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Matériel et méthodes

Matériel et Méthodes

Matériels et méthodes :
1. Présentation de la zone d’étude :
La wilaya est située à 600 km de la capitale Alger et à 100 km de la frontière tunisienne, à
l'extrême Est du pays, ouverte sur le littoral méditerranéen sur 80 km. Elle s'étend sur 1 439
km² soit 0,06 % du territoire national. Ses coordonnées géographiques sont de 36°54'59.146''
N de latitude et de 7°46'7.044'' E de longitude. La wilaya de Annaba est limitée: Au Nord par
la Mer Méditerranée, et l'Est par la Wilaya d'El –Tarf, A l'Ouest par la Wilaya de Skikda et au
Sud par la Wilaya de Guelma (Figure14) (Dahchar, 2017).

Figure 1 : localisation de la région d’Annaba (Google images)


La région d'Annaba est connue pour être le foyer d'une population importante de moustiques
Culex. Ces moustiques sont des insectes nuisibles qui peuvent avoir un impact significatif sur
la santé humaine.
La présence abondante des moustiques Culex dans la région d'Annaba est principalement due
à certains facteurs environnementaux favorables à leur reproduction. La présence de plans
d'eau stagnante tels que les marécages, les rivières lentes et les étangs constitue des sites de
reproduction idéaux pour ces moustiques. Les conditions climatiques, notamment la chaleur et
l'humidité, favorisent également leur prolifération. (Ben-Malek, 2010).
Notre travail a été effectué au sein du laboratoire de biologie animale appliquée à l’université de
Badji Mokhtar Annaba.
La récolte des différents stades de Culex pipiens a été réalisée à Sidi Amar. Au cours de notre
étude, l’échantillonnage des stades pré-imaginaux a été fait à l’aide d’une louche dans des caves
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des bâtiments. Notre travail consiste en un échantillonnage qualitatif et quantitatif à la fréquence


de deux sorties par semaines durant une période étalée de février à avril 2023.
2. Présentation de l’espèce animale :
Le matériel biologique est présenté par l’espèce de moustique la plus abondante dans les zones
urbaines ; Culex pipiens, c’est un moustique capable de coloniser différents biotopes, grâce à sa
forte capacité d’adaptation (Savage & Miller, 1995). Les diptères du genre Culex sont des agents
nuisant et des vecteurs compétents pour plusieurs agents pathogènes affectant l’Homme et les
animaux, le cas du virus du Nil occidental et de la fièvre de la Vallée du Rift (Moutailler et al.,
2008 ; Krida et al., 2011 ; Reusken et al., 2011). Culex pipiens est un moustique qui appartient à
la variété de moustiques (Culex). Il est également nommé maringouin, cousin ou moustique
domestique. Il existe des sous-espèces de Cx pipiens. Tout comme chez les autres espèces de
moustiques, c’est la femelle qui pique pour produire ses oeufs. Le sang consommé est donc
indispensable à la reproduction de cette espèce (Rehimi, 2004 ; Pierrick, 2014).

Figure 2:Adulte de Culex pipiens. (Montgomery, 2010)


La position systématique de l’espèce Culex pipiens (Linné, 1857), déterminé par
(Guitsevitch et al., 1974) est la suivante :
Règne : Animalia
Embranchement : Arthropoda
Sous-embranchement : Hexapoda
Classe : Insecta
Ordre : Diptera
Sous-ordre : Nématocera
Famille : Culicidae
Sous famille : Culicinae
Genre : Culex
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Espèce : Culex pipiens (Linné, 1758)

2.1. Cycle de vie :


Les moustiques sont des insectes holométaboles, ce qui signifie que leur cycle de
développement comprend des stades distincts tels que les œufs, les larves et les nymphes, qui
se déroulent dans l'eau, et le stade adulte, qui vit dans l'air.
Une fois éclose, la femelle adulte, après une période d'émergence d'environ 24 à 72
heures, se nourrit de sang en piquant des vertébrés. Le sang contient des protéines nécessaires
à la maturation de ses œufs (Klowden, 1990). Lors de la piqûre, la femelle injecte de la salive
anticoagulante, ce qui provoque chez l'homme une réaction inflammatoire dont l'intensité
varie d'une personne à l'autre (Reinert, 2000).

