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Institut des Techniciens


Spécialisés en Génie Rural
et Topographie de Méknès

COURS D ’ A - E - P

Pour les Élèves Techniciens Spécialisés

en Gestion & Maîtrise de l ’Eau (2° Année)

(Polycopié étudiant et professeur)

M. ABDELLAH BENTALEB
ANNÉE SCOLAIRE 2008 / 2009
INSTITUT DES TECHNICIENS SPÉCIALISÉS EN GÉNIE RURAL ET TOPOGRAPHIE DE MEKNÈS / M. ABDELLAH BENTALEB 2

(Édition Provisoire)
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FICHE DE PRÉSENTATION DU

COURS D’ A.E.P (PARTIE RÉSEAU)

Enseignant : M. Abdellah BENTALEB.

Niveau : BTS 2° année

Volume horaire : 50 h

1. Objectif général : Initier l’apprenti aux étapes de calculs (et de vérifications) d’un projet
d’AEP et au contrôle durant la réalisation.

2. Situation d’apprentissage : Cours + photos (et vidéo) + visites + TD + Projet.

3. Documents et matériels didacticiels : polycopié + tableau (et feutres) + photos


(et films) + situation réelle (stage) +logiciels informatiques.

4. Démarche pédagogique : Le cours au début (et mise à niveau) + (selon la situation)


projection de photos (films) à discuter, visites techniques (et explication sur place), calcul de
projet (logiciels),

5. Évaluation : des exemples d’application pendant le cours et exercices de réflexion en fin


de chapitre (+ devoir), test de contrôle par chapitre, contrôle final.

6. Documents et références bibliographiques : Internet, livres d’hydraulique


générale et appliquées (urbaines).

7. Recommandations et observations : le cours est à faire :


 Une fois le cours d’hydraulique générale, station de pompage et d’hydraulique
souterraine sont faits.

 De préférence en parallèle avec le cours de métré et de calcul économique.

 Et surtout avant de partir en stage.


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OBJECTIFS
Parmi les tâches du technicien en Gestion et Maîtrise de l’eau, c’est étudier, exécuter 1 un projet
d ’A.E.P (Alimentation en Eau Potable) ou éventuellement gérer2 un réseau d ‘A.E.P. Sur ce:

 Qu’est ce qu’une eau potable3 ?


 Qu’est ce qu’une station de traitement en eau potable?
 Qu’est ce qu’une alimentation en eau potable ?
 Et comment gérer une alimentation en eau potable?

o En termes de projet en cours d’exécution.


o En termes d’ensemble d’ouvrages existants

 Pour répondre à ces questions, du moins partiellement, il faudra:

 Définir une eau potable et les procédés4 qui transforment une eau naturelle en une eau
potable selon son origine en décrivant, en dimensionnant et / ou en gérant les différents
ouvrages nécessaires d’une Station de Traitement d’Eau Potable (STEP).

 Définir une alimentation en eau potable et décrire l’ensemble des ouvrages5 (les
dimensionner6 et / ou éventuellement les gérer) qui constituent le réseau global de cette A.E.P
(depuis le captage des eaux jusqu’aux abonnés)

 Sur ce, le plan à suivre dans cette étude sera:

 Introduction et généralités de la matière.


 Etude de l’aspect qualitatif: Traitement7 des eaux.
 Etude de l’aspect quantitatif: Estimation et appareillages des besoins en eau potable (à
satisfaire) et qui nécessitent les ouvrages suivants (pour acheminer la dite eau potable
jusqu’aux abonnés):

o Ouvrages et appareillages de captage8 des eaux.


o Ouvrages et appareillages de traitement des eaux.
o Ouvrages et appareillages d’adduction9 des eaux.
o Ouvrages et appareillages de stockage10 des eaux.
o Ouvrages et appareillages de distribution11 des eaux.

 NOTA:

 Afin de concrétiser ce cours, il sera suivi par l’étude d’un avant projet d ‘A.E.P (coté
hydraulique). Mais, le reste (tel que le dimensionnement des ouvrages d’art, le métré /
devis, …) fera l’objet d’autres matières qui seront traités à part.
 Comme par ailleurs, ce cours sera divisé en deux parties qui sont :

1
Réaliser, faire mener à bien un ouvrage en phase de construction
2
Diriger pour son propre compte ou pour le compte d’autrui.
3
Potable : qu’on peut boire sans aucun danger
4
Ensemble de méthodes techniques
5
Objet produit, matériel fabriqué ou installé.
6
Donner les dimensions (longueur, largeur et hauteur) pour un ouvrage. S’il s’agit d’une conduite, donner le diamètre.
7
Moyen mis en ouvre pour rendre une eau potable.
8
Action de recueillir une eau, la canaliser.
9
Action de canaliser une eau de son lieu de captage jusqu’au lieu de son stockage.
10
Ouvrage qui recueillit l’eau pour l’emmagasiner et le mettre en réserve.
11
Répartition de l’eau à travers le village (aux abonnés)
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o Le traitement des eaux potables (aspect qualitatif)
o Le réseau d’alimentation en eau (aspect quantitatif)

 Pour mieux suivre ce cours, il faudra étudier auparavant:

 Le cours d’hydraulique générale, hydrogéologie et hydraulique des stations de pompage.

o La pression, le théorème de Pascal.


o L’équation de la continuité, Théorème de Bernoulli et sa représentation graphique.
o Les pertes de charge linéaires et singulières, leurs formules de calcul.
o Dimensionnement des conduites.
o Calcul des pressions dans un réseau maillé et / ou ramifié.
o Dimensionnement de la station de pompage (choix des pompes, groupement de pompes
en série et/ou en parallèle…)
o Loi de Darcy, calcul de rayon d’action d’un puits, débit d’un puits, rabattement du niveau
de l’eau dans un puits…
o Les pompes doseuses.

 Le cours d’électrification et électromécanique

o Différencier entre l’installation étoile et l’installation triangle.


o Calculer la puissance et l’énergie en triphasé (actives et réactives).
o Avoir une notion sur les moteurs (électrique, à explosion, …)

 Le cours de calcul économique des projets

o Calculer la valeur actuelle d’une somme d’argent.


o Calculer la capitalisation d’une somme d’argent.
o Calculer l’amortissement …

 Le cours d’Excel

o Faire une feuille de calcul avec des formules et/ou des fonctions.
o Résoudre une équation (ou inéquation): valeur cible.
o Résoudre des équations (ou inéquations) à plusieurs variables: Solveur.
o Tracer un graphe à partir d’une feuille de calcul.
o Déterminer l’équation de la régression linéaire

 Le cours d’ AUTO CAD et autres

o Faire un plan de réseau d’EAP (captage, adduction, distribution, …).


o Faire des coupes et des profils en long des conduites.
o Faire des métrés

 NOTA

Au cours du déroulement de ce cours, vous aurez à faire des devoirs (surveillés et/ou non)
qui seront comptés au même titre que les contrôles.

Et sur ce, le plan d’étude sera le suivant :


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TABLE DE MATIÈRES

OBJECTIFS 1 H
INTRODUCTION – GÉNÉRALITÉS 1H
TRAITEMENT DES EAUX (EXPOSÉ) 3 H
ESTIMATION DE BESOIN EN EAU 2 H
CAPTAGE DES EAUX 4 H
ADDUCTION DES EAUX 10 H
USINE ÉLÉVATOIRE 5 H
LE STOCKAGE DE L’EAU 4 H
LE RÉSEAU DE DISTRIBUTION 10 H
LE LOGICIEL EPANET 4 H
ÉTUDE D’UN AVANT PROJET D ’ AEP. 2 H
LE SUIVI DU PROJET D ’ AEP. 2 H
CONTRÔLES 6 H

TOTAL 50 h

Visites techniques:

 Station de traitement des eaux potables.

 Chantier de projet d’AEP (stage).

 Réservoir d’eau en cours de nettoyage et / ou entretien.


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1 INTRODUCTION – GÉNÉRALITÉS
Pour pouvoir alimenter un village en eau, il faut que cette eau soit apte 1 à être consommée,
c’est à dire potable2.

Cette eau potable (ayant des qualités bien définies : voir les normes à satisfaite) devra être
aussi en quantité suffisante (qui satisfait les besoins du village)

Par suite, le réseau constituant l ‘A.E.P, est l’ensemble des ouvrages et appareillages à
installer pour traiter et transporter ces besoins en eau à satisfaire depuis la ressource en eau
jusqu’aux abonnés, à savoir :

LE CAPTAGE
C’est l’ensemble des ouvrages qui permettent de capter de l’eau (au niveau de la ressource
en eau) et qui peut être :

 Une eau de surface telle qu’une rivière, source non captée sur place, …
 Une eau de profondeur telle qu’un puits, source captée sur place, …

LE TRAITEMENT
C’est l’ensemble des ouvrages qui permettent de traiter (rendre potable) une eau naturelle
qui vient d’être captée.

Ce traitement peut être très simple, par exemple pour le cas d’une eau de profondeur; ou
éventuellement complexe, et c’est le cas d’une eau de surface (§ cours de traitement des eaux
potables).

L ’ADDUCTION
C’est l’ensemble des conduites, ouvrages et appareillages permettant le transport de l’eau
captée, depuis le lieu de son captage jusqu’à son lieu de stockage au niveau du village.

 Cette adduction peut être gravitaire, et correspond au cas la cote de captage de l’eau est
largement supérieure à celle du stockage (au niveau du village). Par suite, l’eau coule dans
des conduites sous pression et non à surface libre.

 Comme elle peut être une adduction par refoulement (c’est à dire non gravitaire), et dans
ce dernier cas, il faudra installer une station de pompage. La dite station de pompage se
compose de :

o L’ensemble des pompes qui donnent l’énergie de pression nécessaire à l’eau pour
être refoulée.
o L’ensemble des moteurs qui font fonctionner (tourner) les pompes.
o Les accessoires nécessaires à la station de pompage tel que tableau de commande,
anti-bélier, …
o Le bâtiment qui abrite3 l’ensemble de ces appareils et pièces de rechange.

1
Apte : propre à …, qui réunit les conditions requises pour ….
2
Potable : qu’on peut boire sans aucun risque.
3
Abriter : mettre à l’abri, protéger.
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LE STOCKAGE
Il constitue l’ensemble des ouvrages du génie civil qui assurent principalement :

 L’emmagasinement de l’eau dans le (ou les) réservoir(s).


 La mise en pression de cette eau.

LA DISTRIBUTION
C’est l’ensemble des conduites et appareillages permettant la distribution de l’eau stockée
aux abonnés. Ce réseau de distribution peut être ramifié, maillé, comme il peut être les deux à la
fois, et sans oublier le cas des réseaux en étage.

RÉSUMÉ

CAPTAGE POTABILISATION DE ADDUCTION


DE L’EAU L’EAU ET STOCKAGE

DISTRIBUTION ET REMISE EN STOCKAGE ET


PRESSION ÉVENTUELLEMENT MISE EN PRESSION

SCHÉMA
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Exercice

Soit un village allongeant un oued qui l’alimente en eau. Donner un schéma (esquisse) de
l’aménagement du village (en insistant sur le circuit de l’eau depuis son captage jusqu’au rejet à la
nature), et à représenter sur le croquis suivant.

1. Où va-t-on placer le captage de l’eau ?

140

100

V I L L A G E

Rivière

2. Où va-t-on placer la S.T.E.P1, la S.E.E.U2 ?

Pour des raisons d’hygiène et de cote, on place :

 La S.T.E.P en amont du village.


 La S.E.E.U en aval du village (vu la non pollution de l’eau du village et l’écoulement
gravitaire des eaux usées).

3. Où va-t-on placer le château d’eau ?

De préférence, le château d’eau (réservoir en eau) se place au point le plus haut pour
favoriser l’écoulement gravitaire sous pression à travers le réseau de distribution, et aussi pour
avoir la pression résiduelle au niveau des abonnés …

4. Qui est le plus exigeant, le réseau d’AEP ou d’Assainissement du village ? et pourquoi ?

C’est le réseau d’assainissement qui est le plus exigeant, vu qu’il nécessite de la pente
pour avoir un écoulement gravitaire à surface libre. Par contre, l’écoulement de l’eau à travers
le réseau d’AEP se fait sous pression, quel que soit la topographie du terrain

5. Proposer un croquis pour ces réseaux (d’AEP et assainissement)


1
S.T.E.P : Station de traitement de l’eau potable
2
S.E.E.U : Station d’Épuration des Eaux Usées (urbaines)
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Réservoir
STEP
Épandage,
Fertigation,
Irrigation,
Captage

SEEUU

6. Comment va-t-on restituer1 l’eau à la nature ?

 L’eau sera restituée à la nature après une épuration (pour ne pas polluer l’environnement)
 Le mieux encore est de réutiliser les eaux en les faisant infiltrer à travers un sol par les
techniques d’épandage2, fertigation3, recyclage, …

Remarques : (Illustrations)

 Les eaux usées de Meknès, déversée à l’oued, arrivent jusqu’à Sidi Kacem, vous y pouvez
voir la mousse en abondance qui surnage la rivière.

 Quant au cas du village El Borj, son assainissement n’aura lieu qu’une fois ces eaux usées
collectées seront traitées avant leur rejet à la nature, (à la rivière Oum Errabiê qui alimente
Khénifra). À une quinzaine de Km à l’aval

 Par contre, les villages qui sont à l’aval de Khénifra, ne peuvent être alimentés en eau à
partir de l’oued, qu’une fois les eaux usées de Khénifra seront collectées et traitées avant
leur rejet à la nature (à la dite rivière Oum Errabiê qui va les alimenter).

1
Restituer : rendre
2
Épandage : action de jeter, éparpiller, répartir
3
Fertigation : Fertilisation et irrigation en même temps
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2 ESTIMATION DE BESOINS EN EAU


RAPPEL

Pour définir les besoins en eau (d’une façon générale) il y deux aspects:

 Aspect qualitatif de ses besoins: voir La matière (traitement des eaux)

 Aspect quantitatif de ses besoins en eau, qui est la base pour dimensionner les
différents ouvrages (de traitement, stockage et de transport) à mettre en œuvre.

ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU


D’une façon générale, les besoins en eau sont classés en trois types:

 Besoin humain et animal.


 Besoin industriel.
 Besoin d’irrigation (arrosage des espaces verts)

Ainsi, les besoins en eau sont très variables selon le climat, le mode de vie, la saison,
l’importance du village,…

ÉVALUATION DES BESOINS DOMESTIQUES

Pour évaluer les besoins en eau domestiques, on se réfère à la structure du village:

 Pour un village où le réseau d’assainissement liquide n’existe pas encore, on table


sur une consommation moyenne de 50 à 100 litres par jour par famille. Et dans de
pareille situation, il serait conseillé de n’installer que des bornes1 fontaines
collectives.

 Pour un village où le réseau d’assainissement liquide existe déjà, il serait autoriser


de procéder à des branchements pour les abonnés particuliers, et on adopte en gros
une consommation moyenne de 40 à 80 litres par jour et par habitant en milieu rural.

ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU DU BÉTAIL

Bien se rappeler qu’en milieu rural, il existe des animaux qu’il faudra abreuver 2, ainsi; on
table sur:

 50 litres par jour par tête pour le gros bétail (bovin3, équidé4,…)
 10 litres par jour par tête pour le petit bétail (ovin5, caprin6,…)
 …..

1
Borne fontaine : robinet collectif donnant de l’eau à plusieurs famille, placée sur la rue.
2
Abreuver : faire boire un animal.
3
Bovin : relatif aux bœufs (bœufs, vaches, veaux,…)
4
Équidé : relatif aux chevaux, mulets, …
5
Caprin : relatif aux chèvres, boucs,....
6
Ovin: relatif aux moutons, brebis, agneau, bélier
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ÉVALUATION DES BESOINS INDUSTRIELS

En milieu rural, l’industrie n’est pas encore développée, à l’exception de quelques ateliers
artisanaux, par exemple:

 Huilerie (presse d’olives) 1 mètre cube par tonne d’olives.


 Usine laitière 10 L/ L de lait.
 Abattoir : 300 L / Tête.
 …

DIVERS

Ne pas oublier de tenir compte, en milieu rural du:

 Souk : 10 L / Visiteur.
 Moussem : 40 L / J /visiteur.
 Mosquée : 10 m3/ jour.
 École primaire 10 L / J / élève.
 École secondaire 50 L / J / élève interne.
 Espace vert 5 m3 / Ha.
 …

Remarque:

Pour les petits villages, Ce sont les besoins humains en eau qui sont les plus importants,
alors que pour le reste, il suffit d’appliquer une simple majoration (de 30 à 40%) de ces besoins
humains en eau.

CALCUL DES BESOINS HUMAINS EN EAU


Pour calculer les besoins humains en eau, il faudra résoudre en premier lieu le problème de:

 L’accroissement de la population du village.


 La dotation future en eau du village.

ACCROISSEMENT DE LA POPULATION

L’accroissement de la population du village est fonction de:

 Exode1 de la population des environs vers le village.


 Exode de la population du village vers les villes.
 Le taux de natalité2 et de mortalité3 dans le village.
 …..

Et globalement, l’accroissement démographique du village se résume à la prospérité4 de la


région et à la densité de la population.

1
Exode : départ en masse d’une population d’un lieu à un autre.
2
Natalité : nombre de naissances rapportée à une population et à une période.
3
Mortalité : nombre de morts rapporté à une population et à une période.
4
Prospère : situation qui connaît des succès.
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EXEMPLE: Pour une culture bactérienne, l’accroissement démographique de la population
de ces bactéries suit le modèle suivant, qui est caractérisé par trois phases:

Nombre Limite de saturation


De
Bactéries
Phase de Phase Phase de
Démarrage d’accroissement saturation
intense

Temps
 Phase de démarrage (accroissement très faible)
 Phase d’accroissement intense.
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 Phase de saturation1 (accroissement qui redevient très faible)

Par transcription2 de ce modèle, on admet que le MAROC est en phase d’accroissement


important (Phase d’accroissement intense) : D’où on adopte la formule:

Pn = P0 x (1 + ) n
Avec:

P0: Population à l’année zéro de référence.


Pn: Population à l’année n de référence (Horizon de saturation)
: Taux d’accroissement de la population. Pour le milieu rural, on admet un taux de l’ordre
de 3 à 5 %.

EXEMPLE : Détermination de la population future d’un douar, à partir des statistiques existantes:

Soit un douar, dont la population au cours des années passées était :

Année 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995


Population 4000 4900 5500 7300 7500 8000 9000

1. Calcul du taux de croissance démographique de ce village.

Pour calculer le taux d’accroissement démographique du douar, on a le choix entre le travail


sur papier millimétré (ou semi log) ou éventuellement le faire par Excel.

Préparation des calculs

Année 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995


Population 4000 4900 5500 7300 7500 8000 9000
N (Année de référence) 0 5 10 15 20 25 30
Log10 Pop 3,602 3,690 3,740 3,863 3,875 3,903 3,954

1
Saturation : remplissage d’une façon excessive.
2
Transcription : action de reproduire la formule.
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1.1 Étude graphique sur papier semi log (ou millimétré)

1.1.1 Faire le graphe de Pop = F(t), ou Log Pop = F(t)

Graphe de y = Log10 Pop en fonction des années n de référence.

Y = log10 Pop = Log10 P0 + n log10 (1+)

1.1.2 Éliminer les points douteux.

Le point 15, 3.86) sort trop de la droite, sur ce ; il sera considéré comme un point douteux
qu’il faudra éliminer, ce qui donne par la suite :

Année 1965 1970 1975 --- 1985 1990 1995


Population 4000 4900 5500 ---- 7500 8000 9000
N 0 5 10 ----- 20 25 30
Log10 Pop 3,602 3,690 3,740 ----- 3,875 3,903 3,954

1.1.3 En déduire les coefficients de la droite.

A partir du graphe, on déduit que a = 0.0116 et b = 3,63


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1.1.4 Calculer le coefficient de l’accroissement démographique.

b = 3.63 = log10 P0, d’où P0 = P1995= 10b = 103.63 = 4266

a = 0.0116 = log10 (1+), d’où  = 10a – 1 =100.0116 – 1 = 2.69 %

1.1.5 Recalculer le coefficient de l’accroissement démographique et la population P0 par la


méthode statistique pour avoir de la précision (Méthode des moindres carrés)

N X Y X2 Xy
1
2
….
….
…..
ΣX ΣY ΣX2 Σ XY

a = …. Et b = …., soit la droite sera Y = a*X + b = …

2 Calculer la population future jusqu’à l’horizon 2025.

Selon l’étude précédente, la population à l’année 1995 sera :

P30 = P0 * (1+) 30 = 3470 * (1+ 0.0269)30 = … = 9460

Année 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025


Population 9460 10800 12335 14085 16084 18367 20974

ACCROISSEMENT DE LA DOTATION EN EAU

Selon le degré de développement du village, on admet que la dotation1 en eau est:

 Dn = D0 (1 + R) n pour un village plutôt urbain.


 Dn = D0 + *n pour un village plutôt rural (douar)
Avec:

Dn: Dotation en eau à l’année n de référence (l/j/hab.)


D0: Dotation en eau à l’année zéro de référence (l/j/hab.)
R: Accroissement de la dotation (on admet une valeur de 2 à 5%),
: Accroissement de la dotation (on admet une valeur de 0.5 à 1 l/j/hab.)

Et pour avoir un ordre de grandeur, voici quelques dotations en eau, de l’année 1962,

 A CASABLANCA, on a:137 l/j/hab.


 A ALGER, on a: 160 l/j/hab.
 A BELGRADE, on a: 225 l/j/hab.
 …..

1
Dotation : volume en eau à donner à une population.
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CALCUL DU DÉBIT

C’est sur la base du débit estimé (à calculer) que seront dimensionnés les différents
ouvrages du réseau d ‘A.E.P. Mais il faudra bien distinguer entre:

 La notion du débit moyen servant au dimensionnement des ouvrages amont tel que la
station de traitement et du stockage des eaux traitées.

 La notion du débit de pointe servant au dimensionnement des ouvrages en relation avec la


pointe tel que le réseau de distribution.

NOTION DU DÉBIT MOYEN

Le débit moyen représente le besoin en eau journalier, abstraction1 faite sur le moment de sa
demande, …

Débit = Population * Dotation


Et pour l’année de saturation, on a:

Qn = P0*(1 +) n * D0 *(1 + r) n / 86400 ou


Qn = P0*(1 + ) n * (D0 +  * n) / 86400 en l/s
NOTION DU DÉBIT DE POINTE

Le débit moyen représente la demande en eau moyenne, alors que cette demande pourra
être concentrée dans un laps de temps court tel quel:

Ceci définit la notion du débit de pointe demandé à un moment donné. Ainsi, on pourra
définir plusieurs pointes:

 Pointe journalière (qui aura lieu vers 13 h)


 Pointe hebdomadaire (qui aura lieu le jour du souk et/ou le week-end)
 Pointe saisonnière (qui aura lieu en juillet août)
 ……

Soit : Globalement; il sera définit un coefficient de pointe tel quel:

 Au niveau du réseau de distribution, le coefficient de pointe sera : P = 3 (approximativement)


1
Abstraction : opération par laquelle l’esprit isole quelque chose pour la considérer à part.
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 Au niveau du réseau d’adduction, le coefficient de pointe sera : P = 1,5 à 1,8.

REMARQUE:

Ne pas oublier de faire intervenir l’efficience1 du réseau qui est fonction de son état; on
admet pour un réseau relativement en bon état:

 Une efficience pour le réseau de distribution e = 0,7 à 0,75.

 Une efficience pour le réseau d’adduction e = 0,85 à 0,9

Par suite, le débit de dimensionnement sera: Qd = Qm * P / e


Avec:
Qd: Débit de dimensionnent de l’ouvrage en question.
Qm: Débit moyen calculé du village.
P: Coefficient de pointe (du réseau ou de l’adduction)
e: Efficience (du réseau ou de l’adduction)

GRAPHE
Q
(L/S)

Temps (années)

REMARQUE

 On vient de voir le calcul des besoins en eau par une approche globale quantitative et sa
répartition dans le temps.

 Mais il reste à définir la répartition de ces besoins dans l’espace en affectant aux
différentes zones (zone villa, zone administration, …) leur dotation en eau; d’où, il faudra
voir aussi le plan prévisionnel d’aménagement (voir chapitre Réseau)

EXEMPLE:

Si on admet que la dotation en eau suivra un accroissement arithmétique, avec: D 0 = 60


l/j/hab.; α = 0.7 l/j/hab. ; Efficience (Réseau = 0.8 et Adduction = 0.9)

Calculer jusqu’à quel horizon la source sera-t-elle suffisante pour un douar ? Si son débit
d’étiage2 est de 2.5 L/s. La population du douar est de 700 hab. et son accroissement
démographique est de 5%.

1
Efficience : Performance du réseau, qu’on assimile à tort au rendement.
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Pour répondre à cette question, il faudra faire le calcul année par année des besoins en
eau du douar, et à comparer le résultat avec le débit de la source. Soit, on a :

Populatio Dotation Débit


Année n (Hab) (l/j/Hab) (l/s) Pn = P0*(1 + )n
0 700 60 0,68
1 735 60,7 0,72 Dn = (D0 +  * n)
2 772 61,4 0,76
3 810 62,1 0,81
….. …. …. …. Et Qn = Pn * Dn; Soit:
… …. ….. …..
22 2048 75,4 2,48
23 2150 76,1 2,63 Qn = P n* D0 / 86400 en l/s
A partir de l’année 22 ou 23, la population manquera d’eau tant qu’il n’y a pas de
changement au niveau de l’accroissement démographique ou de la dotation en eau.

CAS PARTICULIER D ’UNE INSTALLATION INDIVIDUELLE

On vient de voir la façon de calculer le débit pour un réseau collectif 1. Alors que pour le
réseau simple individuel, il est préférable si l’on voulait faire un projet économique, de recenser les
appareils à alimenter connaissant le débit de fonctionnement de chaque appareil, et on déduira le
débit total à fournir.

Voici quelques normes (AFNOR) ( Agence Française de Normalisation )

 Lavabo 0.1 l/s


 Bidet 0.1 l/s
 Baignoire 0.35 l/s
 WC avec chasse 0.1 l/s
 Buanderie 0.4 l/s
 Robinet (fontaine) 0.7 l/s
 …..

