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Selon Check Anta Diop dans Civilisation et barbarie : « L’Égypte a joué vis-à-vis de l’Afrique
noire le même rôle que la civilisation gréco-latine vis-à-vis de l’Occident. Un spécialiste
européen d’un domaine quelconque des sciences humaines, serait malvenu de vouloir faire
œuvre scientifique s’il se coupait du passé gréco-latin. Dans le même ordre d’idée, les faits
culturels africains ne retrouveront leur sens profond et leur cohérence que par référence à
l’Égypte. On ne pourra bâtir un corps de disciplines en sciences humaines qu’en légitiment et
en systématisant le retour à l’Égypte. »
Pour commencer à parler du sujet qui nous concerne, nous aborderons la dialectique qui lie
les deux divinités Osiris et Isis, puisque l’Égypte se reconstitua à partir du corps démembré
d’Osiris. Le corps rassemblé d’Osiris signifiait alors le pays du Nil. Lorsque nous évoquons
lesdits fondements spirituels de l’ancienne Égypte, il est également question de son socle
politique parce qu’il n’y a pas dissociation du fait spirituel au fait politique. Nos deux
protagonistes sont à la base un couplke royal . C’est dire si la politique est éminemment
spirituelle.
Hérodote a écrit: « Manifestement, en effet, les Colchidiens sont de race égyptienne ; mais
des Égyptiens me dirent qu’à leur avis les Colchidiens descendaient des soldats de Sésostris.
Je l’avais conjecturé moi-même d’après deux indices : D’abord parce qu’ils ont la peau noire et
les cheveux crépus (à vrai dire, cela ne prouve rien, car d’autres peuples encore sont dans ce
cas), ensuite et avec plus d’autorité, pour la raison que, seuls parmi les hommes, les
Colchidiens, les égyptiens et les éthiopiens pratiquent la circoncision depuis l’origine. Les
phéniciens et les syriens de palestiniens reconnaissent eux-mêmes qu’ils ont appris cet usage
des égyptiens. ».
Est mise en évidence dans cet écrit, la communauté culturelle qui lie les Éthiopiens, encore
appelés Nubiens. En effet, la Colchide est un territoire situé sur les bords de la Mer Noire. À la
suite d’Hérodote, Diodore de Sicile ajoute : « Les éthiopiens disent que les égyptiens sont
des colons venus de chez eux et qu’Osiris prit la tête de cette colonisation (…) La plupart des
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coutumes égyptiennes sont selon eux éthiopiennes, les colons ayant conservé leur tradition
ancienne. » Le fait relaté par Diodore de Sicile permet de situer historiquement et de fixer
l’origine des anciens Égyptiens. La nette distinction entre le type éthiopiens et le type égyptien
n’est donc pas de nature phénotype mais plutôt politique.
Osiris était d’origine éthiopienne, c’est-à-dire nubienne. C’est lui qui aurait bâti la civilisation
égyptienne. Il devient utile et nécessaire de lever le voile autour du nom de cet Ancêtre. Osiris
est un nom polysémique (Il a plusieurs significations)
rendu compte par la graphie ci-après dont nous ferons
une analyse méthodique.
En malinké, on dit « ci » pour signifier s’asseoir, rester, habiter et on dit « yira ou yita » pour
signifier faire voir ou montrer. Donc pour la vocalisation de la graphie en malinké lorsqu’on
associe ces deux thèmes, on dira « Sira », désignation d’un titre de notabilité chez le peuple
Fang.
Lesdits vocables prononcés tant par le copte que le malinké désignent cuivre dans les langues
soudanaises : Le Bambara appelle le cuivre sira ou zira. Chez le Malinké c’est sila; Le
Dialonké dit silà, pour le Soninké c’est kire. Le Songhay nomme cirey ce qui est rouge,
tandis que pour le Bozo sita signifie « cuivre ».