Le cycle de développement des moustiques dure généralement entre douze et vingt jours
(Adisso et al., 2005) et comprend quatre stades : l'œuf, la larve, la nymphe (ou pupe) et
l'adulte.

Figure 3: les stades de Culex pipiens. (Khaldi, 2023).


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2.1.1. Œuf:

Les œufs matures dépendent essentiellement de l'apport sanguin pour répondre à leurs
besoins énergétiques et protéiques essentiels à leur développement (Boyer, 2006). Ils sont
pondus individuellement et flottent à la surface de l'eau. Les espèces Culex et Culiseta
présentent une particularité, les œufs sont regroupés en radeaux de 200 individus ou plus. En
revanche, l’espèce Culex dépose leurs œufs à la surface de l'eau (Floore, 2002).
La majorité des œufs éclosent en larves dans les 48 heures suivant la ponte. L'eau
constitue un élément indispensable à leur habitat naturel.
2.1.2. La larve :
Au stade larvaire, le développement s'effectue dans un environnement aquatique. Les
déplacements des larves sont assurés par des mouvements frétillants caractéristiques. Cette
phase de développement comprend quatre stades, avec une taille variant de 2 mm à 12 mm.
Les larves ont une durée de vie d'environ 10 jours (Aissani et al., 2020).
2.1.3. Nymphe:
La nymphe, également appelée pupe, présente une forme de virgule et est mobile. Elle
possède un céphalothorax fortement renflé avec deux trompettes respiratoires (Boulkenafet,
2006). Ce stade est aquatique et ne se nourrit pas, mais il joue un rôle de transition crucial,
caractérisé par un métabolisme extrêmement actif qui entraîne des transformations
morphologiques et physiologiques chez l'insecte (Peterson, 1980).
2.1.4. Adulte:
L'émergence des adultes se produit à la surface de l'eau. La nymphe étire sa peau
extérieure qui fond lentement sur son dos, permettant au moustique de se libérer de sa mue.
L'adulte nouvellement émergé est généralement assez mou avant de prendre son envol et reste
à la surface de l'eau jusqu'à ce que ses ailes et son corps soient secs et rigides. Les mâles ont
tendance à apparaître avant les femelles, car ils nécessitent davantage de temps pour
développer leurs gonades. Dans la plupart des espèces, les mâles ont des antennes poilues,
tandis que les femelles sont dépourvues de poils (Bendali-saoudi, 1989).

Cette métamorphose se déroule en deux phases distinctes, à savoir la phase aquatique et


la phase aérienne.

2.2. Elevage des moustiques " Culex " :

L'élevage de l’espèce de moustique est réalisé à la station, où la température de l'eau


varie entre 12°C en janvier et ne dépasse pas 32°C en juillet. Le pH reste légèrement alcalin,
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avec une plage allant de 6,5 à 8,1. La conductivité fluctue entre 310 et 4900 ms/cnr. Les
niveaux de chlorures varient de 213 mg/H pendant les périodes de crues à 603,5 mg/H
pendant les périodes d'étiage (Bouallamet al., 1998).

D'autre part, Bendali et al. (2001) ont mené un élevage de masse en laboratoire à partir
de larves néonates de Culex pipiens. Les indicateurs d'élevage larvaire étaient observés dans
des cristallisoirs contenant 500 ml d'eau déchlorurée, maintenue à une température de 25°C,
avec une photopériode de 14 heures de lumière.
Les larves de Culex pipiens sont nourries avec un mélange composé à 75 % de biscuit et
à 25 % de levure sèche (Bendali et al., 2001).
3. Les modalités de lutte anti-vectorielle:
3.1. Lutte chimique :
La lutte chimique consiste à utiliser desde produits chimiques de synthèse en tant que
répulsifs, attractants ou insecticides pour réduire le contact hôte-vecteur ou les populations de
Culicidés (Lutter contre les larves et les imagos de moustique).
Cette méthode fait appel à diverses méthodes:
- La première génération d'insecticides, qui date d'avant 1940, était composée
d'insecticides de synthèse tels que le dinitro-o-cresylate de potassium et le
dinitroorthocresol, ainsi que d'insecticides inorganiques tels que l'aceto-arseniate de
cuivre, le fluor de sodium et le sulfure de carbone.
- La deuxième génération d'insecticides organiques de synthèse a été divisée en trois
sous-groupes : les organochlorés (tels que le DDT, le lindane et l'endosulfan), les
organophosphorés (tels que le dichlorvos, le chlorpyrifos et le temephos) et les
carbamates (tels que le carbaryl, l'aldicarbe et le propoxur).
- Plus tard, la troisième génération d'insecticides est apparue, comprenant des
pyréthrinoïdes de synthèse, des phénylpyrazoles comme le fipronil, des
néonicotinoïdes tels que l'imidaclopride, ainsi que des régulateurs de croissance des
insectes (RCI) comme le fenoxycarbe et le lufenuron.(Regnault- Roger, 2005)
3.2. Lutte physique:
Pour atténuer les effets des vecteurs d'infection tels que les Culicoides, diverses
approches de lutte physique ont été développées.
Ces stratégies impliquent la mise en place de barrières physiques autour des animaux,
telles que des moustiquaires ou des murs dans les bâtiments, dans le but de réduire les
contacts entre les hôtes et les vecteurs(Meiswinkel et al., 2000), et une mise en œuvre de
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travaux de régularisation du régime des eaux, par exemple en aménageant l'écoulement de