Dans un même bâtiment, tous ces appareils ne fonctionnent pas en même temps. D’où, il
faudra leur appliquer un coefficient de simultanéité2 . Si Qt est la somme des débits d’un
ensemble d’appareils, le débit Qd de dimensionnement sera

Qd = .* Qt
Les coefficients de simultanéité sont:

 Pour un ou deux appareil(s), on a  = 1.


 Pour trois appareils, on a  = 0.85
 Pour quatre appareils, on a  = 0.60
 Pour cinq appareils, on a  = 0.50
 Pour six appareils, on a  = 0.45
 Pour sept ou huit appareils, on a  = 0.40
 …..

2
Débit d’étiage : Plus faible débit que peut donner la ressource en eau
1
Collectif : qui concerne plusieurs personnes en même temps.
2
Simultanéité : fonctionnement en même temps.
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EXEMPLE:

Supposant qu’un logement comporte deux lavabos ,une baignoire, un bidet, un WC avec
chasse d’eau, des robinets de cuisine et WC.

On vous donne :

o Les diamètres sont : 10, 15, 20, 27, 35, 40, 50, 60, . . . . mm.
o Les pertes de charge unitaires sont (si les tuyaux sont en plastique) :

Q = 58.9 * D 2.69 * j 0.561 et V = 75 * D 0.69 * j 0.156


1. Dresser un croquis (esquisse) de ce logement.

2. Donner le débit par appareils (sur le plan du logement)

3. Donner le débit par tronçon de tuyau (sur le plan du logement en supposant que tous les
appareils fonctionnent en même temps)
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4. Si on admet une vitesse moyenne de 0.8 m/s, Dimensionner l’installation (Théorique)

Il suffit d’appliquer l’équation de la continuité : Q = V π D2 / 4.

Soit : D = (4 Q / V π) 1/2

1.6 1.3 1 0.9 0.8 0.7


0.35
0.3
0.2 10
0.1

5. Au niveau du compteur, la pression est de 15 mCE. Donner la pression au niveau de


chaque appareil si l’ensemble est fonctionnel (cas le plus défavorable).

En conclusion :

 On vient de voir le calcul des besoins en eau par la méthode quantitative et sa répartition
dans le temps.
 il faudra définir la répartition de ces besoins en eau (non pas seulement dans le temps);
mais aussi dans l’espace (sur le plan du village), d’où, il faudra penser au tracé du réseau
sur le plan prévisionnel d’aménagement … (§ chp réseau de distribution).
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EXERCICES:

EXE 1: Pour déterminer la population future d’un douar, on a les statistiques approximatives
suivantes:

Année 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995


Population 1500 2307 2686 3595 4211 6438 8615

1. Calcul du taux de croissance démographique de ce village.


1.1 Étude graphique sur papier millimétré.

Année 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995


Population 1500 2307 2686 3595 4211 6438 8615
N (année) 0 5 10 15 20 25 30
Log10 Pop 3,18 3,36 3,43 3,56 3,62 3,81 3,94

1.1.1 Faire le graphe de Log10 Pop = F (t)


4
y = 0,024x + 3,1956
3,9
3,8
3,7
3,6
3,5
3,4
3,3
3,2
3,1
3
0 5 10 15 20 25 30

1.1.2 Éliminer les points douteux.

Peut être, il faudra éliminer les couples (1970 ; 2307) et (1985 ; 4211)

1.1.3 En déduire les coefficients de la droite.

y = a*x + b avec b = 3.18

a = (3.94 – 3.18) / 30 = 0.025

1.1.4 Calculer la population P0 et le coefficient de l’accroissement démographique.

Log10 Pop0 = 3.18 ; Soit Pop0 = 1 514 Hab

a = Log10 (1+ ζ)= 0.025 ; soit ζ = 10 0.025 - 1 = 5.9 %

1.1.5 Recalculer (retrouver) ces coefficients par la méthode statistique pour avoir de la
précision (Méthode des moindres carrés)

.2 Reprendre cette étude avec Excel.


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2. Doner le tableau de la population prévisionnelle future jusqu’à l’horizon 2030 par un pas de 5
ans (ou en an/an sous forme de tableau par Excel) si on a : P1995 = 8177 Hab et ζ = 5.7%

Année 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030


Population

EXE 2: Un douar dont la population de 1000 hab. actuellement a un taux d’accroissement


démographique de 5%.Si on admet que la dotation en eau suivra un accroissement géométrique,
avec: D0 = 100 l/j/hab.; r = 6%;

1. Donner sous forme de tableau la population future jusqu’à l’horizon 30.

P = P0 * (1 + t) n = 1000 * (1 + 0.05) n
N 0 5 10 15 19 20 24 25 26 27 28 29 30
Pn 1000 1276 1629 2079 2527 2653 3225 3386 3556 3733 3920 4116 4322

2. Donner sous forme de tableau la dotation en eau future jusqu’à l’horizon 30.

D = D0 * (1 + t) n = 100 * (1 + 0.06) n
N 0 5 10 15 19 20 24 25 26 27 28 29 30
Dn 100 134 179 240 303 321 405 429 455 482 511 542 574

3. Donner sous forme de tableau les besoins en eau futurs jusqu’à l’horizon 30.

BEP = Pn * Qn / 86400

N 0 5 10 15 19 20 24 25 26 27 28 29 30
BEP 1,16 1,98 3,38 5,77 8,85 9,85 15,1 16,8 18,7 20,8 23,2 25,8 28,7

4. Calculer le débit à capter si on suppose que : Efficience (Réseau = 0.7 et Adduction = 0.9),

Qd = BEP / 0.7 / 0.9

N 0 5 10 15 19 20 24 25 26 27 28 29 30
Qd 1,84 3,14 5,36 9,15 14 15,6 24 26,7 29,7 33,1 36,8 41 45,6

5. Jusqu’à quel horizon suffira :

5.1 La source S1 dont le débit d’étiage est 15 L/s

La source S1 suffit jusqu’à l’horizon 19

5.2 La source S2 dont le débit d’étiage est 25 L/s

La source S2 suffit jusqu’à l’horizon 24

5.3 Les deux sources en même temps.

Les deux sources à la fois suffissent jusqu’à l’horizon 28


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3 CAPTAGE DES EAUX


L’eau à capter existe sous trois formes dans la nature :

◙ Eau météorique (pluie, neige,…)


◙ Eau de surface (rivières, lacs,…)
◙ Eau souterraine (forages, puits,…)

CAPTAGE DES EAUX MÉTÉORIQUES


Ces eaux ne représentent pas un grand intérêt pour le cas du Maroc, vu la faible
pluviométrie. Sur ce, voici juste une idée.

Les eaux de pluie captées


sont stockées dans des citernes -
d’une façon individuelle - qui
doivent être désinfectées
auparavant. L’eau doit y rester
fraîche et à l’abri de toute
contamination. Il ne faut recueillir
que les eaux aussi pures que
possible ; c’est à dire, écarter les
eaux du début de la pluie qui
sont supposées eaux de lavage
(aussi bien de l’atmosphère que
de la terrasse)

CAPTAGE DES EAUX DE SURFACE


Avant tout, il faudra étudier l’emplacement du captage de ces eaux de surface afin de :

◙ Éviter le risque de pollution (ou du moins le réduire)


◙ Conserver le pouvoir auto épurateur des eaux.
◙ Éviter les endroits de forte fluctuation1 du niveau de l’eau.
◙ …..

CAPTAGE DES EAUX DE RIVIÈRE

Il faudra mettre l’ouvrage de captage à l’amont du village afin de :

◙ Diminuer le risque de pollution due au rejet des eaux du dit village dans l’oued.
◙ Diminuer le coût de pompage.
◙ …

Ainsi, le captage des eaux de rivière peut se faire soit :

◙ Sur la berge de la rivière.


◙ Sur le fond du lit de la rivière.

1
Fluctuation : Variation du niveau d’eau entre le niveau bas et le niveau haut des eaux
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PRISE DANS LA BERGE

SI LE DÉBIT
À PRÉLEVER EST
relativement
faible par
rapport à celui
de la rivière, on
peut se
contenter d’un
captage sur la
berge :

PRISE DANS LE LIT

Si le débit à
prélever est moyen
par rapport à celui de
la rivière Le captage
se fait le mieux au
fond de la rivière, le
schéma de l’ouvrage
est +/- identique au
précédent.

CAPTAGE DES EAUX DES LACS

 Pour capter de l’eau au niveau d’un lac (ou barrage), il faudra se placer en amont pour que le
pouvoir auto épurateur soit le plus important.
 Ne jamais placer la crépine au fond du lac afin d’éviter de capter les eaux mortes.
 …..
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REMARQUE : Si le débit à prélever est important par rapport à celui de la rivière, il serait
préférable de faire un barrage déversoir de retenue qui stabilise le niveau de l’eau.

Remarque : Ne pas oublier de filtrer les eaux captées

CAPTAGE DES EAUX SOUTERRAINES

C’est le cas des eaux de :

◙ nappes libres.
◙ nappes captives.
◙ sources captées sur
place.

CAPTAGE DES EAUX DE KHETTARA


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La khettara est une


galerie souterraine qui
joigne la nappe à capter
et la surface du sol. Son
écoulement se fait à
surface libre, avec une
pente très faible. L’eau
souterraine préfère couler
à travers la galerie
qu’entre les grains du
sous-sol (C’est
l’écoulement qui offre le
minimum de résistances :
PdC)
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CAPTAGE DES EAUX DE SOURCE

Il doit se faire dans la roche


mère, au point où la source quitte la
couche imperméable. Les eaux
captées ne doivent pas être sous
pression. Si le débit s’avère insuffisant,
ne jamais employer les explosifs, mais
faire des drains.

Remarque : Ne pas oublier de


faire une zone de protection tout
autour de la source.

CAPTAGE DES EAUX EN PROFONDEUR

Un puits est un trou (de quelques dizaines de mètres de


profondeur et de 1 à 2 mètres de diamètre), creusé manuellement
dans le sol verticalement, jusqu’à la première nappe, pour recueillir
les eaux souterraines.

Alors qu’un forage est un trou (qui peut avoir des centaines de
mètres de profondeur et de quelques dizaines de centimètres de
diamètre), creusé dans le sol verticalement, jusqu’à la première ou
la seconde nappe, pour recueillir les eaux souterraines.

NOTION DE L’HYDRAULIQUE SOUTERRAINE

LOI DE DARCY
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La loi de Darcy consiste à donner une formule


qui définit la vitesse de l’écoulement de l’eau à
travers un sol ayant un coefficient de perméabilité
K donné.
U= k*H/L
Avec

U : Vitesse de l’eau à travers le sable en m/s


H : Charge de l’eau permettant l’écoulement en
mCE
L : Longueur du cylindre à travers lequel s’effectue
l’écoulement en m.
K : Coefficient de perméabilité du sol (sable) en
m/s. il est équivalent à une vitesse de
gradient unité.
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3.3.3.1.2 GÉNÉRALISATION

En généralisant la loi de Darcy, et dans un repère cartésien, on a:

U = - K * Grad H
Qui s’écrit après la diagonalisation de K.

Ux Kx , 0 , 0 ∂H/∂x
Uy = - 0 , Ky , 0 * ∂ H / ∂ y
Uz 0 , 0 , Kz ∂H/∂z Or, pour étudier l’écoulement
radial, autour du puits,

◙ Il serait préférable de passer des cordonnées cartésiennes (X, Y, Z) aux cordonnées


cylindriques (R, , Z)
◙ Il faudra remarquer que la variable  n’a pas de grande importance, vu la symétrie de
l’écoulement autour du puits. Par suite il ne restera que les variables R (appelé composante
horizontale) et Z (appelé composante verticale).

◙ Soit :

Uh Kh , 0 ∂H/∂r
= - *
Uv 0 , Kv ∂H/∂z APPROXIMATION DE
DUPUIT

Après plusieurs expériences, DUPUIT remarque que :

◙ La composante horizontale est la composante dominante.


◙ La composante verticale est approximativement égale à 1/10 de la composante
horizontale. C’est ce qu’on note par Kv  1/ 10 Kh
◙ D’où, la formule approximative de DUPUIT.

U ≈ - K * dH / dr
Avec :

U : La vitesse de l’écoulement horizontal en m/s.


K : Coefficient de perméabilité (sous-entendu horizontal) en m/s
dH : Variation de la charge (correspondante aux pertes de charge) en mCE.
dr : Variation du rayon sur lequel l’écoulement s’est effectué en m.
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DÉBIT D’UN PUITS DANS UNE NAPPE CAPTIVE

◙ Une nappe captive est une


nappe emprisonnée entre
deux couches imperméables,
d’épaisseur e donnée.
◙ Pour calculer le débit donné
par une nappe captive (voir
schéma), on a à appliquer :
◙ L’équation de la continuité Q
= U * S avec S = 2  r e :
section latérale du cylindre à
travers laquelle se fait
l’écoulement.
◙ L’approximation de DUPUIT
U ≈ K * dH / dr
◙ …
En regroupant, la formule du débit devient :

Q = 2  r e k dh/dr :

Équation différentielle du premier ordre qui se résout par la séparation des variables, Soit :

Q  dr/r = 2  e k  dh

Q * Ln r = 2  e k h + Cste

Q * Ln R0 / Rp = 2  e k (H0 - (H0 – ΔH))

= 2  e k ΔH

Bien remarquer que pour :

► La borne Rp (rayon du puits) correspond la borne H0 - H


► La borne R0 (rayon infini) correspond la borne H0

Soit :
Q * Ln (R / R0) = 2  e k ΔH
Avec :

Q : Débit que pourra donner le puits en m3/s.


K : Coefficient de perméabilité (sous-entendu horizontal) en m/s
H : Variation de la charge (appelé ici rabattement de la nappe) en mCE.
H0 : charge initiale dans le puits (correspondante à un débit nul pompé) en mCE.
Rp : Rayon du puits en m.
R0 : Rayon du rabattement du puits en m.
INSTITUT DES TECHNICIENS SPÉCIALISÉS EN GÉNIE RURAL ET TOPOGRAPHIE DE MEKNÈS / M. ABDELLAH BENTALEB 32
Exemple :

Calculer le débit donné par un puits, si on admet que : Rp = 1.50 m, R0 = 100 m, e=8m
et k = 1.5 * 10-4 m/s et H = 3 m.

DÉBIT D’UN PUITS DANS UNE NAPPE LIBRE


R

► Une nappe libre est une nappe qui repose sur une
couche imperméable et qui est à surface libre.
C’est à dire qui n’est pas emprisonnée par une
couche imperméable au-dessus.
► Pour calculer le débit donné par une nappe libre
(voir schéma), on a à appliquer :
► L’équation de la continuité Q = U * S avec la
section de passage de l’eau S = 2  r h
► L’approximation de DUPUIT
U = K * dH / dr

En regroupant ces termes, la formule du débit devient :

Q = 2  r h k dh/dr

Équation différentielle du premier ordre qui se résout par la séparation des variables, Soit :

Q  dr/r = 2  k  h dh

Q * Ln r =  k h2 + Cste

Q * Ln R0 / Rp =  k (H02 – Hp2)

Bien remarquer que pour :


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► La borne Rp (au niveau du puits) correspond la borne Hp = H0 - H
► La borne R0 (rayon infini) correspond la borne H0

Soit :

Q =  k (H02 - Hp2) / Ln (Rp / R0)


INSTITUT DES TECHNICIENS SPÉCIALISÉS EN GÉNIE RURAL ET TOPOGRAPHIE DE MEKNÈS / M. ABDELLAH BENTALEB 34
Avec :

Q : Débit que pourra donner le puits en m3/s.


K : Coefficient de perméabilité (sous-entendu horizontal) en m/s
H : Variation de la charge (appelé ici rabattement de la nappe) en m.
H0 : Charge initiale dans le puits (correspondante à un débit nul pompé) en m.
Rp : Rayon du puits en m.
R0 : Rayon du rabattement du puits en m.

Exemple :

Calculer le débit donné par un puits, si on admet que : R0 = 120 m, Rp = 1.80 m, H0 = 10


m et k = 1.5 * 10-4 m/s et H = 3 m.

4.3.3.1.6 CONCLUSION

Que ça soit pour la nappe libre ou captive,


le débit est :

1 Proportionnel à la perméabilité K. mais


cette dernière est une constante qui ne
peut être modifiée.
2 Proportionnel au rabattement H. mais
ce dernier ne peut augmenter infiniment
sans le risque du tarissement du puits.
3 Proportionnel à la puissance de la nappe
H (ou e) qui est une constante.
4 Par contre, les rayons du puits et celui
de la nappe n’ont pas une grande
importance, en agissant par leur
logarithme.

 Et sur ce, comment peut on donc


augmenter ce débit ?
INSTITUT DES TECHNICIENS SPÉCIALISÉS EN GÉNIE RURAL ET TOPOGRAPHIE DE MEKNÈS / M. ABDELLAH BENTALEB 35
4.3.3.1.7 VARIATION DU DÉBIT D’UN PUITS

Pour augmenter le débit d’un puits, on ne peut agir que sur :

1 Le rabattement de la nappe sans dépasser une


limite donnée, vu le risque du tarissement
du puits.
2 L’exploitation de la nappe en faisant des
drains dans le sous-sol (et de préférence qui
seront perpendiculaires à l’écoulement), et
ce a en conséquence :
3 Une augmentation du stock de l’eau dans le
puits.
4 Une augmentation du débit de l’eau dans le
puits.

IMPLANTATION ET EXÉCUTION D’UN PUITS

Un puits a principalement trois parties :

1 Une zone supérieure étanche afin d ‘éviter l’arrivée des eaux de ruissellement.
2 Une zone de captage dont les orifices n’est pas horizontale.
3 Un avant puits où loge la crépine.

Pour exécuter un puits : (voir stage …)

1 On commence par un fonçage avec un blindage provisoire.


2 On fait la maçonnerie, et durant cette étape, le puits est exploité à un débit maximal afin
d’éliminer le sable qui pourra se déposer par la suite.

ZONE DE PROTECTION D’UNE RESSOURCE EN EAU

Dans l’objectif de bien


conserver la qualité de l’eau, il
faudra penser à créer une zone de
protection de la dite ressource en
eau contre toute pollution :

La protection des captages


constitue une nécessité pour
assurer la sauvegarde de la qualité
des eaux distribuées aux usagers.

Ainsi, on a :
 Le périmètre de protection immédiat : il vise à éliminer tout risque de contamination
directe de l’eau captée et correspond à la parcelle où est implanté l’ouvrage. Il est acquis
par le propriétaire du captage et doit être clôturé. Toute activité y est interdite.
 Le périmètre de protection rapprochée : il a pour but de protéger le captage vis-à-vis des
migrations souterraines de substances polluantes. Sa surface est déterminée par les
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caractéristiques de l’aquifère. Les activités pouvant nuire à la qualité des eaux sont
interdites.
 Le périmètre de protection éloignée : ce dernier périmètre n’a pas de caractère
obligatoire. Sa superficie est très variable et correspond à la zone d’alimentation du point
d’eau. Les activités peuvent être réglementées compte tenu de la nature des terrains et de
l’éloignement du point de prélèvement

CHOIX DE LA POMPE
1 Si la hauteur d’aspiration est inférieure à (en gros 5 à 7 m), une pompe à axe horizontal
peut être envisagée.
2 Dans le cas contraire, une pompe à axe vertical placée dans le puits, et reliée au moteur
placé à la surface du sol par un arbre moteur est possible pour simplifier l’entretien et
réparation.
3 Mais, dans le ces où la profondeur du puits est très grande (supérieure à 80 m), une
électropompe immergée est nécessaire.

Pour plus de détail, voir le chapitre « Chp 6 : Usine élévatoire ».


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EXERCICES

0. Pour s’alimenter en eau potable, un village décide de capter la source voisine. Dresser :

0.1. Un plan de captage de la dite source.


0.2. Des coupes explicatives (détails, ligne rouge, …)
0.3. Le métré approximatif et le devis correspondant si c’est possible.

1. Pour s’alimenter en eau potable, un village dont les besoins en eau potable s’estiment à un
débit Q (n = année) = 15 * (1 + 3.5%) n l/s, pourra capter la source S1 (qui donne un débit
moyen Q1 = 19 l/s), la source S2 (qui donne un débit moyen Q2 = 23 l/s) ou éventuellement
les deux à la fois.

On vous donne :
 Le coût de captage de S1 (tout compris) 415 000 dh.
 Le coût de captage de S2 (tout compris) 213 500 dh.
 Le taux d’actualisation i = 10 % et la DdV = 30 ans

1.1 Donner le tableau des besoins en eau du village.

Pour s’alimenter en eau potable, jusqu’à l’horizon de saturation, l’étude technique montre que
le village nécessite la mobilisation des deux sources S1 et S2 dont le résumé de données
est :
Q (n) = 15 * (1 + 3.5%) n l/s

Année n 1 2 6 7 8 9 12 13 14 29 30
Débit l/s 15,5 ,,,, 18,4 19,1 19,8 ,,, 22,7 23,5 ,,, 40,7 42,1

1.2 Jusqu’à quelle année la source S1 seule suffira t-elle ? la source S2 seule suffira t-elle ?

 Le captage de la source S1 de débit Q = 19 l/s suffit toute seule jusqu’à l’année 7.


 Le captage de la source S2 de débit Q = 23 l/s suffit toute seule jusqu’à l’année 12.
 Le captage de deux sources de débit Q = 42 l/s à la fois suffit jusqu’à l’année 30.

1.3 Avec quelle source va t – on commencer l’alimentation en eau du village ?


Pour alimenter le village en eau, il y a le choix entre :
 A1 : Commencer son alimentation en eau par la source S1 et continuer (plus tard), en l’an 7
avec la source S2.

S1 0 S2 7 Année
année

 A2 : Commencer son alimentation en eau par la source S 2 et continuer (plus tard), en l’an
12 avec la source S1.

S2 0 Année
S1 12
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Mais : Économiquement, quel est le choix approprié1 ?

1.3.1 Coût du choix A1 : Commencer par S1 et continuer plus tard par S2


C1 = Coût S1 + Coût S2 actualisé
C1 = 415 000 + 213 500 * Fa (10%, 7)
C1 = 415 000 + 213 500 * 0.513 = 415 000 + 109 559 = 524 559 dh
1.3.2 Coût du choix A2 : Commencer par S2 et continuer plus tard par S1
C2 = Coût S2 + Coût S1 actualisé
C2 = 213 500 + 415 000 * Fa (10%, 12)
C2 = 213 500 + 415 000 * 0.319 = 213 500 + 132 232 = 345 732 dh
1.3.3 Quel est le choix approprié2 ?

 Si il est supposé que les deux sources ont une eau +/- de même qualité et il n y a pas de
droit de l’eau,
 Économiquement, le choix s’opte pour la solution ayant le coût le plus faible (petit), et c’est
A2. Càd : Commencer par S2 et continuer par S1 plus tard.

1.4 Donner une chronologie prévisionnelle de captage ?

Année
s
On commencera par S2 A l’année 12, on renforcera
seule A l’année zéro avec S1 (en plus de S2)

1
Approprié : Qui convient le mieux (économiquement qui à le moins de dépense)
2
Approprié : Qui convient le mieux (économiquement qui à le moins de dépense)
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4 ADDUCTION DES EAUX


INTRODUCTION

 Pour transporter de l’eau, on pourra utiliser soit :

o L’écoulement à surface libre à travers les canaux à ciel ouvert.


o L’écoulement en charge à travers les conduites sous pression.

 Mais, pour des raisons d’hygiène, (éviter le risque de la pollution en cours de transport), il
sera préféré le transport de l’eau sous pression.Sur ce, et à travers ce chapitre, il sera étudié :

1. La description des ouvrages de transport de l’eau sous pression.


2. Le dimensionnement des ouvrages, et en particulier des conduites en écoulement
gravitaire et par refoulement.
3. La station de pompage et ses accessoires pour le cas du refoulement.

4.1 DESCRIPTION DES OUVRAGES


Une canalisation sous pression est constituée par des tuyaux (conduites) assemblés les uns
aux autres par des accessoires (joints, coudes, cônes, …)

4.1.1 LES CONDUITES

Sur le marché, il existe différents


types de conduites qui peuvent être :

 Métalliques : Fonte, acier,


aluminium, cuivre, …
 A base de ciment : Béton armé
(précontraint ou non), amiante
ciment.
 En matière plastique : PVC,
PE.

Et en tout cas, la conduite devra être (caractéristiques souhaitables) :

 Légère autant que possible pour minimiser les frais de transport, …


 Résistante aux chocs, pression, corrosion, … (propriétés mécaniques)
 Stable pour ne pas modifier les qualités de l’eau (Propriétés chimiques)
 Ayant un faible coefficient de perte de charge (Propriétés hydrauliques)
 …

Les conduites se caractérisent par :

 Données de la conduite (diamètre extérieur, épaisseur, poids, longueur)


 Données Hydrauliques (diamètre nominal, classe, résistivité hydraulique)
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LES CONDUITES MÉTALLIQUES

Vu leur coût, …. Il est à remarquer que :

 Les conduites en fonte et acier sont réservées aux passages délicats nécessitants une
grande résistance à la pression, …
 Les conduites en aluminium sont plutôt utilisées en matériel mobile de surface en irrigation
par aspersion (voir cours d’aspersion)
 Les conduites en cuivre étaient réservées au très faible diamètre tel qu’en utilisation
domestique. Et remarquer bien que le plastique (flexible) l’ait remplacé maintenant une fois
pour toutes.

4.1.1.1.1 LES CONDUITES EN FONTE

La fonte est un alliage1 de fer et de carbone (3 à 4 % de carbone)

 Avantages de la fonte :
o Elle résiste bien à la compression, à la corrosion2.
o Elle a une bonne durée de vie.
o …
 Inconvénients de la fonte :
o Elle est fragile au choc.
o Elle a un poids spécifique élevé.
o …

4.1.1.1.2 LES CONDUITES EN ACIER

L’acier est aussi un alliage de fer et de carbone, mais moins riche en carbone (≈ 1% de
carbone) Les conduites en acier présentent par rapport aux conduites en fonte les avantages
suivants.
 Elles sont légères.
 Elles ne sont pas fragiles.
 …

Mais, leur inconvénient majeur est leur résistance à la corrosion qui devient faible; d’où, il
faudra les revêtir efficacement, si non, elle rouille facilement.