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D’emblée, pour signifier la Nubie, il y a deux
graphies dont voici la première:
Prenons un homographe de la Nubie qui reprend les mêmes thèmes, puisqu’on reconnaît l’arc
qui est ici encore le signe directeur, ce qui change c’est le déterminatif, sorte de boule en-
dessous de laquelle sont placés trois traits pour signifier qu’il y en a beaucoup. La
translittération est la même, Séty, mais elle désigne non pas la Nubie mais un minerai ou ocre
jaune de Nubie. Ce qui veut dire que lorsque nous désignons ce minerai, ce fameux ocre
jaune de Nubie, nous sommes entrain de désigner le pays lui-même parce que c’est le même
mot.
En bas nous avons les variantes graphiques de celle du haut, qui désignent le même objet, en
l’occurrence le minerai ou ocre jaune de Nubie, sauf que le scribe Égyptien fait quelque chose
de particulier, il remplace l’arc archaïque par d’autres signes, à gauche, il remplace l’arc
archaïque par le signe qui renvoie au terme générique du métal, cette sorte de plaque de
métal et en bas à droite, l’arc archaïque est remplacé par un visage, mais le sens est toujours
le même, ocre jaune de Nubie. Ce signe du visage est aussi le signe directeur de cette graphie
qui a particulièrement attiré notre attention. Ce signe dans le contexte est représenté comme
suit :
Le scribe le présente ainsi pour signifier le nez ou les narines. Cette graphie est résolue par le
copte « wa ou shaÏ » qui renvoie au nez ou à l’odorat Elle est aussi rendue compte par « sa »
en langue Ngambay, faisant allusion aux mots «fumer, tabac, fumée». L’on comprend donc la
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relation du nez à l’action de fumer par le terme « sàa » dans la langue Mbai, ce qui veut dire
«fumée». Mais pour désigner le tabac à chiquer, le Bambara dit« sira ou nsira » tandis que le
Malinke dit « sara », le Dognon « siré », le l’Hausa « asara », le Songhay « sira » pour dire la
même chose. Le Bambara dira « nsira », variante de « sira » ou « zira » qui désigne le cuivre.
Il apparaît donc que le mot « Siré » en Dogon est le nom d’Osiris, ce même tabac retrouvé
dans le tombeau du Pharaon Ramsès II. La racine Sty revendiquée par le signe de l’arc est
mise en relation avec le copte « cite » qui veut dire: « Lancer, jeter», voisin du mot « cote » la
flèche. Le mot Copte « cite » lancer, jeter est un homophone du mot « sita » en langue Bozo,
lequel qui signifie «cuivre jaune» et, n’est rien d’autre que l’ocre jaune de la Nubie.
Si nous considérons maintenant la graphie pour désigner les nubien, en Mandinka qui est une
langue de Sénégambie on dit « Sila », c’est le nom du cuivre pour signifier pionnier, colon.
C’est un mot qui dérive de « Si » qui signifie s’asseoir, s’installer, habiter, on dit par exemple
en contexte : « a sita manee » il s’est installé à l’étranger. Donc le nom des nubiens signifie
dans ce contexte les pionniers, l’idée pionnier, l’idée colon est associée au cuivre et c’est la
raison pour laquelle les populations qui ont cette charge historique utilisaient justement l’ocre
pour se teindre ou s’oindre les cheveux, pour signifier que leur pays est le pays du cuivre, c’est
le pays d’Osiris.
Lorsque nous observons la graphie pour désigner les nubiens, les trois boules en dessous du
déterminatif sont utilisées pour désigner le minerai en l’occurrence le cuivre.
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Quelle est la signification de ce Shin, puisqu’il apparaît que les cananéens n’ont pas inventé
ce signe?. En effet, la relation du mot shin avec la dent repose sur une logique historique, car
le Cananéens sont des Éthiopiens, ceux-ci tiennent ce mot des anciens égyptiens. Si ce
rapport dans le monde cananéen est évident, il l’est tout autant dans le monde égyptien.
