Vous êtes sur la page 1sur 38

Enquête sur l’hésitation vaccinale :

Connaissances biomédicales et hésitation vaccinale

UE 305 - Technique d’enquête par questionnaire

Emma Montoyo 22110537

Ekin Ozcan 22017508

Jean-François Paquet 21210196

Enseignante : M. Fontaine

Groupe 2_2 sous groupe 6

Année Universitaire : 2022-2023

Université Toulouse 2
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 1

Introduction et contextualisation

Les différents épisodes d’infection au Covid-19 ont connu entre 2019 et 2021 une
ampleur mondiale, contaminant un nombre individus record en un temps très court : quelques
mois. Face à cette pandémie majeure, les industries pharmaceutiques ont eu un défi colossal à
relever : concevoir, tester et distribuer un vaccin efficace et sûr. Si ce défi a été relevé, un autre
défi a fait jour : faire accepter à une population de plus en plus défiante de se faire vacciner.

Bien que la population mondiale au 21ème siècle soit de plus en plus éduquée, ait accès à
une information scientifique et médicale plus disponible, des phénomènes de refus, d’hésitation
vaccinale ont émergé. Alors que la démonstration statistique est sans appel : le risque vaccinal
est très nettement inférieur au risque pandémique, notamment en termes de morbidité, comment
expliquer cette hésitation ?

Qu’est-ce qui fait que des personnes capables d’évaluer une balance bénéfices – risques
font le choix du refus vaccinal ? Quels sont les mécanismes psychologiques à l’œuvre pour
opérer un tel choix, dans cette circonstance particulière ?

Au cours de l’histoire, la vaccination a peu à peu gagné du terrain, faisant refluer des
maladies mortelles et très contagieuses telles que la tuberculose ou la poliomyélite. La plupart
des générations actuelles n’ont pas le souvenir de ces fléaux, car nées après. Au cours du 19ème
siècle le refus vaccinal était fortement corrélé à un manque d’instruction, de mauvaises
informations et un statut social défavorisé : classes ouvrières et populaires (Peretti-Watel et al.,
2014).
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 2

Synthèse théorique et problématique

Aujourd’hui, après étude de l’épisode de grippe « H1N1 » ayant touché la population


occidentale au cours des années 2009 et 2010, épidémie accompagnée d’une campagne de
vaccination massive, les chercheurs ont retrouvé les catégories réticentes connues au 19ème
siècle, mais ont aussi constaté l’émergence d’un nouveau type de réticence, auprès de personnes
issues notamment des classes moyennes, au revenu médian, mères de famille… Ces personnes,
soucieuses de leur santé et de celle de leurs enfants, usant de médecines dites alternatives
peuvent opposer un doute « raisonnable » à une science qui paraît dogmatique, ou encore tenter
de prendre une revanche sociale (selon la théorie Bourdieusienne) face à des élites en mal de
gouvernance, au pouvoir politique de plus en plus faible (Peretti-Watel et al., 2014).

L’hésitation vaccinale n’est pas quelque chose de dichotomique : oui ou non au vaccin,
c’est quelque chose de complexe, qui ne fait pas bloc, qui peut évoluer au cours du temps.
Des chercheurs, sur une étude menée en Ariège en 2021, au cours de l’épidémie de
covid-19 ont identifié quatre familles d’hésitations vaccinales : l’intégrité des politiques
vaccinales, l’aspect réglementaire, les doutes sur l’efficacité et la dangerosité du vaccin
(Percheron et Caudal, 2021). De même, quatre groupes de positionnement face au vaccin ont été
identifiés : les partisans, les prudents, les sceptiques et enfin les opposants (Raude, 2016).

En reprenant l’historique des études sur l’hésitation vaccinale, il nous a paru intéressant
de revenir sur la première conception des raisons de l’hésitation vaccinale : le lien fort entre le
niveau de connaissance, d’instruction et l’hésitation vaccinale.

Aujourd’hui, nous allons tenter d’actualiser cela en mesurant les connaissances


biomédicales des personnes et en faisant l’hypothèse que ce degré de connaissance a une
influence sur la décision de se faire vacciner. Notons que la mesure de ces connaissances ne
tiendra pas ou peu compte du niveau d’instruction des personnes sondées, prenant ainsi en
compte l’évolution de la diffusion de l’information et des connaissances via Internet.
Si nous nous intéressons sur cet aspect, c’est pour observer si la récente pandémie de
Covid-19, d’ampleur mondiale et sur une durée de plus de deux ans a modifié l’état des
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 3

connaissances biomédicales et si cela peut être corrélé à un changement d’attitude face à la


vaccination.

Par l’intermédiaire d’un test de type QCM (questionnaire à choix multiples) un score de
connaissances biomédicales sera calculé. Nous reprenons le concept "biomédical" utilisé par
Jocelyn Raude dans son article “l’hésitation vaccinale : une perspective psychosociologique”
(Raude, 2016). Dans le dictionnaire (Le Robert), cet adjectif qualifie ce qui est relatif au
biologique et à la médecine, ce qui correspond aux connaissances que nous souhaitons mesurer.

Nous faisons l’hypothèse que le degré de connaissances biomédicales, représenté par


ce score est fortement corrélé à l’hésitation vaccinale, question qui sera posée au cours du
test.
Cette hypothèse s’appuie sur la littérature consultée et sur la constance des attitudes et
comportements humains au cours du temps.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 4

Méthode
I. Participants

Notre enquête compte 14 participants au total (8 femmes et 6 hommes) qui sont


tous majeurs. Ils ont été recrutés gratuitement à distance (réseaux sociaux, connaissances...).

II. Matériel pré-questionnaire

II.1 construction / structure


Nous avons choisi de structurer le pré-questionnaire en trois parties : une partie
recueillant les données socio-démographiques, une partie questionnaire à choix multiples (QCM)
dont l’objectif est de calculer un score de connaissances biomédicales et une troisième partie
constituée d’une unique question destinée à recueillir “la favorabilité vaccinale”. Cette
expression désigne le degré d’acceptation déclarée de la vaccination de la personne interrogée.
Après le dernier atelier avec notre enseignante, nous nous sommes rendus compte que nommer
un concept tel que “favorabilité vaccinale” était inutile. En effet, le concept d’hésitation
vaccinale est identique (plus l’hésitation est forte moins il y a adhésion à la vaccination).
Il est à noter que sur les conseils de notre enseignante encadrante nous avons
réalisé deux questionnaires en mettant soit les questions socio-démographiques avant le QCM,
soit après le QCM, ceci afin de tenter d’éviter le biais connu en psychologie sociale sous le nom
biais d’ancrage qui fait que lorsque l’on demande à une personne son appartenance à une
catégorie, elle peut se conformer ensuite aux préjugés et / ou stéréotypes associés à cette
catégorie.
Première partie : le QCM de connaissances biomédicales. Nous avons rédigé
20 questions portant sur un ensemble de connaissances dans différents domaines de la santé, du
médical, du biologique humain.
Deuxième partie : une question interrogeant la personne sondée sur son
hésitation vaccinale, lui demandant si elle était d’accord pour se faire vacciner, le cas échéant.
(Une analyse critique du questionnaire est menée plus loin dans ce dossier).
Troisième partie : collecte de données socio-démographiques. Les données
statistiques habituelles ont été demandées : âge, genre. Nous avons choisi également de relever
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 5

les indicateurs suivants : niveau d’étude et source média préférée. Si nous avons demandé le
niveau d’études, c’est en référence à la littérature scientifique qui affirme qu’il y a corrélation
entre le niveau d’éducation et l’hésitation vaccinale. Nous souhaitons contrôler que le résultat de
notre enquête, finalement, ne soit pas uniquement obtenu sous l’effet de la variable “niveau
d’étude” (variable indépendante ordinale) mais bien sous l’effet de la variable indépendante
score de connaissances biomédicales (variable d’intervalle). Enfin, il nous a paru intéressant,
mais peut-être un peu ambitieux de sonder les personnes sur leur source de prise d’information
(média internet, radio, télévision, presse papier ou réseau social). Nous pensions pouvoir croiser
cette donnée avec le score de connaissance, le niveau d’étude et l’hésitation vaccinale afin de
réaliser des profils de répondants.
Techniquement, nous avons créé un compte avec notre adresse mail étudiante sur
le site Qualtrics, utilisé par l’université Toulouse Jean Jaurès par les enseignants chercheurs
menant des enquêtes statistiques. Sur ce site, nous avons assemblé le questionnaire en créant des
blocs de questions, en testant son fonctionnement avant d’envoyer un lien aux personnes
sondées.