LES CONDUITES A BASE DE CIMENT

Le ciment seul ne résiste pas aux efforts de traction3, pour en compenser4 ce défaut, il lui
sera ajouté un élément qui en résistera :

 C’est le cas des fils de fer (armature), et on a des conduites en béton armé (précontraint 5
ou non)
 C’est le cas de l’amiante6 et on a des conduites en amiante ciment7.

1
Alliage : Corps obtenu par ajout d’élément à un métal
2
Corrosion : Action de ronger, user, détruire un métal
3
Traction : Action de tirer.
4
Compenser : Rétablir l’équilibre entre le ciment et l’élément à ajouter (Amiante ou fer)
5
Précontraint : Ayant subi une contrainte initial
6
Amiante : Roche filamenteuse de silicate de calcium et de magnésium.
7
Amiante ciment est le synonyme de fibrociment
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4.1.1.2.1 CONDUITE EN AMIANTE CIMENT

 Elle résiste très bien à la corrosion, au phénomène électrolytique1, ce qui leur donne une
durée de vie très longue, d’où leur appellation de ÉTERNITÉ en France ou DIMATIT
(traduction : toujours en bonne apparence) au Maroc.
 Elle a un poids spécifique et un coefficient de perte de charge relativement faibles.
 Son principal défaut est d’avoir des qualités mécaniques moins bonnes, mais; ce n’est pas
du tout un inconvénient, puisqu’elle continue à avoir de la place sur le marché des petits
diamètres (inférieur à un mètre) en assainissement et en irrigation.
 Mais en AEP, leur utilisation est devenue interdite pour des problèmes de santé…

4.1.1.2.2 CONDUITE EN BÉTON ARME

Elles sont plutôt réservées aux conduites de gros diamètre :

 C’est le cas de l’alimentation en eau des grandes villes.


 C’est le cas de l’irrigation sous pression (canon arroseur …)

CONDUITE EN MATIÈRE PLASTIQUE

 Avant, elle était beaucoup plus réservée au matériel mobile de surface (voir cours
d’aspersion)

 Actuellement, elle commence à monopoliser2 le marché du petit diamètre (aussi bien sous
pression qu’à surface libre), et concurrence fortement l’amiante ciment dont l’emploi devient
très restreint.

CLASSE D’UNE CONDUITE

On définit la classe d’une conduite par la pression à laquelle elle est éprouvée en usine. Il
est recommandé d’utiliser des conduites dont la classe est le double de sa pression de service
(pression à laquelle la conduite va être soumise en fonctionnement)

CLASSE ≈ 2 * PRESSION DE SERVICE


REMARQUES

 Cette réduction de la pression de moitié a pour objectif la sécurité contre les excès de
pression qui peuvent être dus :

o Au coup de bélier (onde de surpression et dépression qui parcourt la conduite


alternativement avant de s’amortir)

o à la surpression une fois une vanne aval est fermée (et surtout si le terrain est accidenté)

 La pression d’essai en tranché sera limitée à :

o 1.5 * Pression pour des pressions inférieure à 10 bars.


o Pression + 5 pour des pressions supérieures à 10 bars.

1
Électrolytique : Qui se fait par décomposition chimique sous l’effet d’un courant électrique.
2
Monopoliser : Exercer le privilège exclusif de vendre …
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RÉSUMÉ

 Pour équiper un projet d ‘AEP d’un village en milieu rural, on a le choix entre :

o Soit les conduites en amiante ciment ayant un risque (de santé) : A éviter.
o Soit les conduites en plastique

 Mais, pour des raisons principalement d’hygiène et de coût aussi, le plastique a monopolisé le
marché.

4.1.2 ACCESSOIRES

Les accessoires sont des appareils et/ou des ouvrages qui vont en parallèle avec les
conduites. Voici quelques-uns à titre d’exemple (pour plus de détail : voir stage) :

JOINTS

Ils ont pour rôle de jumeler1 les tronçons de conduites, assurer l’étanchéité2 et donner
un jeu d’angle d’inclinaison. On distingue deux types :

 Joints rigides : C’est le cas des conduites à


emboîtement et cordon, à emboîtement et bout
uni.
 Joints flexibles : C’est le cas des joints Gibault,
express, …

1
Jumeler : Associer, mettre bout à bout.
2
Étanchéité : Rendre étanche, imperméable.
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COUDES

Ce sont des accessoires qui permettent de faire des


angles :

 Angle à 90° qui s’appelle coude ¼


 Angle à 45° qui s’appelle coude 1/8
 Angle à 22°30’ qui s’appelle coude 1/32
 …
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TES

Ce sont des accessoires, très utilisés dans


le réseau de distribution, qui permettent de
faire des dérivations à partir de la conduite
principale avec le même diamètre ou d’un
autre diamètre différent.

CÔNES

Ce sont des
accessoires, qui permettent
de faire passer la conduite
d’un diamètre à un autre
différent.

OBTURATEURS

En fin de conduite, celle-ci devra être fermée ; ce qui


nécessite des accessoires à placer au bout aval.

 Le bout de l’extrémité qui permet sa fermeture.


 La plaque de fermeture.

AUTRES

D’autres accessoires seront donnés au moment de leur utilisation tels que vidange,
ventouse, butée, vannes, soupapes anti bélier, bornes d’incendie, clapet …

4.1.3 NOTION DE DURÉE D’UTILISATION PRÉVUE

Les différents ouvrages et matériels à installer doivent satisfaire les besoins actuels et
surtout futurs du village.

On appelle ainsi, durée d’utilisation, le nombre de périodes (années, mois, heures, …) qui
sépare la mise en service de l’ouvrage (ou du matériel) et la fin de sa période durant laquelle il a
fonctionné correctement.

Cette durée est calculée à l’aide d’une analyse financière qui comporte :

 Les investissements initiaux.


 Les coûts d’exploitation.
 Le taux d’intérêt.
 ….
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Exemple

Nomination Caractéristiques Durée d’utilisation


Conduite d’adduction Assez difficile à agrandir 25 à 50 ans
Station de pompage
 Structures Agrandissement facile 15 à 20 ans
 Pompe Usure rapide … 5 à 10 ans
 …..

Pour plus de détail, voir le catalogue des caractéristiques du matériel en question.

4.1.4 CARACTÉRISTIQUE DE LA CANALISATION

Ce paragraphe décrit le tracé de la canalisation, sa pose en chantier, la procédure des


essais et la régularisation des débits. Mais, les détails sont à voir sur place au chantier.

TRACÉ DE LA CANALISATION

Le tracé de la ligne de la canalisation peut être soit :

 En ligne + / - droite et c’est le cas d’un terrain plat horizontal.


 En ligne courbe en suivant le profil du terrain quand il est accidenté.

4.1.4.1.1 CAS D’UN TERRAIN PLAT

Si le terrain est relativement plat et horizontal, il faudra faire un ensemble de pentes et


contre pentes artificielles qui seront placées comme suit :

 Ventouse au point haut : Ce sont des appareils qui :

o Font évacuer de l’air qui s’accumule dans les


points hauts de la conduite quand elle est en
phase de remplissage (ou fonctionnement).
o Ou éventuellement faire entrer de l’air dans la
conduite quand elle est en phase de vidange.
o Comme elles sont manuelles et/ou automatiques

 Vidange au point bas : Regard ayant une vanne (pour


vidanger la conduite au cas de réparation, …)
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4.1.4.1.2 CAS D’UN TERRAIN ACCIDENTÉ

Si le terrain est accidenté, il ne faudra pas oublier de placer, en plus des vidanges et
ventouses :

 Des butées : massif de béton qui ancrent1 la conduite et ne la laisse pas s’emporter par l’effet
de la pente ou le changement de direction.

 Des cheminées d’équilibre qui évitent les cavitations (forte dépression) aux points hauts
s’élevant au-dessus de la ligne piézomètrique.

La cheminée d’équilibre devra comporter …… (Voir schéma) :

 Des brises charges qui évitent les fortes pressions aux points bas
1
Ancrer : retenir, fixer, bloquer
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 Comme il faudra éviter aussi les grandes pressions par le changement du tracé pour ne pas
avoir :

o Des conduites de classe supérieure (qui risquent de coûter chères)


o Des conduites qui risquent d’éclater sous l’effet de surpression passagère.

Exemple : Sur un plan coté accidenté, qui devra comporter le tracé d’une conduite.

 Faire différents profils possibles.


 Quels sont les critères de choix à prendre en considération ?
 Donner le meilleur tracé et son profil.
 Placer y les différents accessoires nécessaires
 Que devra t-on inscrire sur un profil en long ?

POSE DE TUYAUX

 Avant l’ouverture du chantier de pose, il convient de procéder au piquetage (implantation) des


ouvrages à placer.
 La tranchée devra être profonde pour éviter :

 Le risque du gel (en zone montagneuse)


 Les dommages qui pourront être causé par des charges véhiculées.
 On adoptera couramment une profondeur de un mètre, mais jamais moins de 60 cm,

Comme il faut prévoir 30 cm de chaque coté de la conduite au moins,

 A l’emplacement des accessoires


(joints par exemple), il faudra élargir
d’avantage la tranchée.

 Le fond de la tranchée devra être bien


nivelé, avec une pente ou contre pente
assez douce, régulière et exempt de
pierres. Si non, n’oublier pas de placer
plusieurs butées pour ancrer au mieux
la conduite.
 La conduite est à poser doucement sur un lit de sable d’au moins 10 cm.
 …..
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PROCÉDURE DES ESSAIS

 Elle est décrite dans le cahier de charge et s’effectue après un remblai partiel de la conduite
sans les joints.
 Elle s’effectue tous les 500 m en général.
 La valeur de la pression durant l’essai est fonction de la classe, alors que la durée de
l’essai varie de 30 minutes à deux heures. La variation de la pression ne devra pas
dépasser une limite donnée.
 En fin de procédure, on dame1 la conduite par couche de 20 cm de terre meuble.

RÉGULATION DU DÉBIT

La régulation2 du débit a pour objectif l’ouverture et la fermeture de la vanne au niveau de la


conduite d’adduction pour livrer le débit demandé, le réduire si nécessaire, voir même l’annuler au
cas de réparation de la conduite. L’emplacement de la vanne pourra être soit en amant ou en aval
de la dite conduite.

4.1.4.4.1 RÉGULATION PAR L’AMONT

Elle est déconseillée vu que :

 Elle entraîne un temps de réponse très lent après chaque manœuvre de la vanne (quelle que
soit une ouverture ou fermeture)
 Et surtout, elle est la source d’infiltration des eaux extérieures en absence de pression
(charge) D’où, le risque de la pollution pourra augmenter.
 …

4.1.4.4.2 RÉGULATION PAR L’AVAL

Elle remédie aux


inconvénients de la régulation par
l’amont. Mais, malheureusement,
elle entraîne des charges
(pressions) supplémentaires, d’où
le recours en général à des
classes supérieures de la
conduite.

CONSÉQUENCE :

o Le dimensionnement de la conduite détermine le (s) diamètre (s) à utiliser (voir le


dimensionnement)
o Par contre, la classe de la conduite se déduit à ce niveau de la régulation.

4.1.4.4.3 RÉGULATION AUTOMATISÉE

La régulation du débit peut se faire aussi par une vanne à ressort au niveau de la conduite
d’adduction pour livrer le débit demandé.

1
Damer : Placer la terre et la tasser à couche successive.
2
Régulation : Action de régler le débit d’eau
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4.2 DIMENSIONNEMENT DES CONDUITES


Cette partie de cours traite la détermination du diamètre à donner à la conduite d’adduction
qui peut être :

► Une adduction gravitaire : Cas où la cote amant de l’eau est largement supérieure à la cote
aval de l’eau.

► Une adduction par refoulement : C’est le cas contraire où la cote amant de l’eau est inférieure
(ou +/- égale) à la cote avale de l’eau. Dans ce cas, le pompage est nécessaire.

4.2.1 RAPPEL D’HYDRAULIQUE GÉNÉRALE

Pour pouvoir dimensionner une conduite, il faudra se rappeler en particulier :

 L’équation de la continuité.
 L’équation de Bernoulli.
 L’expression des pertes de charge.

ÉQUATION DE LA CONTINUITÉ

On admet à ce niveau que l’écoulement a un régime permanent et uniforme. Par la suite,


l’équation de la continuité du liquide (eau) se résume à :

Q = U1* S1 = U2 * S2 = Cste

Avec :

Q : Débit d’écoulement à travers la conduite en m3/s,


S : Section de la conduite de telle que S = π * R 2, R est le rayon de la conduite en m.
U : Vitesse de l’écoulement de l’eau au niveau de la section en m/s.

ÉQUATION DE BERNOULLI

L’équation de Bernoulli représente l’équation énergétique du liquide en mouvement, non


pas en joule, mais en mètre colonne d’eau. Et c’est ce qui se représente (par unité de poids) par
l’expression :

Z1 + U1 2 / 2g + P1 / ρg = Z2 + U2 2 / 2g + P2 / ρg + PdC (1 2)
o L’énergie potentielle Z en mCE.
o L’énergie cinétique U2/2g en mCE.
o L’énergie de pression P/ρg en mCE.
o Et vu que le liquide est réel, c’est à dire; il comporte des forces résistantes de frottement, il
faudra ajouter l’énergie résistante qu’on appelle PERTE DE CHARGE.
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Or, en hydraulique, la vitesse est de
l’ordre de 1 m/s, par suite l’énergie
cinétique sera de l’ordre du cmCE; Ce
qui est négligeable. Et la formule de
Bernoulli deviendra :

Z1 + P1/ρg = Z2 + P2/ρg + PdC (1 2)

Ainsi, la représentation schématique


de ce théorème sera la suivante :

EXPRESSION DES PERTES DE CHARGE

Rappelons que l’expression des pertes de charge est fonction de plusieurs paramètres; et
sur ce, on a :

→ Pour les calculs de précision :

► Il sera utilisé la formule universelle des pertes de charge linéaire en mCE.


1 2*lg(   2.51 )
f 3 . 7 D Re f
J = f * L / D * U 2 / 2g avec

► Et il sera utilisé pour les pertes de charge singulières la formule


J = K * U 2 / 2g avec K = f (singularité)

→ Pour les calculs approximatifs (qui sont à ce niveau bien suffisant)

► Il sera utilisé pour le calcul des pertes de charge linéaires des formules approchées telle que:

2.68
 Q = 48.3 * D *J 0.56 et V = 61.5 * D 0.68 * j 0.56 pour l’amiante ciment
2.69
 Q = 58.9 * D *J 0.561 et V = 75 * D 0.69 * j 0.561 pour le plastique
 ….
Avec :

Q : Débit d’écoulement à travers la conduite e m3/s,


U : Vitesse de l’écoulement de l’eau au niveau de la section en m/s.
D : Diamètre de la conduite en m.
J : Pertes de charge à travers la conduite en mCE / mL.

► Comme il sera utilisé pour le calcul des pertes de charge singulières l’approximation
Js = 15 à 20% JL qui peut être négligé au niveau d’un avant projet.
4.2.2 DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE GRAVITAIRE

Dans la détermination du diamètre de la conduite d’emmenée gravitaire, il faut respecter :

 Les contraintes techniques.


 La contrainte économique.
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LES CONTRAINTES TECHNIQUES

Pour avoir un écoulement correct, il faut respecter :


 Les contraintes1 de la vitesse.
 La contrainte des pertes de charge.

4.2.2.1.1 CONTRAINTES DE LA VITESSE

La vitesse est le premier critère2 d’un écoulement correct. Ainsi, elle ne doit être :

 Pas trop forte pour éviter le risque de :


o Aggravation du coup de bélier
au cas où il se produirait.
o Dégradation rapide de la
conduite par érosion.

Sur ce, elle doit être limitée à :

o 1.5 m/s pour les petits


diamètres (cas de l ‘AEP en
milieu rural)
o 2 m/s pour les gros diamètres
(cas de l’irrigation sous
pression : Aspersion, …)

 Pas trop faible non plus, si non; il va y avoir le dépôt de sable dans la conduite. Ce qui
risque de la rendre plus tard non utilisable. Ainsi, il faut que la vitesse doive être supérieure à
une vitesse limite dite vitesse d’AUTO CURAGE (Vitesse évitant le dépôt de sable dans la
conduite) Soit V0 = 0.5 m/s

EN RÉSUMÉ : on a : 0.5 < v < 1.5 m/s pour l ‘AEP en milieu rural
4.2.2.1.2 CONTRAINTE DES PERTES DE CHARGE

1
Contrainte : obligation, règle à respecter, …
2
Critère : propriété qui permet d’évaluer, choisir, …
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Les pertes de
charge représentent
l’énergie responsable de
l’écoulement. C’est ce qui
se définit par les pertes de
charge disponible. Par
suite, il faut que les pertes
de charge dues à
l’écoulement de l’eau
dans la conduite soient
inférieures ou la limite
égales à ces pertes de
charge disponible.
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REMARQUE :

Cette notion de perte de charge disponible n’apparaît clairement qu’une fois le profil en long
est tracé. Ainsi, par exemple :

 1 = P/ρg initiale sans tenir compte de l’installation de la cheminée d’équilibre.

 2 = P/ρg finale en tenant compte de l’installation de la cheminée d’équilibre qui évite le


problème de la dépression. La dite dépression aspire toute l’eau se trouvant aux environs et
constitue une source de pollution potentielle,

Sur ce, il faudra considérer que le profil doit comporter aux moins deux tronçons ayant :

► Un diamètre plus grand pour la partie amont où les pertes de charge sont plus faibles.

► un diamètre plus petit pour la partie avale où les pertes de charge sont plus fortes.

Et séparés par la cheminée d’équilibre.

LA CONTRAINTE ÉCONOMIQUE

Pour n’importe quel projet, la contrainte économique est la contrainte décisive1. Il faut que le
projet ait le coût le plus faible possible. Dans le cas du dimensionnement d’une conduite, ceci se
traduit par le diamètre le plus petit à trouver.

EXEMPLES THÉORIQUES

Dans le dimensionnement d’une conduite gravitaire, trois cas peuvent se présenter :

► Cas où la dénivelée entre la ressource en eau et le réservoir est normale (Ni trop faible, ni
trop forte), et par suite, la vitesse et les pertes de charge semblent correctes.

► Cas où la dénivelée entre la ressource en eau et le réservoir est trop élevé, ce qui entraîne
de grandes pertes de charge et se transforme en un excès de vitesse.

► Cas où la dénivelée entre la ressource en eau et le réservoir est trop faible, ce qui entraîne
de trop faibles pertes de charge et ceci n’assure pas l’auto curage de la conduite.

4.2.2.3.1 EXEMPLE 1 : CAS DE DÉNIVELÉ NORMALE

Soit à dimensionner une conduite en amiante ciment, de pente régulière, transitant un débit
de 50 l/s, sur une longueur de 3 km. La cote de la source est 100.00 mNGM et celle du réservoir
est 94.00 mNGM.

TRACÉ : Le profil a une pente régulière, il ne sera pas nécessaire de procéder à l’installation
d’une cheminée d’équilibre.

CHOIX DU DIAMÈTRE : La perte de charge unitaire est (100 - 94) / 3 = 2 m/km. Alors que le
débit est 50 l/s. D’où, le diamètre à choisir est compris entre 250 et 300 mm alors que la vitesse
est comprise entre 0.7 m/s et 1 m/S (§ Formules et/ou abaque de Scimemi)

1
Décisive : qui tranche ce qui est …
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OPTIMISATION DU COÛT : Le choix comporte sur les deux diamètres à la fois.

► Contrainte des longueurs relatives aux diamètres : L250 + L300 = 3 km


► Contrainte des pertes de charge :

L250*JU (50 l/s, 250mm) + L300*JU (50 l/s, 300mm) = 6.00 m


Soit : 3.59 * L250 + 1.50 * L300 = 6.00 m

Remarque : Pour calculer les pertes de charge unitaires, utiliser plutôt la formule pour avoir la
précision.

Ceci constitue un système de deux équations à deux inconnues qui sont : L250 et L300,
Une fois le système résolu, on a :

L250 = 0.72 km et L300= 2.28 km


RÉSULTAT

4.2.2.3.2 EXEMPLE 2 : CAS DE DÉNIVELÉ TROP GRAND

Soit à dimensionner une conduite en amiante ciment, de pente régulière, transitant un débit
de 30 l/s, sur une longueur de 2 km. La cote de la source est 200.00 mNGM et celle du réservoir
est 180.00 mNGM.

TRACE : Le profil a une pente régulière, il ne sera pas nécessaire de procéder à l’installation
d’une cheminée d’équilibre.

CHOIX DU DIAMÈTRE : La perte de charge unitaire est (200 - 180) / 2 = 10 m/km. Alors que
le débit est 30 l/s. D’où, le diamètre à choisir sera compris entre 150 et 175 mm alors que la
vitesse sera comprise entre 1.7 m/s et 1.3 m/s (§ Formules et/ou abaque de Scimemi)

REMARQUE : Le diamètre 150 mm a une vitesse de 1.7 m/s, vitesse relativement trop grande
qui risque la dégradation rapide de la conduite et surtout l’aggravation du coup de bélier.

OPTIMISATION DU COÛT : Le choix comporte sur le diamètre 175 mm ayant une vitesse de
1.3 m/s, ce qui donne une perte de charge de 15.88 m. Le reste des pertes de charge
disponible et non utilisées devront être gaspillées par une vanne sous forme de pertes de
charge singulières. Soit : PdCs = 200 - 180 - 15.88 = 4.12 mCE
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4.2.2.3.3 EXEMPLE 3 : CAS DE DÉNIVELÉ TROP FAIBLE

Soit à dimensionner une conduite en amiante ciment, de pente régulière, transitant un débit
de 10 l/s, sur une longueur de 10 km. La cote de la source est 100.00 mNGM et celle du réservoir
est 91.00 mNGM.

TRACE : Le profil a une pente régulière, il ne sera pas nécessaire de procéder à l’installation
d’une cheminée d’équilibre.

CHOIX DU DIAMÈTRE :

La perte de charge unitaire est (100 - 91) / 10 = 0.9 m/km. Alors que le débit est 10 l/s.
D’où, le diamètre à choisir est compris entre 175 et 200 mm alors que la vitesse est comprise
entre 0.44 m/s et 0.33 m/s (§ Formules et/ou abaque de Scimemi)

REMARQUE : Aucun des deux diamètres n’est accepté à cause de la trop faible vitesse.

OPTIMISATION DU COÛT :

Il est préférable de passer au refoulement pour avoir un complément d’énergie, vu que les
conditions techniques de cet écoulement ne sont pas satisfaisantes.

DIMENSIONNEMENT : Voir-le § du dimensionnement d’une conduite par refoulement.

RÉSULTAT
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EXEMPLE PRATIQUE

Soit à dimensionner C = 85 mNGM


une conduite en amiante
ciment, de profil accidenté
(voir schéma du profil en
long), transitant un débit de
50 l/s, sur une longueur de
4 km. La cote de la source
est 90.00 mNGM et celle
du réservoir est 80.00
mNGM

La cote haute du profil est C = 85 mNGM, la distance SC = 1 km et CR = 3 km.

Remarque : La colline a été contournée au maximum pour minimiser les dépressions.

TRACÉ :

Le profil a une pente non régulière, il faudra procéder à l’installation d’une cheminée d’équilibre
obligatoirement. Si non, il va y avoir une grande dépression au point C qui risque de polluer les
eaux en ce point, par infiltration des eaux de la nature vers l’intérieur de la conduite.

Par suite, la conduite sera répartie en deux tronçons :

 Le tronçon SC à dimensionner le premier à part.

 Le tronçon CR à dimensionner par la suite, une fois connu la cote à donner à l’eau dans la
cheminée d’équilibre.

DIMENSIONNEMENT DE SC :

La perte de charge unitaire est (90 - 85) / 1 = 5 m/km. Alors que le débit est 50 l/s. D’où, le
diamètre à choisir est compris entre 200 et 250 mm alors que la vitesse est comprise entre 1.6 m/s
et 1 m/s (§ Formules et abaque de Scimemi)

Remarque :

Le diamètre D = 200 mm a une vitesse un peu forte, de préférence à écarter. Par suite, à utiliser
seulement le D = 250 mm.

OPTIMISATION DU COÛT :

En évitant le diamètre D = 200 mm vu l’excès de vitesse, on sera amené à :

o Soit vanner pour briser l’excès de charge.

o Soit remonter la cote à donner à l’eau au niveau de la cheminée qui sera placé au point
haut C. Et c’est cette dernière solution qui sera adoptée pour :

 Économiser sur les PdC pour le reste à dimensionner.

 Surtout avoir une charge au point C qui évite la rentrée de la pollution.


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 Cote moyenne de l’eau au niveau de la cheminée d’équilibre est,

Cote CE = 90 - PdC (Q = 50 l/s, D = 250 mm, L = 1 km)


=90 - 3.59 = 86.41 mNGM

 Il sera placé une cheminée d’équilibre haut de 1.4 m (= 86.41mNGM - 85 mNGM) en


moyenne sur la colline.

DIMENSIONNEMEN
T DE CR :
La perte de
charge unitaire est
(86.41- 80) / 3 =
2.14 m/km. Alors
que le débit est 50
l/s. D’où, le diamètre
à choisir est compris
entre 250 et 300 mm
alors que la vitesse
est comprise entre 1
m/s et 0.73 m/s.

4.2.3 DIMENSIONNEMENT PAR REFOULEMENT

RAPPEL

Dans tout dimensionnement par refoulement, il faudra tenir compte des contraintes
techniques aussi bien que de la contrainte économique.

A ce niveau, on a :

 Les contraintes techniques se résument dans la contrainte de la vitesse :

0.5 m/s < V < 1.5 m/s


 La contrainte économique se résume au coût minimal de l’installation qui comprend :

o Le coût de l’installation de la conduite (déblai + pose conduite + remblais + …)


o Le coût de la station de pompage et des divers frais de (l’énergie, entretien, …)

Sans oublier que ceci est fonction du diamètre.

