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Diabète + Lipides + Obésité + Risques cardio-métaboliques + Nutrition

RÉFÉRENTIEL DE LA
SOCIÉTÉ FRANCOPHONE DU DIABÈTE 2009

Quand et comment traiter


un patient diabétique par
pompe à insuline externe ?

Hors-série 2
63119

alfediam Vol. 3  2009


Éditorial 1

Diabète t Lipides t Obésité t Risques cardio-métaboliques t Nutrition

N
otre journal s’engage dans une nouvelle phase de
sa jeune histoire. La diffusion des référentiels de
sociétés savantes et naturellement d’abord ceux
de la SFD (Société Francophone du Diabète). Ce faisant il
vise à contribuer à faire connaître, du plus grand nombre,
les référentiels et textes de consensus que produisent
les experts désignés par cette société savante. Celle-ci
a, en effet, engagé un processus de rédaction ambitieux
autour du thème du diabète et des maladies métaboli-
S. Halimi ques. Aujourd’hui, des rédacteurs écrivent ou actualisent
Directeur de la
rédaction un grand nombre de textes sur les nombreux sujets qui
font le quotidien des spécialistes du diabète d’abord
avec une valence touchant aux métiers de nos colla-
borateurs du monde paramédical. Mais ces textes sont
aussi destinés à tous les autres professionnels de santé
concernés ou curieux de s’informer des bonnes prati-
ques dans notre discipline. Il ne s’agit pas de produire
des recommandations mais des textes de « consensus
Correspondance : d’experts, de professionnels » actualisés régulièrement
Serge Halimi dans de multiples domaines comme le font les gran-
Pôle Digestif DUNE des sociétés savantes à l’étranger. Trop nombreux et
Clinique d’endocrinologie –
diabétologie – nutrition diversifiés et évoluant rapidement pour que les instances
CHU de Grenoble habilitées à édicter de grandes « recommandations »
38043 Grenoble cedex soient en mesure d’en assurer la rédaction à un rythme
shalimi@chu-grenoble.fr
soutenu et encore moins une actualisation régulière. Ce
numéro de Médecine des Maladies Métaboliques est
© 2009 – Elsevier Masson SAS
Tous droits réservés. donc consacré à un des cœurs de métier des « diabéto-

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


2 Éditorial

logues » le diabète insulinotraité et surtout l’usage de la


pompe à insuline. C’est, par essence, le domaine réservé
du diabétologue qui ne devrait jamais souffrir d’exception
non par esprit corporatiste mais tout simplement dans
l’intérêt du patient. Ce texte ne cesse de le rappeler et
de le démontrer. Le sujet porte en priorité sur le diabète
de type 1 bien entendu. Il y est rappelé qu’un cadre légal
précis régit la mise et le suivi sous pompe à insuline, la
démarche « rigoureuse » qui devrait accompagner cette
étape cruciale qui marque souvent un tournant dans le
traitement. Le besoin d’apprentissage, d’éducation thé-
rapeutique spécifique, de suivis spécifiques.
Il n’existait guère de référentiel sur ce sujet jusqu’alors
y compris au niveau international.
Merci donc à la SFD de l’avoir produit et à tous les rédac-
teurs de ce texte. On rendra hommage à cette occasion
au travail important du groupe EVADIAC qui y a large-
ment contribué et à la coordinatrice de cette synthèse
le Dr Véronique Lassman-Vague.

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RÉFÉRENTIEL DE LA SOCIÉTÉ FRANCOPHONE DU DIABÈTE 2009

Quand et comment traiter un patient


diabétique par pompe à insuline externe ?
When and how to treat a diabetic patient using an
external insulin pump?
Expert consensus – Société Francophone
du Diabète 2009

D
S. Calvel,
B. Guerci, epuis les derniè- ment considéré, hormis
H. Hanaire, res recommanda- la pompe, comme le trai-
V. Lassmann-Vague, tions de la Société tement de référence. Par
R. Leroy,
Francophone du Diabète, rapport à ce dernier, les
G.-A. Loeuille,
I. Mantovani, en 1995 [1] sur le traite- pompes externes pré-
M. Pinget, ment par pompe, sont sentent trois avantages
E. Renard, apparus les analogues théoriques : une infusion
N. Tubiana-Rufi.
rapides de l’insuline qui, continue, un débit de base
Groupe de travail pompes
à insuline de la SFD utilisés dans les pompes, qui peut varier, la possi-
(alfediam) ont montré leur supério- bilité de faire autant de
rité par rapport à l’insu- bolus que souhaiter sans
line humaine [revue in 2], injection supplémentaire.
puis les analogues lents Il convient donc de com-
qui, associés aux ana- parer ces deux modalités
Coordination et adresse logues rapides, permet- thérapeutiques afin de
pour correspondance : tent de réaliser ce qu’il déterminer quels patients
Véronique Lassmann-Vague
vague.veronique@wanadoo.fr est convenu d’appeler le tireront le meilleur bénéfice
traitement basal-bolus par de l’une ou de l’autre. Les
© 2009 – Elsevier Masson SAS
Tous droits réservés. multi-injections, actuelle- décrets du Journal Officiel

