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UNE EXPERIENCE

PLEINE D’ENSEIGNEMENTS

de Mary Bailey

PARTIE II

Mon Histoire

CHAPITRE 1

Longtemps, il y a longtemps

Les mots les plus tristes, que je connais tant :


« Longtemps, il y a longtemps,… longtemps. »

Années à jamais disparues que j’ai pleurées.


J’ai porté le deuil de la vie que nous avons menée.

Comme le reste, les années d’insouciance s’en sont allées.


Nous avons fait de notre mieux au long des années partagées.

Mais était-ce assez, assez de temps, assez


de vie, d’amour ? On ne fait jamais assez.

Années passées à profit, années passées à perte.


Jours de joie ravie, jours de peine inerte.

Esprit et cœur ont bouclé la boucle maintenant,


Jours et années un Tout indissoluble formant.

Le passé vit aujourd’hui dans toute sa crudité


au détail oublié, au souvenir estompé.

C’était il y a longtemps, si longtemps…*

(*Transposition par J.-P. Missire)

________

L’année 1914 fut marquée par le début de la Première Guerre Mondiale. J’avais alors cinq ans et
j’habitais à Southampton, en Angleterre. Je me souviens de la terreur que m’inspiraient les
conversations d’adultes que je comprenais à peine et les Yanks qui atterrissaient en grand nombre
dans Southampton sur l’air « Les Yanks arrivent ! », vêtus de leur étrange uniforme et coiffés de leur
chapeau de boy-scout.
Nous menâmes tant bien que mal notre chemin à travers les frivoles années vingt et les insouciantes
années trente et, lorsque la Seconde Guerre Mondiale éclata en 1939, j’avais trente ans et une fille
de sept. Pendant ces années de guerre, je remplis les tâches qui m’incombèrent en tant que
volontaire et assumai mes responsabilités familiales. Nous fûmes confrontés à la réalité des bombes
volantes, les « bombes bourdonnantes » et à leurs désastreux effets et des roquettes silencieuses qui
surgissaient à l’improviste. Nous apprîmes cependant à vivre au jour le jour au rythme des
rationnements et sans trop de crainte.

C’est à cette époque que j’en vins à réaliser que la vie représentait tellement plus que la survie
quotidienne et l’histoire d’une famille se déroulant au sein de son petit univers… Une inquiétude et
une insatisfaction intérieures profondes m’étreignirent et c’est alors que commença en moi la quête
du sens réel et du dessein gisant en-deçà et derrière l’apparence paisible et agréable de ma vie.

En laps de temps très court, je pris connaissance des livres d’Alice Bailey et de son travail est réalisai
qu’une forme d’entraînement spécifique me faisait défaut. Je rédigeai alors une demande de
renseignements que j’adressai à l’Ecole Arcane, à New York. Le travail en Europe et en Angleterre en
était au point mort à cause de la guerre et la section anglaise de l’Ecole avait été momentanément
transférée au Siège de New York. Lorsque les formulaires d’admission à l’Ecole me parvinrent
quelques semaines plus tard, je sus que j’avais trouvé ce dont j’avais besoin : j’entrais à la maison.

______

Lorsque la guerre en Europe pris fin, Alice et Foster Bailey décidèrent de retourner en Angleterre
chaque été. Ils y retournèrent alors en 1947 et ouvrirent le Centre à nouveau. Leur maison sise à
Turnbridge Wells (à 35 miles environ au Sud de Londres), qui fut occupée par l’armée britannique
pendant la guerre, leur fut restituée et ils y retournèrent chaque année jusqu’à la mort d’Alice. Ils y
organisèrent différentes réunions, dont la conférence annuelle de l’Ecole Arcane, et y rencontrèrent
ceux qui montraient de l’intérêt pour les livres et le travail dans un esprit de service.

A cette époque déjà, Alice était gravement malade et le terme de sa vie approchait. Au cours des
trois dernières années cependant, y compris en 1949 qui fut l’année de sa mort, elle effectue à ce
voyage avec Foster et c’est à cette occasion que je les rencontrai tous deux et les entendis parler. Je
suis heureuse d’avoir connu Alice, même si nos rencontres furent limitées dans le temps. Par la suite,
je travaillai et m’associai avec Foster qui, à la mort d’Alice, assuma les responsabilités de groupe qui
avaient été les siennes, selon ce qu’elle avait souhaité en accord avec le Tibétain.

A partir de l’année 1949, je travaillai bénévolement à mi-temps au siège de Turnbridge Wells, où je


me trouvai lorsque le télégramme nous informant de la mort d’Alice nous parvînt de New York.

