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L’Europe au XVIème

siècle.
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1 Pourquoi l’Europe et qu’est-ce que l’Europe au


XVIe siècle ?
1.1 Pourquoi le XVIe siècle ?

1. L’Europe ça n’existe pas dans le sens d’unité politique, il n’y a pas de sentiment
d’appartenance européenne, pas d’institutions. Mais on peut noter un sentiment
d’appartenance autour de la chrétienté : latine sous l’égide du Pape (entité spirituelle et
morale). Les cartes représentent une Europe chrétienne avec une ville symbolique :
Jérusalem.
Il y a aussi des représentations de l’Europe en tant qu’allégorie : on la représente
sous les traits d’une belle femme dans un décors prospère (troupeau, forêt, prairie). Cela
donne l’idée d’une Europe en paix et harmonieuse.
Enfin il y a une troisième représentation de l’Europe. Sur les cartes, la « tête » de
l’Europe équivaudrait à l’Europe de l’Ouest, l’Europe ibérique. Toujours l’image d’une Europe
chrétienne mais sous domination espagnole, mais divisée en une multitude d’Etat. L’Europe
est donc diverse, variée, et très divisée politiquement.

D’un point de vue démographique, l’Europe pèse au niveau du globe, entre 50 et 60


millions au début du siècle à 80 millions à la fin. Le XVIe est un siècle de croissance
démographique et cela va peser sur le contexte économique et social amenant à une fin de
siècle tendu. Ce n’est pas le continent le plus peuplés mais bien peuplé tout de même. C’est
une Europe qui commence à s’orienter vers un monde plein (elle se relève d’une crise
démographique : 1348 la peste noire). LA répartition est plutôt homogène mais on note tout
de même une certaine polarisation des populations autour de la Méditerranée. Les rivages
de la mer Baltique sont également animés avec des villes qui jalonnent la mer du Nord.

2. Le XVIe est ce qui, dans notre découpe de l’histoire, équivaut au début de l’histoire
moderne. La périodisation est importante pour le métier d’historien, car le métier est de
repérer les changements. Et le XVIe est marqué par un ensemble de changement. On n’est
plus au Moyen-Âge (sauf pour quelques éléments). Attention, le XVIe des historiens n’est
pas le XVIe du calendrier. Il y a trois domaines où le XVIe marque des grands changements.
A. Transformation majeur du rapport à l’espace.
B. Transformation majeur du rapport au temps (sentiment des sortir des temps
obscurs notion pour nommer le Moyen-Âge crée au XVIe)
C. Transformation du rapport à Dieu : au début tout le monde est catholique, à la fin
du siècle le christianisme est toujours dominant mais a connus un schisme : catholique d’un
côté et les différents protestantismes de l’autre.

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1.1.1Rapport à l’espace
1453, la chute de Constantinople par l’empire Ottoman, ce qui amène la chute de
l’empire Byzantin (ou empire romain d’orient). Cela implique donc qu’à l’Est de l’Europe il y a
la présence d’un empire puissant et durable (1517 : l’Empire Ottoman prend l’Egypte aux
mameloukes ; 1526 : bataille de Mohács (Hongrie) ; 1529 : premier siège de Vienne qui est
le cœur d’une des familles régnantes d’Europe : les Habsbourg) Pendant presque tout le
XVIe siècle, la Méditerranée est un « lac ottoman ». Les échanges existent mais sont
entravés à partir de 1517 par l’obtention de l’Egypte par les ottomans. L’Europe ne sait plus
se ravitailler en épice. A cause de la présence ottomane, l’Europe est bornée à l’Est et se
déporte donc vers l’ouest.
1492, Colomb arrive en Amérique (à la suite d’une erreur de calcul de la
circonférence de la Terre. Il souhaitait aller en Asie, comme la Chine du Grand Khan). Il
restera persuadé qu’il a atteint l’Inde, et non un autre continent. Il faut attendre le début du
XVIe pour que l’on affirme qu’il ne s’agit d’avant-poste de l’Asie mais bien à un nouveau
continent. 1507 est la première carte représentant le contient américain par Waldseemüller à
Saint-Dié.
1492 c’est également la prise de Grenade, le dernier royaume maure en Espagne,
achevant donc sa reconquête. La puissance espagnole se lance donc dans la conquête des
terres américaines, d’abord aztèques (~Mexique) puis Inca (~Pérou). Fin 1530, la
configuration de l’empire espagnol en Amérique est fixée. Parallèlement, les Portugais se
lancent également dans la colonisation, en 1500 Cabral met le pied au Brésil. Ils effectuent
le contour des côtes africaines. Ils parviennent ainsi à traverser l’Océan Pacifique et aller en
Inde en 1498, Vasco de Gima dans la ville de Calicut. Cette voie ouverte va permettre de
contourner l’Empire-Ottoman. Les Portugais vont donc se faire un empire quasiment
qu’économique. L’expansion européenne, avec les Etats ibériques en premier colonisateur
est marquée en 1520-1521 lorsque la première fois une circum navigation est réalisée (par
Magellan°.

1.1.2Le rapport au temps.


Jusqu’au XVIe, les européens se pensaient en continuité de l’empire Romain. A partir
de la seconde moitié du XVe siècle, on redécouvre des textes antiques. À la suite de la
chute de Constantinople, de nombreux lettrés se sont enfuis vers l’Europe avec des
manuscrits. Un certain nombre de lettrés européen ont l’idée de remettre en état ses textes
et ainsi retrouver la sagesse antique. Ils sont persuadés qu’en retrouvant ces textes, cela va
rendre l’Homme meilleur. Que cela va perfectionner les langues : ce sont les humanistes, il
faut pouvoir lire et parler les Anciens pour faire mieux que les Anciens. Il y a un humanisme
littéraire mais aussi dans les arts, avec par exemple le respect de la loi de perspective. Il
s’agit de la renaissance des arts et lettres renforcés par une innovation technique,
l’imprimerie. Cela aide à mettre au point de meilleure version des œuvres et de les
transmettre plus facilement.

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1.1.3Le rapport à Dieu.


Fin du Moyen-Âge, la chrétienté catholique, sous l’égide du Pape, est la religion la
plus répandue en Europe. Elle se présente, l’Eglise, comme médiatrice entre Dieu et les
Hommes. L’Eglise est composée d’un clergé avec une hiérarchie. Par la médiation de
l’Eglise, le fidèle s’assure de son salut, du paradis. C’est important car ils sont pour un grand
nombre persuadé que la fin des temps approche. (La menace ottomane, fléau (ex : peste),
calamité météorologique). L’Eglise assure un accès plus rapide au paradis, en effet au XIIe
siècle est inventé le troisième lieu de l’au-delà : le purgatoire. En 1517 Martin Luther fait
connaître ses thèses sur lesquels il combat l’idée que l’Eglise peut agir pour le salut des
fidèles (doléances par exemple). Au cours des 1520’s Luther et ses fidèles, quitte l’Eglise
chrétienne. Ils forment les premiers protestants. Cela va aboutir à la transformation du
visage de l’Europe, il n’aura plus cette unité catholique : le schisme va créer des conflits, de
plus que certain Prince accordera leur appui au protestantisme.

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2 Les européens hors d’Europe

Phénomène baptisé au XVIIe de « Grandes découvertes » qui ont commencée au


siècle précédent. Nous pouvons noter deux dates importantes :
1492 : Colomb arrive aux Caraïbes (Palos, aux Bahamas en passant par les îles
Canaries).
1498 : Arrivée du portugais Vasco de Gama en Inde à Calicut, partis de Lisbonne en
passant par le cap de bonne espérance. Elle marque la première arrivée des Européens en
Inde par voie maritime.
Le nouveau monde va recevoir des 1510 le nom d’Amérique. En 1494, le traité de
Tordesillas est signé entre l’Espagne et le Portugal. Ce traité va accorder à l’Espagne toute
la terre à découvrir à l’ouest d’une ligne imaginaire. Par la suite, ils ont réalisé un tracé
antiméridien du côté Pacifique en respectant la partition, à l’Est de cette ligne pacifique est
pour les Espagnols et à l’ouest pour les Portugais. De 1519 à 1522, il y a le premier circum
navigation entamé par Magellan (mort en route) et fini par son second, El Cano. Cela ne
démontre pas que la terre est ronde (déjà connu des élites intellectuelles pendant le M-A)
mais ils prennent mesure de cette rondeur.
Il est encore trop tôt pour parler de mondialisation car les volumes d’échanges
demeurent limités. Mais les Espagnols vont construire un grand empire terrestre,
principalement américain, tandis que parallèlement la monarchie portugaise va édifier un
empire commercial de l’Europe à l’Asie. Nous verrons les conséquences : une très forte
rivalité européenne et des conséquences économiques et culturelles.

2.1 De la découverte à la conquête : l’édification de


l’empire colonial espagnol
2.1.1Iles Caraïbes et espaces continentaux.
Les Îles Caraïbes vont être le premier espace colonisé par les Espagnols. Dès le
premier voyage, les navigateurs prennent les îles au nom du roi espagnol et les baptisent
avec des noms européens. Ceux qui suivent les conquistadors sont généralement des
marins / Soldats qui agissent pour leur propre compte mais lié à la couronne d’Espagne par
des capitulations. (Contrat entre couronne et conquistadors, qui donne de nombreux
avantage au conquistador contre un quinto, un 5ème de ses gains.)
Entre 1492 et 1510’s, ils exploitent les rivières avec l’orpaillage, contraignant au
travail les natifs Arawak. La très forte mortalité des Indiens est liée : dureté des colons et
travail intensif, nouvelle maladie … Cela pousse les Espagnols à razzier des esclaves dans
des villes environnantes.
A partir des 1510’s les espagnols sont poussés vers le continent américain (fatigue
des gens et des ressources sur les îles). Cela débouche sur la vaste possession d’empires.
Entre 1519 et 1521, Hernan Cortes s’empare de l’empire aztèque au Mexique. Hernan
Cortes appartient à la petite noblesse espagnole, sans être un soldat. Il est d’abord installé à
Cuba. Puis en 1518, la première expédition est faite. Il se lie avec une interprète indienne
(surnommée « Malindra »). Cela lui permet de nouer de nouvelles alliances avec des
peuples indiens qui se détachent des aztèques. Il fonde la ville de Verra Cruz puis entame

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une marche vers la capitale aztèque, Tenochtitlan. Il s’en empare facilement (étant donné la
supériorité technique qui engendre une surprise). Il est également aidé par une multitude de
croyance locale lié au retour des Dieux, les Espagnols sont considérés être leurs envoyés.
Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet 1520, une partie des alliés de Cortes sont
massacrés, et Cortes et ses troupes doivent fuir. C’est ce que l’on nomme « noce triste ».
Mais la ville est reprise quelques mois plus tard, la domination espagnole s’installe.

Une autre conquête, celle des Incas en 1532-1534 par Pizarro, qui lui était un soldat
de métier. Il est parti de Panama où il commence la conquête avec moins de 200 hommes.
Elle est favorisée par le fait que l’empire Inca est fragilisé par la lutte des deux fils de
l’empereur. Pizarro s’empare de l’empereur inca Atahualpa et le fait exécuter, puis s’empare
de la ville de Cuzco, la capitale religieuse de l’empire. Une autre ville est fondée par les
Espagnols sur le rivage : Nima. Par suite de cette conquête, Pizarro est le gouverneur du
Pérou, mais il sera assassiné. Il y a plusieurs facteurs pour expliquer la rapidité :
- La différence technique : pas connaissance de la roue, des chevaux, des armes à
feux. Mais comblé assez vite car ils apprennent vite.
- Une division politique au sein des empires.
- Le fait que les empires soient centralisés, donc une fois que le souverain est vaincu,
le reste de l’Empire se soumet. Cela agrandit le domaine espagnol.

2.1.2 La construction de l’Empire.


Dès les premiers temps de la conquête, les conquistadors reçoivent des
encomiendas, c’est-à-dire un lot d’Indien. Celui qui le reçoit, l’encomendero, a le devoir de
protéger, d’évangéliser, d’éduquer ces personnes. En échange, ils peuvent exiger des tributs
et des services personnels.
Sur le continent américain, l’administration royale est faite des villes : de Mexico … Il
y a une construction politique et administrative avec le Vice-Roi qui représente la monarchie
espagnole.

L’organisation du commerce entre l’Espagne et ses possessions outre-Atlantique est


organisé à partir de Séville, d’où part chaque année des convois de navires qui sont
organisés sous escortes militaires et font la traversée deux fois / an. Cela permet
d’acheminer jusqu’en Espagne les gains réalisés dans les colonies. Pour eux le principal
intérêt de la conquête est lié aux réserves de métaux précieux. D’abord ceux des Caraïbes,
puis ceux du continent. On peut notamment les mines d’argent du Pérou (Potosi) et du
Mexique (Zacatecas). Cela permet à la couronne espagnole d’avoir des revenus beaucoup
plus importants que les autres monarchies européennes. Cela va permettre à l’Espagne de
mener une politique étrangère très active.
A partir de 1565, les Espagnols prennent pieds aux Philippines, archipel conquis à
partir de cette période. A partir de 1580 il y a la mise en place d’un système de convoi entre
le Mexique et les Philippines, dit Galion de Manille avec l’argent extrait des mines contre
des marchandises asiatiques.

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L’Espagne est donc à la tête d’un empire territorial animé par des échanges à
l’échelle du globe. Charles Quint, et son fils Phillipe II, dispose d’un empire où le soleil ne se
couche pas. En 1580, il y a l’union de la couronne espagnole et portugaise.

2.2 Entre Asie et Amérique : l’empire portugais


2.2.1 Un empire commercial en Asie.
Dans le sillage de Vasco de Gama, les Portugais vont suivre la même voie. Les
navigateurs portugais établissent des comptoirs, qui donne parfois lieu à la construction de
véritable ville, sur tout le contour de l’Océan Indien, avec par exemple la ville de Goa en Inde
où s’établit le vice-roi portugais. A partir de ces points d’encrages, les Portugais s’invitent
dans les échanges, ils concurrencent notamment les marchands musulmans et vénitiens.
Les biens qui intéressent les européens sont l’or, le poivre et les épices et les étoffes
précieuses produite dans ces régions.
En 1511, le vice-roi des Indes, Albuquerque, s’empare de la ville de Malacca, déjà
une zone importante pour les voies maritimes. Grâce à cela, les Portugais ont accès à la Mer
de Chine et l’Océan Pacifique. On découvre un archipel de petites îles, les Moluques où sont
cultives les épices : les Portugais ouvre la route aux épices et à la Chine avec laquelle ils
commercent. Ils ont un droit de comptoir à Macao (où ils sont à peine tolérés). Leur empire
ne repose pas sur la conquête de territoire mais sur le contrôle de points de passage et des
voies maritimes.
On a pu parler de confetti d’empire. Seuls les Portugais, jusqu’en 1870, ont la
présence entre l’Asie et l’Europe. Mais ce ne sont pas les seules directions empruntées par
les navires. Car en 1510, Cabral atteint la côte du Brésil (nommée de cette façon pour un
bois que l’on trouve là-haut). Cependant, la présence portugaise reste limitée jusqu’en 1550
où ils vont commencer l’implantation de cannes à sucres. Il y a un fort besoin de défricher,
donc de beaucoup de personnes, également pour travailler. C’est à ce moment-là que la
traite nucléaire prend son ampleur. L’essentiel de la traite de la traite atlantique se fait par les
Portugais au Brésil. A partir de ce moment, l’expansion au Brésil semble plus importante.
C’est à partir de là qu’ils vont privilégier l’Amérique, même si la ville de Boa reste portugaise
jusqu’au XIXe. C’est ce que l’on nomme « Le virage Atlantique ».
Cette expansion ibérique à plusieurs conséquences.

2.3 Rivalité coloniale entre européen


2.3.1 Convoitises européennes sur l’espace américain.
Il y a deux zones principales de convoitises : l’Amérique du Nord et les Caraïbes.
- Pour l’Amérique du Nord, il s’agit principalement de l’île de Terre-Neuve (pour la
pêche). De là un certain nombre de mission de reconnaissance vont se faire. Du côté
français, c’est Jacques Cartier qui mène 3 expéditions de 1534 à 1542. Cela permet
de reconnaitre le bassin de St-Laurent : le Canada. Ce n’est pas le même contexte

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que pour le Mexique et le Pérou, car il y a un problème avec le climat, une absence
de métaux précieux … La présence française est en pointillée, elle va mal se
pérenniser. A partir du milieu du siècle, l’énergie française va être absorbée par les
guerres de religion.
Les ambitions anglaises arrivent plus tardivement aux alentours de 1550’s.
parce que la situation politique s’est stabilisée. Elle est recommandée par un
géographe à la cour d’Elisabeth Ière : Hakluyt, mais elles n’auront pas de succès
avant le siècle suivant.
- Dans les Caraïbes à la fin du XVIe, la France, les UK et les Nd vont essayer de
s’installer durablement pour attaquer les convois espagnols.

2.3.2 Et dans les Indes orientales.


Des hollandais envoient des flottes vers les Indes à la fin du siècle, ils font un
comptoir au cap de Bonne espérance. Et ils fondent la compagnie des Indes réunies. Elle va
concurrencer à partir de 1602 les navires portugais.