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Recommandations et référentiels

du 10 novembre 2000, définissant ainsi les indica- de santé définissent


du 25 août 2006 et du tions pertinentes de cette actuellement pour les
17 décembre 2008 [3-5] méthode thérapeutique. Par patients diabétiques un
ont fixé les modalités de ailleurs le succès de cette objectif thérapeutique
prise en charge et de rem- modalité thérapeutique et de contrôle métabolique
boursement du traitement la sécurité du patient sont apprécié à la fois sur :
par pompe. À court terme, garantis au mieux par des rle taux d’HbA1c ;
le coût de ce dernier est règles de bonne prise en rles glycémies capillai-
plus élevé que celui des charge, énoncées dans les res ;
schémas multi-injections. textes de loi [3-5] et expli- rles hypoglycémies
Ce surcoût devrait donc citées par le groupe. Ces le tout associé au
être contrebalancé par un règles définissent les rôles maintien d’une qualité de
gain concernant l’équilibre et les responsabilités des vie optimale.
métabolique ou la qualité différents intervenants et
HbA1c
de vie. Le gain attendu précisent le parcours de
du traitement pompe soin du patient en relation L’objectif d’HbA1c chez
peut ainsi être un rapport avec cette modalité théra- les patients diabétiques
bénéfice/risque favorable peutique. de type 1, recommandé
(par exemple, en terme La rigueur dans le res- en France pour les adul-
d’hypoglycémies) à court pect des indications et tes et les enfants est un
terme, et à long terme, la des contre-indications, taux inférieur à 7,5 % [6].
prévention ou le ralentis- ainsi que dans les règles Toutefois, cet objectif n’est
sement du développe- de bonne prise en charge pas tota-lement consen-
ment des complications permettra, seule, une dif- suel au plan international :
liées au diabète. fusion du traitement par ADA (American diabetes
C’est pourquoi, à la pompe avec le meilleur association) < 7 % [7],
demande de la Société rapport bénéfice/risque NICE (National institute
Francophone du Diabète, pour le patient, et coût/ for health and clinical
un groupe d’experts s’est efficacité pour les dépen- excellence) [8] et ISPAD
réuni pour évaluer avec ses de santé. (International Society for
rigueur et à la lumière de la pediatric and adolescent
littérature et de l’expérience,
Objectifs diabetes) [9] < 7,5 %.
les situations dans lesquel- thérapeutiques Pour le diabète de type
les le patient tirera bénéfice Les recommandations 2, l’objectif recommandé
du traitement par pompe, aux professionnels en France est un taux

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Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 5

d’HbA1c inférieur à 6,5 % possible, d’où la propo- études [18-21] comparant,


ou 7 % selon les moda- sition d’objectifs glycé- chez l’adulte, la pompe au
lités thérapeutiques envi- miques à jeun et en pré- traitement basal-bolus par
sagées [10]. prandial situés entre 0,70 insuline glargine et analo-
et 1,20 g/l [14]. gues rapides, dont trois
Glycémies capillaires
Concilier simultanément sont randomisées [18, 20,
rQuel que soit le type de les objectifs définis ci-des- 21], le niveau de preuve
diabète de l’adulte, les sus s’avère souvent diffi- d’une amélioration du taux
objectifs concernant les cile et ce quel que soit le d’HbA1c avec la pompe
glycémies postprandiales mode d’insulinothérapie. est faible chez les patients
mesurées en capillaire La pompe à infusion sous- adultes non sélectionnés.
sont : < 1,80 g/l, 1 à 2 heu- cutanée d’insuline est un Par contre, le bénéfice
res après les repas [11], moyen thérapeutique relatif de la pompe par
ramenées plus récemment permettant par sa sou- rapport aux injections
à : < 1,40 g/l [12]. plesse de mieux concilier augmente avec le taux
rPour les enfants, les ces objectifs. Toutefois le d’HbA1c sous injections,
objectifs glycémiques rapport coût/bénéfice du atteignant une différence
varient en fonction de traitement doit être pris en de 1 % d’HbA1c pour un
l’âge et sont moins stricts compte. taux initial de 12 % [22].
chez le jeune enfant [13]. rChez l’enfant, les quatre
rAu cours de la gros-
Résultats selon la études, dont une rando-
sesse, les objectifs sont forme de diabète misée [23], comparant la
fixés plus bas : < 0,95 g/l, Chez les diabétiques pompe aux schémas insu-
à jeun ; < 1,20 g/l, 2 heu- de type 1 line glargine avec analo-
res après les repas [7] gues rapides, montrent
pour le diabète gesta- rUne diminution du taux une meilleure efficacité
tionnel. d’HbA1c de 0,4-0,6 % de la pompe [23-26].
rL’ADA n’a pas fixé de est rapportée dans trois rUne réduction du taux
recommandations pour méta-analyses des essais d’hypoglycémies sévè-
la grossesse lorsque le menés afin de compa- res est observée avec la
diabète préexiste. rer l’insulinothérapie par pompe par rapport aux
pompe à insuline externe multi-injections, avec
Hypoglycémies
aux multi-injections un ratio de 2,9 pour les
Les recommandations conventionnelles [15-17]. études randomisées, et
sont de les éviter le plus Toutefois, dans les quatre de 4,3 dans celles d’in-

