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L’infraction à cette loi (et à celles qui s’appuient sur elle) est sévèrement réprimée par le code
pénal.
CODE PÉNAL (actuel)
Article 433-19 : Est puni de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende le fait, dans
un acte public ou authentique ou dans un document administratif destiné à l’autorité publique
et hors le cas où la réglementation en vigueur autorise à souscrire ces actes ou documents sous
un état civil d’emprunt :
1o De prendre un nom ou un accessoire du nom autre que celui assigné par l’état civil,
2o De changer, altérer ou modifier le nom ou l’accessoire du nom assigné par l’état civil.
Cet article vise apparemment uniquement les fonctionnaires, notaires, huissiers…
Article 433-22 : Les personnes physiques coupables de l’une des infractions prévues au
présent chapitre encourent également les peines complémentaires suivantes :
1o L’interdiction des droits civiques, civils et de famille, suivant les modalités prévues par
l’article 131-26 ;
2o L’interdiction, pour une durée de cinq ans au plus, d’exercer une fonction publique ou
d’exercer l’activité professionnelle ou sociale dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de
laquelle l’infraction a été commise ;
3o L’affichage ou la diffusion de la décision prononcée dans les conditions prévues par
l’article 131-35.
Bien évidemment, à l’époque étaient seuls impliqués les officiers de l’état civil, les greffiers, les
notaires... ce qui n’a pas empêché toutes sortes d’anomalies dans les actes de naissance, mariage,
décès et donc la transformation de l’écriture des noms, et ceci jusqu’à une époque récente. En plus de
ces fonctionnaires publics, il y a maintenant toutes sortes d’entreprises privées qui écrivent et
déforment les noms en contravention avec le principe d’immutabilité. La loi a donc dû être revisitée
pour tenir compte de la situation actuelle, en particulier du fait « informatique ». (Voir par exemple la
circulaire du 26 juin 1986).
Le Dalloz, édition 2004, en parle page 173, cite les articles 1, 2 et 4, dit que l’article 3 est abrogé et ne
dit rien des articles 5, 6 et 7.
Les Éditions du Juris-Classeur du 15 avril 2000, paragraphe Actes de l’état civil, art. 61 à 61-4, page
7, rappellent que cette loi est toujours en vigueur. Les sanctions pénales sont celles des articles du
Code pénal 433-19 et 433-22 (Livre IV, Titre III, Chapitre III, sections 11et12).
L’article 433-19 du Code remplace donc l’article 3 de la loi mais ne parle plus de dégradation civique
en cas de récidive.
L’article 433-22 du Code remplace l’article 5 de la loi car l’infraction définie à l’article 19 fait bien
partie du chapitre III.
Historique
Les tentatives de changement de nom existent depuis longtemps, mais les rois rappellent avec
constance qu’ils sont les seuls à pouvoir les valider : Louis XI, puis l’édit d’Amboise, puis le code de
Michau confirment l’immuabilité du nom, mais nombre de Parlements refusèrent de les enregistrer.
À la Révolution, le décret du 24 brumaire an 2, « relatif à la faculté qu’ont tous les citoyens de se
nommer comme il leur plaît, en se conformant aux formalités prescrites par la loi. ». Mais la réaction
ne se fit pas attendre : décret du 6 fructidor an 2, rappelé par l’arrêté du Directoire exécutif
du 19 nivôse an 6, puis la loi du 11 germinal an 11. Cette dernière a été abrogée par la loi du 8 janvier 1993.
L’article 1 de germinal a été très marquant : « À compter de la publication de la présente loi, les noms
en usage dans les différents calendriers et ceux des personnages connus de l’histoire ancienne,
pourront seuls être reçus, comme prénoms, sur les registres de l’état civil destinés à constater la
naissance des enfants ; et il est interdit aux officiers publics d’en admettre aucun autre dans leurs
actes. »