A l’exemple des puissances ibériques, les européens suivent et tentent de coloniser


(malgré un manque de succès obligatoire). Ils cherchent les bénéfices que ramène les
colonies.

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3 L’Europe dans la Ière moitié du XVIe siècle, Les


Etats
L’Europe est divisé sous la forme d’Etats, mais pas d’Etat-nation (en évolution avec la
France et l’Angleterre). L’Italie par exemple montre un ensemble d’Etat très variés avec un
point de vue territorial limité. Ce morcèlement est aussi le cas de l’Allemagne avec des
réalités très diverses. Il y a des principautés très vastes, comme duché de bavière, mais
aussi tout petit Etat et ville libre comme Strasbourg. L’essentiel de ces territoires
germanophones relève d’une entité supérieure : le Saint Empire Romain Germanique qui se
veut l’héritier de l’ancien Empire Romain.

3.1 I) L’empire de Charles Quint


3.1.1 L’héritage et l’Empire impériale
Il correspond au SERG mais aussi à d’autres territoires. Cela est dû au résultat d’un
ensemble de hasard et de stratégie familiale qui ont amené à des alliances matrimoniales,
qui ont permis de donner à l’empereur une vaste étendue de territoire européen.
Il né à Gand en 1500, et il sera avant tout Charles de Gand. Il est d’ailleurs éduqué
aux Pays-Bas par sa tante paternelle, marguerite d’Autriche. Il devient en 1516 Charles Ier
des Espagne ; 1519 il est élu empereur Charles V, ou Quint. Il se trouve alors à la tête d’un
immense territoire in et out de l’Europe. Il s’est constitué avant tout par héritage.
Charles Quint appartient à la famille des Habsbourg, dont les territoires se situent
principalement dans l’actuelle Autriche, par son ascendance paternelle. Il est le fils de
Phillipe le Beau, mort en 1506, et petit-fils paternel à Maximilien Ier. Du côté de sa mère,
Jeanne « la Folle », il hérite des royaumes d’Aragon et de Castille.
En 1516 meurt son grand-père Ferdinand d’Aragon, sa grand-mère déjà morte et sa
mère considérée non apte à régner, le trône revient à Charles. Il devient Charles Ier
d’Espagne. Phillipe le Beau est décédé, mais il était le fils de Maximilien Ier et de Marie de
Bourgogne. Quand M Ier meurt en 1519, Charles Ier hérite des territoires des Habsbourg
mais aussi des Pays-Bas et la Franche-Comté (par sa Grand-mère), pas la Bourgogne car le
roi de France, Louis XI, s’en est emparé. Du côté paternel il hérite des terres et aussi
maternel car il hérite des terres de monarchie catholique. Donc l’empire de Charles Quint
représente également les territoires outre-Atlantique. En 1516, cela représente les Caraïbes.
A cela s’ajoute en 1519 l’élection à la tête du SERG. En effet, l’empire est électif, par
7 princes électeurs. Il est en compétition avec François Ier, et aussi Henri VIII d’Angleterre et
le Duc de Saxe (ces deux sont très vite écartés). Mais c’est Charles de Habsbourg qui
l’emporte succédant ainsi à son grand-père. S’il est empereur c’est certainement car depuis
plusieurs décennies les empereurs sont traditionnellement choisis dans la famille de
Habsbourg et aussi parce que Charles de Habsbourg a bénéficié de l’appui des banquiers
de la ville de Augsbourg et notamment des banquiers Fugger pour lui permettre de donner
une énorme somme d’argent aux princes.
Charles Quint se trouve donc à 19 ans à la tête d’un immense empire ;

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3.1.2 L’effort d’organisation de l’Empire et le rêve de monarchie


universelle.
L’Empire est complexe a administré en raison de son étendue. Il faut 15 jours pour
aller de Bruxelles à Grenade. De plus, elle est également liée au fait que les différents
peuples ne parlent pas la même langue. Cet immense ensemble n’est pas régi par des lois
administratives fixes, mais chaque principauté défend ses privilèges, son autonomie, ses
libertés.
Pour le gouverner, il délègue ses pouvoirs à certains membres de sa famille pour
certains pays. Pour les Pays-Bas il s’appuie sur sa tante Marguerite d’Autriche qui gouverne
en son nom. Pour l’Espagne il se repose sur sa femme, l’impératrice et reine Isabelle de
Portugal. Enfin pour l’Empire, essentiellement pour les domaines dans la famille des
Habsbourg, il délègue à son frère cadet Ferdinand d’Autriche. Les affaires les plus
importantes sont confiés à des conseils d’Etats, composés de fidèles provenant de toutes les
parties de son empires (espagnols, italiens, flamand, Fran comtois).
Les premières années de son règne sont malgré tout marquée par des révoltes,
notamment en 1520-22 la révolte des Comunidades en Castille (Tolède et Ségovie) qui
proteste contre l’alourdissement des impôts lié au fait qu’il faut payer l’élection impériale.
Dans le royaume d’Aragon, c’est la révolte des Germanias qui est surtout dirigé contre les
nobles locaux.
1524-1525 tout le sud de l’Allemagne, jusqu’en Alsace et du Nord de l’Italie, est
touché par la guerre des Paysans, c’est une révolte des paysans contre les nobles, princes,
liés à l’aggravation des conditions matérielles et à des aspirations nouvelles en matière
religieuse. Ils sont souvent sensibles au message de Luther qui se transmet en Allemagne.
La répression est menée par le duc de Bavière et les troupes paysannes sont écrasées les
unes après les autres.
Il y a des troubles alors que le pouvoir réel de l’empereur est limité par des princes
qui n’hésitent pas à s’opposer à lui notamment en matière religieuse.
Malgré les troubles, Charles Quint rêve de rassembler l’ensemble du monde chrétien
pour lutter contre la menace turque notamment (1526 = bataille de Mohács). Il pense que ce
rêve est en passe de réaliser en 1530 à lorsqu’il est sacré empereur par le Pape dans la ville
de Bologne, cela ajoute à son prestige. On peut mettre cela en rapport avec l’emblème de
Charles Quint « plus outre » (colonnes d’Hercules). Cela veut dire étendre la chrétienté au-
delà de l’Europe.

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3.1.3 L’empereur sur tous les fronts


C’est un ensemble des fronts qui sont la conséquence directe de la rivalité ancienne
avec la France. Charles quint a hérité des contentieux qui opposait ses prédécesseurs à la
France. La France apparait comme un obstacle, puissant, peuplé, « uni ». Charles Quint
rêve de récupérer la Bourgogne confisquée par Louis XI, ainsi que la Picardie. Il hérite aussi
du conflit des guerres d’Italies contre la France. Et c’est aussi en tant qu’empereur. Parce
que la France convoite le Milanais, qui relève du SERG. Une rivalité au front constamment
ravivée, a aussi du côté français la conséquence d’un sentiment d’être pris en tenaille par les
territoires contrôlés de Charles Quint, avec notamment le chemin de rondes espagnol. Il
perçoit la France comme un obstacle et ce n’est que ponctuellement qu’il obtient le droit de
passer par la France, comme en 1540 où François Ier l’autorise. La France peut compter
face à ce voisin sur l’Angleterre (puissance encore modeste, qui se relève d’une guerre
civile). La fin de la guerre civile a permis de remettre les activités marchandes et d’insaturé
une autorité politique royale importante sous le Ier Tudor, Henri VII et son fils Henri VIII
(1509) marié à la tante de Charles Quint Catherine d’Aragon. Mais H VIII et sa femme n’ont
eu comme enfant survivant qu’une fille, Marie, et que depuis 1520, tente désespérément
d’obtenir l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon pour se marier avec Anne
Boleyn. Cette annulation il ne peut l’obtenir qu’avec le pape, qui refuse continuellement. En
1534, Henri VIII rompt avec Rome, cela remet en question l’alliance avec l’Espagne.
Charles Quint connait des tensions à l’intérieur même de l’empire. Certains princes se
rallient aux années luthériennes dans les années 1520-1530, et forme une ligue militaire que
l’empereur parvient à vaincre lors de la bataille de Mühlberg (1548), qui semble mettre fin
au conflit avec les princes luthériens. Cette victoire n’est que provisoire, les princes
luthériens se rapprochent de la France, avec en 1552 le traité de Chambord. Charles Quint
est acculé à la nécessité de faire des concessions, ce qui l’amène en 1555 la Paix
d’Augsbourg, il reconnait la possibilité aux princes de se reconnaître luthériens. C’est une
paix qui reconnaît la division religieuse de l’Empire.
Pour Charles Quint c’est une désillusion énorme qui l’amène en 1556 à abdiquer
l’ensemble de ses couronnes : Pays-Bas, Espagne, territoire italien. Il donne cela pour son
fils Philippe qui sera Philippe II d’Espagne. Quant aux terres héréditaires des Habsbourg il
les confie à son frère Ferdinand et se retire dans le monastère de Yuste en Espagne. Et
lorsqu’il meurt en 1558 son frère Ferdinand est élu Empereur. Cela crée une division entre
les Habsbourg d’Espagne et de Vienne.

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3.2 L’Europe des marges


3.2.1 La Pologne, monarchie élective
La Pologne est un royaume où le roi est élu par une diète (=assemblée de la
noblesse). Les rois sont traditionnellement choisis jusqu’en 1572 dans la famille des
Jagellon et au cours du XVIe Sigismond Ier et Sigismond II agrandisse le royaume à l’Est et
finisse en 1569 par l’unir aux grands duchés de Lituanie, qui vient s’ajouter au royaume de
Pologne : c’est l’union de Lublin. Le roi gouverne avec l’aristocratie au dépend la
bourgeoisie. Jusqu’en 1572, ils arrivent à avoir un équilibre entre pouvoir du roi et des
grands nobles. Après, les nobles vont prendre plus de pouvoirs

3.2.2 Les royaumes de Scandinavies : monarchie et noblesse.


Les monarchies scandinaves sont unies au début du siècle dans l’union de Kalmar.
C’est stratégique pour le commerce européen, puisqu’une partie du commerce du maritime
passe entre Danemark et la Suède, c’est donc essentiel pour une partie des échanges de
l’Europe. On trouve dans cette union, la tension entre le roi du Danemark, Christian II, et la
noblesse suédoise entraîne la révolte de la Suède qui peut choisir un nouveau roi en la
personne de Gustave Ier, qui appartient à la famille de Vasa. Au Danemark, Christian II est
également écarté du pouvoir, au profit de son cousin Christian III. Ils choisissent d’adopter le
luthéranisme pour eux et leurs royaumes. Ici le pouvoir est au roi et également aux grands
nobles.
A l’extrême Est, les grands princes de Moscou continuent l’agrandissement des
terres en faisant des annexions. Il développe la notion de droit divin, et se présente en tant
qu’héritier des empereurs Byzantins en prenant le titre de Tsar (=César). Moscou est aussi
présentée comme IIIe Rome (Rome et Constantinople). Après une période de trouble, Ivan
IV (premier tsar) commence à partir de 1548 un règne brutal puisqu’il est connots sous le
surnom d’Ivan le terrible. Il surveille les grands propriétaires terriens, fait exécuter ceux qui
complote. Mais sous son règne se développe le commerce et est agrandi jusqu’à la mer
caspienne.

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4 Faire la guerre, faire la paix dans l’Europe du


XVIe.

Introduction
Quelles sont les relations que les Etats ont entre eux ? Les alliances ?

4.1 Les relations entre les princes : hiérarchies et prestige


4.1.1 La nécessité de nouer des alliances et la révolution des
ambassadeurs permanents
Les Etats sont très inégaux, et par exemple l’Empire de Charles Quint doit nouer des
alliances pour faire face à son rival, François Ier. Pour nouer des alliances, il y a des
rencontres entre prince, mais très rare car peut de confiance. L’exemple le plus fameux est
l’épisode en 1520, la rencontre du Drap d’Or. On est au lendemain de l’élection de Charles
Quint. Face à cette élection François Ier, qui voudrait renforcer ses conquêtes en Italie, pour
s’assurer d’un soutien, d’une alliance, rencontre Henri VIII dans une vallée pas très loin de
Calais en juin 1520. Pour cette rencontre, François Ier, fait dresser un village de tentes avec
des tissus en parti d’or, qui accueille la cour de France. En face Henri VIII fait dresser un
village de construction éphémère en bois, avec des architectures raffinées. Il y a un
témoignage de Robert de La Mark, un seigneur français. Son témoignage renvoi à une
démonstration de richesse, de puissance. Elle débouche sur un échec diplomatique puisque
Henri VIII, préfère négocier quelques temps après avec Charles Quint, car il considère qu’il y
a plus d’avantages.
D’autres alliances sont plus controversées, notamment celle entre François Ier et
Soliman le Magnifique. L’alliance turque est problématique car elle contredit l’idéal de
croisade, alors que l’Empire est confronté aux assauts de l’Empire Ottoman, François Ier
sollicite l’aide de Soliman le Magnifique au lendemain de sa captivité à la suite de la défaite
de Pavie (1525). Soliman lui répond en acceptant de lui venir en aide. Cette démarche de
François Ier, débouche sur des négociations sur la signature d’un traité en 1536, dont les
historiens discutent encore s’il s’agit d’une alliance ou juste de vague promesse par
l’Ottoman. En 1535, François Ier, envoi un premier ambassadeur français à Istanbul. La
France sollicite également les Ottomans en demandant leur appui naval. C’est donc l’amiral
de la flotte ottomane, qui est à la tête de la régence d’Alger, Kayr-ed-Din, dit Barberousse.
Cela débouche directement en 1543, sur le siège et la prise de Nice, à la fois par les troupes
françaises et par la flotte ottomane qui l’a assiégée. Elles sont pour la plupart des européens
hautement critiquables.

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4.1.2 La généralisation des ambassadeurs permanents,


résidents
Au M-A, il y a déjà des ambassadeurs. Mais ce sont des ambassadeurs extraordinaires
qui sont envoyés pour une mission particulière, et rentre une fois la mission accomplie. Ce
sont généralement des personnages de très haut rang, avec une mission précise.
La pratique des ambassadeurs permanents né dans l’Italie morcelée de la deuxième
moitié du XVe. Elle correspond surtout à un équilibre précaire entre les « 5 grands » en
Italie : Le duché de Milan ; la République de Venise ; Florence ; les Etats Pontificaux ;
le Royaume de Naples. Il est essentiel de maintenir l’équilibre entre ces puissances, d’où
l’habitude d’envoyé des ambassadeurs permanents. Les premiers à le faire sont les Sforza
de Milan et les Médicis de Florence. Cette pratique est reprise par Venise (République :
Doge élu à vie et Sénat qui regroupe les plus grandes familles de la ville). Les
ambassadeurs qui sont envoyés ont pour fonction de représenter la puissance qui les
envois. Leur seconde fonction est de s’informée, qu’elles sont les richesses, les difficultés de
l’Etat où ils résident. Et la troisième fonction est de négocier avec la puissance où ils sont.
Dans le cadre des ambassadeurs vénitiens, ils doivent présenter un rapport devant le Sénat
Vénitien, écrit puis archivé pour servir possiblement à des relations futures. Aujourd’hui, ces
rapports sont des sources essentielles pour les historiens. Rome aussi envois des
ambassadeurs permanents qui ont le nom de monces pontificaux.
Les autres pays s’alignent sur cette pratique, mais reste souvent très méfiants à l’égard
des ambassadeurs étrangers, qu’ils considèrent, pas forcément à tort, comme des espions.
Pourtant ces ambassadeurs deviennent indispensables dans les relations entre les Etats. Ex
avec tableau : Jean de Dinteville et Georges de Selve, deux ambassadeurs français, sur le
tableau en Angleterre. Le tableau est en 1533, car Henri VIII chercher l’appui de la France
pour obtenir l’annulation de son mariage.
Ces ambassadeurs ont fort à faire dans une Europe en proie aux guerres.

4.2 La guerre en Europe


4.2.1 Les guerres d’Italie : plus d’un demi-siècle d’affrontement
Première phase : marquée par des initiatives, les revendications, françaises sur l’Italie.
L’Italie, à la fin du XVe, c’est une sorte de « Terre Promise ». Car il y a d’une part des foyers
de rayonnements économiques, notamment les grandes villes du Nord. C’est aussi le
rayonnement culturel qui est perçut jusqu’en Russie avec la renommée de ses peintres,
architectes et sculpteurs. En 1494, Charles VIII revendique le royaume de Naples comme
héritage de la famille des …. Il y a donc une revendication qui découle à la descente
triomphale de Charles VIII à Naples en 1495. Cependant les Français doivent reculer assez
vite devant l’alliance des autres Etats italien, de fait de l’action des ambassadeurs. Naples
est perdu très vite. EN 1499, Louis XII, succéder de Charles VIII, revendique à nouveau des
possessions italiennes, avec le duché de Milan. Encore une fois le prétexte de l’héritage est
mis en avant (Louis XII = petit fils de Valentine Visconti, dirigeant chassé du milanais). C’est
une expédition qui est dans un premier temps réussi mais stopper par une défense alliée. Or
à partir de 1515, François Ier reprend l’ambition de ses prédécesseurs, où il va notamment
remporter la victoire de Marignan en 1515.

