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Matériel et Méthodes
Matériels et méthodes :
1. Présentation de la zone d’étude :
La wilaya est située à 600 km de la capitale Alger et à 100 km de la frontière tunisienne, à
l'extrême Est du pays, ouverte sur le littoral méditerranéen sur 80 km. Elle s'étend sur 1 439
km² soit 0,06 % du territoire national. Ses coordonnées géographiques sont de 36°54'59.146''
N de latitude et de 7°46'7.044'' E de longitude. La wilaya de Annaba est limitée: Au Nord par
la Mer Méditerranée, et l'Est par la Wilaya d'El –Tarf, A l'Ouest par la Wilaya de Skikda et au
Sud par la Wilaya de Guelma (Figure14) (Dahchar, 2017).
Le cycle de développement des moustiques dure généralement entre douze et vingt jours
(Adisso et al., 2005) et comprend quatre stades : l'œuf, la larve, la nymphe (ou pupe) et
l'adulte.
2.1.1. Œuf:
Les œufs matures dépendent essentiellement de l'apport sanguin pour répondre à leurs
besoins énergétiques et protéiques essentiels à leur développement (Boyer, 2006). Ils sont
pondus individuellement et flottent à la surface de l'eau. Les espèces Culex et Culiseta
présentent une particularité, les œufs sont regroupés en radeaux de 200 individus ou plus. En
revanche, l’espèce Culex dépose leurs œufs à la surface de l'eau (Floore, 2002).
La majorité des œufs éclosent en larves dans les 48 heures suivant la ponte. L'eau
constitue un élément indispensable à leur habitat naturel.
2.1.2. La larve :
Au stade larvaire, le développement s'effectue dans un environnement aquatique. Les
déplacements des larves sont assurés par des mouvements frétillants caractéristiques. Cette
phase de développement comprend quatre stades, avec une taille variant de 2 mm à 12 mm.
Les larves ont une durée de vie d'environ 10 jours (Aissani et al., 2020).
2.1.3. Nymphe:
La nymphe, également appelée pupe, présente une forme de virgule et est mobile. Elle
possède un céphalothorax fortement renflé avec deux trompettes respiratoires (Boulkenafet,
2006). Ce stade est aquatique et ne se nourrit pas, mais il joue un rôle de transition crucial,
caractérisé par un métabolisme extrêmement actif qui entraîne des transformations
morphologiques et physiologiques chez l'insecte (Peterson, 1980).
2.1.4. Adulte:
L'émergence des adultes se produit à la surface de l'eau. La nymphe étire sa peau
extérieure qui fond lentement sur son dos, permettant au moustique de se libérer de sa mue.
L'adulte nouvellement émergé est généralement assez mou avant de prendre son envol et reste
à la surface de l'eau jusqu'à ce que ses ailes et son corps soient secs et rigides. Les mâles ont
tendance à apparaître avant les femelles, car ils nécessitent davantage de temps pour
développer leurs gonades. Dans la plupart des espèces, les mâles ont des antennes poilues,
tandis que les femelles sont dépourvues de poils (Bendali-saoudi, 1989).
avec une plage allant de 6,5 à 8,1. La conductivité fluctue entre 310 et 4900 ms/cnr. Les
niveaux de chlorures varient de 213 mg/H pendant les périodes de crues à 603,5 mg/H
pendant les périodes d'étiage (Bouallamet al., 1998).
D'autre part, Bendali et al. (2001) ont mené un élevage de masse en laboratoire à partir
de larves néonates de Culex pipiens. Les indicateurs d'élevage larvaire étaient observés dans
des cristallisoirs contenant 500 ml d'eau déchlorurée, maintenue à une température de 25°C,
avec une photopériode de 14 heures de lumière.
Les larves de Culex pipiens sont nourries avec un mélange composé à 75 % de biscuit et
à 25 % de levure sèche (Bendali et al., 2001).
