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Code Ohada - Partie II ACTES UNIFORMES - Livre II REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER

Titre II

IMMATRICULATION AU REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT


MOBILIER

Chapitre I

CONDITIONS DE L'IMMATRICULATION

Section I

IMMATRICULATION DES PERSONNES PHYSIQUES

Art. 44 Toute personne physique dont l'immatriculation est requise par la loi doit, dans le premier mois de
[anc. art. l'exercice de son activité, demander au greffe de la juridiction compétente ou à l'organe compétent
25 mod.] dans l'Etat partie, dans le ressort de laquelle son activité se déroule, son immatriculation au Registre
du Commerce et du Crédit Mobilier.
La demande faite avec le formulaire prévu à l'article 39 ci-dessus indique :
1°) les noms, prénoms et domicile personnel de l'assujetti ;
2°) ses date et lieu de naissance ;
3°) sa nationalité ;
4°) le cas échéant, le nom sous lequel elle exerce son activité, ainsi que l'enseigne utilisée ;
5°) la ou les activités exercées ;
6°) le cas échéant, la date et le lieu de mariage, le régime matrimonial adopté, les clauses opposables
aux tiers restrictives de la libre disposition des biens des époux ou l'absence de telles clauses, les
demandes en séparation de biens ;
7°) les noms, prénoms, date et lieu de naissance, domicile et nationalité des personnes ayant le
pouvoir général d'engager par leur signature la responsabilité de l'assujetti ;
8°) l'adresse du principal établissement et, le cas échéant celle de chacune des succursales et de
chacun des établissements exploités sur le territoire de l'Etat partie ;
9°) le cas échéant, la nature et l'adresse des derniers établissements qu'il a exploités précédemment
avec l'indication de leur numéro d'immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier ;
10°) la date du commencement, par l'assujetti, de son activité et le cas échéant de celle des autres
succursales et établissements ;
11°) toute autre indication prévue par des textes particuliers.

JURISPRUDENCE OHADA

I. Existence de l'entreprise individuelle d'une personne physique


Une personne inscrite au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier, avec comme activité principale,
« Entrepreneur BTP » et comme nom commercial, BAROU Entreprise de Travaux « BETRA »,
constitue une entreprise individuelle. C'est pour cette raison que dans le contrat signé entre une
société et BETRA, cette dernière a été désignée sous le vocable « l'entrepreneur » et représentée par
son Directeur, Monsieur O. K. Ainsi, il s'agit bien d'une procédure dirigée contre Monsieur O. K.,
personne physique et seul propriétaire de l'entreprise individuelle BETRA et pouvant s'inscrire, comme
il l'a fait, au Registre de Commerce et du Crédit Mobilier, conformément à l'article 25 [devenu 44] de
l'AUDCG. Le pourvoi formé par BETRA est donc recevable (CCJA, n° 040, 30-6-2009 : BETRA c/
SEMOS SA, Rec. jur. n° 13, janv.-juin 2009, p. 104, Ohadata J-10-78).
La saisie immobilière diligentée contre l'immeuble appartenant à Monsieur [L. Y.], personne physique
et seul propriétaire de l'entreprise individuelle dénommée « Ets [Y.] », inscrite au RCCM, est régulière
car l'identité de la personne physique commerçante créant une entreprise individuelle se confond avec
celle-ci. C'est donc en violation de l'article 44 de l'AUDCG qu'une cour d'appel a ordonné la défense à
exécution de l'ordonnance de condamnation, au motif qu'il existe une contestation sérieuse au sujet
de l'identification de la personne qui a contracté avec la créancière dans le litige porté devant le
premier juge ; cassation de l'arrêt. Sur l'évocation, le moyen fondé sur l'apurement de la dette relève
du fond du litige, qui ne fait pas l'objet de l'instance soumise devant elle. En outre, et pour les mêmes
motifs ayant entraîné la cassation, il y a lieu de confirmer l'ordonnance attaquée et d'ordonner la
poursuite de la procédure de saisie immobilière (CCJA, 1e ch., n° 192, 9-11-2017 : SHIRE
PETROLEUM SARL c/ Les Etablissements Yemoko Louzaki).
Sur la confusion d'une entreprise individuelle avec la personnalité de son propriétaire, voir aussi
CCJA, 3e ch., n° 117, 11-5-2017 : Safe Zorkot c/ Douhohou Anicet.