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Recommandations et référentiels

tervention « avant-après les essais randomisés hypoglycémies et variabi-


pompe », selon une méta- [32-34] ne mettent pas lité glycémique [37].
analyse récente des étu- en évidence de différen- rDans les rares cas d’aller-
des effectuées chez les ces entre traitement par gie à l’insuline, le traitement
patients présentant plus pompe et multi-injections. par pompe a prouvé son
de 10 hypoglycémies Mais ici encore, la durée efficacité chez le patient
pour 100 années-patient et le nombre d’événe- diabétique de type 1, en
[27]. Cette réduction est ments ne permettent pas induisant une désensibili-
d’autant plus importante de conclure. L’ensemble sation [revue in 39].
que la fréquence initiale des résultats du traite- rEn ce qui concerne la
des hypoglycémies sévè- ment par pompe chez les qualité de vie, il n’y a pas
res est élevée. Dans les enfants, et les indications de données provenant
études (cf. supra) compa- qui s’en dégagent, ont fait d’essais contrôlés rando-
rant, chez les adultes non l’objet de deux revues de misés, avec ce paramètre
sélectionnés en fonction consensus [35, 36]. comme objectif primaire.
du risque hypoglycémi- rLa variabilité glycémi- Cependant, une étude
que, la pompe à l’insuline que est améliorée dans cas-contrôle récente
glargine associée à un les essais comparant la [40], portant sur un vaste
analogue rapide, il n’y a pompe aux multi-injections effectif, a montré un gain
pas de différence dans la avec des types variés d’in- de qualité de vie avec la
fréquence des hypoglycé- suline [37], y compris avec pompe, grâce à une plus
mies, mais le faible taux l’insuline glargine comme grande flexibilité dans la
d’événements observés et insuline basale [20]. Plus vie courante, une dimi-
la courte durée des étu- cette variabilité est mar- nution de la crainte des
des ne permettent pas quée, plus le bénéfice du hypoglycémies, et une
d’en tirer une conclusion traitement par pompe est meilleure satisfaction du
informative. important [38]. traitement. Dans les étu-
rDans la population rDans certaines études des randomisées récentes
pédiatrique, de nombreu- récentes, plusieurs para- ayant évalué la qualité de
ses études observation- mètres du contrôle gly- vie en objectif secondaire,
nelles [28-31] montrent cémique sont améliorés on note le plus souvent une
une réduction du taux simultanément avec la amélioration [21, 37] avec
d’hypoglycémies sévè- pompe : HbA1c, fréquence la pompe, ou une absence
res et modérées avec des hypoglycémies et des de différence entre pompe
la pompe, alors que acidocétoses [26] ; HbA1c, et multi-injections [23, 32,

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Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 7

33]. Ces résultats intéres- fréquents) et associée pouvant être équilibré


sants demandent à être aux antidiabétiques oraux par multi-injections sous
confirmés. Par ailleurs, ils (ADO). cutanées d’insuline ».
sont très dépendants de La pompe permet une Le but de cette actua-
la technique et pourraient absorption d’insuline lisation est d’éclairer la
encore s’améliorer avec plus prédictible chez les réflexion par une analyse
celle-ci. patients dont les besoins rigoureuse de la littéra-
en insuline sont très éle- ture et l’expérience d’un
Chez le diabétique
vés et/ou présentant une groupe d’experts autori-
de type 2
insulinorésistance majeure sant une gradation des
L’expérience du traite- [46, 47], et probablement nouvelles recomman-
ment par pompe dans une désensibilisation dans dations par leur niveau
le diabète de type 2 est les rares cas d’allergie à de preuve scientifique
beaucoup plus récente l’insuline [revue in 39]. et d’expérience profes-
et plus limitée. Les résul- sionnelle (tableau I). Ceci
tats des quatre études
Indications du devrait permettre de défi-
randomisées, comparant traitement par nir au mieux le rapport
pompe et multi-injections pompe bénéfices/risques pour
par analogues rapides Les indications du traite- les patients ainsi que le
et NPH [41-43] ou glar- ment par pompe à insuline rapport coût/efficacité
gine [44], montrent que le avaient été décrites dans de ce traitement pour
traitement par pompe a les Recommandations de nos dépenses de santé.
une efficacité supérieure la Société Francophone Parmi ces indications,
si le traitement antérieur du Diabète en 1995 [1] et peu sont urgentes, et
était déjà relativement une plus large expérience la motivation du patient
intensifié (au moins deux permet aujourd’hui de les (et des parents dans le
injections par jour), avec actualiser. Par ailleurs, le domaine pédiatrique)
une qualité de vie main- texte du Journal Officiel est un élément essentiel
tenue ou améliorée. Une du 10 novembre 2000 à prendre en compte. Il
cinquième étude [45] met [3] qui statue sur le rem- est crucial que méde-
en évidence une amélio- boursement de ce type cins et patients prennent
ration durable de l’équi- de traitement précise le temps de bien peser
libre glycémique avec la que « la prise en charge l’indication, les risques
pompe utilisée de façon est assurée pour le dia- d’échec seront alors
simple (sans ajustements bète de type 1 ou 2 ne limités.

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Recommandations et référentiels

Diabète de type 1 d’autant plus efficace que c) Impossibilité de mainte-


HbA1c élevée de façon le taux d’HbA1c est élevé. nir le taux cible d’HbA1c
persistante malgré un Recommandation de sans entraîner des épiso-
traitement intensifié grade A des de type a) ou b).
par multi-injections
Hypoglycémies répé- Recommandation de
Après intensification de la tées (sévères ou modé- grade A
prise en charge par une rées mais fréquentes) Variabilité glycémique
équipe pluri-profession- a) Incidence d’hypoglycé- importante
nelle et optimisation de mies sévères (c’est-à-dire Cette variabilité glycémi-
l’éducation thérapeutique, nécessitant le recours à une que inter ou intra-journa-
la persistance d’un taux tierce personne) supérieure lière doit être documentée
d’HbA1c supérieur à 7,5 % à un épisode par an. par un cortège d’argu-
doit faire envisager l’instau- b) Incidence d’hypoglycé- ments basé sur la clinique
ration d’un traitement par mies modérées supérieure (hypoglycémies fréquen-
pompe. Ce traitement sera à 4 par semaine. tes), la biologie (HbA1c

Tableau I : Grade des recommandations.

