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Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Titre II DE LA PROCEDURE CONTENTIEUSE

Chapitre VII bis

DES RECTIFICATIONS ET INTERPRETATIONS

Art. 45 1 - En cas de contestation sur le sens ou la portée du dispositif d'un arrêt, il appartient à la Cour de
bis l'interpréter.
[nouv.] 2 - Toute partie peut demander l'interprétation du dispositif d'un arrêt, dans les trois ans qui suivent
son prononcé.
3 - La demande en interprétation est présentée conformément aux dispositions des articles 23 et 27
du présent Règlement. Elle spécifie en outre :
a) l'arrêt visé ;
b) la partie du dispositif dont l'interprétation est demandée.
4 - La Cour statue par voie d'arrêt après avoir mis les parties en mesure de présenter leurs
observations. La minute de l'arrêt interprétatif est annexée à la minute de l'arrêt interprété. Mention de
l'arrêt interprétatif est faite en marge de la minute de l'arrêt interprété.

I. Recours en interprétation
Qualité pour exercer le recours. En prescrivant indistinctement et sans restriction d'aucune sorte
que « toute partie » peut demander l'interprétation du dispositif d'un arrêt dans les trois ans qui suivent
le prononcé, l'article 48 du Règlement a ainsi donné la possibilité aux parties figurant dans l'instance
antérieure ayant abouti à l'arrêt, objet du recours, tant en qualité de demanderesse que de
défenderesse, de demander l'interprétation dudit arrêt selon les modalités et conditions fixées par ledit
article (CCJA, 1e ch., n° 01, ass. plén., 31-1-2011 : 1) SENEMATEL SA, 2) M. N., 3) Sté BERNABE
SENEGAL c/ 1) SCI DAKAR INVEST, 2) SCI DAKAR Centenaire, Juris-Ohada n° 2/2011, avr.-juin
2011, p. 2, Ohadata J-12-135).

Obs. : l'art. 45 nouveau est une version modifiée de l'ancien art. 48 du Règlement qui a été abrogé par la réforme du
Règlement. Cet arrêt, qui a été rendu sur le fondement de l'ancien art. 48 du Règlement est transposable car l'ancien art.
48 est devenu l'art. 45 al. 1 du Règlement sans aucune modification.

II. Irrecevabilité du recours non fondé

A. Arrêt ne présentant aucune obscurité dans son dispositif


Un recours en interprétation ne peut être fondé que si l'arrêt dont l'interprétation est demandée
présente quelque obscurité ou ambiguïté dans son dispositif ; le recours en interprétation est non
fondé et doit être rejeté lorsque le dispositif de la décision déférée est sans équivoque et n'appelle
aucune interprétation (CCJA, 1e ch., n° 053, 31-12-2009 : Sté GITMA devenue GETMA c/ Sté
SICPRO, Ohadata J-10-306).

Obs. : dans le cas d'espèce, il était demandé à la CCJA d'interpréter un arrêt de cassation et d'évocation qu'elle avait
rendu le 30-12-2008 dans un litige relatif à un bail commercial. La CCJA avait retenu dans la motivation de sa décision de
rejet du pourvoi contre l'arrêt de condamnation du preneur « que c'est seulement le 11 novembre 2003 que le preneur,
[demanderesse en l'espèce] a déclaré vouloir dénoncer ledit contrat la liant [à la bailleresse] et assigné celle-ci en
annulation dudit contrat », qu'à l'évidence « déclarer vouloir dénoncer le contrat liant un preneur à un bailleur et assigner
celui-ci en annulation dudit contrat ne signifie nullement dénonciation et annulation automatique dudit contrat, le désir de
dénoncer le contrat unilatéralement ne suffisant pas à mettre fin aux relations contractuelles existant entre les parties, dès
lors que le preneur continuait à occuper les lieux loués à la date de la requête aux fins d'injonction de payer, bien que ne
payant pas les loyers échus ». En indiquant dans le dispositif de son arrêt que « l'Ordonnance d'injonction de payer rendue
le 21-7-2004 par la juridiction présidentielle du TPI d'Abidjan sortira son plein et entier effet », la CCJA avait clairement
entendu valider la condamnation du preneur à payer à la bailleresse une somme principale assortie d'intérêts et frais dont
les détails étaient indiqués dans la décision de la CCJA. Il était donc clair que le dispositif de l'arrêt du 30-12-2008 dont
l'interprétation était demandée était sans équivoque et n'appelait de ce fait aucune interprétation, ce que rappelle la Cour.

