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Rapport de stage - L2 Parcours spécial

Machine thermique quantique

Inès Combes

Encadrée par Etienne Brion

Juin-juillet 2021
Table des matières

1 Remerciements 2

2 Introduction 2

3 Définitions importantes 3

4 Préparation de l’état initial du système 4


4.1 Différents types de refroidissement . . . . . . . . . . . . . 4
4.2 Piège de Paul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

5 Cycle d’Otto 6
5.1 Présentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
5.2 Chemins à pulsation radiale constante . . . . . . . . . . . 7
5.3 Courbes isentropiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5.4 Exemple de calcul de l’énergie moyenne de l’ion pour un
état thermique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

6 Programme 10
6.1 Code . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
6.2 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

7 Conclusion 16

1
1 Remerciements
Avant tout, je souhaiterais remercier M.Etienne Brion, chercheur au LCAR, qui
m’a encadrée durant ce stage de quatre semaines, pour son temps précieux et sa
grande gentillesse. Cela m’a beaucoup apporté ; j’ai pu toucher du doigt une nouvelle
facette de la physique, la thermodynamique quantique, et bien que ce soit un domaine
très compliqué, M.Brion a pris le temps de m’expliquer et réexpliquer les notions de
base pour m’y initier. Cette expérience très enrichissante m’a d’autant plus motivée
pour la suite de mes études, et j’en suis très reconnaissante envers mon encadrant,
mais aussi envers toutes les personnes de son équipe qui m’ont accueillie avec le
sourire au laboratoire et qui m’ont partagée leurs parcours, me permettant ainsi d’en
apprendre plus sur le monde de la recherche.

2 Introduction
Depuis quelques années maintenant, le domaine de la thermodynamique quantique
est en plein essor. En effet, développer les connaissances à ce sujet permettrait par
exemple de mieux maîtriser la réalisation d’ordinateurs quantiques qui nécessitent de
refroidir des atomes. De nombreux chercheurs travaillent notamment sur la question
fondamentale qui est de savoir si les lois de la thermodynamique s’appliquent à l’infi-
niment petit, interrogation non négligeable aux vues des nombreuses différences que
compte le monde quantique avec le nôtre. La communauté scientifique se retrouve
divisée par cet enjeu, bien qu’il semblerait que des études récentes penchent pour
des lois similaires au monde macroscopique. Le démon de Maxwell, par exemple, qui
semble violer la deuxième loi au premier abord, pourrait finalement ne pas le faire si
l’on évoque un lien entre thermodynamique et information, ce qui induirait alors que
l’entropie puisse augmenter et donc que la loi soit respectée. Ce sont des recherches
d’actualité, il reste alors encore de nombreux mystères à percer dans ce domaine. (6)

Le stage que j’ai eu la chance de suivre, encadré par M.Brion, a eu pour but de
s’intéresser à un article (1) traitant d’une machine thermique quantique à un ion,
piégé dans ce que l’on appelle un piège de Paul, harmonique. Cet ion piégé est mani-
pulé de sorte à réaliser un cycle d’Otto, cycle thermodynamique utilisé notamment
dans les moteurs à essence. Nous allons alors voir dans un premier temps quelques
définitions importantes, puis comment fonctionne ce cycle thermodynamique et fina-
lement nous parcourrons le code que nous avons réalisé pour reproduire une partie
du diagramme présenté dans l’article sur l’évolution de l’énergie moyenne radiale en
fonction de la pulsation (radiale aussi) du piège.

2
3 Définitions importantes
Commençons tout d’abord par introduire les notions importantes de physique sta-
tistique et de physique quantique nécessaire à la compréhension de ce sujet.

