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République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de la Formation et de l’Enseignement Professionnels

Institut National Spécialisé de la Institut de Formation en


Formation Professionnelles en Gestion
Gestion (INSFPG) (IFG)
Birkhadem Syndicat National Sonatrach

Mémoire de fin de formation en vue d’obtention d’un diplôme


de Technicien Supérieure en Commerce International

Thème

Le Commerce International ; Paiement,


Financement et Risques.
Cas pratique : Déroulement d’une opération de CREDOC.

Organisme d’accueil : Al SALAM BANK -Agence Kouba-

Présenté par : Encadré par :


Sarah HAMZA Mr RABAHI Directeur de mémoire.
Mr BELMIHOUB Encadreur externe

Année universitaire :2022-2023
*REMERCIEMENTS*

Je remercie le bon dieu de m’avoir donné le courage, la force et la santé pour


accomplir ce modeste travail,

Je remercie mon directeur de mémoire Monsieur M. RABAHI dont la


disponibilité, le savoir-faire et le soutien ne m'ont jamais fait défaut tout le
long de cette étude.

Je remercie également mon encadreur Monsieur L. BELMIHOUB pour son


aide précieuse.

Je désire exprimer ma profonde gratitude au personnel de AL SALAM banque


Agence KOUBA pour leur orientation et conseils tout au long de mon stage.
Et particulièrement,

Monsieur MEGHIREF pour son suivi, ses précieux conseils et pour son
expertise.

J’adresse mes remerciements les plus sincères aux professeurs qui m'ont apporté
leur aide et qui ont contribué à l'élaboration de ce mémoire ainsi qu’à la
réussite de ce formidable parcourt ;
*DEDICACES*

Je dédie cet humble travail,


À mon père mon professeur de toujours, et ma très chère mère, à qui je
dois tout pour leurs amour et soutien,

À mes adorables frères et sœurs Ilhem, Meriem, Samir et Walid,

À tous ceux qui me sont chers ;


Mon oncle SID ALI, Mounia, Dana, Amina et Imene.

À mes amis et toute ma grande famille pour leurs présence et


encouragements.

À mes professeurs qui ont éclairé mon chemin de la classe préparatoire à


ce jour.

À tous mes camarades de promotion.


Et
À tous ceux et celles qui ont contribué de loin ou de près à ma réussite
d’aujourd’hui ;
Qu'ils trouvent en ces mots ma sincère reconnaissance.

SARAH
RÉSUMÉ :

Ce travail porte sur l’étude des fondements du commerce international.

Une première partie consiste à la mise en lumière des différentes techniques et instruments
de paiement et les moyens de financements des échanges commerciaux à l’international.
Aussi l’identification des risques liés au commerce extérieur et les garanties mises en
place.

La deuxième partie consiste en une étude de cas ; suivi de la réalisation d’une opération
commerciale régit sous Credoc, effectué durant un stage de formation au sein de la banque
AL SALAM Algérie agence KOUBA.

Cette étude a permis d’observer toutes les démarches suivies lors d’une opération
d’importation de marchandise, comprendre le rôle de la banque et enfin connaitre les
risques, les avantages et les garanties pour le client et le fournisseur.

Mots-clefs : Commerce international, Credoc, import-export, financement.

ABSTRACT:

This work focuses on the study of the foundations of international trade.

The first part consists in highlighting the different payment techniques and instruments and
the means of financing international trade. Also the identification of risks related to foreign
trade and the guarantees put in place.

The second part consists of a case study; follow-up of the realization of a commercial
operation governed by Credoc, carried out during a training course within the bank AL
SALAM Algeria KOUBA agency.

This study made it possible to observe all the steps followed during an import operation of
goods, to understand the role of the bank and finally to know the risks, the advantages and
the guarantees for the customer and the supplier.

Key words: international trade, import-export, international trade financing.


LISTE DES AREVIATIONS

OMC Organisation mondiale du commerce

CCI Chambre du commerce international

INCOTERM  International Commercial Terms 


EXW Ex works.

FCA Free Carrier.

CPT Carriage paid to.

CIP Carriage and Insurance Paid.

DAP Delivered at Place.

DPU Delivered at Place Unloaded

FOB Free on board

FAS Free Alongside Ship.

CIF Cost insuance and freight.

DAT Delivered at terminal.

LTA Lettre de transport Aérien.

DDP Delivered Duty Paid

CFR Cost and Freight

FDI Foreign Direct Investment.

RUU Règle et usances uniformes.

CREDOC Crédit Documentaire.

REMDOC Remise Documentaire.

D/A Documents contre acceptation.

CAGEX  Compagnie Algérienne d’assurance et de garantie des


exportations.

D10 Document Douanier.

BL Bill of Lading.

DOD Direction des opérations documentaires.

ASBA AL SALAM BANK ALGERIE.

FCR Forwarder certificate of receipt.

CMR Convention Marchandise Route.

RC Registre de Commerce

CNRC Centre National du Registre de Commerce

NIF Numéro d’Identification Fiscale

NIS Numéro d’Identification Statistique


SOMMAIRE

 Remerciement
 Dédicaces
 Résumé
 Liste des abréviations
 Listes des schémas
 Listes des tableaux
 Sommaire
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL
 GENERALITE 5

 LE CONTRAT DE COMMERCE ET LES INCOTERMS 9

 LES DOCUMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL 18

LA DOMICILIATION 25

CHAPITRE II LES INSTRUMENTS ET TECHNISQUES DE PAIEMENT ET DE 32

FINANCEMENT
 LES INSTRUMENTS DE PAIEMENT 33

 LES TECHNIQUES DE PAIEMENT 43

 LES TECHNIQUES DE FINANCEMENT 63

CHAPITRE III LES RISQUES ET LES GARANTIES DU COMMERCE INTERNATIONAL 75

 LES RISQUE LIES AUX OPERATIONS DU COMMERCE EXTERIEUR


76
 LES GARANTIES ET COUVERTURES DES RISQUES
L’INTERNATIONAL 80

 MISE EN JEU DES GARANTIES 83

CHAPITRE IV SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA


BANQUE AL SALAM ALGERIE 87
PARTIE 1  PRESENTATION DE L’ORGANISME D’ACCEUIL 88

 STRUCTURE ORGANISATIONNELLE
PARTIE 2 CAS PRATIQUE
 DEROULEMENT D’UNE OPPERATION SZ CREDIT DOCUMENTAIRE
94
 AVANTAGES ET INCOVENIENTS 102

CONCLUSION 103
CONCLUSION GENERALE 104
BIBLIOGRAPHIE
ANNEX
LISTE DES SCHEMAS

TITRE PAGE

PROTOTYPE DE CACHET DE DOMICILIATION………………………………………. 26


ILLUSTRATION DES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT……… 32
MECANISME DE DEROULEMENT D’UN TRANSFERT LIBRE………………….. 45
INTERVENANTS DU CREDIT DOCUMENTAIRES……………………………………. 48
ETAPE DE REALISATION D’UN CREDOC……………………………………………….. 55
PROCEDURE DE LA REMISE DOCUMENTAIRE……………………………………… 58
SPECIMENE DE CACHET DE DOMICILIATION………………………………………. 97
Schéma identifiant les étapes clés lors du Credoc………………………………. 101
LISTE DES TABLEAUX

TABLEAU TITRE PAGE


1 DIFFERENCES DE FORMES ENTRE LE BO ET LA LC 42
2 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DU TRANSFERT LIBRE 46
3 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DU CREDOC 56
4 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DE LA REMISE DOCUMENTAIRE 60
5 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DES DIFFERENTES TECHNIQUES DE 62
PAIEMENT
6 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DU CREDIT DE PREFINANCEMENT 64
7 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DES MOBILISATIONS DE CREANCES 66
8 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DES AVANCE DE DEVISE 67
9 AVANTAGS ET INCONVENIENTSDE L’AFFACTURAGE 69
10 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DU CREDIT FOURNISSEUR 70
11 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DU CREDIT ACHETEUR 71
12 AVANTAGS ET INCONVENIENTS DU CREDIT FINANCIER 73
INTRODUCTION GENERALE

L’homme a depuis la nuit des temps affiché son désire et son besoin d’échanger
avec ces semblables. L'envie de commercer au-delà des frontières, alimentée par
la disparité dans la répartition des richesses, a donné naissance au commerce
international. Du troc aux utilisations monétaires l’évolution des échanges
commerciaux s’accélère de façon exponentielle au fil du temps soutenu par les
découvertes géographiques, les révolutions industrielles et les avancées
technologiques. Le commerce passe alors d’un échange entre tribus puis entre
pays à aujourd’hui échange commercial entre continents ou des millions de
produits sont commandés, vendus et acheminés par voie aérienne, maritime ou
terrestre.

A partir du XIXe siècle, les marchés mondiaux s'ouvrent à un nombre croissant


d'entreprises et de producteurs. Cela était dû à l'importance du commerce
international et au souci d'avantages comparatifs, même en comparant les produits
nationaux à ceux d'autres pays. Ces facteurs révèlent toute l'ampleur de l'impact du
commerce international.

A l’air de la mondialisation, le commerce extérieur s’impose comme la base de


prospérité de toute nation ; il influe désormais sur une multitude de domaines,
comme l’emploi, la consommation et la lutte contre la pauvreté, mais aussi
l’environnement et les relations entre les pays. Aucun pays ne peut vivre en
autarcie de nos jours en raison de la nécessité du commerce international et de
l'intégration croissante des économies à travers le monde

Toutefois, cette évolution s'accompagne d'un accroissement des risques liés aux
conditions de financement, des importations à l'encaissement et à la mobilisation
des créances nées des exportations. Ce risque est d'autant plus important lorsque
les parties en présence sont géographiquement éloignées et que les relations
qu'elles ont nouées comportent une part d'incertitude

De ce fait différents organismes sont créés afin de régulariser et faciliter les


échanges commerciaux. Ces derniers ont pour mission d’établir une sécurité des
transactions par la mise en place de divers moyens et instruments de paiement
1
internationaux aussi d’uniformiser les contrats commerciaux régissant les
échanges. Les banques, en particulier, ont dû faire face très rapidement à ce
nouveau contexte, afin de prendre en charge le traitement pour leurs clients des
opérations d'import ou d'export. Le rôle de ces dernières a lui aussi beaucoup
évolué pour occuper aujourd’hui une place majeure dans toute transaction
commerciale. La banque est désormais un allié et partenaire de confiance du
binôme Acheteur-Fournisseur.

A l'instar des autres pays, l'Algérie se devait de s'intégrer dans le tissu économique
mondial et cela par la mise en œuvre de réformes économiques et financières visant
la libéralisation du commerce extérieur.

Ces réformes ont institué au milieu des années quatre-vingt-dix le cadre


réglementaire du pays avec l'introduction d'un certain assouplissement dans la
réglementation des changes tout en préservant les attributions et missions de l'Etat
qui a conservé son rôle de régulateur de l'économie.

Les banques algériennes sont au cœur des réformes annoncées, et ne cessent


d’apporter des contributions nouvelles afin de dynamiser les échanges commerciaux
et de faciliter les démarches des opérateurs.

Par notre modeste contribution nous nous proposons d'apporter un éclairage sur les
démarches qui entourent la concrétisation d'une transaction de commerce
international et sur les moyens de financement mis en place. Certes il existe toute
une panoplie de techniques et de mécanismes de paiements et de financements qui
pourraient s'offrir aux opérateurs mais notre problématique principale de recherche
c’est :

« Quels sont les instruments et techniques de paiement les mieux adaptés et les plus
avantageux pour réaliser une opération d’importation ou d’exportation comportant le
moins de risque ? »

2
Nous allons essayer de répondre à cette problématique en énumérant les réponses
des questions suivantes :

 Quelles sont les techniques et instruments de paiement du commerce


international offerts par les banques algériennes ?

 Comment faire le choix approprié ?

 Quels sont les mécanismes appliqués en réponse aux besoins de


financement des opérateurs ?

 Quels sont les principaux risques auxquels sont confrontés les opérateurs lors
de leur opération commerciale à l’international ?

 Comment y faire face ?

Pour souligner les multiples contours de l'environnement et tenter de répondre à


l'ensemble de ces préoccupations, nous avons articulé notre travail de la manière
suivante :

 Chapitre1 : Les fondements du commerce extérieur

Dans ce chapitre, nous allons exposer les aspects fondamentaux relatifs au


commerce international en général et aux opérations de financement du commerce
international en particulier.

 Chapitre 2 : Les techniques et les instruments de paiement et de financement


à l’international.

Ce chapitre sera consacré aux techniques et instruments de paiement proposés par


les banques afin de répondre aux besoins d’importations des opérateurs.

 Chapitre3 : Les risques et les garanties liés au commerce extérieur.

3
Ce chapitre porte sur les risques liés au commerce extérieur ainsi que leurs moyens
de couverture.

 Chapitre 4 : Etude de cas pratique

Dans ce chapitre, nous allons traiter un dossier d'une opération d'importation par un
crédit documentaire. A travers ce dossier, nous exposerons la démarche suivie par
l'importateur afin de réaliser son importation et le rôle de la banque.

4
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Chapitre1 : Les fondements du commerce international

Section 1 : Généralités

1.1 Définition du commerce international

Au sens strict, le commerce international correspond à l’ensemble des flux de marchandises


(biens) entre des espaces économiques de nationalités différentes. Au sens large, le commerce
international correspond à l’ensemble des flux de marchandises (biens) et de services entre au
moins deux pays. Les flux de services sont pris en compte dans la mesure où leur part
progresse rapidement dans les échanges internationaux (surtout le transport, le tourisme et les
services aux entreprises).

Généralement sous l’appellation « commerce international » on trouve tout ce qui concerne


l’organisation des échanges entre deux ou plusieurs pays : la logistique internationale, les
techniques douanières, les solutions de financement (mode de règlement des opérations
internationales), la gestion des risques liés à ce type d’échange (risque de change, fiscal,
juridique, politique…).

De ce fait l’activité du commerce international est un ensemble complexe de par la multitude


d’aspects nécessaires à la maîtrise de ces échanges hors des frontières d’un pays.1

La participation au commerce international est susceptible de procurer certains bénéfices car


elle permet à un pays de tirer parti de ses avantages compétitifs, d’exploiter des économies
d’échelle et de garantir le jeu de la concurrence, ce qui renforce la diversité des produits et,
potentiellement, la stabilité des marchés.

Il est peu probable que les bénéfices résultants des échanges commerciaux se répartissent
également entre pays ou en leur sein ; c’est ce qui explique l’opposition aux politiques de
libre-échange.

1.2 Organismes internationaux


1
1- www.glossaire-international.com
2- Business development bank of Canada. www.bdc.ca

5
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

C’est l’ensemble des entités qui régissent les lois servant à la pérennité des échanges
commerciaux extérieurs.
1.2.1 L’organisation mondiale du commerce :2

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) créée en 1995 est la seule organisation


internationale à vocation mondiale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les
pays. Au cœur de l'Organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la
majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs parlements. Le but
est de favoriser autant que possible la bonne marche, la prévisibilité et la liberté des échanges.
Elle offre aussi un forum pour les gouvernements pour faire face aux différends
commerciaux. Les membres de l’OMC sont des pays, et non des entreprises. Les pays
membres, ont un ambassadeur à l’OMC ainsi qu’une délégation complète au siège de l’OMC
à Genève. Parmi ces principales fonctions on cite :
 Administration des accords commerciaux de l’OMC.
 Cadre pour les négociations commerciales.
 Règlement des différends commerciaux.
 Suivi des politiques commerciales nationales.
 Assistance technique et formation à l’intention des pays en développement.
 Coopération avec d’autres organisations internationales.

1.2.2 La chambre du commerce Internationale :3

La Chambre de commerce internationale ou en anglais ICC (International Chamber of


Commerce) fondée en 1919 représente mondialement les entreprises et a pour objectif de
favoriser les échanges et l'investissement, l'ouverture des marchés aux biens et aux services, et
la libre circulation des capitaux.
Elle compte comme membres des milliers d'entreprises présentes dans 130 pays.
Son secrétariat international se trouve à Paris, au palais d'Iéna. Parmi ces principales fonctions
on cite :

 La promotion du commerce, des services et des investissements internationaux en


même temps que vers l'élimination des obstacles et distorsions qui entravent leur
développement.
2

6
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 La promotion de l'économie de marché, reposant sur le principe d'une concurrence


libre et loyale entre entreprises.
 Le renforcement de la croissance économique des pays développés et des pays en
développement, dans la perspective d'une meilleure intégration de tous les pays dans
l'économie mondiale.
 La Chambre de Commerce Internationale, s'est engagée dans la lutte contre le
protectionnisme sous toutes ses formes, et s'attache à accroître les mouvements
internationaux de marchandises, de services, de capitaux et de technologie, et établit
des recommandations 4visant un large éventail de questions internationales, et applique
ses principes par la prestation au monde des affaires, de services facilitant les échanges
par-delà les frontières.
 La Chambre de Commerce Internationale, est convaincue également du besoin impérieux
de favoriser le respect de principes stricts d'équité et de bonne foi dans les relations
professionnelles et d'affaires sur le plan international.

CCI Algériennes

Les chambres de commerce et d'industrie (CCI) ont été créées en Algérie au lendemain de la
colonisation. Dirigées principalement par des colons, elles servaient les intérêts de la
Métropole. Au fil des années, elles se sont constituées un patrimoine important.

  concessionnaires de zones portuaires et aéroportuaires (l'extension du port d'Alger fût


réalisée par la CCI d'Alger.), d'espaces d'exposition et de magasins de transit ;

  Propriétaires de biens mobiliers et immobiliers (Palais Consulaire, Bourse d'Alger,


Sièges de banques et d'assurances) ;

 Propriétaires de structures de formation : Ecoles de commerce, de modélisme, de froid


…;

 Propriétaires de valeurs mobilières (actionnaires dans plusieurs sociétés dont Air


France).

Par ailleurs, les CCI étaient investies de missions de puissance publique (gestion du registre
de commerce, délivrance de label...). Des 1962 Les choix politico économiques ont entrainé

4
Steve Charnovitz (en), « Les ONG : deux siècles et demi de mobilisation » [archive], L'Économie
politique, 2002/1, n°13, p. 6-21.

7
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

un délestage progressif des missions et des biens des CCI au profit d'institutions étatiques
nouvelles (Comex, Ofalac, Sonatmag, Onp, Enic...). Dès les années 90, à l’aube de la
mondialisation un nouveau système d'organisation des chambres se met en place on distingue
alors l’ Institution des Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI) de la Chambre Algérienne
de Commerce et d'Industrie (CACI) aussi le passage de la tutelle du Wali au ministre du
commerce pour les CCI également on observe des Aménagement des organes de la CACI
suite au passage progressif de 20 à 48 CCI à fin de répondre aux besoins et aux
préoccupations des opérateurs, notamment en matière de proximité avec leur chambre. 

Section 2 : Le contrat de commerce et les incoterms

2.1 Le contrat de commerce :

8
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Toute opération du commerce extérieur se traduit par la conclusion d'un contrat qui est généré
lorsque deux parties se mettent d'accord sur une transaction de vente.
2.1.1 Définition :
Le contrat est « une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent envers
une ou plusieurs autres personnes à donner, à faire donner ou ne pas faire donner quelque
chose ». 5
Pour qu'un contrat soit valable, il doit réunir les conditions de base suivantes :
 La capacité juridique des parties : les contractants doivent avoir une personnalité
juridique d'exercice de jouissance.
 Le consentement des parties :la volonté de chaque partie pour concrétiser la
transaction.
 L'objet du contrat : la transaction que les parties veulent réaliser, doit être légale et
licite tout en veillant à respecter la morale et l'éthique.

« Un contrat prend naissance quand deux parties tombent d’accord sur une transaction de
vente. En principe, ces deux parties sont libres de décider entre elles comment le contrat sera
exécuté, quel prix sera facturé, comment aura lieu le paiement, qui se chargera de telle
fonction, qui supportera le coût de la livraison, qui assumera tel ou tel risque, c’est le
principe de la liberté contractuelle ».6
« Juridiquement il y a contrat dès qu’y a accord des parties quel que soit le support matériel
de convention. »7

2.1.2 Conditions de formation :

En plus des conditions de validité d'un contrat, comme citées ci-dessus, le contrat
international s'établit sur la base d'une offre ferme du vendeur suivie d'une acceptation de
cette offre par l'acheteur. Le contrat entre en vigueur à la signature des deux parties.

Le contrat international peut comporter plusieurs difficultés liées :


- Aux discordances probables entre les lois ;
- A l'existence éventuelle d'une mauvaise foi entre les partenaires ;

5
6- Article 54 du code de commerce algérien.
6
7- P.Prissent- PH.Garsubult- S Priami, les opérations bancaires avec l’étranger, édition la revue
banque,1997,p:27
7
8- « Guide générale du code de commerce », Edition MEHDI, Alger, 2000, p:57.

9
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

- Aux embûches qui sont parfois dressées par les législateurs nationaux ;
- Aux aléas fâcheux.
Pour éviter ces difficultés et préserver les intérêts des deux parties, la rédaction du contrat doit
s'effectuer le plus soigneusement possible et avec le maximum de précisions.

2.1.3 Eléments constitutifs d'un contrat de commerce international :


Le contrat de commerce international comporte généralement quatre grandes parties :
a) Des éléments généraux :
- Préambule exposant un résumé du projet ;
- Identité des contractants ;
- Nature et objet du contrat ;
- Définition de certains termes afin d'éviter toute mauvaise interprétation ;
- Liste des documents contractuels.

b) Des éléments techniques et commerciaux :


- Nature du produit : sa composition, ses spécifications techniques, sa qualité …
- Nature de l'emballage ;
- Délais d'exécution et mode de traitement des pénalités de retard ;
- Protocole de contrôle et d'examen de conformité ;
- Conditions de modification du contrat, par voie d'avenants.

c) Des éléments financiers :


- Quantité, prix et montant total, ferme ou révisable, en indiquant dans ce dernier cas la
formule de révision ;
- Frais inclus dans le prix, l'incoterm utilisé ;
- Mode de paiement ainsi que la monnaie de facturation et de paiement ;
- Garanties bancaires à mettre en place ;
- Données fiscales et douanières.

d) Des éléments juridiques (liés à l'exécution du contrat) :


- Date de mise en vigueur du contrat ;

10
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

- Conditions de transfert des risques et de propriété ainsi que les données concernant la
livraison de la marchandise ;
- Conditions juridiques liées aux garanties bancaires ;
- Droit applicable au contrat accepté par les deux parties : il ne doit pas être
contradictoire avec les dispositions prévues par les réglementations des deux pays. Il
constitue le recours en cas de litige ;
- Règlement des différends : outre la possibilité de règlement à l'amiable, une clause
compromissoire (qui fait appel généralement à l'arbitrage international) ; doit être
prévue obligatoirement dans le contrat ;
- Clause de force majeure : la force majeure se définit comme étant un événement
imprévisible, irrésistible et insurmontable qui exonère la partie concernée des
sanctions prévues par le contrat. Toutefois cette notion qui diffère d'une législation à
une autre, est souvent à l'origine de plusieurs litiges. Aussi il convient de prévoir dans
le contrat une énumération assez limitative d'événements constitutifs de la force
majeure ;
- Clause de résiliation : cette clause intervient pour régler les cas de mauvaise exécution
ou de non-exécution du contrat.

