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Evaluation de Juin 2023

Elodie XXXX

Née le XXXXX

Cette évaluation est réalisée dans le cadre d’une suspicion de Trouble du Spectre Autistique. Deux

tests de dépistage des Troubles du Spectre Autistique ont été utilisés : le M-CHAT (Modified

Checklist for Autism in Toddlers), rempli par les parents, et le CHAT (Checklist for Autism in

Toddlers) rempli par le professionnel. Ces deux testssont concordants et témoignent d’un risque pour

un Trouble du Spectre Autistique.

L’Echelle d’Observation pour le Diagnostic de l’Autisme (ADOS) a été administrée.

Les Echelles développementales du Mullen viennent compléter cette évaluation ainsi que les

échelles de Vineland pour estimer le niveau de développement d’Elodie.

Elodie est âgée de 18 mois lors de ces évaluations.

ECHELLE D’OBSERVATION POUR LE DIAGNOTIC DE L’AUTISME (ADOS)

Elodie est âgée de 18 mois et n’utilise pas encore de langage pour communiquer. La marche

autonome est acquise. Un module Toddler a été administré pour rechercher les signes

spécifiques d’un Trouble du Spectre Autistique.

Le Module « Toddler » de la seconde édition de l’Autisme Diagnostic Observation Schedule

(ADOS-2) est un module créé spécialement pour les enfants âgés de 12 à 30 mois disposant

d’un langage verbal limité ou absent. Ce Module présente une série d’activités standards

dans lesquelles la communication, les interactions sociales, les comportements restreints et

répétitifs permettant le diagnostic d’un Trouble du Spectre Autistique, sont observées.

A. Langage et Communication

Elodie n’utilise pas de langage pour communiquer. Des babillages ont été entendus, mais ces

derniers n’étaient que rarement dirigés vers une autre personne, parent ou évaluateur. Seule

l’utilisation d’un jargon dirigé vers la poupée et vers le parent, durant un monologue a été

observée. Lors de ce monologue, l’intonation était normale. Toutefois, durant cette

évaluation, la fréquence des vocalisations non dirigées était supérieure aux vocalisations

socialement dirigées.

Concernant la communication, Elodie a bougé la main de l’adulte qui l’empêchait d’accéder à

un objet, sans regard coordonné. Cette utilisation du corps de l’autre pour communiquer ne

s’est pas reproduite à un autre moment. Elle a utilisé à plusieurs reprises le pointé pour faire
référence à des objets hors de portée, mais sans coordonner le regard. Des pointés dans le vide

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Ceresa

ont également été observés. Elodie n’utilise que peu de gestes de façon spontanée. Elle peut

tendre les bras pour être prise. Au moment du départ, elle peut envoyer un baiser.

B. Interaction sociale réciproque

Elodie n’utilise pas le contact visuel pour initier et réguler les interactions sociales. Les

expressions faciales sont limitées en diversité et majoritairement non dirigées. Elodie répond à

l’appel de son prénom, mais seulement lorsque c’est le parent qui l’appelle. Elle ne manifeste

que très peu d’intérêt pour les actions de l’examinateur. Elle partage son plaisir seulement

durant une interaction avec le parent (chatouille). Elle ne formule aucune demande durant

l’observation, hormis pour des objets hors de portée qu’elle pointe, mais sans regard

coordonné. Pour les autres demandes, comme la demande d’aide durant la collation, Elodie

s’énerve puis abandonne. Aucun comportement d’initiation de l’attention conjointe n’a été

observé. Concernant la réponse à l’attention conjointe, Elodie suit le pointé de l’adulte.

Elodie a donné des objets au parent, mais plutôt dans une sorte de routine que pour échanger

avec ce dernier. Elle lui a apporté la majorité des objets à sa disposition, sans regard

coordonné et sans demande particulière. Elodie a montré des objets au parent, mais de

manière inconsistante.

Dans l’ensemble, très peu d’ouvertures sociales ont été observées et Elodie ne s’engage pas

dans l’interaction avec l’examinateur. Elle a pu s’engager dans une routine sociale (chatouille)

avec le parent et initier des interactions sociales avec le parent, notamment des recherches de

réconfort. Les interactions sociales étaient en sens unique et Elodie a clairement refusé

certains contacts avec l’examinateur en lui tournant le dos par exemple. Elodie était

indifférente au fait que l’examinateur lui porte ou non de l’attention.

