Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Elaboré par :
ProdAir BE
Avec le soutien de :
Direction Générale des Collecctivités Locales
DPAT
DPE
DFCAT
Conception graphique :
Azdi’s com
Crédits photos :
CoMun
Décembre 2017
kWh : kilowattheure, unité de mesure d’énergie
PL : Point Lumineux
EP : Eclairage Public
1
LISTE DES FIGURES
1. Introduction 7
1.1. Que veut-on dire par maîtriser la consommation énergétique ? 9
1.2. En quoi consiste la maîtrise de la consommation énergétique dans l’éclairage
public ? 9
1.3. Pourquoi faut-il maîtriser la consommation énergétique ? 10
2. Diagnostic énergétique des réseaux d’éclairage public par coffret 11
2.1. Description et objectifs 12
2.2. Démarche d’application 15
2.3. Moyens requis 21
2.4. Résultats escomptés 21
2.5. Expérience d’application 21
3. Tableau de bord de suivi des consommations énergétiques 23
3.1. Description et objectifs 24
3.2. Démarche d’application 24
3.3. Moyens requis 29
3.4. Résultats escomptés 29
3.5. Expérience d’application 29
4. Le Tableau de Bord - Gestion Energétique Communale 31
4.1. Description et objectifs 32
4.2. Défis et enjeux 32
4.3. Démarche d’application et moyens requis 33
4.4. Résultats escomptés 35
4.5. Expérience d’application 36
5. Conclusion 38
La consommation énergétique de l’éclairage public au Maroc évolue à près de 2% annuellement et
a atteint 1509,6 GWh en 2015 selon les données du Ministère de l’énergie1, soit environ 2,8% de
la consommation d’électricité totale au niveau national2. Au niveau des communes, la facture de
l’éclairage public constitue une charge relativement importante pour le budget de fonctionnement
communal3. En outre, et suite au benchmarking international effectué par l’Agence Marocaine de
l’Efficacité Energétique (AMEE) en 2013, il s’est avéré que la consommation énergétique par point
lumineux au Maroc est de 30 à 40% supérieure à celle dans d’autres pays tels que l’Allemagne et la
Tunisie4.
Face à cette situation, les communes au Maroc prospectent de plus en plus les moyens et les outils
leur permettant de maîtriser la consommation énergétique dans l’éclairage public tout en assurant
un service de qualité qui répond aux besoins des habitants. A titre d’exemple, les communes de Salé
et de Tiznit ont opté pour un nouveau mode de gestion de l’éclairage public basé sur des contrats
de performance énergétique ayant pour objectif de rationnaliser la consommation énergétique.
D’autres communes ont expérimenté l’application de mesures à court terme leur permettant
de mieux connaître et analyser leur consommation énergétique afin de la maîtriser. C’est le cas
de la commune d’Agadir qui a mis en place en coopération avec des partenaires nationaux et
internationaux un Tableau de Bord de Gestion Energétique (TBGE), et le cas de Chefchaouen qui
procède depuis 2013 d’une manière régulière au contrôle de la consommation d’électricité par
compteur à travers des lectures contradictoires pour maîtriser la facture énergétique5. Bien que
ces mesures ou outils de gestion soient inscrits dans le court terme, ils restent simples à mettre
en œuvre, ne nécessitent pas d’investissements financiers colossaux, et permettent de déceler,
rapidement, des potentiels importants de rationalisation de la consommation énergétique dans
l’éclairage public.
C’est dans cette même perspective que ce manuel a été élaboré, dans l’objectif de satisfaire le
besoin des responsables de l’éclairage public en termes d’identification des outils de gestion faciles
à mettre en place et permettant de maîtriser la consommation énergétique dans l’éclairage public.
Les outils proposés dans ce document sont :
1-2
Ministère de l’Energie, Enquête sur la consommation énergétique dans le secteur tertiaire, 2015.
3
Direction Générale des Collectivités Locales, Le service de l’éclairage public, 2014, consulté le 10/07/2017 sur
http://www.pncl.gov.ma/fr/News/Alaune/Pages/conf%C3%A9rence-sur-recensement-du-patrimoine-de-l›eclairage-public-.aspx
4
Agence Marocaine de l’Efficacité Energétique (AMEE), Synthèse de la stratégie Nationale d’Efficacité Energétique à l’horizon
2030 dans le secteur de l’éclairage public, 2014.
5
Deutsche Gesellschaft für International Zusammenarbeit (GIZ), Etat des lieux synthétique de l’éclairage public dans les villes
membres du REMME, 2015.
8
Avant de détailler chacun de ces outils, il est essentiel de faire le point sur certaines notions
fondamentales :
■ E
n quoi consiste la maîtrise de la consommation énergétique dans l’éclairage public ?
