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Supports et ressources : la séance prendra appui sur un support textuel et quatre supports visuels :
- HUGO, Victor, Les Misérables, Partie 1 chap. 6 et Partie 2, chap. 1, 1862
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Christelle Vernaire / M2 MEEF A Lettres Modernes
- BAYARD, Emile, Cosette, illustration des Misérables de Victor Hugo, vers 1880
- Affiche des Misérables pour la comédie musicale d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg
réalisée en 1980
- WICKES HINE, Lewis, Petite fille transportant un sac de coton, photographie, Etats-Unis, Etat de
l’Oklahoma, 1916
- ELBAZ, Sophie, Petites filles employées à transporter des plaques d’ardoise, photographie, Inde,
1990
Déroulement de la séance :
La séance s’inscrit dans la séquence en tant que séance d’éducation aux médias et séance d’histoire
des arts. Elle permet une première approche des médias qui sera approfondie notamment à l’occasion
de la semaine de la presse (travail autour du journal sous toutes ses formes).
Les élèves travailleront par groupe de quatre sur chacun des documents. Un rapporteur sera désigné
dans chaque groupe pour faciliter la mise en commun.
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FICHE ELEVE
Séance *** : Cosette, du personnage au symbole.
Supports :
- HUGO, Victor, Les Misérables, Partie 1 chap. 6 et Partie 2, chap. 1, 1862
- BAYARD, Emile, Cosette, illustration des Misérables de Victor Hugo, vers 1880
- Affiche des Misérables, pour la comédie musicale d’Alain Boublil et Claude-Michel Schönberg réalisée en 1980
- WICKES HINE, Lewis, Petite fille transportant un sac de coton, photographie, Etats-Unis, Etat de l’Oklahoma, 1916
- ELBAZ, Sophie, Petites filles employées à transporter des plaques d’ardoise, photographie, Inde, 1990
DOCUMENT 1 :
Cosette a été confiée par sa mère Fantine à un couple d’aubergiste (les Thénardier) alors qu’elle était encore
très jeune …
Tant que Cosette fut toute petite, elle fut le souffre-douleur des deux autres enfants ; dès qu’elle
se mit à se développer un peu, c’est-à-dire avant même qu’elle eût cinq ans, elle devint la servante
de la maison. On fit faire à Cosette les commissions, balayer les chambres, la cour, la rue, laver la
vaisselle, porter même des fardeaux1. […]
5 Dans le pays on l’appelait l’Alouette. Le peuple, qui aime les figures, s’était plu à nommer de ce
nom ce petit être pas plus gros qu’un oiseau, tremblant, effarouché2 et frissonnant, éveillé le premier
chaque matin dans la maison et dans le village, toujours dans la rue ou dans les champs avant
l’aube ;
Seulement la pauvre alouette ne chantait jamais. […]
10 La Noël de l’année 1823 fut particulièrement brillante à Montfermeil. […] Thénardier venait de
dépasser les cinquante ans ; Mme Thénardier touchait à la quarantaine.
Cet homme et cette femme, c’était ruse et rage mariées ensemble. Cosette était entre eux,
subissant la double pression, comme une créature qui serait à la fois broyée par une meule et
déchiquetée par une tenaille. L’homme et la femme avait chacun une manière différente ; Cosette
15 était rouée de coups, cela venait de la femme ; elle allait pieds nus l’hiver ; cela venait du mari.
Cosette montait, descendait, lavait, brossait, frottait, balayait, courait, trimait, haletait, remuait des
choses lourdes, et, toute chétive, faisait des grosses besognes. Nulle pitié ! une maîtresse farouche,
un maître venimeux. La gargote3 Thénardier était comme une toile où Cosette était prise et tremblait.
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DOCUMENT 2 :
DOCUMENT 3 :
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DOCUMENT 4 ET 5
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FICHE DU PROFESSEUR
DOCUMENT 1 :
1) Les conditions de vie de Cosette ne sont pas celles qu’on attendrait pour un enfant : dès ses cinq
ans, elle tient le rôle de servante des Thénardier. Les aubergistes l’exploitent et lui confient des
tâches qui sont bien trop lourdes pour elle, alors qu’elle apparaît comme une jeune fille frêle.
Dans le texte, on relève : les accumulations (lignes 3 et 4 ; lignes 17 et 18), des termes comme
« fardeau » (l. 4), « choses lourdes » (l.18)
2) Le narrateur porte un jugement sur la manière dont les Thénardier traitent Cosette. Son point de
vue transparaît notamment à travers les expressions qu’il emploie pour caractériser Cosette et
les Thénardier :
Cosette : elle est comparée à une alouette qui est qualifiée de « pauvre », à une
« créature » sans défense.