II. L'immatriculation ne confère pas la qualité de commerçant


Il a été jugé que l'immatriculation, qui est une simple mesure de publicité, ne confère pas la qualité de
commerçant mais s'applique à une personne l'ayant déjà ; de même la radiation laisse subsister
certains éléments du fonds de commerce parmi lesquels le nom commercial, avec son actif et son
passif. En l'occurrence le décès du promoteur a pour effet de transférer les Etablissements CIC dans
le patrimoine des héritiers qui à leur tour peuvent se faire représenter en justice, s'agissant d'une
action transmissible à cause de mort. Les moyens d'irrecevabilité sont infondés et seront rejetés
(CCJA, 2e ch., n° 008, 26-1-2017 : 1) GETMA Togo SA, 2) MANUPORT Togo SA c/ Ets. CIC, 2)
Kpokpoya Akouété, Groupe NECOTRANS, Ohadata J-17-154).

Obs. : il nous semble cependant inapproprié de considérer l'immatriculation, ou la radiation, comme « simple mesure de
publicité », car l'alinéa 1 de l'article 38 [devenu 59] de l'AUDCG crée, à l'instar d'autres pays (comme l'Allemagne et la
France), une présomption de commercialité en disposant que « Toute personne immatriculée au Registre du Commerce et
du Crédit Mobilier est présumée, sauf preuve contraire, avoir la qualité de commerçant au sens du présent Acte uniforme
». Pris en ce sens, la solution est exacte au fond mais en la forme « publicité » aurait dû être remplacé par « présomption
». Par ailleurs, les héritiers ayant reçu le fonds dans l'actif successoral, il nous semble aussi inexact de dire que l'un d'eux
représente le fonds car celui-ci n'a pas de personnalité, mais est devenu plutôt un actif successoral indivis. L'un des
héritiers pouvait représenter ses coïndivisaires mais par le fonds et il lui fallait un mandat pour agir en justice en leur nom.
Voir la rubrique « jurisprudence comparée » sous l'art. 59.

Art. 45 A l'appui de sa demande, le demandeur est tenu de fournir les pièces justificatives suivantes quelle
[anc. art. que soit leur forme ou leur support :
26 mod.] 1°) un extrait de son acte de naissance ou de tout document administratif justifiant de son identité ;
2°) un extrait de son acte de mariage en tant que de besoin ;
3°) une déclaration sur l'honneur signée du demandeur et attestant qu'il n'est frappé d'aucune des
interdictions prévues par l'article 10 ci-dessus. Cette déclaration sur l'honneur est complétée dans un
délai de soixante-quinze (75) jours à compter de l'immatriculation par un extrait de casier judiciaire ou
à défaut par le document qui en tient lieu ;
4°) un certificat de résidence ;
5°) une copie du titre de propriété ou du bail ou du titre d'occupation du principal établissement et le
cas échéant de celui des autres établissements et succursales ;
6°) en cas d'acquisition d'un fonds ou de location-gérance, une copie de l'acte d'acquisition ou de
l'acte de location-gérance ;
7°) le cas échéant, une autorisation préalable d'exercer le commerce ;
8°) le cas échéant, les pièces prévues par des textes particuliers.

Section II

IMMATRICULATION DES PERSONNES MORALES

Art. 46 Les personnes morales soumises par des dispositions légales à l'immatriculation doivent demander
[anc. art. leur immatriculation dans le mois de leur constitution, auprès du greffe de la juridiction compétente ou
27 mod.] de l'organe compétent dans l'Etat partie dans le ressort duquel est situé leur siège social ou leur
principal établissement.
Cette demande faite avec le formulaire prévu à l'article 39 ci-dessus mentionne :
1°) la raison sociale ou la dénomination sociale ou l'appellation suivant le cas ;
2°) le cas échéant, le sigle ou l'enseigne ;
3°) la ou les activités exercées ;
4°) la forme de la personne morale ;
5°) le cas échéant, le montant du capital social avec l'indication du montant des apports en numéraire
et l'évaluation des apports en nature ;
6°) l'adresse du siège social, et le cas échéant, celle du principal établissement et de chacun des
autres établissements ;
7°) la durée de la société ou de la personne morale telle que fixée par ses statuts ou le texte fondateur
;
8°) les noms, prénoms et domicile personnel des associés tenus indéfiniment et personnellement
responsables des dettes sociales avec mention de leur date et lieu de naissance, de leur nationalité,
le cas échéant, de la date et du lieu de leur mariage, du régime matrimonial adopté et des clauses
opposables aux tiers restrictives de la libre disposition des biens des époux ou l'absence de telles
clauses ainsi que les demandes en séparation de biens ;
9°) les noms, prénoms, date et lieu de naissance, et domicile des gérants, dirigeants, administrateurs
ou associés ayant le pouvoir général d'engager la personne morale ou le groupement ;
10°) les noms, prénoms, date et lieu de naissance, domicile des commissaires aux comptes, lorsque
leur désignation est prévue par l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et des
groupements d'intérêt économique ;
11°) ou toute autre indication prévue par une disposition légale particulière.

