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CALATRAVA VALLS SANTIAGO (1951- )

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François CHASLIN : critique d'architecture

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Établi à Zurich depuis 1981 et à Paris depuis 1989, l'architecte et ingénieur d'origine espagnole
Santiago Calatrava Valls s'est imposé sur la scène architecturale des années 1980 par son approche
organique et même zoomorphique des structures constructives. Les siennes sont souvent inspirées
par des modèles anatomiques (et particulièrement par les squelettes osseux). Elles se distinguent
par une stylistique très identifiable, à la plasticité maniériste et baroque, qui fait de ce concepteur
le représentant le plus caractéristique de ce que peut être en ingénierie une démarche d'auteur,
d'artiste attaché à sa signature et à l'expression de sa propre subjectivité.

Né à Benimamet près de Valence en 1951, Santiago Calatrava a suivi à Valence des études d'art,
d'architecture puis d'urbanisme avant de rejoindre l'école polytechnique de Zurich E.T.H., au sein de
laquelle il soutient en 1981 une thèse de doctorat sur la pliabilité des structures spatiales
tridimensionnelles. La même année, il crée son agence d'architecture. De cette approche originale
découle un goût pour l'architecture dynamique et transformable qu'il met en œuvre dans de
nombreuses réalisations : trois grandes portes métalliques pliantes des entrepôts Ernsting à
Cœsfeld, Westphalie (1985) ; membrures de béton articulées du pavillon temporaire Swissbau à Bâle
(1989) ; projet de pavillon flottant à Lucerne (1989) ; pavillon du Koweït à l'exposition universelle de
Séville, où de hauts doigts griffus se rejoignent pour constituer une voûte (1992) ; longue fenêtre du
socle de la tour des communications de Montjuich à Barcelone (1992) ; projet pour le dôme du
Reichstag à Berlin (1992) ; couverture de la salle municipale enfouie sous la Plaza España d'Alcoy
(1995) ; enfin ailes croisées et rétractables d'une proposition pour le Southpoint Pavilion de
Roosevelt Island à New York (1995).

Santiago Calatrava s'est particulièrement distingué comme constructeur de ponts. Ses ouvrages
témoignent d'une expressivité plastique qui privilégie l'asymétrie, les mouvements curvilinéaires, les
effets de basculement et plus généralement les paradoxes statiques, les mâts inclinés supportant de
spectaculaires systèmes de haubanage. Ainsi pour le pont oblique Bach de Roda à Barcelone (1987),
les ponts Nueve de Octubre et Alameda à Valence (1989 et 1995), Lusitania à Mérida (1991),
Alamillo et Cartuja à Séville (1992), Miraflores à Cordoue (1993), les projets pour le pont d'Austerlitz
et la passerelle Solférino à Paris (1988 et 1993), l'ouvrage de franchissement de la Tamise à Londres
(1990), un pont tournant à Bordeaux (1991), des passerelles à Créteil (1988), Bilbao (1996), Ripoll
(1991), Gérone (1992), Manchester (1995), passerelle Puerto Madero à Buenos Aires (2002), Petach
Tikva (Israël, 2002), Haarlemmermeer (Pays-Bas, 2004), Canal Grande à Venise (2007), pont de la

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Paix (Canada, 2012), etc.

Il dessine des espaces sculpturaux qui rappellent la spatialité organique de Gaudí ou de Saarinen,
notamment dans les piles, culées, tabliers de ponts et parties souterraines de certaines réalisations,
comme les gares de chemin de fer à Zurich (1990), Lucerne (1989), à Lyon-Satolas (1994), Lisbonne
(1998), Mediopadana en Italie (2013). Il échafaude de hautes charpentes aériennes et ajourées
comme la monumentale galerie vitrée du complexe B.C.E. Place à Toronto (1992), le projet non
retenu pour la nef de la cathédrale Saint John the Divine à New York (1991) et la nappe de verrières
de la gare d'Orient à Lisbonne (1998). Il lance parfois d'étranges surfaces courbes qui ne sont pas
sans évoquer des pétales d'orchidée comme à l'aérogare de Bilbao-Sondica (1999) et à l'auditorium
de Tenerife (2003), de vastes ailes déployées, comme à la gare de Satolas ou pour l'extension du
Milwaukee Art Museum (2001), ou un torse en mouvement, comme on le voit avec la tour à usage
résidentiel Turning Torso à Malmö (Suède, 2005).

Cette imagination débridée le mène à construire de véritables collections de variations structurelles,


comme au planétarium (dit L'Hémisphérique) et au complexe scientifique (1998) ainsi qu'à l'Opéra
de Valence (2005), où son incontestable virtuosité se teinte d'une certaine emphase. Ses bétons
blancs aux formes musculeuses, ses poteaux et bielles fuselées, ses rotules et articulations très
affirmées, ses membrures souvent acérées et griffues mêlent dans un syncrétisme très personnel les
références à Léonard de Vinci, à Michel-Ange, au maniérisme et à l'Art nouveau ainsi que
l'exploration infinie des métaphores anatomiques.

Le travail de Santiago Calatrava est présenté dans de nombreuses expositions : Metropolitan


Museum of Art de New York (2005), Musée olympique de Lausanne (2007), Neue Nationalgalerie à
Berlin (2011), musée de l'Ermitage à Saint-Petersbourg (2012).

— François CHASLIN

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POUR CITER L’ARTICLE

François CHASLIN, « CALATRAVA VALLS SANTIAGO (1951- ) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15
octobre 2021. URL : http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/santiago-calatrava-valls/

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