2.1.4 Clauses du contrat :


Le contrat englobe les clauses suivantes :
a) Clauses commerciales :
Elles reprennent la nature du marché, les spécifications de l'objet du contrat en détail.
L’identification des cocontractants (dénomination des parties et leurs signatures).
On entend par « nature du marché » le contrat lié à un marché de fourniture, ou un marché
d'études, d'assistance technique, d'architecture ou de travaux.

b) Clauses financières :
Elles présentent les caractéristiques financières du contrat qui se traduisent par :
- Le montant global ;
- Le montant de la part transférable et de la part non transférable ;
- Les modalités de paiement et de remboursement ;
- La domiciliation bancaire des co-contractants ;
- L'assurance-crédit.
-

11
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

c) Clauses juridiques :
Elles déterminent toutes les stipulations des lois qui fixent les droits et obligations des
cocontractants.
Remarque : Il est à noter que les points essentiels qui intéressent la banque sont les clauses
financières.

2.1.5 Effets du contrat du commerce international :


Les contractants ont l'obligation de respecter leurs engagements quoi qu'il en coûte.
Conséquence directe du principe de l'autonomie de la volonté. L'enjeu est de préserver la
sécurité juridique des relations entre les deuc parties.

 Obligations du vendeur :
- Garantir la conformité des marchandises aux spécifications du contrat ;
- Livrer la marchandise dans les délais fixés et au lieu prévu ;
- Remettre les documents se rapportant aux marchandises à livrer.

 Obligations de l'acheteur :
- Satisfaire au paiement des marchandises suivant les conditions requises.
- Réceptionner la marchandise ou en prendre livraison « obligation de prise en charge
de la marchandise même lorsqu'elle est en quantité ou en qualité insuffisante » 8, tout
en prenant les dispositions conservatoires pour préserver ses intérêts.

2.1.6 Transfert de propriété et de risques :

 Transfert de propriété : Il intervient, en règle générale, une fois que l'acheteur s'est
acquitté, auprès de sa banque, de la totalité de la somme due.

 Transfert de risques : Il est généralement associé au transfert de propriété. Cependant, vu


la complexité des contrats du commerce international, le transfert de propriété ne vaut pas
nécessairement transfert intégral de tous les risques. Aussi le recours aux incoterms, qui
définissent sans ambiguïté le lieu de transfert des risques selon le choix des parties et le
mode de transport à utiliser, constitue la meilleure solution.

8
Convention de Vienne

12
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Parmi les éléments que doit contenir un contrat, nous avons cité "l'incoterm à utiliser" qui sert
à définir le partage des risques et des frais pour acheminer la marchandise. Il est donc
primordial de comprendre cet outil indispensable.

2.2 les incoterms


Le transport de marchandises d’un pays à un autre dans le cadre d’une vente à l’exportation
suppose certains risques. La perte de la marchandise en transit, les avaries qu’elle peut subir
ou sa non livraison peuvent avoir des incidences juridiques. Etant donné que les frais de
transport et d’entreposage et que la prime d’assurance peuvent constituer une partie
importante des frais d’exportation, il est important que les deux parties (importateur,
exportateur) sachent exactement qui paie quoi et qui assume les risques de perte ou d’avarie
pendant le transit de la marchandise. Si le contrat de vente peut préciser chacun de ces points,
les onze incoterms de la CCI permettent de le faire de façon claire et synthétique.

2.2.1 Définition

Les Incoterms définissent les obligations, les risques et les coûts que chacun du vendeur et de
l'acheteur doit encourir dans le mouvement des marchandises. De nouvelles versions sont
publiées lorsque cela est jugé nécessaire par la CCI et visent à inclure les nouvelles réalités
commerciales et à favoriser les échanges. Une nouvelle version des Incoterms 2020 est
désormais disponible pour remplacer la version précédente, à savoir les Incoterms 2010.
Ils répondent donc aux questions suivantes :
 à partir de quel lieu les risques sont-ils encourus par l’acheteur et non plus par le
vendeur (dégradations, perte, vol, retard…etc.) ?

 à partir de quel lieu les frais sont-ils supportés par l’acheteur et non plus par le
vendeur (frais de transport, de dédouanement, de chargement et déchargement, droit
assurance taxe…etc.) 

2.2.2 Types d’Incoterms :

13
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 EXW – Ex Works (à l’usine) Règle qui impose le moins d’obligations au vendeur, dont
l’unique responsabilité consiste à emballer les marchandises et à les mettre à disposition
de l’acheteur dans ses propres locaux. En vertu de cette règle, l’acheteur supporte ainsi
tous les frais et risques inhérents au chargement et au transport des marchandises jusqu’à
leur arrivée à destination. Les formalités douanières à l’export étant à la charge de
l’acheteur, celui-ci peut rencontrer des difficultés dans le pays du vendeur pour obtenir les
justificatifs de sortie des marchandises. C’est pourquoi l'ICC recommande de réserver
cette règle aux échanges nationaux ou régionaux n’impliquant pas l’exportation des
marchandises et de privilégier la règle FCA en vertu de laquelle les formalités et coûts de
dédouanement incombent au vendeur.

 FCA – Free Carrier (franco transporteur) Deux options sont possibles pour cet
Incoterm en fonction du lieu de livraison :
a) Dans les locaux du vendeur, qui procède au chargement des marchandises sur le
moyen de transport de l’acheteur (FCA « locaux du vendeur »)
b) Dans tout autre lieu : le vendeur organise l’acheminement des marchandises
jusqu’au lieu d’embarquement où elles sont mises à disposition du transporteur
prêtes à être déchargées (FCA « autre lieu convenu »).
En vertu de cette règle, l’acheteur prend en charge la majeure partie du transport, mais
lui permet d’être dispensé des formalités dans le pays d’exportation, qui incombent au
vendeur.

 CPT – Carriage Paid To (port payé jusqu’à) Le vendeur supporte le coût du


transport jusqu’au lieu de destination mais n’est plus responsable des marchandises,
qui voyagent aux risques de l’acheteur. En effet, le transfert des risques intervient au
moment de la livraison, dès que les marchandises sont remises au transporteur, tandis
que le transfert des coûts à l’acheteur a lieu lorsque les marchandises arrivent à
destination.

 CIP – Carriage and Insurance Paid to (port payé assurance comprise jusqu’à) Le
vendeur supporte les coûts de transport jusqu’au lieu de destination indiqué par
l’Incoterm®. Règle fréquemment utilisée, notamment pour le transport conteneurisé,
le CIP permet de maîtriser l’acheminement des marchandises jusqu’à un point donné.
De même que pour le CPT, les frais de déchargement au lieu de destination convenu

14
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

ne sont à la charge du vendeur que si le contrat de transport le prévoit. En revanche, à


la différence du CPT, le vendeur a l’obligation de souscrire une assurance couvrant les
risques liés au transport des marchandises jusqu’au lieu de destination.
 DAP, DPU et DDP – Incoterms de vente à l’arrivée
S’agissant des règles Incoterms D, la livraison étant effectuée dans le pays de
destination, le transfert des risques intervient dans celui-ci. En vertu de ces Incoterms
dits de « vente à l’arrivée », la marchandise voyage aux risques du vendeur qui assume
l’ensemble des risques et des coûts liés au transport des marchandises jusqu’au lieu de
destination.
 DAP – Delivered At Place (rendu au lieu de destination) Cet Incoterm
signifie que les marchandises sont considérées comme livrées lorsqu’elles sont
mises à disposition de l’acheteur à destination sur le moyen de transport
arrivant, sans être déchargées. En vertu de cette règle, le vendeur prend en
charge le transport des marchandises jusqu’au point de livraison convenu, dans
le pays de destination. Ainsi, sauf si le contrat de transport en dispose
autrement, c’est à l’acheteur qu’incombent les formalités douanières, le
paiement des droits et taxes dus en raison de l’importation et le déchargement
des marchandises à destination.

 DPU – Delivered at Place Unloaded (rendu au lieu de destination


déchargé) Le DPU remplace le DAT 2010 et devient une nouvelle règle des
Incoterms 2020. Cette règle signifie que les marchandises sont considérées
comme livrées, une fois déchargées du moyen de transport et mises à
disposition de l’acheteur au lieu de destination convenu (terminal ou autre).
Dans cette règle Incoterm, la livraison et l’arrivée à destination interviennent
au même point. Le vendeur assume donc tous les risques et coûts liés au
transport des marchandises et à leur déchargement jusqu’au lieu désigné. Le
DPU est la seule règle Incoterms qui oblige le vendeur à décharger les
marchandises à destination.

 DDP – Delivered Duty Paid (rendu droits acquittés) Règle Incoterm qui
confère le niveau maximal d’obligations au vendeur, qui assume tous les
risques et frais, y compris de dédouanement, jusqu’au lieu convenu. Ainsi, en
vertu de cet Incoterm, les marchandises sont livrées dédouanées, prêtes à être

15
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

déchargées au lieu de destination. Seuls les frais d’assurance et de


déchargement à destination sont à la charge de l’acheteur.

2.2.3 Principaux changements des Incoterms 2020 :

1- La version 2020 a ajouté une option permettant aux parties de répondre aux exigences des
banques dans le cadre d’un crédit documentaire (ou lettre de crédit).Cette nouvelle option
permet au vendeur d’obtenir la remise du document de transport attestant du chargement à
bord. Il sera désormais possible de convenir avec l’acheteur la remise d’un connaissement
maritime (ou tout autre document de transport) avec la mention « on board » ou « reçu
pour expédition ». Cette option a été créée afin de se conformer à la législation de certains
exportateurs qui exigent le crédit documentaire et ne reconnaissent que les documents de
transport classiques (CMR, LTA, connaissement maritime).

2- La règle Incoterm CIP impose désormais une obligation de couverture « tous risques »,
qui augmentent le niveau d’assurance et donc le coût de la prime à la charge du vendeur.
3- Le DAT 2010 devient le DPU 2020. Il s’agit de l’évolution ayant l’impact le plus
significatif en termes d’évaluation en douane. Dans les règles Incoterms 2010, la seule
différence entre DAT et DAP résidait dans le fait que pour le DAT, le vendeur livrait les
marchandises une fois déchargées du moyen de transport se présentant sur le terminal,
tandis que pour le DAP, les marchandises étaient considérées comme livrées une fois
mises à disposition de l’acheteur sur le moyen de transport sans être déchargées.
4- Dans la version 2020, l’ICC a décidé de procéder à une double mise à jour des règles DAT
et DAP. L’ordre dans lequel apparaissent les deux Incoterms a été inversé : le DAP, où la
livraison intervient avant le déchargement des marchandises à destination, arrive à présent
avant l’ancien DAT. L’appellation DPU (Delivered at Place Unloaded – livré au lieu
déchargé), remplace la règle DAT (rendu au terminal), dans la mesure où le lieu de
destination n’est pas seulement un terminal.
5- L’’intégration de dispositions relatives à la sécurité : intrinsèquement liés aux exigences de
transport, une rubrique spécifique aux impératifs de sûreté-sécurité a été intégrée dans la
version 2020, ainsi que les coûts inhérents à ces impératifs.

16
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

2.2.4 Classement des incoterms :


Les incoterms peuvent être classes selon trois critères qui ont tous trait au transport ; type de
transport utilisé, paiement du transport principal et transmission du risque dans le transport.
Dans le classement des incoterms 2020 le critère principal est celui du type de transport
utilisé. Il existe alors sept Incoterms qui peuvent être utilisés avec tout type de transport
(terrestre, aérien ou maritime) ou avec plusieurs en même temps (multimodal) : il s’agit des
Incoterms dits multimodaux. :
 EXW – Ex-Works – À l’usine
 FCA – Free-CArrier – Franco-transporteur
 CPT –  Carriage Paid To – Port payé jusqu’à
 CIP –  Carriage Insurance Paid to – Port payé, assurance comprise jusqu’à
 DAP –  Delivered At Place – Rendu au lieu de destination
 DPU – Delivered at Place Unloaded – Rendu au lieu de destination déchargé
 DDP –  Delivered Duty Paid – Rendu droits acquittés
Le lieu associé à l’Incoterm multimodal peut alors être à l’entrepôt, au port, à l’aéroport, à la
frontière…
Par contre, il existe quatre Incoterms que l’on ne peut utiliser qu’avec des transports
maritimes et par voies navigables intérieures (canaux, rivières, lacs) (ils sont dits fluviaux).
Les points d’enlèvement et de livraison sont des ports, ou pour des marchandises remises à la
compagnie maritime le long du navire, ou à bord du navire au port d’embarquement.
 FAS – Free Alongside Ship – Franco le long du navire
 FOB – Free On Board – Franco à bord
 CFR – Cost and FReight – Coût et Fret
 CIF – Cost, Insurance and Freight – Coût, assurance et fret
Le lieu associé à l’Incoterm maritime ne peut être qu’un port.

17
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Section 3 : les documents du commerce international

Les documents du commerce international sont pour le vendeur le moyen de justifier qu'il a
rempli toutes les obligations qui lui étaient imparties. C'est aussi pour l'acheteur l'assurance
d'avoir en sa possession, toutes les pièces nécessaires au bon déroulement de l'importation, et
la certitude que les marchandises ont bien été expédiées.

Une transaction commerciale internationale fait intervenir différentes sortes de documents qui
peuvent être regroupés en quatre catégories :

 Les documents de prix ;


 Les documents garantissant le transport ;
 Les documents d’assurance ;
 Autres documents.

3.1 Les documents de prix

3.1.1 La facture proforma :


Ne devant pas apparaitre parmi les documents d’une opération documentaire, cette facture
n’est qu’un devis, établi par le vendeur, pouvant servir de bon de commande à l’acheteur par
le retour d’un exemplaire revêtu d’une mention signée à cet effet, elle peut également lui
permettre de domicilier sa transaction auprès de son agence.

3.1.2 La facture commerciale :


C’est le document de base qui concrétise toute opération commerciale. Elle doit indiquer
obligatoirement les noms et adresses du vendeur et de l’acheteur, la nature, la qualité, le prix
total et unitaire ainsi que les marques et le poids des marchandises afin de permettre d’en
vérifier la concordance avec les autres documents. De plus elle doit être datée, mais
contrairement à une croyance assez répandue, la signature et/ou l’acquit ne sont pas
obligatoires, sauf si exigée dans un crédit documentaire par exemple.

18
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

3.1.3 La facture consulaire :

Ce document permet l’identification et la tarification du produit considéré par la douane du


pays importateur, il doit porter le visa du consulat du pays importateur à l’effet d’attester et
d’authentifier l’origine et la valeur de la marchandise.

3.1.4 La facture douanière :

Elle est exigée par les douanes de certains pays comme ceux du Commonwealth 9. Elle est
établie afin de certifier l’origine des marchandises sous la signature de l'exportateur et d'un
témoin. La facture douanière ne dispense pas d'établir la facture commerciale même si elle
reprend ses indications essentielles.

3.2 Les documents garantissant le transport :

3.2.1 Le connaissement maritime (Bill of Lading B/L) :

Le commerce international donne fréquemment lieu au transport par mer, et à cette occasion,
il est émis un titre d’une valeur particulière et juridiquement sans équivalent dans les autres
modes de transport : le connaissement maritime.
En effet, le connaissement revêt un triple aspect ; il est à la fois :
 Le document indispensable en échange duquel, la marchandise sera retirée à
destination ;
 Le contrat de transport dont, les conditions figurent intégralement au verso ;
 Le récépissé d’expédition remis au chargeur (l’expéditeur).

Le connaissement maritime est transmissible par voie d’endos sauf dans l'un des trois cas
suivants :
- A personne dénommée ou nominatif : C'est dans ce cas que le connaissement n'est pas
transmissible par endos car seule la personne qui y est indiquée prendra livraison des
marchandises.

- A ordre d’une personne nommément désignée : Il est alors transmissible par voie d’endos
par la personne à l’ordre de laquelle il a été émis. C’est la forme la plus utilisée.

9
 Une association fondée sur des valeurs réunissant 56 pays, dont la plupart entretiennent des liens historiques
avec le Royaume-Uni,

19
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

- Au porteur : Il est transmissible de main à main. Les risques de cette forme (risque de
perte ou vol), sont identiques à ceux du chèque, c’est par conséquent la forme la moins
utilisée.

NOTE : L'endos ou endossement est le moyen par lequel le titulaire d'une créance
matérialisée par un titre à ordre, en transmet la provision à son propre créancier. 

En plus des mentions que doit contenir obligatoirement un connaissement (les ports
d'embarquement et de débarquement, le nom du navire transportant la marchandise, la
désignation de la marchandise, l'incoterm utilisé…), il peut également porter quelques
mentions particulières, les plus fréquentes sont les suivantes :
- La mention "clean" (net de réserves) : Atteste le bon état des marchandises au moment de
leur prise en charge.
- La mention "on board" (à bord) : Le connaissement daté et signé portant cette mention,
atteste le chargement effectif de la marchandise sur le navire à la date de signature.
- La mention "received for shipment" (reçu pour être chargé) : Cette mention assure la prise
en charge de la marchandise par la compagnie de transport mais pas son expédition.
- La mention "dirty" (surchargé) : Ce connaissement comporte des réserves de la
compagnie sur la qualité ou l'état des marchandises chargées.
- La mention "notifier à…" (notify to) : Signifie que la compagnie de navigation avisera la
personne désignée sur le connaissement de l’arrivée du navire à destination.

NOTE : En Algérie, le connaissement doit porter la mention "clean on board". La mention


"received for shipment" est interdite car elle n'atteste pas l'expédition de la marchandise.

Cas particuliers :
A. Le connaissement de charte partie :
La charte partie est un contrat d’affrètement de tout ou partie d’un navire, conclu entre
l’acheteur et le vendeur d’une part, et la compagnie de navigation d’autre part, en vue du
transport d'une marchandise dont la nature ou l'importance l'empêche d'être chargée à bord
d'un navire à ligne régulière.

B. Le connaissement de transport combiné (combined bill of lading) :

20
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Il est établi s'il y a au moins deux types de transport, dont le transport maritime. Il permet
généralement de couvrir une expédition depuis la sortie des usines du fournisseur jusqu'au
magasin du client.

3.2.2 La Lettre de Transport Aérien LTA (air way bill) :


Le mode de transport aérien donne lieu à l’établissement d’une Lettre de Transport Aérien
LTA. Parfois improprement appelée "connaissement aérien". La LTA n’est qu’un simple
récépissé d’expédition non négociable, car émise à l’adresse d’une personne dénommée qui
est en général la banque de l'importateur. Celle-ci doit lui établir "un bon de cession bancaire"
pour lui permettre de retirer les marchandises.

NOTE : Ne pas confondre le bon de cession bancaire délivré pour prendre possession des
marchandises expédiées par voie aérienne ou terrestre, et la lettre de garantie qui est délivrée
en cas d'absence des documents d'expédition par voie maritime (absence du connaissement).

3.2.3 La lettre de voiture internationale CMR :


C'est la "Convention Marchandise Route" dite CMR établie à Genève en 1956. Elle a prévu
un formulaire type appelé "lettre de voiture internationale" servant de récépissé d’expédition
d’une marchandise adressée à l’étranger par route. Etablie au nom de la banque de
l'importateur, ce dernier aura besoin du bon de cession bancaire pour retirer sa marchandise.

3.2.4 Le Forwarder Certificate of Receipt (FCR):


Dans le cadre du transport multimodal, ce certificat assure la bonne réception de la
marchandise par un transitaire, ainsi que son réacheminement vers sa destination finale.

3.2.5 Le récépissé postal :


Emis par le service des postes pour les expéditions des marchandises n’excédant pas le poids
de 20kg, au même titre que la LTA et la CMR, il est établi obligatoirement à une personne
dénommée.

3.3 Les documents d’assurance :


21
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Considérant les limites de responsabilité des transporteurs et les limites d'indemnisation


prévues dans les conventions internationales, la souscription d'une assurance, auprès d'une
compagnie agréée, est nécessaire pour couvrir les risques affectant la marchandise lors du
transport. Cette souscription garantit l'indemnisation de l'acheteur en cas de survenance des
risques couverts dans les conditions spécifiées par le contrat d'assurance.
En Algérie, tout importateur se trouve dans l'obligation d'assurer sa marchandise auprès d'une
compagnie d'assurance algérienne conformément aux articles 172 et 181 de la loi 80-07 du
09.08.1980, à l'exception des contrats qui sont imputés sur les lignes de crédit conclues avec
les institutions internationales.
La valeur de l'assurance correspond généralement au coût de revient des marchandises
majorées de 10 à 20%.
Les documents d'assurance doivent comprendre les mentions suivantes : la date de
souscription, la description de la marchandise, une énumération des risques couverts, le nom
de l'assuré, le mode de transport, le mode de constat des avaries et la compétence des
tribunaux…Les principaux documents d'assurance sont :

3.3.1 La police d'assurance


Il s'agit d'un contrat établi entre l'assureur et l'assuré, fixant les obligations de chacun. Cette
police peut être :

- Une police au voyage, qui couvre une expédition donnée, pour un trajet, une valeur et
une relation bien déterminée.
- Une police à alimenter, qui couvre plusieurs expéditions de marchandise de même
nature pour une durée indéterminée ;
- Une police flottante ou d'abonnement, qui couvre toutes les expéditions d'un même
exportateur, pendant une durée déterminée et ce quelles que soient les marchandises et
les modes de transport utilisés ;
- Une police tiers- chargeur, souscrite par un transitaire ou un transporteur, couvre les
marchandises que les chargeurs demandent d'assurer pour leur compte. C'est un cas de
figure très fréquent en transport aérien.

22
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Parmi les risques pris en charge par la police d'assurance nous retrouvons en général :
 Les accidents survenus au moyen de transport (naufrage, accident de route…), les
dommages causés à la marchandise (vol, perte… )et les opérations de manutentions,
auxquels s'ajoutent pour le transport maritime ou fluvial :

 Le risque d'avarie particulière, qui correspond à toute détérioration, perte ou


dommages subis par la marchandise elle-même au cours de son transport ou lors de sa
manutention ou pendant son séjour à quai ou en entrepôts.