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A ce nom du cuivre, correspond dans de nombreuses langues africaines, nombre quatre. En
raison de ce rapport, le cuivre est associé à la quadrigémelléité, c’est-à-dire quatre jumeaux.
Chez les Moore du Burkina Faso,le mot « naase » désigne le nombre quatre; en langue Niten
c’est « nwas », en Guerenne « naase », en Kusaal « anaasi » et en Wama « nassi » veulent
dire la même chose. La langue Bassa également désigne la fourchette «nwas» par le nombre
de ses dents.
C’est par le nombre quatre que l’Homme tire son appellation dans les langues sémitiques,
pour cause que l’humain est «quadrigémélaire» du fait des quatre éléments fondamentaux
réputés être complets en lui. Telle semble aussi être la raison pour laquelle en Araméen, le
nom nubien qui est translittéré «nègre» désigne la personne sans distinction de phénotype.
« anas » désigne la personne en araméen. L’araméen judaïque dit « anas, inis, enas, enasa »
pour désigner l’être humain; Le mot arabe « nas » signifie Homme, en langue tigré « énas »
désigne la même chose. Donc « nhsy» signifie simplement «l’être humain», lequel ne se
conseve comme tel que par la notion de complétude, d’être fini, complet, soutenu par le
nombre quatre consacré par le cuivre, métal de la quadrigéméleité.
En bassa « nwès » veut dire semer à la volée, en ciluba « myasa » veut dire répendre à la
main, en éwondo « myas » veut dire la même chose. Le bassa désigne par « mahas » des
quadrigémélaires; En Ge’ez « mahasa » singifie couper, diviser, et enfin en Lokele « baasà »
jumeau. En somme, c’est toujours la notion d’Osiris qui est évoquée ici, ayant en toile de fond
l’idée de démembrement.
Ajoutons dans l’Antiquité, les nubiens étaient perçus comme les disciples d’Osiris, ils
constituaient les parties du corps d’Osiris. D’après les Grecs, ils sont à l’origine des rituels et
vient de l’acte de dispersion des morceaux du corps osirien par Seth fait, qu’il répand aux
quatre points cardinaux, c’est-à-dire en le nombre quatre. L’allégorie fait ici allusion aux
populations qui ont peuplé le monde dans les quatre points cardinaux.
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signifie quatre, les quatre et le quartet. Quand nous disons « fu’du » en Haoussa, « ftoou » en
copte, « fudu » en Zgizim et « fada » en Sokoro pour dire quatre, nous disons aussi en Pulaar
« fotu » pour dire égaler, être égal, principe de gémellité, « fottu » en Pulaar, être d’accord,
s’unir, les quatre éléments fondamentaux qui forment la personnes et qui forment aussi
l’alliance.En Soninké on dit « futti » épouser marier, la question de mariage relative à
l’alchimie, en Malinké, « fudu ou futu » c’est aussi épouser, en Bambara c’est « furu » le
mariage et en Vaï « fu’u » pour dire épouser.
Pourquoi la notion de mariage infère t-elle au nombre quatre ? Dans la symbolique africaine,
un être né seul (sans jumeau) est réputé être incomplet, la quête de la complétude qui est
celle de l’amour vise à chercher sa moitié manquante à travers l’union par le mariage, c’est
donc aussi la notion d’alliance.