l'eau ou en utilisant d'autres méthodes recommandées par l'Organisation mondiale de la santé
en 1974.
Dans les zones urbaines, il est courant de supprimer tous les réservoirs potentiels d'eau
stagnante, comme les flaques d'eau dans les rues ou les récipients vides qui pourraient
accumuler de l'eau de pluie. De plus, les zones marécageuses sont souvent asséchées à des
fins agricoles, et des arbres ou des plantes qui produisent de l'ombre sont plantés pour
empêcher la multiplication des larves de moustiques (Azondekon ,2006).
Enfin, il est essentiel de respecter les normes d'hygiène et de gestion des déchets
recommandées par l'OMS en 2014 pour réduire les risques liés aux maladies vectorielles.
3.3. Lutte génétique :
La lutte génétique est une approche prometteuse qui implique à la fois le lâcher de
mâles stériles, ce qui empêche la fécondation des femelles hématophages, et la manipulation
génétique des femelles par l'insertion d'un fragment d'ADN, rendant ainsi les moustiques
incapables de transmettre des maladies.
Bien que cette méthode soit en développement, il convient de noter qu'elle présente
certains défis à relever. Elle est souvent coûteuse et peut être mal perçue par la population
locale, principalement en raison des inconvénients associés aux lâchers massifs de
moustiques, qui peuvent engendrer d'importantes nuisances (Goislard, 2012).
3.4. Lutte biologique :
La méthode biologique a été améliorée pour devenir une nouvelle approche de lutte plus
sûre, sélective et moins toxique. Elle repose sur l'utilisation d'organismes vivants ou de
dérivés d'organismes vivants, tels que des toxines, afin de contrôler ces populations nuisibles.
Cette approche présente plusieurs avantages par rapport aux méthodes traditionnelles.
Tout d'abord, elle est plus respectueuse de l'environnement, car elle n'implique pas l'utilisation
de produits chimiques toxiques qui pourraient avoir des effets néfastes sur la biodiversité et la
santé humaine. De plus, elle est plus sélective, ce qui signifie qu'elle cible spécifiquement les
espèces nuisibles tout en préservant les espèces bénéfiques, contribuant ainsi à maintenir
l'équilibre écologique (Gariépy, 2011).

La lutte microbiologique utilise une variété de micro-organismes appartenant à


différents groupes taxonomiques tels que les virus, les bactéries, les microchampignons, les
nématodes et les protozoaires(Ignoffo et Hostetter, 1997), dont on cite :
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3.4.1. Le prédateur Gambusia affinis :

