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UNIVERSITA DEGLI STUDI DI SASSARI

DIPARTIMENTO DI SCIENZE UMANISTICHE E SOCIALI

FRANCAIS – LM38 2° ANNEE

PRODUCION ORALE ET SYNTHESE ECRITE

Année scolaire 2021-2022


2° semestre

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Camille Roque
Chers étudiants,
Le deuxième semestre de cette année scolaire sera dédié à la pratique de la production orale et de la
synthèse écrite.
Nous avons 40 heures de cours pour nous y préparer.
Je reprécise ce qui sera attendu lors des examens concernant ces épreuves :

Partie 3: Production orale – Durée : 45 minutes


L’épreuve consistera en l’analyse d’un document en lien avec les sujets traités en cours. A
partir de ce document (image, graphique, photo, court texte), les étudiants devront
développer un exposé d’environ 7 minutes. L’examinateur posera quelques questions
supplémentaires concernant le sujet. Il sera également demandé au candidat si nécessaire
(en fonction du temps restant) de traduire un texte en lien avec le sujet du français vers
l’italien.
Temps de préparation : 20 minutes
Temps de passage : 20 minutes

Partie 4 : Synthèse écrite – Durée : 1h30


La synthèse est un exercice de contraction de 2 textes d’environ 300 mots chacun qui doit
aboutir à un nouveau texte cohérent et articulé. Elle est composée d’une introduction courte,
puis de deux ou trois paragraphes développant les idées essentielles des documents. Vous
pouvez donner un titre à votre synthèse. Il est important de respecter le nombre de mots
demandés (entre 220 et 240), de rester objectif et de reformuler avec ses propres mots.

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Entraînement à l’analyse et au résumé d’une vidéo (Semestre 1)
Entraînement 1 au résumé de la vidéo (1er semestre)
1-Regardez l’émission Le Dessous des cartes, Quand la planète s’habille
(https://www.youtube.com/watch?v=1XmhVgTr4Y0&t=294s) (émission réalisée en mars 2020) et
donnez un titre à chaque fois que l’enseignant marque une pause.
Exemple de réponses :
Passage 1 (-> 2:14) : La naissance de la laine et des autres fibres végétales et animales.
Passage 2 (2 :14 à 3 :20) Ces fibres sont rapidement commercialisées vers l’Europe
Passage 3 (3 :20 à 4 :56) Plusieurs innovations techniques et industrielles permettent de produire plus
et moins cher.
Passage 4 (4 :56 à 7 :13) La mode se démocratise avec le prêt-à-porter et trouve de plus en plus de
consommateurs.
Passage 5 (7 :13 à 9 :17) Les industriels de la mode cherchent à faire baisser leurs coûts en
délocalisant.
Passage 6 (9 :17 à 11 :32) L’industrie de la mode présente un bilan carbone catastrophique

Lisez bien les phrases correspondantes à la vidéo Le Dessous des cartes, Quand la planète s’habille,
sélectionnez les informations que vous souhaitez conserver pour faire votre résumé.
Essayez ensuite d’établir des connexions entre une ou plusieurs phrases.
1-Certains vêtements traditionnels correspondent à une ethnie ou à un pays mais tendent à disparaître.
2-Les premières fibres animales apparaissent en Mésopotamie.
3-En Mésopotamie, on coud les morceaux de tissus, faits à partir des fils des fibres naturelles pour
former les premiers vêtements.
4-Dans plusieurs zones du monde, au cœur des civilisations antiques, des fibres végétales sont
également utilisés pour créer des vêtements (coton, lin)
5-Les fibres naturelles sont commercialisées vers l’Europe, ce qui donne notamment son nom à la
célèbre « route de la soie », qui part de la Chine par exemple.
6-Pendant la période coloniale, l’esclavage a en partie pour but de faire augmenter la production de
coton fortement demandé en Europe.
7-Au XIX ème siècle, avec la Révolution industrielle, les techniques de tissage s’industrialisent.
8-Les Midlands en Angleterre vont se développer considérablement au niveau industriel.
9-En 1932, l’entreprise Dupont Nemours créé la première fibre synthétique de l’Histoire, le nylon.
10-Le nylon est tiré d’un dérivé du pétrole.
11-Son coût est faible.
12-Après le nylon, apparaissent d’autres fibres synthétiques comme le polyester ou l’acrylique.

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13-Petit à petit, l’utilisation des fibres synthétiques augmente et dépasse largement, de nos jours, celle
des fibres naturelles.
14-Cela s’explique par la facilité du tissage, les faibles coûts de production et la meilleure
conservation des couleurs.
15-Cela engendre le développement du prêt-à-porter qui s’impose dans les pays développés dans les
années 50.
16-Les vêtements sont plus nombreux dans notre garde-robe.
17-Depuis une vingtaine d’année, on parle de « fast fashion » : consommer plus de vêtements et les
utiliser moins longtemps.
18-Shanghai et Lagos font désormais partie des capitales de la mode.
19-L’industrie de la mode est un véritable commerce et a généré en 2015 un chiffre d’affaire de 2500
milliards de dollars aujourd’hui.
20-La moyenne de consommation mondiale n’est que de 5 kilos.
21-Ce sont les Anglais qui sont les plus gros consommateurs de vêtements.
22-Les Chinois représente pour les industriels de la mode le tiers des ventes sur le marché.
23-L’Américain Nike et l’espagnol Inditex sont en tête du classement dans le domaine de l’industrie
de la mode.
24-Les industriels de la mode font partie des gens les plus fortunés de la planète.
25-L’Espagnol Amancio Ortega est classé 6ème des plus grandes fortunes mondiales selon le
classement Forbes.
26-Pour économiser sur les coûts, les industries misent sur une délocalisation de ces industries là où la
main d’œuvre est la moins chère possible.
27-Après la Chine, dans les années 80, les industriels s’implantent aussi en l’Asie du Sud-Est, puis au
Bangladesh et recherchent déjà à trouver une main d’œuvre plus basse en Afrique.
28-Avec ses 1,7 milliards de tonnes de CO2 émises chaque année, l’industrie de la mode est
extrêmement polluante.
29-La production de vêtements requiert de nombreuses ressources en tout genre.
30-Le rejet de micro-plastique dans les océans viendraient du lavage de vêtements synthétiques.
31-Conclusion : La possibilité d’acheter des vêtements déjà utilisés, la volonté de vouloir porter des
vêtements respectueux de l’environnement et des travailleurs pourraient modifier le marché de
l’habillement en faisant apparaître des consommateurs plus responsables de leurs actes.

A vous de réécrire votre résumé.

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Entraînement 2 au résumé de la vidéo (1er semestre)
1-Regardez l’émission Le Dessous des cartes, Le café, un si long voyage
(https://www.youtube.com/watch?v=rsXAXLxQRYo) (émission réalisée en octobre 2020) et donnez
un titre à chaque fois que l’enseignant marque une pause.
Exemple de réponses :
Passage 1 (1:19 à 1:53) : Le café a été initialement cultivé puis transformé en Ethiopie sur de hauts
plateaux.
Passage 2 (1:53 à 3:20): Du 12° siècle au 17° siècle, le café gagne d’importantes villes du monde
musulman puis l’Europe.
Passage 3 (3:20 à 5:30) : Le café se développe au même temps que l’expansion des colonies
européennes.
Passage 4 (5:30 à 6:42) La production du café reste largement inégalitaire notamment pour les
producteurs.
Passage 5 (6:42 à 7:58) Le café est devenu un produit commercialisé dans le monde entier.
Passage 6 (7:58 à 9:31) Le géant Nestlé est le plus gros distributeur mondial de café.
Passage 7 (9:31 à 11:26) Le commerce du café devra s’adapter aux changements climatiques et à une
demande en hausse.
Lisez maintenant la transcription et soulignez :
1- les idées principales qui pourraient vous servir pour votre résumé. Regardez si elles sont en lien
avec vos notes.
2-les exemples qui illustrent ces idées.
3-les connecteurs
4- les mots de vocabulaire ou les expressions que vous ne comprenez pas
Ravie de vous retrouver sur Arte pour ce nouveau numéro du Dessous des cartes. Nous démarrons
cette émission à Dima, en Ethiopie, à 6 heures de route de la capitale éthiopienne Addis-Abeba où
regardez, une cafetière géante accueille les visiteurs sur un rond-point à l’entrée de la ville. La légende
veut que le premier café ait été concocté ici, dans cette région qu’on appelait autrefois « Kaffa ». Un
berger du nom de Kaldi aurait découvert au 8ème siècle les vertus excitantes du café car l’une de ses
chèvres se seraient mises à faire des bonds après avoir mangé les fruits d’un caféier. Aujourd’hui
encore, le café est au cœur de l’économie éthiopienne. Le café, l’une des boissons les plus
consommées au monde dont nous vous racontons aujourd’hui le long voyage mais aussi la spéculation
et la pollution qui l’accompagne. Produit mondialisé par excellence, le café a une caractéristique : les
régions du monde où il est le plus consommé ne sont généralement pas celles qui le produisent.
Le long voyage du café qui commence, vous l’aurez compris, en Ethiopie : sortons les cartes.
Car on pense que tout a commencé ici à l’Est du continent africain, sur les hauts plateaux éthiopiens.
Un arbuste, le coffea arabica y pousse à l’état sauvage dans la forêt à plus de 1000 mètres d’altitude
dans l’ancienne région de Kaffa. Depuis des siècles et aujourd’hui encore, on ramasse ses baies
rouges, les cerises de café et on les fait sécher puis griller. Elles prennent alors une couleur brune et