Pour décrire un mélange statistique, comme nous avons ici, nous ne pouvons plus
simplement utiliser le vecteur d’état, le ket, car dans l’état initial, on ne se trouve
plus simplement dans un état pur (ou une combinaison linéaire d’états purs) ; il y a
une incertitude supplémentaire (à celle quantique) sur l’état initial de notre système,
que l’on pourrait qualifier de statistique, induite par les probabilités qui sont définies
par la loi de Boltzmann que nous verrons ensuite. Nous introduisons alors l’opérateur
densité (2). Commençons par l’écrire dans le cas pur en premier lieu. Son expression
est :
ρ̂ = |ψi hψ| (1)
Cet opérateur est un projecteur ; il nous projette sur l’état |ψi. C’est une notion
qui ne m’est pas évidente, mais on peut voir clairement que si nous sommes dans le
cas pur, hψ| |ψi = 1 × |ψi.
Dans le cas qui nous intéresse et pour lequel cet opérateur (qui, projeté, donne
alors la matrice dite de densité ρ qui décrit alors l’état d’un système dans une base
choisie) devient pertinent, c’est-à-dire les mélanges statistiques, on a alors l’expres-
sion :
X
ρ̂ = pn |ψn i hψn | (2)
n

Viens alors la définition de la loi de Boltzmann (5), qui va définir les pn que nous
considérons pour notre mélange. Pour un système en équilibre thermique avec un
thermostat à la température T, la probabilité pour une particule de se trouver dans
un état d’énergie n est :
n
e kb T
pn = P j (3)
je
kb T

En l’occurence, nous allons dans notre cas considérer la probabilité pour la par-
ticule de se trouver dans un niveau du piège harmonique et donc on a n = w~(n + 12 )

L’entropie de Von Neumann, qui représente l’extension de la définition d’entropie


macroscopique (par Gibbs) au monde quantique, se définit de la manière suivante :

S = −trρ ln ρ (4)

3
Autrement dit, elle caractérise "l’éloignement" de l’état du système à un état pur,
état qui peut se représenter avec un ket uniquement. En effet, puisque la matrice
densité est utilisée dans des cas plus complexes qu’un état pur et qui dont le ket ne
porte plus assez d’informations, nous pouvons caractériser cet écart grâce à l’entropie.
Plus l’entropie sera grande, plus l’information que l’on aura pour le système sera
faible ; on ne saura plus distinguer dans quel état se trouve l’ion. (7)
Nous verrons dans notre cas que l’isentropicité se traduira donc par la conservation
des probabilités de se trouver dans un état n donné, on peut donc considérer qu’il
n’y aurait pas de transition d’état dans ce cas là puisque les probabilités sont les
mêmes.
Si le phénomène est suffisament lent, soit quasi-statique, nous aurons, comme en
thermodynamique classique, l’équivalence isentropique/adiabatique (dS = 0 = δQ T
).

L’écart à l’adiabaticité se caractérise avec le facteur Q que nous verrons plus tard.

Finalement, la dernière notion à introduire est ce que l’on appelle les états ther-
miques ; ces états se caractérisent par le fait qu’ils suivent la loi de Boltzmann. (2)
Nous sommes donc en contact avec un thermostat pour être dans cet état d’équilibre.

4 Préparation de l’état initial du système


4.1 Différents types de refroidissement
Cette partie a pour but d’introduire très brièvement les deux types de refroidis-
sement utilisés dans notre système qui doit être très froid (ordre du mK) de façon à
isoler notre ion et à le piéger dans notre piège de Paul.

Le premier est le refroidissement dit Doppler (3), qui consiste à éclairer un ion par
deux ondes planes progressives de sens contraire. Ces ondes viennent ralentir l’ion en
lui faisant subir un frottement visqueux. On dit que les forces appliquées à l’ion sont
de pression de radiation. En effet, au repos, les forces se compensent mais lorsque
l’on met l’ion en mouvement, l’équilibre est brisé ; l’onde qui vient en sens opposé à
son mouvement est vue par l’ion à la pulsation wL + kL v (v étant la vitesse de l’ion)
et donc l’ion perd de l’énergie et est ralenti, autrement dit refroidi après un certain
temps d’amortissement.

L’autre type de refroidissement que nous allons aborder (sans entrer dans les
détails) est le refroidissment par bande latérale (4) , qui utilise le couplage entre les
niveaux d’énergie propres et internes à notre ion, avec les niveaux d’énergie imposés
par le piège (donnant alors un oscillateur harmonique).