II.2 Explicitation des thèmes, indicateurs, structure

Pour rédiger les questions biomédicales nous nous sommes basés empiriquement sur nos
connaissances, sur les connaissances académiques demandées par l’institution scolaire (collège,
lycée) ainsi que sur la presse de vulgarisation scientifique disponible (Science et vie, Sciences et
avenir, Pour la science…). Ces revues ont produit régulièrement des articles sur les sujets
suivants : la santé, le médical, le fonctionnement vaccinal, le corps humain, les pathologies
émergentes, les défenses immunitaires…
Afin que répondre à notre pré-questionnaire soit simple, nous avons choisi de proposer
des questions offrant des réponses à choix multiple, où une seule réponse parmi quatre était juste.
Chaque bonne réponse apporte un point, ce qui permet d’obtenir un score sur 20 points. Il
existe des possibilités non négligeables que ce score ne soit pas très représentatif des
connaissances biomédicales d’une personne. En effet, il paraît simple voire simpliste de penser
qu’en une vingtaine de questions il soit possible de mesurer précisément les connaissances d’une
personne sur un sujet. De même, dans le cas d’une personne répondant au hasard, il existe pour
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 6

chaque question une probabilité de réponse juste de 25%. Il existe des corrections statistiques
visant à contrer les effets du hasard, mais la portée de notre questionnaire ainsi que notre degré
de maîtrise des statistiques ne nous ont pas conduit à leur utilisation 1. Aussi notre score est un
indicateur du degré de connaissances biomédicales d’une personne, avec les biais et imprécisions
citées plus haut.

Les questions biomédicales posées peuvent être regroupées en quatre catégories : les
questions portant sur les connaissances en pathologies (maladies), les connaissances en matière
de prévention, les connaissances sur le fonctionnement biologique, les connaissances sur les
traitements médicaux.
Pour le thème connaissances pathologiques, nous avons des questions sur : la Covid-19,
les maladies génétiques, le scorbut, la DMLA, la tuberculose, le V.I.H, la conjonctivite.
En matière de connaissances biologiques, nous avons interrogé les personnes sur : le
système immunitaire, le sang, le système lymphatique, la pasteurisation, les veines.
Au sujet des traitements médicaux, il a été question : des vaccins, des vaccins à ARN,
des antibiotiques.
Enfin, pour les questions sur la prévention : le lavage des mains, la prophylaxie, le
masque chirurgical.
Comme on peut le constater dans les énumérations infra, ces questions mélangent des
connaissances historiques ou scolaires à des questions plus d’actualité gravitant de manière plus
ou moins proche avec la thématique de santé de la Covid-19.

Une des difficultés rencontrées pour l’élaboration de ce questionnaire fut de calibrer la


difficulté des questions : un ensemble de questions trop faciles risquerait de donner un score
élevé de connaissances biomédicales qu’il serait difficile de mettre en lien avec l’hésitation
vaccinale. De même, des questions trop difficiles (du type “classe préparatoire de médecine”)
fourniraient un indicateur de faibles connaissances biomédicales. Aussi, nous avons utilisé
quelques proches ainsi qu’un étudiant en médecine pour valider les questions et leur difficulté.

1 http://psychometrie.jlroulin.fr/cours/aide_quizz.html?E33.html
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 7

II.3 Justification des questions et formats de réponses

Pour chaque question, nous avons choisi un énoncé court et simple avec quatre réponses
possibles, dont une seule est correcte. Le répondant a pour consigne simple et intuitive de cocher
la bonne réponse sous la forme d’une liste verticale avec bouton rond cliquable. Il n’est possible
de ne cocher qu’un seul choix. Le logiciel Qualtrics permet de re-coder les réponses obtenues,
nous avons choisi un re-codage numérique binaire : 0 pour les réponses erronées et 1 pour les
réponses justes. De cette manière, lors de l’exportation, nous disposons d’un tableau de réponses
pour l’ensemble des répondants, avec les données socio-démographiques. Nous ne reproduisons
pas ici l’intégralité du pré-questionnaire disponible en annexe A: pré-questionnaire.
Exemples de question posée, dans chaque domaine :
1) La Covid-19 est causée par :

●un virus
●une bactérie
●un bacille
●une combinaison de plusieurs microbes

Dans cette question, il est interrogé une connaissance sur une maladie qui a occupé un
espace médiatique important ces dernières années et pour laquelle nous estimons que la réponse
peut difficilement être ignorée (question facile). Les réponses proposées évoquent des causes
réelles de maladie.

3) Un antibiotique est :

●un type de médicament dit “anti-viral”


●un vaccin anti-bactérien
●un comprimé chimique fongicide
●un type de médicament anti-bactérien

Ici, ce sont les connaissances en matière de traitements médicaux qui sont interrogées, sur
un traitement “classique” mais dont l’action ne nous paraît pas connue de tous. Les réponses
proposées utilisent un vocabulaire médical où la confusion peut entraîner l’erreur par proximité
de sens.

14) le système lymphatique :

●est lié au système nerveux,


CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 8

●est lié au système digestif,


●est lié au système respiratoire,
●est lié au système sanguin

Cette question interroge les connaissances en matière biologique, sur le fonctionnement


du corps humain. Les réponses proposées sont précises et évoquent toutes un système organique
différent.

15) en cas d’épidémie, le port du masque chirurgical simple :

●protège celui qui le porte des virus


●est une mesure de lutte contre l’expansion de l’épidémie
●est utile uniquement pour les personnes infectées
●une mesure inutile et entravant la liberté de chacun

Cette question sur la prévention est en lien avec l’actualité de santé, c’est une question
qui a fait polémique dans la société et pour laquelle la réponse peut avoir évolué au cours du
temps (entre le début et la fin de la pandémie). Ainsi, nous avons choisi des réponses possibles
pouvant faire appel au ressenti des personnes (“une mesure inutile et entravant la liberté de
chacun”) ne correspondant cependant pas à une connaissance biomédicale.

Après le calcul du score, il a été demandé aux personnes interrogées si elles étaient
favorables à la vaccination, les concernant, avec la question suivante : “Dans des conditions
optimales (vaccin testé et approuvé par les autorités sanitaires), êtes-vous favorable à la
vaccination ?”. C’est avec une échelle de type Likert que nous mesurons cette hésitation (ici,
c’est l’indicateur opposé ) renvoyant une valeur ordinale de 1 à 10, où l’utilisateur positionne un
curseur, de 1 pas du tout favorable à 10 tout à fait favorable.

Concernant le bloc de questions socio-démographiques, nous avons tout d’abord


demandé leur âge aux personnes sondées, variable indépendante d’intervalle recueillie sous
forme numérique et saisie par le répondant.

Pour le genre, nous avons proposé une option à cocher parmi trois : Femme, Homme,
Autre. Variable indépendante nominale recodée sous forme numérique 0, 1, 2.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 9

Pour le niveau d’étude, nous avons partagé en quatre catégories ce niveau : inférieur à
bac, de bac à bac +2, de bac+2 à bac + 4, supérieur à bac +4. Variable indépendante ordinale.
Résultats recodés par le logiciel de 1 à 4.

Enfin, nous avons demandé quelle était la source média privilégiée : quel média utilisez-
vous le plus souvent pour vous informer ? Réponse sous la forme de liste à cocher : Télévision,
Internet, Radio, Presse papier, Réseaux sociaux. Variable nominale indépendante recodée de 1 à
5.