ÉTUDE THÉORIQUE

Dans le cas d’une conduite gravitaire, l’eau coule sous l’effet de la gravité (son propre
poids) grâce à la pente qui lui est offerte. Cette différence de cotes représente l’énergie nécessaire
aux pertes de charge.
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Alors que dans le cas d’une conduite par refoulement, l’écoulement a besoin d’une double
énergie :

 Énergie nécessaire pour élever la masse liquide à la cote supérieure demandée (énergie
potentielle)
 Énergie nécessaire pour vaincre les pertes de charge de l’écoulement.

Sur ce, il faudra payer deux coûts :

Coût de l’installation de la conduite.


Coût de l’installation et du fonctionnement de la station de pompage.

4.2.3.2.1 COÛT DE LA CONDUITE

Le coût de l’installation de la conduite (conduite + déblai + transport + pose conduite +


remblai + …) est une fonction croissante du diamètre. C’est ce qui se représente par : (voir
graphe)

4.2.3.2.2 COÛT DE LA STATION DE POMPAGE & DE SON FONCTIONNEMENT

Le coût de l’installation de la station de pompage (bâtiment + pompes + moteurs +


accessoires) ainsi que le coût de l’énergie de son fonctionnement et celui de son entretien
constituent une fonction croissante de la puissance hydraulique, et par suite fonction croissante
des pertes de charge.

Ph = ρgQHm = ρgQ (ΣHG + ΣPdC)


Les dites pertes de charge constituent une fonction inverse du diamètre PdC = K * D-a

Soit, en fin de compte, le coût de la station de pompage est une fonction décroissante du
diamètre. C’est ce qui se représente par : (voir graphe)

4.2.3.2.3 COÛT GLOBAL

Mais globalement, il faudra


payer aussi bien le coût de
l’installation de la conduite que celui
de la station de pompage.

Sur ce, le graphe montre bien


qu’il y ait un diamètre pour lequel le
coût global à payer passe par un
minimum. C’est ce qui s’appelle le
diamètre optimal.

La détermination de ce diamètre optimal doit


passer par un calcul économique qui nécessite :

La connaissance d’un grand nombre de données à chercher.


Un calcul répétitif nécessitant un ordinateur …
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ÉTUDE PRATIQUE

Vu la complication du calcul précédant (étude théorique), les hydrauliciens proposent


plusieurs formules empiriques allant de la plus simple (et ayant une grande erreur) à la plus
compliquée (et ayant une meilleure précision)

Ainsi, voici une des formules les plus simples (formule de Bresse améliorée)

D ≈ 0.95 * Q 0.43
D : diamètre de la conduite de refoulement en m
3
Q : débit à refouler en m /s.

Exemple 1 : Soit une conduite en amiante ciment, de pente régulière, transitant un débit de 10 l/s,
sur une longueur de 10 km. La cote de la source est 100.00 mNGM et celle du réservoir est
121.00 mNGM.

1. Dimensionner la conduite approximativement.

Il s’agit d‘une conduite par refoulement vu qu la cote de l’arrivée de l’eau est supérieure à celle de
son départ. Par suite, il suffit d’appliquer la formule de BRESSE.

D = 0.95 * Q0.43 Soit D = 130 ≈ 150 mm

2. En déduire les pertes de charge.

La perte de charge est donnée par la formule de Scimemi :

Q = 48.3 * D 2.68 * J 0.56

Pour q = 10 l/s soit 0.01 m3 /s et D = 150 mm soit 0.15 m, on a une perte de charge unitaire
Ju = 2.33 m/km. Soit les PdC totales sont Ju * L = 2.33 * 10 = 23.3 mCE

3. Calculer la puissance à installer.

Par suite la puissance sera

Ph = ρgQHm = ρgQ (HG + ΣPdC)


= 1000 * 9.81 * 0.010 * ((121 - 100) + 23.3) = 4.35 KW

4. Calculer l’énergie annuelle si la pompe fonctionne 20 / 24 h.

Énergie annuelle si la pompe fonctionne 20 / 24 h.


W = 4.35 * 20 * 365 = 31 755 KWh

5. Calculer le coût de l’énergie globale si on a : i = 10%, P = 0.26 dh/KWh, DdV = 30 ans.

Calculer le coût de l’énergie globale si on a : i = 10%, P = 0.26 dh/KWh, DdV = 30 ans.

Prix = 31 755 * 0.26 * Fc(10%, 30 ans) = 31 755 * 0.26 * 9.42691 = 77 831 dh


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6. Donner un schéma du profil en log de la conduite.

Exemple 2 :

Soit une conduite en amiante ciment, de pente régulière, transitant un débit de 40.52 l/s, sur
une longueur de 5.150 km. La cote de la source est 141.250 mNGM et celle du réservoir est
201.695 mNGM. La pompe fonctionnant 20 h / 24, a un rendement de 0.85. Le prix de l’énergie
électrique est 0.40 dh / KWH.

Si on suppose que l’installation coûtant 280 DH / KW, aura une durée de vie de 30 ans,
Quel diamètre installe t- on ? Taux d’actualisation i = 10 %

Tableau des prix des conduites tout compris (déblai + sable + pose + remblai + …)

Diamètre (mm) 150 200 250 300 350 400


Prix unitaire (dh/mL) 170 220 290 370 470 580

1. Calculer le débit de dimensionnement de la conduite

Il s’agit d‘une conduite par refoulement vu qu la cote de l’arrivée de l’eau est supérieure à celle de
son départ. Par suite, il suffit d’appliquer la formule de BRESSE pour avoir une idée sur le
diamètre économique.

Bien remarquer qu’il est donné le temps de pompage (20 h / jour), d’où, le débit de la
pompe sera : Q = 40.52 * 24 / 20 = 48.62 L/s

2. Dimensionner la conduite approximativement.

D = 0.95 * Q 0.43 = 0.259 m ≈ 250 mm

3. Pour ce diamètre, calculer :

Calculons le prix de revient de l’installation pour un diamètre D = 250 mm, et par la suite,
encadrons ce diamètre par d’autres afin de tracer la courbe en commençant par le creux (le
minimum)

Pour un diamètre D = 250 mm, on a :

3.1 Les pertes de charge.

Pertes de charge unitaire PdC (Q = 48.62 L/s e t D = 250 mm) =


= L(Q/48.3/D2.68)1/0.56 = 17.42 mCE
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3.2 La hauteur manométrique

Calcul de la hauteur manométrique :

Hm = Hg + PdCu * L
= 201.695 - 141.25 + 17.42 = 77.87 mCE

3.3 La puissance à installer.

Calcul de la puissance de la pompe P = ρgQHm / η = 43.70 KW

3.4 L’énergie annuelle.

L’énergie annuelle. W = P * t = 43.70 * 20 * 365 = 319 611 KWh

3.5 Le coût de l’énergie totale actualisée.

C = .0.4 * 319 611 * Fc(10%,30) = … = 1 202 860 dh

3.6 Le coût de la station de pompage

Le coût de la station de pompage 43.7 * 280 = 12 236 dh

3.7 Le coût de la conduite.

Le coût de la conduite. 290 * 5 150 = 1 493 500 dh

3.8 Le coût global de l’installation correspondant à ce diamètre.

Le coût global de l’installation correspondant à ce diamètre.

= 1 202 860 + 12 236 + 1 493 500 = 2 708 596 dh

4. Reprendre ces calculs pour les autres diamètres qui encadrent le diamètre approximatif.

Calcul à refaire pour les autres diamètres qui encadrent celui là, d’où le tableau résumé :

Diamètre (mm) 150 200 250 300 350 400


Prix unitaire Conduite (dh/mL) 170 220 290 370 470 580
Prix conduit (DH) 875500 1133000 1493500 1905500 2420500 2987000
PdC (mCE) 200.84 50.69 17.42 7.28 3.48 1.84
Hauteur manométrique (mCE) 261.28 111.13 77.87 67.73 63.93 62.28
Puissance SP (Kw) 146.63 62.37 43.70 38.01 35.87 34.95
Prix de la SP (dh) 41055 17462 12235 10642 10045 9786
Prix énergie actualisé KWh 4036088 1716734 1202860 1046187 987499 962101
Prix SP + Frais (dh) 4077143 1734197 1215096 1056829 997543 1318210
Prix global (dh) 4952643 2867197 2708596 2962329 3418043 4305210
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5. Quel est le diamètre optimal à installer (correspondant au coût minimal)
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EXERCICES

Ex 0 : Sur le plan coté accidenté en annexe, qui comporte l’emplacement de réservoir et la


source.

 Faire différents tracés joignant la source au réservoir, avec leur profil.


 Quels sont les critères de choix que vous avez à pris en considération ?
 Sur ce, quel est le meilleur tracé techniquement et économiquement
 Placer y les différents accessoires nécessaires

Ex 1
Soit une conduite en plastique de longueur 2.9 km, qui transite un débit de 20.82 l/s d’une
source de cote 140.25 mNGM vers un réservoir de cote 131.25 mNGM (voir profil en long)

On vous donne
Cs = 140.25 mNGM, C1 = 136.5 mNGM, C2 = 133.1 mNGM, Cr = 131.25 mNGM,
Sc1 = 0.9 km, C1C2 = 1.2 km, C2R = 0.8 km
D (mm) = 60, 80, 100, 150, 200, 250, 300, 350…
Q = 58.9 * D 2.69 * j 0.561 et V = 75 * D 0.69 * * j 0.561

2. Placer les réservoirs brise charge.

3. Dimensionner le 1° tronçon de la conduite, en déduire la cote eau de la 1°brise charge.

D = 200 mm, V = 0.66 m/s, Cote réservoir équilibre = 138.83 mNGM

4. Dimensionner le 2° tronçon de la conduite, en déduire la cote eau de la 2°brise charge.

D = 200 mm, V = 0.66 m/s, Cote réservoir équilibre aval = 136.93 mNGM
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5. Dimensionner le 3° tronçon de la conduite. D = 150 mm, V = 1.18 m/s,

Ex 2 :
Soit à dimensionner une conduite en amiante ciment, de pente régulière, transitant un débit
de 15.5 L/s, sur une longueur 10.25 km. La cote de la source est 121.25 et celle di réservoir est
152.56 mNGM

1. Dimensionner la conduite approximativement. D = 150 mm, V= m/s,

2. En déduire la puissance hydraulique.

Ex 3 :
Un douar est alimenté par une source S1 (20 l/s) à travers une conduite en amiante ciment
de D = 200 mm sur une longueur de 2.5 km.

1. Si la cote source est Cs = 235.45 mNGM, calculer la cote du réservoir = 230.41 m

2. Vu le manque en eau, les responsables décident de mettre une autre conduite en parallèle
avec la première pour passer à un débit de 38.5 l/s, quel devra être le diamètre à installer si
elle serait en amiante ciment aussi ? D 200 mm

Ex 4 :
Sur un terrain à pente régulière, se trouve un village nécessitant un débit Q = 20 l/s à la
cote réservoir Cr = 342.25mNGM.
1. Dimensionner la conduite d’adduction si la source S1 ayant une cote Cs = 367.21 mNGM,
et donnant un débit de 32.98 l/s se trouve à une distance de 3.45 km en PVC. 150 (1.13
m/s

2. Redimensionner la conduite d’adduction si la source S2 ayant une cote Cs = 392.21


mNGM, et donnant un débit de 42.98 l/s se trouve à une distance de 8.345 km en PVC
idem

3. Pour quels choix opter vous si on admet que le coût de captage des sources est le même !
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Ex 5 :
Pour s’alimenter en eau, un douar dont les besoins s’évaluent à Q = 19.92 l/s à l’horizon de
saturation, au niveau du réservoir de cote Cr = 253.25 mNGM, a le choix entre deux possibilités :

 P1 : Commencer par la source S1 et continuer en l’an 10 avec S2.


 P2 : Commencer par la source S2 et continuer en l’an 20 avec S1.

La source S1 de cote C1 = 271.57 mNGM, donne un débit Q1 = 8.5 l/s qui sera transité à
travers une conduite en amiante ciment sur une longueur de 1.52 km et pente régulière.

La source S2 de cote C2 = 267.89 mNGM, donne un débit Q2 = 11.5 l/s qui sera transité à
travers une conduite en amiante ciment sur une longueur de 2.05 km et pente régulière.

On vous donne :

 Le coût de l’aménagement S1 est 415000 dh.


 Le coût de l’aménagement S2 est 213500 dh.
 Le taux d’actualisation i = 10%

Diamètre Dimatit (mm) 60 80 100 150 200 250 300 350


Prix unitaire (tout compris) dh /mL 65 70 80 140 200 280 360 440

1. Dimensionner la conduite S1R D100 (1.08 m/s)

2. Dimensionner la conduite S2R. L100 = 794 m L150 = 1256 m

3. Calculer le coût de chaque source aménagée S1 = 536 600 dh s2 = 452 860 dh

4. Que choisir ? P1 ou P2 711 200 dh 532 600 dh Choix P2


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Ex 5 :
Soit une conduite en Plastique, de pente régulière, transitant un débit de 19.25 l/s, sur une
longueur de 8.515 km. La cote de la source est 542.825 mNGM et celle du réservoir est 621.865
mNGM. La pompe fonctionnant 20 h / 24, a un rendement de 0.90. Le prix de l’énergie électrique
est 0.40 dh / KWH.

Si on suppose que l’installation coûtant 320 DH / KW, aura une durée de vie de 30 ans,
Quel diamètre installera t on ? Taux d’actualisation i = 10 %

Tableau des prix des conduites tout compris (déblai + sable + pose + remblai + …)

Diamètre (mm) 150 200 250 300 350 400


Prix unitaire (dh/mL) 150 205 275 355 460 570

1. Dimensionner la conduite approximativement. D = 200 mm, V = 0.74 m/s

2. Redimensionner la conduite par la méthode économique.

3. Donner un schéma du profil en long de la conduite.

Exe 6 :
Un village nécessitant un besoin en eau B (j) = 1000 * (1+ 0.035)j * 80 * (1.05)j l/j/lHab, est
alimenté par une conduite en Plastique, de pente régulière, sur une longueur de 8.515 km. La
cote de la source est 542.825 mNGM et celle du réservoir est 621.865 mNGM. La pompe
fonctionnant 20 h / 24, a un rendement de 0.90. Le prix de l’énergie électrique est 0.40 dh / KwH.

Si on suppose que :

 La SP coûtant 320 dh / KW, aura une durée de vie de 30 ans,


 Taux d’actualisation i = 10 %
 Tableau des prix des conduites tout compris (déblai + sable + pose + remblai + …)

Diamètre (mm) 150 200 250 300 350 400


Prix unitaire (dh/mL) 150 205 275 355 460 570
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1. Calculer Les besoins en eau du village an par an.

2. Dimensionner approximativement la conduite de refoulement.

3. Pour ce diamètre, calculer :


3.1 Le temps de fonctionnement de la pompe année par année.

3.2 Le coût de l’énergie année par année, et le coût global de l’énergie actualisée.
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3.3 Le coût de la conduite pour ce diamètre.

3.4 Le coût de la SP correspondant à ce diamètre.

3.5 Le coût global de ce diamètre.

4. Reprendre la question (3) avec des diamètres qui encadrent le diamètre approximatif.

5. Pour quel diamètre opterez-vous ?


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5 L’USINE ÉLÉVATOIRE
A chaque fois qu’il faut refouler de l’eau, le recours à une usine élévatoire s’impose; d’où,
l’étude de cet ensemble appelé STATION DE POMPAGE et qui se compose de :

1. Les pompes en tant que machines élévatoires.


2. Les moteurs d’entraînement et qui peuvent être : (électriques, à diesel, à essence, …)
3. L’équipement en appareils accessoires (By-pass, vanne, clapet, …)
4. Et les bâtiments (la partie génie civil) qui abritent l’ensemble

LA POMPE
LES DIFFÉRENTS TYPES DE POMPES

En gros, on a les turbopompes et les pompes volumétriques, dont le principe de


fonctionnement est totalement différent. Pour :
 LES TURBOPOMPES. Elles sont
constituées d’une roue, qui est munie
d’aubes ou d’ailettes, animées d’un
mouvement de rotation, les
turbopompes fournissent à l’eau de
l’énergie cinétique dont la grande
partie se transforme en pression,
dans le récupérateur

 LES POMPES VOLUMÉTRIQUES :


au contraire, les pompes volumétriques
reçoivent de l’énergie sous forme
d’une variation successive d’un
volume du liquide raccordé
alternativement aux orifices
d’aspiration et de refoulement.

LES TURBOPOMPES

Dans le domaine de l’hydraulique, elles sont les plus employées, vu que :

 Ce sont des appareils rotatifs sans liaison articulée.


 Leur entraînement par un moteur électrique ou à combustion est simple.
 Leur encombrement est (au moins) 8 fois moins que les pompes volumétriques. D’où :

 Il y a une économie sur le bâtiment abritant ces appareils.


 Il y a une économie aux frais d’entretien.
 ….

On en distingue selon le type du rotor et le mode d’action :


 Les pompes centrifuges.
 Les pompes hélico centrifuges.
 Les pompes à hélices.
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Remarques :
1. D’autres classifications existent selon :
 La disposition de l’axe (horizontal, vertical ou incliné)
 Le nombre de rotors (monocellulaire ou multicellulaires)
 L’importance de la pression (basse, moyenne ou haute pression)
 L’utilisation (irrigation, eau chargée, forage, …)
 ….
2. Du point de vue qualitatif, on utilise :
 Les pompes centrifuges pour les hauteurs d’élévation importantes (plusieurs dizaines de
mètres)
 Les pompes à hélices pour les débits importants (plusieurs centaines de L/s) sur une faible
hauteur d’élévation (quelques mètres)

LES POMPES VOLUMÉTRIQUES

Elles sont limitées aux fluides visqueux, et conviennent pour des faibles débits sur de
grande hauteur d’élévation. On en distingue :
 Les pompes rotatives.
 Les pompes à rotor excentré, à rotor oscillant, …
 Les pompes à piston (alternatives)

AUTRES POMPES

C’est le cas de :
 Les petites pompe manuelles
 La Noria : Pompe archaïque à force animal
 Les pompes à vis d’Archimède pour une eau trop chargée sur une faible hauteur.
 Les pompes par émulsion ou air lift.
 Les pompes solaires (pour une utilisation individuelle)
 Les pompes éoliennes (pour une utilisation individuelle)

ELEMENTS DE BASE POUR LE CHOIX DES POMPES

Les éléments de base qui déterminent le choix d’une pompe sont multiples : on citera à titre
d’exemple ce qui suit :

1. La hauteur d’aspiration
2. La hauteur manométrique
3. La vitesse de rotation
4. La vitesse spécifique
5. Les courbes caractéristiques des pompes
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LA HAUTEUR D’ASPIRATION

Définition : La hauteur d’aspiration est la hauteur qui sépare le plan de l’eau et l’axe de la
pompe
Théoriquement : Si on fait le vide dans un tube, l’eau remonte jusqu’à une hauteur de :
 H = 10.33 mCE au niveau de la mer (pour l’altitude z = 0)
 H = 10.33 – 0.125% * z mCE pour une altitude donnée Z
Mais, vu l’existence des
PdC, la tension de vapeur, …
Cette hauteur est plus faible.
D’où, il faudra étudier le NPSH de
la pompe en question.

Le point de fonctionnement
devra être maintenu à gauche du
point I (rencontre des deux
courbes du NPSH disponible et
requis ; Cad : Sans dépasser QL)

Par manque de données de NPSH, et pour les pompes centrifuges, il est conseillé de ne pas
dépasser une Hasp ≈ 7 m. En général, une valeur de 5 à 6 m est admise comme hauteur
d’aspiration limite. A ne pas oublier d’amorcer la pompe avant utilisation.
Remarques :

 Ne pas oublier d’inclure le rabattement de


la nappe une fois le refoulement de l’eau
commence à un débit donné.
 Pour le calcul du rabattement : voir le
chapitre du captage.
o Pour une nappe captive
Q = 2 π e k ΔH / ln (R / R0)
o Pour une nappe libre
Q = π k (H02 – H2) / ln (R / R0)

Exemple : Soit une pompe qui aspire un débit d’eau Q = 5.5 L/s, sur une hauteur géométrique
d’aspiration fixe HG = 3 m. La conduite d’aspiration est en amiante ciment D = 100 mm, L = 300
m.
1 Calculer la PdC à l’aspiration ΔH
Jas = L * (Q / 48.3 / D2.68)1/0.56
= 300 * (5.5 / 1000 / 48.3 / 0.12.68)1/0.56 = 1.66 mCE
2 En déduire la hauteur manométrique de l’aspiration
HMas = Jas + HGas = 3 + 1.66 = 4.66 mCE
3 Si le tableau suivant donne le NPSH de la pompe, tracer le graphe H (Q)
Q L/s 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26
Hm -8 -8 -7,8 -7,6 -7,4 -7 -6,6 -6 -5,4 -4,8 -4 -3,2 -2,2 -1,2
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0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
-3
-4
-5
-6
-7
-8
-9

4 Calculer et tracer la courbe caractéristique H (Q) de la conduite


Jas = L * (Q / 48.3 / D2.68)1/0.56
= 300 * (Q / 1000 / 48.3 / 0.12.68)1/0.56 = 0.079 Q 1/0.56 mCE
Q L/s 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Hmc -3 -3,27 -3,94 -4,94 -6,25 -7,83 -9,7

Par suite H(Q) = -3 - 0.079 Q 1/0.56 Voir graphe


5 La pompe fonctionnera t – elle correctement ?

La pompe aspire un débit Q = 5.5 L/s, qui est bien inférieur au débit limite Ql = 9 l /s ; sur ce,
elle fonctionnera correctement

6 Si le rabattement est de l’ordre de 3 m, la pompe fonctionne t – elle correctement ?


H(Q) = -3 – rabattement - 0.079 Q 1/0.56 = = - 6 - 0.079 Q 1/0.56 , d’ où le tableau
2 3 4 5 6 7 8
Q L/s .. 2 4 6 8 -5
mc + rab … -6,27 -6,94 -7,94 -9,25
-6

Avec le rabattement, le débit limite -7


passe à 5.3 L/s, d’où le débit à pomper Q =
-8
5.5 l/s devient un débit critique qui
détériorer la pompe. -9

LA HAUTEUR MANOMÉTRIQUE

La hauteur manométrique se compose de :

 La hauteur géométrique :
o Au refoulement.
o A l’aspiration.

 Les pertes de charge :


1 Au refoulement.
2 A l’aspiration.
3 Singulières des divers accessoires tels
que : Clapet, Vanne, Crépine, …
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Exemple : Soit une conduite en amiante ciment de D = 150 mm, Lasp = 20 m, Lref = 2.5 km et
débitant de l’eau avec une vitesse de V = 0.8 m. on vous donne : HGasp = 3 m, HGref = 52 m
1. Calculer le débit

Par application de l’équation de la continuité Q = V * S, on a : Q = 14.1 l/s

2. calculer les pdc à l’aspiration

Jas = L * (Q / 48.3 / D2.68)1/0.56


= 20 * (14.1 / 1000 / 48.3 / 0.152.68)1/0.56 = 0.086 = 0.1 mCE

3. En déduire la hauteur manométrique à l’aspiration

HMas = Jas + HGas = 3 + 0.1 = 3.1 mCE

4. calculer les pdc au refoulement

Jref = L * (Q / 48.3 / D 2.68) 1 / 0.56 = = 10.55 mCE

5. En déduire la hauteur manométrique au refoulement

HMre = Jre + HGre = 52 + 10.55 = 62.55 mCE

6. En déduire la hauteur manométrique totale

Hmt = HMas + HMre = = 65.65 mCE

LA VITESSE DE ROTATION

Si la pompe a une roue qui tourne à une vitesse angulaire N 1, et on fait passer cette vitesse
de rotation N1 à la valeur N2 (tours / minute), Les nouvelles caractéristiques (débit, hauteur et par
suite la puissance) de la dite pompe changent comme suit :
 Q2 = Q1 * (N2 / N1)  Le débit est proportionnel à la vitesse de rotation N
 H2 = H1 * (N2 / N1) 2  La hauteur est proportionnelle au carré de la vitesse de rotation N
 P2 = P1 * (N2 / N1) 3  La puissance est proportionnelle au cube de la vitesse de rotation N

C’est le cas de toute pompe actionnée par exemple par un moteur à combustion (Diesel,
essence, ...)

LA VITESSE SPÉCIFIQUE

La vitesse spécifique trouve son intérêt au niveau des choix des pompes. Et sur ce, elle est indépendante de
la vitesse de rotation de la pompe. : (§ 5.1.3.1)

Ns = 52 * N * Q1/2 / H 3/4
Avec :
Q : Débit refoulé par la pompe en m3/s
H : Hauteur manométrique totale d’élévation de la pompe en mCE.
N : Vitesse de rotation de la pompe en tours / minute.
Ns : Vitesse spécifique (sans unité).
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Exemple : Soit une pompe dont la vitesse de rotation est 1450 tr/min qui refoule un débit Q =
25 L/s à travers une conduite D200 en amiante ciment de longueur l = 2.5 km ; et sur une
hauteur géométrique d’élévation HG = 42 mCE.

1. calculer la PdC et HMT.

J = L * (Q / 48.3 / D2.68)1/0.56 = = 7.5 mCE

HMT = J + HG = = 49.5 mCE

2. En déduire la vitesse spécifique.

Ns = 52 * N * Q1/2 / H3/4 = 52 * 1450 * (25/1000)1/2 / (49.5)3/4 = 639

COURBES CARACTÉRISTIQUES D’UNE POMPE

Mise à part, la courbe du NPSH, il y a trois autres courbes qu’en général, le constructeur
donne, dans le catalogue avec la pompe :

LA COURBE DÉBIT HAUTEUR.

C’est la courbe qui caractérise la hauteur


du refoulement de la pompe en fonction du
débit H(Q).

Et c’est grâce à cette courbe qu’on


détermine le point de fonctionnement ‘P’ de la
dite pompe une fois tracer la courbe
caractéristique HMT (= ΣHG + ΣPdC) de la
conduite en fonction du dit débit.
Exemple : Soit une pompe qui refoule à travers une conduite en amiante ciment de D = 150 mm,
La = 20 m, Lr = 2.5 km de l’eau avec une vitesse V = 0.8 m/s. On vous donne: HGa = 3 m, HGr =
32 m

1. Tracer la courbe caractéristique de la pompe si on a :

Q l/s 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Hm 40 41,8 43,2 44,2 44,8 45 44,8 44,2 43,2 41,8 40 37,8 35,2 32,2
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2. Tracer la courbe caractéristique de la conduite

HMT = H.G + PdC = 32 + 3 + . . . C’est ce qui se traduit par le tableau suivant :

Q L/s 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
HMT m 35 35,1 35,3 35,7 36,1 36,7 37,3 38,1 38,9 39,8 40,8 41,9 43,1

Et la courbe, voir graphe

3. Trouver le point de fonctionnement

M = (9.7 L/s, 40 mCE)

LA COURBE DÉBIT PUISSANCE.