Les Thénardier : ils sont associés à « la ruse et la rage », et sont comparés à une
meule et une tenaille (l. 13-14) ; des expressions telles que « maîtresse farouche »
et « maître venimeux » soulignent également la condamnation du narrateur.
DOCUMENT 2 :
1) Décrivez l’image : n’oubliez pas de vous servir des notions revues dans les cours
précédents (plan, couleurs, lumière, etc.)
2) Quels détails soulignent la misère de l’enfant ?
3) Cherchez dans le dictionnaire la définition d’illustration.
4) Comparez les documents 1 et 2 : quels sont les éléments qui permettent d’affirmer
que le document 2 est une illustration ?
5) Comment l’illustrateur dénonce-t-il le travail des enfants ?
1) Ce que je vois :
L’image est en noir et blanc
Au centre, et au premier plan, une fillette vêtue de haillons, qui porte une coiffe sur
les cheveux ; elle tient un balai bien trop grand pour elle et semble avoir du mal à
s’en servir. Elle est pieds nus. Elle balaie sur un sol visiblement humide. Elle a le
regard tourné vers le spectateur, avec un air triste.
A l’arrière-plan, la façade d’un bâtiment (maison) : sur la façade on peut lire
« Confier c’est quelque fois livrer ».
2) Les détails qui soulignent la misère de l’enfant sont le fait qu’elle soit vêtue de vêtements
visiblement trop grands pour elle et dans un piteux état, mais également qu’elle soit pieds nus
alors qu’il s’agit d’une scène d’extérieur.
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3) Illustration : Une illustration est une représentation visuelle de nature graphique ou picturale dont
la fonction essentielle sert à amplifier, compléter, décrire ou prolonger un texte. (Todorov, art. « Texte
», Dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, 1972 – citation sur Wikipédia)
4) Le document 2 est bien une illustration du document 1 car le cadre qui est représenté semble
correspondre à l’auberge des Thénardier ; la fillette est vêtue de haillons et ne porte pas de
souliers, alors même qu’elle est dehors ; la fillette est représentée en train d’accomplir une tâche
laborieuse qui n’est pas du tout adapter à son jeune âge.
5) E. Bayard dénonce le travail des enfants en représentant une fillette avec un balais démesurément
trop grand pour elle. Cette différence de taille entre l’objet et la fillette accentue l’inadéquation
entre la tâche demandée et celle qui l’accomplit.
DOCUMENT 3 :
DOCUMENTS 4 ET 5 :
1) Décrivez précisément chacune des deux photographies (plan, cadrage, angle de prise
de vue, etc.)
2) De quel type d’image de presse s’agit-il : photo-reportage, image illustration, infographie
ou caricature ?
3) Quels éléments permettent de dire qu’il s’agit de la représentation de « Cosette
moderne » ?
4) Comment chaque photographe dénonce-t-il le travail des enfants ?
1) Document 4 :
La photo est en noir et blanc.
Il s’agit d’un plan italien sur une jeune fille, pris à hauteur de regard : la jeune fille
est vêtue une sorte de blouse blanche avec une coiffe assortie. Elle porte un grand
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sac sur son épaule (le sac est quasiment aussi grand qu’elle). Son regard est fixé
sur le spectateur : elle semble nous regarder d’en bas (ses yeux sont vers le haut)
car son corps est courbé sous l’effort. Le visage de la jeune fille est fermé.
En arrière-plan : un champ de coton, dans lequel la jeune fille travaille.
Document 5 :
La photo est en couleur.
Il s’agit d’un plan italien sur de jeunes Indiennes qui transportent des plaques
d’ardoise sur leur tête. Au premier plan, on voit deux jeunes filles vêtues
simplement qui empilent les plaques d’ardoise sur leur tête. Leur regard est tourné
vers la droite ; leur visage est grimaçant.
A l’arrière-plan, on voit deux autres Indiennes plus grandes que les deux premières
transportant une pile importante de plaque d’ardoise.
2) Il s’agit de photo reportage : elles ont pour but de véhiculées une information décrite dans leur
titre.
3) Les deux photographies mettent en scène des enfants au travail. On peut dire qu’il s’agit de
« Cosette moderne » dans la mesure où ses photographies témoignent de la difficulté de la tâche
qui est demandée à de très jeunes filles : le travail n’est absolument pas approprié (sac de coton
aussi grand que la jeune fille ; plaque d’ardoise trop lourdes).
4) Les deux photographies témoignent de l’engagement des photographes en faveur de l’abolition
du travail des enfants : le document 4 interpelle le spectateur car la jeune fille le fixe directement
avec un regard de colère ; le spectateur en peut se détacher du regard de la jeune fille.
Le document 5 dénonce le travail des enfants en soulignant l’extrême jeunesse des deux fillettes
au premier plan par opposition aux jeunes femmes en arrière-plan.
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