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Description de l’espèce
L’Hirondelle rustique se caractérise par une silhouette gracieuse et élancée, des ailes longues, triangulaires et
effilées, un cou peu prononcé et une queue nettement échancrée.
L’adulte possède un plumage contrasté. Le dessus est bleu-noir uniforme aux reflets métalliques et le dessous du
corps va du blanchâtre au roussâtre. Le front et la gorge sont rouge foncé (caractères difficiles à distinguer en vol et
de loin). Un collier bleu noir forme une bande pectorale qui tranche nettement avec la poitrine allant du blanchâtre au
roussâtre [R. GARCIN, comm. pers.]. La queue nettement fourchue présente des rectrices externes très allongées
appelées « filets » qui mesurent jusqu’à 70 mm chez le mâle et 34 mm au maximum chez la femelle [R. GARCIN,
comm. pers.]. Le dessus de la queue est marqué d’une rangée de petites taches blanches à proximité de l’échancrure,
bien visibles lorsque l’oiseau étale ses rectrices. Le bec et les pattes de faible taille sont noirs.
La femelle présente un plumage moins coloré aux reflets bleus moins prononcés que chez le mâle.
Le jeune est encore plus terne avec le dessus moins brillant, le front et la gorge jaune pâle, roussâtre ou rose brunâtre
et les filets caudaux courts, voire absents au moment de la sortie du nid.
La mue des rectrices débute dès août, suivie par celle des rémiges et des rectrices dans les quartiers d’hiver africains
et se prolonge jusqu’en mars. La mue complète du juvénile se déroule comme celle de l’adulte [5].
L’Hirondelle rustique est un oiseau bavard. En vol, elle lance constamment des cris aigus sonores suivis très souvent
de rapides gazouillis. En cas d’alarme, les cris sont nerveux, plus forts et prolongés. Le chant comporte des
gazouillements entrecoupés de trilles et de sons sifflés égrenés inlassablement en vol ou perché (JCR, CD3/pl.45).
Longueur totale du corps : 17-19 cm. Poids : 18 à 20 g (extrêmes 13-28 g).
Répartition géographique
De distribution holarctique, l’Hirondelle rustique est une espèce polytypique. La forme nominale H. r. rustica se
reproduit dans toute l’Europe, en Afrique du Nord et en Asie, de la Turquie, jusqu’au bassin de l’Iénisséi (Sibérie),
ainsi que dans l’ouest de la Chine [bg7]. Elle est absente des régions arctiques et de hautes montagnes.
En France, l’espèce occupe les zones habitées de l’ensemble du territoire. Elle niche jusqu’à 1500 m dans le Gard,
1600 m dans les Pyrénées et plus de 1800 m dans les Alpes [bg19 ; bg35 ; bg72].
Au cours des périodes de migrations, l’Hirondelle rustique traverse le pays sur un large front et se concentre en très
grand nombre sur plusieurs sites de la façade Manche-Atlantique, sur des zones humides de l’intérieur et sur des cols
de montagne.
Les zones d’hivernage des nicheurs français et de l’ouest de l’Europe se situent en Afrique occidentale, de la Guinée
à la République centrafricaine, au Zaïre, en Angola et peut-être jusqu’en Afrique du Sud [bg19].
Presque régulier, l’hivernage en France concerne un très faible nombre d’oiseaux, principalement sur le pourtour
méditerranéen, rarement plus au nord.
Biologie
Ecologie
L’Hirondelle rustique fréquente principalement les zones rurales, en particulier les régions herbagères [4]. Elle
occupe également les villages, plus rarement les grandes agglomérations comportant suffisamment d’espaces verts et
les zones de monocultures céréalières. Les densités d’hirondelles les plus importantes se situent généralement dans
les fermes et les hameaux où se pratique encore l’élevage extensif. L’installation préférentielle dans les fermes en
activité n’est pas uniquement favorisée par la présence du bétail, mais également par l’architecture des bâtiments
d’élevage [11] et leur accessibilité. Dans tous les cas, son abondance est liée à la présence d’habitats riches en
insectes aériens (prairies naturelles, haies, bois, mares, étangs…) [bg53].
En migration, les plus grandes concentrations d’hirondelles sont observées dans des zones humides, surtout sur des
plans d’eau.
Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet
Comportements
Les premiers migrateurs printaniers peuvent être observés dès la mi-février, mais c’est à la fin de mars que débute
réellement la migration. Le retour des oiseaux culmine entre le 15 avril et début mai, puis diminue progressivement,
laissant des retardataires jusqu’au début juin, voire plus tard dans le nord du pays [bg19].
A partir de juillet, se forment des rassemblements, constituant des dortoirs comptant souvent plusieurs milliers
d’oiseaux. Les départs en migration commencent timidement début août et les passages atteignent leur maximum
entre le 15 et le 30 septembre, puis diminuent nettement en octobre. Les dernières hirondelles sont observées en
novembre, plus rarement en décembre [bg19 ; bg72].