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dégagent un parfum unique. Alors comment ces grains de café ont-ils conquis la planète, offrant au
monde à la fois une boisson et un rituel ? Pour répondre à cette question, il faut remonter dans le
temps.
Dès le Moyen-Age, le caféier quitte l’Afrique. Vers le 12 ème siècle, il est domestiqué et cultivé sur les
côtes du Yémen, de l’autre côté de la mer Rouge. Lors de leurs rites mystiques nocturnes, les
confréries soufies yéménites adoptent un breuvage amer et subtil, très énergisant, grâce à une drogue
fort douce, la caféine.
Au 15ème siècle, le port de Moka, en situation de monopole contrôle un commerce du café florissant.
De là le « kawa » gagne les villes sacrées de l’islam, Le Mecque et Médine. Au 16 ème siècle, les
pèlerins vont le diffuser dans l’ensemble du monde musulman à Bagdad, Damas, Le Caire qui devient
le grand centre marchand du café au Proche-Orient. Et en 1554, le tout premier établissement de café
ouvre à Constantinople, capitale de l’empire ottoman. On le boit avec le marc, très sucré. Plus qu’une
boisson, c’est un mode de vie.
Au milieu du 17ème siècle, la mode des cafés gagne un nouveau continent, l’Europe, grâce aux
marchands de Venise qui commercent avec le Levant. A Paris, Londres, Amsterdam, Vienne, le café
est d’abord un produit de luxe, apprécié dans les cours royales et les milieux aristocratiques. Au fil du
temps, il s’embourgeoise et la demande européenne augmente. Oui mais voilà le caféier n’aime pas les
hivers froids. Il pousse essentiellement dans les tropiques. Alors, à partir du 17 ème siècle, les pays
européens vont en faire une culture coloniale. Elles commencent ainsi à Java conquises par les
Provinces unies des Pays-Bas. Français et Hollandais introduisent ensuite la culture du café dans leurs
possessions des Amériques, aux Antilles, au Suriname et en Guyane, puis dans le Nord du Brésil alors
colonie portugaise. Une culture qui comme celle de la canne à sucre repose sur l’esclavage. Le
commerce de millions d’esclaves africains croit ainsi avec le développement des plantations de café
dans ce qu’on appelle alors le Nouveau Monde. Il se poursuivra jusqu’à la fin du 19 ème siècle.
Alors regardons maintenant la géographie du café en 2020. Elle porte toujours les traces de cet
héritage et raconte vous allez le voir un monde d’échanges inégaux. Commençons par les
producteurs : en tête le Brésil suivi par le Vietnam, la Colombie, l’Indonésie et enfin l’Ethiopie. Le
Brésil est de très loin le premier producteur mondial de cerises de café. Situé dans le Sud et l’Est du
pays principalement, les immenses plantations produisent plus du tiers du café de la planète. De
l’arabica principalement mais aussi du robusta, l’autre variété de café, plus fort en caféine et qui
pousse dans les plaines tropicales.
Derrière le géant brésilien, l’Amérique latine est aujourd’hui la région du monde où l’on cultive le
plus de café. En Colombie, au Pérou, et au centre du continent, au Honduras, Mexique, Guatemala,
Nicaragua, Costa Rica. L’autre grande région de production des précieux grains, c’est désormais
l’Asie qui fournit plus du quart du café de la planète, surtout on l’a dit au Vietnam, deuxième
producteur mondial, ainsi qu’en Indonésie et en Inde.
Alors intéressons-nous précisément au cas du Vietnam, où la culture du café a été introduite pendant la
colonisation française mais a été développé à grande échelle à partir des années 1980 sur les hauts
plateaux des provinces du centre. Le gouvernement soutenu par les institutions financières
internationales pousse alors des millions de paysans à quitter les plaines du littoral pour cultiver les
caféiers. Le pays s’est spécialisé dans la production du robusta avec des rendements parmi les plus
élevés au monde mais au risque d’épuiser ses sols.
Quant à l’Afrique, aux marges du commerce international, elle ne pèse aujourd’hui que 11% de la
production de café essentiellement on l’a vu en Ethiopie 5 ème producteur mondiale et en Ouganda, Côte
d’Ivoire, Tanzanie et Kenya. Alors au total environ 125 millions de personnes vivent de la culture du
café dans une cinquantaine de pays tropicaux. La très grande majorité des paysans possède moins de 5
hectares et vend ses récoltes à l’exportation. Et bien en moyenne ces planteurs des pays du sud
touchent environ 5% du prix du café moulu vendu dans un supermarché en France ou en Allemagne.

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Regardons maintenant qui sont les buveurs de ce café : voici la carte de la consommation annuelle par
habitant. Intéressons-nous d’abord aux Européens : on trouve les Luxembourgeois suivis par les
Finlandais, 12 kilos par an et par personne, les Suédois, les Norvégiens et les Islandais sont les plus
gros consommateurs d’un café filtre très allongé qui est également apprécié en Allemagne. Avec 5
kilos par personne chaque année, Français, Italiens et Portugais préfèrent déguster un expresso bien
serré. Les Nord-Américains sont eux aussi de grands consommateurs de café long et enfin les
Brésiliens, avec la hausse de leur niveau de vie, sont les seuls producteurs à consommer localement
une grande partie de leur café.
A l’exception du Brésil donc, on voit bien que la géographie de la production liée au climat et à
l’histoire et celle de la consommation sont complètement inversées. Ce qui fait du café un produit
agricole très échangé. Envoyé par containers il emprunte les routes maritimes des pays producteurs
vers les pays consommateurs.
Le café est donc devenu, on l’aura compris, un produit agricole mondialisé, une valeur marchande côté
en bourse, sur laquelle on spécule. C’est la bourse de New-York qui fixe les cours de l’arabica et celle
de Londres les cours du robusta. Des cours qui ne cessent de monter et de baisser, ce qui a
évidemment des conséquences sur la vie de de millions de paysans qui ne savent pas à quel prix ils
vendront leur récolte. Regardez depuis la mi 2011 c’est la chute libre en raison notamment de la
surproduction : de 3 dollars la livre à moins de 1 dollar en 2022, soit moins de 2 euros le kilo.
Conséquence pour les cultivateurs, la pauvreté et l’émigration en hausse.
Alors intéressons-nous maintenant à ceux qu’on appelle les torréfacteurs, c’est-à-dire l’industrie qui
grille les grains de café pour en exhaler l’arôme. Voici les pays qui en ont fait leur spécialité : derrière
le Brésil et le Vietnam, on trouve l’Allemagne et également la Suisse : ces pays européens importent le
café puis le revendent transformé avec une forte valeur ajoutée. Et puis bien sûr il y a les firmes qui
distribuent le café. Elles se taillent la part du lion : plus de 50 % du prix de vente du paquet de café
leur revient. Ce marché de 200 milliards de dollars par an est dominé par un petit nombre de
multinationales européennes et américaines. La plus célèbres c’est le géant de l’agroalimentaire, le
suisse Nestlé, présent sur toute la planète. C’est le numéro 1 mondial du café, inventeur du café
soluble dès 1938 et des fameuses dosettes jetables en 1986. Cette innovation qui a conquis les
consommateurs en particulier Français, Allemands et Américains et qui met notre kilo de café autour
de 60 euros au lieu de 12 euros le kilo en moyenne. Ces capsules en aluminium, elles conservent les
aromes mais finissent en partie à la décharge. En France le taux de recyclage est seulement de 30% en
2020. On l’aura compris, les défis de la caféiculture de demain sont nombreux. Payer un juste prix aux
producteurs en soutenant les coopératives et les filières équitables, totalement indépendantes des
multinationales, développer l’agroforesterie pour faire face au réchauffement climatique et limiter la
déforestation car le goût du café ne cesse de s’étendre.et de nouveaux marchés émergent, aiguisant les
appétits et c’est ce qu’on va voir pour terminer.
Regardez l’implantation des cafés Starbucks dans le monde ; 32000 établissement dans plus de 80
pays début 2020, le fast-food américain au marketing soigné sert chaque année ses millions de clients
dans des gobelets en carton non recyclables.
Après les EU c’est aujourd’hui la Chine qui compte le plus d’enseignes, la chine qui a commencé à
cultiver du café dans la province du Yunnan pour moins dépendre de l’extérieur et assouvir la soif de
café de ses classes moyennes.
Le café est ainsi devenu le produit mondialisé par excellence avec cette particularité on l’aura compris
que les régions du monde qui en consomment le plus sont rarement celles qui le produisent.
Conséquences à l’heure de la Covid 19, dès le mois de mars 2020, les importateurs de café dans
plusieurs grands pays consommateurs ont fait des réserves pour éviter d’éventuelles ruptures de
stocks. Ils ont aussi davantage privilégié le café vietnamien, le Vietnam comptabilisant moins de
malades que le Brésil et donc potentiellement moins de perturbations dans les processus de

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production. Les professionnels du secteur qui ont eu par ailleurs une autre inquiétude : que le
télétravail fasse chuter les cours du précieux grains, en mettant fin, de fait, au rituel de la machine à
café entre collègues.

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S’entraîner à la production orale

Grille d’évaluation de la production orale lors des examens

La production est en adéquation avec le sujet et la situation 0 1 2


proposé
Peut élaborer une réflexion personnelle en s’appuyant sur des 0 1 2 3
arguments principaux et secondaires et sur des exemples
pertinents
Peut produire un discours élaboré, limpide et fluide avec une 0 1 2 3 4
structure logique et efficace qui aide le destinataire à remarquer
les points importants
Peut facilement préciser et nuancer sa position en répondant 0 1 2 3 4
aux questions, commentaires et contre-arguments.
Peut faciliter le développement de la discussion en recentrant 0 1 2 3
ou en élargissant le débat, en rebondissant sur les propos de
l’interlocuteur.
Lexique (étendue et maîtrise) 0 1 2 3 4 5
Possède un vaste répertoire lexical autorisant une grande
souplesse pour reformuler ou nuancer les idées. Utilisation
constamment appropriée du vocabulaire
Morphosyntaxe 0 1 2 3 4 5
Maintient un haut degré de correction grammaticale. Fait
preuve d’une grande souplesse dans les constructions utilisées
et peut nuancer, préciser, modaliser.
Maîtrise du système phonologique 0 1 2 3 4
A acquis une intonation et une prononciation claires et
naturelles, l’accent éventuel ne gêne en rien l’échange. Peut
varier l’intonation et mettre en relief certains mots pour
exprimer de fines nuances de sens et/ou mobiliser l’attention de
l’interlocuteur.

Entraînement à la production orale


Vous étudierez au cours de ce semestre, plusieurs grands événements sociaux, culturels ou historiques
français ou francophones. Le jour de l’examen, vous devrez donc répondre à deux questions
concernant ces événements et traduire un court document littéraire.
Dossier Mai 68 :
Définition : Mouvement de contestation politique, sociale et culturelle, qui se développa en France en mai-
juin 1968.

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Mai 68 est d'abord un mouvement de révolte étudiante sans précédent, né du malaise latent au sein de
l'université française (critique de l'enseignement traditionnel, insuffisance des débouchés, menaces de
sélection). Il s'inscrit dans une crise internationale qui a pris naissance aux États-Unis : en septembre 1964,
sur le campus de Berkeley, le Free Speech Movement lance la protestation contre la guerre du Vietnam.
Mais le cas français se révèle tout à fait spécifique : le mouvement y revêt un aspect plus global, plus
spectaculaire qu'ailleurs ; surtout, la révolte étudiante y débouche sur des grèves et une crise sociale
généralisée, qui mettent en péril les sommets de l'État.
Par son triple aspect – universitaire, social et politique – l'explosion de Mai 68 a profondément ébranlé la
société française par une remise en cause globale de ses valeurs traditionnelles, et a été le révélateur d'une
crise de civilisation. Cette incroyable libération de la parole, ce bouillonnement social inattendu ont pris
des allures de révolution.

1. LES TROIS CRISES DU MAI FRANÇAIS


1.1. LA RÉVOLTE DES ÉTUDIANTS
Les premiers incidents annonciateurs de la crise se produisent début 1968 à la faculté de Nanterre, ouverte
en 1963 pour décongestionner la Sorbonne à Paris. Isolé au milieu d'un immense bidonville, ce campus
s'avère propice à la fermentation politique et au développement de mouvements d'extrême gauche, qui
prônent la révolte contre l'institution universitaire, considérée comme un des rouages de la société
capitaliste. Ainsi naît le Mouvement du 22 mars, conduit par Daniel Cohn-Bendit. La multiplication des
incidents à Nanterre conduit à la fermeture de l'université, le 2 mai.