JURISPRUDENCE COMPAREE

France

A. Exclusion de toute autre mention


La tenue du registre du commerce et des sociétés (RCS) étant strictement réglementée, seules
peuvent être portées sur le registre les inscriptions prévues par la réglementation et être déposés en
annexe les actes et pièces désignés par cette réglementation ; par suite, dans un cas où les statuts
d'une SARL déposés au greffe mentionnaient comme associé une personne prétendant n'avoir jamais
participé à la constitution de cette société, il y a lieu de rejeter la demande de cette personne tendant,
d'une part, à porter au RCS la mention selon laquelle elle nie sa qualité d'associé et, d'autre part, à
annexer aux statuts la plainte qu'elle a déposée pour falsification de ceux-ci, dès lors que cette
mention et cette pièce ne figurent pas parmi ceux visés par le décret de 1984 (CA Paris 21-3-2000 :
RJDA 9-10/00 n° 867).

B. Mention des dirigeants

1° Mention des seuls dirigeants désignés par la réglementation


S'agissant d'une SARL, qui est dirigée par un gérant, son représentant légal, ces dispositions ne
permettent pas d'inscrire une autre personne que celui-ci au RCS ; il en résulte qu'un directeur ayant
le pouvoir de diriger l'établissement d'une SARL ne peut être inscrit au RCS (CA Paris 26-3-2002 :
RJDA 10/02 n° 1031).

2° Occultation autorisée en justice de l'adresse personnelle du dirigeant


Il y a lieu d'autoriser une société à faire figurer au registre du commerce et des sociétés l'adresse de
son siège à la place de l'adresse personnelle de l'un de ses administrateurs afin de protéger celui-ci et
les membres de sa famille de toute atteinte violente, cet administrateur, dont la famille compte au
nombre des deux cents premières fortunes mondiales, ayant déjà été victime de tentatives d'extorsion
de fonds et de chantage, dont diverses attestations et une enquête conduite par un consultant privé
ont établi l'existence (CA Paris 21-3-2000 : RJDA 9-10/00 n° 869).

C. Immatriculation et dépôt au greffe du tribunal de commerce


La liste des pièces à déposer au registre conformément à l'article 48 du décret 84-406 du 30 mai 1984
est limitative ; par conséquent, aucun document autre que ceux indiqués par ce texte ne peut être
déposé au greffe (CA Paris 21-3-2000 : RJDA 9-10/00 n° 867).

1° Personnes devant être mentionnées dans la demande d'immatriculation


Seules les personnes dont la mention d'identité est requise par les textes doivent figurer et peuvent
être mentionnées au registre du commerce et des sociétés ; il en résulte qu'un directeur ayant le
pouvoir de diriger l'établissement d'une société ne peut pas être inscrit audit registre (CA Paris 26-3-
2002 : RJDA 10/02 n° 1031).

2° Dispense de mention
Lorsqu'un dirigeant est victime de menaces depuis de longues années à raison de ses fonctions au
sein d'une société, il peut obtenir du juge commis à la surveillance au registre du commerce le
remplacement de l'adresse de son domicile personnel par celle du siège social (CA Paris 23-1-1998 :
RJDA 7/98 n° 861 som. ; CA Paris 21-3-2000 : RJDA 9-10/00 n° 869).

3° Régularité, immatriculation et dépôt au greffe


Le magistrat chargé de la surveillance du registre du commerce et des sociétés n'a pas à juger
l'opportunité de l'immatriculation d'une société dès lors qu'il n'a pas relevé le caractère incomplet du
dossier d'immatriculation ou la violation des règles impératives applicables à cette forme de société,
ou de la violation d'une règle d'ordre public (CA Douai 8-2-1996 : RJDA 12/96 n° 1476 som.).