III. Procédure

III.1 Consignes
Préalablement au questionnaire, l’agrément du consentement suivant a été demandé aux
répondants :
NOTICE D’INFORMATION ET CONSENTEMENT ECLAIRÉ
Titre du projet : Hésitation vaccinale
Chercheur titulaire responsable scientifique du projet : Madame Valérie LE FLOCH, UFR de
psychologie, Université Jean Jaurès, 5 allée Antonio Machado 31058 Toulouse cedex 9,
valerie.lefloch@univ-tlse2.fr
Autres chercheurs impliqués dans ce projet : Etudiants appartenant au Groupe TD 2-2 sous-
groupe 6 – Année 2022-2023, UFR de psychologie, 5 allée Antonio Machado 31058 Toulouse
cedex 9
Lieu de recherche : Étude en ligne
But du projet de recherche : Validation d'une hypothèse sur les causes de l'hésitation vaccinale
Ce que l’on attend de vous, participant (méthodologie) :
Votre tâche consistera à répondre à un questionnaire à choix multiples. La durée totale de
l’expérimentation est estimée à 6 minutes.
Vos droits de vous retirer de la recherche en tout temps :
1) Vous participez à cette recherche sur la base de votre volontariat.
2) Vous pouvez interrompre votre participation à tout moment.
3) Sans avoir à en justifier les raisons et sans aucun préjudice.
Vos droits à la confidentialité et au respect de la vie privée :
1) Les données obtenues seront traitées de manière totalement anonyme.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 10

2) Votre identité sera masquée par un numéro de participant aléatoire.


3) Aucun autre renseignement ne sera dévoilé qui puisse révéler votre identité.
4) Toutes les données seront gardées dans un endroit sécurisé et seuls les responsables
scientifiques y auront accès.
Risques possibles : À notre connaissance, cette recherche n’implique aucun risque ou inconfort.
Diffusion : Les résultats de cette recherche sont susceptibles d’être diffusés dans des colloques et
d’être publiés dans des revues académiques sans qu’il ne soit possible d’identifier votre
performance personnelle.
Vos droits de poser des questions en tout temps : Vous pouvez poser des questions à propos de la
recherche en tout temps en communiquant avec le responsable scientifique (Maylis Fontaine à
maylis.fontaine@univ-tlse2.fr).
Consentement à la participation : En cochant la case « j’ai compris, et j’accepte de participer à
cette étude » ci-dessous, vous certifiez que vous avez lu et compris les renseignements ci-dessus,
qu’on a répondu à vos questions de façon satisfaisante et qu’on vous a avisé que vous étiez libre
d’annuler votre consentement ou de vous retirer de cette recherche en tout temps, sans préjudice.

III.2 Passation

Pour la passation, nous avons envoyé un lien aux participants qui les redirige vers le pré-
questionnaire en ligne. Le lien a été transmis individuellement de manière à ce que nous
puissions contrôler la randomisation des deux versions du pré-questionnaire.
Nous nous sommes posé la question de savoir si la saisie préalable des données socio-
démographiques était susceptible d’influer sur la réponse à la question de l’hésitation vaccinale.
Afin de contrôler cela, nous avons conçu deux questionnaires : un questionnaire 1 où les données
socio-démographiques étaient demandées en première partie et un questionnaire 2 où celles-ci
étaient saisies en fin. Pour rendre la distribution des questionnaire aléatoire, nous avons choisi
d’envoyer le questionnaire 1 aux personnes nées un jour impair (en prenant l’ordre des jours
dans l’année) et le questionnaire 2 aux personnes nées un jour pair. Cette méthode avait
l’inconvénient de devoir connaître la date de naissance de chaque participant.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 11

III.3 Cotation

Les réponses que nous avons obtenues ont été transférées sous forme de tableau (voir
annexes), avec une cotation que nous avions déjà établie avant la passation : 0 pour une réponse
erronée et 1 pour une réponse juste.
Pour la catégorie “Genre”, 1 signifie que le participant est une femme et 2 signifie que le
participant est un homme.
Pour la catégorie “Âge”, les nombres correspondent à l’âge des participants en années.
Pour la catégorie “Favorabilité vaccinale”, nous avons utilisé une échelle de Likert allant
de 0 (Pas du tout) à 10 (Tout à fait).
Pour la catégorie “Niveau d’études”, 1 correspond au niveau “Inférieur à BAC”, 2
correspond au niveau “BAC à BAC+2”, 3 correspond au niveau “BAC+2 à BAC+4” et 4
correspond au niveau “Supérieur à BAC+4”.
Pour la catégorie “Média” 1 correspond à “Réseaux sociaux”, 2 à “Internet”, 3 à “Radio /
Podcast”, 4 à “Télévision” et 5 à “Presse papier”.
Pour les questions biomédicales allant de 1 à 20, une bonne réponse est cotée 1 et une
mauvaise réponse est cotée 0. La catégorie “Score” fait l’addition des bonnes réponses de chaque
participant, ce qui donne un résultat sous la forme d’un score sur 20 pour les 20 questions au
total.
Pour la catégorie “Questionnaire”, 1 correspond au questionnaire numéro 1 qui place les
questions socio-démographiques avant les questions biomédicales, et le 2 correspond au
questionnaire numéro 2 qui place les questions socio-démographiques après les questions
biomédicales.

IV. Résultats

IV.1 Premiers constats sur le pré-questionnaire, premier regard sur la


distribution

Lors du troisième atelier, nous avons pris conscience que la partie consentement n’était
pas correctement rédigée : le thème “hésitation vaccinale” en titre pouvant significativement
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 12

influencer les répondants. Pour ce qui est du retour des participants, les quelques avis sur la
passation indiquent un questionnaire rapide, clair et peu fastidieux (mais ce n’est qu’une donnée
qualitative avec seulement 4 à 5 retours).
Autre prise de conscience : si une randomisation à l’aide de la date de naissance (connue)
des participants fonctionne à petite échelle, il n’est pas envisageable d’étendre cette méthode à
un large échantillon. Heureusement, d’autres méthodes de randomisation (plus simples)
permettent de réaliser cela à plus grande échelle, et il semble que cela n’ait pas joué sur les
résultats obtenus.
Après nettoyage de toutes les données non significatives exportées par le logiciel, nous
avons dressé le tableau de distribution des réponses suivant, à l’aide d’un tableur :

Dans cette première distribution des réponses, sur 14 réponses, 8 femmes ont répondu et
6 hommes. La plupart des répondants ont plus de 40 ans, seules 3 personnes sont âgées de moins
de 40 ans (19 ans, 24 ans, et 39 ans). 8 personnes ont répondu au questionnaire 1 et 6 personnes
au questionnaire 2, ce qui pourra permettre de voir s’il y a des différences significatives entre les
réponses à ces deux questionnaires.
5 questions : Q1, Q2, Q4, Q10, Q13 et Q15 ont obtenu 100% de bonnes réponses (tous
les répondants ont trouvé la bonne réponse). Ces questions ne permettent pas (sur la base de cet
échantillon) de discriminer les connaissances biomédicales, tous les sondés connaissant la
réponse. Ces questions sont à retirer du questionnaire final.
Tous les scores obtenus sont supérieurs ou égal à 10, soit notre questionnaire est plutôt
facile, soit les personnes ayant répondu ont de bonnes connaissances biomédicales.
Pour aller un peu plus loin dans l’examen des réponses, nous avons exporté ces données
dans le logiciel de traitement statistique JAMOVI, et nous présentons ici le tableau des
statistiques descriptives fourni en sortie par le logiciel :
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 13

Première constatation avec ce tableau : que ce soit avec le questionnaire 1 ou 2, les


données recueillies sont proches (scores et hésitations vaccinales).
Il y a confirmation de la moyenne d’âge “élevée” des sondés (M=42.83 pour le
questionnaire 1 (Q1) et M=44.25 pour le questionnaire 2 (Q2)).
La moyenne des scores se situe entre 16 et 16.67, le QCM est-il trop facile ?
L’hésitation vaccinale est plutôt faible dans cet échantillon : les moyennes sont entre 6.62 (Q1) et
8.5 (Q2) en faveur de la vaccination. Est-ce que cela est corrélé comme nous le supposons à de
bonnes connaissances biomédicales ? Ce pré-questionnaire et son faible échantillon n’est pas en
mesure de l’indiquer.
Le niveau d’étude est moyen supérieur (M=2.5 pour Q1 et M=3.17 pour Q2), cela est-il
corrélé à une faible hésitation vaccinale comme le prédit la littérature scientifique ?
Nous avons décidé de pratiquer des tests inférentiels avec Jamovi qui nous le permet, afin
non pas de répondre à la question de corrélation mais plus pour obtenir des chiffres pouvant
conforter la validité de notre questionnaire.