A.A.B. avait attendu cette heureuse délivrance qui la libérerait du travail accompli pour le Maître
Tibétain, Djwhal Khul, au cours des trente années qu’Il lui avait allouées. Son incarnation, telle que la
qualifia Foster Bailey, fut une « incarnation triomphante » mais, en aucun cas, une incarnation facile.
Tout disciple aspirant peut apprendre et s’inspirer de l’extraordinaire force d’esprit d’A.A.B. et de son
invincible courage.

Alice amena le travail de groupe au point où, en 1949 déjà, il était présent dans le monde entier et
traduit dans les six ou sept principales langues européennes. A cette époque, les livres n’étaient pas
encore tous publiés en langue anglaise (le programme de publication ne fut achevé que quelques
années plus tard) mais le travail de traduction et de publication se poursuivit et aujourd’hui la
majorité des livres sont traduits en français, allemand, espagnol, italien, hollandais, grec, et même en
scandinave, polonais et russe!

Le travail d’A.A.B. est intégralement basé sur les livres et les enseignements qu’ils contiennent se
révèleront d’une importance fondamentale pour le travail d’extériorisation de la Hiérarchie jusque
dans une bonne partie du vingt-et-unième siècle.

De plus, Alice créa avec succès une Ecole ésotérique que la Hiérarchie utilise en cas de nécessité, une
Ecole qui démontra si bien ses valeurs de service qu’avant même la mort d’A.A.B., le lien et la ligne
de vie la reliant à la Hiérarchie spirituelle de la planète furent établis, lui permettant de fonctionner
et de se développer en tant qu’organisme vivant de plein droit - ce qu’elle continua de faire.

CHAPITRE 2

Années de crise, années de changement

Lorsque le fondateur d’une organisation ou le chef d’un groupe vient à décéder, il s’ensuit en général
une période de crise et de chaos. Son ampleur et la survivance du travail dépendent alors des
décisions qu’il a prises pour assurer l’avenir du groupe et répartir les responsabilités entre ses
membres. Certains groupes ne survivent pas à cette épreuve, en particulier lorsque des questions de
politique interne l’emportent sur d’autres considérations et qu’une lutte pour le pouvoir en affaiblit
et déstabilise la structure sensible et fragile, tandis qu’ils s’efforcent de manifester des principes
spirituels.

Les problèmes sont d’autant plus aigus lorsqu’il s’agit d’un groupe de disciples, car il en est peu qui
comprennent réellement les demandes et les exigences du véritable discipulat et ceux qui sont prêts
à subordonner leur personnalité au service de groupe sont encore plus rares. Le discipulat du nouvel
âge, la signification et la valeur du travail et de l’entraînement de groupe en vue de l’initiation sont
les aspects significatifs des enseignements contenus dans les livres du Tibétain. Il écrivit pour l’avenir
et pour ceux qui seront prêts, en leur qualité de disciple, à endosser leurs responsabilités
hiérarchiques en pleine conscience, au cours du dernier quart de ce vingtième siècle.

Les pressions du discipulat sont subtiles et peu comprises sinon au travers de l’expérience
personnelle. C’est pourquoi, après la mort d’A.A.B., son groupe traversa à son tour des années de
crise et de tension, annonciatrices d’une inévitable émergence. A New York et en Angleterre, certains
refusèrent les dispositions concernant l’avenir prises par A.A.B. et quittèrent le groupe ; d’autres, au
contraire, attirés par les nécessités du travail et mus par la volonté de fonctionner au sein d’un
groupe de disciples, y entrèrent. A la lumière de ces événements, il apparaît que la dissolution de la
cellule originelle eut un effet sain et bénéfique, puisqu’il permit à deux ou trois nouvelles formes de
travail de service mondial de voir le jour. Si un tort fut jamais causé à quiconque, il fut réparé il y a
longtemps et de saines relations de coopération s’établirent.

Dès le début, Alice et Foster s’impliquèrent aussi totalement dans ce qui touchait à l’enseignement,
les livres, le travail de l’Ecole Arcane et les Activités de Service qui se développaient, que Foster fut à
même de maintenir le travail à un rythme stable et sur la voie de sa véritable destinée. Il refusa de
l’engager sur des chemins de traverse et résista à l’attrait des idées prestigieuses qu’on lui suggéra
qui eurent pu compromettre l’intégrité et la pureté du plan hiérarchique et le dessein de cet
organisme de groupe. Ce fut une période éprouvante mais riche d’enseignements, une période de
stabilisation et de consolidation qui mit à l’épreuve la solidité et la vision sur lesquelles Alice et Foster
édifièrent le travail. Il s’agissait d’une adhésion inconditionnelle aux principes sur lesquels repose le
travail, et l’âme de Premier Rayon de Foster était bien équipée pour assumer cette tâche.

