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Créer une entreprise en Côte d’Ivoire :

Comment créer une entreprise en Côte d’Ivoire ? Par où commencer ? Quelles


sont les opportunités d’affaires à Adibjan, Yamoussoukro, Bouaké, San Pedro
et dans les autres régions de la Côte d’Ivoire ? Quelle fiscalité et quels statuts
juridiques ? Tous nos conseils.

Cet article a été rédigé par le représentant de SMYB en Afrique.


Contact : Moïse YOBOUET
Responsable de SMYB Afrique
BP: 348 Abidjan COTE D’IVOIRE
Voici quelques données à prendre en compte si vous souhaitez créer une
entreprise en Côte d’Ivoire : présentation du pays et des secteurs porteurs
de son économie, procédure de création d’entreprises, difficultés des
entreprises ivoiriennes et mesures incitatives pour encourager
l’entrepreneuriat en Côte d’Ivoire.

Voici tout ce qu’il faut savoir pour créer une entreprise en Côte d’Ivoire.

Quelques données générales sur la Côte


d’Ivoire.
La Côte d’Ivoire est située en Afrique occidentale et possède l’une des
économies les plus dynamiques du continent. Premier producteur mondial
de cacao, elle dispose d’un certain nombre d’atouts reconnus sur le plan
international.
Le climat et l’agriculture.
Le climat est l’un des atouts majeurs de l’agriculture ivoirienne :

 Le climat équatorial se caractérise par des fortes précipitations (environ


2000 mm par an), et une chaleur constante (environ 27°) tout au long
de l’année. Ce climat est présent dans les zones forestières avec des
sols favorables aux cultures d’exportations (cacao, café, hévéa…),
 Le climat tropical humide au nord se caractérise par des précipitations
peu abondantes (environ 800 à 1500 mm par an), et une chaleur
constante (environ 28°) tout long de l’année. Ce climat se rencontre
dans les zones de savane avec des sols adaptés pour des cultures
d’exportations telles que : le coton, l’arcade, la mangue, etc.
Les ressources hydrographiques.
La Côte d’Ivoire est arrosée par d’importants cours d’eau, qui soutiennent la
production d’énergie et l’économie en général. On peut citer :
 Quatre grands fleuves qui arrosent tout le pays (Comoe, Sassandra,
Badaman et Cavally) et qui fournissent environ 60% des ressources
halieutiques estimées à 100 000 tonnes,
 Trois grandes lagunes (ébrié, tadjo, aby) qui forment l’essentiel de l’eau
intérieure du pays,
 Des lacs artificiels (kossou, taabo, buyo),
 L’océan atlantique avec environ 560 km de côtes bordant des villes
telles Abidjan ou San Pedro.

Le relief et son impact économique.


Le relief ivoirien est plat dans l’ensemble et constitué de plaines et des
plateaux. On trouve cependant à l’ouest quelques chaines de montagnes.
C’est un relief qui facilite l’implantation humaine, les déplacements
agropastoraux, la pratique de l’agriculture. Ce qui explique aussi l’afflux
des populations étrangères sur les terres ivoiriennes.

La population et la main d’œuvre.


La population ivoirienne est estimée à 24 millions d’habitants. Elle est
essentiellement jeune, plus de 55% de la population ayant moins de 20
ans. C’est une population qui croit très rapidement avec un taux d’environ
2,6% par an ; ce qui fait d’elle un vaste réservoir de main d’œuvre et un
grand marché de consommation. C’est une population très diversifiée,
comprenant beaucoup d’immigrés fortement impliqués dans l’agriculture.

Les infrastructures.
Créer une entreprise en Côte d’Ivoire, c’est profiter d’un réseau routier
vaste mais inégalement entretenu : 82 000 km de routes interurbaines dont
6 500 km revêtus. Le pays dispose d’une ligne de chemin de fer de 1260 km
qui relie la capitale économique Abidjan à Ouagadougou au Burkina
Faso par laquelle transite environ 200 000 personnes et plus 900 000
tonnes de marchandises par an. C’est un axe vital pour le Burkina Faso qui
ne dispose pas d’un accès à la mer.
Sur le plan aéroportuaire, la Côte d’Ivoire dispose d’un seul aéroport
international situé à Abidjan (aéroport Félix Houphouët-Boigny). Le pays
possède une flotte d’environ 10 appareils et dessert 20 destinations
internationales et 5 nationales.