Niveau de preuve scientifique fournis par la littérature Grade des


recommandations
Niveau 1 A
rEssais comparatifs randomisés de forte puissance
r Méta-analyse d’essais comparatifs randomisés Preuve scientifique établie
r Analyse de décision basée sur des études bien menées
Niveau 2 B
r Essais comparatifs randomisés de faible puissance
r Études comparatives non randomisées bien menées Présomption scientifique
r Études de cohorte
Niveau 3 C
r Études cas-témoin
Niveau 4
r Études comparatives comportant des biais importants Faible niveau de preuve
r Études rétrospectives scientifique
r Séries de cas
r Études épidémiologiques descriptives (transversale,
longitudinale)

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Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 9

élevée), l’autosurveillance de sommeil et de repas sont applicables à l’en-


glycémique, les index de variables. fant et l’adolescent,
variabilité (SD, dévia- Consensus d’experts mais des indications
tion standard ; MAGE, Grossesse ou projet de spécifiques à la pédia-
Mean amplitude glycemic grossesse trie peuvent être indivi-
excursion ; MODD, Mean dualisées.
of daily blood glucose dif- Durant la période pré- r Instabilité glycémique
ference) ou par enregistre- conceptionnelle et la chez le jeune enfant.
ment continu du glucose grossesse, un excellent r Douleur et/ou phobie
interstitiel par capteur. contrôle glycémique est des injections.
Recommandation de impératif. Dès lors que r Impossibilité pratique
grade B celui-ci n’est pas atteint de réaliser des multi-
Variabilité des besoins avec les multi-injec- injections.
en insuline tions, un traitement par r Troubles du comporte-
La possibilité que donne la pompe peut être pro- ment alimentaire chez les
pompe, comparée aux mul- posé, qui correspond adolescents.
ti-injections, de program- alors aux indications r Hypoglycémies noctur-
mer plusieurs débits de précédentes. nes, besoins en insuline
base, permet d’adapter la Toutefois, en raison du très faibles, en particulier
délivrance d’insuline à des risque accru d’acidocé- la nuit, chez le très jeune
besoins variables au cours tose pendant la grossesse enfant.
du nycthémère, comme lors et de ses conséquences r Dès la découverte de la
du phénomène de l’aube. possibles sur le fœtus, maladie : diabète néonatal
Consensus d’experts le rapport bénéfices/ris- ou du nourrisson.
Situations où le traite- ques doit être individua- Consensus d’experts
ment par multi-injec- lisé pour chaque femme Allergie à l’insuline
tions entraîne un bon dans son environnement Recommandation de
contrôle métabolique et pour chaque équipe grade C
mais compromet la vie médicale.
socioprofessionnelle Diabète de type 2
Consensus d’experts
Travail posté, voyages Indications spécifiques L’utilisation du traitement
professionnels fréquents, à l’enfant et à par pompe externe chez
surtout si associés à des l’adolescent les patients ayant un dia-
décalages horaires, sports Toutes les indications bète de type 2 est beau-
de compétition, horaires précitées chez l’adulte coup plus récente et la

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Recommandations et référentiels

valeur de ces recomman- r Diabète et recours à tions absolues ou rela-


dations est tempérée par une nutrition entérale ou tives et sont liées soit
une expérience beaucoup parentérale. au patient, soit à son
plus limitée. r Diabètes iatrogènes environnement, ou à la
Échec d’un traitement (ex : interféron…). pompe. Elles correspon-
intensifié par multi- r Diabète lipoatrophique. dent aux situations où la
injections (au moins r Situations médicales pompe n’est pas efficace
deux injections par jour)
associant une insulino- et/ou met en danger le
Recommandation de pénie à une insulinorésis- patient.
grade C tance majeure. To u t e s l e s c o n t r e -
Patients avec résis- Dans les années à venir indications relèvent d’un
tance à l’insuline ou d ’ a u t re s i n d i c a t i o n s consensus d’experts.
besoins en insuline très devront être discutées,
élevés Contre-indications
telles que la mise en
absolues
Consensus d’experts place d’un traitement par
Maladies psychiatri-
Grossesse chez une pompe dès la découverte
ques graves
femme avec diabète de du diabète, ou en réponse
type 2 à une demande d’amélio- Y compris chez les
Situation qui devient ration du confort de vie parents dans le cas d’un
plus fréquente mais pour par les patients. La place enfant diabétique.
laquelle l’intérêt d’un trai- du traitement par infu- Rétinopathie ischémi-
tement par pompe n’a pas sion continue d’insuline que sévère rapidement
encore été évalué. par voie intrapéritonéale progressive ou rétino-
pathie proliférative
Consensus d’experts (pompe implantable) par
Allergie à l’insuline rapport au traitement Tout traitement visant à
Recommandation de par pompe portable sera normaliser la glycémie
grade C aussi à préciser, en fonc- rapidement est contre-
tion du développement de indiqué avant la photo-
Autres situations
la technique. coagulation par laser.
médicales
Exposition à des
Circonstances de Contre-indications champs magnétiques
déséquilibre majeur
du traitement par intenses, comme l’ima-
ou adaptation à des
circonstances physio- pompe gerie par résonance
magnétique (IRM), qui
pathologiques extrê- Elles peuvent être sépa- peuvent causer un sur-
mes ou potentiellement rées en contre-indica- débit d’insuline.
durables