3. Les modalités de lutte anti-vectorielle:
3.1. Lutte chimique :
La lutte chimique consiste à utiliser desde produits chimiques de synthèse en tant que
répulsifs, attractants ou insecticides pour réduire le contact hôte-vecteur ou les populations de
Culicidés (Lutter contre les larves et les imagos de moustique).
Cette méthode fait appel à diverses méthodes:
- La première génération d'insecticides, qui date d'avant 1940, était composée
d'insecticides de synthèse tels que le dinitro-o-cresylate de potassium et le
dinitroorthocresol, ainsi que d'insecticides inorganiques tels que l'aceto-arseniate de
cuivre, le fluor de sodium et le sulfure de carbone.
- La deuxième génération d'insecticides organiques de synthèse a été divisée en trois
sous-groupes : les organochlorés (tels que le DDT, le lindane et l'endosulfan), les
organophosphorés (tels que le dichlorvos, le chlorpyrifos et le temephos) et les
carbamates (tels que le carbaryl, l'aldicarbe et le propoxur).
- Plus tard, la troisième génération d'insecticides est apparue, comprenant des
pyréthrinoïdes de synthèse, des phénylpyrazoles comme le fipronil, des
néonicotinoïdes tels que l'imidaclopride, ainsi que des régulateurs de croissance des
insectes (RCI) comme le fenoxycarbe et le lufenuron.(Regnault- Roger, 2005)
3.2. Lutte physique:
Pour atténuer les effets des vecteurs d'infection tels que les Culicoides, diverses
approches de lutte physique ont été développées.
Ces stratégies impliquent la mise en place de barrières physiques autour des animaux,
telles que des moustiquaires ou des murs dans les bâtiments, dans le but de réduire les
contacts entre les hôtes et les vecteurs(Meiswinkel et al., 2000), et une mise en œuvre de
Matériel et Méthodes
Gambusia affinis (Baird & Girard, 1853) est un petit poisson ovovivipare d’eau douce,
de couleur gris argentée, originaire d’Amérique centrale et de Floride, lieux où il est connu
sous le nom de ‘’mosquitofish’’. Ce poisson présente un dimorphisme sexuel se manifestant
par une différence de taille très nette.(Beldi, 2007)
Le nom "poisson moustique" ou « mousquitofish » a été donné parce que le poisson
mange des larves des moustiques et a été utilisé plus que tout autre poisson pour le contrôle
biologique des moustiques y compris Culex, grâce à sa consommation de larves et de
nymphes(Masterson, 2011).
3.4.2. La bactérie Bacillus :
Plusieurs études ont été menées pour évaluer l'efficacité de l'utilisation de souches de
Bacillus, telles que Bacillus thuringiensis israelensis (Bti) et Bacillus sphaericus (Bs), dans la
lutte biologique contre les larves de Culex, notamment Culex pipiens. Cette approche présente
un intérêt considérable en raison de son potentiel à contrôler les populations de moustiques
sans avoir recours à des produits chimiques nuisibles pour l'environnement et la santé
humaine.
Les résultats de ces études ont démontré que l'application ciblée de Bti et de Bs dans les
sites de reproduction des moustiques permettait de réduire significativement les populations
de Culex. En agissant de manière spécifique, Bti produit des cristaux protéiques toxiques pour
les larves de moustiques, tandis que Bs produit des toxines spécifiques qui affectent le
système digestif des larves.(Karch, 1984)
Les larvicides à base de Bacillus se sont avérés efficaces dans divers environnements,
tels que les marais, les étangs et les canaux, en éliminant les larves de moustiques avant leur
développement en moustiques adultes. Une des caractéristiques clés de cette approche est sa
sélectivité, limitant généralement son impact sur les autres organismes non cibles. De plus, les
souches de Bacillus ont démontré une persistance d'action, réduisant ainsi la nécessité de
fréquentes réapplications.(Abdullah et al, 2003)
hauteur qui peut atteindre environ 16 mètres (Figure 4). C’est un arbre ramifié au port érigé,
caractérisé par un tronc sombre très rameux. Cet arbre est très dense en feuilles qui sont
caduques particulièrement au moment de la maturation (Hajaniaina, 1996). Ses feuilles sont
de couleur vert-foncé, dentelés, ovales et bipennées de longueur qui peut aller de 2 à 8 cm
(Sagoua, 2009 Burks, 1997 ; Radford et al., 1968).