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Jusque 1515-1516, les Français se battaient contre des puissances italiennes, alliées
des puissances espagnoles ou du SERG. Mais les choses changent de façon radicale avec
la deuxième phase. Et cela commence avec l’élection de Charles Quint comme empereur.
La France a dès lors le sentiment de combattre en Italie contre un ennemi présent au Sud-
Ouest et à l’Est. Cet affrontement devient un affrontement « Valois-Habsbourg », qui au
cours de cette deuxième phase, qui va de 1519 à 1529, est une phase d’affrontement violent
en Italie. Cette phase est un mauvais temps pour les Français. Ils doivent abandonner le
milanais, et en 1525 c’est la prise de François Ier à Pavie : découle au traité de Madrid.
Malgré cela la guerre reprend, marquée en 1527 par le sac de Rome, les troupes impériales
commandées par le connétable de Bourbon. Les troupes n’ont pas reçu de soldes (en partie
composées de mercenaires), décident de mettre la ville à sac pendant environ 6 mois : les
soldats vont se procurer de la nourriture puis. Une partie de ces soldats sont acquis aux
idées de Luther. Cette façon de faire est typique, quand les troupes pas payées, les troupes
se payent sur le « tas ». Des négociations reprennent difficilement entre France et SERG,
par des femmes, la mère du roi (Louise de Savoie) et la tante de l’Empereur (Marguerite
d’Autriche) : découle à la paix de Cambrai, ou pais des dames en 1529. D’une certaine
façon ces guerres pourraient s’arrêter là.
La 3ème phase correspond 1535-1544 : repise de la guerre. Aucun n’est en mesure de
l’emporter sur l’autre. De 1542-1544, les Français envahissent le Piémont, Charles Quint
s’empare de Boulogne. Dès lors les combats n’ont plus lieu en Italie mais sur les frontières
nord et est de la France. En 1544, ils se résignent à signer la paix de Crépy, les deux sont
las de la Guerre.
La 4ème phase, va jusqu’à la fin des guerres d’Italies. Henri II, reprend la lutte contre
Charles Quint et son fils Philippe II d’Espagne. En 1552, il s’empare de Metz, Toul et
Verdun. En 1557, c’est une victoire espagnole nette à Saint-Quentin. Cela permet de signer
une paix définitive entre les belligérants, mais un nombre de contemporains espère pouvoir
reprendre la guerre. La Paix du Cateau-Cambrésis en 1559, est le moment où tout va
basculer. C’est la fin de la guerre d’Italie et la mort d’Henri II. Cette paix permet d’obtenir la
ville de Calais contre l’Angleterre ; de garder Metz, Toul et Verdun de facto ; mais elle doit
rendre la Corse qu’elle avait occupée, le duché de Savoie et les places fortes du Piémont.
Elle renonce à ses prétentions sur le Milanais et la Franche-Comté. En Italie, Milan et Naples
restent sous domination espagnole. Cette paix inaugure la période de la prépondérance
espagnole en Europe.

4.2.2 Les transformations de la guerre


Premièrement, c’est la croissance quantitative des armées. A la fin du XVe siècle,
Charles VIII a envahi l’Italie avec 18 000 hommes, en 1525 François Ier est à la tête de
32 000 hommes. En 1552 Henri II prend Metz avec 40 000 hommes. Cela implique des
besoins forts économiques pour payer et entretenir des armées.
Cette croissance s’accompagne de l’importance nouvelle des armes à feu. On passe
notamment de combat singulier, de cavalier, à de combat dans lesquels les fantassins et les
artilleurs ont de plus en plus d’importance. L’artillerie royale à la moitié du XVe, consomme
20 000 livres de poudre par ans. En 1540, ce sont 500 000 livres de poudres en une seule
année. Elle en comptait seulement 20 canonniers, en compte 275 à la moitié du XVIe siècle.
C’est la fin du chevalier, le chevalier Bayard meut en 1524 d’un coup d’arquebuse. Son
nom va rester synonyme de bravoure et d’honneur.

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Cela implique une importance nouvelle des fantassins, ce que l’on retrouve dans les
Tercios espagnols (regroupement ~ 3 000 fantassins, armés de piques gigantesques pour
déglinguer les cavaliers, ils sont aussi armés d’arquebuse ou de mousquets). Ils font la
renommée des troupes espagnoles.
Cette transformation implique aussi une transformation des systèmes de défenses.
Avec la généralisation des systèmes de défenses italiens, et notamment du tracé à
l’italienne. Ces murailles sont composées de baston, inclinée pour mieux résister aux
attaques de boulets.

Conclusion
Une Europe divisée sur le plan politique, qui débouche à des guerres alors qu’il peut y
avoir un sentiment d’unité.

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5 : L’Europe de l’humanisme et de la Renaissance.


Humanisme et renaissance sont traditionnellement associé à la fin du XVe et du XVIe.
Ils ne sont pas tout à fait identiques. L’humanisme est un domaine intellectuel qui touche
avant tout le domaine des lettres et de la philosophie. La renaissance désigne dans un
premier temps la renaissance artistique. Dans ces domaines, les Hommes qui les pratiquent
ont vraiment une impression de neuf : c’est qu’ils nomment la restituo ou la renovatio. Le
renouveau se manifeste particulièrement dans le domaine des lettres et des arts. Ce n’est
qu’à la fin du XIXe, que les historiens vont nommer l’ensemble de la période.
Ces historiens ce sont d’abord Jules Michelet (historien romantique, meurt en 1874),
est le premier à parler de l’époque de la Renaissance. Mais aussi un historien de l’art,
Suisse, Jacob Burckardt, qui publie en 1860, un livre intitulée la civilisation de la
Renaissance. Ce qui a d’abord touché l’art et les lettres a défini l’ensemble de la période.
Qu’est-ce qui change en Europe du point de vue de l’Art et de l’Esprit entre le milieu du
XVe et de la fin du XVIe ?

5.1 Le temps de l’éclosion : le quattrocento (XVe siècle)


5.1.1 L’humanisme et la redécouverte des civilisations de
l’Antiquité.
L’humanisme se caractérise par le fait que c’est un phénomène élitaire, qui ne touche
qu’une minorité de lettrés, d’abord en Italie puis dans l’ensemble de l’Europe. Elle ne touche
qu’une élite qui a accès à une culture savante. Cette élite à une véritable dimension
européenne. Il faut être prudent sur la définition de l’humanisme en faisant garde de ne pas
plaquer sur ces réalités lointaines des idées récentes : l’humanisme du XVIe est différents de
l’humanisme actuel (= sentiment de sympathie pour l’ensemble de l’humanité).
Au XVIe, les humanistes sont ceux qui aiment les belles lettres, se nourrissent des
grands textes de l’Antiquité. Il se caractérise par un goût pour une étude des humanités
(belles lettres, textes antiques). A l’origine, le terme italien d’umanisiti, désigne des
professeurs de langue latine. Ce gout pour ce qui est antique n’est pas une fin en soi, mais
c’est un moyen d’atteindre la vérité.
Le Moyen-Âge ne pensait pas rompre avec l’Antiquité, les hommes pensent qu’ils
vivent dans la continuité de l’Antiquité. Ce qui est nouveau avec les humanistes est qu’ils
savent que l’Antiquité est morte, séparé par des « temps obscurs ». Ils découvrent qu’ils ne
connaissent la sagesse, les textes de l’Antiquité que de manière partielle, obscure, très
imparfaite. Car il n’y a aucun texte de l’Antiquité qui soit parvenu directement jusqu’aux
hommes du XVe. Tous les textes dont ils disposent sont des textes qui ont été copiés,
recopiés, rerecopiés … On finit par perdre la version d’origine à cause d’erreur et de choix. Il
y a donc un retour à l’Antiquité, retour aux sources, avec une volonté de retrouver un savoir
perdu, d’où un grand mouvement de recherche des textes, qui sont souvent perdu aux fonds
des bibliothèques des monastères. Les humanistes en font le tour pour retrouver des textes
des grands auteurs de l’Antiquité (Virgile, Sénèque, Aristote …) Dont ils n’ont que des
versions erronées, ou trop commentées.
Dans un premier temps on s’intéresse surtout à l’Antiquité romaine, puis à la littérature
grecque, que l’on ne connaissait que par les traductions latines, on va donc aller chercher
les originaux grecs. Cela est favorisé par la chute de Constantinople en 1453, car un certain

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nombre de lettrés d’origine grecque, fuient en occident avec des manuscrits, et partage leur
savoir. C’est le cas du cardinal Bessarion qui arrive en Italie dans les années 1440.
Mais les humanistes s’intéressent également à la sagesse venant des écrits juifs,
bibliques, égyptiens : cette curiosité passe par l’apprentissage des langues anciennes, avec
une « bouillie » du savoir. Cet enthousiasme humaniste est représenté par un texte de
Rabelais dans Pantagruel (1532) avec une lettre de Gargantua pour son fils. Il donne l’idée
que l’on va pouvoir retrouver une sagesse et une connaissance ancienne.

5.1.2 Le développement de la critique humaniste et le


renouveau philosophique.
Lorsque l’on parle de « critique », c’est de savoir discerner le vrai du faux. Les textes
que l’on retrouve dans les bibliothèques peuvent être divergent. Dès le XVe, il y a un effort
pour retrouver une langue authentique qui débouche sur un défi philologique (science des
langues et des textes anciens). L’un des premiers à développer cette critique, c’est Lorenzo
Valla (1407-1457). Il écrit un texte publié par Erasme en 1503 Elegantiae linguae latinae
(écrit en 1440). Il présente les évolutions du latin au fil du temps. Cela lui permet de dater
qu’un texte très célèbre, la donation de Constantin, qui est censé justifier la possession des
biens de l’Eglise au IIIe siècle. Lorenzo Valla découvre que c’est un faux rédigé au VIIIe
siècle : la connaissance de la langue permet donc de mettre en évidence le vrai du faux.
Cela permet d’établir la version la plus fiables entre les différents textes. Il se trouve parmi
ces textes restituer de nombreux textes philosophiques grecs.
L’effort des humanistes visent surtout à restituer des textes authentiques. Cela les
amène à remettre en cause la scolastique (pensée des écoles médiévales) qui vise à
justifier la pensée chrétienne en la rattachant à des textes de l’Antiquité païennes, parfois en
les adaptant. C’est l’enseignement officiel dans les universités qui repose sur le respect de
l’autorité. A l’université de Padoue, mais aussi dans toute l’Italie, on étudie les philosophes
anciens en essayant de restituer leur pensée dans leur intégralité. A Padoue on essaye de
restituer la pensée pure d’Aristote. On redécouvre Aristote, Platon. Le platonisme, et le
néoplatonisme. C’est particulièrement vrai dans la ville de Florence où un certain nombre
d’auteur, protégé par les Médicis, se retrouve dans l’académie de Florence, en développant
l’idée que le beau, le bien, le vrai sont identique (par Marsile Ficin, 1433-1499). Il développe
l’idée également que l’univers visible n’est que le reflet d’idée, elle, invisible. Cette
philosophie inspirée de l’Antiquité, ambitionne un savoir universel qui s’intéresse à tous les
domaines du savoir : mathématiques, philosophie, lettres, géographies, histoires … Le but
étant d’englober les savoirs. Pour ces Hommes, l’idéal du beau et du vrai devait être assez
semblable. Le mouvement humaniste s’accompagne donc d’une renaissance artistique.

5.1.3 Les débuts de la renaissance artistique.


Le XVème siècle s’accompagne du triomphe, du « gothique international ». Au XVème,
ce qui s’impose sont des formes qui sont celles du gothique tardif, et que l’on retrouve dans
toute l’Europe avec des nuances locales. Ce qui caractérise cet art est que les thèmes
religieux dominent dans sa représentation, souvent en lien avec les commandes de l’Eglise
et dans un contexte aristocratique, et un art qui donne beaucoup d’importance aux détails et
à l’ornementations. La peinture donne une importance au fond doré, et veut donner des
réalités spirituelles : s’intéresse assez peu aux décors du quotidien.

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Or au cours du XVème on voit apparaitre un nouvel langage artistique dans deux


foyers principaux : le premier étant celui des Pays-Bas et de la cour de Bourgogne au
moment où cet espace géographique connait un rayonnement européen grâce à la
prospérité des villes du pays. On a parmi les peintres de cet espace, avec Jan Van Eyck, le
premier peintre internationalement connu de son vivant. Il y a des transformations majeures
dans le rapport à l’art. Il y a d’abord, dans le tableau du cours, une scène profane (pas
religieuse). Mais aussi des éléments qui montre que ce n’est plus du Moyen-Âge : le peintre
a réussi à montrer la profondeur de la pièce, avec l’utilisation de la perspective pour montrer
la profondeur, le relief. C’est une virtuosité technique, car il y a également beaucoup de
détails. Ce sont également des tableaux qui utilisent la peinture à l’huile, qui utilise des
pigments végétaux avec l’huile pour liants : cela permet une réalisation plus lente et plus
méticuleuse des tableaux, mais cela permet également de rendre une certaine transparence,
et un meilleur rendu de la profondeur et de la lumière. Le fait que les artistes signent leurs
tableaux est totalement nouveau : l’artisan peintre devient un artiste. Ces éléments
caractérisent un art qui va se diffuser à l’ensemble de l’Europe par l’intermédiaire de l’autre
foyer artistique : les foyers italiens.
Au cours du XVe, les grands principes de l’art de la renaissance se mettent en place
en Italie, et notamment à Florence. Le passage par l’Antiquité est important. Il s’agit de s’en
inspirer pour aller de l’avant. Dès le XVe, en 1436, Filippo Brunelleschi réalise le dôme de
Florence : il s‘agit de la première coupole énorme réalisé depuis l’Antiquité (forme très peu
utilisée dans l’architecture médiévale). C’est également le cas dans la sculpture : les
modèles antiques sont décisifs. C’est au XVe que Donatello, Florentin, utilise la technique
que l’on a retrouvée de l’Antiquité, la technique de la Fonte (en bronze). Pour réaliser le
premier nu masculin en sculpture depuis l’Antiquité. En peinture, les transformations sont
majeures avec l’utilisation de la perspective mathématiques où l’on place un point de fuite
unique où converge toutes les lignes directrices de l’œuvre pour donner une illusion de
profondeur, de relief, et donc de réalité. Ces arts s’inspirent donc des traités mathématiques
de l’Antiquité. Notamment avec Masaccio, un artiste Florentin, qui donne un parfait effet de
profondeur.
La génération suivante d’artistes, va également s’inspirer de l’Antiquité : Botticelli et la
naissance de Vénus. Tableau moderne par sa taille, sa technique mais qui représente un
thème antique. La figure principale est peinte d’après une sculpture antique retrouvée à
Florence. C’est le premier nu féminin en peinture (~ 1485). Cette forme de renaissance
s’exporte largement dans la première moitié du XVIe siècle.

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5.2 Maturité et épanouissement : renaissance et


humanisme au XVIe siècle.
5.2.1Le vecteur de l’imprimerie.
L’humanisme se diffuse principalement grâce au vecteur de l’imprimerie, elle est
l’instrument majeur de la diffusion des idées nouvelles. L’imprimerie n’est pas une invention
européenne au départ : en Chine dès le IXème siècle, il y a une impression de bloc de bois
gravés. Mais cela reste limité. Il y a aussi, au XIIIème siècle en Corée, des caractères
mobiles en métal qui permettent d’imprimer des textes. Pour de moultes raisons, ces
inventions restent à l’état embryonnaire : l’écriture idéogramme n’est pas propices à
l’imprimerie et le prestige lié à l’écriture à la main est important.
C’est en Europe que cette invention qui se développe indépendamment des foyers
asiatiques qui se révèlent être une véritable révolution médiatique. Elle devient en Europe
d’usage courants. Jusqu’en 1450, les livres étaient écrit à la main. C’est en 1455, que
Gutenberg à Mayence imprime une Bible, dite de 42 lignes. Le procédé est mis
définitivement au point vers 1500, avec des caractères mobiles, formés d’alliage de plomb et
d’antimoine. Cf gravure diapo. Il y a un personnage qui choisit les caractères dans des cases
(à droite), le compositeur qui aligne les lettres pour former des phrases. Cette technique, qui
ne vas pas beaucoup évoluer jusqu’au XIXème siècle, révolutionne totalement le monde, et
la transmission, du savoir. Entre 1450 et 1500, il y a environ 30 000 titres qui sortent des
presses, et qui sont diffusés à environs 15 millions d’exemplaires. Aujourd’hui, ces premiers
livres imprimés, ont en conserve 500 000, c’est ce qu’on appelle les incunables. Au XVIe,
ce sont 150 000 titres qui sont publiés, et sans doute plus de 150 millions d’exemplaires. Ce
n’est que petit à petit que se mette en place des conventions, qui perdurent jusqu’à
aujourd’hui, tandis qu’au départ on essayait de faire une copie. Ce sont par exemple le nom
de l’auteur, le titre, la date, la ville d’origine sur la page de garde. C’est également la
numérotation des pages et de l’abandon de l’écriture gothiques. Cela amène donc à une
multiplication des presses. En 1500, 236 000 ont un atelier d’imprimerie.
Le centre le plus important de l’imprimerie au début du XVIème : Venise. Avec
l’éditeur, imprimeur, Vénitien Alde Manuce, également humaniste. Il réunit autour de lui un
cercle de savant et de lettrés qui proposent des ouvrages d’imprimerie pour Alde Manuce.
Erasme, par exemple, se rend auprès de ce dernier. Son symbole est l’ancre. Il est à
l’origine de deux inventions majeures : les italiques et les livres de poche : réduire les
formats pour les rendre plus maniables.
L’imprimerie est un élément de diffusion du savoir, car c’est un bien meilleur marché
qu’un manuscrit qui oblige à employer plusieurs dizaines de copistes. L’imprimerie est donc
un gain de temps, une économie, un moyen de diffuser le savoir.

