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ISSN: 2658-8455

Volume 2, Issue 4 (July, 2021), pp.356-373.


www.ijafame.org

Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : Essai


d’élaboration d’une revue de la littérature

Foreign direct investment and reduction of the poverty: Essay on


the review of the literature

Mustapha Moujahid, (Doctorant)


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Souissi
Université Mohamed V, Rabat, Maroc

Mohammed Khariss, (Enseignant-Chercheur, PES)


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Souissi
Université Mohamed V, Rabat, Maroc

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales


Souissi,
Avenue Mohammed Ben Abdallah Ragragui Al Irfane. Rabat.
Université Mohamed V
Adresse de correspondance : Rabat, Maroc
BP 6430
Tel: 00212 5 37 67 17 19
Fax: 00212 5 37 67 17 19
moujahid.mus.1@gmail.com
Les auteurs n'ont pas connaissance de quelconque
Déclaration de divulgation :
financement qui pourrait affecter l'objectivité de cette étude.
Conflit d’intérêts : Les auteurs ne signalent aucun conflit d'intérêts.
Moujahid, M., & Khariss, M. (2021). Investissement direct
étranger et réduction de la pauvreté : Essai d’élaboration
Citer cet article d’une revue de la littérature. International Journal of
Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics,
2(4), 356-373. https://doi.org/10.5281/zenodo.5138765
Cet article est publié en open Access sous licence
Licence
CC BY-NC-ND

DOI: 10.5281/zenodo.5138765
Received: July 04, 2021 Published online: July 26, 2021

International Journal of Accounting, Finance, Auditing, Management and Economics - IJAFAME


ISSN: 2658-8455
Volume 2, Issue 4 (July, 2021)
ISSN: 2658-8455
Volume 2, Issue 4 (July, 2021), pp.356-373.
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Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai


d’élaboration d’une revue de la littérature

Résumé
Pour beaucoup de pays en développement, en particulier ceux souffrant d'un déficit de croissance structurel,
l'investissement direct étranger (IDE) est actuellement considéré comme un moyen de croissance et de
développement économique. L'IDE peut avoir des retombées positives sur l'économie d'accueil en termes de la
contribution à la croissance du PIB, le transfert de technologies, l'amélioration du capital humain, la stimulation
de l'investissement domestique, la promotion des exportations et autres retombées. En effet, tous ces éléments
sont de nature à jouer en faveur de la réduction de la pauvreté et l'amélioration du bien-être des populations des
pays d'accueil.
L’objectif de ce travail est de tenter de réexaminer la littérature théorique et empirique relative au débat sur la
question du rôle de l'IDE à la réduction de la pauvreté dans les PED. Dans le cadre d’une approche libérale, nous
allons procéder d'une part, à une exploration théorique des liens et des mécanismes de transmission entre l'IDE et
la réduction de la pauvreté et d'autre part, à élaborer une revue des études empiriques effectuées pour évaluer
l'effet de l'IDE sur la réduction de la pauvreté et l'amélioration du bien-être dans les économies hôtes.
Les résultats de notre analyse indiquent l’existence d’un lien positif entre l’entrée des IDE et la réduction de la
pauvreté via la stimulation des facteurs déterminants de la croissance économique.

Mots clés : IDE, Pauvreté, Emploi, Croissance économique, Transfert de technologie, Salaire
Classification JEL : J3, O1, O2, O4, P46.
Type de l’article : Article théorique

Abstract
As regards several developing countries, particularly those which face the deficit of structural growth, foreign
direct investment (FDI) is currently considered as a means of economic growth and development. FDI may bring
positive benefits to the host economy in terms of the contribution to the growth of GDP, technology transfer, the
enhancement of the human capital, the stimulation of domestic investment, and the promotion of exports, to
name but a few. In fact, all these elements, as it were, work in favor of decreasing poverty and improving the
welfare of the population of the host countries.
The aim of this work is to endeavor to reexamine the theoretical and empirical literature related to the debate of
the role of FDI to decrease poverty in developing countries. Within the frame of a liberal approach, we are going
to proceed with a theoretical exploration of the links and mechanisms of transmission between FDI and the
decrease of poverty on the one hand, and the elaboration of a review of empirical studies conducted to assess the
effect of FDI on lowering poverty and the improvement of welfare in the host countries, on the other hand.
Our results analysis displays that there is a positive link between FDI and the decrease of poverty via the
stimulation of the determining factors of economic growth.

Key words: FDI, Poverty, Employment, Economic growth, Technology Transfer, Wage
JEL Classification: J3, O1, O2, O4, P46.
Paper type: Theoretical Research

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Mustapha Moujahid & Mohammed Khariss. Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai d’élaboration
d’une revue de la littérature