IV.2 Discussion

Nous proposons ici les résultats du test de corrélation effectué avec le logiciel Jamovi
afin de regarder statistiquement la validité de notre enquête (ce n’est qu’un indicateur ).
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 14

Encore une fois, il ne s’agit pas ici de traiter les résultats de l’enquête. Cependant, avec
un r =.64 pour p=.015 notre enquête semble montrer une certaine validité. En effet, il est
statistiquement rare d’obtenir p <.02 avec des données “peu valides”. De même, r =.64 est un
chiffre encourageant dans ce sens, valeur forte car >.5.
Il est intéressant de noter un r = .75 avec p = .002 entre le niveau d’étude et le score
obtenu en connaissances biomédicales. Il n’est pas exclu de penser que notre enquête risque de
mesurer indirectement un résultat déjà connu, à savoir que le niveau d’étude est corrélé avec
l’hésitation vaccinale (corrélation négative).
Nous n’avons pas été en capacité de traiter le champ “Média privilégié”, de le croiser
avec les données récoltées sur le score de connaissances biomédicales et celles sur l’hésitation
vaccinale. Aussi, dans la version finale, pour alléger le questionnaire, nous n’interrogeons plus
ce domaine.
Au cours de l’atelier 3, il nous est apparu que la question cruciale sur l’hésitation
vaccinale “Dans des conditions optimales (vaccin testé et approuvé par les autorités sanitaires),
êtes-vous favorable à la vaccination ?” était de nature à induire une réponse favorable, car pas
assez neutre. Nous proposons de la remplacer par “Etes-vous favorable à la vaccination ?”.
Il ne nous faut pas confier à une seule question la responsabilité (et le caractère fragile)
de répondre à la question de l’hésitation vaccinale. Meredith et Sivry (2018) ont questionné
l’hésitation vaccinale et ses déterminants auprès de 1173 parents. Il ressort pour nous de cela
qu’interroger l’hésitation vaccinale peut se faire également à travers plusieurs facteurs corrélés à
cette hésitation vaccinale. En effet, les auteurs ont montré que les “hésitants vaccinaux” sont
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 15

hésitants quand ils disposent d’informations négatives lues dans les médias (quelle que soit la
source). De même, dans une très grande proportion, les hésitants vaccinaux sur-estiment la
dangerosité des vaccins.
Ces considérations nous amènent à poser trois questions dans notre questionnaire :
Êtes-vous favorable à la vaccination ?
Pensez-vous que les vaccins sont dangereux ?
Quelle importance accordez-vous aux informations que vous rencontrez sur
la dangerosité des vaccins ?
En choisissant pour ces trois questions une échelle de Likert et en moyennant les
résultats, nous serions en mesure d’obtenir une réponse un peu plus “sûre” concernant
l’hésitation vaccinale d’une personne.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 16

IV.3 Proposition finale de questionnaire

NOTICE D’INFORMATION ET CONSENTEMENT ECLAIRÉ  

Titre du projet : Technique d’enquête en psychologie : exercice d’étudiants en L2.


Questionnaire en ligne

Chercheur titulaire responsable scientifique du projet : Madame Maylis Fontaine, UFR de


psychologie, Université Jean Jaurès, 5 allée Antonio Machado 31058 Toulouse cedex 9,
maylis.fontaine@univ-tlse2.fr  

Autres personnes impliquées dans ce projet :  Étudiants de L2 appartenant au Groupe TD 2-2


sous-groupe 6 – Année 2022-2023, UFR de psychologie: Emma Montoyo, Ekin Ozcan, Jean-
François Paquet

But du projet de recherche : Etablir un questionnaire en psychologie


Ce que l’on attend de vous, participant (méthodologie) :
Votre tâche consistera à répondre à un questionnaire à choix multiples ainsi qu’à des questions
socio-démographiques. La durée totale de l’expérimentation est estimée à 6 minutes.

Vos droits au cours de cette enquête: 


1) Vous participez à cette recherche sur la base de votre volontariat. 
2) Vous pouvez interrompre votre participation à tout moment sans avoir à en justifier les
raisons.  

Vos droits à la confidentialité et au respect de la vie privée :


1) Les données obtenues seront traitées de manière totalement anonyme.
2) Votre identité sera masquée par un numéro de participant aléatoire.

Risques possibles : À notre connaissance, cette recherche n’implique aucun risque ou inconfort,
cependant, si vous avez été choqué ou affecté d’une quelconque manière, nous vous invitons à
contacter le service suivant : https://www.france-victimes.fr

Diffusion :  Les résultats de cette recherche sont uniquement destinés à illustrer le travail
d’étudiants en L2 se formant aux techniques d’enquêtes par questionnaire en psychologie. Ils ne
comportent aucune donnée nominative ou permettant d’identifier les participants.

Vos droits de poser des questions à tout moment :  vous pouvez poser des questions à propos de
la recherche en communiquant avec les auteurs ( emma.montoyo@etu.univ-tlse2.fr jean-
francois.paquet@etu.univ-tlse2.fr ekin.ozcan@etu.univ-tlse2.fr )

Consentement à la participation : 
En cochant la case « j’ai compris, et j’accepte de participer à cette étude » ci-dessous, vous
certifiez que vous avez lu et compris les renseignements ci-dessus, qu’on a répondu à vos
questions de façon satisfaisante et qu’on vous a avisé que vous étiez libre d’annuler votre
consentement ou de vous retirer de cette recherche en tout temps, sans préjudice.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 17

Q1 Un antibiotique est :
un type de médicament dit "antiviral" (0)
un vaccin anti-bactérien (0)
un comprimé chimique fongicide (0)
un type de médicament antibactérien (1)

Q2 Le rôle de l’hémoglobine dans le sang est :


de fluidifier le sang (0)
de transporter l'oxygène vers les muscles et les organes (1)
d'apporter du glucose aux muscles et organes (0)
de combattre les infections microbiennes (0)

Q3 Quel élément parmi ceux cités est impliqué dans le système immunitaire :
la salive (0)
la kératine (0)
les sucs digestifs (0)
les globules blancs (1)

Q4 Quelle conséquence peut entraîner un grave déficit en vitamine C (scorbut) :


des éruptions cutanées (boutons) (0)
des troubles sévères de la vue (0)
une coloration en orange de la peau (0)
un déchaussement des dents (1)

Q5 Que signifie l’acronyme DMLA ?


Dépigmentation médullaire de la mélyne (0)
Dyspraxie médiane des lamelles auditives (0)
Dégénérescence maculaire liée à l'âge (1)
Déficit majeur de l’endomètre (0)

Q6 La maladie de la tuberculose :
se transmet par voie aérienne (poumons) via un bacille (1)
est transmise par ingestion, via le virus de Koch (0)
est éradiquée depuis 1991 (0)
ne connaît pas de vaccin (0)

Q7 Une maladie nosocomiale :


se contracte en milieu médical (1)
est une maladie incurable (0)
a pour origine un virus et une bactérie (0)
est résistante aux antibiotiques (0)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 18

Q8 Une mesure de prévention :


vise à diminuer la gravité d’une maladie (0)
permet de mesurer le taux de lactose (0)
a pour but de se protéger d’un risque (1)
permet de réduire la durée de convalescence (0)

Q9 Le système lymphatique :
est lié au système nerveux (0)
est lié au système digestif (0)
est lié au système respiratoire (0)
est lié au système sanguin (1)

Q10 En cas d’épidémie, le port du masque chirurgical simple :


protège celui qui le porte des virus (0)
est une mesure de lutte contre l’expansion de l’épidémie (1)
est utile uniquement pour les personnes infectées (0)
une mesure inutile et entravant la liberté de chacun (0)

Q11 Les vaccins à ARN messager :


modifient les gènes (ADN) des cellules du sujet (0)
stimulent la réponse immunitaire des sujets (1)
sont encore expérimentaux (0)
ne sont pas efficaces contre les virus (0)

Q12 Le principe fondamental d’un vaccin est :


de détruire l’agent pathogène responsable de la maladie (0)
de créer une barrière empêchant un agent pathogène d’entrer dans l’organisme (0)
de faire produire par l’organisme une réponse immunitaire protectrice (1)
de guérir une maladie (0)

Q13 Selon vous, jusqu’au XIXème siècle, les épidémies telles que la peste ou le choléra se
propageaient par des nuages aériens : les miasmes (0)
étaient d’origine inconnue à l’époque (1)
étaient dues à des virus ou bactéries aujourd’hui disparus (0)
avaient pour origine le manque d'hygiène et les mauvaises odeurs (0)

Q14 La découverte par Pasteur de la pasteurisation permet :


de créer des vaccins simples et efficaces (0)
de guérir de la rage (0)
de conserver les aliments en détruisant les germes (1)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 19

de créer de nouvelles classes de médicaments (0)

Q15 Veuillez indiquer votre genre :


Femme (1)
Homme (2)
Autre (3)

Q16 Âge
Veuillez indiquer votre âge (nombre)

Q17 Pensez-vous que les vaccins sont dangereux ?