Une note de Solange de Ganet nous permettra de comprendre la notion de mariage attachée
au nombre quatre. Elle écrit : « La parole mâle et la parole femelle ne sont en effet, dans la
mentalité bambara, que la somme des trois fois quatre éléments additionnés selon leur
nombre symbolique de mâle ou de femelle (cette somme est en réalité quarante-deux : 3x3 =
l’air, 3x3 = le feu, 3x4 = l’eau, 3x4 = terre, mais comme chaque ensemble de paroles sèches
(Koni) ou de paroles humides (le monde) forme une unité en quelque sorte indépendante,
quarante-deux est complété par deux unités, ce qui donne quarante-quatre). La parole sèche,
celle qu’a gardé KONI, représente la moitié de cette somme ; la parole humide représente
l’autre moitié de la somme. Chaque moitié cependant est complémentaire de l’autre, car
chaque élément de la création a son correspondant en KONI : Les deux mondes sont les
doubles l’un de l’autre, tant par leur ensemble que par leurs composants. L’expression la plus
parfaite de la quadrigémelléité est donc le nombre quarante-quatre, puisqu’il traduit l’essence
même des quatre jumeaux (44 = 4+4 = 8) ».
Le mâle correspondant au monde non incarné, c’est le domaine de la divinité, le monde non
manifesté, ce qu’on appelle la parole femelle ou la parole humide correspond au monde
dans lequel nous vivons, monde incarné, manifesté, matérialisé. Pour les Égyptiens il y a
deux mondes, un monde spirituel et un monde matériel, deux domaines de souveraineté, l’un
appartient à Dieu et l’autre est celui des êtres humains. Entre les deux, s’établit une alliance,
entre un principe actif ( masculin) et un principe passif( féminin). Le produit de cette alliance
est le monde organisé appelé Horus. Osiris est le masculin, Isis est le féminin et le produit
leur alliance c’est Horus, l’univers dans lequel vivons.
En copte, quatre se dit « ftoou », Hausa « fu’du », en Pulaar « fotu » pour dire égaler et
« fottu » pour dire être d’accord, unir. En Soninké « futti » signifie épouser. Toujours en
Malinké on dira « furu, fulu » pour désigner le souffle, tandis qu’en Kuranko « furu » c’est le
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poumon; En Mbochi « ofulu » c’est le souffle et « furufuru » en Lugbara désigne également le
poumon. Tout ceci nous permet d’introduire une notion fondamentale, qu’est l’Air, lequel est en
réalité la somme des quatre éléments fondamentaux sans lesquels il n’y a pas de vie.
Il es erroné de classer l’Air parmi les quatre éléments comme le fait la science occidentale.
C’est à contrario l’éther, qu’il convient d’intégrer dans les quatre Éléments. Ce que nous
appelons la vie, c’est la somme des quatre Éléments fondamentaux, dont l’air que nous
respirons est constitué. Il en est pareillement du souffle de vie.
Ci-dessous apparaît la graphie que les anciens Égyptiens ont mobilisée pour exprimer le
poumon. Il est vrai qu’il en existe de nombreuses variantes.Mais celle que nous avons choisie i
a l’avantage d’introduire un autre thème
important qui s’intègre dans la démarche de cet
exposé.
Le mot translittéré «poumon» en Égyptien ancien, n’est pas celui directement usité en
bambara. Ce mot, translittéré « smt », se dit « sumasuma », « sumésumé », « sumusume » et
fait sens de flairer avec le nez c’est-à-dire respirer. Chez les dogon c’est « sama », renifler,
flairer. Pris dans ce contexte « kidé jinu samane » veut dire un animal qui a du flair toujours
dans cette langue. Il n’est donc pas directement du nom poumon, plutôt d’un verbe d’action
impliquant le poumon. ,L’organe dans ce cas spécifique n’est qu’un classificateur.
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Arrivons maintenant au concept qui nous intéresse dans le fond. En égyptologie, un mot
désigné sous le vocable sématawi, est régulièrement employé pour indiquer l’union des deux
terres rendue compte par la graphie suivante :
Elle reprend le thème des deux poumons et celui des deux terres. Cette graphie a une solution
en grec, qui la lit « somtous ». Le Bahouan, une langue de l’ouest du Cameroun, dit « somt »
pour parler d’ allié, d’ami. Il en est de même du bandjoun et du baham, deux autres langues
des «grasfields». En Harsusi, une langue éthiopienne, « sumnt » veut dire huit; en Geez
« samn » désigne la même chose et en Gafat pour désigner le nombre 8, on dit « sammanta ».