1. Introduction
La contribution de l'IDE à la réduction de la pauvreté a occupé une place centrale dans les
débats théoriques plaçant l’individu au cœur des stratégies de développement. En effet, la
pauvreté, problématique structurelle qui impacte une large part de la population l’échelle
internationale, revêt l’attention particulière des États et des institutions mondiales dans
l’objectif de remédier voire, éradiquer ses causes profondes. Ainsi, la réduction de la pauvreté
et l’amélioration du bien-être social ont été au centre d’une panoplie de politiques et d’actions
élaborées par la plupart des pays en développement (PED) ces dernières décennies.
Pour plusieurs théoriciens, l’investissement direct étranger (IDE) est considéré comme
étant un levier de croissance et de développement socio-économique. L'IDE se caractérise par
sa capacité à améliorer la productivité totale des facteurs dans l'économie d'accueil et par
conséquent, un effet de stimulation est pratiqué sur la croissance économique à travers des
externalités positives "Spillovers" qu'il peut générer (Blomstom, 1989 ; De Gregorio, 1992).
La réduction de la pauvreté via l’entrée des IDE est un objectif multidimensionnel et à long
terme qui devrait passer à travers ses retombées positives sur un nombre de variables
structurelles dans les pays hôtes tels que la croissance économique, le transfert de
technologies et des connaissances, l’amélioration du capital humain, la création d’emploi,
l’augmentation des salaires, la stimulation de l’investissement national, la contribution au
financement des programmes sociaux gouvernementaux en faveur des personnes démunies et
autres retombées.
En effet, la concurrence de plus en plus acharnée qu’affichent les PED pour se positionner
dans la cartographie des territoires les plus attractifs aux investisseurs étrangers explique leur
volonté de profiter des externalités positives des IDE en vue de sortir du cercle vicieux de la
pauvreté.
L’objectif de ce papier est d’une part, procéder à une investigation des liens théoriques qui
existent entre l'investissement direct étranger et la réduction de la pauvreté dans les pays en
développement et d'autre part, élaborer une revue des études empiriques antérieures ayant
tenté d'évaluer l'effet de l'IDE sur la réduction de la pauvreté et l'amélioration du bien-être
social dans les économies d'accueil. Dans ce contexte, il est important de se demander si l'IDE
exerce-t-il un effet positif sur la réduction de la pauvreté et l’amélioration du bien-être des
populations démunies dans les pays d'accueil ?
Le reste du papier sera structuré comme suit : la deuxième section réexamine les liens
théoriques entre l’IDE et la réduction de la pauvreté dans les PED d'accueil tandis que la
troisième section présente une revue des principaux travaux empiriques réalisés pour évaluer
l’impact de l’IDE sur la réduction de la pauvreté.
2. Considérations théoriques du lien entre l’IDE et la réduction de la pauvreté
Le lien entre l'IDE et la réduction de la pauvreté est complexe en peut pas se résumer dans
l'effet de l'IDE sur la croissance économique et de l'effet de celle-ci sur la pauvreté. Les
mécanismes par lesquels l'IDE contribue à la réduction de la pauvreté demeurent ambigus.
Sur le plan théorique, l’analyse de l’impact des IDE sur la réduction de la pauvreté est
globalement, abordée à travers deux voies. Tout d’abord, directement, à travers la création des
emplois suite à l’installation de nouvelles firmes étrangères ou le développement de l’activité
de celles déjà existantes dans les pays d'accueil et l’évolution du niveau des salaires qui en
suit par une égalisation de la rémunération des facteurs de production. Ensuite, indirectement
via l’effet positif de l'IDE, d’une part sur la croissance économique qui est un facteur
important de développement du bien-être social (amélioration du PIB par habitant) et d’autre
part, sur l’amélioration du capital humain et le transfert des technologies et des connaissances
au profit de la main-d’œuvre locale.

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Un autre lien indirect réside dans les recettes fiscales provenant des impôts payés par les
entreprises étrangères, qui peuvent être redistribuées par l’État à travers le financement des
programmes sociaux gouvernementaux en faveur des populations les plus pauvres.
Par ailleurs, la relation théorique entre l’IDE et la croissance économique est globalement
discutée dans le cadre de la théorie endogène selon laquelle l’IDE amène à réaliser la
croissance économique à travers les externalités technologiques et le développement du
capital humain que l’IDE diffuse dans l'économie d'accueil.
La diminution du taux de la pauvreté dans sa dimension relative et absolue passe par une
multitude de canaux et de mécanismes de transmission dynamisant la croissance économique
par l’entrée d’un grand nombre des IDE sur le territoire.
2.1. Effet de l’IDE sur la réduction de la pauvreté via la croissance économique
La question de la réduction de la pauvreté dans sa dimension monétaire est souvent liée à
l’évolution de la croissance économique et donc, du revenu par habitant, la relation positive
entre l’IDE et la réduction de la pauvreté via la croissance économique part souvent de
l’hypothèse que ce qui est bon pour la croissance est bon pour les pauvres. De ce fait, la
problématique de la pauvreté est souvent liée à une croissance économique faible ou stagnante
et à des taux de chômage élevés (Tambunan, 2005). Ainsi, la contribution de l’IDE à la mise
en place d’une forte croissance économique et une forte création d’emplois est le moyen le
plus efficace pour améliorer le bien-être social et la réduction de la pauvreté dans les PVD
(Tambunan, 2005).
En partant de l’hypothèse que l’IDE génère la croissance économique, l’impact positif de
celui-ci sur la diminution des taux de la pauvreté peut passer par plusieurs canaux tels que la
création directe et indirecte des emplois, l’augmentation des revenus distribués dans
l’économie, l’augmentation du niveau du revenu mayen national, l’accès aux services publics
pour les populations démunies, etc.
Lorsque l'IDE contribue à la croissance économique, cela devrait accélérer la création
d'emplois dans l'économie. Sachant que la pauvreté est intimement liée à la problématique du
chômage, l'effet de l'IDE sur la pauvreté passe par le marché de travail. Ainsi, l'arrivée des
IDE augmente les opportunités des chômeurs pauvres à sortir du cercle de la pauvreté en
occupant des emplois de travail. Cependant, les avantages de l'IDE sur la croissance
économique ne sont pas automatiques, car des effets contraires peuvent se produire.
Au niveau théorique, la croissance économique, qui est un facteur clé de la réduction de la
pauvreté, peut être stimulée par l’IDE selon deux processus fondamentaux soit, directement
via l’augmentation du stock du capital physique dans le pays d'accueil soit, indirectement via
les externalités de productivité entre les firmes étrangères et nationales à travers le transfert
des technologies et des connaissances, le développement du capital humain, la stimulation de
l’investissement domestique et la promotion des exportations. L’IDE se présente donc,
comme un élément de convergence économique qui est susceptible d’engendrer une transition
industrielle et de réduire l’écart technologique entre les PED et les pays développés.
En effet, une importante littérature théorique et empirique s’est développée pour analyser
les avantages théoriques de l'IDE et les mécanismes par lesquelles il peut influencer la
croissance économique dans les PED et les pays en transition.
Dans le cadre d'un modèle de croissance endogène, Borensztein et al., (1998) ont analysé
l'effet de l'IDE sur la croissance économique en utilisant les données de 69 PVD, et ont
suggéré que l'IDE est un moteur de transfert de technologie et d'amélioration du capital
humain qui contribuent à la croissance économique dans le pays hôte, mais, cet avantage de
l'IDE sur la croissance n'est valable que si le pays dispose d'un seuil minimum du stock du
capital humain.