■ E
t, finalement, pourquoi faut-il maîtriser la consommation énergétique dans l’éclairage
public au Maroc ?
9
1
2
Mesurer
Analyser
3
4
Agir
Evaluer
10
11
Il est souvent difficile d’évaluer l’efficacité d’un système existant ou nouveau sans en connaître les
coûts d’utilisation et sans savoir quelle est la proportion entre la lumière utile et la lumière gaspillée
qu’il produit.
De ce fait un diagnostic énergétique s’avère comme première démarche primordiale.
12
ID Tronçon voie :
Marque :
13
• Diagnostic par coffret :
Le diagnostic par coffret est le type de diagnostic le plus détaillé et prend comme point de départ
le compteur qui est installé dans un coffret, pour permettre d’agir directement sur la facture du
compteur.
Ceci donne la possibilité au gestionnaire de pouvoir faire le diagnostic en interne progressivement
ou en sélectionnant des coffrets précis afin de prendre des actions au plus vite.
De ce fait, cette partie traitera ce type de diagnostic en détail.
14
2.2. Démarche d’application
La démarche d’application préconisée pour le diagnostic énergétique par coffret est la suivante :
15
Coffret : CCP XXX
Situation Adresse :
Date de Visite
Fournisseur d’énergie
Bloc A
Puissance souscrite
Tension
Nº Contrat
Nature alimentation
Système de Commande
Mise à la terre
Section Arrivée
Nbre de départs
Position coffret
Type de Coffret
16
b- Mesures physiques :
D1 D2 D3 D4 D5 D6
Interrupteur différentiel
Réarmable
Disjoncteurs
Intensité max. [A]
Contacteur
Section
MESURES
R [A]
S [A]
T [A]
TOTAL R
TOTAL S
TOTAL T
17
c- Reconnaissance des départs :
La reconnaissance des départs a pour objectif d’avoir le plan du réseau par CCP et le plan des points
lumineux par départ. Il se base sur les deux opérations suivantes :
18
d- Inventaire et diagnostic des PL par départ :
■ T
ype de source lumineuse et support ;
■ H
auteur ;
■ P
uissance ;
■ M
arque luminaire ;
■ E
tat des équipements (anomalies) ;
■ E
tat de marche ;
■ A
ctions à envisager.
Type support
Hauteur (m)
Type lampe
Id Tronçon
Anomalies
Luminaire
Puissance
Marque/
Modèle
ID PL
Etat
(W)
■ P
roposer des recommandations ;
■ V
alider les actions adéquates ;
■ E
tablir une simulation technique et photométrique des actions validées (DIALux);
■ E
laborer une simulation du budget nécessaire.
f- Evaluation :
Après l’exécution des actions validées, il faut procéder à l’évaluation des résultats par rapport à ce
qui a été escompté pour en tirer les conclusions et pouvoir faire des ajustements si nécessaires.
2.2.2. Récapitulatif :
L’efficacité de l’outil du diagnostic énergétique des réseaux d’éclairage public par coffret dépend
de la capacité du gestionnaire à mettre à jour les données du patrimoine de manière régulière. Le
processus en entier peut être résumé dans la figure ci-dessous :
Diagnostic
Mesure des
performanes
Proposition
d’amélioration
Exécution
Simulation des
propositions
L’annexe A contient le canevas des tableaux de diagnostic énergétique des réseaux d’éclairage
public par coffret.
20
2.3. Moyens requis
Afin de réussir l’opération du diagnostic énergétique et technique du réseau d’éclairage public par
coffret, divers moyens doivent être mis en place :
2.4.2. R
éduire les consommations d’énergie tout en améliorant le service
rendu par l’installation d’éclairage public
■ R
éduire le coût global de l’installation
■ R
éduire les consommations d’énergie
■ A
méliorer la qualité de l’éclairage, son service rendu à la ville et aux usagers
■ R
éduire les nuisances environnementales liées à la lumière
21
Figure 11 : Exemple de photos issues du diagnostic de la ville
22
23
3.1. Description et objectifs
La connaissance et le suivi des consommations sont à la base de toute démarche de maîtrise de
l’énergie. Il s’agit, sans aucun doute, de l’action la plus rentable à mettre en œuvre.
Les objectifs principaux du suivi des consommations sont indiqués ci-dessous :
SUIVRE LES
CONSOMMATIO
NS D’ÉNERGIE
DÉTECTER LES
DÉRIVES DE MESURER LA
CONSOMMATION ET PERFORMANCE
LES ANOMALIES DE DES ACTIONS
FONCTIONNEMENT RÉALISÉS
AU PLUS VITE
En effet, cet outil est étroitement lié au premier outil, diagnostic énergétique des réseaux d’éclairage
public par coffret.