C. Jeu

Elodie a joué de manière spontanée et de manière adaptée avec le trieur de forme et le jeu

musical. Elodie a également imité un comportement montré par l’adulte (avec la grenouille).

Elle a également joué avec le téléphone miniature, en le portant à l’oreille et en faisant

quelques sons. Aucun autre comportement de jeu symbolique n’a été observé au cours de la

passation.
D. Comportements stéréotypés et intérêts restreints

Lors de cette évaluation, Elodie a porté un intérêt particulier à la lumière ainsi qu’à la texture

du ballon de baudruche qu’elle a manipulé durant plusieurs minutes. Aucun maniérisme n’a

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Ceresa

été observé, ni aucun comportement d’auto-mutilation. Durant cette observation, Elodie a

apporté la majorité des objets à sa disposition au parent présent. Ceci a constitué une grande

partie de ses activités spontanées et semblait avoir une composante stéréotypée.

E. Autres comportements

Aucun comportement agressif n’a été observé. Elodie n’a pas manifesté d’hyper-activité au

cours de la passation. Des signes d’anxiété ont été observés.

Conclusion :

Elodie obtient un score de 24 dans le domaine socio-communicatif et un score de 2 dans le

domaine des comportements restreints et répétitifs. La somme de ces deux domaines est de

26, ce qui correspond un risque important pour un Trouble du Spectre Autistique (seuil pour

un risque de TSA à 14).

CONCLUSION GENERALE

Elodie présente un retard de développement dans l’ensemble des domaines évalués, horsmis

pour le domaine de la motricité.

L’observation de son comportement témoigne d’un risque important pour un Trouble du

Spectre Autistique, confirmé par les échelles de dépistage et la cotation de l’ADOS-T.

Il est donc primordial de proposer rapidement à Elodie une prise en charge psychoéducative intensive afin
de soutenir son développement. Un bilan orthophonique devrait

compléter cette première évaluation et une rééducation devrait être proposée si nécessaire.

Le jeune âge d’Elodie est un point essentiel qu’il est important de mettre à profit. Une

nouvelle évaluation diagnostique pourra être proposée aux 24 mois d’Elodie pour évaluer ses

progrès et confirmer ou non le diagnostic de TSA.

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Ceresa

Echelle d’Observation pour le Diagnostic d’Autisme (ADOS)

Adeline XXXXXX
L’ADOS est un outil standardisé de diagnostic de l’autisme. Il permet d’observer et d’évaluer

la communication, l’interaction sociale et l’imagination ainsi que la présence de

comportements stéréotypés et d’intérêts restreints à partir d’activités semi structurées et d’un

ensemble de questions concernant les difficultés et les problèmes sociaux, les émotions, la

scolarité et la vie quotidienne. Adeline est âgée de 15 anset 10 mois. Elle utilise un langage

courant pour s’exprimer ; elle ne présente pas de retard intellectuel. Un module 4 a donc été

administré.

A- Langage et Communication

Adeline s’exprime par phrases complexes. Aucune écholalie immédiate ou d’utilisation

stéréotypée de mots ou de phrases n’a été observée. Certaines anomalies associées au langage

son toutefois présentes. La hauteur et le ton du discours varient peu, l’intonation est

monocorde et le rythme quelque peu ralenti.

Durant les conversations, Adeline construit son discours sur ce que dit son interlocuteur. Elle

peut offrir spontanément de l’information et donner des comptes rendu d’évènements.

Toutefois, même si Adeline peut rebondir à partir des commentaires de son interlocuteur, elle

ne lui demande pas d’information supplémentaire concernant ses propres expériences ou

pensées. Durant les conversations, Adeline peut utiliser des gestes mais de façon limitée en

diversité et en contexte (utilisation de 3 gestes descriptifs). Aucun geste émotionnel ou

empathique n’a été observé au cours de l’évaluation.