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Mustapha Moujahid & Mohammed Khariss. Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai d’élaboration
d’une revue de la littérature

Les études de Hansen & Rand (2006), De Gregorio (1992) et Ram & Zhang (2002) ont
constaté que l’IDE est positivement corrélé avec la croissance économique dans les pays
hôtes. De même, Berthélemy & Démurger (2000) et de Madariaga & Poncet (2007) ont
trouvé que l’entrée des IDE dans les provinces et les villes chinoises influencent positivement
la croissance économique locale à travers la diffusion des nouvelles technologies et
connaissances.
Jenkins & Thomas (2002) avancent que les IDE peuvent contribuer à la croissance
économique non seulement en apportant des capitaux étrangers, mais aussi en générant une
accélération de l’investissement domestique ce qui devrait donc accroitre l’effet global de
l’IDE sur la croissance économique.
Li & Lui (2005) ont identifié, pour un échantillon de 84 pays sur la période 1970-1999, que
l'IDE est positivement et significativement associé à la croissance économique à partir des
années 1980. Ces chercheurs ont conclu également que, l'interaction entre l'IDE et un niveau
élevé du capital humain exerce un effet positif important sur la croissance économique dans
les pays hôtes.
Ben Abdallah & Meddeb (2000) ont constaté que l'IDE influence positivement la
croissance économique lorsque le pays dispose d’un seuil minimum du capital humain.
Blomstom et al., (1996) ont trouvé que les flux d'IDE ont une influence positive importante
sur les taux de croissance économique dans les PVD disposant d'un revenu par habitant élevé,
car, la variable du capital humain est positivement corrélée avec le revenu par habitant.
L'étude de Bengoa & Robles (2003) révèle que l'IDE peut entrainer des retombées
positives sur la croissance économique si le pays hôte est doté du capital humain adéquat, de
la stabilité économique et des marchés libéralisés. Pour Zhang (2001), l'influence de l'IDE sur
la croissance dépend de l’existence d’un niveau élevé du capital humain et des régimes
commerciaux libéralisés. L’importance de ce dernier facteur a été également soulignée dans
l'étude de Balasubramanyam et al., (2002).
Quant à Alfaro et al., (2008) et Hermes & Lensink (2003), ils ont constaté que l’IDE
contribue à la croissance économique dans les pays d'accueil qui disposent des systèmes
financiers locaux développés.
Cependant, il existe des études empiriques n’ayant pas établi une relation de causalité entre
l’IDE et la croissance économique. C’est le cas des études de Hein (1992), de Singh (1988),
de Carkovic & Levine (2002) et de Chowdhury & Mavrotas (2006).
D'autres études comme celles de Haddad et Harrison (1993) et d’Aitken & Harrison (1999)
n’ont pas identifié l’effet positif de l’IDE sur la croissance économique. Pour Nair-Reichert &
Weinhold (2001), ils ont constaté que le lien de causalité entre l’IDE et la croissance
économique est extrêmement hétérogène d’un pays à l’autre de l’échantillon de l’étude.
Il ressort des études précédentes que les réponses empiriques à la question de l’impact des
IDE sur la croissance économique ne sont pas homogènes. Bien qu’une bonne partie des
recherches empiriques valide la relation positive et significative entre l’IDE et la croissance
économique, d'autres études ont identifié un effet non significatif.
Par ailleurs, un bon nombre d’études relie la possibilité de bénéficier des retombées
positives de l'IDE en termes de croissance économique à un ensemble de conditions que
doivent exister dans le pays hôte tel que la disponibilité d’un seuil minimal du stock du capital
humain, la capacité d'absorption des technologies des firmes étrangères, l'efficacité des
marchés financiers locaux, l’ouverture commerciale et de la stabilité économique.
2.2. Effet de l’IDE sur la réduction de la pauvreté via le transfert des
technologies et le développement du capital humain.
Le transfert de technologies et l’amélioration du capital humain qui constituent le moyen
efficace à travers lequel l’IDE induit la croissance économique (Borensztein et al., 1998) sont