M. azedarach donne un fruit en grappe composé de deux parties, la première est appelée
le sarcocarpe (la pulpe), elle est charnu, de couleur jaune foncé (Sagoua, 2009) et un diamètre
de 1 à 1,5 cm (Burks, 1997 ; Radford et al., 1968), la deuxième partie appelée sclérocarpe,
caractéristique des drupes, qui est sous forme de noyau (la graine) (Sagoua, 2009). A
l'intérieur de la partie charnu se retrouve un noyau simple, cannelée, brun clair contenant 5 à 6
amandes, lisses et noires (Bonner et Grano, 1970).
Les graines de M. azedarach sont très tolérantes à la dessiccation, survivant à une teneur
en humidité de 3,5%. Les graines peuvent rester viables pendant de longues périodes, jusqu'à
au moins 26 mois (Hong et Ellis 1998).
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Sapindales
Famille: Meliaceae
Genre : Melia
Espèce : Melia azedarach
4.1. Origine de Melia azedarach
M. azedarach est une plante originaire de l’Asie tropicale (Munz & Keck, 1973 ; Allameh,
2002; Hadjiakhoondi et al., 2006), plus précisément au Nord-Ouest de l’Inde : Himalaya,
Cachemire; alors que d’autres auteurs situent son origine dans le sud de la Chine, l'Australie,
la Perse, l'Inde. Aujourd’hui, il se trouve en Afrique, Amérique, pays tropicaux et
subtropicaux (Lisan, 2006). Il devient envahissant dans les régions méditerranéennes et
européennes, dans toute l’Asie, l’Amérique du Sud, et en Afrique (Munz & Keck, 1973).
4.2. Description morphologique
Le M. azedarach est un arbre décrit pour la première fois en 1753 par Linnaeus , par un
cultivateur indien. Il peut atteindre habituellement 8 à 15 m de hauteur (Benghnaya et al.,
2013). Alors que dans certaines régions comme le Sri Lanka, Malaisie et Indonésie l'arbre
peut atteindre souvent 30 m, et plus rarement 45 m (Fig. 5.A). Il se caractérise par un tronc
court, sombre très rameux et droit de diamètre de 60 cm (Lisan, 2006 ; Benghnaya et al.,
2013). L’écorce crevassée verticalement laisse apparaître l'aubier jaune clair. La couleur de
l’écorce varie du marron-rougeâtre au marron-grisâtre en fonction de l’âge et la localité d’une
plante à l’autre.
Cet arbre se reconnaît facilement par son feuillage léger, en buisson d’un beau vert,
contrastant avec le tronc. La densité du feuillage à l’extrémité des rameaux est due à sa
disposition en spires serrées (Fig. 5.B). Les feuilles sont caduques surtout au moment de la
maturation des fruits. La floraison a lieu au mois de septembre-novembre (avant la saison des
pluies), et la fructification, de novembre à mars (Hajaniaina, 1996).
suspendue sur l’arbre tout l’hiver en devenant de plus en plus ridé et presque blanche. Le
noyau de la drupe est blanc et strié dans le sens de la longueur, il contient quatre petites
graines ressemblant à des grains de riz noir (Fig. 5.E). Les graines de Melia contiennent
approximativement 40 % d’huile (Schmutterer, 1995).
diurétique (Silva et al., 2007) et les feuilles auraient une action spermicide (Priscila et al.,
2009). L’huile de M. azedarach possède également des propriétés purgative,
antihelminthique, anti-parasitaire externe (pou), anti-mycosique et anti-diabétique (Silva et
al., 2007).
