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Introduction à la didactique

Réalisé par : Mohamed ELATLASSI


▪ Enseigner, ce n’est pas administrer un contenu à un public passif
▪ C’est planifier, gérer la groupe classe, prendre en considération les
différences individuelles, organiser des situations adaptées,
transmettre des valeurs, répondre aux besoins des apprenants en
adaptant des méthodes efficaces et apporter le soutien aux élèves
ayant des difficultés…
▪ Enseigner aujourd’hui, c’est maitriser les nouvelles techniques de
communication
▪ Savoir travailler en groupe
▪ Développer de manière régulière les compétences professionnelles
aux élèves
Enseigner implique que les enseignants maîtrisent et sachent mettre en synergie
quatre ensembles de compétences :

▪ premier ensemble : connaître les notions clés qui relèvent des grands
domaines disciplinaires et qui constituent le programme à enseigner. Dans le
cadre de ce module, il s’agit des notions clés de la matière physique- chimie.
▪ deuxième ensemble : avoir la connaissance des différentes méthodes
d’enseignement et d’apprentissage destinées à soutenir la curiosité des
élèves, à les conduire à prendre du plaisir dans l’activité enseignée. Parler
d’objectifs, d’évaluation, de planification, fait partie de cet ensemble.
▪ troisième ensemble : maitriser les principaux concepts de la didactique qui
permettent à l’enseignant de prendre du recul par rapport à l’activité
conduite pour en apprécier le cheminement. On utilisera entre autres les
notions de représentation, de transposition didactique, de contrat didactique.
▪ quatrième ensemble : approcher l’épistémologie qui constitue une
réflexion critique sur les principes, les méthodes et les conclusions de tout
contenu de savoir constitué.
Être un enseignant compétent. Comment faire?
Un enseignant compétent doit savoir différencier sa méthode d’enseignement
selon les besoins ainsi que les facultés de ses élèves: Il n’utilise pas le même
ensemble de pratique pour chaque cours…En revanche, il réfléchit constamment à
son travail, il observe ses élèves pour savoir s’ils apprennent ou non et ajuste sa
pratique de l’enseignement en conséquence (Glickman, 1991).

Il est préférable pour un enseignant de ne pas se limiter à un seul modèle


d’enseignement, Il doit disposer d’un répertoire solide des méthodes et des
stratégies d’enseignement.
Didactique et pédagogie

Qu’est ce que la pédagogie?


•Etymologiquement: dérivé de deux racines grecques; « péda » qui signifie
« enfant » et « gogie » qui signifie « conduire, mener ».
•Le mot « Pédagogie » fait sa première apparition dans la langue française en 1485,
avant d’entrer dans le Dictionnaire de l’Académie Française en 1761. Elle a deux
sens : une théorie et une pratique éducatives.

Pédagogie : théorie éducative Pédagogie : pratique éducative

La pédagogie est une réflexion théorique à La pédagogie renvoie à un


caractère philosophique et psychologique sur les ensemble de méthodes, de
méthodes d’enseignement, les actions à exercer en procédés, de techniques mis en
situation d’apprentissage, leurs finalités et leurs œuvre, selon la situation
orientations. Les auteurs donnent comme d’enseignement, par l’enseignant
exemples: la simplicité, la progressivité, pour instruire et former les élèves.
l’émulation.
Didactique et pédagogie

Qu’est ce que la pédagogie?


La pédagogie comporte alors un aspect théorique et un autre pratique. Loin
d’être séparés, ces deux aspects s’enveloppent l’un l’autre. Or, étant donné
que « pédagogie » renvoie tantôt à une philosophie de l’éducation appliquée
ou à une psychologie appliquée, tantôt à un art d’enseigner, ce terme a été
discrédité en France surtout par Michel Dabène et Christian Puren qui lui
substituent le terme de didactique.
Qu’est ce que la didactique ?