 Le risque d'avarie commune, qui peut naître de la contribution des marchandises aux
dépenses extraordinaires ou dommages résultants des décisions prises par le capitaine
du navire dans l'intérêt commun du navire et de la cargaison (charge).

3.3.2 Le certificat d’assurance


Ce document atteste l'existence d'une police d'assurance pour les marchandises concernées.
3.3.3 L’avenant
Ce document est établi, le cas échéant, pour mentionner toute modification à introduire dans
la police d'assurance souscrite.

3.4 Les documents douaniers


Ces documents concernent les déclarations en douanes, faites sur des imprimés spécifiques,
qui sont visés par l'administration douanière que ce soit à l'import ou à l'export en certifiant
que la marchandise a été expédiée dans les conditions convenues. Parmi ces documents on
cite :

3.4.1 Le certificat d'origine


C'est un document établi par l'administration des douanes, par une chambre de commerce ou
par des experts convenus entre les parties, en vue d'attester le pays d'origine des
marchandises, c'est à dire le pays où elles ont été produites.

3.4.2 Le certificat de provenance


Ce document atteste le pays de provenance ou d'expédition des marchandises. On parle alors
de provenance, lorsque la marchandise transite par un pays qui est autre que celui originaire.

23
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

3.4.3 Le certificat sanitaire


Il atteste du caractère sain des marchandises d'origine animale (comestible ou pour l'élevage).
Il est établi par un vétérinaire ou par un organisme sanitaire officiel.

3.4.4 Le certificat phytosanitaire


Ce document garantit la bonne santé des produits d'origine végétale importés pour la
consommation (produits agroalimentaires) ou la culture dans le domaine agricole. Il est établi
par un organisme médical spécial.

3.4.5 Les listes de colisage et de poids ( packing list)


Elles fournissent des indications concernant les différentes caractéristiques des colis
constituants l'expédition, notamment du nombre de colis, le contenu de chaque colis, le
poids….

3.4.6 Le certificat d'analyse ou de qualité


Ce document certifie la qualité ou la composition d'un produit. Il est établi par un laboratoire
ou par un expert, essentiellement utilisé pour les métaux précieux et les produits cosmétiques.

Nous pouvons citer également d'autres documents qui sont peu utilisés : la liste des frais, La
liste de spécification, le certificat de poids ou de pesage, le certificat isotopique…etc.

24
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Section 4 : La Domiciliation

La domiciliation bancaire10 d’un contrat d’importation ou d’exportation de biens ou services


consiste en l’ouverture d’un dossier qui donne lieu à l’attribution d’un numéro de
domiciliation par la banque domiciliataire. Conformément à l’article 29, la domiciliation est
préalable à tout transfert/rapatriement de fonds, et/ou engagement au dédouanement (sauf
certains cas- détaillés ci-dessous au paragraphe 4.3). Elle est donc une immatriculation des
opérations du commerce international. La Domiciliation bancaire, selon la législation
algérienne, est régit en application du règlement 2007-01 du 03 février 2007 complété et
modifié relatif aux règles applicables aux transactions courantes avec l’étranger et aux
comptes devises et textes subséquent émanant de la Banque d’Algérie.

4.1La domiciliation des importations


4.1.1 Définition
La domiciliation bancaire d'une opération d'importation consiste :
 Pour l'importateur à faire le choix, avant la réalisation de son opération, d'une banque
ayant la qualité d'intermédiaire agrée auprès de laquelle il s'engage à effectuer les
opérations et les formalités bancaires prévues par la réglementation du commerce
extérieur et des changes.
 Pour le banquier à effectuer ou à faire effectuer pour le compte de l'importateur, les
opérations et les formalités prévues par la réglementation du commerce extérieur et
des changes.

4.1.2 Procédure de domiciliation


A la réception de la demande de domiciliation accompagnée du contrat ou de la facture
définitive ; le client doit signer une attestation de risque de change par laquelle il dégage sa
banque du risque de change éventuel.

Le banquier est chargé alors :


1- De vérifier que :
 L’importateur n'est frappé d'aucune restriction en matière de commerce extérieur ;

 L’importateur possède une autorisation d'importation pour certains produits ;


10
La domiciliation bancaire est régit par les disposition du Règlement N°91-12 relatif à la domiciliation bancaire
des importations, le règlement N°91-13, relatif à la domiciliation des exportations hors hydrocarbures, en 2007a
fait l’objet de nouvelles dispositions dictées par le règlement N°07-01 du 03 février 2007 relatif aux règles
applicables aux transactions courantes avec l’étranger et aux comptes devises.

25
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 L’objet de l'importation à un rapport avec l'activité de l'importateur ;

 La marchandise n'est pas frappée d'une mesure de prohibition ;

 Les engagements financiers au titre de l'opération sont couverts soit par des
provisions constituées, soit par des autorisations de crédit ;

 Le pays d'origine a des relations commerciales avec l'Algérie.


D’examiner :

 La surface financière et les garanties de solvabilité que le client présente ;

 La capacité du client à mener l'opération dans les meilleures conditions et


conformément aux règles internationales ;

 La régularité de l'opération au regard de la réglementation.

Sitôt l'accord de domiciliation octroyé, le banquier procède à l'ouverture d'un dossier sur une
"fiche de contrôle" modèle FDI pour les importations à délai normal qui sont réalisées dans un
délai de six (06) mois à partir de la date de domiciliation ou modèle FDIP pour les
importations à délai spécial qui sont réalisées dans un délai supérieur à six (06) mois.
Ce dossier doit comprendre : la demande du client, les avis de débit, la facture proforma ou
définitive et l’avis d’arrivée/ BL de la marchandise.

L'opération est alors enregistrée sur le répertoire de domiciliation, en lui attribuant un numéro
de domiciliation, comme précisé par la note N°53-2000 du 27 novembre 2000 adressée par la
Banque d’Algérie. Une note visant l’uniformisation ainsi que l’amélioration du circuit
d’information en vue de rendre plus efficiente l’exploitation des données statistiques.
L’ensemble des guichets domiciliataires sont tenus à utiliser la codification composée de dix-
huit (18) chiffres et trois (3) lettres, selon l’ordre suivant le schéma ci-dessous :

A B C D E F G H
Schéma 1: Prototype de cachet de domiciliation.

 Case A : Wilaya : deux chiffres correspondants au lieu d’implantation géographique


de l’agence bancaire.

26
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 Case B : Agrément : deux chiffres correspondants au code agrément de la banque.


 Case C : Guichet : deux chiffres correspondant au code attribué par la banque
d’Algérie au siège domiciliataire.
 Case D : Année : quatre chiffres correspondants à l’année.
 Case E : Trimestre : un chiffre relatif au trimestre concerné.
 Case F : Nature : deux chiffres correspondants à la nature de contrat.
 Case G : Numéro d’ordre : Cinque chiffre indiquant le numéro d’ordre chronologique
des dossiers ouverts durant un trimestre selon qu’il s’agisse de court terme ou de long
terme.
 Case H : Devise : trois lettres selon le code ISO11.

L’application de cette procédure pour les opérations d’importation surtout permettra aux
banques de tenir des statistiques du commerce extérieur détaillées selon plusieurs critères tels
par exemple la banque domiciliataire, la période, la monnaie utilisée, etc. La banque d’Algérie
pourra alors évaluer les transferts en devises effectués aux titres des importations. D’autant
plus que dans la déclaration douanière, il faut préciser le numéro de domiciliation bancaire et
ce, dans le cadre du contrôle de change même s’il y a convertibilité commerciale du dinar.

4.1.3 Gestion et suivi du dossier de domiciliation


Après l'ouverture du dossier de domiciliation, le service de l'agence concerné (service
commerce extérieur) procède au suivi prévu par la fiche de contrôle, à savoir :

 La vérification de la réalisation de l'opération (six mois ou délai réel) ;

 L’établissement d'un inventaire : au huitième mois ;

 L’établissement d'un bilan au neuvième mois ;

 L’établissement d'une décision relative à l'apurement au dixième mois.

Le contrôle et l'apurement des dossiers de domiciliation interviennent :


 Trois mois après la réalisation de l'opération réglée au comptant ;

11
ISO : le code ISO des monnaies se compose de trois lettres : les deux premières lettres constituent le code pays
et la troisième le nom de la monnaie. Exemple : USD est le code des Etats-Unis (United States) et D désigne le
dollar.

27
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 Trois mois après le dernier règlement d'une opération réalisée par plusieurs
paiements.

4.1.4 Apurement de la domiciliation


Toute opération de domiciliation doit être apurée c'est à dire égaliser la valeur des
marchandises importées avec le montant transféré (les flux financiers avec les flux
physiques).
Pour ce faire, les documents suivants sont pris en considération :
 La facture définitive
 Les documents douaniers (D10)
 La formule de règlement (F4).

4.2La domiciliation des exportations


4.2.1 Définition
Comme pour les importations, toute opération d'exportation de marchandise ou de service est
soumise à une domiciliation préalable, sauf dispositions particulières pour certaines
opérations exceptionnelles. Avant l'ouverture du dossier de domiciliation, les banques doivent
s'assurer que les conditions légales et réglementaires liées à l'exportation de biens ou services
sont réunies. Dans le cas des exportations, on distingue deux types de domiciliation :

 La domiciliation des exportations à court terme où le règlement s'effectue dans un


délai inférieur à 120 jours.
 La domiciliation des exportations à moyen terme où le règlement s'effectue dans un
délai supérieur à 120 jours.

4.2.2 Procédure de domiciliation


La domiciliation des exportations est subordonnée à la présentation par le client de la
demande d'ouverture de dossier de domiciliation exportation, du contrat commercial ou de la
facture commerciale. Après vérification matérielle de ces documents, le banquier appose le
cachet de "domiciliation exportation" et procède ensuite à :
 L’attribution d'un numéro d'ordre chronologique ;

 La remise à l'exportateur des exemplaires de factures dûment domiciliées ;

28
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 L’établissement de la fiche de contrôle réglementaire pour l'enregistrement des


renseignements concernant les conditions de la transaction.

4.2.3 Gestion du dossier de domiciliation

La période de gestion du dossier de domiciliation d’une exportation est comprise entre la date
de son ouverture et sa date d'apurement. Pendant cette période, l'agence domiciliataire doit
suivre le dossier et intervenir autant que de besoin.
Elle doit s'assurer également du rapatriement du produit de l'exportation le cas échéant et cela
conformément à l'article 11 du règlement 91-13 de la Banque d’Algérie.

4.2.4 Apurement du dossier de domiciliation


L'apurement consiste à réunir, dans les délais fixés, les différents documents que doit
comporter le dossier à son échéance soit : la facture définitive domiciliée, le document
douanier "D3" exemplaire banque, les exemplaires des formules 104 (cession devises).
On distingue trois cas d'apurement possibles :
 Les dossiers apurés (exportations réalisées physiquement et financièrement) ;

 Les dossiers non apurés ;

 Les dossiers sans documents.

4.3 Les opérations dispensées de l’obligation de domiciliation bancaire


Certaines opérations sont dispensées de l'obligation de domiciliation bancaire12, il s'agit :
 Des opérations en transit ;  
 Des importations/exportations dites sans paiements réalisées par les voyageurs pour leur
usage personnel, conformément aux dispositions des lois de finances ;
 Des importations dites sans paiements réalisées par les nationaux immatriculés auprès des
représentations diplomatiques et consulaires algériennes à l’étranger, lors de leur retour
définitif en Algérie, conformément aux dispositions des lois de finances ; 
 Des importations dites sans paiements réalisées par les agents diplomatiques et consulaires
et assimilés ainsi que ceux des représentations des entreprises et des établissements
publics à l’étranger lors de leur retour en Algérie ;

12
Il reste entendu que les exportations et importations dont il s’agit sont celles prévues par les articles 199 bis,
201 du code des douanes et l'article 156 de la loi de finances pour 1985 modifié et complété.  

29
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

 Des importations / exportations d’une valeur inférieure à la contrevaleur de 100.000 DA


en valeur FOB ;   
 Des importations/exportations d’échantillons, de dons et marchandises reçues dans le cas
de la mise en jeu de la garantie ;   
 Des importations de marchandises réalisées sous le régime douanier suspensif lorsqu'elles
ne donnent pas lieu à transfert de fonds ;   
 Des exportations temporaires, sauf si elles donnent lieu à un paiement de prestations par
transfert de devises ou transfert de fonds vers l’étranger ;
 Des exportations contre remboursement d’une valeur inférieure ou égale à la contrevaleur
de cent mille dinars (100.000 DA) faite par l’entremise d’Algérie ‐ poste.                              

NOTE : Au plan douanier, les articles 33 et 58 du règlement 07‐01 ont une incidence sur
l’établissement de la déclaration en douane au motif que  la rubrique  réservée au  numéro de
domiciliation bancaire de la déclaration en douane devra dorénavant être servie de la
mention  « importation/exportation non domiciliée ».
REMARQUE : Au sens de l’article 36, les opérations de leasing portant sur l’importation et
l’exportation d’équipements et /ou de matériels sont assimilées à des importations et
exportations à paiement différé. Elles sont, par conséquent, soumises à l’obligation de
domiciliation bancaire.

Conclusion :
Nous avons vu dans ce chapitre que la maitrise des éléments fondamentaux était nécessaire
pour mener à bien des opérations de commerce extérieur.

Le contrat de commerce international, auquel une importance particulière doit lui être
accordée à son établissement et qui doit contenir les clauses essentielles de nature à prévenir
les sources d’éventuels conflits. Ce contrat doit faire référence à l’incoterm choisi afin
d’éviter les litiges concernant la répartition des frais et des risques entre l’importateur et
l’exportateur.

Par ailleurs, les opérations de commerce extérieur donnent lieu à la création des documents,
qui servent d’appui pour les autres intervenants (banque, assurances, transporteur, douane).

30
Chapitre I : LES FONDEMENTS DU COMMERCE INTERNATIONAL

Enfin, la domiciliation bancaire qui est préalable à toute opération du commerce


international, permet au banquier de procéder à une première estimation de l’opération
commerciale de son client, après avoir examiné tous les éléments du contrat.

Les opérations de commerce extérieur auraient été impensables sans le recours à des
instruments et techniques de paiement internationaux. Le chapitre qui suit, traitera donc de
ces derniers.

31
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Chapitre2 : Les techniques et instruments de paiement et de


financement di commerce international
Ce chapitre traite des instruments et techniques de paiement mis en place afin de régulariser
au mieux les échanges commerciaux surtout à l’international.

Avant de parler des techniques de paiements utilisées dans les transactions internationales, il
est important de bien faire la distinction entre les instruments de paiement et les techniques de
paiement.

En termes simples, un instrument de paiement a pour finalité le transfert des fonds du


payeur vers le payé ; soit le débit du compte du payeur et le crédit du compte du bénéficiaire.

La technique de paiement quant à elle a pour but de s’assurer que toutes les conditions sont
réunies pour que le paiement soit effectué. On parle aussi de technique de sécurité de
paiement. L’objectif premier d’une technique de paiement est donc d’éviter le non-paiement.
La technique de paiement englobe l’instrument de paiement comme on peut le voir dans le
schéma ci-dessous.

Image 1 : illustration des techniques et instruments de paiement.

32
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Lorsque les parties (importateur et exportateur) établissent le contrat, il est préférable


d’indiquer quelle technique et quel instrument de paiement seront utilisés pour éviter des
malentendus et des litiges plus tard.
On conclut alors qu’une remise documentaire peut très bien être utilisée avec un virement ou
un chèque ou une lettre de change comme instrument de paiement. Tout dépend de ce qui a
été convenu entre les parties.

Section 1 : Les instruments de paiement

L’instrument de paiement est la forme matérielle qui sert de support au paiement. C’est le
véhicule monétaire qui annule la dette contractée auprès du créancier. Les principaux
instruments de paiements utilisés à l’international nous sont familiers et leur utilisation au
niveau national est assez simple. Mais c’est tout autre chose quand ils sont employés au
niveau international. Certains instruments ont une réalité physique, comme par exemple le
chèque, d’autres ont une réalité numérique, en effet, le développement de l’échange
électronique de données fait progressivement disparaître les supports matériels au profit des
transactions entièrement informatisées, tel que le virement bancaire international.

1.1 Le Chèque :
C’est un titre de paiement par lequel le titulaire d’un compte donne ordre à son banquier de
payer à un bénéficiaire un montant déterminé à prélever sur les fonds ou sur un crédit du
titulaire.1
Le chèque se transmet par le bais de l’endossement. Ce dernier se fait par une signature au
verso du chèque (l’endossement en blanc), ou par ordre d’un nouveau bénéficiaire
(l’endossement nominatif). L’émission d’un chèque fait donc intervenir (03) trois parties :
 Un tireur : est celui qui donne ordre au tiré de régler la somme indiquée sur le chèque.
Le tireur dans ce cas représente la banque de l’acheteur ;
 Un tiré : c’est celui qui exécute l’ordre du tireur, qui représente quant à elle la banque
du vendeur ;
 Un bénéficiaire : c’est la partie qui prend possession des fonds (vendeur).

1.1.1. Les différentes formes de chèque


1
LASARY, « le commerce international à la portée de tous », edition Dalloz, Belgique, 2005, p19

33
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Il existe plusieurs sortes de chèques. Ces chèques sont généralement utilisés pour certifier ou
simplifier un paiement qui pourrait être difficile en raison du manque de monnaie locale
(obligation de faire le change) ou du risque de non-paiement (somme importante), qui sont :2
a) Le chèque d’entreprise : Il n’est y a pas garantie de provision lors de la présentation
et la banque du créancier ne crédite le compte que lorsqu’elle a reçu les fonds de la
banque du débiteur.

b) Le chèque de banque : L’émission de ce chèque consiste, pour la banque à apporter


au bénéficiaire la garantie de l’existence de la provision jusqu’au terme du délai de
paiement soit 03 ans et 20 jours (trois ans et vingt jours).

c) Le chèque de voyage : chèque de banque particulier, établi pour une somme standard
pré-imprimée, que le client achète à une banque. Selon les pays, il est accepté
facilement ou non, soit en paiement à des commerçants, soit pour retrait dans des
banques.

d) Le chèque certifié : il permet de bloquer la somme indiquée sur le chèque jusqu’à


l’expiration du délai de présentation, c’est ce genre de chèque que l’on présentait, par
exemple devant notaire pour l’achat d’un appartement ou aux douanes pour payer la
TVA d’une automobile neuve acheté à l’étranger.

e) Le chèque visé : très peu utilisé, est un chèque dont la provision suffisante est
constatée par la banque émettrice le jour de l’apposition de son visa, sans toutefois
garantir son paiement.
Certains chèques sont plus spécifiques :

a) La lettre-chèque : réservé aux professionnels et associations. Elle permet d’allier sur


un même support, une lettre de correspondance, un chèque détachable et un support
publicitaire ;

b) Le chèque de retrait : permettant des retraits d’espèces aux guichets des banques du
réseau de la banque émettrice.

2
LASARY, « Le commerce international », Edition Dunod, 2005, Page 192.

34
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

1.1.2. Les mentions obligatoires du chèque :


Le chèque doit comprendre les mentions suivantes :
 La dénomination du chèque : le texte doit comprendre un ordre de paiement rédigé.
 Formule généralement employée « payer contre ce chèque la somme……… » ;
 La date de création de chèque ;

 Le nom de tiré et le lieu de paiement ;

 Le nom du bénéficiaire ;

 Le montant en chiffres et en lettres ;

 L’adresse ;

 Nom du tireur ;

 La signature.

1.1.3. Les avantages du chèque :


Le chèque présente les avantages suivants :
 Il est très répondu dans le monde ;

 Gratuit pour le vendeur, frais minimes pour l’acheteur (sécurité de paiement);

 Le risque d’impayé peut être évité par l’exportateur :

- En exigeant un chèque de banque ou chèque certifié ;

- En utilisant le mécanisme de chèque SBF (Sauf Bonne Fin), où l’exportateur sera


crédité de sa créance dès réception de chèque, sans attendre que sa banque soit
effectivement payée par la banque de l’importateur.
 Le cheque est une pièce juridique qui peut éventuellement faciliter le recours contre le
tiré.

35
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

1.1.4. Les inconvénients de chèque :


Le chèque est caractérisé par de nombreux inconvénients :
 Son émission est laissée à l’initiative de l’acheteur ;

 Si le chèque est libellé en devise, l’exportateur est exposé au risque de change ;

 Le chèque peut être perdu, volé ou falsifié

 Le chèque d’entreprise ne protège pas l’exportateur du risque d’impayé (chèque sans


provision) ;

 Le temps d’encaissement est long, une fois le chèque est adressé à l’exportateur, il le
remet à sa banque, pour qu’elle le présente à la banque de l’importateur pour
paiement.

1.2 Le virement bancaire international « transfert » 


Le virement bancaire international est le transfert d'un compte à un autre, opéré par une
banque sur ordre du débiteur (dans notre cas l'importateur), au profit du créancier
(l'exportateur). L'ordre peut être libellé en monnaie nationale ou en devises étrangères3.

1.2.1 Les mentions du virement :


Il est facile de virer des fonds, il suffit de passer un ordre d’exécution à sa banque, pour cela
un minimum de renseignements est nécessaire. Les banques ont généralement des imprimés
réservés à cet usage ; il comprend les mentions suivantes :4
 N° de compte qui sera débité : compte de l’importateur.

 La somme débitée (le montant de la facture).

 La monnaie ; le code ISO de la devise : EUR, USD…etc.

 La méthode du transfert ; courrier, télex, ou le message SWIFT.

 Le nom du bénéficiaire : l’exportateur.

 L’adresse du bénéficiaire : ville, pays.

 La destination du virement : la banque de l’exportateur.

 Le N° de compte a crédité .
3
Michel Vasseur, « les transferts internationaux de fonds », recueil des cours de l’académie de droit
international, 1994, page 130
4
MONOD Didier-Pierre, « moyens et techniques de paiement internationaux », op. Cit, p.80.

36
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

 Le motif du règlement : N° de la facture.

1.2.2. Les types de virement à l’international


a) Le virement par courrier :
Cet ordre de virement transite par la poste, ce qui fait que les délais peuvent être plus ou
moins longs en fonction de l'éloignement et de l'organisation postale du pays concerné.
b) Virement par télex :
Est un moyen plus rapide que le virement courrier, il offre également l’avantage de
sécurité, mais le support papier reste l’instrument du virement, ce qui laisse subsister un
risque d’erreur.5
c) Virement par réseau SWIFT :
Ce type de virement est de loin le moyen de paiement le plus utilisé par les entreprises
dans les échanges commerciaux. Les délais de traitement au niveau international ont été
raccourcis grâce à la mise en place de réseaux comme SWIF.