B. Arrêt ayant fait une saine application des textes applicables aux faits de la cause
Le recours en interprétation est non fondé et doit être rejeté lorsque l'arrêt dont l'interprétation est
demandée procède d'une saine application aux faits de la cause des dispositions de l'Acte uniforme
applicable et que les juridictions nationales ont déjà statué sur les mêmes faits entre les mêmes
parties, l'application par ces juridictions du droit interne en vigueur avant l'avènement de l'Acte
uniforme concerné relève des seules appréciations et responsabilités desdites juridictions, dont les
divergences ou contradictions juridiques excipées par les requérants dans leur recours en
interprétation et sur lesquelles ils consultent la CCJA ne sauraient ni concerner ni engager celle-ci
(CCJA, 1e ch., n° 01, ass. plén., 31-1-2011 : 1) SENEMATEL SA, 2) M. N., 3) Sté BERNABE
SENEGAL c/ 1) SCI DAKAR INVEST, 2) SCI DAKAR Centenaire, Juris-Ohada n° 2/2011, avr.-juin
2011, p. 2, Ohadata J-12-135).

Obs. : l'art. 45 nouveau est une version modifiée de l'ancien art. 48 du Règlement qui a été abrogé par la nouvelle version
du Règlement.

C. Recours formulant des critiques de fond


Aux termes de l'article 45 bis de son Règlement de procédure, la demande en interprétation du
dispositif d'un arrêt de la CCJA a lieu en cas « de contestation sur le sens ou la portée » dudit
dispositif. Le recours en interprétation institué par l'article 45 du Règlement de procédure n'a pas pour
objet de formuler des récriminations à l'encontre de la décision dont l'interprétation est sollicitée, ce qui
rend d'office la requête irrecevable. Tel est le cas lorsqu'au soutien de sa demande la requérante
expose que l'arrêt dont l'interprétation est sollicitée « méconnaît radicalement en ses dispositions
l'article 16 du Traité relatif à l'Harmonisation. Ensuite, il a aussi été rendu en contradiction manifeste
avec la doctrine constante des arrêts de la [CCJA] ; Par ailleurs, sans être exempt de dénaturation
des documents de la cause, ni d'avoir examiné d'office un moyen, non soulevé par les parties, sans
inviter celles-ci à présenter leurs observations à ce sujet ; Enfin, il n'est pas encore établi qu'en son
arrêt, la deuxième chambre de la [CCJA] ait fait observer par les parties ni même qu'elle ait elle-même
observé le principe du contradictoire » (CCJA, 1e ch., 180, 25-10-2018 : Sté Civile Immobilière
Choucair Frères c/ Sté Générale de Banques en Côte d'Ivoire SA dite SGBCI).

III. Interprétation effectuée


La demanderesse conteste le point de vue de la défenderesse selon lequel la CCJA « a annulé une
soit-disant [sic] vente immobilière qu'elle aurait conclue avec la [demanderesse] », ce qui fonderait son
action « en restitution de ce qu'elle aurait payé au titre de cette vente » et, par mémoire, la
défenderesse affirme que la CCJA a effectivement « constaté la nullité du contrat de vente liant la
[défenderesse] à la [demanderesse] ». A cet égard, pour la cour, il résulte clairement de ses motifs de
cassation de l'arrêt n° 435 du 7 juin 2013 rendu par elle et de l'évocation « sur la situation juridique du
local en litige » que l'arrêt n° 073/ 2016 du 21 avril 2016 constate bien la nullité de la vente de
l'immeuble qui a pu lier les parties, ne retenant entre celles-ci que l'existence d'un bail à usage
professionnel (CCJA, 1e ch., 176, 25-10-2018 : SCI Choucair Frères c/ SGBCI).