Lorsqu’une crise se produit au niveau de l’organisation d’un groupe de disciples, elle fait souvent
ressortir de facteurs interdépendants : l’argent et le personnel. Comme l’épée de Damoclès, ils
restent suspendus au-dessus de nos têtes, conférant une perpétuelle sensation de gêne ou, plutôt, le
sentiment omniprésent d’un danger virtuel.

Ce fut notre lot au Siège de l’Ecole Arcane. Depuis son établissement en 1920, le financement du
travail ne cessa de reposer sur la loi et les principes spirituels. S’il est difficile d’évaluer le prix de la
vie de l’âme et celle de l’esprit au cours de leur développement dans une expression matérielle (la
personnalité), sur une longue série d’incarnations, il est tout aussi difficile d’évaluer le prix de
l’enseignement et de l’entraînement destinés à stimuler, guider, encourager et inspirer l’évolution
individuelle. C’est pour cette raison que l’on distribue gratuitement et généreusement le programme
de formation de l’Ecole Arcane, les cahiers et les documents imprimés à ceux qui les demandent.

Mais aujourd’hui, parce que nous assumons les loyers, les salaires et les frais inhérents aux activités
et aux documents, nous demandons que ceux qui se proposèrent de participer aux frais le fassent
selon les moyens dont ils disposent. Et c’est ce qu’ils font, avec générosité, depuis des années.

Seuls sont vendus les livres, la revue « Le Beacon » et aujourd’hui les enregistrements vidéo de
réunions et de certains programmes. Ces activités de groupe nécessitent l’acquisition d’un matériel
spécialisé et génèrent des frais d’imprimerie que l’on ne pourrait assumer sans garantie.

Au fil des ans, nous apprîmes que la loi spirituelle est à l’œuvre quand nous le lui permettons. Il est
dit que « celui qui vit selon la loi doit s’y conformer », cette attitude étant indispensable lorsqu’il
s’agit d’une question d’argent. Lorsque l’on accomplit le travail, que l’on établit des programmes et
des plans et que l’on met sur pied des activités qui sont appelées à se développer, on ne dispose pas
toujours des ressources financières nécessaires, mais on garde la profonde conviction qu’une
solution sera trouvée et qu’à mesure que le travail s’effectue, l’argent nécessaire afflue
magnétiquement. Il ne doit y avoir aucune crainte, aucune hésitation, aucune défaillance dans sa foi
qui, au fil du temps, doit céder la place à une conviction jaillie de la connaissance et de l’expérience.

Si on effectue le travail conformément au Plan hiérarchique ; si on le planifie et l’exécute avec


sagesse et intelligence ; si toutes les démarches sont entreprises de manière à concrétiser la vision et
l’idée, alors l’argent afflue. Les mots-clés sont : « Faites ce que vous devez faire, puis demeurez. » Il
s’agit ici de la technique occulte de l’afflux d’énergie (« L’énergie suit la pensée et s’y conforme ») et
non de la notion mystique selon laquelle « le Seigneur pourvoit » si son comportement est bon et
aimant et si on accomplit un travail prétendu spirituel. Selon la technique occulte, qui est la méthode
de la Hiérarchie, l’argent - dont la nature est essentiellement divine - est la forme d’énergie la plus
dense et la plus matérielle. Aujourd’hui cependant, prisonnière des filets de la cupidité humaine et
du désir égoïste et étouffée par ceux qui ont le monopole des marchés au détriment de la multitude,
elle est gravement corrompue. Sa libération et le rétablissement de saines fonctions et de justes
relations avec l’esprit - ou aspect vie de l’énergie - afin de l’orienter correctement, requiert une
libération du même ordre en celui qui suit la voie occulte. Le disciple en occultisme a relié, ou est en
train de relier, les deux bords de l’abîme dans la conscience qui sépare en apparence l’esprit et la
matière. Le cœur et l’esprit, l’amour et l’intelligence, travaillent de concert en lui sous l’impression
de la volonté spirituelle, afin de contribuer au processus planétaire de construction du pont grâce
auquel, en fin de compte, la Hiérarchie et l’humanité fusionneront en un unique centre d’énergie et
conduiront le but logoïque vers une relation plus étroite entre l’esprit et la matière, manifestée dans
sa perfection.