 Définition du SWIFT :
SWIFT pour Society for Worldwide Interbank Financial Télécommunication est une société
privée de droit Belge créée en 1973mettant en place un réseau international hyper protégé de
transaction bancaire dont l’objectif est de tirer parti des technologies informatiques
émergentes et de réduire simultanément la dépense vis-à-vis des monopoles de
télécommunications afin d’automatiser le télex et d’envoyer de manière sécurisée et fiable des
messages standardisés à caractère financier d’une banque membre à une autre6
Tout message transitant via le réseau SWIFT est codé, les utilisateurs autorisés possèdent un
code confidentiel. Le nom de l’émetteur et du destinataire en tête du message suivis du type
d’opération demandé. Les différentes informations nécessaires au bon déroulement sont
indiquées dans un ordre prédéterminé, chaque début du chapitre est identifié par un membre à
deux chiffres Les principaux types de message SWIFT sont :
 MT 100 concerne les virements de fonds à l’étranger.
 MT 200 concerne le paiement entre banques.
 MT 400 concerne le paiement d’effet de commerce.
 MT 700 concerne le crédit documentaire.

5
DUBOIN.J et DUPHIL.F, Exporter pratique du commerce international, 16éme édition, Edition Foucher, Paris,
2000, Page 152.
6
Belkhiri mohand, moussouni kahina, mémoire de fin d’étude, le Swift dans le commerce extérieur, 2004, p56

37
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

1.2.3. Les avantages de vraiment 


Les avantages du virement international qui peuvent être énoncés sont :
 La sécurité des transferts assurée à des procédures de contrôle très sophistiquée ;
 Le virement est rapide et ne coûte pas cher ;
 Son utilisation est très facile : le système fonctionne 24h/24 et 365 jours par an ;
 Pas de risque de perte, de vol ou de falsification.

1.2.4. Les inconvénients de virement 


En termes d’inconvénients, nous retiendrons que :
 Il ne protège pas l’entreprise contre le risque de change dans le cas d’un virement en
devises ;
 Non négociable ;
 Le virement ne constitue pas une garantie de paiement, sauf s’il est effectué avant l’expédition
de la marchandise 7

1.3 Les effets de commerce :


Les effets de commerce sont des documents crée et utilisés pour faciliter les règlements entre
commerçants. Ils sont émis par un créancier donnant ordre à un débiteur, par écrit et via une
tierce personne, de payer une dette à un bénéficiaire à échéance. On cite deux effets de
commerce répandus :

7
NAJI. J, « Commerce International », édition : renouveau Pédagogique INC- 2005, page : 360 361

38
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

1.3.1 La lettre de change (bill of exchange) (B/L) :


La lettre de change est un document commercial, nécessairement rédigé dans les formes
prescrites par la loi, par lequel l'émetteur (tireur) donne mandat pur et simple à une personne
désignée (tiré) de payer une somme déterminée, dans un lieu déterminé et à date déterminée
(l'échéance), au porteur légitime (bénéficiaire) de la lettre de change. 8 Sa concrétisation suit
les étapes comme suit :

 Livraison des marchandises ;


 Création et envoi de la lettre de change ;
 Retour de la lettre de change acceptée ;
 La remise de la lettre de change à la banque ;
 Le compte de l’exportateur est à crédité ;
 L’importateur paie à due échéance.

a) Les mentions obligatoires de la lettre de change :


Un certain nombre de mentions doivent obligatoirement apparaître sur la lettre de change :
1- La dénomination de lettre de change insérée dans le texte du titre et exprimée dans la
langue employée pour la rédaction de ce titre.
2- Le mandat pur et simple de payer une somme déterminée.
3- Le nom de celui qui doit payer (tire).
4- L’indication de l’échéance
5- Date et lieu où le paiement doit s’effectuer.
6- Le nom de celui auquel ou à l’ordre du quel le paiement doit être fait.
7- L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée.
8- La signature de celui qui émit la traite (tireur).

8
BEGUIN Jean-Marc, « L’essentiel des techniques bancaires », Edition Eyrolles, 2008, P56.

39
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

b) Les avantages de la lettre de change :


Parmi les avantages de la lettre de change, on peut citer 9 :
 La lettre de change est une pièce juridique qui facilite le recours contre le tiré à
condition qu’elle soit acceptée.
 Possibilité de mobilisation en cas de difficulté de trésorerie.
 Sécurité d paiement dans le cas d’une traite avalisée.

c) Les inconvénients de la lettre de change :


On peut citer parmi ses inconvénients ceux-ci10:
 Risque d’impayé, sauf si un aval existe ;

 Risque de vol ou de perte ;


 Risque politique ; exigences règlementaires qui diffèrent d’un pays à un autre. Il faut
donc se mettre d’accord sur la règlementation à appliquer en cas de litige
 Lenteur de recouvrement, en raison de sa transmission postale et de l’intervention de
plusieurs établissements financiers.

1.3.2 Le billet à ordre (B/O)


Le billet à ordre est un document qui présente certaines caractéristiques d’une lettre de
change (engagement de payer à une échéance donnée) et d’autres d’un chèque :c’est le client
débiteur (le souscripteur) qui s’engage à payer, émet le billet et le remet au bénéficiaire,
lequel le présentera à l’échéance, en général par le biais du circuit bancaire. 11

NOTE : le billet à ordre est assimilé à une reconnaissance de dette ; pas besoin d’avoir
immédiatement la somme d’argent sur son compte en banque.

a) Les mentions obligatoires :


Les mentions obligatoires d’un billet à ordre sont, d’après l’Article 465 du code de
commerce, au nombre de 0712 :

9
LEGRAND, GHILAINE, HUBERT MARTINI, Management du commerce international, Ed Aubin, 1993, p
393
10
Olivier TORRES : PME de nouvelles approches, éditions Economica, Paris,1998,page 181.
11
Document interne de la banque d’Algérie relatif au commerce extérieur.
12
Document interne de la banque d’Algérie relatif au commerce extérieur

40
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

1- La dénomination « Billet à ordre » insérée dans l’écrit ;


2- La promesse pure et simple de payer une somme déterminée ;
3- La date d’échéance à laquelle la provision sera assurée sur le compte ;
4- Le lieu où le paiement doit s’effectuer ;
5- La signature du bénéficiaire et le RIB du souscripteur ;
6- La date et le lieu où le billet est souscrit ;
7- Le montant du billet en chiffres et en lettres.

b) Les avantages de billet à ordre :

Ce type d’effet comporte plusieurs avantages :

 La matérialisation d’une créance qui peut être escomptée auprès d’une banque ;
 La transmission pour l’acheteur ;
 Le billet détermine précisément la date de paiement.

c) Les inconvénients du billet à ordre :


 Le billet à ordre ne supprime pas les risques d’impayés ;
 L’échéance ne peut pas dépasser trois mois (financement à court terme) ;
 Risque de perte ou de vol ;
1.3.3 La différence entre le billet à ordre et la lettre de change 

La différence principale entre la lettre de change et le billet à ordre est que pour un billet à
ordre, le tirage se fait à vue alors que pour la lettre de change, le tiré doit accepter le
paiement.
Le tableau ci-dessous recapitule les différences de formes entre le BO et la LC 13 :

Le billet à ordre La lettre de change


13
Source : HAMROUNI.K ‘’Réalisation du crédit documentaire au niveau de la BADR DBK agence N°576,
p15.

41
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Deux personnes interviennent : le Trois personnes interviennent : le tireur, le


souscripteur et le bénéficiaire tiré et le bénéficiaire
L’engagement du souscripteur remplace Invitation à payer du tireur, elle est soumise
l’acceptation ; à la formalité de l’acceptation ;
Il peut être soit un acte civil, soit un acte Elle est toujours un acte commercial.
commercial.
Tableau 1 : Différences de formes entre le BO et la LC

1.4 La carte bancaire internationale :

La carte bancaire internationale constitue le moyen le plus simple et le moins couteux pour
régler ses achats à l’étranger. Une carte bancaire internationale, comme son nom l'indique, est
une carte qui permet d'effectuer des paiements et des retraits à l'étranger. Elle s'oppose à la
carte bancaire nationale qui, elle, n'autorise que les opérations réalisées en monnaie nationale
Elle est présentée sous forme d’un rectangle comportant, au recto, le nom de la carte, le
numéro, la période de validité, le nom de la banque, le nom du titulaire et une puce
électronique, et au verso une bande magnétique, un spécimen de signature du titulaire de la
carte ainsi qu’un nombre de trois chiffres.14

1.4.1 Les intervenants de la carte bancaire :

La carte bancaire souscrit généralement l’intervention de quatre parties :

 Porteur : c’est le titulaire de la carte ;


 L’affilié : c’est le commerçant affilie dite à la carte et qui l’accepte comme
moyen de paiement ;
 La banque du porteur : c’est la banque qui émit la carte et qui l’accepte comme
moyen de paiement.
 La banque de l’affilié : c’est la banque qui gère le compte du commerçant
affilié et qui est chargé de recouvrement des transactions faites avec les
porteurs de cartes (locaux ou étrangers).

a) Les avantages de la carte bancaire

14
www.lafinancepourtous.com consulte le 06/05/2023 a 21h43

42
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

La carte bancaire est caractérisée par certains avantages, à savoir :

 Rapidité d’utilisation lors des paiements et des retraits d’espèces.


 Évite de devoir circuler avec de l’espèce sur soi.
 Très large acceptation par les commerçants.
 Facilite les paiements en ligne.
 Inclusion d’assurances et d’assistance dans l’offre.
 Une carte dotée d’une puce intelligente et d’un code secret (PIN) (mesure de sécurité).
 Possibilité de suivre les opérations et solde du compte.
 Notification par SMS de toute transaction effectuée.

b) Les inconvénients de la carte bancaire

Les inconvénients à retenir pour la carte bancaire sont :

 Risque de perte et de fraude ;


 Cotisation annuelle ;
 Frais possibles sur les retraits d'espèces ;
 Plafonds de paiement et de retrait ;
 Ne permet pas les paiements entre particuliers.

Section 2 : Les techniques de paiement


Utiliser une technique de paiement, c’est mettre en place un processus de traitement de
l’instrument de paiement pour sécuriser le paiement quel que soit le montant ou la devise de
paiement.
La sécurisation du paiement n’est pas une fin en soi. Vendre, c’est bien ; vendre et être payé
c’est mieux. La question de la sécurité du paiement doit s’apprécier dans le contexte global de
la relation commerciale internationale.

À l'international on distingue deux (2) grandes formes de techniques de paiement :

43
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

 L'encaissement simple (transfert libre) qui consiste pour le vendeur à se faire payer à
l'avance ou après livraison par virement, par chèque... contre une simple facture.
 L'encaissement documentaire qui consiste à organiser l'échange des documents
représentatifs de la marchandise contre le paiement.
Il existe trois (3) techniques principales de paiements documentaires :
 La remise documentaire
 Le crédit documentaire
 La L/C standby

Nous allons détailler ces principales techniques classées selon le degré croissant de sécurité
apporté au processus de paiement :

2.1 Le Transfert libre ou virement bancaire

Parmi les techniques de paiement nées de la pratique du commerce international, "le transfert
libre" appelé également "virement bancaire" est, pour les nombreux avantages qu'il présente,
la technique de paiement privilégiée entre deux partenaires commerciaux entretenant une
relation commerciale étroite et sûre. En effet, le transfert libre est le procédé le moins
complexe, le moins coûteux, le plus souple, le plus rapide, mais toutefois le plus risqué. C'est
pourquoi il doit régner une confiance absolue entre les cocontractants.

2.1.1 Forme :
Cette opération consiste pour une banque d'exécuter les instructions de paiement émanant de
son client importateur à l'effet de transférer une somme définie, au profit de son créancier
auprès d'une banque étrangère. Le transfert libre s’effectue selon le mécanisme détaillé ci-
dessous voir image- :
1) Tout d'abord, les cocontractants se mettent d'accord dans le contrat commercial sur le
règlement par transfert libre.
2) Ceci implique que l'exportateur ayant une confiance totale en son partenaire commercial,
lui envoi la marchandise accompagnée des documents d'expédition en son nom.
3) L'importateur prend possession de la marchandise une fois arrivées à destination.
4) Ce n'est que quand l'importateur dispose des fonds destinés au paiement de son
fournisseur (souvent après avoir vendu la marchandise importée) qu'il fait intervenir sa
banque domiciliataire sans laquelle le règlement ne peut s'effectuer.

44
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

5) La banque de l'importateur procède au transfert de fonds au profit de la banque de


l'exportateur, cette dernière paye à son tour son client exportateur du montant qui lui a
été transféré.

Image 2 : Mécanisme de déroulement d’un transfert libre.

NOTE : Pendant le processus de réalisation d'une opération par transfert libre, les banques ne
sont pas engagées, elles n'agissent qu'à titre d'intermédiaire pour faciliter l'opération.

2.1.2 avantages et inconvénients du transfert libre :

Avantages Inconvénients

45
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Simplicité de la procédure Apporte peu d’assurance à l’exportateur qui est


exposé au risque de non-paiement puisque l’acheteur
prend possession des biens avant de payer.

Modération des coûts. N'étant pas basé sur des documents, le transfert libre
ne prévoit aucune garantie pour se couvrir contre le
non-paiement.

Rapidité et Souplesse.
Tableau 2 : Avantages et Inconvénients du transfert libre.

2.1.3 Mesure de sécurité dans le cadre d’un transfert libre :

Afin de pallier ces risques, L'exportateur peut opter pour la souscription d'assurance-crédit qui
lui garantit une indemnisation en cas d’incident de paiement.
En Algérie, conformément au règlement de la BA n° 91-12 du 14-08-1991 relatif à la
domiciliation des importations dans les articles 12-13 : « Tout transfert à destination de
l’étranger est conditionné par la présentation de documents à la banque, selon le cas ».
 Pour les marchandises : Le paiement ou le transfert s’effectue sur la base des
factures définitives et des documents attestant l'expédition des marchandises à
destination exclusive du territoire douanier national ou des documents douaniers «de
mise à la consommation des marchandises ».
 Pour les services : Le transfert s’effectue sur la base des factures visées par
l’importateur résident accompagnées des « attestations de services faits » y afférents,
ainsi que toute autre pièce requise en la matière et/ou par le contrat. Par ailleurs, la
banque peut procéder aux versements d’avances (acomptes) dans la mesure où celles-
ci sont prévues au contrat commercial et ce, dans la limite de 15% du montant de
l'opération. Tout dépassement de ce seuil doit obtenir l'autorisation particulière de la
Banque d'Algérie.

2.2 Le Crédit Documentaire


2.2.1 Définition

46
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Le crédit documentaire est un engagement émis par une banque (banque émettrice), à la
demande de son client importateur (donneur d’ordre) , de régler à un exportateur étranger
(bénéficiaire) ; dans un délai déterminé , un certain montant contre remise des documents
strictement conformes et cohérents entre eux , justifiant de la valeur et de l’expédition des
marchandises . Donc on peut dire que le Crédit Documentaire est un :

 Mode de paiement : il s’agit d’une technique de paiement lorsque le client est en


mesure d’honorer son engagement ou encore c’est un arrangement bancaire et un gage
de sécurité pour l’acheteur et le vendeur. Ainsi, il permet la réconciliation des deux
contradictions : l’importateur recevra les marchandises conformes aux documents
exigés, et l’exportateur est sûr d’être payé contre ces documents conformes aux
instructions mentionnées ou la bonne exécution de la prestation de services.

 Mode de financement : le crédit documentaire est aussi un mode de financement, car


comme son nom l’indique, c’est un crédit par signature. L’importateur n’est pas toujours
en mesure de couvrir ses besoins, il a généralement tendance à solliciter des crédits
auprès de sa banque qu’on appelle « financement relais du crédit documentaire ».

2.2.2 Les intervenants :

Le Credoc peut être utilisé de plusieurs façons différentes :

 De manière directe : intervention d'une seule banque qui effectue l’émission et la


mise en place de la lettre de crédit pour l’acheteur.
 De manière indirecte : intervention de deux banques, celle de l'acheteur pour la mise
en place et celle du vendeur pour la notification.

Les parties qui interviennent lors d’un crédit documentaire sont :

1) Le donneur d’ordre : c’est l’acheteur (importateur), qui donne les instructions


d’ouverture du crédit documentaire.
2) La banque émettrice : c’est la banque de l’acheteur (située en général dans le pays de
celui-ci), qui procède à l’ouverture (l’émission) du crédit documentaire.
3) La banque notificatrice : c’est la banque correspondante de la banque émettrice
(située en général dans le pays du vendeur), qui avise le bénéficiaire de l’opération du
crédit documentaire.

47
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

4) La banque négociatrice : soit banque notificatrice, soit confirmatrice, soit banque de


l’exportateur.

Image 3 : Intervenants du crédit documentaires15

Les acteurs économiques pour qui le crédit documentaire et adapté sont les principalement les
opérateurs qui :
 Réalisent des transactions commerciales avec des pays à risques ou avec de nouveaux
clients.
 Exportent des produits sur mesure.
 Ne disposent pas de contrat d'assurance-crédit pour couvrir leurs clients à exportation.

2.2.3 Aspect juridique du crédit documentaire :

Le crédit documentaire est régi par les RUU (Règles et Usances Uniformes relative aux
crédits documentaires) codifiées par la Chambre de Commerce Internationale afin de pallier à
certaines divergences. C'est une série de règles reconnues et utilisées à l'échelle internationale.
Elles régissent toute lettre de crédit, lorsque les modalités prévoient expressément qu'elle est
assujettie aux RUU.
Il y a lieu de noter que les premières règles et usances relatives aux crédits documentaires ont
été publiées par la CCI en 1933 sous la brochure n°82. La 2ème brochure sous le n°151 a été

15
Source : https://www.dynamique-mag.com/article/comment-ouvrir-credit-documentaire.5243

48
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

publiée en 1951, la 3ème brochure sous le n°222 en 1962, la 4ème brochure sous le n°290 en
1974, la 5ème brochure sous le n°400 en 1983, la 6ème brochure sous le n°500 en 1993. La
7ème publication en 2007 des Règles et Usances Uniformes (RUU 600) est actuellement en
vigueur.

Cette version apporte par rapport à la précédente (RUU 500) les changements suivants :

 De nouvelles sections sur les "définitions" et les "interprétations" apportent la clarté sur
des termes ambigus ;
 La phrase "délai raisonnable" pour l’acceptation ou le refus de documents a été
remplacée par une période fixe à 5 jours ouverts ;
 Le langage est simple, claire et compréhensible ;
 Réduction du nombre d'articles : 39 articles au lieu des 49, mais plus complets afin
d'éviter les doublons ;

La Publication 600 des RUU ne bouleverse pas l’esprit des dites règles. Les fondamentaux
demeurent car elles ne font qu'apporter un grand nombre de précisions, souvent connues mais
non écrites. Elles sont presque parfaites…sauf que certains points restent à approfondir
comme la concordance des documents entre eux, la perte des documents...etc.
Dans ce cas, on remarque le passage d’un crédit par signature à un crédit par caisse.

2.2.4 Les types de crédit :

Il est très important de différencier entre les types bien distincts du crédit documentaire :
1. Le crédit révocable.
2. Le crédit irrévocable.
3. Le crédit documentaire irrévocable confirmé.

1- Le crédit révocable :
Il s’agit d’un crédit documentaire qui peut être modifié ou annulé par la banque émettrice à
tout moment et sans avis préalable au bénéficiaire. Cependant, celle-ci ne peut plus exercer
cette faculté à partir du moment où les documents ont été présentés par le bénéficiaire à la
banque notificatrice. Ce crédit représente uniquement une sécurité de paiement relative, il
n’est utilisé que dans certains cas particuliers comme :

49
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

 Marchandise déjà présentée sur le territoire de l’acheteur, avec des qualités et des
documents connus d’avance. ;
 Transaction entre filiale du même groupe.
a) Les avantages :
- Le principal avantage du crédit documentaire révocable est de faire économiser la
commission d’irrévocabilité, ce qui présente une somme négligeable pour les
transactions importantes.
- A cause du peu de sécurité apportée au vendeur, cette technique est exclue par les
RUU600.
b) Les inconvénients :

- L’acheteur peut revenir sur sa décision d’achat et modifier les conditions.


- La banque émettrice peut annuler unilatéralement le crédit documentaire avant la
présentation des documents par l’exportateur.

2- Le crédit irrévocable :

Il est émis par la banque de l’importateur qui s’engage à payer le montant, à condition que
les documents qui lui sont présentés soient conformes aux termes du crédit documentaire.
La banque émettrice s’engage à maintenir le crédit en vigueur sans possibilité de
modification ou d’annulation jusqu’à la date ultime de validité inscrite sur crédit
documentaire. Le banquier ne peut annuler son engagement même si son client est en
position financière délicate ou en liquidation judiciaire. Donc il constitue à, la banque un
engagement ferme.

a) Les avantages :

- Il garantit le paiement du contrat commercial.


- Il comporte une date limite d’expédition des marchandises.
- Il comporte une date de validité.

b) Les inconvénients :

- Il ne garantit pas le risque politique.


- Il peut être modifié par une banque inconnue du bénéficiaire.

50
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

3- Le crédit documentaire irrévocable et confirmé :

C’est un crédit documentaire confirmé par une banque située dans le pays de l’exportateur.
Elle s’engage, au même titre que la banque émettrice, à effectuer le paiement dans les
conditions fixées dans le crédit documentaire. Il constitue pour la banque un engagement
ferme ; personnel et irrévocable de payer à vue, ou à échéance, des documents conformes.
Le crédit irrévocable et confirmé est une couverture qui s’implique à la valeur totale de
l’exportation. Son accord est requis pour toute modification apportée au crédit documentaire ;
ainsi le bénéficiaire de ce crédit dispose d’une garantie maximale. Le choix de l’utiliser se
justifie comme suit :
➢ Pour l’explorateur :

- Il peut mentionner d’acomptes payés d’avance.


- Il peut être payé dès l’expédition
- Il peut être aussi à paiement différé.

➢ Pour l’importateur :

- Il peut faire ligne de crédit ;


- Il peut être payable à une échéance fixée.
- Le crédit documentaire est un engagement bancaire. Lorsqu’il est irrévocable, la banque de
l’acheteur se porte garante de son client en acceptant de régler le montant de la transaction à
sa place, pour autant que toutes les conditions inscrites dans le crédit documentaire soient
respectées.
a) Garanties :

Les garanties qu’apporte le crédit irrévocable et confirmé sont :


1- En faveur du vendeur :
 Il garantit contre le risque de défaillance de l’acheteur, de son insolvabilité et dans
certains cas les risques politiques.
 Il garantit les éventuels risques commerciaux lorsque les marchandises ont été
contrôlées avant l’expédition par une société spécialisée et qu’un certificat est
exigé dans le crédit.
2- En faveur de l’acheteur :
 Celui-ci est certain que les délais d’expédition et les prix seront respectés,

51
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

 Qu’il obtiendra les documents réclamés.