4
Avant d’introduire le fonctionnement de ce refroidissement, posons que la valeur
du quantum d’énergie entre deux niveaux de l’oscillateur est ~Ω et que la valeur
d’énergie entre le niveau |gi (le fondamental) et |ei (premier état excité de l’ion) est
~wA . Le principe est alors de créer une interaction entre notre oscillateur harmonique
(ion dans le piège) et un laser de fréquence wL = wA − Ω. De ce fait, si l’on se
trouve dans un état |g, n + 1i (donc dans l’état |n + 1i pour l’oscillateur, |gi pour
les niveaux d’énergie internes) et que l’ion reçoit un quantum d’énergie ~wL , il va
passer au niveau |e, ni comme l’on peut le voir sur le schéma ci-dessous. C’est alors
que par émission spontanée, l’ion va chercher à se désexciter pour revenir vers son
niveau fondamental qui dans ce cas est alors |g, ni. On peut alors répéter l’opération
pour atteindre alors le niveau d’énergie de l’oscillateur (n) voulu (avec des limites).

Figure 1 – Principe de refroidissement par bande latérale pour un ion dans un piège harmonique
(4)

4.2 Piège de Paul


Un piège de Paul (3) est un piège pour particules chargées, mettant en oeuvre un
champ électrique oscillant (ne fonctionne pas en statique, par l’équation de Maxwell-
Gauss dans ce cas) qui induira le développement d’un micro-mouvement de notre

5
ion. Ce micro-mouvement donne une énergie cinétique à notre ion qui joue alors le
rôle d’énergie potentielle du mouvement lent de la particule. On a alors création
d’une force de rappel vers le centre du mouvement, le centre de masse. La particule
est finalement piégée, elle oscille de part la présence du champ. Nous pouvons ré-
soudre l’équation du mouvement de notre ion de différentes façons (3), par exemple
en décomposant le mouvement en un lent et un rapide, soit par la résolution des
équations de Matthieu, mais finalement, nous constatons que le mouvement de l’ion
est harmonique selon les trois directions de l’espace. L’hamiltonien du système aura
alors pour forme :

pˆ2 1
Ĥ = T̂ + V̂ = + mw2 (t)x2 (5)
2m 2
Nous allons pouvoir donc considérer que cet ion dans ce piège harmonique forment
un oscillateur harmonique quantique. D’où :
1
Ĥ = ~w(t)(n + ) |ni hn|
2
avec |ni les états propres de l’hamiltonien.
En l’occurence, comme dit dans l’article (1) que l’on étudie, notre potentiel a pour
forme :
2 2 2 2 4
m (w0x x + w0y y )r0 mx20 z 2
V (x, y, z) = + (6)
2 (r0 + z tan θ)4 2
Si l’on dérive ces expressions en fonction des variables x ou y, on voit bien que les
formes des forces obtenues dépendront de z, donc de l’évolution axiale, de même si l’on
dérive par rapport à z, nous aurons une dépendance radiale. Les deux mouvements
sont donc couplés, de part la forme du piège, notamment avec l’angle θ entre les
électrodes qui vient induire ce couplage des modes.

5 Cycle d’Otto
5.1 Présentation
Le but de tout ce dont nous avons parlé précédemment (refroidissement de l’ion
notamment) est de pouvoir réaliser ce que l’on appelle un cycle d’Otto. Avec notre
ion refroidi piégé dans un potentiel harmonique, nous allons pouvoir réaliser ce cycle,
mais quantiquement. Sur la figure ci dessous (de l’article que l’on étudie), on observe
donc 2 types d’évolution ; l’une isentropique, soit les chemins allant de A vers B et
de C vers D, l’autre dite à pulsation constante (B vers C et D vers A). Cette partie a

6
donc pour objectif de détailler ces phénomènes et d’étudier la variation de la valeur
moyenne (radiale) de l’hamiltonien du système pendant ce cycle.

