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Terminale 4 – Série S Le jeudi 5 février 2009

Devoir Surveillé n˚7


Lycée Albert Thomas 2008-2009.

Limites, Récurrence, Suites

Exercice 1 Déterminer et justifier soigneusement les limites suivantes :


4n + 1 n
a) lim b) lim
n→+∞ 2 × 3n n→+∞ 2n + cos n

√ √
c) lim 4x2 + 1 − 2x d) lim 4x2 + 1 − 2x
x→−∞ x→+∞

x2 − x − 2
lim
e) x→−1 f) lim x ln x
x<1
x+1 x→0
x>0

ln X
Aide : b) Penser au théorème des gendarmes – f) On essaiera de se ramener à la forme X
Correction
 n
 n 1 + 4 1  n  n
4n + 1 4 4 1
a) = 3 × et comme lim = +∞ ( 43 > 1) et lim = 0 ( 14 < 1), par
2 × 3n 2 n→+∞ 3 n→+∞ 4
produit :
4n + 1
lim = +∞
n→+∞ 2 × 3n

n n 1 1
b) = × cos n = . Or −1 ≤ cos n ≤ 1 équivaut à − n1 ≤ cosn n ≤ n1 pour n > 0.
2n + cos n n 2+ n 2 + cosn n
Donc, d’après le théorème des gendarmes, limn→+∞ cosn n = 0. On en déduit, par opérations sur
les limites que :
n 1
lim =
n→+∞ 2n + cos n 2

c) Comme limx→−∞ x2 = +∞, par composition, limx→−∞ 4x2 + 1 = +∞. De plus, limx→−∞ −2x =
+∞. Et donc, par addition : p
lim 4x2 + 1 − 2x = +∞
x→−∞
√ √
p ( 4x 2 + 1 − 2x)( 4x2 + 1 + 2x) 1
d) 4x2 + 1 − 2x = √ = √ . Un raisonnement analogue au
2
4x + 1 + 2x 2
4x + 1 + 2x
précédent montre que le dénominateur de la dernière expression tend vers +∞ et donc, par
composition : p
lim 4x2 + 1 − 2x = 0
x→+∞

e) (−1)2 − (−1) − 2 = 0 et 1 + (−1) = 0, on est donc dans un cas indéterminé de la forme « 00 ». Mais
comme −1 annule le numérateur, celui-ci peut s’écrire sous la forme (x+1)(x−b) = x2 +(1−b)x−b
et par identification, on trouve b = 2. Ainsi :

x2 − x − 2 (x + 1)(x − 2)
lim = lim = lim x − 2 = 1
x→−1
x<1
x+1 x→−1
x<1
x+1 x→−1
x<1

1 ln x ln 1
f) (Rappel : « 0 × ∞ » est un cas indéterminé !) Comme ln = − ln x, on peut écrire : x ln x = 1 = − 1 x
x x x
1 ln X
De plus, comme lim x→0 x = +∞ et limX→+∞ X = 0, on en déduit par composition que :
x>0

lim x ln x = 0
x→0
x>0
3x2 − 7x + 1
Exercice 2 On considère la fonction f définie sur R\{2} par f (x) = .
x−2
1. Démontrer que la courbe représentative de f , Cf , admet une asymptote oblique D d’équation
y = 3x − 1 ainsi qu’une asymptote verticale dont on précisera l’équation.
2. Étudier la position relative de Cf et D sur l’ensemble de définition de f .
Correction

3x2 − 7x + 1 (3x − 1)(x − 2) 3x2 − 7x + 1 − (3x2 − 7x + 2 1


1. f (x) − (3x − 1) = − = =− .
x−2 x−2 x−2 x−2
Donc limx→∞ [f (x) − (3x − 1)] = limx→∞ − x−2 = 0, ce qui montre que Cf admet comme asymptote
1

oblique la droite d’équation y = 3x − 1.


De plus, comme 3 × 22 − 7 × 2 + 1 = −1 et que x − 2 est négatif si x < 2 et positif si x > 2, on a :

lim f (x) = +∞ et lim f (x) = −∞


x→2 x→2
x<2 x>2

Ce qui montre que Cf admet la droite d’équation x = 2 comme asymptote verticale.