Dès lors, l'agitation se transporte au centre de Paris ; ce qui n'était qu'une série d'incidents devient une crise
nationale. Tout bascule le 3 mai quand la police intervient brutalement pour disperser le meeting de
protestation tenu par les étudiants dans la cour de la Sorbonne. La répression (500 arrestations) provoque
immédiatement la solidarité du milieu estudiantin avec la minorité militante. La révolte étudiante
commence dans les rues du Quartier latin. Barricades, pavés, cocktails Molotov, contre-charges de CRS,
matraques et gaz lacrymogènes : les affrontements s'amplifient de jour en jour, suivis en direct à la radio
par la population. Le mouvement, animé par l'UNEF (syndicat étudiant dirigé par Jacques Sauvageot),
s'étend aux lycées, où se forment les Comités d'action lycéens (CAL).
Le point culminant est atteint dans la nuit du 10 au 11 mai : étudiants et CRS s'affrontent en de véritables
combats de rues (voitures incendiées, rues dépavées, vitrines brisées), faisant des centaines de blessés. Au
lendemain de cette « nuit des barricades », le pays est stupéfait. L'agitation étudiante, jusque-là isolée,
rencontre alors la sympathie de l'opinion publique : le 13 mai, à Paris et dans toute la France, les syndicats
manifestent avec les étudiants pour protester contre les brutalités policières. La crise prend alors une
nouvelle dimension, car le lendemain, de façon tout à fait inattendue et spontanée, une vague de grèves
s'enclenche : à la révolte étudiante succède une véritable crise sociale.

1.2. LA GRÈVE GÉNÉRALE


Las de grèves ponctuelles et de négociations infructueuses, les ouvriers décident de contrer plus
durement l'intransigeance patronale. Au soir du 14 mai, ceux de Sud-Aviation, dans la banlieue de
Nantes, occupent leur usine et séquestrent le directeur. Les 15 et 16, la grève gagne les usines Renault de
Cléon et Sandouville (Seine-Maritime), Flins et Boulogne-Billancourt. Progressivement, jusqu'au 22 mai,
et sans mot d'ordre syndical national, le mouvement s'étend. Le pays se retrouve paralysé par 7 millions de
grévistes déclarés (sans compter les salariés en chômage technique, ou bloqués par le manque de
transports). Dans les usines, les bureaux, les services publics, les transports, tous cessent le travail. Il s’agit
d’une situation inédite : en 1936, les grévistes n'avaient été que 2 millions, et seul le secteur privé avait été
touché. Nées spontanément, les grèves de Mai 68 ne sont encadrées qu'a posteriori par les syndicats, qui
collent cependant autant que possible au mouvement, tentant de le traduire en revendications négociables.
Enfin conscient des enjeux, le pouvoir finit par réagir. Le 24 mai, lors d’une allocution télévisée, le général
de Gaulle annonce la tenue d'un référendum sur la « rénovation universitaire, sociale et économique »,

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menaçant de se retirer en cas de victoire du « non ». Son annonce reste sans effet. Son Premier
ministre, Georges Pompidou, joue alors la carte de la négociation sociale.
En pleine crise, les négociations de Grenelle (25 et 26 mai) mettent au jour les divergences au sein du
mouvement de contestation : face au gauchisme des groupes étudiants (anarchistes, maoïstes, trotskistes),
qui souhaitent un changement radical des structures, et aux revendications des grévistes, qui mettent
surtout en cause les rapports de travail et les structures de pouvoir dans l'entreprise, le parti
communiste (PCF) et la CGT insistent sur les revendications professionnelles et salariales.
Le 27 mai, les représentants du gouvernement (notamment Jacques Chirac, alors secrétaire d'État aux
Affaires sociales, chargé de l'Emploi), des syndicats et du patronat signent les accords de Grenelle, qui
portent essentiellement sur une augmentation de 10 % des salaires et une revalorisation de 35 % du SMIG
(salaire minimum interprofessionnel garanti), privilégiant ainsi les revendications « quantitatives »
classiques aux revendications « qualitatives ». Mais ces accords, rejetés par certains éléments de la « base »
qui veulent poursuivre la grève, ne suffisent pas à trouver une issue immédiate au conflit.
Malgré Grenelle, la grève continue donc. Le pouvoir, à court de propositions, paraît vacant. Les
événements de Mai 68 entrent dans leur troisième phase, la crise politique.

1.3. LA CRISE POLITIQUE

UN MOUVEMENT DÉPOURVU D’UNITÉ


Ni le mouvement de contestation ni les partis de gauche ne réussissent à proposer de solution crédible. D'un
côté, les étudiants de l'UNEF, avec le syndicat CFDT et le parti socialiste unifié (PSU), organisent un
meeting au stade Charléty le 27 mai ; 30 000 personnes y assistent, en présence de Pierre Mendès
France (qui cautionne le mouvement mais ne prend pas la parole). L'affirmation de la possibilité d'une
solution révolutionnaire à la crise ne parvient pourtant pas à se concrétiser.
Au lendemain du meeting de Charléty, la cacophonie et l'impuissance sont patentes à gauche. François
Mitterrand s'étant proclamé candidat à la présidence de la République, étudiants et grévistes crient à la
« récupération ». Le terrain est libre pour une riposte du pouvoir, qui met à profit les divergences du
mouvement et les inquiétudes de l'opinion.

LE TOURNANT DU 30 MAI
La contre-offensive prend les apparences d'un drame spectaculaire : le 29 mai, le président de Gaulle
disparaît de l’Élysée, créant un sentiment d’affolement dans la population. Le lendemain, dans une
brève allocution radiodiffusée, le général annonce la dissolution de l'Assemblée et la tenue d’élections
anticipées. La manifestation organisée le soir par les gaullistes sur les Champs-Élysées rassemble 500 000
personnes ; elle marque le retournement d'une opinion inquiète et lasse qui, à défaut d'alternative claire,
n'entrevoit d'autre débouché à la crise et à la paralysie économique que le retour à l'ordre.
Avec la perspective d'élections, la crise retrouve les voies traditionnelles de la politique. La gauche est prise
de court : si les gauchistes dénoncent ces « élections-piège à con », les partis traditionnels ne peuvent les
refuser, mais ils ont perdu l'initiative. La reprise du travail s’opère lentement. La lutte continue encore, mi-
juin, aux usines Renault à Flins et Peugeot à Sochaux. Bien des grévistes se sentent floués mais ils sont
isolés. De fait, le scrutin des 23 et 30 juin donne une majorité écrasante à la droite gouvernante. En
faisant jouer un réflexe de peur du désordre, peur d'un hypothétique « complot » communiste, les gaullistes
sont parvenus à essouffler le vent de la contestation.

2. LES CAUSES SOCIOLOGIQUES


L’activisme des groupuscules gauchistes, dont le discours révolutionnaire a marqué les esprits, ne permet
pas d’expliquer l’ampleur de la contestation étudiante. Plus important est le terreau sur lequel il a fleuri : la
crise profonde d'un système éducatif au bord de l'explosion.

2.1. L'AUGMENTATION DE LA POPULATION ESTUDIANTINE

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La France, dans l'euphorie de la croissance des Trente Glorieuses, a vu le nombre des lycéens et des
étudiants tripler en dix ans. Cette explosion des effectifs a conduit à improviser de nouvelles facultés,
construites à la hâte dans des banlieues-ghettos, et à recruter en masse de nouveaux enseignants et des
assistants, aux statuts subordonnés et précaires. Et cela sans que les structures universitaires évoluent :
les professeurs en titre règnent sans partage en « mandarins » ; la pédagogie du cours magistral requiert
distance et passivité des étudiants.
À ce malaise universitaire profond, s'ajoute, pour les étudiants, une inquiétude quant aux débouchés : la
croissance des effectifs a été particulièrement forte en lettres (surtout dans les sections récentes de
sociologie et de psychologie), secteur encombré et socialement dévalorisé. Enfin, l'application de la
réforme Fouchet en 1967 paraît aggraver la sélection. Or les étudiants craignent le chômage : les héritiers
des classes dirigeantes risquent le déclassement ; ceux, plus nombreux, des classes moyennes désespèrent
d'obtenir la promotion sociale que le diplôme devait leur assurer. Inquiet, le milieu étudiant est devenu
réceptif aux dénonciations de l'« université bourgeoise ».

2.2. LE COMMENCEMENT D'UNE MUTATION DE LA SOCIÉTÉ


D'une façon générale, la jeunesse a du mal à trouver sa place dans une société encore modelée par des
valeurs traditionnelles et fermée à ses aspirations. Dans la jeunesse intellectuelle, ce malaise est exprimé
par l'UNEF. Ce syndicat étudiant, façonné par l'opposition à la guerre d'Algérie, reste un creuset de
politisation, proche du PSU.
Si ces aspirations particulières ont pu servir de détonateur à un mouvement social plus vaste, c'est qu'elles
entrent en résonance avec une tension sociale croissante. Le plan de stabilisation mis en œuvre par le
ministre des Finances Valéry Giscard d'Estaing en 1964 a entraîné un ralentissement général : la stagnation
des années 1964-1966 mécontente des salariés habitués à la croissance et à la hausse de leur pouvoir
d'achat. L'année 1967 n'est guère meilleure, avec 300 000 chômeurs.
Mai 68 s'inscrit donc dans une période de combativité ouvrière croissante, stimulée par l'accord d'unité
d'action conclu le 10 janvier 1966 entre les deux principales centrales syndicales, la CGT et la CFDT.
Cependant, les grèves de 1968 se distinguent des précédentes par l'importance des revendications
« qualitatives » : les ouvriers veulent en finir avec l'attitude arrogante et autoritaire des « patrons » ; ils
exigent plus de « considération dans le travail ». Ce rejet des hiérarchies établies et du principe d'autorité,
original et inédit, est surtout formulé par les jeunes ouvriers instruits, plus diplômés (BEPC, CAP) que leurs
aînés, mais non encore pleinement intégrés, qui entrent plus facilement en phase avec l'« esprit de Mai » :
ils parlent de dignité, d'égalité, d'autogestion, et ont été à l'initiative des grèves.
Seconde originalité : la participation fréquente des cadres au mouvement. De plus en plus nombreux
dans les entreprises, ingénieurs, cadres, techniciens remettent en cause le style de commandement
autoritaire ancien au profit d'une gestion participative moderne utilisant au mieux toutes les compétences.