Figure 2 – Cycle d’Otto quantique extrait de l’article étudié (1)

5.2 Chemins à pulsation radiale constante


Ces chemins relient un état non thermique à un état thermique. En effet, pour
revenir à un état thermique (ou équilibre thermique), on utilise un couplage faible à
un laser qui va agir sur le mode radial comme un thermostat ; β varie, donc la proba-
bilité décrite par la loi de Boltzmann aussi, revenant alors vers l’équilibre thermique.
Autrement dit, l’énergie du mode radial a alors varié, par échange de "chaleur" avec
le réservoir.
Le long de ces évolutions, la pulsation de l’oscillateur est fixée (le travail est
constant) ; dans l’article, ces chemins sont dits isochores car l’on peut clairement

7
voir l’analogie entre la pulsation du piège qui définit donc le volume dans lequel peut
évoluer l’ion et un volume que l’on pourrait voir en thermodynamique classique.
Cet apport/perte d’énergie au mode radial de notre système va induire un dé-
placement dans le piège selon l’axe z, puisque les deux mouvements sont couplés de
part la disposition des électrodes. En réalité, l’apport d’énergie va se transformer
en travail axial donc en une modification de la pulsation w conduisant alors à nos
courbes isentropiques.

5.3 Courbes isentropiques


Considérons les deux courbes isentropiques suivantes : A vers B (1) et C vers D
(3).
Sur ces chemins, nous allons d’un état thermique, suivant la loi de Boltzmann et
étant à l’équilibre (et donc on peut donner une définition de la température), vers
un état non thermique. En effet, prenons l’exemple du chemin A vers B. Dans l’état
A, thermique, la probabilité pour l’ion de se trouver dans l’état d’énergie n est :
1 −β1 En1
pn = e
Z
Avec En1 = ~w1 (t)(n + 21 ), car notre ion est assimilé à un oscillateur harmonique
(voir piège de Paul) de pulsation w1 (t). L’équilibre thermique du système à la tem-
pérature T1 est réalisé de part le couplage (faible) du système avec un laser jouant
le rôle du thermostat.
Lors de cette évolution, la pulsation de l’ion dans le piège est modifiée, de w1 vers
w2 ; le laser (thermostat) a apporté de l’énergie (radialement) à notre système qui la
convertit en changeant de pulsation, ce que l’on peut imaginer classiquement comme
un travail. Par conséquent, le quantum d’énergie entre les différents niveux d’énergie
de l’oscillateur l’est également. On a désormais En2 = ~w2 (t)(n + 12 ).
C’est alors que l’état B, quant à lui, a conservé le facteur de Boltzmann, c’est la
caractéristique d’isentropicité ; la distribution de probabilité ne change pas, pourtant,
la pulsation intervient dans cette dernière, donc elle devrait évoluer. L’état n’est
plus thermique, car la loi de Boltzmann n’est pas valable. (nous ne sommes plus à
l’équilibre thermique et le système n’est plus lié au thermostat mis en oeuvre par un
laser).

5.4 Exemple de calcul de l’énergie moyenne de l’ion pour un état ther-


mique
Au point A, nous sommes dans un état thermique, autrement dit à l’équilibre
thermique avec β = β1 . La pulsation de l’oscillateur est w1 . Dans ce cas, la pro-

8
babilité pour notre ion d’occuper l’état |ni (état propre de l’oscillateur) est définie
par Boltzmann telle que pn = Z1 e−β1 En avec En = ~w1 (n + 21 ) (Z étant la normali-
sation). Pour déterminer la valeur moyenne de l’énergie en ce point, nous utilisons
l’expression suivante :
X
hHiA = pn En (7)
n


[ n e−β1 En ] ∂Z
P
1X −β1 En 1 X −∂ −β1 En ∂β1
− ∂β 1 −∂
hHiA = En e = (e )=− = = (ln(Z))
Z n Z n ∂β1 Z Z ∂β1