1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0

0 : inoffensifs 10 : extrêmement dangereux

Q18 Quelle importance accordez-vous aux informations que vous rencontrez sur la
dangerosité des vaccins ?
1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0

0 : aucune 10 : c’est très important

Q19 Etes-vous favorable à la vaccination ?


1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0

0 : absolument pas 10 : Tout à fait

Q20 Quel est votre niveau d'étude ?


Inférieur à BAC (1)
BAC à BAC+2 (2)
BAC+2 à BAC+4 (3)
Supérieur à BAC+4 (4)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 20

Références

Meredith, D., et Sivry, P. (2018). L’hésitation vaccinale et ses déterminants. Exercer, 246.
https://apimed-pl.org/contenu/uploads/2019/07/meredith2018.pdf

Percheron, L., Caudal, C. (2021). Quelles sont les hésitations entourant la vaccination de l’enfant
en Ariège, chez les parents et les médecins généralistes ? Journal de Pédiatrie et de
Puériculture, 34 (5), 271-280. https://doi.org/10.1016/j.jpp.2021.03.005

Peretti-Watel, P., Raude, J., Sagaon-Teyssier, L., Constant, A., Verger, P. et Beck, F. (2014).
Attitudes toward vaccination and the H1N1 vaccine: Poor people's unfounded fears or
legitimate concerns of the elite?, Social Science & Medicine, 109, 10-18.
http://dx.doi.org/10.1016/j.socscimed.2014.02.035

Raude, J. (2016). L’hésitation vaccinale : une perspective psychosociologique. Bulletin de


l'Académie Nationale de Médecine, 200 (2), 199-209.
https://doi.org/10.1016/S0001-4079(19)30751-4
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 21

Charte anti-plagiat (1/3)

Déclaration sur l’honneur contre le plagiat


(A remplir par chaque étudiant.e et à joindre obligatoirement au dossier)
Je soussigné.e, Ekin Ozcan

Régulièrement inscrit.e en L2 de Psychologie à l’Université Toulouse - Jean Jaurès,


N° de carte d’étudiant : 22017508
Année universitaire : 2022 / 2023
Code UE : PY 00305T

Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été
indiquées dans leur totalité.
Je certifie, de surcroît, que je n’ai ni recopié ni utilisé des idées ou des formulations
tirées d’un ouvrage, article ou mémoire, en version imprimée ou électronique, sans
mentionner précisément leur origine et que les citations intégrales sont signalées entre
guillemets.
Conformément à la loi, le non-respect de ces dispositions me rend passible de
poursuites devant la commission disciplinaire et les tribunaux de la République
Française.
Fait à Toulouse, le 28 décembre 2022
Signature
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 22

Charte anti-plagiat (2/3)

Déclaration sur l’honneur contre le plagiat


(A remplir par chaque étudiant.e et à joindre obligatoirement au dossier)
Je soussigné.e,
Paquet, Jean-François,

Régulièrement inscrit.e en L2 de Psychologie à l’Université Toulouse - Jean Jaurès,


N° de carte d’étudiant : 21210196.
Année universitaire : 2022 / 2023
Code UE : PY 00302T
Certifie qu’il s’agit d’un travail original et que toutes les sources utilisées ont été
indiquées dans leur totalité.
Je certifie, de surcroît, que je n’ai ni recopié ni utilisé des idées ou des formulations
tirées d’un ouvrage, article ou mémoire, en version imprimée ou électronique, sans
mentionner précisément leur origine et que les citations intégrales sont signalées entre
guillemets.
Conformément à la loi, le non-respect de ces dispositions me rend passible de
poursuites devant la commission disciplinaire et les tribunaux de la République
Française.
Fait à Toulouse, le 28 décembre 2022
Signature
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 23

Annexe A : Pré-questionnaire

(N.B : la partie consentement éclairé de ce pré-questionnaire n’a pas été validée entre l’atelier 3 et
l’atelier 4 par l’enseignante encadrante, il a fait l’objet d’un travail critique ultérieur, visible sur la
proposition de questionnaire final )

NOTICE D’INFORMATION ET CONSENTEMENT ECLAIRÉ

Titre du projet : Hésitation vaccinale


Chercheur titulaire responsable scientifique du projet : Madame Valérie LE FLOCH, UFR de
psychologie, Université Jean Jaurès, 5 allée Antonio Machado 31058 Toulouse cedex 9,
valerie.lefloch@univ-tlse2.fr

Autres chercheurs impliqués dans ce projet : 


Étudiants appartenant au Groupe TD 2-2 sous-groupe 6 – Année 2022-2023, UFR de
psychologie, 5 allée Antonio Machado 31058 Toulouse cedex 9

Lieu de recherche : Étude en ligne   


But du projet de recherche : Validation d'une hypothèse sur les causes de l'hésitation vaccinale   
Ce que l’on attend de vous, participant (méthodologie) :
Votre tâche consistera à répondre à un questionnaire à choix multiples.
La durée totale de l’expérimentation est estimée à 6 minutes.

Vos droits de vous retirer de la recherche en tout temps : 


1) Vous participez à cette recherche sur la base de votre volontariat. 
2) Vous pouvez interrompre votre participation à tout moment.
3) Sans avoir à en justifier les raisons et sans aucun préjudice.

Vos droits à la confidentialité et au respect de la vie privée :


1) Les données obtenues seront traitées de manière totalement anonyme.
2) Votre identité sera masquée par un numéro de participant aléatoire.
3) Aucun autre renseignement ne sera dévoilé qui puisse révéler votre identité.
4) Toutes les données seront gardées dans un endroit sécurisé et seuls les responsables
scientifiques y auront accès.

Risques possibles :
À notre connaissance, cette recherche n’implique aucun risque ou inconfort.
Diffusion : 
Les résultats de cette recherche sont susceptibles d’être diffusés dans des colloques et d’être
publiés dans des revues académiques sans qu’il ne soit possible d’identifier votre performance
personnelle.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 24

Vos droits de poser des questions en tout temps : 


Vous pouvez poser des questions à propos de la recherche en tout temps en communiquant avec
le responsable scientifique (Maylis Fontaine à maylis.fontaine@univ-tlse2.fr).

Consentement à la participation : 
En cochant la case « j’ai compris, et j’accepte de participer à cette étude » ci-dessous, vous
certifiez que vous avez lu et compris les renseignements ci-dessus, qu’on a répondu à vos
questions de façon satisfaisante et qu’on vous a avisé que vous étiez libre d’annuler votre
consentement ou de vous retirer de cette recherche en tout temps, sans préjudice.
J'ai compris, et j'accepte de participer à cette étude (1)
J'ai compris, et je n'accepte pas de participer à cette étude (2)

Q1 La Covid-19 est causée par :


un virus (1)
une bactérie (0)
un bacille (0)
une combinaison de plusieurs microbes (0)

Q2 Se laver les mains :


est un moyen de prévenir une contamination (1)
ne permet pas de lutter contre les contaminations (0)
est une manie des gens obsédés par la propreté (0)
ne sert à rien contre les virus (0)

Q3 Un antibiotique est :
un type de médicament dit “anti-viral” (0)
un vaccin anti-bactérien (0)
un comprimé chimique fongicide (0)
un type de médicament anti-bactérien (1)

Q4 Une maladie génétique est :


une maladie qui se transmet par contact (0)
une maladie d’origine virale (0)
une maladie portée par l'ADN du sujet (1)
une maladie transmise par voie sanguine (0)

Q5 Le rôle de l’hémoglobine dans le sang est :


de fluidifier le sang (0)
de transporter l'oxygène vers les muscles et les organes (1)
d'apporter du glucose aux muscles et organes (0)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 25

de combattre les infections microbiennes (0)

Q6 Quel élément parmi ceux cités est impliqué dans le système immunitaire :
la salive (0)
la kératine (0)
les sucs digestifs (0)
les globules blancs (1)

Q7 Quelle conséquence peut entraîner un grave déficit en vitamine C (scorbut) :


des éruptions cutanées (boutons) (0)
des troubles sévères de la vue (0)
une coloration en orange de la peau (0)
un déchaussement des dents (1)

Q8 Que signifie l’acronyme DMLA ?