En langue tigrinya c’est le mot « sommante » qui signifie huit.
Notons par ailleurs, qu’il y a trois façon d’exprimer la quadrigéméléité. On le fait par les
nombres 4, 8 et 44. En Égypte, il y avait en effet, 44 nommes qui correspondaient aux 44
morceaux du corps d’Osiris. Mais il convient à ce stade de notre développement d’apporter
une précision capitale, source de maintes interprétation erronées:
En effet, lorsque Plutarque affirme qu’il y a «14 morceaux», quatorze renvoie en réduction
soudanaise (4+1) au nombre 5, lequel est le nombre de Koni, mot avec lequel l’on désigne les
quatre points cardinaux, composés du centre et de quatre point c’est-à-dire la position de Koni
sur la croix. C’est également celle du nommo, c’est-à-dire d’Osiris. Le nommo nous dit-on, fut
divisé en cinq morceaux, d’après la cosmogonie des Dogon. Ils ne disent pas expressément
14, mais tout initié habitué aux opérations sait que 14 = 1+4 = 5; Nombre de la croix, dont le
centre représente le grain kece et les 4 points cardinaux. La sématawi est donc l’Alliance, qui
dans le monde négro-égyptien se traduit dans l’amitié par le mariage, sématawi est le nombre
huit.
Le mythe révèle que, lorsque meurt Osiris, son corps est démembré aux quatre points
cardinaux, que la déesse Isis rassemble ensuite ces morceaux, faisant correspondre chaque
morceau à un temple. Il est dit que chaque province du pays détient l’un des morceaux, et,
que le corps rassemblé du Dieu Osiris constitue l’Égypte elle-même; Le pays étant une
configuration de l’univers tout entier. Les anciens Égyptiens ont une façon de représenter la
province ou le nomme : Dans la graphie N°1 à droite nous avons un homographe .
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par une étoffe pliée, suivie d’un rectangle qui est en fait un siège, l’homographe reprend le
signe inverse, c’est l’arrière de la colonne vertébrale. Les égyptologues lisent cette première
graphie « sepat », on comprend que la lettre « T » ici est une désignation du féminin. La
difficulté ici, c’est que le copte n’a pas enregistré ce mot et quand ils ne disent pas « sepat »,
ils les appellent nommes. Mais en comparant cette graphie à son homographe on saura
comment les Égyptiens appelaient le district. Voici le nom du dos, du flanc ou de la hanche: En
Lingala « mbisa », en Waansi « libèsè » pour dire le flanc, en Bassa « Mbus » le dos, le
derrière, en Douala « Mbusa », en Kymbi « busa » pour dire la même chose, en Pulaar
« bécal » pour désigner le flanc, en en Ciluba « lubèsè » le flanc, la hanche.
Donc si nous savons comment le dos se nomme, puisqu’il s’agit ici d’une inversion de
phonème (une métathèse), nous saurons comment la province ou le district se nomme. Le
coté ou le flanc est aussi attaché au principe de la gémellité, c’est aussi celui-ci qui produit les
Temples, c’est en cela que dans le récit chrétien, Jésus sur la croix reçoit le coup de javelot au
flanc. C’est enfin la dialectique que fait naître Ève du flanc d’Adam, car ils sont des jumeaux.
Cette graphie est solutionnée par les métathèses en Bambara « sàba » qui veut dire côté, flanc,
« sàfa » pour signifier rang, ligne, alignement, en Soninké « sappa » alignement, rangé, rang,
en Wolof « sàppe » pour dire aussi rangée, en Madinka « sàpu », en Pulaar « sapp » er en
Malinke « sàfa » pour dire la même chose. Donc le
déterminatif ici introduit ici l’idée de rangement,
d’alignement qui est prononcé « sappa » et translittéré
« sepat ». Par exemple en bassa on dit « ncep » ou le
pluriel « mincep » pour dire branche, ramification (arbre),
organes, organes nationaux, on dit dans la même langue
« ncep u ané » secteur d’activité confié à un régent,
domaine de commandement, c’est-à-dire District ou Province.