▪ Du grec ancien didaktikόs (« doué pour l’enseignement »), dérivé du verbe


didásko (« enseigner », « instruire »).
▪ Étymologiquement, dans la «didactique », l’accent est plutôt porté sur la
relation au savoir à transmettre. Contrairement à la « pédagogie » qui est
davantage centrée sur la relation maître-élève en vue de l’éducation, la
didactique est davantage centrée sur le savoir à transmettre en vue de
l’instruction.
▪ La pédagogie et la didactique devraient donc être considérées dans leur relation
de complémentarité. Ceci est d’autant plus évident que l’enseignant, dans
l’exercice de son métier, accomplit deux tâches : il gère, d’une part, le
curriculum et de l’autre le groupe-classe.
la didactique générale
▪ La didactique est une discipline qui s’occupe de l’enseignement-apprentissage
d’un certain contenu (la didactique générale), et de l’enseignement-
apprentissage des connaissances déterminées relevant d’une discipline
déterminée (Didactique spécialisée ou disciplinaire) et de leurs interrelations.
▪ La question centrale dans toute didactique est celle des savoirs, de leur
enseignement-apprentissage dans un contexte scolaire précis. Sans cela, il n’y a
pas de didactique. L’origine de la réflexion didactique remonte vers la fin des
années 60, à l’occasion de la « réforme des mathématiques moderne. Le terme
de didactique a une histoire. En fait, à l’époque, selon Johsua, on hésitait entre
le terme de didactique et celui d’« épistémologie expérimentale ». L’«
Épistémologie » s’agit pour Guy Brousseau de l’organisation des savoirs ; et
cette épistémologie est dite « expérimentale » étant donné qu’elle devait être
mise en œuvre « en situation ». Mais en fin de compte et pour plusieurs raisons,
c’est le terme de didactique qui a été retenu et popularisé grâce aux travaux de
Brousseau (1970) dans le domaine de la didactique des mathématiques.
▪ Par la suite le terme s’est imposé dans des disciplines proches des
mathématiques : dans la didactique de la physique (avec Francis Halbawchs)
et peu après dans d’autres didactiques.
Principaux domaines de la didactique
▪ Les principaux domaines d’investigation de la didactique sont : l’étude du
curriculum (relation Enseignant-Contenu), l’étude de l’enseignement (relation
Élève-Enseignant), l’étude de l’apprentissage (relation Élève contenu), et les
interrelations entre ces trois domaines. Ces trois pôles de réflexion sont
représentés historiquement par le « triangle pédagogique ». (Fig 1)
▪ Grâce aux développements de la didactique, le « triangle pédagogique » s’est
progressivement transformé en « triangle didactique », tel qu’illustré par Yves
Chevallard (1985). (Fig 2)
la didactique disciplinaire

▪ Dans un livre que Samuel Johsua a cosigné avec Jean-Jacques Dupin, on trouve la
définition suivante : « La didactique d’une discipline est la science qui étudie,
pour un domaine particulier (ici les sciences et les mathématiques) les
phénomènes d’enseignements, les conditions de la transmission de la « culture»
propre à une institution (singulièrement ici les institutions scientifiques) et les
conditions de l’acquisition de connaissances par un apprenant »
▪ La didactique disciplinaire se définit relativement à une discipline. En effet, le
propre de la réflexion didactique, c’est « l’interrogation sur la nature même du
savoir scolaire qu’on voulait enseigner Cette interrogation sur la nature du savoir
scolaire constitue le principe de départ de la réflexion didactique et en même temps
ce qui la distingue de la réflexion pédagogique.
▪ D’autre part, les didacticiens, tels les médecins, cherchent à comprendre ce qui
rend l’appropriation de telle ou telle discipline difficile. Aussi s’emploient-ils à
la conception et à l’élaboration de nouvelles approches pour y remédier. Ils se
livrent à un travail de fond sur les contenus-objets d’enseignement-apprentissage.
Ce travail, qui reçoit le nom de transposition didactique
▪ Sans doute les principes pédagogiques tels que la simplicité, la motivation, etc., si
nécessaires soient-ils, restent-t-ils, dans une perspective didactique, insuffisants
En guise de synthèse
•La didactique s’intéresse aux processus d’acquisition et de transmission des
connaissances dans un champ disciplinaire donné. Ainsi la pédagogie met-elle la
focale prioritairement sur l’enseignement, la didactique sur l’apprentissage des
élèves. Cette dernière prend en considération les représentations des apprenants,
leurs attitudes, leurs expériences, ainsi que les pratiques sociales.
•L’objet d’étude de la didactique est de transformer des connaissances
disciplinaires (savoir savant) en un champ de savoir enseigné.
•La pédagogie est orientée vers les pratiques d’élève en classe. Elle s’intéresse
aussi aux mode de relations entre les individus, à l’environnement et aux
conditions de travail dans le processus d’apprentissage,
A. Les représentations ou les conceptions erronées

Définition:
La représentation ou conception spontanée désigne ce qui est présent dans l’esprit
d’un sujet au moment de l’enseignement d’une notion et qui est susceptible
d’influencer l’apprentissage en cours.
QUELQUES CARACTÉRISTIQUES DES REPRÉSENTATIONS