Dépigmentation médullaire de la mélyne (0)
Dyspraxie médiane des lamelles auditives (0)
Dégénérescence maculaire liée à l'âge (1)
Déficit majeur de l’endomètre (0)

Q9 La maladie de la tuberculose :
se transmet par voie aérienne (poumons) via un bacille (1)
est transmise par ingestion, via le virus de Koch (0)
est éradiquée depuis 1991 (0)
ne connaît pas de vaccin (0)

Q10 Le virus du V.I.H :


peut se transmettre par la salive (0)
peut se transmettre par contact sexuel (1)
peut se transmettre par voie aérienne (0)
peut se transmettre par contact bref (serrage de main) (0)

Q11 Une maladie nosocomiale :


se contracte en milieu médical (1)
est une maladie incurable (0)
a pour origine un virus et une bactérie (0)
est résistante aux antibiotiques (0)

Q12 Une mesure de prévention :


vise à diminuer la gravité d’une maladie (0)
permet de mesurer le taux de lactose (0)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 26

a pour but de se protéger d’un risque (1)


permet de réduire la durée de convalescence (0)

Q13 La conjonctivite :
est une maladie qui fait suite à une autre maladie (0)
est une maladie du système nerveux (0)
est une maladie de l’oeil (1)
touche uniquement les enfants (0)

Q14 Le système lymphatique :


est lié au système nerveux (0)
est lié au système digestif (0)
est lié au système respiratoire (0)
est lié au système sanguin (1)

Q15 En cas d’épidémie, le port du masque chirurgical simple :


protège celui qui le porte des virus (0)
est une mesure de lutte contre l’expansion de l’épidémie (1)
est utile uniquement pour les personnes infectées (0)
une mesure inutile et entravant la liberté de chacun (0)

Q16 Les vaccins à ARN messager :


modifient les gènes (ADN) des cellules du sujet (0)
stimulent la réponse immunitaire des sujets (1)
sont encore expérimentaux (0)
ne sont pas efficaces contre les virus (0)

Q17 Le principe fondamental d’un vaccin est :


de détruire l’agent pathogène responsable de la maladie (0)
de créer une barrière empêchant un agent pathogène d’entrer dans l’organisme (0)
de faire produire par l’organisme une réponse immunitaire protectrice (1)
de guérir une maladie (0)

Q18 Selon vous, jusqu’au XIXème siècle, les épidémies telles que la peste ou le choléra se
propageaient par des nuages aériens :
les miasmes (0)
étaient d’origine inconnue à l’époque (1)
étaient dues à des virus ou bactéries aujourd’hui disparus (0)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 27

avaient pour origine le manque d'hygiène et les mauvaises odeurs (0)

Q19 La découverte par Pasteur de la pasteurisation permet :


de créer des vaccins simples et efficaces (0)
de guérir de la rage (0)
de conserver les aliments en détruisant les germes (1)
de créer de nouvelles classes de médicaments (0)

Q20 Le rôle des veines dans le corps est :


de transporter le sang dans tout le corps (0)
de transporter le sang, du cœur vers les organes (0)
de transporter le sang, des organes vers le cœur (1)
de relier le cœur, le cerveau et les organes entre eux (0)

Q21 Veuillez indiquer votre genre :


Femme (1)
Homme (2)
Autre (3)

Q22 Âge
Veuillez indiquer votre âge (nombre)

Q23 Dans des conditions optimales (vaccin testé et approuvé par les autorités sanitaires),
êtes-vous favorable à la vaccination ?

1
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
0
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 28

0 : refus du vaccin 10 : très favorable ()

Q24 Quel est votre niveau d'étude ?


Inférieur à BAC (1)
BAC à BAC+2 (2)
BAC+2 à BAC+4 (3)
Supérieur à BAC+4 (4)

Q25 Quel média utilisez-vous le plus souvent pour vous informer ?


Réseaux sociaux (1)
Télévision (2)
Radio / podcasts (3)
Internet (4)
Journal papier (5)
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 29

Annexe B : Tableau de distribution des résultats de la pré-enquête


CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 30

Annexe C : Synthèse article scientifique (1/3)

Title : Attitudes toward vaccination and the H1N1 vaccine: Poor people's unfounded fears
or legitimate concerns of the elite ?

Titre : Attitudes face à la vaccination et à la vaccination H1N1 : peurs infondées des classes
populaires ou craintes légitimes de l’élite ?
Auteurs : Pattrick Peretti-Watel, Jocelyn Raude, Luis Sagaon-Teyssier, Aymery Constant, Pierre
Verger, François Beck
Source : Social Science & Medicine, 109, 10-18.
http://dx.doi.org/10.1016/j.socscimed.2014.02.035
Année : 2014

Résumé 
Entre 2009 et 2010, l’épidémie de H1N1 est survenue dans un contexte grandissant de défiance
à la vaccination. Nous assumons ici d’opposer la vaccination (en général) comme associée à une
peur infondée, reflétant ignorance, vulnérabilité des classes populaires les plus modestes, à la
vaccination au virus H1N1 en particulier associée -elle- à une crainte légitime des élites engagés
dans une culture du risque dans une société à risque. Nous avons indirectement testé ces
hypothèses en étudiant des profils classés suivant les catégories socioprofessionnelles dans leur
attitude face à la vaccination en général ou la vaccination H1N1. Les données proviennent de
sondages téléphoniques effectués entre 2009 et 2010 sur 9480 français âgés de 15 à 79 ans. Les
attitudes face aux deux types de vaccination ont varié au cours de la période avec toujours une
forte corrélation entre elles. La défiance face à la vaccination est corrélée à la défiance face à la
vaccination H1N1 et vice-versa, plus particulièrement pour les hommes âgés de classes modestes
sur la vaccination en général et les femmes d’âge moyen de classes intermédiaires sur la
vaccination contre le H1N1. Les résultats montrent aussi des variations en fonction de la
vulnérabilité sociale, de la proximité d’une action de médecine préventive et de l’historique de
vaccination personnelle. Le premier profil est apparenté au modèle « peurs infondées des classes
populaires » alors que le second fait écho aux travaux antérieurs sur le « santéisme » des classes
moyennes. L’opposition à la vaccination ne doit pas être réduite à un ensemble de réactions
irrationnelles reflétant ignorance ou mauvaises informations. Des recherches plus approfondies
sont nécessaires afin de mieux comprendre la nature des oppositions.