Activité en chanson :
Ecoutez et complétez la chanson d’Antoine, sortie en 1966 alors qu’Antoine est ingénieur à l’Ecole
centrale. Trouvez les phrases qui sont provocatrices pour l’époque et qui font référence aux
changements revendiqués par les jeunes générations.
Les élucubrations d’Antoine :
Oh, yeah
Ma mère m'a dit "Antoine, fais-toi couper les ………………….."
Je lui ai dit "ma mère, dans 20 ans si tu veux
Je ne les garde pas pour me faire ………………….
Ni parce que j'trouve ça beau mais parce que ça me plaît"
Oh, yeah

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L'autre jour, j'écoute la radio en me réveillant, c'était Yvette Horner qui jouait de l'accordéon
Ton accordéon me fatigue Yvette, si tu jouais plutôt de la ………………..
Oh, yeah
Mon meilleur ami, si vous le ……………………., vous ne pourriez plus vous en séparer
L'autre jour il n'était pas très …………………, il a pris un laxatif au lieu de prendre le train
Oh, yeah
Oh, yeah
Avec mon petit cousin qui a dix ans, on regardait gros nounours à la télévision
À nounours il a dit "bonne nuit mon bonhomme", il est parti ………………… le jerk au Paladium
Oh, yeah
Le juge a dit à Jules "Vous avez tué", "Oui j'ai tué ma femme, ………………….. je l'aimais"
Le juge a dit à Jules "Vous aurez 20 ans", Jules a dit "Quand on aime, on a toujours 20 ans"
Oh, yeah
Tout devrait changer tout le temps, le monde serait bien plus …………………….
On verrait des avions dans les couloirs du métro et Johnny Hallyday ….. ……………….. à Médrano
Oh, yeah
Oh, yeah
Si je porte des chemises à fleurs c'est que je suis en avance de 2 ou 3 ……………………
Ce n'est qu'une question de saison, les vôtres n'ont encore que des boutons
Oh, yeah
J'ai reçu une lettre de la …………………. me demandant "Antoine, vous avez du bon sens
Comment faire pour enrichir le pays", "Mettez la …………………. en vente dans les Monoprix"
Oh, yeah

Notes explicatives : Les paroles sont provocatrices, le chanteur propose de mettre la pilule
contraceptive en vente dans les Monoprix et d'enfermer Johnny Hallyday dans une cage au cirque
Medrano, ce qui marque le début de la rivalité entre les deux chanteurs. Johnny Hallyday, la même
année, répond à Antoine avec la chanson Cheveux longs et idées courtes.

Autres vidéos explicatives :


Les événements de Mai 68 : https://www.youtube.com/watch?v=c7A5vq7M9Z0
Les événements de Mai 68 résumés en 3 minutes : https://www.youtube.com/watch?v=vt0dGwe7e-U
Raymond Aron analyse Mai 68 : https://www.youtube.com/watch?v=_DzyjeuaDd4
Chanson Les élucubrations d’Antoine : https://www.youtube.com/watch?v=t4NayfZSSCQ

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Dossier Première Guerre Mondiale/ Jean Jaurès :
Qui est Jean Jaurès ?

Homme politique français (Castres 1859-Paris 1914).

1. VERS UNE CARRIÈRE UNIVERSITAIRE


Jean Jaurès naît à Castres, dans le Sud-Ouest de la France en 1859. Lorsqu’il est étudiant, il est remarqué
par l'inspecteur général Félix Deltour, qui intervient pour qu'il puisse préparer le concours d'entrée à
l'École normale supérieure (ENS), au bout de deux années, il entre premier d'une promotion qui compte
dans ses rangs le philosophe Henri Bergson.
À l'École normale supérieure (1878-1881), il prépare l'agrégation de philosophie, à laquelle il sera reçu
troisième. Il est républicain et partisan des lois laïques de Jules Ferry mais rien ne paraît le destiner à une
carrière politique. Professeur de philosophie au lycée d'Albi (1881-1883), Jean Jaurès prépare ses
thèses : De la réalité du monde sensible et Sur les origines du socialisme allemand. En novembre 1883, il
est maître de conférences à la faculté des lettres de Toulouse.

2. DÉPUTÉ À VINGT-SIX ANS


Les élections législatives de 1885 se font au scrutin de liste. Il manque un candidat sur la liste républicaine
du Tarn. C’est Jean Jaurès qui est sollicité pour faire partie de cette liste. Élu député, Jean va s'asseoir au
centre gauche. À cette époque, il n'est pas socialiste, mais il s'intéresse aux questions sociales, par exemple
aux caisses de retraites des ouvriers mineurs, et déclare à cette occasion (juillet 1886) que « tout nous
achemine vers la réalisation de l'idée socialiste » ; mais celle-ci semble n'être encore pour lui que l'idée
républicaine poussée à ses extrêmes limites.
En 1893, Jean Jaurès est élu dans la circonscription de Carmaux, une commune au Nord d’Albi où le travail
dans les mines est très important.

3. LES GRANDES ESPÉRANCES


Une quarantaine de socialistes de tendances diverses siègent alors au palais Bourbon. Influencé, à travers
Lucien Herr, par le socialiste Lavrov, Jean Jaurès pense possible de mettre en œuvre un socialisme
largement ouvert à la fois aux ralliements des républicains sincères (il croit alors à l'adhésion de Georges
Clemenceau) et aux jeunes qui s'éveillent à l'action, notamment parmi les intellectuels.
Dans une série d'articles publiés par la Revue socialiste (mars 1895-mai 1896), il s'emploie à dessiner les
linéaments de la société future. Pour lui, le socialisme n'est pas l'étatisme. Ce socialisme est aussi éloigné
du patronat d'État que du patronat privé. La production sera assurée par de grandes associations nationales
autonomes.
Jean Jaurès, qui n'est ni un économiste ni un juriste, ne poussera pas beaucoup plus loin cet effort de
prospective socialiste. Il sera au premier rang de la campagne en faveur de Dreyfus et il jouera un rôle
important dans la mise sur pied d'une « verrerie ouvrière » à Albi.

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4. LA DEFENSE DES MINEURS DE CARMAUX
A la fin du XIXe siècle, une grève marque l’histoire du bassin minier du Tarn.

Elle eut un retentissement national avec Jean Jaurès comme porte parole qui remonta les revendications
des ouvriers mineurs jusque dans les plus hautes sphères de l’état à Paris.

La grève débute suite à l’élection municipale du 15 mai 1892 où Jean-Baptiste Calvignac (ouvrier mineur
syndicaliste) est élu maire de la ville de Carmaux. En réponse la compagnie dirigée par le marquis de
Solage (député monarchiste) le licencie deux mois plus tard sous prétexte d’avoir des absences pour réaliser
son mandat de maire alors que la loi autorise aux élus du peuple des congés pour exercer leur fonction.
Pour la compagnie il doit choisir « la mine ou la mairie »…

La réaction ne se fait pas attendre et plus de 2000 mineurs se mettent en grève entre août et novembre 1892
jusqu’à l’obtention de la réhabilitation de Jean-Baptiste Calvignac et avec le soutien de Jean Jaurès.

5. JAURÈS CHEF DU SOCIALISME FRANÇAIS


5.1.EN LUTTE CONTRE LES DANGERS DE LA GUERRE
En 1902, Jean Jaurès crée le parti socialiste et est réélu à partir de cette date. De fait, Jean Jaurès, au
congrès de Toulouse en 1908, remporte un succès éclatant. En pleine possession de ses moyens, doué d'une
chaude éloquence et d'une culture considérable, il présente alors une motion de synthèse, qui est adoptée
à l'unanimité moins une voix. Mais son action parlementaire va être de plus en plus absorbée par la lutte
contre les dangers de guerre, car Jean Jaurès s'est toujours élevé contre l'alliance franco-russe, qui lui
paraît contre nature : comment la République française peut-elle s'allier à l'autocratie tsariste ? Il redoute
– vue prophétique – que quelque complication balkanique n'entraîne, par le truchement de l'alliance russe,
la France dans une guerre européenne.
Son action s'étend à l'Internationale. Avec Édouard Vaillant, qui, finalement, se sent plus près de Jean
Jaurès que de Jules Guesde, avec James Keir Hardie, l'un des leaders du parti travailliste britannique, il
essaie d'amener les congrès socialistes internationaux à prendre une position plus nette en face des menaces
de guerre.

5.2. L'ASSASSINAT DE JAURÈS


Après l'attentat de Sarajevo (28 juin 1914), alors que la situation s'aggrave dans les Balkans, puis en
Europe, Jean Jaurès semble avoir pensé qu'une fois encore la guerre sera écartée. Il essaie de convaincre les
ministres sur lesquels il croit avoir une influence. Devant la décision du gouvernement allemand de
proclamer l'« état de danger de guerre », il songe à télégraphier au président des États-Unis, Woodrow
Wilson, pour lui demander son arbitrage. Mais, alors qu'au sortir du siège de son
journal, l'Humanité (qu’il a fondé en 1904), il dîne au café du Croissant, rue Montmartre, il est abattu
d'un coup de revolver par Raoul Villain, un nationaliste déséquilibré (31 juillet 1914).

Autres références : Jaurès, naissance d’un géant, film complet disponible sur Youtube :
https://www.youtube.com/watch?v=eN-SGun4iIs

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Les faits marquant de la Première Guerre Mondiale d’un point de vue français

Les Poilus
Poilu est le surnom donné aux soldats de la Première Guerre mondiale qui étaient dans les tranchées.
Le mot « poilu » désignait aussi à l’époque dans le langage familier ou argotique quelqu’un de
courageux, de viril (cf. par exemple l’expression plus ancienne « un brave à trois poils », que l’on
trouve chez Molière, de même les expressions « avoir du poil » et « avoir du poil aux yeux ») ou
l’admiration portée à quelqu’un « qui a du poil au ventre ».
Afin de garder en mémoire les conditions de vie dans lesquelles ont vécu ces soldats, au front, les
lettres qu’ils envoyaient à leur famille, à leur compagne ont été répertorié et publié dans plusieurs
ouvrages s’intitulant « Paroles de Poilus ».
En voici quelques exemples.
2 novembre 1914
Mes hommes trouvent mille petits moyens ingénieux pour se distraire ; actuellement, la fabrication de
bagues en aluminium fait fureur : ils les taillent dans des fusées d’obus, les Boches fournissant ainsi la
matière première « à l’œil » ! Certains sont devenus très habiles et je porte moi-même une jolie bague
parfaitement ciselée et gravée par un légionnaire.
Marcel Planquette. 1915

Ma bien chère Lucie,


Quand cette lettre te parviendra, je serai mort fusillé.
Voici pourquoi :
Le 27 novembre, vers 5 heures du soir, après un violent bombardement de deux heures, dans une
tranchée de première ligne, alors que nous finissions la soupe, des Allemands se sont amenés dans la
tranchée, m’ont fait prisonnier avec deux autres camarades. J’ai profité d’un moment de bousculade
pour m’échapper des mains des Allemands. J’ai suivi mes camarades, et ensuite, j’ai été accusé
d’abandon de poste en présence de l’ennemi.
Nous sommes passés vingt-quatre hier soir au Conseil de Guerre. Six ont été condamnés à mort dont
moi. Je ne suis pas plus coupable que les autres, mais il faut un exemple. Mon portefeuille te
parviendra avec ce qu’il y a dedans. (..)
Je meurs innocent du crime d’abandon de poste qui m’est reproché. Si au lieu de m’échapper des
Allemands, j’étais resté prisonnier, j’aurais encore la vie sauve. C’est la fatalité.
Ma dernière pensée, à toi, jusqu’au bout.