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5.2.2 La diffusion de l’humanisme.


Les idées et les connaissances des humanistes se diffusent par les correspondances
entre eux. Elles sont le plus souvent en latin car c’est une langue écrite universelle : permet
d’éviter les différences de langues et de nationalités. Ce monde intellectuel est ce qu’on
appelle République des lettres, ou respublica litteraria. Cela fait qu’un personnage comme
Erasme est en réaction avec le français Guillaume Budé, l’Anglais Thomas More, mais aussi
avec Charles Quint et avec Alde Manuce. Erasme apparaît comme le « prince des
humanistes ». Il est lui-même homme d’église : il est prêtre. Il passe sa vie à écrire en latin,
sur l’art, sur l’éducation, sur la religion, sur la guerre ou sur la philosophie. Il publie
notamment des adages qui sont conçus sur le modèle des dialogues de Platon. Il traite des
questions d’actualités. Il insiste beaucoup sur la nécessaire bonne maitrise du langage, tout
en s’opposant aux pédants qui utilisent le latin uniquement parce que « ça fait bien ». Il
passe son temps à voyager. A la fin du XVème siècle il effectue des voyages à Londres,
Bruxelles, Paris. Puis entre 1506 et 1509, il fait Paris, Lyon, Rome, Venise … Il passe
également dans les villes suisses de Constance et Bale. Il est très souvent en voyage, il
rencontre les savants étrangers.
Un autre vecteur de la diffusion des idées nouvelles est un anciennement rénové. Les
humanistes croient dans la possibilité d’amélioration de l’Homme, ce qui implique de bien le
former : il y a donc beaucoup d’espoir mis dans l’instruction. L’anciennement humaniste, qui
vise à donner un esprit sain dans un corps sain, leur enseignement s’intéresse d’abord aux
princes, nobles et bourgeois. Les traités de pédagogie se multiplient, comme Erasme, et des
collèges s’ouvrent un peu partout, avec des élèves regroupés par classes de niveaux, avec
une pédagogie reposant essentiellement sur l’enseignement du latin et l’inculcation d’une
maîtrise de soi. Les universités médiévales en Europe sont généralement assez peu
favorables à l’humanisme même s’il y a des exceptions : en Espagne le cardinal Cisneros
crée l’université d’Alcala de Henares où l’on enseigne le latin, le grec et l’hébreu. Thomas
More impose l’enseignement du grec à Oxford. Enfin, à Louvain (Pays-Bas) est créé un
collège trilingue : latin, grec, hébreu. A partir de 1530, en France, François Ier subventionne
les Lecteurs royaux pour enseigner les langues anciennes et orientales, ainsi que les
mathématiques et la philosophie.

5.2.3 Les traductions nationales de l’humanisme.


Donner leur lettre de noblesses aux langues nationales : après un premier moment où
on imite les auteurs anciens, les humanistes utilisent aussi les langues nationales. En
Allemagne par exemple, à la suite de Luther, tout un mouvement promeut l’usage de
l’Allemand, et en France les poètes de la Pléiades, regroupés autour de la Ronsard se font
les défenseurs de la langues françaises qui s’enrichit de mot dérivé du grec ou du latin.

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5.3 L’art de la Renaissance et sa diffusion en Europe.


5.3.1 De la renaissance classique au maniérisme
 Une renaissance classique (1480 – 1525) : un modèle de référence sur les
modèles antiques avec une certaines harmonies. De plus on redécouvre à
Rome, après des fouilles un certain nombre de statues inconnues qui ont
inspirés les artistes de la renaissance. De plus on redécouvre les peintures de
la Domus Aurea à Rome, dont on va copier ces peintures d’ornements pour des
palais de la Renaissance.
Cette recherche du bel idéal, on le voit dans l’architecture, avec l’œuvre de Bramante
(1444-1514), avec son petit temple, très symétrique. On retrouve également cette recherche
de l’harmonie dans la peinture de Raphaël, avec par exemple L’écoles d’Athènes (1508-
1512). Raphaël fait dialoguer de philosophes antiques entre eux. Cette grande fresque est
emblématique, par sa position au Vatican, car on dirait qu’il n’y a pas d’opposition entre
l’Antiquité et le catholicisme.

 Le temps du Maniérisme (1530-1600) : formes plus tourmentées, plus


acidulées avec des couleurs plus criardes, avec des formes plus allongées.
La vierge au long cou de Le Parmesan montre cette différence.

5.3.2 L’artiste et le Mécène


La renaissance artistique s’accompagne d’héroïsation de l’artiste qui est perçut est
représenté comme un génie. C’est dans les années 1550 que parait à Florence le premier
livre d’histoire de l’art. Cette promotion de l’aristie, matérialisé par la signature des œuvres,
s’accompagne de la perception de l’artiste comme un intellectuel qui se distingue de l’artisan
avec un accent sur la manière de ‘l’artiste. Tandis qu’au Moyen-Âge l’essentiel du prix était
défini par les matériaux utilisé, au XVIe siècle, c’est la manière utilisée. Charles Quint, se
rendant dans l’atelier du peintre Le Titien, aurait ramassé le pinceau du peintre : le pouvoir
politique de baisse devant le pouvoir artistique. A la mort de Michel-Ange, il reçoit des
funérailles dignes de celle d’un empereur. Les plus grands artistes accumulent de véritable
fortune. L’activité artistiques est donc conçue de plus en plus comme une activité
intellectuelle, c’est ce que l’on voit dans la publication de re aedificatoria pour les architectes
en 1541. Mais écrits au XIVe siècle par Leon Battista Alberti : ici inspiré par les modèles de
l’Antiquité. Il y a une forme de glorification de l’aristie.
Léonard de Vinci (1452 – 1519) montre par ses manuscrits comment de ses
observations passent aux lois générales : il s’intéresse aux mathématiques, à l’astronomie,
la mécanique. Il apparaît comme l’archétype d’un humaniste pour lequel toutes les
disciplines se complète et permette d’accéder à la compréhension du monde qui nous
entoure. Etant peintre, De Vinci s’intéresse à l’anatomie, à des machines de guerres (il
envoie une lettre au duc de Milan pour présenter ses innovations militaires). La seconde
figure d’artiste polyvalent de la renaissance et Michel-Ange (1475-1564), le Grand artiste du
XVIème. Il bénéficie dans sa jeunesse de la protection des Médicis à Florence avant de
s’opposer à eux. Il travaille à la fois à Florence et à Rome : c’est un sculpteur, c’est un
peintre (avec la chapelle Sixtine, voute réalisée entre 1508 et 1512 et le Jugement Dernier
1536-1541, entre ces deux il y a eu des violences, le déchirement religieux et un art
beaucoup plus torturé). Michel-Ange est également architecte qui a réalisé la bibliothèque
laurentienne à Florence, et la place du Campidoglio. C’est également un artiste complet de
la Renaissance.

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L’activité de ces artistes ne peut se développer que par le rôle des mécènes. La
renaissance des arts n’est possible que par le mécénat des arts, qui rentre dans une
politique ambitieuse de représentation du pouvoir. Elle est d’abord pratiquée à la cour de
Bourgogne et dans les petites cours Italiennes puis adoptée pleinement par la haute
aristocratie et royautés. L’artiste est donc de moins en moins aux services d’une
communauté mais d’un mécène qui le protège et lui assure une stabilité financière. C’est
également lié à la généralisation du portrait qui répond à une demande de toutes l’élites
européennes, des grands princes jusqu’au bourgeois des villes, en passant par des
humanistes. Le Titien (1488-1576) a passé sa carrière à réaliser des portraits de princes
(François Ier, Charles Quint, Phillipe II d’Espagne …)

5.3.3 La circulation des artistes et la « renaissance


européenne ».
Dès le début de la renaissance, il y a des foyers multiples en Europe, mais le grand
moment de la diffusion de ces personnes d’art c’est à partir de 1530. C’est à ce moment-là
que les artistes un peu partout en Europe s’approprie l’essence de la renaissance et la
réinterprète selon leur personnalité. Elle est renforcée par l’imprimerie qui reproduit les
tableaux ou les gravures. Les tableaux de Chambord et de Blois témoignent l’arrivée de la
renaissance en France. Les hauts témoignent d’une forme plus traditionnelle dans
l’architecture mais avec l’escalier à double révolutions. Mais ailleurs en Europe il y a des
artistes qui exercent des influences italiennes (y vont notamment). Par exemple Albrecht
Dürer de Nuremberg, va à Venise en 1495, il travaille principalement les formes
géométriques et la perspective. On a tout une série d’autoportrait de Dürer, totalement
nouveau. On retrouve cela jusqu’en Angleterre, en Pologne avec des architectures avec des
colonnes. Et même en Russie avec un palais à facette, réalisé par des artistes italiens aux
Kremlins, et en même temps le palais de Ferrare en Italie avec le même langage
architecturale : on a l’impression qu’il y a une sorte de conscience européenne qui se forge à
la suite de la redécouverte de l’antiquité et d’un nouveau mode d’art.

Conclusion
Le XVIème siècle nous a légués l’étude critique des textes par les humanistes, mais
aussi l’idée de République des lettres, avec une actualisation par le programme Erasmus
favorisant les échangent universitaire à l’échelle européenne ; Il reste également de la
renaissance des formes esthétiques, qui sont au fondement de l’art classique.

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CM UE102 Europe

6 Le temps des Réformes (1)


Ce qui caractérise le XVIème siècle est la fin de l’unité chrétienne, par l’éclatement de
l’unité chrétienne de l’Occident alors que le poids du facteur religieux est important dans la
culture, la politique, l’économie. Au cours du XIVE, une opposition croissante se dessine
entre une Europe méditérannéenne, catholique et romaine, et une Europe du Nord-ouest et
du Nord, protestante. La Réforme a fourni une réponse parmi d’autres aux interrogations
religieuses qui préoccupait de nombreux chrétien. L’aspiration à la réforme de l’Eglise, le
retour à une Eglise idéale des premiers siècles, on entend qu’on va revenir à une église
pure, elle est bien antérieure au protestantisme. Il va apparaître dans les premières années
du XVIE et va connaître un succès important :
- Il y a une sensibilité religieuse très vive, encore ravivée par la succession des
malheurs du temps, hanté par la présence obsédante de la mort, d’où des
représentations fréquentes de la passion du christ, avec une obsession pour ses
souffrances. Il y a également la peur de l’enfer, avec une quête de sécurité.
- Il y a également l’existence au XVIème siècle un fort anticléricalisme : oppositions
aux clercs, à l’Eglise. Il est dirigé contre les privilèges et les pratiques financières du
Clergé. Les papes de la fin du XVème, se comporte comme des princes, et le Clergé
fait preuve souvent d’une certaine avidité financière.
- Le développement de l’imprimerie favorise la diffusion de bible, et de livre de piété (

6.1 Martin Luther et la Naissance du Protestantisme


6.1.1 Les voies de la Rupture : de la querelle des indulgences
au salut par la foi seule.
L’effervescence spirituelle qui marque le dernier siècle du Moyen-Âge, pousse de
nombreux fidèle à aspirer une relation personnelle avec Dieu, sans passer par l’intermédiaire
de l’Eglise. Mais en nourrissant cette démarche par la prière et la lecture de la Bible. Ce
mouvement spirituel qui vise à s’appuyer sur ces moyens, en prenant comme modèle de vie
la figure de vie du christ c’est ce que l’on appelle la devotio moderna, qui se développe
principalement dans les Flandres et aux Pays-Bas. On trouve cette démarche dans
nombreux siècle de l’Europe, qui peut être nourris également par l’Humanisme : revenir au
texte et message des évangiles. Elle découle de l’action décisive d’un homme : Martin Luther
(1483 – 1546) : fils de paysan aisé, entré dans les ordres devenu moine augustin pour
préserver son salut : s’il vit dans une vie de privation, pénitence, prière, il assurera plus
facilement son salut et accédera directement au paradis.
Or se pratique la vente des Indulgences au sein de la chrétienté. Elle repose sur le fait
que lorsque l’Homme meurt, il n’est pas assez parfait pour soit aller au paradis soit à l’enfer.
L’âme passe donc par le purgatoire, assuré par l’Eglise au XIIIe. Sa naissance est
certainement liée au fait de rassurer les fidèles en leur permettant de se dire qu’ils peuvent
atteindre le paradis malgré une mort de péché grâce aux prières des vivants et de l’Eglise.
Les gestes qu’ils font dans leur vie peut permettre de réduire le temps d‘attente (pèlerinage,
don pieu). Au cours du XVe, on assite progressivement à une sorte de marchandisation de la
pratique des indulgences (= possibilité pour l’Eglise de faire en sorte que le temps de
purgatoire d’un fidèle soit réduit). Peu à peu l’Eglise marchandises ces indulges. C’est
notamment le cas en Allemagne où un religieux assure que le fait qu’â chaque pièce de
monnaie qui tombe dans un tronc, une âme s’envol du purgatoire pour le paradis. Cette
pratique scandalise le jeune Luther qui est vite convaincu que l’Eglise s’arroge un pouvoir,

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CM UE102 Europe

de sauver les âmes, qu’elle n’a pas. Pour lui c’est une sorte de tromperie à l’égard des
fidèles : l’Eglise fait croire qu’ils peuvent avoir leur salut au travers des indulgences.
Il expose, en 1517, ses 95 thèses universitaire, car il enseigne à l’université de
Wittenberg, sur les portes de la chapelle de cette ville. Il ne fait qu’exprimer noir sur blanc ce
qu’un certain nombre de contemporain pense : il ne veut pas rompre avec l’Eglise au départ,
mais qu’elle se repente de l’intérieur. La conviction de Luther s’accompagne d’une autre idée
essentielle : pour être sauvé il n’est pas nécessaire d’accumuler les œuvres, mais il suffit de
croire en Dieu, cette conviction il l’a acquise en lisant la bible, notamment les Epitres de St-
Paul dans le Nouveau Testament.
Ces thèses sont envoyées à Rome et des débats sont mis en place pour le faire
changer d’avis : statu quo entre les parties

6.1.2 La rupture avec Rome et la protection des princes.


Donc le pape Léon X condamne Luther en 1520 par la bulle Exsurge domine. Il ne se
plie pas au pape, et brule cette bulle. Il est excommunié en 1521 et la même année il est mis
au banc de l’Empire : il perd la protection des lois de l’Empire.
Mais Luther bénéficie de la protection du duc de Saxe qui l’accueil et le protège dans le
château de la Wartburg. Luther va reprendre ses idées, les développées et faire le
luthéranisme.

6.1.3 De Luther au luthéranisme


Cf diapo : plein de texte réalisé par Luther.
Un ensemble de texte est assez bref, offensif, et il traduit la bible en allemand. On peut
tirer des idées importantes : l’homme ne peut être sauvé que par la foi seule (Sola Fide), on
bénéficie de la grâce de Dieu par la foi. Pour nourrir et fortifier cette foi on utilise la lecture de
l’écriture, de la Bible seulement (Sola Scriptura). Cela entraîne des conséquences
énormes :
- Il rejette le caractère médiateur de l’Eglise, et l’autorité du pape
- Il rejette le culte des saints
- Il rejette le Clergé, notamment le régulier : les moines, les religieuses.
- Il affirme au contraire le sacerdoce universel : la possibilité pour chaque individu
d’entretenir un rapport direct avec Dieu.
Il y a également d’autres conséquences sur l’eucharistie (= refaire parole et action du
christ lors de son dernier repas) : pour les catholiques, c’est le prêtre qui célèbre
l’eucharistie, et le pain et le vin devienne définitivement le corps du christ 
Transsubstantiation, et le caractère sacré de l’Ostie. Pour Luther il y a bien une présence
divine au moment de la célébration de l’eucharistie mais c’est une présence temporaire 
Consubstantiation. Il va y avoir une opposition très forte entre les Catholiques et les
protestants par rapport à cela. Les protestants vont demander de communier sur les deux
espaces (pain et vin).
Luther ne garde que 2 sacrément sur les 7 reconnus par l’Eglise catholique : le
Baptême qui permet à l’enfant baptisé de rentrer dans la communauté des croyants et
l’eucharistie.

