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tribunal administratif de la tierce-opposition dont il est saisi s’il confirme le

jugement. En revanche, si le jugement est annulé en appel, la tierce-


opposition devient sans objet.
Carte mentale 30. Opposition

Carte mentale 31. Tierce opposition


§ 2. Les recours ouverts aux parties présentes à la
procédure
611. Ces recours visent à faire corriger certaines erreurs contenues dans
un jugement.
612. Le recours en révision est ouvert à l’égard des décisions du
Conseil d’État et des juridictions administratives spécialisées mais est exclu
pour les décisions des TA et des CAA (CE, sect., 16 mai 2012, Serval,
n° 331346, Lebon, p. 225).
613. L’article R. 834-1 du CJA permet au Conseil d’État de se prononcer
à nouveau sur un litige qu’il a déjà tranché si l’une des causes de révision
suivantes est présente :
• la décision est fondée sur une pièce fausse ;
• la décision a été rendue alors qu’une pièce décisive a été retenue par
l’adversaire ;
• la décision a été rendue en méconnaissance des règles relatives à la
composition de la formation de jugement, à la tenue d’audience, à la
forme et au prononcé de la décision : cette cause de révision permet de
faire contrôler la régularité de l’arrêt du Conseil d’État au regard des
règles d’élaboration des décisions juridictionnelles (principe de
collégialité, principe d’impartialité, principe de l’audience publique…), ce
qui est, pour les autres juridictions, contrôlé dans le cadre de l’appel ou de
la cassation.
614. Le recours en révision, qui est ouvert à toute partie à l’instance et
contre tout jugement du Conseil d’État, qu’il soit rendu en premier ressort,
en appel ou en cassation, nécessite le ministère d’avocat et doit être intenté
dans un délai de deux mois à compter de la date de connaissance du motif
de révision pour les deux premières causes de révision, et à compter de la
notification de l’arrêt aux parties pour la troisième cause de révision.
615. Lorsque la cause de révision est admise, la décision frappée du
recours en révision est déclarée nulle et non avenue et le litige est rejugé.
616. S’agissant des juridictions administratives spécialisées, pour
lesquelles aucun texte n’a prévu l’existence d’un recours en révision, un tel
recours peut être formé, en vertu d’une règle générale de procédure
découlant des exigences de la bonne administration de la justice, à l’égard
d’une décision passée en force de chose jugée, dans l’hypothèse où cette
décision l’a été sur pièces fausses ou si elle l’a été faute pour la partie
perdante d’avoir produit une pièce décisive qui était retenue par son
adversaire. Par ailleurs, « cette possibilité est ouverte à toute partie à
l’instance, dans un délai de deux mois courant à compter du jour où la
partie a eu connaissance de la cause de révision qu’elle invoque » (CE,
16 mai 2012, Serval, préc.).
617. Le recours en rectification d’erreur matérielle est prévu à
l’article R. 833-1 du CJA pour les décisions des CAA et du Conseil d’État.
Il est aussi ouvert, même sans texte, à l’égard des décisions des juridictions
administratives spécialisées qui statuent en dernier ressort, comme par
exemple la Cour nationale du droit d’asile (CE, 27 nov. 2013, Kougacian,
n° 363388, Lebon T., p. 809). Il permet de soumettre à nouveau le litige à la
juridiction si sa décision est entachée d’une erreur matérielle susceptible
d’avoir eu une influence sur le jugement (erreur de plume sur la somme
mise à la charge d’une partie, oubli d’un mémoire). Ainsi, l’erreur invoquée
ne peut pas porter sur le raisonnement juridique du juge.
618. Le recours doit être intenté dans un délai de deux mois à compter de
la notification du jugement. L’obligation de ministère d’avocat dépend de la
requête initiale ayant abouti au jugement contesté. Lorsqu’une juridiction
est saisie d’un recours en révision, les exigences qui découlent du principe
d’impartialité s’opposent à ce que participe au jugement d’un tel recours un
juge qui a participé à la décision qui en est l’objet (CE, 22 juin 2005,
Hespel, n° 261847, Lebon, p. 248).
619. En parallèle du recours en rectification d’erreur matérielle,
l’article R. 741-11 du CJA permet, dans le cas d’une erreur ou d’une
omission matérielle non susceptible d’avoir exercé une influence sur le
jugement de l’affaire, au président de la juridiction d’apporter, par
ordonnance rendue dans le délai d’un mois à compter de la notification aux
parties, les corrections que la raison commande. La notification de
l’ordonnance rectificative rouvre, le cas échéant, le délai d’appel ou de
recours en cassation contre la décision ainsi corrigée.
Bibliographie

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Ouvrages spéciaux
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Codes, rapports et répertoires


Code de justice administrative
Code des relations entre le public et l’administration
Code général des collectivités territoriales
Rapports annuels du Conseil d’État
JurisClasseur Justice administrative (LexisNexis)
Répertoire de contentieux administratif (Dalloz)

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