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Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 11

Contre-indications essentiels du succès du le traitement par pompe


relatives traitement. ou avec les injections,
Dans ces situations, le Mauvaises conditions prudence et ajustement
rapport bénéfices/risques d’hygiène ou pratique au cas par cas.
du traitement par pompe des sports violents, sus- Pour la plupart des
doit être évalué et discuté ceptibles d’entraîner des contre-indications rela-
au cas par cas, au sein infections ou des trauma- tives, l’augmentation du
d’une unité de diabéto- tismes au site d’infusion. nombre de contrôles gly-
logie expérimentée dans Handicap sensoriel cémiques capillaires et la
le traitement par pompe, (visuel en particulier) surveillance de la céto-
ou moteur important némie capillaire prennent
avec l’aide, dans certains
cas, d’interventions mul- Insuffisance rénale ter- toute leur importance vis-
minale, du fait du risque à-vis de la prévention du
tidisciplinaires (médecins,
accru d’acidose. Cette risque d’acidocétose.
infirmières, diététiciennes,
situation implique une
psychologues).
surveillance capillaire de
Nécessité d’une
Mauvaise observance de la réévaluation
la cétonémie.
gestion du traitement dans continue de la
Vie dans un environne-
son ensemble, en incluant pertinence du
ment de froid ou de cha-
les consultations rappro-
leur extrêmes, pour des traitement par
chées, l’autosurveillance
raisons professionnelles pompe
glycémique et la sur-
ou personnelles, en raison Le patient, le médecin et
veillance des corps cétoni-
d’un risque d’inactivation la technique peuvent évo-
ques. Il faut y rajouter, pour de l’insuline (ex : cuisi- luer. Certaines indications
les enfants, l’impossibilité niers, frigoristes…). transitoires deviennent
matérielle de joindre une permanentes, tandis que
Plongée sous
structure sanitaire adaptée marine sportive ou de bonnes indications
ou les parents dans un délai professionnelle se révèlent mauvaises
de trois heures. Il faut rappeler que si les ou que des contre-indi-
Mauvaise acceptation pompes sont résistantes cations surgissent. Tout
du traitement par le aux éclaboussures, il n’est ceci souligne la nécessité
patient pas recommandé de les d’une évaluation continue
En effet, la motivation et immerger. des connaissances théori-
la coopération du patient La pratique des sports ques et des capacités de
représentent des éléments extrêmes requiert, avec gestion au jour le jour du

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Recommandations et référentiels

traitement par pompe par r Insuffisance de régula- qui peut conduire à amé-
le patient, ainsi que des rité des consultations de liorer la prise en charge.
résultats métaboliques, suivi. r Infections à répétition
de la qualité de vie et de r Absence d’évaluation aux sites d’insertion du
la satisfaction du patient. annuelle. cathéter.
Cette évaluation, réalisée à Mauvaise utilisation du r Réactions lipohypertrophi-
chaque consultation par le traitement : adaptation ques à ces mêmes sites.
diabétologue, et associée irrationnelle des doses, r Fréquence de change-
à une évaluation annuelle donc inefficace, voire dan- ment du cathéter insuffi-
par l’équipe pluri-profes- gereuse. sante.
sionnelle du centre initia- Survenue d’accidents r Ajustements inappropriés
teur, permet d’apprécier au aigus : deux acidocéto- des doses d’insuline.
mieux le rapport bénéfices/ ses ou plus dans l’année, r Mauvaise manipulation
risques de cette modalité non expliquées par des du matériel.
thérapeutique pour cha- conditions médicales iné-
Interruption
que patient. Évaluation vitables, ou hypoglycémies
transitoire
régulière, motivation et sévères plus fréquentes
observance du patient que sous multi-injections. Une interruption transitoire
sont les trois points clés Détérioration significa- du traitement par pompe
du succès de ce mode de tive du taux d’HbA1c est en général nécessaire
traitement. sous pompe, au-delà chez les patients hos-
des objectifs thérapeu- pitalisés en milieu non
Critères d’interrup-
tiques. diabétologique pour une
tion du traitement
Mauvaise acceptation de pathologie qui les rend
par pompe
la pompe par le patient, temporairement incapa-
La négligence du patient
avec désir d’interrom- bles de gérer leur traite-
(ou des parents pour
les enfants diabétiques) pre ce traitement qu’il ment, ou à la demande
ou le non-respect des convient de respecter. du patient (en été, par
conditions de suivi Survenue de contre- exemple).
r Fréquence insuffisante indications
de l’autosurveillance
Règles de prise
Échecs relatifs en charge et de
glycémique.
r Absence de surveillance Certaines conditions bonne pratique
des corps cétoniques d’échec relatif nécessitent L’inscription des pompes
lorsqu’indiqué formellement. une reprise de l’éducation à insuline au Tarif intermi-