Henry Floch Le 13 novembre 1918


Voilà près d'un mois que je ne me suis ni déshabillé, ni déchaussé ; je me suis lavé deux fois : dans
une fontaine et dans. un ruisseau près d'un cheval mort ; je n'ai jamais approché un matelas ; j'ai passé
toutes mes nuits sur la terre. On dort un quart d'heure de temps en temps. On dort debout, à genoux,
assis, accroupis et même couché. On dort le jour ou la nuit, à midi ou le soir. On dort sur les chemins,

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dans les taillis, dans les tranchées, dans les arbres, dans la boue. On dort même sous la fusillade. Le
silence seul réveille.
Lettre d’André Fribourg au journal l’Opinion, 1915, Anovi, La bataille de Verdun

La Bataille de Verdun
Regardez la vidéo puis répondez aux questions correspondantes pour avoir les informations les plus
importantes sur la tristement célèbre Bataille de Verdun :
https://www.youtube.com/watch?v=iqYmkrnQYBA
1-A quelle date exactement commence la Bataille de Verdun ?
2-Pour quelles raisons cette bataille est-elle lancée ?
3-Quel général mène les troupes françaises dans la bataille ?
4-Qelles troupes combattent contre les Allemands en parallèle de la Bataille de Verdun ?
5- Combien de jours ont duré les affrontements ?
6-Quelles sont les innovations techniques utilisées pendant la Bataille de Verdun ?
7- Combien de victimes a fait la bataille de Verdun ?

La crise des mutineries


Ensemble des actes collectifs d'indiscipline qui affectèrent, principalement en mai et en juin 1917, une
partie de l'armée française.
Les 600 cas connus touchèrent 68 divisions, mais, sauf exceptions, ils ne furent le fait que d'un nombre
limité de combattants, ne durèrent que quelques heures, rarement un jour ou deux, et ne s'enracinèrent pas.
Ils ne se produisirent qu'à l'arrière du front, les combattants refusant de faire la guerre suivant des méthodes
tactiques qui n'aboutissaient pas à des résultats en rapport avec les sacrifices consentis. C'est par l'arrêt des
offensives inutiles que le général Pétain mit fin à la crise.
La répression pour les cas jugés les plus graves consista en 3 427 condamnations, dont 554 condamnations
à mort (il y eut 49 exécutions effectives), 1 381 peines graves et 1 492 peines légères. Les conseils de
guerre accordèrent les circonstances atténuantes dans 50 % des cas et le sursis dans un cas sur huit.

Les Gueules cassées


L'expression « gueules cassées » inventée par le colonel Picot, premier président de l’Union des
blessés de la face et de la tête, désigne les survivants de la Première Guerre mondiale ayant subi une
ou plusieurs blessures au combat et affectés par des séquelles physiques graves, notamment au niveau
du visage. Elle fait référence également à des hommes profondément marqués psychologiquement par
le conflit, qui ne purent regagner complètement une vie civile ou qui durent, pour les cas les plus
graves, être internés à vie.
À la fin de la Grande Guerre, le nombre total de morts s’élevait à 9 millions dont plus de 2 millions
d’Allemands, presque 1,5 million de Français, 1,8 million de Russes, 750 000 Britanniques, et 650 000
Italiens. Proportionnellement à sa population, la France est le deuxième pays où les pertes ont été les
plus importantes.

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Ce bilan ne correspond pas seulement aux tués sur les champs de bataille ; il inclut également des
soldats morts chez eux, gravement atteints par des maladies telles que la grippe espagnole, mais aussi
des hommes ayant succombé aux séquelles de leurs maladies. Ainsi, après la guerre, le nombre de
soldats morts des suites de leurs blessures s’élève à environ 500 000 tandis que la grippe fit 200 000
morts supplémentaires en France.
Historique de la législation sur les travailleurs mutilés et handicapés
26 avril 1924 : La loi prévoit que des centres de rééducation soient ouverts pour les victimes
d’accident du travail.
Mai 1924 : La loi assure l’emploi obligatoire des mutilés de guerre. Les textes qui suivront
reprendront trois points de cette loi :
-Obligation aux entreprises de plus de 10 salariés d’employer des pensionnés de guerre et veuves de
guerre (quota d’emploi de 10 %) ;
-Pourcentage obligatoire des emplois réservés ;
-Salaire avec éventuel abattement.
1930 : Création des pensions aux mutilés et victimes de la guerre, des centres d’appareillage, des
centres de rééducation fonctionnelle et des emplois réservés. Début de l’histoire de l’emploi des
personnes handicapées.

La douloureuse situation de l'après-guerre


Casque et appareillage utilisés pour la reconstruction faciale de blessés de guerres dits "gueules
cassées" lors de la Première Guerre mondiale, avec pour inconvénient de faire sans cesse saliver les
blessés.
Durant et après la guerre, en plus des morts sur le front, laissant en France 600 000 veuves et un
million d’orphelins, de nombreux soldats de retour de la guerre ou des hôpitaux étaient gravement
handicapés par les séquelles : blessures reçues au front, amputés, mutilés du visage, aveugles, gazés,
défigurés, etc. Parmi ces hommes handicapés, 388 000 étaient mutilés1,2 dont 15 000 touchés au
visage3. En majorité, ces blessés étaient des hommes âgés de 19 à 40 ans. Alors que la reconstruction
du pays nécessitait un énorme travail, leur invalidité limitait la main-d’œuvre disponible et constituait
une charge financière du versement de pensions par l’État dans un pays vieillissant qui ne retrouvera
sa population de 1913 que vers 1950.
Afin de réparer les dégâts physiques et psychosociaux de la guerre, des centres sont ouverts pour
proposer des méthodes de camouflage ou de réparation des visages abîmés. L'expression « Gueules
cassées » aurait été introduite par le colonel Yves Picot alors qu’on lui refusait l’entrée à un séminaire
donné à la Sorbonne sur les mutilés de guerre. Les Hospices de Lyon furent très actifs dans ce
domaine.

Autres sources : Reportage de « C’est pas sorcier » (émission de 2014) sur la Guerre 14-18 :
https://www.youtube.com/watch?v=3LrPAz4cjh0&t=801s
Encyclopédie Larousse : Première Guerre Mondiale
https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Premi%C3%A8re_Guerre_mondiale/
122569#:~:text=Conflit%20qui%2C%20de%201914%20%C3%A0,Unis%2C%20%C3%A0%20la
%20Gr%C3%A8ce%2C%20%C3%A0

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S’entraîner à la synthèse écrite

Entraînement à la synthèse 1 :
Activité 1 : Avant de vous lancer dans la lecture des textes, observez bien le paratexte : titre(s),
sources, type de publication (article, extrait de rapport, entretien).
Le paratexte donne des indices sur le thème général et vous sert à rédiger votre introduction.
A partir des deux textes qui suivent, identifiez pour chacun le thème général puis rédiger une phrase
explicative afin de décrire de quel thème on parle.
Texte 1 :
Titre : ……………………………………………………………………………………………………
Sources : …………………………………………………………………………………………………
Type de publication : ……………………………………………………………………………………
Thème : …………………………………………………………………………………………………
Type de texte (narratif, informatif, argumentatif, injonctif, expressif) : ………………………………
Intention de l’auteur (raconter, expliquer, convaincre, donner des instructions, émouvoir) : ………….
Thème du texte : …………………………………………………………………………………………
Propos de l’auteur sur le thème : ………………………………………………………………………...

Texte 2 :
Titre : ……………………………………………………………………………………………………..
Sources : …………………………………………………………………………………………………
Type de publication : ……………………………………………………………………………………
Thème : …………………………………………………………………………………………………
Type de texte : ……………………………………………………………………………………………
Intention de l’auteur : …………………………………………………………………………………….
Thème du texte : …………………………………………………………………………………………
Propos de l’auteur sur le thème : ………………………………………………………………………...

Texte 1 :
L’équilibre vie privée/vie professionnelle, gage de succès
Souvent négligé, l'équilibre entre vie privée et activité professionnelle est pourtant un gage de succès,
car il permet aux créateurs d'entreprise de maintenir un effort soutenu sur la durée.
Ces derniers soulignent avant tout la nécessité d'être efficace dans la gestion de son temps pour être
capable de lever le pied.[…] Cela suppose aussi de hiérarchiser ses priorités. "Toutes les tâches ne

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peuvent être menées de front, il est important de privilégier celles qui ont un impact direct sur la
rentabilité du projet", conseille Maxime Coignard, fondateur de Diadem coaching, qui enjoint de
déterminer tous les jours trois actions prioritaires à mener à leur terme.
Prendre en compte ses besoins en matière de chronobiologie peut aussi permettre de dégager des
plages horaires pour se consacrer à ses proches. "Le cerveau est plus efficace et plus concentré le
matin, les aspects stratégiques, la recherche d'idées nouvelles doit ainsi être abordée à ce moment de la
journée", préconise Pascale Bélorgey.
A contrario, le soir et en fin de journée, le créateur d'entreprises doit se ménager des pauses. "Faire du
sport en fin de journée, passer du temps avec sa famille et ses amis permet de se ressourcer avant de
consacrer un peu de temps dans la soirée à répondre à des affaires courantes qui ne nécessitent pas une
forte concentration", signale Pascale Bélorgey.[…]
Déléguer et bien s'entourer, c'est aussi l'une des clefs de la réussite. "Les créateurs d'entreprise risquent
d'être tentés de tout contrôler, ils doivent cependant prendre soin d'externaliser certaines fonctions afin
de se consacrer à l'essentiel et de pouvoir faire des pauses", leur prescrit Pascale Bélorgey.
Les coachs sont unanimes à ce sujet. "Externaliser permet de dégager du temps, mais aussi d'échanger
avec des professionnels autour de son projet afin de tester en permanence sa viabilité et les actions à
mener pour l'améliorer", rappelle Maxime Coignard.
Du temps, les créateurs d'entreprise doivent aussi en prendre pour s'interroger sur ce qu'ils font. "Notre
rôle est de questionner les créateurs d'entreprise, de leur faire prendre conscience des risques qu'ils
prennent à être dans un état de travail permanent; les conséquences peuvent être nombreuses :
isolement, fatigue, stress..." raconte Maxime Coignard.
À l'inverse, prendre du temps pour soi constitue un bénéfice pour l'entreprise: "Prendre du recul, avoir
une vie sociale, amoureuse, permet paradoxalement d'être plus disponible dans son travail, plus à
l'écoute de ses clients, mais aussi de donner de l'autonomie à ses salariés", conclut-il.
Sandra Sebag, l’entreprise.l’express.com, 24 juin 2016

Texte 2 :
Le Droit à la déconnexion, c'est maintenant !
[…]Avec la généralisation des mails, d'Internet et surtout des smartphones, nombre de cadres ont de
plus en plus de mal à déconnecter de leur travail le soir, le week-end, ou même pendant leurs
vacances. "Pendant longtemps, il y avait une sorte d'équilibre entre les activités personnelles sur
Internet au bureau et le travail rapporté à la maison. Mais, avec la crise et les plans sociaux, cet
équilibre s'est rompu", constate Jean-Emmanuel Ray, professeur de droit social à la Sorbonne. Au
point d'être devenu un véritable problème de santé publique.
"Une étude publiée dans la revue The Lancet a montré qu'un temps de travail supérieur à cinquante-
cinq heures par semaine augmente de 33% le risque de faire un AVC ", affirme Jean-Luc Molins,
secrétaire national de l'Ugict-CGT, un des premiers à avoir lancé l'alerte sur le sujet, il y a déjà
quelques années.
Depuis, l'idée d'instaurer un "droit à la déconnexion" a fait son chemin. Dans son rapport remis au
gouvernement en septembre 2015 sur la "transformation numérique et la vie au travail", Bruno
Mettling, l'ex-DRH d'Orange, y avait consacré une large part. Et, désormais, avec la loi travail, qui
devrait être adoptée au cours de l'été, plus aucune entreprise de plus de 50 salariés ne pourra s'exonérer
de cette question.