 Il aura les marchandises conformes à ses souhaits, s’il a pris la précaution d’exiger
un certificat de contrôle de qualité et de surveillance émis par une société
spécialisée.
b) Contraintes :

Le crédit documentaire revêt une importance capitale et doit être traité avec le plus grand
soin. La moindre négligence peut entrainer de fâcheuses conséquences. Il faut donc prendre
en compte certaines contraintes afin de les éviter lors de l’établissement du contrat
commercial. Parmi ces contraintes on cite trois (3) points des plus importants :
a) Crédit documentaire et contrat commercial : L’incompatibilité des clauses du crédit
avec l’esprit du contrat engendre une véritable catastrophe financière.
b) Crédit documentaire et délai de fabrication : Aucun exportateur conscient des
difficultés du commerce international ne doit commencer la fabrication des produits
commandés s’il n’a pas reçu le crédit documentaire prévu au contrat. Car il n’est jamais
sûr qu’un acheteur obtienne son crédit documentaire ; le temps qui s’écoule entre la
décision finale de la banque et l’accord d’achat de l’importateur peut être relativement
long pour les quelques raisons suivantes :
- Attente d’obtention de la licence d’importation ;
- Difficulté de l’acheteur de trouver une banque lui faisant confiance
- Manque de devises convertibles dans le pays d’importation.

c) Le coût du crédit documentaire : C’est la technique de paiement la plus couteuse en


raison de son efficacité à limiter les risques. Les commissions prises par la banque étant
sur des pourcentages calculés en fonction du montant du crédit.

c) Les crédits documentaires spéciaux :

1. Le Credoc Revolving (Renouvelable)


52
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

C'est un crédit documentaire dont le montant est renouvelé et plafonné sans qu'il soit
nécessaire de donner de nouvelles instructions à la banque émettrice. Il permet le règlement
de plusieurs expéditions consécutives sans avoir à ouvrir à chaque une d'elles un nouveau
crédit documentaire, ce qui serait trop coûteux et trop lent. On distingue deux crédos
renouvelables :
a) Ce Credoc peut être renouvelable quant à sa durée ; le Credoc est automatiquement
disponible pour un montant pour chaque période prédéterminée (chaque mois, chaque 6
mois etc.). Selon qu'il soit cumulatif ou non cumulatif, les tranches non utilisées pendant
les périodes précédentes sont rajoutées ou pas aux tranches suivantes.
b) Il peut être renouvelable quant à sa valeur ; il est renouvelable automatiquement jusqu'à
concurrence du montant total convenu et de l'échéance préalablement fixée.

2. Le Credoc "Red clause" :


Le fournisseur peut ne pas disposer de moyens financiers suffisants pour fabriquer la
marchandise que l'importateur souhaite acheter, et ce type de Credoc permet d'éviter cet
inconvénient. C'est un crédit documentaire dans lequel figure une clause spéciale en rouge
d'où son appellation en anglais, autorisant la banque notificatrice ou la banque confirmatrice,
à effectuer une avance de fonds au bénéficiaire d'une certaine partie du montant du Credoc, ou
de sa totalité, avant l'expédition des marchandises.
Cette avance est déductible du règlement final, et est remboursable par la banque émettrice et
donc par le donneur d'ordre en cas de non-exécution du contrat.

3. Le Credoc "green clause" :


Suit exactement le même principe que le Credoc Red Clause à la différence que les paiements
d'avance ne seront effectués que contre présentation de documents prouvant l'existence des
marchandises (reçu d'entrepôt, reçu de transitaire, certificat d'inspection). Contrairement au
"Red Clause", le Credoc "green clause" doit son appellation à son utilisation pour l'échange de
produits agricoles en Australie. Ce Credoc comporte pour le donneur d'ordre moins de risques
que le "Red clause" dans la mesure où les marchandises constituent une garantie de
remboursement des avances consenties dans le cas où le bénéficiaire ne présenterait pas les
documents requis dans le crédit documentaire.

4. Le crédit documentaire transférable :

53
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Certains fournisseurs font appel à des intermédiaires pour prospecter les marchés. Le prospect
réussit à vendre le produit du fournisseur mais ne peut l'acheter pour son compte et le
revendre faute de moyens. C'est pour ce genre de situations qu'on a recours au crédit
transférable.
Les RUU 600 expliquent clairement ce qu'est un crédit transférable. C'est un crédit qui "peut
être rendu réalisable en totalité ou en partie au profit d'un autre bénéficiaire (le second
bénéficiaire) à la demande du bénéficiaire (le premier bénéficiaire)." Ligne 43Article 38
En vertu du même article, un Credoc transféré signifie qu'il est réalisable par la banque
transférante au profit d'un second bénéficiaire. La banque transférante est une banque
désignée par la banque émettrice qui transfère le Credoc.
Ce crédit documentaire n'est transférable qu'une seule fois à un second bénéficiaire ou
plusieurs seconds bénéficiaires, l'article 38 alinéa "d" des RUU 600 est claire sur ce point :
« Un crédit peut être partiellement transféré à plusieurs seconds bénéficiaires à condition que
les tirages ou les expéditions partiels soient autorisés ».
Un crédit transféré ne peut pas être transféré à la demande d’un second bénéficiaire en faveur
d’un autre bénéficiaire. Le premier bénéficiaire n’est pas considéré comme un autre
bénéficiaire."

5. Le Credoc "back to back" ou le Credoc adossé :


Lorsque le donneur d'ordre ne souhaite pas ouvrir un Credoc transférable, ou lorsque le
bénéficiaire (qui n'est pas le fournisseur) ne veut pas que son fournisseur sache que sa
marchandise est sous-traitée, il est recommandé à l'exportateur d'utiliser le Credoc "back to
back".
Les termes "back to back" signifient que deux crédits documentaires sont adossés. Un premier
Credoc ouvert par le donneur d'ordre en faveur du premier bénéficiaire (sous-traitant), et un
second Credoc ouvert par le sous-traitant qui est à son tour le donneur d'ordre, au profit d'un
autre bénéficiaire qui est son fournisseur. De ce fait, la banque notificatrice (banque du sous-
traitant) devient dans le second Credoc banque émettrice. Ainsi le crédit documentaire back to
back peut être indéfiniment adossé.
NOTE : Les RUU ne traitent pas ce type de crédit documentaire puisqu'il s'agit de deux
Credoc juridiquement indépendants.
2.2.5 Le fonctionnement du crédit documentaire :

En règle générale, une opération de crédit documentaire se déroule comme suit :

54
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

1. Le vendeur et l’acheteur conviennent d’un règlement par crédit documentaire.


2. L’acheteur demande alors à sa banque d’ouvrir un crédit documentaire en faveur du
vendeur.
3. La banque émettrice ouvre le crédit documentaire auprès de sa banque correspondante
située dans le pays du vendeur.
4. La banque correspondante, appelée banque notificatrice, informe le vendeur de
l’ouverture du crédit documentaire.
5. Le vendeur expédie les marchandises et remet les documents à la banque notificatrice
qui en vérifie la conformité.
6. La banque notificatrice remet les documents à la banque émettrice.
7. Celle-ci les transmet contre paiement à son client et paie la banque notificatrice.

Image 4 : Etape de réalisation d’un Credoc.

2.2.6 Avantages et inconvénients du crédit documentaire :

55
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Avantages Inconvénients
 Technique de paiement sécurisée  Durée trop longue dans la circulation des
 Garantit à l'exportateur le paiement de sa documents originaux pour les
vente, sous réserve du respect des termes expéditions aériennes et maritimes ;
et conditions du Credoc  Coût assez élevé surtout pour les crédits
 Garantit à l'acheteur l'accomplissement de faibles montants ;
par le vendeur de ses obligations  Mauvaise couverture du risque
contractuelles. d'interruption de marché (risque de
fabrication).
Tableau 3 : Avantages et Inconvénients du Credoc.
2.3 La Remise Documentaire

Lorsqu’il existe des relations commerciales régulières entre un importateur et un exportateur,


ces derniers peuvent recourir pour le règlement de leur transaction commerciale, à une
technique très simple et assez souple qui est la remise documentaire ou encaissement
documentaire.
L’opération « remise documentaire »16 est basée surtout sur la confiance qui existe entre
l’importateur et l’exportateur par le fait qu’elle n’implique pas l’engagement financier des
banques.
Autrement dit ; la remise documentaire est l'opération inverse du crédit documentaire.
Elle est un moyen de paiement par lequel un fournisseur autorise sa banque d'encaisser
son crédit ou d'accepter un effet de commerce en contrepartie d'une remise de documents.

2.3.1 Définition :
Par définition, « La remise documentaire ou encaissement documentaire est une technique de
paiement dans laquelle une banque a reçu le mandat d’un exportateur de ne remettre à
l’acheteur les documents représentatifs de la marchandise que contre paiement ou acceptation
d’effets de commerce. »

La responsabilité de la banque présentatrice se limite à remettre, à la banque remettante selon


ses instructions et en conformité avec les Règles et Usances 522, les documents contre
paiement ou acceptation.

16
Les remises documentaires sont soumises aux règles et usances de l’encaissement 522 (RUE 522) de la
chambre de commerce internationale (CCI) en vigueur

56
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

2.3.2 Les intervenants dans la procédure de la remise documentaire 

La procédure de la remise documentaire fait intervenir quatre parties :

1) Le tireur : Il s'agit de l'exportateur appelé également donneur d’ordre. C'est lui qui
rassemble les documents et les remet à sa banque, et elle ne devra se dessaisir que contre
paiement ou acceptation des effets de commerce ;

2) La banque remettante : Il s'agit de la banque de l'exportateur, prend en charge les


documents. Elle met en forme les instructions d’encaissement (paiement ou acceptation)
du donneur d’ordre. Elle transmet les documents et instructions à la banque chargée de la
présentation des documents. Les responsabilités de la banque remettante sont strictement
limitées à ces tâches. Elle n’est pas responsable des incidents de transmission des
documents (retard ou perte) ni de la négligence ou des erreurs de la banque
présentatrice ;

3) La banque présentatrice : il s’agit de la banque de l’importateur, elle reçoit les


documents, prévient l’acheteur et lui présente les documents contre paiement ou
acceptation selon les instructions d’encaissement données. Les responsabilités de la
banque présentatrice sont strictement limitées au respect des instructions de paiement.
Elle ne saurait être rendue responsable du fait de la négligence de l’importateur qui ne
demandera pas les documents ou qui les demanderait avec un retard préjudiciable à
l’exportateur ;

4) Tiré : C'est l'importateur, lève les documents contre paiements ou acceptation d’une
traite.

Le schéma ci-après explique la procédure de la remise documentaire :

57
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Image 5 : Procédure de la remise documentaire17

REMARQUE : Si l’acheteur ne vient pas lever les documents, l’exportateur sera alors obligé
de revendre la marchandise sur place ou parfois de l’abandonner ou encore de la rapatrier
(coût logistique), voire même vente aux enchères par les douanes.

2.3.3 Les différentes formes d’encaissement d’une remise documentaire

L'encaissement d'une remise documentaire peut se réaliser selon deux formes :

 Documents contre paiement (D/P) : La banque chargée de l'encaissement (banque


présentatrice) n'est autorisée à remettre les documents qu'après paiement du montant
de la facture. Cette formule présente une bonne sécurité pour l’exportateur, qui reste
cependant soumis au risque des refus des documents et de la marchandise par
l’acheteur.

 Documents contre acceptation (D/A) : La banque chargée de l'encaissement (banque


présentatrice) n'est autorisée à remettre les documents que contre acceptation de la
traite. Cette formule n’offre pas de garantie sûre au vendeur, puisque le paiement de
l’acheteur n’interviendra qu’à l’échéance de la traite. Le vendeur qui souhaite disposer
d’une sécurité de paiement peut demander que cette traite soit avalisée par la banque
présentatrice (ou par une autre banque).

17
Source : https://www.comprendrelespaiements.com/trade-la-remise-documentaire/

58
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

NOTE : Selon la législation de la banque d’Algérie, l’encaissement d’une remise


documentaire contre acceptation s’effectue dans un délai de 59 jours à partir de la date de
réception des documents. Au-delà de ce délai (60 jours et plus) la Banque d’Algérie devient
un intervenant.

2.3.4 La gestion de la remise documentaire 

 Côté importateur :
Le paiement ou l’acceptation étant, avec cette technique de règlement, subordonné à la
présentation des documents, l’importateur doit :
 Vérifier les documents qui lui sont arrivés ;
 Payer le fournisseur ou accepter la traite que ce dernier lui présente par l’intermédiaire
du banquier.

Lors de l’établissement de sa commande, l’importateur a noté sur le double du bon de


commande la liste des documents demandés (facture, documents de transport, certificats
d’origine, etc.). Lorsque la marchandise est arrivée, ainsi que les documents, il s’agit alors de
vérifier la conformité des documents avec la liste. L’importateur peut dans certains cas
(désaccord sur le contenu de certains documents, par exemple) exiger d’avoir vu la
marchandise avant de payer.
Une fois toutes les vérifications effectuées, il alors procéder au règlement ou à l’acceptation
d’une traite.

 Côté exportateur :
Au moment de l’expédition, l’exportateur procède au regroupement de tous les documents
(facture, document de transport, certificat d’origine, etc.) qu’il a convenu de fournir à son
client.
Pour éviter que le client puisse recevoir par l’intermédiaire du transporteur un jeu de
documents, et donc retirer la marchandise, l’exportateur peut les établir au nom de la banque
étrangère. Celle-ci les transmettra à l’acheteur contre paiement ou acceptation. Ces
précautions sont utiles lorsque l’exportateur ne connait pas ou pas assez l’acheteur. Elles ne
sont véritablement efficaces que lorsqu’il s’agit d’un transport maritime sous connaissement,
ce dernier étant normalement nécessaire pour retirer la marchandise.

59
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Les documents établis sont ensuite remis en banque, accompagnés de la « lettre


d’instruction » 18 à l’attention du banquier étranger.

2.3.5 Avantages et inconvénients de la remise documentaire 

Avantages Inconvénients

 L’acheteur ne peut pas retirer la  Si le client ne se manifeste pas, la


marchandise en douane sans avoir marchandise est immobilisée, il faudra
préalablement réglé à sa banque le la vendre sur place à bas prix ou la
montant de la facture due au rapatrier et donc payer à nouveau des
fournisseur étranger. frais de transport.
 Le coût bancaire est minime.  L’acheteur peut invoquer de nombreux
 La procédure souple moins formaliste, motifs pour ne pas payer.
moins rigoureuse sur le plan des  Cette pratique favorise la renégociation
documents et des dates à la baisse des prix par l’acheteur
(risque de marchandage).
Tableau 4 : Avantages et Inconvénients de la remise documentaire.

2.4 La Lettre de Crédit (L/C standby) commerciale


C’est une technique destinée à protéger le vendeur en cas de non-paiement de l'acheteur. Le
fonctionnement du standby commercial repose sur les 4 acteurs classiques du crédit
documentaire (donneur d'ordre, bénéficiaire, émetteur, notificateur).
Elle peut être également "confirmée" et sa réalisation s'effectue selon les mêmes modes que le
crédit documentaire.
La L/C standby commerciale sera mise en jeu par le vendeur en cas de non-paiement partiel
ou total de l'acheteur. Le paiement du vendeur intervient alors, en général, à vue contre
présentation des documents prévus dans la garantie :
 Attestation du vendeur indiquant la défaillance de paiement de
l'acheteur ;
 Copie de la facture commerciale impayée ;
 Copie du document qui "prouve" l'exécution du contrat (B/L,
certificat de réception provisoire...).

18

60
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

NOTE : La LC standby n'est pas opérationnelle partout, très utilisée sur certaines zones et
notamment en Amérique du Nord (USA, Canada), son utilisation est impossible dans certains
pays (Afghanistan, Corée du Nord, Bénin, Mongolie, Algérie...)19.
2.5 Facteurs qui déterminent le choix de l’instrument et de la technique de
paiement :

Tenant en compte tous les instruments et techniques de paiements vus précédemment il est
maintenant nécessaire de souligner les éléments déterminants le choix de l’instrument et de la
technique de paiement qui est dicté par le souci de sécuriser le paiement. Cette préoccupation
s’impose de manière différente selon le contexte de la transaction. On peut identifier quatre
facteurs qui déterminent ce choix :

 La sécurité pour le vendeur et pour l’acheteur ;


 L’acceptabilité commerciale ;
 Le coût pour le vendeur et pour l’acheteur ;
 La fiabilité.

19
https://www.google.com/Commerce_internationa/lettre_de_credit_stand_by/societe-genrale/pdf/

61
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Ci-dessous un tableau récapitulatif des points à retenir lors du choix :


Technique Avantages Inconvénients

Remise documentaire  L'acheteur  Le vendeur n'a aucune garantie de

Principe : le vendeur mandate sa garde la paiement (absence d'engagement

banque pour organiser l'échange maitrise du bancaire).

documents contre paiement paiement, mais  Risque que l'acheteur ne vienne


ne peut pas pas lever les documents
récupérer la  Risque de marchandage de
marchandise l'acheteur.
sans payer.
 Coût
relativement
faible.

Crédit documentaire  Très bonne  Procédure lourde au formalisme

Principe : la banque de l'acheteur garantie de complexe et rigoureux.

prend un engagement irrévocable paiement.  Coût élevé.

de paiement vis-à-vis du vendeur


contre présentation des documents
conformes.
L'engagement de la banque est à la
fois conditionnel et limité dans le
temps.

La L/C standby  Très bonne  Pas toujours opérationnelle du côté

Principe : engagement irrévocable garantie de de l'acheteur.

de la banque de l'acheteur paiement pour  Risque accru pour l'acheteur.

d'indemniser le vendeur en cas de le vendeur.

non-paiement de son client.  Gestion


documentaire
simplifiée
Tableau 5 : Avantages et Inconvénients des différentes techniques de paiement.

62
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Section 3 : Les techniques de financement


Afin de couvrir les besoins de financements, les importateurs font appel aux banques ou à des
institutions financières spécialisées qui déterminent la technique de financement la plus
adaptée selon la nature du produit, le montant engagé et les délais d’exécution de la
transaction. Le soutient apporté par la banque aux operateurs économiques qui effectuent des
opérations de commerce international se résume dans l’opération dite « Crédit ».
Le crédit au sens de l’article 32 de la loi bancaire du 19 aout 1986 est « tout acte par lequel un
établissement habilité à cet effet met ou promet de mettre temporairement et à titre onéreux
des fonds à la disposition d’une personne morale ou physique et contracte pour le compte de
celle-ci un engagement par signature, un cautionnement ou une garantie.
On constate d’après cette définition que le domaine des opérations de crédits est aussi vaste
que la diversité des besoins de financement de la clientèle. Citons les principaux crédits
utilisés classés selon leur contexte d’application :

3.1 techniques de financement à court terme


Ce sont des crédits dont la durée peut varier de deux (2) à sept (7) ans avec un différé d’un (1)
à deux (2) ans. Ils sont destinés à financer des équipements ou des construction légères dont la
durée d’amortissement fiscale (réel/ physique) est compatible avec celle d’un amortissement
financier (amortissement de la dette).
Le financement à court terme utilisé pour les opérations d’exportation serre à rééquilibrer la
trésorerie des exportateurs soit :
 En cours de fabrication ou de livraison ;
 Apres expédition des marchandises ;
 En période de contentieux avec le fournisseur.
Les principales techniques de financement à court termes sont :

3.1.1 Le crédit de préfinancement  

63
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Le crédit de préfinancement est une excellente opportunité pour les exportateurs de recevoir
un financement entre la fin du contrat et la date d'expédition. Celui-ci est disponible dès
réception de la commande.

a) Définitions

Un prêt de préfinancement est un prêt accordé par une banque à une entreprise agricole,
commerciale ou industrielle pour lui permettre de financer les coûts de préparation d'un
produit ou d'un service destiné à l'exportation. Ainsi, les crédits de préfinancement peuvent
financer tout ou une partie de la recherche ou de la fabrication d'une marchandise ou d'un
produit.20

b) Caractéristiques du crédit de préfinancement 

Ce crédit est généralement accordé pour des commandes groupées de biens d'équipement ou
de matériaux fabriqués sur devis.

 Il s'agit d'un équipement spécifique tel que demandé par l'importateur.


 Accordé uniquement aux entreprises qui exportent directement des biens, des produits
ou des services.
 Le montant du préfinancement pour répondre aux besoins de trésorerie de
l'exportateur est déterminé sur la base du plan de financement.
 La durée du crédit est alignée sur la durée de la production de l'équipement qui peut
être poursuivie jusqu'à ce que le passif soit engagé.
 Le remboursement du prêt est garanti soit par les paiements en espèces par des
acheteurs étrangers, en particulier les paiements en espèces à l'aide de prêts étrangers.
 Mise en place de prêts de mobilisation de dettes.

c) Avantage et Inconvenants du crédit de préfinancement

Avantages Inconvénients

 La disponibilité de fonds suffisants  Le montant est souvent plafonné ;


permet l'exécution satisfaisante, par  Il n'est pas accessible à toutes les
20
https://www.mataf.net/fr/edu/glossaire/credit-de-prefinancement

64
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

l'exportateur, des commandes confiées entreprises.


(en particulier le respect des délais fixés
par l'acheteur) ;

 Une bonne exploitation de ce crédit peut


favoriser la conquête d'autres marchés.
Tableau 6 : Avantages et Inconvénients du crédit de préfinancement.
3.1.2 La mobilisation des créances nées sur l'étranger (Daily étranger)
Elle représente un financement d’exportation dès la naissance de la créance qui prend effet de
la date de la sortie de la marchandise du territoire douanier.
a) Définition 

La mobilisation de créance est une opération de crédit consistant pour une banque à
transformer en liquidité des créances non échus détenu par ses clients. La créance peut être
matérialisée par un effet de commerce (lettre de change ou billet à ordre) ou par une facture
commerciale. L’opération de mobilisation se fait sauf bonne fin, ce qui signifie qu’en cas de
défaillance du débiteur à l’échéance, les sommes misent à disposition par le banquier devront
lui être restituées.21

b) Caractéristiques 

La mise en place du crédit intervient dès la sortie de la marchandise des douanes.

