- Elles prétendent que Mme Martin a changé.
2- Ils ne devraient pas autant gâter leurs enfants.
3- Il faudrait que Nadia consulte rapidement un médecin.
4- Karim a eu des notes très hautes ce trimestre, c'est sans aucun doute le meilleur élève
de la classe.
5- Je pense que la vie aurait pu être bien différente.
6- Il n'a pas l'habitude d'être en retard, je pense qu'il lui est arrivé quelque chose.
7- Je lui ai écrit une lettre, bien sûr il n'a pas répondu.
8- Cet automobiliste conduit à tombeau ouvert.
2. Modalisez ces phrases en diversifiant les marques :
1- Ces enfants méritent une vie plus heureuse.
2- La nouvelle s'est vite répandue.
3- Il est parti vivre au Canada.
4- Leur parti a gagné les élections.
5- Elle a oublié l’heure de la réunion.
6- Tu as mangé des champignons vénéneux.

ENS – Rabat 64
« le chevalier double », T.Gautier 

Correction :
I. Les marques de modalisation :
1. Elles prétendent que Mme Martin a changé. (Verbe d’opinion)
2. Ils ne devraient pas autant gâter leurs enfants. (Verbe modal)
3. Il faudrait que Nadia consulte rapidement un médecin. (verbe modal)
4. Karim a eu des notes très hautes ce trimestre, c'est sans aucun doute le meilleur
élève de la classe. (locution adverbiale)
5. Je pense que la vie aurait pu être bien différente. (verbe d’opinion)
6. Il n'a pas l'habitude d'être en retard, probablement il lui est arrivé quelque chose.
(adverbe)
7. Je lui ai écrit une lettre, bien sûr il n'a pas répondu. (locution adverbiale)
8. Cet automobiliste conduit à tombeau ouvert. (métaphore)
II. Modalisation des phrases en diversifiant les marques :
1. Je crois que ces enfants méritent une vie plus heureuse.
2. La nouvelle se serait vite répandue.
3. Il est parti sans doute vivre au Canada.
4. Leur parti devrait gagner les élections.
5. Il est évident qu’elle a oublié l’heure de la réunion.
6. Tu as sûrement mangé des champignons vénéneux.

Séance :6

Activité : production écrite

Niveau : Tronc commun

Durée : 1h

Support : Le chevalier double, Théophile Gautier

Compétences visées : brosser un portrait.


: maîtriser le lexique de la physionomie et de la silhouette.
: saisir l’apport de quelques figures de style déjà étudiées.

Pré requis : La notion du portrait.


: Les figures d’analogie.

Déroulement :

ENS – Rabat 65
« le chevalier double », T.Gautier 

I.Mise en situation :

Support :

« L’étranger était beau comme un ange mais comme un ange tombé, il souriait doucement et
regardait doucement ;et pourtant ce regard et ce sourire vous glaçaient de terreur et vous
inspiraient l’effroi qu’on éprouve en se penchant sur un abîme.

Une grâce scélérate, une langueur perfide comme celle du tigre qui guette sa proie,
accompagnaient tous ses mouvements : il charmait à la façon du serpent qui fascine l’oiseau.

Cet étranger était un maître chanteur : son teint bruni montrait qu’il avait vu d’autres cieux ; il
disait venir du fond de la Bohême, et demandait l’hospitalité pour cette nuit-là seulement. »
Pages 78-79

 Faire lire le texte


 Dégager le thème en rapport avec la consigne.

Consigne :

Faites le portrait physique et moral d’une personne étrange.

II.Phase de préparation

Rappeler la définition du portrait :

« Le portrait est la description d’une personne, d’un animal ou d’un objet. Il doit décrire le
personnage (portrait physique) et montrer son caractère (portrait moral).

I. Portrait physique :
1- Aspect général :
On commence par évoquer

 L’âge de la personne : jeune, enfant, vieux, adolescent,….


 La taille : trapu, haut, grand, …..
 La silhouette : mince, élancée, obèse, gros, droit,…
 L’attitude : leste, souple, gracieux, prompt, ….

2- Le visage :
 Le visage : maigre, osseux, ridé, lisse...
 Sa forme : ovale, carré, arrondi...
 Le teint : blanc, brun, rose, injecté de sang, bronzé, blême...
 La physionomie : gaie, triste, froide, souriante...
 Les cheveux : châtains, roux, ondulés, dorés, fauve, lisses, crépus, touffus...
 Le front : étroit, large, bombé, aplati...

ENS – Rabat 66
« le chevalier double », T.Gautier 

 Les yeux : flamboyants, enfoncés, vifs, étincelants, cernés, tombants,


larmoyants...
 Le nez : retroussé, camus, en bec d'aigle, crochu...
 La bouche : mince, charnue, épaisse, souriante, entrouverte...
 Les joues : pommettes, creusées, joufflues...
 Le menton : rond, carré, pointu...

3- Les membres:
 Les épaules (larges, étroites, carrées...
 Les mains (douces, fines, massives, musclées, ridées…
 Les jambes (musclées, grosses, arquées, élancées...
 La démarche (majestueuse, gracieuse, vive, fière, raide, boiteuse, élégante….