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Obligation de négocier, mais pas d'aboutir
Ce texte rend en effet obligatoire dès 2017 l'ouverture de négociations sur le droit à la déconnexion,
dans le cadre de la négociation annuelle obligatoire sur la qualité de vie au travail. En revanche, il n'y
a pas d'obligation d'aboutir: en cas d'absence d'accord, l'entreprise doit simplement rédiger une charte.
Mais aucune sanction n'est prévue si elle ne le fait pas. Difficile, en apparence, de faire moins
contraignant...
Attention toutefois à ne pas s'arrêter à cette première approche! D'abord parce que, contrairement à
une idée souvent répandue, une charte a bien une valeur juridique: "Un juge peut considérer par
exemple que la charte vaut engagement unilatéral de l'employeur, et permettre aux salariés de s'en
prévaloir en cas d'abus", explique Pascal Lokiec, professeur de droit social à Nanterre.
Et, surtout, la jurisprudence pousse les employeurs à prendre des mesures de prévention, notamment
contre les risques psychosociaux: "La Cour de cassation dit clairement que les entreprises doivent
pouvoir prouver qu'elles ont mis en œuvre toutes les mesures possibles pour protéger la santé de leurs
salariés. Sinon, leur responsabilité peut être engagée en cas de burn-out ou de suicide", ajoute encore
ce juriste.
Sans oublier que, en cas de rupture conflictuelle, les salariés n'hésitent pas à utiliser leurs mails pour
démontrer l'existence d'horaires excessifs et réclamer le paiement d'heures supplémentaires. C'est
même le lot quotidien des prud'hommes. "Les juges statuent au cas par cas. Donc le risque juridique
existe bel et bien", confirme Claire Toumieux, avocate associée au cabinet Allen & Overy. Pour s'en
prémunir et protéger la santé de leurs salariés, quelques grandes entreprises - Volkswagen, par
exemple - en ont conclu qu'il fallait couper les serveurs la nuit et le week-end.
Stéphanie Benz, lexpansion.com, 29 juillet 2016

Activité 2 :
Repérez maintenant les informations clés qui sous-tendent les idées développées par l’auteur. Ces
informations répondent généralement aux questions Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Comment ?
A partir des deux textes de l’activité 2, repérez les mots-clés. Trouvez ensuite le thème commun aux
deux textes.
Texte 1 :
Mots-clés :

Texte 2 :
Mots-clés :

Texte 1 et 2 : thème général des deux textes :

21
Activité 3 :
Recopiez les idées essentielles des deux textes et les idées secondaires qui y sont rattachées dans le
tableau ci-dessous :
Texte 1 Texte 2
Idée essentielle 1 : Idée essentielle 1 :

Idées secondaires :
Idées secondaires :

Idée essentielle 2 : Idée essentielle 2 :

Idées secondaires : Idées secondaires :

Idée essentielle 3 : Idée essentielle 3 :

Idées secondaires : Idées secondaires :

Proposez maintenant un plan à partir des idées proposées dans les deux textes.

Entraînement à la synthèse 2 :
Activité 4 : Dans les deux textes suivants, soulignez les mots-clés, les idées essentielles et secondaires
pour chacun des textes.
Texte 1 : Les « micro crèches » privées gagnent du terrain
« Baisses des dotations de l'Etat aux collectivités locales, exigence croissante en termes de normes...
Les moyens d'un partenariat entre la CAF et les collectivités ne sont pas toujours réunis. » Mardi,
Jean-Louis Deroussen, le président du conseil d'administration de la Caisse nationale des allocations
familiales (Cnaf), a reconnu qu'il était difficile de développer l'accueil des jeunes enfants en crèche.
L'actuelle convention d'objectifs et de gestion (COG), signée entre la Cnaf et l'Etat, prévoit, entre 2013
et 2017, la création de 100.000 places d'accueil supplémentaires pour la petite-enfance (halte-
garderies, jardins d'enfants, micro crèches, crèches). Entre 2013 et 2015, la capacité d'accueil des
crèches a progressé de quelque 36.300 places, selon la Cnaf, assurant que si la tendance se poursuit, le
but fixé serait honoré à hauteur de 85 à 92 %. « Mais les modalités sur lesquelles ces objectifs

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devraient être atteints sont sensiblement différentes que celles prévues par la COG », a admis Daniel
Lenoir, directeur général de la CNAF.
De fait, le nombre de micro crèches a tendance à augmenter. En 2015, sur les 13 439 nouvelles places,
tous modes de garde collective compris, 4902 places relèvent des micro-crèches, même si elles ne
représentent encore que 6,2% de l’offre en accueil collectif. Ces structures, limitées à 10 berceaux,
appliquent pour la plupart une tarification libre vis-à-vis des familles. Concrètement, les crèches
classiques perçoivent la prestation unique de service (PSU), versée par la CAF, en contrepartie du
respect d’un certain nombre de règles, en particulier d’encadrement.
Des contraintes qui ne pèsent pas sur les micro crèches, émanant d’initiatives privées et financées
notamment via une prestation versée aux familles, la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje),
pouvant être utilisée pour différents mode de garde […]
Pour autant, « ces micro crèches détournent parfois la réglementation sur le plan notamment de
l’encadrement » a regretté Daniel Lenoir, précisant en outre que leur développement ne se fait pas
toujours dans les zones où la demande est la plus critique. « Certains opérateurs sont tentés d’aller là
où les solvabilisations des familles sont importantes et non là où il y a le plus de besoin » déplore
Jean-Louis Deroussen.
Claire Bauchart, Les Echos, 7 septembre 2016

Texte 2 : Les crèches d’entreprise font des heureux


« J’ai vécu les années de crèche de mon fils comme du pur bonheur », témoigne Pascale Zilli, salariée
d’EMC2, une société qui en a ouvert une dans ses locaux il y a quatre ans. Le nombre de crèches
d’entreprise augmente chaque année ; elles facilitent grandement la rentrée des bambins et de leurs
parents salariés.
Babilou, le premier groupe de crèches interentreprise avec 360 établissements, vient de recruter 300
personnes en contrat à durée indéterminée (CDI). Ces salariés ont pris leur poste le 22 août pour
accueillir les enfants des collaborateurs de quelque 700 sociétés. « On augmente l’effectif de près de
10 % par an », explique Nathalie Decap, responsable des ressources humaines du groupe.
Les crèches d’entreprise se développent depuis une dizaine d’années en France. Elles représentent près
de 10 % de l’offre totale, avec 33 000 berceaux. C’est un bilan encore modeste, mais « une création de
place en crèche sur deux se fait dans le privé », remarque Claudia Kespy-Yahi, vice-présidente de la
Fédération française des entreprises de crèches et fondatrice du groupe de crèches Cap enfants.
Pourquoi cette progression ? En raison du manque de crèches publiques évidemment. L’Observatoire
national de la petite enfance (ONPE) recense 429 100 places en 2015, soit une capacité théorique
d’accueil collectif de seulement 17,9 % pour les enfants de moins de 3 ans. « Quand, en janvier, j’ai
cherché une place en crèche municipale pour ma fille, née en octobre, on m’a ri au nez », se souvient
Marc Lafont, un ingénieur ; il s’était alors tourné vers la structure que venait d’ouvrir son employeur,
Thales.
Mais le changement vient surtout d’un intérêt convergent entre salariés et entreprises. « Depuis 2008,
année de création de l’Observatoire de l’équilibre des temps et de la parentalité en entreprise, quelque
cinq millions de salariés se sont mobilisés pour inciter les entreprises à prendre des initiatives »,
explique son président Jérôme Ballarin.
Dans une enquête réalisée en juin par cet observatoire, 36 % des salariés jugeaient prioritaire
l’aménagement des horaires de travail en fonction des contraintes parentales. Et 17 % attendaient une
solution permanente ou ponctuelle d’accueil des enfants.

23
Pour les salariés, « la tranquillité d’esprit est l’argument qui ressort des enquêtes parents effectuées par
Babilou », affirme Nathalie Decap. Mais le choix de la crèche d’entreprise, c’est aussi « une question
de réputation, de qualité de projet pédagogique et de flexibilité des horaires. Comme c’est l’entreprise
qui a signé avec eux, on sent bien l’intérêt mutuel », commente Fabienne Meghirbi, qui a préféré la
crèche d’entreprise à la structure municipale où elle avait aussi obtenu une place pour sa fille.
L’investissement financier est devenu très raisonnable pour les entreprises. Le prix de revient moyen
d’une heure de crèche est de 10,18 euros, selon les derniers chiffres de la Caisse nationale
d’allocations familiales (CNAF). Une partie est prise en charge par les parents, une autre par la CNAF
et 50 % de la part de l’entreprise sont défiscalisés. Le comité d’entreprise intervient parfois sur la
valeur résiduelle.
Anne Rodier, Le Monde, 5 septembre 2016

Placez maintenant dans le tableau récapitulatif, les idées essentielles et secondaires des deux textes
précédents qui sont dans le désordre.
Texte 1 Texte 2
Idée essentielle 1 : L’état des lieux de l’accueil Idée essentielle 1 : Le succès des crèches
en crèche d’entreprises en France
Idée secondaire 1.1 : -Une offre croissante Idée secondaire 1.1 : Une offre en augmentation
encadrée par l’Etat depuis 10 ans
Idée secondaire 1.2 : Des objectifs partiellement Idée secondaire 1.2 : Une solution au manque de
atteints par manque de moyens crèches publiques

Idée essentielle 2 : Le développement des micro Idée essentielle 2 : Les raisons de ce succès
crèches Idée secondaire 2.1 : Une convergence des
Idée secondaire 2.1 : Les avantages de cette intérêts des salariés et des entreprises
structure d’accueil Idée secondaire 2.2 : -Un service de qualité à un
Idée secondaire 2.2 : Les limites de cette coût raisonnable
structure d’accueil

a-Idées secondaires :-Une offre croissante encadrée par l’Etat


-Des objectifs partiellement atteints par manque de moyens.
b-Idée principale : L’état des lieux de l’accueil en crèche
c-Idée principale : Le développement des micro crèches
d-Idées secondaires :-Une offre en augmentation depuis 10 ans
-Une solution au manque de crèches publiques
e-Idée principale : Le succès des crèches d’entreprises en France
f-Idée principale :Les raisons de ce succès
g-Idées secondaires :-Les avantages de cette structure d’accueil
Les avantages de cette structure d’accueil
h-Idées secondaires :-Une convergence des intérêts des salariés et des entreprises
-Un service de qualité à un coût raisonnable

24
A partir de ces idées, trouvez un plan à votre synthèse :
Idée essentielle 1 :

Idée secondaire 1.1 :

Idée secondaire 1.2 :

Idée essentielle 2 :

Idée secondaire 2.1 :

Idée secondaire 2.2 :

Rédigez maintenant votre synthèse.