B- Interactions sociales réciproques

Dans l’ensemble, au cours de cette évaluation, les interactions sociales sont confortables et

appropriées au contexte. Les réponses sociales d’Adeline varient en fonction des sollicitations

(réponse à une question, commentaires sur les propos de son interlocuteur). Quelques

réponses verbales peuvent apparaitre inadaptées, sans prise en compte des conséquences sur

son interlocuteur.

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Ceresa

Adeline se trouve plus en difficulté pour initier des interactions sociales. Adeline commente

les propos de son interlocuteur, en rajoutant de l’information, mais ne demande pas de détails

supplémentaires sur les expériences de l’examinateur. Au cours de cette évaluation, Adeline

n’a pas initié une interaction sociale avec l’examinateur.


Les moyens non verbaux (regard et expressions faciales) ne sont pas intégrés au discours.

Adeline n’utilise par le contact oculaire pour initier, moduler ou terminer l’interaction sociale.

Elle ne regarde que très peu son interlocuteur. Les expressions faciales sont limitées en

fréquence et en diversité. Au cours de l’évaluation, Adeline a dirigée trois expressions

faciales, toutes les 3 positives. Le reste du temps, le visage d’Adeline est neutre. Elle a pu

exprimer verbalement son malaise dans certaines situations proposées ou thème abordé sans

regard ni expression faciale associés.

Adeline est en difficulté pour communiquer sur ses propres affects. Elle a pu exprimer ses

difficultés pour identifier ses propres émotions. Le partage émotionnel est également pauvre.

Adeline peut comprendre les émotions ressenties par les autres, identifier les émotions liées

aux situations (par exemple, le deuil), mais elle en difficulté pour les partager et les ressentir

elle-même. Elle peut différencier la nature positive ou négative de l’émotion ressentie mais

sans pouvoir clairement l’identifier. Elle semble également en difficulté pour gérer certaines

de ses émotions, notamment la colère, et peut avoir des réactions émotionnelles

disproportionnées.

Adeline semble comprendre les relations sociales typiques. Elle peut donner une définition de

l’amitié, donner des explications sur des situations interactives (comme le fait de ne pas

s’entendre avec d’autres). Adeline peut exprimer que les relations sociales avec ses pairs sont

et ont toujours été difficiles, depuis le primaire. Elle semble s’être accommodée de ces

relations sociales, et dit ne pas apprécier non plus les gens qui ne l’aiment pas. Elle suppose

que ce sont ses choix de vie différents qui font qu’elle n’est pas intégrée. Elle ne semble pas

souffrir de solitude, mais avoue éprouver se sentir seule lorsqu’elle est dans un groupe.

C- Imagination-Créativité

Au niveau des activités nécessitant de l’imagination, Adeline se montre en difficulté. Dans la

situation de créer une histoire, Adeline a raconté un évènement qu’elle avait vécu (fête du 14

juillet) mais n’a pas inventé une situation. De même, pour raconter une histoire à partir d’un

livre, Adeline décrit les images (décors et actions en cours), mais elle ne fait aucun

commentaire sur le sens général de l’histoire, sur les émotions ou les pensées du personnage.

D- Comportements stéréotypés et intérêts restreints

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Ceresa
Lors de cet entretien, nous n’avons pas observé de comportement sensoriel inhabituel, ni

d’intérêt excessif pour un thème particulier. Aucun comportement répétitif, compulsif ou

ritualisé n’a été remarqué. Des maniérismes des mains et des doigts (torsions) ont été

observés. De plus, sans que cela interfère grandement dans les discussions, Adeline peut

parfois raconter une situation très détaillée, en listant des éléments non pertinents (par

exemple, toutes les personnes présentes à un évènement ou bien les groupes de musique

qu’elle écoute).

Conclusion :

Lors de cette évaluation, des difficultés ont été observées dans le domaine de la

communication, des interactions sociales et de l’imagination. Des maniérismes ont également

été notés.

Adeline dépasse les seuils pour l’autisme dans le domaine de la communication (score de 3),

des interactions sociales réciproques (score de 7) et pour la somme des deux domaines (score

de 10) à l’Echelle d’Evaluation pour le Diagnostic de l’Autisme.

Pôle Formation

Ceresa

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