La pâques dans le monde hébreu, se dit « pessa », il s’agit toujours ici du démembrement du
corps d’Osiris, il en est même pour la tabaski qui se dit tafasca ou «bonne pâques» durant
laquelle on immole le bélier. Ce déterminatif qui suffit à rendre compte de l’idée de Province,
est donc à l’origine de la création des temples. Nous avons aussi invoqué les jumeaux, voici
comment ils sont représentés ci-dessous.
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Nous voyons revenir le thème de la dent d’éléphant qui est
associé à la quadrigémelléité, au nubien et partant au cuivre.
Cette graphie a une solution en copte, pour la lire le copte
dit « katéré » qui signifie jumeau, double qui vient du verbe
« kétère » qui signifie unir, attacher, concorder, union, joug.
En Wolof « ketèr », c’est le nom du poumon qui est associé à l’action d’unir dans la pensée
symbolique. La phonétique effective de cette graphie est alors celle-ci.
Le, scribe remplace la dent par la corde tissée, ce fameux h avec un point en dessous qui
justifie du copte « katéré » pour signifier le jumeau, cette graphie a une variante qui décrit
deux bovidés entrain de tirer une charrue qui a pour sens le joug qui signifie « attelage des
bœufs servant au labourage ». Que remarquons nous ?
Les anciens égyptiens ont un thème canonique au niveau de l’iconographie, quand ils
représentent une charrue qui tirée par des animaux et notamment les bovidés, ceux-ci
observent toujours le même pas et sont décrits comme double, c’est fondamental, ces pas
sont décrits comme alignés, c’est pour attirer l’attention sur quelque chose qui est le produit de
ce travail, à savoir les lignes qui sont aussi celles qui servent de déterminatif au thème du
nomme, de la province ou du District.
Donc la structure phonétique « htr » ou « ktr » est solutionné par le Nguindo « nhwitari » qui
signifie la ligne, le trait, la rangée, le Ngurimi « omusitari » signifie la même chose ,au Malinké
« sitari » ligne, trait, au Swahili « mstari » ligne, trait, rangé et Kisi « nsitari » qui signifie la
même chose. C’est ce que le copte désigne par « hat(e)r(e)" pour désigner jumeau ou double.
On attire ainsi l’attention sur le fait que les rangés ou les lignes sont décrites par le déterminatif
des nommes.
Marcel Griaule de son expérience en Éthiopie, nous dit concernent le verbe « kattara » : « En
Geez, ce verbe signifie couper. En amharique, il a le sens de couper, de protéger, entourer.
On l’emploi pour désigner l’opération suivante : Pour empêcher un feu de brousse de se
propager dans un champ cultivé, on brûle les herbes sur une certaine longueur autour de ce
champ ; on forme ainsi un chemin un chemin de cendre du nom de « keter », qui ne permet
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pas à l’incendie de se propager à la récolte. On donne le nom de katara à la rangé de piquets
plantés autour d’une tente ronde, et à toute corde cousue circulairement dans le cône de toile
pour lui donner plus de rigidités. »
C’est le même mot « katara » qui est utilisé ici pour exprimer aussi la rangé. En Tigrinya
« kattara » signifie faire un barrage, en Tigré « katra » c’est construire une haie, en Harsusi «
xatara » c’est faire un barrage et en Kemant « katar » c’est endiguer, faire un
remblai. Cependant le mot katara de manière générique exprime la passion, en Songhay on
dit « katara » pour signifier le malheur, la catastrophe, en Seereer c’est « kasara » qui veut dire
accident, catastrophe, en Zarma c’est « hasara » c’est la ruine, l’accident, en Pulaar
« kasaara » c’est le dommage, en Mandinka « kasara » signifie malheur. En Nupe « asara »
signifie malheur, catastrophe. Nous comprendrons ici que ces mots sont ceux du cuivre, de la
passion, ceux qui désignent Osiris.