 La mobilisation se réalise par escompte, soit de traites tirées par l’exportateur sur la
banque et acceptées par elle, soit de billet à ordre souscrits par l’exportateur à l’ordre
de sa banque et avalisés par celle-ci.
 Le crédit peut être accordé pour une durée limitée de 18 mois à compter de la
naissance de la créance.
 La mobilisation peut porter sur l’intégralité des créances.
 Le taux d’intérêt accordé à ce type de crédit est lié au taux de base bancaire auquel
s’ajoutent les marges (commissions bancaires).
 À fin de se prémunir contre les risques (commercial et politique), les créances à
mobiliser peuvent être garanties par un organisme d’assurance. La police d’assurance
souscrite par l’exportateur est subrogée au profit de la banque mobilisatrice

21
J. PAVEAU. F. DUPHIL. J. P. LEMAIRE, « Exporter », Edition Foucher, 22ème Edition, Vanves, 2010, P 423.

65
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

c) Avantages et Inconvenants 

Avantage Inconvenants
 Elle permet aux exportateurs ayant des  Risque de non-paiement ;
créances payables à terme, de disposer  Risque de change (si la facturation est
immédiatement de fonds nécessaires à faite dans une monnaie autre que celle
leur exploitation ; de pays).
 Elle améliore le niveau de
compétitivité des entreprises nationales
par l’octroi d’avantages financiers aux
clients comparables à ceux de leurs
concurrents étrangers.

Tableau 7 : Avantages et Inconvénients des mobilisation des créances.

3.1.3 Les avances en devise 

Dans le but de financer l’exportation et se prémunir contre le risque de change, les banques
ont mis en place la technique de financement « avance en devise ».

a) Définitions 

Un crédit appelé avance en devises est disponible pour les exportateurs. L'objectif étant
d'éliminer les montants de leurs factures dans la devise de facturation, tout en gardant une
trace de leurs créances.

b) Caractéristiques 
 Une avance peut être consentie dans toute monnaie convertible et peut porter sur
100% de la créance ;
 La durée de l’avance correspond à la durée de la créance majorée du délai
d’encaissement ;

66
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

 Le coût de l’avance englobe le taux d’intérêt sur le marché des eurodevises et les frais
constituant les commissions de la banque.
 Les intérêts sont payables en devises à terme échu.

c) Déroulement de l’opération 

Une opération d’avance en devise fonctionne comme ceci :

 L'exportateur emprunte la devise étrangère;

 Le remboursement sera effectué par l'importateur par l'intermédiaire de la banque lorsque la


réclamation est due.

 Les exportateurs ont la possibilité de vendre leur devise sur le marché des changes en
espèces pour reconstituer sa trésorerie en monnaie locale.

d) Avantages et Inconvénients 

Avantage Inconvénients
 Couverture de risque de change, si la  Le risque commercial est à la charge de
devise de l’avance est celle de l’exportateur ;
facturation.  Si la devise de l’emprunt diffère de la
 Mise à la disposition de l’exportateur monnaie de facturation, l’exportateur
des fonds à concurrence de 100 % de la encourt toujours le risque de change.
créance.
 La mise en place de ce crédit est très
simple se base sur un minimum de
formalités.
 Les coûts de l’avance sont inférieurs à
ceux de la mobilisation de créances sur
l’étranger.

Tableau 8 : Avantages et Inconvénients des avances de devise.

NOTE : Cette technique n’est pas encore pratiquée en Algérie. 

67
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

3.1.4 L’affacturage 

Parmi les nouvelles techniques de financement à court terme nous distinguons « l’affacturage
» ou « le factoring ». En droit commercial, l'affacturage (factoring en anglais) consiste pour
une entreprise commerciale à sous-traiter par contrat à une société financière (factor en
anglais) le recouvrement de ses factures.

a) Définitions 

L'affacturage est une technique de financement et de recouvrement de créances mise en œuvre


par les entreprises et consistant à obtenir un financement anticipé et à sous-traiter cette gestion
à un établissement de crédit spécialisé : l'affactureur ou, en anglais, le factor.

L'affacturage est donc à la fois un processus de recouvrement de créances et une technique de


garantie.

b) Caractéristiques 

L’affacturage ne peut être utilisé que si les délais de paiement sont inférieurs à un an. Cette
technique est à la fois un moyen de financement à court terme, un procédé de recouvrement
des créances et une technique de garantie des risques (risque client et risque de change). Le
contrat d’affacturage consiste généralement en une convention cadrée qui porte sur plusieurs
créances permettant ainsi au factor de minimiser l’impact des risques provenant des clients
douteux.

L’affacturage est réservé aux activités B to B. Cette solution ne peut en effet financer des
factures émises sur des particuliers (B to C). Les factures émises doivent être certaines,
liquides et exigibles.
Par ailleurs, certains types de facturation ne se prêtent pas à l’affacturage comme par exemple
des demandes d’acompte ou encore des prestations de maintenance.

c) Déroulement :

68
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

 Le factor étudie la situation de l'entreprise avant de l'accepter comme adhérent. Il


analyse le poste clients pour en mesurer les risques à partir des informations que
l'entreprise lui fournit : description du client et encours de factures.
 Si le résultat de cette analyse est favorable, le factor et l'entreprise signent un contrat
d'affacturage qui fixe le cadre dans lequel les factures seront cédées :
 Après la signature du contrat les factures, mentionnant les délais de paiement accordés
aux clients, sont remises au factor au fur et à mesure de leur émission à travers un
bordereau les regroupant.
 Le factor règle le montant convenu diminué des frais et d'une éventuelle retenue de
garantie. Il recouvre ensuite la créance à son échéance à la place de l'entreprise.
d) Avantages et Inconvénients

Avantage Inconvénients
 Le financement immédiat des factures à  Le cout de cette opération est
hauteur de 100% et à des couts connus à relativement élevé ;
l’avance.  L’exportateur peut subir un préjudice
 Le recouvrement de leurs créances et la commercial car en cas de retard de
gestion de leurs comptes clients ; paiement par
 L’allégement de leur bilan par la cession
du poste clients ;
 La garantie à 100% contre le risque de
non-paiement et le risque de change.

Tableau 9 : Avantages et Inconvénients de l’affacturage.

3.2 Techniques de financement à moyen et long terme


Les financements des crédits à moyen et long terme, dont la durée est supérieure à sept (7)
ans, permettent aux exportateurs de biens ou d’équipements, généralement coûteux,
d’accorder à leurs clients des étalements de paiement qui ne peuvent être supportés par leur
trésorerie.
3.2.1 Crédit fournisseur
Un prêt direct accordé au fournisseur est appelé crédit fournisseur et il est souvent accordé par
la banque. Les acheteurs (importateurs) seront heureux de savoir que l'exportateur peut leur
offrir une option de paiement différé. Pour encaisser au moment de la livraison, le fournisseur

69
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

a la possibilité d'escompter sa créance. Montants dus par l'acheteur, complets ou partiels, pour
les marchandises exportées.
a) Caractéristiques
L’objet du crédit fournisseur est de financer des biens d’équipements ainsi que les services qui
leurs sont liés.

- Le montant du crédit, est égal au montant de la créance payable à terme.


- La durée est : - Comprise entre 18 mois et 7 ans, ;
- Le crédit fournisseur peut être payé progressivement « procédures des paiements
progressifs » : l’exportateur mobilise les créances nées progressivement, au fur et à
mesure de l’exécution du contrat qui correspond à des livraisons partielles.

b) Avantage et inconvénients 

Avantages Inconvénients
La négociation donne lieu à un seul contrat Poids sur la trésorerie de l’exportateur ;
reprenant les aspects commerciaux, techniques
et financiers ; Risque financier pour l’exportateur ;

La simplicité et la rapidité de la mise en place du Coût du refinancement à intégrer dans le prix ;


crédit ; sous peine de réduire la marge commerciale.

Le financement peut porter sur 100% du


contrat ;

L’importateur n’a qu’un seul interlocuteur, le


fournisseur, qui est en même temps producteur,
exportateur et financier.

Tableau 10 : Avantages et Inconvénients du crédit fournisseur.


3.2.2 Crédit acheteur :
Il vise à atténuer les problèmes de financement des fournisseurs.

a) Définitions 
Un crédit acheteur est un prêt accordé par une banque à un client pour lui permettre de payer
en espèces un bien d'équipement ou un service fourni par une entreprise.

Le crédit acheteur repose sur deux contrats autonomes :22

 Le contrat commercial :

22
https://bechtatou.weebly.com/uploads/2/1/5/3/21538960/commerce_international.pdf p 195

70
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

Il est conclu entre l’exportateur et l’acheteur étranger ; il a pour but de définir les obligations
respectives des deux parties : prestations à fournir, prix, délai de livraison…

 Le contrat de crédit :
Il est signé entre la banque prêteuse qui accorde le crédit à l’acheteur étranger. La banque
s’engage à payer le fournisseur (en général 85 % du contrat) tandis que l’acheteur accepte de
rembourser à la banque les sommes réglées au fournisseur selon des modalités précisées dans
le contrat (période de remboursement, taux, durée, garanties…). L’acheteur étranger paie
directement à l’exportateur les acomptes représentant le plus souvent 15 % du contrat. Cet
accord est parfois couvert par un crédit financier.

NOTE :23 Lorsque le crédit acheteur fait intervenir : l'acheteur, le vendeur ainsi que leurs
banques, il est dit crédit acheteur libre, s'il y a aussi l'intervention d'un organisme
d'assurance, il est dit crédit acheteur en garantie pure, si de plus il y’a l'organisme
stabilisateur, il s'agit d'un crédit acheteur réglementé ou administré.

b) Avantages et Inconvénients :

Avantages Inconvénients
 Une sécurité de paiement puisque vous êtes  Une durée de crédit plus longue.
réglé au comptant au fur et à mesure de la
réalisation de la prestation ;
 Un allègement de la structure de votre
bilan, en effet aucun endettement
supplémentaire n'apparaît à votre bilan.
Et pour votre client à l’étranger :
 La possibilité de financer son
investissement à des taux plus avantageux
que ceux proposés dans son pays (Coût -
durée) ;
 La possibilité de varier ses sources de
financement en n'utilisant pas les lignes
mises en place par ses banques

23
https://www.memoireonline.com/02/10/3191/m_Le-rle-des-banques-dans-le-financement-des-contrats-
internationaux-cas-de-la-BEA6.html

71
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

domestiques ;

Tableau 11 : Avantages et Inconvénients du crédit acheteur.


3.2.3 Crédit financier :
Afin d’accompagner les crédits à l’exportation, de financer les acomptes et les prestations de
service non couvertes par les organismes de crédit à l’exportation, il a été mis en place des
crédits spécifiques appelés « CREDIT FINANCIER ».

a) Définitions 

Les crédits financiers sont également appelés « crédits d'accompagnement » ou encore, le


"crédit parallèle" est toujours lié à une transaction d'exportation spécifique. Exigée par
l'importateur, ce crédit est utilisé pour :

 Payer un dépôt de garantie, généralement entre 15% et 30% du montant du contrat ;

.  Financement pour la fourniture de services liée à l'exportation et non couverte par des
organismes de crédit ;

 Financement des frais locaux découlant de l'exécution des contrats commerciaux.

b) Caractéristiques :

-Le cout d’un crédit financier est plus élevé que celui d’un crédit à l’exportation, du fait
qu’il comporte des risques plus importants.

- La durée d’un tel crédit est relativement courte par rapport à un crédit à l’exportation ;
toutefois, elle varie généralement entre 3 et 12 ans.

- Le montant correspond aux besoins de l’importateur

-Octroyé par la banque de l’exportateur, le crédit financier est accordé à la banque de


l’importateur ou encore à l’importateur directement.

-Les crédits financiers sont généralement accordés en la devise du contrat.

-Ce crédit n’est accordé que dans le cas où le débiteur ainsi que son pays sont
parfaitement solvables.

72
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

- Le crédit est matérialisé par la signature d’une convention financière entre le préteur et
l’emprunteur.

c) Avantages et Inconvénients 

Avantages Inconvénients
 Financement des acomptes, des  Absence de toute garantie, les banques
prestations de services et des dépenses assument donc le risque de non-
locales liées à l’exécution du contrat remboursement.
commercial  Absence de taux d’intérêt bonifié, d’où
les banques recourent aux taux
variables.
 Le cout de ce crédit est très élevé.

Tableau 12 : Avantages et Inconvénients du crédit financier.

3.2.4 Autres techniques de paiement

a) Confirmation de commande
Parmi les techniques de financement les plus adaptés aux exportations de biens et/ou
d’équipements. D’origine anglo-saxonne, il s’agit d’un escompte sans recours d’un crédit
fournisseur par une société de confirmation de commande qui s’engage à payer l’exportateur
sans recours en cas de défaillance de l’acheteur.24

b) Le crédit-bail ou Leasing
Parmi les anciennes techniques de financement des équipements industriels, le crédit-bail ou
location financière ou plus couramment Leasing, est apparue en Grande Bretagne au 19eme
siècle puis largement répandue aux Etas Unis. Le leasing est une opération commerciale et
24
Nicolas EBER, les relations bancaires de longs termes.

73
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

financière réalisée par un établissement financier (banque ou autre) légalement habilité et


expressément agrée avec des opérateurs économiques nationaux ou étrangers, personnes
physiques ou morales de droit public ou privé ayant pour support un contrat de location
pouvant comporter ou non une option d’achat au profit du locataire. Il s'agit d'un contrat de
crédit-bail sur un bien considéré comme mobilier, prévoyant une durée déterminée et
irrévocable de location au terme de laquelle le preneur de leasing peut acquérir la propriété du
bien loué en levant l'option d'achat.

c) Le forfaitage
Le forfaitage ou rachat de créance à forfaitage ou aussi escompte à forfait est une forme de
financement des exportations relevant quelques caractéristiques du crédit acheteur et du crédit
fournisseur, dans laquelle l'exportateur vend la facturation au forfaiteur et reçoit un paiement
immédiat en espèces. Il est à noter que c’est une opération de vente de créance définitive sans
recours contre le cédant en cas de défaillance du débiteur. Le vendeur n’aura alors plus affaire
à l’importateur, le responsable sera la banque gérante contre paiement d’une commission ou
taux d’escompte.

Conclusion :
Au cours de ce chapitre nous avons mis en évidence les instruments et les techniques de
paiement ainsi que les techniques de financement pratiqués dans les opérations de commerce
international. Il est primordial pour tout operateur économique de maitriser ces outils, qui
sont en évolution permanente, pour plusieurs raisons comme suit :
 Garantir des échanges commerciaux sereins basés sur la bonne entente entre les
parties.
 Limiter les risques de litiges : marchandises non conformes pour l’acheteur et non-
paiement pour le fournisseur.
 Connaitre et faire valoir ses droits en cas de litiges.
 Bénéficier des aides de financements ; de façon adaptée à ses besoins et ses capacités
de recouvrement.
Bien que les outils cités ci-dessous soient de plus en plus performants et s’adaptent de mieux
en mieux aux besoins de chaque opérateur économique, les risques liés aux opérations
commerciales à l’international, bien que limitées, persistent. C’est pour quoi il est important

74
CHAPITRE II : LES TECHNIQUES ET INSTRUMENTS DE PAIEMENT ET DE FINANCEMENT DU COMMERCE
INTERNATIONAL

de les connaitre afin de les maitriser et de les anticiper. Au prochain chapitre nous mettrons
en lumières ces risques, leur cause, leur impacte et les mécanismes de maitrise.

75
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

Chapitre 3 : les risques et les garanties du commerce international


Lors des négociations commerciales, les modalités financières du contrat prennent une
importance primordiale. Elles concernent principalement ; les instruments et les techniques de
paiement et aussi celles liées au financement. Ce pendant l’exportateur et l’importateur dans
leurs relations commerciales, se heurtent à divers risques. De par son rôle clés dans les
échanges commerciaux ; la banque est elle aussi sujette à différents risques. Ces risques
résultent de non-respect des clauses du contrat commercial, désaccord ou rupture des relations
économiques, risques de changements politiques ou économiques…etc. Tous ces aléas, ne
doivent pas constituer un frein pour le développement commercial de l’entreprise mais
nécessitent une identification et un positionnement précis pour être intégrés dans sa politique
de sécurisation en garantissant les opérations avec le monde extérieur.

Au cours de ce chapitre, et dans le but d’étudier de façon approfondie ces risques ainsi que les
moyens de leur couverture, ce chapitre est structuré comme suite :

Section 1 : Les risques liés aux opérations du commerce extérieur.

Section 2 : Les garanties liées au financement du commerce extérieur.

Section 3 : Mise en jeu des garanties.

75
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

Section 1 : Les risques liés aux opérations du commerce extérieur

Toute activité commerciale qui s’exerce sur le marché international implique une prise de
risque des opérateurs. Il donc nécessaire de comprendre ce qu’es un risque ?

1.1. Définition du risque

Le risque par définition est un éventuel danger prévisible ou pas et est inhérent à toute
activité humaine, notamment lorsqu’on fait des affaires. Il est également défini comme
étant une menace ou un péril. En socio-économique, il est défini comme un préjudice ou
dommage donnant lieu à indemnités.

Un opérateur économique ne peut pas assumer, seul, la totalité des risques, aussi devrait il
connaitre les procédures et les techniques qui lui permettant de les limiter. Dès la mise en
place d’un accord commercial entre deux parties, il existe plusieurs types de risques qui
surviennent à chaque étape d’avancement du contrat commercial.

1.2. Les différents risques existants


1.2.1 Risque de fabrication

Dans le cas ou y a interruption de marche lors de la production, l’exportateur est exposé au


risque de fabrication laissant à sa charge les frais qu’il a déjà engagé pour l’exécution de son
contrat. Il est aussi risque économique si le contrat est conclu selon la formule de prix fermes
et non révisables.

1.2.2 Le risque Pays

a) Risque de non transfert des fonds :

C’est le non transfert des fonds versés par l’acheteur pour des raisons politiques, des
difficultés économiques ou encore aux révisions de la législation du pays de résidence de
l’acheteur. La situation monétaire difficile de nombreux pays oblige à retarder la délivrance
des devises.

b) Le risque politique :

C’est dans le cas où des opérations commerciales sont réalisées avec un pays d’une politique
instable (instabilité gouvernementale, les guerres civiles, les révolutions, les émeutes et autres

76
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

faits survenus dans le pays de résidence de l’acheteur), l’importateur ou l’exportateur supporte


le risque de non-paiement.

c) Le risque souverain

C’est le risque d’incapacité ou de refus d’un gouvernement d’honorer sa dette externe en


raison de son économie nationale ne générant pas la richesse nécessaire à son remboursement.
C’est le cas des pays pauvres ou en voie de développement.

1.2.3 Le risque de catastrophe naturelle

Il est lié à la survenance dans le pays de résidence de l’acheteur d’un cataclysme naturel tel
que : le tremblement de terre, l’inondation et l’éruption volcanique qui est susceptible
d’affecter directement l’activité et la solvabilité de l’acheteur et de l’empêcher de s’acquitter
de sa dette.

1.2.4 Le risque lié au transport de la marchandise

Les marchandises acheminées de part et d’autre des frontières dans le cadre des échanges
internationaux sont soumises à de nombreux risques particuliers (pertes, vols, casses,
mouille…). A ces derniers s’ajoutent bien sur les risques liés aux diverses opérations
auxiliaires, manutentions, chargements, déchargements, entreposages intermédiaires.

1.2.5 Le risque de marché

Le risque de marché est lié au risque de variation de différents taux :

a) Taux d’intérêt

C’est le risque de perte (ou de gain) encourue par une banque qui détient des créances et
des dettes dont les conditions de rémunération (taux fixes-taux variables) diffèrent.

b) Taux de change.

C’est l'incertitude du taux de change d'une monnaie par rapport à une autre à court ou
moyen terme. Ne pas savoir quelle sera l'évolution d'un taux de change à trois ou six mois
entraîne des difficultés.

1.2.6 Les risques liés au financement de commerce international

77
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

Le financement du commerce international est confronté à de nombreux risques liés au mode


de financement des opérations commerciales. En général, deux risques majeurs sont à
souligner :

a) Risque d’insolvabilité

C’est le risque de non-paiement ou aussi risque de l’acheteur. C’est le risque qu’encourt la


banque, en tout état de cause, en payant le fournisseur ; de ne pas être remboursée par son
client (l’acheteur ne respecte pas ses engagements).

b) Risque de crédit

Les risques de crédit recouvrent les problèmes classiques d’insolvabilité de l’acheteur ; retard
et défaut de paiement. La dimension internationale de l’échange rend, cependant, la gestion de
ces situations nettement plus compliquée. Les opérateurs dépendent, en effet de juridiction
différentes, et le coût de résolution des litiges peut s’avérer très important.

La réalisation et la pratique des techniques de financement du commerce extérieur, Credoc et


Rem doc, fait toujours face à une panoplie de risques malgré la prudence des banquiers. Etant
des modes de financements largement répandus ; il est donc utile d’énumérer leurs risques.

1) Les risques du crédit documentaire

L'analyse des risques du crédit documentaire peut se répartir en deux catégories : risque
pour les banques et risque pour les clients

a) Risque pour les banques : Les risques liés aux banques sont ; risque du banquier
donneur d'ordre et risque du banquier correspondant.
 Risque du banquier donneur d'ordre
 Risque relatif au financement : Ce risque n’apparaît que si le crédit est irrévocable.
C’est á dire, le banquier donneur d'ordre a pris un engagement. Il doit payer le
vendeur (exportateur) en tout état de cause dès lors que les documents sont
conformes. Il n'est pas sûr que l'importateur lui rembourse le moment venu. Le
crédit documentaire est, avant tout, un crédit par signature. Le banquier émetteur
paye dès réception des documents. Il conserve les documents et supporte le
décaissement jusqu’ au paiement par l'importateur. On peut supposer que
l'importateur n'est pas en mesure de rembourser sa banque dans les délais de

78
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

validité du crédit. Il demande, alors, des délais supplémentaires pour lui permettre
soit de : transformer la marchandise (matière première) ou de trouver un acheteur,
s’il s'agit de produits finis.
 Risque relatif à l’examen des documents : Il existe un risque important relatif à
l’examen des documents et à la décision qu’il faudra prendre. C’est pour cela que
la vérification des documents est toujours délicate et minutieuse nécessitant une
bonne expérience de la part du banquier.
 Risque du banquier correspondant
 Risque relatif à l’examen des documents : L’examen des documents est aussi
délicat pour le banquier confirmateur qui a pris un engagement équivalent de celui
du banquier émetteur.
 Risque de non-remboursement du banquier confirmateur : Le banquier
confirmateur ayant déjà versé le montant au bénéficiaire sur présentation des
documents et en cas de non-remboursement par le banquier émetteur, assume son
engagement et conserve le risque.
b) Risque pour les clients : Le risque client répartie en deux catégories, risque de
l’importateur et risque de l’exportateur.
 Risque de l’importateur (donneur d’ordre)

Pour l’importateur, les marchandises peuvent ne pas être conformes à la commande. Pour
cela, il peut faire jouer en sa faveur garantie de bonne exécution ou de bonne fin.