Gambusia affinis (Baird & Girard, 1853) est un petit poisson ovovivipare d’eau douce,
de couleur gris argentée, originaire d’Amérique centrale et de Floride, lieux où il est connu
sous le nom de ‘’mosquitofish’’. Ce poisson présente un dimorphisme sexuel se manifestant
par une différence de taille très nette.(Beldi, 2007)
Le nom "poisson moustique" ou « mousquitofish » a été donné parce que le poisson
mange des larves des moustiques et a été utilisé plus que tout autre poisson pour le contrôle
biologique des moustiques y compris Culex, grâce à sa consommation de larves et de
nymphes(Masterson, 2011).
3.4.2. La bactérie Bacillus :
Plusieurs études ont été menées pour évaluer l'efficacité de l'utilisation de souches de
Bacillus, telles que Bacillus thuringiensis israelensis (Bti) et Bacillus sphaericus (Bs), dans la
lutte biologique contre les larves de Culex, notamment Culex pipiens. Cette approche présente
un intérêt considérable en raison de son potentiel à contrôler les populations de moustiques
sans avoir recours à des produits chimiques nuisibles pour l'environnement et la santé
humaine.
Les résultats de ces études ont démontré que l'application ciblée de Bti et de Bs dans les
sites de reproduction des moustiques permettait de réduire significativement les populations
de Culex. En agissant de manière spécifique, Bti produit des cristaux protéiques toxiques pour
les larves de moustiques, tandis que Bs produit des toxines spécifiques qui affectent le
système digestif des larves.(Karch, 1984)

Les larvicides à base de Bacillus se sont avérés efficaces dans divers environnements,
tels que les marais, les étangs et les canaux, en éliminant les larves de moustiques avant leur
développement en moustiques adultes. Une des caractéristiques clés de cette approche est sa
sélectivité, limitant généralement son impact sur les autres organismes non cibles. De plus, les
souches de Bacillus ont démontré une persistance d'action, réduisant ainsi la nécessité de
fréquentes réapplications.(Abdullah et al, 2003)

4. Présentation de l’espèce végétale :


Melia azedarach, connue sous le nom de Chinaberry ou lilas de Perse est un arbre qui
appartient à la famille des Méliacées, mondialement reconnue pour ses propriétés
médicinales, insecticides et phytosanitaires (Huang et al., 1996; Alché et al., 2003 ;
AlRubae 2009 ; Ntalli et al., 2010). Elle est caractérisée par une croissance rapide et une
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hauteur qui peut atteindre environ 16 mètres (Figure 4). C’est un arbre ramifié au port érigé,
caractérisé par un tronc sombre très rameux. Cet arbre est très dense en feuilles qui sont
caduques particulièrement au moment de la maturation (Hajaniaina, 1996). Ses feuilles sont
de couleur vert-foncé, dentelés, ovales et bipennées de longueur qui peut aller de 2 à 8 cm
(Sagoua, 2009 Burks, 1997 ; Radford et al., 1968).
M. azedarach donne un fruit en grappe composé de deux parties, la première est appelée
le sarcocarpe (la pulpe), elle est charnu, de couleur jaune foncé (Sagoua, 2009) et un diamètre
de 1 à 1,5 cm (Burks, 1997 ; Radford et al., 1968), la deuxième partie appelée sclérocarpe,
caractéristique des drupes, qui est sous forme de noyau (la graine) (Sagoua, 2009). A
l'intérieur de la partie charnu se retrouve un noyau simple, cannelée, brun clair contenant 5 à 6
amandes, lisses et noires (Bonner et Grano, 1970).
Les graines de M. azedarach sont très tolérantes à la dessiccation, survivant à une teneur
en humidité de 3,5%. Les graines peuvent rester viables pendant de longues périodes, jusqu'à
au moins 26 mois (Hong et Ellis 1998).

Figure 4 : Photographie de l’arbre de Melia azedarach (Khaldi, 2023).