1. Leur résistance à l’apprentissage:


Il est fréquent d’observer chez un élève la présence simultanée de deux systèmes
explicatifs d’une notion : son système personnel et le système que l’enseignant
aura cherché à lui transmettre.
Ainsi, cet élève qui peut réciter que respirer c’est absorber de l’oxygène et rejeter
du gaz carbonique (ce que le maître lui a fait copier sur son cahier) mais qui
n’ayant jamais été sensibilisé à la présence de gaz différents dans l’air et encore
moins à la présence de gaz dans l’eau ne peut pas penser que les poissons font de
même.
D’où toute situation d’apprentissage doit s’interroger à propos des obstacles
qu’elle recèle.
2. Leur liaison possible à la psychologie génétique:
Certaines représentations peuvent s’expliquer par l’inachèvement du
développement cognitif de l’élève et renvoient alors :
•Soit à une prédominance des fonctions figuratives sur les fonctions opératives.
Ainsi, pour les sujets est-il difficile d’envisager qu’il existe des réalités physiques
que l’œil ne peut pas voir (les ondes qui parviennent à un téléphone portable,
l’existence de l’atome,…)
•Soit par le maintien de fonctionnements intellectuels caractéristiques de
l’enfance. Une dent ou un œuf ne sont pas vivants, mais un avion qui se déplace
dans le ciel l’est.
3 . Leur relation avec des obstacles épistémologiques:
Il faut fréquemment rechercher l’origine des représentations dans la pensée
commune avec laquelle il convient de produire une rupture épistémologique pour
accéder au concept scientifique.
« les professeurs de sciences imaginent que l’esprit commence comme une leçon,
…qu’on peut toujours faire comprendre une démonstration en la refaisant point
par point. Ils n’ont pas réfléchi que l’adolescent arrive dans la classe de physique
avec des connaissances empiriques déjà constituées…
Exemple: l’équilibre des corps flottants
4. Leur potentiel origine psychanalytique:
Concept et fantasme. Une quatrième origine des représentations revient à la
psychanalyse qui peut voir dans le contenu manifeste un sens latent de ce qui est
exprimé.
Exemple: l’arc en ciel/ la fête des loups

LA PRISE EN COMPTE DIDACTIQUE DES REPRÉSENTATIONS


La représentation est comme le terrain sur lequel on va construire : on ne peut
l’ignorer mais la refaçonner si nécessaire.
Il ne s’agit donc pas simplement de les faire s’exprimer et ensuite de les ignorer en
continuant de faire une leçon préprogrammée, mais de partir de la confrontation de
représentations pour fonder l’apprentissage.
B. Les obstacles didactique

L’obstacle didactique est une représentation de la tache induite par un


apprentissage antérieur, étant la cause d’erreurs systématiques et faisant
obstacle à l’apprentissage.

Il y a donc obstacle lorsque les « conceptions nouvelles » à s’approprier


contredisent les « conceptions antérieur » de l’élève.
Du côté de l’histoire des sciences, l’histoire des concepts montre qu’ils se sont
construits par des rectifications successives : des obstacles ont été franchis grâce à
des questions nouvelles obligeant à des changements de perspectives. La
connaissance scientifique ne s’établissant qu’en rupture avec l’expérience
première et la pensée commun.
Obstacle épistémologique:
Par exemple jusqu’à Edison, pour s’éclairer il fallait que quelque chose brûle
comme dans la lampe à huile ou dans la lampe à pétrole, ou avec la bougie. Ce feu
nécessitait de l’air. Ce que montra Edison, l’inventeur de l’ampoule électrique
c’est qu’à l’intérieur de cette dernière il ne fallait pas d’air, mais le vide. S’il y
avait de l’air le fin filament parcouru par l’électricité se consumerait. Ainsi donc
Edison surmonta cet obstacle épistémologique. Il en va de même en sciences.
Les représentations des élèves illustrent les obstacles qu’il convient de surmonter.
Ainsi toute situation d’apprentissage pour les élèves devrait-elle s’intéresser :
▪ à identifier quels obstacles elle recèle pour les élèves (à quelles difficultés plus
ou moins importantes seront-ils confrontés).
▪ à anticiper sur, le cas échéant, les activités à suggérer, les lectures à
entreprendre, les enquêtes à mener qui permettront aux élèves de surmonter ces
obstacles
C. Transposition didactique

La transposition didactique, ou didactisation, consiste à transformer des


savoirs disciplinaires (pouvant provenir de savoirs savants ou de pratiques
sociales) en savoirs à enseigner (énoncés dans les devis ministériels et dans les
plans cadres de cours) puis en savoirs enseignés (énoncés dans les plans de
cours et les plans de leçon).
N.B: La transposition didactique vise l’élaboration d’un curriculum de type
didactique qui puisse rendre accessible la connaissance sans pour autant la
sacrifier.