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aussi un outil principal qui agit positivement sur la réduction de la pauvreté dans le pays
d'accueil.
L’augmentation de l’efficacité et de la productivité des travailleurs locaux grâce à
l’acquisition de nouvelles technologies, connaissances, pratiques et autres actifs incorporels
diffusés par l’IDE entraine souvent des opportunités importantes pour des emplois qualifiés,
des salaires plus élevés, mais aussi encourage l’entrée de nouveaux IDE dans le pays qui
seront par la suite générateurs de nouveaux postes d’emplois. Or, ces avantages de l'IDE ne
peuvent qu'aboutir à l'amélioration des salaires et des revenus de la main-d'œuvre locale ce
qui par conséquent, serait une initiation à la réduction de la pauvreté et à l'amélioration du
bien-être parmi la population pauvre du pays.
L'IDE, outre le transfert de capitaux, constitue un moyen efficace qui permet le transfert de
technologies, de connaissances et des pratiques managériales et organisationnelles des pays
d'origine vers les pays hôtes (OCDE, 2001). L'IDE est un facteur crucial de transfert de
technologie, mais il n’est valable que lorsque le pays d'accueil dispose d’un seuil minimum du
stock de capital humain (Borenzstein et al., 1998).
Selon l'OCDE (2001 et 2002), les technologies et les connaissances peuvent être
véhiculées, directement ou indirectement, par l'IDE dans les pays d'accueil par le biais de
quatre mécanismes importants : 1) les liaisons verticales (liens en amont et en aval) avec les
fournisseurs et les acheteurs locaux ; 2) les liaisons horizontales avec les entreprises locales
appartenant au même secteur d'activité. Dans ce cas, la diffusion de la technologie s'effectue
soit par des « effets de démonstration », soit par des « effets de concurrence » ; 3) la rotation
de la main-d'œuvre qualifiée et 4) l'internalisation de la Recherche-Développement.
Le concept de "transfert de technologie" qui découle la présence des FMN dans le marché
d'accueil signifie que les filiales de ces firmes transfèrent les technologies vers les entreprises
locales à travers des "externalités positives" (spillovers) (Blomstom, 1989). Ces "Spillovers"
reposent particulièrement sur la mobilité des travailleurs qualifiés entre les filiales étrangères
et les entreprises locales, les relations de sous-traitance ou l'amélioration de l'efficacité
productive qui provient de la concurrence accrue sur le marché hôte (Bouoiyeur & Toufik,
2007).
Les technologies et connaissances développées à l'échelle internationale et qui ne sont pas
disponibles dans les pays d'accueil peuvent être captées et diffusées par les employés locaux à
l'occasion de la présence des firmes multinationales sur le marché national. Le capital humain
est, à la fois, un moyen d'absorber les technologies et les connaissances étrangères et un
moyen de les véhiculer dans l'économie hôte. Ainsi, l'ensemble des technologies et
connaissances introduites devraient élever la qualification et la productivité des travailleurs
locaux par le biais de plusieurs canaux.
Il y a développement du capital humain local grâce à l’IDE lorsque les savoirs et les
connaissances explicites et tacites sont acquis par les employés locaux en travaillant
directement dans les filiales étrangères installées dans le pays hôte ou lorsque ces filiales
procurent des formations et de l'assistance technique au profit de leurs partenaires locaux
(liaisons verticales et liaisons horizontales) (OCDE, 2002).
De surcroît, grâce à la mobilité du travail, les travailleurs locaux de différentes catégories
(managers, ingénieurs, spécialiste, techniciens…) ayant déjà travaillé dans les firmes
étrangères peuvent véhiculer les connaissances et les savoirs technologiques qu'ils ont acquis
en rejoignant les entreprises domestiques (Blomtröm & Kokko (1996) et OCDE (2002)) ou en
créant leurs propres entreprises (OCDE, 2002).
D'un autrevôté, la concurrence générée par l'arrivée des firmes étrangères contraint les
entreprises nationales à améliorer la qualification de leurs employés par des programmes de
formation adéquats en vue de réduire « l'écart technologique » avec leurs concurrents
étrangers.
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Par ailleurs, les besoins des FMN en termes du travail qualifié poussent les gouvernements
d'accueil à investir davantage dans l'enseignement supérieur (Blomtröm & Kokko, 2003).
Dans le même sens, Ritchie (2002) soutient que les FMN peuvent indirectement affecter
l'offre de travail en influençant le système éducatif du pays hôte.
2.3. Effet de l’IDE sur la réduction de la pauvreté via la création d’emplois
La création d'emplois découlant de l'implantation des firmes étrangères dans l'économie
d'accueil est l'un des fondamentaux moyens à travers lesquels l'IDE contribue à l'éradication
de la pauvreté et à l'amélioration du bien-être social de la population. En effet l'arrivée des
firmes étrangères peut influencer positivement l'emploi dans le pays hôte de manière directe
et indirecte.
Les effets positifs directs sur la création d'emplois se produisent dans le cas des IDE de
création (Greenfield) plutôt que dans les prises de contrôle (acquisition ou partenariat)
(Chudnovsky & López, 1999). Lorsque la FMN implante une unité de production dans le
marché hôte, cela entraine le recrutement direct de la main-d'œuvre locale. Cependant, la
présence étrangère peut au contraire, générer une destruction d’emploi dans le pays d'accueil
si l’entrée de la FMN, qui par nature dispose des capacités technologiques et financières
énormes par rapport aux autochtones, conduit, à cause de la concurrence rude, à la réduction
de la production ou à la fermeture des entreprises locales qui auparavant employaient des
effectifs importants de travailleurs. La concurrence non équilibrée face aux entreprises
nationales peut être un aspect négatif de la présence étrangère sur la création d'emplois.
Concernant les effets indirects, ils sont au moins égaux aux effets directs et probablement
beaucoup plus importants (CNUCED, 1994). L'IDE induit des effets positifs indirects sur
l'emploi lorsque les FMN implantées dans le pays déclenchent autour d’elles la création de
nouvelles activités (fournisseurs, sous-traitants, distributeurs, concurrents…). Il s’agit des
emplois créés indirectement à travers les liens en amont (CNUCED, 1994) et en aval que les
filiales étrangères établissent avec les opérateurs locaux dans le pays hôte ou également, à
travers les emplois générés indirectement dans les entreprises domestiques concurrentes. En
effet, les effets indirects passent généralement à travers l’impact global des IDE sur
l’ensemble de l’économie nationale. Dans le cas d’une croissance économique soutenue, il y
aurait une accélération de la création d’emplois.
Toutefois, il faut noter qu'il n'est pas évident d'identifier l'effet net de l'IDE sur l'emploi,
car, il dépend de plusieurs facteurs tels que le mode d’implantation des IDE (IDE de création
ou de substitution), le type de stratégie suivie par la FMN (stratégie de marché ou stratégie
d’exportation), le secteur d’activité de l’IDE (production intensive en capital ou en travail),
les relations de concurrence ou de complémentarité entre les firmes étrangères et les
entreprises domestiques.
L’évaluation des retombées de l'IDE sur l’emploi dans les pays hôtes dégage souvent deux
tendances non cohérentes, l’une vantant les bienfaits de l’IDE (CNUCED (1994), Aaron
(1999), Lyanda (1999) et Nunnenkamp & Bremont, (2007)) et l’autre, au contraire, les
dénoncent (Rizvi & Nishat (2009), Jenkins (2006), Bayar (2014) et L’Overseas Development
Institute (ODI, 2002).
2.4. L’effet de l’IDE sur la réduction de la pauvreté via l’augmentation des
salaires
La hausse du niveau général des salaires est un facteur qui contribue à diminuer la pauvreté
relative et à améliorer le bien-être des individus dans un pays. A cet égard, l'IDE peut exercer
des effets positifs, directs ou indirects, sur les salaires locaux "wage spillovers" (OCDE, 2008;
p.11).