Entraînement à la synthèse 3 :
Lisez bien les trois textes proposés puis la synthèse proposée par une apprenante.
Texte 1 : Pour les Français, l'entraide familiale est sacrée
Pour 90 % des Français, c'est une évidence, et pour 87 % un devoir moral: l'entraide familiale est une
valeur sacrée en France. Mais pour une très grande majorité (76 %) de nos compatriotes, c'est aussi un
plaisir, selon l'enquête menée par la Carac, mutuelle d'épargne, en partenariat avec l'institut TNS
Sofres.
Les seniors sont les plus généreux, les plus inquiets aussi pour leurs enfants: 60 % des 65/70 ans
estiment qu'il n'y a pas de limite pour les aider. Gâtés par l'histoire, «ils se sentent aujourd'hui
redevables face à une jeunesse qui évolue dans un contexte économique moins favorable» relève
l'étude. Beaucoup de parents désirent d'ailleurs aussi continuer à soutenir leurs enfants même à l'âge
adulte.
Si la quasi-totalité des Français parle d'argent au sein du cercle familial (50 % de temps en temps et 23
% souvent), certains sujets restent néanmoins tabous dans de nombreuses familles. Peur d'inquiéter les
enfants, envie de parler de choses plus joyeuses, pour 48 % des sondés, le sujet le moins abordé
«tourne autour du risque que l'un des membres de la famille soit victime d'un accident. Parallèlement,
parmi ceux qui ont des parents ou des grands-parents à l'âge avancé, 48 % ne parlent pas de décès et
45 % n'abordent pas la perte d'autonomie» relate l'étude.
Les parents qui épargnent pour l'avenir de leurs enfants, eux, sont partagés sur l'intérêt d'en discuter en
famille. Si la majorité (58 %) en parlent, parce que la transparence facilite les discussions sur l'entraide
financière au sein de la famille, 42 % préfèrent garder leur silence de peur que l'argent soit utilisé à
mauvais escient (20 %), ou pour donner aux enfants le sentiment qu'ils doivent se débrouiller seuls (16
%). Certains ont décidé que l'information ne serait donnée qu'en cas de besoin (18 %).

25
Anne Bodescot, lefigaro.fr, 24 juin 2015

Texte 2 : Face à la crise, l’entraide familiale


Aider son enfant à s’installer, soutenir son parent âgé, donner un coup de pouce à un frère ou une
sœur… En ces temps de crise, l’entraide familiale demeure un véritable rempart social. « Dans ce
contexte morose, la famille est plus que jamais considérée comme un refuge, un pilier sur lequel se
reposer en cas de difficultés. Elle joue le rôle d’amortisseur de crise économique », explique Nicole
Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche au CNRS.
Cette solidarité familiale peut prendre la forme d’un soutien moral ou matériel. « Avec l’évolution du
modèle familial, cette aide peut être autre que financière, par exemple, lorsque les parents s’occupent
de leurs petits-enfants », ajoute Nicole Lapierre. Bien sûr, il peut aussi s’agir d’un transfert financier.
Selon une enquête réalisée par TNS Sofres pour la Carac, mutuelle spécialisée en épargne, en avril
2016, plus de trois quarts des Français auraient déjà aidé financièrement un membre de leur famille.
[…]
Concrètement, le prêt d’argent ou le paiement d’un loyer sont des formes d’aides financières
courantes. Selon l’Insee, sept jeunes adultes sur dix bénéficient d’un soutien financier régulier.
Lorsqu’ils ne vivent plus exclusivement au domicile familial, les étudiants perçoivent plus de 500
euros d’aide parentale par mois. La participation financière des parents varie selon le milieu social :
lorsqu’ils sont aidés, les enfants de cadres reçoivent alors un montant total 2,5 fois plus élevé que les
enfants d’ouvriers.
Face au taux de chômage élevé (23,7 % chez les moins de 25 ans au 2e trimestre 2016) et à
l’allongement de la durée des études, l’entraide est même considérée comme un devoir parental. […] «
Assumer d’avoir des enfants impliquerait de les accompagner vers la vie d’adulte. Ce soutien paraît
d’autant plus nécessaire dans un contexte économique et social dégradé.[…]
Cette solidarité est même indispensable pour les enfants qui envisagent de devenir propriétaires. Face
à la forte hausse des prix immobiliers observée dans les années 2000, l’accession à la propriété est
devenue inenvisageable pour beaucoup. Heureusement, les donations, favorisées fiscalement,
changent la donne pour ceux qui ont la chance d’en bénéficier. « Recevoir une donation avant l’âge de
35 ans est associé à une probabilité d’achat 2,3 fois supérieure à celle d’un ménage qui n’en a pas
reçu. Cela desserre la contrainte de financement et permet de moins s’endetter », relève une étude de
l’Insee publiée fin 2014.[…]
Pauline Janicot, Le Monde, 10 octobre 2016

Texte 3 : Le congé du proche aidant en vigueur au 1er janvier 2017


Ce congé entrera en vigueur le 1er janvier 2017. Sans solde, d'une durée de trois mois, renouvelable
une fois, les salariés pourront prétendre à une meilleure "articulation entre la vie professionnelle et la
vie personnelle et familiale", selon les termes du décret d'application.
Le "congé proche aidant" remplace le "congé de soutien familial" mais ses conditions d'accès sont plus
souples. Les aidants sans lien de parenté avec la personne qu'ils aident et les aidants de personnes
accueillies en établissement pourront en bénéficier.
En outre, il pourra "être transformé en période d'activité à temps partiel", selon le décret, qui assouplit
ses modalités d'utilisation en permettant son fractionnement. En cas de fractionnement du congé, la
durée minimale de chaque période de congé est d'une journée.

26
Dans cette hypothèse, le salarié (...) doit avertir son employeur au moins 48h avant la date à laquelle il
entend prendre chaque période de congé. Dans un communiqué commun, Marisol Touraine, ministre
de la Santé et des Affaires sociales, Pascale Boistard, secrétaire d'État chargée des Personnes âgées et
de l'Autonomie, et Ségolène Neuville, secrétaire d'État chargée des Personnes handicapées, ont salué
lundi une "avancée sociale majeure", "attendue depuis de nombreuses années".
Lexpress.fr, AFP, 21 Novembre 2016
Synthèse rédigée par Lucyna
La solidarité familiale en France
Des obstacles de la vie quotidienne deviennent de plus en plus complexes. En conséquence, la
solidarité familiale est plus que jamais cruciale pour la société française. En premier lieu, je
présenterai les formes de l’entraide familiale, en second lieu, j’aborderai comment elle est considérée
par les Français.
Tout d’abord, l’entraide familiale peut prendre la forme d’une aide matérielle comme aider son enfant
à s’installer, payer son loyer, lui prêter de l’argent ; mais aussi la forme d’un soutien moral lorsque les
grands-parents s’occupent de leurs petits-enfants ou qu’un frère aide sa sœur. Selon l’enquête de la
Carac, mutuelle d’épargne, 90% des Français déclarent que l’entraide familiale est une évidence, 87%
que c’est un devoir moral. Néanmoins pour 76% d’eux, c’est un plaisir. De plus, les salariés français
ont droit au congé du proche aidant en vigueur depuis le 1er mars 2017. Pourtant, les membres d’une
famille peuvent s’aider mutuellement, tel un rempart social face aux difficultés de chacun.
Mais l’entraide familiale n’est pas seulement pur altruisme. Les seniors se sentent redevables d’aider
leurs enfants face à un contexte économique moins favorable. Ils continuent à soutenir leurs enfants
même à l’âge adulte. L’entraide familiale est donc considérée comme un devoir parental par plusieurs
parents.
En conclusion, pour la majorité des Français, l’entraide familiale est une évidence, mais cette
solidarité est considérée souvent comme une obligation, un devoir moral. Est donc chanceux celui qui
a une grande famille.
234 mots

1-Complétez le tableau
Points de méthodologie Oui Non En
partie
a-La synthèse a un titre
b-Le titre reprend le thème général de l’ensemble des textes
c-L’introduction cite les auteurs, la source des articles et la date de publication.
d-Le texte ne comporte pas de phrases à la première personne du singulier ou du
pluriel.
e-L’introduction et les différents paragraphes du développement sont bien séparés.
f-Chaque paragraphe du développement correspond une idée essentielle illustrée par
des idées secondaires (les idées ne sont pas répétées)
g-Les paragraphes du développement sont équilibrés (à peu près le même nombre de
lignes)
h-La synthèse comporte les idées essentielles des trois textes
i-Les idées sont reformulées et non recopiées des textes
j- Les idées sont articulées avec des connecteurs logiques
k-Le nombre de mots de la consigne est respecté.

27
2-Repérez des expressions et morceaux de phrases recopiées des textes.

3- Repérez une idée répétée dans plusieurs paragraphes.

4- Le connecteur « pourtant » est-il utilisé correctement ? Par quel connecteur le remplaceriez-vous ?

5- Selon vous, la conclusion est-elle nécessaire ? Justifiez.

6-Que pensez-vous de la dernière phrase « Est donc chanceux celui qui a une grande famille ».
Correspond-elle à une idée exprimée dans un des trois documents ?

S’entraîner à reformuler :
Activité 1 : Reformulez avec vos propres mots, l’idée exprimée dans les extraits suivants.
Extrait 1 :
Cette solidarité familiale peut prendre la forme d’un soutien moral ou matériel. « Avec l’évolution du
modèle familial, cette aide peut être autre que financière, par exemple, lorsque les parents s’occupent
de leurs petits-enfants », ajoute Nicole Lapierre. Bien sûr, il peut aussi s’agir d’un transfert financier.
Selon une enquête réalisée par TNS Sofres pour la Carac, mutuelle spécialisée en épargne, en avril
2016, plus de trois quarts des Français auraient déjà aidé financièrement un membre de leur famille.

Extrait 2 :
Cette solidarité est même indispensable pour les enfants qui envisagent de devenir propriétaires. Face
à la forte hausse des prix immobiliers observée dans les années 2000, l’accession à la propriété est
devenue inenvisageable pour beaucoup. Heureusement, les donations, favorisées fiscalement,
changent la donne pour ceux qui ont la chance d’en bénéficier. « Recevoir une donation avant l’âge de
35 ans est associé à une probabilité d’achat 2,3 fois supérieure à celle d’un ménage qui n’en a pas
reçu. Cela desserre la contrainte de financement et permet de moins s’endetter », relève une étude de
l’Insee publiée fin 2014.

Activité 2 : Dans le texte suivant, remplacez le mot ou l’expression soulignée par un équivalent
(pronom, synonyme, expression associée), sans modifier le texte.