Sur le plan portuaire, la Côte d’Ivoire possède deux grandes


infrastructures : le port d’Abidjan (l’un des plus grands du continent
africain) et celui de San Pedro.
Pour ce qui est de la téléphonie, trois principaux opérateurs se partagent le
marché à savoir le français Orange, le Sud-africain MTN et MOOV Côte
d’Ivoire.

Les secteurs porteurs de l’économie


ivoirienne.
L’économie ivoirienne repose sur trois principaux secteurs économiques qui
sont : le secteur agricole, le secteur industriel et le secteur des services.

Le secteur agricole.
C’est l’un des secteurs les plus productifs de l’économie ivoirienne avec
une contribution de 20% au PIB de l’Etat. Il emploie environ la moitié de la
population soit 12 millions de personnes. C’est une agriculture tournée vers
des cultures de rente qui ont fait d’elle le premier producteur mondial de
cacao avec 35 % de part du marché.
Les principales cultures sont : le cacao, le café pour lequel elle occupe la
13e place mondiale et la 3eafricaine, l’hévéa pour lequel le pays occupe le
1er rang africain, le palmier à huile avec une production annuelle estimée à
400 000 tonnes, le coton dont la production annuelle est estimée à 500 000
tonnes par campagne. Les principaux fruits destinés à l’exportation sont la
banane, l’ananas, la mangue…
La production vivrière est très variée : igname, manioc, banane plantain,
céréales…

Le secteur industriel.
Le secteur industriel est important : environ 25 % du PIB ivoirien (donc 65
% pour l’industrie manufacturée). Il s’agit pour l’essentiel d’industries
de première transformation : en 2015, 35 % de sa production de cacao ont
été transformés localement. La Côte d’Ivoire compte franchir la barre de 50
% de cette transformation en 2020. Le coton, l’hévéa et la noix d’acajou
sont aussi déjà transformés localement.
Le secteur minier est aussi très dynamique dans l’industrie ivoirienne :
7 000 emplois directs et indirectement le triple. Les principaux minéraux
exploités sont : l’or, le diamant, le fer, le manganèse, le nickel, le cobalt, le
cuivre.

Enfin, la production de pétrole de la Côte d’Ivoire est estimée à environ


45 000 barils par jour.

Le secteur des services.


C’est le secteur le plus productif de l’économie ivoirienne, et celui qui
attirera le plus de créateurs d’entreprise. Il participe à hauteur de 47 % au
PIB. La bonne productivité de ce secteur est due à l’amélioration de la
qualité des services internet, avec pour conséquence directe l’explosion de
l’économie numérique et l’émergence des services tels que le Mobile Money,
le e-Banking qui viennent faciliter et augmenter le volume des échanges. A
côté de cette économie numérique, des domaines comme le tourisme et le
transport sont des opportunités pour les entreprises.
A noter enfin la multiplication des créations de start-up en Côte d’Ivoire.

La procédure de création d’entreprise


en Côte d’Ivoire.
Abordons maintenant les principales démarches à suivre pour créer une
entreprise en Côte d’Ivoire, et notamment le dossier à fournir pour le
Registre de commerce en Côte d’Ivoire.
Il existe en Côte d’Ivoire des guichets uniques ou « guichets de formalités
des entreprises » qui sont chargés de faciliter les formalités administratives
de création des entreprises. La procédure de création est la même quel que
soit le type d’entreprise, seules les pièces à fournir diffèrent en fonction du
capital social.
Les démarches de création restent longues et complexes.