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Les effets directs concernent les rémunérations élevées dont bénéficient les salariés locaux
travaillant dans les firmes étrangères ou les entreprises à participation étrangères. « Les
emplois dans les multinationales restent recherchés en PVD, en raison du chômage, mais
aussi parce que les salaires y sont supérieurs à ceux des firmes locales, mais inférieurs à ceux
de la multinationale dans le pays d’origine. », (Andreff, 2003, p.43). Il est supposé que les
filiales paient des salaires plus élevés que ceux des entreprises locales parce qu’elles sont plus
productives, mais aussi, parce que la qualification du travail qu’elles cherchent localement est
plus élevée.
Globalement, les FMN ont tendance à verser des salaires élevés pour attirer les employés
qualifiés travaillant dans les entreprises locales ou bien pour empêcher ces dernières de
s’approprier de leurs technologies et connaissances (Glass & Saggi 2002). Inversement, il est
probable que certaines entreprises domestiques versent des salaires élevés pour empêcher
leurs travailleurs qualifiés de rejoindre les filiales étrangères qui proposent, pour les mêmes
qualifications, des salaires attrayants.
Concernant les effets indirects, les salaires versés par les entreprises domestiques peuvent
être influencés par le transfert des avantages de productivité des FMN vers les entreprises
locales. L'effet de "productivité" signifie que le transfert des technologies et des savoirs
managériaux et organisationnels vers les entreprises locales est susceptible d’élever la
productivité des travailleurs locaux ce qui, par la suite, peut augmenter les salaires payés par
les autochtones (Levasseur, 2002 ; p.135).
D'un autre côté, les filiales étrangères tendent à augmenter la demande de la main-d'œuvre
locale notamment, celle qualifiée ce qui conduit à la hausse des salaires locaux. Levasseur
exprime cet aspect par un effet « demande » qui indique que l’entrée des FMN entraine une
augmentation de la demande sur le marché de travail qui, à offre de travail inchangée, conduit
à une augmentation des salaires locaux (Levasseur, 2002 ; p.135).
En gros, il est difficile d’admettre que la présence des filiales étrangères n’aurait pas être
suivie des impacts positifs ou négatifs sur la rémunération du travail dans un PED d'accueil.
Bien que certains types d’IDE (IDE de minimisation des coûts de production) soient attirés
par les bas salaires, il est raisonnable qu’ils aient, à long terme, des incidences sur le niveau
général des salaires dans l’économie d'accueil.
2.5. Effet de l’IDE sur la réduction de la pauvreté via les recettes fiscales issues
des entreprises étrangères
L’IDE peut avoir un impact positif sur la réduction de la pauvreté à travers les impôts
collectés en taxant les firmes étrangères. Ces impôts, qui permettent d’alimenter le budget de
l’État en recettes supplémentaires, peuvent être utilisés par les gouvernements locaux dans le
financement des programmes socio-économiques visant l’amélioration du bien-être social de
la population pauvre.
Dans la perspective de lutter contre la pauvreté et stimuler la création d'emplois, les impôts
collectés à partir des firmes étrangères peuvent être affectés d'une part, à subventionner les
activités économiques à forte intensité de main d’œuvre, à soutenir la création des petites
entreprises, à assurer des programmes de formation professionnelle aux profits de la
population active et à faciliter l'accès des jeunes entrepreneurs aux sources de financement, et
d'autre part, à améliorer l’accès des pauvres aux services publics et à mettre en place des
systèmes de prévoyance sociale au profit de la population démunie. La redistribution efficace
des recettes fiscales par les gouvernements locaux est donc, un facteur déterminant de la
réduction de la pauvreté.
Toutefois, il faut souligner qu’une fiscalité locale défavorable à l’IDE peut empêcher
l’entrée des entreprises étrangères. La mise en place des taux d’impôts sur les sociétés
relativement élevés par rapport aux autres pays potentiels en termes d’attractivité des IDE

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Mustapha Moujahid & Mohammed Khariss. Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai d’élaboration
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peut décourager l'implantation des firmes étrangères dans le pays. En même temps, des
incitations fiscales excessives pourraient se traduire par des recettes fiscales faibles des IDE et
partant, l’absence d’opportunités de financement des programmes de développement social en
faveur des pauvres.
Figure 1 : Illustration schématique des mécanismes de transmission à travers lesquels l'IDE contribue à la
réduction de la pauvreté.

Source : Auteurs.
3. Revue de littérature des études empiriques de l’impact de l’IDE sur la
réduction de la pauvreté
Récemment, de nombreuses études se sont consacrées à évaluer l’incidence de l’IDE sur la
réduction de la pauvreté dans plusieurs pays et régions du monde.
Les différentes études réalisées se sont basées sur différents échantillons de pays, des
indicateurs différents de mesure de la pauvreté et des approches économétriques diverses. Ces
études n’ont pas permis d’aboutir à une réponse claire et concluante sur l'impact effectif de
l’IDE sur la pauvreté.
Bien que la majorité des études examinées soutienne le lien positif entre l’entrée des IDE
et la réduction de la pauvreté dans les pays d'accueil, d’autres études ne constatent pas un
effet significatif ou constatent un effet négligeable.
Parmi les études ayant approuvé les bienfaits de l’IDE sur la réduction de la pauvreté,
l’étude de Ucal (2014), basée sur un échantillon de 26 pays en développement pour la période
allant de 1990 à 2009, a indiqué que la relation entre l’IDE et la réduction de la pauvreté est
statistiquement significative et qu’il est évident que l'IED réduit la pauvreté dans certains
PED. De même, Bharadwaj (2014) a constaté que l’IDE est favorable à la réduction de la
pauvreté dans 35 pays en développement entre 1990 et 2004.
Reiter & Steensma (2010), dans leur étude qui a testé la relation entre l’IDE et le
développement humain mesurée par l’indice de développement humain (IDH) dans un
échantillon de 49 PED entre 1980 et 2005, ont conclu que l’IDE améliore le développement
humain –réduction de la pauvreté- lorsque la corruption est faible. Globalement, les résultats
de cette étude indiquent que l’IDE est positivement associée à la réduction de la pauvreté. De
même, en examinant la même relation avec le même indicateur dans les pays à revenu faible