L’activité essentiellement diurne de l’espèce est consacrée en priorité aux vols alimentaires afin de couvrir les
besoins de base et d’assurer l’élevage des nichées.
Douée de facultés étonnantes et chasseur aérien performant, l’Hirondelle rustique a néanmoins besoin de perchoirs
pour satisfaire ses activités de confort (toilette, repos…). Elle se pose ou se déplace rarement à terre, exclusivement
lors de la collecte de boue pour la construction du nid, pour se réchauffer au soleil ou plus rarement pour picorer des
insectes.
Fidèles au site de reproduction, les couples, souvent unis pour la vie, s’affairent dès leur retour à la restauration de
leur nid ou à la construction d’un nouveau nid, dont l’emplacement sera choisi au préalable par le mâle [bg72]. La
fidélité des couples n’est pas systématique, à tel point que les partenaires peuvent changer au cours d’une même
saison. La fidélité au site de reproduction souffre également de nombreuses exceptions [10 ; 11] et concerne les
mâles, très rarement les femelles, qui se sont reproduits au moins une fois dans celui-ci [R. GARCIN, comm. pers.].
Le mâle s’active aussi à défendre son territoire et à courtiser la femelle par d’incessantes parades. Le temps consacré
à cette activité est d’autant plus important lorsque plusieurs couples nichent dans le même local.
Contrairement à d’autres hirondelles, la rustique niche rarement en colonie importante (le plus souvent, moins de dix
nids). Le nid est construit de préférence dans des bâtiments traditionnels d’élevage, mais également dans des garages,
granges, greniers, buanderies,….
Régime alimentaire
L’Hirondelle est strictement insectivore. Elle se nourrit essentiellement d’insectes aériens, en particulier des Diptères
qu’elle capture en vol. En général, les vols de chasse sont observés du ras du sol ou de l’eau jusqu’à sept à huit
mètres de hauteur, mais par beau temps, les vols de chasse se font aussi plus haut, jusqu’à 200-300 m. Le régime
alimentaire comprend également des Hémiptères, des Coléoptères, des Hyménoptères, des Lépidoptères et des
Odonates. Accessoirement des chenilles, des araignées ou des fourmis sont consommées à terre ou contre des murs.
3150 - Lacs eutrophes naturels avec végétation du Magnopotamion ou l’Hydrocharition (Cor. 22.13 x (22.41 et
22.421)
3160 - Lacs et mares dystrophes naturels (Cor. 22.14)
6440 - Prairies alluviales inondables du Cnidion dubii (Cor. 37.23)
Menaces potentielles
La disparition de l’élevage traditionnel extensif et l’intensification de l’agriculture constituent les principales
menaces connues qui affectent l’Hirondelle rustique. Les mutations agricoles qui ont radicalement modifié et
simplifié les espaces ruraux d’un grand nombre de régions depuis une quarantaine d’années ont conduit au déclin
inexorable de l’espèce en France. On peut ainsi citer la reconversion des prairies en cultures céréalières intensives,
accompagnée de remembrements qui ont entraîné des suppressions de haies et de petits bois, les comblements des
mares et l’agrandissement des parcellaires. La quantité et la diversité des proies dépendent étroitement du type
d’occupation du sol (pâturage, prairies de fauche, cultures) : la diminution de la surface en pâturage a ainsi entraîné
une réduction de la quantité de proies disponible pour l’Hirondelle rustique et a pu contribuer au déclin de ses
populations comme de celles d’autres insectivores [4].
L’utilisation des pesticides constitue une menace bien connue et documentée depuis une trentaine d’années [2]. Elle
a été en s’intensifiant dans la plupart des régions françaises depuis.
La modernisation ou la disparition des bâtiments d’élevage sont responsables de la réduction drastique des sites de
nidification.
La destruction directe des nids est aussi une menace.
La fréquence accrue des conditions météorologiques difficiles en période de nidification et au cours des migrations
(froid, pluie, vent ou canicule, mais aussi neige [bg35]), probablement liée aux changements climatiques récents,
peut être un facteur aggravant.
Propositions de gestion
Pour enrayer le déclin de l’Hirondelle rustique, il conviendrait de mettre en place des mesures incitatives favorisant
la polyculture et l’élevage extensif.
Une forte réduction de l’emploi des pesticides chimiques est nécessaire pour garantir une présence suffisante
d’insectes. Le recours moins systématique aux intrants et les moyens de lutte biologique, notamment par le
développement de l’agriculture biologique, constituent des alternatives.
Le maintien et l’accès des bâtiments traditionnels d’élevage, la conservation ou la recréation de paysages ruraux
traditionnels avec présence de jachères, de haies, de bosquets, de mares, de vergers haute-tige et de prairies naturelles
constituent des conditions essentielles supplémentaires à la sauvegarde des populations d’hirondelles.
Cahiers d’Habitat « Oiseaux » - MEEDDAT- MNHN – Fiche projet
Enfin, il est nécessaire de sensibiliser les différents acteurs afin que les nids ne soient pas détruits.
Bibliographie
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