Lorsqu’une dérive de consommation est détectée, un diagnostic énergétique de mise à jour doit
être réalisé afin de mettre en œuvre les actions nécessaires et pouvoir mesurer leur performance
par la suite.
24
3.2.1. Fonctionnalités
Les fonctionnalités de cet outil répondent aux besoins spécifiques des communes en termes de
suivi et analyse des consommations à savoir :
a- La gestion des compteurs ;
b- La gestion des relevés ;
c- Différentes statistiques ;
d- Edition des rapports des consommations ;
e- Simulation et vérification des économies d’énergie ;
f- Calcul de la consommation théorique.
Gestion
des compteurs Rapports
Figure 12 :
Fonctionnalités de
Consommation
l›outil
Economie
théorique d’énergie
■ A
jout des compteurs : N° de compteurs, Adresse, N° de contrat, Type de contrat… ;
■ S uivi du nombre de points lumineux et la puissance installée ;
■ C
haque coffret peut être associé à un ou plusieurs compteurs.
25
Figure 13 : Interfaces de gestion des compteurs
■ N
° du compteur à relever
■ P
ériode : Mensuelle, Trimestrielle
■ C
omparaison annuelle
■ U
nité : kWh
26
d- Rapports des consommations
L’outil offre la possibilité d’éditer des rapports de consommation selon le besoin par année et/ou
par compteur
e- Economie d’énergie
L’outil permet la comparaison entre l’évolution réelle de la consommation d’énergie et l’objectif de
consommation.
L’objectif de consommation est fixé en fonction de la consommation d’une année de référence et
le taux de réduction.
f- Consommation théorique
L’outil permet la comparaison de la consommation d’énergie réelle avec la consommation théorique
d’un compteur, pour une année bien définie.
27
Figure 18 : Interface de comparaison entre les consommations réelle et théorique
3.2.2. Récapitulatif :
L’utilisation et l’exploitation de cet outil est résumé ci-dessous :
Ptarimoine technique
par compteur (puissance installée
Compteur
(information
et mise à jour)
Relève par
index
Expolitation
Exploitation
L’outil est fourni aux communes sans frais, toutefois pour une mise en production adéquate, il
est préférable de procéder à la saisie de l’historique de consommation des deux ou trois années
précédentes pour permettre de ressortir des résultats rapidement.
28
La saisie de l’historique des consommations est à la charge des communes, elle peut être faite par
les moyens internes (un ou plusieurs opérateurs de saisie selon le nombre compteurs) ou externes.
La commune peut décider d’utiliser l’outil progressivement en choisissant des compteurs prioritaires
auxquelles elle voudrait appliquer ces outils, afin de généraliser pour tout le parc à terme.
29
30
31
4.1. Description et objectifs
L’Agence Marocaine pour l’Efficacité Energétique (AMEE), en coordination avec la Direction Générale
des Collectivités Locales (DGCL/Ministère de l’Intérieur) et avec le soutien de la GIZ (Deutsche
Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit) et de l’ADEME (Agence de l’Environnement et
de la Maîtrise de l’Energie - France) a mis à disposition des collectivités locales, notamment les
communes, un outil pour les assister dans la gestion énergétique de leur patrimoine.
Cet outil, ainsi que le processus recommandé pour son adoption, permettent aux collectivités
locales de comptabiliser et de suivre les consommations énergétiques de leur patrimoine :
bâtiments, éclairage public, espaces verts et engins/parc véhiculaire. Le TBGE permet de suivre les
résultats atteints suite aux mesures de « bonne gestion énergétique » et de la politique communale
de renouvèlement du patrimoine, et leur impact sur la facture énergétique de la commune.
Le Tableau de bord est un outil conçu sur base Web, qui permet de comptabiliser et de suivre
systématiquement les consommations en électricité, en eau et en carburant des unités de
patrimoine qui sont directement gérées par la Commune. L’enjeu est de taille pour les collectivités
locales qui devront faire face aux impacts du changement climatique (le stress hydrique, p. ex.)
et à la dépendance énergétique. L’outil permet de reconstruire l’historique des consommations
énergétiques du patrimoine communal (normalement des trois dernières années), d’identifier des
anomalies dans les données énergétiques disponibles et de déterminer les postes qui présentent
des consommations (en MAD, kWh, m3 ou bien litres) irrégulières/suspectes. Le TBGE a pour
objet d’être un véritable outil d’aide à la décision pour les décideurs et pour les fonctionnaires
communaux chargés de la gestion du patrimoine. En soutien d’une planification énergétique
communale, cet outil facilite la définition des objectifs en termes de consommation énergétique
par type de patrimoine.
■ L es données de consommation par poste ne sont pas concentrées dans un seul service ou
division (le service de budget d’une commune, p. ex., peut gérer une partie des données
mais les divisions et services techniques peuvent en gérer d’autres).