b. Potentiel antibactérien :
Selon (Chebaibi et al., 2007), l’émergence de microorganismes pathogènes multi résistants,
due à l’usage abusif et inapproprié d’antibiotiques, pose actuellement un problème de santé
publique particulièrement préoccupent. En effet, la résistance des bactéries aux antibiotiques
rend quelque fois le traitement thérapeutique inefficace, surtout lorsque la vie du malade est
en jeu. La solution de ce problème s’avère donc urgente et impose la recherche de nouveaux
agents antimicrobiens. Le recours aux plantes médicinales aux propriétés antimicrobiennes
constitue alors une des plus intéressantes pistes à explorer, parmi ses plantes on trouve M.
azedarach. D’après (Saleem et al., 2008), des extraits méthanoliques de fleur de M.
azedarach ont été préparés et employés sous forme d’une crème pour traiter les infections
bactériennes de la peau chez les enfants.
c. Utilisations traditionnelles :
M. azedarach (faux Neem) est connu depuis des siècles pour ses nombreuses vertus curatives.
Baptisé parfois arbre aux merveilles ou arbre pharmacie du village, le faux Neem contient de
nombreuses substances ayant des activités anti-inflammatoires, antibactérienne
immunostimulantes (Allamed et al., 2001). Plusieurs écrits font référence aux effets
bénéfiques de ses fruits, de ses graines, de son huile, de ses feuilles, de ses racines. Chacun
d’eux est utilisé depuis des siècles par la médecine ayurvédique pour traiter divers problèmes
de santé (Chopra et al., 1952).
Figure 7 : Les étapes de la préparation d’échantillon : fruit entier(1), graines entières (2),
pulpe du fruit (3), coques (4), amandes (5), poudre d’amandes (6).
4.5. Extraction des huiles
Les huiles végétales de M. azédarach ont été extraites selon la méthode d’AOAC (1975).
Environ 30g de poudre sont introduites dans une des cartouches, qui est elle-même placée
dans un appareil à Soxhlet (Fig. 8.A). Le ballon utilisé est de 500 ml, placé dans un chauffe-
ballon adapté et relié à un système de réfrigération. Environ 450 ml d’hexane pure sont
introduits dans chaque ballon. Le temps d’extraction total dure 6 heures. A la fin de
l’extraction, l’hexane est évaporée à l’aide d’un rota-vapeur (Fig. 8.B) à température
d’environ 58 °C et l’huile est récupérée et mise dans des flacons.
Matériel et Méthodes
𝑅=PB/PA ×100
R : Rendement en huile en %.
PB : Poids de l’huile en g.
PA : Poids de la matière sèche de la plante.
2.7.3. Essais biologiques répulsifs
Le test de répulsion a été effectué selon la méthodologie de Barnard et al. (2007). Une zone
de 25 cm2 sur l'avant-bras d'un sujet est traitée avec les concentrations sublétales CL 25 et
létales CL50 et CL90 des deux huiles végétales de M. azedarach. La zone de peau non traitée
est recouverte d'un gant ou d'un autre matériau de protection, et la zone de même taille sur
l'avant-bras adjacent considérée comme témoins. Les deux bras sont introduits simultanément
dans deux cages (Fig. 9), et le nombre de moustiques piquant chaque bras en 5 minutes est
enregistré pendant 30 minutes. Cinq répétitions ont été effectuées et le pourcentage de
répulsion a été calculé à l’aide de la formule suivante de Schreck (1977) :
𝑅 (%) = (𝐶− 𝑇/𝐶) × 100%
C : Le nombre de piqûres de moustiques sur le bras témoin.
T : Le nombre de piqûres dans le bras traité.
Matériel et Méthodes
Figure 9. Essai répulsif sur les adultes du Culex pipiens (Photo personnelle).
Matériel et Méthodes
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