Classification de la plante :
La famille des Méliacées compte 51 genres et 550 espèces (Timbo, 2003), parmi ces espèces
M. azedarach. Selon (Miller et al., 2010), elle est classée comme suit :
Règne : Plantae
Sous règne : Tracheobionta
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Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Ordre : Sapindales
Famille: Meliaceae
Genre : Melia
Espèce : Melia azedarach
4.1. Origine de Melia azedarach
M. azedarach est une plante originaire de l’Asie tropicale (Munz & Keck, 1973 ; Allameh,
2002; Hadjiakhoondi et al., 2006), plus précisément au Nord-Ouest de l’Inde : Himalaya,
Cachemire; alors que d’autres auteurs situent son origine dans le sud de la Chine, l'Australie,
la Perse, l'Inde. Aujourd’hui, il se trouve en Afrique, Amérique, pays tropicaux et
subtropicaux (Lisan, 2006). Il devient envahissant dans les régions méditerranéennes et
européennes, dans toute l’Asie, l’Amérique du Sud, et en Afrique (Munz & Keck, 1973).
4.2. Description morphologique
Le M. azedarach est un arbre décrit pour la première fois en 1753 par Linnaeus , par un
cultivateur indien. Il peut atteindre habituellement 8 à 15 m de hauteur (Benghnaya et al.,
2013). Alors que dans certaines régions comme le Sri Lanka, Malaisie et Indonésie l'arbre
peut atteindre souvent 30 m, et plus rarement 45 m (Fig. 5.A). Il se caractérise par un tronc
court, sombre très rameux et droit de diamètre de 60 cm (Lisan, 2006 ; Benghnaya et al.,
2013). L’écorce crevassée verticalement laisse apparaître l'aubier jaune clair. La couleur de
l’écorce varie du marron-rougeâtre au marron-grisâtre en fonction de l’âge et la localité d’une
plante à l’autre.
Cet arbre se reconnaît facilement par son feuillage léger, en buisson d’un beau vert,
contrastant avec le tronc. La densité du feuillage à l’extrémité des rameaux est due à sa
disposition en spires serrées (Fig. 5.B). Les feuilles sont caduques surtout au moment de la
maturation des fruits. La floraison a lieu au mois de septembre-novembre (avant la saison des
pluies), et la fructification, de novembre à mars (Hajaniaina, 1996).

Le M. azedarach possède un système racinaire superficiel, et alloue sa photosynthèse dans les


pousses aériennes (Toky & Bisht, 1993). Il fait apparaître des petites fleurs étoilées au
parfum de lilas de couleurs jaune violet (Fig. 5.C). Et attirent assez peu les papillons, mais les
abeilles en tirent le pollen et le nectar (Lisan, 2006).
Les fruits mûrs peuvent rester longtemps sur l’arbre. Ils sont globuleux comme de petites
boucles ocre portées par des grappes pendantes (Fig. 5.D). Ce fruit est une drupe jaune
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suspendue sur l’arbre tout l’hiver en devenant de plus en plus ridé et presque blanche. Le
noyau de la drupe est blanc et strié dans le sens de la longueur, il contient quatre petites
graines ressemblant à des grains de riz noir (Fig. 5.E). Les graines de Melia contiennent
approximativement 40 % d’huile (Schmutterer, 1995).

Figure 5 : Arbre de Melia azedarach (Photos personnelles).


A: Arbre Melia azedarach ; B: Feuilles en spires serrées ; C: Fleurs étoilées ; D: Graines
(Fruits) ; E: Amandes (Graine de riz noirs).

4.3. Différent domaine d’utilisation de Melia azedarach :


a. Utilisation pharmaceutique :
Selon (Ben Ghnaya et al., 2013), M. azedarach est une plante médicinale, présentant
essentiellement un intérêt pharmaceutique. Elle contient plusieurs substances qui sont
naturellement insecticides (Hadji akhoondi et al., 2006). L’extrait méthanolique est
antipyrétique, analgésique, anti-inflammatoire, avec une capacité à inhiber l’agrégation des
plaquettes (Subapirya et Nagini, 2005). L’extrait aqueux est modérément anti-infectieux,
anti-inflammatoire et anti-ulcéreux gastrique, l’extrait hydro alcoolique serait modérément
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diurétique (Silva et al., 2007) et les feuilles auraient une action spermicide (Priscila et al.,
2009). L’huile de M. azedarach possède également des propriétés purgative,
antihelminthique, anti-parasitaire externe (pou), anti-mycosique et anti-diabétique (Silva et
al., 2007).

b. Potentiel antibactérien :
Selon (Chebaibi et al., 2007), l’émergence de microorganismes pathogènes multi résistants,
due à l’usage abusif et inapproprié d’antibiotiques, pose actuellement un problème de santé
publique particulièrement préoccupent. En effet, la résistance des bactéries aux antibiotiques
rend quelque fois le traitement thérapeutique inefficace, surtout lorsque la vie du malade est
en jeu. La solution de ce problème s’avère donc urgente et impose la recherche de nouveaux
agents antimicrobiens. Le recours aux plantes médicinales aux propriétés antimicrobiennes
constitue alors une des plus intéressantes pistes à explorer, parmi ses plantes on trouve M.
azedarach. D’après (Saleem et al., 2008), des extraits méthanoliques de fleur de M.
azedarach ont été préparés et employés sous forme d’une crème pour traiter les infections
bactériennes de la peau chez les enfants.

