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Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Titre II DE LA PROCEDURE CONTENTIEUSE

Chapitre XI

DU RECOURS PREVU A L'ARTICLE 18 DU TRAITE

Art. 52 1 - Lorsque la Cour est saisie, conformément à l'article 18 du traité, d'un recours tendant à l'annulation
d'un jugement par lequel une juridiction nationale statuant en cassation aurait méconnu la compétence
de la Cour, ce recours est immédiatement signifié par le Greffier en chef à toutes les parties à la
procédure devant la juridiction nationale.
2 - Chacune de ces parties peut présenter un mémoire dans un délai de trois mois à compter de la
signification du recours.
3 - Les mémoires ainsi déposés sont communiqués au requérant et aux autres parties. Ceux-ci
peuvent présenter un nouveau mémoire dans le délai fixé par le Président. Ce dernier décide en outre
s'il y a lieu à audience.
4 - Si la Cour décide que la juridiction nationale s'est déclarée compétente à tort, la décision rendue
par cette juridiction est réputée nulle et non avenue. Toute partie devant ladite juridiction peut dans les
deux mois de la signification du jugement de la Cour saisir cette dernière d'un recours en cassation
contre la décision du juge du fond dans les conditions prévues à l'article 14 du traité et aux articles 23
à 50 du présent Règlement.

I. Signification préalable aux parties avant toute évocation au fond


Il n'y a pas lieu à évocation avant l'accomplissement de la formalité prévue à l'article 52 du Règlement
de procédure de la CCJA, à savoir signification de la décision d'annulation à toute partie devant la
juridiction nationale aux fins de recours en cassation devant la CCJA (CCJA, 3 e ch., n° 015, 25-1-2018
: Sté CKG Holding c/ Sté YARA France).

II. Irrecevabilité du sursis à statuer à exécution d'un arrêt de la CCJA annulant l'arrêt d'une
cour suprême nationale pour incompétence ratione materiae
La demande de sursis à exécution d'un arrêt de la CCJA annulant l'arrêt d'une juridiction suprême
nationale pour incompétence ratione materiae et invitant les parties à se conformer à l'article 52-4 du
Règlement de procédure de la CCJA doit être rejetée, car cela reviendrait à empêcher les parties de
saisir la CCJA en application de ce texte (CCJA, ord. n° 2, 16-2-2005 : A. Y. T. c/ B. A., C. ès qualités
de tuteur de B. A., K. M. ès qualités de tuteur de B. I., Rec. jur. CCJA, n° 5, janv.-juin 2005, vol. 2, p.
72, Ohadata J-06-12).

III. Nécessité de saisir la CCJA d'un nouveau pourvoi après annulation d'un arrêt rendu en
violation de sa compétence par une juridiction suprême nationale
Après l'annulation d'une décision rendue en violation de la compétence de la CCJA, il convient de
renvoyer les parties à se conformer aux dispositions de l'article 52.4 du Règlement de procédure de la
CCJA. Rejet de la demande par laquelle la requérante au pourvoi demande à la CCJA, « à titre
subsidiaire au cas où elle déclarait nul et non avenu l'arrêt […] de la Cour suprême de Côte d'Ivoire,
de casser et annuler l'arrêt […] de la cour d'appel d'Abidjan, d'évoquer, de statuer à nouveau et
prononcer la nullité de la vente de l'immeuble litigieux pour violation des dispositions d'ordre public du
"traité OHADA" » (CCJA, n° 015/2008, 24-4-2008 : K. A. J. et autres ayants droit de Feu K. V. c/ 1)
SGBCI, 2) C. D., 3) BICICI, Rec. jur. CCJA, n° 11, janv.-juin 2008, p. 114, Ohadata J-09-106 ; CCJA,
1e ch., n° 032, 2-5-2013 ; P n° 091/2008/PC du 3-10-2008 : Amour John WOFA KYEI c/ ECOBANK
BURKINA, Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p. 62-65, Ohadata J-15-32).
Dans le même sens, retenant que :
- la demande tendant à voir la CCJA statuer à nouveau après l'annulation de l'arrêt rendu par la
juridiction suprême nationale en violation de la compétence de la CCJA est formulée en violation de
l'article 52.4 du Règlement de procédure et doit être déclarée irrecevable : CCJA, 2 e ch., n° 050/2012,
7-6-2012 ; P. n° 039/2009/PC du 23-4-2009 : Kouame Amenan Delphine c/ Boni née N'Guessan
Adjoua Claudine ; CCJA, 2e ch., n° 015, 2-4-2015 ; P n° 077/2011/PC du 14-9-2011 : Sté Nigérienne
de Banque (SONIBANK) c/ Succession TAHIROU Illou représentée par Hamadou TAHIROU, Ohadata
J-16-15 ;
- sont irrecevables, pour violation de l'article 52.4 du Règlement de procédure de la CCJA, les
moyens en cassation présentés simultanément avec un recours en annulation de la décision rendue
par une juridiction nationale de cassation au mépris de la compétence de la CCJA. Il appartient au
requérant, de réintroduire un nouveau recours en cassation de l'arrêt d'appel (CCJA, 1 e ch., n°
003/2013, 7-3-2013 ; P n° 116/2009/PC du 16-11-2009 : Abdoulaye Diallo c/ LALLE Bi Ya Jacques,
Rec. jur. CCJA n° 20, vol. 1, janv.-déc. 2013, p. 40-44, Ohadata J-15-03).

IV. Recevabilité du recours conforme


Le recours formé sur le fondement des articles 487 et 639 de l'AUSCGIE et conformément à l'article
52 du Règlement de procédure de la CCJA après l'annulation par cette dernière d'un arrêt d'une
juridiction nationale de cassation rendu au mépris de la compétence de la CCJA satisfait pleinement
aux exigences de l'article 28 du Règlement précité et est recevable (CCJA, 1 e ch., 222, 29-11-2018 :
SAPHIC c/ Etat de Côte d'Ivoire et 2 autres).

Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Titre II DE LA PROCEDURE CONTENTIEUSE


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