Art. 47 A cette demande sont jointes les pièces justificatives suivantes quelle que soit leur forme ou leur
[anc. art. support :
28 mod.] 1°) une copie certifiée conforme des statuts ou de l'acte fondateur ;
2°) la déclaration de régularité et de conformité ou de la déclaration notariée de souscription et de
versement ;
3°) la liste certifiée conforme des gérants, administrateurs, dirigeants ou associés tenus indéfiniment
et personnellement responsables ou ayant le pouvoir d'engager la société ou la personne morale ;
4°) une déclaration sur l'honneur signée du demandeur et attestant qu'il n'est frappé d'aucune des
interdictions prévues par l'article 10 ci-dessus. Cette déclaration sur l'honneur est complétée dans un
délai de soixante-quinze (75) jours à compter de l'immatriculation par un extrait de casier judiciaire ou
à défaut par le document qui en tient lieu ;
5°) le cas échéant, une autorisation préalable d'exercer l'activité du demandeur.

Art. 48 Toute personne physique ou morale non assujettie à l'immatriculation au Registre du Commerce et du
[anc. art. Crédit Mobilier en raison du lieu d'exercice de son activité ou de son siège social doit, dans le mois de
29 mod.] la création d'une succursale telle que définie par l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d'intérêt économique, ou d'un établissement, sur le territoire de l'un
des Etats parties, en requérir l'immatriculation.
Cette demande faite avec le formulaire prévu à l'article 39 ci-dessus est déposée au Greffe de la
juridiction ou auprès de l'organe compétent dans l'Etat partie dans le ressort duquel est établie cette
succursale ou cet établissement et doit mentionner :
1°) le cas échéant, son nom commercial, son sigle ou son enseigne ;
2°) la dénomination sociale ou le nom de la succursale ou de l'établissement ;
3°) la ou les activités exercées ;
4°) la dénomination sociale de la société étrangère propriétaire de cette succursale ou de cet
établissement ; son nom commercial ; son sigle ou son enseigne ; la ou les activités exercées ; la
forme de la société ou de la personne morale ; sa nationalité ; l'adresse de son siège social ; le cas
échéant, les noms, prénoms et domicile personnel des associés indéfiniment et personnellement
responsables des dettes sociales ;
5°) les noms, prénoms, date et lieu de naissance de la personne physique domiciliée sur le territoire
de l'Etat partie, ayant le pouvoir de représentation et de direction de la succursale.

Section III

DISPOSITIONS COMMUNES A L'IMMATRICULATION DES PERSONNES


PHYSIQUES ET MORALES

Art. 49 L'immatriculation d'une personne physique ou morale a un caractère personnel.


[anc. art. Nul ne peut être immatriculé à titre principal à plusieurs registres ou à un même registre sous
30] plusieurs numéros.

JURISPRUDENCE OHADA

Impossibilité de se prévaloir de l'immatriculation d'une autre personne morale


Le caractère personnel de l'immatriculation consacré par l'article 49 de l'AUDCG s'oppose à ce qu'une
personne morale se prévale de l'immatriculation d'une personne morale distincte car l'immatriculation
s'attache à la personne de l'assujetti, lequel ne peut en avoir qu'une seule à titre principal ; il s'ensuit
que faute d'avoir produit la preuve de son existence juridique, le pourvoi formé par la Sté ALIVET
CAMEROUN SARL doit être déclaré irrecevable (CCJA, 1e ch., n° 281, 27-12-2018 : ALIVET
CAMEROUN SARL c/ Sté Rural Investment Crédit SA (RIC)).

Art. 50 Dès réception du formulaire de demande d'immatriculation dûment rempli et des pièces prévues par le
présent Acte uniforme, le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie délivre au
demandeur un accusé d'enregistrement qui mentionne la date de la formalité accomplie et le numéro
d'immatriculation.
Le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie dispose d'un délai de trois mois
pour exercer son contrôle tel que prévu par l'article 66 du présent Acte uniforme et le cas échéant
notifier à la partie intéressée le retrait de son immatriculation et procéder à sa radiation.