Ces idées sont essentiellement diffusées dans l’espace germanophone, et Allemand

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6.2 La diffusion du luthéranisme et la mise en place des


Eglises
6.2.1 Les vecteurs.
L’imprimerie est un des vecteurs du luthéranisme : Luther qualifie l’imprimerie de « don
de Dieu ». Au XVIe, un tiers de la production allemande est représentée par les œuvres de
Luther : 4 000 éditions au cours du XVIE siècles de ces œuvres. Il y a par ailleurs une
fraction importante du clergé et de la noblesse qui se rajoute à ses idées. Elle se diffuse
dans les grandes villes impériales, où l’anticléricalisme est assez important. Mais ses idées
se diffuse également dans les campagnes et sont reprises par deux mouvements de
révoltes. Le premier est en 1523, des nobles contre les principautés ecclésiastiques. Mais
c’est surtout en 1525 avec la guerre des Paysans. Un mouvement qui se diffuse dans tout
le sud de l’Allemagne, mais aussi la partie Nord de l’Italie et Alsace. Car les paysans ont une
lecture sociale de ses idées : ils demandent la réduction des corvées, une baisse des droits
seigneuriaux et le droit d’élire leurs pasteurs. Ce mouvement est écrasé, de plus Luther
chois de les désavoué dans un label : Contre les hordes criminelles et pillardes des paysans.
Dans cet écrit, il invite les princes à punir ceux qui ont osé prendre les armes, car l’autorité
des princes est voulue par Dieu.

6.2.2 L’extension du Luthéranisme


Certains princes se sont convertis au luthéranisme. Généralement, la Réforme est
introduite par une ordonnance ecclésiastique qui place la nouvelle Eglise sous la protection
du Prince. Luther met d’ailleurs au point une messe allemande qui sert de modèle à la
plupart des églises luthériennes. Il écrit également plusieurs dizaines de quantiques, qui
permettent aux fidèles d’être associer aux célébrations. Dans la liturgie, le latin est remplacé
par la langue vernaculaire. La fréquence de la communion est réduite. Luther rédige, un
grand et un petit, catéchisme. De 1526 à 1540, la Réforme progresse dans les territoires
princiers et dans les villes. Cela correspond à des territoires du Nord de l’Allemagne, mais
aussi dans des villes : en 1540, 51 villes de l’Empire sont passée à la Réforme sur 65. En
dehors du monde Germanique, le luthéranisme se diffuse au Danemark, en Norvège, en
Suède. Cela s’accompagne d’ouvrage religieux dans la langue nationale.

6.2.3 Les obstacles à la diffusion du luthéranisme


Charles Quint en 1529 refuse aux Princes la liberté de choix religieux. Dans la ville de
Spire qu’il leurs refuse. Dès là, des délégués des princes et des villes proteste, d’où le nom
de protestant donné à partir de 1529 à ceux qui se sont ralliés aux idées luthériennes. En
1530, lors de la diète d’Augsbourg, un proche de Luther, Melanchthon, montre à l’Empereur
un exposé sur la conception du luthéranisme : confession ? d’Augsbourg = texte fondateur
du luthéranisme. Face aux menaces de Charles quint, les Princes et les villes protestantes
mettent en place la ligue de Smalkalde (1531 -1546), anéantie lors de la bataille de
Mühlberg (1546). Malgré cette bataille, le conflit reprend après un court apaisement. En
1555, est signée la paix d’Augsbourg : elle est fondamentale. Car Charles Quint reconnait
aux Etats de l’Empire la possibilité de choisir entre rester catholique ou se reconnaître
comme luthérien. Suivant le principe de Cujus regio, ejus religio : tel prince, telle religion.

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CM UE102 Europe

Cela peut paraître très autoritaire, mais à côté de cela les princes renoncent à contraindre
leur sujet (contrôler les consciences). De plus, le morcellement de l’Empire permet de
changer d’Etat en fonction du choix religieux personnel.

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CM UE102 Europe

6.3 Dans le sillage du luthéranisme


6.3.1 La réforme urbaine
Au cours des 1520’s, se généralise une réforme qui s’inscrit dans le milieu des villes
allemandes : prospère et libre (ne relève que de l’empereur). Elles sont gouvernées par des
assemblées de bourgeois. Dans ce cadre, le changement religieux intervient à la suite de
dispute théologique entre théologie. Les villes organisent des débats entre théologien
catholiques et théologiens protestants. C’est notamment le cas pour un grand nombre de
ville suisse : par exemple à Zurich avec Ulrich Zwingli qui va exposer ses idées quid écoule
de celle de Luther à partir de 1520 – 1522. Zwingli sort vainqueur des débats organisés : la
ville rejoint ses idées et il devient le théologien de la ville : il met en place un protestantisme
plus austère que Luther (pas de chant ni musique) et est hostile aux images, cela se traduit
par des iconoclasmes. Il considère que lors de la Cène il n’y a pas de présence divine :
courant radical dit sacramentaire.
A Strasbourg c’est Martin Bucer qui déf*

6.3.2 Le mouvement Anabaptiste


Il démarre également de Zurich et d’autres villes Suisse, où certain considère que
Zwingli est trop soumis aux politiques : ils sont chassés de Zurich en 1525, où ils sont battus
lors d’un débat. Ce mouvement se diffuse, et qui refuse en particulier le baptême des
enfants, et qu’on peut adhérer la foi chrétienne qu’en pleine conscience, et son violemment
iconoclaste. Il prenne le pouvoir de façon violente dans la ville de Munster en 1534. Des
groupes anabaptiste radicalisés cherche à bâtir le royaume de Dieu sur terre. La ville est
reprise par des troupes catholiques et luthériennes. Ensuite, les anabaptistes se
convertissent à la non-violence et vont continuer à exister de façon clandestine

Conclusion
Diffusion extrêmement rapide du luthéranisme en Allemagne et qui touche avant tout
les zones germanophones.

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CM UE102 Europe

7 Le temps des réformes (2)


Cette dynamique se poursuit avec un nouveau courant initier par Calvin et d’autres part
avec un courant original qui se dessin à partir des année s1530, et s’affirme pendant la
deuxième moitié du XVIème la réforme anglicanisme. Puis nous verrons que l’Eglise
romaine se réforme également

7.1 LA réforme Calviniste


7.1.1Jean Calvin (1509 – 1564), une seconde génération de la
réforme
Il est très tôt destiné à avoir une direction ecclésiastique. Vers 1532 1533 il est
pleinement acquis aux idées luthériennes. A la suite de l’affaire des Placards en 1534, il se
réfugie à Bâle chez son cousin, qui traduit la Bible en Français. Puis en 1536-1538 il fait un
premier séjour à Genève, il commence à se dessiner un premier espace où la réforme va se
dessiner selon Clavin. Quand il y séjourne la première fois, la ville est déjà réformée. Il va
ensuite proposer aux autorités genevoises des articles, des textes, qui sont à la fois un
résumé doctrinal, ceux en qui un chrétien réformé doit croire (=confession de foi) et une
organisation de l’Eglise telle qu’il aimerait la voir se former. Pour le coté doctrinal, il reprend
Luther : importance des 10 commandements de la Bible, le fait que l’on soit sauvé que par la
foi seule (Sola Fide) et l’écriture seule (Sola Scriptura) mais il ajout un 3 ème élément : la
prédestination, Dieu décide si tel individu aura son salut, et Dieu l’a décidé de toute éternité.
La façon de se conformer à cette décision non connue est d’être un chrétien irréprochable.
Avec l’idée, que si on a la foi on est probablement sauvé (jamais sûr). Les idées de Calvin
s’heurte à Genève même à une opposition en 1538, il doit quitter la ville et rejoint
Strasbourg. Il y retourne en 1541 et ce jusqu’à sa mort. La ville devient donc vraiment la
capitale de la Réforme selon Calvin.
L’essentiel de sa doctrine est exprimé dans un ouvrage nommé l’Institution de la
religion Chrétienne avec une première édition en latin en 1536 et une édition en français en
1541. Calvin va être reçu plutôt dans la catégorie de population francophone. Pendant plus
de 20 ans il va écrire, prêché, et entretenir des liens forts avec d’autres réformateurs. A partir
de ces années-là, ses idées se diffusent en Europe. Et donne lieu à la création d’Eglise
d’inspiration calvinistes.

7.1.2Les églises réformées, d’inspiration calviniste


Dans el calvinisme l’Eglise s’organise en marge du pouvoir civil, pouvant se montrer
favorable voir très favorable (comme à Genève) ou hostile (comme en France ou aux Pays-
Bas). Elles sont organisées avec des systèmes d’assemblées à plusieurs niveaux : les
consistoires au niveau le plus local, des synodes provinciaux et le synode national. Une
autorité qui provient de la base par l’élection de député aux différentes assemblées. La
paroisse calviniste fonctionne avec 3 assemblées. Le culte est extrêmement dépouillé,
puisque les seules images permises est l’image des tables de la loi accordées à Moïse par
Dieu. La croyance dans la prédestination ne veut pas dire qu’on peut faire n’importe quoi,
mais que au contraire si l’on se comporte comme un élu, on peut penser que Dieu nous a
prédestinés. Il y a même les idées que les épreuves sont envoyées par Dieu. Les calvinistes
qui vont marquer l’esprit genevois, désapprouve tout un ensemble de divertissement qu’ils
jugent profane : danse, théâtre… On observe scrupuleusement ce que l’on considère
comme les commandements divins : comme le repos dominical, où l’on se rend à l’office
écouter la Bible. Dès la fin du XVIème, Genève a déjà la réputation d’une ville austère.

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7.1.3LA diffusion du calvinisme


La diffusion est particulière : quand les populations sont francophones elles sont plus
accueillantes aux calvinismes. Il y a aussi l’action de certains réformateurs qui adhère aux
idées de Clavin et qui vont diffuser ces idées dans leurs pays d’origine.
Le calvinisme se diffuse par exemple en Ecosse avec un pasteur du nom de John
Knox (1514-1572). Il adhère aux idées de Luther quand il séjourne en Ecosse. Et en 1564 il
se rend à Genève où il rencontre Calvin, ce qui illustre bien que Genève soit devenu une
sorte de capitale de la réforme selon Calvin. Une fois rentré en Ecosse, Knox va obtenir le
ralliement d’une grande partie du peuple Ecossais à ses idées, notamment de la noblesse.
L’Eglise fondée par Knox se nomme presbytérienne. En Ecosse on observe, de façon très
fidèle l’obligation du repos du dimanche et le fait qu’on se rende au prêche le dimanche.
Le calvinisme va également se transmettre aux Pays-Bas (actuelle Belgique et Pays-
Bas) qui est sous domination espagnole. Or les idées calvinistes s’y diffusent largement, els
échangent sont assez intense entre les Pays-Bas et Genève. Les calvinistes développent
dans ces régions une organisation clandestines dès le début des années 1560. Comme En
France, ils se heurtent à l’hostilité du pouvoir politique qui sont sous dominations espagnoles
et Phillipe II d’Espagne qui leur est très hostile. Et lors de l’été 1566, la révolte religieuse
éclate avec deux phénomènes : avec les prêches des haies, avec des assemblées en plein
air, où la pensée de Calvin est exprimée ; et un mouvement iconoclaste, une partie de ces
calvinistes pénètrent dans les églises : détruisent les statues, les vitraux et signent
catholiques pour tenter de les transformer en temple calvinistes. Ces mouvements
surprennent beaucoup Phillipe II et les autorités espagnoles car ils ne l’ont pas vu venir. Cela
démontre le fait que la population rejoint les idées calvinistes (on retrouve cela proche
d’Anvers, et dans les Pays-Bas actuels). Cette manifestation religieuse est noyée dans le
sang (forte répression). Cela débouche à une guerre ouverte entre l’ensemble des Pays-Bas
et l’Espagne. Ce qui va déboucher au cours des 1570’s sur une rupture entre les Pays-Bas
du sud, qui vont être défendu et reconquis par l’Espagne et la partie nord qui elle va
continuer à lutter contre l’Espagne et proclamer son indépendance et où les calvinistes vont
chercher à se réfugier. Il y a donc le Nord-Est des Pays-Bas à la fin des 1570’s, composé de
10 provinces, dites provinces unies qui proclament leur indépendance (calvinistes
dominants), et les Pays-Bas du sud qui reste sous domination espagnole (reconquête
catholique).
Il y a aussi une diffusion du calvinisme dans les Etats de l’Empire et surtout en
Bohême (actuelle république Tchèque) et en Hongrie. Les calvinistes sont dispersés dans
des espaces très luthériens pour l’Empire, de plus elle n’est pas officielle, car la paix
d’Augsbourg ne reconnait que deux possibilités : soit rester catholique soit adhérer à la
réforme luthérienne. On en retrouve également en Pologne. L’Europe calviniste est donc
plus réduite que l’Europe luthérienne mais avec des lieux capitaux comme Genève où vont
tout ceux persécuter pour des raisons de foi.

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7.2 La voie anglicane


7.2.1Un schisme royal
En Angleterre comme dans les pays scandinaves, la réforme s’est appuyée par le
souverain. La réforme en Angleterre est un processus complexe car il y a d’abord rupture
avec Rome, puis passage au protestantisme. C’est d’abord un schisme royal, dont Henri VIII
en est l’origine. Il a été au départ dans les 1520’s il a été un défenseur du catholicisme et a
obtenu du pape le titre de défenseur de la foi pour ses écrits contre Luther. Mais par suite du
refus de Rome d’annuler son mariage avec Catherine d’Aragon. Il décide de faire dissoudre
son mariage par une assemblée d’ecclésiastique anglais. En 1534, à la suite de cette
décision le parlement anglais vote un acte de suprématie par lequel Henri VIII est déclaré
chef de l’Eglise d’Angleterre. Au départ, c’est une simple rupture institutionnelle. Les
monastères et les couvents sont sécularisés, donc que les moines sont dispersés, les terres
sont confisquées et reviennent à la couronne. Mais peu à peu cette Eglise d’Angleterre
devient progressivement une église protestante. Quand il meurt en 1547, il a alors un fils né
de son 3ème mariage avec Jane Seymour : Edward VI, dont l’entourage est rallié aux idées de
Calvin. Il règne de 47 à 53. Sous son bref règne, l’Angleterre va glisser du coté protestant
assez rapidement et brutalement. Puis après sa mort, règne Mary I, fille de Catherine
d’Aragon, jusqu’en en 1558. Elle fera tout pour ramener le catholicisme : elle réinstaure les
liens avec Rome, remet la messe catholique, et les protestants sont pourchassés : près de
300 protestants meurt sur le buché. Elle va en retirer le surnom de Bloody Mary. La
stabilisation religieuse va être le fait du dernier enfant d’Henri VIII à monter sur le trône :
Elisabeth Ière.

7.2.2Le compromis élisabéthain


En 1559 elle fait voter un acte de suprématie qui la désigne comme gouverneur de
l’Eglise d’Angleterre et en 1563 les évêques d’Angleterre adopte un texte fondamental : celui
des 39 articles. Dans ce texte il y a l’essentiel de la doctrine de cette Eglise placée sous
l’autorité du souverain. L’organisation de cette église demeure très hiérarchique : le roi ou la
reine nomme les évêques. Il n’y a plus de clergé régulier ou de monastère. Mais il y a un
cérémonial qui ressemble beaucoup à l’Eglise catholique. Mais pour ceux qui est de la
doctrine ce sont les idées de Luther et de Calvin qui prône. Elisabeth se présente comme
une souveraine protestante qui s’oppose à toute tentative de rétablissement du catholicisme
en son royaume. La voie médiane élisabéthaine apparait comme une forme originale de
protestantisme dans l’Europe du XVIème siècle

7.3 Réforme catholique et contre-réforme.


7.3.1La décision tardive de réunir le concile
Un concile est une réunion d’évêque et de théologien pour dévider de l’orientation
globale de l’Eglise. Dès le début de la réforme Luthérienne, Luther demande qu’un concile
soit réuni. Mais Rome refuse de l’entendre et les souverains François Ier ou Charles Quint
pense qu’ils pourront résoudre le problème.
Au début des 1540’s, a un moment ou Charles Quint et François Ier sont en paix, le
pape prend les devants et décide de réunir un concile.

7.3.2Le concile de Trente (1545 – 1563)


Le concile se réunit à Trente (Nord de de l’Italie). Il y a une longue interruption entre
1552 et 1563. Ils sont 40 à y participer au début, 200 à la fin (pour 700 évêques au total).
C’est donc une minorité qui y participe. C’est aussi une majorité italienne de ces évêques

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(entre 60 et 90 %). Les Espagnols sont aussi nombreux. Les pairs conciliaires travaillent
d’abord en commission puis prépare des décrets qui ont ensuite voté en assemblée. Il
travaille sur ce qui est lié au dogme : sur les 7 sacrements de l’Eglise et de leur importance,
il rappelle l’importance et la présence réelle dans l’Ostie consacrée, le culte des saints,
l’importance aussi des images (statues, peintures) pour encourager le culte et la dévotion. Il
y a aussi un rappel de la discipline., de l’importance du sacerdoce : du statut à part des
prêtres et un rappel du rôle de l’évêque comme autorité qui doit pousser les prêtres à vivre
de façon digne et morale. On met aussi l’accent sur la formation du clergé en recommandant
la formation de séminaire et on invite le clergé à s’instruire, à mieux connaitre les
fondements de la foies catholiques. Ceux qui devrait leur permettre d’être de meilleurs
prêtres.
Au moment où le concile est clos, beaucoup reste à faire

7.3.3L’application du concile
La papauté va s’appliquer à faire appliquer les décrets sortis du concile. Comme la
création d’ordre, comme celle des Jésuites en 1540 (=compagnie de jésus). Ils vont se
consacrer à l’éducation, en fondant des collèges pour former une partie de la jeunesse.
Rome devient ainsi le symbole de la catholicité en se dotant d’Eglise prestigieuse : la
basilique Saint-Pierre, et avec des figures d’évêque très actifs come l’archevêques de Milan.