Voici les 11 étapes officielles pour créer une entreprise en Côte d’Ivoire :
1 – Déclaration notariée de souscription et de versement (DNSV)
C’est la première démarche à effectuer. Les pièces suivantes sont exigées
pour la délivrance de cette déclaration :

 Un récépissé de dépôt des fonds délivré par la banque


 La liste des souscripteurs
 Le montant des sommes versées par chacun et les bulletins de
souscription en double exemplaire
 Le montant des honoraires de réalisation fixés par le notaire
2 – Enregistrement des statuts et de la déclaration notariée de souscription et
de versement
Il doit se faire dans un délai d’un mois à compter de la date indiquée sur les
statuts, auprès de la Direction de l’enregistrement et des timbres. A cet
effet, l’entrepreneur doit produire :

 Huit exemplaires originaux des statuts signés et paraphés


 Ou bien huit exemplaires du procès-verbal de l’assemblée constitutive
et du procès-verbal du conseil d’administration dans le cas d’une
société anonyme
En retour, le créateur d’entreprise recevra 6 exemplaires originaux des
statuts enregistrés. Le coût de cette prestation est :

 D’abord un timbre de 500 F devra être apposé sur chacune des feuilles
de chaque exemplaire des statuts.
 Ensuite il y a un droit d’enregistrement à payer. Il est calculé en
pourcentage du capital social. Les entreprises dont le capital varie entre
3 millions et 5 milliards, doivent verser 0,3% du capital alors que celles
de plus de 5 milliards doivent s’acquitter de 0,1% de ce montant. Un
forfait de 18 000 F est accordé aux entreprises dont le capital est
inférieur à 3 millions. Il faut noter que cette déclaration permet le suivi
de l’impôt sur le revenu des créances (IRC) et de l’impôt sur le revenu
des valeurs mobilières (IRVM).
3- Dépôt des statuts au greffe du tribunal
Il se fait au Greffe du Tribunal d’Abidjan situé au sous-sol du palais de
justice au Plateau à Abidjan. La liste des pièces à fournir est composée
essentiellement de 2 exemplaires des statuts préalablement enregistrés.
Ce service coûte 5 000 F aux créateurs d’entreprise, qui reçoivent en retour
un récépissé de dépôt.

4-Immatriculation au registre du commerce et de crédit mobilier


Cela se fait au greffe du Tribunal de Commerce d’Abidjan ou du tribunal du
siège de la société et permet d’obtenir 2 formulaires portant la date et le
numéro d’immatriculation au registre du commerce. Les documents à
fournir comprennent 5 formulaires d’inscription au registre disponibles au
guichet unique de l’investissement. Le jeu de 5 imprimés revient à 1000 F
CFA auquel il faut ajouter les frais d’inscription au registre qui sont évalués
à 10 000 FCFA.

5- Publication de l’avis de création et d’immatriculation au registre de


commerce et de crédit mobilier
La publication doit intervenir dans un délai de 15 jours soit au journal officiel
ou dans un journal habilité à publier les annonces légales.

6- Légalisation de l’avis
Ce sont les mairies qui se chargent de cette étape. Pour réaliser Cette
tâche, elles exigent 3 exemplaires du journal de parution de l’avis visés par
Fraternité matin au prix de 600 FCFA. Il faut un timbre fiscal de 500 F pour
chacun des exemplaires. Au bout du processus, les entrepreneurs
obtiennent trois exemplaires légalisés du journal de parution de l’avis.

7- Déclaration fiscale d’existence


La déclaration fiscale d’existence est du ressort de la Direction Générale des
Impôts (DGI) ou du centre des impôts compétent. Les grandes entreprises
sont dirigées vers la Direction des Grandes Entreprises sise à la tour E
12ème étage. Un formulaire de déclaration fiscale d’existence à remplir est
à retirer auprès de ces services. Le service est facturé par les impôts à
hauteur de 2 000 F pour les sociétés et 1000 F pour les particuliers, et
aboutit à l’attribution d’un numéro de compte contribuable porté sur le
double de la déclaration fiscale d’existence remis au créateur d’entreprise.
8- Immatriculation au commerce extérieur
L’objectif de cette démarche est d’attribuer au créateur d’entreprise un code
importateur et un code fiscal (renouvelable chaque année). Pour cela, il doit
fournir :

 Une fiche de renseignement à retirer au CEPICI ou au ministère du


commerce,
 Une fiche d’immatriculation au registre du commerce,
 Une attestation de déclaration fiscale,
 Un formulaire de déclaration fiscale d’existence,
 Une attestation de patente,
 Une attestation de régularité fiscale
 Et une photocopie de la pièce d’identité du gérant.
La prestation revient à 10 000 F CFA. Mais il faut noter que cette étape
concerne particulièrement les entreprises dont les activités se déroulent à
l’importation et/ou à l’exportation.