Introduction :
Un certain nombre d’auteurs affirment que les mouvements anti-vaccinaux sont en pleine
recrudescence, utilisant le réseau Internet pour s’étendre. La crise de confiance du public en
matière vaccinale s’illustre avec une baisse de la couverture vaccinale (par exemple ROR) sur
fond de contexte médico-vaccinal trouble depuis les années 1990 (hépatite B en France par
exemple).
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 31

L’opposition vaccinale a été souvent décrite comme résultant de mauvaises informations,


d’ignorance, de craintes irrationnelles ou de croyances religieuses. A contrario, plusieurs études
ont montré que les parents refusant la vaccination pour leurs enfants étaient habitués à faire des
choix pondérés et réfléchis dans leur vie quotidienne.
Au cours du XIXème siècle, l’opposition à la vaccination était essentiellement le fait des
classes ouvrières, associées à un statut socio-économique faible. Ceci fait écho à un résultat
classique : les classes les plus populaires ont une perception plus grande des risques. Ainsi, les
plus démunis peuvent considérer leur corps comme poreux, vulnérable au risque. Ces raisons
permettent de penser que ces catégories sont plus enclines à s’opposer à la vaccination en
général.
La représentation des gens bien informés mais hésitant dans l’évaluation de la balance
bénéfices / risques en matière vaccinale fait écho au concept de « culture du risque ».
Aujourd’hui, les gens sont encouragés à être autonomes dans leurs choix de vie, conscients des
risques et opportunités afin d’assurer leur sécurité. C’est particulièrement vrai en matière de
santé où l’espérance de vie est à maximiser par chaque individu comme un capital. Cette culture
est celle du « santéisme » et peut mener à un refus de la vaccination.
Dans une « société du risque », le « risque industriel », produit par la science, peut aussi
entraîner une défiance envers les vaccins, produits par l’industrie pharmaceutique, les médecins,
les autorités de santé. En outre, les personnes en bonne santé et bénéficiant d’une bonne
éducation sont mieux à même d’appréhender le « risque industriel ». Parallèlement, des études
ont montré que les parents qui refusent la vaccination ROR pour leurs enfants sont fréquemment
des personnes ayant fait des études.
D’un côté nous faisons l’hypothèse que l’opposition à la vaccination est une peur
infondée, reflétant l’ignorance, les mauvaises informations, synonyme de vulnérabilité et de
faiblesse sociétale, caractéristiques plus présentes chez les femmes, les plus âgés et les classes les
plus populaires. Pour aller plus loin nous suggérons que cette peur est un prototype de la peur
vaccinale en général.
D’un autre côté, nous faisons l’hypothèse qu’il existe une opposition à la vaccination de
type « crainte légitime » reflétant l’engagement d’une culture du risque dans une société à risque
qui traduit une méfiance à l’égard de l’industrie pharmaceutique et des autorités de santé. Nous
suggérons que cette peur (« crainte légitime ») est emblématique de l’opposition à la vaccination
H1N1.

Méthodes
Le « baromètre de la santé 2010 » est un sondage téléphonique important, représentatif,
national, de la population française. Une personne par foyer sondé a répondu à ce questionnaire,
suivant la méthode Kish. Globalement, 27653 personnes ont été sondées et 9480 personnes âgées
de 15 à 79 ans ont répondu aux questions relatives à la vaccination.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 32

Les sondés ont été interrogés sur leur attitude face à la vaccination en général, avec une
cotation binaire des réponses : favorable à la vaccination (0), contre la vaccination (1). Nous
avons mesuré deux types d’opposition : celle à la vaccination en général et celle à la vaccination
contre le H1N1 en particulier. Nous avons mis les résultats en relation avec le revenu pondéré du
foyer et le degré de vulnérabilité.

Résultats
Les attitudes négatives à l’égard de la vaccination en général et de la vaccination contre
le H1N1 sont fortement corrélées. Les attitudes envers la vaccination ont fluctué entre 2009 et
2010, au cours de la campagne de vaccination de masse.
En lien avec la vulnérabilité sociale, les plus vulnérables sont plus enclins à s’opposer à
la vaccination en général et moins à la vaccination H1N1. Inversement, les victimes récentes
d’agressions s’opposent plus fréquemment à la vaccination H1N1 qu’à la vaccination en général.
Après traitement des résultats, il apparaît que les femmes sont moins opposantes à la
vaccination en général. L’opposition décroît à mesure que le niveau éducatif croît. L’opposition
est moins fréquente pour les hauts revenus mais ré-augmente avec l’âge. L’opposition à la
vaccination est aussi associée à l’isolement social. Au contraire, avoir un enfant en bas âge
(moins de 4 ans) avec un historique vaccinal est inversement associé à l’opposition à la
vaccination en général.
Le profil des opposants à la vaccination en général diffère de celui hostile à la
vaccination H1N1. L’opposition à la vaccination H1N1 est plus fréquente chez les femmes, avec
un niveau d’éducation faible à modéré, un revenu intermédiaire ainsi que chez celles percevant le
revenu de leur foyer comme « gérable ». En termes d’âge, nous avons observé une courbe en U
inversé : l’opposition à la vaccination H1N1 croît jusqu’à l’âge de 38 ans puis décroît.
Après traitement des données et variables, nous estimons que l’opposition à la
vaccination en général est prédictive de l’opposition à la vaccination au H1N1.

Discussion
Les opposants à la vaccination en général et au H1N1 ne partagent pas les mêmes
caractéristiques. Pour les premiers il s’agit plus fréquemment d’hommes, âgés, de conditions
sociales faibles alors que pour les seconds ce sont plus souvent des femmes, d’âge moyen (35-49
ans), aux revenus intermédiaires.

Un biais possible de cette étude est que les gens ayant refusé de répondre à l’enquête
soient aussi ceux qui sont défiants face aux autorités de santé et opposants à la vaccination. De
même, notre enquête peut être sujet au classique biais de désirabilité sociale, les répondant se
conformant à répondre de manière socialement acceptable, notamment au sujet de la vaccination,
sujet devenu sensible.
Une des principales limites de cette étude est de ne pouvoir répondre directement quant à
l’hypothèse de catégorisation en deux groupes prototypiques des opposants à la vaccination.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 33

Cependant, il est apparu que les caractéristiques des opposants à la vaccination H1N1
était spécifiques. En effet, nous avons mesuré une relative constance de l’opposition à la
vaccination en général et une plus forte variation au cours du temps de l’opposition à la
vaccination H1N1.

Des recherches plus poussées devraient être menées pour contrôler si l’augmentation de
la défiance face à la vaccination générale au cours de l’épisode H1N1 a persisté.

Si nous avons conforté l’idée que les hommes âgés de faible éducation, à faibles revenus,
isolés étaient plus réticents à la vaccination en général, cela rejoint les effets mesurés des
inégalités sociales dans d’autres études sur la perception des risques (sauf pour le genre). Nous
confirmons l’hypothèse qu’une opposition vaccinale en général est le reflet de mauvaises
informations, d’ignorance et de vulnérabilité. Plus généralement, ces résultats montrent que les
personnes en difficulté sociale peuvent l’être aussi de manière cognitive. Cela rend les
campagnes d’information importantes mais avec une efficacité non garantie.

L’opposition à la vaccination H1N1 est plus fréquente chez les femmes d’âge moyen, aux
revenus et éducation intermédiaires. Une des explications possibles est que ces femmes sont
celles qui « gèrent » le foyer, la santé des enfants et qu’elles s’investissent plus dans l’évaluation
du risque vaccinal. Ces résultats s’éloignent du modèle « peurs infondées des catégories sociales
défavorisées ». Aussi, l’engagement dans le santéisme des classes moyennes est possiblement
explicatif : médecine alternative, recherche autonome d’informations et de thérapies en ligne.
Ces personnes sont aussi fréquemment celles qui se méfient de la science et de la médecine, se
tournant volontiers vers les médecines naturelles. De plus, de précédentes études ont montré le
caractère prédictif de l’utilisation de médecine alternative en termes d’opposition à la
vaccination.

La société du risque est caractérisée par un détournement de la pensée scientifique. Cette


dernière se retourne contre la science, la mettant en doute, proposant des interprétations
concurrentes, alternatives, s’opposant à la science «officielle ».
Pourquoi les classes moyennes réagissent-elles ainsi ? Selon la théorie de Bourdieu, il
peut s’agir d’une révolte de classe, tentant de renverser la classe dominante, la rejetant (ce qui
peut s’exprimer par un refus d’obéir à l’injonction vaccinale prônée par les élites).