Art. 45 Les erreurs et omissions matérielles qui affectent un arrêt de la Cour peuvent toujours être réparées
ter par elle selon ce que le dossier révèle ou, à défaut, selon ce que la raison commande.
[nouv.] La Cour est saisie par simple requête par l'une des parties ou par requête commune : elle peut aussi
se saisir d'office.

Obs. : la jurisprudence présentée ci-après a été rendue par la CCJA sur le fondement de « principes généraux du droit »
reconnus par elle, avant la réforme du Règlement. Il s'agit ici également d'une position innovante de la Cour qui a été
entérinée par le législateur de l'OHADA par l'art. 45 ter nouveau du Règlement.

I. Erreur

A. Erreur purement matérielle


Il est de principe que les erreurs et omissions matérielles qui affectent une décision, même passée en
force de chose jugée, peuvent toujours être réparées par la juridiction qui l'a rendue (CCJA, n°
053/2008, 20-11-2008 : Dam SARR c/ 1) M.A.T.C.A., 2) DIBY Irène, Rec. jur. CCJA n° 12, juill.-déc.
2008, p. 153, Ohadata J-10-44, Ohadata J-09-262).
Ainsi :
- l'arrêt attaqué qui a involontairement mentionné dans son dispositif, avoir statué en matière civile
plutôt qu'en matière commerciale, a commis une erreur purement matérielle, laquelle ne constitue pas
un cas d'ouverture en cassation ; irrecevabilité du moyen (CCJA, n° 024/2006, 16-11-2006 : S. D. M. -
A. M. c/ H. A. dit « CRISE », Rec. jur. CCJA n° 8/2006, p. 32, Juris-Ohada n° 1/2007, p. 23, Ohadata
J-08-97) ;

Obs. : voir notes sous AUSCGIE, art. 1.


- la mention d'une date erronée pour la décision attaquée dans une des phrases des conclusions ne
constitue qu'une erreur matérielle qui n'est pas susceptible d'entacher de nullité la requête aux fins de
pourvoi dès lors que celle-ci comporte la bonne date en sa première page. L'exception d'irrecevabilité
du pourvoi soulevée au motif que la décision attaquée n'est pas précisée alors même que ladite
décision a été jointe au pourvoi doit être rejetée (CCJA, 1 e ch., n° 39, 10-6-2010 : WESTPORT SA en
liquidation c/ C.I.C., Juris-Ohada, n° 4/2010, oct.-déc., p. 23, Ohadata J-11-83, J-12-36) ;
- lorsqu'une erreur matérielle a été commise dans la rédaction d'un arrêt en ce que l'un des conseils
d'une partie au litige n'a pas été mentionné, cette erreur doit être réparée en rajoutant l'indication
manquante (CCJA, 2e ch., n° 10, 25-8-2011 : ATLANTIQUE TELECOM SA c/ 1) PLANOR AFRIQUE
SA, 2) TELECEL FASO SA, Juris-Ohada n° 3/2011, juill.-sept. 2011, p. 6, Ohadata J-12-151 ; CCJA,
n° 009/2011, 25-8-2011 : Etat du Bénin c/ BIBE, Rec. jur. CCJA n° 17, juill.-déc., 2011, p. 150,
Ohadata J-13-170) ;
- l'arrêt n° 009/2007 du 15 mars 2007 ayant été rendu au profit de l'OPVN sur le pourvoi de celui-ci, la
CCJA a commis une erreur en le condamnant aux dépens, après avoir inexactement énoncé que
celui-ci avait succombé. Il y a lieu de réparer d'office ladite erreur. La SONIBANK, ayant succombé
ainsi qu'il résulte manifestement des énonciations de l'arrêt susvisé, doit être condamnée aux dépens
(CCJA, n° 018/2007, 26-4-2007 : OPVN c/ SONIBANK, en présence de la CCA, Etat du Niger,
ELHADJ N. A., Rec. jur. CCJA n° 9, janv.-juin 2007, p. 96, Ohadata J-08-235 ;
- doivent être réparées les deux erreurs purement matérielles commises dans la rédaction de l'en-tête
de la minute de l'arrêt concerné, l'une concernant le nom du premier demandeur susnommé au
pourvoi, l'autre concernant le nom de l'avocat ayant formé ledit pourvoi (CCJA, ord. n° 01/2007/CCJA
rectificative de l'arrêt n° 024/2006, 16-11-2006, 23-1-2007 : SAMAILA DAN NANA ; ALI MARE c/
HAMIDOU ABDOU dit « CRISE », Rec. jur. CCJA n° 9, janv.-juin 2007, p. 99, Ohadata J-08-236 ;
CCJA, n° 018/2007, 26-4-2007 : OPVN c/ SONIBANK, en présence de la CCA, Etat du Niger,
ELHADJ NASSIROU AMBOUKA, Rec. jur. CCJA n° 9, janv.-juin 2007, p. 96, Ohadata J-08-235).
Dans le même sens, au sujet de la réparation de l'omission du nom d'une partie, CCJA, 2e ch., n° 185,
8-12-2016 : Boubacar Hann c/ Ousmane Balde et 6 autres, Ohadata J-17-125 ;
- il en est de même pour un arrêt qui indique par erreur que l'avocat d'une société A s'est constitué
pour une société B, toutes parties au même litige devant la CCJA (CCJA, ord. n° 01/2011/CCJA, 12-7-
2011 portant rectification de l'arrêt n° 003/2011 du 31-1-2011, pour cause d'erreur matérielle) :
PLANOR AFRIQUE SA c/ ATLANTIQUE TELECOM SA, Rec. jur. CCJA n° 16, juill. 2010-juin 2011, p.
66, Ohadata J-12-192 et J-13-173, mettant les dépens de cette procédure de rectification à la charge
de la CCJA). Dans le même sens, sur une réparation consistant à indiquer les noms des deux
conseils ayant représenté une partie à une procédure devant la CCJA : CCJA, 2e ch., n° 10, 25-8-2011
: ATLANTIQUE TELECOM SA c/ 1) PLANOR AFRIQUE SA, 2) TELECEL FASO SA, Juris-Ohada n°
3/2011, juill.-sept. 2011, p. 6, Ohadata J-12-151.