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et moyen sur la période 1975-1999, l’étude de Sharma & Gani (2004) indique que l’IDE
exerce un impact positif sur le développement humain pour les deux groupes de pays.
Dans le continent africain, Gohou & Soumaré (2012) ont examiné l’incidence de l'IED sur
la pauvreté dans 52 pays africains sur la période 1990-2007 en utilisant l'IDH et le PIB par
habitant comme indicateurs indirects de la pauvreté. Les résultats de l’étude confirment que
l'IDE a un impact positif et significatif sur la réduction de la pauvreté en Afrique centrale et
orientale, mais cet impact est non significatif en Afrique australe et septentrionale. En outre,
ces chercheurs ont constaté que l’IED exerce un impact plus important sur le bien-être social
dans les pays les plus pauvres que dans les pays riches.
Fowowe & Shuaibu (2014) ont trouvé que l’IDE est bénéfique pour la réduction de la
pauvreté dans un échantillon de 30 pays africains entre les années 1981 et 2011. Les résultats
de l’étude de Soumare (2015) ont approuvé la relation positive et fortement significative entre
les entrées nettes d'IED et l'amélioration du bien-être en Afrique du Nord, mais des
différences significatives entre les pays de la région ont été détectées. Pour ce chercheur, ces
différences sont, en partie, expliquées par le manque de diversification des IDE reçus dans les
économies de cette région. A son tour, Israël (2014) a conclu que l’IDE exerce une influence
positive sur la réduction de la pauvreté au Nigéria sur la période 1980-2009.
Magombeyi & Odhiambo (2018) ont utilisé trois indicateurs indirects de mesure de la
réduction de la pauvreté (les dépenses de consommation des ménages, le taux de mortalité
infantile et l’espérance de vie) dans le cas de Botswana entre 1980 à 2014. Ils ont conclu que
l’IED exerce un impact positif sur la réduction de la pauvreté à court terme et un impact
négatif sur le long terme lorsque l’espérance de vie est utilisée comme indicateur de la
pauvreté. Lorsque le taux de mortalité infantile est utilisé, une relation non significative est
enregistrée à la fois à court et à long terme. Un impact négatif de l’IED sur la réduction de la
pauvreté se confirme à court terme lorsque les dépenses de consommation des ménages sont
utilisées comme indicateur de la pauvreté, alors qu’à long terme une relation non significative
est soulignée. L'étude conclut que l'impact de l'IED sur la réduction de la pauvreté est sensible
au proxy utilisé pour mesurer la pauvreté.
En utilisant les mêmes indicateurs de mesure, Nguea et al., (2020) ont constaté que l'IDE
n'exerce pas un effet assez important sur la réduction de la pauvreté au Cameroun sur la
période 1984-2014. De même, Tsaurai (2018) a trouvé que les IDE dans le secteur de
l'extraction des ressources naturelles réduisent la pauvreté dans les pays de l'Afrique australe
et occidentale entre les années 2002 et 2012.
De nombreuses études portant sur les pays de la région asiatiques ont constaté une relation
positive entre l’IDE sur la réduction de la pauvreté. Par exemple, l’étude de Jalilian & Weiss
(2002) a indiqué que les entrées d’IDE dans l’ASEAN sur la période 1991-1997 ont été
associées à une croissance économique plus forte et qu’il existe une relation étroite entre la
croissance du revenu moyen et la croissance du revenu des pauvres. Les auteurs ont donc
constaté un impact positif de l'IDE sur les pauvres en augmentant leurs revenus. Toutefois,
ces auteurs n’ont trouvé aucune preuve que l’IDE réduit les revenus des pauvres. Pour six
pays de la même région et sur la période 1995-2011, Uttama (2015) a constaté que l’IDE
favorise la réduction de la pauvreté.
L'étude d'Ahmad et al., (2019) a indiqué que l'IDE est positivement et significativement
associé à la réduction de la pauvreté dans les régions ASEAN et SAARC sur la période 1990-
2014, mais des différences significatives existent entre ces deux régions. L'IDE a un impact
plus important sur le bien-être dans les pays de la SAARC que dans les pays de l'ASEAN.
L’étude de Hung (2005) a fourni des preuves empiriques qui soutiennent que l’IDE exerce
un impact positif direct sur la réduction de la pauvreté dans 12 provinces et villes du Vietnam
entre 1992 et 2002. Ce chercheur a trouvé qu'une augmentation de 1% de l'IDE diminuait le
nombre d’individus pauvres de 0,05%. Pour le même pays, Ngo (2019) a trouvé des résultats
365
Mustapha Moujahid & Mohammed Khariss. Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai d’élaboration
d’une revue de la littérature