II. Le portrait moral :


Le caractère d'un personnage est le plus souvent suggéré par le geste, l'expression du visage,
la façon de parler,…
Mais on doit parler aussi:
 Les qualités intellectuelles du personnage : instruit, cultivé, intelligent, sage,
lucide, savant...
 Les qualités morales : généreux, charitable, loyal, honnête, franc, aimable,
ambitieux...
 Les défauts intellectuels : illettrés, analphabète, inculte, idiot, débile...
 Les défauts moraux : impolis, avare, hypocrite, curieux, arrogant, odieux...

III.Phase d’exécution

Les élèves passent à l’étape de rédaction et brossent le portrait.

Correction :

Lecture de quelques productions en insistant sur la correction des fautes de style.

Séance :7

Activité : Evaluation

Niveau : Tronc commun

Durée :2h

Support : Document préparé par le professeur

Compétence visée : Vérifier l’ensemble des acquis suite à l’étude du texte.

Texte :

ENS – Rabat 67
« le chevalier double », T.Gautier 

Oluf, sur son grand cheval à formes d’éléphant, dont il laboure les flancs à coups d’éperon,
s’avance dans la campagne ; il traverse le lac, dont le froid n’a fait qu’un seul bloc de glace,
où les poissons sont enchâssés, les nageoires étendues, comme des pétrifications dans la pâte
du marbre ; les quatre fers du cheval, armés de crochets, mordent solidement la dure surface ;
un brouillard, produit par sa sueur et sa respiration, l’enveloppe et le suit ; on dirait qu’il
galope dans un nuage ; les deux chiens, Murg et Fenris, soufflent, de chaque côté de leur
maître, par leurs naseaux sanglants, de longs jets de fumée comme des animaux fabuleux.

Voici le bois de sapins ; pareils à des spectres, ils étendent leurs bras appesantis chargés de
nappes blanches ; le poids de la neige courbe les plus jeunes et les plus flexibles : on dirait
une suite d’arceaux d’argent. La noire terreur habite dans cette forêt, où les rochers affectent
des formes monstrueuses, où chaque arbre, avec ses racines, semble couver à ses pieds un nid
de dragons engourdis. Mais Oluf ne connaît pas la terreur.

Le chemin se resserre de plus en plus, les sapins croisent inextricablement leurs branches
lamentables ; à peine de rares éclaircies permettent-elles de voir la chaîne de collines
neigeuses qui se détachent en blanches ondulations sur le ciel noir et terne.

Heureusement Mopse est un vigoureux coursier qui porterait sans plier Odin le gigantesque ;
nul obstacle ne l’arrête ; il saute par-dessus les rochers, il enjambe les fondrières, et de temps
en temps il arrache aux cailloux que son sabot heurte sous la neige une aigrette d’étincelles
aussitôt éteintes.

« Allons, Mopse, courage ! Tu n’as plus à traverser que la petite plaine et le bois de
bouleaux ; une jolie main caressera ton col satiné, et dans une écurie bien chaude tu mangeras
de l’orge mondée et de l’avoine à pleine mesure. »

Lisez le texte et répondez aux questions suivantes :

Compréhension et langue : 10 pts

1. Situez le passage dans l’œuvre. 1 pt


2. Quels animaux accompagnent Oluf dans son voyage ? 2 pts
3. Quels sont les paysages traversés par Oluf ? 2 pts
4. Relevez le champ lexical de la peur (4 mots) 2 pts
5. Relevez deux figures de style : une hyperbole et une comparaison. 2 pts

ENS – Rabat 68
« le chevalier double », T.Gautier 

6. Cherchez dans le texte un mot qui réfère à la mythologie nordique. 1 pt

Production écrite : 10 pts

Sujet :

Aimeriez – vous voir les films fantastiques ?

Répondez à cette question en donnant votre point de vue.

En guise de conclusion, nous pouvons dire que le présent travail s’inscrit dans une démarche
de projet pédagogique, il constitue notre conception d’un module articulé autour de la
nouvelle fantastique « Le Chevalier double », Théophile Gautier

L’étude d’une nouvelle fantastique au tronc commun est un choix institutionnel : la nouvelle
s’avère être un texte facile à comprendre, son inspiration du conte et son recours à
l’imaginaire, au surnaturel lui ajoute un point fort du fait qu’il est destiné aux adolescents,
sensibles à ce genre de récits.

ENS – Rabat 69
« le chevalier double », T.Gautier 

En perspective d’un apprentissage progressif, nous avons décliné ce module en trois


séquences dont les activités sont successives, cohérentes et interdépendantes, conformément
aux Orientations Pédagogiques.

Nous avons essayé de diversifier les modalités d’exécution en fonction des compétences
visées relatives à chaque activité et qui constituent une réponse aux besoins des élèves.

Nous espérons, qu’à travers ce travail, pouvoir susciter l’intérêt des élèves, les amener à
réfléchir sur des thèmes soulignés par le genre fantastique mais en relation étroite avec le
quotidien des élèves.

 Todorov, Tzvertan , « Introduction à la littérature fantastique », Paris, Seuil


 Caillois Roger,« Au cœur du fantastique », Paris, Gallimard
 Maupassant, G, « Le Horla », le livre de poche
 Merimée, P, « Venus d’Ille »,
 Texte en français facile, « Aladin et la lampe merveilleuse », Hachette
 Œuvre et thèmes, « Deux contes du XIXe siècle », Hatier

ENS – Rabat 70
« le chevalier double », T.Gautier 

ENS – Rabat 71

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