L’attitude mystique consiste à « laisser faire et à laisser faire Dieu ». L’attitude occulte consiste à
« tenir bon et à aider Dieu. » La manifestation physique du cinquième royaume, le Royaume de Dieu,
l’âme, le principe christique, forment le dessein de ce Second Système Solaire, pour lequel la
contribution active de toutes les formes de vie conscientes de la planète est requise.

Celui qui s’efforce de libérer cette énergie que représente l’argent pour le travail de la Hiérarchie doit
consciemment opter pour le processus occulte. Et voilà où se situe la difficulté ! Trop souvent, en
effet, l’attitude est de nature plus mystique qu’occulte, plus colorée par la foi que par la
connaissance, plus résignée que déterminée. Or, la croissance spirituelle ne peut être imposée de
l’extérieur. Elle ne peut procéder que d’une reconnaissance intérieure et de pressions internes,
même s’il arrive que la Hiérarchie (les Maîtres) exerce une pression et monopolise les véhicules de la
personnalité. Dans ce cas, c’est parce qu’elle estime qu’une telle décision est sage et nécessaire et
susceptible de hâter les progrès de l’âme. La correcte utilisation de cette énergie que représente
l’argent requiert un haut niveau dans le discipulat et la fusion de l’âme.

Le groupe ne cessa de traverser des périodes de graves difficultés financières, au cours desquelles il
toucha presque le fond et dut faire preuve de la compétence et de la dextérité d’un jongleur pour
que toutes les activités soient maintenues et poursuivies. Cette responsabilité incomba à Foster du
vivant d’A.A.B., puis à moi-même pendant de nombreuses, nombreuses années. Manquer de cet
élément si fondamental et si vital que représente l’argent met à l’épreuve l’intégrité spirituelle d’un
individu et celle d’un groupe, peut étouffer l’énergie des travailleurs et déformer la vision si les
attitudes ne sont pas justes et si la détermination vient à s’amoindrir. « Le point crucial du problème
du travail est un problème d’argent », dit le Tibétain et « il nous est demandé de le résoudre ».

La solution dépend toujours de la qualité, de l’intégrité et du niveau spirituel des membres qui
composent le groupe et ces deux facteurs, argent et personnel, ont bien contribué aux années de
crise qui suivirent la mort d’Alice.

Un groupe, à l’instar d’un individu, est inscrit dans un éternel processus en devenir. Il ne parvient
jamais au but, il est toujours en transit, bien qu’il y ait des points de repère fiables qui jalonnent la
voix de son développement et, au cours des phases initiales de son développement spirituel, des
« plateaux » périodiques, des lieux de pause, de consolidation et de réflexion. Ces derniers
s’estompent cependant à mesure que la conscience s’élargit, et la vision et la révélation se succèdent
par étapes plus rapprochées et régulières. « Un nouveau monde est sans cesse en devenir », nous
dit-on. Plus on voit loin, plus il y a à voir…

Les membres d’un groupe se situent à différents niveaux sur le Chemin et sont liés dans le service par
l’amour du travail et l’inclination de l’âme. Toutefois, des divergences concernant le travail extérieur,
les activités ou la personnalité des travailleurs peuvent surgir et supplanter la force intérieure
d’engagement et d’amour. Lorsque cela apparaît, des changements et des mouvements parmi les
membres du groupe deviennent alors nécessaires.
Il peut arriver aussi que parmi ceux qui expérimentent le travail et l’entraînement de groupe, certains
ne sont pas nécessairement guidés par l’âme. Dans le dessein qui sous-tend le travail et son
accomplissement, on peut faire preuve de ce que le Maître Tibétain nomme « un égoïsme spirituel »
et il y a maintes raisons pouvant préluder un changement parmi les membres du groupe. Par
exemple, certains y servent un certain temps seulement (plus ou moins long), puis s’orientent vers
un travail expérimental plus approprié. Il n’est pas facile de trouver sa juste place dans le service,
avant que l’expérience elle-même n’éclaire et n’indique l’orientation à suivre.