Découvrons maintenant pourquoi les mots du labour sont ceux de la catastrophe. Le labour
correspond aux lamentations d’Isis, au deuil d’Isis, parce que lorsque vous voyez deux
bovidés entrain fendre la terre, sachez qu’en bassa la terre c’est « issi » en douala c’est
« wassé » ailleurs c’est « si » ou « issi », c’est le nom d’Isis, raison pour laquelle dans les
manifestations de deuil, sur une femme endeuillée, on va pratiquer plusieurs choses, pour les
plus spectaculaires se sont les scarifications, ou on va lui couper les cheveux. Dans l’ouest du
Cameroun par exemple, on coupe les cheveux, dans la passion d’Osiris, lorsque l’épouse du
défunt apprend la mort de son époux. Elle se coupe une mèche de cheveux, voila pourquoi
une catastrophe car Isis est en deuil, la terre est en deuil.
Le schéma est le suivant: Nous avons le labour qui s’apparente au deuil, moment ou l’on
pratique des scarifications, où l’on se coupe les cheveux pour manifester le fait que la terre est
en deuil.Ensuite nous avons les semailles. Lorsqu’on sème, ceux qui sont entrain de semer
réalisent l’action de Seth parce qu’Osiris est le grain « kecé » entrain d’être démembré,
éparpillé, «semé à la volée». Tout autour du champ, les hommes et les femmes
accompagnent les semeurs avec des chants de lamentation de deuil. Et lorsqu’on dit qu’Isis
rassemble les morceaux du corps d’Osiris, c’est parce qu’Elle est la terre agraire. On dit
qu’elle ressuscite Osiris, parce que la terre permet à la graine à nouveau de germer. Voila
pourquoi quand nous descendons, on nous met « en- terre» dans le but dune future
résurrection.
La date du meurtre d’Osiris donnée par Plutarque, le 17 ATHYR est confirmée par le payrus
Sallier IV : le 17 ARTHYR, « katare », « katare », « katare », malheur, malheur, malheur…
grande lamentation d’Isis et de Nephtys sa jumelle sur leur frère ONNOFER à Saïs. C’est
aussi l’idée de scarifier la terre, de labourer… c’est également une catharsis. en Pulaar,
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« kaataare » veut dire blanchir et désigne le savon. Mais c’est un mot que les grecs récupèrent
pour en faire la catharsis dérivé de « kathairo » qui veut dire purger, nettoyer, laver,
« katairos » signifie pur, sans tâche, immaculé, « kathartikos » désigne le purifiant,
« kathartês » le nettoyeur à l’origine du mot « catharsis », expression de la purgation des
passions, condition essentielle du «vivre ensemble».
En guise de conclusion, revenons par le symbole par lequel nous avons introduit la question
des jumeaux, c’est-à-dire la défense d’éléphant.
Le copte dira « somnt » pour désigner le cuivre qui est le thème du nubien. En bambara
« sàma » est le nom de l’éléphant, « sàmanyin » est celui de l’ivoire sachant toujours qu’en
bambara « yin » désigne l’allié et en Malinké « samani » désigne pareillement l’ivoire. En
Swahili « jamani » c’est l’ami et en bambara le même mot veut dire pays.
Ces constats expliquent pourquoi les rois contemporains dans nos traditions africaines siègent
pour la plupart sur un trône comportant deux défenses d’éléphant, une manière de
représenter « sompt », la sématawi, l’alliance nécessaire à la civilisation aussi manifestée par
la Sanankouya, l’unification des deux terres, du monde visible et du monde invisible, qui
signifie aussi l’unité et l’entente, principaux attributs attributs de la royauté.
J’ai dit.
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