Conclusion
Ces différents mouvements ont écoulé à une division religieuse de l’Europe du XVIème
siècle, avec une opposition marquée entre une Europe catholique, latine, romaine et une
Europe protestante, plus diverses, qui correspond à une Europe du nord et à une partie de
l’Empire.

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8 L’Europe des campagnes


Introduction
C’est 85 voire 90 % de la population européenne au XVIème. L’évolution de la
condition paysanne dépend très largement de la démographie. L’Europe a connu au XIVème
siècle une grande crise démographique due à la peste noire, qui a entraîné la disparition
d’entre le tiers et la moitié de la population européenne : villages désertifiés, et campagne
abandonnée. La récupération est lente et dure tout el XVème. Mais au milieu du XVIème, la
population a retrouvé voir dépassé son niveau d’avant la peste noire. La situation
démographique s’accompagne d’une croissance, favorisé par un âge au mariage précoce
(inférieur à 20 ans pour les femmes) et une mortalité infantile assez forte. Cette croissance
est générale au XVIème, dans tous les pays la population augmente. Avec des
conséquences pour les paysans. En effet au début du siècle, les bras sont rares donc les
salaires peuvent être plus élevés ou des baux plus intéressants. Mais ce n’est plus pareil à la
fin du siècle. Or cette population qui vit à la campagne vit essentiellement du travail de la
terre. Il y a en Europe environ 160 000 paroisses rurales, donc villages de tailles variées.
Beaucoup de ruraux ne dépasse pas l’horizon du village. Ils vivent où ils sont nés, en
général l’église où ils ont été baptisés. Il travaille dans les champs, consomment l’essentiel
de ce qu’ils produisent et connaissent chaque parcelle et chaque membre de la communauté
villageoise. Dans ce monde, les étrangers, les forains ou les horsains sont tout de suite
repéré et considéré avec suspicion voire hostilité. On a priori, un mode immobile voire
homogène. Mais ces deux termes ne sont pas la réalité.

8.1 Les cadres de la vie rurale


8.1.1Les travaux et les jours
On est dans une Europe paysanne, ou la principale production, essentielle, et celle des
céréales. Le printemps est donc dédié au travail de la terre, notamment dans les verges
mais aussi toutes les taches nécessitées par l’élevage. Après la moisson de l’été, qui
s’effectue dans le meilleur des cas à la faux (Mais souvent faucille). L’autonome est à la fois
le temps où l’on engrange les récoltes et le début d’un hiver où les populations paysannes
sont obligées de vivre sur leur réserve jusqu’au prochaine moisson. Il y a donc un rythme
des travaux et des jours qui pèse sur les paysans, avec une nécessité de cultiver en
ménageant la terre pour ne pas l’appauvrir. Si le rythme est un peu près régulier, il y a à la
fin du XVIème siècle un « petit âge glaciaire » Qui va entraîner un ensemble d’hiver
rigoureux, impactant les récoltes. Dans l’équilibre précaire du monde agricole, le moindre
incident climatique peut entraîner des conséquences dramatiques. Ex : 1580 où près de
Metz on a beaucoup de pluie trop forte et une sécheresse en fin d’année.

8.1.2La paroisse et la communauté d’habitants


Dans toutes l’Europe le cadre le plus habituels est celui du village qui correspond à la
fois à une communauté religieuse : la paroisse, et à une communauté juridique : celle de la
communauté d’habitant, qui désigne ses responsables et qui entretient des rénovations.
La paroisse est un cadre que l’on va retrouver aussi en ville : à la fois un espace et un
ensemble de fidèle qui ont été baptisé, le plus souvent par le curé du village. Après leur
mort, ils savent qu’ils seront ensevelis dans le cimetière du village. Le cadre de la paroisse
reste essentiel même pour les espaces passés aux protestantismes. L’Eglise et le cimetière
reste au cœur de la communauté : les habitants se rendant le dimanche à la messe
dominicale. La paroisse correspond le plus souvent à la communauté d’habitants.

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Elle regroupe l’ensemble de personne qui habite dans le village. Elle se rassemble au
moins une fois par ans pour prendre les décisions au bon fonctionnement du village. La
communauté d’habitants prend par exemple les décisions relatives à la vie agricole pour
gérer en particulier l’ensemble des biens communaux : des bois, des taillis (terres non
cultivées, mais qui offre des ressources pour les plus pauvres). Dans les régions d’élevage
c’est aussi la communauté d’habitants qui décide le déplacement des troupeaux, de la date
des moissons ou des vendanges qui sont souvent effectuées collectivement. La
communauté d’habitants qu’elle administre et gouverne le village et elle est en particulier très
forte dans les régions de champs ouverts.
La paroisse et la communauté d’habitant sont des ensembles qui vont perdurer
longtemps. Mais il y a un cadre qui provient du Moyen-Âge et qui va subsister après le
XVIème et qui disparaitra seulement lors de la révolution : celui de la seigneurie.

8.1.3La seigneurie
Dans pratiquement toute l’Europe, l’emprise de la Seigneurie est forte. Il est très rare
qu’il y a des régions sans seigneuries. L’adage c’est « nulle terre sans seigneur ». Un
seigneur est souvent un noble, mais pas obligatoire (peut aussi être une riche abbaye, ou un
marchand qui s’est enrichi et qui a acheté une seigneurie). Une seigneurie c’est à la fois
une propriété foncière, une marque de dignité sociale assorti d’un pouvoir judiciaire.
Cela veut dire qu’un seigneur exerce un pouvoir sur des terres, notamment proche d’un
château (ou abbaye) dont le seigneur est totalement propriétaire. C’est ce que l’on appelle
domaine, ou la réserve. Sur ces terres il y a souvent des forêts (pour chasser), ou travaillée
par des paysans. La seigneurie ne s’arrête pas à ces terres-là. Il y a également un pouvoir
sur d’autres terres, divisées en tenures/ sensibles qui sont exploitées par des tenanciers. Il
y a des paysans qui sont installées, souvent depuis plusieurs générations et qui travaillent
ces terres pour leur propre profit.
C’est aussi un pouvoir sur les hommes qui sont sur ces terres : ceux sur les tenures
sont libre mais dépendaient des seigneurs (car quad l’Etat n’existait plus, ce sont les
seigneurs qui les ont protégés : d’où le certain nombre de redevance que les paysans
doivent, comme la cense, en argent principalement. Ils lui doivent également un certain
nombre de service, des corvées : sur des terres qui dépendent directement du seigneur). Le
seigneur a donc une dignité sociale, qui implique souvent d’avoir sa propre chapelle et de
droit honorifique dans le village.
Il y a un pouvoir judiciaire qui fait que le seigneur peut exercer la justice sur sa
seigneurie : notamment des questions de basse justice (vol, question de propriété) mais cela
peut aller à de la haute justice (châtier des crimes). Dans le monde des campagnes et des
paysans, ce n’est pas le pouvoir du souverain auquel ils sont le plus confronté, mais celui du
seigneur. Or ces seigneurs sont d’importance variable : des seigneurs avec d’immense
seigneurie, et d’autre beaucoup plus réduites avec seulement un village ou même une partie
de village, donc une importance réduite. Dans les régions où le pouvoir seigneuriale est très
fort (France du Nord, Allemagne). Ils perçoivent très souvent des péages sur les ponts, des
redevances multiples (droit sur la pêche etc…). Ils sont encore omniprésents.

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8.2 Les hiérarchies rurales


8.2.1Une Frange privilégiée
Une partie de la noblesse réside encore en grande partie de la campagne, mais aussi
des paysans qui possède une partie de leur terre et qui arrive à s’enrichir. On en retrouve en
Castille (riche laboureur), en Angleterre, en Ile-de-France. Ils possèdent de vastes
exploitations et parfois un cheptel important. Cette frange privilégiée dispose d’une véritable
indépendance économique, surtout du fait qu’ils ont la capacité d’accumuler les réserves
d’une année sur l’autre.

8.2.2Le monde intermédiaire


Les petits propriétaires : moyenne paysannerie. Cela correspond à des activités où on
a moins besoin de terres pour vivre correctement, comme les vignerons. Il y a également
tout ceux dont l’activité est liée au monde paysan, mais qui n’en sont pas : les cabaretiers,
les tonneliers ou encore les forgerons. Ce sont des gens qui ont à la fois un peu de terres et
qui exercent une autre activité que la paysanne.

8.2.3Les journaliers ou manouvriers


Cette frange de la paysannerie, la plus fragile, qui va souffrir en premier de
l’aggravation des conditions générales : accroissement de la population, difficultés liées au
aléas climatiques. Et qui est à la merci de n’importe quel accident.
Un monde donc moins homogène, et aussi un monde qui se transforme

8.3 Un monde immobile ?


8.3.1Le poids des contraintes
D’abord des contraintes techniques. Pour ne pas appauvrir les terres, dont la majorité
est pour les céréales, il faut respecter le système des rotations des cultures et plus
exactement de l’assolement : sur deux, ou trois ans. D’abord on demande beaucoup à la
terre, avec des blés d’hiver une première année, à l’automne qu’on récolte l’année suivante.
Pour la seconde année, on va semer des mars, ou des blés de printemps pour récolter) la fin
de l’été. Après cela la terre risque d’être épuisé : donc temps de repos la troisième année : la
laisser en jachère.
Il y a également des contraintes financières, avec la perception des impôts.
L’affirmation des impôts va de pair avec la perception d’impôts. Les églises perçoivent
également des impôts sous la forme de la dime. Dans les pays catholiques, elle correspond
à peu près au dixième des récoltes. C’est un impôt perçut directement par le décimateur.
D’où le fait qu’une grande part de la paysannerie reste fragile face aux divers incidents.

8.3.2Solidarités et conflits
Face aux menaces extérieures, des solidarités existes. D’abord la force des liens de
voisinage : les voisins interviennent souvent en cas de problème (dette, deuil,
accouchement). Ils se retrouvent à la taverne (pour les hommes), au lavoirs (pour les
femmes). La veillée est également l’occasion de se retrouver et d’organiser des travaux en
commun.
Le village reste souvent méfiant, voir hostile à tout ce qui est extérieur. On notamment
l’affaire du retour de Martin Guerre pour l’illustrer. L’affaire se déroule dans les Pyrénées
dans le village de Artigat, Martin Guerre né en 1524, lorsqu’il a 24 ans il décide de quitter le
village à la suite d’un conflit. Une dizaine d’année plus tard, un homme revient et prétend

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être ce Martin, la femme de Martin le reconnait. Tout va bien jusqu’au moment où ce Martin
réclame une part de son héritage, décédé entre temps. Un schisme sépare le village entre
les défendeurs de Martin Guerre et ceux qui le prenne pour un imposteur. Un procès à lieu.
Le juge qui vient du parlement de Toulouse, est persuadé de la bonne foi de ce Martin
Guerre Mais coup de théâtre, le vrai Martin Guerre réapparait, avec une jambe en moins,
blessé dans une campagne du roi de France au nord e la France.
Ces lieux extrêmement repliés sur eux même sont traversés par des ^paradoxe, et des
conflits. On voit apparaître en fin du siècle, une multiplication de chasse aux sorcières mais
qui sont principalement du fait de régler des litiges entre voisins et des suspicions.

8.3.3La conjoncture et la détérioration progressive de la


condition paysanne
Même si on a une certaine impression d’immobilité. Il y a tout de même une évolution :
l’augmentation du défrichement. Le poids de l’augmentation démographique amène une
augmentation des exploitations agricoles, ce qui amène donc plus de défrichements. On
gagne également des terres en drainant des terres sur des zones marécageuses. Voir sur la
mer avec aux Pays-Bas avec la création des Polder : terres drainées sur la mer. La vallée
du Pau (?) en Italie, les terres sont drainées et on installe la culture du riz qui se généralise
au XVIème. Il y a également l’acclimatation progressive de nouvelle plante : la tomate par
exemple. Il y a également des progrès de l’élevage en fonction des contraintes et de la
primauté accordée aux céréales, l’élevage ne se fait que sur les terres non cultivables. Ce
sont principalement des élevages ovins : en Espagne et en Angleterre. En Angleterre les
gros fermiers entrevoient les bénéfices de l’élevages des moutons : pour leur lait notamment
et ils vont jusqu’à exproprier des paysans, qui étaient avant présent sur leur terre, d’où
l’affirmation de Thomas More dans l’Utopie
Jusqu’aux années 1540 une période assez faste avec une main d’œuvre peu
nombreuses. Les villes s’accroissent, avec une demande de produit agricole élevé. Puis la
situation s’inverse, le trop de main d’œuvre ne permet plus d’avoir des salaires assez élevés,
et fragilise la paysannerie (baux plus courts, et plus chers). De plus les troubles religieux
aggravent la fragilité des paysans.

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9 Le monde des villes, la société urbaine


Introduction
Au XVIème siècle, lé définition pour un contemporain, c’est que c’est un espace clôt :
entouré par des remparts. C’est aussi un espace qui a des attributs politiques et religieux.
Vers 1500 8,5% de la population européenne vit dans des villes de plus de 5 000 habitants
(14,8 % pour des villes de plus de 2 00. Vers 1600 on est à 9,9 % pour des villes de plus de
5 000 habitants, 20 % pour des 2 000. On a donc une Europe parsemée de petites villes. En
1500 la plus grande ville d’Europe est Paris, avec 225 000 habitants.
La ville se définit par la densité du bâtit urbain. Mais aussi par le paysage urbain, ainsi
comment la ville est facteur de développement ?

9.1 Habiter en ville


9.1.1 La géographie de l’Europe urbaine
Les villes des Pays-Bas marquent une concentration urbaine importante, et le Nord de
l’Italie. Ce sont les deux foyers urbains de l’Europe du XVIème siècle. Ce sont également les
deux principaux foyers artistiques et intellectuels de l’Europe du XVIème. Il y a également un
foyer important autour de la ville de Paris, mais aussi des villes importantes au sud de la
péninsule Ibérique et sur la façade Atlantique. Elle reflète très largement la répartition des
villes au Moyen-Âge.
A la fin du siècle, cette géographie n’a pas beaucoup évolué. Mais il y a tout de même
le développement de ville qui sont lié à l’essor du commerce atlantiques. Le XVIème siècle
c’est aussi le moment où il y a un basculement de l’équilibre économique de l’Europe (pas
radicale ni violent). On voit l’émergence et l’avance des villes (Séville, Lisbonne, Londres …)
Il y a une opposition entre une Europe méridionale où les foyers sont nombreux et une
Europe du Nord, donc scandinave, où les villes sont rares.

9.1.2 A l’abri des murailles


A travers l’image de Strasbourg, on a l’image d’une ville du XVIème siècle (celui de
Conrad Morant). On remarque que la ville est radicalement séparée de la campagne
environnante : entre les deux il y a de la muraille. Les villes se ferment le soir (on ne peut y
rentrer). Il y a également une importance pour la place des édifices religieux. Une ville du
XVIème c’est une grande partie de clochers en son sein.
En revanche les bâtiments civils sont rares (quelques-uns comme l’hôtel de ville de
Paris : prestigieux dans un style renaissance). Ce qui caractérise aussi ces villes c’est un
enchevêtrement de rues sinueuses : héritage du Moyen-Âge.
Certaines villes ont des caractéristiques des villes du Nord : comme le beffroi d’Arras
qui permet de servir de tour de guet et il permet d’avertir les habitants en cas de dangers
imminent. Le beffroi d’Arras a été commencé au XVème et finit au XVIème.
De plus, la place de la circulation fluviale est importante. L’essentiel du ravitaillement
se fiat pas voie d’eau : c’est le plus économique. Les rivières sont essentielles. De même
que les ponts : au XVIème ils sont bâtis (ex : Florence avec le vieux pont, ponte Vecchio).

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Ces villes se transforment tout de même au XVIème siècle. Il y a un développement


nouveau d’une forme d’urbanisme : c’est d’abord une image idéale de la ville qui est puisée
dans la vision humaniste, qui place en référence absolue l’antiquité. Il y a cette vue de
l’esprit, mais qui dé fois se fait dans la réalité : avec la création de places
aménagées (=rupture avec le XVème et le Moyen Âge) pour des manifestations urbaines.
Ex : avec la place de Santa Maria Annunziata de Florence. On retrouve cet urbanisme qui
vise à construire des villes sur un principe géométrique, à Nancy à la fin du XVIème siècle
(réalisé par Charles III, avec des ries qui se croisent à angle droit).