✓ Les savoirs savants sont des savoirs accrédités par la communauté


universitaire et ils proviennent de la recherche.
✓ Une pratique sociale, c'est une façon de faire ou un ensemble de
comportements partagés par un groupe donné.
Transposition didactique externe :
des savoirs disciplinaires aux savoirs à enseigner.
La transposition didactique externe est celle qui permet d'établir les devis de
formation officiels puis l'élaboration d'un programme. On la dit externe
puisqu'elle a lieu à l'extérieur de la classe. La transposition didactique externe
consiste notamment à sélectionner, parmi les savoirs disciplinaires, ceux qui
devront être enseignés. Il s'agit d'un travail effectué par un groupe de
professionnels : gens du ministère, gens du milieu du travail, professionnels
des institutions d'enseignement.
Transposition didactique interne :
des savoirs à enseigner aux savoirs enseignés.
La transposition didactique interne est celle qui permet de transformer les
savoirs à enseigner en savoirs enseignés. Elle sera généralement réalisée par
l'enseignant qui sera en charge du cours. Il lui faudra adapter les savoirs à
enseigner (les savoirs disciplinaire retenus pour être enseignés) pour qu'ils
puissent effectivement être enseignés : choix des séquences d'enseignement,
étendue des contenus, des stratégies.
Le registre de conceptualisation d’une notion

De la maternelle à l’université une discipline d’enseignement est souvent


structurée autour des mêmes notions. La notion de nombre est présenté sous la
forme des nombres entiers, des nombres décimaux, des nombres relatifs, des
nombres négatifs, des nombres irrationnels... La notion de respiration pour un
jeune enfant se comprend comme le fait d’inspirer de l’air et de le rejeter plus
chaud et plus humide, plus tard on en parlera comme un échange gazeux, puis
comme un mécanisme de transport d’oxygène et de dioxyde de carbone, puis
comme un mécanisme de transport d’énergie et enfin comme un mécanisme
d’oxydo-réduction et chaque fois on peut lire dans le programme : la notion de
respiration.

On nommera registre de conceptualisation le niveau d’abstraction lié à un


type de questionnement déterminé qui concerne une notion.

Une question à se poser est : quel est le registre de conceptualisation de la


notion qui est enseignée?
La notion de trame notionnelle ou de champ notionnel:
La didactique a permis de comprendre que l’apprentissage d’une notion ne se
fait pas comme un bloc , mais comme l’appropriation du jeu d’un ensemble de
liens existants entre cette notion et d’autres notions dites périphériques. L’idée
suggérée est qu’une notion se comprend par les liens qui l’unissent à d’autres
notions à l’intérieur d’une configuration nommée trame ou champ notionnel.

Par exemple, à un niveau d’enseignement correspondant au début du


secondaire, pour comprendre le rôle de la respiration, il faut savoir que l’air
que nous respirons est constitué de gaz différents, que ces gaz au niveau des
poumons passent dans le sang artériel en transportant l’un de ces gaz
(l’oxygène) jusqu’aux confins de l’organisme dans les cellules et qu’en retour
le sang veineux rapporte du dioxyde de carbone qui sera expulsé du corps au
niveau des poumons, qu’inspiration et expiration permettent entrée et sortie de
gaz.
Ainsi air, gaz, sang, cellules, oxygène, dioxyde de carbone, inspiration,
expiration, à ce niveau de classe constituent la trame notionnelle de la
respiration. A un niveau d’enseignement plus avancé, d’autres notions
s’ajouteront à cette trame notionnelle. ..
La situation problème:

Est une situation d’apprentissage, c’est un moyen d’apprentissage et non le


résultat.
C’est une stratégie d’enseignement qui favorise l’engagement des apprenants .
Elle permet la construction des savoirs.
▪ Globale:
Elle est complète: elle a un contexte, des données initiales, qu’elle contient un
but, elle requiert plus d’action, plus d’une procédure ou plus d’une opération à
faire.
▪ Complexe:
Elle fait appel à plusieurs connaissances, elle amène un conflit cognitif, la
solution n’est pas évidente, elle présente un défi à la porté de l’élève, elle peut
toucher à plusieurs objectifs du programme.
▪ Signifiante:
Elle a un sens pour l’élève parce qu’elle fait appel à quelque chose qu’il
connait, elle est concrète.
L’évaluation:

L’évaluation est la mesure, à l’aide de critères déterminés, des acquis d’un élève, de la
valeur d’un enseignement, etc. C’est une partie intégrante et obligatoire de l’action
pédagogique.
Indirectement, l’évaluation mesure également l’efficacité des pratiques d’enseignement
et du service public éducatif en général.
Fonction de l’évaluation:
Les types d’évaluations
Pratiques d’évaluation
Remarque:

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