9- Immatriculation de l’entreprise à la caisse nationale de prévoyance sociale


(CNPS)
L’immatriculation à la caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS), qui
est gratuite, permet d’attribuer un numéro de matricule à l’employeur. Pour
bénéficier de ce service, ce dernier doit remplir un formulaire
d’immatriculation employeur à retirer dans l’une des agences de la caisse
dispatchée à travers le pays.

10- Déclaration du personnel


Egalement gratuite et se réalisant auprès de la CNPS et de l’inspection du
travail, cette déclaration concerne à la fois les nationaux et les non
nationaux à l’exclusion des diplomates et fonctionnaires internationaux. Le
créateur d’entreprise doit faire remplir un formulaire d’immatriculation par
chaque salarié, leur faire fournir une photo d’identité et une copie d’extrait
d’acte d’Etat civil ou d’identité. Il lui sera remis une carte d’assurance
sociale comportant un matricule salarié.

11- Entrée et sortie de capitaux


Cette étape, qui est la dernière, a pour objectif l’obtention d’une autorisation
de transfert de capitaux auprès d’une banque ou de la direction de la
FINEX sise à la cité financière au 10ème étage. Des formulaires à remplir
sont à retirer et à déposer dans ces structures gratuitement.

Les difficultés des entreprises


ivoiriennes.
Lorsqu’elles doivent expliquer leurs difficultés, les entreprises ivoiriennes
confient une préoccupation grandissante en ce qui concerne l’accès au
financement (28% des cas), l’imposition (10%) et la bureaucratie
gouvernementale (8,8%).

De manière plus spécifique, ces problèmes sont les suivants :


 La dégradation de l’environnement des affaires (corruption, rackets,
insécurité, injustice, tracasseries diverses, etc.),
 La réduction des marchés (partition des marchés domestiques,
contrefaçons, fraudes, barrières diverses à l’entrée de marchés
régionaux de pays partenaires, incapacité à s’adapter à diverses
normes à l’entrée de nombreux marchés internationaux notamment
européens et américains),
 L’augmentation structurelle des coûts des facteurs de production (eau,
énergie, travail, capital, etc.),
 La réduction des capacités de financement (retard dans le
remboursement des crédits de TVA, mesures fiscales prises sans
concertation et affectant significativement le besoin en fonds de
roulement, conditions drastiques et inadaptées pour l’obtention de
crédits),
 L’inadéquation quasi chronique et structurelle entre éducation,
formation et emploi.
A ces problèmes, il convient d’ajouter certaines préoccupations sécuritaires
inhérentes à l’instabilité de la paix dans certaines localités du pays.
Toutefois, et dans le cadre plus général de la promotion de l’investissement
en Côte d’Ivoire, les pouvoirs publics ont engagé un certain nombre de
réformes pour encourager la création d’entreprise.
Les mesures incitatives pour
encourager la création d’entreprise
en Côte d’Ivoire.
En plus de la création des guichets uniques qui sont chargés de faciliter les
formalités administratives de création d’entreprise, la Côte d’Ivoire s’est
dotée d’un Centre de Promotion des Investissements (CEPICI). Il a pour rôle
de veiller sur les éléments suivants :
 Liberté d’investissement
 Egalité de traitement
 Assistance aux entreprises sinistrées
 Liberté d’accès aux devises
 Protection de la propriété intellectuelle
 Stabilité des avantages
 Protection de la propriété privée
 Bénéfice de nouvelles dispositions plus favorables à la demande de
l’investisseur et sous certaines conditions
 Liberté d’accès aux matières premières
 Liberté de désignation des dirigeants d’entreprise
 Visas de travail et visas de séjour
 Non nationalisation et expropriation
 Transfert d’actifs
 Transfert des rémunérations
 Accès aux zones industrielles aménagées et aux terres agricoles
 Règlement des litiges.

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