w1 w1 w1
−∂ e−β1 ~ 2 ~w1 1 + e−β1 ~w1 ~w1 eβ1 ~ 2 + e−β1 ~ 2 ~w1 cosh(β1 ~ w21 )
= [ln( )] = = [ w w ] = [ ]
∂β1 1 − e−β1 ~w1 2 1 − e−β1 ~w1 2 eβ1 ~ 21 − e−β1 ~ 21 2 sinh(β1 ~ w21 )
~w1 w1
= coth(β1 ~ )
2 2
Nous retrouvons ici bien le résultat de l’article (1). Nous avons essayé de réaliser le
calcul pour un état non thermique, mais c’est beaucoup plus compliqué de part le fait
que la loi de Boltzmann ne s’applique plus. Il faut utiliser la formule pour la valeur
moyenne d’un opérateur, hHi = hψ| Ĥ |ψi, ce qui implique d’avoir une expression
pour notre fonction d’onde et ce n’est pas simple. Pour donner l’expression (1) tout
de même au point B par exemple, qui est non thermique, on a :
~w2 ∗ β1 ~w1
hHiB = Q1 coth( )
2 2

9
6 Programme
Après avoir tenté de comprendre comment fonctionnait le cycle d’Otto de l’article
ainsi que les différentes notions qui vont avec, nous avons réalisé avec mon encadrant
M.Brion un programme (python) permettant de résoudre l’équation de Schrödinger
en discrétisant le temps et l’espace pour notre ion placé dans le piège. Le but est
de pouvoir calculer alors la valeur moyenne de l’énergie pour chaque n en en chaque
temps, En = hψn | Ĥ |ψn i. En multipliant ces valeurs obtenues par la probabilité de
Boltzmann correspondante au n en question, puis en les sommant pour avoir l’éner-
gie totale en chaque subdivision temporelle, nous aurons finalement la possibilité de
tracer l’évolution de l’énergie moyenne en fonction de la pulsation de l’oscillateur en
chaque t, comme cela a été réalisé sur la figure 1 de l’article que l’on étudie (1) (ou
la figure 2 de ce rapport).

Dans cette partie, nous avons souhaité reproduire la branche du diagramme allant
de A vers B, isentropique donc. Pour cela, nous devons calculer En = hψn | Ĥ |ψn i
ce qui nécessite de résoudre l’équation de Schrödinger décrivant l’évolution de notre
système en chaque temps t.

6.1 Code
Avant toute chose, nous devons introduire la loi de Boltzmann.
Ici, nous créons un vecteur colonne de taille N qui contiendra les probabilités
définies par Boltzmann pour chaque valeur de n. On aura alors :
p0
 
 p1 
 p2 
 
P = . 
 
 . 
 
 . 
pN −1

Figure 3 – Matrice P contenant les probabilités de Boltzmann

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Avant de décrire les actions réalisées dans les boucles, voici un extrait de code
où l’on voit apparaître l’introduction de quelques listes utiles pour la suite de notre
programme.

Figure 4 – Initialisation

Désormais, dans la boucle de n, nous devons introduire la fonction d’onde initiale


à notre système (donc pour chaque n), qui, rappelons-le, se comporte comme un oscil-
lateur harmonique ce qui signifie donc que nous allons user des fonctions d’Hermite.
Pour cela, voilà l’expression que nous utilisons dans notre code :

Figure 5 – Expression des fonctions d’onde initiales dans la boucle de n

Maintenant que cette étape est réalisée, l’équation de Schrödinger que nous devons
résoudre est la suivante (et nous la résolverons pour chaque n) :
∂ψ(x, t) −~2 ∂ 2 ψ(x, t) mw2 (t)x2 ψ(x, t)
i~ = + (8)
∂t 2m ∂x2 2
Nous allons utiliser le taux d’accroissement pour exprimer la dérivée temporelle.
Finalement, cela revient à discrétiser le temps, en prenant des intervalles de longueur
dt. Nous avons :

ψ(x, t + dt) − ψ(x, t) −~2 ∂x2 mw2 (t)x2


i~( )=[ + ]ψ(x, t)
dt 2m 2

Cela peut aussi s’écrire :


idt
ψ(t + dt) = [1 − Ĥ(t)]ψ(t) (9)
~
De cette façon, nous obtenons une expression du vecteur d’état au temps t + dt
en fonction du vecteur d’état au temps t. Nous écrirons alors que tk = kdt, de façon