 Risque de l’exportateur (bénéficiaire)

Quant à l’exportateur, il n’a de sécurité maximale que si le crédit documentaire comporte


l’engagement des banques. C’est à leur niveau que l’étude des risques doit être plus attentive.

2) Les risques de la remise documentaire :

Les risques encourus par les différentes parties sont :

a) Pour l’exportateur : il arrive que l’importateur, pour plusieurs raisons, refuse de lever les
documents ou si la remise s’est faite contre acceptation ne verse pas le montant de la dette
à l’échéance.
b) Pour l’importateur : le risque dans ce cas est lié directement à la marchandise non
conforme à la commande du point de vue de la qualité ou du point de vue de la quantité.

79
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

C) Pour les banques : du fait que les banques n’ont pas pris d’engagement (sauf dans le cas
où un aval est demandé), les risques encourus ne peuvent dépasser ceux inhérents aux
mandataires. Elles demeurent responsables au titre du service qu’elles rendent aux différentes
parties.

1.2.7 Les risques liés à la marchandise

Ces risques concernent l’acheteur mais aussi la banque lorsqu’elle doit les vendre pour
récupérer la somme engagée. La perte est totale si la marchandise ne parvient pas à son
destinataire (marchandises détruite, volée, périmée -en cas de produits périssables-..) et
partielle si celle-ci est maltraitée. Bien que ces risques soient couverts par l’assurance mais
l’indemnité ne peut pas couvrir la totalité du préjudice.

Section 2 : Les garanties et couvertures des risques à l’international

Après avoir analysé les différents risques auxquels sont confrontés les opérations du
commerce international, nous entamerons dans ce qui suit, les différentes garanties qui
peuvent couvrir ces risques.

2.1 Technique de couverture de risque de non-paiement

Il existe un certain nombre de techniques utilisées par les banques afin de se prémunir du
risque de non-paiement ou risque d’insolvabilité. En effet la banque peut exiger de son client :

 Le versement d’un pourcentage du montant total du crédit dit « déposit ».


 L’apport de garanties (hypothèque sur titre foncier, nantissement de fonds de commerce,
caution personnelle ou solidaire d’une tierce personne ou des associer)

2.2 Techniques de couvertures des risques de change

Les techniques les plus courantes pour la gestion de risque de change sont :

2.2.1 La clause de change contractuelle

Cette clause consiste à indiquer dans le contrat un cours de conversion de référence afin qu’en
cas d’évolution défavorables des cours de change, le vendeur puisse préserver sa marge.
Généralement cette clause est assez difficile à négocier.

2.2.2. Le Netting

80
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

Le netting est une technique financière visant à réduire le nombre de transactions monétaires


et leur volume afin de limiter les frais de traitement bancaires associés, d'alléger les flux
financiers internes à une entreprise multi-sociétés et de réduire le risque de change ainsi est
diminué le niveau de risque de change, le coût des couvertures de change et des commissions
bancaires de change et de transfert. C’est une pratique courante dans les grands groupes
internationalisés qui permet de réduire le nombre et le montant des transferts entre la société
mère et les filiales.

2.2.3. Le termaillage

Le termaillage consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements des


devises étrangères selon l’évolution anticipée de ces devises. Cette technique vise donc à faire
varier les termes de paiements afin de profiter de l’évolution favorable des cours.

2.2.4 La compensation des flux

Elle est possible que si l’entreprise réalise des opérations d’exportation et d’importation. Elle
reçoit d’une part des flux en devises et procède à des transferts dans les mêmes devises. La
coïncidence des échéances et des montants étant impossible, l’entreprise peut parvenir par le
biais de compte centralisateur en devises étrangères minimiser son besoin de couverture. Elle
ne couvre que le différentiel entre les encaissements et les décaissements en devises. Cette
pratique est assez limitée car très contraignante.

2..2.5 Les swaps en devise

Le swap de devises (en anglais appelé cross currency swap) est un accord conclu entre deux
parties qui s'échangent un montant déterminé de devises étrangères et qui s'engagent
mutuellement à effectuer régulièrement des paiements correspondant aux intérêts ainsi qu'à se
rendre le montant échangé à une échéance déterminée. Une banque sert généralement
d'intermédiaire.
On peut également utiliser l'expression "prêt parallèle" pour cette technique.

2.2.6 L’achat à terme

Cette technique permet à l’acheteur de bloquer le risque de change : une banque garantit un
cours à une échéance donnée ou pour une période donnée. L’acheteur doit livrer les devises.
Le contrat est ferme. Il est possible de le proroger. En cas de non levée des devises étrangères,
la banque liquidera la position de l’acheteur et lui imputera les éventuelles pertes ou

81
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

bénéfices. Les banques proposent des achats à terme évolutifs qui permettent de bénéficier
partiellement d’une évolution favorable de la devise.

2.2.7 Les avances en devises

Cette technique consiste à emprunter des devises étrangères pour régler son fournisseur. Ce
prêt donne lieu au paiement d’intérêt sur la base du LIBOR devise étrangère + marge de la
banque. Cependant, le prêt sert à obtenir un escompte pour paiement comptant du fournisseur.
À l’échéance, l’importateur devra rembourser le banquier préteur (capital + intérêts) par des
recettes export ou un achat de devises selon son activité, sa trésorerie et l’évolution des
marchés.

2.2.8 L’option de change

L’option de change à l’import permet à l’importateur de couvrir le risque de change en


période de négociation ou en période de crédit fournisseur ou durant les deux. La technique de
l’option est adaptée au risque de change certain et incertain. Ainsi l’importateur achète une
option d’achat de devises étrangères à un cours déterminé, appelé prix d’exercice pour une
échéance prévue moyennant le paiement d’une prime. Lorsque l’importateur doit payer son
fournisseur, il observe le marché des changes pour savoir s’il doit ou non exercer son option
de change. Si la devise étrangère s’est appréciée, l’importateur va exercer son option. Dans le
cas contraire, il ne l’exerce pas. Dans tous les cas, il perd la prime initialement versée. Cette
technique permet une gestion dynamique du risque de change mais nécessite le paiement
d’une prime. Une option prime zéro est possible ; l’entreprise est protégée un peu moins
favorablement comparée à une option classique mais pour un coût nul (prime zéro basée sur la
mise en place de deux options contraires : un achat d’option et une vente d’option dont les
primes s’annulent).

2.2.9 Couverture à terme

 Change avec intéressement

Couverture à terme qui garantit un cours à terme un peu moins favorable que la couverture à
terme classique mais permet de profiter d’une évolution favorable de la devise étrangère dans
une proportion définie dans le contrat (25 %, 50 % ou 75 % par exemple).

82
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

 Change budgéter

Couverture à terme, plus souple quant à l’échéance : La banque garantit un cours de change
pour un montant maximum sur une période définie d’avance (entre un mois et un an).

2.3 Techniques de couverture du risque politique et du risque


catastrophique

Pour ces deux types de risques, le recours à des assurances, constitue le moyen le plus
efficace et le plus sur pour se couvrir. Il existe une large gamme d’offres taillées sur mesure
des exigences des bénéficiaires et couvrant tout type de risque éventuel.

Section 3 : Mise en jeu des garanties

Les garanties bancaires ont pour objet de rassurer les partenaires commerciaux ; elles
constituent l’engagement pris par la banque de l’importateur au profit de l’acheteur (garantie
directe) ou de sa banque (garantie indirecte). Les garanties et les cautions bancaires offrent
une sécurité supplémentaire aux opérateurs. Certes, leur forme et leurs rôles sont identiques,
ce sont des engagements par signature pris par une banque pour le compte d’un exportateur en
faveur de son acheteur, toute fois leurs conditions de mise en jeu sont différentes.

3.1 Les garanties

On peut définir la garantie comme étant « un engagement bancaire de payer une certaine
somme à première demande au bénéficiaire, en se référant au seul texte de l’engagement
bancaire sans pouvoir invoquer des moyens tirés de contrat de base à l’exception de fraude
avérée. Il y a lieu de définir aussi la garantie à la première demande qui est mise en jeu par le
bénéficiaire sur première et simple demande de sa part, sans obligation de répéter son appel.
Celle-ci est régi par les dispositions des règles uniformes de la CCI L’engagement que la
banque (garant) prend, représente une garantie par laquelle elle s’oblige à payer un
pourcentage déterminé du montant du contrat commercial qui permettra à l’acheteur d’être
indemnisé en cas de défaillance du vendeur.

3.2 Les cautionnements

83
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

Le cautionnement, souvent appelé caution par souci de rapidité, est un engagement accessoire,
juridiquement régi par le code civil, qui se réfère au contrat commercial. En cas de mise en
jeu, le bénéficiaire (l’acheteur étranger) doit fournir la preuve que le contrat principal n’a pas
été rempli correctement par l’exportateur validée par une décision de justice à moins que le
donneur d’ordre accepte la mise en jeu de la caution.

3.3 les principales sortes de garanties bancaires

3.3.1 La garantie de soumission (BID BOND)

La garantie de soumission ou d’adjudication permet à l’acheteur étranger de s’assurer contre


le risque de non-conclusion du contrat.

3.3.2. La garantie d’exécution de contrat (performance bond)

Appelée garantie de bonne fin ou de bonne exécution ; elle engage la banque à payer une
somme forfaitaire en cas de manquement du vendeur à ses obligations contractuelles.

3.3.3. La garantie de restitution d’avance (advance payment bond)

Elle garantit à l’acheteur étranger que les acomptes versés lui seront remboursés si le contrat
n’est pas exécuté.

3.3.4. La garantie de retenue de garantie ou garantie de maintenance

Elle prend le relais de la garantie de bonne exécution en couvrant les vices de réalisation ou
d’entretien qui se situe entre la réception provisoire et la réception définitive des
marchandises.

3.3.5 La lettre de crédit stand-by :

Appelée également SBLC (stand-by letter of credit), est une garantie bancaire avec laquelle
l'importateur garantit à son fournisseur que sa banque se substituera à lui s'il est défaillant, à
condition que l'exportateur présente les documents réclamés comme preuve de l'existence de
la créance.

3.3.6 Le crédit documentaire :

84
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

Le crédit documentaire, communément nommé Credoc, est l’engagement par signature d’une
banque de payer, pour compte de l’acheteur, un montant déterminé au fournisseur d’une
marchandise ou prestation, contre remise, dans un délai fixé, de documents conformes
prouvant que la marchandise a été expédiée ou la prestation effectuée. Ce type de contrat à un
historique particulier en Algérie qu’il et nécessaire de souligner.

Application du crédit documentaire en Algérie

Le crédit documentaire ou Credoc est simplement un instrument de garantie de paiement et de


financement du commerce extérieur, pourtant, la loi de finance complémentaire de 2009 1
l’impose comme moyen exclusif à la réalisation des importations de biens et de services.

L’instauration du CREDOC comme seul moyen de paiement a été motivée par le climat
instauré autour de l’année 2008 :

 Baisse du baril de pétrole qui fait perdre à l’état ses recettes et baisse ses réserves de
changes ;
 Déséquilibre de la balance commerciale du pays s’accentue ;
 Importations en hausses, multiplication des opérateurs, moyens de contrôle faibles…etc.

Le CREDOC n’a pas vocation d’un titre d’importation et ne peut être un instrument de
contrôle des flux du commerce extérieur. Son application a effet de décourager les fraudeurs
(délais longs et couts conséquents) et assurer la traçabilité des flux.

Cette mesure apportera les résultats escomptés mais néanmoins compte des défaillances :

 Bloqué la machine économique (système bancaire dépassé par les demandes de


CREDOC) ;
 Conséquences sur les conventions et accords de libre-échange.

Suite à ces réclamations, les pouvoirs publiques adoptent en 2011 l’article 69 qui stipule que :
le paiement des importations destinés à la vente en l’état s’effectue obligatoirement au

1
Ordonnance N°09-01 du 29Rajab 1430/22 juillet 2009 loin de finance complémentaire de 2009

85
CHAPITRE III : LES RISQUES & LES GARANTIES LIES AU COMMERCE INTERNATIONAL

moyen seul de CREDOC. Les entreprises productrices de biens et services peuvent payer des
importations pour la production par remise documentaire ou transfert libre.

Conclusion :

Les transactions effectuées au-delà de leurs frontières sont exposées à une série de risques.

Dans ce chapitre nous avons vu les principaux risques ainsi que les garanties bancaires qui
les couvrent.
La gestion des risques est une démarche primordiale pour une entreprise qui souhaite
analyser ses facteurs de vulnérabilité et de comprendre les mécanismes régissant la
construction d’un plan de continuité d’activité.
Un opérateur qui maitrise ses risques, possède donc une palette d’outil pour mieux
comprendre et intégrer l’ensemble des problématiques liés à la construction d’un plan
d’assurance et de garantie.
Toutes les garanties que l’on peut recueillir ne remplaceront jamais la vigilance du banquier
ni de son appréciation du risque. Ce dernier doit employer tous les moyens de gestion des
risques de crédit, y compris une analyse minutieuse de son client pour aboutir à sa
connaissance parfaite et s’assurer de sa capacité de réaliser des objectifs visés. Cette étude
constitue en elle-même une garantie.

86
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Chapitre 4 : Etude de cas pratique


Suivi et analyse d’une opération d’importation au sein de la
Banque Al Salam Bank

Nous avons exposé dans les différents chapitres précédents, les éléments fondamentaux du
commerce international, les différents instruments et techniques de paiement et financement à
l’international et enfin les risques auxquels sont confrontés les opérateurs, ainsi, que leurs
garantis bancaires. La connaissance et la bonne maitrise de ces derniers permettent aux
opérateurs de mener à bien leurs opérations de commerce extérieur.

Afin d’illustrer les notions théoriques présentées dans les chapitres précédents, nous allons
présenter, dans ce chapitre, l’étude réelle d’un cas pratique, à savoir :

Réalisation d’une opération d’importation par un crédit documentaire entre un acheteur


Algérien « SARL SONO BOIS » et un vendeur Etranger « FISKARHDEN ». Une opération
suivie au sein de l’agence bancaire « AL SALAM BANK ALGERIE- KOUBA- ».

Afin de bien illustrer le déroulement de cette opération commerciale ce chapitre est organisé
en deux (02) parties :
1) Partie Théorique : Présentation de l’organisme d’accueil.
 Section 1 : Présentation de AL SALAM BANK ALGERIE.
 Section 2 : Structure organisationnelle d’AL SALAM BANK ALGERIE agence
KOUBA.

2) Partie Pratique : Etude de réalisation d’une opération d’importation via crédit


documentaire (Credoc).
 Section 1 : Déroulement d’une opération d’importations d’un Credoc.
 Section 2 : avantages et inconvénients
 Section 3 : conclusion

87
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Section 1 : Présentation de l’organisme d’accueil « AL SALAM


BANK ALGERIE »

1.1 Présentation 1

Al Salam Bank Algeria est une banque qui active selon le droit algérien et dans le respect des
principes de la Shari'a dans toutes ses transactions. Elle a été agréée par la banque
d'Algérie en septembre 2008. Al Salam Bank Algeria travaille selon une stratégie claire et
conformes aux exigences du développement économique dans tous les secteurs vitaux en
Algérie, en proposant des produits certifiés par le comité Shari'a composé d'éminents
ULEMAS (spécialistes) de la Shari'a et de l'économie

Al Salam Bank œuvre conformément à une stratégie claire visant à soutenir la croissance
économique de l’ensemble des secteurs d’activités du pays, elle offre des services bancaires
novateurs, aux fins de répondre aux attentes du marché, de la clientèle et des actionnaires.
Banque alternative, Al Salam Bank se caractérise par son engagement au respect des principes
de la sharia dans toutes ses transactions.

Le réseau d'agences d'Al Salam Bank est actuellement composé de 23 succursales réparties
sur tout le territoire national, avec l'ouverture prochaine d'autres agences ; conformément à la
vision et à la stratégie de la Banque, qui vise à étendre son réseau en proposant à son large
public ses services et produits bancaires avec ses diverses formules et avec la meilleure
qualité.

La banque opère selon une stratégie claire qui suit le rythme des exigences du développement
économiques dans toutes les intitulations vitales en Algérie en fournissant des services
bancaires modernes qui suivent les principes et les valeurs originelles établies.

L’agence AL SALAM BANK KOUBA sis au 24 Djenane Ben Omar, Kouba ,Alger sera le
l’agence d’accueil ou se déroulera notre stage pratique.

1.2 Message de la Banque AL SALAM 

S’engager à faire face aux défis bancaires à venir des marchés locaux, régionaux et mondiaux,
tout en s’appuyant sur les plus hauts standards de qualité et de performance pour répondre au
mieux aux attentes de sa clientèle et de ses investisseurs.
1
https://www.alsalamalgeria.com/fr/page/list-51-0-277.html consulte le 16/05/2023

88
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

1.3 Ses objectifs 

Être les leaders de la finance bancaire universelle basée sur les préceptes de la sharia en
proposant des produits et services bancaires innovants, certifiés conformes par le conseil
sharia de la banque.

1.4 Valeurs de la banque

L’Excellence : Chez Al Salam Bank-Algeria nous faisons de l’excellence une culture générale
et individuelle, nous la transmettons à nos clients à travers des services de haute qualité et à la
pointe de la technologie.

L’Engagement : Chez Al Salam Bank-Algeria faire preuve d’engagement, c’est avoir le sens
de la responsabilité et se dévouer totalement aux attentes de ses clients et collaborateurs.

La Communication : Nous faisons de la communication interne/externe une priorité, car nous


restons conscients qu’elle est notre meilleure alliée pour mieux servir notre clientèle.

1.5 Les produits offerts par AL SALAM BANK KOUBA 


1.5.1 Les opérations de financement intérieur (national)  

a) Ijara :

C'est un contrat par lequel la Banque achète un équipement ou un immeuble au comptant puis
le loue en Ijara à son Client pour une période déterminée.
L'Ijara diffère du Crédit-bail utilisé par les banques conventionnelles en ce que la Banque
Islamique ne commence à percevoir les loyers qu'une fois l'équipement est mis à la
disposition du client. Aussi, la Banque Islamique avance le montant des grosses réparations,
s'il y a lieu, et les récupère sur les loyers futurs.

b) Mudaraba :

Partenariat d’investissement. Technique de financement utilisée par les Banques Islamiques


dans laquelle le capital est intégralement fourni par la Banque tandis que l’autre partie assure
la gestion du projet. Le profit est distribué entre les deux parties selon un ratio qu’il convient
de déterminer au moment de la signature du contrat. La perte financière incombe au
propriétaire du capital ; la perte du manager étant le coût d’opportunité de sa propre force de
travail qui a échoué en ne générant pas un surplus de revenu. 

89
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

c) Murabaha :

Forme de financement qui permet au client d’effectuer un achat sans avoir à contracter un
emprunt portant intérêt. La Banque achète un bien puis le vend au client au prix coûtant
augmenté d’une marge bénéficiaire fixée d’accord partie. Le contrat de Mourabaha précise
notamment la nature de la marchandise, le prix d’achat, les changes, le prix de revient, la
marge bénéficiaire, le prix de vente ainsi que les conditions de livraison et de paiement. La
Mourabaha peut porter sur des opérations de commerce intérieur ou de commerce extérieur.

d) Musharaka :

Partenariat d’investissement. La Banque et le client participent ensemble au financement


d’une opération et assument conjointement le risque au prorata de leur participation. Les
profits ou les pertes sont répartis entre le client et la Banque sur des bases fixées à l’avance
d’accord des parties.

1.5.2 Les opérations de commerce international (COMEX) :

La banque ASBA propose des solutions différentes pour régler les opérations de commerce
extérieur avec célérité, telle que :

a) Les moyens de payement :


 a.1 Le crédit documentaire (Credoc) :

Ou la lettre de crédit, la banque s’engage à payer le bénéficiaire une fois les documents de
transaction transmis à la banque.

 a.2 La remise documentaire (Rem doc) :

Si la banque est un intermédiaire entre l’exportateur et l’importateur, ou la responsabilité de la


banque est limité à la remise des documents (contre un paiement ou un effet de commerce) au
client (la banque n’est pas responsable dans le cas de non-paiement).

90
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

1.6 Les services :


La banque ASBA met à la disposition de ses clients des services bancaires innovants et
modernes tels que :

 Les services de transfert d’argent par le biais d’instruments de paiement automatises ;


 La banque à distance « AL SALAM Moubachir ».
 Le service mail Swift.
 La carte de paiement électronique « Amina ».
 Le paiement en ligne « E-Amina ».
 La carte de paiement internationale « AL SALAM visa »
 Le mobile Banking.
 Les terminaux de paiement électronique « TPE ».
 Les guichets automatiques de banque « GAB ».

Section 2 : Structure organisationnelle « AL SALAM BANK


KOUBA »

Les banques islamiques, depuis leur création, ont dû trouver leur propre structure
organisationnelle, parce qu’elle est fondamentalement différente du reste des banques.

Organiser signifie définir le travail nécessaire pour atteindre les objectifs de l’organisation et
l’organiser en départements, divisions, unités et niveaux en vue de déterminer les relations qui
peuvent être établies entre les entreprises et leurs responsables à tous les niveaux et dans
toutes les directions.

L’agence de KOUBA est une agence locale située au 24 Djenan Ben Omar en 2016. Elle est
un point de vente qui lie la banque à sa clientèle et son environnement constitue la cellule
polyvalente de base de l’exploitation de la Banque ; à ce titre elle a pour principe mission
dans le cadre de ses pouvoirs et compétences de :

 Détecter les besoins et les attentes de la clientèle, et procéder à la satisfaction ;


 Gérer l’ensemble de l’offre commercial aux entreprises ;
 Assurer la réglementation des anomalies, irrégularités, erreurs et autres incohérences ;
 Etablir le rapport annuel de l’activité.

91
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

2.1 Les services visités à l’agence Al Salam Bank Kouba durant le stage 

-Conseiller clientèles.
-Caisse et portefeuille.
-Cellule financement et crédit.
-Commerce extérieur.

2.2 Présentations du service commerce extérieur 


Le service de commerce international est chargé d’exécuter toutes les opérations comportant
des mouvements de fonds avec l’étranger. Parmi ses fonctions principales, on peut citer :

 Domiciliation des importations et exportations.


 Traitement des ordres de transferts libres.
 Procédure d’ouverture des crédits documentaires.
 Traitement des remises documentaires.
 Procédure des achats et de ventes des instruments de paiement libellent en devises.
 La gestion des contrats.

Le service de commerce extérieur au niveau de l’agence est composé d’une seule section qui
effectue toutes les opérations (domiciliation, Rem doc, Credoc, transferts libre …).