Voir aussi CCJA, n° 040/2009, 30-6-2009 : BETRA c/ SEMOS SA, Rec. jur. CCJA n° 13, janv.-juin 2009, p. 104, Ohadata
J-10-78 qui retient qu'une contradiction entre les [motifs] de l'arrêt attaqué et son dispositif, les motifs retenant que
l'audience publique ordinaire est tenue en matière civile, tandis que le dispositif énonçant que la cour a statué en matière
commerciale, procède d'une erreur matérielle pouvant être rectifiée à tout moment. Il s'agissait, dans ce dernier cas d'un
arrêt rendu par une cour d'appel.
- lorsque, dans les motifs d'une décision de la CCJA, il est mentionné « Sur la recevabilité du recours
», alors que dans le dispositif, la Cour s'est déclarée incompétente, il résulte desdits motifs que la
Cour a statué sur sa compétence et non sur la recevabilité du pourvoi. Ainsi, la divergence entre les
motifs et la mention du dispositif résulte d'une erreur purement matérielle, dont il y a lieu d'ordonner
d'office la rectification, conformément à l'article 45 ter du Règlement de procédure, sans qu'il soit
nécessaire d'entendre les parties (CCJA, 1e ch., n° 157, 26-11-2015 ; P. n° 218/2014/PC du 9-12-2014
: Sté Holcibel SA, Sté Investissements Cimentiers Internationaux c/ Sté Hann SA et Compagnie et
Consorts Hann, Ohadata J-16-150).