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Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 13

nistériel des prestations d’évaluation du matériel, à la gestion du traitement,


sanitaires et sociales de la formation du patient répondant à un cahier des
(TIPS) (texte du JO du et du service rendu. charges.
10 novembre 2000) [3] À chaque étape la prise Un centre initiateur pour
a radicalement modifié en considération du désir, adultes
l’organisation de la prise de la motivation et de la r Doit s’appuyer sur une
en charge du traitement participation active du équipe multi-profession-
par pompe en France. Ce patient et de son entou- nelle formée à la prise en
texte a défini le rôle de rage est un facteur de charge intensive du dia-
chacun, notamment celui réussite indispensable. bète, notamment à l’édu-
des centres initiateurs cation thérapeutique, et
Le cadre organisa-
et celui des prestataires au traitement par pompe
tionnel de la nou-
de service. La nouvelle à insuline.
velle nomenclature
nomenclature, issue de r Cette équipe est com-
Qu’est-ce qu’un centre
la révision de la Liste des posée notamment de
initiateur de traitement
produits et prestations par pompe à insuline ? deux médecins spécia-
remboursables (LPPR) listes en endocrinologie-
(JO du 25 août 2006 et Depuis 2000, la prise en diabète-métabolisme,
du 11 décembre 2008) [4, charge du traitement par d’une infirmière et d’une
5], définit très précisément pompe est assurée, lors diététicienne.
les modalités de prise en de la première prescrip- r Un centre initiateur étu-
charge de ce traitement. tion, après hospitalisation die et confirme l’indication
Ce texte représente un (de jour ou complète) dans du traitement par pompe
véritable cahier des char- un établissement de soins conformément aux don-
ges pour les trois princi- comportant une activité nées relatives à la prise en
paux partenaires impli- spécialisée en diabéto- charge et aux recomman-
qués dans ce traitement, logie et ayant une expé- dations professionnelles
à savoir les profession- rience dans le traitement de bonne pratique.
nels de santé, les indus- du diabète par pompe r Il initie le traitement.
triels et les prestataires portable. Cette mise en r Il assure la formation à
de service. Pour tous ces place doit être réalisée sa gestion par le patient
partenaires, en dehors de dans un centre initiateur ou son entourage.
la description des char- adulte ou pédiatrique, res- r Il pratique une réévalua-
ges spécifiques, figure ponsable de la formation tion annuelle de sa perti-
en permanence la notion médicale et paramédicale nence.

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


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Recommandations et référentiels

r Il assure une astreinte ambulatoire par pompe semble des intervenants


médicale 24 heures sur 24. doit assurer le suivi simul- (notamment prestataires).
r Le centre doit disposer, tané d’au moins 50 enfants Les équipes des centres
en interne ou à proxi- diabétiques et le suivi d’au initiateurs doivent parti-
mité, d’une structure moins cinq enfants sous ciper au moins une fois
d’accueil des urgences pompe au terme de deux par an à une formation
diabétiques. ans de fonctionnement. continue sur les pom-
r Il doit réaliser au mini- r Dans les rares cas où il pes à insuline. Enfin, les
mum 10 initiations de n’y existerait pas de cen- centres peuvent établir
traitement par pompe tre initiateur pédiatrique conjointement avec les
par an et au moins suivre dans une région, un cen- prestataires une charte
régulièrement 25 patients tre initiateur pour adultes de bon fonctionnement.
après trois ans de fonc- (tel que défini précédem- Dans l’avenir, il est pos-
tionnement. ment) pourrait être amené sible d’envisager que le
Ces conditions sont à prendre en charge un traitement par pompe
nécessaires pour un enfant, en collaboration puisse être initié en
niveau d’implication, de avec une équipe pédia- ambulatoire, mais tou-
compétence et de sécu- trique régionale qui suit jours dans des centres
rité suffisant du centre. des enfants diabétiques offrant, tout comme les
Un centre initiateur (expertise diabète de centres initiateurs actuels,
pédiatrique l’enfant). les conditions requises
r Doit être composé d’un r Ce centre adulte doit de compétences pour
pédiatre expérimenté en néanmoins respecter les le traitement par pompe
diabétologie, d’une infir- spécificités pédiatriques et pour l’éducation thé-
mière ou puéricultrice for- pour les indications, la rapeutique, ainsi que la
mée à la prise en charge phase préalable à l’indi- possibilité de recours à
intensive du diabète, cation, les contre-indica- une astreinte 24h/24 et
notamment à l’éducation tions, les critères d’arrêt et à une structure d’accueil
thérapeutique et au traite- d’évaluation annuelle. des urgences diabétolo-
ment par pompe à insuline Un centre initiateur a giques.
et d’une diététicienne ayant trois grandes missions : Quel est le rôle du
une compétence dans le qui sont l’initiation du trai- prestataire ?
diabète de l’enfant. tement, la réévaluation Les prestataires doivent :
r La structure pédiatrique annuelle et la formation r Être en mesure de pré-
d’initiation du traitement des soignants et de l’en- senter toutes les pompes