La pompe est déterminée en premier lieu par la puissance hydraulique.


Ph =  g Q H m
Avec :
 : Masse volumique de l’eau en kg/m3, soit  = 1000 kg/m3
g : La pesanteur terrestre (ou l’accélération) en M/s/s. soit g = 9.81 m/s2
Q : Débit à refouler à travers la conduite en m3/s.
Hm : Hauteur manométrique de refoulement qui s’exprime par :
Hm = Hg +  PdC (à l’aspiration, au refoulement et singulières)

Remarque : La hauteur
géométrique de l’aspiration
pourra être variable, c’est le
cas d’un puits pour lequel la
nappe se rabat au cours du
pompage. Dans ce cas, la
hauteur d’aspiration sera
celle dynamique, une fois le
niveau de l’eau dans le puits
a baissé et s’est stabilisé.

LA COURBE DÉBIT RENDEMENT.


La courbe débit rendement sert à optimiser le bon fonctionnement de la
pompe en essayant d’avoir le point P en plein bon rendement.
Elle arrive à ce que la courbe débit rendement ne soit pas donnée, dans ce
cas; on optera pour :

 Un rendement optimal de 85 à 90 % pour les pompes


à hélice.
 Et pour les centrifuges, le rendement optimal sera :

Caractéristique Basse pression Haute pression Grand Débit


H<5m H > 20 m
Débit L/s 3 25 2 25 100 150 1000 2500
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Rendement 0.56 0.78 0.53 0.81 0.84 0.86 0.90 0.91
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RÉSUMÉ DES COURBES

 Cas des pompes centrifuges (courbes)


 Cas des pompes hélices (courbes)
 Cas des pompes à vitesse variable

LE POINT DE FONCTIONNEMENT D’UNE POMPE

Installation correcte vu que la pompe a Installation incorrecte : la pompe a 2 points


un seul point de fonctionnement stable. de fonctionnement, qui la rendent instable

Remarque :

Il faudra que le point de fonctionnement M corresponde plus ou moins au rendement


optimal de la pompe.

Exemple :

Soit une pompe qui refoule de l’eau d’un puit sur une hauteur géométrique statique Hg = 25
mNGM, à travers une conduite en amiante ciment de caractéristiques (D = 100 mm, L = 1 Km).
On vous donne le tableau définissant H(Q) :
Q L/S 0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0 22,0 24,0 26,0 28,0
H m 30,0 33,6 36,4 38,4 39,6 40,0 39,6 38,4 36,4 33,6 30,0 25,6 20,4 14,4 7,6

1. Tracer la courbe caractéristique de la pompe.


42
40
38
36
34
32
30
28
26
24
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

3. Tracer la courbe caractéristique de la canalisation.

H1 = 25 + PdC = … C’est ce qui de résume dans le tableau suivant :


Q L/s 0,0 4,0 6 8,0 10,0 12,0
H m 25 28 31.5 35.8 41.1 47.3

Le tracé du graphe : voir ci haut


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3. Trouver le point de fonctionnement de la pompe.

M = (9.5 L/s, 40 mCE) : un seul point stable

4. Si on admet qu’il y a un rabattement approximatif de 6 m une fois la pompe refoule de l’eau


(abstraction faite du débit), retrouver le point de fonctionnement de la pompe.
H2 = H1 + rabattement
M1 = (0.6 L/s, 31 mCE) et M2 = (6.7 L/s, 39 mCE) : deux points de fonctionnement :
D’où l’instabilité de fonctionnement …..

CHOIX DU TYPE DE POMPE

Le choix d’une pompe se fait en fonction des caractéristiques hydrauliques et des


conditions particulières.

CHOIX EN FONCTION DES CARACTERISTIQUES HYDRAULIQUES

 D’une façon générale on choisira :

 Une Pompe à hélice pour Hm < 15 m et Q > 100 L/s


 Une Pompe centrifuge pour Hm > 15 m et tout débit (le cas général)
 Et pour les zones intermédiaires, faire un choix économique.

Remarque :
La pompe devra avoir son point de fonctionnement dans la plage du rendement maximal.
 En fonction de la vitesse spécifique on choisit : (§ 5.1.2.4)

 Une pompe centrifuge à simple aspiration pour Ns < 4200.


 Une pompe centrifuge à double aspiration pour 4200 < Ns < 6000.
 Une pompe à écoulement mixte pour 6000 < Ns < 9000.
 Une pompe à hélice pour 9000 < Ns.
CHOIX EN FONCTION DES CONDITIONS D’UTILISATION
Souvent, dans la pratique, les conditions hydrauliques sont insuffisantes pour faire le choix. Par
exemple, si on devait choisir entre une pompe centrifuge mono ou multicellulaire, on préfère :

 Une pompe centrifuge monocellulaire à 1450 tr/mn pour Hg < 60 m.


 Une pompe centrifuge monocellulaire à 2900 tr/mn pour Hg < 100 m.
 Une pompe centrifuge multicellulaire pour des grandes hauteurs.

REMARQUE :

En fonction de l’axe de la pompe, opter pour :

 Une pompe à axe horizontal tant que le problème de l’aspiration ne se pose pas.
 Une pompe à axe vertical quand le problème de l’aspiration se pose et la profondeur du
puits n’est pas trop grande (< 80 m)
 Une électropompe immergée à axe vertical quand le problème de la profondeur du puits
est trop grande (> 80 m)
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EXEMPLE DE CHOIX :

Soit à choisir une pompe qui devra refouler un débit moyen de 50 L/s sur une hauteur
géométrique d’une quarantaine de mètres si on opte pour une vitesse de 1450 tr/mn pour éviter
l’usure rapide de la dite pompe.
On vous donne la courbe caractéristique de la pompe H(Q)

70
65
60
55
50
45
40
35
30
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55 60

1. Dimensionner approximativement la canalisation

D = 0.95 * Q0.43 = 250 mm avec V = 1 m/s


2. Tracer la courbe caractéristique de la canalisation si celle-ci est en amiante ciment et de
longueur L = 2 km
H = 40 + PdC = …= 40 + 0.007 * Q1/0.56 C’est ce qui de résume dans le tableau suivant :
Q L/s 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 55
H m 25 28 31.5 35.8 41.1 42.1 42.9 43.8 44.8 45.9 47.1 48.4

Le tracé du graphe : voir ci haut

3. Trouver le point de fonctionnement de la pompe.


M = (48 L/s, 47 mCE)
4. Calculer la puissance hydraulique demandée.
Ph = 1000 * 10 * (48 / 1000) * 47 = 22.56 kW

5. Calculer la vitesse spécifique de la pompe


Ns = 52 * N * Q1/2 / H3/4 = 52 * 1450 * (48/1000)1/2 / (47)3/4 = 920

6. En déduire le type de pompe à choisir ?


Les caractéristiques de la pompe à choisir seront :
 La hauteur de l’aspiration non citée : Càd : Hasp = 0. On pourra opter pour une pompe à axe
horizontal
 Le point de fonctionnement est : 48 L/s, 47 mCE
 La vitesse de rotation est 1450 tr/mn : Choix d’une pompe centrifuge à simple aspiration
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Remarque :

Actuellement, il existe des graphes facilitant le choix, par exemple :


 Cas des pompes centrifuges
 Cas des pompes hélices
 Cas des pompes à vitesses variables

EN RÉSUMÉ

Le choix d’une pompe dépend de plusieurs facteurs, et en premier lieu du débit à refouler
et de la hauteur manométrique :

 En A.E.P, il est souvent conseillé d’utiliser les turbopompes et spécialement les pompes
centrifuges. Alors que les autres pompes (volumétriques, …) sont réservées à d’autre
utilisation ; tel que le dosage des produits chimiques en AEP.
 Parmi les pompes centrifuges, le choix se fait entre :

o Pompe à axe horizontal.


o Pompe à axe vertical.

 Si la hauteur géométrique d’aspiration est très faible (inférieure à 5 à 6 m), le choix pourra
se porter sur une pompe à axe horizontal qui s’accouple facilement avec le moteur, sans
oublier le problème de l’amorçage qui se posera.
 Par contre, si la hauteur géométrique d’aspiration risque d’être très grande, le choix pourra
se porter sur une pompe à axe vertical qui sera placée dans le puits.
 Et en fonction de cette hauteur de refoulement, le choix se portera sur :

o Une pompe monocellulaire pour les hauteurs faibles.


o Une pompe multicellulaire pour les moyennes hauteurs.
o Une électropompe multicellulaire immergée pour les grandes hauteurs

 En définitif : Sur la planche caractérisant les types de pompes, et en fonction du débit et


de la hauteur manométrique. Le choix sera fait.

PROBLÈMES PARTICULIERS

Dans les paragraphes précédents, on supposait que le débit et la hauteur manométrique


sont fixes, alors que ceci n’est pas toujours le cas; d’où, il faudra aborder le problème de la
variabilité des données (débit et / ou hauteur manométrique)

ADAPTATION D’1 POMPE CENTRIFUGE À DES CONDITIONS DONNÉES

Pour adapter une pompe à une situation particulière, plusieurs méthodes peuvent être
utilisées ; et en particulier :

 Faire varier la vitesse de la pompe.


 Vanner sur le refoulement.
 Rogner1 la pompe (non détailler ici)

1
Augmenter le volume intérieur de la pompe pour …
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VARIATION DE LA VITESSE DE ROTATION DE LA POMPE.

Cette solution est compatible avec l’utilisation des moteurs thermiques ou à courant continu.
Dans ce cas, on a :

 Les débits varient dans le rapport des vitesses.


 Les hauteurs varient dans le rapport du carré des vitesses.
 Les puissances varient dans le rapport du cube des vitesses.

Remarques :

 Le rendement reste peu affecté par le changement du régime.


 Ceci est valable tant que la variation de la vitesse de rotation n’est pas trop grande.

VANNER SUR LE REFOULEMENT.

Cette solution est peu pratique, Vanner sur le refoulement engendre un déplacement du point
de fonctionnement hors de la plage du bon rendement. Par suite, elle ne pourra être pratiquée que
provisoirement.

Exemple : Soit une pompe qui refoule de l’eau sur une hauteur géométrique Hg = 25 m, à travers
une conduite en amiante ciment de caractéristiques (D = 100 mm, L = 1 Km).
On vous donne la courbe caractéristique de la pompe.
45

40

35

30

25

20
0 2 4 6 8 10 12 14

1. Tracer la courbe caractéristique de la canalisation.

H = 40 + PdC = …= 25 + 0.26 * Q1/0.56 C’est ce qui de résume dans le tableau suivant :


Q L/s 0 2 4 6 8 10 12 14
H m 25 25.9 28.1 31.5 35.8 41.1 47.3 …

Le tracé du graphe : voir ci haut

3. Trouver le point de fonctionnement de la pompe.


M = (9.5 L/s, 40 mCE)

5. Si l’usine n’a besoin que de 8 L/s, Quelle solution proposez-vous ?

Il serait plus simple de placer une vanne qui donnera une pdc singulière de 3.8 mCE
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COUPLAGE DES POMPES

Le couplage des pompes peut s’effectuer en série et / ou en parallèle.

COUPLAGE EN SÉRIE
Le groupement de pompes en série pourra être envisagé pour donner plus de pression pour
un débit légèrement supérieur. L’ensemble des pompes est monté sur la même conduite pompe
après pompe.
La caractéristique de l’ensemble des pompes est obtenue en sommant pour la même
abscisse Q les ordonnées (hauteurs) de chaque pompe.
Bien remarquer qu’une pompe multicellulaire n’est autre qu’un groupement de pompes en
série.

COUPLAGE EN PARALLÈLE

Le groupement de pompes en parallèle pourra être envisagé pour donner plus de débit pour
une hauteur légèrement supérieure. L’ensemble des pompes est monté sur des conduites
séparées et aboutissant à une conduite maîtresse qui collecte l’ensemble.
La caractéristique de l’ensemble des pompes est obtenue en sommant pour la même
ordonnée H les abscisses (débits) de chaque pompe.
EXEMPLES DE COUPLAGE

Soit à étudier trois pompes identiques qui seront couplées en série et / ou en parallèle. Les
courbes caractéristiques de la conduite et de la pompe sont :

Q 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Hp 30 33,6 36,4 38,4 39,6 40 39,6 38,4 36,4 33,6 30 25,6 20,4 14,4 7,6 0
Hc 20 20.9 23 26.1 30.2 35.3 41.1 47.8 55.3 63.6 72.6 82.4 92.9 102 116 129
ser
para

1. Donner la courbe H = f (Q) pour :

1.1 Les trois pompes en séries


1.2 Les trois pompes en parallèles
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2. Déterminer le point de fonctionnement si :

2.1 La pompe fonctionne seule

M (Q = 10 à 10 l/s, H = 40 mCE)

2.2 Les trois pompes fonctionnent en série

M (Q = 21 l/s, H = 80 mCE)

2.3 Les trois pompes fonctionnent en parallèle.

2.4 Comparer les différents points de fonctionnement

DÉPANNAGE DE POMPES

La liste suivante présente les causes de pannes les plus fréquentes.

LA POMPE NE DÉBITE PAS

Avant tout, s’assurer que la conduite d’aspiration est bien dans l’eau.

DIAGNOSTIC REMÈDE
a) Amorçage incomplet : La pompe n’est Vérifier l’étanchéité de la conduite, des joints de
pas complètement remplie d’eau. l’aspiration, des presses étoupes, …
Vérifier le bon fonctionnement de la pompe à
vide.
b) Vitesse de rotation insuffisante…. Vérifier la vitesse d’entraînement du moteur,
tension du moteur électrique, tension des
courroies, clavetage1 des poulies, roues, …
c) Hauteur manométrique trop forte Vérifier l’ouverture des vannes, le bon
(indiquée par le manomètre sur le fonctionnement des autres appareils sur le
refoulement) refoulement, s’il n’y a pas d’obstruction
accidentelle dans la pompe ou conduite,
d) Hauteur d’aspiration trop forte Vérifier l’ouverture des vannes, du clapet, …
(indiquée par le manomètre sur Vérifier s’il n’y a pas d’obstruction accidentelle
l’aspiration) dans la conduite d’aspiration,
e) Poche d’air dans la conduite Rectifier le tracé de la conduite pour qu’il ne
d’aspiration (sifflement d’air à l’ouverture présente pas de contre pente.
de tout orifice sur le point haut de la
conduite)
f) Sens de rotation inversée Vérifier la transmission par courroies croisées
Excès d’avance à l’allumage ou à l’injection ;
Phases inversées du moteur électrique.

1
Clavetage de … : assemblage des pièces entre elles.
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LE DÉBIT EST INSUFFISANT

DIAGNOSTIC REMÈDE
g) Prise d’air En plus du § précédent (e) , vérifier s’il n’y a pas de
vortex1.
h) Vitesse insuffisante…. Voir le § précédent (b) ,
i) Hauteur manométrique trop Voir le § précédent © ,
j) Hauteur d’aspiration trop forte Voir le § précédent (d) ,
k) incident mécanique Rectifier paliers, roulements, … roue (usure forte ou bris
d’aubages)

LA PRESSION EST INSUFFISANTE

DIAGNOSTIC REMÈDE
S’assurer que le manomètre est bien placé, sa
vanne est ouverte, …
l) Vitesse insuffisante…. Vérifier la vitesse, elle est liée à la pression par
V=α*√P
m) Introduction d’air dans l’eau, (la pompe Vérifier l’étanchéité de la conduite d’aspiration, le
donne une émulsion d’air et d’eau) vortex, …
n) incident mécanique Rectifier l’état de la roue (usure forte ou bris
d’aubages)

LES MOTEURS ET L’ALIMENTATION EN ÉNERGIE


Le choix des moteurs destinés à entraîner les pompes dans une station de pompage est
subordonné.

 à la puissance absorbée par les pompes.


 à la nature de la source d’énergie disponible (électrique et / ou thermique)
 …

PUISSANCE DES POMPES, DES MOTEURS

 Pour les pompes de faible puissance, le moteur est livré avec la dite pompe.
 Pour les pompes de grande puissance, le moteur est à choisir par l’utilisateur à part.
 Pour calculer la puissance du moteur, il faudra tenir compte, en plus de la puissance de la
pompe, des pertes au niveau de la pompe et de la transmission. Soit :

Pm = Ph / p / t
Avec :

Pm : Puissance du moteur
Ph : Puissance hydraulique Ph = ρ*g*Q*Hm
ηp : Rendement de la pompe
ηt : Rendement de la transmission (simple ou composée)

A cet effet, et pour soulager d’avantage le moteur, on prévoit une majoration de la


puissance absorbée par la pompe de :
1
Tourbillon creux dans l’eau en mouvement
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 De 30% pour une puissance inférieure à 5 CV2.
 De 20% pour une puissance comprise entre 5 et 25 CV.
 De 10% pour une puissance supérieur à 25 CV.

Pour se fixer une idée, le rendement d’un moteur :


 Thermique est assez bien; il est approximativement de 75%.
 Électrique est très bien ; il est de l’ordre de 90%.

Remarque : A ne pas oublier le Cos φ qui risque de créer des surtaxes supplémentaires.

Exemple : Soit une pompe ayant un point de fonctionnement Q = 60 L/s, Hm = 66 m.


1. Calculer la puissance hydraulique.
Ph = …. = 1000 * 10 * 0.06 * 66 = 39.6 kW
2. Si on suppose que le rendement global est 0.7, calculer la puissance théorique du moteur.
Pm = 39.6 / 0.7 = 56.6 kw = 56.6 / 0.736 = 77 CV

3. Pour quelle puissance optez-vous ?


Majoration de 10 % p = 85 CV

SOURCE D’ÉNERGIE ET MOTEUR

Il sera question des moteurs thermiques (à Diesel) ou électriques.

MOTEUR ÉLECTRIQUE

CHOIX DU TYPE DE COURANT

Le tableau suivant donne une idée simple et claire.

Nature du Tension en Puissance Puissance Observation


courant Volts mini en CV maxi en CV
Continu 110 Néant 30 Le rendement de l’installation est
220 Néant 50 trop faible
440 1 Illimitée
Alternatif 220 Néant 15 Limité aux petites puissances
monophasé 380 Néant 15
Alternatif 220 Néant 200 Utile pour quelques centaines de
triphasé 380 1 1000 CV
Alternative 3000 ou 5000 200 à 300 Illimitée Utile pour les grandes
haute tension puissances

2
Un CV = 736 W
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LES DIFFÉRENTS TYPES DE MOTEUR

Il sera traité le cas des moteurs asynchrones, les moteurs synchrones sont d’un emploi
délicat.
Leur principale caractéristique est leur vitesse, non proportionnelle à la fréquence du
réseau. On en distingue
 Les moteurs à rotor bobiné (ou à bagues)
 Les moteurs triphasés à cages (simple cage ou double cage)

CHOIX DU MOTEUR

Le tableau suivant résume les principales propriétés des différents moteurs électriques
utilisables pour l’entraînement des pompes.

Nature du Type du Couple de Courant de Gamme de Recommandé


courant moteur démarrage démarrage puissances aux types de
pompes
Continu Shunt Normal Normal Toutes Turbo pompe
Compound Élevé Normal Toutes Pompe
alternative
Alternatif Répulsion Élevé Normal Petites et Pompe
Monophasé Impulsion moyen volumétrique
Double Moyen Normal Turbo Pompe
alimentation Petites
Alternatif Case Normal ou Normal Toutes Turbo Pompe
triphasé d’écureuil Élevé Faible Moyennes et Pompe
Rotor bobiné élevé Normal grandes alternat
Synchrone à Normal Turbo Pompe
grande vitesse

BRANCHEMENT ET DÉMARRAGE

MOTEUR DIESEL
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RENDEMENT DE LA TRANSMISSION

 Au cas où une petite pompe est suffisante, la dite pompe est livrée avec son moteur. Par
suite, le problème de la transmission ne se pose pas.

 Par contre, pour les stations de pompage relativement importantes, la pompe et le moteur
sont à choisir séparément. Par suite, le problème de l’accouplement du moteur avec la pompe
se pose. C’est la transmission de l’énergie du moteur à la pompe.

 Si cet accouplement se fait par un arbre, il n’y a pas pratiquement de pertes d’énergie.
Soit, le rendement de la transmission est t = 100%.
 Si cet accouplement nécessite une courroie pour des problèmes de changement d’angle,
il faudra tenir compte des pertes :

◙ D’énergie (dues au glissement de la courroie, changement d’angle, …) Soit, le


rendement de la transmission est de l’ordre de t = 90%.
◙ D’eau au niveau de la presse étoupe qu’il faudra régler, changer, … périodiquement

 Si l’accouplement se fait par une chaîne, …


Pt = Pp =  g Q H
Ainsi, la puissance au niveau de la transmission sera :
t p t

LE MOTEUR ET LE MODE D’ÉNERGIE

Il faut distinguer le cas des moteurs électriques et le cas des moteurs à explosion. Le cas
des autres moteurs (solaire, éolien, …) sont réservés à des utilisations particulières.

MOTEUR ÉLECTRIQUE

Pour avoir un rendement optimal, il faudra que la puissance du moteur satisfasse la double
inégalité :

P  Pn  4/3 * P
Avec :

P : puissance calculée au niveau de la transmission.


Pn: puissance nominale du moteur.

Cela veut dire que :

 Il faut que le moteur soit un peu surpuissant afin d’éviter un échauffement


occasionné (effet joule, …)
 Il faut que le moteur ne soit pas encore trop puissant, si non, le facteur COS  sera
très mauvais du fait de la faible charge.

Dans la pratique : La puissance transmise est majorée par :


 30% pour une puissance inférieure à 5 CV.
 20% pour une puissance comprise entre 5 et 25 CV.
 10% pour une puissance supérieure à 25 CV.
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Et le choix portera sur le moteur de la série existante de puissance commerciale juste
supérieure à la puissance ainsi calculée.
Mais, dans tous les cas, il fait que : Pn  4/3 * P
Ainsi, et à titre indicatif, le rendement sera de   0.9

MOTEUR A EXPLOSION

A chaque fois que la ligne électrique fait défaut, le moteur à explosion s’imposera. Par suite,
le choix se portera sur le moteur Diesel vu que le prix de l’essence est trop cher.
En général, se sont des moteurs à axe horizontal. Leur accouplement se fait par une
courroie au cas du besoin d’un changement d’angle.
Il est préférable de les faire travailler à 70% de leur puissance, pour éviter leur usure rapide.
Sans non plus oublier que ce sont des moteurs qui ont un rendement faible, il de l’ordre de   0.6,
il faut compter sur une consommation de l’ordre de 0.15 à 0.25 l/h/CV.

LES ACCESSOIRES
Les accessoires d’une station de pompage sont multiples, on citera en particulier :
 Les appareils de commande et d’automatisation.
 Les ouvrages de protection contre le coup de bélier.

NOTION D’AUTOMATISME

Ce paragraphe décrit schématiquement le principe de démarrage de la pompe (et son arrêt)


d’une façon automatique, en réponse à une contrainte donnée, et ceci par l’emploi d’un simple
flotteur. En voici quelques exemples.

ARRÊT DICTÉ PAR LE RÉSERVOIR

Lorsque le réservoir est


presque plein, le flotteur qui
remonte, fait basculer
l’interrupteur à la position
« ouverture du circuit » et
par suite, la pompe s’arrête
une fois le courant est
coupé.

DÉMARRAGE DICTÉ PAR LE RÉSERVOIR

Lorsque le réservoir est


presque vide, le flotteur qui
descend, fait basculer
l’interrupteur à la position
« fermeture du circuit » et par
suite, la pompe démarre une fois
le courant est rétablit pour remplir
le réservoir de nouveau.
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ARRÊT DICTÉ PAR LE PUITS

Lorsque le puits est presque


vide, le flotteur qui descend, fait
basculer l’interrupteur à la position
« ouverture du circuit » et par suite,
la pompe s’arrête une fois le
courant est coupé.

AUTRE MOYEN

Dans la pratique, et vu que la distance qui sépare le puit du réservoir peut être importante, il
est préférable d’utiliser d’autres systèmes, et c’est l’électronique qui monopolise le marché par
l’usage des poires (voir le cours de l’automatisme)

NOTION DU COUP DE BÉLIER

DÉFINITION DU COUP DE BÉLIER

Le coup de bélier est une onde qui se propage dans la conduite après une modification
brusque dans le régime d’écoulement, par exemple :

 Après une coupure d’électricité quand la pompe fonctionne.


 Après une fermeture d’une vanne d’une façon très rapidement.
 ….

Le coup de bélier se traduit par des surpressions et/ou des dépressions dans la conduite (et
la pompe), qui risque d’endommager les ouvrages.

PROTECTION CONTRE LE COUP DE BÉLIER

La protection contre le coup de bélier se fait au niveau de la station de pompage comme elle se
fait au niveau des conduites.

AU NIVEAU DE LA STATION DE POMPAGE

La protection au niveau de la station de pompage se fait par l’utilisation d’un volant d’inertie, d’un
réservoir d’air, …

o Le volant d’inertie est un cylindre trop lourd, couplé à la pompe, qui absorbe une partie de
l’énergie électrique au démarrage, et par suite la pompe démarrera lentement. Une fois le
courant électrique coupé, ce volant d’inertie cédera son énergie cinétique à la pompe pour
que celle-ci ne s’arrête pas brusquement.
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o Le réservoir d’air est un réservoir


rempli d’air sous pression qui atténue
les surpressions et les dépressions,
en faisant comprimer d’avantage ou
en faisant détendre le gaz qu’il
contient. Bien remarquer qu’il est
préférable à le placer au niveau de la
station de pompage.