B. Erreur ayant une influence décisive


Au sens de l'article 45 ter du Règlement de procédure de la CCJA, qui relève du chapitre VII bis du
Règlement précité spécialement consacré aux « rectifications et interprétations », les erreurs et
omissions matérielles qui affectent tout arrêt de la cour peuvent toujours être réparées par celle-ci. La
recevabilité de la demande y afférente s'appréciant uniquement en fonction de ce que le dossier
révèle ou selon ce que la raison commande, la rectification rendue nécessaire prendra éventuellement
la forme d'une rétraction de la décision querellée ; il s'ensuit que l'exception d'irrecevabilité soulevée
au motif que la seule voie de recours par laquelle la rétractation de l'arrêt en cause aurait pu être
recherchée est la révision n'est pas fondée et doit être rejetée. La raison commande à la CCJA, dans
l'intérêt d'un procès équitable, de rectifier des omissions de procédure non imputables aux parties et
qui ont eu une influence décisive sur la décision rendue par la rétractation de sa décision par laquelle
elle a déclaré irrecevable un pourvoi de la requérante au motif que ses conseils n'avaient pas rapporté
la preuve de leur qualité d'avocats, dès lors que les éléments du dossier révèlent que le greffe de la
CCJA a enregistré le pourvoi déposé par un avocat et a délivré à celui-ci un reçu en y inscrivant les
mentions relatives à sa qualité d'avocat préalablement vérifiée, que cette qualité d'avocat ressort
également des pièces du dossier y compris de l'arrêt objet du pourvoi susvisé et que les conseils de la
société en cause n'ont reçu aucune demande de régularisation du recours et que néanmoins, par un
arrêt ultérieur, la cour a déclaré irrecevable le pourvoi au motif que la qualité d'avocats des conseils de
cette dernière n'avait pas été rapportée. En conséquence, il échet de renvoyer la cause et les parties
à une audience ultérieure pour un réexamen dudit pourvoi (CCJA, 1 e ch., 191, 25-10-2018 : SICG-
MALI c/ Banque de l'Habitat du Mali).

II. Absence d'erreur ou d'omission susceptible d'être réparée


Le recours en rectification matérielle d'un arrêt de la Cour de céans, en ce que, selon les réclamations
formulées par le demandeur, la mensualité de ses honoraires s'élève à 160 000 F, que, sur cette base
de calcul, les quinze mensualités accordées par la CCJA devraient s'élever à 2 400 000 F au lieu de 2
160 000 F inscrits dans le dispositif de l'arrêt, n'est pas recevable dès lors que la somme allouée l'a
été, non pas en fonction de la réclamation du demandeur, mais sur la base d'un contrat au terme
duquel les honoraires mensuels sont de 120 000 F. Nulle part, il n'est fait référence à un montant de
160 000 F et, s'il y a lieu de dire que les quinze mensualités courent à compter de septembre 2001, il
n'y a aucune rectification à apporter sur le montant sur cette requête (CCJA, 2e ch., n° 097, 29-10-
2014 : ATTIOGBE KOSSI c/ Sté FAN MILK SA, Laiterie Internationale, Ohadata J-15-188).
Au sens de l'article 45 ter nouveau de son Règlement de procédure, les erreurs et omissions affectant
un arrêt de la CCJA ne peuvent donner lieu qu'à des réparations ou corrections n'ayant aucune
incidence sur la substance de la décision en cause, la cour étant saisie par simple requête de l'une
des parties ou par requête commune, voire même d'office. Sont donc irrecevables d'office les
demandes de réparer l'omission résultant de ce qu'il n'a pas été répondu à un mémoire ampliatif
déposé le 22 juillet 2015, mais aussi de statuer sur les moyens de cassation que ce mémoire ampliatif
comportait et, par suite, de casser et d'annuler l'arrêt rendu le 20 février 2016 par la cour d'appel, de
telles demandes, au sens de l'article 45 ter précité, ne visent pas à réparer simplement des erreurs ou
omissions matérielles affectant l'arrêt critiqué, mais plutôt la rectification d'une erreur de droit que ne
permet pas de corriger ledit article. Surabondamment, l'obligation de réponse n'est exigée que pour
les moyens du pourvoi, c'est-à-dire de la requête du pourvoi déposé dans le délai de deux mois et non
les autres moyens contenus dans les mémoires complémentaires qui doivent se contenter de préciser
les moyens déjà indiqués dans le recours. En conséquence, il y a lieu de déclarer irrecevable d'office
le recours ainsi introduit (CCJA, 2e ch., 248, 29-11-2018 : Bolloré Logistics anciennement SAGA
France c/ Sté SOPAM SA).

Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Titre II DE LA PROCEDURE CONTENTIEUSE


(c) 2020 Editions Francis Lefebvre

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