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 15

prescrites par le centre r Les prestataires ont Préparation à la mise


sous pompe
initiateur. l’obligation de vérifier le
r Assurer la formation bon état et le bon fonc- Le choix de l’indication, le
technique correspon- tionnement du matériel. suivi et le renouvellement
dante du patient, à la Toute déficience techni- de la prescription sont
demande du centre. que doit faire l’objet d’une assurés par un médecin
r Intervenir, en cas de information du fabricant, spécialiste en endocri-
panne, au domicile du seul responsable du ser- nologie-diabète-métabo-
patient dans les 12 heu- vice après vente. lisme ou un pédiatre expé-
res et remplacer si néces- rimenté dans le diabète
Quel remboursement ?
saire la pompe dans les de l’enfant, travaillant en
24 heures. Il couvre l’intégralité de concertation avec le cen-
r Respecter la charte de la prise en charge dans tre initiateur.
bon fonctionnement avec le cadre de l’affection de Le médecin prescripteur
les centres et les règles longue durée (ALD) et s’attachera à expliquer
de matériovigilance. sous-entend le respect l’adaptation possible de ce
r Établir des procédures de la prescription et la traitement à toute situation :
internes écrites. globalité du parcours déconnections transitoires,
r La formation technique de soins. voire périodes d’arrêt (acti-
(initiale et continue) du vité physique, relations
Le cheminement du
patient, ainsi que l’as- sexuelles, vacances…),
patient
treinte, doivent être réa- pour faciliter l’adhésion du
lisées par un intervenant Le cheminement du patient à ce traitement.
infirmier. L’intervenant patient est décrit suivant Il doit s’assurer que
doit être formé à l’insu- son déroulement chro- le patient effectue
linothérapie (formation nologique. Les rôles et la une autosurveillance
validée par des experts nécessaire complémenta- glycémique soutenue
cliniciens) et à la tech- rité des différents interve- (au moins 4 glycémies
nique des pompes à nants (diabétologue res- c a p i l l a i re s p a r j o u r )
insuline par les fabri- ponsable du suivi, centre permettant une adapta-
cants. initiateur, prestataire, tion du traitement.
r Il doit également partici- fabricant) apparaissent Au moment de la décision
per au moins une fois par au fil de ce cheminement. de mise sous pompe, le
an à une formation conti- Ils sont résumés tableaux choix du matériel par le
nue sur les pompes. II et III. patient est éclairé par le

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Recommandations et référentiels

Tableau II : Complémentarité des quatre intervenants.

Diabétologue Pose l’indication et préparation du patient


Suivi médical (éducation thérapeutique et évaluation continue du bien-
fondé du traitement)
Centre initiateur Confirmation d’indication
Éducation médico-technique
Contact avec le prestataire
Évaluation annuelle
Astreinte 24h/24
Prestataire Fourniture du matériel et du consommable
Permanence technique 24h/24
Éducation technique programmée
Suivi technique et de sécurité
Fabricant Vente du matériel au prestataire
Service après vente

Tableau III : Définition des rôles des quatre intervenants.

Définition des rôles


Pose de l’indication Diabétologue
Suivi (éducation thérapeutique)
Initiation et évaluation annuelle Centre Initiateur
Éducation thérapeutique Centre Initiateur et Diabétologue
Éducation technique initiale Centre et prestataire
Fourniture du matériel et consommables, suivi technique Prestataire
Formation initiale et continue de l’équipe médicale et Fabricant et prestataire
paramédicale à l’utilisation du matériel
Formation du prestataire Centre et fabricant

prescripteur et le presta- d’action rapide peut être qui peut être réalisée par
taire. Ce dernier doit pou- utilisée, les analogues le centre initiateur ou délé-
voir présenter au patient d’action rapide s’étant guée au prestataire, et
tous les modèles propo- révélés être plus efficaces effectuée avant le séjour
sés par le prescripteur. [revue in 2]. dans le centre initiateur et
Il sera tenu compte de Initiation du traitement d’autre part une éducation
la compatibilité entre les thérapeutique à la gestion
pompes et les lignes de Elle nécessite d’une part du traitement, qui relève
perfusion. Toute insuline une éducation technique, de l’équipe pluri-profes-

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 17

sionnelle du centre initia- sance des précautions rectifs, des déconnections


teur et qui ne rentre pas d’utilisation et des règles transitoires.
dans les compétences du de sécurité. r Résolution des incidents et
prestataire. r L’attitude face aux alar- des situations aiguës (hyper-
L’éducation technique mes et aux pannes du glycémies avec ou sans
peut être réalisée par matériel. cétose, hypoglycémies).
l’équipe pluri-profession- r Les possibilités de port r Définition et prescrip-
nelle du centre, ou délé- de pompe. tion du protocole de rem-
guée au prestataire au r Des grilles d’évaluation placement.
travers d’une prescription des acquis, telles que Elle délivre ainsi un pro-
médicale (dans ce dernier définies dans des recom- gramme structuré d’édu-
cas, elle fait l’objet d’un mandations récentes de cation thérapeutique centré
remboursement forfaitaire). la Société Francophone sur la gestion du traitement
Si le prestataire assure du Diabète Paramédical par pompe à insuline, en
cette formation technique, [48], doivent être établies, s’appuyant sur les com-
il peut le faire chez lui, au éventuellement en parte- pétences de l’équipe plu-
domicile du patient, avant nariat avec le prestataire, ri-professionnelle à la fois
l’hospitalisation ou au sein puis communiquées et dans le champ du traite-
du centre initiateur. validées conjointement. ment par pompe et dans
La formation technique L’éducation thérapeuti- le champ de l’éducation
du patient comprend : que est réalisée dans le thérapeutique.
r L’apprentissage du fonc- centre initiateur. L’équipe Des protocoles écrits et
tionnement de la pompe pluri-professionnelle du des grilles d’évaluation
avec l’apprentissage de centre initiateur s’assure de cette formation ini-
réglages simples (piles, date, de la bonne formation du tiale sont intégrés dans
débit de base et bolus) puis patient à l’insulinothéra- le dossier du patient, qui
les réglages avancés (débits pie intensive et confirme doit également comporter
temporaires, bolus particu- l’indication du traitement. les modalités du recours
liers, utilisations d’alarmes Elle assure au cours d’une à l’astreinte médicale. La
et rappels, reprogramma- hospitalisation la forma- participation à ces ini-
tion…) selon la progression tion intensive du patient à tiations d’un membre de
du patient. la gestion du traitement. l’entourage est recher-
r L’ u t i l i s a t i o n d e s r Choix et adaptation des chée chaque fois que
consommables (réservoir débits de perfusion, des cela est indispensable ou
et cathéter) et la connais- bolus prandiaux et cor- seulement souhaité.