AU NIVEAU DES CONDUITES

o Cheminée d’équilibre : C’est un


ouvrage permettant d’éviter à la
fois les surpressions et les
dépressions, en retenant les
excès en eau ou éventuellement
en cédant de l’eau, afin
d’amortir les surpressions et les
dépressions à la fois.

o Soupape de
décharge : C’est un
organe qui s’ouvre
et laisse passer un
certain débit,
lorsqu’il y a des
surpressions dans
la conduite
dépassant la limite
autorisée. Mais,
elle n’a pas d’effet
contre les
dépressions.
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Exercices
1. Pour alimenter en eau potable sa ferme, dont les besoins en eau s’élèvent à 20 L/s,
l’exploitant creuse un puits, sur une profondeur statique de 24 m

Les essais de débits aboutissent aux rabattements de la nappe suivants.

Q (L/s) 4 8 12 16 20 24 28
Δ (m) 0.8 1.1 1.5 1.9 2.3 2.9 3.5

 Autres données :
 Temps de pompage max = 20h/24
 La conduite de refoulement est en amiante ciment

1.1 Calculer le débit de dimensionnement. 24 L/s

Le puits donnera un débit qui coule seulement 20h/24, par suite, le débit de
dimensionnement de la conduite sera Qd = Q * 24 / 20 = 20 * 24 / 20 = 24 L/s

1.2 Calculer la hauteur dynamique d’aspiration 26.9 m

La hauteur dynamique à l’aspiration sera la somme de la hauteur géométrique et du


rabattement à l’aspiration, Soit :

Hda = 24 + 2.9 = 26.9 m

1.3 Faire un croquis visualisant ces hauteurs

Profondeur
Profondeur statique
dynamique Rabattement
du puits

2. Le réservoir, ayant une hauteur de 20 m et une cuve en eau de 2 m, se trouve à une centaine
de mètres du puits. Calculer par rapport au sol :

2.1. La hauteur géométrique de refoulement 22 m

La hauteur géométrique de refoulement Hgr = 20 + 2 = 22 m

2.2. La hauteur manométrique de refoulement 49.14 m

Le diamètre approximatif de la conduite Puits Réservoir sera donné par la formule de Bresse

D (m) ≈ 1.5 * Q^0.5 (m3/s) ≈ 1.5 * 0.024^0.5 = 232 mm


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Le diamètre le plus proche à prendre en considération sera Da ≈ 250 mm

Les pertes de charge au niveau du refoulement; pour un débit de Q = 24 L/s, à travers une
conduite en amiante ciment de diamètre D = 250 mm et une longueur telle que :

L = (distance du puits au réservoir) + (profondeur du puits) + (hauteur du réservoir)


L = 100 + 27 + 22 = 149 m

J = (Q / 48.3 / D2.68) 1/0.56 * L = (0.024 / 48.3 / 0.252.68) 1/0.56 * 149 = 0.143 mCE

Sur ce, la hauteur manométrique totale de refoulement est


Hmr = 22 + 27 + 0.14 = 49.14 m

3. Quel type de pompe va t-on choisir ?

3.1 Une pompe à hélice ou centrifuge ? Justifier.

La pompe ayant à refouler un débit de 24 L/s à travers une hauteur manométrique totale =
49.14 m, devra être une pompe centrifuge.
La vitesse spécifique Ns = 52 * N * Q1/2 / H3/4 = 52 * 1450 * 0.0241/2 / 503/4 = 621 donne une
pompe centrifuge à simple aspiration.

3.2 Une pompe à axe horizontal ou vertical ? Justifier.

La profondeur du puits est de 27 m. Par suite, on peut opter pour une pompe à axe vertical,
dont le moteur sera placé sur la surface du sol.

3.3 Une pompe mono ou multicellulaire ? Justifier

Est vu que la hauteur de refoulement n’est pas très grande, une pompe monocellulaire peut
être suffisante.

3.4 Pouvez-vous estimer son rendement ?

Le rendement de la pompe (Q = 24 L/s, H = 50 m) est de l’ordre de 0.8

3.5 Pouvez-vous donner plus de détail ?

Sur ce (Q = 24 L/s, H = 50 m), la pompe numéro 300 est la pompe la plus appropriée (§ fig
13 : Plage des pompes)
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6 LE STOCKAGE DE L’EAU
NÉCÉSSITÉ
Pour éviter au tant que possible la coupure de l’alimentation des abonnés en eau potable (en
cas d’entretien et / ou réparation de …), une réserve en eau stockée devra être toujours existante
(disponible). D’où, il est nécessaire d’installer un ou plusieurs ouvrage(s) de stockage de l’eau
entre l’adduction et la distribution.

DÉFINITION
C’est un simple réservoir (comme son nom l’indique) qui stocke de l’eau. Il porte le nom de
château d’eau aussi. C’est un ouvrage qui :

 Met en réserve de l’eau qui arrive


en excès (durant la nuit par
exemple)
 Fournit le déficit en eau au
moment de pointe (de la forte
consommation)

RÔLE DU RÉSERVOIR
En A.E.P, le réservoir a double rôle :

 La mise en pression de l’eau au niveau de la distribution.


 La mise en stock d’un volume d’eau
o Minimal pour dépasser au moins la pointe de la demande en eau.
o Supplémentaire au cas où il se produirait un incendie, ….

Ainsi : il faudra

► Que le réservoir aura une cote


supérieure à celle du village pour
assurer la pression de service
exigée par les abonnés.
► Le dimensionner aussi, …
(économie !)

Ne pas oublier qu’il y a d’autres considérations à prendre en compte pour son implantation
tel quel :

 Avoir un bon sol de fondation (imposée par le génie civil : mécanique du sol)
 Être au milieu du village autant que possible (imposée par la bonne répartition de la
pression : Économie dans le dimensionnement)
 Avoir une accessibilité facile (imposée par le fonctionnement)
 …
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CARACTÉRISTIQUES DU RÉSERVOIR
FORME DES CUVES

Les formes des réservoirs sont multiples :

 Forme cylindrique (la plus utilisée pour les réservoirs surélevés)


 Forme parallélépipédique (la plus simple pour les réservoirs enterrés)
 Formes esthétiques : Forme de fleur, forme de champignon, ... Mais ces formes
coûtent trop chère dans leur réalisation.

En résumé :

La forme la plus économique est la forme cylindrique.

 Elle présente la meilleure répartition des pressions.


 Elle nécessite le minimum de bétons pour un volume d’eau à stocker.

Exemple : Étude de la répartition de pression : Comparaison de la forme cylindrique et la forme


parallélépipédique d’un réservoir :

 De point de vu répartition des pressions de l’eau (pression intérieure)

Au niveau des coins (angles), la


pression est difficile à déterminer, vu qu’il
faudra considérer la résultante des forces
de pression, et la dite résultante des
forces ne peut être connue.
Vue en plan

 De point de vu répartition des pressions du vent. (pression extérieure)

La forme cylindrique est une forme


plus aérodynamique que la forme
parallélépipédique. C'est-à-dire, qu’elle offre
moins de résistance aux forces du vent. En
d’autres termes, elle n ‘ aura pas besoin d’un
surdimensionnement en acier, …
Vue en plan
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 De point de vu économie du béton de construction (son propre poids)

Le volume du béton à prévoir pour la forme cylindrique est plus petit que celui de la forme
parallélépipédique (§ exercice)

Conclusion :

La forme cylindrique est économique que la forme parallélépipédique.

NOMBRE DE CUVES

Il y a intérêt à diviser la capacité du réservoir au moins en deux cuves de volumes à peu prés
identiques pour permettre d’assurer la distribution de l’eau d’une cuve alors que l’autre est en
phases de nettoyage, entretien et / ou réparation.

Toutefois, pour une capacité de moins de 200 m3, on ne fait en général qu’une seule cuve
par mesure d’économie.

Si la capacité est à répartir en deux cuves, deux solutions sont possibles :

 Faire deux cuves accolées qui constituent la


meilleure solution de point de vue technique
(entretien et / ou réparation) et économique
(moins de béton), pour le cas d’un réservoir au
milieu du village.
 Faire deux cuves éloignées l’une de l’autre pour
avoir la meilleure distribution de l’eau (pression
et débit), dans le cas où le réseau de
distribution serait relativement allongé.

ASTUCE : On pourra opter pour une cuve amont du réseau alors que l’autre sera en aval, ce
qui réduit les longueurs desservies ; et par suite, les débits et les pertes de charge; ainsi, on
favorise le sous dimensionnement du réseau; d’où l’économie !
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REMARQUE :

Au cas où le village se trouve sur un très


accidenté, il faudra avoir :

 Placer des réducteurs de pression aux


antennes accidentés.
 Au cas où le réducteur n’est pas suffisent,
passer aux réservoir par étage,

TYPE DE RÉSERVOIR

 Pour les régions accidentées, il est


préférable d’opter pour des réservoirs
enterrés ou semi enterrés, vu qu’ils
présentent les avantages suivants :

o Coût plus faible pour le même


volume d’eau stockée :
 Il n‘y a ni poutres, ni poteaux en
surélévation.

 Il n’est pas soumis au vent pour tenir compte des forces supplémentaires.
 L’action des forces sismiques est aussi négligeable.

o Conservation de l’eau à une température fraîche.


o Possibilité d’avoir un plus grand volume d’eau stockée.
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o ….

 Pour les régions non accidentées, le réservoir surélevé s’impose.

VOLUME DU RÉSERVOIR

Le volume à donner au réservoir dépend de :

 En premier lieu de la consommation du village (qui est fonction des besoins en eau)
 La nature du terrain naturel (accidenté ou non)

EN GÉNÉRAL

Le volume du réservoir se décompose en deux :

 La partie principale constituant le stock en eau


correspondra à la consommation du village.

 L’autre partie constituant la réserve en eau au cas où


il se produirait un incendie dans le dit village.

 Plusieurs moyens existent pour mesurer le volume


d’un réservoir, en voici un exemple
VOLUME EN TERRAIN NON ACCIDENTÉ

En terrain non accidenté, il faudra avoir de la pression, d’où, le réservoir surélevé ne peut
jouer que :

 Le rôle de la régulation de la pression.

 Alors que la notion de la réserve en eau stockée est limitée au minimum pour dépasser la
pointe (consommation correspondante à une durée de 3 à 4 heures de fonctionnement) vu
que le coût de construction est trop élevé.

VOLUME EN TERRAIN ACCIDENTÉ

En terrain accidenté, le réservoir peut être placé sur ou dans une colline aux alentours.
Et sur ce, il sera appelé réservoir enterré ou semi enterré (selon les cas) et aura les deux rôles à
jouer à la fois :

 Rôle de la régulation de la pression.

 Rôle de la réserve stockée qui peut atteindre une journée de fonctionnement.

Et selon son mode de construction, il sera :

 Un réservoir enterré de forme rectangulaire


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100
 Un réservoir enterré de forme cylindrique

Remarques :

 Pour quelques villes en Europe, la réserve stockée représente à peine quelques minutes de
consommation vu la surpopulation et la dotation en eau élevée.

 Ne pas oublier d’ajouter la réserve d’incendie (120 m3) et de la matérialiser par un


dispositif donné tels que :
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101
MATÉRIALISATION DE LA RÉSERVE D’INCENDIE

La matérialisation de la réserve d’incendie se fait par :

Une conduite double Un évent monté sur un siphon.

HAUTEUR DU RÉSERVOIR

Pour déterminer la hauteur à donner au réservoir, supposons pour simplifier le cas d’un
réservoir surélevé; implanté au centre du village et construit sur un terrain plat (non accidenté)

HAUTEUR MINIMALE

La hauteur minimale à donner au réservoir sera :

 La hauteur du bâtiment le plus haut

 Augmentée de la pression de service nécessaire au fonctionnement des divers appareils


hydrauliques (robinet, chauffe eau, ...)

 Sans oublier qu’il y a aussi des pertes de charge à prendre en considération.

HAUTEUR MAXIMALE

La hauteur maximale du réservoir ne doit pas dépasser la limite supérieure qui évite les
nuisances dans le réseau. Cette limite est généralement prise égale à :

 40 mCE pour les villages


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102
 60 mCE pour les villes
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103
REMARQUE :

Pour les immeubles dépassant cette


hauteur limite, il y a le choix de les équiper par :

 Une pompe donnant la pression nécessaire


pour alimenter éventuellement un réservoir
placé sur la terrasse de l’immeuble qui
répartit l’eau sur les étages supérieurs de
l’immeuble.

 Un sur presseur placé dans le réservoir


enterré et sous pression à la cave de
l’immeuble.

Alors que l’équipement des maisons de campagne, dépend des conditions locales.

HAUTEUR EXACTE

La hauteur exacte à donner au réservoir surélevé sera déterminée par l’étude du coût
économique du dit réservoir en fonction de sa dite hauteur. C’est ce qui se représente
schématiquement par :

 Plus le réservoir est haut, plus il coûtera cher. C’est à dire :

o Le coût du génie civil du réservoir est une fonction croissante de sa hauteur.

o Et sans oublier aussi l’adduction, dont le coût est une fonction croissante de la hauteur du
réservoir (hauteur manométrique qui augmente).

 (Courbe 1 : coût du génie civil du réservoir et celui de la conduite de l’adduction)

 Mais, plus le réservoir est haut, plus le réseau de distribution dispose de pertes de charge à
gaspiller à travers le dit réseau, plus les conduites peuvent être de petits diamètres. C’est à
dire, le coût du réseau de distribution sera moins cher. C’est une fonction décroissante de sa
hauteur (courbe 2 : coût du réseau de distribution)

► Et, le coût global à


payer est la somme
des deux coûts, ce
qui définit une
hauteur optimale
(à chercher)
correspondante à
ce coût global
minimal.
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104
HAUTEUR APPROCHÉE

Vu la difficulté de trouver cette hauteur exacte, une valeur approchée à donner à la hauteur du
dit réservoir surélevé sera approximativement de :

 La hauteur du bâtiment le plus défavorable (le plus haut et / ou le plus loin)


 Augmentée de la pression de service à la terrasse de ce bâtiment (par défaut prendre 5
mCE).

 Augmentée des pertes de charge (correspondantes une vitesse moyenne, de l’ordre de 1


m/s) le long de la conduite séparant le réservoir du dit bâtiment le plus défavorable.

EXEMPLE :

Soit un petit village (construit sur terrain horizontal) ayant une cote moyenne de 300 mNGM
dont les constructions ne dépassent pas le 2° étage. Fixer un ordre de grandeur à la cote eau au
niveau du réservoir ?

 En tout cas, il ne faudra pas dépasser une pression de 40 mCE. D’où, la cote max sera 340
mNGM.

 La cote minimale approximative sera à : (316 mNGM vu que)

o Le logement ayant 2 étages aura une hauteur de :


(5 m pour le RDC) + (3 m * 2 étages (1° + 2°)) = 11 m de haut.
o La pression à la terrasse est de 5 mCE.
o L’éloignement n’est pas pris en considération pour préciser la cote minimale

 D’où, on optera pour une cote moyenne de 330 mNGM.


 En admettant que les PdC ne dépasseront pas 14 mCE vu le manque de données pour
pouvoir les calculer.

 Alors que pour avoir la cote exacte, il faudra procéder au calcul économique.
REMARQUE :

Pour plus de détail sur ce paragraphe, voir le chapitre suivant, § 7.1.4

MATÉRIAUX UTILISÉS
Autrefois, les réservoirs étaient construits en maçonnerie de moellons et / ou de tôles d’acier
soudées. Ces solutions sont abandonnées en raison de leur coût élevé et de leur entretien trop
cher.

Les réservoirs sont actuellement réalisés par du béton armé et / ou précontraint. Remarquer bien
que le béton précontraint permette de maintenir une compression résiduelle du béton, ce qui
assure une meilleure étanchéité.
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105

ÉQUIPEMENT DU RÉSERVOIR
Le réservoir devra être équipé par ce qui suit :
 La conduite de l’arrivée de l’eau (conduite
d’adduction)
 La conduite de départ de l’eau (conduite de
distribution)
 La conduite du trop plein (conduite d’évacuation
de l’excès en eau)
 La conduite de vidange de l’eau (conduite de
nettoyage du réservoir)
 La conduite de la lutte contre l’incendie (qui se
combine avec la conduite de distribution)
 Sans oublier éventuellement une conduite by-
pass entre l’adduction et la distribution qui facilite
les travaux de nettoyage et / ou entretien.
 De poires d’automatisme pour l’arrêt et le départ
de l’alimentation

Et pour pouvoir entretenir ces équipements, il faudra prévoir les accès convenables, en
particulier les escaliers, …

Remarque : Il arrive à ce que la conduite d’amenée soit reliée à la conduite de distribution, pour
faciliter l’entretien du réservoir.

CAS PARTICULIER : RÉSERVOIR INDIVIDUEL

En campagne, les
habitants aménage
leur propre
alimentation en eau
depuis le captage
jusqu’au réservoir. En
voici un exemple
d’alimentation équipé
en énergie solaire.

RÉALISATION DES PLANS


VOLUME À STOCKER

Bien se rappeler dès le départ que Le stock à prévoir est de :

 Une journée de consommation si le réservoir est enterré ou semi enterré.

 Quelques heures (3 à 4 h) de consommation si le réservoir est surélevé, juste pour


dépasser la pointe.
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106

DIMENSION DU RÉSERVOIR

La première dimension à déterminer est la lame d’eau dans le dit réservoir.

 Pour une lame d’eau relativement faible, l’étendue du réservoir sera trop grande, ce qui
coûtera chère (coût du terrain + …)

 Par contre, pour une lame d’eau relativement grande, la variation de la pression sur le
réseau sera trop grande, ce qui créera un surdimensionnement des parois, des
perturbations de fonctionnement, …

Dans la pratique, il a convenu d’opter pour une lame d’eau de 3 à 5 mCE.

ESQUISSES DU RÉSERVOIR

Le plan du réservoir devra comporter :

 La vue générale en plan (plan de masse)

 Les différentes coupes qui précisent les détails non clairs sur le plan :

 Différentes coupes en élévation précisant les fondations, la lame d’eau dans la cuve, la
hauteur du réservoir en surélévation, ….

 Différentes coupes en plan faites en différant niveaux (fondation, niveau du sol, en


surélévation, au niveau de la cuve,….)

 Différents détails agrandis des ouvrages particuliers (escalier, ouverture d’aération,


crépine, accès à la cuve, matérialisation de la réserve d’incendie, mise en place des
différentes vannes, …)

 Différents détails agrandis des conduites (départ de l’eau, arrivée de l’eau, trop plein,
conduite d’incendie, …)

Exemples

1. Donner une esquisse d’un réservoir enterré (plan et coupes)

2. Donner une esquisse d’un réservoir surélevé (plan et coupes)


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107
EXERCICES

Objectif : Initier les apprenants à la notion du calcul du coût du projet.

 Avant métré et devis.


N.B. : Un projet non économique ne sera jamais réalisé.
 Calcul économique

Ex 1 : DÉTERMINATION DE LA FORME ÉCONOMIQUE

Soit à construire un réservoir d’eau de volume V = 450 m3 pour un douar. Si on admet que :

 La hauteur en eau H = 5 mCE dont la revanche r = 0.5 m


 L’épaisseur des parois en béton e = 30 cm.

1. Calculer la section à donner au réservoir (approximativement) 100 m2

S = v / 5 = 450 / (5 – 0.5) = 100 m2


2. Calculer le volume en béton pour les deux dalles (sol et toit) 60 m3

Vb = 2 * S * e = 2 * 100 * 0.3 = 60 m3
3. Calculer la section latérale du réservoir. (r = 0.5 m)

 Si on opte pour la forme cylindrique. 198.52 m2

D = 4 * (S / 3.14159) ^ 0.5 = 11.28 m, D’où, on a:


Le périmètre P = 3.14159 * D = 35.45 m
La surface latérale Sl = 5.6 * 35.45 = 198.52 m2
 Si on opte pour la forme parallélépipédique. 224 m2

L = s^0.5 = 10 m, D’où, on a:
Le périmètre P = 4 * L = 40 m
La surface latérale Sl = 40 * 5.6 = 224 m2

4. Calculer le volume en béton pour les parois

 Si on opte pour la forme cylindrique. 59.56 m3

Vbp = 198.52 * 0.3 = 59.56 m3


 Si on opte pour la forme parallélépipédique. 67.26 m3

Vbp = 224 * 0.3 = 67.26 m3


5. Calculer le volume en béton total

 Si on opte pour la forme cylindrique. 119.56 m3

Vt = Vbp + Vd = 59.56 + 60 = 119.56 m3

 Si on opte pour la forme parallélépipédique. 127.26 m3

Vt = Vbp + Vd = 67.26 + 60 = 127.26 m3


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108

6. Pour quelle forme optez-vous ? Quelle est la marge à économiser ? 6.4 %

Forme cylindrique m = (127.26 – 119.56) / 119.56 = 6.4 %

7. Donner une esquisse de votre réponse.

Ex 2 : ESTIMATION DE LA DATE DE CONSTRUCTION DU DEUXIÈME RÉSERVOIR

Soit à construire 2 réservoirs pour un village. Le premier à l’année zéro de référence, et le


deuxième plus tard.

On admet que :

 la consommation moyenne du village évolue dans le temps comme suit


Cj = 150 * (1 + 5%) j m3 / j.

 La réserve en eau doit être d’une journée de consommation.

 Le taux d’actualisation est i = 10%.

Déterminer :

1. La capacité du réservoir unique à prévoir si la DdV = 30 ans 648 m3

V30 = 150 * (1 + 0.05) 30 ≈ 648 m3.

2. La capacité de chaque réservoir si le second sera construit à l’an 13 283 ; 365 m3

Le premier doit tenir jusqu’à l’an 13 et le second jusqu’à la fin du projet. Soit :
V1 = 150 * (1+ 0.05) 13 ≈ 283 m3 et V2 = V30 – V1 = 648 - 283 = 365 m3

3. En déduire le coût actualisé de ces deux réservoirs. 386 * c dh

Si on admet que le coût unitaire est C (dh / m3), on aura :


Pg = V1 * C + V2 * C Act = (V1 + V2 act) * C = (283 + 365 * (1.1) ^13) * C = 389 * C dh.

4. A quelle année le 2° réservoir sera-t-il construit pour que le coût soit optimal ?

Un projet non économique n’est pas un projet !

Si on admet que le m3 d’eau à stocker se chiffre à un coût unitaire C (en dh / m3), on aura :

Le premier réservoir à construire et qui sera suffisant jusqu’à l’an j aura un coût :

Pj = 150 * (1 + 0.05) j * C

Le second réservoir à construire en l’an j aura un coût :

Pf = [648 - 150 * (1 + 0.05) j] * C à actualiser. C'est-à-dire :

Pf Act = [648 - 150 * (1 + 0.05) j] * C * (1 + i%) -j


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109

 Par suite, Le coût global sera :

Pg = Pj + Pf Act
Pg = 150 * (1 + 0.05) j * C + [648 - 150 * (1 + 0.05) j] * C * (1 + i %) -j Avec i = 10%

REMARQUE : La fonction Pg = F (j) aura son minimum (coût minimal à payer) pour sa
dérivée nulle, dPg / dj = 0. Mais cette fonction est très compliquée à étudier. D’où le recours au
calcul numérique.
CoutReservoir.xls

DETERMINATION DE L'ANNEE DE CONSTRUCTION DU DEUXIEME RESERVOIR

ANNEE V1 V2 V2act V1+V2act


1 158 491 446 604
2 165 483 399 564
3 174 475 357 530
….. ……. ……. …… ….
26 533 115 10 543
27 560 88 7 567
28 588 60 4 592
29 617 31 2 619
30 648 0 0 648

600
Coût
500

400

300

200

100

0
0 5 10 15 20 25 An 30
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110

7 LE RÉSEAU DE DISTRIBUTION
GÉNÉRALITÉ

A partir du réservoir, l’eau va être répartie à travers les diverses conduites du réseau de
distribution. Celui ci doit présenter des diamètres suffisamment grands afin d’assurer le débit
maximal demandé (débit de pointe) sous une pression au sol convenable (supérieure à la pression
de service)

CARACTÉRISTIQUE DU RÉSEAU
DÉBIT

 Les conduites doivent transiter un débit relativement fort par rapport à la consommation
moyenne.
 Si la demande en eau du village nécessite un débit fictif continu Q, le réseau devra être
dimensionné pour un débit de pointe de 3 * Q.
 Il faudra tenir compte aussi de l’efficience du réseau qu’on pourra prendre égal 0.8 pour un
réseau relativement en bon état.
 Les conduites doivent être capables aussi de vérifier les conditions de l’incendie; au moins sur
les grandes artères du village, à savoir : Transiter un débit de 17 l / s en donnant une
pression minimale de 1 bar (10 mCE)

DIAMÈTRE

En règle générale, les gros diamètres seront placés à l’amont (du coté réservoir), et les
petits à l’aval (en aval de réseau) Sans oublier que le diamètre minimal autorisé est de :

 D = 60 mm pour la simple distribution, à placer aux tronçons extrêmes avals.


 D = 80 mm (voir même de préférence 100 mm), à placer aux tronçons comportant
l’installation des bouches d’incendie.

VITESSE

Sauf condition de force majeure, la vitesse de l’eau à travers le réseau de distribution


devra être comprise entre la vitesse d’auto curage (0.5 m / s) et en gros 1.7 m / s, vu que :

 Une vitesse trop faible, (au-delà de la vitesse d’auto curage) favorise la formation de dépôt
de sable dans la conduite qui est parfois difficile à évacuer (surtout pour les petits réseaux
en milieu rural). D’où, on prévoit des décharges systématiques vers le réseau
d’assainissement. Remarquer bien que cette opération a un double rôle :

 Elle permet d’auto curer périodiquement les conduites du réseau de distribution.


 Comme elle permet d’auto curer aussi les canaux d’assainissement par la même
occasion !

 Par contre, une vitesse très grande, (Au-delà de 1.5 m / s pour les petits diamètres
formant le réseau d ‘AEP de petits douars) ou (au-delà de 2 m / s pour les diamètres moyens
formant le réseau d ‘AEP de petits villages) a les inconvénients suivants :
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111

 Elle favorise l’érosion et accentue aussi bien le coup de bélier à travers le réseau.
 Elle donne lieu à de grandes pertes de charge dans le réseau qui risquent de surélever
le réservoir d’avantage, et surtout, si les petits diamètres sont les plus dominants.