Relations fonctionnelles du service commerce extérieur :

2.2.1 Relations internes :

Le commerce extérieur entretient des relations avec les différents services de l’agence
(financement, caisse, control…) afin de collecter le maximum d’informations nécessaires
pour le dénouement des opérations ordonnées par la clientèle. Il entretient aussi des
relations avec les différentes directions.

2.2.2 Relations externes :

 La Banque d’Algérie : le service commerce extérieur rend les comptes rendus aux
services de contrôle des changes.
 La Direction étrangère : elle joue le rôle d’intermédiaire entre l’agence d’une part
et le correspondront étranger d’autre part.
 Une collaboration entre le service étranger « le commerce extérieur »et la douane.

92
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

2.3 Organigramme de l’agence Al Salam Bank kouba

DIRECTEUR

DIRECTEUR
CONTROLEUR
ADJOINT

CHEF DE SERVICE
CHEF DE SERVICE CHEF DE SERVICE CONSEILLER
CAISSE ET
COMMERCE FINANCE PRINCIPAL
PORTEFEUILLE

CONSEILLER CONSEILE TELECOMMUNICA


DELEGUE DE DELEGUE DE CAISSIER
CLIENTEL CLIENTEL TION POSITION ET
COMEXT FINANCEMENT PRINCIPAL
CORPORATE PARTICULIER PORTFEUIL

CONSEILE CONSEILE
CAISSE
CLIENTEL CLIENTEL

Image 5 : Organigramme de l’agence Al Salam Bank Kouba2

2
Source : Al Salam Bank agence Kouba.

93
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Partie 2 : Suivi et analyse d’une opération d’importation via


crédit documentaire (Credoc).

Section1 : le déroulement d’une opération de crédit documentaire

Selon la législation Algérienne toute opération d’importation de biens ou de services se fait


selon deux régimes comme suit :

a) Fonctionnement : L’acheteur importe de l’étranger l’équipement ou la matière


première dans le cadre de sa propre production.
b) Revente en l’état : L’acheteur importe de l’étranger l’équipement ou la matière
première afin de la revendre en l’état (ne fait subir aucune transformation ou produit
importé). Dans ce cas et selon la loi de finance de 2009 l’operateur est dans
l’obligation de réaliser son opération via Credoc.

L’étude de cas suivante porte sur une opération d’importation de marchandise destinée à la
revente en l’état.

1.1 La domiciliation bancaire


1.1.1 Les parties prenantes
Importateur : SARL SONOBOIS
Exportateur : FISKARHDEN
Banque émettrice : AL SALAM BANK ALGERIE, Cite 1er novembre 1954 TADJENANET
MILA.
Banque confirmatrice : HANDELSBANKEN.
Facture pro forma N° : 20221128DZ du 28/11/2022
Nature marchandise : Bois rouge.
Tarif douanier : 4407101100/4407101200
Montant du contrat commerciale : 735 000.00 €.
Contrevaleur : 115 555 671.00 DZD
Pays de départ : Suède.
Pays destination : Algérie.
Incoterm utilisé : CFR BEJAIA PORT (INCOTERMES 2020)

94
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Mode de paiement : CREDOC irrévocable.


Provision CREDOC : Non rémunérée.
1.1.2 La pré domiciliation bancaire du Credoc
a) Inscription sur le site de la Bank Al Salam :
Le client doit s’inscrire sur le site de la banque afin d’obtenir un droit d’accès au site de pré
domiciliation. Une notification est envoyée via son e-mail par l’agent chargé au niveau
central, lui indiquant son identifiant et son mot de passe. Cette inscription est formulée une
seule fois, et permet au client de pré domicilier, à chaque fois qu’il le souhaite, ces opérations
de commerce extérieur.

b) Ouverture d’une pré domiciliation électronique :


Pour chaque opération l’operateur doit renseigner un formulaire électronique de demande de
pré domiciliation ANNEXE 1 et 1’ indiquant toutes les informations concernant le contrat
commercial :
Information du Information Information Information
client Fournisseur marchandise commerciale
 RIB3  RIB  Désignation  N° facture pro
 Raison sociale4  Raison sociale  Origine forma et date
 NIF  Contact (adresse  Tarif douanier  Montant
 NIS et téléphone)  Quantité  Devise
 N° RC  Incoterm
 N° de la licence  Mode de
d’importation paiement
ANNEXE 2

c) Validation de la pré domiciliation :


Le service de commerce extérieur valide la pré domiciliation si celle-ci est dûment renseignée
et conforme aux lois de législation en vigueur. Une notification d’avis d’acceptation
ANNEXE 3 est automatiquement envoyé au client l’invitant à se présenter au niveau de son
agence muni des documents suivants :

 Une demande d’ouverture de LC dûment renseignée et signée par le client ANNEXE4 ;


 Une facture pro – forma ANNEXE5 ;
 La carte NIF (numéro d’identification fiscal afin de s’assurer que le client est enregistré
au registre de commerce et dégagé de toute dette fiscale) ;

3
RIB : Relevé d’Identité Bancaire.
4
Raison social : (statut juridique) dans notre cas SARL personne morale Société à Responsabilité Limitée.

95
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

 Une attestation de taxe de domiciliation bancaire sur une opération d’importation


ANNEXE 6.
 Statut juridique du client s’il est une personne morale et aussi le bilan et le tableau de
comptes de résultats (une copie est jointe au dossier à chaque domiciliation).

1.1.3 Ouverture du dossier de domiciliation :


Au niveau de l’agence ; l’agent chargé de l’étude procède à la vérification de la conformité
des documents, c’est –à-dire la conformité des signatures et de l’opération avec la
réglementation des changes et du commerce extérieur. Le banquier doit s’assurer
impérativement qu’à la date de l’ouverture du dossier de domiciliation :

 Le client ne figure pas sur la liste des interdictions de domiciliation bancaire5 ;


 Le produit objet de l’importation n’est pas suspendu et ne figure pas sur la liste des
produits prohibés ;
 Le client dispose d’une surface financière et un compte courant au niveau de la Banque
comme garantie de la solvabilité.
a) Attribution d’un numéro de domiciliation :

La demande est acceptée, alors l’agent chargé de l’étude procède à l’ouverture du dossier
de domiciliation en attribuant un numéro d’ordre chronologique.

NOTE : Dans la demande d’ouverture de dossier de domiciliation, le client dégage AL


SALAM BANK du risque de change éventuel pouvant en découler jusqu'à bonne fin de
l’opération, c'est-à-dire si le taux de change augmente cette augmentation sera répercuté
sur le client.

Le chargé de commerce extérieur appose le cachet de domiciliation sur la pro forma :

AL SALAM BANK
DOMICILIATION : IMPORT – EXPORT

19 27 01 2023 01 10 00121 EUR

Sétif le : 16/01/2023

Source : AL SALAM BANK


5
Fichier transmis par les services des contrôles des changes de la banque d’Algérie via la direction générale
adjointe des opérations internationales (DGA/OI).

96
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Image 6 : Spécimen de cachet de domiciliation.

b) La constitution de la commission de domiciliation : ANNEXE 7.

On procède au niveau de l’agence à la comptabilisation des commissions et taxes de la


domiciliation en effectuant les écritures suivantes :

La constitution de la commission de domiciliation

Désignation Montant
Commissions de domiciliation (fixe) 3000 .00 DZD
Taxe DUE 570 DZD
Total commission domiciliation (TTC) 3570 .00 DZD
Source :AL SALAM BANK

En fin le compte client sera débité de 3570.00 DZD lors de sa domiciliation auprès de la
banque.

c) Comptabilisation des commissions : ANNEXE 7’.

DESIGNATION MONTANT
Commission de domiciliation 3 000.00 DA
Commission d’ouverture 3 000.00 DA
Commission de règlement 3 000.00
Commission d’engagement 1%
Frais Swift (fixe) 3 000.00 DA
Total Hors Taxe DA
Taxe (17%) DA
Total TTC DA

97
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Source : Réalisé à partir de données AL SALAM BANK

Le chargé du commerce extérieur classe les documents fournis par l’importateur comme suit :

 Inscription du dossier sur le registre règlementaire ;


 Ouverture d’une fiche financière qui porte les documents suivants ;
 Facture pro forma domiciliée ;
 Avis de débit de crédit ;
 Correspondance avec le réseau ;
 Documents attestant l’expédition de la marchandise ;
 Les attestations ;
 Le dossier adressé à la DGA/OI.
 Ouverture d’une fiche contrôle modèle FDI, qui est conservé au niveau de l’agence pour
le suivi et le contrôle. Cette fiche comporte un ensemble d’information identifient le
type, la nature et la réalisation de l’importation à savoir :
 Le message SWIFT d’ouverture et de règlement ;
 Le document douanier ;
 Avis de débit des frais de domiciliation ;
 Avis d’ouverture ;
 Demande de domiciliation ;
 Engagement du client ;
 Facture définitive.

Le but de cette dernière, étant le suivi et la gestion du dossier domicilié jusqu'à l’apurement.

L’agent (le banquier) remet à l’importateur les exemplaires de la facture dument domiciliée
ANNEXE 8, en apposant sur la facture le cachet de domiciliation, ainsi qu’un exemplaire de
la demande d’ouverture de dossier de domiciliation datée et signée.

1.2 L’ouverture du crédit documentaire import 

Une fois que le numéro de domiciliation est attribué, le Credoc est alors attribué.

L’ouverture du CREDOC est effectuée par AL SALAM BANK sur demande de son client
ANNEXE 9. Ce dernier ayant solliciter sa banque pour ouvrir un crédit documentaire en
faveur de son fournisseur, qui a exigé d’être payé par crédit documentaire irrévocable, cette
ouverture consiste :

98
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

1.2.1 Les mentions d’ouverture du CREDOC 

 Identification de l’importateur : SARL SONOBOIS (raison sociale, N° de compte)


 Type de Credoc : Irrévocable
 Identification de l’exportateur : FISKARHEDENS,
 Documents exigés du fournisseur ; copies de ceux qui sont dans le pli cartable ;
 Facture Pro forma domiciliée ;
 Montant en devise en chiffer en en lettres ; 735 000.00 EUR sept cent trente-cinq mille
euros.
 Terme de vente ;
 Frais de commission nés à l’étranger sont à la charge du bénéficiaire ;
 Achat devise : le risque de change est supporté par l’importateur
 Incoterm : CFR à vue.
 Banque domiciliataire à l’import : AL SALAM BAANK
 Lieu de paiement : paiement bancaire
 Date de validation du crédit : 26/02/2023 une durée de 90 jours à compter de la date
d’ouverture
 Port d’embarquement : ORRSKAR, Suède.
 Transbordement : OUI.
 Expédition partielle : NON
 Port de décharge : Bejaia Port, Alger.
 Signature de l’importateur

NOTE : Dans sa demande d’ouverture de crédit documentaire, le client demande à sa banque


un pli cartable, ce dernier est un simple cartable qui contient les documents envoyés par le
fournisseur, qui permettant de certifier l’envoi et la conformité des marchandises et aussi le
dédouanement de la marchandise. Ces documents sont principalement ANNEXE 10. :
 Facture commerciale originale en 03  Certificat de qualité ;
exemplaires ;  EUR 16 ;
 Jeu complet de connaissement BL « clean on  Liste de colisage (Packing list) ;
board » ;  Note de poids.
 Certificat de conformité ;  Certificat d’origine ;

6
EUR1 : Le certificat de circulation EUR1 est un justificatif qui permet l'expédition de marchandises originaires de l'Union
Européenne (UE) vers un pays ayant conclu avec l'UE des accords préférentiels. Ce document permet de bénéficier de droits
de douane réduits voire supprimés

99
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Le banquier vérifie soigneusement toutes les clauses de la demande, et s’assure de l’aspect


réglementaire et technique au regard des règles et usances, il vérifie aussi que la demande est
remplie sans rature ni surcharge.

Après ces vérifications le crédit est ouvert par le banquier chargé de l’ouverture de crédit
documentaire en procédant comme suit :

 L’enregistrement de l’ouverture du crédit sur un répertoire en lui attribuant un numéro


d’ordre chronologique ;
 L’établissement d’une chemise crédit documentaire « ET 7 », sur cette chemise sera
rapporté l’essentiel du crédit documentaire ;
 Mettre le cachet « engagement » à l’endos des feuilles (4) et (5) de la demande
d’ouverture.

1.2.2 La procédure de comptabilisation 

Pour constater le blocage de la provision margé (PERG) à 100% du montant qui est de
735.000.000 EUR. Contrevaleur en dinars au cours de 157.2188 EUR/DZD au cours du
09/01/2023 soit 115 555 671,00 DZD.

Débit : compte courant client 115 555 671,00×100% = 115 555 671,00 DZD

Crédit PREG (provision reçue en garantie) = 115 555 671,00 DZD. ANNEXE 11

1.2.3 Emission du crédit documentaire 

La banque AL SALAM transmet par l’intermédiaire de la DOD (direction des opérations


documentaire) un SWIFT (MT 700) ANNEXE 12pour notifier à la banque confirmatrice
« HANDELSBANKEN » Suède l’ouverture d’un CREDOC en faveur de son client SARL
SONOBOIS.

Cette émission est réalisée de la façon suivante :

1) Le banquier établi un bordereau d’envoie et le transmet à la DOD.


2) Ce bordereau est constitué de trois feuillets, ainsi que les exemplaires des factures
domiciliées et une lettre d’accompagnement de l’agence.

Après vérifications des documents envoyés par l’agence, la DOD valide les documents, par
l’appui de la direction générale du commerce extérieur, ANNEXE 13 et elle procède à la
transmission de la lettre de crédit à la banque correspondante. Celle-ci vérifie la conformité
des documents avec le contrat commercial et invite le fournisseur à expédier la marchandise.
Le fournisseur est payé qu’après remise des documents originaux justifiants l’envoi de

100
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

marchandise. Ces mêmes documents seront envoyés à la banque AL SALAM BANK ou au


client (c’est le pli cartable).

Expédition des Demande d’ouverture


marchandises CLIENT de CREDOC

BANQUE du client
FOURNISSEUR
AL SALAM BANK
Avis de conformité du
CREDOC Etude de dossier, si
positif

BANQUE chargé de
du fournisseur commerce
exterieur
Transmission de
l’ouverture du CREDOC DOD Ouverture de CREDOC
Direction des
Operation
Documentaire

Image 7 : Schéma identifiant les étapes clés lors d’un CREDOC


1.2.4 La réalisation du Credoc 

Lorsque la marchandise est parvenue au port de BEJAIA, le client récupère le pli cartable qui
lui est délivré par le capitaine de bord et il se présente à la banque pour que cette dernière
endosse le connaissement (à son nom) afin qu’il puisse procéder au dédouanent la
marchandise.

Le service douanier délivre un exemplaire déclarant « D10 » au client lors de la prise en


possession de la marchandise, et fait parvenir un exemplaire banque à la Banque AL SALAM.

Le Banquier au niveau de la DOD envoi alors par un bordereau d’envoie une notification à
l’agence pour quelle procède au règlement. Dès que les documents arrivent à la banque, cette
dernière demande au donneur d’ordre (l’importateur) une levée de réserves ANNEXE 14
signée qu’il lui permettra d’effectuer le règlement.

101
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

1.2.5 L’apurement du dossier de domiciliation

Une fois les documents réunis et le montant payé par AL SALAM BANK, le chargé d’étude
doit s’assurer de la régularité et de la conformité de la réalisation du contrat commercial.
Aussi la valeur des marchandises importées doit correspondre au montant du transfert (les
flux financiers doivent égaliser les flux physiques). Pour ce faire les documents suivants sont
pris en considérations :

 La facture définitive ;
 Le D10 : document douanier ANNEXE 15 qui atteste que la marchandise est
expédiée ;
 Formule 4 annotée par la banque d’Algérie qui confirme que le transfert est
effectué.

Lorsque l’opération est jugée conforme, le proposé à l’opération peut alors classer le dossier
comme apuré.

En somme, dans une opération de CREDOC, lorsque les documents sont conformes, la
DMFE (Direction des Mouvements Financiers avec l’Extérieur) paye l’exportateur par
l’intermédiaire de sa banque et envoie un avis de débit à la banque émettrice afin que cette
dernière crédite son compte. Ce qui assure la traçabilité de toutes les opérations de transferts
de fonds vers l’étranger.

1.2.6 Analyse des résultats

L’étude de ce dossier nous permet de souligner les points importants suivants :

 L’importateur et l’exportateur ont opté pour un crédit documentaire irrévocable et


confirmé lors des négociations, ce qui a aboutis à la satisfaction des deux parties en
particulier l’exportateur qui a sécurisé son paiement une fois qu’il a expédié ça
marchandise.
 L’exportateur a respecté ses engagements puisqu’il a fourni des documents jugés
conformes, il a aussi expédié la marchandise dans les conditions et délai du contrat.
 Le client prend possession de sa marchandise commandée, une fois que la banque a
procédé au règlement du fournisseur.
 Les banques impliquées ont joué un rôle important dans la réalisation de la transaction,
elles ont veillé à la conformité du dossier et pris sous leur responsabilité le transfert de
fonds.

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CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

Par ailleurs, On a constaté aussi :

 Un nombre important de documents spécifiques à chaque étape que le crédit


documentaire a nécessité ;
 Un délai de réalisation long ;
 Un cout non négligeable.

Conclusion :

En fin, cette étude de cas pratique confirme la force du CREDOC, vue et présentée lors des
différents chapitres précédents, qui reste une technique de règlement sûre aussi bien pour le
vendeur, car il couvre tous les risques d’impayé, pour l’acheteur qui reçoit dans les délais
qu’il a souhaités, une marchandise conforme en qualité et en quantité à sa commande et enfin
pour la banque qui s’engage à le réalisé. Celle-ci, garde également une traçabilité claire des
mouvements de flux monétaires depuis et vers l’étranger. C’est pourquoi son utilisation est
largement répandue dans de nombreux pays dans le monde.

103
CHAPITRE IV : SUIVI ET ANALYSE D’UNE OPERATION D’IMPORTATION AU SEIN DE LA BANQUE AL
SALAM BANK ALGERIE AGENCE KOUBA

104
Conclusion générale
L'intensité des échanges commerciaux dans le monde et en Algérie en particulier
a entrainé une vaste réforme du système économique et a nécessité la mise en
place de nombreuses procédures parfois assez complexes.

Au premier rang, les banques, ont dû faire face très rapidement à ce nouveau
contexte, afin de prendre en charge le traitement des opérations d'import ou
d'export pour leurs clients. Elles ont introduit des méthodes modernes et de
nouvelles techniques de paiement et de virement, visant à préserver les intérêts
des différentes parties impliquées.

Afin de limiter les risques liés aux échanges commerciaux, et à l’instar des
banques, d’autres organismes interviennent, désormais, avec le binôme Acheteur
-Fournisseur ; assurances, transports et douanes.

Dans le but de comprendre les opérations commerciales avec l’étranger ; il était


donc indispensable de clarifier tout le long de ce mémoire, le rôle de ces
multiples intervenants et de définir les différentes techniques, méthodes et
processus utilisés par ces derniers qui permettent de réaliser une opération
d’importation ou d’exportation à risques limités et de faire face à d’éventuels
conflits.

Les pièces maitresses à maitriser sont :

Le contrat de commerce international, auquel, une importance particulière


doit lui être accordée à son établissement et qui doit contenir les clauses
essentielles de nature à prévenir les sources d’éventuels conflits.

Les incoterms, qui définissent les responsabilités et les obligations de chaque


partie.

104
Les documents de commerce international (documents d’expédition,
d’assurance, de prix, documents douaniers et autres), qui servent d’appui pour
les autres intervenants (banque, assurances, transporteur, douane). 

La domiciliation, qui permet l’enregistrement des opérations du commerce


international. Elle a pour objet le contrôle des changes de ces dernières.

Les instruments et techniques de paiements les plus adaptés et les plus


avantageux pour préserver les intérêts de chaque partie. Exportateur comme
importateur doivent, l’un comme l’autre, avoir une bonne connaissance et une
sérieuse maitrise des différentes solutions proposées par la banque pour être à
même de choisir, très en amont dans la négociation commerciale, l’instrument et
la technique qui seront les plus adaptés à leur attente.

Les risques nés des opérations de commerce international auxquels


l’importateur et l’exportateur font face et les Garanties mises en jeu afin de les
couvrir.

En guise de recommandation, en plus de maitriser les points, cités ci-dessus, une


relation de confiance entre opérateurs, ou chacun honore ses engagements, est
tout aussi souhaitable.

105
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGE ET TRAVEAUX :

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 ISO : le code ISO des monnaies se compose de trois lettres : les deux premières lettres
constituent le code pays et la troisième le nom de la monnaie. Exemple : USD est le
code des Etats-Unis (United States) et D désigne le dollar.
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 Document interne de la banque d’Algérie relatif au commerce extérieur

 Établi par nous même à partir DUBOIN Jaques et DUPHIL François, Exporter pratique du
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 Document interne de la banque d’Algérie relatif au commerce extérieur
 BEGUIN Jean-Marc, « L’essentiel des techniques bancaires », Edition Eyrolle, 2008, P56.
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 Idem
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Paris 2008, P222p223
 Peyrard : « Gestion financière internationale », 5ème édition Vuibert, France, 1999, p
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 Y SIMON et D LAUTIER : « finance internationale », édition ECONOMICA, Paris, 2005, p.
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 Article 644 du code civil algérien, 2007
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 CHARLES-M, « Le régime juridique et les clauses essentielles du contrat de garantie
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 Weiss E : «commerce international», édition Ellipses, paris ,2008page
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(RUE 522) de la chambre de commerce internationale (CCI) en vigueur
 https://www.mataf.net/fr/edu/glossaire/credit-de-prefinancement
 https://bechtatou.weebly.com/uploads/2/1/5/3/21538960/
commerce_international.pdf page 192
 https://www.comprendrelespaiements.com/les-garanties-internationales-introduction-
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 A. BENDIROUCH « LA GESTION DU RISQUE DE CHANGE » PDF. P 27 http://www.cours-


gratuit.com/cours-gestion/cours-la-gestion-la-gestion-du-risque-dechange/startdown /
consulte le 28/04/2023 a 16h47
CHAPITRE I

LES FONDEMENTS
DU
COMMERCE INTERNATIONAL
CHAPITRE III

LES RISQUES ET LES


GARANTIES LIES AU
COMMERCE INTERNATIONAL
CHAPITRE VI

Suivi et analyse d’une


opération d’importation au
sein de la Banque
Al Salam Bank ALGERIE
AGENCE KOUBA
CHAPITRE II

LES INSTRUMENTS ET
TECHNISQUES DE PAIEMENT
ET DE FINANCEMENT
« L’échange lie entre elles, toutes les nations
du monde civilisé, par les nœuds communs de
l’intérêt, par des relations amicales, et en fait
une seule et grande société »

David Ricardo (1772 - 1823)-économiste anglais-

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