1
2. Le quotient − x−2 est positif si x < 2 et négatif si x > 2 et comme il correspond à la différence
f (x) − (3x − 1), on en conclut que Cf est au-dessus de D si x < 2 et en-dessous si x > 2

n
k2.
X
Exercice 3 On considère la suite (Sn )n≥1 définie par Sn =
k=1
1. Calculer S1 , S2 , S3 et S4 .
2. Démontrer que cette suite est croissante et qu’elle diverge vers +∞.
3. Démontrer par récurrence qu’on a :
n(n + 1)(2n + 1)
Sn = pour tout entier n ≥ 1
6
Correction

1. S1 = 12 = 1, S2 = 1 + 22 = 5, S3 = |1 + 22 +32 = 14 et S4 = S3 + 42 = 30.
{z }
S2
2 2
2. On a Sn+1 = |1 + 2 +{z· · · + n} +(n + 1)2 , donc Sn+1 − Sn = (n + 1)2 > 0 pour tout entier n ce qui
Sn
montre que cette suite est croissante.
Par ailleurs, Sn est formé de n termes et chacun d’eux est inférieur à 1 donc Sn ≥ |1 + 1 +{z· · · + 1}
n termes
soit Sn ≥ n. Donc, par comparaison, lim Sn = +∞
n→+∞

3. La propriété est vraie au rang n = 1 car 1(1+1)(2+1)


6 = 66 = 1 = S1 (initialisation).
Supposons qu’elle est vraie pour un entier n (hypothèse de récurrence) et montrons qu’elle est
encore vrai au rang n + 1. On a

n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)(2n + 1) + 6(n + 1)2


Sn+1 = Sn + (n + 1)2 = + (n + 1)2 =
6 6
(n + 1) 2n2 + 7n + 6
 
(n + 1) [n(2n + 1) + 6(n + 1)]
Soit Sn+1 = =
6 6
(n + 1)(n + 1 + 1)(2(n + 1) + 1) (n + 1)(n + 2)(2n + 3)
Or, on devrait avoir Sn+1 = = .
6 6
Le développement des deux derniers facteurs du numérateurs donne : (n+2)(2n+3) = 2n2 +3n+
4n + 6 = 2n2 + 7n + 6 ce qui montre que les deux formules coincident et achève la récurrence.
La propriété est donc vrai pour tout n ∈ N.
Exercice 4 On considère la suite (un )n≥0 définie par :
(
u0 = 5
3un+1 = un + 4 pour tout n ∈ N
1. Calculer u1 et u2 en laissant les calculs apparents.
2. En utilisant la calculatrice, donner un tableau des valeurs décimales approchées à 10−2 près de
un pour n variant de 0 à 10.
3. Démontrer par récurrence que pour tout n ∈ N, un ≥ 2.
4. Montrer que (un ) est une suite décroissante.
5. Démontrer que la suite un est convergente et déterminer sa limite.
6. On pose, pour tout n ∈ N, vn = un − 2
Montrer que (vn ) est une suite géométrique de raison 31 . En déduire l’expression de vn en
fonction de n.
7. Soient Sn = v0 + v1 + · · · + vn et Tn = u0 + u1 + · · · + un .
Déterminer l’expression de Sn , puis l’expression de Tn en fonction de n.
Correction

1. 3u1 = u0 + 4 = 5 + 4 = 9 d’où u1 = 3. 3u2 = u1 + 4 = 7 d’où u2 = 73 .


2. Remarquons que un+1 = un3+4 . En utilisant la fonction de rappel Ans de la calculatrice1 , on
obtient :
n 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
un (à 10 près) 5, 00 3, 00 2, 33 2, 11 2, 04 2, 01 2, 00 2, 00 2, 00 2, 00 2, 00
−2

3. La propriété est vraie au rang 0 puisque u0 = 5 ≥ 2.


Supposons quelle soit vraie pour un rang n fixé et montrons qu’elle l’est encore au rang suivant :
un + 4
un ≥ 2 ⇐⇒ un + 4 ≥ 6 ⇐⇒ ≥ 2 ⇐⇒ un+1 ≥ 2
3
La récurrence est complète, on a donc un ≥ 2 pour tout n ∈ N.
4. un+1 − un = un3+4 − un = un +4−3u
3
n
= −2u3n +4 = 2(2−u
3
n)
. Donc un+1 − un est négatif pour tout n ∈ N
puisque un ≥ 2 est équivalent à 2 − un ≤ 0. La suite (un )n≥0 est donc décroissante.
5. D’après ce qui précède, la suite est minorée (par 2) et elle est décroissante, donc elle est conver-
gente. Si l désigne sa limite, on a limn→+∞ 3un+1 = 3l et limn→+∞ un + 4 = l + 4 (opérations sur
les limites), d’où la relation 3l = l + 4 soit l = 2.
un +4 un −2
vn+1 un+1 − 2 −2 1
6. = = 3 = 3
= pour tout entier n. La suite vn est donc une suite
vn un − 2 un − 2 un − 2 3
géométrique de raison 13 et de terme initial v0 = 5 − 2 = 3. On en déduit que :
 n
1 1
vn = 3 × =
3 3n−1