Remarque : La vitesse de l’eau à travers le réseau de distribution est variable.

 Dans le temps
o Au cours de la journée : Notion de pointe.
o Au cours des années : Notion de l’accroissement de la demande en eau.
 Mais aussi dans l’espace, c'est-à-dire d’un tronçon à un autre.

Exemple simple : Cas de la conduite TM d’un réseau.

Un village a les données suivantes : P0 = 1 000 hab, D0 = 100 l / j / hab, τ = 3.5% et r = 5%.
Si on admet que la durée de vie est n = 30 ans, Calculer :

1. Le débit de l’année zéro Q0.

Q0 = P0 * D0 / 86 400 = 1 000 * 100 / 86 400 = 1.16 l / s

2. Le débit de l’année n Qn.

Qn = P0 * (1+ τ) n * D0 (1+ r) n / 86 400

= 1 000 * (1 + 0.035) 30 * 100 * (1+ 0.05) 30 * / 86 400 = 14.04 l / s

3. Calculer le rapport Qn / Q0.

Qn / Q0 = 14.04 / 1.16 = 12.1

4. En déduire le rapport de vitesse Vn / V0.

Vn / V0 = Vn * S / V0 * S = Qn / Q0 = 12.1

5. Étudier ce rapport

Vu que la conduite ne sera pas remplacée, (DdV = 30 ans), on aura :

 Si V0 est égale à 0.5 m / s (vitesse minimale), Vn sera égale à 0.5 * 12.1 = 6 m / s (vitesse
extrêmement élevée)

 Et réciproquement, si Vn est égale à 1.7 m / s (vitesse maximale), V0 sera égale à 1.7 /


12.1 = 0.14 m / s (vitesse extrêmement faible)

Conclusion :

L’accroissement démographique qui fait augmenter le débit du village entraîne la


problématique de la variation des :

 Vitesses : Au début du projet, il y a des faibles vitesses, et qui augmentent beaucoup plus
tard.
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112

 Pressions : Au début du projet, il y a des pressions (relativement correctes) qui diminuent


fortement plus tard et risquent de perturber l’alimentation en eau.

PRESSION AU SOL
Tout réseau devra satisfaire la pression demandée
(appelée Pression de Service) par les abonnés. Soit, il
faudra un minimum de pression de :

 3 mCE pour qu’un robinet fonctionne correctement.


 5 mCE pour qu’une chauffe eau fonctionne correctement.
 ….

Sur ce, à titre d’exemples, il est à prévoir (Faire le calcul …)

 Une pression minimale au sol de :

 12 à 15 mCE pour le premier étage.


 16 à 19 mCE pour le second étage.
 20 à 23 mCE pour le 3ième étage.
 ….

 D’autre part, une pression supérieure à la limite maximale est à éviter. Elle entraîne des
fuites, bruit sur le réseau, … Cette limite maximale est de :

 40 mCE pour un douar ou petit village.


 60 mCE pour une petite ville.

Cas particulier :

Pour les immeubles nécessitant une pression supérieure (ou égale) à la limite maximale, le
propriétaire devra prévoir pour alimenter en particulier les étages supérieurs (qui ne peuvent pas
être alimenté directement par le réseau) :

o Un réservoir sur la terrasse de l’immeuble qui les alimente.


o Ou éventuellement un sur presseur au niveau de la cave de l’immeuble qui les alimentent.

Exemple :

Donner la variation de pression


extrème au cours de la jounée, en aval
d’un tronçon d’un douar qui se trouve
sur une forte pente. Si pour le débit de
pointe, on a une PdC = 25 mCE et une
pression de service de 30 mCE.
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113

 A midi, pour le débit de pointe, on a : J = 25 mCE et une pression P = 30 mCE.


 A minuit, et pour le débit +/- nul, an a : J ≈ 0 mCE et par suite une pression P = 55 mCE,
Soit un excès de pression qui risque de perturber le fonctionnement

CONDITIONS D’INCENDIE

 Comme il est prévu au niveau du réservoir un volume de 120 m3 d’eau en réserve


supplémentaire pour lutter contre l’incendie, le réseau devra être capable de satisfaire ces
conditions d’incendie (du moins en amont). Soit, transiter un débit Q  17 l / s sous une
pression minimale de un bar (10 mCE). Les bouches d’incendie seront placées en
moyenne tous les 400 à 500 mL.

 Pour le milieu rural, ces conditions d’incendie sur dimensionnent le réseau, vu que la
demande en eau par la population est souvent beaucoup plus faible. Mais, il faudra placer au
moins une à deux bouches d’incendie là où les conditions le permettent. En général ; il est à
prévoir une :
 Bouche d’incendie placée juste à coté du réservoir surélevé pour un terrain plat.
 Bouche d’incendie placée là où on a de la pression pour un terrain accidenté.

POSE DE CONDUITES ET ACCESSOIRE

C’est la même chose que pour la conduite d’adduction, et en plus, il faudra vérifier que :

 La cote de la conduite d ‘A.E.P devra être


supérieure à la cote de la canalisation de
l’assainissement.
 Les vidanges sont à diriger vers le réseau
d’assainissement pour :

o Évacuer les dépôts qui peuvent se cumuler


dans le réseau d ‘ AEP.
o Nettoyer la canalisation d’assainissement
(cas où la vitesse est inférieure à 0.5 m / s)

 La conduite est à poser en général sous le


trottoir, alors que celle de l’assainissement
est à poser sous l’axe de la rue.
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114

 Ne pas oublier de multiplier les accessoires vannes et faire des butées aux bifurcations, …
 ……..

Remarque :

Au cas où les moyens


financiers ne poseraient pas de
problèmes, il sera possible d’opter
pour un dispositif ouvert (système
visitable) tel quel :

CLASSIFICATION DES RÉSEAUX


Les réseaux de distribution peuvent être classés selon leur distribution en :

RÉSEAU MAILLÉ

C’est un réseau qui présente beaucoup plus de sécurité et de souplesse au niveau de la


distribution. Mais il n’est pas économique. On le rencontre principalement aux centres villes, …

RÉSEAU RAMIFIÉ

C’est un réseau qui ne permet pas une


alimentation en retour, d’où le risque de
manque d’eau en cas de rupture dans un
tronçon. Mais, il a l’avantage d’être
économique (il comporte moins de tronçons).
On le trouve aux quartiers périphériques des
villes, en milieu rural, …

RÉSEAU ÉTAGÉ

Pour des raisons topographiques (cas de terrains accidentés), la pression arrive facilement
à la limite supérieure maximale et peut même la dépasser, d’où, l’obligation de prévoir :

o Des réseaux de distribution en étages, qui sont séparés l’un de l’autre.


o Des réducteurs de pression pour un seul réservoir et plusieurs réseaux de distribution en
étages.
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115
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116

DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE


PRINCIPES GÉNÉRAUX

Le principe de dimensionnement du réseau est le même que pour une conduite d’adduction
gravitaire, il faut respecter :

 Les principes de l’hydraulique générale.

o Équation de la continuité.
o Théorème de Bernoulli.

 Les contraintes techniques de l’écoulement :

o Contrainte de vitesse : Vmin = 0,5 m / s et Vmax= 1,5 à 2 m / s.


o Contrainte des pertes de charge. Jdisp ≥ Jréq
o Ne pas utiliser de diamètre D < 60 mm même pour les tronçons de la périphérie.
o Ne pas utiliser de diamètre D < 80, voir même 100 mm pour les tronçons alimentant les
bornes d’incendie.
 La contrainte économique : il faut que le coût du réseau soit le plus faible possible, c'est-à-
dire : Il faut utiliser les petits diamètres au tant que possible. Sans oublier que cette
contrainte est très liée à la cote du réservoir ; C’est à dire :
o Quand la cote réservoir augmente,
les diamètres du réseau peuvent
diminuer.

o Et réciproquement, Quand la cote


réservoir diminue, les diamètres
du réseau doivent augmenter.

DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE A DÉBIT FIXE (RAPPEL)

Rappel Le principe et les étapes du dimensionnement d’une conduite à débit fixe sont +/-
identiques que pour le cas d’une conduite gravitaire. En AEP, c’est le cas de la conduite (tronçon)
tête morte TM.

Exemple : Soit une conduite TM d’une longueur L = 500 m, qui transite un débit fixe Q = 30.5 l / s,
depuis un réservoir de cote eau Cr = 523.45 mNGM jusqu’à la rentrée du village où on exige une
pression étoilée d’au moins 520 mNGM.

Dimensionner cette conduite si celle-ci est en AC.

Q = 48.3 * D2.68 * J0.56

 Contrainte de la vitesse 0.5 < V < 1.7 m / s

o D = 250 mm pour une vitesse de V = 0.62 m / s Faire vos calculs


o D = 150 mm pour une vitesse de V = 1.73 m / s pour s’assurer ! !
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117
Soit : 150 mm > D > 250 mm
 Contrainte des PdC : Elles doivent être inférieures à Jdisp = (523.45 – 520) / 500 m/m ce
qui correspond à un diamètre théorique Dt > 180 mm.

En résumé : Le diamètre à choisir sera D = 200 mm ou éventuellement D = 250 mm.

Remarque :

Il n’est pas nécessaire d’utiliser :

 À ce niveau le dimensionnement télescopage.


 Ni même d’insister sur l’utilisation du diamètre minimal.

Le reste de la pression servira pour le calcul du réseau de distribution.

DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE A DÉBIT VARIABLE

A travers le réseau, les conduites distribuent de l’eau et constituent ce qui porte


l’appellation des conduites ayant un débit de route. Ainsi, une conduite ayant un débit de route, est
une conduite qui distribue de l’eau depuis son départ jusqu’à sa fin ; tel que le schéma suivant :

Soit une conduite AB de longueur L, qui répartit un débit Qre tel quel : q = Qre / L (L/s/m)

Par suite :

 Le débit distribué sur le tronçon AI est : q * x = Qre * x / L (en L/s)


 Le débit restant à distribuer est Qre - Qre * x / L + Qav = Qre (1- x / L) + Qav

Si on admet que ce débit est constant sur une petite longueur dx ayant un diamètre donné,
la perte de charge correspondante sera approximativement sous la forme j  k Q2. Soit ici :

dj  k / L * [ Qre (1 - x / L) + Qav ] 2 * dx

K / L représente la résistance de la conduite à l’écoulement par mètre de longueur (et


comporte l’effet du diamètre)

dj  k / L * [Qre 2 (1 - 2 x / L + x 2 / L2) + 2 Qre Qav (1 –x / L) + Qav 2] dx

Par intégration, on a :
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118
Et pour x = 0, on a j = 0. D’où; la constante d’intégration est C =

CONCLUSION :

 Par suite, la ligne piézométrique


est une parabole cubique qui se
représente graphiquement par :

 Pour x = L, on a tout calcul fait


j  k (Qav 2 + Qre Qav + Qre 2 / 3)

Expression d’utilisation incommode qu’on pourra simplifier et la noter par Qd (Débit de


dimensionnement) :
Q2av + Qre Qav + Q2re / 3 = Q2d

Et à l’encadrer pour simplifier, Soit :

Qd = (Qav2 + QavQre + Qre2 / 3) ½ > (Qav + Qre / 2)


Et aussi
(Qav + Qre / 2) < Qd < Qav + Qre / √3

D’où, on a l’approche suivante :

(Qav + Qre / 2) < Qd < Qav + Qre / √3

(Qav + 0.50 * Qre) < Qd < Qav + 0.58 Qre

Et, c’est ce qui s’appelle par la règle des 55%, et qu’on note :

Qd  Qav + 0.55 Qre  0.45 Qav + 0.55 Qam


Avec (rappelons-le) :

Qd : Débit de dimensionnement équivalent au débit variable qui transite dans la conduite.


Qav : Débit qui sort à l’aval de la conduite.
Qre : Débit qui alimente les abonnés le long de la conduite.
Qam : Débit qui entre en amont de la conduite.

CONCLUSION : La règle des 55% est très pratique dans le cas où il y aurait :

 Un débit réparti important.


 Un débit aval négligeable.

Soit :

 C’est le cas qui se présente dans la distribution de l’eau en grandes villes ou en irrigation par
aspersion.
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119
 Quant aux cas de l’AEP des petits douars, l’application ou non de cette règle (règle des 55%)
ne change pas grand-chose au résultat. De ce faite, son application n’est pas obligatoire.
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120
EXEMPLE 1 :

Soit une conduite en PVC qui donne un service de route de 40 L / s sur une longueur de 1
km, et à l’extrémité aval un débit de 10 L / s. Si on admet que les pertes de charge sont de 2.34
m / km :

1. Dimensionner la conduite avec la règle de 55%.

Le débit de dimensionnement est Qd = Qav + 0.55 * Qre = 10 + 0.55 * 40 = 32 L / s


Avec la perte de charge unitaire de 2.34 m/km, on a :

Rappel : pour le plastique, on a : Q = 58.9 * D 2.69 * j 0.561,


Soit D = (Q / 58.9 / j 0.561) 1/2.69 ; ce qui donne :

200 mm  D  250 mm
1.02 m / s > V  0.65 m / s

D’où on a les équations suivantes (équations de contrainte)

L200 + L250 = 1 Km : équation de longueur


3.4 * L200 + 1.17 * L250 = 2.34 m : équation des PdC

Soit : Tout calcul fait : L200 = 0.53 km et L250 = 0.48 km

2. Dimensionner la conduite sans la règle de 55%.

Si on considère que dans le débit de dimensionnement, on ne prend pas en considération la


règle des 55%, on a Qd = Qav + Qre = 10 + 40 = 50 L / s

Avec la perte de charge unitaire de 2.34 m / km, on a : …..

Soit tout calcul fait : L250 = 0.84 km et L300 = 0.16 km

Et on optera plutôt pour D250 mm sur toute la longueur (1 km)

3. Quelle conclusion en tirez-vous ?

L200 L250 L300 Dans le cas où le débit de desserte


(en route) est important, il faudra prendre
Avec 55 0.53 0.48 ----- en considération la règle des 55%. Si non,
% km km le surdimensionnement risquera d’avoir
Sans 55 ------ 0.84 0.16 lieu.
% km km
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121

EXEMPLE 2 :

CAS DE L’A.E.P D’UN VILLAGE EN MILIEU RURAL.

Soit une conduite en plastique qui donne un service de route de 1 L / s sur une longueur de
1 km, et à l’extrémité aval un débit de 2 L / s. Si on admet que les pertes de charge sont de 7 m /
km :

1 Dimensionner la conduite avec la règle de 55%.

Le débit de dimensionnement est Qd = Qav + 0.55 * Qre = 2 + 0.55 * 1 = 2.55 L / s

Q = 58.9 * D2.69 * J0.561

Avec la perte de charge unitaire de7 m / km, on a :

60 mm  D  80 mm
0.9 m / s  V  0.51 m / s

D’où on a les équations suivantes

L60 + L80 = 500 m


12.04 * L60 + 3.03 * L80 = 7 m

Soit : L60 = 440 m et L80 = 560 m

2 Dimensionner la conduite sans la règle de 55%.

Si on considère que dans le débit de dimensionnement, on ne prend pas en considération


la règle des 55%, on a Qd = Qav + Qre = 3 L / s

Avec la perte de charge unitaire de 7 m / km, on a : …..

Soit : (Tout calcul fait) L80 = 0.25 km et L100 = 0.75 km


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122
3 Quelle conclusion en tirez-vous ?

L60 L80 Dans le cas où le débit de desserte (en route) n’est


Avec 55 % 440 m 560 m pas important, Comme pour tout projet d’A.E.P en
Sans 55 % 250 m 750 m milieu rural, il n’est pas nécessaire de prendre en
considération la règle des 55%.

DIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION


COMPLEXITÉ DU PROBLÈME

Le dimensionnement du réseau de distribution n’est pas une tâche si simple, puisqu’il y a


plusieurs paramètres qui entrent en jeu; Tel quel :

 Le réseau est-il ramifié, maillé et/ou éventuellement en étage ?


 Le réseau est-il sur un terrain accidenté et/ou non ?
 Le réseau a t-il un ou plusieurs réservoir (s) de mise et/ou remise en pression ?
 Comment est la répartition des débits et des pressions (notion de zoning) ?
 …….

MÉTHODE DE DIMENSIONNEMENT

Quant aux méthodes de dimensionnement, il y a principalement :

 La méthode de la perte de charge unitaire fixe pour le réseau ramifié.


 La méthode d’optimisation pour le réseau ramifié (méthode de Labye)
 La méthode de Hardy Cross pour le réseau maillé.
 Le calcul par logiciel spécifique.

RECHERCHE DES DONNÉES DE CALCUL

Pour dimensionner un réseau de distribution d’eau, il faut avoir des données telles que :

 La longueur des tronçons du réseau à desservir (données à cutcher sur le plan ou à


mesurer sur le terrain naturel)
 La cote de départ de l’eau : En général, on prend la cote de l’eau la plus basse du
réservoir, une fois il est presque vide.
 Les pressions étoilées en eau à travers le village : Chaque pression étoilée sera la somme
de la cote terrain naturel augmentée de la pression de service (qui est fonction du nombre
d’étages) à collecter sur le plan coté ou par nivellement (altimétrie)
 La répartition de l’eau à travers le village : En général, on calcule le débit demandé (en
milieu rural) par la population globalement, et on suppose que la répartition est linéaire
C’est à dire; on admet que les abonnés du village constituent un groupe +/- homogène, et
demandent des besoins en eau +/- identiques.

Remarque : Cette hypothèse n’est valable qu’en milieu rural, et pas en milieu urbain, vu que les
quartiers sont très hétérogènes, et leurs besoins en eau sont très différents les uns des autres.
(Besoin du quartier administratif  besoin du quartier résidentiel  besoin du quartier industriel)
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123

RÉPARTITION DES DÉBITS

Soit un village (voir


schéma) nécessitant un
débit de 47.3 L / s. Donner
la répartition linéaire de ce
débit à travers le village si
on admet que tous les
besoins en eau sont
homogènes. Le tronçon R_1
est tête morte.

TRAN9ON R - 1 1– 11 1-2 2-21 2-3 3-31 31-311 31-312 3-4 4-41 4-5
L km 0.9 0.4 0.4 0.5 0.5 0.4 0.4 0.3 0.6 0.2 0.7

En admettant que la répartition des débits est linéaire, on a :

L = L1.11 + L1.2 + L2.21 + L2.3 + L3.31 + L31.311 + L 31.312 + L3.4 + L4.41 + L4.5
= 0.5 + 0.4 + 0.5 + 0.5 + 0.4 + 0.4 + 0.3 + 0.6 + 0.2 + 0.7
= 4.5 km

Remarque : La tête morte (TM) est une conduite qui relie le réservoir au village; par suite, elle ne
donne pas de débit de route.

On définit le débit unitaire par qU = Q / L =47.3 / 4.5 =10.51 L / s / km.

Et le tableau modèle de la répartition sera le suivant :

TRONÇON L (Km) Qre (L / s) Qd (L / s) Sans 55% Qd (L / s) avec 55%


5-4 0.7 7.358 7.358 4.047
41 - 4 0.2 2.102 2.102 1.156
4-3 0.6 6.307 15.767 12.929
312 - 31 0.3 3.153 3.153 1.734
311 - 31 0.4 4.204 4.204 2.312
31 - 3 0.4 4.204 11.562 9.670
3-2 0.5 5.256 32.584 18.657
21 – 2 0.5 5.256 5.256 2.891
2–1 0.4 4.204 42.044 40.152
11 –1 0.5 5.256 5.256 2.891
1-R 0.9 T- M 47.300 47.300

REMARQUE :

Pour le calcul du débit de dimensionnement, il faudra commencer toujours par l’aval, et


remonter le réseau pas à pas.
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124

DIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU RAMIFIÉ

 Pour tout dimensionnement (§ dimensionnement de la conduite gravitaire) il faut respecter :

 Les contraintes techniques :

 0.5 m / s  V  1.5 m / s
 PdCT  H (Pertes de charge disponibles)

Ces deux contraintes donnent plusieurs solutions possibles. D’où, il faut en


choisir une et une seule !

 La contrainte économique : Parmi ces solutions trouvées, une seule a le coût le plus
faible, c’est la solution appropriée (optimale, économique, adéquate) à choisir.

 Pour le cas du dimensionnement d’un réseau ramifié, la procédure est la suivante :

 Chercher le point le plus défavorable (comme pour l’aspersion, …) Le point le plus


défavorable est celui auquel l’eau arrive avec la pression exigée difficilement. En milieu
rural, où une pression de service est +/- la même ; c’est :

 Pour un terrain horizontal, c’est le point le plus loin.


 Pour un terrain accidenté, il pourra être le point le plus haut, comme il pourra être
le point le plus loin.

 Pour ce point, dimensionner les tronçons qui lui apportent de l’eau, et vérifier les pressions
aux différents nœuds.

 A partir de ces nœuds, on reprend le même principe pour dimensionner les ramifications.

 Au cas où on a un terrain accidenté, et le point défavorable n’est pas connu à priori, il faut
faire le dimensionnement avec les points douteux, et ne prendre en considération que le
point qui donne les diamètres les plus gros (cas le plus défavorable)

MÉTHODE DE LA PDCU FIXE

Le principe de la méthode est d’avoir une même PdCu partout, depuis le réservoir jusqu’au
point qui est supposé défavorable. Et par la suite, on complète le calcul des autres ramifications
de la même manière.

Remarque :

 Cette méthode très simple était très utilisée vu le manque de moyen de calcul puissant.
 Son majeur inconvénient est qu’elle met sur le même pied d’égalité le petit diamètre aussi
bien que le grand diamètre, bien que le petit diamètre crée de grandes pertes de charge.
 L’exemple suivant la résume sans trop insister.

Exemple :

Soit à dimensionner le réseau de l’exemple précédent par la méthode de la PdCu fixe. Les
conduites sont en plastique.
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125

TRAN9ON R-1 1– 11 1-2 2-21 2-3 3-31 31-311 31-312 3-4 4-41 4-5
L km 0.9 0.4 0.4 0.5 0.5 0.4 0.4 0.3 0.6 0.2 0.7
Débit l / s 47.3 5.26 42.04 5.26 32.58 11.56 4.2 3.15 15.77 2.1 7.36

Nœuds 1 2 3 4 5 11 21 31 311 312 41


CTN mNGM 75.8 74.8 74.6 73.9 72.7 76.2 74.5 73.5 74.5 73.5 74.5
Ps mCE 12 15 9 12 13 9 12 12 9 9 9

 Cote du réservoir : C = 100


mNGM.
 Pour les cotes du village et les
pressions de service au niveau
de chaque nœud, voir tableau.
 Pour les débits et les longueurs :
voir le tableau suivant
Précédent.
RÉPONSE

1. Recherche du point défavorable

Nœuds 1 2 3 4 5 11 21 31 311 312 41


CTN mNGM 75,8 74,8 74,6 73,9 73 76,2 74,5 73,5 74,5 73,5 74,5
Ps mCE 12 15 9 12 15 9 12 12 9 9 9
CP mCE 87,8 89,8 83,6 85,9 88 85,2 86,5 85,5 83,5 82,5 83,5

Le point supposé le plus défavorable est à l’apparence le point 5; on a:

2. Détermination de la perte de charge unitaire

L = LR-1 + L1-2 + L2-3 + L3-4 + L4-5 = 0.9 + 0.4 + 0.5 + 0.6 + 0.7 = 3.1 km

PdCt = CR – (CTN + Ps) = 100 – 73 – 15 = 12 mCE.

Par suite, la PdCu = PdCt / L = 12 / 3.1 = 3.87 m / km.

Soit, on dimensionne les différents tronçons pour le débit en question et la PdCu = 3.87
m/km et en respectant la vitesse autant que possible.

2. Tableau de dimensionnement

Le tableau suivant regroupe les résultats de la ramification principale :

Tronçon Pam L km Q L/s Dt D mm V m/s PdC CPc CTNv Psc Ps


TM 100 0,9 47,3 225 250 0,96 2,1 97,9 75,8 22,1 12
1_2 97,9 0,4 42,04 215 200 1,34 2,2 95,7 74,8 20,9 15
2_3 95,7 0,5 32,58 196 200 1,04 1,8 93,9 74,6 19,3 9
3_4 93,9 0,6 15,77 150 150 0,89 2,3 91,6 73,9 17,7 12
4_5 91,6 0,7 7,36 113 100 0,94 4,8 86,8 73,0 13,8 15
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126

Ce calcul est à refaire pour les autres tronçons.

Pour les ramifications 3-31, 31-311 et 31-312 on a :

Cote eau du point 3 (amont de la ramification) = mNGM. Vu que :

Pour le point le plus défavorable, point 311; on a :

L = L3-31 + L31-311 = km

PdCt = CP3 – (CTN + Ps) = mCE.

Par suite, la PdCu = PdCt / L = m/km.

Tronçon L km Q Dth D mm V m/s PdC CPc CTNv Psc Ps


3_31 0,4 9.66
31_311 0,4 1

Ce calcul est à terminer pour le reste.

3. Vérification de l’incendie

Tronçon Pam L km Q D mm V m/s PdC CPc CTNv Psc Cd Inc


TM 100 0,9 17 250 0,35 0,3 99,7 75,8 23,9 Vérif
1_2 99,7 0,4 17 200 0,54 0,4 99,2 74,8 24,4 Vérif
2_3 99,2 0,5 17 200 0,54 0,6 98,7 74,6 24,1 Vérif
3_4 98,7 0,6 17 150 0,96 2,6 96,0 73,9 22,1 Vérif
4_5 96,0 0,7 17 100 2,16 21,4 74,6 73,0 1,6 Non Vérif

OPTIMISATION DU RÉSEAU RAMIFIÉ

PRINCIPE

o Techniquement; les diamètres à choisir doivent respecter les contraintes techniques :

 0.5 m / s < V < 1.5 m / s pour les petits diamètres (ou jusqu’à 2 m / s pour les gros).
 Σ PdC pour les ramifications (depuis le réservoir jusqu’à l’aval ≤ PdC disponible)

Ces deux contraintes peuvent donner plusieurs solutions.

o Économiquement, et parmi cet ensemble de solutions techniquement valables, il y a une


solution et une seule qui a le moindre coût. La recherche de cette solution peut se faire par
plusieurs façons :

 La méthode rigoureuse de Labye (qui nécessite malheureusement beaucoup de


données et de calculs).
 La méthode approximative du tâtonnement qui pourra se faire avec Excel.
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127
MÉTHODE APPROXIMATIVE

Cette dernière méthode consiste à dresser un tableau qui comporte :

En colonne 1 le numéro du tronçon depuis le réservoir jusqu’à l’aval.