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à créer une boucle temporelle. Précisons que les colonnes de ces vecteurs seront de
rang j, avec x = x0 +jdx, dx étant l’intervalle entre chaque x. En effet, nous réalisons
également une discrétisation spatiale pour exprimer la dérivée seconde selon x. Cette
dérivée peut s’écrire : ψ(j+1)−2ψ(j)+ψ(j−1)
dx2
. On a alors l’équation de Schrödinger (9)
qui devient :

idt −~2 ψ(k, j + 1) − 2ψ(k, j) + ψ(k, j − 1) mw2 (t)x2 ψ(k, j)


ψ(k + 1, j) = 1 − × [ ] +
~ 2m dx2 2
(10)
Nous remarquons alors que l’on peut effectuer ce produit matriciel :
 
ψ(k + 1, 0)

 ... 

 ψ(k + 1, j)  =
 
 ... 
ψ(k + 1, N x − 1)

dtmwk2 x02
 
idt~ idt~
1− m
+ 2i~ 2mdx2
0 ··· ··· ··· ··· 0
 idt~ .. idt~ .. 

2mdx2
. 2mdx2
0 . 
.. ..
 
idt~ idt~ ..
.

0

 2mdx2
. 2mdx2
. 
 .. .. .. .. .. .. 

 . 0 . . . . . 

 .. .. .. .. .. ..
 . . . . . 0 .
..
 
.. idt~ idt~ dtmwk2 (x0+jdx)2 idt~
. 1−
 
 . 2mdx2 m
+ 2i~ 2mdx2
0 
 .. idt~ ...

idt~ 
. 0

 2mdx2 2mdx2 
idt~ ...
0 ··· ··· ··· ··· 0 2mdx2

 
ψ(k, 0)

 ... 

×  ψ(k, j) 


 ... 
ψ(k, N x − 1)

Pour réaliser cette opération, nous rentrons dans la boucle temporelle, nous créons
une matrice diagonale contenant les termes diagonaux qui évoluent selon j (cela ap-
paraît dans le x qui dans le programme est une liste où l’on a discrétisé l’espace),

12
puis nous l’ajoutons à notre matrice de Toeplitz initiale où nous avons pu facilement
mettre les deux diagonales extérieures à la principale de part la forme de la matrice
de Toeplitz. Finalement, on multiplie cette matrice à notre vecteur (de la fonction
d’onde) au temps précédent (psi sur la figure 6). Dans le programme, on obtient
alors psint.

Figure 6 – Boucle de k

Désormais, nous voulons déterminer les vecteurs contenant les valeurs d’énergie
moyenne pour chaque niveau d’énergie n, puis ensuite les concaténer dans une ma-
trice emoyt. Pour déterminer les valeurs moyennes pour un n donné pour chaque
subdivision temporelle, nous avons que :
|ψ(tk+1 i − |ψ(tk i
Ĥ(tk ) |ψ(tk i = i~ |ψ(tk )i ' i~
dt
En projetant sur l’état |ψ(tk i, on a :
i~
En (tk ) ' hψ(tk )| Ĥ(tk ) |ψ(tk )i = [hψ(tk | |ψ(tk+1 i − 1]
dt

Figure 7

Cet extrait de code est bien sûr dans la boucle pour n, mais aussi pour k (tem-
porelle).
Ensuite, nous effectuons la concaténation comme dit précédemment, dans la boucle
pour n.

13
Figure 8

Maintenant, nous avons notre matrice contenant toutes les valeurs d’énergie pos-
sibles, de cette façon :
 
E0 (t0 ) ... EN −1 (t0 )
 ... ... ... 
E0 (T ) ... EN −1 (T )
Nous pouvons la multiplier par la matrice contenant les probabilités de Botlzmann
comme vu précédemment. On effectue alors :
     
E(t0 ) E0 (t0 ) ... EN −1 (t0 ) p0
 ...  =  ... ... ...  ×  ... 
E(T ) E0 (T ) ... EN −1 (T ) pN −1

Cela se traduit sur python par :

Figure 9

Finalement, on peut tracer la courbe de la valeur moyenne de l’énergie radiale


de notre oscillateur en fonction de la pulsation de ce dernier grâce à la bibliothèque
matplotlib.