n n + 1 premiers termes de la suite géométrique vn . On a donc : Sn = v0 ×


7. Sn est la sommedes
1
1 − q n+1 1− 3  
9 1 3n −1
=3 1 soit S n = 2 1 − 3n = 2×3 n−2 .
1−q 1− 3
Observons que Tn = u0 + u1 + · · · + un = (v0 + 2) + (v1 + 2) + · · · + (vn + 2) = Sn + 2(n + 1) donc,
| {z }
n+1 termes
d’après ce qui précède :
3n − 1
Tn = n−2
+2(n + 1)
2 × 3
| {z }
Sn

1
Taper 5 suivie de Enter, puis on tape (Ans+4)/3 et encore Enter plusieurs fois de suite
3x + 2
Exercice 5 Soit I l’intervalle [0; 1]. On considère la fonction f définie sur I par f (x) = .
x+4
1. Étudier les variations de f et en déduire l’image de l’intervalle I, c’est à dire f (I).
On rappelle que l’image d’un intervalle est l’ensemble de toutes les valeurs f (x) lorsque x parcourt I
3un + 2
2. On considère la suite (un )n≥0 définie par u0 = 0 et un+1 = f (un ) = .
un + 4
Montrer par récurrence que, pour tout n ∈ N, un appartient à I.
3. En utilisant le graphique sur l’annexe en fin de devoir, construire en laissant apparents les traits
de construction les point A0 , A1 , A2 , et A3 d’ordonnée nulle et d’abscisses respectives u0 , u1 ,
u2 et u3 .
Que suggère le graphique concernant le sens de variation de (un ) ?
4. Démontrer que la suite un est croissante et qu’elle converge vers une limite qu’on précisera et
qu’on justifiera.
Correction

1. f est de la forme u
v avec u(x) = 3x + 2, u0 (x) = 3 et v(x) = x + 4 et v 0 (x) = 1. Donc :

3(x + 4) − (3x + 2) 10
f 0 (x) = soit f 0 (x) =
(x + 4)2 (x + 4)2

f 0 (x) > 0 pour tout x ∈ I, donc f est strictement croissante sur I. Ainsi, f ([0; 1]) = [f (0); f (1)] =
[ 12 ; 1].
2. u0 = 0 appartient à l’intervalle I. (initialisation)
Supposons que pour un rang n, on ait un ∈ I. Alors f (un ) ∈ [ 21 ; 1] d’après ce qui précède et comme
f (un ) = un+1 on en déduit que un+1 ∈ [ 12 ; 1] ⊂ I. La récurrence est complète et on en déduit que
la propriété est vraie pour tout entier n.
3. voir ci-dessous. Le graphique permet de conjecturer que la suite est croissante et qu’elle converge
vers le nombre 1.
4. Remarquons que u1 = 3u 0 +2 1
u0 +4 = 2 ≥ u0 soit u0 ≤ u1 (initialisation).
Supposons que pour un entier n fixé on ait un−1 ≤ un (hypothèse de récurrence) et montrons que
la propriété est encore vrai pour n + 1.
En effet, comme f est croissante, l’inégalité de l’hypothèse implique que f (un−1 ) ≤ f (un ) or
f (un−1 ) = un et f (un ) = un+1 donc un ≤ un+1 . La récurrence est complète et la croissance de la
suite démontrée.

Comme la suite (un )n≥0 est majorée par 1, elle converge. Si on désigne par l sa limite, f étant
3l + 2
continue sur I, on a l = limn→+∞ un+1 = limn→+∞ f (un ) = f (l) = donc :
l+4
3l + 2
l= ⇐⇒ l(l + 4) = 3l + 2 ⇐⇒ l2 + l − 2 = 0
l+4

Le discriminant du trinôme du second degré en l est ∆ = 1 + 8 = 9 = 32 donc :


−1 + 3 −1 − 3
l= =1 ou l= = −2
2 2
Enfin, un ≥ 0 entraine que l ≥ 0 donc on a nécessairement l = 1 soit :

lim un = 1
n→+∞

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