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


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Recommandations et référentiels

Le suivi ambulatoire du – la recherche des signes La réévaluation


patient annuelle du traitement
d’intolérance (zones
Il est réalisé nécessai- d’injection) ; Elle a pour but essentiel
rement par le médecin – l’évaluation de l’oppor- de valider l’utilité de la
diabétologue et le pres- tunité de la poursuite du poursuite du traitement
tataire de service. La traitement. et relève d’une concerta-
première consultation Les prestataires sont tion des différents interve-
après la mise en place du par ailleurs tenus : nants médicaux et para-
traitement est en général – d’assurer l’entretien médicaux. Elle fait partie
prévue à la fin du premier courant du matériel des obligations du centre
mois. Un contact rappro- – de vérifier les connais- initiateur et du patient.
ché est conseillé avec les sances sur les précautions Cette évaluation annuelle se
intervenants au début du d’utilisation et la procédure déroule en plusieurs phases
traitement. d’astreinte : différents au sein du centre initiateur,
Au-delà, le suivi clinique numéros de téléphone, le plus souvent lors d’une
sera adapté au cas par schéma de remplacement hospitalisation de jour, sous
cas : plus serré la première et kit d’urgence, rôle des la responsabilité de l’équipe
année, il sera ensuite au différents intervenants. pluri-professionnelle de
minimum semestriel. Durant cette période, celui-ci et comporte :
Le diabétologue l’obligation de matériovi- 1) Bilan de l’année écou-
assure : gilance concerne l’ensem- lée, réalisé grâce aux infor-
– le suivi habituel et ble des intervenants. mations fournies par le
notamment la prescrip- Le changement de pompe diabétologue responsable
tion du matériel, délivré avant 4 ans doit rester du suivi, portant plus par-
par le prestataire, pour exceptionnel, et être validé ticulièrement sur l’équilibre
une période maximale de par le centre initiateur, glycémique, la fréquence
6 mois ainsi que la pres- nécessitant alors une nou- des complications méta-
cription du forfait de suivi velle formation technique boliques ou au site d’in-
mensuel ; (en direct ou via le presta- fusion, l’observance du
– le maintien des bonnes taire).Chaque contact doit traitement, l’atteinte des
pratiques d’utilisation de être l’occasion pour tous objectifs, l’apparition
la pompe ; les intervenants de faire éventuelle de contre-indi-
– le contrôle de la bonne un diagnostic éducatif et cations, la qualité de vie et
adaptation du traitement à les ajustements nécessai- l’avis du diabétologue sur
la vie quotidienne ; res de façon concertée. l’opportunité de la pour-

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


Quand et comment traiter un patient diabétique par pompe à insuline externe ? 19

suite du traitement (rap- 5) Éducation spécifique d’éducation thérapeutique


port bénéfice/risques). si nécessaire : progres- lui permettant d’atteindre
2) Évaluation des connais- sion dans l’utilisation de au mieux les objectifs
sances : sécurité sous fonctions avancées de la thérapeutiques. Elle doit
pompe, adaptation des pompe. être vue comme une aide
doses d’insuline (basal 6) Avis sur l’opportunité du centre initiateur au dia-
et bolus), vie quotidienne de la poursuite, de l’arrêt bétologue responsable du
sous pompe. temporaire ou définitif du suivi du patient.
3) Renforcement et ajuste- traitement, et conclusions
ment des connaissances, sont écrits et transmis au Conflits d’intérêt :
en fonction du diagnostic diabétologue responsable Les membres du Groupe
éducatif spécifique à la du suivi. de travail pompes à insuline
pompe et au traitement 7) L’opinion du patient et de la Société Francophone
intensifié. sa motivation sont des du Diabète déclarent avoir
4) Évaluation et correction éléments essentiels pris pu bénéficier à titres divers
des techniques, y compris en compte dans cette de financements par les
autosurveillance glycémi- évaluation. laboratoires suivants :
que et cétonémique, avec En fait, l’évaluation Animas, Cozmo, Lilly,
éventuelle adaptation du annuelle donne surtout Medtronic, Novo Nordisk,
matériel (cathéters en la possibilité d’offrir au Roche Diagnostics, Sanofi
particulier). patient un complément Aventis.

Conclusion
La nouvelle nomenclature concernant les pompes à insuline externe ne s’est pas
contentée de fixer des tarifs de matériel. Le législateur a défini le cadre organisation-
nel de ce traitement, avec des rôles et des obligations pour chacun des intervenants,
ainsi que pour le patient. Le législateur a également reconnu le caractère indispen-
sable de l’éducation thérapeutique spécifique au traitement par pompe à insuline
externe. Tout ceci a permis d’offrir aux patients un environnement thérapeutique
structuré, contractuel, évolutif, fait de complémentarité et non de rivalité, basé sur
l’expérience, la formation et l’évaluation, afin de leur permettre d’atteindre au mieux
les objectifs de santé qu’ils se sont fixés. Enfin, la nouvelle nomenclature a offert
la possibilité d’élargir considérablement l’accessibilité au traitement pour tous les
patients qui vont en tirer bénéfice.

Médecine et Maladies Métaboliques - Décembre 2009 - Vol. 3 - Hors-série n°2


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Recommandations et référentiels

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