c. Utilisations traditionnelles :
M. azedarach (faux Neem) est connu depuis des siècles pour ses nombreuses vertus curatives.
Baptisé parfois arbre aux merveilles ou arbre pharmacie du village, le faux Neem contient de
nombreuses substances ayant des activités anti-inflammatoires, antibactérienne
immunostimulantes (Allamed et al., 2001). Plusieurs écrits font référence aux effets
bénéfiques de ses fruits, de ses graines, de son huile, de ses feuilles, de ses racines. Chacun
d’eux est utilisé depuis des siècles par la médecine ayurvédique pour traiter divers problèmes
de santé (Chopra et al., 1952).

4.4. Préparation de la plante :


D’abord les Fruits ont été récolés le mois de Février 2022 à la cité Saf-Saf – Annaba ou le Tri
a été effectué au niveau du laboratoire suivi d’émergence dans l’eau pendant 48h afin de
faciliter la séparation de la pulpe charnue de graines. (Figure 6).
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Figure 6 : La récolte des Graines de Melia azedarach (photo personnelle).


a. Séchage :
Les graines sont séchées pendant 3 jours puis stockés dans un endroit Secs après on
décortique les graines une par une à l’aide d’un mortier et d’un pilon afin de Bien séparer les
amandes et les coques. (Figure 6 ).
b. Broyage :
On Utilise un broyeurs électrique pour broyer les amandes afin d’obtenir une poudre fine.
(Figure 6 ).
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Figure 7 : Les étapes de la préparation d’échantillon : fruit entier(1), graines entières (2),
pulpe du fruit (3), coques (4), amandes (5), poudre d’amandes (6).
4.5. Extraction des huiles
Les huiles végétales de M. azédarach ont été extraites selon la méthode d’AOAC (1975).
Environ 30g de poudre sont introduites dans une des cartouches, qui est elle-même placée
dans un appareil à Soxhlet (Fig. 8.A). Le ballon utilisé est de 500 ml, placé dans un chauffe-
ballon adapté et relié à un système de réfrigération. Environ 450 ml d’hexane pure sont
introduits dans chaque ballon. Le temps d’extraction total dure 6 heures. A la fin de
l’extraction, l’hexane est évaporée à l’aide d’un rota-vapeur (Fig. 8.B) à température
d’environ 58 °C et l’huile est récupérée et mise dans des flacons.
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Figure 8. A: Appareil de soxhlet ; B: Rotavapeur (Khaldi, 2023).


4.6. Rendement d’huile :
Le rendement en huile végétale est le rapport entre le poids de l’huile extraite et le poids de la
matière sèche de la plante (Chougourou et al., 2012), évalué à partir d’un (1) échantillons
(nombre d’extraction). Il est exprimé en pourcentage est calculé par la formule suivante :

𝑅=PB/PA ×100
R : Rendement en huile en %.
PB : Poids de l’huile en g.
PA : Poids de la matière sèche de la plante.
2.7.3. Essais biologiques répulsifs
Le test de répulsion a été effectué selon la méthodologie de Barnard et al. (2007). Une zone
de 25 cm2 sur l'avant-bras d'un sujet est traitée avec les concentrations sublétales CL 25 et
létales CL50 et CL90 des deux huiles végétales de M. azedarach. La zone de peau non traitée
est recouverte d'un gant ou d'un autre matériau de protection, et la zone de même taille sur
l'avant-bras adjacent considérée comme témoins. Les deux bras sont introduits simultanément
dans deux cages (Fig. 9), et le nombre de moustiques piquant chaque bras en 5 minutes est
enregistré pendant 30 minutes. Cinq répétitions ont été effectuées et le pourcentage de
répulsion a été calculé à l’aide de la formule suivante de Schreck (1977) :
𝑅 (%) = (𝐶− 𝑇/𝐶) × 100%
C : Le nombre de piqûres de moustiques sur le bras témoin.
T : Le nombre de piqûres dans le bras traité.
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Figure 9. Essai répulsif sur les adultes du Culex pipiens (Photo personnelle).
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