Art. 51 En cas de transfert du lieu d'exercice de son activité dans le ressort territorial d'une autre juridiction,
[anc. art. l'assujetti doit demander :
31] - sa radiation du Registre du Commerce et du Crédit Mobilier dans le ressort duquel il était
immatriculé ;
- une nouvelle immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier de la juridiction dans le
ressort de laquelle son activité est transférée ; cette immatriculation n'est définitive qu'après la
vérification prévue aux alinéas 4 et 5 ci-après.
A cet effet, l'assujetti doit suivant le cas, fournir les renseignements et documents prévus aux articles
44 à 48 ci-dessus.
Ces formalités doivent être effectuées par l'assujetti dans le mois du transfert.
Le greffe ou l'organe compétent dans l'Etat partie en charge du Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier dans le ressort duquel l'assujetti a transféré son activité doit, dans le mois de la nouvelle
immatriculation, s'assurer de la radiation de l'assujetti en exigeant de celui-ci un certificat délivré par le
greffe ou l'organe compétent dans l'Etat partie du lieu de la précédente immatriculation.
Faute de diligence de l'assujetti, le greffe ou l'organe compétent dans l'Etat partie doit d'office faire
procéder à la mention rectificative, et ce, aux frais de l'assujetti.

Section IV

MENTIONS MODIFICATIVES, COMPLEMENTAIRES ET SECONDAIRES

Art. 52 Si la situation de l'assujetti subit ultérieurement des modifications qui exigent la rectification ou le
[anc. art. complément des énonciations portées au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, il doit formuler,
33] dans les trente (30) jours de cette modification, une demande de rectification ou de mention
complémentaire.
Toute modification concernant notamment l'état civil, le régime matrimonial, la capacité, et l'activité de
l'assujetti personne physique, ou encore toute modification concernant le statut des personnes
morales assujetties à l'immatriculation doit être mentionnée au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
La cessation partielle d'activité doit également être mentionnée au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
Toute demande de modification, ou de mention complémentaire ou secondaire est signée comme
indiqué à l'article 39 du présent Acte uniforme.
Le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie délivre un accusé
d'enregistrement qui mentionne la formalité accomplie ainsi que sa date.
Art. 53 Toute personne physique ou morale assujettie à l'immatriculation au Registre du Commerce et du
[anc. art. Crédit Mobilier est tenue, si elle exerce son activité à titre secondaire dans le ressort d'autres
34 mod.] juridictions, de souscrire une déclaration d'immatriculation secondaire dans le délai d'un mois à
compter du début de l'exploitation.
Cette déclaration doit mentionner, outre la référence à l'immatriculation principale, les renseignements
requis :
- pour les personnes physiques par l'article 44 ci-dessus ;
- pour les personnes morales par l'article 46 ci-dessus.
Le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie délivre un accusé
d'enregistrement qui mentionne la formalité accomplie ainsi que sa date.

Art. 54 La demande d'immatriculation secondaire doit être déposée au Registre du Commerce et du Crédit
[anc. art. Mobilier de la juridiction dans le ressort de laquelle est exercée l'activité.
35 mod.] Le greffe ou l'organe compétent dans l'Etat partie intéressé adresse, dans le mois de l'immatriculation
secondaire, une copie de la déclaration d'immatriculation secondaire au greffe ou à l'organe
compétent dans l'Etat partie en charge du Registre où a été effectuée l'immatriculation principale.
Toute inscription d'un lieu d'exercice secondaire de l'activité donne lieu à l'attribution d'un numéro
d'immatriculation.

Section V

RADIATION

Art. 55 Toute personne physique immatriculée doit, dans le délai d'un mois à compter de la cessation de son
[anc. art. activité, demander sa radiation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier. Cette formalité doit
36 mod.] également être accomplie pour les succursales et établissements.
En cas de décès d'une personne physique immatriculée, ses ayants droit doivent, dans le délai de
trois mois à compter du décès, demander la radiation de l'inscription au Registre, ou sa modification
s'ils doivent eux-mêmes continuer l'activité.
A défaut de demande de radiation dans le délai visé aux deux premiers alinéas du présent article, le
greffe ou l'organe compétent dans l'Etat partie procède à la radiation après décision de la juridiction
compétente ou de l'autorité compétente dans l'Etat partie, statuant à bref délai, saisie à sa requête ou
à celle de tout intéressé.
Le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie en charge du Registre du
Commerce et du Crédit Mobilier délivre un accusé d'enregistrement qui mentionne la formalité
accomplie ainsi que sa date.