■ L es coûts en MAD et les consommations en kWh, m3 (d’eau) et litres (carburant) ne sont
pas forcément liées (un service peut disposer d’informations sur les coûts en MAD mais
pas sur les consommations par postes, et vice-versa, p. ex.).
■ Les informations des unités de patrimoine ne sont pas standardisées au sein de la
commune – l’absence d’une nomenclature officielle et une codification standardisée des
informations du patrimoine limite la qualité des analyses possibles.
32
■ L es données statiques (descriptives) du patrimoine ainsi que les données de consommation
sont incomplètes et non actualisées.
■ U
ne correspondance limitée entre les compteurs et les unités de patrimoine (les « lieux
de consommation », p. ex., ne correspondent pas forcement aux unités de patrimoine, les
fonctionnaires trouvent ainsi des difficultés à faire le lien sans un travail systématique de
vérification).
■ L es données numérisées sont limitées et les agents sont obligés de faire une saisie des
données.
■ F
inalement, les communes sont habituées à faire une systématisation administrative
des données pour faciliter les tâches quotidiennes des agents mais pas forcément une
systématisation analytique qui requiert des compétences spécifiques.
33
3. Le renforcement des compétences des fonctionnaires responsables de la
gestion du patrimoine au sein de la commune : la réalisation des premières étapes
requiert des compétences spécifiques pour la gestion de données : pour la codification, la
collecte, la révision et le traitement des données, sous format numérique, et la maitrise
des indicateurs et variables, entre autres. En général, il s’avère nécessaire de renforcer les
compétences sur l’utilisation d’Excel, p. ex., car les fonctionnaires peuvent être experts en
la gestion du patrimoine mais pas forcément avoir les compétences requises pour la gestion
des données du patrimoine, et leur analyse.
4. L’identification des mesures pour faire des économies (énergétiques et en
MAD) et le travail de terrain pour la vérification sur place (des anomalies, des
compteurs, etc.) et pour la mise en place des mesures. Cette étape implique également
l’organisation des relevés contradictoires qui devront être faits par les fonctionnaires de la
commune pour faire des analyses comparatives entre les consommations facturées par les
fournisseurs (faites sur la base d’estimations) et les consommations réelles.
5.
Le suivi des réductions des consommations et les économies réalisées
par poste et par patrimoine : pour chaque poste de consommation et unités de
patrimoine, il est nécessaire d’identifier clairement l’évolution des consommations pour
identifier les réductions réelles et les économies réalisées, par type d’énergie (kWh, litres,
m3) et en MAD. Cette étape est indispensable pour connaitre les mesures plus/
moins efficaces et pour valoriser le travail de gestion fait par les fonctionnaires.
L’implication budgétaire des économies réalisées doit aussi faciliter la considération d’un
renouvèlement des équipements et matériel de travail.
6.
La communication interne et externe : cette étape implique l’élaboration des
rapports et matériaux de communication, ainsi que la tenue des réunions informatives
entre les différents divisions/services, les fonctionnaires et les élus au sein de la commune.
Il est important également d’assurer la communication externe avec les fournisseurs,
les prestataires et les citoyens autour de l’importance du volet « énergétique », et de
communiquer sur les économies et les réductions effectivement réalisées.
34
Communication
interne/externe
TBGE
comme
processus
réitératif
Mesure et Comptabilité
travail de terrain énergétique et
Analyses
Renforcement
des compétences
35
■ E
t finalement, la nécessité de réagir face au poids lourd de la facture énergétique dans le
budget communal.
36
4. U
ne plateforme informatique personnalisée open source a été créée, développée et testée
pour la comptabilité, le suivi et l’analyse de l’énergie communale, la consommation d’eau
et les coûts connexes de la Commune d’Agadir en tant que première commune marocaine
mettant en œuvre cet outil.
5. Le personnel communal a été formé pour garantir la pérennité du processus administratif
établi afin d’analyser régulièrement et systématiquement la consommation d’énergie et
les coûts associés, à travers l’usage du logiciel informatique TBGE.
37
Conclusi n
L’éclairage public représente une préoccupation cruciale et prioritaire pour
les communes marocaines vu la consommation énergétique croissante
qu’il engendre. Les dépenses associées à cette consommation sont
également importantes et obligent par conséquent les communes à mettre
en place urgemment une gestion efficace du patrimoine d’éclairage public.
Dans ce sens, la maitrise d’énergie s’impose comme étant la solution la
plus appropriée pour l’optimisation de la consommation électrique et par
conséquent la réduction de la facture énergétique des communes.
A travers la maitrise de l’énergie, les services de l’éclairage public
seront assurés d’une manière efficace, permanente et régulière tout en
garantissant l’économie d’énergie et la limitation des dépenses.