homogènes. L’auteur a constaté que pour 63 provinces et trois régions vietnamiennes entre
2005 et 2015, les IDE pourraient réduire la pauvreté dans la mesure où ils stimulent la
productivité et la création d'emplois.
Au Pakistan, les études de Mahmood & Chaudhary (2012), de Shamim et al., (2014) et de
Zaman et al. (2012) ont toutes conclu que l’IDE réduit la pauvreté. En effet, la dernière étude
a constaté qu'une augmentation de 1% de l'IED réduit la pauvreté de 0,47% dans les zones
urbaines, de 0,44% dans les zones rurales et de 0,46% au niveau national au Pakistan entre
1975 et 2010.
Dans une étude sur 20 pays latino-américains entre les 1984 et 1998, Calvo & Hernandez
(2006) ont constaté que globalement, l’IDE est un facteur important de réduction de la
pauvreté et que les avantages de l’IDE en la matière varient d’un pays à l’autre en fonction
des conditions locales initiales dans les pays bénéficiaires.
Toutefois, certaines études ont révélé un impact non significatif de l’IDE sur la réduction
de la pauvreté. L'étude de Tsai & Huang (2007) a conclu que les IDE avaient un impact non
significatif sur le revenu moyen des pauvres à Taiwan entre 1964 et 2003. L'étude
d'Akinmulegun (2012) a constaté une relation non significative entre l’IDE et le niveau de vie
mesuré par le revenu par habitant dans le cas du Nigéria sur la période 1986-2009. Des
résultats homogènes ont été conclus par l’étude d'Ogunniyi & Igberi (2014) pour le même
pays sur la période 1980-2012. Quant à Quinonez et al., (2018), ils ont trouvé que l'IDE n'est
pas significativement associée à la réduction de la pauvreté dans 13 économies de l'Amérique
latine durant la période 2000-2014.
Par ailleurs, les études ayant identifié une relation négative entre l'IDE et la réduction de la
pauvreté sont très rares. En effet, nous n'avons trouvé que l’étude de Huang et al., (2010)
portant sur 12 pays à revenu intermédiaire d’Amérique latine et d’Asie de l’Est sur la période
1970-2005. Ces chercheurs ont trouvé que les IDE ont un impact négatif sur le revenu moyen
–réduction de la pauvreté- du quintile le plus pauvre de la population. Bien que les résultats
soient valables dans les deux régions, les pays d'Amérique latine semblent se trouver dans une
situation un peu moins favorable.

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Tableau 1 : Récapitulation des résultats de certaines études empiriques sur l'impact des IDE sur la réduction de
la pauvreté.

Auteurs, Indicateur de
Période Méthode
Année de Pays / région mesure de la Conclusion
de l’étude statistique
publication pauvreté
L'IDE a un effet positif et fortement
1 significatif sur la réduction de la
Ahmad, F. et ASEAN et Données de
1990-2014 IDH pauvreté, mais des différences
al., (2019) SAARC2 panel
significatives existent entre l'Asie du Sud
et l'Asie du Sud-Est.
Vecteur Auto-
Akinmulegun le revenu par l'IDE a un impact non significatif sur le
Nigeria 1986-2009 regressif
(2012) habitant niveau de vie de la population.
(VAR)
Taux de la
l’IDE a un impact positif sur la réduction
pauvreté.
Calvo & vingt pays de la pauvreté, mais cet impact varie d'un
(l'effectif des Données de
Hernandez d'Amérique 1984-1998 pays à l'autre, de sorte que l'IDE ne réduit
pauvres est panel
(2006) latine3 la pauvreté que dans certaines
déterminé par le
circonstances et échoue dans d'autres.
taux de chômage

Données de L'IDE contribue d'une manière positive


Fowowe & 30 pays Effectif de la
1981-2011 panel et significative à la réduction de la
Shuaibu (2014) africains entre pauvreté.
pauvreté dans les pays africains.

Indice de l'IDE a un impact positif et significatif


52 pays développement sur la réduction de la pauvreté en Afrique
Gohou & Données de
africains 1990-2007 humain (IDH); centrale et orientale, mais, cet impact est
Soumaré (2012) panel
PIB réel par non significatif en Afrique australe et
habitant septentrionale.

12 pays à
revenu
Revenu moyen Les IDE sortants et entrants affectent
Huang et al., intermédiaire Données de
1970-2005 du quintile négativement le revenu moyen du
(2010) d’Amérique panel
inférieur quintile le plus pauvre de la population.
latine et Asie
de l’Est

Les entrées d'IDE dans les pays de


Jalilian & Revenu moyen
Données de l'ANASE ont accru la croissance
Weiss ASEAN 1991-1997 du quintile
panel économique, abaissant ainsi les niveaux
(2002) inférieur
de pauvreté parmi la population.

1
L'Association des Nations de l'Asie du Sud-Es
2
L'Association sud-asiatique pour la coopération régionale.
3
Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Équateur, Salvador, République dominicaine,
Guatemala, Guyane, Honduras, Mexique, Nicaragua, Panama, Paraguay, Pérou , l'Uruguay et le Venezuela.

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Mustapha Moujahid & Mohammed Khariss. Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai d’élaboration
d’une revue de la littérature

- L'IDE a un impact positif sur la


réduction de la pauvreté à court terme et
un impact négatif à long terme lorsque
-Dépenses de
l'espérance de vie est utilisée comme
consommation
Auto mesure de la pauvreté.
des ménages,
Magombeyi & Regressive - il y a une relation non significative à la
-Taux de
Odhiambo Botswana 1980-2014 Distributed fois à court et à long terme lorsque le
mortalité
(2018) Lags taux de mortalité infantile est utilisé.
infantile,
(ARDL) - L'IDE a un impact négatif à court terme
-Espérance de
et une relation non significative à long
vie
terme lorsque les dépenses de
consommation des ménages sont
utilisées.

63 provinces Modèle de l'IDE contribue à réduire la pauvreté dans


Ngoc Quang
et trois Taux de la régression de toutes ces régions du Vietnam puisqu'il
Ngo 2005-2015
régions au pauvreté Driscoll- stimule la productivité et la création
(2019)
Vietnam Kraay d'emplois.

l'espérance de
vie, les dépenses
Auto
de L'impact de l'IDE pour réduire la
Nguea et al., Regressive
Cameroun 1984-2014 consommation pauvreté est moins important au
(2020) Distributed
des ménages et le Cameroun.
Lags (ARDL)
taux de mortalité
infantile,

Moindres
Ogunniyi & L'IDE a un impact positif, mais non
PIB réel par carrés
Igberi, Nigéria 1980-2012 significatif sur la réduction de la
habitant ordinaires
(2014) pauvreté.
(MCO)
13 pays4 de
Quinonez & al., Données de L'IDE n'est pas significativement associé
l'Amérique 2000-2014 Taux de pauvreté
(2018) panel à la réduction de la pauvreté.
latine

Reiter & 49 pays en L’IDE a un impact positif sur l'indice du


Données de
Steensma développemen 1980-2005 IDH développement humain et partant sur la
panel
(2010) t réduction de la pauvreté.