JURISPRUDENCE OHADA

I. Demande de radiation infondée


La demande de radiation doit être rejetée lorsqu'aucune condition exigée par l'article 36 [devenu 55]
de l'AUDCG n'est établie pour la justifier. En l'espèce, le litige relatif à la gestion de l'établissement
n'est pas une condition prévue pour la radiation au RCCM ; il en est ainsi lorsque la radiation a été
sollicitée au motif qu'il s'agit d'un établissement de fait qui n'avait pour intérêt que de permettre
l'ouverture d'un compte bancaire (T. com. Pointe-Noire (Congo), n° 168, 23-9-2009 : J. T. M. c/ A. M.,
Ohadata J-13-89).

II. Effets de la radiation


La radiation laisse subsister certains éléments du fonds de commerce parmi lesquels le nom
commercial, avec son actif et son passif. En l'occurrence, le décès du promoteur a pour effet de
transférer les Etablissements CIC dans le patrimoine des héritiers qui à leur tour peuvent se faire
représenter en justice, s'agissant d'une action transmissible à cause de mort. Les moyens
d'irrecevabilité sont infondés et seront rejetés (CCJA, 2e ch., n° 008, 26-1-2017 : 1) GETMA Togo SA,
2) MANUPORT Togo SA c/ Ets CIC, 2) Kpokpoya Akouété, Groupe NECOTRANS, Ohadata J-17-
154).

JURISPRUDENCE COMPAREE
Irak

Fin de la qualité de commerçant : radiation


Le commerçant est considéré comme avoir cessé ses activités commerciales à compter de la date de
sa radiation du Registre du commerce. Avant cette date, il est toujours réputé commerçant et pouvant
ainsi être assigné en faillite par l'un de ses créanciers lorsqu'il est en cessation de paiements (Cour de
cassation 28-11-1979 : Recueil Mashahdi droit commercial, p. 10).

Art. 56 Le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie procède d'office à la radiation de
la personne physique ou morale immatriculée tel que prévu à l'article 50 ci-dessus.

Art. 57 La radiation emporte la perte des droits résultant de l'immatriculation.

Art. 58 La dissolution d'une personne morale, pour quelque cause que ce soit, doit être déclarée, en vue de
[anc. art. sa transcription au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, dans le délai d'un mois au greffe de la
37 mod.] juridiction compétente ou à l'organe compétent dans l'Etat partie auprès duquel elle est immatriculée.
Il en va de même pour la nullité de la société à compter de la décision qui l'a prononcée.
La radiation doit être demandée par le liquidateur dans le délai d'un mois, à compter de la clôture des
opérations de liquidation.
Le cas échéant, la radiation doit être demandée pour les mentions complémentaires et
immatriculations secondaires ainsi que pour les succursales et établissements.
A défaut de demande de radiation dans le délai prescrit, le greffe de la juridiction compétente ou
l'organe compétent dans l'Etat partie procède à la radiation sur décision de la juridiction compétente
ou de l'autorité compétente dans l'Etat partie, statuant à bref délai, saisie à sa requête ou à celle de
tout intéressé.
Le greffier ou le responsable de l'organe compétent dans l'Etat partie délivre un accusé
d'enregistrement qui mentionne la formalité accomplie ainsi que sa date.

JURISPRUDENCE COMPAREE

France

Radiation d'une personne morale

1° Dissolution préalable
Le greffier ne peut procéder à la radiation que si les formalités relatives à la dissolution ont été
effectuées au registre du commerce et des sociétés, la perte des actes ou procès-verbaux de
dissolution ne dispensant pas le liquidateur d'effectuer ces formalités (Avis 03-11 du Comité de
coordination du registre du commerce et des sociétés (CCRCS) 1-4-2003 : Bull. RCS 21-22/03 p. 29).

2° Effet
La radiation d'une société au registre du commerce et des sociétés est sans incidence sur la
personnalité morale de la société, celle-ci subsistant aussi longtemps que les droits et obligations de
la société n'ont pas été liquidés (Cass. com. 20-2-2001 : RJDA 5/01 n° 590).

Code Ohada - Partie II ACTES UNIFORMES - Livre II REGISTRE DU COMMERCE ET DU CREDIT MOBILIER
(c) 2020 Editions Francis Lefebvre

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