Conclusion
Il y a un besoin urgent de comprendre les raisons de l’opposition vaccinale pour trouver
comment rendre la confiance du public en la vaccination. Nous avons trouvé deux profils
d’opposants à la vaccination, suivant que ce soit à la vaccination en général ou à la vaccination
H1N1 en particulier. Les craintes des opposants devraient être étudiées précisément pour lutter
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 34

contre les peurs irrationnelles, principalement liées à l’ignorance. La communication ne suffira


pas à dissiper l’hostilité vaccinale d’autant plus que nombre d’opposants se considèrent comme
bien informés et que d’autres accueillent les informations officielles avec scepticisme.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 35

Annexe C : synthèse d’un article scientifique (2/3)

Titre : Quelles sont les hésitations entourant la vaccination de l’enfant en ariège, chez les
parents et les médecins généralistes ?
Auteurs : L. Percheron , C. Caudal
Source : Journal de Pédiatrie et de Puériculture, 34 (5), 271-280.
https://doi.org/10.1016/j.jpp.2021.03.005
Date : 2021

INTRODUCTION

Même si la vaccination est l'une des méthodes les plus adéquates, il y a une grande peur à
son égard. En France, pour 41% de la population, il existe un regard méfiant envers la
vaccination, selon une étude mondiale réalisée en août 2016. En raison de la perspective
pessimiste de la population française, un programme national pour améliorer la politique de
vaccination a été mené par le ministre de la santé. Cette étude est faite pour explorer
spécifiquement l'hésitation des parents pour les enfants de moins de dix ans en Ariège, ce qui
nous aide également à comprendre différentes caractéristiques sociologiques, géographiques et
économiques.
Cette hésitation se divise en 4 groupes : ceux qui sont attachés à la liberté de se faire
vacciner ou non, ceux qui sont méfiants vis-à-vis de la politique vaccinale (intégrité), ceux qui
contestent l’utilité de la vaccination. Enfin, le danger, la croyance qu'il pourrait y avoir des effets
secondaires dans un avenir proche.

MATERIEL ET METHODE

Cette étude, qui a été réalisée en Ariège, en France entre novembre 2015 et décembre
2016, avec des médecins généralistes exerçant dans le département de l’Ariège et des parents
ayant des enfants de 10 ans ou moins pour la population de l'étude. L'objectif principal de cet
échantillon était d'obtenir une idée représentative de l’attitude des habitants de l’Ariège. Le
logiciel Google form était utilisé pour ce questionnaire et les questionnaires ont été envoyés par
mail. Afin de noter le critère de jugement, des chiffres entre 1 et 4 étaient utilisés pour évaluer la
quantité de peur. Avec ces calculs, ils ont eu une moyenne pour chaque sujet qui a permis de
comprendre l’intensité de la peur.

RESULTATS

Pour les résultats, sur 123 questionnaires, 59 médecins généralistes (48%) ont répondu et
sur 90 questionnaires, 60 patients (76%) ont répondu. Les réponses ont montré que 10,2% des
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 36

médecins généralistes considéraient la vaccination plutôt positive, 44,1% comme très positive et
45,8% comme complètement positive tandis que 88,2% des patients considéraient la vaccination
comme positive.
De plus, 39,7% des patients et 18,6% des médecins généralistes ont montré plus
d'hésitation pour la vaccination recommandée que la vaccination obligatoire. Même si la plupart
des médecins et des patients s'inquiétaient de la vaccination, ils en avaient un regard optimiste.
L'inquiétude qui revenait le plus sur eux deux était l’intégrité des politiques vaccinales.

DISCUSSION

Cette recherche est l'une des premières à entrer dans les détails sur la peur et les soucis de
la vaccination qui n'incluent pas les obstacles non pertinents tels que la peur des aiguilles, etc. Il
n'y avait pas de différenciation entre le sexe ou l'âge mais par contre seuls les parents ayant
consulté un médecin généraliste pouvaient participer.
Le nombre de personnes anti-vaccin est plus important que ce qui est écrit dans la
littérature. D'autre part, cette recherche était basée sur 2006, il n'y a pas d'autre recherche
similaire effectuée dans un passé proche. Ceci étant dit, il y a eu 11,9 % des médecins qui se
positionnent contre les vaccins et 15 % dans la recherche d’une étude nationale en 2015.
On sait que les vaccins non obligatoires étaient vus comme moins importants aux yeux
des patients et des médecins. Mais ces derniers font remarquer que les patients ne sont pas
pleinement conscients des risques ou des avantages des vaccins. Il était également vu que les
patients et les médecins ont le même souci : l’intégrité des politiques vaccinales.
Plus de 50% des patients ariégeois ne se sentent pas en sécurité avec le ministère de la
santé, on peut dire qu'ils ne font même plus confiance aux laboratoires pharmaceutiques.
Concernant l'utilité des vaccins, les patients semblent plus inquiets que les médecins, ce
qui peut s'expliquer par le fait que les médecins ont été témoins de l'utilité des vaccins et ont plus
d'éducation sur le sujet. On voit aussi que les médecins peuvent changer la perspective des
patients.

CONCLUSION

Avec cette recherche, il a été possible de comprendre les préoccupations concernant les
vaccins pour les Ariégeois qui sont : l’aspect réglementaire, l’intégrité des politiques vaccinales,
l’utilité de la vaccination, ou encore sa dangerosité. Les préoccupations sont réparties de la
même manière entre médecins et patients avec l’intégrité des politiques vaccinales comme étant
la préoccupation la plus fréquente. Même si les médecins et les patients ont des inquiétudes au
sujet des vaccins, la plupart d'entre eux ont toujours une attitude positive, il n'y a pas de rejet
complet des vaccins dans la plupart des cas. C'est pourquoi les médecins peuvent aider chaque
patient à adapter ses préoccupations et il doit y avoir du changement dans les autorités vu le fait
qu'il y a un grand manque de confiance en eux.
CONNAISSANCES BIOMÉDICALES ET HÉSITATION VACCINALE 37

Annexe C : Synthèse d’un article scientifique (3/3)

Titre : L’hésitation vaccinale: une perspective psychosociologique


Auteurs : Jocelyn RAUDE
Source : Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, 200 (2), 199-209.
https://doi.org/10.1016/S0001-4079(19)30751-4
Date : 2016

Résumé
De la fin du XIXe siècle aux années 90, dans les pays développés, la population a fait
confiance aux campagnes de vaccination, notamment grâce aux progrès de la prévention et du
soin qui ont considérablement réduit la mortalité des maladies les plus infectieuses. Raude
expose une rupture historique avec les institutions de santé publique depuis la campagne de
vaccination de la grippe A/H1N1. Il est reproché à la vaccination d’être trop coûteuse, d’être
l’objet des experts scientifiques et groupes pharmaceutiques opportunistes sous couvert de la
prévention. Les résultats d’une étude menée par l’INPES (Institut Nationale de Prévention et
d’Education pour la Santé) en 2009/2010 montrent que 10% des français sont défavorables à la
vaccination entre 2000 et 2005, et une augmentation considérable avec l’arrivée de la grippe
A/H1N1, avec 40% en 2008.

De nombreuses études se sont intéressées aux comportements en lien avec la vaccination,


notamment le clivage entre les pros-vaccins et les anti-vaccins. Raude fait référence à la
recherche de Benin et al., sur les mères de famille. Il est mis en évidence quatre grandes
catégories: les partisans, les prudents, les sceptiques et les opposants. Parmi les opposants, trois
arguments sont à considérer : la vaccination est inefficace, elle n’est pas toujours prise en charge
(coût élevé), et l’incertitude des composants des vaccins. Ce qui amène Raude à soutenir
l’hypothèse que la méfiance est justifiée dans notre société actuelle.

Mais qu’est-ce qui explique psychologiquement et sociologiquement cette réticence à la


vaccination ? Les mécanisme psychologiques en jeu dans la décision vaccinale (acceptation ou
refus) sont l’arbitrage intuitif entre les risques (effets secondaires potentiels et coûts) et les
bénéfices (efficacité et utilité), mais aussi l’heuristique de disponibilité qui incite à surestimer les
risques sanitaires à cause des maladies qui monopolisent les médias.

Les phénomènes sociologiques en jeu dans les controverses vaccinales sont la crise de
confiance envers les pouvoirs publics et plus précisément les autorités sanitaires, ainsi que
l’émergence des médias sur Internet qui permet aux utilisateurs de s’exprimer sans être qualifiés,
ce qui amène l’élaboration de fausses théories qui influencent une partie de la population.

Raude conclut que l’hésitation vaccinale doit être considérée comme un effet secondaire
de la démocratisation, et l’ignorance n’en est pas forcément la cause.

Vous aimerez peut-être aussi