28
En ces temps de crise, l’entraide familiale demeure un véritable rempart social. L’entraide familiale
peut prendre la forme d’une entraide morale ou matérielle, par exemple, lorsque les parents s’occupent
de leurs petits-enfants. L’entraide familiale peut aussi être financière. Mais face au taux de chômage
élevé et à l’allongement de la durée des études, certains considèrent l’entraide familiale comme un
devoir parental.
S’entraîner à utiliser les connecteurs :
Complétez le texte avec les connecteurs logiques suivants : en effet, concernant, pourtant, finalement,
sans aucun doute, excepté, sans compter qu’, cependant, en particulier, effectivement, certes, mais.
Quitter la ville pour la campagne
La moitié des Français aspire à s’éloigner de la ville pour s’installer au vert. ……………………… ils
rêvent de fuir les paysages bétonnés, la pollution et le stress de l’environnement urbain. Ils ont une
vision bucolique de la campagne, ils imaginent un havre de paix où l’on peut se libérer des
désagréments qui minent notre quotidien en ville, ……………………… le bruit continuel de la
circulation, les métros et bus bondés aux heures de pointe, les visages maussades des citadins.
……………………… l’emploi, ils ne doutent pas de trouver des opportunités professionnelles à la
hauteur de leurs attentes, ……………………… avec le développement du télétravail, ils peuvent
même garder leur poste et assurer leurs missions à distance.
……………………… si l’air de la campagne est ……………………… plus sain, la réalité du
quotidien n’y est pas si idyllique. ………………………, il faut accepter l’éloignement géographique
des établissements scolaires et des activités de loisirs, et disposer absolument d’une voiture pour
effectuer toutes ses démarches quotidiennes. Prenez l’exemple de Jérôme : ……………………… il
apprécie son cadre de vie dans la campagne gerçoise, ……………………… il se plaint des trajets
pour faire ses courses et amener ses enfants à l’école, il déplore la qualité de sa connexion Internet et
se lamente de ne plus voir ses amis. ……………………… la tranquillité du voisinage, il se demande
s’il ne se lassera pas rapidement de cet isolement.
………………………, il est important de bien préparer son départ. Vivre au plus près de la nature est
une idée séduisante. ……………………… cela peut parfois engendre des désillusions.

A partir des trois textes sur l’entraide familiale, vous trouverez ci-dessous les mots-clés, les idées
essentielles repérés pour chacun des textes. Avec ces indications, vous devez rédiger une synthèse de
220 mots environ. Vous présenterez les idées et les informations essentielles avec vos propres mots,
sous forme d’un nouveau texte suivi et cohérent. Vous donnerez un titre à votre synthèse.

Texte 1 : Mots-clés : devoir moral – valeur sacrée – seniors – soutenir leurs enfans – parlent d’argent
au sein du cercle familial – sujets tabous, partagés sur l’intérêt d’en discuter en famille – argent utilisé
à mauvais escient – se débrouiller seuls – besoins
Idées :
-L’entraide familiale est très répandue en France
-Les seniors soutiennent leurs enfants même à l’âge adulte mais ne leur en parlent pas forcément
-En effet, certains sujets sont difficilement abordés dans le cercle familial
-Certains parents craignent une mauvaise utilisation de l’argent par leurs enfants ou préfèrent en parler
en cas de nécessité.

29
Texte 2 : Mots-clés : rempart social – famille – amortisseur de crise économique – soutien moral ou
matériel – transfert financier – sept jeunes adultes sur dix bénéficient d’un soutien financier régulier –
varie selon le milieu social – devoir parental – accession à la propriété – moins s’endetter
Idées :
-La famille comme rempart à la crise économique et sociale
-Les différentes formes d’entraide familiale (morale, matérielle et financière)
-Les jeunes adultes/les étudiant sont les plus soutenus
-La solidarité financière se développe pour l’achat d’un logement

Texte 3 : Mots-clés : congé du proche aidant – 1er janvier 2017 – sans solde – trois mois renouvelables
une fois – meilleure articulation entre la vie professionnelle et la vie personnelle et familiale – aidants
sans lien de parenté – aidants de personnes accueillies en établissement – fractionnement – avancée
sociale majeure
Idées :
-Le « congé proche aidant »
-La mise en application
-Les conditions et modalités d’accès
-Réponse à une problématique sociale

Thème général : ??
Proposition de plan :
IE1 : La solidarité financière largement répandue en France
IS1 : Les raisons expliquant la mobilisation familiale (crise économique et sociale, allongement de
la durée des études, accès à la propriété plus difficile)
IS2 : Le soutien vient majoritairement des anciennes générations
IE2 : Les différentes formes d’entraide familiale
IS1 : Le soutien moral et matériel (ex : garde des petits-enfants, congé proche aidant)
IS2 : Le soutien financier
IE3 : Une certaine discrétion des seniors envers les générations futures
IS1 : Des sujets difficiles à aborder dans le cadre familial
IS2 : Les raisons avouées de leur réserve

A vous de rédiger une synthèse de 220 à 240 mots.

30
Entraînement à la synthèse 4 :
A partir des deux documents suivants et de tout le travail fait sur la synthèse de documents, repérez les
éléments clés des deux textes, les idées essentielles. Vous présenterez les idées et informations
essentielles avec vos propres mots, sous forme d’un nouveau texte suivi et cohérent de 220 à 240 mots
environ. Vous donnerez un titre à votre synthèse.

Texte 1 :
Etiquetage nutritionnel : 4 systèmes testés sur fond de polémique
Le gouvernement s'apprête à expérimenter quatre systèmes d'étiquetage destinés à identifier
plus facilement les aliments meilleurs pour la santé, alors que l'opération suscite une polémique
entre les industriels de l'agroalimentaire et certains chercheurs en nutrition. A partir du 26
septembre 2016 et durant 10 semaines, quatre logos seront testés dans 40 supermarchés Casino,
Carrefour Market et Simply Market d'Ile-de-France, de Normandie, des Hauts-de-France et de
la région Auvergne-Rhône-Alpes. Plus de 2 millions d'étiquettes seront ainsi collées sur 1.300
produits, aux rayons traiteur, conserves, pains et viennoiseries industrielles. Vingt supermarchés
serviront par ailleurs de magasins témoins.

"Il s'agit de voir lequel de ces systèmes est le plus susceptible de modifier les actes d'achat" , en
orientant les consommateurs vers des produits plus sains, a déclaré Benoît Vallet, directeur
général de la Santé et co-président du comité de pilotage de l'expérimentation.[…]
L'objectif est d'inciter les Français à acheter moins de produits riches en gras, sel et sucre, pour
lutter contre la progression de l'obésité - qui touche 15% de la population - et des maladies qui
lui sont associées, a souligné Benoît Vallet. L'étiquetage retenu sera "facultatif", la
réglementation européenne ne permettant pas de le rendre obligatoire, a-t-il rappelé. […]

Initialement, le système retenu devait dépendre d'un décret, mais les industriels s'étaient élevés
contre le logo avec cinq couleurs (du vert au rouge) proposé dès 2014 par l'épidémiologiste
Serge Hecberg, qui préside le Plan national nutrition santé (PNNS). Ce logo, préconisé par le
Haut conseil de la santé publique (HCSP), avait été jugé le mieux à même d'orienter les choix
des consommateurs vers une alimentation plus équilibrée, selon une étude comparative publiée
en 2015. Mais les représentants de l'agroalimentaire le jugeant stigmatisant pour certains
aliments, avaient réclamé une étude en conditions réelles d'achat. La ministre de la Santé
Marisol Touraine avait alors annoncé en mai 2016 l'organisation de ce test pour départager
quatre dispositifs : le "Nutri-score" (avec cinq couleurs) défendu par le HSCP, celui avec trois
couleurs en vigueur au Royaume-Uni, "Nutri-repère" (conçu par l'industrie agro-alimentaire) et
un dernier mis en avant par la grande distribution ("SENS").

Un test sur fond de polémique


Cette opération fait l'objet d'une polémique depuis son annonce, plusieurs chercheurs dénonçant
le manque d'impartialité du comité mis en place pour évaluer les quatre systèmes.[…]

Le Pr Hecberg a […] affirmé avoir été écarté du comité scientifique du test des quatre logos au
motif qu'il présenterait un "conflit d'intérêt moral, intellectuel et affectif". Les scientifiques
directement à l'origine d'un des logos testés ne pouvaient pas faire partie de ce comité, car on
aurait pu considérer que leur participation influençait le cahier des charges, a justifié Benoît
Vallet. Quant à la présence des industriels et des distributeurs au sein du comité de
pilotage, "l'étiquetage étant facultatif, l'adhésion des industriels et des distributeurs au système
finalement choisi est un facteur très important de succès", a argumenté le directeur général de la

31
Santé. L'opération coûtera 2,2 millions d'euros, financés pour moitié par le secteur privé et pour
moitié par la direction générale de la santé et l'Assurance maladie.

Sciences et Avenir avec AFP, 19 septembre 2016

Texte 2 :

Etiquetage nutritionnel : professionnels, cessez vos atermoiements

A l’heure où les industriels renâclent à mettre en œuvre l’affichage d’informations


nutritionnelles compréhensibles par tous, leurs atermoiements paraissent bien dérisoires au vu
de l’impact économique que la perte de confiance des consommateurs pourrait avoir sur leur
activité. Prenons, par exemple, la directrice européennes pour l’information des consommateurs
sur les denrées alimentaires (EU FIC), entrée en vigueur en 2015, et qui impose à l’ensemble
des détaillants de produis alimentaires non-conditionnés d’établir une liste clairement visible
des agents allergènes pour chaque article, plat ou additif.
En France, bien que 3,5% des adultes et 8% des enfants présentent des allergies alimentaires,
selon l’Anses, l’information du consommateur est bien trop souvent partielle, voire absente.
Une étude récente de l’ »UFC-Que choisir ? » montre que sur 375 commerces et restaurants,
75% des artisans (restaurateurs, boulangeries-pâtisseries, traiteurs) ne respectent pas la
législation : dans 30% des cas, ils ne peuvent donner qu’une information rale sans garantie de
fiabilité tandis que dans 45% des cas, ils ne donnent aucune information[…]
En effet, respecter l’affichage réglementaire nécessite des efforts manuels non négligeables, tels
que l’ajout de commentaires sur un menu, sur une ardoise ou tout autre moyen d’information
écrit. Ces méthodes prennent du temps, sont sujettes à erreur. Des technologies existent pour
aider les professionnels à relever le défi posé par l’informatique des consommateurs, ces
solutions permettent de gérer les données et d’en assurer l’actualisation et la précision, ainsi que
l’étiquetage adéquat.
Dans un monde hyper-connecté, et hyper informé, où 58,4% des Français déclarent faire
attention à leur santé dans leurs achats alimentaires (étude Xerfi 2016), les magasins, les
restaurateurs, mais aussi les distributeurs et détaillants qui ne joueront pas le jeu seront
incapables d’établir la relation de confiance nécessaire avec les consommacteurs d’aujourd’hui
et de demain.

Il apparaît urgent que les professionnels prennent pleinement en charge l’information et


l’étiquetage, et s’emploient à trouver une solution adaptée et conforme aux attentes des
consommateurs. Ils seront ainsi en mesure de fidéliser, et même d’élargir, leur base de clientèle.
[…]

Thierry Vasseur, Les Echos, Zebra Technologies, 8 novembre 2016

32

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