Un groupe et les disciples qui travaillent dans un groupe devraient toujours s’attendre à des
changements au sein du groupe et à des changements individuels lorsqu’ils deviennent nécessaires
dans l’intérêt du travail. On devrait considérer l’intention de l’âme et les besoins du travail comme
les facteurs déterminants. On devrait pouvoir les reconnaître comme tels et s’incliner, car ils
équipent l’individu de manière à ce qu’il contribue, d’une manière toujours plus appropriée, ou bien
du groupe, à ses buts et à son intégrité. Le progrès est lent jusqu’à ce que le centre de l’attention
individuel se déplace de soi au travail. C’est une étape progressive essentielle car, reconnue ou non,
admise ou non, chaque disciple aspirant, au cours des premières étapes de sa croissance et au cours
des étapes intermédiaires, est centré sur ses idées, ses opinions personnelles et ses faits et gestes. Il
ne s’est pas encore « perdu afin de trouver son Soi ». Foster avait coutume de dire que lorsque le
disciple a déplacé le centre de ses préoccupations et peut dire : « le travail est servi » et non plus :
« je sers le travail », alors c’est le signe qu’une transformation fondamentale a commencé à s’opérer
en lui.

Au cours des premières années qui suivirent la mort d’Alice, des changements se produisirent et on
transféra certains membres qui travaillaient au siège de New York, en Angleterre et en Europe.

En l’année 1955 ou 1956, on inaugura un Siège à Genève (en Suisse), destiné à servir des étudiants
travaillant en cinq ou six langues différentes. Cette nouvelle structure modifia l’ancienne et des
travailleurs de différents pays en ressentirent les effets. En 1960, le Siège anglais de Turnbridge Wells
fut transféré à Londres. La nécessité d’une plus grande accessibilité et de l’établissement d’un lien
plus étroit avec un nombre de groupes croissant en vue de développer des activités de service
s’imposa. On ouvrit un bureau à deux ou trois endroits différents avant de s’installer, finalement, à
Londres (en 1978), dans un local idéal, jouxtant les bâtiments du Parlement et autres organisations
gouvernementales. À Genève aussi, nous fûmes heureux de trouver un local dans un immeuble neuf
près du Palais des Nations, sponsorisé par le Gouvernement suisse et réservé en tant que centre
international aux organisations qui servent.

En 1965, nous déménageâmes à New York, dans un immeuble neuf proche des Nations Unies. Cet
environnement nous convînt parfaitement en tant que groupe de service mondial et nous en
bénéficiâmes pendant vingt ans. Cependant, tandis que je rédige ces lignes, nous sommes sur le
point de déménager une fois de plus pour deux raisons : le travail se développe tellement que les
locaux sur la Place des Nations sont trop exigus ; le bail est renouvelé mais le loyer augmenté, ce que
l’on n’est pas en mesure d’assumer.

Le déménagement dans les locaux à Londres, à Whitewall Court, illustre la manière dont l’argent
afflue en réponse au besoin lorsque l’attitude est juste, la vision claire et le planning intelligent. A
Whitehall Court, on nous demanda d’acquérir le droit au bail ; il s’agissait d’une très forte somme
d’argent. Or, au moment opportun, nous héritâmes de deux sommes importantes et reçûment une
donation, le tout s’élevant à plus de cent treize milles livres qui nous permirent d’acquérir le droit au
bail et de payer les charges qui nous incombaient. C’est un droit au bail de cinquante ans dans un
immeuble sponsorisé par le gouvernement - un fait marquant dans l’histoire - ce qui nous permet
d’être en place pour l’avenir immédiat sans charges mensuelles autres que celles d’entretien que les
Anglais nomment des « taux », l’équivalent des taxes immobilières aux USA.

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Je présume que l’essentiel consiste à se tenir prêt pour les changements qui arrivent et à ne pas se
sentir découragé ou désorienté. Alice avait l’habitude de dire que si rien ne se produit dans sa vie, il
faut le susciter ! Le changement est édifiant et fait partie du processus de croissance. Si les motifs et
les orientations ne sont pas clairement définis dès le départ, il est indispensable de faire au mieux et
au mieux des opportunités qui se présentent pour modifier les choses, tant il est vrai que les
obstacles (ou les crises) sont des opportunités ! Il est des situations négatives ou potentiellement
préjudiciables que l’on peut retourner et rendre positives parce qu’au plus profond, à la racine-
même de chaque force, gît le germe ou la semence d’une énergie positive.

CHAPITRE 3

Foster Bailey

Dans l’ouvrage qu’elle intitula « Autobiographie Inachevée », Alice souligne l’importance du rôle de
Foster dans sa vie et son travail. Elle nous fait part de ses sentiments envers lui d’infinie
reconnaissance et de profonde appréciation. « Grâce à lui, mon travail put s’accomplir », écrit-elle.

Si c’est vrai des trente années durant lesquelles ils travaillèrent ensemble, cela l’est aussi des années
qui suivirent sa mort, au cours desquelles Foster assuma la lourde tâche de poursuivre le travail selon
le plan et les principes hiérarchiques fondamentaux et en assura l’utilité et le développement.

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