9.1.3 Se loger
Il y a un habitat citadin typique du XVIème siècle, mais pas trop différent des siècles
précédents. Des maisons à pans de bois, des ruelles souvent étroites (ville de Troyes bien
conservée). Ce n’est pas du tout ce que l’on voit à la campagne. Les bâtiments sont
beaucoup plus élevés, beaucoup plus resserrés et des quartiers qui sont relativement peu
ségrégé socialement, car dans le même habitat il y a à la fois des bourgeois et des artisans.
Ce qui change c’est l’apparition d’hôtels particuliers (riches bourgeois, marchands,
banquiers, nobles …) qui se font construire des habitats en pierre et qui réponde à une
volonté de prestige, avec des ouvertures beaucoup plus vastes qu’au siècle précédent.
Des villes qui se transforment, même si elle garde des aspects traditionnels, d’où le
grand danger de l’incendie.

9.2 Vivre en ville au quotidien


9.2.1Travailler en ville : appartenir à une communauté de
métier
Cela correspond à des activités beaucoup plus diversifiées qu’à la campagne. Ce qui
distingue les villes c’est notamment le grand nombre d’artisan. On trouve en ville une
multitude de métier lié à l’alimentation (boucher, boulanger …), lié à l’habillement (des
tanneurs, des cordonniers …) et lié à la construction. Ces artisans sont pour la plupart
regroupés en communautés de métier. On parle aussi, notamment dans les villes du Nord
(Angleterre), les termes de guilde. C’est qu’au XVIIIème on nommera des corporations.
Elles sont aussi importantes pour la participations politiques de la ville. Ce qui
caractérise ces communautés c’est qu’avant tout elles exercent un métier particulier et
qu’elles exercent un monopole dans la ville. Les monarchies l’ont encouragé. Par exemple
les tailleurs de vêtements de Paris. Les Statuts indiquent une règlementation très stricte et
qui passe d’abord d’un apprentissage, puis du passage à compagnon puis à maître. Dans
toutes les villes d’Europe ces corps de métiers sont fortement soudés, et participent
généralement à la politique de la ville. La ville est donc un lieu de production essentiel. Mais
ce sont aussi des lieux essentiels d’échanges, avec un rôle grandissant du commerce

9.2.2Les citadins et les échanges


Ce qui définit une ville d’un point de vue économique, c’est avant tout l’existence d’un
marché, où les paysans alentours viennent vendre leur production. En Angleterre, il y a une
multitude de petite ville, qu’on appelle Market Town, qui sont des éléments de dynamiques.
Le XVIème est un temps où les marchands ont eu une augmentation du prestige social
important. Au-dessus des villes marchées, il y a les villes où se déroulent des foires,
généralement annuelle, et qui draine des marchands venus d’espace beaucoup plus larges.
On en trouve en France, en Espagne, en Allemagne (avec celle de Francfort, où dès le
XVIème les livres sont les principaux échanges).

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Le XVIème voit le développement d’un instrument de paiement qui s’appelle la lettre de


change (pour éviter aux banquiers de se balader avec plein d’argent). C’est une forme de
chèque mais qui implique que l’on change de monnaie, cela permet des échanges à longues
distances. L’exemple des Buonvisi, marchand de Lyon qui commerçait avec toutes l’Europe.
Il représente la puissance économique de la ville de Lyon, et l’importance de leurs actions.
(Commercent drap, livres …). On a parfois des réseaux marchands qui correspondent à
plusieurs villes : l’exemple de la Hanse est parfait. C’est une association de marchands qui
appartienne ta des villes d’Allemagne du Nord (Lübeck, la ville principale). C’est avant tout
un réseau de marchand, apparu au Moyen-Âge. Ils entretiennent des échanges qui
contrôlent le commerce entre la mer Baltique (Russie, Suède) avec des produits de la Mer
du Nord (laine d’Angleterre). Ces marchands ont des comptoirs. Ce réseau, avec une
assemblée régulière des représentants des marchands à une tendance à s’affaiblir au
XVIème, où en Angleterre leur monopole s’affaiblit par Elisabeth Ière.
Des villes actives, qu’ils s’agissent des villes de La Hanse, de Séville, ou encore la ville
d’Anvers aux Pays-Bas, qui est une plaque tournante du commerce entre l’Europe
méridionale et septentrionale.

9.3 Se sentir citadin : une culture citadine


9.3.1Être bourgeois
Quand on est citadin on est bourgeois. Ce terme au XVIème, désigne un statut
juridique (pas un niveau de fortune). A la campagne subsistait des seigneurs et des
seigneuries. Au XIIème, les villes se sont constituées contre les seigneurs, elles ont abrité
des associations de marchands et d’artisans qui ont conquis le droit de désigner leur propre
chef. Un bourgeois c’est quelqu’un qui est membre d’une commune. C’est donc avoir des
droits et des devoirs. Il faut résider dans la ville depuis au moins 1 ans (voir 10 pour
certaines). Cela permet de participer à l’assemblée des bourgeois qui désigne le conseil de
ville, qui lui-même désigne le corps de ville, celui qui gouverne la ville. (Aldermen à Londres,
capitouls à Toulouse). Il est maximum de 10 personnes, mais en général de 4 ou 6. Dès qu’il
y a une ville suffisamment importante pour avoir un corps de ville, il y a une autonomie
relative de la ville. C’est eux qui organisent la défense de la ville : mettre en place la milice
bourgeoise.

9.3.2Une culture civique


C’est aussi avoir une culture civique, et participer à l’organisation et aux déroulements
des fêtes citadines. A Londres, chaque année on élit le lord-maire de Londres, ce sont
essentiellement les communautés de métiers qui jouent un rôle important. Cette élection st
suivi d’une grande parade : lord-mayor show. Les fêtes religieuses des saints dans l’Europe
catholique. Mais aussi les fêtes organisées lors des entrées des souverains : les villes
manifestent leurs soumissions aux souverains ou leur ralliement politique. Que ce soit en
Italie, en France, Allemagne, Angleterre il y a une entrée solennelle du souverain avec des
décors éphémère et des œuvres en l’honneur du souverain. Le jeu du papegai permet d’être
un entraînement à la milice bourgeoise

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9.3.3La ville et l’accès à la culture


Les citadins ont plus que les paysans accès à des formes de cultures, qu’elles soient
écrites ou orale. Or dans les spectacles qu’offre la ville, il y a des spectacles : processions
religieuses, mais aussi certains qui n’ont aucune connotation religieuse comme le théâtre, où
à cette époque c’était un théâtre de rue. Mais pas pour l’Angleterre, et notamment pour
Londres où sont édifiés des théâtres publics à ciel ouvert, qui peuvent accueillir des milliers
de personnes, comme le Globe (de Shakespeare, qui a brulé en ? et reconstitué). La ville est
donc un lieu où l’accès à l’éducation est plus facile car l’offre pédagogique est plus
importante. Il y a en particulier des écoles de chants prêts des cathédrales et des petites
écoles placées sous le contrôle ecclésiastique. Que ce soit en Angleterre, en Allemagne ou
en Italie, les villes concentrent l’essentiel des offres d’instructions. C’est en ville que ‘l’on
accède au collège, université ou autres formes d’enseignements supérieurs. Ainsi la ville est
un espace où la culture écrite se développe, avec la présence d’imprimerie.

Conclusion
Elles sont des éléments de dynamismes, et elles se transforment lentement mais de
façon radicale avec l’apparition des formes d’urbanismes : des places ducales, royales. Une
importance apportée à la ville on en a une preuve à partir d’une publication datant de la fin
du siècle par Georg Braun et Frans Hogenberg qui est le Théâtre des cités du monde où l’on
retrouve des représentations de toutes les villes européennes et d’ailleurs : rend compte de
la

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10 L’Europe dans la deuxième moitié du XVIème


siècle
Introduction
Le « Beau XVIème » est celui de la Renaissance, une conjoncture économique
favorable, un développement européen et l’optimisme de l’humanisme, même si les Guerres
d’Italie jettent une ombre sur le début du siècle. Au début du siècle les savants sont
persuadés que els hommes sont perfectibles et qu’il est possible de retrouver la sagesse
antique : qu’il n’y a pas de contradiction entre paganisme et idéaux chrétien. Même l’art
semble refléter cet optimisme avec l’équilibre et la lumière de la renaissance classique. A
partir des 1530’s, mais plus encore à partir du milieu du siècle, la conjoncture semble se
dégrader.
Les conditions climatiques, économiques, démographiques et politiques se dégradent
et les tensions religieuses donnent lieu à des conflits violents. On va voir cette dégradation
des conditions de vies, avant de voir les nuances que l’on pourrait apporter à ce tableau
assez sombre.

10.1 La rupture des équilibres


10.1.1 Mauvaises récoltes et épidémies
Au cours de la première moitié, le temps est relativement beau, chaud et sec sur
l’ensemble de l’Europe. On a un climat favorable à la culture des céréales dans les pays du
Nord et de l’Ouest de l’Europe. C’est important car la place des céréales est importante :
celle des blés. Il n’y a quasi pas d’hiver très rudes. A partir des 1550’s, on voit se multiplier
des hiver froid et pluvieux, des printemps frais et humides, c’est ce que les historiens
appellent le Petit Age Glaciaire, ou PAG. On le sait par les réflexions des contemporains,
mais aussi par l’analyse des glaciers, qui montre une avancée très nette durant la période de
l’avancée des glaciers. Mais aussi à travers l’analyse des taches du soleil qui permet de
mesurer rétrospectivement l’activité solaire. On a pu aussi évaluer à partir des sources
comptables et fiscales els rendements approximatif des cultures. Le problème n’est pas
temps le climat en lui-même, bien qu’en absence de chauffage les conditions sont
redoutables pour les plus pauvres, mais pour les récoltes. Or la situation est que la
population en Europe atteint la densité maximale en fonction de la production agricole. Au
cours des décennies précédentes la population beaucoup augmentées, les défrichements
aussi : presque quasi toutes les terres cultivables sont exploitées. Donc la tension est forte,
donc un simple accident climatique cela provoque des crises frumentaires. Après 1560, les
mauvaises moissons sont fréquentes.
Cela rend les populations particulièrement vulnérables face aux épidémies. La peste a
fait son retour en Europe en 1348 et n’en est jamais repartis. Il y a eu quelques épisodes de
peste au début du siècle, mais la première moitié elle est moins intenses que par la suite.
Les périodes de pestes s’intensifient à la fin du siècle. Il y en a au moins 4 grandes vagues
de peste entre 1560 et 1600. Il arrive qu’une ville perde un tiers de sa population. Les plus
touchés étant les ports : de Londres au port du nord-ouest de l’Espagne. Un exemple est la
ville de Shakespeare, l’année de sa naissance, le septième de sa ville est emporté par la
peste. Au milieu 1590, les théâtres sont fermés à Londres à cause de la peste, qui revient en
1603-1604 puis en 1606. Il y a aussi les autres maladies, comme la syphilis, qualifiés par les
Italiens de « mal Français » (inverse pour français). C’est une maladie du XVIème. Il y a
aussi la variole et les malarias qui se développent. Ces épidémies ont pour conséquences

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d’interrompre les échanges et d’aggraver les conséquences des mauvaises récoltes et cela
entraine une augmentation du nombre des pauvres.

10.1.2 Les pauvres et la pauvreté


L’augmentation des pauvres et perçues par les contemporains, alors que l’image des
pauvres évolue. Au Moyen-Âge, les pauvres sont comme l’image du Christ sur la Terre :il est
le devoir de chacun d’aider les nécessiteux. A partir du moment où la conjoncture évolue,
notamment dans le Nord de l’Europe, les pauvres et la pauvreté deviennent un problème
social. La charité s’organise mais on a tendances à classer les pauvres entre ceux qui
méritent d’être aidé : pauvres malades, méritant (honteux, par leur situation) et les autres,
ceux que l’on nomme les gueux : ce qui pourraient travailler mais qui ne le font pas. Cette
distinction on la trouve particulièrement dans un ouvrage, par Juan Luis Vives, publié en
1526, De subventione pauperum ; de l’assistance aux pauvres. Il y a l’idée que ces pauvres
là il faut les remette au travail et les discipliner. Parallèlement se mettent en place des
institutions dans les villes pour assister les pauvres. C’est ce que l’on appelle les aumônes
générales. Ainsi en 1522 à Nuremberg, 1524 à Strasbourg, 1525 à Ypres (en Belgique).

10.1.3 La crise de l’humanisme et l’inquiétude des esprits


Jusqu’en 1530 l’humanise et marqué par l’optimisme. Il y a un appétit de savoir, de
connaissance. Puis il y a un changement de ton qui se retrouve dans l’œuvre de Rabelais
(1583/1594 – 1553). Pantagruel et Gargantua sont marqué par l’optimisme et la croyance
naturel dans la bonté de l’Homme. Cependant ses trois autres livres sont marqués par la
peur de la violence et de la tolérance.
Montaigne (33 – 92) témoigne l’inquiétude, il a fait imprimer dans sa cabine de travail :
« aucun homme n’a su, ni ne saura rien de certain ». On voit également la monté des
antagonismes de natures politiques, mais aussi une certaine réaction contre la domination
culturelle de l’Italie. La fin du XVIème siècle est marquée par un assez fort anti-italianisme,
ce qui découche sous une forme de nationalisation des cultures. Même si le gout pour
l’antiquité ne disparait pas, on l’utilise pour écrire en langue vernaculaire. Par exemple Du
Bellay en 1549 publie la défense et illustration de la langue française, et la Pléiade publie
l’essentiel de leurs œuvres en français. Mais c’est aussi toute l’œuvre de Shakespeare qui
écrite en Anglais mais dont les tragédies écrites donnent le passé de l’Angleterre.
Le climat général a nettement évolué.

10.2 La fin du rêve de l’unité impériale


10.2.1 Le partage de l’empire
Jusqu’au début 1530’s, l’entourage de Charles Quint nourrit l’espoir d’une monarchie
universelle qui pourrait fédérer l’ensemble des princes chrétiens. Ce rêve est évoqué par son
chancelier (= ministre de la Justice) qui est Gattinara. Ce rêve d’unité, de concorde, se
heurte à la réalité des rapports de forces, notamment à la lutte contre François Ier. Et a la
constatation que pour maintenir l’unité religieuse dans l’empire sont des tentatives qui se
révèlent vaines, avec le développement et la diffusion du protestantisme. Pendant longtemps
Charles Quint à espérer rendre la totalité de son héritage à son fils Phillipe, qui aurait été la
suite de ce rêve. Or dans les 1550’s, les difficultés s’accumulent. Il y a d’abord la succession
de François Ier : Henri II. Il signe le traité secret de Chambord en 1552 avec les princes
protestants, puis occupent Toul et Metz et envahit l’Alsace. Charles Quint est confronté à de
très lourdes pertes en tentant de reprendre Metz. Il doit aussi faire face à des offensives
turques en Méditerranée. En 1555, il a accepté de signer la paix d’Augsbourg qui reconnait
la division de l’empire entre principauté catholique d’une part et luthérienne d’autre part. Elle

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repose sur le principe cujus regio, ejus religio. Cette paix, apparut comme seul moyen de
simplifier l’empire, est une paix qui est signée à contrecœur par l’Empereur.
A partir de 1555, Charles Quint abdique progressivement de tous ses royaumes. En
octobre reviennent à son fils les territoires italiens (Milan, Naples, Sicile, Sardaigne …),
l’Espagne et les domaines bourguignons (Pays-Bas et la Franche-Comté). A son frère
Ferdinand de Habsbourg il laisse la couronne impériale. Ce dernier avait été élu roi des
Romains. Entre temps, il se retire au monastère de Yuste où il meurt en 1558, le 21
septembre. Phillipe II est alors aux Pays-Bas. Fin décembre 1558 une pompe-funèbre défile
dans les rues de Bruxelles. On la connait par une série de planches, qui représente le
cortège. On retrouve tous les dignitaires de l’empire. Elles sont réalisées dans l’imprimerie
de Plantin (Anvers). Elles sont produites dans les 5 langues de l’empire : néerlandais, italien,
français, allemand et espagnol. Il rend bien compte de la complexité et de la grandeur de
l’empire de Charles Quint.