En colonne 2 la cote de la pression amont du tronçon.
En colonne 3 les le débit du tronçon
En colonne 4 la longueur du tronçon.
En colonne 5 le diamètre proposé du tronçon.
En colonne 6 la vitesse de l’eau dans ce tronçon qui devra être respecté, ci non changer le
diamètre
En colonne 7 les pertes de charge à travers ce tronçon.
En colonne 8 la cote de la pression aval du tronçon.
En colonne 9 la cote du terrain naturel aval du tronçon.
En colonne 10 la pression aval, et qui devra être supérieure à la pression de service demandée, ci
ce n’est pas le cas, changer un des diamètres amont pour corriger.

Exemple

Soit à dimensionner le réseau de l’exemple


précédent par la méthode de l’optimisation. Les
conduites sont en plastique.

Reprenant le schéma précédent avec les


données suivantes Cote Réservoir = 100 mNGM
Tronçon R-1 1-11 1-2 2-21 2-3 3-31 3-4 4-41 4-5
Long Km 0.4 0.7 0.3 0.4 0.6 0.2 0.4 0.3 0.2
Débit total L / s 7.0 1.4 4.8 0.8 3.4 0.4 1.8 0.6 0.4
CTN aval mNGM 75 72 73 71 72 70 71 70 71
Pression Service mCE 12 16 16 16 16 12  20 16 12

1. Tableau de dimensionnement

Tronçon Pam L km Q L/s D mm V m/s PdC CPc CTNv Psc Ps


TM 100 0,9 47,3 250 0,96 2,1 97,9 75,8 22,1 12
1_2 97,9 0,4 42,04 250 0,86 0,8 97,1 74,8 22,3 15
2_3 97,1 0,5 32,58 200 1,04 1,8 95,4 74,6 20,8 9
3_4 95,4 0,6 15,77 150 0,89 2,3 93,1 73,9 19,2 12
4_5 93,1 0,7 7,36 100 0,94 4,8 88,3 73,0 15,3 15

1_11 97,9 0,4 5,26 80 1,05 4,4 93,5 76,2 17,3 9


2_21 97,1 0,5 5,26 80 1,05 5,5 91,6 74,5 17,1 12
3_31 95,4 0,4 11,56 100 1,47 6,2 89,2 73,5 15,7 12
31_311 89,2 0,4 4,2 80 0,84 3,0 86,3 74,5 11,8 9
31_312 89,2 0,3 3,15 60 1,11 5,3 84,0 73,5 10,5 9
4_41 93,1 0,2 2,1 60 0,74 1,7 91,4 74,5 16,9 9
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128
2. Tableau de vérification des conditions d’incendie

Tronçon Pam L km Q L/s D mm V m/s PdC CPc CTNv Psc cd Inc


TM 100 0,9 17 250 0,35 0,3 99,7 75,8 23,9 Vérif
1_2 99,7 0,4 17 250 0,35 0,2 99,5 74,8 24,7 Vérif
2_3 99,5 0,5 17 200 0,54 0,6 99,0 74,6 24,4 Vérif
3_4 99,0 0,6 17 150 0,96 2,6 96,3 73,9 22,4 Vérif
4_5 96,3 0,7 17 100 2,16 21,4 74,9 73,0 1,9 nonVérif

1_11 99,7 0,4 17 80 3,38 35,7 64,0 76,2 -12,2 nonVérif


2_21 99,5 0,5 17 80 3,38 44,6 54,9 74,5 -19,6 nonVérif
3_31 99,0 0,4 17 100 2,16 12,2 86,7 73,5 13,2 Vérif
31_311 86,7 0,4 17 80 3,38 35,7 51,1 74,5 -23,4 nonVérif
31_312 86,7 0,3 17 60 6,01 106,3 -19,5 73,5 -93,0 nonVérif
4_41 96,3 0,2 17 60 6,01 70,8 25,5 74,5 -49,0 nonVérif

DIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU MAILLÉ

PROBLÉMATIQUE DU RÉSEAU MAILLÉ

Dans un réseau maillé :

o Ni le sens de l’écoulement
o Ni le débit non plus,

ne sont définis à priori (sont des inconnus). Car ces deux paramètres sont fonction des
diamètres du réseau (et qui sont eux aussi des paramètres inconnus qu’on essaie de trouver).

Sur ce, il sera fixé :

o Un sens d’écoulement
o Et un débit par tronçon arbitrairement

Qui seront corrigés par la suite, afin d’aboutir au débit réellement écoulé et à son sens
d’écoulement pour les diamètres choisis en respectant les conditions techniques de l’écoulement.

PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de la méthode repose sur deux lois, à savoir :

 Loi des nœuds : Elle se résume par la somme des débits qui arrivent à un nœud est
égale à la somme des débits qui en sortent. C’est ce qui traduit l’équation de la
continuité.

 Loi des mailles : La somme des pertes de charge est nulle le long du périmètre d’une
maille du réseau, en admettant que le signe des PdC sera celui du débit choisi au
départ. C’est ce qui traduit l’équation de la conservation de l’énergie.
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129 Q2
J2
Exemple :

Équations des nœuds Q1


J1
Au nœud d’arrivée, on a : Q = Q1+ Q6. Q3
J3
Au nœud de sortie 1, on a : Qs1 = Q3 + Q4
+
Au nœud de sortie 2, on a : Q5 = Qs2 + Q4 Q6
J6 Q4
Équation de la maille J4

J1 + J2 + J3 – J4 – J5 – J6 = 0,
Soit approximativement, et en fonction du débit :
a1Q12 + a2Q22 + a3Q32 - a4Q42 - a5Q52 - a6Q62 ≈ 0, avec ai
≈ ki * Li / Di5.

En résumé :

 Pour les nœuds, on a des équations du premier degré.


 Pour les mailles, on a des équations du second degré.

Et si le réseau comporte quelques mailles, imaginez le système d’équations à résoudre…


D’où la complexité de calcul.

Sur ce, plusieurs hydrauliciens ont proposé des méthodes (autres que la résolution des
équations), en voici la méthode la plus simple.

MÉTHODE DE HARDY CROSS

La méthode de Hardy Cross, qui permet de résoudre le problème et sans poser


d’équations à résoudre, consiste à :

 Respecter la loi des nœuds.


 Équilibrer les pertes de charge dans chaque maille par des corrections successives
des débits supposés (introduit approximativement au départ).

EXEMPLE Soit la maille suivante qu’on veut équilibrer.

On admet que le débit qui entre à la maille se répartit


en deux, et ressort, soit : Q = Q1 + Q2
Et les pertes de charge correspondantes sont
(approximativement) J1≈ K1* Q12 et J2 ≈ K2 * Q22.

Admettons que les débits Q1 et Q2 sont erronés d’une


quantité q (corrections à calculer), on aura :
J1 - J2 = 0
K1 * (Q1 + q) 2 - K2 * (Q2 – q) 2 ≈ 0
Le terme en q2 (trop petit) est négligeable,

q = (K2 * Q22 - K1 * Q12) / 2 / (K1 * Q1 + K2 * Q2)

Et les corrections à apporter seront : Q1’ = Q1 + q et Q2’ = Q2 - q


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130

Et vu que K1 ≈ J1* / Q12 et K2 ≈ J2 / Q22.

D’où, la correction à apporter sera : q = - (J1 – J2) / 2 / (J1 / Q1+J2 / Q2)

En généralisant ceci à plusieurs tronçons de la maille, la correction à apporter sera :

ΣJ
q=-
2 * Σ (J / Q)
Le débit q est la correction à apporter par maille, connaissant les PdC et les débits de la
dite maille.

EXEMPLE 1 : Soit à dimensionner le réseau maillé suivant :

Pour simplifier le travail, on admet que : Cote eau au point 1 = 100 mNGM. CTN = 75
mNGM. Les pressions de services sont données et les conduites sont en AC.

Noeud 1 2 3 4 5 6
Pression Exigée mCE 18 20 15 14 16 18

PROCÉDURE À SUIVRE :

1. Préparer un tableau ayant les noms de colonnes désignés.


2. Remplir les données de base (numéro mailles et tronçons, débit, longueur, …) sans oublier
les unités.
3. Corriger le débit par son signe selon le sens de la maille choisi.
4. Choisir des diamètres en respectant la vitesse (qui seront corrigés plus tard en fonction des
pressions de service à respecter) .
5. Calculer les pertes de charge, la cote aval de l’eau et la pression avale pour le premier
tronçon (première ligne du tableau) .
6. Corriger les pertes de charge par son signe selon le sens de la maille par :
= Si (Q < 0 ; k * L * Qa / Db ; - k * L * (-Q)a / Db) et sans espace.
On pourra faire la même chose pour la vitesse, soit :
= Si (Q > 0 ; 4000 * Q / 3.14 / D2 ; - 4000 * Q / 3.14 / D2)
7. Reproduire ce calcul pour les autres lignes.
8. Calculer la somme des PdC et Somme (J / Q) pour chaque maille
9. Calculer la correction ‘q’ pour chaque maille.
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131
10. Recopier ce tableau en corrigeant les débits; et ainsi de suite jusqu’à ce que la correction
deviendra négligeable, Soit
11. Le débit de la maille est Q + ‘q’ . Mais, pour le tronçon commun avec la 2ième maille, la
correction à apporter sera double :
a. Correction relative à la 1ière maille : Q’ = Q + ‘q1’ ( pour la maille 1 )
b. Correction relative à la 2ième maille : Q’ = Q + ‘q1’ - ‘q2’ ( pour la maille 2 )
12. Ne pas oublier de corriger les diamètres au cas où la vitesse correspondante sort de la
fourchette et ceci dès la première correction.
13. Au cas où on arrive à :
 Des pressions trop faibles, augmenter les diamètres ayant des vitesses élevées.
 Des pressions trop grandes, diminuer les diamètres ayant des vitesses faibles.
depuis la première maille.
14. Ne pas oublier de corriger les tronçons appartenants à deux mailles deux fois (correction
corespondante aux deux mailles. C’est le point 11.b vu auparavant) .
15. Réajuster les résultats au cas de besoin.

Tableau de calcul

 Faire le tableau de calcul et de correction


 Revérifier les diamètres

PREMIÈRE CORRECTION
Maille tronçons CPAm Débit long Diam Vit PdC J/Q q1 Debit1 PdC1 J 1/ Q1 q2
1 1_2 100,00 30,00 0,440 200 0,95 1,84 0,06 29,86 1,83 0,06
2_5 98,18 6,00 0,523 100 0,76 3,40 0,57 5,95 3,35 0,56
5_6 94,85 -5,00 0,233 80 -0,99 -3,18 0,64 -5,14 -3,34 0,65
6_1 98,26 -12,00 0,521 150 -0,68 -1,68 0,14 -12,14 -1,71 0,14
0,38 1,40 -0,14 0,13 1,42 -0,04
2 2_3 98,18 14,00 0,360 150 0,79 1,53 0,11 13,91 1,51 0,11
3_4 96,68 5,00 0,565 80 0,99 7,72 1,54 4,91 7,48 1,52
4_5 89,32 -7,00 0,623 100 -0,89 -5,34 0,76 -7,09 -5,45 0,77
5_2 94,84 -6,00 0,523 100 -0,76 -3,40 0,57 -5,95 -3,35 0,56
0,51 2,98 -0,09 0,19 2,96 -0,03

DEUXIÈME TROISIÈME CORRECTION


CORRECTION
Debit2 PdC2 J 2/ Q2 q3 Debit3 PdC3 J 3/ Q3 Debit4 PdC4 CPAv CTNav PresCa PresEg
29,82 1,82 0,06 29,80 1,82 0,06 29,80 1,82 98,18 75,00 23,18 20
5,94 3,34 0,56 5,93 3,33 0,56 5,93 3,33 94,85 75,00 19,85 16
-5,18 -3,39 0,65 -5,20 -3,41 0,66 -5,20 -3,42 98,26 75,00 23,26 18
-12,18 -1,72 0,14 -12,20 -1,73 0,14 -12,20 -1,73 99,99 75,00 24,99 18
0,05 1,42 -0,02 0,02 1,42 -0,01 75,00
13,88 1,51 0,11 13,87 1,50 0,11 13,87 1,50 96,68 75,00 21,68 15
4,88 7,39 1,51 4,87 7,36 1,51 4,87 7,35 89,32 75,00 14,32 14
-7,12 -5,50 0,77 -7,13 -5,51 0,77 -7,13 -5,52 94,84 75,00 19,84 16
-5,94 -3,34 0,56 -5,93 -3,33 0,56 -5,93 -3,33 98,17 75,00 23,17 20
0,06 2,96 -0,01 0,02 2,96 0,00
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132
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133
AUTRE EXEMPLE :

M Tro CPam L Débit CTNav


Equilibrer les mailles du réseau suivant en Km L/s
plastique dont les données sont : Ps = 16 mCE 1 12 120 1.2 70.00 95
29 1.5 28.00 94
98 1.6 -25.00 98
81 1.4 -60.00 100
2 23 1.8 30.00 90
34 1.6 20.00 87
49 1.9 -16.00 94
92 1.7 -28.00 95
3 94 1.9 16.00 87
45 1.7 8.00 85
56 1.8 -10.00 90
69 1.8 -17.00 94
4 89 1.3 25.00 94
96 1.7 17.00 90
67 1.3 -15.00 93
78 1.7 -20.00 110

DÉTERMINATION DE LA HAUTEUR DU RÉSERVOIR

La détermination de la cote réservoir se fait à partir de la connaissance du réseau de


distribution :

DIMENSIONNEMENT PAR LOGICIEL

Sur le marché, il existe des logiciels en matière d’AEP, qui aident à faire principalement :

 Le tracé du réseau.
 Le dimensionnement du réseau.
 Les vérifications des calculs avec des besoins de pointe, débit d’incendie, … pour
différentes pressions de service
 L’assimilation à plusieurs situations tels que : Optimisation de l’énergie de pompage, ….

1 INTRODUCTION – GÉNÉRALITÉS.........................................................................6

1.1 LE CAPTAGE 6

1.2 LE TRAITEMENT 6

1.3 L ’ADDUCTION 6

1.4 LE STOCKAGE 7

1.5 LA DISTRIBUTION 7

1.6 RÉSUMÉ 7

1.7 SCHÉMA 7

2 ESTIMATION DE BESOINS EN EAU........................................................................................ 10

2.1 ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU 10


2.1.1 ÉVALUATION DES BESOINS DOMESTIQUES..........................10
2.1.2 ÉVALUATION DES BESOINS EN EAU DU BÉTAIL....................10
2.1.3 ÉVALUATION DES BESOINS INDUSTRIELS............................11
2.1.4 DIVERS.........................................................................................11
2.2 CALCUL DES BESOINS HUMAINS EN EAU 11
2.2.1 ACCROISSEMENT DE LA POPULATION...................................11
2.2.2 ACCROISSEMENT DE LA DOTATION EN EAU..........................14
2.2.3 CALCUL DU DÉBIT......................................................................15

3 CAPTAGE DES EAUX.............................................................................................................. 22

3.1 CAPTAGE DES EAUX MÉTÉORIQUES 22

3.2 CAPTAGE DES EAUX DE SURFACE 22


3.2.1 CAPTAGE DES EAUX DE RIVIÈRE.............................................22
3.2.2 CAPTAGE DES EAUX DES LACS...............................................23
3.3 CAPTAGE DES EAUX SOUTERRAINES 24
3.3.1 CAPTAGE DES EAUX DE KHETTARA........................................24
3.3.2 CAPTAGE DES EAUX DE SOURCE............................................25
3.3.3 CAPTAGE DES EAUX EN PROFONDEUR.................................25
3.4 CHOIX DE LA POMPE 31

4 ADDUCTION DES EAUX.........................................................ERREUR ! SIGNET NON DÉFINI.

4.1 DESCRIPTION DES OUVRAGES Erreur ! Signet non défini.


4.1.1 LES CONDUITES.................................Erreur ! Signet non défini.
4.1.2 ACCESSOIRES....................................Erreur ! Signet non défini.
4.1.3 NOTION DE DURÉE D’UTILISATION PRÉVUEErreur ! Signet non défini.
4.1.4 CARACTÉRISTIQUE DE LA CANALISATIONErreur ! Signet non défini.
4.2 DIMENSIONNEMENT DES CONDUITES Erreur ! Signet non défini.
4.2.1 RAPPEL D’HYDRAULIQUE GÉNÉRALEErreur ! Signet non défini.
4.2.2 DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE GRAVITAIREErreur ! Signet non
défini.
4.2.3 DIMENSIONNEMENT PAR REFOULEMENTErreur ! Signet non défini.
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115
5 L’USINE ELEVATOIRE............................................................................................................. 34

5.1 LA POMPE 62
5.1.1 LES DIFFÉRENTS TYPES DE POMPES.....................................62
5.1.2 ELEMENTS DE BASE POUR LE CHOIX DES POMPES.............63
5.1.3 CHOIX DU TYPE DE POMPE......................................................70
5.1.4 PROBLÈMES PARTICULIERS.....................................................72
5.1.5 DEPANNAGE DE POMPES.........................................................75
5.2 LES MOTEURS ET L’ALIMENTATION EN ENERGIE 76
5.2.1 PUISSANCE DES POMPES, DES MOTEURS............................76
5.2.2 SOURCE D’ÉNERGIE ET MOTEUR............................................77
5.2.3 LE MOTEUR ET LE MODE D’ÉNERGIE......................................79
5.3 LES ACCESSOIRES80
5.3.1 NOTION D’AUTOMATISME..........................................................80
5.3.2 NOTION DU COUP DE BÉLIER...................................................81

6 LE STOCKAGE DE L’EAU........................................................................................................ 85

6.1 NECESSITE85

6.2 DEFINITION 85

6.3 RÔLE DU RÉSERVOIR 85

6.4 CARACTÉRISTIQUES DU RÉSERVOIR 86


6.4.1 FORME DES CUVES...................................................................86
6.4.2 NOMBRE DE CUVES...................................................................87
6.4.3 TYPE DE RÉSERVOIR.................................................................88
6.4.4 VOLUME DU RÉSERVOIR...........................................................88
6.4.5 HAUTEUR DU RÉSERVOIR.........................................................90
6.5 MATÉRIAUX UTILISÉS 92

6.6 ÉQUIPEMENT DU RÉSERVOIR 93

6.7 CAS PARTICULIER : RÉSERVOIR INDIVIDUEL 93

6.8 RÉALISATION DES PLANS93


6.8.1 VOLUME A STOCKER.................................................................93
6.8.2 DIMENSION DU RESERVOIR......................................................94
6.8.3 ESQUISSES DU RESERVOIR.....................................................94

7 LE RÉSEAU DE DISTRIBUTION.............................................................................................. 98

7.1 CARACTÉRISTIQUE DU RÉSEAU 98


7.1.1 DÉBIT............................................................................................98
7.1.2 DIAMÈTRE....................................................................................98
7.1.3 VITESSE.......................................................................................98
7.1.4 PRESSION AU SOL...................................................................100
7.1.5 CONDITIONS D’INCENDIE........................................................101
7.1.6 POSE DE CONDUITES ET ACCESSOIRE................................101
7.2 CLASSIFICATION DES RÉSEAUX 102
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116
7.2.1 RÉSEAU MAILLE........................................................................102
7.2.2 RÉSEAU RAMIFIE......................................................................102
7.2.3 RÉSEAU ÉTAGE........................................................................102
7.3 DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE 103
7.3.1 PRINCIPES GÉNÉRAUX............................................................103
7.3.2 DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE A DÉBIT FIXE (RAPPEL) 103
7.3.3 DIMENSIONNEMENT D’UNE CONDUITE A DÉBIT VARIABLE104
7.4 DIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU DE DISTRIBUTION 108
7.4.1 COMPLEXITÉ DU PROBLEME..................................................108
7.4.2 MÉTHODE DE DIMENSIONNEMENT........................................108
7.4.3 RECHERCHE DES DONNÉES DE CALCUL.............................108
7.4.4 RÉPARTITION DES DÉBITS......................................................109
7.4.5 DIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU RAMIFIÉ...........................110
7.4.6 DIMENSIONNEMENT DU RÉSEAU MAILLÉ.............................114
7.4.7 DÉTERMINATION DE LA HAUTEUR DU RÉSERVOIR.............118
7.4.8 DIMENSIONNEMENT PAR LOGICIEL.......................................118
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117
ITSGRT Le 21-oct.-23
Méknès
Devoir d’ A.E.P
Objectif : Calcul d’un réseau ramifié
Nom (Numéro liste)

1. Soit la maille représentant un réseau d’AEP en Dimatit, dont les données sont résumées dans
le tableau suivant. Équilibrer la dite maille.

4 3

Premier tableau de données et de calcul


T CPM Long Débit D Vit Jm J/Q CPV CTN Pre Som J So dq
Km L/s mm m/s V sol J/Q
12 120 0.3 30.00 200 95
23 0.1 10.00 150 94
34 0.1 -14.00 100 98
41 0.3 -20.00 150 100

Après la ième correction, on a :

T CPM Long Débit D Vit Jm J/Q CPV CTN Pre Som J So dq


Km L/s mm m/s V sol J/Q
12 120 0.3 200 95
23 0.1 150 94
34 0.1 100 98
41 0.3 150 100

2. Soit le réseau de distribution en eau potable, fait en Dimatit, dont les données sont résumées au
tableau ci joint, qu’il faudra compléter

PR
CE=120 P21
C=
Pc=
P41
C=
Pc=

P3
P2 C=
C= Pc=
P1 Pc=
C= P4
Pc= C=
Pc=
P11
C= P31
Pc= C=
Pc= P43 P42
C= C=
Pc= Pc=

Tronçon CPM Long Débit Diam Vitesse J m CPV CTN Pre sol
Km L/s mm m/s V
R1 120 0.3 30 95
1 11 0.24 2 98
12 0.28 25 96
2 21 0.31 4 94
23 0.25 20 92
3 31 0.15 3 91
34 0.15 15 92
4 41 0.24 6 90
4 42 0.18 3 91
4 43 0.23 2 93

Pour simplifier les calculs, on admettra que la formule de calcul des PdC pour Dimatit est :

J (m/km) = 109 * Q (l/s) 1.79/D (mm) 4.79

Rappels : Tous les documents sont autorisés


Rendez la même copie une fois remplie

BON COURAGE
M.A. BENTALEB

Trn CPM Lg Débit Dia Vit m/sJ m J/Q CPV CT Pre sol Som J So Dq
Km L/s mm NV J/Q
12 120 0.3 30 200 0.95 1.257 0.042 118.74 95 23.74 -4.6679 0.4 5
23 118.7 0.1 10 150 0.57 0.233 0.023 118.51 94 24.51 6
34 118.5 0.1 -14 100 1.78 -4.15 0.296 122.66 98 24.66
41 122.7 0.3 -20 150 1.13 -2.01 0.101 124.67 100 24.67

12 120 0.3 35.1 200 1.12 1.661 0.047 118.34 95 23.34 -0.9099 0.3 1.2
23 118.3 0.1 15.1 150 0.85 0.484 0.032 117.86 94 23.86 7
34 117.9 0.1 -8.9 100 1.14 -1.86 0.208 119.72 98 21.72
41 119.7 0.3 -14.9 150 0.85 -1.19 0.08 120.91 100 20.91

12 120 0.3 36.29 200 1.16 1.767 0.049 118.23 95 23.23 -0.1231 0.3 0.18
23 118.2 0.1 16.29 150 0.92 0.557 0.034 117.68 94 23.68 4
34 117.7 0.1 -7.71 100 0.98 -1.42 0.185 119.1 98 21.1
41 119.1 0.3 -13.71 150 0.78 -1.02 0.075 120.12 100 20.12

12 120 0.3 36.47 200 1.16 1.783 0.049 118.22 95 23.22 -0.0135 0.3 0.02
23 118.2 0.1 16.47 150 0.93 0.568 0.034 117.65 94 23.65 4
34 117.6 0.1 -7.53 100 0.96 -1.37 0.181 119.01 98 21.01
41 119 0.3 -13.53 150 0.77 -1 0.074 120.01 100 20.01

12 120 0.3 36.49 200 1.16 1.784 0.049 118.22 95 23.22 -0.0014 0.3 0.002
23 118.2 0.1 16.49 150 0.93 0.569 0.035 117.65 94 23.65 4
34 117.6 0.1 -7.51 100 0.96 -1.36 0.181 119.01 98 21.01
41 119 0.3 -13.51 150 0.76 -1 0.074 120 100 20

12 120 0.3 36.494 200 1.16 1.785 0.049 118.22 95 23.22 -0.0001 0.3 0.000
23 118.2 0.1 16.494 150 0.93 0.57 0.035 117.65 94 23.65 4 2
34 117.6 0.1 -7.506 100 0.96 -1.36 0.181 119 98 21
41 119 0.3 - 150 0.76 -1 0.074 120 100 20
13.506

Tronçon CPM Long Débit Diam Vitesse J m CPV CTN Pre


Km L/s mm m/s V sol
R1 120 0.3 30 200 0.95 1.38 118.618 95 23.62
1 11 118.6 0.24 2 60 0.71 2.52 116.096 98 18.1
12 116.1 0.28 25 200 0.80 0.85 115.249 96 19.25
2 21 115.2 0.31 4 80 0.80 2.84 112.41 94 18.41
23 115.2 0.25 20 150 1.13 2.01 113.239 92 21.24
3 31 113.2 0.15 3 60 1.06 3.26 109.982 91 18.98
34 113.2 0.15 15 150 0.85 0.72 112.518 92 20.52
4 41 113.2 0.24 6 100 0.76 1.56 111.679 90 21.68
4 42 113.2 0.18 3 60 1.06 3.91 109.331 91 18.33
4 43 113.2 0.23 2 60 0.71 2.42 110.822 93 17.82


INSTITUT DES TECHNICIENS SPÉCIALISÉS EN GÉNIE RURAL ET TOPOGRAPHIE DE MEKNÈS / M. ABDELLAH BEN TALEB 1

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