14
6.2 Résultats
Nous avons essayé alors de mettre ce programme à exécution avec des valeurs
initiatles assez cohérentes avec l’article.

Figure 10 – Données initiales pour notre programme

La plupart des valeurs sont commentées directement sur le code. Cependant, cer-
taines d’entre elles peuvent être surprenantes, notamment ~ = 1(J.s), la taille du
piège Dx (ordre du mm dans l’article), β (devrait être de l’ordre de 1024 /J car la
température est au plus de l’ordre de 0.1K), les valeurs pour les pulsations (ordre du
MHz dans l’article) ou encore la masse de l’ion m (on va supposer qu’il devrait être
de l’ordre de la masse du proton soit 10−27 kg. En réalité, nous avons fait en sorte que
la plupart des valeurs ne soit pas exprimées avec des puissances trop élevées pour
que python puisse les traiter. Par exemple, nous avons pris un β et des pulsations
très faibles, et ~ = 1(J.s) donc beaucoup trop élevée. Mais dans l’exponentielle de la
loi de Boltzmann, on a le produit de ces 3 valeurs, autrement dit on a la multipli-
cation des ordres de grandeur suivant : 10−33 × 106 × 1023 ' 10−4 . On a alors pris
β ' 10−4 /J.
Finalement, cela ne change que les ordres de grandeur sur le graphe que l’on obtient.
Sur l’axe des abscisses, nous représentons la pulsation radiale du piège en MHz ; sur
l’axe des ordonnées, nous avons la valeur moyenne de l’hamiltonien, qui est finalement
en 10−24 J comme sur l’article.
Nous obtenons (figure 11 ci-dessous) alors une évolution similaire à celle que l’on
peut observer sur a figure 1 de l’article (ou la figure 2 de ce rapport) pour le chemin
isentropique allant du point A au point B. Les valeurs ne sont pas les mêmes (puisque
nous avons fait des approximations pour nos données initiales notamment), mais nous
souhaitions surtout obtenir la même convexité. Nous pourrions bien sûr améliorer
ces résultats en augmentant le nombre de subdivisions (temporelles et spatiales) ou

15
encore le nombre de niveaux d’énergie, mais, mon ordinateur étant peu performant,
nous nous contenterons de ceux-ci, qui sont déjà satisfaisants.

Figure 11 – Evolution de l’énergie radiale de l’oscillateur en fonction de la fréquence radiale du


piège

7 Conclusion
Pour conclure, nous avons tenté au long de ce rapport de comprendre tout d’abord
comment fonctionnait le cycle d’Otto, notamment en introduisant la matrice densité,
l’entropie ou encore le travail à l’échelle quantique. Dans un deuxième temps, le but
a donc été de créér un code reproduisant une courbe du graphique de l’article (1),
en résolvant pour cela l’équation de Schrödinger pour un oscillateur harmonique en
discrétisant d’abord le temps, puis l’espace, et nous avons obtenu un résultat qui
semble cohérent. Bien que beaucoup d’aspects de l’article n’ont pas été étudiés ici,
j’ai énormément appris de ce travail et je ne suis que plus impatiente de découvrir le
monde de la physique !

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Références
[1] O. Abah, J. Rossnagel, G. Jacob, S. Deffner, F. Schmidt-Kaler,
K. Singer, and E. Lutz, Single-ion heat engine at maximum power, Physi-
cal review letters, 109 (2012), pp. 203006–203006.
[2] .-. Basdevant, Jean-Louis, Mecanique quantique, 2002.
[3] J. Dalibard, Atomes ultra-froids, note de cours.
[4] , Les réseaux optiques et le refroidissement par bande latérale, 2015.
[5] L. Henriet, Physique quantique et physique statistique : cours detaille, exercices
corriges et analyses de documents, References sciences, Ellipses, Paris, 2016.
[6] Z. Merali, Bending the Rules, Nature, 551 (2017), pp. 20–22.
[7] C. Ngo, Physique statistique, Dunod, Paris.

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