10.2.2 L’Espagne au temps de Phillipe II


C’est un roi espagnol, né en Espagne, de caractère réservé (« roi prudent »).
Contrairement à son père, il n’a pas de grandes visées ou de grandes ambitions. Il veut
avant tout protéger ses domaines, qui sont extrêmement vastes et qui ont gagnés en
cohérence. D’autant qu’en 1580 il devient roi du Portugal. Il est entouré exclusivement de
Castillan, la centralisation est renforcée, et la capitale est fixée à Madrid en 1561. Il installe
son palais (aussi monastère) à l’Escurial. Il a été commandé par le roi à la suite de sa
victoire sur les troupes d’Henri II à la bataille de St-Quentin en août 1557. Il gouverne par
conseil en s’entourant de diplômés, les letzados. Il règne des années 1550 jusqu’en 1598 et
dispose de moyen financier important avec l’exploitation massives des mines d’argent
d’Amériques, mais avec des besoins qui sont très importants, liés à la politique de puissance
qu’il mène en Europe, le forçant à augmenter les impôts.
La politique menée par la royauté vise à étouffer les dissidences religieuses : c’est un
roi catholique. Tout ceux sui semble s’écarter de l’orthodoxie catholique sont jugé de
luthérien et sont poursuivis par l’inquisition (recrée au XVème). Après avoir poursuivis
essentiellement des judéo convers, l’inquisition s’attaque aux « luthériens » puis à la fin du
XVIème aux morisques : les populations musulmanes qui se sont convertis. De 1559 à 1561
on observe une série d’autodafés à Séville… Ces populations musulmanes sont présentes
essentiellement dans le sud du pays. Ils sont officiellement convertis au catholicisme mais
reste attaché à des usages musulmans. En 1568 – 1569 les morisques de Grenade se
révoltent mais son vite écraser par les troupes royales et seront expulsés en 1609.
On a une société très catholique, et de plus en plus hiérarchisée, voire arcboutée, sur
la notion d’honneur : ces valeurs s’inscrivent dans les territoires contrôlés par l’Espagne.
Mais il y aussi une évolution positive culturelle à la fin du siècle.

10.2.3 L’Italie et la paix retrouvée


En 1559 la paix du Cateau-Cambrésis met fin aux Guerre d’Italie. Les Français évacue
le Piémont ; au sud le royaume de Naples est gouverné par le bais d’un vie rois, et Phillipe II
est duc de Milan dès 1540. Du point de vue économique la seconde moitié du siècle est plus
favorable que la première pour l’Italie. La paix permet à l’Italie du Nord de se développer
économiquement, qu’il s’agisse de villes comme Venise ou Milan. Dans les campagnes
romaines demeurent le problème du banditisme et la menace permanentent de troupes de
brigands.

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10.3 Le durcissement des oppositions religieuses


10.3.1 L’ère des confessions
En effet les divisions religieuses débouchent sur l’affirmation des confessions. Que ce
soit du côté protestant ou catholique les Eglises exigent de leur fidèle qu’ils connaissent de
façon assurée le dogme auquel ils sont censés adhérer. S’affirment alors des confessions
religieuses : catholiques, calvinistes, luthérienne… On voit des réactions de la part de
l’Eglise catholique qui réagit à la diffusion du protestantisme par le phénomène de la Contre-
Réforme. Elle repose sur l’affirmation du pouvoir de l’Eglise Romaine avec une Papauté qui
est sorti renforcée du concile de Trente (1545 – 1563). Il a amené l’Eglise romaine à se
redéfinir et à affirmer un certain nombre d’éléments essentiels, notamment du dogme sur la
valeur des sacrements, sur le culte des saints et des images, une affirmation qui passe par
la formule utilisée à la fin des décrets anathème a tous les hérétiques.
Que ce soit la confession catholique ou les confessions protestantes, les uns et les
autres accordent beaucoup d’importance à l’encadrement des populations en accords avec
les Etats. Cela implique en particulier le développement de l’enseignement dans le cadre des
collèges, qui s’adresse aux adolescents et qui transmette l’essentiel des connaissance
religieuses que chaque fidèle doit posséder. Cette réaffirmation des identités religieuses
débouche sur des affrontements en France, qui sont se développe dans un cadre national,
mais qui implique aussi l’intervention de pays étranger. Puisque les réformés bénéficient
ponctuellement de l’appui de l’Angleterre, tandis que la Ligue est encouragée par l’Espagne.
En 1595 Henri IV a déclaré la guerre au roi d’Espagne pour chasser les troupes espagnoles
de son royaume et en 1598, le traité de Vervins rétablit la paix entre la France et l’Espagne.
Mais elle permet aussi à l’Espagne de se retourner et de concentrer ses forces pour lutter
contre les rebelles des Pays-Bas dont la révolte à des origines à la fois politiques et
religieuses. Ces affrontements religieux ont aussi des effets secondaires, qui renvoi à
l’intensification de la chasse aux sorcières : 1580’s – 1640’s des milliers de buchers vont être
allumés en Europe. Lorsque l’on se penche sur ces cas de sorcellerie on voit que ce sont
souvent des régions où les divisions confessionnelles sont particulièrement intenses
notamment au sud des Pays-Bas, façade orientale du Royaume de France et en Lorraine
par exemple.

10.3.2 Les Pays-Bas divisés


En 1556, Phillipe de Habsbourg devient roi des royaumes d’Espagne et de leurs
dépendances. Parmi celles-ci on retrouve les Pays-Bas. Il connait peu ces zones, qui
forment alors 17 provinces. Il comprend peu leurs traditions d’autonomie. En effet, les Pays-
Bas correspondent à une zone très densément peuplée et très fortement urbanisée, avec
des villes qui ont des traditions d’autonomie. Or Phillipe II augmente la fiscalité et la
présence des troupes espagnoles aux Pays-Bas dans le cadre de la lutte contre la France
provoque le mécontentement du peuple, des marchands mais aussi de la noblesse des
Pays-Bas. Il s’exprime en particulier à l’égard des conseillers que Phillipe II envoi pour
épauler sa sœur, Marguerite de Parme (1522 – 1586). Il lui envoi Antoine Perrenot de
Granvelle (1517 – 1586) pour la conseiller, mais il transforme aussi la géographie
ecclésiastique : il nomme à l’archevêché de Maline Antoine Perrenot de Granvelle. Tout cela
provoque le mécontentement et en 1566 des aristocrates organisent une pétition qui est
portée à Bruxelles, auprès de Marguerite de Parme, et un conseiller dit à propos de cette
délégation : « ce ne sont que des gueux ». A partir de ce moment-là, la révolte qui éclot est
appelée « la révolte des Gueux ». cette même année, se déploie aux Pays-Bas une vague
iconoclaste, les protestants calvinistes brise les statues et les vitraux des églises, et des
prêches sont organisés un peu partout dans le pays.

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Face à cette contestation qui est à la fois religieuse et politique, avec des aristocrates
qui demande une liberté d’autonomie. Face à cela Phillipe II réagit par la force, une armée
espagnole est envoyée depuis la Lombardie en passant par la Franche-Comté et la Lorraine.
Cette armée espagnole est commandé par le duc d’Albe. Celui-ci remplace Marguerite de
Parme et fait une répression féroce : plus de mille personnes sont exécutés par un tribunal
spécial, baptisé le tribunal des troubles. Renommé par les révoltés « tribunal de sang » et de
nouveaux impôts sont levés sans consentements.
Mais les gueux reprennent des forces, ils bénéficient de l’appui de l’Angleterre, c’est
ainsi qu’en 1572, un millier de gueux de mer (venus d’Angleterre) débarque dans les
provinces du nord. L’Espagne doit faire face aussi à de graves difficultés financières, l’armée
espagnole ne reçoit pas sa solde pendant plusieurs mois. En 1576, l’Armée met à sac la ville
d’Anvers. Il y en aura un second en 1585 qui marque la fin de la période de prospérité
maximale de la ville. Des révoltés qui sont conduits par des aristocrates, et en particulier par
Guillaume Ier d’Orange-Nassau, dit le Taciturne, qui est héritier de la principauté d’Orange. Il
apparait comme le chef de la révolte. Malgré tout ce qui pourrait les unir les dissensions
entre les révoltés se font jour, et que l’Espagne envoi régulièrement de nouvelles troupes
pour mater la révolte.
Si les révoltés à majorité calvinistes parviennent à tenir les provinces du Nord, en
revanche celle du Sud sont à majorité catholique. En 1579 les villes et les provinces du Sud
forment l’Union d’Arras, qui se rapproche de l’Espagne, tandis que quelques jours plus tard,
les 7 provinces du Nord forment l’Union d’Utrecht qui continue la lutte contre l’Espagne. A la
tête de ces 7 provinces, Le Taciturne joue un rôle décisif : il pousse les provinces à
proclamer la déchéance du roi d’Espagne et vouloir un autre prince. Ils approchent Mathias
d’Autriche, puis François d’Alençon, mais les deux repoussent leurs avances. Lorsque
Guillaume le Taciturne est assassiné en 1584, aucune solution n’a été trouvée. Les révoltés
se tournent alors vers l’Angleterre qui leur apporte un soutien militaire, mais n’arrive toujours
pas à se trouver un souverain. Ces provinces du nord se proclame Provinces-Unies et se
dote d’un régime républicain, qui est une exception dans l’Europe moderne. Chaque
province garde un large degrés d’autonomie et désigne des représentants qui se réunissent
dans le cadre d’Etats-Généraux à La Haye. La plus importante et la plus riche de ces
provinces est la Hollande, avec notamment la ville d’Amsterdam. C’est cette province et ce
port qui va être le cœur de la prospérité des provinces-Unies du siècle suivant, tiré du
commerce maritime.
Dans le cadre ce cette révolte et afin de lutter contre un souverain roi d’Espagne et du
Portugal (depuis 1580). Les marchands et les navigateurs néerlandais lancent des
expéditions maritimes pour faire du commerce avec l’Asie. Après plusieurs expéditions, ils
fondent en 1601, la Compagnie Unie des Indes Orientales (V.O.C.) qui a le monopole avec
l’Asie et qui assure l’extension du commerce maritime. Le but est de miner le monopole
commercial des puissance ibériques et de s’attirer des ressources qui permettent
l’indépendance financière des Provinces. La guerre continue au début du siècle suivant,
malgré une trêve. L’indépendance des Provinces-Unies, reconnu par l’Espagne qu’en 1648
(guerre de 30 ans).

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10.3.3 L’Angleterre Elisabéthain : un pays protestant.


Phillipe II a été marié à la fille d’Henri VIII Mari Tudor, mais sans enfants. Lui succède
sa demi-sœur, née d’Anne Boleyn, Elisabeth. Elle doit s’affirme face à une partie de
l’aristocratie anglaise. Mais elle a avec elle la lassitude des années de discorde religieuse.
Elle bénéficie aussi, au début de son règne, d’une conjecture plutôt favorable. Les Anglais se
lancent eux aussi dans le grand commerce maritime. Par une propagande habile, celle qui
est devenu reine à 25 ans, parvient à se présenter comme la Reine vierge, marié à son
pays. Il est en effet dur pour elle de choisir d’épouser un noble Anglais : cela la rendrait
dépendante d’une faction aristocratique, donc de déclencher une guerre civile. Mais épouser
un prince étranger est tout aussi risqué, puisque cela risquerait de faire de l’Angleterre une
nation vassale, dépendante d’un pays étranger.
Elle parvient à consolider l’Eglise anglicane. Née de la scission avec Rome, par Henri
VIII. Elle arrive à faire une sorte de compromis : l’Eglise d’Angleterre à un dogme protestant
mais garde une organisation hiérarchique avec des évêques. En 1571, Elisabeth est
excommuniée par le Pape. Ce qui a pour effet de multiplier les complots, mener par des
catholiques, et ce qui légitime les entreprises de l’Espagne contre elle. A partir de 1585,
Phillipe II se lance dans le projet de la construction d’une flotte avec l’intention d’envahir
l’Angleterre, en prenant appui sur l’armée qui est stationnée au Pays-Bas. En 1596,
Elisabeth, convaincu que sa cousine Marie Stuart, qu’elle a fait emprisonnée, est entrain de
mener un complot contre elle. A partir de ce moment là les préparatifs de la flotte, qui va être
baptiser « l’invincible armada » s’accélère. C’est une flotte de 130 vaisseaux, 19 000 marins
et fantassins. Qui prennent la mer à Lisbonne et ils entament la remontée vers le Nord. Cette
flotte est destinée à permettre le transport des troupes et à débarquer, renverser la
souveraine et rétablir le catholicisme. Parallèlement Francis Drake (1540 – 1596) va attaquer
la ville e Cadix en Espagne. Les bateaux espagnols sont poussés par les vents en mer du
nord, donc pas d’arrêts aux Pays-Bas. Les navires Anglais essayent de les contrer, mais
surtout la tempête entraîne la dispersion de l’armada. Elle fait le tour de l’Angleterre et de
l’Ecosse par le nord. Elle est pratiquement totalement détruite par la résistance anglaise : ça
a été un fiasco. C’est un désastre financier, politique et humain. Malgré tout Phillipe II
reconstruit une flotte, et en 1597 un nouveau débarquement est tenté en Irlande mais il
échoue également. Cela révèle les limites de l’hégémonie espagnole en Europe et témoigne
la percée de l’Angleterre comme une nouvelle puissance.

10.4 Aux marges de l’Europe


10.4.1 En Méditerranée : l’affrontement avec l’empire
Ottoman
En 1520 l’Empire Ottoman s’empare de l’île de Rhodes, et l’ordre militaire des
chevaliers de l’île de Rhodes se redéploye sur l’île de Malte. Il y a eu une avancée, qui sont
irrésistibles. Elle est aussi appuyée par l’action des corsaires du Maghreb. Face à la
puissance Ottomane, l’Espagne et les autres puissances catholiques s’appuient sur l’île de
Malte qui a comme rôle d’être le verrou de la méditerranée occidentale. Au Cours du
XVIème un partage s’est peu à peu établi : la Méditerranée orientale s’est transformée en lac
Ottoman. 1570 – 1571, ils s’emparent aussi de l’île de Chypre, contrôlée par les vénitiens.
Cette nouvelle conquête entraîne la constitution d’une Sainte-Ligue qui organise les
puissances chrétiennes : l’Espagne de Phillipe II, les Républiques de Venise et Gènes, et le
grand-duché de Toscane. Elle est placée sous l’égide du Pape. Elle constitue une flotte qui
est placée sous le commandement du demi-frère de Phillipe II, Don Juan d’Autriche.

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C’est cette flotte qui attaque la flotte turque dans le golf de Corinthe le 7 octobre 1571,
la bataille de Lépante. La flotte Turque est détruite, elle sera vite reconstruite, et les
conséquences psychologiques sont énormes : les puissances occidentales chrétiennes
réalisent que les Ottomans ne sont pas invincibles. Mais coup d’arrêt éphèdre : en 1574,
l’Empire Ottoman s’empare de Tunis, donc la Tunisie. Malgré tout le rapport de force sera
stabiliser

10.4.2 Les marges de l’Europe occidentale à l’Est


En 1566 Soliman le magnifique est mort dans sa dernière campagne militaire en
Hongrie. La situation est stabilisée, avec la constitution d’une Hongrie Ottomane, et la
constitution d’une Hongrie royale, qui est placée sous domination des Habsbourg. Dans
cette zone de conflit, la situation se stabilise au début du XVIIème, désormais l’Empire
Ottoman a perdu sa forte expansion.

10.4.3 Les marges septentrionales et orientales


Du côté scandinave, en Suède, Gustave vasa meurt en 1560. Une monarchie
héréditaire a été instaurée. En 1572, en Pologne la lignée directe des souverains Jagellon
s’éteint et la diète des nobles de Pologne élit Sigismond Vasa, qui appartient à une branche
catholique de la famille des Vasa. Ce pays qui a été largement ouvert à la réforme
protestante, devient à la fin du siècle un champion du catholicisme romain. La Pologne est
alors un Etat ou domine une aristocratie, ou les pouvoirs des aristocrates contre balance
ceux du roi. En Russie, le souverain, Ivan IV qui s’est emparé du pouvoir au cours des
1540’s est le premier à se faire couronner sous le titre de Tsar de Russie, et non plus sous le
titre de Grand prince de Moscovie. La première partie de son règne est marquée par une
politique d’ouverture à l’Occident : il appel des médecins, des artistes, des ingénieurs ou des
artisans allemands ou italiens. Il ouvre aussi le commerce aux marchands Anglais. Mais à
partir de 1553, et d’une maladie qui le met en position de faiblesse, on observe un
changement dans son gouvernement : celui-ci est persuadé qu’il est la cible de complot : on
cherche à l’empoisonner. Il se heurte à la résistance de nobles : les « Boyard », ou « noble
russes. ». Le tsar met sur pied une milice pour le protéger : Opritchnina. Qui fait régner la
terreur sur des territoires soumis directement à son autorité. Il fait assassiner les nobles
opposants, il tue son fils dans un accès de folie : Ivan le terrible. Le règne de son successeur
correspond plutôt à un moment de répit, qui s’appui sur un homme remarquable : Boris
Godounov, et qui pousse l’Eglise orthodoxe russe à se détacher du Patriarcat de
Constantinople. Godounov règne peu de temps, jusqu’en 1605, et marqué par de mauvaises
récoltes. Son fils et successeur est également assassiné : ce qui inaugure le temps des
troubles pour la Russie où elle se détourne du reste de l’Europe.

Conclusion
L’Europe se comprend tant par ses frontières que par une culture commune. Il en reste
de cette Europe du XVIème siècle la division confessionnelle : en 2017 célébrations des 500
ans de la réforme. Il reste encore des références culturelles qui reste de l’art de la
Renaissance. Il reste également un idéal européen, au-delà des conflits : le personnage
d’Erasme sert au d’image pour le programme Erasmus.

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