Auto
Shamim & al, Taux de la Regressive L'IDE a eu un impact positif sur la
Pakistan 1973-2011
(2014) pauvreté Distributed réduction de la pauvreté.
Lags (ARDL)

les pays à L’IDE a un impact positif sur l'indice du


Sharma & Gani Modèle à
revenu faible 1975-1999 IDH développement humain et partant sur la
(2004) effets fixes
et moyen réduction de la pauvreté.

4
Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, République dominicaine, Salvador, Mexique,
Paraguay, Pérou, Uruguay et Venezuela;

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Espérance de vie
à la naissance,
L'IDE dans le secteur de l'extraction des
Afrique Dépenses de
Tsaurai Données de ressources naturelles est positivement
australe et 2002-2012 consommation
(2018) panel associé à la réduction des niveaux de
occidentale des ménages,
pauvreté.
taux de mortalité
infantile

26 pays en L'IDE est un facteur qui réduit


Ucal Taux de la Données de
développemen 1990-2009 significativement la pauvreté dans
(2014) pauvreté panel
t certains PED.
L'indice de Il y a une relation positive significative
Uttama Six pays de Données de
1995-2011 développement entre les entrées d'IDE et la réduction de
(2015) l'ASEAN5 panel
humain (IDH) la pauvreté dans l'ASEAN.
Moindres
Zaman et al., Effectif des carrés L'IDE a un impact positif sur la réduction
Pakistan 1975-2010
(2012) pauvres ordinaires de la pauvreté.
(MCO)
Source : Auteurs.
4. Conclusion
Sur la base du survol théorique que nous avons mené à propos des liens entre l'IDE et la
réduction de la pauvreté dans les pays d'accueil, ce papier soutient que l’IDE peut avoir des
impacts positifs sur la réduction de la pauvreté principalement à travers deux mécanismes de
transmission : un impact direct de l’IDE sur la réduction de la pauvreté par le biais de la
création directe des emplois et l’augmentation du niveau des salaires suite à l’arrivée des
nouvelles firmes étrangères sur le territoire national en particulier, celles basées sur la
technologie ou le développement de l’activité de celles qui sont déjà installées dans le pays.
Un impact indirect qui passe à travers l’effet positif de l’IDE d’une part, sur la croissance
économique et d’autre part, sur le transfert des technologies et le développement du capital
humain. La croissance économique exprimée en termes d’augmentation du PIB est
susceptible d’accroitre les revenus distribués dans l’économie ainsi qu'augmenter le niveau du
revenu moyen national. En outre, la croissance économique s’accompagne globalement, par la
création des emplois directs et indirects et par la collecte des recettes fiscales supplémentaires
issues des entreprises étrangères qui servent à financer les programmes et les services sociaux
destinés à la population en situation de précarité dans le pays d'accueil. De tels effets positifs
ne peuvent que réduire le degré de vulnérabilité sociale dont souffrent les couches démunies
de la société.
Le transfert de technologies et le développement du capital humain sont susceptibles
d’améliorer la productivité et la qualification de la main-d’œuvre locale qui, à leur tour,
peuvent augmenter les opportunités d’occuper des emplois qualifiés et bien rémunérés et en
même temps, augmenter les possibilités de création de nouveaux emplois grâce à l’entrée de
nouvelles entreprises étrangères sur le marché domestique en vue de bénéficier de la
qualification de la main-d’œuvre locale bon marché.
Concernant la revue des études empiriques portant sur l'évaluation de l'impact de l'IDE sur
la réduction de la pauvreté, la majeure partie de ces études réalisées approuve que l’entrée des
IDE conduise à la réduction de la pauvreté dans le pays hôte. Sur 26 études examinées dans la

5
Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, et Viet Nam.

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Mustapha Moujahid & Mohammed Khariss. Investissement direct étranger et réduction de la pauvreté : essai d’élaboration
d’une revue de la littérature

présente revue, vingt une étude ont constaté un effet positif de l'entrée des IDE sur la
réduction de la pauvreté dans les pays d'accueil, quatre études ont identifié un effet non
significatif alors que seulement une étude a conclu un effet négatif. Cela donne à supposer
qu'il y a une certaine convergence des résultats à confirmer le rôle positif que joue
l'implantation des firmes étrangères à réduire et à limiter la pauvreté dans les économies
hôtes.
L’absence d’une unanimité nette à propos des résultats des différentes études sur cette
question peut être partiellement justifiée par les différences soulignées en termes des pays de
l’échantillon des différentes études, les caractéristiques propres à chaque économie, des
années de l’étude, des indicateurs pris en compte pour mesurer la pauvreté et enfin les
démarches économétriques adoptées.
Par ailleurs, l’impact positif de la présence de l’IDE sur la réduction de la pauvreté est lié
d’une part à la disponibilité d’un ensemble de conditions initiales dans le pays d'accueil tel
que la capacité d’absorption des technologies et des connaissances, un stock minimum du
capital humain, un système éducatif adéquat, des institutions de bonne qualité, une bonne
gouvernance, des politiques publiques d’accompagnement appropriées et en général un climat
d’affaires convenable, et d’autre part, la nature de l’IDE (horizontal ou vertical), l’intensité du
contenu technologique de l’IDE, la stratégie des firmes étrangères quant à la diffusion
technologique et le degré de ses relations avec les opérateurs locaux, le secteur d’intervention
sont également, des variables qui déterminent les retombées de l’IDE sur le bien-être social
dans le pays hôte.
Enfin, la volonté de développer notre contribution au débat scientifique sur cette question
des avantages de l'investissement direct étranger sur la réduction de la pauvreté dans les pays
en développement et en transition nous incite à réaliser une étude empirique sur le cas du
Maroc et d'autres pays de l'Afrique.

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Volume 2, Issue 4 (July, 2021), pp.356-373.
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