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C)
Dieudonné BELEMSIGRI
I. APPROCHE CONCEPTUELLE
En didactique et en pédagogie, une « approche » peut être considérée comme une base
théorique constituée d‟un ensemble de principes sur lesquels reposent l‟élaboration d‟un
programme d‟études, le choix de stratégies d‟enseignement ou d‟évaluation et de rétroaction.
Quant à la compétence, elle est selon Philippe PERRENOUD dans Construire des
compétences, tout un programme !, « une capacité d‟action efficace à une famille de situations,
qu‟on arrive à maîtriser parce qu‟on dispose à la fois des connaissances nécessaires et de la
capacité de les mobiliser à bon escient, en temps opportun, pour identifier et résoudre de vrais
problèmes ». Pour lui, il n‟y a de compétence que de compétence en acte. Selon Xavier
ROEGIERS, « la compétence est la possibilité, pour un individu, de mobiliser de manières
intériorisée un ensemble intégré de ressources en vue de résoudre une famille de situations-
problèmes ».
Exemples de compétences :
Résumer un texte,
Placer le circuit électrique d‟une maison…
L’APC est donc est une approche qui met l’accent sur la capacité de l’élève d’utiliser
concrètement ce qu’il a appris à l’école dans des tâches et situations nouvelles et
complexes, à l’école tout comme dans lavie. L’élève devient de ce fait l’acteur principal
de ses apprentissages.
La forme la plus connue est celle développée dans le système canadien. Elle est apparue
vers le début des années 70-80 et s‟adresse au départ à l‟enseignement et professionnel dans
le domaine du secteur électrique et électronique, avant de gagner l‟enseignement général sous
la pression des entreprises économiques, mais aussi d‟organismes internationaux tels que la
Banque mondiale, l‟UNESCO, le PNUD, l‟OIF
Au niveau pédagogique, les principes qui sous-tendent l‟approche par compétences sont
issus du constructivisme (Piaget, 1947), du cognitivisme (Tardif, 1992) et du
socioconstructivisme(Vygotsky, 1984, Jonnaert et Borht, 1999). Avant les années 80, la
conception dominante en pédagogie fut le béhaviorisme, théorie de l‟apprentissage fondée sur
un morcellement des contenus d‟apprentissage suivant des objectifs comportementaux. A la
fin des années 80, la conception cognitiviste prend le pas sur les autres conceptions. Ainsi, au
lieu du renforcement des comportements, mis en place par le béhaviorisme, on préconise la
responsabilisation et l‟autonomisation de l‟apprenant considéré comme l‟acteur principal des
apprentissages. L‟apprentissage est perçu comme un processus complexe de construction
progressive des connaissances. Il s‟apparente à un traitement de l‟information par l‟élève qui
sélectionne, encode, transforme en faisant le lien avec les acquis précédents et emmagasine
des informations dans sa mémoire de façon à pouvoir les repérer en cas de besoin soit pour de
nouveaux apprentissages, soit pour exécuter une tâche. Pour la psychologie cognitive,
« l‟apprentissage est considéré comme un processus de traitement de l‟information qui
implique des activités mentales : la sélection, l‟élaboration et l‟organisation des informations,
le transfert des acquis de même qu‟une activité de supervision de ce processus nommée la
métacognition. »
III. AVANTAGES
Selon Roegiers « l‟école est le levier le plus important pour faire progresser un pays.
Pour cela, elle doit être à l‟écoute des besoins de la société. Mais très souvent, des jeunes qui
sont allés à l‟école pendant plusieurs années ne sont pas en mesure d‟utiliser leurs
connaissances scolaires dans la vie de tous les jours ». L‟APC permet, un tant soit peu, de
résoudre ou de minimiser cette inadéquation de l‟école avec la vie sociale. En effet, à chaque
niveau correspond un profil qui se décline en termes de familles de situations
complexesauxquelles l‟élève doit pouvoir faire face, de manière contextualisée et
personnalisée ; ce type de profil est présent depuis longtemps dans certaines filières
professionnelles, les familles de situations complexes étant liées aux tâches professionnelles à
accomplir. Dans l‟enseignement général, ce profil répond à des finalités d‟insertion de l‟élève
dans un tissu socio-économico-culturel en perpétuelle évolution.
IV. LIMITES
Les conditions de mise en œuvre de L‟APC posent problème car peu adaptées à
certaines réalités surtout dans les pays sous-développés où les effectifs pléthoriques, le manque
ou l‟insuffisance de moyens didactiques sont des facteurs limitants.